« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans

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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

| Avatar : Rufus Sewell

Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans Vba9
- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans Sn0a
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| Conte : Coeur de Princesse/Le Prince et le Pauvre
| Dans le monde des contes, je suis : : Preminger

Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans Hmch

| Cadavres : 1320



Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans _



________________________________________ 2021-11-20, 18:08 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Bon Sang ne peut mentir
“Ses lèvres étaient rouges, ses regards étaient effrontés,
Ses cheveux étaient jaunes comme l'or”


La nuit était tombée, mordante, enveloppant les environs de son froid presque polaire. Loin de l’agitation, lorsque les ruelles retrouvaient leur liberté, le vent reprenait ses droits, hurlant, s’emparant des joues fraîches et roses des enfants engoncés dans leurs costumes. Il avait quitté l’effervescence, le coeur de la cérémonie, les cris enflammées, les embrassades, les effusions de joie et de bonheur pour se fondre dans la ville. Les chérubins devenaient rares aux creux des allées, délestant leur quête nocturne et acidulée pour rejoindre la cérémonie du centre-ville et bientôt leurs matelas. Minuit avait sonné. Minuit rodait. Un Jour nouveau venait dans l’obscurité. Loin de l’Aurore promise, vivait la solitude. Halloween, dans l’oeil de l’ancien ministre, ne serait jamais qu’une fête purement commerciale, mais il ne pouvait nier ressentir quelque chose naître en lui lorsque s’élevait la nuit célébrée. Une sorte de profond enracinement. Halloween célébrait les morts. Preminger était pourtant aussi dissocié des vivants que des morts, ils étaient des êtres passants, des pions à sa gloire, à son usage, des figures dont il retenait les noms par intérêt mais laissait filer les âmes. Mais l’Automne ne symbolisait jamais mieux sa glissée dans l’Hiver que par cette nuit, que tous associaient à la fête des méchants. Par sa nature, peut-être s’y trouvait-il davantage rattaché. Parce qu’il l’était. Et que son avènement ait été sonné à la Première Heure du Nouveau Jour possédait une saveur symbolique.
Longeant les devantures, il arracha un petit cri à un gamin vêtu de citrouille qui s’enfuya bientôt à toutes jambes, son petit sceau en forme de marmite ballottant au gré de sa course. Il avait perdu quelques victuailles, constata Preminger, se penchant pour ramasser une sucrerie dont le papier rouge luisait à la lumière du réverbère, dans un ricanement dédaigneux. Son costume ne provoquait pas l’effroi, mais il se dégageait de sa silhouette, de ses vêtements somptueux une magnificence spectrale toute particulière. Sinistre. Mortifère. Il personnifiait mieux que quiconque, il le devinait bien, le Sanglant danger dont il avait revêtu les traits. Le sang factice qui maculait sa bouche, suivait la métaphore qu’illustrait son sourire carnassier.

Il leva la tête, souriant davantage à la vue de l’enseigne éclairée et de la devanture spécialement décorée pour l’occasion. Alexis avait mis du coeur à l’ouvrage, cela se voyait et il pouvait parier que la proposition de la jeune femme avait su trouver son panel de jeunes oreilles enhardies. Un épicentre d’épouvante fascinante avait du jaillir d’entre les rangées de livres, au gré des mots. Chaque histoire possédait son versant sombre. Les contes de fées le plus souvent, ne faisaient pas exception à la règle. Leur présence dans cette ville magique démontrait à qui voulait l’entendre qu’ils étaient bien plus qu’un résumé hâtif voué à endormir les jeunes êtres, ils n’étaient que des bribes, des racontars déformés, raccourcis de vies bien réelles, où le Mal existait bel et bien. Qui aurait-il été pour les détromper ?
Arrivée devant la lourde porte, il constata que l’endroit semblait, à présent, baigner dans une obscurité complète. En apparence. Elle ne l’attendrait pas lumière close, cela ne témoignait en réalité juste de la fermeture des ateliers de lecture au public. La librairie fermait ses portes, redevenant un lieu anonyme rempli de mystère.

Glissant sa clef dans la serrure, il veilla à la tourner lentement, ne provoquant qu’un faible déclic, à peine plus audible qu’un cliquetis, décrochant à sa bouche un sourire encore plus aiguisé qu’à l’ordinaire. Rabattant le pan de sa cape rougeoyante derrière lui, il prit garde à la position de ses mains, appuya son épaule contre le bois, actionnant la poignée de fer délicatement dans un geste assourdi. Il avait gardé le savoir-faire de sa jeunesse, cette précision pointue d’une infraction réussie : le silence, la concentration, le jeu de la rapidité mêlée à l’efficacité. La porte pivota sans bruit, délivrant l’accès à la boutique sans trahir sa présence. Il la referma avec autant d’adresse, ainsi personne ne crierait à l’effraction. Il préférait de loin gommer les traces de passage. Il avança, traversant l’obscurité, lentement, laissant ses yeux d’or s’habituer à la pénombre. Aujourd'hui plus que jamais, alors que l’allégresse irradiait dans son esprit, il lui paraissait que ses capacités s’amplifiaient pour endosser celle de la créature qu’il incarnait. Mais Erwin Preminger avait toujours possédé une vue affutée, propice à discerner en un clin d’oeil les plus désirables des choses. Un étincellement d’or, la lueur d’un rubis…
Il devina bientôt, sous le halo faiblard qui venait du fond de la boutique, le tremblement d’une lueur tamisée. Elle éclairait l’autre bout de la pièce, filtrait à travers les rangées de livres formant des remparts éventrées. Les guirlandes orangées disséminées pour l’occasion avaient toutes été éteintes, si ce n’étaient celles le plus proche de l’endroit où Alexis aimait s’installer pour lire. Il évita un chandelier, se faufila silencieusement, entre les étagères, retenant son souffle. De prime abord, le lieu semblait déserté. Preminger savait qu’il n’en était rien. Elle se trouvait là et était à l’origine de la lueur, sans nul doute. La disposition des meubles de la librairie pour accentuer l’effet exclusif et caché, arrivait seulement à conserver le mystère.
Il se demanda si elle avait entendu les résultats ou si la folie des clameurs avaient retentis jusqu’en cet endroit. Elle avait pu le tenir d’un parent venu récupérer son enfant après cette soirée « chair de poule ». Il n’avait pas tenté de la contacter, lui annoncer en personne était bien mieux. Elle l’attendait. Ils en avaient convenu ainsi. Lorsque Minuit aurait sonné. Lorsque la Vérité serait connue. Lorsque la Suite serait avenue. Lorsque l’Heure serait venue.

Se plaquant contre l’étagère, il se fondit à l’ombre pour que la lueur de la bougie qui perçait sur le bureau ne le trahisse pas. Elle se trouvait non loin de lui. Il la voyait à présent. De dos, elle lisait un livre les coudes adossés à la table, agencée sous une énorme perruque blonde qui se déversait jusqu’à ses chevilles. Raiponce. Les coussins prunes et noirs qui avaient permis la tenue des séances de lectures nocturnes étaient à présents délaissés. La majorité avait été regroupés dans un coin de la salle, en petit cercle, les livres lus en revanche semblaient avoir été soigneusement rangés. Alors qu’il dépassait une commode, il aperçut à sa droite un petit landau, posé en retrait. Non loin du bureau, visible à sa vue Il constituerait le dernier des obstacles à sa surprise. Si l’ombre le surprenait, si un cri s’échappait de lui… Tout revenait toujours à ceci. Une Erreur.
Il avança, lui jetant un coup d’oeil désabusé. Terrible… Il avait été affublé d’un petit costume tout vert, remplie d’écailles, ne libérant que son visage rondelet comme la lune. Un costume de CAMELEON reconnu-t-il au second coup d’oeil mi-hautain, mi-moqueur qu’il lui décerna. Cela suivait avec sa mère, pour s’être renseigné sur ce conte quelques années auparavant. C’était ce petit caméléon qui suivait cette dernière partout dans ses aventures… Il avait oublié son nom, aussi oubliable que l’Erreur, évidement.. Ce dernier dormait à poings fermés. Bien qu’il ne lui ait accordé qu’un rapide coup d’oeil, sa vision flotta dans ses yeux. Les joues rebondies que la soirée d’effroi ne semblait pas avoir entâchée d’un sanglot, la respiration calme et douce, ses longs cils qui dissimulaient ce qui le dérangeaient le plus chez ce petit être et son visage délicat qu’Alexis adorait tant. Qu’il dorme donc… Ce repos tombait à point nommé. Dans un sourire carnassier, il avança au-delà du petit bambin reptile au sourire désagréable. Dans un autre contexte, l’enfant aurait constitué le repas parfait pour la créature qu’il incarnait, bien que court il était facile d’accès, innocent, à portée de main. Mais, lui, Preminger avait toujours eu des visées plus...grandes. Il riva son attention sur la silhouette mobile de la libraire. Elle remettait en place un cheveu de sa perruque blonde, gênée dans sa lecture, sans dériver son attention du livre. Il ne fallait pas traîner. Il la connaissait suffisamment pour savoir que bientôt, il risquait de lui prendre l’envie de couler un regard pétri d’affection vers son fils. Si cela survenait avant qu’il ne l’atteigne, l’effet serait gâché et le plaisir diminué. Et aujourd'hui, tout lui réussissait tellement, qu’il refusait qu’un grain de sable ne vienne enrayer sa mise en scène. Cela serait ô combien frustrant. Il se glissa sur la droite, avança de trois pas, s’arrêtant à un demi-pas d’elle, abaissant le degré de sa respiration. L’ampleur de la cape de velours possédait le potentiel de l’envelopper toute entièrement… Il prit garde à ce que l’étoffe ne retombe dans un mouvement trop large, et par son froufroutement ne divulgue sa présence. Elle s’effraierait bien trop, loin du sentiment qu’il souhaitait provoquer.
Mais elle ne remarqua rien, elle lisait quelques notes manuscrites dans une sorte de grimoire propice à la période de l’année, tournant une page, concentrée. La robe qui seyait sa taille reprenait des nuances violettes tendres, fraîches comme un bouquet de fleurs cueilli. Il s’approcha encore d’un pas, son torse heurtant presque son dos, s’immobilisant à une brève seconde d’elle pour profiter un moment encore de son anonymat, de l’ignorance de l’ombre qui vivait dans son dos. Puis délicatement, il pencha la tête au dessus de son épaule, choisissant de chuchoter pour éviter de générer une frayeur trop vive :

« Le ciel d’étain au ciel de cuivre succède. La nuit fait un pas. Les choses de l’ombre vont vivre. Les arbres se parlent tout bas » récita- t-il dans un souffle doux, « Me voici auprès vous, accordez-moi votre compagnie, ma charmante. »

Il sentit le frisson, le sursaut, l’enraya un peu en glissant ses bras autour de sa taille fine pour contenir tout geste brusque et la rassurer sur ses intentions, le temps que son esprit le reconnaisse. Sa propres cape tomba sur les épaules de la jeune femme tandis qu’il nichait sa tête contre la sienne. Il ne fit pas un geste supplémentaire, savoura d’abord la sensation du tissu soyeux, referma les mains contre son ventre qui ne contenait plus de vie. Dans l’obscurité, dans la nuit profonde.

