« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Solal se tourna vers Kiana alors qu'il reprenait doucement ses esprits. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes de cuisiner de la sorte. Il l'avait bien fait pour Zachaël cela dit. Mais c'était encore autre chose. Ce n'était pas pour des personnes qu'il connaissait à peine. Et puis, c'était un soir alors qu'il n'y avait plus personne pour le faire à sa place. Un soupir légèrement désabusé lui échappa et il saisit à nouveau le bras de la jeune femme pour l'obliger à le suivre vers la sortie. Après tout, c'était pour cela qu'il était venu à la base. Et non pas pour se donner en spectacle de la sorte.
"Viens, Kiana ! Les autres doivent déjà être installés pour manger. Et vu ce qu'il se trouve sur cette table, je n'ai pas envie de louper le dîner."
Il n'attendit pas de voir si sa remarque avait été apprécié ou non. Sans un regard pour le petit personnel, il quitta les cuisines et remonta vers le Hall afin de se diriger vers la salle à manger. Tenant toujours Kiana par le bras. Plus pour l'accompagner que la contraindre désormais. Il se doutait qu'il attirerait peut-être les commérages et les curiosités. Peut-être même que les autres iraient s'imaginer qu'ils avaient fait plus que cuisiner dans les cuisines mais cela lui était bien égal. Il n'irait pas démentir cette rumeur qui finalement le servait plutôt bien. Mieux valait reconnaître qu'il comptait fleurette à une jolie fille plutôt que de reconnaître qu'il s'était amusé à faire des pancakes sous une impulsion étrange.
Il lâcha néanmoins le bras de la jeune femme alors qu'il entrait dans la pièce commune et prit place sur un siège. Ne s'attardant que peu sur l'absence de Calliope. Elle était grande après tout, elle faisait bien ce qu'elle voulait. Elle n'avait pas faim, c'était son problème, à elle, pas le sien. Il resta donc silencieux tout le repas. Écoutant l'histoire de Jasper sans faire de commentaire. Les fantômes s'accumulaient. D'abord cette ancienne occupante retrouvée les veines entaillées dans la salle de musique et maintenant cette seconde jeune femme retrouvée poignardée. Peut-être avait-elle mérité son sort au vu du tableau qu'en dépeignait le majordome. Mais cela n'en restait pas moins morbide. Pas de quoi lui couper l'appétit pour autant. Des cadavres, il en avait vu plus d'un. Certains étaient même de son fait. Il avait participé et organisé plus d'une séance de torture et les interrogés finissaient généralement par devenir méconnaissable. Le sang, la mort et les cadavres ne le dérangeaient nullement.
Mais il y avait tout de même un monde entre un cadavre recouvert de sang et un mort qui revenait à la vie sous la forme d'un fantôme. Il y avait des choses qu'il n'aurait jamais pensé être capable de croire et de voir. Il avait d'ailleurs encore du mal à réaliser qu'il prenait très au sérieux cette histoire de fantôme. Pire, il était même prêt à essayer de démêler tous les éléments pour trouver une réponse rationnelle à tout cela. Il devait forcément y avoir une explication. En plus du fait que les fantômes existent bien évidemment. Rien que cela le laissait perplexe. Mais il aurait été légèrement prétentieux de faire comme si il n'avait rien vu et continuer à beugler aveuglement que les fantômes et autres esprits n'existaient pas.
Un nouveau soupir lui échappa alors qu'il terminait son assiette. Il n'y avait pas à dire, cet agneau était parfaitement réussi. Pas trop cuit, juste à point comme il l'aimait. Sans doute l'un de ses plats favoris. Uniquement pour sa finesse. Et c'était tout de même moins fort que le mouton. Il devait reconnaître que la nourriture était délicieuse. Et qu'il aurait regretté de perdre un aussi bon repas. Mais malgré tout, il n'arrêtait pas de se dire qu'il aurait mieux fait d'écouter son instinct et de partir avant qu'il ne soit trop tard. Mais il avait l'impression d'être déjà bien trop impliqué désormais pour partir. Il voulait connaître le fin mot de l'histoire. Il partit donc se coucher l'esprit plus ou moins tranquille. Ne s'inquiétant pas de l'absence de Hans. Au contraire, cela lui faisait plus de place dans le lit.
Et puis, il n'était pas sa nounou. Il n'avait pas demandé à se retrouver dans sa chambre pour commencer. On lui avait imposé sa présence à ses côtés. Et il préférait largement être seul. Il n'aurait pas besoin d'aller à la fenêtre pour fumer ce qu'il voulait. Il avait toujours préféré se détendre allongé à fixer le plafond jusqu'à ce qu'une douce torpeur s'empare de lui pour le plonger dans une ataraxie complète. Et il en avait bien besoin ce soir là. Chacun gérait son stress et ses angoisses comme il pouvait après tout. Peut-être que ça aurait été drôle de proposer à Pitch et à Vassili de se joindre à lui. Peut-être qu'après le bal... Et Jamie aussi... Enfin si il n'était pas trop occupé avec Calliope. Parce que visiblement, la demoiselle lui demandait beaucoup d'attention.
Il s'endormit sans doute sur cette dernière pensée à moins qu'il soit resté encore un moment à fixer le plafond sans réellement le voir. Il n'entendit pas Hans rentrer et fut le dernier à se lever. Il ouvrit la fenêtre pour chasser les dernières odeurs de joint et se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche brûlante, éliminant ainsi les derniers effets des stupéfiants sur son organisme. Il n'était jamais vif au réveil mais après avoir consommé c'était souvent pire. Une tasse de café ne lui ferait pas de mal également. Il s'habilla rapidement et rejoignit la salle à manger pour le petit-déjeuner. Tout le monde était déjà là. Même Calliope qui avait meilleure mine que la veille. Il ne fit aucun commentaire et prit place face à Vassili en baillant légèrement.
Il commença à se servir en pancake, les siens sans doute, en café et en jus d'orange lorsque l'arrivée de Jasper le fit légèrement sursauter. Le faisant verser à côté. Il jeta un regard noir au majordome avant de reprendre là où il s'était arrêté avant d'être interrompu. Il écouta d'une oreille distraite les mésaventure nocturne de ses camarades en se félicitant intérieurement d'être resté dans sa chambre avec son joint. Il allait vraiment finir par en proposer aux autres. Si il fallait ça pour ne pas voir de fantômes ou de trucs bizarres dans ce pays... Il ricana suite à la réflexion de Hans et leva le regard vers lui.
"T'es sûr que c'était pas plutôt un rêve ? Ça ressemble vachement à un fantasme de célibataire ton histoire."
Bon, il était moqueur et peut-être même légèrement blessant. On pouvait même dire qu'il était à la limite de la méchanceté. Mais il n'avait jamais dit qu'il était gentil non plus. Sa patience commençait sérieusement à s'amoindrir et charrier Hans au final était une façon comme une autre de retrouver un semblant de normalité dans tout ce schmilblick. Il porta donc calmement sa tasse de café à ses lèvres sans se départir de son demi sourire moqueur. Mais ensuite, tout dérapa à nouveau. Pitch commença à interroger Jasper sur les événements de la nuit et... la suite fut complètement irréaliste. Et pourtant, des menaces, il en avait vu dans sa vie. Pour être honnête, il en avait proféré un certain nombre lui même. Mais la violence de Pitch et de ses propos... Pour commencer, il ne savait même pas de quoi il parlait. Il ne comprenait rien.
Depuis quand Kathrina avait un frère ? Et c'était quoi cette histoire de vieille femme ? Et d'enfant ? Et de monstre de la lune ? Mais merde à la fin. Quand il commençait tout juste à accepter avec plus ou moins d'intégrité que les spectres existaient voilà qu'on rajoutait des monstres de le lune maintenant. Et bientôt, ils verraient Nessy apparaître dans le salon pour leur faire coucou. C'était complètement dingue cette histoire. Mais le plus étrange fut néanmoins le fait que Pitch ne semblait pas tout seul dans sa tête. Attention, n'allait pas croire que Solal sous entende que le croque-mitaine était psychologiquement dérangé. Quoique... Rien n'était moins sûr. Enfin ce n'était pas ce qu'il sous entendait réellement cette fois-ci. Non, l'homme semblait réellement possédé par une deuxième âme. Peut-être que c'était ce qu'il s'était passé lorsqu'il s'était senti irrémédiablement attiré par le plan de travail et ses aliments dans la cuisine.
Mais ce n'était sans doute pas le moment de penser à tout cela n'est-ce pas ? Il déglutit difficilement. Avalant mécaniquement son café sans lâcher Pitch des yeux alors qu'il se rasseyait calmement. Il valait mieux éviter de l'énerver donc. Ou alors se trouver parmi ses alliés lorsque cela arrivait. Il reposa sa tasse de café et esquissa une sorte de sourire un peu coincé lorsque l'homme le complimenta sur ses pancakes. Il resta un instant bête à le fixer sans savoir quoi dire avant de se racler la gorge avec un demi sourire légèrement gêné.
"Hum... Merci"
Même si au fond, il n'avait pas grand mérite. Il se dépêcha de terminer son petit-déjeuner et quitta la pièce en vitesse. L'endroit devenait étouffant. Le silence était beaucoup trop pesant et il avait besoin de retrouver un endroit paisible et dénué de tension. Il aurait bien été dans la salle de musique mais il devait bien reconnaître qu'il n'osait plus s'y aventurer depuis qu'il y avait croisé un fantôme. D'autant que son arme, même si elle ne le quittait pas, ne lui était d'aucune utilité. Il était légèrement perdu dans ses pensées, déambulant dans le manoir sans trop savoir où il se rendait quand quelque chose ou plutôt quelqu'un lui rentra dedans. Il baissa machinalement le regard pour croiser le regard vert et hypnotique d'une magnifique rousse.
"Excusez-moi, je ne regardais pas où j'allais ! Je suis confuse, vraiment ! Je ne vous ai pas fait mal au moins ?"
Première constatation, la jeune femme semblait bien vivante. Ce n'était donc pas un fantôme où un spectre capable de le traverser ou de traverser les murs. C'était plutôt rassurant dans un sens. Et son sourire était réellement magnifique. Solal ne put réprimer son éternel demi sourire et secoua lentement la tête de droite à gauche. Son regard n'arrivant pas à la lâcher.
"Non... Rien de mal !"
La bienséance aurait voulu qu'il s'excuse à son tour mais il était encore trop sous le choc pour réagir convenablement. Il se contentait de fixer cette jolie rousse qui venait d'apparaître comme par enchantement.
"Tant mieux alors ! Vous devez être l'un des invités américain, je me trompe ?"
Elle marqua une légère pause sans se départir de son sourire. Ses yeux pétillants de malice et de gentillesse. Solal ne put que hocher la tête pour confirmer alors que le sourire de la jeune femme s'agrandissait davantage si c'était possible.
"Je m'appelle Victoria. Victoria Jekyll. Et quel est le nom du bel inconnu américain ? Vous semblez étrangement timide. C'est mignon."
Solal se renfrogna légèrement à sa remarque et se retint de hausser les yeux au ciel en constatant que son sourire se faisait moqueur. Une petite rigolote. Comme si il avait besoin de ça. Mais finalement, c'était plutôt bienvenue. Il avait besoin de distraction et se faire aborder de la sorte par une jolie femme n'était jamais désagréable.
"Solal ! Solal Dorado, pour vous servir madame Jekyll."
Il inclina légèrement la tête avec un sourire charmeur. C'était finalement plus facile de reprendre les schémas habituels. C'était réconfortant et il pouvait constater que rien n'était aussi étrange qu'il le pensait. Juste complètement lugubre et un peu flippant.
"Mademoiselle !, son sourire s'agrandit encore un peu alors que ses yeux verts pétillent légèrement. J'aurais aimé pouvoir rester à discuter avec vous Solal. Malheureusement, je suis ici pour le travail. Je suis médecin voyez-vous et l'une des gouvernante est souffrante."
Elle prit un air chagriné en se mordillant la lèvre inférieure. Était-elle volontairement provocante ? Les signaux corporels n'avaient pas réellement de secret pour le mafieux. Toutefois, il avait beau ressentir des sentiments inexplicables pour Zachaël, il n'en restait pas moins qu'il n'était pas insensible aux charmes de la femme qui se trouvait devant lui.
"Mais peut-être aurais-je le plaisir de vous voir au bal de ce soir ? J'espère de tout cœur que ce sera la cas."
"En effet, j'y serais !"
Le sourire du docteur Jekyll s'illumina avant qu'elle ne s'avance légèrement vers lui pour se hisser sur la pointe des pieds et se pencher à son oreille, le laissant apprécier au passage l'odeur envoûtante de son parfum.
"Dans ce cas, à ce soir Monsieur Dorado ! Et n'oubliez pas de me garder une danse."
Puis dans un dernier sourire et avec un léger clin d’œil, elle disparut dans le couloir pour rejoindre les appartements du personnel. Solal resta un instant à fixer la direction qu'elle venait de prendre, un sourire un peu rêveur aux lèvres avant de se reprendre et de continuer sa déambulation. Il allait falloir qu'il trouve de quoi s'habiller convenablement. Il ouvrit la première porte qui se trouvait devant lui et se fut comme si ses pensées avaient été entendues. Des costumes de styles et d'époques différents s'étalaient devant lui. Il lui faudrait faire son choix désormais. Il avait une bonne raison de se rendre à ce bal. Et même si il savait pertinemment qu'il n'y avait rien de sérieux derrière ce flirt, il aimait se sentir considéré. D'une façon ou d'une autre. Et maintenant qu'une jeune femme ne semblait pas indifférente à son charme, il irait à ce bal avec moins de mauvaise volonté. Sa cavalière semblait toute trouvée et... sortie de nulle part, également.
