« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Un frapuccino chocolat à la main, je bougeais la tête au rythme de « Walking on Sunshine » qui se déversait dans mes oreilles. J'avais mon casque audio violet sur la tête, et j'esquissais parfois quelques pas de danse, à fond dans la chanson. Le son était vraiment énorme ! Le casque était un cadeau de mon dernier copain. Je l'avais gardé pendant deux semaines, celui là. Disons qu'au début du mois, j'avais un peu trop abusé sur le shopping. Et si je voulais continuer à aller en soirée six jours sur sept, il fallait que je me fasse un peu entretenir. J'avais rompu il y a deux jours, et c'était bien mieux comme ça. Je déteste voir la même tête tout les matins.
J'éteignis mon portable en arrivant devant la porte, fis glisser le casque autour de mon cou et ébouriffais mes cheveux pour leur donner un peu plus de volume. J'avais coupé ma tignasse récemment, et elle m'arrivait au niveau des épaules. Avec ma nouvelle tête, les cheveux longs, ça rendait moins bien.
J'entrais dans la boutique, et retirais mon écharpe en laine en voyant qu'il faisait chaud à l'intérieur. On était peut être en mars, mais ça empêchait pas qu'on se pelait carrément les miches ! J'aurai dû prendre un chocolat chaud à la place d'une boisson glacée au Starbuck, histoire de me réchauffer. Mais le frapuccino, c'est mon péché mignon, l'amant de mes papilles, mon orgasme alimentaire. Avec les Twix. Et un verre de vodka. Aaahhh... Voilà, maintenant je frissonne.
- Saluuuut !
Je fis un grand sourire à la femme qui venait d'arriver. Amy. Amélia? Amélia. Je crois que c'est ça. J'ai une mémoire très sélective. Autant je peux te citer tout les noms d'alcool qu'on propose au Rabbit Hole, autant je suis incapable de me souvenir de la tête des gens. Me demandez pas le nom du type avec qui j'avais passé la nuit, je m'en souviens pas du tout. Je sais même plus si il était blond ou brun. À moins que ça ne soit un rouquin... Je devrais prendre en photo toutes mes conquêtes histoire de m'y retrouver et pas les confondre. Ça fait toujours bizarre quand un type m'aborde en me parlant de « ce qui s'est passé entre nous » et que je le regarde sans comprendre.
Ah oui merde, c'est vrai que j'ai changé de tête depuis... Je suis Callio. La fille qui mange ses crêpes avec du nutella et de la chantilly. Et qui a fini toute la bouteille de cidre après qu'on soit mortes en Espagne. Ou au Mexique. C'était où déjà? Enfin bref. J'ai eu un petit problème et maintenant je ressemble à... ça.
Je fis un geste de la main et une tête qui exprimait tout mon dégoût pour ce nouveau corps. J'avais moins de poitrine qu'avant. J'étais moins grande. Moins sexy. Moins... waouh ! En plus maintenant j'avais le même nez que celui que je m'étais fais refaire étant ado. Après que personne ne s'étonne si ces derniers temps je déprime. J'ai le droit de rester en pyjama à m'enfiler une bouteille de rhum en regardant Grey's Anatomy, c'est un lourd traumatisme que j'ai subi.
- C'est... mignon. Comme boutique.
J'avais tourné sur moi-même pour observer le lieu, en hochant la tête comme les chiens qu'on met à l'arrière des voitures. En vrai ? J'aimais pas du tout. C'est trop... propre, tout ça. Et trop lumineux. Bon au moins, je risque pas de me prendre un muffin en pleine tête par une folle furieuse qui refuse que je pose un pied dans sa pâtisserie. Robyn me déteste. Ça doit être parce qu'elle a peur de devenir ma belle sœur. J'espère que le jour où j'aurai réussi à la marier avec Jamie, elle se calmera un peu.
- Alors, contente d'être revenue à la vie ?
Je portais la paille de ma boisson à mes lèvres et pris une gorgée. Pour une fois que je pouvais dire que j'avais vécu un truc spécial avec une autre personne du sexe féminin qui n'était pas Jez ou une femme-araignée qui voulait me tuer... J'avoue, en vrai, je suis venue à cause du deuxième cas. J'ai parlé avec le Chat, il a dit que je devais suivre une thérapie pour arrêter d'avoir peur de toutes les femmes ayant quinze ans de plus que moi. Qui, en gros, auraient pu être ma mère. Vu que je refusais d'aller voir un psy parce que, soyons honnête, le Archie avec ses lunettes, c'était pas un top canon, je m'étais décidé pour autre chose. Aller voir Amélia, c'était un moyen de commencer en douceur. Elle était pas particulièrement flippante. À moins que sa passion secrète soit la couture... Au pire, j'ai tout prévu. Pourquoi vous croyez que je me prends toujours ma bombe lacrymogène quand je sors ?