« Le succès fut-il au rendez-vous ? » ronronna-t-il doucement en désignant du menton les petits coussins de loin, « Pour ma part, quelques-uns de mes électeurs m’en ont parlé d’eux-même lorsque je les enquerrai de la présence de leurs enfants. Tous m’ont vanté l’idée de savoir leurs enfants en sécurité, amusés et...loin d’eux sans oser l’avouer. »

Il eut un rire moqueur un instant, laissant sa tête et ses boucles se mêler à la chevelure facture de la libraire. Il lui tardait de l’observer davantage sous cet accoutrement. Il l’avait peu imaginée blonde, pour lui sa brune chevelure faisait partie d’elle, soulignait son caractère, la finesse de ses joues, l’éclat de ses yeux pâles, mais cela s’avérerait une découverte inédite le temps d’un soir et il lui plaisait de voir qu’elle avait osé revêtir un costume pour le moins audacieux et inattendu. Assortie à son fils, assortie à sa mère. Il n’y avait que lui qui sortait un tant soit peu du style ambiant. Ce qui ne lui déplaisait pas. Il se voyait peu prendre l’apparence d’un être aussi fade que le voleur qui avait ravi le cœur de la jeune princesse disparue. Il était déjà un voleur. Et taaant d’autres choses. Et maintenant depuis peuuu… il ajoutait un nouveau Titre, une nouvelle distinction au panel qu’il possédait déjà… Un souffle de triomphe glissa sur lui et il ajouta doucement :

« Alexis, mon trésor… A présent, j'ai moi aussi une histoire à te conter.. !! » proféra-t-il d’un ton théâtral, ses lèvres avaient embrassé sa peau sans s'y attarder pourtant.
Il ne titillait pas. Il embrassait seulement. Il gravait le moment. L'Annonce.
Sûrement savait-elle. Mais il voulait le lui dire. Les mots devaient sortir de sa bouche. Il avait hâte. Hâte de le proférer. Hâte de le vivre auprès d'elle. Hâte de saisir sa réaction. De la voir. De la vivre aussi.
Alors, lentement, il se redressa un peu, laissant ses mains sur sa taille, il accompagna son geste lorsqu’elle bougea pour lui faire face, accompagnant son mouvement, reculant d’un pas pour lui laisser un minimum d’espace. Il sourit à son visage doux encadré de sa perruque dorée volumineuse qui lui donnait un air mutin différent de l’ordinaire, sans ôter à son charme malicieux. Puis, dans un geste excessif et vaporeux, il lui lâcha la taille pour se saisir de sa main, du bout de ses doigts. Puis se penchant exquisément, sans détourner le regard pour déposer de ses lèvres un doux baise-main sur ses phalanges, sans ôter ses doigts de la proximité de sa bouche, il déclama alors :

« Mademoiselle Enora Child j’ai l’honneur de te présenter séant….Le tout merveilleusement nouvellement élu...Maire de Storybrooke. »

crackle bones
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t80427-how-can-i-refuse-erwi


Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

| Avatar : Kaya Scodelario

Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans Oflm
Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans Da6n

Edition Octobre-Novembre 2020

Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans 21op

Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans Badge_10


| Conte : Aucun
Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans 378254admin

| Cadavres : 4069



Bon Sang ne peut mentir feat Alexis E Child || + 18 ans _



________________________________________ 2021-11-22, 23:19 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Bon sang ne peut mentir...


La soirée d’Halloween avait été mouvementée mais je ne pouvais pas dire que je n’en avais pas apprécié chaque moment. C’était la première grosse soirée, le premier grand évènement que je faisais depuis mon accouchement. Mon post-partum avait été plutôt long notamment par toutes les péripéties que j’avais eu à mettre au monde ce rayon de soleil qui changeait ma vie considérablement. Que ce soit pour les meilleurs moments ou pour ceux où j’étais morte d’inquiétude pour lui, une chose était sûre, je n’étais plus la même du tout. Fini l’insouciances des sorties à n’importe quelle heure et à l’improviste. Tout était à présent millimétré et calculer. Est-ce que je regrettais ? Pas le moins du monde. Malgré ces bouleversements, j’avais l’impression d’être parfaitement à ma place, que ma vie était à l’endroit. C’était peut-être pour cela que j’avais choisi de me déguiser en Raiponce. Et aussi parce que j’avais vu le costume de Pascal pour bébé en premier et que j’avais considérablement craqué dessus. J’avais donc décidé de m’assortir à lui et j’avais proposé à ma mère de nous rejoindre dans cette folie déguisée. Je savais que je ne pouvais pas le proposer à Erwin, cela aurait pu éveiller les soupçons et celui-ci semblait déjà ravi d’organiser quelque chose avec ce sale type de Black alors... tant que ça lui convenait...

J’avais proposé à Belle et Danny de les aider à décorer la librairie à l’occasion de la veillée. C'était une proposition que j’avais faite à la mairie bien des mois auparavant et je refusais de laisser tomber mes employés pour cet évènement majeur. Plus que par solidarité, j’y prenais un véritable plaisir. Une première sortie, un premier pied dans le travail et ceux après un mois de difficulté hygiéniques et d’adaptation difficile au rôle de mère. Pourtant, je n’avais pas l’air de trop mal le porter. Où que j’allais, on me félicitait pour mon “rayonnement” et je paraissais “épanoui”. Était-ce par hypocrisie ou par mythe de la femme accomplie lorsqu’elle devenait mère nourricière, je n’en avais aucune idée, mais tout compliment était bon à prendre quand on ne pouvait plus aller aux toilettes sans faire une prière mentale que la douleur soit moins vive que la fois précédente. J’avais déposé Isaac chez Hadès et Hope pour l’occasion. Le dieu prenait son rôle de parrain très à cœur et j’avais presque l’impression que lui faire garder mon fils était un des meilleurs cadeaux que je pouvais lui offrir pour son anniversaire. Je n’étais pourtant pas venue les mains vide et lui avait offert une machine à écrire à l’ancienne pour l’encourager dans l’écriture de son autobiographie, même si j’avais cru comprendre que c’était désormais Desmond qui s’y collait. Je lui avais rappelé que je ne pourrais pas être présente à la fête à cause de la soirée à la librairie et cela m’arrangeait bien également pour éviter de croiser Erwin et sa femme. Depuis que je savais qu’il était marié, j’évitais soigneusement le plus possible de me retrouver dans la même pièce qu’eux, sans doute aussi plus pour me protéger moi que protéger son secret.

Après une après-midi à rire, à chanter avec de la musique à fond et à nous gavé de bonbons, nous étions arrivés à un résultat des plus satisfaisant et j’étais partie récupérer Isaac pour nous préparer tous les deux pour la soirée. Après lui avoir donner son bain, je lui avais remis une couche et un petit body tandis qu’il m’observait de ses grands yeux ronds et bleutés qui tiraient étrangement sur le doré. Je savais qu’il était destiné à prendre les yeux de son père, ce reflet ne trompait pas. Il agitait ses jambes d’un air absent tout en faisant des bulles avec sa bouche.

— Reste tranquille mon ange, c’est déjà l’enfer de te mettre un body normal alors ce truc... j’espère que t’aurai pas trop chaud... Et que tu baveras pas trop dessus non plus.

Je venais de finir la dernière pression lorsque je lui lançais fièrement :

— Et voilà mon petit monsieur, tout beau, tout propre.

Pour toute réponse, il avait eu un grand sourire silencieux agité d’un ballet de jambes tandis que de la bave coulait aux commissures de des lèvres. J’ignorais s’il riait parce qu’il m’avait comprise ou si ses yeux avaient réussi à mieux voir mon visage parce que je m’étais approché de lui, mais son petit air heureux m’avait empli d’un grand moment de tendresse. Je l’avais relevé pour le couvrir de bisous et il avait eu un petit rire étouffé avant que je ne lui rabatte la capuche.

— T’es le plus beau des caméléons, mon fils.

Je l’avais posé dans un landau spécial que je trimballais avec moi de pièce en pièce pour être certaine de ne pas le laisser tout seul. C’était un truc que j’avais lu dans un livre spécialisé dans les mamans célibataires. Bébé ne devait pas rester trop longtemps sans surveillance et comme je n’avais pas de coéquipiers pour m’aider dans cette tâche, le mieux était de l’avoir toujours à portée d’yeux et de mains. Comme depuis sa naissance, j’avais pris une douche en 30 secondes top chrono, trop effrayée à l’idée de le laisser avec une seconde d’inattention de trop, puis je m’étais maquillée, habillée et j’avais posé ma perruque avant de me diriger avec lui dans son landau en direction de la librairie. Nous étions allés à pied et je l’avais emmitouflé dans son manteau pour être certaine qu’il ne prenne pas froid, ajoutant la couverture et la capote au-dessus de sa tête. Je déambulais dans les rues, regardant avec amusement les enfants qui couraient dans tous les sens à la recherche de bonbons, tandis que je m’imaginais avec lui dans quelques années à faire la même chose.

Le début de soirée à la librairie s’était plutôt bien passé mais j’avais rapidement vu la catastrophe se profiler quand Desmond était entré dans les lieux avec son sourire étrange au coin des lèvres. Laissant quelques secondes Isaac à Belle, j’avais foncé directement vers lui pour savoir ce qu’il voulait mais il s’était contenté de me montrer un Chair de Poule en se proposant de faire la lecture. Un peu prise de court, je n’avais pas osé lui refuser son offre qui était après tout d’une extrême gentillesse vu la créature habituellement.

— Euh... Ouais d’accord... Je te propose le groupe des 10-12 ans alors... le conteur va pas tarder à laisser sa place. Mais t’y va molo hein ? C’est des enfants...

J’avais d’ailleurs préféré lui donne ceux-ci plutôt que les plus petits et je l’avais observer aller s’asseoir à la place du conteur avec un air circonspect. Voyant pourtant que Desmond s’était docilement mis à la lecture, j’avais soufflé un bon coup et j’étais reparti aux restes de mes occupations. Quelle ne fut pas ma surprise ensuite de voir des gamins surexcités sortir du cours en parlant de trépanations tandis que d’autres semblaient si traumatisés qu’ils avaient commencé à en pleurer. En voyant un blanc comme un linge, je m’étais approchée de lui pour lui demander ce qu’il s’était passé et j’avais tenté de lui faire oublier ce qu’il avait entendu en le gavant de bonbons. Me dirigeant droit vers l’allée du conteur pour dire à Desmond ses quatre vérités, je m’étais rendue compte qu’il semblait s’être évaporé ou plutôt téléporté, me laissant dans une colère plutôt ardente.

Heureusement, Honey n’avait pas tardé à nous rejoindre et la conversation que j’avais entâmée avec elle m’avait permis de me détendre un peu. Sa question concernant l’identité du père d’Isaac m’avait certes légèrement paniquée mais je commençais à avoir l’habitude de l’entendre et mon mensonge qui n’en était pas vraiment un commençait à être bien rôdé.

— Et le papa d'Isaac, je le connais ?

— Je ne crois pas non... On est pas vraiment ensemble, Isaac est mon fils avant tout, il...

Je lui avais fait un geste pour lui faire comprendre qu’Isaac n’avait pas été désiré. J’avais horreur de le dire à voix haute, effrayée à l’idée que si petit, cette donnée puisse s’imprimer dans son cerveau et le blesser. Je ne le criais d’ailleurs pas sur tous les toits mais Honey était une amie et je savais qu’elle n’en parlerait pas à tout le monde de la sorte. C’était aussi généralement un sujet délicat qui évitait toute question supplémentaire et c’est exactement ce que je cherchais à obtenir pour qu’elle lâche l’affaire sur Erwin. Tentant de l’emmener vers une autre piste, mon regard parcouru la salle et retrouva le petit garçon, traumatisé par l’histoire de Desmond :

— Je te rassure, c'était pas l'espèce de taré qui m'accompagnait pendant le mariage des ténèbres comme tu l'appelles.

