Anya avait tout empaqueté sans distinction lorsqu'il avait été décidé - plutôt de son fait, d'ailleurs - qu'elle emménagerait chez Dimitri, dans sa petite maison à l'orée du bois. Pour sûr, il s'était agi d'un sacré changement, tant pour le jeune homme habitué à sa solitude canine que pour la jeune femme habituée à vivre au cœur de la ville. Mais la rouquine s'était très rapidement habituée à sa nouvelle vie, aux chiens, à la proximité de la forêt et au manque de personnalisation de la maison. En fait, elle avait corrigé ce dernier grâce à la seule apparition de ses affaires qu'elle avait dispatché au gré de ses envies, parfois sans trop y prêter attention. Anastasia n'avait besoin qu'une chose : savoir que sa boîte à musique était en sécurité. Le reste de ses affaires, en revanche, pouvait bien errer ça et là. La jeune femme se surprenant même parfois à retrouver ses affaires auxquelles elle ne pensait plus.
Il faut dire que l'annonce rapide de sa grossesse, à peine quelques mois après son installation auprès de Dimitri, avait fait passer la finalisation de l'installation au second plan, certains cartons étant restés fermés plus longtemps que prévu, le temps que tout le monde se fasse à l'idée qu'une petite fille allait bientôt agrandir la famille.
A présent, cette petite fille était là, actuellement dans son couffin avec Hoover pour ange gardien, tandis que sa mère, les sourcils légèrement froncés, tapait la traduction qu'un client avait demandé. Tout était normal, ou le semblait, du moins. Un observateur extérieur n'aurait pu deviner que le père de l'enfant était dans l'unité psychiatrique de la prison de la ville ou que cette jeune femme se souvenait à peine des huit premières années de sa vie.
Les doigts de la jeune femme virevoltaient sur son clavier tandis que ses yeux ne quittaient presque pas l'écran, jetant tout de même des regards à Abigaëlle de temps en temps. Hoover, pour sa part, battait joyeusement sa queue dans le vent, produisant un léger courant d'air dans la pièce. La scène aurait pu rester figée pendant des heures si Anastasia n'avait pas subitement eu besoin d'un de ses gros dictionnaires qui trônaient fièrement sur l'étagère de l'autre côté de la pièce.
Intriguée de la voir se lever si rapidement, Hoover la suivit de près, reniflant les livres à portée de truffe comme si elle les découvrait pour la première fois. Anya, pour sa part, feuilletait l'ouvrage à la recherche d'une information bien particulière. Pourtant, ce qu'elle trouva en premier n'avait rien à voir avec son travail.
Là, déposé hasardeusement entre deux pages, elle venait de découvrir un petit bracelet bleu qu'elle n'avait pas vu depuis ce qui lui semblait des siècles. Pourtant, il lui suffit d'un regard pour se rappeler lui en avait fait don et quand. Et cela remontait effectivement à un paquet d'années en arrière.
Délaissant le dictionnaire, Anastasia observa le bracelet, se demandant si sa marraine la bonne fée était aussi dans le Maine. Que pouvait bien devenir une fée dans pareil monde ? Se rasseyant, la jeune femme passait en revue commerces et échoppes, tâchant de savoir si oui ou non, elle l'avait vue en ville.
Le front plus plissée que jamais, Anya ne prêtait plus attention à rien, concentrée qu'elle était à jouer avec cette mémoire qui lui faisait parfois défaut. Soudain, elle se rappela d'un endroit qu'elle fréquentait très peu, et d'autant plus seule, et frappant victorieusement le bureau de son poing, elle se releva pour prendre Abigaëlle dans ses bras.
- Tu viens faire une balade avec maman ? demanda t-elle en lui faisant un bisou d'esquimau. On ira voir papa après, promit-elle, ce qui fit gazouiller la merveille de plaisir.

Chaudement habillées, mère et fille partirent en balade, direction le centre commercial et sa foule de badauds. Histoire de gagner du temps, Anya tâcha durant tout le trajet de se rappeler l'emplacement de la boutique où elle pensait avoir vu Stella, ou plutôt, l'avoir aperçue vaguement. Une boutique de fringues, a priori. L'horreur totale. Pourvu qu'elle n'ait pas à essayer quelque chose.
Après une longue promenade pour rallier l'orée du bois au centre commercial, Anya y pénétra, non sans une grande inspiration. Par bonheur, les mardis n'étaient pas le jour préféré des accros du shopping. Il était donc à peu près possible de circuler en poussette sans devenir tarée. Et finalement, Anya aperçut la boutique de vêtements qui lui était venue à l'esprit et dans laquelle elle ne tarda pas à entrer. Garant la poussette dans l'entrée, étant donné que ces boutiques n'étaient bien sûr pas prévues pour laisser de tels véhicules y circuler facilement, Anya prit Abigaëlle dans ses bras, saisit l'un de ses doudous et commença à arpenter les rayons, en quête de sa fée et non de vêtements.