Amelia Peters
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Alors qu'Amelia était en train de disposer des lapins en chocolat un peu partout dans la boutique, la cloche retentit, signe de l'arrivée d'un nouveau client. Enfin, d'une nouvelle cliente, plus précisément, constata la jeune femme en relevant la tête. Il ne lui semblait pas avoir jamais vu la jeune femme qui venait d'entrer et qui, après quelques pas dans la boutique, avait dénoué sa jolie écharpe duveteuse pour se mettre plus à l'aise. Finissant d'ajuster sa création en chocolat, la jeune femme se redressa et gratifia sa cliente d'un grand sourire pendant que celle-ci la gratifiait d'un salut retentissant. Pour le coup, Amelia ne l'avait pas vu venir. Autant de familiarité, c'était surprenant, presque déconcertant, même pour l'ancienne lionne qui ne se montrait pas particulièrement formelle avec ses clients. D'ailleurs, elle ne les laissait jamais l'appeler Madame, préférant largement entendre son prénom. Madame, c'était très joli sur ses aînées mais sur elle ça ne sonnait pas naturel. Mais de là à être aussi directe que la demoiselle... - Bonjour, sourit néanmoins Amelia en s'approchant de la nouvelle arrivante, un grand sourire aux lèvres. Apparemment, la jeune fille avait l'air de la connaître et c'était un peu perturbant. Mais pas suffisamment pour qu'Amelia n'en garde pas son professionnalisme. L'ancienne lionne était donc bien décidée à aider la gourmande à se faire plaisir. Pourtant, elle n'eut pas le temps de finir son introduction - vous savez, le fameux "Bonjour, je peux vous aider ?" que déjà la jeune fille poursuivait son étrange discours. Changer de tête ? Amelia cligna des yeux, incertaine du sens de cette phrase. De la magie, sans doute. Mieux valait ne pas chercher à comprendre. Callio avait changé de tête et c'était parfaitement acceptable ainsi. Même si, de fait, Amelia avait bien été incapable de la reconnaître ! Pourtant, elle se souvenait parfaitement de leurs folles aventures au Mexique puis dans le monde de Jezabel, aux dernières nouvelles très liée à Callio. Elle se rappelait également des churros qu'elles avaient dégusté entre deux déconvenues et de son invitation à venir manger des crêpes chez elle. Ah, sacrée journée pour sûr ! Ce n'est pas tous les jours qu'on meurt et qu'on ressuscite. - Bien sûr que je me rappelle de toi ! s'écria Amelia en l'enlaçant sans vraiment se demander si Callio était du genre à aimer les câlins. Après ce qu'elles avaient vécu ensemble, elle n'allait quand même pas faire de chichis, si ? - Tu es ravissante, reprit-elle en s'écartant à nouveau. Je suis bien contente de te revoir ! Je me demandais ce que vous deveniez, tous autant que vous êtes. Apparemment, Callio ne semblait pas convaincue par le compliment d'Amelia quant à sa nouvelle tête. Question d'habitude, peut-être. La pâtissière préférait ne pas demander. Elle se contenta donc d'apprécier le compliment de Callio sur sa boutique. Même si on ne lui faisait souvent et que Jillian, sa cadette, n'y était pas étrangère. Callio finit de tourner tranquillement sur elle pour faire le tour du propriétaire sans changer de place. Se retrouvant à nouveau face à Amelia, elle demanda : - Alors, contente d'être revenue à la vie ? Déstabilisée, Amelia pouffa, se demandant si ce n'était pas la spécialité de Callio, déstabiliser les gens. - Oui, plutôt très contente même, avoua t-elle en lui lançant un clin d'œil complice. Disons que c'est une expérience à tenter mais que je préfère laaargement ma vie ici. Et que mes enfants m'auraient manqué. La boutique aussi. Et le chocolat, bien sûr. Tiens, tu en veux, d'ailleurs ? Si tu veux tu peux t'assoir sur mon tabouret, derrière le comptoir et manger quelques trucs. Comme ça tu pourrais me raconter ce que tu as fait depuis ta résurrection. Enfin, si tu en as envie, nuança la jeune femme afin de ne pas se montrer trop pressante. Ceci étant dit, elle ne put s'empêcher d'attraper le premier chocolat à portée de main pour le lui proposer.
Calliope Lloyd-Webber
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Argh. Il allait falloir établir rapidement des règles. Parce que les câlins... Non, tu oublies direct. Une autre femme n'a absolument pas le droit de me câliner. À part Jez. Mais elle, c'est pas pareil. Les câlins, ça peut être une arme. Vous avez pensé aux risques d'étranglement ? Les os broyés ? La colonne vertébrale sectionnée par des mains métalliques ? Non ? Il faut savoir penser à tout. Voir où se trouve le danger.
- Je vais éviter le chocolat, je dois faire attention en ce moment.
J'ai un excellent métabolisme, mais je ne veux pas prendre de risque. L'alcool, c'est pas hyper sain. Et on parlera pas des Kit Kat. En ce moment, j'en mange un paquet tout les jours. Donc des chocolats... Je sais qu'il m'arrive d'être suicidaire, mais quand même.
- Et je vais rester debout. Je préfère.
J'aspirais une nouvelle gorgée de ma boisson, en ne la quittant pas des yeux. Comme j'arrivais à la fin de mon gobelet en plastique transparent, ça fit un bruit bien dégoûtant. Mais je ne m'arrêtais pas pour autant, traquant la moindre goutte de boisson glacée au chocolat avec ma paille. C'est que ça coûte cher, le Starbuck. Alors hors de question que je fasse les choses à moitié.
- Je savais pas que tu avais des enfants ! Donc... tu es mère... intéressant...
J'avais marmonné ces derniers mots entre mes mâchoires qui s'étaient discrètement serrées, tandis que je plongeais ma main libre dans la poche de mon long manteau noir pour enserrer la mini bombe lacrymogène qui était bien sagement posée tout au fond, n'attendant que de pouvoir brûler des yeux. Elle restait toujours là avec mon stick pour les lèvres parfumé à la cerise. Une femme devrait toujours être équipée.
- Ils ont quels âges ? Tes enfants, j'entends par là.
Je déteste les enfants. À part ceux fantomatiques qui viennent parfois me rendre visite, mais ce n'est pas la même chose. Je préfère encore prendre un chien. Et pourtant, je ne supporte pas ces horribles bestioles qui aboient. Les chats sont les meilleurs, c'est aussi simple que ça.
- Bon moi perso, depuis l'histoire avec Xilou le sadique, j'ai pas fais grand chose d'exceptionnel. Quoi que j'ai traumatisée la Reine des Neiges. Et c'était très marrant. C'est dingue comme certaines personnes ne supportent pas qu'on leur parle de préservatifs ! Il y a aussi eu le fameux changement de physique. Sinon c'est comme d'habitude, je fais des strip-teases, rien d'exceptionnel.
Je n'allais pas lui parler du super Samsung que j'avais volé la semaine dernière, bizarrement les gens ont beaucoup de mal avec l'illégalité. Et ma potentielle future carrière de détective privée ne regardait que moi. Tant que je n'étais pas sûre de mon nom incognito, ça resterait au stade de projet.
- Ah mais c'est vrai que c'est bientôt Pâques ! Je déteste cette fête. Un lapin qui apporte du chocolat et des œufs ? Sérieusement ? Qui croit à ça ? Même mes parents ont pas fait d'efforts pour cacher des chocolats dans le jardin quand j'étais gamine.