Je le lui avais précisé d’un air sombre, toujours en colère mais cela sembla la faire rire.

— Je suis sûre que tu es une super maman, de toute façon ! Isaac a énormément de chance de t'avoir et je sais que tu es bien entourée. Mais je suis contente que le père ne soit pas celui qui t'accompagnait au mariage. Il a l'air... disons... Pas ton genre.

— Ouais, pas mon genre du tout...

C’était sans doute sa façon polie de dire qu’il ressemblait à un psychopathe et je ne pouvais qu’approuver. Reprenant la discussion à ce qu’elle venait de me préciser, j’avais continué à faire des petits mouvements pour bercer Isaac tout en baissant la tête vers lui. Sa petite joue était complétement écrasée contre mon épaule, celle qui me restait visible était toute rouge et ses petites lèvres étaient à moitié entrouvertes : il dormait du sommeil du juste. Je lui déposais avec douceur un baiser sur le front avant de préciser :

— C'est très gentil de ta part Honey, merci beaucoup. Oui je ne m'en fait pas, je sais qu'il sera aimé et que je serai aidée.

— J'adore les bébés tu sais donc si tu as besoin de temps en temps, promis je l'emmènerai pas dans mon labo de chimiste.

— C'est très gentil, merci beaucoup, j'y penserai ! Oui loin de tout ce qui est chimie pour le moment, il aura bien le temps d'être un petit Newton.

Je lui avais souris sympathiquement. Entre le labo et ma mère qui semblait décidé à lui apprendre la magie, je tentais de garder mon fils encore loin de tous ces potentiels dangers qui deviendraient sans doute des terrains de jeu en grandissant. Beaucoup m’avaient proposé de garder mon fils, sans doute connaissant mon statut de mère célibataire et je les en remerciais. Mais pour le moment, je comptais aussi sur mon congé pour apprendre à connaître mon fils moi-même :

— Je profite pour le moment de mon congé maternité, mon notaire me conseille H24 de passer la boutique à un gérant le temps de mon congé mais je préfère encore la laisser à des gens de confiance et venir jeter un œil de temps en temps. Danny et Belle sont parfaits.

Honey hocha la tête d’un air entendu et mes yeux dérivèrent sur ses jambes qui parvenaient à présent à la soutenir bien mieux, même si elle avait plus l’habitude de se balader avec une canne :

— Je suis heureuse de voir que tu gagnes en mobilité chaque fois un peu plus quand je te vois. J'espère que de ce côté-là tu prends aussi un peu de temps pour toi en dehors de ton boulot pour te reposer de tes entraînements.

— En fait j'ai retrouvé en mobilité parce qu'au moins de juin j'ai été aspirée dans mon propre jeu vidéo et ensuite j'ai fini dans la corbeille de mon ordinateur et quand mon intelligence artificielle m'a restaurée ça a réparé quelques connexions. Je ne m'entraine pas spécialement et je pense qu'à moins d'une autre aventure de ce genre la situation n'évoluera plus. Mais merci. Je ne suis pas très fan du repos, je suis très active comme personne. On a qu'une vie après tout !

Elle avait dit cela si vite que je n’étais pas complétement sûre d’avoir tout compris mais elle avait l’air enthousiaste et heureuse de son sort. Je sentais qu’il ne valait peut-être mieux pas insister au risque de paraître impolie quant à sa condition et me contentait de conclure :

— Oui c'est pas faux non plus, tu as raison, on a qu'une vie.

Elle avait fini par rejoindre son beau-fils à la lecture et le reste de la soirée s’était passé paisiblement. J’étais même parvenue à poser Isaac dans son landau sans le réveiller. Le gainage, il n’y avait que ça de vrai. J’avais eu la visite de Regina et petit à petit, les conteurs avaient été moins nombreux, la foule aussi et à 23h, il n’y avait plus âme qui vivait dans la boutique hormis mon fils, Belle, Danny et moi.

— Vous avez été super les gars, merci pour tout ! Vous pouvez y aller, je vais ranger un peu, je ne pars pas tout de suite. Si si, partez, je vous assure ça va ! Vous l’avez bien mérité. Passez une bonne soirée !

Ils étaient parti l’un après l’autre et j’avais refermé la porte à clé derrière eux, passant le panneau en “we’re closed”, éteignant les lumières de la boutique pour la plonger dans une pénombre qui démontrait bien que tout était désormais terminé. Seule la vitrine illuminait encore les lieux et la lumière en fond de magasin pour me permettre d’y voir encore quelque chose. Isaac dormait profondément et paisiblement, sans aucun doute repus de son dernier repas et rompu à sa première sortie en tant que caméléon. Je l’avais placé dans un coin de la pièce où j’étais sûre de ne pas le déranger et le laisser dans la pénombre pour ne pas déranger son repos et je m’étais mise à ranger les livres qui avaient été déplacés. Après avoir posés les coussins et les poufs dans un coin de la pièce, je m’étais posée près du landau où une table de lecture était posée avec de grands fauteuils moelleux dans lesquels j’aimais me poser. J’avais récupéré le livre des comptes que Danny m’avait redonné pour que je puisse voir où en était la librairie pendant mon absence. Il avait eu la lourde tâche de faire un décompte de l’affluence que nous avions eu le soir-même et quitte à devoir attendre, autant travailler un peu. J’avais déposé le livre sur le bureau et m’étais installée confortablement pour lire les comptes. D'un geste du doigt distrait, j’avais allumé l’écran de mon téléphone pour voir 23h32 s’afficher. Ce ne serait plus très long.

Nous avions convenu de nous voir avec Erwin après minuit. Ce soir n’était pas seulement une fête populaire, c’était un moment important pour lui. Il m’avait avoué assez rapidement se présenter à la mairie de Storybrooke et je n’avais pu que le soutenir, tant en fin de grossesse qu’en début de maternité, malgré la fatigue et la difficulté qui se faisait sentir de mon côté. Les campagnes ne m’étaient pas étrangères. C’était comme si j’avais toujours baigné là-dedans. Mes parents, puis Regina, Jack... Hadès... c’était une de plus. A croire que tout mon entourage devait se passionner pour la politique ou que j’étais attirée malgré moi vers les gens qui aimaient la politique. Mais pour Erwin, je savais que c’était plus que ça. La mairie n’était qu’un pas vers son dessein, cette grande ascension dont il se voyait gravir tous les échelons... jusqu’à la royauté...


Quelques jours auparavant, à Portland.

Après quelques heures de route, j’étais arrivée à Portland. C’était l’une des villes les plus proche de Storybrooke et c’était là que nous avions rendez-vous. Isaac avait dormi presque tout le long du trajet et je m’étais sentie presque coupable à l’idée de le sortir de son siège bébé et risquer de le réveiller. Il avait ouvert ses yeux semi dorés une fraction de seconde mais s’était immédiatement rendormi quand je l’avais posé contre moi, dans le porte-bébé. Pas de landau pour là où j’allais, cela risquait de plus me déranger qu’autre chose. Je m’étais hâtée de remonter le chemin de pierre jusqu’au phare. Une fois la porte refermée derrière moi, j’avais appuyé sur une pierre avant d’y glisser ma clé et un second passage s’était ouvert à moi : là où tout le monde pensait que le seul chemin était vers le haut, en montant les escaliers de colimaçons, j’étais descendu dans les tréfonds du phare. Les lieux auraient pu sembler sombre, humides mais c’était au contraire une pièce parfaitement aménagée avec des fenêtres cachées qui laissaient passer la lumière du soleil à travers l’eau. La pièce possédait des bibliothèques et des salles de travail ainsi qu’une salle commune aux épais canapés et fauteuils de velours rouge. Un homme était assis dans l’un d’eux, le regard rivé vers la cheminé, l’air pensif, les mains croisés. Lorsqu’il m’aperçut, son regard s’illumina avec un sourire et il se leva pour m’accueillir :

— Enora !

— Grand Maître !

J’avais déposé mon sac et commencé à me défaire de mon manteau, mon écharpe et mon bonnet tandis que l’homme s’approchait de moi à pas silencieux, le regard rivé sur la petite tête couverte d’un petit bonnet niché sur ma poitrine.

— Voyons donc ce petit ange.

Je m’étais tournée lentement vers lui pour lui permettre de mieux voir son visage et il lui avait caressé la joue avec douceur tout en lui murmurant :

— Bienvenue dans la famille, Isaac. Il est parfait en tout point. Un petit Sang-mêlé. Et avec un nom qui rend honneur à l'un de nos illustres frères...

Il avait tourné vers un moi un regard ému et plein de fierté et je n’avais su comment tenir son regard. Chacun avait son rôle au sein de la Famille, son histoire. Isaac était vu comme le premier Sang-Mêlé. Je n’avais pas eu le choix de son nom, tout comme je n’avais pas choisir le mien. Je me sentais encore coupable de lui donner un tel fardeau et je me sentais gênée à l’idée que je puisse accomplir une des choses qui m’était destinée sans que je ne le désire véritablement. Ils m’avaient envoyé là-bas pour que je communie avec Storybrooke et avec le monde des contes plus qu’ils n’avaient jusqu’alors pu le faire. Je ne m’étais pourtant pas mise dans l’idée que je devais tomber amoureuse de quelqu’un qui viendrait du monde des contes et obligatoirement faire un bébé avec, j’avais juste vécu ma vie. Isaac avait récupéré le doigt du grand Maître dans sa petite main et semblait l’utiliser presque comme doudou. A voix basse pour ne pas le réveiller, l’homme me précisa alors :

— Comme le Temps passe... Il me rappelle tellement la première fois que nous nous sommes vus. Tu ressembles tellement à ta mère.

S’il avait vu cela comme un compliment, mon sourire s’était vite éteint, ce qui l’obligea à me scruter, inquiet.

— Tu... Voulais m’entretenir de quelque chose, il me semble dans ta dernière lettre ?

Alors nous nous étions installés et je lui avais tout raconté. Mes doutes, mes peurs, le fait qu’Erwin se présentait à la mairie, son ambition dévorante, sa volonté suprême de devenir Roi, ce qu’il m’avait fait à propos d’Isaac lors de cette croisière, ma peur qu’il ne ressemble à mon père, que je ne ressemble à ma mère. Je lui avais parlé de sa façon de me posséder et de me rappeler à certains moments que je lui appartenais selon lui, la lueur mauvaise au fond de ses yeux, cet étrange enfant qu’il avait imaginé à son image mais en plus démoniaque et bien sûr, le fait que les Templiers nous avaient en quelque sorte poussé l’un vers l’autre lors de cette soirée à Paris, tout comme ils avaient poussés mes parents à se rencontrer. Le Grand Maître m’avait écouté avec attention, en silence, observant par moment Isaac qui dormait toujours et que j’avais allongé à côté de moi sur le canapé et lorsque j’eu fini, un silence tomba entre nous. Après un instant, il me précisa :

— Nous n’avons rien fait pour vous lier l’un à l’autre Enora. Nous avions besoin de lui, nous... avions un intérêt à l’avoir dans ce coup et nous pensions que votre équipe permettrait à la mission de réussir. Sur ce point, nous avions visé juste. Ce qui s’est passé ensuite et jusqu’alors...

Il avait présenté Isaac de la main.