Katrina Van Tassel… Un nom des plus étranges pour une jeune femme visiblement dans le même tempérament. Je venai de m’installer à côté du fossoyeur, écoutant son récit avec attention en prenant tout de même un air songeur. Voir quelqu’un comme lui s’attarder sur des croyances humaines avait quelque chose d’assez paradoxal… Sauf lorsqu’on ajoutait le fait qu’il se nourrissait des peurs et des cauchemars de l’humanité pour vivre. A cette pensée, le fait qu’il s’y connaisse en histoires de fantômes ou de choses surnaturelles dans le genre ma parut bien moins surprenant. C’était même ingénieux. Une véritable encyclopédie ambulante sur les histoires et toutes autres légendes qui forgeaient leurs récits dans le sang des uns comme des autres. Judicieux. « Après que cela soit son fantôme où celui d'une autre je l'ignore. Mais mon je suis certain que la vérité apparaîtra en même temps que le maître des lieux... » Je ne le contredis pas. Parler de fantômes n’était pas vraiment mon fort, je laissais cette spécialité à ceux qui en maîtrisaient les secrets ; comme je ne supportais pas qu’on me reprenne sur mon travail ou la raison même de mon existence. Rendre à César ce qui appartenait à César.
L’heure du dîner approcha à grands pas et le majordome vint nous en faire la remarque. Alors que je suivais les autres pour retrouver la salle à manger, Evelyn énonça tout haut une étrange réflexion : « Calliope doit avoir faim, non ? Elle ne nous rejoint pas ? » Je l’observai. Elle n’avait pas dit cela méchamment, c’était fondamentalement une question basée sur une impartialité totale, ou presque. Aucune subjectivité dans sa voix ou ses manières. J’échangeai un regard avec elle avant de hausser les épaules. Jamie était seul, elle avait donc dû remonter ou... non. Je la vis en passant devant l’un des salons, assise sur un canapé à fixer devant elle. Je m’arrêtai un moment, partagé entre l’envie de la rejoindre ou celle de continuer à vivre comme si de rien était. Nous étions les rois pour nous voiler la face, paraissait-il. Je fus entraîné pour le dîner, Evelyn tranchant malgré elle pour moi. Je l’appréciais. C’était la première fois que je rencontrais un robot. Je profitai donc du dîner pour discuter d’avantage avec elle et de son savoir technologique. Elle m’apprit aussi l’existence d’un dénommé Wall-E, son… Petit copain ? Difficile à comprendre. Drôle de concept. Mais ça eut le mérite de nous faire rire un peu.
En remontant à l’étage, je fis tout de même un détour pour m’assurer qu’elle allait bien. La voyant allongée sur le canapé et les yeux clos, je poussai un soupir avant d’aller récupérer une couverture auprès de Jasper. Je la déposai doucement sur elle, l’observant dormir quelques minutes avant de finalement tourner les talons. J’aurais pu la soulever pour la ramener dans la chambre. J’aurais pu la déposer près de Jamie au moins. Mais je ne l’avais pas fait. Ce n’était pas dans mes habitudes. Alors j’étais simplement allé me coucher, ne trouvant le sommeil qu’au bout d’un long moment. Nuit courte. Nuit agitée. Je la revoyais au fond de ce lac, gisante comme une nymphe marine avec ses cheveux bruns entourant son visage endormie. Délicate. Presque à sa place… Je la revoyais sur le sol, sans respirer ni bouger. Ses yeux cernés. Sa peau translucide. Et cette eau qu’elle vomissait pour l’extraire de ses poumons. Je la revoyais serrée dans les bras de Jamie, agrippé à lui comme d’un sauveur. Et je la revoyais m’adresser un regard tellement lourd de sens que je n’avais rien pu faire. Elle s’échappait, à nouveau. Toujours volatile et fille de l’air. Parfois j’avais la sensation qu’elle était avec moi, et d’autres… Bien éloigné. Nous étions tellement différents. Elle avait besoin de Jamie. Moi, j’avais besoin d’elle, en quelques sortes.
J’étais le premier à descendre pour déjeuner, bien incapable de dormir d’avantage. Même une douche rapide ne m’avait pas vraiment réveillé. Je m’installai en silence, remerciant Jasper pour le petit déjeuner et observant le balai des serviteurs pour terminer de préparer tout cela. Je me servis un café, bien noir et chaud, que j’entourais de mes mains avant d’en respirer les volutes. C’était agréable. Revigorant. Mieux que le Starbucks en un sens… Je m’apprêtais à dévorer un croissant lorsque les autres me rejoignirent. Quelques paroles polies, des têtes d’enterrements et des cernes sous les yeux. La nuit n’avait été terrible pour personne… « Bonjour tout le monde ! Alors, bien dormis ? C'était bon hier soir ? Vous avez intérêt à être en forme, parce que ce soir, on a un bal ! Que tout le monde se fasse beau et arrête de faire la tête, sinon vous allez me mettre la honte devant les invités. Et ça, ça va m'énerver. » Résonna soudainement la voix de Calliope, qui n’attendit pas de réponse pour venir s’asseoir à côté de moi, en bout de table, pour se servir rapidement son déjeuner comme si de rien était. Je la suivi du regard, à demi-interdit. La revoilà. Celle à qui il n’arrivait jamais rien. Celle qui allait toujours bien. Celle qui pouvait surmonter toutes les épreuves… Ou presque. « J'espère pour toi que tu n'as pas invité une fille dans ton lit cette nuit. Les fantômes, ça compte comme étant des filles, je te préviens. »
« Je ne crois pas aux fantômes. »
Répondis-je en levant les yeux au ciel, avant de hausser les épaules. Peut-être. Peut-être que j’avais invité une autre fille dans la chambre cette nuit. Après tout, elle n’était pas là ce soir-là, non ? Mais je me gardais de le dire de cette manière. La provoquer ne ferait qu’engendrer une situation coccace d’où elle risquait de tirer de terribles idées. Toutes plus farfelues les unes que les autres. Je me contentai alors de laisser planer le doute, adressant un sourire à l’une des serveuses qui me le rendit de toute sa jolie frimousse alors qu’elle me proposa de me resservir du café. Volontiers. « Sinon, qui va avez qui au bal ? Parce que je ne veux pas dire, mais il n'y a que trois filles de disponibles dans le coin... » Là, c’était à moi de la regarder d’un air courroucé. Trois, comment cela, trois ? Pas vraiment. Evelyn avait été invitée la veille par Pitch. Kiana était bien jeune mais pourquoi pas. Et elle… Hors de question qu’elle y aille avec quelqu’un d’autre. Si je ne la connaissais pas, je jurerais qu’elle disait cela en toute innocence et par réel intérêt. Mais Calliope aimait simplement créer un peu de discorde dans le désordre déjà bien installé. Son grain de sel. Sa marque de fabrique.
Evelyn tira tout le monde de la réflexion autour du bal lorsqu’elle exposa devant nos yeux à nouveau un croquis la représentant. « J’ai eu la visite du monsieur qui me dessine et il a fait ça. J’ai voulu le toucher mais il est parti avant que je ne l’atteigne… C’est du sang je crois que j’ai sur le coup et sur le ventre… il évolue dans ses croquis… » Je me penchai un peu, empruntant le dessin pour le voir d’un peu plus près avec scepticisme. Très bien dessiné. Et effectivement, on pouvait se dire qu’il s’agissait de sang… Je déglutis un peu, sans trop savoir quoi dire ou répondre face à cette découverte. Ce n’était qu’un dessin. Pas de quoi trop s’affoler, quoique. Il fallait tout de même retrouver qui s’amusait à venir épier Evelyn et Kiana la nuit venue. Ca commençait à faire beaucoup de dessins et, si on suivait la chronologie, elle ne serait bientôt plus qu’un cadavre sur une feuille. Puis Hans nous avoua avoir croisé une jeune femme la veille, qui s’était volatilisée après l’avoir embrassée. Ah ? Bah le voilà, celui qui invitait les demoiselles la nuit… En tout cas, l’une des personnes présente autour de la table sembla soudain prendre très à cœur ces histoires de fantômes. Et pas celle à laquelle je m’attendais forcément.
« Avec tout le respect que je vous dois, ce qui se résume à rien, fermez votre putain de gueule, Jasper. » S’emporta soudainement dans une colère froide Pitch, plongeant brusquement la pièce dans une obscurité trouble et vacillante. Les lumières s’éteignirent pour nous plonger avec lui dans un terrible monde de cauchemars. Par réflexe, j’avais tendu la main pour attraper celle de Calliope, comme pour m’assurer qu’elle était toujours à ma droite. Une lumière s’alluma près de nous, celle du portable de Solal installé en face, et je le remerciai silencieusement. Mes yeux étaient rivés sur les bruits et les éclats de voix qui provenaient de la porte principale, où Pitch s’en prenait violement au majordome dont on n’entendait plus que les cris et les couinements sourds. La porte explosa sous le poids de l’homme, avant que l’obscurité ne se dissipe aussi rapidement qu’elle n’était venue. Pitch était encore là, debout. Une voix étrange franchit ses lèvres, terminant de nous clouer sur place. Il y avait des hommes effrayant dans ce monde ci… Effrayant, d’autant plus qu’il revint s’asseoir à table et complimenta les talents culinaires de Solal comme si de rien n’était.
Si je n’avais pas été un robot capable d’un certain self control, j’aurais sans doute dit quelque chose par rapport à ce qu’il venait de se passer. Probablement. Sûrement. Mais j‘étais Baymax. Et tout ce qui m’intéressait, c’était de m’assurer que la santé des gens allait bien ; comme celle de ce pauvre Jasper qui, tétanisé et terrifié, n’osait pas bouger de là. En plus, je n’étais pas suicidaire : reprendre ou demander des comptes à Pitch me semblait la pire idée qu’il soit. Je terminai cependant rapidement ma tasse de café avant de me lever, entendant Callio demander expressément à Jamie de s’assurer que le majordome allait bien. « Moi je vais à l’étage, une des gouvernantes m’a dit qu’on pouvait se servir dans tous les costumes de la maison pour le Bal ! » Elle comptait bien être la plus divine possible. Je levai les yeux au ciel dans un sourire amusé avant de m’agenouiller près de Jasper, l’aidant à se relever et faisant un rapide bilan de son état : quelques plaies sans grandes importances et une belle frayeur ; comme le reste des serviteurs.
« Allez-vous allonger quelques instants. » Proposai-je à Jasper. « Pensez-vous que le reste du personnel soit en état de reprendre le travail ? »
Certaines n’avaient vraiment pas l’air bien. Mais le majordome épousseta sa veste, tremblant un peu sous les sensations qui devaient fourmiller dans son etre à mesure qu’il reprenait des couleurs. Il m’assura qu’il allait bien, avant de taper dans ses mains pour rappeler le personnel à l’ordre. Ceux-ci s’activèrent à disparaître de la pièce, sans doute pour souffler plusieurs minutes et j’accompagnai Jasper s’installer sur un fauteuil. Il reçut un verre de jus d’orange de la part de Jamie. Ce n’est qu’après m’être assuré qu’il allait bien et n’avait rien de grave – j’avais tout de même inspecté ses blessures et appliqué de l’antiseptique amené par une demoiselle en tenue de femme de chambre, avant de bander l’une de ses mains qui possédait une coupure plus profonde que les autres – que je me décidai à rejoindre l’étage. Calliope avait parlé d’une pièce pour trouver de quoi s’habiller, non ?
Je passai dans les couloirs, m’apprêtant à tourner lorsque j’entendis des éclats de voix provenir d’une porte close. Interpellé, je m’arrêtai à hauteur en distinguant une voix féminine qui n’appartenait à aucune de nos camarades. Qui était donc là-dedans ? Je restai quelques secondes, jusqu’à oser toquer lorsque du bruit de verre brisé résonna dans le couloir. Qu’est-ce qu’il se passait là-dedans ? Ils n’étaient pas en train de s’entretuer tout de même ?
« Est-ce que tout va bien ? »
Demandai-je, alors qu’une jeune femme rousse apparaissait dans l’encadrement de la porte. Elle m’adressa un sourire joyeux sous ses yeux pétillants, me certifiant un « Tout va bien ! » avant de refermer brusquement la porte. Ah bon ? Je restai interdit, sans trop comprendre. Tout va bien... D’accord, tout va bien. Si elle le dit, c’est que… Non. Non, Baymax on ne se contente pas de cette réponse ! Je m’apprêtai à frapper à nouveau, mais des cris – d’excitation ou de joie cette fois – résonnèrent au fond du couloir et me tirèrent définitivement de la contemplation de cette porte.