J'ai toujours été là

Ft. Anastasia

Cinq heures, je n’avais dormi que cinq heures cette nuit mais j’avais le teint frais, sans doute du fait de ma nature féérique ou peut-être parce que je me fous des masques d’argile blanche sur la figure toutes les nuits. Enfin bref, aujourd’hui j’allais travailler à la boutique toute la journée car vu que la Saint Valentin approchait, pas mal d’habitants venaient me voir pour leur trouver une tenue idéale pour leur rendez-vous galant. Passant rapidement sous la douche, j’enfile une robe bustier rose poudrée sous une veste blanche et enfile une paire de chaussures à talons noires avant d’enfiler mon manteau. Une fois coiffée et maquillée, je m’empare de mes clés et quitte la villa familiale pour me rendre à la boutique.

J’arrive un bon quart d’heure plus tard, et c’est avec un café crème en main que j’entre dans la boutique avant d’ouvrir les volets roulants et d’exposer mes dernières créations avec une petite dose de magie avant de passer derrière le comptoir. J’eu pas mal de clients venu m’acheter des tenues diverses et variées et je décida donc de passer dans la pièce de derrière pour finaliser mes créations et j’entends la clochette de l’entrée raisonnait. Je souris et me lève avant de sortir de l’arrière boutique et de me diriger vers l’entrée avant de faire face à une jeune femme rousse avec un bébé. « Bonjour, je peux vous… », je pose mon regard sur elle. Je l’a reconnais, certes, elle a grandit mais c’est toujours la même.

Elle a toujours ce même regard, le même qu’elle avais quand je l’ai quittée. Se pourrait-il que…Je respire longuement avant de finalement tenter ma chance « Anya, c’est bien toi n’est-ce-pas ? »

by Epilucial

Codage:

Anya flânait dans les rayons depuis déjà trente secondes et aucune vendeuse ne lui avait sauté dessus pour le moment. Un véritable record. Car si la jeune femme était allergique au shopping, elle l'était tout autant aux vendeuses harceleuses prêtes à tout pour vous faire acheter. En l'occurrence, la jeune femme n'était pas venue pour acheter, d'ailleurs, et c'était une première pour elle qui se déplaçait dans ce genre d'endroit uniquement quand elle en avait besoin. Sauf ce jour là, du fait de ce mystérieux bracelet avec lequel elle amusait Abigaëlle tout en flânant.
Non, décidément, pas la moindre vendeuse et cela faisait déjà presque une minute entière. Si ça ce n'était pas étrange... Toute à cette réflexion, la jeune femme sursauta presque lorsqu'une jeune fille blonde en robe rose - d'aucun l'auraient probablement comparée à une Barbie - bondit de nulle part, posant la fameuse question qui faisait qu'on reconnaissait les vendeuses entre mille : bonjour, est ce que je peux vous aider ?
Oh, il fallait bien qu'elle gagne son pain comme tout le monde, pas vrai ? Et pour cela, il lui fallait cerner les besoins de la cliente et l'aiguiller au mieux vers le plus d'articles possible, non soldés, de préférence. Anya connaissait la ritournelle et ne se laissait jamais avoir, trop sûre de ce qu'elle voulait pour qu'on l'en dévie.
Seulement cette fois, la jeune fille hésita, laissa tomber sa question - ce qui était vraiment une très bonne chose - et, après quelques instants demanda à Anya si elle était bien elle. Ce à quoi la jeune femme aurait tout naturellement répondu qu'effectivement elle était elle-même et non une autre si elle n'avait pas poussé la porte de cette boutique à cause de la sensation que sa marraine la bonne fée y travaillait. Parce que oui, prise comme ça, l'histoire était un peu trop étrange pour que la jeune femme se sente pleinement en confiance.
Plusieurs fois en chemin, elle avait trouvé l'idée affreusement stupide de se rendre dans cette boutique simplement parce qu'elle y avait vaguement entr'aperçu une femme blonde qui était peut-être sa fée. Pourtant, elle n'avait pas rebroussé chemin et à présent, elle était effectivement en face de Stella.
Qui n'avait pas pris une foutue ride ! Et ça, putain ce que c'était dérangeant. Anya manqua de reculer, un peu perplexe de la voir encore adolescente, comme au premier jour. Enfant, elle n'avait pas prêté attention au fait que la jolie dame ne vieillissait pas. Tout ce qui comptait alors c'était d'avoir une amie magique. Mais depuis, beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts et Raspoutine était passé par là. Si Anya avait toujours chéri leurs moments magiques, elle n'en était pas moins devenue plus méfiante envers la magie.
- Oui, c'est moi, répondit-elle finalement tout en tripotant nerveusement son collier. Tu n'as... pas changé du tout, dis donc, ajouta la jeune femme. Pourtant ça fait un bail... Mais j'ai pensé à toi récemment et j'ai cru me rappeler t'avoir aperçue ici alors... me voilà, je suppose. Du neuf ?

