« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'écarquillais les yeux sous la surprise. Je ne pensais pas qu'elle voudrait venir à cette fête là. Je l'avais pas vraiment invité. J'avais juste voulu lui faire comprendre qu'il y avait parfois des super thèmes. Que venir un de ces quatre, ça pourrait être pas mal. Pas celle là. Est-ce que j'avais laissé entendre que c'était une invitation à un moment ? Je repassais mentalement la conversation, mais je ne trouvais pas de mot particulier, voir même de ponctuation qui donnait l'impression que je faisais un espèce de sous-entendu.
- Ah... tu veux venir ?
Je fis une moue, les lèvres pincées, en tirant sur une de mes mèches de cheveux que j'examinais avec attention. Il fallait vraiment que je fasse un soin, je commençais à avoir des fourches. Je ne voyais pas pourquoi elle voulait venir à cette soirée là, et ça me gênait. Je n'invite jamais personne. Jamais. Sauf parfois Jez, mais elle, c'est un cas particulier. Enfin si, j'invite souvent des mecs qui me plaisent pas mal. Mais pas des individus du sexe féminin. À part, encore une fois, Jez. Mais je l'ai déjà dis, c'est un cas particulier.
Je me figeais d'un coup, les cheveux enroulés autour de mon index. J'avais l'impression de m'être pris une gifle. Ou qu'on venait de fracasser devant moi la bouteille de rhum par terre avant que j'ai pu la terminer, sans que je puisse la sauver d'une mort certaine.
- Bah enfaîte... c'est super si tu viens ! Tu vas t'éclater !
J'avais relâché mes cheveux et étais descendu du comptoir, comme une princesse qui descend de son cheval, avec un sourire joyeux. Je fis une un tour sur moi même avant de mettre juste en face d'Amelia et de sortir mon portable à la manière d'un cow-boy qui dégaine plus vite que son ombre. Appelez moi Lucky Callio. Même si ça sonne pas vraiment bien. Non enfaîte, c'est à oublier. C'est carrément nul.
- Il va falloir qu'on te trouve un costume. Il y a un film des années quatre-vingt que tu aimes tout particulièrement ? Un personnage qui te tenterait bien ? Attends, je lance une recherche sur google. Parce qu'à part les films avec Harrison Ford, moi je n'y connais pas grand chose de cette période. Mon film préféré étant « Captain America », je vais pas être d'une super grande aide.
Je tapotais sur mon samsung pour lancer une recherche dans google. Je m'accoudais au comptoir, une jambe tendue en arrière, pendant que j'attendais que les images terminent de s'afficher. Pourquoi est-ce que j'avais changé d'avis ? J'en sais trop rien. Amelia, ce n'était pas comme mes concurrentes pendant les fêtes. Elle était un peu spé', ça pourrait être marrant. Et si elle est pas du genre à finir bourrée, ça serait super cool qu'elle me ramène pendant que moi je le suis.
- Tiens voilà ! Donc il y a « Star Wars » et « Indiana Jones », bien entendu. Mais je me réserve Leia, c'est vrai que ça m'irait bien sa coupe de cheveux trop bizarre.
Et le bikini aussi. Surtout le bikini. En plus, si je me souviens bien, elle a une coiffure totalement différente pendant ce passage. Je sais que tout me va bien, mais j'ai moyennement envie d'être comparée à une boîte de macarons géants.
- Après il y a tout les autres personnages. Niveau idée y a de quoi faire ! Sinon... Il y a « Retour vers le futur ». Oh il est trop cool ce film ! Je suis fan de la musique, j'ai la B.O enregistrée sur mon ordi. « Shining » ? C'est quoi ce truc ? Il a l'air un peu taré le mec... « Les Gremlins » ! C'est pas le film avec le petit animal qui ressemble à une peluche et qui est trop mignon ? Il faut trop que je le revois, je me souviens pas de toute l'histoire mais dans mes souvenirs c'était trop bien ! C'est dingue le nombre de films sortis pendant ces années là dit donc. J'en ai même pas vu la moitié.