Je m’avançai sur les tapis, reconnaissant la voix de ma patiente sans trop de difficultés. Il n’y avait qu’elle pour passer du tout au rien et de le faire savoir à la planète entière. Plus qu’un virage et je… Je m’immobilisai. Cette sensation étrange. Comme un froid, soudain, inattendu. Je frémis, sentant un long, très long frisson me parcourir de la nuque jusqu’au bas du dos avec une lenteur mordante. Mes doigts s’écartèrent malgré moi sous la surprise, le souffle coupé et le corps entièrement paralysé pendant l’espace d’une seconde. J’entendis clairement un bruit étrange, comme des ongles qui grattent une latte de bois. Ca grattait autre chose. Une cavité ? Mon esprit peut-être. Je fermai les yeux en secouant la tête vivement. Le bruit et la sensation disparurent, je repris alors une grande inspiration salvatrice en m’appuyant sur le mur pour garder l’équilibre. Inspirer. Expirer. Inspirer… Retrouver un peu de chaleur. J’avais les mains moites et légèrement tremblantes, alors que ma gorge s’était asséchée. Je déglutis difficilement, regardant prestement derrière moi en entendant comme un petit bruissement. Personne. Le col de ma chemise me chatouilla la nuque et je portai la main sur celle-ci vivement. Rien. Juste mes cheveux. Je fis bouger mes épaules, comme ankylosé. Idem avec mes hanches et mes genoux. Tout fonctionnait. J’avais une étrange sensation dans la gorge et l’esprit. Comme si toutes mes pensées s’étaient brutalement coupées nettes dans leur élan. Un silence. Juste du silence… Avant de les retrouver. Un flot d’idées et de pleins de choses. Tout redevenait normal. A peu près normal.
« Vassili ? » Je relevai les yeux en entendant mon nom prononcé. Callio se tenait dans l’encadrement d’une porte, des tissus d’un mordoré jeté négligemment dans les bras et une immense perruque grise ornée d’une plume d’autruche sur la tête. Ca me fit rire, sincèrement. Alors que je terminai de combler l’espace qui nous séparait.
« Tu ne vas pas porter ça, quand même ? »
C’était d’un ridicule. Elle pinça ses lèvres en avant, me certifiant bien que si elle comptait se vêtir comme une comtesse de la renaissance ! Mais je doutais que les comtesses ne s’affichent dans une telle décadence avec des tenues aussi peu confortables. Je l’observai fouiller à nouveau dans la ribambelle de vêtements et de rayons qui s’offraient à nous, suivant des yeux toutes les tenues d’époques différentes qui s’alignaient sous nos yeux, prêtes à nous accueillir. Il y en avait de toutes sortes, dans tous les états possibles, mais la plupart semblaient rudement bien conservés. Je parcourais un peu les fins couloirs entre les portiques, laissant mes doigts glisser sur les mousselines ou dentelles, croisant de temps en temps Calliope qui parlait fort pour me montrer telle ou telle trouvaille. Je souriais, hochait en approbation ou dénégation la tête au fil des objets loufoques qu’elle m’agitait sous le nez. Une enfant. Comme toujours, une sale gosse tombée dans la fabrique du père noël. Insouciante et cruelle. Elle avait manqué de mourir la veille, et aujourd’hui elle agissait comme si de rien n’était.
Je parvins au bout de la salle, alors qu’elle avait jeté son dévolu sur une énième robe, se dépêchant de retirer la précédente pour l’essayer. En me devinant derrière elle, Callio me fit une réflexion piquante sur notre degré d’intimité pas si intime que cela, me sommant de me retourner comme tout bon gentleman devrait le faire ! Je rougis un peu en devinant son dos, m’empressant de détourner le regard sous son ordre avant de soupirer d’un ton amusé.
« Ce n’est pas comme s’il existait un centimètre que je ne te connaissais pas. »
Rétorquai-je, un peu provoquant sur les bords. Tient, cette capeline était rudement intéressante dites-donc… J’avais pu la voir dans tout un tas d’états, même morte. Ce rappel me glaça sur place. Non. Ne pas penser à ça. Ne pas aborder ce sujet. Ne pas… Peut-être n’était-ce pas si mal de faire comme si de rien n’était ? Oui, pourquoi pas. Non. Si. Non… Mauvaise idée. Je tenais entre mes mains un chapeau crème pourvu d’un ruban rouge, le faisant tourner négligemment entre mes doigts comme si c’était la chose la plus intéressante du monde. De tout, vraiment de tout. Mes yeux lorgnèrent vers les vestes d’officier qui se trouvaient alignées un peu plus haut sur le mur. Les boutons brillaient autant que de l’or véritable et les finissions dignes d’un grand couturier. Juste un peu de poussière à chasser, notamment sur le bleu marine.
Elle m’interpella pour me laisser la regarder. Elle portait une longue robe claire parsemée de détails ocres sous une fine dentelle. Ses épaules nues et dégagées sur un bustier qui épousait ses formes d’une manière agréable et sublime. Malgré son air fatigué et ses cheveux un peu en bataille, elle était ravissante là-dedans. Elle pesta devant mon absence de réponse, me sermonnant en me traitant de goujat. Je souris à nouveau en reposant le chapeau où il était. Elle leva les yeux au ciel, parlant qu’elle pouvait même serrer un peu plus le corset car elle flottait encore dedans ! Les filles de l’époque étaient plus épaisses qu’elle, sans doute. Je gardais mon sourire en la laissant parler. Ne rien dire, parfois ça vaut mieux, non ? Je finis par m’avancer dans sa direction, la toisant encore des pieds à la tête. « Quoi ? » Demanda-t-elle d’un air bougon mais gêné, remontant son épaule un peu comme si de rien était.
« Rien. Tu es juste… Très jolie. » Je n’étais pas doué pour les compliments, c’était plus le fort de Hans ou de Solal. « Cette tenue te va bien. »
J’entendis clairement son « Forcément ! » qui m’amusa plus que de raison. L’instant du couloir était oublié. La noyade de la veille aussi. L’espace de quelques instants, j’avais juste envie de la trouver belle dans sa jolie robe. Je me penchais d’ailleurs pour saisir sa main et lui offrir doucement un baisemain distingué pour l’époque, avant de me redresser. Serrant sa paume entre mes doigts. J’aurais pu me pencher vers elle pour cueillir ses lèvres rougis à force qu’elle ne les morde. Mais je ne le fis pas. Je n’étais pas encore prêt à lui accorder cela après toutes nos aventures. J’étais un peu amer au fond, mais pas tellement rancunier. Ou presque.
« J’espère que vous m’accorderez toutes vos danses, ma Lady. » Commentai-je. « Ou je me verrais contraint d’oscir le moindre de vos prétendants. »
Je n’étais pas souvent jaloux. Mais là, si je choppai quelqu’un en train de lorgner sur son décolleté… J’allais sans doute lui faire rencontrer du pays avec mon poing dans la figure. Et connaissant le tempérament fougueux de ma petite-amie, je n’étais pas sorti de l’auberge.
Kiana avait bientôt été rejointe par Solal dans les cuisines. Mais en réalité, elle n'avait même pas fait attention à lui. Parce qu'elle était toujours prostrée contre la porte d'où provenaient les gémissements, tous plus inhumains les uns que les autres... Et ce n'est qu'après que Solal ait enfin fini ses pancakes, qu'il la prit par la bras, la tirant de cet endroit. Et pour tout vous dire, la Pyromane suivit l'homme sans même rechigner... Et puis elle commençait à avoir faim en plus...
-J'ai fait des tiramisu pour le dessert...
Sa voix n'avait été qu'un murmure, comme si elle avait été vidée de toute énergie. Et d'ailleurs, elle n'était pas vraiment mentalement avec ses camarades lors du repas, bien trop occupée à repenser à ses gémissements. Et c'est ainsi qu'elle quitta donc la table, bien plus tôt que ses camarades, pour rejoindre son lit.
Ce soir là, lorsqu'Evelyn prit place à ses côtés, elle était tournée du côté opposé, feignant le sommeil... Cependant, elle repensait, toujours prostrée sous les couettes, aux gémissements... C'était sûr et certain qu'il y avait une explication plausible non ?
Elle ferma donc les yeux vers le milieu de la nuit, avant qu'Evelyn ne se lève... Quand à elle, et bien sa nuit était toute autre... La nuit de Kiana fut donc peuplée de cauchemars... Elle se voyait avec Evelyn, un couteau à la main, un sourire sadique au visage, en train de l'éventrer, comme sur les croquis qu'elle avait trouvé... Puis elle se voyait en train d'éventrer Solal, dans la cuisine, avant d'asperger son corps sans vie de pâte à pancakes. Puis, elle se voyait en train de brûler vif Pitch.
Et c'est donc ainsi qu'elle se réveilla bien avant le petit déjeuner... Elle décida donc de partir explorer le manoir, sans bruit et elle arriva, sans vraiment faire attention où la portait ses pas. Et elle arriva donc dans un grand dressing e se mit donc en quête d'une bal pour le soir. Et c'est donc après un long moment d'essayage qu'elle trouva une sublime robe noire brosée. Elle la posa donc dans un coin de la pièce, avant de voir Jasper passer dans le couloir. Amusée, elle sortit donc de la pièce pour rejoindre le Majordome, en questionnant :
-Dites moi Jasper, vous allez au bal ce soir ? -Bien sûr mademoiselle Firewood. Mais pourquoi cette question ? - Je me demandais... Si vous n'avez personne avec qui y aller... Peut être qu'on pourrait s'y rendre ensemble ?
La jeune femme n'obtint pour réponse qu'un léger rire amusé de la part du majordome alors qu'ils entraient dans la salle du petit déjeuner. Kiana se servit des pancakes fait par Solal, dont elle se délecta, fixant Jasper pendant tout le repas, attendant toujours sa réponse. Parce qu'elle avait été très sérieuse en lui demandant d'aller au bal avec elle. Mais... Le noir tomba dans la pièce, à cause de Pitch, elle claqua des doigts, créant une légère flammèche, histoire d'y voir plus clair. Et... Et bien elle se leva en vitesse en voyant Pitch se battre contre Jasper, avant de se rasseoir comme si de rien n'était...
La jeune femme s'accroupit donc auprès du Majordome, lui tendant la main pour l'aider à se redresser, tout en questionnant alors, inquiète :
-Vous allez bien ?
Mais avant même qu'elle n'ai pu entendre la réponse de l'homme, c'est Vassili qui reprit les rênes. Et après un dernier regard au Majordome, la jeune femme décida de quitter la pièce, s'assurant de bousculer Pitch au passage. C'était clair, elle n'aimait pas du tout cette homme.
Kiana laissa donc son petit déjeuner et les autres en plan, sortant de la salle en disant au passage à Pitch :
-Faudra qu'on parle !
Puis elle se mit à courir dans le hall d'entrée. Mais... Et bien elle se figea bien vite en passant devant la salle de musique... Parce qu'elle venait d'entendre un bruit... Elle poussa donc la porte doucement, restant derrière le battant de la porte avant de l'entendre... Le gémissement... Le même gémissement que celui de la cuisine. Elle se figea alors, la main toujours sur la poignée de la porte, le coeur battant la chamade, alors qu'elle murmurait :
-Qui est là ? Jasper ?
Mais pour seul réponse elle n'obtient que ce gémissement. Et puis cela ne pouvait pas être Jasper puisqu'il était resté dans la salle commune... Elle recula donc, rompant le contact de sa main sur la poignée de la porte, tout en faisant demi-tour pour aller vers la salle du petit déjeuner... C'était sûr, quelque chose clochait dans ce manoir...
Solal se moquait. J'en m'en contrefichais. Je savais très bien que je n'avais pas rêvé. Pitch devint bizarre. Et agressif. Envers Jasper. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mais je n'eus pas le temps d'y réfléchir que la lumière s'éteignit. Que se passait-il ? Était-ce Pitch qui faisait cela ? Je n'en savais rien mais quand la lumière revint. Jasper était blessé et au sol. Kiana et Vassili allèrent le voir. Moi, je m'en fichais. Je me demandais avec qui j'irais pour le bal. Callio et Evelyn était prises. Kiana ne m'aimait pas et réciproquement. Je n'allais quand même y aller tout seul ? Enfin...je réglerai ce problème plus tard. Pour l'instant, il me fallait une tenue. Parce que oui, je m'habillais toujours chic mais là il fallait être encore plus chic. J'ouvris une porte au hasard et tomba sur une immensité de vêtements pour hommes. Je fouillais et choisis soigneusement un habit d'époque, ultra chic. Parfait. Je partis le poser dans ma chambre. Alors que je redescendais au salon, voir ce qu'il y avait de nouveau, je vis une silhouette bouger dans le labyrinthe des jardins. Intrigué, je regardais par la fenêtre et reconnut la fille de la nuit dernière. Du moins, je pensais que c'était elle, elle lui ressemblait beaucoup de dos. Je courus la rejoindre. Il fallait que je la revoie. Moi qui me demandait qui serait ma cavalière, elle semblait toute trouvée. Je rentrais à l'intérieur du labyrinthe quand je vis une touffe de cheveux -ah moins que ce soit des poils...- présente sur l'un des bosquets. Je la pris dans ma poche, bien décidé à la montrer aux autres. Peut-être quelqu'un la reconnaîtrait. Je repris ma route et un peu plus loin, je la vis, dans une impasse, de dos. Je me mis à sa hauteur et lui proposa mon bras. Elle sourit à ma vue. -Besoin d'aide pour sortir d'ici ? Elle passa son bras dans le mien en hochant la tête. -Vous vous êtes sauvée avant même que je vous dise au revoir hier... Elle fit la moue. -Oui, excusez-moi. Ce n'était pas que votre compagnie me déplaisait au contraire... Je lui souris à mon tour. -Ce n'est pas grave. Dites-moi, vous serez présente au bal de ce soir ? -Oui, bien sûr ! Pourquoi ? Je vis la sortie du labyrinthe au bout. J'avais un bon sens de l'orientation. -Voudriez-vous y aller avec moi ? Nous étions sortis. Elle se détacha de moi et me chuchota à l'oreille. -Avec plaisir. Mettez vos plus beaux habits... Et elle partit, un grand sourire sur le visage. Je vérifiais que la touffe était encore dans ma poche et partis en direction du manoir. L'heure du bal approchait...