J'ai toujours été là!

Ft. Anastasia

Je n’avais pas changée…Il est vrai que dans notre monde, à Magix, le temps était plus long, le vieillissement était plus lent, c’est sans doute pour ça que je n’avais pas changé depuis notre dernière rencontre, puis il y avait eu les 28 ans sous la malédiction aussi. La voir devant moi, adulte avec un bébé, ça me faisait tout drôle mais en même temps, la promesse que je lui avais faite c’était réalisée. « Les bienfaits de la malédiction je suppose… » dis-je simplement avant de la regarder de la tête aux pieds.


Elle avait grandie, c’est embellie mais elle avait le même regard, celui qu’elle avais posé sur moi quand j’étais partie. « Oh je… » elle avait pensé à moi ? Vraiment ? Moi je pensais souvent à elle, d’ailleurs je m’étais demandé plus d’une fois si elle avait trouvé son chemin et j’avais fini par apprendre que oui. J’haussa les épaules à sa question « Oh pas grand-chose de neuf tu sais. Ici, je ne suis plus Fée Gardienne, je suis juste…juste une fée et euhm…je suis en couple mais sinon rien de bien nouveau. Et de ton côté ? »

Je posa mon regard sur la petite princesse dans la poussette avant de lever mon regard vers la jolie rousse « Et félicitations pour la petite. » lui dis-je avec un sourire. Je pris le temps de ranger deux trois affaires avant de faire signe à Anya de venir avec moi pour que l’on puisse s’asseoir tranquillement dans un des fauteuils que j’avais installés en fond de boutique. Je m’installa en face d’elle avant de la regarder dans les yeux « C’est ton regard qui m’a permis de te reconnaître, tu avais le même quand je t’ai quitté la dernière fois… »

by Epilucial

Stella se montra assez évasive sur ce qu'était devenue sa vie à Storyrbooke, confirmant cependant une pensée d'Anya : elle n'était plus fée gardienne. Et ça tombait parfaitement sous le sens étant donné qu'elle avait quitté son monde, comme tout le monde. Décidément, la malédiction de Regina avait touché bien des contrées différentes ! Ceci étant dit, la fin de la malédiction avait rendu pouvoirs et souvenirs à qui de droit et c'était tout ce qui importait. Surtout les souvenirs, du point de vue d'Anastasia, en dépit des difficultés de Dimitri à assimiler ses deux vies. Ils avaient surmonté tant d'événements qu'ils arriveraient bien à surmonter ça, non ? Mais d'abord, il fallait que Dimitri sorte de prison et ce n'était pas spécialement gagné, que la rouquin le veuille ou non. Bien sûr, quand ce fut à elle de faire un point sur sa vie, elle choisit tout naturellement et comme toujours de ne pas en faire mention.
- Eh bien déjà il y a elle, de neuf, raconta la jeune femme d'une voix enjouée en posant un regard plein d'amour sur sa fille. Stella, je te présente Abigaëlle, mon bébé. Une très belle surprise totalement imprévue qui m'apporte beaucoup de bonheur. A son papa aussi, d'ailleurs. Il s'appelle Dimitri, précisa t-elle, peu désireuse de conter toute leur histoire depuis le début.
De toute façon, il lui aurait fallu bien trop de temps pour résumer sa vie depuis ses 18 ans, quand elle avait quitté l'orphelinat puis retrouvé sa famille. Comme promis par Stella, à l'exception près que le tout avait pris dix ans et que le sort noir avait tout foutu en l'air.
Par chance, ces souvenirs commençaient à se faire loin. Anastasia avait retrouvé sa famille, encore, et en moins de temps, pour une fois. Mieux, elle avait aussi agrandi sa famille. Elle avait de quoi rayonner, au détail près que Dimitri était en prison.
Chassant cette idée, la jeune femme suivit Stella au fond de la boutique et s'installa sur le fauteuil qu'elle ne tarda pas à lui indiquer, prenant Abigaëlle sur ses genoux et l'y faisait sauter pour l'amuser. Stella, pour sa part, avait pris place en face d'elle, avouant que c'était à son regard qu'elle l'avait reconnue. Anya sourit à cette idée, nostalgique.
- Les yeux bleus des Romanov, déclara t-elle fièrement. C'est ma grand-mère qui m'a dit ça il y a longtemps. Apparemment mon père avait les mêmes. Et Abigaëlle a l'air de les avoir. J'aurais voulu qu'elle ait ceux de son papa... Mais elle est quand même à croquer ma petite princesse ! Tu vois, finalement ta promesse s'est réalisée. J'ai retrouvé ma famille, dans ce monde et l'autre, d'ailleurs. Mieux, je l'ai agrandie. C'est dingue que je me rappelle encore de ça après toutes ces fois où j'ai perdu la mémoire, plaisanta t-elle, bienheureuse d'avoir autant de souvenirs à présent.