J'étais trop occupée à être prise en otage et à papoter avec des fantômes. Et un chat. Tient, quand on parle de mon chat... Je tournais mon portable pour lui montrer la coque personnalisée que j'avais installée.
- Juste parce que j'adoooore parler de lui... ça c'est mon chat ! Je sais, il ressemble à un espèce de rat d'égout géant tout noir, mais faut pas croire, mon chat c'est le meilleur de tous !
Je me sentais comme une mère fière de parler de sa progéniture. J'avais mis une photo du Chat où il s'était installée derrière le volant de la vieille camionnette de Jamie, et il avait l'air tellement sérieux que ça me faisait rire à chaque fois. J'avais totalement confiance en lui, mais pas au point de le laisser conduire. Quand même pas.
Amelia Peters
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Calliope était surprise, ce qui surprit Amelia. Le sous-entendu était pourtant clair. Enfin, il restait sous-entendu - sinon on aurait pas appelé ça un sous-entendu, d'ailleurs - mais quand même. Elle avait tellement bien vendu la fête, elle avait tellement insisté sur le fait qu'il fallait s'amuser - preuve à l'appui, à en voir la bouteille de rhum vide sur le comptoir - qu'Amelia avait trouvé ça très logique. Oui, c'était une invitation, du moins, une forte suggestion. Et impulsive qu'elle était, la pâtissière n'avait pas résisté longtemps. Même Jillian devait en général batailler plus longtemps pour qu'elle la suive dans ses aventures. A croire que Callio avait su trouver les mots ou simplement qu'Amelia avait oublié ses angoisses, pour une fois. L'un dans l'autre, le résultat était le même : elle avait envie de venir. Et Callio... hésitait. Pendant qu'elle triturait ses cheveux, la jeune fille était semble t-il en proie à une intense réflexion. ON aurait presque pu entendre ses neurones s'entrechoquer. Et Amelia, toujours aussi guillerette, attendait, se demandant tout de même si elle n'avait pas mis les pieds dans le plat. Mais non voyons, tu te fais des idées. C'était un sous-entendu très clair, se rassura t-elle mentalement. -Bah en fait... c'est super si tu viens ! Tu vas t'éclater ! déclara finalement Calliope en lâchant sa mèche de cheveux. Ah ! Voilà ! Je savais bien que le sous-entendu était clair ! se félicita Amelia en attrapant un nouveau chocolat. Boute en train qu'elle était, Calliope ne perdit pas un instant : téléphone dégainé, elle posait déjà 36 questions, à la recherche du costume idéal, parlant de films que la pâtissière n'avait pas forcément vus. Presque pire que Jillian. Assurément les deux femmes étaient faites pour s'entendre. Mais Amelia n'emmènerait pas sa cadette pour le prouver, sinon Calliope allait péter un câble. Amelia hochait consciencieusement de la tête à chaque remarque de Calliope. Oui, elle pouvait avoir Leia, sans aucun souci. Mais pas le temps d'en placer une que la jeune fille embrayait sur Indiana Jones, les Gremlins et un tas d'autres trucs. Amelia avait presque du mal à suivre et pourtant, l'hystérie, ça la connaissait. Sans crier gare, Calliope tourna le téléphone, au grand étonnement d'Amelia. Ca allait être moins pratique de regarder les images sur Google dans ce sens. Et puis elle comprit : la coque personnalisée. Effectivement, ses enfants avaient fait ça, apparemment c'était la mode. Et Calliope y avait également cédé : - Oh un chat ! Il est adorable, vraiment ! Il s'appelle comment ? Moi aussi j'adore les chats. J'adore les félins en fait, probablement parce que j'en ai été un. J'ai même pas pensé à en adopter un. Je devrais, non ? Je devrais aussi faire une coque pour mon téléphone, c'est vraiment une bonne idée... Voyons, quel gâteau je pourrais mettre dessus... Un cupcake ! C'est mignon ça, les cupcakes ! Tout le monde aime les cupcakes en plus, c'est coloré ! Puis, réalisant que ce n'était à la base pas le propos - même si la conversation avait effectivement dévié - Amelia se reprit : - Tu crois que me déguiser comme Dirty Dancing ce serait cool ? J'aimais vraiment bien la robe de la nana... et j'aimerais danser aussi bien qu'elle mais ce sera dur à copier d'ici là... Et puis, elle est toute frisottée de partout, je parie que ça m'irait ! T'en dis quoi ? J'ai envie de porter une robe... Mais je peux faire Padmé si tu préfères qu'on s'accorde sur un thème !