Evelyn Nichols
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Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
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| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
Evelyn venait de croquer dans un pancake lorsque Pitch se leva de sa geste. Elle lui aurait bien dit de se calmer, mais elle avait la bouche pleine. Et puis après tout… Il n’y avait que Wall-E qu’elle aidait à calmer. Il semblait pas content, mais pas content du tout et en voyant le visage de terreur de Jasper, la robote commençait sérieusement à comprendre pourquoi il s’était lui-même qualifié de diable. Fallait-il agir, réagir ? Lui qui semblait si calme d’apparence, pourquoi tant de colère soudainement ? D’accord, c’était triste pour Katrina Van Tassel de s’être faite tuée, éventrée pour que son bébé soit donné à la Bête de la Lune mais tout de même… de là à vouloir la mort du majordome… Ce n’est que lorsqu’il se mit à confondre la première et la troisième personne qu’Evelyn se mit véritablement à porter un attention particulière à son cas, plissant les yeux, inclinant la tête sur le côté. Elle connaissait toutes les légendes urbaines que cette Terre avait portées, même si elle n’en croyait aucune. Certaines d’entre elles parlaient de personnes possédées… Pitch était-il possédé ? Après tout, tout ce dont elle réfutait sans hésitation semblait bien réel ici, alors…
Puis soudain, tout sembla redevenir normal. La lumière revint, Pitch se calma instantanément pour revenir s’assoir et recommencer à manger. Evelyn le suivit des yeux, toujours intriguées puis finit par hausser les épaules pour manger à son tour un morceau de pancake. Elle approuva les paroles du roi des Cauchemars dans un hochement frénétique de la tête avant d’avaler et de dire :
- Oui, c’est très bon.
Entre elle qui avait un admirateur secret, Hans qui semblait flirter avec une femme inconnue et peu probablement réelle et Pitch qui agissait comme un possédé, il se passait décidément bien des choses étranges. Lorsqu’elle eut finit son repas, elle se pencha auprès de son cavalier pour lui chuchoter :
- Dîtes… on est toujours copains, n’est-ce pas ? Vous êtes toujours mon cavalier ?
Après qu’il eut répondu par l’affirmative, elle sortit de table et se rejoignit sa chambre. Elle avait préférée lui demander… Après tout, Jasper était son copain avant, et il avait failli le réduire en poussière alors peut-être avait-il changé d’avis à propos d’elle ? Mais non, il semblait toujours copain avec elle… peut-être parce qu’elle n’avait rien à voir avec Katrina Van Tassel… Lorsqu’elle ouvrit la porte de sa chambre qu’elle partageait avec Kiana, elle constata que le lit avait été fait et que quelque chose avait été soigneusement posé sur le lit. C’était peut-être la brunette qui avait déposé sa robe de bal, non ? Elle semblait très jolie en tout cas, un mélange gracieux de perles, de soie, et de mousseline, qui laissait parfait des parties de la robe transparentes, tout en cachant ce qui devait être caché chez une femme. Evelyn s’approcha avec un sourire pour l’observer de plus près. Elle était jolie. Elle n’avait pas de robe de bal, elle. A vrai dire, elle n’avait jamais fait de bal… Pas en tant que robot et pas en tant qu’humaine… elle avait passées 28 ans dans le coma et depuis son réveil, les choses avaient été plutôt mouvementées… Elle comptait donc mettre un tailleur ou une robe droite qu’elle avait apportée dans ses affaires…
Ce n’est seulement lorsqu’elle voulut se détourner qu’elle constata qu’il y avait quelque chose en plus sur le lit. Tout d’abord, un papier soigneusement plié. Et à côté… un portrait d’elle… encore un… Parfaitement effectué… Elle semblait éveillée sur celui-ci, elle avait les yeux ouverts, un doux et léger sourire et surtout, aucune trace de sang ou de macabre… C’était juste un très joli portrait, sans rien de glauque. C’est alors qu’elle eut l’impression que le papier plié était pour elle… Elle s’en empara alors sans cérémonie et le déplia, les sourcils froncés. L’écriture était fine et italique : « Vous êtes née pour la porter. Avec toute mon admiration, J. »… J ? Jasper ? Mais non voyons c’était impossible… Mais alors qui ? Jamie ? Jamie ne l’aurait jamais vouvoyé. Mais qui ? C’est à ce moment qu’elle comprit que la robe lui était désignée. C’était sa robe, à elle, sa robe de soirée. Elle sentait une bouffée d’excitation monter en elle… elle se sentait comme une collégienne. Elle avait même le droit à une jolie robe. Si seulement Wall-E avait été là… Cette pensée l’attrista. Elle se contenta alors de récupérer la robe, la tendant devant elle, la tournant et la retournant. Elle était d’une jolie couleur bois de rose, peut-être un peu plus pale, elle était longue, très longues et la forme évasée laissait penser à une petite traine. Elle était dos nu… Sans doute que le tissu reprendrait juste un peu au-dessus des fesses… Elle grimaça… elle n’aimait pas trop les tenues aguicheuses… Surtout depuis qu’elle n’avait plus une jolie coque de robot. Mais c’était un cadeau alors…
Elle se déshabilla rapidement et enfila son cadeau. Elle voulait juste voir ce que ça faisait de la porter. Elle passa plusieurs minutes à toucher la matière qui lui recouvrait le corps en se regardant sous toutes les coutures. Puis elle se dirigea vers le miroir pour observer son reflet. Oui… C’était vraiment joli… elle avait une très jolie robe… Elle récupéra son portable, fit ce qu’on appelait un « selfie » selon ses dernières recherches de données et envoya la photo à Wilson avec un petit texte « Regarde, je vais à un bal ce soir. Elle est jolie, la robe, non ? C’est un cadeau d’un ami ou d’un ennemi, je sais pas encore trop, mais je ferais attention, c’est promis. Tu me manques tu sais ? A bientôt ! » Hop, un petit smiley immeuble (on ne va pas se poser la question de pourquoi, si vous suivez la mission depuis le début, ça ne doit même plus vous étonner) et on envoi. Un sourire satisfait aux lèvres, elle enleva la robe, la déposa avec douceur sur une chaise et se dirigea vers la salle de bain. Il était sans aucun doute temps de commencer à se préparer pour le bal et il fallait prendre une douche… Au secours…
lumos maxima
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*Pitch Black
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| Conte : Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Pitch Black
-Dîtes… on est toujours copains, n’est-ce pas ? Vous êtes toujours mon cavalier ?
Je devais admettre que je ne m'attendais pas à cette question, mais elle me fit largement sourire alors que je terminais mes pancakes, cette robot était pleine de surprises... Vraiment. Mais cela ne la rendait que plus spéciale.
"Absolument ma chère, cela serait toujours un plaisir de vous accompagnez."
Pitch ignora la réaction de Kiana, les autres pouvaient le maudire où le haïr, il ne chercherait pas à se justifier. Il savait déjà que l'avenir lui donnerait raison, mais désormais chaque secondes était importantes de sa propre manière. Je ne jouais plus désormais, pas lorsque plusieurs vies étaient en danger et que j'avais une vengeance à réaliser au nom d'une mère innocente. Il y avait bien deux choses qui m’exacerbaient plus que tout au monde, c'était que l'on me prenne pour un imbécile et qu'une personne, qu'une famille, se montre aussi irrespectueux envers leurs enfants. Et là, les habitants de ce manoir venaient de cumulé les deux, cet endroit empestait la trahison et la mort, je le voyais maintenant, le simple fait de me tenir au milieu de cette pièce me donnait des envies de réduire ce lieu en cendres. Mais cela serait bien trop facile, et l'esprit de Katrina ne serait nullement libéré de cette façon. N'est-ce pas ma chère? Le silence ce fit dans l'esprit du fossoyeur qui sourit faiblement, alors qu'un léger rire féminin résonna dans son esprit et qu'une voix douce s’éleva pour lui répondre, une voix que lui seul pouvait entendre grâce au lien qui s'était formé entre Katrina et lui, une voix que qui datait d'un autre âge enterré entre les murs du piège qu'était le manoir. Elle était là, et je le savais.
Il faut bien que je m'amuse de temps à autre...
Je comprends parfaitement, je sais à quel point l'éternité peut-être... Vide de temps à autre. Mais passons, je devrais surement m'inquiéter plus du fait d'être le réceptacle d'un fantôme, aussi charmant soit-il, mais j'espère que vous comprenez que je peux facilement vous expulser de mon esprit si vous tenter quoique ce soit d'un peu trop poltergeist sur des personnes qui n'ont rien à voir avec votre histoire... Aussi tragique soit-elle.
Sincèrement? Je n'y avais jamais pensé... Et puis vous êtes de mon côté, ce qui est une vrai surprise, vous êtes bizarre.
... Qui est la fantôme entre nous deux déjà? Mais passons, je crains que mes compagnons de voyage n'aient pas apprécier notre petit numéro, aussi nécessaire soit-il, et Miss Firewood semble plus hargneuse que les autres, adorable, elle à du caractère je lui accorde cela. Et je n'étais nullement rancunier sur ce genre de petite provocation enfantine, il fallait bien plus que ça pour me mettre en colère. Et ils avaient eut un avant gout de ce qui se déroulait lorsque je sortais de mes gonds. Mais j'espère qu'elle aura autre chose que des petites bousculades pour le bal de ce soir, les choses allaient tourner au vinaigre, rien que par l’existence de cette bête qui se cachait derrière le brouillard de ce manoir. C'était un piège. Sauf qu'ils se méprenaient sur l'identité de la proie dans l'histoire. Pitch ignora royalement l'ordre de Kiana avant de se lever à son tour pour quitter la salle à manger, ne prenant pas la peine de se retourner vers ses compagnons, et de se diriger vers un lieu précis du manoir. Katrina voulait revoir un lieu précis sans pour autant vouloir m'indiquer de quoi il en découlait. Mon amie fantôme me montra le chemin, me demandant de tourner à gauche où à droite parmi les longs corridors du manoir... Jusqu'à une aile bien moins habitée du manoir, presque vide, le fossoyeur s'enfonça dans le silence de l'endroit, s'éloignant de plus en plus du cœur de la maison pour finalement atteindre le bout d'un couleur presque entièrement abandonné. Katrina n'avait pas été bien bavarde, excepté pour quelques indications, mais elle lâcha un long soupir fatigué en me pointant du doigt une unique porte encastrée dans le mur. La porte semblait rongé par le temps, fatiguée, et Katrina passa au travers sans demander son reste alors que je poussa la porte à sa suite, silencieusement. La pièce était poussiéreuse, trop poussiéreuse, cela devait faire des années que quelqu'un avait poussé cette porte pour passer un coup de plumeau. C'était une chambre, une belle chambre de femme, avec un grand lit à baldaquin miteux trônant au centre, rongé par les mites. Dans un coin de la pièce se tenait un miroir brisé dont les éclats se dispersaient sur une moquette qui avait ternie depuis bien longtemps. Et un bureau recouvert de livre abîmés et d'autres objets se tenait seul dans son coin. La pièce dégageait une atmosphère de tristesse accentué par le fait que Katrina était assise sur l'un des bords du lit, sa tête fantomatique posée entre ses mains, et sa robe rouge sanglante se démarquant plus encore maintenant qu'elle ne bougeait plus. J'étais peut-être la seule personne du manoir à pouvoir la voir, à avoir partagé sa douleur et sa peine, à la comprendre. J'étais le seul témoin de l'absolue détresse d'une âme en perdition qui avait injustement quittée cette vie bien trop tôt. Pitch laissa la fantôme seule, sachant que les mots de réconforts ne suffisaient plus depuis... Depuis plus de cents ans. Le fossoyeur soupira en secouant la tête, triste histoire que la sienne. Je n'étais pas fais pour remonter le moral, pas dans cette situation, même cet idiot de Jack se ferait coupé le sifflet s'il était dans mes chaussures maintenant. Cela m'attristait, vraiment, mais je ne pouvais rien y faire. Elle était morte, son cadavre et ses os rongés par la terre depuis des décennies désormais. Tout ce que je pouvais faire était mettre un terme à cette histoire.
Le fossoyeur s'approcha du bureau, son œil capté par une boite à bijoux joliment décorée, le croque-mitaine s'en empara et souffla dessous, soulevant un nuage de poussière et s'attendait à trouver un objet qui pourrait peut-être l'avancer dans son enquête sur la véritable raison de la mort de la jeune femme, et il trouva quelque chose. Oh oui, sauf que ce n'était pas ce qu'il attendait. Au lieu de trouver des bijoux et des colliers, le Roi Cauchemar tomba... Sur des dents humaines, encore un peu rougit par le sang séché qui les maculait. La vue de ce carnage fit lever un sourcil dubitatif au fossoyeur qui en prit une molaire entre ses doigts pour l'examiner. Il n'était pas dentiste, alors il n'avait aucune idée si cette dent avait appartenu à un homme où à une femme. Pitch posa la dent sur le bureau avant de remarquer un éclat brillant sous le tas d'ossement dentaire, il poussa quelques os supplémentaires pour révéler un collier d'or sertie d'une émeraude qui captait le seul rayon de soleil qui passait à travers la fenêtre salle éclairant la pièce. Le fossoyeur s'empara du bijou, le levant au niveau de ses yeux pour regarder l'émeraude... Et il s'effondra. Sombrant pour la première fois de sa vie dans l'abysse de l'inconscience.