— Nous n’avons rien orchestré. Vous vous êtes trouvés seuls si j’ose dire. Quant à tes peurs à son sujet, elles sont peut-être fondées. Tu as de l’instinct, tu es intelligente et entraînée pour ouvrir l’œil, il est possible que tu y voies aussi des choses qui peuvent être disons... moins reluisante sous la surface. Mais si cela t’effraie à ce point... Pourquoi reste-tu ?

J’étais restée silencieuse. Il n’avait pas besoin d’avoir ma réponse, je le savais, c’était juste un exercice de réflexion.

— Si tu ressembles à ta mère Enora, ce n’est pas de notre fait, c’est peut-être parce que tu lui ressembles plus que tu ne souhaiteras l’admettre. Rien ne te destine à la même vie qu’elle en revanche. Cette mission était la sienne et elle l’a accepté, nous ne t’avons rien demandé de la sorte. Ce sera ici à toi et uniquement à toi de savoir si tu veux continuer avec cet homme ou pas, s’il le mérite ou non. C’est à toi de décider ce qui te semble supportable ou pas. Ce que tu vois en lui est peut-être sombre, mais peut-être aussi l’est-il car il est aveuglé ? Souviens-toi qu’il faut aller dans la Lumière car c’est au détour d’une ombre que ce trouve le Mal. Peut-être que cet Erwin s’est enfoncé trop profondément dans l’ombre et que tu es la part de lumière qu’il lui fallait. Que tes conseils le rendront plus avisés. Mais rien ne t’oblige non plus à choisir cette voie.

— En somme... c’est à moi de me débrouiller quoi ?

— Tu es libre de tes choix Enora, comme chacun d’entre nous. Qui suis-je pour te dire qui aimer et qui quitter ?

Il m’avait souri d’un air mystérieux et amusé et j’avais fini par sourire en retour, hochant la tête d’un air entendu, l’esprit plus léger d’avoir enfin pu parler de tout cela avec quelqu’un.


Aujourd’hui.

J’avais choisi de le soutenir, de voir où tout cela nous mènerait. Après tout, il ne m’avait jamais vraiment menti sur sa volonté, comme s’il acceptait de m’y mettre dans la confidence. Alors je l’avais écouté me parler de sa campagne, je l’avais soutenu quand il décidait le soir de faire un crochet par chez moi plus que de rentrer définitivement et ce soir, nous avions convenu que peu importait le résultat, il me rejoindrait après l’annonce pour que nous fêtions ou que nous oubliions ensemble. Il avait passé toute la première partie de la soirée avec sa femme à la fête d’Hadès, sans doute à clore son ancien mandat et à préparer sa suite. Certains devaient lui dire qu’ils avaient voté pour lui, tout comme moi, et j’avais préféré rester loin de toute l’agitation. Ça ne m’avait pas empêché de m’informer durant la soirée, guettant les sondages qui l’annonçait gagnant avec de plus en plus de précision. J’étais heureuse pour lui... et effrayée aussi quelque peu. Pour la ville, de mon choix, de connaître bientôt la vérité sur tout cela.

A minuit pile, je m’étais de nouveau connecté sur le site de la mairie pour connaître enfin les résultats : Erwin était élu. Je n’avais pu m’empêcher d’avoir un sourire sincère, imaginant à peine l’exultation qu’il avait dû avoir tout en se montrant plus humble qu’il ne l’était réellement. J’avais alors reposé mon téléphone, prenant bien soin de ne lui envoyer aucun message, préférant largement le féliciter de vive voix. Il n’allait pas tarder, c’était une évidence. Le temps de remercier quelques personnes, de raccompagner peut-être sa femme ou trouver une excuse et il viendrait. Pourtant, le doute avait commencé à s’emparer de moi tandis que je me concentrais toujours sur mes comptes. Et s’il ne venait pas ? S’il oubliait ? Est-ce que je pourrai lui en vouloir ? Sans doute pas, c’était sa soirée, je ne pouvais pas lui faire la tête en pareille circonstance et pourtant je sentais déjà poindre une douleur violence dans mon cœur qui ne manquerait pas de me faire exploser. Mais c’était stupide d’imaginer une chose pareille. Depuis que nous étions ensemble, que je sache ou non pour son mariage, jamais je ne l’avais vu me poser un lapin ou annuler à la dernière minute. Je l’avais vu faire avec sa femme, quelques soirs où il s’était ravisé en choisissant de rester jusqu’au matin plutôt que de partir mais jamais encore avec moi. Et si ce soir était la première ?

Le ciel d’étain au ciel de cuivre succède. La nuit fait un pas. Les choses de l’ombre vont vivre. Les arbres se parlent tout bas. Me voici auprès vous, accordez-moi votre compagnie, ma charmante.

J’avais fait un bond en entendant sa voix, un véritable sursaut quand sa main s’était posée sur ma taille et tandis que j’ouvrai la bouche pour hurler et agitait la main pour le frapper, j’avais senti sa main se refermer sur mon poignet pour l’immobiliser et ses doigts passer sur mes lèvres pour m’intimer au silence avec une telle agilité et une telle vitesse que j’eus alors l’impression que ce n’était pas la première fois qu’il faisait une chose pareille. Dans son agitation, j’avais alors inspiré une bouffée de ce parfum qui m’était si familier et que me calma instantanément. Perdue dans mes pensées, à trop croire qu’il ne viendrait pas, mes sens m’avait fait oublier de prêter attention à son arrivée. Je lui avais donné une clé de la librairie pour qu’il soit moins visible et élève moins de soupçons mais je n’avais pas prévu qu’il me fasse à ce point peur. Le reconnaissant, j’avais alors rit en sentant son souffle dans mon cou tandis que je ramenais ses mains vers ma taille :

— Tu as failli me faire une syncope, t’es pas possible. Et j’ai failli réveiller Isaac.

Je sentis alors sa cape retombait sur mes épaules tandis que ses mains se refermaient sur mon ventre, qu’il n’avait plus touché pendant de nombreux mois et qu’il semblait se rapproprier à présent tant cette façon de me tenir lui devenait fréquente. Mes mains s’étaient posées sur les siennes avec douceur tandis que j’accueillais ma tête contre la sienne avec bonheur. Un sourire d’aise au bord des lèvres, j’avais observé les alentours vides avant de lui répondre :

— Oui, tout le monde était content, j’ai eu de nombreux compliments, c’était une belle soirée. Il y avait des parents qui sont resté aussi mais je peux comprendre que certains aient voulu un peu de moments seuls...

D’autant plus maintenant que je n’en avais plus aucun.

— Mais on a géré... hormis quelques désagréments. Je suis contente si certains de tes électeurs t’en ont aussi parlé.

D’un baiser, il avait toute l’annonce de cette grande nouvelle qu’il avait à m’annoncer. Un sourire mutin était né sur les lèvres tandis que j’attendais en silence, lui laissant tout le plaisir de son effet d’annonce. Je me relevais un peu, lui laissant le loisir de me tourner vers lui. C’était la première fois que je le voyais vraiment dans son costume de vampire et j’avais pris un instant pour détailler son visage, son maquillage sanglant, ainsi que ses habits qui lui allaient très bien. C’était beaucoup plus sombre que ce qu’il avait l’habitude de mettre bien que le rouge réhaussait largement la tenue. Mais il était tout de même follement élégant dedans et j’avais eu un hochement de tête appréciateur.

— Parlez donc monsieur le vampire. Sachez-en tous cas à quel point cette tenue vous va à ravir. Vous êtes si beau qu’on en oublierait le danger.

J'avais eu un rire amusé tandis que je m’encerclais de mes bras un instant. Puis ses mains lâchèrent ma taille pour récupérer ma main et j’avais initié un mouvement de recul pour mieux le voir. Il avait posé un baiser sur celle-ci avant de m’annonçait ce que je savais déjà avec une délectation certaine. J'avais eu un rire en l’entendant s’annoncer de la sorte et j’avais initié une courte révérence en pliant les jambes, ma main toujours dans la sienne tout en précisant :

— Quel honneur, Monsieur le Maire.

Mon rire s’était élevé jusqu’à l’étage supérieur sans pour autant être trop fort pour le petit qui dormait à côté. Puis mes doigts s’étaient rapprochés de ses lèvres avec douceur pour en dessiner le contour tandis que je m’approchais de lui pour lui murmurer :

— Félicitations, je suis heureuse pour toi Erwin.

Je m’étais hissée un peu plus sur la pointe des pointes pour déposer un doux baiser sur ses lèvres tandis que mes bras se passaient autour de son cou. A mesure que les secondes s’égrainaient, mon baiser s’était fait un peu plus passionner. Rien de scandaleux, juste quelque chose de plus puissant pour lui transmettre ma joie, ma fierté et les félicitations que je lui donnais. Il y était parvenu. Lui qui avait échoué aux portes de son couronnement était au moins ici parvenu à se faire élire démocratiquement. Je me doutais déjà que cela ne suffirait pas mais c’était au moins le début de ce qu’il avait voulu et imaginé. C’était un accomplissement dans sa vie et je ne pouvais que le soutenir. J’avais pris quelques secondes pour savourer notre baiser avant de détacher mes lèvres des siennes sans pour autant les éloigner complétement, les laissant se frôler. Mes mains caressaient les cheveux qui retombaient sur sa nuque tandis que je caressais son nez avec le mien avec douceur.

— Tu es heureux ?

J’avais levé les yeux vers lui, ayant prononcé la phrase avec douceur, mes lèvres chatouillant les siennes à chaque syllabe.

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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2021-12-06, 23:04 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Bon Sang ne peut mentir
“Ses lèvres étaient rouges, ses regards étaient effrontés,
Ses cheveux étaient jaunes comme l'or”


Tu as failli me faire une syncope, t’es pas possible. Et j’ai failli réveiller Isaac.

Il avait gloussé, doucement, de son rire mesquin, assez satisfait de son effet et de ce qui avait suivi pour faire en sorte que ces risques ne deviennent pas réalité. L’Erreur dormait encore. Et elle n’avait pas cédé à la panique, il y avait veillé. Pouvait en témoigner, cette main impérieuse qu’il avait hâtivement et avec expérience plaqué sur sa bouche, prenant néanmoins soin de ne lui offrir qu’une pression douce et dénuée de toute violence.
Reprenant une touche de sérieux, il avait discouru avec un réel enthousiasme sur l’activité qu’elle avait proposé en ces lieux sombres. A la différence des compliments faux et mielleux qu’il avait pris garde à distribuer sans relâche à l’intégralité de ses électeurs, son intérêt était réel et dépassait bien la curiosité polie qu’on aurait pu attendre de lui du fait de la personne qui l’organisait. Preminger était loin d’être de ces individus qui portait aux nues toutes activités sortant de l’esprit de leurs amantes. Il possédait un esprit si critique qu’il n’aurait éprouvé aucun remords à désapprouver si cette dernière avait eu une idée qu’il jugeait inintéressante.
Mais il s’agissait d’Alexis. Si cette dernière possédait ses faveurs, c’était avant tout pour sa personnalité et l’intelligence pragmatique dont elle avait su tirer partie à maintes reprises, dans les diverses épreuves qu’ils avaient affronté ensemble. Aussi, il aurait été fort désappointant et inenvisageable qu’une idée ridicule puisse éclore de son esprit que sa présence affûtait davantage. La veillée littéraire avait séduit le lecteur qui sommeillait en Preminger. L’Ancien Ministre possédait, en effet, une réelle appétence pour la littérature, affectionnant particulièrement les œuvres classiques et de « son » Temps. En définitive, il s’enchantait des petites ironies du Destin, qui l’avait lié, LUI, un individu si profondément ambitieux d’écrire sa propre histoire, à une femme qui en avait littéralement fait son métier.
N’était-ce pas pure poésie, là-dessous ?
Il s’était donc satisfait d’entendre Alexis confirmer les échos de réussite, qu’il avait perçu au cœur de la soirée, sa mine ne s’obscurcissant que légèrement lorsqu’elle pondéra son enthousiasme en évoquant des désagréments.