Calliope Lloyd-Webber
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J'avais haussé un sourcil, en l'entendant parler autant. J'avais l'impression d'écouter une gamine surexcitée qui ne savait pas arrêter le flot de paroles hystériques qui jaillissait de sa bouche toujours en mouvement. Est-ce que ça faisait le même effet quand je parlais ? Non, ma voix était bien plus agréable à l'oreille, ça j'en étais sûre. Plus Scarlett Johansson que l'Âne qui demande quand est-ce qu'on arrive. Être aussi enthousiasme, c'était très bien, mais j'allais devoir penser à emporter mon tube d'efferalgan sans eau pendant cette soirée. Sinon je risquais d'avoir la gueule de bois sans avoir bu une goutte de cocktail.
- Il s'appelle le Chat. Je sais, c'est vraiment pas original. Mais vu qu'il s'appelait déjà comme ça quand je l'ai rencontré, je me voyais mal lui trouver un autre nom. C'est comme si quelqu'un devenait ami avec moi et décidait de m'appeler, je sais pas... Martine par exemple !
Je fus parcourue d'un frisson qui secoua tout mon corps, alors que je prenais un air dégoûté. Martine. Le prénom qui craint. C'est le meilleur moyen pour être prise pour une vieille momie. Ou que quelqu'un pense que vous lui faîtes une blague. Je respectais trop mon chat pour le surnommer autrement. Parfois je l'insultais ou je le traitais de rat, mais ce n'était pas pareil. Il savait que je disais ça avec amour.
- Tu devrais carrément prendre un chat. C'est le meilleur animal du monde. Pas comme ces débiles de chiens. Pourquoi tout le monde préfère ces machins baveux qui prennent plein de place et qui font du bruit pour rien ? Un chat, c'est le rêve. Ça prend un peu de place dans le lit, mais vu que tu es mariée, tu dois avoir l'habitude que quelqu'un s'étale n'importe comment dessus en te forçant à dormir recroquevillée, non ?
Je ne répondis pas pour les cupcakes. Parce que je ne voyais pas quoi dire. J'avais juste reporté mon attention sur l'écran de mon portable, en faisant glisser la page internet du bout de mon pouce, tout en hochant lentement la tête de haut en bas, comme un psy. Je ne vois pas pourquoi on paye autant ces types alors que je sais faire la même chose. Peut être que ça se voyait plus chez moi que ça ne m'intéressait pas des masses ce qu'elle racontait ? En même temps, elle voulait que je lui dise quoi ? Je suis désolée, mais moi je ne comprends pas pourquoi on veut mettre le gâteau de Barbie sur son portable. Je sais pas, je trouve ça carrément ridicule. Mais j'avais quand même un bon fond. Je n'allais pas lui briser ses rêves. La pauvre. Surtout si ce qui la met dans tout ses états, c'est de décorer son portable avec un cupcake rose qui pique les yeux.
- Padmé ? Donc... Hum... la mère de Leia ? Tu serais ma... ma mère.
J'avais avalé ma salive avec difficulté, en essayant de garder un semblant de sourire. Histoire que ça ait l'air d'être une bonne idée. Alors que quelqu'un venait de tirer la sonnette d'alarme dans ma tête. C'était panique à bord. L'alerte rouge. Mère. Mèreeee. Mère ! Je voyais très nettement les gyrophares tourner et illuminer mon regard aussi neutre que possible. Mayday ! Mayday !
- Ah ah ! « La menace fantôme » avec la première apparition de Padmé date de 1999 donc c'est pas du tout possible ! Tu ne seras pas ma mère !
J'avais abaissé mon poing fermé en geste de la victoire, à deux doigt de danser de joie. Avant de me caler de nouveau contre le bord du comptoir, et en reprenant une une expression très calme, en battant des cils avec innocence. Même si intérieurement je jubilais.