Je m'étais penchée pour observée les petits lapins qui avaient été déposés un peu partout, en faisant une moue ironique. La seule fête qui vaut le coup, c'est Noël. Et la Saint Valentin. Parce que j'adore casser des couples ce jour là. Ne me jugez pas, je ne suis pas en couple, je fais comme je peux pour m'amuser.
Amelia Peters
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Amelia avait senti - mais trop tard - que Calliope n'était pas une adepte des câlins. Bon. Tant pis. Ce qui était fait était fait et elle ne pouvait pas revenir en arrière. Elle saurait cependant s'en rappeler. Une personne qui n'aime pas les câlins, on s'en rappelle, après tout. Et puis, elle pouvait toujours se refaire avec ses chocolats ! Confiante en cette arme qui ne manquait jamais sa cible, l'ancienne lionne lui en avait proposé... avant de voir Calliope refuser sèchement, arguant qu'elle faisait attention à sa ligne. Ce dont elle n'avait, à vu de nez, pas réellement besoin. Un kilo de plus ne se verrait même pas sur cette jeune fille filiforme. Et puis, ce n'était pas un malheureux carreau de chocolat qui allait la faire grossir, d'ailleurs ! Les douceurs, si on les consomme avec parcimonie, ne font aucun mal, bien au contraire. Amelia n'en était pas moins totalement déconfite. Ca, c'était une première. Pourquoi venait-elle dans une pâtisserie si elle avait besoin de grossir ? Amelia savait qu'il aurait été malpoli de poser la question, même si celle-ci lui brûlait les lèvres. Elle choisit pourtant de laisser Callio faire, se disant qu'elle était simplement passée dire bonjour et prendre des nouvelles et que c'était suffisamment gentil comme ça. - Comme tu veux, sourit-elle lorsque cette dernière annonça également ne pas vouloir s'asseoir. Il en fallait plus pour décourager Amelia. Après tout, Faith et April n'étaient pas de grandes rigolotes non plus et elle avait bien à les dérider. Pourquoi n'y arriverait-elle pas avec Calliope ? D'ailleurs, le refus de Calliope ne l'empêcha nullement de croquer dans une chocolat avant de s'accouder à son comptoir. La jeune fille, pour sa part, finit bruyamment sa boisson. Elle devait être sacrément bonne, pour qu'elle mette autant d'application à la terminer, songea Amelia, un peu amusée. C'était, au fond, une attitude assez enfantine qu'elle connaissait bien en dépit de la vingtaine d'années qui les séparait. Amelia aurait probablement pu être la mère de Calliope, en fait, et cette dernière paru d'avantage su sa défensive quand elle apprit que l'ancienne lionne était effectivement maman. C'était curieux. Calliope avait probablement des soucis à régler avec sa mère pour réagir de la sorte, sinon pourquoi se méfier d'une maman ? C'est gentil, une maman ! Enfin... dans 99 % des cas, j'imagine. Amelia, en tout cas, se vantait d'être une gentille maman. Un peu collante, certes, mais gentille. Materner, elle adorait ça mais, bizarrement, ne voulait pas s"y risquer avec Calliope et son apparente allergie. Néanmoins, la jeune fille n'en était pas moins polie - ou curieuse - et voulu en savoir plus, ce qui réjouit Amelia. - Declan va avoir 20 ans et Velma 19, raconta t-elle. Ce ne sont plus vraiment des enfants maintenant. J'imagine que tu as sensiblement le même âge eux, glosa la jeune femme. Calliope ne parut pas spécialement intéressée par ces informations. Du moins, elle ne rebondit pas dessus mais commença à raconter ce qui avait changé dans sa vie. Et, quoi qu'elle en dise, il s'en était apparemment passé des choses, depuis la dernière fois ! Mais Calliope le débitait tellement vite qu'Amelia peinait presque à la suivre. La Reine des Neiges ? les préservatifs ? du strip-tease ? Amelia n'était pas sûre de tout avoir assimilé. D'ailleurs, elle ne la connaissait pas, cette fameuse Reine des Neiges. - Je ne connais pas cette Reine des Neiges mais votre rencontre a l'air assez exceptionnelle, commenta Amelia en pouffant. Elle préférait se concentrer sur cette drôle d'histoire plutôt que sur le strip tease, sujet dont elle ne savait que dire. Les gens font ce qu'ils veulent de leur corps, après tout. Mais Amelia n'allait quand même pas lui demander sa figure de pole dance préférée ! D'ailleurs, Calliope semblait déjà passée à autre chose. Elle observait à présent les lapins qui décoraient la pâtisserie. Avec un peu de chance, elle aimait Pâques, se réjouit Amelia, très fière de ses lapins. Malheureusement, elle déchanta une nouvelle fois bien vite. Calliope n'aimait pas non plus Pâques. A se demander si elle aimait quelque chose en dehors de Starbucks ! - Je suis désolée que tes parents n'aient pas caché d'œufs pour toi, commenta t-elle tristement en commençant à jouer avec l'un de ses lapins. Ceci étant dit, je suis persuadée que le Lapin de Pâques existe et je ne vois pas pourquoi il t'aurait oubliée. Ca n'a pas de sens. Devant l'air ahur de Calliope, elle ajouta : - On vient du monde des contes, après tout. Pas du même, certes. Mais je suis persuadée de que Lapin de Pâques vient de l'un de ces mondes dont les habitants ont atterri ici. Tu es sûre de ne rien vouloir ? Pas même l'un de ces lapins que tu n'aimes pas, des fraises ou un verre d'eau ? J'avais commencé à faire des tartelettes aux fraises plus tôt dans l'après-midi et il doit me rester des fruits, ajouta t-elle, peu habituée à ce qu'on entre chez elle pour ne rien vouloir.
Calliope Lloyd-Webber
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Si le lapin de Pâques existe, est-ce que ça veut dire que le Père Noël est aussi dans le coin ? J'ai toujours trouvé que le vieux habitant l’appartement à l'étage du dessous ressemblait au gros monsieur sur les bouteilles de Coca Cola pendant la période de Noël. Ça expliquerait beaucoup de choses. Par exemple pourquoi il a des miettes de gâteaux accrochées à sa chemise à chaque fois que je le croise. À moins que ça soit des pellicules ?
- Oh ça sert à rien d'être désolée pour mes parents. Au moins je me souviens super bien de leur incompétence, ça me fait des souvenirs qui restent !
