Elizabeth ne put s'empêcher de rire en voyant la réaction d'Anya. Celle-ci était totalement enthousiaste pour aller chercher des peluches et autres doudous pour son enfant à naître. Apparemment, là, la blonde avait trouvé quelque chose qui attirait assez la rousse pour pouvoir la traîner dans les magasins. C'était bon à savoir... Avec un sourire, la restauratrice suivit son amie qui était déjà arrivée au rayon peluches et regardait tout avec avidité. Elle avait envie de se faire plaisir et de bien faire, cela se voyait tout de suite !

- Choisis un truc doux, facilement lavable et pas trop grand... Lui conseilla-t-elle avant d'ajouter : Oh et veille à ce qu'il y ait une étiquette qui dépasse du doudou. Les bébés adorent s'endormir en tenant les étiquettes de leurs peluches... C'est ce qui est arrivé avec ma nièce. Expliqua-t-elle en souriant. Puis si tu vois que ton enfant en aime particulièrement un, file en acheter un second identique, comme ça, tu pourras alterner avec les lavages... Je te dis pas le calvaire quand tu dois faire un lavage mais que tu n'as qu'un doudou et que l'enfant ne s'endort que s'il a le doudou en question... Ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel.

Ils s'étaient tous laissés avoir et quand ça leur été arrivé, Elizabeth avait du chercher sur internet pour avoir le doudou identique, parce qu'il n'y en avait plus dans le magasin où ils l'avaient acheté... Un vrai parcours du combattant. Dans un sens, heureusement que cela leur était arrivé, parce qu'elle n'aurait pas pu conseiller habilement Anya sans cela...

La restauratrice laissa son amie à la recherche du doudou, le premier d'une longue liste, qu'elle donnerait à son enfant. La blonde regarda les rayons mais sans rien rechercher, puisque pour elle, le choix du premier doudou ne pouvait se faire que par les parents. En l'occurrence, il n'y avait qu'Anya, mais la quadragénaire était persuadée que Dimitri approuverait. Alors qu'elle voyait Anya du coin de l'oeil qui se stoppait devant une peluche, Elizabeth aperçut un doudou qui retint toute son attention. Les mains tremblantes, elle se saisit de la peluche et sentit une vieille douleur se réveiller. Ce doudou... Cela aurait pu être celui de son premier enfant... Le petit cheval duveteux était d'un crème pâle, exactement le genre de couleurs que la restauratrice appréciait. Oui, il aurait tout à fait convenu... Si elle avait pu avoir des enfants... La voix d'Anya retentit à ses côtés et Lizzie reposa en hâte le doudou avant de se tourner vers son amie, un sourire un peu forcé aux lèvres.

- C'est vrai qu'il est tout mignon ! Du bleu... C'est bizarre, mais je m'en doutais un peu ! Fit-elle en souriant, retrouvant peu à peu sa bonne humeur. C'est pas une mauvaise idée de dormir avec... Il aura ton odeur comme ça et il parait que les bébés y sont sensibles. Oh bah... Ouais, prends-en deux ! S'il ne l'aime pas, t'en auras un pour toi et un que tu pourras offrir à quelqu'un... À moins que tu ne puisse plus te séparer du doudou et qu'il te faille le second pour pouvoir laver le premier. Ajouta-t-elle en plaisantant.

Heureusement que son amie s'était pointée, parce qu'Elizabeth serait tombée dans une déprime noire... Le manque d'enfants lui faisait toujours aussi mal et la quadragénaire se demandait bien ce qui avait pu se passer pour qu'elle n'ait pas le droit à ce bonheur. Malheureusement, la restauratrice savait bien qu'elle n'obtiendrait jamais aucune réponse concrète à ce sujet...

- Est-ce que quelque chose d'autre t'intéresse ? Demanda-t-elle à la rouquine.

La crise était passée, au plus grand bonheur d'Elizabeth. Avoir Anya auprès d'elle lui permettait de profiter de la journée sans trop appesantir sur son désir de maternité qui n'avait jamais abouti. La blonde n'avait jamais parlé à sa famille de ces petits coups de déprime. Selena et André ne feraient que s'inquiéter et la protégerait encore un peu plus, ce qu'elle ne souhaitait pas. Au fond, elle était assez forte pour faire face à ses démons intérieurs... Même si bien sur, elle appréciait l'aide et la protection de sa fratrie !