- Alors tu pars sur la fille dans « Dirty Dancing » ? Je l'ai pas vu, mais je vois ce que c'est. Avec le porté et la chanson qu'on entend tous à un moment pendant une fête qui a un DJ beaucoup trop vieillot ?
J'entrais le nom du film dans la barre de recherche google de mon portable, et appuyais légèrement sur l'écran pour agrandir une image du célèbre moment. J'examinais avec attention l'actrice, les sourcils légèrement froncés. Avant de hocher la tête tout en la relevant vers Amelia.
- C'est pas mal ça! Il faudra que tu passes chez le coiffeur la veille de la soirée, ça fera l'affaire. Et je peux te trouver la robe et les chaussures. Ou au moins un modèle qui y ressemble. À moins que tu ais dans ton placard la tenue ? Mais ça serait bête, parce que tu raterais la meilleur chose du monde. Une séance de shopping! Je connais toutes les boutiques de vêtements valables dans le coin, ça sera fait en un après-midi.
Je sautillais sur place en tapant dans mes mains. En faisant quand même attention de ne pas abîmer mon portable que je tenais toujours. Mais le shopping... ça mettrait n'importe qui de bonne humeur ! Ça fait parti de mon top 3 des choses que j'aime faire. Avec manger des kit kat en regardant Grey's Anatomy, et coucher avec Chris Evans. Même si ça, je ne l'ai pas encore fait. Mais je suis sûre que c'est pour très bientôt.
Amelia Peters
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Le Chat. Au moins c'était facile à retenir. On ne pouvait pour ainsi dire pas se tromper. Pratique, donc. Même si Amelia était douée avec les noms. Certains ne le sont pas et c'était gentil de penser à eux. Et puis ce nom était vraiment cool. - Tu n'as pas une tête de Martine, clairement pas, commenta Amelia après avoir observé attentivement les traits de Calliope. Vu la grimace de la jeune femme, la pâtissière ne prit même pas la peine de préciser que ce n'était pas un prénom particulièrement sexy. Calliope le sentait déjà. Maintenant qu'elles avaient établi ça, elles pouvaient procéder. En l'occurrence, Calliope approuvait violemment l'idée de prendre un chat. Et surtout pas un chien. Apparemment elle n'aimait pas ça. C'était curieux. C'est quand même mignon un chien, non ? Pas un caniche, songea l'ancienne lionne, commençant à donner raison à Calliope. - Oh j'étais une lionne tu sais, j'ai l'habitude de m'étaler n'importe comment et que tout le monde le fasse, raconta Amelia très naturellement. Ca devrait pas poser problème. J'irai voir pour un chat ce weekend, ça pourrait être sympa. Faudra que je lui trouve un nom, par contre, marmonna la jeune femme, déjà en pleine recherche. Puis elle revint à elle, se rappelant qu'elle n'avait pas (encore) de chat donc pas besoin de chercher maintenant. - Excuse moi, reprit-elle en souriant. Tu disais ? Amelia avait bien vu que ses divagations n'intéressaient qu'elle et que Calliope était retournée sur son téléphone sans parler de l'idée de coque d'Amelia. Ca, ça voulait tout dire, clairement ! Les costumes, il fallait revenir aux costumes. Padmé ne semblait pas convaincre Calliope mais elle n'osait pas le dire. Problème : son corps parlait pour elle. Et il était bavard, pour le coup. La jeune femme était soudain prise de sueurs froides venues de nulle part. Enfin si, de l'idée qu'Amelia serait sa mère. Mais je fais pas peur, songea la pâtissière, perplexe et attristée. Et je suis une gentille maman... Et... Et... La panique gagnait presque la jeune femme. Et puis elle réalisa que Calliope n'avait aucune raison d'avoir peur d'elle car elle ne mordait pas. Ou plus, disons. Si Calliope réagissait de la sorte, c'était probablement parce que sa vraie maman était flippante. Ou bizarre, du moins. Pas commune. Unique. Amelia se sentait un peu mal d'émettre des jugements, comme ça, sur la façon d'être parents des autres. Après tout, elle n'était