- « Des désagréments ? Quels désagréments, trésor ? » Interrogea-t-il en fronçant les sourcils, mécontent.

Elle faisait sûrement référence à des incidents causés par des marmots intenables et agressifs, piétinants et hurleurs. L’insupportable jeunesse de cette époque !!! Comme il méprisait cette odieuse petite et fourmillante marmaille !
- « Si les enfants sont indisciplinés ou te volent, il n’y a aucune honte à les mettre dehors en appelant la sécurité municipale ! Certains méritent de la fermeté. Ils n’ont jamais eu d’éducation digne de ce nom ! » tempêta-t-il avec courroux avant de permettre au timbre de sa voix de s’adoucir « Mais rassure-toi, trésooor, je n’ai entendu que des compliments sur ton initiative. J’espère avoir l’occasion d’y assister, lorsque tu reproduiras l’expérience… Même d’y participer… Enfin... Même si...l’une des dernières fois que j’ai osé te faire la lecture, tu t’es honteusement assoupie sur mon épaule. L’image me hante encore ! »

Il pinça sa bouche, inscrivant une mine offensée sur les traits de son visage avant de chasser cette expression fictive d’un rire orgueilleux. A vrai dire, il ne lui en tenait pas rigueur. Il savait sa voix et sa tonalité parfaites d’ailleurs. Et le moment ne résonnait pas en lui comme un parfait instant de vexation. Loin de là. Il ne mentait pas davantage sur son regret exprimé. Il aurait apprécié assister à l’une des séances… C’était une activité reposante qui avait le mérite d’instruire l’intellect. Bien évidement, à présent, son si brillant esprit ne méritait guère d’être davantage édifié, mais…le plaisir restait là. Et s’il pouvait dispenser sa grande éloquence à la populace ! Quoique...cette dernière n’allait guère manquer d’en profiter à présent ! O combien elle en profiterait !
Ce soir, il y avait bien plus grand plaisir ! Plus grande annonce ! Il l’avait fait tourner vers lui, tout à son annonce. Une sorte d’euphorie victorieuse contenue croissait autour de lui, qui ne demandait qu’à être verbalisée. Elle lui avait fait face, avec un sourire involontaire qui lui annonçait ce dont il se doutait. Elle savait déjà. Bien évidement. Elle n’avait pu que se tenir au courant. Cela ne gâchait rien. Rien à sa mise en scène. Alors qu’il saisissait sa main, elle détaillait sa tenue, son maquillage, tout ce qui le composait avec un ravissement appréciateur, qu’elle verbalisa d’un ton mutin.

- « Parlez donc monsieur le vampire. Sachez-en tous cas à quel point cette tenue vous va à ravir. Vous êtes si beau qu’on en oublierait le danger. »

Un sourire plus perfide était né de ce plaisant éloge. Qu’elle le souligne ainsi rappelant à l’ancien ministre à quel point la métaphore de son costume se vérifiait en tout point. En permanence. Et bien davantage lorsqu’il ne revêtait guère cette apparence qui ne lui appartenait guère et rejoignait un folklore nocif bien plus appuyé. D’ordinaire, il était si beau qu’on en imaginait pas le danger. Lorsqu’on le savait, comme Alexis tendait à le faire...leur relation ne s’illustrait-elle pas ainsi ? Qui avait-il de pire, d’ailleurs ? L’ignorer ou le savoir en s’y perdre ?

- « L’oublie-t-on ou l’occulte-t-on séant, en détenez-vous la Raiponce ? » susurra-t-il suavement, en lui dédiant un clin d’oeil pétillant de l’or de ses yeux. « Je suis dans tous les cas, particulièrement réjoui de savoir que cette tenue, ma blonde lady, vous agréée.»

Très vite néanmoins, il déclama l’Annonce. Son Élection qui faisait désormais de lui, l’Homme le plus important de la Ville, mais cette fois...c’était à la vue et la connaissance de tous un chacun… Elle avait rit, cédant à son emportement, esquissant une petite révérence joyeuse qui satisfit davantage Erwin. Non pas qu’il la considérait comme un sujet dont il n’attendait rien que de la déférence, mais bien parce que cela faisant, ne serait-ce que dans un moment de pure joie, elle entrait un peu plus dans son monde initial. Son époque, sa vie, ce qui constituait ses rêves et ses préférences.
D’une certaine manière, on aurait pu lui répliquer que le comportement de la libraire ne faisait que réponde au sien, au baise-main qu’il venait d’effectuer sur cette main qu’il détenait encore... Mais…il en appréciait le naturel et l’élan. Cette complicité innée qu’elle traduisait de leur entente.
Une fois que cela avait été dit, annoncé, prononcé ; il pouvait le montrer : cette sorte de joie réelle, cette satisfaction tant attendue. Ils s’étaient embrassés, sous l’impulsion de la joie et d’une victoire. Dans son baiser, dans chaque contact de ses lèvres, il avait goûté l’allégresse et la bonheur qui irradiait d’elle. Alexis traduisait son bonheur sincère pour lui.
Cela faisant, ses baisers n’en devenaient que plus délicieux ! La nouvelle lui plaisait, mieux elle la savourait pour lui, ne pouvait que commencer à connaître à quel point cette conquête et cette place comptait pour lui. Elle qui pourtant faisait partie de ceux qui possédaient sûrement le plus de raisons de faire preuve de défiance dans sa gestion future des affaires, s’il prenait en compte les valeurs profondes auxquelles la jeune femme adhérait ! Elle qui le redoutait sûrement, n’en n’était pas moins radieuse pour lui. Elle n’approuvait pas sa vision du monde ne faisant pourtant qu’en deviner les contours et les courbes sombres, pourtant sa présence avait demeuré à ses côtés dès le départ. Dès son annonce, dès sa mise en campagne ! Elle l’avait soutenu. Soutenu parce qu’en dépit de ses convictions, elle faisait plus que croire en lui, elle désirait son bonheur. Sûrement était-ce la raison pour laquelle, il n’avait pu s’empêcher de souhaiter partager cette nouvelle à ses côtés et la raison pour laquelle elle se trouvait là. Pour laquelle ILS se trouvaient là, ensemble, cette nuit. La vraie veillée commençait ici. Ils se comprenaient. Et même sans l’approuver toujours, elle lui témoignait un soutien et un amour réel. Lui qui ne croyait guère à la valeur de l’amour et l’affection, admettait que celui dont la jeune femme faisait preuve à son égard en possédait une.
Les lèvres de la libraire s’étaient détachées des siennes, sans pour autant rompre leur proximité physique. Le nouveau maire appréciait ces instants suspendus, entre désir et proximité, tempérance et séduction, sans la toucher, il la percevait. Il savait qu’elle aussi. C’était une autre sorte de réunion, où le physique ne se faisait pas mais se devinait, une manière qu’avaient leurs sens de se reconnaître sans parfaitement s’épouser. L’une de ses mains entourait sa nuque sous la perruque de faux cheveux blonds, l’autre était glissée dans le creux de son dos. Sans ouvrir les yeux, il avait accueilli son interrogation avec une tranquillité vite balayée.

Tu es heureux ?

La question était si simple. Si simple en apparence. Il suffisait de répondre oui. Car la réponse était forcément oui, n’est-ce pas ? N’importe qui aurait répondu oui. Il avait ouvert les yeux néanmoins, retrouvant ceux d’Alexis, perchés sur son son regard. Il se douta qu’elle avait attendu l’instant où ses paupières se soulèveraient, libérant l’ambroisie dans son état pur...dénué de mensonge. La question n’attendait pas une réponse de fait, une banalité, elle exigeait une vérité un discernement. Elle ne le jugeait pas, chaque mouvement, chaque mot ne possédait qu’une vocation : le comprendre. Saisir son état, l’appréhender. Il pouvait mentir. Il savait la vérité, il pouvait la travestir s’il lui plaisait ! Il suffisait d’un rire fugace, d’une déclaration enthousiaste, n’’était-ce pas ce qu’elle souhaitait entendre, après tout ? Qu’il était heureux. Comblé. Ravi de son triomphe. Qu’il était maire. Enfin ! Maire de cette fabuleuse ville remplie de personnages si hétéroclites. Maire ! Un post si important ! Une responsabilité si grisante. Un pouvoir si conséquent. Une aura si incontestable. Qu’il avait accompli la son rêve. Sa destiné. Sa revanche sur son passé.
Pourtant, ses yeux flambants dans ceux d’un bleu atmosphérique de la libraire, il articula, dans un sourire modérée  :

- « Je suis satisfait, dirais-je. C’est un bon début. »

Mais non contenté. Etait-il heureux ? Pleinement ? Non. Il exultait de sa victoire, non de ce qu’il avait obtenu. Sa faim n’avait même pas été d’une bouchée rassasiée. Cela ne valait pas ce qu’il avait perdu. Ce n’était pas un grain de sable comparé au royaume qu’il avait perdu. La royauté apportait plus de privilèges. La royauté apportait un pouvoir bien plus conséquent sur autrui. La royauté apportait les conquêtes… Et ce n’était qu’une petite ville du Maine... Bien sûr la ville possédait des richesses INESTIMABLES, si elle n’en n’avait pas eu, il n’aurait même pas daigné briguer ce poste ! Elle lui accorderait une aura inestimable, une place de choix. Mais ce n’était qu’une étape. Il lui fallait cette étape pour poursuivre la suite de son plan…
Sa main, se délogeant du dos d’Alexis remonta pour se déposer sur sa joue, attirant son visage vers lui encore, bien qu’ils ne puissent plus être plus prêts. Son contact renforçait son moment. Comprendrait-elle ? Comprendrait-elle que son avidité ne puisse pas être comblée pour cela, aussi incroyable que cela puisse être ? Mais elle le faisait. Sans le partager, elle le faisait, sans quoi, elle n’aurait pas posé la question. Et en cela, elle avait mérité la vérité. Sa main avait caressé sa joue délicatement, alors qu’il ajoutait lentement, ses lèvres courant sur les siennes :

- « Je mentirai si je disais le contraire. Mais au sens réel du terme, je suis réellement en joie, le peuple m’a élu. Je savais que cela viendrait un jour. Cela est une belle réussite. J’ai travaillé pour. Nous nous sommes mobilisés. Cette campagne a porté ses fruits. J’ai remporté cette victoire. Maintenant elle est à nous. Et je suis ravi de partager ce moment à présent...avec toi… »

Il avait prononcé ce dernier mot avant de l’embrasser à nouveau, de manière plus appuyée que jusqu’alors, dans un transport nouveau, bien moins explosif mais bien plus tangible. Il savait qu’elle le percevrait. Il savourait son moment, à ses côtés, il l’exprimait. Il n’était pas heureux, mais il était au moins bien. Tout investi de ces nouvelles responsabilité,s tout satisfait de les partager. Il possédait un nouveau pouvoir ! Son baiser s’était intensifié, reprenant une dose de force nouvelle. Il n’exultait pas, il vivait son moment, avec ses vérités, ses lacunes, ses satisfactions et ses insatisfactions, alors que sa bouche se mêlait à la sienne, sa main agrippa son visage, le maintenant contre lui. Le baiser se faisait plus languissant, les soudant. En cette nuit, naissait un nouveau chemin ! Une passerelle se creusait devant lui, dans la roche, pour lui tailler un chemin vers le Destin ! Il l’emprunterait et l’emmènerait avec lui. Délicatement, il expira un peu reculant ses lèvres des siennes, luttant contre son envie d’y plonger à nouveau. Il préféra malgré tout, s’en écarter, rejeter sa tête en arrière pour observer ses traits :

- « Mon doux trésor… je suis réellement ravi de ton transport ! » susurra-t-il « Il faut que nous Célébrions ceci comme il se doit ! As-tu mangé, d’ailleurs ? Ou dois-je m’enquérir d’un traiteur ? »

Il doutait qu’elle en ait eu le temps. OU alors le repas n’avait du être qu’on ne pouvait être plus affamant. De ces repas rapides et peu chers que les individus de ce siècle raffolaient…
Ses yeux couraient sur son visage, s’arrêtant sur son costume. La chevelure brune d’Alexis lui seyait à merveille, il avait toujours apprécié la manière dont ses boucles indisciplinées formaient une masse soyeuse et puissante qui donnait à son visage fin et doux un caractère supplémentaire, illuminant ses yeux bleus. Le voir encadré de cheveux raides et démesurément longs d’une blondeur lui accordait un visage épris d’une plus grande douceur.