J'avais fais un grand sourire joyeux, pas du tout déprimée de parler de ça. J'ai tout un tas d'anecdotes sur eux, ça permet de faire la conversation dans des soirées inintéressantes. Par exemple la fois où mon père m'a oublié au zoo quand j'avais deux ans, ça marche toujours très bien comme histoire. Être restée plusieurs heures face à un serpent, ça doit expliquer pourquoi j'aime tellement avoir le vivarium de Jezio dans le salon.
- Enfaîte je viens de ce monde à la base. Le réel. Je pense pas le lapin il venait jusqu'ici. À moins qu'il est un terrier magique. Comme un espace de portail qui apparaît n'importe où. Mouais non, c'est pas vraiment possible ça.
J'avais levé les yeux au ciel, en poussant un petit soupire. Il faut parfois être un minium réaliste. Un terrier géant ? Je sais qu'un tunnel est apparu dans mon salon derrière une petite porte, mais c'est déjà plus crédible. Et puis en vrai, le lapin, il ressemblerait à quoi ? À un espèce d'hybride humain/lapin ou un petit lapereau tout mignon qui demande des carottes avec la voix d'Yzma quand elle est transformée en chaton ?
- Non, je ne veux rien! Il faut que je le dise en quelle langue pour que tu comprennes que je n'enverrai dans mon estomac absolument rien de ce qui se trouve dans cette boutique ?
J'avais légèrement élevé la voix, agacée par ses questions, tout en posant sur le comptoir mon gobelet vide. Je croisais les bras, et fronçais les sourcils. Avant de lever légèrement la tête vers le plafond, et de faire une petite moue alors que je réfléchissais. Je restais quelques secondes, le regard perdu dans le vague, sans faire attention à Amélia, puis reportais mon attention sur elle.
- Je pourrais le dire que en cette langue, finalement. Je connais juste quelques insultes en allemand, mais c'est tout.
Et quelques expressions qu'utilisent les gobelins pour les mettre en rogne. Mais à part ça... J'ai arrêté l'école à douze ans, et j'ai remarqué que c'était plutôt les princesses qui ont le droit à des profs personnels dans le monde des contes. J'ai appris à être une pickpocket, c'est déjà pas mal. Il ne faut pas croire, c'est tout un art d'attraper un porte-feuille discrètement dans une poche de pantalon. On devrait plus reconnaître ce talent.
- Sinon, si tu as une bouteille de cidre, je suis pas contre. Ou du rhum, c'est bien aussi.
J'avais dis ça en toute innocence, pas du tout intéressée alors que j'essayais de jeter un coup d’œil derrière le comptoir avec discrétion, pour voir si une bouteille d'alcool ne traînait pas dans un coin. Je suis contre la nourriture, parce que ça me rappelle mon Autre Mère. Mais une boisson... Ce n'est pas du tout la même chose. Une bouteille de rhum, ça devrait être comme les extincteurs, on devrait en voir dans tout les établissements.
Amelia Peters
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| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
L'enfance de Calliope n'avait pas l'air d'avoir été des plus heureuses. Loin de là. A défaut d'avoir été considérée comme un génie en son temps, Diku pouvait au moins se consoler avec la certitude que ses parents l'avaient toujours aimée. L'ancienne lionne se garda pourtant bien d'en parler, trop interloquée qu'elle était de toute façon par la réaction très détachée de sa jeune cliente. Était-elle amère ou ironique ? Et comment pouvait-elle le savoir ? Autant de détachement pour un sujet aussi sérieux et cher à la jeune femme était tout simplement déconcertant ! D'ordinaire, Amelia aurait évidemment proposé un nouveau câlin suivi d'un gros carré de chocolat mais elle n'en fit rien, perturbée qu'elle était par les réactions de Calliope. Ne pas la braquer était devenu son but du jour. Et justement, les câlins semblaient la braquer. Quelle pauvre petit ! Amelia se contenta donc d'un sourire triste censé exprimer sa tristesse en dépit des belles paroles de Calliope combiné au fameux "si tu le dis" qui montre en général qu'on en pense pas moins mais qu'on ne veut pas insister. De toute façon, insister ne servait à rien avec Calliope. Même Amelia, d'ordinaire collante à n'en plus finir, l'avait senti. Parler des lapins, c'était aussi intéressant, non ? L'ancienne lionne écouta attentivement la théorie de Calliope pour s'en trouver finalement déçue. Alors elle ne voulait même pas essayer de croire ? Mais qui donc l'avait torturée dans son enfance pour qu'elle soit aussi terre à terre et blasée à même pas trente ans ? A moins que ce ne soit moi qui ai un problème, songea Amelia avant de tilter un détail intéressant : - Oh tu viens de ce monde ? Ca doit être cool ! T'as du voir autre chose que Storybrooke alors... Moi j'aimerais bien, en tout cas, précisa t-elle plus pour elle, d'ailleurs. Quitter la ville n'était pas plus simple qu'avant la malédiction, au final, ce qui tenait principalement au fait que Storybrooke était dissimulée à qui n'y habitait pas. Il faudrait peut-être qu'Amelia se renseigne auprès de Regina pour connaître précisément les tenants et aboutissants des protections dont jouissait l'endroit. Calliope ne devait pas savoir, si ? Perdue dans cette réflexion, Amelia avait tout de même proposer à nouveau une collation, ne serait ce que parce qu'à ses yeux c'était normal de manger quand on venait chez elle, régime or not. Bien mal lui en prit. Elle qui souhaitait justement ménager la jeune fille au tempérament volcanique ne récolta qu'une coulée de mots cinglants et un gobelet vide sur son comptoir. Bon. Quand c'est non c'est non. C'est noté, songea Amelia, droite comme un I. L'ancienne lionne n'était pas du tout habituée qu'on lui crie dessus et d'autant moins dans sa boutique, tout comme elle n'était pas habituée à ce qu'on refuse aussi farouchement de manger ou de boire. C'était vexant. Pourquoi entrer dans "cette" boutique si c'était pour ne rien en vouloir ? Il ressortait aussi de ce cri du cœur que la jeune fille n'était pas aussi