Lorsque Pitch se réveilla, il se frotta la tête, s'appuyant sur le bureau alors qu'une voix appela son nom. Le fossoyeur secoua la tête et cligna plusieurs fois des yeux, se concentrant sur la personne qui appela son nom. Une servante, qui recula instinctivement lorsque le Roi Cauchemar tourna son regard vers elle. Pitch fit craquer sa nuque avant de dépoussiéré son costume. Seulement pour se rendre compte que le bijou s'était enroulé autour de sa main, l'émeraude toujours aussi éclatante. Pitch n'eut pas le temps de se poser des questions car la servante ajouta:
Monsieur... Le bal va bientôt commencer. Il ne vaudrait mieux ne pas être en retard n'est-ce pas?
Pitch chercha du regard Katrina, sans la trouver, son amie fantomatique était toujours présente quelque part mais avait préférée sortir de ma vue à l'approche du bal. Pitch partit sans dire un mot à la servante et se dirigea vers sa chambre, trouvant un miroir pour remettre son costume à la perfection et mettant le collier dans sa poche, ayant le sentiment qu'il ne l'avait pas trouvé par hasard. Cependant, il sortit son unique bagage pour sortir sa pelle, Pupuce, et de passer un lien de sable noir dessus, un minuscule fil pour qu'elle vienne dans sa main si jamais la situation venait à dégénérée pour de bon. J'étais quelqu'un de prudent, et je m'avançais en terrain inconnu, dans une véritable épreuve. J'avais une mission, une vie à venger, un mystère à résoudre. Il était temps de rendre justice. Le Roi Cauchemar posa la pelle sur son lit et se dirigea vers la salle de bal, se demandant si Eve aurait toujours l'audace d'être sa cavalière après l'incident de ce matin, surement pas, enfin cela m'étonnerait vraiment. Mais Pitch se retrouva dans le hall avec les autres qui attendaient patiemment que la salle de bal s'ouvre, Pitch était le dernier une nouvelle fois, et il rejoignit ses compagnons de voyage en silence, mais soutenant le regard ardent de Kiana, qui était certes très belle dans sa robe. Pitch sourit à devant son attitude et se mit aux côtés d'Eve, qui était absolument époustouflante dans sa robe et Pitch resta très gentleman en regardant son amie uniquement dans les yeux lorsqu'il prononça la phrase suivante:
" Je pense que nous allons tous danser avec la mort ce soir, alors je suis heureux d'avoir trouver une cavalière de votre trempe. "
- Ce soir, tout doit être absolument parfait. Je pense que vous serez tous du même avis que moi, ça fait longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de faire la fête. Alors profitez, amusez vous, mais surtout, surtout ! Ne partez pas en vrille cette fois. Pas encore. Pas trop tôt, au moins.
À force de tous les côtoyer, je savais comment ils fonctionnaient. Ils avaient tous l'air ravis d'être là, à part les quelques grincheux du coin, mais je savais. Je savais que sous leurs sourires amusés et excités se cachait leur nature profonde. Et qu'elle allait finir par ressortir. Pour tous. Je n'allais pas pouvoir les empêcher, ça c'était certain. Mais avec un peu de chance, j'arriverais à garder quelques invités vivants. Ou au moins pour moi. J'avais bien compris que certaines personnes étaient déjà réservées. Ça allait être la guerre pour avoir un petit bout ce soir.
- Bien, alors maintenant tout le monde se fait plaisir, on leur en met plein la vue et... c'est parti !
Je claquais des doigts, et les majordomes habillés pour l'occasion de costumes noirs et ors ouvrirent les grandes portes pour laisser entrer les invités. Avant même d'entrer dans la salle de bal, ils en avaient déjà pleins les yeux. La pièce était immense, tellement qu'il était dur d'en voir le bout. Les centaines de personnes qui dansaient sur une mélodie entraînante jouée par un véritable orchestre ne devaient pas aider à y voir correctement. Tout n'était que noir, blanc, or, pourpre... Et surtout, quasiment tout le monde portait un masque. Ces magnifiques masques rappelant ceux du carnaval de Venise, à la fois effrayants et fascinants. Impossible de voir le visage de la majorité des personnes présentes. Certains jouaient les rebelles, moi le premier. Personnellement, je n'éprouvais pas le besoin de me cacher. J'avais eu la chance de naître avec un physique avantageux, à quoi ça servirait de ne pas le montrer ?
- Mesdames et messieurs, bonsoir !
Je m'étais approché du groupe, un sourire charmeur au coin des lèvres. J'attrapais les mains de ces dames, déposant un léger baiser sur leur peau. Je m'attardais quelques secondes de plus sur celle de la sublime blonde qui accompagnait le type beaucoup trop soupçonneux. Evelyn. Voilà. Je m'en souvenais maintenant. Celle qui avait tapé dans l'oeil de Jack. Je comprenais pourquoi. Mais je refusais de la voir se faire éventrer et rejoindre la macabre collection de ce taré. Elle était beaucoup trop belle pour mourir.
- Votre robe vous va à ravir, mademoiselle. Je suis bien jaloux de ne pas être à la place de votre compagnon.
J'avais adressé un coup d’œil entendu à... Pitch. Celui qui avait un peu trop maltraité Jasper. Lui, je ne serais pas triste de le voir mourir.
- Et de même pour vous autres, je sens que vous allez faire de sacrés ravages au prêt des hommes ce soir. Messieurs, vous devriez surveiller vos compagnes.
Nouveau sourire voulant tout dire. La brune, celle qui avait failli mourir, Calliope je crois, me rendis mon sourire, en m'assurant qu'elle comptait bien faire des ravages, je n'avais pas à m'en faire. Apparemment, ce n'était pas le plan que l'homme à ses côtés, Vassili, avait en tête. Elle était séduisante, avec l'air du genre de femme à qui personne ne résiste. Malheureusement, j'avais promis de ne pas y toucher. Il faudrait que j'arrête de jouer au poker, je n'ai jamais été doué. Dommage. Lui avait un peu trop proche de la jeune femme. Je n'allais jamais réussir à le faire changer de bord. Ou au moins tenter autre chose. Dommage aussi. Les autres par contre...
- Aidan, tu ne me présentes pas ?
Une femme habillée d'une impressionnante robe couleur rouge sang s'était approchée, et passa son bras autour de ma taille avant de m'embrasser sur la joue. Je lui rendis son baiser, mais en visant ses lèvres peintes de rouge, cette fois.
- Je vous présente Elizabeth, une de mes proches amies. Elizabeth, les fameux américains dont je t'ai parlé. Tu vois, je t'avais bien dis que ce n'était pas une plaisanterie. Elle ne croyait pas que vous viendriez jusqu'ici.
La brune me frappa légèrement sur le bras, en levant les yeux au ciel. Qu'elle reporta tout de suite sur les trois jeunes femmes. Oh oh. Apparemment, elle était très intéressée. Je ne comprendrais jamais pourquoi elle est si obsédée par le genre féminin. Que ce que leur sang à de si différent ?
- C'est plutôt que je ne pensais pas que des américains viendrait s'exiler dans ce triste coin qu'est l'Ecosse. Je ne sais pas vous, mais moi, toute cette pluie, ça me déprime. Et l'humidité est tellement mauvaise pour ma peau ! Je vous assure, à chaque fois que je viens ici, je suis obligée de faire des soins spécifiques pour ne pas avoir l'impression d'avoir pris dix ans d'un coup. Tu aurais au moins pu t'installer dans un endroit où il fait beau plus de deux jours par an.
Je souris à sa remarque, amusé. Elle se plaignait toujours de devoir se purger plus souvent quand elle venait chez moi. Je lui fournissais ce dont elle avait besoin pour se faire belle, j'étais déjà sympa.
- Lizzie chérie, évitons d'ennuyer les invités. C'est un bal, il faut qu'ils dansent. Je suppose que tout le monde n'a pas de cavalier ou de cavalière ? Rassurez vous, beaucoup de monde va être intéressé je pense. Messieurs, il y a beaucoup de femmes qui serait ravie de vous faire découvrir la valse. Quoi que... Solal, c'est ça ? Je crois que miss Jekyll m'a fait comprendre qu'elle avait prévue de vous offrir la première danse. Je vais aller vous la chercher. Kiana, vous avez quelqu'un ? Et Evelyn, j'espère que vous m'accorderez une danse. Plus tard, bien entendu. Profitez donc de votre cavalier d'abord.
Avant que je ne la vole. Elle était beaucoup trop belle pour lui. Il y avait aussi Hans, mais je savais qu'une demoiselle l'attendait. Elle n'allait pas tarder à se montrer d'ailleurs, la connaissant. Et Jamie... Il n'avait personne lui. Quel gâchis. Avec ce visage, ces yeux... Je le voulais. Comme je voulais Evelyn. À eux deux, ils rehausseraient ma collection. Il fallait que je lui parle à lui aussi.
- Ah et d'ailleurs, je suis Aidan. Aidan Gray. Un ami de Monsieur Wilde. Il n'a pas encore eu le temps de rentrer, mais il a hâte de vous rencontrer. En attendant, amusez-vous ! Je reviens.
Je leur adressais un nouveau sourire, et les laissais pour aller voir quelques personnes. Il fallait que je prévienne certains. On était beaucoup à avoir passé commande. Je me fichais de la vie de quelques uns d'entre eux. Pitch, par exemple. Il fouinait un peu trop. Même si je sentais que cette relation étrange avec Katrina allait lui causer des problèmes. Il ne la connaissait pas comme moi je la connaissais. C'était de sa faute si j'avais menti sur mon statut de propriétaire. Je voulais qu'on profite avant de passer aux choses sérieuses. Avant que ça ne commence vraiment. Personne ici n'allait pouvoir se contenir très longtemps.
Solal A. Dorado
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| Avatar : Gaspard Ulliel
| Conte : La Route d'Eldorado | Dans le monde des contes, je suis : : Tulio
Solal avait passé le reste de son après-midi seul dans la pièce remplit de costumes qu'il avait trouvé un peu par hasard. Il avait apprécié sa solitude, ce manoir commençait à l'étouffer. Les interrogations s'accumulaient et le comportement de Pitch le matin même le laissait encore perplexe. Si seulement, il n'y avait eu que cela. Evelyn avait encore reçu un dessin "en cadeau". Tout cela était vraiment étrange. Elle avait un admirateur secret et cet admirateur se révélerait sans aucun doute mortel au vu de ses dessins. Il n'y connaissait pas grand chose en psychopathe mais il pouvait néanmoins affirmer qu'il valait mieux les fuir comme la peste.
Lui même n'était qu'une petite pointure à côté. Un petit mafieux de pacotille qui se donnait des allures de grands. Mais à côté d'un Dieu ou même d'un fantôme ou d'un détraqué, il ne faisait pas le poids. Et pourtant, il avait la prétention de penser qu'il pourrait faire la différence. Il avait un certain self-contrôle. Qui avait été mis à mal ces derniers jours. Mais finalement, il s'en sortait la tête haute. Et en même temps... Il avait l'impression d'être le seul à comprendre qu'ils pouvaient réellement être en danger. Mais c'était certain que des robots n'avaient pas notion de cela. Pitch en roi des cauchemars devait se régaler de l'atmosphère du lieu. Calliope semblait ne pas avoir compris qu'elle aurait pu rester au fond du lac ou préférait faire comme si tout était parfaitement normal. Jamie en parfait toutou suivait la demoiselle en essayant de rattraper ses frasques. Quant à Kiana et Hans... Il ne savait pas trop quoi penser. Kiana semblait avoir vu pire et Hans... Lui, il semblait juste complètement crétin.
Mais ce n'était pas une évaluation objective de la situation au fond. Et si il l'avait réellement voulu, il aurait pu partir aujourd'hui. Il fallait croire qu'il était légèrement masochiste sur les bords. Mais en réalité, il était curieux. Et surtout... il n'avait pas envie d'entendre les railleries de son père si il rentrait plus vite. Il savait pertinemment que si il rentrait maintenant, il aurait le droit au ton moqueur, il serait rabaissé plus bas que terre. Comparé à une mauviette qui s'effraie à la moindre rumeur. Et sa fierté était bien trop forte pour qu'il se permette de se laisser humilier de la sorte. Il allait donc rester et affronter la tête haute les derniers jours qu'il lui restait à passer ici. Et cela commencerait avec un bal.
Il n'y serait pas seul d'ailleurs. Il comptait bien passer la soirée avec Victoria. Un peu de légèreté et de futilité ne lui ferait pas de mal au fond. Peut-être pourrait-il s'aider un peu avant d'y aller. Mais une petite voix lui soufflait que ce n'était pas forcément l'idée du siècle d'y aller stone. Ce bal semblait revêtir une importance capitale pour Jasper. Tout semblait être fait pour que la fête soit somptueuse. Et ils rencontreraient enfin le maître des lieux. Enfin du moins, c'était ce qu'avait sous-entendu le majordome lorsque Calliope avait demandé à le rencontrer. Il prenait un soin bien trop particulier à rester anonyme. Mais au fond, il se moquait bien de savoir à qui se Manoir appartenait. Il voulait juste plus ou moins comprendre pourquoi il se trouvait ici. Pourquoi il avait reçu une invitation si ce n'était pas pour un gros trafic.