- « Raiponce n’est-ce pas ? Délicieux petit conte de fées... » scruta-t-il, ses yeux dorés glissant jusqu’aux siens, alors qu’un sourire découvrait ses dents blanches, du bout du pouce, il essuya amusé la touche de son maquillage pâle qui s’était transportée sur la joue d’Alexis « Tu sais… je suis d’ordinaire sous le charme d’un trésor aux boucles brunes maiiiis ce soir...je me sens prêt à faire une exception...  »

Il gloussa un peu, embrassa la ligne de sa mâchoire, laissant ses lèvres glisser jusqu’au bord de son cou, susurrant à même sa peau, tandis que ses yeux demeuraient sur les siens, goguenards, tentateurs :

- « Alors ma délicate fleur…vais-je faire une délicieuse victime ce soir ? Redoutez-vous...craignez-vous ma morsure ? »

Il y déposa quelques baisers, savourant la finesse de sa peau au creux de son cou, tandis que ses mains enserraient sa taille fine. S’amusant à la taquiner de ses dents un peu, un ricanement sournois frémissant à même sa chair, sous deux baisers complémentaires gracieusement accordés et dépensés sur si bonne fortune.
Puis redressant, il lui fit de nouveau face, lui offrant un sourire sincère dévoilant ses dents blanches. Il n’irait pas plus loin encore, pour le moment, malgré l’envie qui l’y poussait. Il ne désirait pour ainsi dire pas précipiter les choses. Ils avaient du temps pour eux. Une nuit complète dédiée à l’Astre nocturne. Puisqu’il revêtait l’apparence d’un vampire, il aurait été biiien accablant de n’en pouvoir profiter des avantages. D’un index, il délogea une mèche de plastique de la longue perruque blonde de la jeune femme, prenant garde à ne pas nuire à sa mise en plis. L’enroula, ensuite doucement, autour de son doigt, songeusement :

- « Une fleur de soleil rendra-t-elle à la Mort sa vie ?? » s’enquit-il en lui jetant un regard rusé, « Puis-je user de l’Incantation flamboyante ? Voyons quelle est-elle déjà ? N’est-ce pas… » sans détourner le regard des yeux nuit de la libraire, il chantonna dans un souffle à peine plus haut qu’un murmure délicat : «Fleur aux pétales d’or. Répands ta magie. Inverse le Temps rends moi ce qu’il m’a pris. Guéris les blessures… Éloigne la pluie. Ce destin impur. Rends-moi ce qu’il m’a pris. Ce qu’il m’a pris... »

Un trait amer aurait pu secouer ses lèvres altières. Oh comme son costume avait été pertinent ! Alexis se trouvait si clairvoyante… Quoique pour cette fois, cela ne s’apparentait peut-être qu’à une ironie du destin, à en juger par l’accoutrement assorti qu’arboraient respectivement Regina ainsi que l’Erreur. Elle n’avait peut-être qu’endossé ce rôle et ce pouvoir par hasard. Et pourtant… N’était-ce pas de circonstance ? Cette incantation ne détenait-elle pas en elle-même la réponse à sa question posée quelques minutes auparavant. Etait-il heureux ? Que recherchait-il si avidement sinon qu’à renverser ce destin impur ? Qu’à récupérer ce qu’on lui avait pris. Son pouvoir. Et l’une des clefs se trouvait sous ses yeux. Enora était l’une d’entre elle. En cette nuit d’opale, où il jetait ses fallacieux habits solaires pour parer les attraits de l’ombre, il savait qu’elle se mouvait avec lui. Ils étaient ces deux silhouettes que la bougie projetait de sa frêle lumière et dont les ombres se mouvaient sur les livres ancestraux qui meublaient ce lieu rempli du culture. La taille importait peu… L’important était l’Ombre que l’on jetait sur le Monde...
A nouveau, il l’avait enlacée, déposant son front contre le sien, ses boucles noires contre les mèches anormalement blondes de sa maîtresse, tandis qu’il l’enlaçait dans son étreinte pleine, refermant sa cape de velours sur elle, tandis sa main droite se posait sur ses omoplates avec délicatesse.

- « Tu fus d’un soutien sans faille, mon trésor, durant cette campagne !  » murmura-t-il délicatement, en resserrant sa prise, calquant sa taille contre la sienne, dans une douce impulsion.

Ils étaient bien, dans cette étreinte tranquille, alors qu’il sentait son corps chaud se fondre contre le sien, l’effluve de son parfum se mêlant au sien, dans un silence lourd mais où rien n’était pesant… Il n’y avait qu’eux. Leurs souffles. Leur repos. Leur quiétude. Rien ne pouvait les troubler…
Si ce n’est l’Erreur qui se rappela à eux, dans un pleur soudain et strident...

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« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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________________________________________ 2021-12-29, 23:16 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Bon sang ne peut mentir...


Je n’avais pu retenir un petit pouffement de rire amusé lorsque je l’avais vu froncer les sourcils et s’élancer dans un discours quelque peu enflammé sur la “sécurité municipale” pour contrer mes “désagrément”. Je doutais que ce genre de “désagrément” se règle grâce à la police mais ce qui m’avait fait rire surtout, c’était cet air concerné qui semblait sincère. Erwin avait tendance à se foutre de nombreuses choses, tout ce qui ne se rapportait pas à son propre sort était relégé dans son esprit une espèce d’état d’indifférence plus ou moins profond. Pourtant, depuis plusieurs mois maintenant je pouvais voir que son intérêt pour moi était de moins en moins feint. Non pas qu’il l’était réellement avant, disons plutôt que je pouvais voir que certaines choses que je pouvais lui raconter ne l’inquiétait pas ou ne l’intéressait pas outre mesure. A présent, cela avait tendance à changer et je devais bien avouer que chacune de ses inquiétudes provoquait un certain attendrissement de ma part. Cela ajouter au fait qu’il n’était pas maire depuis une heure qu’il s’élançait déjà avec une certaine flamme vindicative contre le mauvis garnement, cela n’avait pas pu retenir mon amusement bien plus longtemps. Cachant mon rire dans un baiser sur le haut de sa mâchoire, tout en passant mes bras autour de son coup, je lui avais précisé :

— Ne t’inquiète pas, personne ne m’a volé et si c’était le cas, je saurai me défendre. Je sais encore appeler la... “sécurité municipale” comme tu l’appelles. Non là j’ai eu affaire à un désagrément d’un autre genre, beaucoup plus emmerdant.

Je l’avais annoncé d’un ton sombre, ne cachant pas mon soupir de contrariété tout en me détachant de lui.

— Desmond est passé à la boutique... je sais pas trop pourquoi, il m’a dit vouloir lire un livre d’horreur aux enfants. J'ai accepté en veillant à ne pas le mettre avec des enfants trop petits, je lui ai bien précisé qu’il devait lire le Chair de Poule et RIEN D’AUTRE et quelques minutes après le petit Billy Sanders court vers moi en pleurant et en me précisant qu’il ne voulait pas se faire trépaner... j’ai mis 10 minutes à le calmer et sa mère était un tantinet remontée contre moi... Bien sûr Desmond s’était déjà barré, si je le trouve c’est moi qui le trépane... enfin bref.

J’avais soupiré tout en voulant me tirer machinalement les cheveux en arrière, comme je le faisais quand je cherchais à me détendre. J'avais un court instant oublié la perruque que je portais et je l’avais rattrapée précipitamment pour la remettre correctement. J’aurai bien eu envie de la retirer mais Erwin semblait plutôt d’humeur à profiter du jeu de rôle qui nous été offert et je devais avouer y plonger avec un certain amusement également. Il avait tout de même finalisé son point sur un compliment sur mon initiative et j’avais souris en baissant les yeux, touchée et ne sachant quoi répondre. J’avais juste relevé les yeux avec un sourire mutin lorsqu’il me rappela ce vol où je m’étais endormi sur son épaule. Comme pour jouer, je l’avais repoussé de mon index en touchant sa joue, comme pour le réprimander gentiment. J’avais décidé de poursuivre le jeu en décidant de taquiner son âme de vampire derrière son costume et il était entré dans le jeu aussi rapidement et simplement que s’il l’avait fait toute la soirée ou s’il n’avait attendu que ça. Je n’avais pas pu m’empêcher de pouffer de rire en entendant sa question rhétorique :

— Pitié, ne me dis pas que tu viens vraiment de ce faire ce jeu de mots...

J'avais ris en entourant mes bras autour de son cou. Je m’étais alors enquit de son état de bonheur. Aussi surprenant que ça aurait pu l’être pour d’autres mais comme je me l’attendais, Erwin n’était pas heureux. Tout au plus “satisfait”. C’était un de ses traits de personnalité que j’avais appris à découvrir avec le temps et un de ceux qui m’effrayait le plus. Les éternels insatisfaits m’inspiraient bien souvent de la pitié. Ils passaient complètement à côté de leur vie sans jamais prendre conscience de ce qu’ils avaient, à la recherche constante de “plus” ou de “mieux”. J’ignorais encore s’il était ainsi à propos de tout... j’avais l’impression que seul son absence de couronne le rendait ainsi mais je ne savais pas si je devais de ce fait d’autant plus m’en inquiéter ou non. Si seul la couronne le mettait dans cet état, cela signifiait-il que seule la couronne comptait maintenant et à jamais ? J’avais enfoui cette pensée dans un nouveau baiser tandis qu’il explicitait sa pensée. Je sentais qu’il y mettait un certain sérieux à la tâche, réfléchissant à la meilleure manière d’expliquer la chose, non pas pour éviter de me froisser mais pour être certain de me l’expliquer avec la meilleure sincérité. Il avait d’ailleurs fini ses mots avec une franchise plus appuyée quand ses lèvres s’étaient posées sur les miennes une nouvelle fois, avec plus de force cependant, mettant le cœur à traduire par le geste à quel point il savourait véritablement le moment avec moi et à quel point il en était ravi et je devais avouer que je le vivais également ainsi. J'avais rajouté ma propre fougue dans notre baiser, si bien qu’il n’avait pu faire autrement que de le relever avant de nous proposer un dîner. Je ris alors doucement :

— Un dîner ? A cette heure ? Où est-ce que tu vas nous trouver un truc à manger ?! Il est presque une heure du matin... Je m’étais fais un peu plus ce midi, j’ai mangé un petit tupperware tout à l’heure mais pas des masses, je dois bien l’avouer. Je suis capable de tenir jusque demain maiiiis... si tu arrives à nous dégoter quelque chose, je ne suis pas contre, rien que pour déjà voir ce que tu comptes faire.