J'ai toujours été là!

Ft. Anastasia

« Ta fille est vraiment magnifique Anya. Je suis sûre que son père est aussi heureux que toi. » lui dis-je avec un sourire.

Au moins, elle avait trouvé l’amour et ça c’était ce qui était le plus important. Je conduis Anya dans le fond de la boutique pour que l’on puisse s’asseoir tranquillement et qu’on ne soit pas dérangées avouant à Anya que c’est par son regard que je l’avais reconnue. La jeune femme déclara fièrement que c’était grâce aux yeux bleus des Romanov. Je lui souris avant de l’écouter attentivement, ma promesse avait été tenue, elle avait retrouvé sa famille, plus d’une fois mais au moins, elle était heureuse désormais.

« Je te l’avais promis et toutes les fées tiennent leurs promesses. » lui dis-je avec un sourire « Puka t’es venue en aide alors. » lui dis-je en faisant un clin d’œil faisant comprendre à Anya que j’avais sans doute aider quelque peu à envoyer Puka sur le chemin d’Anya.

Respirant longuement, je souris au regard d’Abigaëlle avant de porter à nouveau mon regard vers sa maman et repris finalement :

« Tu sais, j’ai toujours veillée sur toi…depuis…depuis la dernière fois. »

by Epilucial

Ah ça, pour être magnifique, Abigaëlle l'était et sa mère était bien contente que Stella le fasse remarquer. Comme toutes les mamans, elle s'enorgueillait volontiers de la perfection de son enfant, du moins, quand on le lui faisait remarquer. Car solitaire qu'elle était, Anya n'était pas du genre à fanfaronner auprès du premier venu. Et sûrement pas après les récents événements qui avaient ébranlé sa petite famille. Point positif, cependant, la paternité avait réellement fait du bien à Dimitri, donnant raison à l'adage qui veut qu'une femme devienne mère dès qu'elle se sait enceinte tandis qu'un homme devient père quand il voit son enfant.
Pour le coup, c'était vrai. Anya n'en parlerait pas avec Stella, estimant que cela relevait du domaine du privé, mais il était clair que sa grossesse n'avait, dans un premier temps, pas ravi le futur papa. C'était même plutôt le contraire : un déni pur et simple de la condition de sa bien aimée qui s'était, qu'il le veuille ou non, arrondie de jours en jours.
Puis il avait vu leur fille bouger sous la peau d'Anastasia. Il avait senti qu'elle était réelle, senti qu'elle était bel et bien là. A partir de là, les choses avaient commencé à s'améliorer, au moins de ce côté là. Car pour le reste, les choses avaient empiré sans même que la jeune femme ne s'en aperçoive, de sorte que la naissance d'Abigaëlle avait presque coïncidé avec l'arrestation de son père.
Et, malgré tout, Anastasia parvenait à garder de bons souvenirs de sa grossesse et, plus important encore, de la naissance de leur bébé. Dans l'ensemble, du moins, et après s'être jurée de ne plus retenter l'expérience, pour le bien de leur frêle famille.
- Il est fou de sa fille, se contenta t-elle finalement d’acquiescer, rayonnante.
La stricte vérité. Dimitri aussi rayonnait lorsque son regard se posait sur Abigaëlle. Inutile de préciser qu'il se mordait les doigts de ne les recevoir, sa mère et elle, que dans sa cellule de prison. Anastasia n'en parlerait pas plus et comptait bien plutôt écouter les folles histoires de Stella.
Elles étaient, après tout, assises dans sa boutique. Il y avait probablement des choses à en dire, tout comme il y avait sûrement de quoi faire avec la réapparition des pouvoirs de la fée dans ce monde censé ne point connaître la magie.