Au moins, il avait de quoi lui faire goûter. Même si il avait déjà entamé les stocks, il pourrait toujours donner un aperçu de la qualité de leurs produits. Néanmoins, quelque chose lui disait que ce n'était pas pour cette raison qu'il était ici. Et il lui semblait que la raison de sa présence ne lui plairait pas tant que ça. Il jeta un nouveau coup d'oeil à son portable. Toujours pas de réseau et encore un SMS non envoyé. Zachaël serait inondé de message de sa part lorsqu'il rejoindrait la civilisation. Il avait été à la limite de faire la statue de la liberté sur son lit pour réussir à capter une barre de réseau. Mais même cela n'aurait sans aucun doute rien donné de probant. Un soupir lui échappa. Il n'arrivait décidément pas à comprendre pourquoi il arrivait à jouer à Candy Crush alors qu'il n'arrivait même pas à envoyer un misérable message. Peut-être que les fantômes brouillaient le réseau. Il se traita mentalement d'idiot et lança un nouvelle partie de son jeu. Pour constater qu'il était à un niveau beaucoup beaucoup beaucoup plus élevé que lorsqu'il l'avait quitté... Il s'était fait plaisir le Vassili.
Il était jaloux de la facilité avec laquelle il avait réussi ce coup de maître. Il avait un truc ce n'était pas possible autrement. Il l'avait eu quoi... A peine une heure entre les mains. C'était à peine croyable. Et forcément, lui, il se retrouvait bloqué dans la gélatine. Toujours la même qui ne voulait pas exploser complètement. Une gélatine. C'était franchement rageant. Il grommela avant de finir par ranger son téléphone, une fois encore, il était à court de vie. Un soupir blasé lui échappa et il se tourna vers les costumes mis à sa disposition. Bon... Il était peut-être temps de se changer. La soirée allait commencer sans lui autrement. Il laissa son regard se poser successivement sur les costumes qui s'étalaient devant lui. Il était hors de question qu'il mette une redingote, il n'avait pas envie de ressembler à un pingouin. Et le haut-de-forme, très peu pour lui également. Certains habits semblaient sortir tout droit du dix-huitième siècle. C'était assez impressionnant. Il se décida finalement pour un costume trois pièces blanc des plus classique. Sa seule extravagance se trouvant dans la chemise bleue nuit dont le col dépassait du gilet sans manche. Il avait laissé la cravate sur le lit. Il n'aimait pas ce genre d'instruments de torture. Il avait l'impression d'étouffer à chaque fois qu'il en portait une. Et puis, c'était un bal pas une cérémonie pompeuse. Il pouvait bien faire preuve d'élégance sans cravate. Tout comme il laisserait le loup doré. Il ne cacherait pas son visage ce soir.
Il jeta un coup d’œil à sa montre et descendit le long escalier pour rejoindre la salle de réception. Il y avait déjà beaucoup de monde dans la salle et un sentiment de solitude l'assailli. Il était loin de sa zone de confort. Il ne connaissait rien ni personne et il n'aimait pas cette sensation d'isolement qui l'étreignait. Il rejoignit donc les seules personnes qu'il connaissait le mieux dans la salle. A savoir ceux qui l'avaient accompagné dans ce voyage. Du moins ceux qui étaient déjà arrivés. Il les salua d'un signe de tête avant de se saisir d'une coup de champagne lorsqu'un serveur muni d'un plateau passa à côté de lui. Boire pour oublier qu'il n'était pas chez lui et que tout et n'importe quoi pouvait à présent se passer. Il porta son verre à ses lèvres tout en laissant son regard parcourir la salle. Avant d'être détourné de son examen des lieux par un nouvel arrivant.
Solal le jaugea du regard, se faisant la remarque intérieur qu'il était fort élégant et pas désagréable à regarder. Avant de se gifler mentalement. Ce n'était pas le moment de laisser ses pires vices prendre le dessus. Ce qui le laissait toutefois perplexe puisque ce genre de remarque et de ressenti, il ne les éprouvait habituellement que pour Zachaël. Il n'avait jamais eu ce genre de réflexion pour un autre homme avant. Uniquement pour des femmes. Son attention se posa donc un peu plus intensément sur l'homme. Il avait quelque chose ce type. Il ne savait pas quoi mais quelque chose attirait l’œil chez cet homme. Il cacha son trouble derrière une nouvelle gorgée d'alcool sans réellement prêter attention à ses paroles cajoleuses.
Son regard s'attarda moins longtemps sur la femme qui venait de les rejoindre. Un nouveau malaise s'empara de lui alors qu'il détournait le regard. Leur étreinte était presque intime. Et lorsque le fameux Aidan laissa entendre que la nouvelle venue, Elizabeth était une amie proche, il ne put retenir un sourire sarcastique. Allons bon, une amie proche hein ? Les paroles badines échangées ensuite le laissèrent de marbre. Même si il était heureux de trouver quelqu'un qui partageait son désamour de la pluie. Il croisa le regard de la jeune femme et esquissa un demi-sourire. Une certaine façon de montrer qu'il partageait son point de vu avant de détourner le regard pour le poser sur Aidan qui venait de l'interpeller. Et visiblement, il connaissait Victoria. Il posa un regard insondable sur lui avant de hocher lentement la tête.
"En effet, je crois que je vais d'ailleurs aller la retrouver. Si vous voulez bien m'excuser."
Il s'éloigna dans la foule sur un dernier sourire poli, notant mentalement son nom et sa fonction d'ami du propriétaire. Ce qui était en léger désaccord avec les paroles d'Elizabeth qui lui avait reproché d'être venu s'installer ici. Si ce manoir n'était pas à lui pourquoi venir habiter ici ? Et quel sens pouvait bien avoir les paroles de la jeune femme ? Il poussa un soupir essayant de se repérer dans la foule. Comment reconnaître sa partenaire au milieu de toutes ces femmes masquées ? Soudain une main se posa sur son bras et une odeur de parfum féminin vint lui chatouiller l’odorat. Il esquissa un fin sourire avant de tourner vers la femme qui venait de le rejoindre.
"Mon cher Solal vous êtes très élégant ce soir."
Elle le regarda avec un sourire éclatant, son regard légèrement pétillant à travers son loup de velours qui lui cachait la moitié du visage. Il la détailla des pieds à la tête avec un sourire appréciateur. S'attardant sur sa robe qui la mettait fortement en valeur.
"Laissez moi vous retourner le compliment, Victoria."
Elle lui adressa un nouveau sourire avant de poser sa main délicate dans la sienne.
"Emmenez-moi danser voulez-vous ? J'aime danser."
Solal esquissa un demi sourire avant de s'exécuter. Plaçant une main autour de la taille de sa partenaire d'un soir. Il l'entraîna sur la piste de danse alors que les musiciens entamait une valse. Il resserra sa prise et esquissa les premiers pas de danse. Ses ressentis précédents oubliés. Il se retrouvait enfin, appréciant les courbes généreuses d'une femme. Sa taille fine sous ses doigts et son parfum délicat l'entêtant légèrement. Il ne ressentait rien de plus qu'une attirance physique mais il retrouvait là ses vieux schémas. Envoyant aux oubliettes le trouble que Gray avait causé en lui. Il posa son regard sur sa cavalière et esquissa à nouveau un demi sourire.
"Parlez moi de vous Victoria. Vous connaissez Monsieur Gray depuis longtemps ?"
"Quelques années..."
Elle resta volontairement vague avant de sourire de façon éblouissante pour faire oublier son manque de réponse. Elle le regarda le regard pétillant avant de continuer de façon malicieuse.
"Mais je suis certaine que ce n'est pas ce qui vous intéresse réellement, n'est-ce pas ?, son sourire s'agrandit légèrement et elle se pencha un peu plus vers lui. Ses lèvres collées à son oreille. Alors, je peux bien vous le dire. Je suis célibataire, je n'ai pas d'enfants et je compte bien rester ainsi le plus longtemps possible. J'aime m'amuser voyez-vous."
Elle se recula légèrement, déposant furtivement un baiser sur sa joue. Laissant une légèrement marque de rouge à lèvre au passage qu'elle essuya du bout d'un doigt en riant.
"Et vous alors ? J'ai peine à croire qu'un aussi charmant jeune homme tel que vous soit encore seul... A moins que vous ne soyez gay évidemment..."
Elle partit d'un nouvel éclat de rire en avisant le regard que Solal lui retourna. Surprise et incompréhension mêlés. Il esquissa néanmoins un sourire incertain avant de raffermir sa prise sur la jeune femme pas si amusé que ça quand même.
"Et bien il faut croire que j'aime m'amuser aussi."
Il esquissa un sourire mutin, retrouvant un peu de sa prestance. Elle pouffa contre lui, faisant glisser la main qui se trouvait sur son épaule contre son torse.
"Tant mieux alors... nous allons pouvoir nous amuser alors..."
Elle esquissa un sourire coquin avant de redresser le regard vers lui. Collant la tête contre son épaule, il l'encercla de ses bras tout en continuant à danser de façon plus lascive que précédemment. Ils n'étaient plus en accord avec la musique ou même le rythme mais cela n'avait pas de réelle importance. Il avait conscience qu'il ne devrait pas se laisser tenter. Ce serait comme tromper Zachaël en quelques sortes. Mais ils n'étaient pas ensemble après tout. Il ne lui devait rien et il était certain que lui même ne devait pas se priver de son côté. Alors pourquoi lui devrait faire abstinence pour un gamin qui n'en avait rien à faire de lui. Par respect pour quelque chose qui n'existait que dans sa tête... En rêve.
"Solal ? Est-ce que tu es schizophrène ?"
"Euh... non !"
"Dommage..."
Elle poussa un soupir lascif sous le regard ahuri de Solal avant d'éclater de rire à nouveau. Décidément, cette femme était étrange.
"Excuse-moi... c'est juste que je m'intéresse de prêt à la psychologie et notamment à la schizophrénie. C'est une maladie très intéressante et très complexe..., son regard se perdit se faisant légèrement songeur avant qu'il ne retrouve une pointe de malice lorsqu'elle le leva vers lui. Et je trouve que tu aurais fait un sujet d'étude très intéressant."
Solal devait bien admettre qu'il ne savait pas vraiment comment prendre cette annonce. Était-ce un compliment ? Cette femme était-elle folle ? Il n'en avait pas la moindre idée et pourtant, il n'arrivait pas à détourner son regard d'elle. Il n'arrivait pas à stopper cette danse. Parce que malgré tout, il prenait du plaisir à danser et discuter avec elle. Même si il l'écoutait parler plus qu'autre chose. Il n'était pas du genre loquace.
"Et sinon, tu viens d'où précisément en Amérique ?"
"Storybrooke dans le Maine. Et toi ? Tu es Écossaise ?"
"Oh non... je viens de Londres. J'ai beau être rousse, tous les roux ne sont pas d'Ecosse."
Elle pouffa de rire à sa réponse. Son regard vert pétillant de malice. Il répondit à son sourire par une moue amusé. Cela tombait sous le sens en effet.
"D'ailleurs mon frère jumeau n'est pas roux du tout lui."
"Tu as un jumeau ?!"
"Oui... Il n'a pas pu venir ce soir, il était souffrant. Le voyage l'aurait encore plus éreinté et il ne se sentait pas la force de faire la fête, elle haussa les épaules avant de retrouver son sourire. Mais moi je suis là et je compte bien profiter de la soirée et de mon merveilleux partenaire."
Elle lui lança un sourire éclatant avant de se redresser sur la pointe des pieds et de poser délicatement ses lèvres sur les siennes en un léger baiser tout en douceur. Il accentua la pression qu'il exerçait dans son dos d'une main, faisant glisser l'autre dans la nuque de la jeune femme pour approfondir l'étreinte. Peut-être était-ce là une belle erreur. Peut-être venait-il de signer son arrêt de mort, endormant toute vigilance. Mais il profitait pleinement, s'amusant enfin pour la première fois depuis le début de ce fichu voyage. Et tant pis pour les gens autour, tant pis pour ce que l'on dirait. Il n'avait de compte à régler à personne. Pas même à cet homme au masque noir et argent qui se tenait dans un coin de la pièce, qui n'avait ni bougé ni adressé la parole à personne depuis le début de la soirée.
HRP:
Désolée pour la chanson, c'était trop tentant
Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Garrett Hedlund
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Cela n'avait pas été une journée de tout repos et cela ne semblait pas sur le point de changer. Jamie avait décidé de laisser Callio' revenir à son rythme, après tout elle avait bien le droit. Le repas ne devait pas avoir lieu avant un moment, si bien que Jamie était retourné dans sa chambre, histoire de passer une tenue un peu plus chaude. Il grelottait à peine. Un pull ne serait pas de trop. Heureusement qu'il n'avait pas écouter son hystérique de service, qui lui avait ordonner de n'emmener que des bermudas et des tenues de soirées, histoire de 'bronzer et draguer'. Autant dire que Jamie n'était disposer à aucune de ces deux activités, et il se remercia mentalement en enfilant un jeans et un pull en laine. Sa main droite le lança, et il dût retenir une grimace. ça allait le lancer un moment. Vu l'entaille qu'il avait vu sur sa main, il allait en avoir pour un moment. Faisant jouer ses phalanges, Jamie plia et replia sa main, sentant la brûlure de la coupure sur toute la surface de sa paume. ça n'irait pas en s'arrangeant. Mais d'ici un mois, avec de la chance...