J’avais ris une nouvelle fois, ce dernier s’essoufflant petit à petit tandis que je l’observais avec un air interrogateur face à l’analyse silencieuse que ces yeux dorés étaient en train de faire de mon apparence. Il semblait étonnamment charmé par ce jeu de rôle et j’en étais la première surprise. Lui qui avait tant d’aplomb à s’aimer, il était bien l’une des dernières personnes que j’aurai pensé aimer se couvrir sous les traits et les caractéristiques d’un autre. Et pourtant... il ne faisait pas qu’apprécier mon apparence, il jouissait aussi de sa stature de vampire d’un jour.

— Profite donc, je t’annonce qu’il n’est absolument pas à l’ordre du jour que je devienne blonde si jamais tu l’espérais...

Son gloussement m’avait fait sourire tandis que son baiser suivant avait eu le don de me faire retenir ma respiration. Devais-je être surprise qu’il soit à ce point émoustillé en ce soir de victoire ? Pas vraiment, même s’il ne s’en satisfaisait pas complètement. De mon côté, si sa réussite n'avait nullement joué sur ma libido – je n’étais pas du genre à me sentir brusquement plus femme à l’accroissement de pouvoir de l’homme qui était dans ma vie, je me contentais d’être heureuse pour lui – l'intérêt qu’il portait présentement à ma mâchoire et à la naissance de mon cou faisait nettement plus effet. Je sentais alors ses mains se resserrer autour de ma taille et les miennes avaient un peu plus agrippé le tissu qui couvrait ses épaules, presque malgré moi. J’avais légèrement senti ses dents se refermer sur ma peau et un léger frisson de plaisir en avait résulté. Pourtant, il avait calmé le jeu rapidement et je ne pouvais que lui en être reconnaissante. Je n’avais pas spécialement envie de tout précipiter. J'avais supposé qu’un moment intense pouvait nous attendre, lié à sa joie, mais j’ignorai le Temps que nous avions et je n’étais pas spécialement ultra partante pour le faire devant mon fils, aussi endormi soit-il. Nous avions fini par nous détacher légèrement et Erwin avait décidé de jouer avec une mèche de mes cheveux blonds pour se détourner sans doute des pensées qui nous avaient traversées.

Quand nous avions choisi ces costumes, je devais dire que je n’avais pas spécialement pensé à mon rôle ni même celui de Regina. S’aurait été ingrat de ma part de la comparer à Mère Gothel car bien que notre histoire fût sans aucun doute similaire - même si elle avait décidé de me garder plus par protection envers sa ville que par volonté de tirer un profit de moi – elle n’avait rien de comparable au final. Gothel était une femme égoïste et cruelle tandis que Regina s’était révélée une mère de tous les instants, un soutien à sa manière. Non, ce qui nous avait convaincu sur ce costume, c’était Isaac. J’avais vu passer une pub sur mes réseaux sociaux concernant des grenouillères pour bébé originales et celle de Pascal m’avait tout de suite tapée dans l’œil. Quel meilleur prétexte ensuite qu’Halloween pour l’en affubler et tant qu’à faire, autant que sa mère et sa grand-mère lui soit assorti. Pourtant, Erwin y avait trouvé une autre porte de lecture qui ne m’était pas venue à l’esprit une seule seconde. Si sa phrase sur la Fleur de Soleil m’avait fait glousser tant il accordait une importance à cet astre, la suite avait eu le don de faire battre mon cœur de stress. Son chant m’avait presque hypnotisé, j’avais gardé mes yeux dans les siens, ne sachant comment réagir. Je connaissais les paroles. Je les connaissais même avant qu’il ne les prononçât. Et pourtant, l’entendre le dire faisait battre mon cœur plus fort. C’était loin d’être agréable, j’aurai même plutôt dit que c’était franchement désagréable car je ne savais plus où s’arrêtait le jeu et commençait la vérité. Je voyais dans la lueur de ses yeux que nous voyions tous les deux à quoi faisait allusion le destin voleur de vie... Sa couronne, encore et toujours cette foutue couronne qui l’empêchait ce soir d’être heureux pour n’en être que satisfait. J’avais peur. Peur pour deux raisons. Que la morosité détruise notre soirée car les paroles pouvaient se planter dans son cœur et détruire son humeur aussi rapidement qu’elle lui était venue. Peur aussi car il me donnait un rôle et un pouvoir que je ne méritais pas et que surtout, SURTOUT, je ne maîtrisais pas. Je le voyais dans ses yeux, cette étrange lueur qui traduisait le fond de sa pensée : à quel point le costume pouvait être à propos. Mais il ne l’était pourtant pas. Je n’étais ni une fleur d’or ni une faiseuse de miracle. Il semblait se targuer que je pouvais d’une façon ou d’une autre lui rendre sa couronne mais c’était impossible... et je n’étais pas tout à fait certaine d’en avoir envie, de ce que j’avais pu entrapercevoir de lui, sa personnalité, sa façon d’imaginer son règne.

J’avais humidifié mes lèvres d’un simple coup de langue, détournant le regard, m’apprêtant à battre en retraite et à calmer le jeu mais j’avais alors senti son corps de rapprocher une nouvelle fois du mien, m’enlaçant, son front rejoignant le mien, comme dans nos moments les plus intimes, où nous nous recentrions l’un sur l’autre. Sans doute notre moment de plus grande tendresse, dénuée de sexualité ou de baiser, un simple contact par lequel on s’apaisait, on se connecté. J’avais fermé les yeux, le laissant faire. J’avais senti sa lourde cape se poser sur moi, me réchauffant légèrement, le tissu déjà chaud de sa propre chaleur corporelle. L’une de ses mains rejoignit mon omoplate.

— Tu fus d’un soutien sans faille, mon trésor, durant cette campagne !

Il l’avait murmuré, délicatement. J’avais gardé les yeux fermés mais j’avais senti que son bassin s’était rapproché du mien dans une impulsion douce, nous menant une nouvelle fois vers des contrées plus chaleureuse. J’avais remonté lentement mes mains sur ses épaules, encadrant sa gorge avec douceur, mes pouces caressant sa mâchoire saillante :

— Je n’ai pourtant pas fait grand-chose... j’ai juste essayé de te donner une oreille attentive et un soutien quand tu en avais besoin parce que... c’est ce que les gens font quand... quand ils partagent quelque chose comme nous. Ça te faisait plaisir et ça compte pour toi alors... ça compte pour moi, si ça peut t’aider à te... “révéler” disons, c’est normal que je suive le mouvement. Je n’ai rien fait de plus...

Je n’étais pas humble, j’étais juste honnête. Je m’étais pas engagée politiquement à ses côtés, je n’avais pas fait une promotion grandiloquente de ses mérites durant la campagne, je m’étais contenté de l’écouter quand il me parlait de ses idées, de le soutenir quand il était contrarié et de lui apporter mon aide quand il la demandait. C’était ce qu’un couple faisait ensemble à mon sens, même si je n’avais pas osé utiliser le mot “couple” dans ma phrase parce que je savais que je n’étais pas la seule et que notre relation n’avait rien d’officielle. C’était si naturel pour moi que je ne comprenais pas pourquoi il avait tant besoin de le souligner, notamment au moment de ce rapprochement. Durant mes explications, son corps avait grapillé le peu d’espace qu’il restait entre nous pour se calquer sur le mien. J'avais ouvert les yeux et je constatais à prendre à quel point nos visages étaient proches, à quel points nos yeux se fondaient les uns dans les autres, à quel point nos souffles se mélangeaient. J’avais décidé de franchir le dernier pas, mes lèvres se rapprochant des siennes quand soudain.

— Isaac !

Son cri avait été comme un électrochoc pour moi. J’avais repoussé brusquement Erwin, me détachant de lui en prononçant le nom de mon fils comme si je me rappelais brusquement qu’il était toujours là, qu’il n’avait pas bougé. Me détournant, je m’étais approché du landau où le petit s’époumonait. Je le pris rapidement dans mes bras cherchant à le bercer un peu en le secouant de haut en bas légèrement, tapotant ses fesses de ma main mais cela ne semblait pas prêt de le calmer. Je l’avais alors soulevé au-dessus de ma tête pour sentir sa couche mais il ne semblait pas avoir fait quoi que ce soit. Le ramenant à moins, je l’avais pris un peu plus allongé sur mon bras et j’avais posé mon doigt sur ses lèvres. C’était un truc que j’avais lu dans un livre et qui était apparemment une technique imparable sur lui pour savoir s’il avait faim. Instantanément, il se mis à téter le bout de mon doigt avec force pendant un quart de seconde avant de réaliser qu’il se faisait rouler et de se remettre à hurler. Me dirigeant vers Erwin, je lui présentais mon dos tout en précisant :

— Il a faim, tu peux dézipper ma robe s’il te plaît ?

C’était sans aucun doute autrement qu’il avait espéré descendre ma fermeture éclair mais je ne pouvais pas faire autrement dans un pareil cas. Une fois le vêtement devenu plus ample, je m’étais dirigé vers un fauteuil à l’abris dans la réserve où j’avais laissé tout mon barda après l’avoir allaité la dernière fois. Posant le coussin d’allaitement sur mes genoux, je le posais avec douceur dessus et il s’arrêta instantanément de pleurer à la seconde où mon téton entra en contact avec sa bouche. Cela eu le don de m’arracher une petite grimace de douleur. Y’avait pas à dire, c’était pas la sensation la plus agréable du monde...

— Doucement petit monstre, tu vas finir par devenir cannibale si tu continues, y’en aura assez, tu meurs pas de faim voyons !

De son côté Isaac se contentait de m’observer avec des billes rondes, ne se stoppant pas dans sa succion pour autant, ses petites mains relevées sur sa poitrine plus par réflexe que par volonté. J’avais tourné la tête vers Erwin qui venait d’apparaître dans l’encadrement de la porte, un sourire léger, quelque peu gêné mais amusé.

— Après cela, on est de nouveau tranquille pour deux trois heures... en fonction de ce que tu as envie qu’on fasse pour fêter cette élection... Tu as trouvé le moyen de nous dégoter un dîner d’ailleurs ? Si non, nous pouvons toujours retourner chez moi, je dois bien pouvoir faire quelque chose.

Soyons clair, je n’avais aucune envie de faire à manger à une heure du matin. Mais ce soir, c’était sa soirée. Il était venu pour que nous célébrions ensemble alors s’il voulait que je cuisine quelque chose, je pouvais bien le faire. En attendant qu’il se décide, j’en nourrissais au moins un qui semblait avoir une faim intarissable.