pas parfaite non plus. Heureusement, Calliope, tapant triomphalement du poing sur le comptoir, tira l'ancienne lionne de ces réflexions. Inutile de dire que la jeune fille était fière d'elle - et probablement de sa culture cinématographique. - Bien joué, commenta Amelia après avoir cligné trois fois des yeux sous l'effet de la surprise. Mes enfants adorent Star Wars mais j'ai jamais vu aucun épisode. C'était presque miraculeux que je me rappelle de... enfin bref, coupa la pâtissière pour éviter le mot mère, juste au cas où. De toute façon, je suis trop jeune pour le rôle, ce serait pas cohérent du tout. Pour un peu, la jeune femme se serait crue dans une partie de Taboo, ce jeu où il ne faut pas utiliser certains mots. Enfin, si tant est que le jeu s'appelle ainsi. Amelia n'était pas certaine et préféra ne pas demander. De toute façon, elle vendait des pâtisseries, pas des jouets, alors elle pouvait bien rester dans l'ignorance. Rassurée, Calliope pianota à nouveau sur son téléphone, à la recherche de la femme dans Dirty Dancing, idée qui apparemment ne la prédisposait pas à faire un AVC. Et ça aussi, c'était une bonne chose. A présent, elle risquait plutôt la surchauffe, tant elle était excitée. Aucune des morts ne devaient être sympathiques, mais l'ambiance était largement meilleure quand Calliope ne regardait pas Amelia comme si elle était un monstre. Hochant la tête, Amelia notait silencieusement toutes les idées de Callio. Et puis il eut ce mot, cette idée, une très bonne idée : du shopping. - Du shopping ! s'écria Amelia, ne tenant plus. J'en ai pas fait depuis des lustres ! Ce serait tellement cool ! Et puis j'ai pas la robe, de toute façon. Oh, on pourrait tellement s'amuser... Enfin, je veux pas m'imposer. Je sais faire les courses toute seule. Mais... si jamais tu voulais qu'on y aille à deux... disons que ce serait vraiment très chouette ! Une vraie gamine. Et le pire dans tout ça était sûrement qu'elle n'avait pas honte. Amelia était prête à sortir son propre téléphone pour prendre le numéro de Calliope et organiser la sortie shopping. Mais elle préférait ne pas se montrer trop entreprenante, Callio ayant l'air d'en avoir besoin. Lui imposer quelque chose aurait été une bien belle bêtise. Alors la pâtissière s'était contentée de lancer l'idée, lui laissant la possibilité de la saisir. Ou pas.
Calliope Lloyd-Webber
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Enfin quelqu'un qui me comprenait ! Qui avait ce regard pétillant à l'idée de passer la journée complète à écumer les boutiques, sacs en papier remplis de vêtements à la main, en allant manger au Subway et prendre un frappuccino au Starbuck pour le dessert avec un muffin aux M&m's acheté à MacDo. C'est très important de suivre cette liste. Sinon, la journée shopping est complètement ratée. Faire les magasins n'a pas la même saveur sans avoir mangé vers treize heures un Subs Spicy Italien de trente centimètres. J'appelle ça les trois commandements du Shopping. Celui qui ne respecte pas ces règles peut retourner s'habiller à Kiabi.
- Depuis des lustres ? Sérieusement ? Mon dieu, il faut vraiment faire quelque chose alors !
J'avais pris un air grave, en hochant la tête de haut en bas. Personnellement, je prends le temps de m'offrir une journée d'achats toutes les semaines. Au moins une journée. J'aime les belles choses. J'aime me montrer aux soirées avec de nouveaux vêtements. J'aime qu'on me traite comme une reine à chaque fois que j'entre dans les boutiques de luxe où les vendeurs ont l'habitude de me voir venir. Bon par contre, il n'y a pas de quoi être étonnée si à la fin du mois je ne peux plus participer aux courses communes de la coloc' ou payer ma part du loyer. Quoi que la dernière fois, j'avais quand même vendu mes bijoux volés pour aider. Je sais être responsable quand il le faut.