Pour l'heure, cependant, Stella ne manquait pas de souligner qu'elle avait tenu parole, au final, ce à quoi la rouquine ne répondit que par un hochement de tête, la laissant poursuivre... Sur un chemin qu'elle n'aurait jamais imaginé. Comment pouvait-elle connaître Puka ?! Lui-même n'avait jamais parlé de Stella !
Anya cligna des yeux plusieurs fois, surprise.
- D'une certaine façon, commenta t-elle, préférant taire également la disparition soudaine de son fidèle compagnon.
C'était un peu trop, pour des retrouvailles. La carte de la nostalgie intéressait un peu plus Anastasia, toujours aussi secrète sur sa vie privée.
- J'imagine que tu n'es donc pas étrangère à ma rencontre providentielle avec Puka, poursuivit-elle finalement avec un sourire en coin. Il ne m'en a jamais parlé, en tout cas. Je pensais que j'allais te revoir, la dernière fois qu'on s'est vues. Je veux dire, te revoir avant de quitter l'orphelinat. Mais je ne t'en veux pas, bien entendu. Je commençais à grandir, je n'avais plus réellement besoin de toi tous les jours. Toi, en revanche, tu n'as pas changé, c'est vraiment déconcertant. Tu es quand même parvenue à devenir une gardienne ?
Savait-on jamais. Peut-être que, de là où elle venait, il ne s'était écoulé qu'une semaine entre leur première et leur dernière entrevue dans le monde des contes.

J'ai toujours été là!

Ft. Anastasia

Je souris à Anastasia. J’étais contente de la revoir, bien que j’ai veillée sur elle pendant de nombreuses années, il y avait eu les 28 ans de la malédiction… Et puis, elle avait grandie, et elle n’avais plus réellement besoin de moi. Puka. Finalement, Puka avait menée Anya là où était sa place et cette pensée fit naître un sourire sur mes lèvres avant que la rouquine ne comprenne que je n’étais pas étrangère à sa rencontre avec Puka, je posa mon regard sur elle et répondis finalement :

« Si je me souviens bien de tes mots, c’était « Envoyez moi un signe, n’importe quoi. » et tu sais depuis toujours que où que tu sois je t’entends et je t’entendrais. »

La rouquine ajouta qu’elle pensait me revoir la dernière fois, enfin après notre dernière entrevue à l’Orphelinat mais il est vrai qu’elle avait grandie et qu’elle n’avait plus réllement besoin de moi tous les jours, je lui répondis simplement par un sourire. Il est vrai que je m’étais absentée pendant longtemps, elle avait fait son chemin et moi je me contentais simplement de veiller sur elle. Finalement, le fait que je n’avais pas changé depuis notre dernière rencontre revint en avant, j’haussa les épaules :

« Disons que…que c’est sans doute le fait d’être une fée et d’avoir subit 28 ans de malédiction, piégée par le temps. Enfin sans doute que le temps dans le monde d’où je viens passe moins rapidement que dans le tiens. » dis-je simplement. La rouquine me demanda finalement si j’étais parvenue à devenir une gardienne, je fis un petit sourire avant de répondre « Oui, j’ai réussis à obtenir mon pouvoir enchantix, c’est le pouvoir féerique final. Je l’ai obtenu en sauvant la vie de mon père et je suis officiellement devenue Fée gardienne du bien. Ça fait un peu « je me la pète » mais je peux pas le dire autrement même si là tout de suite mon statut de gardienne ne fonctionne pas vu que je ne suis plus dans l’univers magique. Mais bon, je tente tout de même de faire le bien autour de moi. »