enthousiasmée par la pâtisserie que ce qu'elle avait bien voulu dire plus tôt. Retenant un soupir, Amelia s'empara du gobelet vide et le jeta dans la poubelle derrière le comptoir. Une bonne chose de faite, songea t-elle sans rompre le silence gênant qui s'instaurait peu à peu. Calliope, le nez en l'air, semblait soit intéressée par le plafond (mais c'était peu probable) soit en pleine réflexion. Amelia pencha pour la seconde option, ce que la jeune fille ne tarda pas à confirmer. Des insultes en allemand ? C'était... original, à condition qu'elle ne s'en serve pas sur l'ancienne lionne ! Amelia ne méritait tout de même pas cela, si ? - J'imagine qu'une bonne insulte bien sentie en allemand ça peut toujours servir, commenta t-elle en souriant à la jeune fille. Se prenant également au jeu, Amelia se mit à réfléchir quant aux langues qu'elle connaissait. Malheureusement, il lui apparu bien vite qu'elle n'en connaissait pas réellement en dehors des termes étrangers qu'on retrouvait parfois en cuisine tels que risotto ou paëlla. Et, au final, c'était ce qui lui servait le plus ! Mais l'ancienne lionne crut bon de ne pas s'en vanter, incertaine que ce détail intéresse Calliope. Elle laissa donc à la jeune fille le soin d'indiquer ce qu'elle désirait - ou non - ou si elle voulait déjà partir - ce dont elle avait parfaitement le droit. - Sinon, si tu as une bouteille de cidre, je suis pas contre. Ou du rhum, c'est bien aussi, lâcha t-elle après quelques instants. Ca pour une première... Amelia manqua presque de la faire répéter tant la requête était déroutante. Et que dire de l'heure ! Il n'était même pas 15h c'était beaucoup trop tôt pour boire un alcool aussi fort que du rhum ! Bien sûr, Amelia n'était pas sa mère et jugea plus sûr de s'abstenir de tout commentaire, y compris de demander si Calliope avait l'âge légal pour ce genre de boissons. - Je peux aller voir ce que j'ai, commenta t-elle simplement en se rappelant que le client est, après tout, roi. Bouge pas, ajouta Amelia en s'en allant dans l'arrière-boutique. Amelia détestait le rhum. Si elle appréciait le bon vin, elle s'en tenait généralement là et uniquement au moment des repas. Ceci étant dit, il lui arrivait de faire des chocolats alcoolisés et même des babas au rhum, bien qu'il s'agisse du dessert qu'elle aimât le moins. Malheureusement, les plus de soixante ans n'étaient pas de son avis et devant l'affluence de la demande, elle avait cédé et commencé à en faire. Restait à savoir s'il lui restait du rhum... Farfouillant un peu partout, Amelia dénicha finalement une bouteille bon marché dont il restait un quart environ. Emportant un verre avec elle, elle déposa bientôt le tout sur son comptoir. - T'as de la chance, il m'en reste un fond. Mes clients les plus âgés aiment le baba au rhum et bon... ça nécessite du rhum, commenta t-elle inutilement en débouchant la bouteille. Elle remplit le verre de Calliope avant de le pousser vers elle. - Donc tu viens de ce monde ? reprit-elle, bien décidée à ne pas la regarder boire en silence.
Calliope Lloyd-Webber
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| Conte : Coraline | Dans le monde des contes, je suis : : Coraline Jones, la fillette trop curieuse et qui a deux mamans
Ô gloire, Ô bonheur extrême. Elle avait une bouteille de rhum. Parfois, je me dis que je devrais croire en Dieu. Il arrive qu'il exauce quelques unes de mes prières mentales, et quand ça arrive, c'est tellement beau ! Je sentis un immense sourire de bonheur illuminer mon visage et faire pétiller mes yeux alors qu'elle remplissait mon verre. Un peu petit le verre, d'ailleurs. Elle aurait dû me passer directement la bouteille, ça aurait été plus simple.
J'avalais le contenu liquide d'un coup, sans même cligner des yeux alors que l'alcool brûlant me glissait le long de la gorge et apportait un peu de chaleur dans mon petit corps menu. J'avais tellement l'habitude que ça ne me faisait même plus d'effet. Je passais rapidement ma langue sur mes lèvres et posais le verre sur le comptoir en laissant s'échapper un soupire de bien-être. Avant de me remettre à loucher sur la bouteille qui n'était pas encore vidée totalement.
- Je n'aime pas particulièrement boire de l'eau. Le rhum... ça passe mieux.
Je me sentais obligée de me justifier. Récemment, quelqu'un m'avait dit sur le ton de la plaisanterie que j'étais entrain de devenir une alcoolique. J'avais répondu en m'enfilant quelques shots, et en finissant sur le comptoir. Mais ça me gênait. Je ne suis pas une alcoolo. J'aime juste le goût de la boisson. Je suis tombée dans le verre de vodka quand j'étais ado.
- Et yep, je viens du Michigan, à la base. Mais j'ai déménagé vers douze ans pour m'installer dans une ville pourrie. C'est comme ça que j'ai découvert un espèce de tunnel dans mon salon qui m'a envoyé dans un autre monde. Et c'est à partir de cet autre monde que je me suis retrouvée dans le monde des contes. J'ai été carrément paumée, c'est vraiment hyper bizarre de se retrouver à parler avec un personnage du livre de contes que je lisais quand j'étais gamine ! Au final maintenant ça me manque un peu.
Parce que je n'avais pas le temps de réfléchir. Que tout était épique. Et puis j'avais juste envie de tuer mon Autre Mère. Le problème depuis que j'étais ici, c'était qu'il m'arrivait de penser à eux. Mes vrais parents. Ils devaient être très vieux. Est-ce qu'ils avaient eu d'autres enfants après moi ? Je n'avais pas envie de réponses.
Je fis une grimace devant mes « confessions » et me grattais le bout du nez, un peu gênée. Avant de m'approcher du comptoir pour m'y appuyer légèrement, en posant mes mains sur la surface fraîche. J'avais envie d'un autre verre.
- Au faîte, je viens de repenser à un truc ! Je suis beaucoup plus vieille que tes gamins. Je vais avoir vingt-huit ans. Mais je sais, je suis toujours fraîche et jeune comme à l'aube de mes dix huit ans.