- Tu ne t'imposes pas. Mais alors là, pas du tout. De toute façon, je n'allais pas te lâcher comme ça. Si ça fait longtemps que tu n'as pas affronté la mer remplie de requins qu'est la zone commerciale, il vaut mieux que je sois là pour te guider.
Armée de ma bombe lacrymogène, de mon sac à main, et de mes bottines à talons assez confortables pour supporter de rester debout pendant quasiment dix heures. Le monde du shopping est un endroit dangereux. Un univers impitoyable où les ennemis sont nombreux, prêts à sauter sur vous pour vous arracher le magnifique chemisier transparent que vous venez de trouver, caché derrière un pantalon à motif qui donnerait l'illusion à n'importe qui osant le porter que son fessier est plus imposant qu'il ne l'est réellement. Il faut savoir faire sortir la guerrière en soit. Et je n'étais pas sûre qu'Amelia soit prête à affronter tout ça toute seule.
- Quand est-ce que tu bosses pas ? Histoire qu'on prépare tout ça à l'avance. Normalement, je suis dispo jusqu'à dix-neuf heures, tout les jours de la semaine. Donc tout dépend de toi ! Hum... Tu préfères qu'on se fasse ça le week-end ? Samedi, ça irait ? Idéalement, il vaut mieux y aller en semaine, comme ça la plupart des gens sont trop occupés à travailler pour aller faire du shopping. Et tant mieux pour nous ! Enfin on aura de la chance, déjà ça sera pas une période de soldes.
J'avais ouvert l'application « agenda » sur mon portable, attendant sa réponse pour inscrire la date choisie. Je fis défiler le calendrier électronique, pour vérifier que j'étais bien dispo. À part le soir enfaîte, je n'avais rien. Ah si là !
- Je ne suis pas là vendredi ! Je dois aller à la salle de sport pour soit disant «assouplir mes muscles ». C'est pour que j'apprenne une nouvelle figure de Pôle Dance. Même si je vois pas du tout en quoi c'est sexy de faire passer sa jambe derrière sa tête...
Je veux bien le coup de l'infirmière ou de la mécanicienne sexy, ou la technique de l'effeuillage, mais si voir des figures de gym ça excite, autant regarder les J .O ou les chaînes de sport plutôt que me forcer à supporter plusieurs heures de sport, entraînée par une blonde moulée dans un espèce de bikini qui montre combien elle est musclée. Je déteste déjà la coach.
- Breeeef ! C'est bon pour toi alors ? On se fait une journée shopping ? Comme ça on achètera ton costume et je pourrais voir pour le mien. Et accessoirement, on pourra s'occuper de garnir ta garde-robe, si tu veux.
J'avais lancé un petit regard critique sur ce qu'elle portait, en poussant un soupire désolé. Si elle ne faisait pas souvent la tournée des magasins, elle ne devait pas avoir souvent l'occasion d'acheter de nouvelles choses. La pauvre. Avec un peu d'aide, elle pourrait être plutôt canon.
- Par contre rassure moi, tu n'es pas végétarienne, intolérante au gluten ou une autre bêtise de ce genre ?
Mimique suspicieuse de ma part. Les trois commandements, je vous rappelle ? Il n'y avait pas de raison pour que je ne suive pas les règles juste pour elle. La tradition, c'est la tradition.