D'un pas assez morne, Jamie redescendit dans ce qui devait faire office de salon -ou de premier salon, vu l'énormité de l'endroit, il devait y en avoir une multitude. Lui qui n'avait jamais connu que des endroits minuscules... Mais à peine eut-il pousser la grande porte qu'il eut une espèce de mouvement de recul, poli. Visiblement il n'était pas le seul à avoir eut cette idée et si la présence de Vasili et Evelyn ne le dérangeait aucunement, celle de son colocataire était un peu moins bienvenue. Le fossoyeur ravivait quelque chose. Et Jamie n'était pas vraiment enclin à laisser cette chose ressortir. Ni maintenant, ni jamais. Mais Evelyn lui fit de grands signes, révélant sa présence, et Pitch se tourna vers lui, affichant un sourire pour le moins... Tranchant. Non, définitivement, Jamie n'aimait pas cet énergumène et son flegme à base de thé. Jasper eut le mérite de l'empêcher de devenir impoli en annonçant le dîner et Jamie accueilli la nouvelle avec un léger sourire. Les événements de la journée lui avait effectivement donner faim.
S'avançant vers la biologiste, Jamie eut à peine le temps de chercher une réponse à sa demande que sa presque-soeur vint leur annoncer qu'elle ne viendrait pas manger avec eux. Jamie fronça les sourcils. Que Callio' refuse un repas était révélateur. Quand elle l'embrassa sur la joue, il prit sa main guérie dans la sienne, la serrant un instant, avant de rejoindre Evelyn à table. La voir envoyer autant de photo à Wilson le fit sourire. Elle avait tellement changé... Il se souvenait de sa maladresse directe, de son inadaptation sociale, de sa gaucherie totalement hermétique. C'était amusant de la voir ainsi. Wilson devait lui faire du bien. C'était une évidence. Après tout, n'était-ce pas censé être ça, un couple? Jamie prit un morceau de viande avant de sortir discrètement son téléphone à son tour. Rapidement, il envoya un message à Wilson, vantant les mérites d'Evelyn et de son évolution avant de dire à Cathal à quel point l'Ecosse était froide. Cela eut le mérite de le distraire un moment, même si une part de ses pensées restaient en réseau avec celle de Vasili. Pas la peine de le regarder pour savoir.
La distraction fut toute autre lorsque Jasper se mit à raconter la tragique histoire de la famille Tassel. Ou plutôt de Katherine. Jamie en reposa sa fourchette. Sur Alpha du Centaure aussi, il avait entendu les histoire de drames familiales, des légendes sanglantes et des secrets que peuvent renfermés les riches, mais cette histoire là était assez... Ecoeurante. Et pas seulement parce que visiblement, c'était vraisemblable. Jamie eut un regard pour la pièce dans laquelle il se trouvait. Combien de secret ces murs contenaient-ils? Sa petite auberge en contenant déjà tellement, alors un palace pareil....
L'eau. L'eau partout, froide, et boueuse. Elle remplissait ses poumons, à mesure qu'il s'enfonçait dans la vase. Sa main disparaissait lentement dans les algues et Jamie savait qu'il ne parviendrait pas à la retenir à temps. Elle allait mourir et ce serait entièrement de sa faute. Encore. Il ne pouvait pas... Le goût de la terre moisie emplissait sa gorge quand soudain, il sentit l'eau sortir de ses poumons, violemment. Et vers l'avant. La douleur vint après, bien après qu'il ne vit le tesson de verre qui ressortait de sa poitrine. Le rouge et la boue. Jamie suffoquait. Brusquement, il tomba à genou dans une vaste salle, trempé, mais à l'air libre. L'air dans ses poumons étaient de l'acide, lui écorchant la langue à mesure que le sang coulait sur le sol carrelé. Un coup de pieds dans le menton l'envoya valser plus loin et le verre se brisa net, lui déchira le flanc. Les longs cheveux de Morph balayaient le sol à mesure qu'elle l'achevait de coups, et Jamie se réveilla dans un bond. La sueur collait à sa peau, tout comme les draps, et Jamie dut prendre plusieurs longues respirations avant de parvenir à satisfaire ses poumons. Passant sa main dans ses cheveux trempés, Jamie ferma les yeux. Le cauchemar avait été terriblement réel cette fois. Encore. Si seulement il pouvait s'y habituer. Un regard sur sa droite lui confirma qu'il n'avait, heureusement, pas réveiller son cher colocataire, et Jamie le fusilla du regard. A tout les coups, c'était sa présence qui donnait de la force à ses visions. Superbe. Une raison de plus de se méfier de lui.
Les rêves qui suivirent furent tout aussi épuisants, si bien que lorsque Jamie se réveilla pour la troisième fois, il fut heureux de constater que le soleil filtra à travers les volets tirés. Il eut un soupir, suivit d'un grognement. Il venait de s'appuyer sur sa main 'blessée'. Par réflexe, il maintint sa main serrée, grimaçant. Au moins, il serait éveillé désormais. Sans un regard pour son colocataire, Jamie attrapa ses affaires avant de filer sous la douche. Quelques minutes plus tard, Jamie savourait un café noir des plus fort, avec un léger sourire. Rien de tel que la caféine brute pour maintenir les cauchemars à distance. Et qu'importe les insomnies. Il les préférait encore.
L'air enjoué de Calliope ne trompait personne, pourtant Jamie lui sourit. Il était content de la voir, après les cauchemars qu'il avait fait. Sa mère, sa meilleure amie, sa peste préférée, sa presque soeur. Il était heureux de la voir, à peu près en bonne santé. Mieux que dans ses cauchemars. Difficile de faire pire.
L'entendre vouloir lui trouvé une tenue de soirée lui fit cependant lever les yeux au ciel. C'était pas vrai, cette fille, une vraie tornade! Un ouragan! Jamie eut cependant un sourire, en songeant que ce bal ne serait pas son premier... Et quelque chose lui disait qu'il serait au moins aussi mythique que le précédant... Il faudrait qu'il demande à Jasper de poster son colis d'ailleurs. Ou peut-être qu'il lui donnerait en mains propres, vu comme les choses ici semblaient pour le moins étrange. Et ce n'était visiblement pas près de changer. Jamie s'étouffa à moitié avec son café lorsqu'Evelyn annonça son intention de se rendre au bal avec Pitch. Sérieusement?! Du coin de l'oeil, il interrogea la biologiste mais elle sembla ne pas le voir. Superbe! L'autre taré lui avait en plus fait du charme... Il allait peut-être finir le bal en chaperon, finalement. Cela semblait une bonne idée. D'autant plus après l'annonce placide d'Evelyn quant au psychopathe qui l'avait visiter cette nuit! Convention sociale pas tout à fait intégrée cette fois. Il faudrait qu'il lui explique que ce n'était pas exactement normal comme comportement. L'intervention de Hans acheva de rendre l'atmosphère tendue. Allons bon. Des visites nocturnes désormais. Peut-être qu'il s'en était bien tiré avec ses 'simples' cauchemars...
Il allait demander à Callio si cette fois-ci, ils allaient appelés les Winchester quand soudain,le fossoyeur péta tute simplement un cable. Mais pas le genre de cable classique façon Robyn déchainée, non le genre de cable qui normalement ne sont censé être réel qu'à la télévision ou dans les livres. Le genre fantôme et compagnie. Jamie en grimpa littéralement sur son siège, attrapant les mains des deux femmes à ses côtés. Il lui fallut un moment pour déterminer si il leurs écrasait les doigts ou si c'était elles qui le faisaient. Le fantôme en robe rouge s'évanouit dans les airs et Pitch revint à ses pancakes comme si c'était la chose la plus commune au monde. Après tout quoi de plus normal que d'être possédé par une mariée fantôme et d'envoyer valser le majordome au loin! Jamie n'en revenait pas. Sa main gauche pulsait. Tant mieux. ça c'était réel.
Callio' secoua sa main dans la sienne, et Jamie les lâcha enfin. Difficilement, et sans cesser de fixer le fossoyeur, Jamie redescendit de son fauteuil, les yeux encore ronds. Non mais bordel. C'était quoi encore que ce... Bordel? Jamie serra sa main gauche une ou deux fois, histoire de grimacer et de rester dans l'instant réel. Ce mec était un taré. Il n'allait plus jamais dormir dans la même chambre que lui c'était une évidence. Il allait demander l'asile à Callio et Vasili quitte à dormir dans la baignoire! C'était bien une baignoire, après tout. C'était grand, protecteur. C'était très bien, surtout si c'était loin de Pitch. Les yeux encore rivés sur l'homme en question, Jamie entendit vaguement Calliope lui demander si quelqu'un ne devait pas aller voir comment Jasper allait, et Jamie sauta presque de son siège. Tout plutôt que rester près de ce malade possédé.
La chance lui sourit dans un sens, si bien que Calliope fut trop occupé à s'habiller en compagnie de Vasili pour s'attaquer à lui ou pour l'obliger à se trouver une compagne de danse. Merci, mais Jamie n'était vraiment pas d'humeur à s'amuser de la sorte. Déjà, Jamie détestait se déguiser. Trouver une 'tenue' avait été un véritable calvaire et il s'en tirait plutôt bien, avec son veston et son manteau, agrémentés d'une montre à gousset. Il n'aurait pas supporté de passer la soirée déguisé à outrance. Il s'avait que c'était plutôt le jeu de Callio, pas le sien. Il présentait déjà que la soirée allait être beaucoup trop longue à son goût. Et il commençait à vraiment avoir envie d'une clope.
La pièce centrale, qu'il devrait probablement appelé la salle du bal en l’occurrence était déjà noire de monde, pour sa plus grande joie. Jamie ne leva les yeux au ciel, descendant l'escalier pour venir se poster près des membres de son groupe, revisité. Calliope le dévisagea de haut en bas mais avant qu'elle ai pu faire une remarque sur son manque d'inventivité, un homme vint à leur rencontre, distribuant des baisemains à toutes les femmes du groupe. Jamie fût partager entre la grimace et le sourire. C'était d'un désuet. Et pourtant ça avait l'air de faire son effet. Même si le ton purement séducteur de l'homme avait lui aussi quelque chose de terriblement désuet. C'était tellement... Vendeur. Comme si il s'apprêtait à leur vendre une babiole ou une autre. Il devait être excellent à ce jeu cela dit. Une femme vint s'accrocher à son bras et Jamie eut un sourire polie pour elle. Moindre des politesses. La mention de la 'solitude' de certains membres du groupe lui valut un regard appuyé de Callio, qu'il esquiva avec brio en fixant son regard sur... Aidan donc. Etrange nom. Mais au moins, lui était présent. Leur hôte n'avait toujours pas fait son apparition et sérieusement, Jamie commençait même à douter de son existence. C'était véritablement trop mystérieux pour être réel. Et ça demeurait pour le moins flippant.
Avant que qui que ce soit ne l'intercepte, surtout une petite brune, Jamie longea rapidement les murs dorés de la grande salle, évitant le maximum de personne. Oui, il adorait Callio, non il n'était pas d'humeur à se faire réprimander pour son asociabilité. Oui, il ferait chaperon, mais de loin. Et avec une clope à la main. Il méritait au moins ça. S'approchant de ce qui ressemblait à un buffet de la Renaissance, Jamie se demanda un instant si cela pouvait constituer un quelconque point d'observation chaperonesque quand une légère brise le fit frissonner. Ce qu'il avait d'abord prit pour une immense fenêtre se révéla être une porte vitrée. Un balcon. Sauvé!
Plaquant ses cheveux en arrière, Jamie sortit discrètement de la pièce, ressentant soudain un immense soulagement. Non, vraiment, les bals masqués, ce n'était absolument pas son truc. Surtout pas ici. Tout était tellement.... Bizarre. Jamie commençait à regretté d'avoir céder à Calliope concernant ces vacances. Quoi que. Laisser Evelyn seule aux griffes de Pitch?
-Remarque, elle se débrouille très bien, je pense, murmura-t-il à voix haute, en allumant une cigarette, avant de s'adosser au balcon.
La porte dépourvue de lourds rideaux lui permettaient de gardé un oeil sur elles et Jamie décida que ce serait parfait pour la soirée. Portant à nouveau sa cigarette à ses lèvres, il eut un sourire en voyant Calliope sourire timidement à Vasili. Il était content qu'elle l'ai invité, lui. Il savait la faire rire. Et il semblait capable de la rendre heureuse aussi. Il ne lui dirait jamais, mais Jamie l'avait entendu plusieurs fois parlé du jeune médecin dans son sommeil. Il était le premier à savoir ce que les rêves pouvaient apportés comme révélations.
Un grincement lui fit baisser les yeux, tandis qu'un homme sortit à son tour, avant de porter une main sur son visage. Visiblement, lui non plus n'était pas très enclin à jouer un rôle ce soir. Secouant la tête, l'homme remarqua la présence de Jamie, qui le salua du menton. L'homme eut un demi-sourire, avant de s'approcher. Par politesse, Jamie lui tendit son paquet de cigarette, mais l'homme déclina son offre.
-Je vous remercie, mais je n'ai jamais fumé de ma vie.
-Vous faîtes bien, répondit Jamie en rangeant son paquet dans sa poche de veste. C'est du poison. Enfin, il parait, ajouta-t-il en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette.
-Vous non plus, vous n'êtes pas homme de foule? s'enquit l'homme en désignant la porte vitrée.
-Pas vraiment. Et à dire vrai, j'ai une meilleure vue d'ici, ajouta-t-il en jetant un coup d'oeil à Calliope et Vasili.
L'homme suivit son regard, avant d'émettre un petit son.
-Oh! Votre petite amie?
-Du tout. Ma soeur. Enfin en quelques sortes.