Je croisais mes jambes dans une pause de pin-up en pinçant les lèvres et en faisant un mouvement de la tête pour secouer mes cheveux à la manière de la pub pour l'Oréal. Pour ça, j'avais vraiment de la chance. Bon, j'étais quand même beaucoup moins sexy qu'avant mon changement de tête. Mais au moins, j'avais toujours l'air plus jeune que mon âge. Ça doit être pour aller avec mon incroyable maturité. Qui n'existe totalement pas. Est-ce qu'à 40 ans, je continuerai à me réveiller dans le toboggan de l'aire de jeux sans savoir comment je suis arrivée là ? J'espère bien. Sauf si je meurs avant. Me connaissant, je suis réaliste.
- T'es mariée enfaîte ? Parce que sinon, je peux te faire rencontrer quelques mecs sympas. C'est juste en payement pour le rhum. Mais je connais quelques types plutôt beaux gosses et vachement gentils.
Je n'avais pas d'argent sur moi, ok ? J'aurai pu partir comme une voleuse, ce que je suis, mais je me méfiais toujours. Et elle était plus prêt de la porte que moi. Je connaissais vraiment quelques mecs qui cherchaient à se caser. Je suis vite amie avec les hommes, bizarrement. Ça doit être parce qu'en général, on couche tout de suite, on apprend vite à se connaître, il y a moins de gêne.
Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »
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Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !
| Conte : Le Roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Diku
Un visage illuminé d'un si beau sourire était un spectacle qui n'avait pas de prix. Du moins aux yeux d'Amelia. Bien sûr, elle aurait préféré que ce sourire ne soit le fruit de ses pâtisseries et non du rhum, mais voilà, l'ancienne lionne savait qu'on ne pouvait pas toujours tout avoir. Faute de grives, on mange des merles, après tout ! Amelia n'avait jamais goûté aucun de ces oiseaux mais était persuadée que l'expression était tout à fait à propos. Au moins Calliope était-elle contente. Un bon début, non ? Amelia tâchait du moins de s'en convaincre, somme toute peu fière d'avoir servi de l'alcool aussi tôt. Et quand elle vit à quelle vitesse Calliope avait descendu le verre, ses craintes redoublèrent. Avait-elle alimenté l'addiction d'une jeune femme qui avait besoin d'aide ? De toute façon, je ne sais pas dire non, songea la jeune femme en observant Calliope du coin de l'œil. Calliope tenait encore bien droite. Elle n'avait pas rougi, ni même cillé. A priori, elle tenait l'alcool, ce que ses paroles ne tardèrent pas à confirmer. Effectivement, le rhum avait l'air de très bien passer dans son organisme. De là à la laisser finir la bouteille... Amelia hésitait. Ce n'était clairement pas dans ses habitudes. Elle n'était pas barmaid, après tout. Elle n'avait peut-être même pas le droit de servir de l'alcool en dehors de leur utilisation en pâtisserie. Mais elle n'était pas non plus aveugle et voyait bien que Calliope lorgnait sur la bouteille - et toujours pas sur ses chocolats ! - Je vais m'en tenir à l'eau, commenta Amelia en attrapant sa bouteille d'Evian. Heureusement, l'ancienne lionne eut bientôt l'occasion d'oublier ce souci et de concentrer toute son attention sur le récit de Calliope. Le Michigan, donc. Encore un endroit qui avait l'air cool mais qu'Amelia ne connaissait pas. Ses voyages se comptaient sur les doigts d'une main et s'étaient effectués sans son accord, par magie, littéralement, alors qu'Amelia ne rêvait que d'un séjour touristique plan-plan ou d'un road trip pour visiter tous les états des USA. Ou les mondes des contes, mais elle doutait que ce soit possible. - Waouh ! quelle aventure ! commenta t-elle, baba. On dirait que t'en as vu du pays. Tu es passée par la Terre des Lions, du coup ? Je n'espère pas pour toi, sous forme humaine, c'eut été du pur suicide, du moins à mon époque... Cette conversation avait quelque chose de surréaliste. Franchement, combien de personnes connaissez-vous capables de tenir de telles conversations ? Amelia la rêveuse n'aurait pu rêver mieux, justement. Rencontrer des personnages de conte, c'était forcément le pied. Obligé. Mais devant l'air gêné de Calliope, Amelia préféra ne pas la submerger de questions. La jeune fille avait appuyé ses mains sur le comptoir et lorgnait toujours sur la bouteille de rhum. Le dilemme était donc toujours là et Amelia se sentait faiblir. Allez, fais toi plaisir, je vois bien que t'en as envie et j'ai besoin d'une excuse pour faire moins de babas, l'invita Amelia. Pour joindre le geste à la parole, elle poussa la bouteille vers Calliope. Et voilà, songea t-elle l'instant d'après. Aucun principe et une excuse bidon. Elle se serait presque baffée, incapable qu'elle était de ne pas chercher à tout prix à faire plaisir. T'es vraiment nulle, se rabroua Amelia en guise de conclusion. Maintenant que la bouteille n'était plus juste devant elle, Amelia en profitant pour s'accouder au comptoir et lover sa tête dans le creux de ses mains. Elle aimait bien cette position. C'était parfait pour écouter les gens et, justement, Calliope avait encore envie de parler. - Vingt huit ans ? s'écria Amelia quelques instants plus tard, incrédule. Je te voyais plus jeune, ajouta t-elle sans réelle utilité. Mes enfants n'ont pas encore vingt ans et j'imaginais déjà que peut-être tu étais copine avec eux. Ca aurait été amusant. En tout cas, tu es rafraîchissante ! J'aime les esprits jeunes, vifs et rigolos,conclut-elle en se demandant si c'était vraiment un compliment aux yeux des autres personnes. Ne commence pas à raconter ta vie, se conseilla t-elle mentalement pour éviter d'expliquer que ses aînées étaient un peu trop mornes à son goût par moment mais que ça ne l'empêchait pas de les adorer très fort. Amelia était bavarde. Très bavarde. Les clients le savaient bien mais Calliope ne s'en doutait probablement pas. Et n'avait pas forcément envie de savoir. Amelia essayait donc de faire des efforts pour ne pas la soûler - métaphoriquement, du moins. Accessoirement, bien que dévorée par une curiosité mordante, elle s'était abstenue de poser des questions trop privées... ce dont Calliope ne se préoccupa pas. - T'es mariée, au fait ? Parce que sinon, je peux te faire rencontrer quelques mecs sympas. C'est juste en payement pour le rhum. Mais je connais quelques types plutôt beaux gosses et vachement gentils. Surprise, Amelia cligna plusieurs fois des yeux, se demandant si elle avait bien entendu. Est ce que toute la ville était au courant de sa situation amoureuse ou quoi ? D'abord il y avait eu Caroline, maintenant Calliope... Pourtant je ne suis pas désespérée ! songeait-elle parfois, outrée. Et je porte toujours mon alliance ! - Oui, je suis mariée, commença Amelia en agitant sa main gauche pour faire briller la bague. Et je n'ai pas besoin que tu payes le rhum, c'est offert par la maison, ajouta t-elle pour éviter d'avoir à développer sur sa situation quoiqu'elle ne sache pas mentir et que le problème suintait probablement par.tous les pores de son visage Ne t'en fais pas pour ça, le rhum ne me manquera pas. Si tu te sens vraiment redevable, considère que tu me dois cinq visites à la boutique d'ici la fin de l'année et sinon parle moi plutôt de toi. De toute façon, je ne suis pas barmaid, je n'ai pas de licence pour vendre de l'alcool. Donc pas le droit de te le faire paire. Donc, parle moi de toi. La vie sentimentale et la vie tout court d'une jeune fille c'est autrement plus intéressant que la vie d'une maman qui aura bientôt quarante ans ! Grande amoureuse de l'amour qu'elle était, Amelia n'avait même pas pris la peine de rebondir sur cette idée de se voir présenter des hommes. Le speed-dating et les rencontres arrangées ce n'était clairement pas son truc. Ce qu'elle voulait, c'était le Grand Amour ou rien.