Amelia Peters
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Calliope sembla atterrée, pour ne pas dire choquée, qu'Amelia n'ait pas fait de shopping récemment. A son air grave, la pâtissière devina qu'elle prenait la question vraiment très au sérieux, probablement plus qu'elle, ce qui n'était pas peu dire. Amelia adorait les jolis vêtements, colorés si possible. Malheureusement, à gérer une boutique et une famille, elle n'avait pas si souvent le temps d'aller dépenser les bénéfices de son activités, à son plus grand regret. Par chance, cependant, Calliope lui offrait une occasion idéale pour retourner au centre commercial, acheter des choses dont elle n'avait dans l'absolu pas besoin - mais dont elle avait très envie, ce qui était un paramètre à prendre en compte et qu'elle comparait souvent avec l'envie irrésistible qu'ont certains de manger du sucre. En bref, ce serait absolument génial, cette sortie entre filles qui se profilait ! - Tu ne t'imposes pas. Mais alors là, pas du tout. De toute façon, je n'allais pas te lâcher comme ça. Si ça fait longtemps que tu n'as pas affronté la mer remplie de requins qu'est la zone commerciale, il vaut mieux que je sois là pour te guider, déclara Calliope comme si les deux femmes préparaient une percée stratégique sur le front ennemi. La jeune femme était solennelle, résolue et grave. Impressionnante, d'une certaine façon même si elle l'aurait encore plus été si les deux femmes avaient réellement parler de bouter les Anglais hors de France et de Navarre (ou d'ailleurs). - Je serais honorée que tu me guides dans les tréfonds du centre commercial ! déclara tout aussi gravement la pâtissière quasiment au garde à vous. Il fallait voir ça comme un jeu. Un jeu potentiellement violent - notamment au moment des soldes - mais un jeu tout de même où il s'agissait de remporter la meilleure pièce de la façon la plus efficace possible et en fréquentant les meilleurs endroits, évidemment. Finalement oui, il fallait bel et bien se montrer aussi stratège qu'à la guerre ou à la chasse. Le shopping était donc un excellent entraînement pour l'ancienne lionne, au détail près qu'elle ne pistait plus les gazelles mais les bonnes affaires. Et le costume de Dirty Dancing, tant qu'à faire. En bonne élève, Amelia écoutait attentivement les instructions de Calliope. Il fallait trouver une date qui conviendrait à tout le monde, de préférence en semaine. Calliope avait d'ailleurs sorti son agenda - enfin son téléphone sur lequel se trouvait une application agenda - et pianotait déjà dessus. Une vraie femme d'affaires. Ca en envoyait, mine de rien. Calliope avait l'air bien plus sûre d'elle qu'à son arrivée. Amelia, pour sa part, ne gérait que les stocks d'aliments, pas les agendas. Elle n'avait donc pas ce type d'application. Vendredi ne convenait apparemment pas, ce que la pâtissière prit grand soin de noter mentalement, réfléchissant à quel jour pourrait convenir. Elle manqua donc les informations sur le pole dance, ce dont elle se remettrait sans peine. La pâtissière était sa propre patronne, c'était sans doute son plus grand avantage dans l'histoire. Amelia pouvait donc décider de fermer boutique à tous moments sans rendre de comptes à personne. Il aurait cependant été économiquement débile de la fermer un weekend, quand les gens ont le plus le temps et l'envie de sucré. Le conseil de Callio sur le samedi tombait donc très bien, en fin de compte. - C'est bon pour moi ! déclara t-elle joyeusement, pressée d'y être. Jeudi aprem ça te va ? Il suffit que je colle mon panneau "Fermeture exceptionnelle" sur la porte de la boutique et le tour est joué ! Depuis le temps que je n'ai pas pu faire de shopping, crois moi, ce sera réellement exceptionnel ! Il me faut des robes de couleurs pour l'été, mine de rien ça arrivera vite. Et de nouveaux tops. Et un jeans noir. Et... plein de choses. Je compte sur toi pour m'aider ! Amelia rayonnait. Elle avait l'impression d'avoir une nouvelle petite sœur avec qui faire des trucs plus cool les uns que les autres. Et puis, elle avait réellement besoin de revoir sa garde-robe. Ca pourrait même peut-être aider au retour de son mari. Ou pas, mais ça faisait une excuse de plus et c'était toujours bon à prendre. - Par contre rassure moi, tu n'es pas végétarienne, intolérante au gluten ou une autre bêtise de ce genre ? La question semblait sortir de nulle part. Amelia tiqua, un peu surprise. - Bien sûr que non ! s'écria t-elle presque outrée. Je patauge dans le gluten toute la journée et j'étais une lionne avant, je te rappelle. Plus carnivore que moi, ce sera dur à trouver ! ajouta t-elle avec un clin d'œil. Aaaaaah ça va être trop cool !!! Tu crois qu'on aura le temps pour aller boire un de ces machins délicieux... tu sais les... frapuccinos ou quelque chose comme ça ? J'ai acheté ça une fois, c'était vraiment délicieux. Je me trouvais très classe à arpenter les galeries avec mes sacs et ma boisson... Donc, on pourra ?