L'homme eut un froncement de sourcil, et Jamie se sentit obligé de s'expliquer.
-On habite ensemble depuis quelques temps. Elle.. Elle était un peu sans domicile, alors je l'ai dépanné, et depuis... Depuis je la considère comme ma soeur. Enfin c'est un peu compliqué, finit-il par dire en passant une main sur son front.
L'homme eut une sorte de hochement de tête, tandis que son regard se reportait sur la brune.
-Vous vous connaissez depuis peu, donc?
-On peut dire ça.
-Et l'homme qui l'accompagne?
-Vasili? C'est... Un ami.
A nouveau, l'homme hocha la tête, comme pour lui même. Jamie en profita pour tirer sur sa cigarette.
-Depuis combien de temps la connait-il? demanda l'homme après un silence.
Jamie fronça les sourcils, fixant l'homme. C'était... Etrange, cet interrogatoire. L'homme déglutit difficilement, avant de reporter son regard sur Jamie.
-Le sauriez vous?
-Non.
-Oh.
L'homme eut une sorte de moue, avant de regarder à nouveau dans la direction de Calliope. Puis il hocha à nouveau la tête, avant de saluer Jamie.
-Merci pour la conversation. Au plaisir d'une future lune pleine!
Jamie manqua de lui demander ce qu'il voulait à Calliope mais il se retint. En réalité, il n'avait aucune raison légitime d'intercepter l'homme. Et puis au pire, elle savait très bien se défendre, surtout face à un téméraire comme lui.... Jamie leva donc les yeux au ciel, avant de se tourner pour s'accouder au balcon. Il devait arrêter d'être aussi protecteur. ça n'aidait en rien. ça ne servait qu'à énerver Robyn. Et à sauver la mise de Darshkan. Soupirant, Jamie leva les yeux vers la lune. Elle semblait bien plus brillante que dans le Maine. Plus.. Ronde aussi. Prenant sa clope entre son index et son majeur, Jamie s'amusa à lever le pouce pour la cacher derrière, avant de ressentir un vif picotement. Aïe! Le picotement reprit de plus belle, le forçant à rabattre sa main vers lui... Si vite qu'il en fit tomber sa cigarette.
-Merde!
Sérieusement il ne manquait plus qu'il déclenche un incendie... Se penchant par dessus le balcon, Jamie jura entre ses dents, mais aucune étincelle ne vint faire briller la végétation et Jamie émit une sorte de gémissement, avant de poser son front sur ses avant bras. Non mais sérieux, existait-il plus poisseux que lui? se redressant, Jamie observa rapidement la paume de ses mains. Superbe. Maintenant il avait deux mains douloureuses. La totale... Les frottant rapidement l'une contre l'autre, Jamie releva la tête vers la lune, se demandant un instant si ce voyage n'était pas une véritable mauvaise idée. Entre la vieille folle, la noyade de Callio', le carnet d'Evelyn et le fantôme de Pitch... Soupirant à nouveau, Jamie se retourna au moment où il entendit un léger chuintement. Jamie se demanda si l'homme étrange était revenu pour lui poser à nouveau des questions sur sa presqu'soeur, mais à la place, ce fût Monsieur Gray qui sortit à son tour.
L'intensité du regard qu'il portait sur lui mit Jamie mal à l'aise. C'était à la fois véritablement intense et profondément.... Dément. Le sourire en coin qui ne semblait jamais quitter ses lèvres achevait de rendre son visage dérangeant. Jamie n'aurait pas réellement su dire pourquoi. Mais il était incapable de baisser les yeux. Ou simplement de regarder ailleurs. C'était comme être happé par un courant trop fort. A quoi bon se débattre. Pourtant, cela mettait Jamie mal à l'aise. Très mal à l'aise. Parce qu'il n'était pas dupe. Ni né de la dernière pluie.
Sans ciller, Gray traversa la terrasse, d'une démarche à la fois guindée et militaire. Son bras gauche replié dans son dos lui donnait à nouveau un air profondément désuet, et Jamie se surprit à recula à son tour, toujours incapable de ciller. La pierre du balcon s'enfonça légèrement dans ses reins et il lui sembla que la musique émanant de la salle de bal s'était éteinte. Pourquoi est-ce qu'il se sentait soudain si vulnérable? C'était sérieusement dérangeant, mais il était incapable de faire le moindre mouvement. Merde. Merde, merde, merde.
D'un pas à la fois lent et mesuré, Monsieur Gray combla l'espace entre eux, au qu'il n'eut presque pas à tendre le bras pour écarter le pan du manteau de Jamie, pour en dégager le paquet de cigarette sans le moindre mot. Toujours sans ciller, il prit une cigarette entre ses doigts, refermant le paquet, puis le manteau de Jamie. De son autre main, il sortit un briquet ancien et en métal de sa propre veste, portant la cigarette à ses lèvres pour l'allumer, baissant enfin les yeux. Jamie se rendit compte qu'il n'avait pas reprit sa respiration depuis l'apparition d'Aidan, si bien qu'il manqua de s'étouffer, pathétiquement, respirant erratiquement l'odeur de tabac. Aidan releva les yeux vers lui, un sourire mutin aux lèvres, avant de refermer son briquet. Jamie manqua de s'étouffer à nouveau lorsqu'il souffla la fumée dans sa direction, mais il parvint à se retenir, de justesse. Ave une moue moqueuse, Aidan lui tendit la cigarette, comme par jeu. Son regard était tout bonnement insupportable, si bien que Jamie fit son possible pour lui échappe, fixant le sien sur l'étrange briquet qu'il tenait encore à la main.
-C'est... C'est de quelle époque? demanda-t-il fébrilement.
Tout plutôt que laissé ce foutu silence continuer!
*Pitch Black
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Conte : Les 5 légendes | Dans le monde des contes, je suis : : Pitch Black
Pitch s'inclina devant sa cavalière avant de lui prendre la main, le duo de Storybrookien se tenait au centre de la scène alors que la première valse venait de se terminer, laissant place à un Pitch qui baignait dans son élément et une Evelyne qui ne cillait pas. Un danseur vieux de plusieurs millénaires avec une partenaire capable de calculer le moindre angle? Le fossoyeur laissa un long sourire s'installer sur ses lèvres alors qu'il reconnaissait la seconde Valse de Shostakovich, un immense classique jouer à travers les âges et le temps. Le danseur passa une main dans le dos de sa cavalière, et ils commencèrent à danser, oh ils dansèrent en cet instant, sans aucune erreur, sans aucun accrochage, une danse parfaite et fluide. Comme un cours d'eau qui venait de prendre vie au gré de la musique, la robe chatoyante d'Eve s'illuminait de milles lumières telles des étoiles se reflétant sur le noir profond du costume du Roi Cauchemar. Pitch leva un bras pour la faire tournoyer, ils volaient le bal et l'attention des convives, attirant toute leurs attention alors que la musique et leurs rythme s’accéléra. Toujours aussi parfait et gracieux, je ne pensais pas un jour trouver une cavalière aussi douée qu'Eve, surtout si c'était sa première danse. Mais c'était impressionnant, surtout après le fait que j'ai déclaré une petite guerre contre les habitants de ce manoir. J'avais vu les regards de peur ou de défi, j'étais tellement habitué à eux, mais cette atmosphère, ce lieu en lui-même et son histoire me donnaient des envies de le raser entièrement. Cette famille ne méritait que cela, mais j'avais un immense respect pour les morts, et surtout pour Katrina, détruire cette place n’entraînerait rien de bon, non, je voulais rendre honneur à son âme pour qu'elle parte en paix. C'était mon devoir en tant que personne qui était si proche de la mort au quotidien. La musique se termina alors que Pitch entama un dernier mouvement avec sa cavalière, mettant leurs deux visages proches, et Pitch garda un air concentré et stoïque avant de murmurer rapidement à sa cavalière d'un air qui indiquait la gravité de la situation et brisant la barrière des formalités en même temps:
"Prends garde à Aidan, il t'observe depuis tout à l'heure comme si tu n'étais qu'une future partie d'une macabre collection. Ne lui fait pas confiance."
Pitch recula et les deux danseurs s'inclinèrent, le fossoyeur reprit son faux sourire après avoir donner ses avertissements, souriant à la foule qui applaudissaient vivement le duo. Le croque-mort s'avança de quelques pas, se sentant étrangement fatigué une nouvelle fois... Il secoua la tête alors que de vifs flash l'assaillirent de toutes parts, le faisant cligner des yeux, sa tête tourna et il se sentit tomber en arrière. Puis ce fut le noir. Je commençais à en avoir plein des tombes de ces crises de flashback. Sauf que celle-ci était... Différente. Et sincèrement? Bien plus utile pour la suite des événements. J'étais dans une salle de bain particulière, d'un rouge vif, d'un rouge magnifique... Au sol se trouvait plusieurs cadavres de jeunes femmes nues, leurs veines et leurs gorges ouvertes en grands, saignés comme des porcs à l'abattoir, leurs yeux traduisant une horreur sans nom qui les avait frappées dans la fleur de l'age. Et au milieu de ce carnage, une baignoire de marbre gorgé de sang, alors qu'une femme se baignait à l'intérieur, chantonnant un air sinistre alors qu'elle s'immergea totalement dans le sang humain. Avant de ressortir aussitôt pour secouer une chevelure marron clair qui gouttait du liquide vermeil. Je reconnaissais ce visage, je l'avais rencontré ce soir même. C'était Elizabeth.
La scène changea de nouveau, c'était Aidan cette fois, et comme cela semblait être une obligation désormais, lui aussi était nu. Mais il n'était pas seul, avec lui un autre homme et une autre femme s'embrassaient passionnément, ils échangeaient à tour de rôle dans une orgie dénué de toute pudeur, la scène ressemblait plus à une scène d’accouplement sauvage qu'autre chose. Mais cela ne faisait que confirmer mes soupçons, et mon dégoût envers la population du manoir. La troisième me surpris légèrement plus, c'était Katrina, habillée cette fois, qui tenait une tête décapitée dans sa main. Elle s'approcha d'une ombre grognante qui semblait immense, elle avait vaguement la forme d'un loup cauchemardesque. La jeune rousse lança la tête qui se fit happée en plein vol, disparaissant dans une mâchoire déjà rouge de sang...
Et la lumière de nouveau, le sol du bal et du présent contre mon dos alors qu'un rouquine avant la main sur ma gorge et prenait mon pouls, une médecine? Elle souriait, et je vis en elle une image de Katrina, mais ce n'était encore que mes esprit embrumé par ses visions qui se trompait. Pitch se révéla en faisait craquer sa nuque bruyamment, il remercia la jeune rouquine avant de simplement dire qu'il avait juste besoin d'air. Et que la fête pouvait reprendre son cours... Mais avant, il croisa Elizabeth... Elizabeth... Qui... Se... Tout tilta dans l'esprit du fossoyeur, qui sourit de manière macabre avant de se diriger vers la brunette et de lui poser une main sur l'épaule.
"Elizabeth Bathory... Un étrange personnage n'est-ce pas? Elle se baignait dans le sang de ses servantes, disant que cela lui donnerait jeunesse éternelle... Quelle coïncidence... Elle porte le même nom que vous et sembles être éprise de la même pratique macabre que la votre. Mais dommage pour vous, le seul sang qui va couler ce soir va être le votre, comme vous emmurez vivante ne semble pas suffisant. "
Quand à Katrina, je l'avais simplement expulsé de mon esprit et l'avait fermé en bloc face à n'importe qu'elle attaque surprise, j'étais aux aguets... Et il repartit sans lui laisser le temps de répondre, le même sourire étalé sur son visage alors qu'il se préparait au pire... Pour eux. Ces flashs n'étaient rien par rapport aux horreurs que je pouvais infliger, et qu'il ne touche qu'à un seul cheveux de mes compagnons devant moi... Et j'allais rendre la pareille à cette famille de dégénérés. Pitch se rendit sur le balcon, ouvrant la fenêtre en grand avant de tomber sur Jamie qui tentait de commencer une discussion avec un homme... Qui avait un certain charisme... Il dégageait presque la même aura que moi, presque, j'étais le Roi Cauchemar ici, après tout. L'homme se détourna de Jamie, me lançait un regard plus perçant que la glace, le problème? Je lui rendis son regard sans sourciller, m'approchant de lui avec nonchalance et confidence, il avait un regard qui me plaisait, un regard de monstre froid et glacial, comme moi. Un regard qui me donnait envie de jouer avec lui, un regard de maître, de commandent. Le propriétaire de cette maison des horreurs. Pitch sourit de plus belle, la nuit entourant le trio se faisant plus dense et sombre à chaque instants alors que le croque-mitaine se mit aux côtés de M.Gray. S'adressant comme s'il venait de retrouver un bon ami perdu de vue.
"La Lune est magnifique, n'est-ce pas mon ami? J'aime la Lune comme un amant, mais je crois que je ne suis pas le seul ici... S'en est presque dommage, de devoir s’entre tuer sous une si belle Lune, mais c'est ainsi que les choses vont. Vous nous voyez comme la dernière livraison de viande fraîche. Mais dommage pour vous, je ne montrerai aucune pitié lorsque les masques tomberont. "
Pitch sourit une nouvelle fois, avant de tendre la main au monstre qui se tenait devant lui, cela allait bientôt commencer, alors autant se montrer sport une dernière fois avant que tous les coups ne soient permit.
"Entre gentleman, je me dois de vous souhaitez bonne chance. Que le meilleur gagne entre le Black et le Grey..."