Calliope Lloyd-Webber
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Aaahhh j'avais pas vu l'alliance. Donc elle était mariée. Je n'ai pas vraiment tendance à surveiller la main des femmes pour voir si elles se sont casées officiellement avec quelqu'un. Les hommes, oui. Il vaut mieux que je sache dans quoi je m'aventure. En général, je tente le coup même si le mec me sort qu'il est marié. C'est surtout que les femmes trompées, elles sont sacrément violentes. La dernière fois, une tarée m'a arraché une touffe de cheveux en hurlant comme une hystérique. Mes oreilles et ma tignasse ont encore du mal à s'en remettre.
Par contre, j'étais vraiment contente de ne rien avoir à payer. Nouveau sourire de ma part, waouh ! Elle savait comment me parler celle là. Ça changeait. En général je ne paye rien au Rabbit Hole, vu que j'y travaille. Pour une fois que je peux m'enfiler du rhum gratos sans avoir besoin de partir en courant juste après...
- Super pour le rhum ! De toute façon j'avais pas de monnaie sur moi, ça m'arrange.
J'avais même rien du tout. Je me hissais d'un bond souple sur le bord du comptoir pour pouvoir m'y asseoir, les jambes pendues dans le vide. Pas un très grand vide, mais il fallait vraiment que je tende les pieds vers le bas pour toucher le sol. Je croisais les jambe, un genou par dessus l'autre, et me mis à secouer ma cheville comme si j'essayais de me la déboîter. C'était juste que je n'aimais pas rester sans bouger. Même quand je reste affalée sur mon canapé, je bouge toujours quelque chose. Que ce soit les doigts, les pieds, ou les doigts de pieds.
- Attends tu veux que je revienne cinq fois ? Sérieusement ? Je sais que j'éblouis tout le monde avec ma beauté et mon charme ravageur, mais quand même.
J'avais attrapé la bouteille pour la porter à mes lèvres et avaler une longue gorgée d'alcool, avant de la reposer sur le comptoir, juste à côté de moi. Tout contre moi même. Il n'en restait pas beaucoup, mais hors de question que je ne finisse pas tout le contenu avant de partir. Même si apparemment, j'allais revenir. Je n'y avais pas encore pensé, à ça. En même temps, pour ma thérapie « Je me remets du traumatisme laissé par mes parents et mon Autre-Mère », ça pourrait être pas mal. Et le Chat serait sûrement très content de me voir faire des efforts. Il arrêterait de dormir dans mes vêtements comme ça. J'en ai ras le bol de devoir retirer de mes costumes de scène les poils noirs.
- Ma vie sentimentale... Oula, moi je suis loin d'être mariée, ou d'avoir envie de me caser. J'ai quitté mon copain du moment parce qu'il voulait me présenter à sa mère. Sa mère, sérieux ! Comme si j'avais envie d'officialiser quoi que ce soit ! Mais je vais aller oublier tout ça dès ce soir, y a une fête de prévu au Rabbit Hole. En plus il y aura des mecs que je connais et avec qui je m'entends bien, j'aurai de quoi m'éclater un peu sans avoir à craindre qu'on me présente à des parents.
J'avais levé les yeux au ciel, la lèvre supérieure tordue en une grimace. J'avais la tête d'une fille à se caser ? D'accord, on était resté deux semaines ensemble. J'avais fais des efforts, histoire qu'il m'aime assez pour m'offrir des tas de cadeaux. Mais quand même. On s'était rencontré dans les toilettes d'un bar. Ça voulait tout dire sur notre relation.
- Après, ma vie en soit, je pense pas que ça t'intéressera. Comme tu le dis, tu es une mère qui va sur la quarantaine. Je pense pas que tu fasses souvent la fête, ou que tu te fasses arrêter parce que tu as fini à poil sur scène pendant la représentation du Petit Chaperon rouge. Je précise que je n'ai pas fais exprès. J'ai confondu les portes dans les coulisses. Je devais aller dans les vestiaires, mais vu qu'il faisait sombre et qu'accessoirement j'étais bourrée...
Je ne me souvenais pas de tout, mais j'avais des flashs qui me revenaient parfois. J'avais vraiment fais fort sur ce coup là. Un nouvel exploit à rajouter sur ma liste des choses à ne pas faire quand je suis bourrée. Le théâtre, ce n'est vraiment pas moi. Ni l'équitation. Ou les marathons. Ou le zoo. Ouch, le zoo... C'est quand même pas ma faute si les toilettes et la porte du vivarium se ressemblaient !