Calliope Lloyd-Webber
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Jeudi, c'était très bien. J'avais hoché la tête, et avais enregistré la date sur mon portable, histoire de ne pas oublier. On ne sait jamais. J'ai beaucoup de choses à penser, ça m'arrive parfois de ne pas me souvenir de ce que j'étais censée faire. Comme sortir le hamster de sa boule en plastique qui lui permet de se balader librement hors de sa cage sans manger tout les fils qui traînent. Maintenant, il se promène probablement partout dans le monde. J'avais aussi oublié de refermer la porte d'entrée. Je me demande où il est aujourd'hui... Je le verrai bien à Las Vegas tient, entrain de jouer au poker.
- Ah les lions sont justes carnivores ? J'ai toujours pensé qu'ils mangeaient parfois des fruits comme les ours. Est-ce qu'on trouve au moins des baies dans la savane ?
J'avais froncé des sourcils interrogateurs, en pinçant les lèvres que je tapotais du bout de l'index. Moi et les sciences naturelles... C'est vrai que ça m'arrive de regarder Nat Geo Wild, mais tout ce qui est animaux sauvages, ça ne m'excite pas des masses. Je ne zappe pas que quand c'est « César, l'homme qui parlait aux chiens ». Je me demande comment il fait pour comprendre ces idiots aboyeurs. Peut être que ça veut dire qu'il est aussi stupide qu'eux enfaîte.
- Un frappuccino ? Oulala, ça doit faire vraiment hyper longtemps que tu n'as pas profité de ce rafraîchissement haut de gamme, parce que tu n'arrives même pas à reconnaître quand tu en vois un. Le gobelet que j'avais en entrant, c'était un frappuccino. Mon dieu. Il faut vraiment que je m'occupe de toi.
J'avais poussé un soupire accablé en secouant la tête et en rangeant mon portable dans la poche de mon blouson. Que c'était triste. Elle n'avait pas de vie. Mais elle venait d'avoir de la chance. La spécialiste Calliope allait s'occuper de son cas. Ça pourrait faire une bonne émission de télé-réalité ça. Callio, la fille qui parlait aux femmes foyers. Il faut que je demande à Doug de me présenter à un producteur, je tiens une super idée là !
- Doooonc. On se voit jeudi. Ce que je te propose, c'est qu'on se retrouve devant ta boutique. Comme ça on passera pas trois heures à tourner en rond et à se chercher. Pense à t'équiper. Mets des chaussures confortables histoire de ne pas avoir l'impression que tes pieds sont en sang au bout de trois heures. Pareil pour la tenue, privilégie quelque chose dans lequel tu te sentiras bien, mais qui ne soit pas non plus un jogging. Ça, c'est à bannir. Si tu en as un, brûle le. Carrément. C'est horrible. Et tu te prends dix ans dans les dents si tu oses porter un truc pareil. En plus, c'est tue-l'amour. Si tu vois avec ça, je ferai semblant de ne pas te connaître, d'accord ? Bien. On se donne rendez-vous à midi. Ne soit pas en retard. Tu as le droit de traîner cinq minutes mais après, je te pars sans toi. Et n'oublie pas ta carte bancaire ! Ou au pire, pique celle de ton mari, c'est plus pratique. Des questions ? Non ? Parfait !
Je ne lui avais pas laissé le temps de m'interroger, parce que j'avais la flemme, et qu'en plus, il était temps de partir. J'attrapais la bouteille de rhum, et me dirigeais vers la porte. Je m'arrêtais, la main sur la poignet, pour me retourner vers elle.
- Pas de jogging. Je suis sérieuse. Attention.
Je l'avais fixé quelques secondes dans les yeux, pour bien lui montrer que je ne plaisantais pas. Puis je sortie de la boutique, m'éloignant sans jeter un regard vers la vitrine, en entourant mon écharpe autour de mon cou. Quand j'allais raconter tout ça au Chat... Il n'allait jamais vouloir me croire !