"Tu fais vraiment une jolie fille quand tu y mets du tien... Et la vraie Raiponce, dans tout ça ? Comment est ce qu'elle vit votre situation ?" Je lui réponds de suite : 32]]"Elle a du mal, et ne parviens pas trop à s'y faire mais personnellement, je pense qu'elle aurait besoin d'un soutien masculin. Pascal par exemple. Mais je ne sais pas s'ils se voient encore." [i]Je me dit que Pascal est le soutien parfait pour l'aider à se sentir bien dans sa peau étant donné qu'il n'est pas son mari et qu'il sait se servir de son corps depuis toujours jusqu'à preuve du contraire. Elle n'aurait pas à faire attention à sa position et son comportement. Je souris encore à Amélia et nous discutons comme à l'accoutumée pour mieux papoter entre amis. Même si je pense qu'il nous faudra attendre un peu avant de se considérer comme tel.

"Et là, j'ai faillit me trahir mais heureusement, j'ai réussi à me taire !" [i]dis-je en racontant la fois où j'ai faillit me faire draguer en me baladant dans la rue. D'ailleurs, les regards des autres, c'est étrange quand on les ressent encore plus et qu'en plus, les mecs deviennent d'un lourd. Franchement, je plains ma chère et tendre qui supporte ça. Se faire mater de partout et se faire juger selon son physique... Comment dire ? C'est vraiment dégoutant. Et il a fallut que le vive pour m'en rendre compte. Si c'est pas horrible ça. Mais bon, je dois pas y penser. Je continue sur ma lancée en lui expliquant les fois où j'ai fait un bourde avec les animaux de l'animalerie parce que je n'étais pas habitué. Bref, j'ai enchainé les anecdotes et Amélia écoutait, me répondait.

Franchement, même si je n'ai plus mon corps de femme, je continuerais quand même à aller la voir. Je l'aime bien Amélia, elle est vraiment très douée pour gérer les cas délicats. Une fois que nous avions finit de nous dire les dernières nouvelles, nous nous sommes quitté sur une note joyeuse.[i]

La réponse d'Eugène tombait sous le sens : tout comme lui dans son nouveau corps de femme, Raiponce avait probablement besoin d'un soutien masculin, ce que malheureusement Amelia ne pouvait lui fournir, pour des raisons évidentes. Il y avait ce Pascal, en revanche. Qui qu'il soit, il était probablement mieux armé pour aider Raiponce.
- Ce Pascal m'a l'air d'être la personne toute trouvée, approuva t-elle. Moi, sur ce coup, je ne peux rien pour notre chère Raiponce hormis lui passer le bonjour et lui souhaiter bon courage.

La conversation s'étira encore et encore. Eugène avait tout un tas d'anecdotes marrantes qu'il avait envie de partager et Amelia était bien contente de pouvoir les entendre. L'ancienne lionne était, en quelque sorte, privilégiée puisqu'elle connaissait le secret de Raiponce et Eugène. Ils étaient donc libres de parler de tous leur petits tracas liés à cette drôle de situation. Tous deux riaient de bon cœur comme de vieux amis. C'était très agréable. Amelia avait beau dire que ses chocolats étaient le remède idéal contre la dépression, force était de constater que le rire aidait aussi à préserver la santé.
- A bientôt, finit-elle par conclure en le raccompagnant à la porte de la boutique. J'espère te voir en homme la prochaine fois, ajouta t-elle avec un clin d'œil avant de lui tapoter affectueusement le dos.
Une fois la porte refermée, la jeune femme rangea sa boutique avant d'en éteindre les lumières pour clore cette bonne journée de travail et de rires.