- Je suis une fêtarde, et j'assume totalement. C'est pas pour moi, la vie tranquille, à avoir son copain, à s'acheter un appartement, trouver un vrai boulot où on porte des tailleurs... Je préfère m'éclater. Il faut savoir profiter ! Après tout, on ne vit qu'une fois !
J'avais levé la bouteille en l'air, comme si je portais un toast. On ne vit qu'une fois... Tu m'étonnes. J'avais essayé de me suicider assez de fois pour savoir qu'au final, la vie, il fallait l'apprécier. Enfaîte je dois essayer de me tuer en m'amusant. Tout à fait mon genre ça.
- Tu devrais aller en soirée. Au moins une fois. On a des super fêtes au Rabbit Hole ! Par exemple la semaine prochaine c'est une soirée costumée, il faut venir déguisé en personnage de film des années quatre-vingt, ça va être super cool ! J'hésite à y aller soit en Indiana Jones, soit en princesse Leia. Quand elle avec son bikini doré. Je sais pas encore.
J'avais posé mon index sur mes lèvres pour les tapoter, la tête penchée légèrement vers l'arrière pendant que je réfléchissais. Je voulais quelque chose qui fasse sensation. Leia, il risquait sûrement d'y en avoir plusieurs. Mais en même temps, je serais terriblement sexy comme ça. Alors qu'Indy... Je serais sexy avec un chapeau, et au féminin en plus... Un mix entre les deux, ça pourrait pas le faire ?
Amelia Peters
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Amelia était persuadée - sans doute parce que son petit doigt le lui avait dit - que son offre - totalement contre les principes de base du commerce - allaient arranger Calliope. Mais elle ne dit rien, se contentant d'un sourire complice quand elle en eut la confirmation. Même si cela n'avait pas été le cas, elle lui aurait de toute façon refuser tout paiement. En dehors peut-être d'un câlin, même si l'affaire était, là encore, compromise. De toute façon, elle voulait se débarrasser de ce rhum. D'une certaine façon, chaque partie était gagnante. Amelia avait même l'impression d'avoir semé du bonheur sur la route d'une jeune femme qui en avait besoin. Calliope avait clairement pris ses aises dans la boutique. A présent, elle était assise sur le comptoir, à quelques centimètres d'une Amelia qui n'avait jamais vu personne assise sur son comptoir. Il faut une première à tout, songea t-elle, pensive. Puis elle réalisa que Jillian, la petite dernière de la famille Bennett, aurait très bien pu le faire elle aussi mais que l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. Peut-être que les deux pourraient s'entendre... Amelia fut tirée de ses pensées assez brutalement, par les éclats de Calliope : - Attends tu veux que je revienne cinq fois ? Sérieusement ? Je sais que je m'éblouis tout le monde avec ma beauté et mon charme ravageur, mais quand même. Décontenancée, sa première réaction fut de rire, ou plutôt de pouffer. - Tu es très jolie, en effet, approuva t-elle d'une voix douce. Mais c'est une boutade. Je dis pas mal de bêtises, il ne faut pas les prendre au sérieux. Tu seras toujours la bienvenue ici, sans te forcer. Tu n'es pas encore partie, on a le temps de voir si tu reviens, ajouta t-elle gaiement. Calliope ne s'embarrassait plus du verre qu'Amelia lui avait apporté. Elle buvait directement au goulot, décidément très à son aise. Ma foi, songea la jeune femme en haussant les épaules. Elle avait aussi ses petites manies ou ses grandes folies, elle n'allait sûrement pas juger le naturel de Calliope. D'ailleurs, Amelia aimait ce genre de personnes franches et entières. Même si Calliope s'en était un peu pris à elle et ses gâteaux avant. Personne n'est parfait, après tout. Amelia écouta attentivement le récit de Calliope, sans y porter aucun jugement. Il est vrai que les deux femmes étaient très différentes, mais c'était plutôt une bonne chose. - Eh bien à ton âge j'étais déjà mariée et maman, commenta t-elle simplement. Je dois te paraître ennuyeuse, ricana la pâtissière en laissant tomber le sujet. Calliope reprit alors son récit, confirmant que les deux femmes étaient décidément très différentes. Amelia l'écoutait en picorant du chocolat. Mal lui en pris. La jeune femme manqua de s'étrangler quand elle mentionna le Petit Chaperon Rouge. - Eh bien, reprit-elle une fois sa quinte de toux passée. On s'ennuie pas avec toi ! Ma plus jeune sœur se serait sûrement éclaté avec toi... Moi je préfère cuisiner. Un vrai cliché mais je le vis bien, des fois que tu te demandes. On ne vit que deux fois, reprit-elle un peu plus tard, après que Calliope ait déclaré qu'elle assumait son tempérament. Rappelle toi qu'on est mortes au Mexique. Ca fait tout drôle de die ça ? Je veux dire, peu de gens peuvent dire "un jour je suis mort" sans être encore mort. Tu vois ce que je veux dire ? En général, quand on meurt, on est mort et c'est tout. Enfin, dans mon monde on rejoint les Anciens et on peut encore guider les vivants mais je sais pas trop comment ça marche, je ne suis pas morte dans mon monde. Après cette longue tirade, Amelia s'arrêta, presque essoufflée. Pourquoi avait-elle cru bon de raconter ça ? Elle même se le demandait. April devait avoir raison, elle racontait décidément tout ce qui lui passait par la tête, sans même se soucier que ce soit intéressant ou pertinent. Face à cette découverte, Amelia se contenta pourtant de hausser les épaules. Ce n'était pas si grave, pas vrai ? Calliope ne semblait pas s'en formaliser, du moins. Elle poursuit tranquillement son récit, invitant à présent Amelia à sortir plus. Etait-ce une façon de lui dire qu'elle était coincée ? Peut-être. Mais c'était assez subtil pour que la pâtissière ne s'en formalise pas, assumant son côté casanier. Néanmoins, poussée par l'ambiance décontractée de sa boutique, elle déclara : - J'y viens ! Enfin, si tu veux. Mes enfants peuvent se débrouiller sans moi une soirée. Et tu serais une jolie princesse Leia. Tu as assez de longueur de cheveux pour recréer ses coiffures bizarres qui ressemblent à des choux.