En souriant, Lizzie avait suggéré à Anya de prendre deux doudous similaires, histoire de pouvoir à la période de lavage. Tout en arguant qu'au pire, la rousse pourrait donner l'exemplaire en trop... À moins qu'elle ne s'attache trop à la peluche entre temps ! C'est donc en riant que les deux femmes avaient commencé à cheminer vers la caisse, la future maman n'ayant besoin de rien d'autre et n'ayant pas oublié le fameux gâteau au chocolat que la restauratrice lui avait promis.

- Il t'attend, ne t'en fais pas ! Répondit-elle avec un clin d’œil. Mon frère l'a préparé ce matin, je l'ai harcelé durant des jours pour qu'il n'oublie pas. Le pauvre... Je crois que je devrais lui offrir une bouteille de champagne en compensation, vu comme j'ai été chiante ! Ajouta-t-elle en souriant.

Une fois les achats payés, les deux femmes partirent vers le restaurant gastronomique que tenait Elizabeth avec son frère et sa sœur. Cela avait été un rêve commun qu'ils avaient su réaliser avec brio. La quadragénaire était assez fière de leur travail. En arrivant, la blonde pria Anya de faire comme chez elle et de prendre place où elle le souhaitait. Puis elle partit en cuisine pour prendre deux assiettes, les couverts, le gâteau, deux verres et un grand pichet de thé glacé. Puis elle revint vers son amie et posa son chargement sur la table. Elle servit un verre et une part à chacune puis s'installa à son tour.

- Bon appétit ! Fit-elle avec un sourire.

Elizabeth tâcha de rassurer son amie en lui assurant que non, elle n'avait pas trop fait trimer son frère - qui avait été ravi en plus de la voir sortir et s'ouvrir aux autres - mais qu'en plus, il adorait cuisiner alors ce n'était pas ce qui allait le déranger. Quant aux hormones, vu ce qu'ils avaient subi avec Selena, André comprenait parfaitement et ne se prenait pas la tête avec ça. Tant que sa sœur et son amie étaient contentes du gâteau, lui le serait aussi ! Du moins, c'est ce que la quadragénaire essaya de faire comprendre à la future maman.

Une fois arrivés et servies, la blonde laissa son amie déguster son gâteau, qu'elle avait bien mérité au fond, parce qu'elle qui n'aimait pas les boutiques, elle y avait passé un sacré moment. Un sourire très joyeux et surtout très fier naquit sur les lèvres de Lizzie quand Anya complimenta le chef. Quand la décoration, elle rosit de plaisirs, parce que c'était elle qui avait tout choisi, de la couleur à l'agencement.

- Merci, je lui transmettrais. Dit-elle en souriant. C'était le but recherché, pour la décoration... J'avoue que je me suis un peu cassée la tête et que j'ai rendu Selena et André un peu fous avec toutes les idées que j'avais, mais je suis satisfaite du résultat. Et savoir que ça donne envie de revenir, c'est le plus beau compliment que l'on puisse me faire ! Heureusement, les gens ne reviennent pas que pour la déco ! Fit-elle en plaisantant, lançant un clin d’œil à Anya. De toute façon, tu sais que tu es la bienvenue ici...

C'était vrai. Mais Elizabeth n'était pas certaine d'en avoir déjà parlé à son amie. Bah, maintenant, cela était fait...

Elizabeth rougissait sous les compliments de son amie. La plupart des gens qui venaient au restaurant ne lui parlaient jamais de la décoration, il fallait avouer que les clients venaient surtout pour la cuisine et moins pour le reste, ce que la quadragénaire comprenait parfaitement au demeurant. Mais il n'en restait pas moins que quelques petits compliments de temps en temps, ça ne faisait pas de mal.

- Merci c'est gentil. J'ai essayé de faire au mieux. Expliqua-t-elle en souriant. Oh, j'en peux plus non plus... Et vu ce qu'il reste, je crois que je vais te l'emballer pour que tu le finisse chez toi ! Après tout, comme on l'a fait spécialement pour toi, je trouve ça normal. Fit-elle en souriant. Pas spécialement en réalité... André essaye de varier assez régulièrement les plats. Mais en règle générale, nous avons toujours son magret de canard au miel qui est très apprécié. Et sa dorade est juste magnifique. Bien sur, pour le poisson, ça dépend des arrivages, on ne travaille qu'avec des produits frais...

Elizabeth aurait pu continuer à discuter du menu et du mode de fonctionnement du restaurant durant des heures. C'était sa passion au fond et même si elle n'était qu'à l'accueil, elle prenait autant de plaisir que son frère ou sa sœur. Bon, sauf quand les clients la faisaient chier et qu'elle n'osait pas répliquer de peur de les perdre parce que les râleurs, malgré le fait qu'ils avaient toujours des critiques à la bouche, revenaient...