by Epilucial

Anya parvint effectivement à se remémorer la citation à laquelle Stella faisait allusion. Cette époque paraissait pourtant si loin... Une autre vie, véritablement. Pourtant ce moment de doute et d'agacement lui revint précisément en mémoire.
Février touchait alors, emportant avec lui ce qu'il restait d'hiver. Anya avait eu 18 ans et, avec ça, le droit de quitter l'orphelinat. Madame Tuberkulov, en sa qualité de femme pragmatique, lui avait trouvé une place à la poissonnerie du village voisin, à elle qui ne rêvait que d'aller à Paris. Elle était partie déterminée à suivre sa propre idée mais, une fois au croisement, elle s'était interrogée. Que devait-elle faire ? Ou ne pas faire ? Et surtout, comment le savoir ? Frustrée de se sentir aussi démunie, elle s'était alors adressée aux éléments en se laissant tomber dans la neige, irritée. Quelques instants plus tard, Puka avait surgi et le destin de la rouquine avait commencé à s'écrire.
- Tu as bonne mémoire, commenta t-elle avec un sourire nostalgique.
Stella était une fée et Anya avait appris de longue date à ne plus se sentir espionner quand Stella savait des choses sur elle qu'elle ne lui avait pas dites. C'était sans doute un truc de fée et ce monde avait probablement changé la donne. Tout comme cette affaire de vieillissement décéléré, d'ailleurs. Anastasia n'était pas persuadée de vouloir à tout prix comprendre le pourquoi du comment. Elle n'était, après tout, plus à une bizarrement près et ce, depuis longtemps.
Au moins Stella avait-elle réussi à obtenir ce pour quoi elle était en formation quand les deux femmes s'étaient connues. Et il était bien moins éprouvant pour les nerfs de parler de cela que de s’appesantir sur le fonctionnement des différents mondes magiques.
Gardienne du Bien, répéta mentalement Anastasia, amusée. Oui, c'était pompeux à souhait, même si ce n'était plus valable dans ce monde.
- Dis toi que je suis Impératrice de toutes les Russies, renchérit-elle en relevant fièrement le menton d'un air altier. Pas officiellement, certes. Mais en théorie, le titre me revient. Et la couronne qui va avec. Mais ça ne m'intéresse pas, ajouta la rouquine en croisant les jambes, faisant sauter Abigaëlle sur ses genoux pour l'amuser.
Anya lui lança un sourire complice.
- On est deux à pouvoir se la péter avec nos titres qui ne valent rien, reprit la rouquine en regardant autour d'elle. Ca fait partie de ta recette pour faire le bien, vendre des fringues ? demanda t-elle, taquine.
Si c'était sa boutique, en tout cas, c'était une belle réussite. Peut-être pas pile à cet instant étant donné qu'elle était déserte, mais de manière générale, ça en avait tout l'air.

J'ai toujours été là!

Ft. Anastasia

Je souris à Anya lorsqu’elle me rappela que j’avais une bonne mémoire mais ne lui répondis rien. Anya me fis comprendre que comme moi, elle avait un titre de noblesse mais qu’elle en avait rien à faire. Je ne pu m’empêcher de rire lorsqu’elle me dit qu’on était deux qui pouvions se la péter avec nos titres qui ne valent rien « Oui tu as raison. » lui dis-je avec un sourire. Je la regarda jouer avec Abigaëlle avant qu’elle ne me demande finalement si vendre des fringues faisait partie de ma façon de faire le bonheur autour de moi.

« Oh, en fait, ici, je suis styliste. Vendre des fringues fait partie de ma vie et oui, je permets de faire le bonheur autour de moi. » lui dis-je avec un sourire « Oh bien sûr, en semaine, il n’y a pas grand monde mais le week end, elle est bondée et j’adore mon métier, c’est un moyen de combler l’absence de mon travail de fée gardienne. »

Je souris à la jeune femme et commença à jouer avec mon bracelet avant de lever le regard vers la jeune femme :

« Comme tu vois, je suis retombée sur mes pattes. Oh bien sûr, je ne suis pas entièrement autonome vu que c’est mon père qui paye le bail de ma boutique mais bon, il est roi donc…enfin il était roi, enfin…oh et puis c’est trop compliqué. » lui dis-je avec un sourire avant de faire apparaître un hochet avec des étoiles et des soleils dans ma main avant de le tendre à Anya « Tiens, petit cadeau pour Abigaëlle. » lui dis-je en lui tendant le hochet. « Alors, dis moi que fais tu maintenant ? »

by Epilucial