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« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2022-01-26, 22:28 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Bon Sang ne peut mentir
“Ses lèvres étaient rouges, ses regards étaient effrontés,
Ses cheveux étaient jaunes comme l'or”


Il lui avait proposé de dîner, elle s’était inquiétée de l’Heure. Il avait souris avec plaisir. Il était vrai que l’on dormait et vivait au rythme de la ville. Mais lui n’était pas juste un de ses habitants. Il était Roi. Et depuis quelques heures : Maire. Alors le Monde vivait, à présent, au rythme de ses envies. Il lui semblait qu’il pouvait lever l’index pour exiger quelque chose et que cela s’exaucerait aussi tôt, se pliant à son bon vouloir. Pour fêter son élection, quelques petits fours et garnitures avaient été préparées spécialement pour l’occasion. Il possédait, qui plus est, d’importants contacts avec la pègre. S’il claquait des doigts certains s’y précipiteraient, par peur de perdre les leurs.

- « Avec le Temps, trésor, tu devrais bien savoir que si un Homme peut défier l’Impossible, c’est bien moi. » roucoula-t-il avec suffisance, avant d’enchaîner, les yeux brillants « Je peux te proposer un vrai petit délice. Que dirais-tu de goûter un gaspacho de tomate, mozzarella et rhubarbe ? Ayant eu l’occasion d’en goûter une bouchée récemment, c’était du plus divin. A moins que tu ne préfère une rougail de mange agrémenté de crabe royal ? N’est-ce pas suffisamment frais et aérien pour contenter l’appétit et préparer ce dernier à la nuit ? Si cela te convient, je le commande à la minute... »

La blonde d’un soir se prêtait avec aisance au jeu de rôles qu’il initiait entre eux. Il aurait pu haîr le concept, il s’y retrouvait en réalité, plutôt bien. Après tout, il effectuait régulièrement ce genre de prestations. Endosser le rôle d’un autre était quotidien et il tirait un réel plaisir de se savoir en dessous. Patientant de laisser tomber le masque pour se révéler au grand Jour. Alexis aussi n’était pas étrangère à ces contextes… En témoignaient nombre de leurs péripéties à commencer par leur première commune au coeur du Louvre.

- « Je ne compte pas voir un autre jour sous l’aspect d’un vampire, non plus… » approuva-t-il « Je préfère le mordant de la Vie. La jouissance dans sa diversité, bien davantage que celle contenue dans un seul liquide.. jusqu’à en devenir une faiblesse. »

Lui n’en possédait aucune. Si ce n’est lui-même, mais puisqu’il était brillant, cela ne pouvait décemment en constituer une. Preuve était sa grisante victoire.

- « Le blond te pare, mais le brun te sied parfaitement. » ajouta-t-il après un silence, dans un compliment aux allures de sentence.

Il préférait laisser les rôles pour ce qu’ils étaient...éphémères, voués à périr derrière leur réalité. Aussi séduisante qu’Alexis pouvait être parée de blond, il la préférait pour ce qu’elle était réellement. Même si une simple couleur de cheveux ne suffisait pas à caractériser autrui, parfois l’inverse pouvait être en réalité. En ce qui le concernait, il savait que le blanc poudré parfait et idéal que prenaient autrefois ses cheveux caractérisaient énormément de son être. Sa recherche de perfection, son incarnation idéale du courtisan. Il passa les doigts à ses cheveux, par réflexe, enroulant quelques mèches autour de ses phalanges, distraitement. Un jour prochain, il conviendrait de rendre à sa chevelure son éclat d’antan… Et il le ferait assurément.
Pour l’heure, comme il l’avait dit à Alexis, il était, à défaut d’être heureux, satisfait, comme il l’avait affirmé. Grisé par son orgueil, rayonnant de pouvoir.
Cela les avaient égarés quelque peu dans l’ivresse et l’abandon, alors qu’il s’enthousiasmait sur la symbolique qui la paraît. Sa voix chantonnait laa Fleur de Soleil. Le Destin que la Malédiction lui avait volé. Les comptines étaient des avertissements. Elles prévenaient… Pour lui, ce chant prévenait de sa future renaissance. Un jour… Un jour, il serait enfin réuni à sa grande Destinée. Aujourd'hui, il effectuait un pas vers elle. Quelle journée délicieuse. Sa cape sur les épaules de la jeune femme, front contre front, il savourait silencieusement sa victoire. Il en ressentait les effets. En lui et au-delà. Il lui semblait que l’ombre de son aura grouillait de sa cape, s’échappant de sa silhouette pour s’étendre sur la ville. Tel un succombe, il s’abreuverait de ces derniers. Non pas pour sa vie, mais pour son Ascension. Alexis niait y être pour quelque chose. Néanmoins, son remerciement demeurait sincère. Et avare était Preminger en remerciements. Bien évidement, il lui arrivait parfois d’en gratifier autrui avec autant de sincérité quelconque l’amour qu’il portait à son peuple mais les réels se remarquaient et se conservaient précieusement. Pour autant, Alexis, tout autant qu’elle en percevait sûrement la sincérité s’interrogeait sur sa raison…
Certes, elle n’avait fourni que cette oreille attentive, ce soutien, par plaisir comme elle l’affirmait. C’était ce que l’on faisait lorsque l’on aimait, d’après elle. Son expertise en psychologie humaine lui confirmait ce point. Mais, malgré cela, il ne l’avait pas vue craindre cette candidature. Pourtant, à la différence de beaucoup qui se trouvaient soit ignares à sa vraie nature soit adeptes de sa personne, elle redoutait son influence. Il le savait. Même si elle n’en n’avait jamais trop osé en laisser paraître, il savait qu’elle éprouvait des doutes quand à la perspective de le voir prendre la tête de la ville. Elle avait cette sensation qui dépassait le stade d’un pressentiment mais qui s’exprimait comme un mauvais pressentiment.
C’était cela qu’il remerciait. Son engagement en dépit de cela.

Finalement, un cri les avait appelé. Hélas. Un rappel de ce qu’ils avaient déjà construit ensemble… La petite Erreur bruyante qui s’invoquait à son « bon souvenir ». Et celui de sa mère. Laquelle en tirait moins de dépit, se précipitant auprès du berceau pour le prendre dans ses bras. A en juger par l’attitude d’Alexis qui cherchait « désespérément » la raison de ses pleurs et semblait n’y trouver aucune.. Il faisait exprès pour attirer l’attention…
Preminger remarquait qu’il s’époumonait particulièrement lorsqu’il était là. Évidemment, il n’avait aucune possibilité de comparaison avec son absence, mais cette Erreur avait le chic pour pleurer à chaque fois. Qu’importe que les chérubins nécessitaient une attention particulière régulière, c’était suffisamment agaçant pour que le ministre décida d’assimiler cela à un caprice. Il avait regardé au loin l’enfant saisir de sa bouche l’index de sa mère pour le téter. Puis, se rendant compte de la supercherie, prit plaisir à déverser n…out son saoul de cris, à pleins poumons. Visiblement, c’était la faim, cette fois-ci… Soit. Midas avait demandé moins d’attention et de temps. Et il était moins...bruyant.
Erwin plissait les yeux sous le son strident, lorsque Alexis s’avança jusqu’à lui pour lui présenter son dos, requérait son aide pour ôter de sa tenue afin de rassasier la faim du petit braillard.

- « Oh je puis effectivement vous être utile pour délacer celaaa… Ne craignez-vous pas que je n’en profite ? » sourit-il.

La dévêtir dans ces conditions pouvait être source de frustration, mais en réalité il l’aborda avec bien plus de malice que d’agacement. Cela ne faisait pas de mystère qu’il finirait par reproduire cette manœuvre dans une circonstance plus...audacieuse. En attendant, il repoussa la natte dorée, jusqu’à son épaule, pour descendre plus aisément la fermeture jusqu’aux bas de ses hanches, révélant sa peau nue. Penchant un peu son visage vers sa peau, à la naissance de son dos, il ne la toucha pas pour autant, se contentant de souffler délicatement un fin filet d’air sur sa colonne vertébrale, dans un piaillement sournois.
Puis, feignant de ne pas constater le frisson qui parcouru sa peau, relâcha le tissu, le métal et le reste. Recula d’un pas, prenant un instant pour observer les titres qui remplissaient les étagères non loin d’eux, alors qu’Alexis entreprenait de préparer l’Erreur à l’allaitement. Tous faisaient référence à des ouvrages fantastiques dont les bestiaires rappelaient cette période de l’année. La libraire avait remanié la librairie pour l’occasion d’Halloween, concentrant la majorité de ses ouvrages dans le lieu où s’était déroulé la prestation littéraire de la soirée. Cela résultait d’un bon plan commercial. En réalité, il connaissait les classiques du genre sans en être particulièrement friand… Il tira un exemplaire du Dracula original, feuilletant quelques pages dans le désordre. N’y trouva rien de particulièrement frappant. Du grand drame sanglant sans réel intérêt. Alexis s’en étant allée dans la réserve pendant ce temps, il la rejoignit d’un pas tranquille et assuré dans le clair-obscur qui régnait dans les lieux. Certains se perdaient dans le noir, Preminger possédait des sens bien davantage affûté, sans posséder les sens du Maître de la nuit. Il retrouva sa maîtresse assise dans un coin spécialement agencé pour un allaitement paisible à l’abri des regards, éclairée par un petit abat-jour. D’une voix douce, elle «réprimandait » gentiment l’Erreur quant à sa gloutonnerie et il se trouvait effectivement pendu à sa mère, tétant à un rythme soutenu, son attention vissée sur elle. Au moins, cessait-il ses cris. S’accoudant à l’encadrement de la porte, il observa ce tableau qu’un peintre aurait sûrement apprécié saisir. La posture des bras protégeant l’enfant, le soutenant, son crâne fragile, ses poings crispés, le menton abaissé dans une infinie douceur de celle qui le nourrissait à présent. Une peinture qui aurait ému. Et si Preminger ne parvenait à en saisir la beauté interne, au moins saisissait-il l’artistique.
La jeune femme releva la tête vers lui, remarquant sa superbe bien que discrète présence. Il s’adossa davantage à la porte, s’étirant à la pose élégante :

- « Trois heures de tranquillité correspond à une quantité de Temps non négligeable, je l’admets… Cela peut se prêter à taaant de choses. » il traîna volontairement, laissant un silence rusé s’étirer entre eux, puis ajouta avec plus de vivacité « Notamment, se sustenter. » Son sourire soulignait les traces rougeâtres de son maquillage.
Pour autant, tout aussi malicieux que pouvait être son sous-entendu, une réelle faim commençait à se creuser dans son estomac. Une envie aussi affamée que le petit-être tirant le lait de sa mère.

- « Je te l’ai dit, j’ai un traiteur à disposition. Il suffit de choisir le menu et un seul mot...il s’exécutera, promptement. Nous pouvons improviser un dîner à la lueur des bougies, dans l’antre, sur les coussins… Cela donne une allure pour le moins intime. Je t’avoue avoir l’envie pour le moins pittoresque de m’y allonger pour festoyer. Mais évidement, je peux aussi exiger qu’il nous livre à mon appartement. Ou ailleurs. Mais cet endroit, à mon sens, est parfait pour cette nuit. A l’ombre des pages de légendes et d’Histoires…Dans tous les cas, je vais au moins nous faire livrer et nous pourrons toujours migrer ailleurs sous la cape sombre de la Nuit. Donne-moi une minute, cela te laisse le temps de finir. Si le chérubin le permet. »

Non sans un dernier sourire, il l’avait laissée à son occupation, le temps de passer un rapide coup de téléphone à l’un de ses contacts. Qui le transmettrait assez rapidement… Une charmante soirée en perspective qui en était déjà une s’il voulait être tout à fait franc. Il savourait ce moment à la fois tendre, sobre et pourtant tout en mystère et interdit.
Revenant auprès d’Alexis, encore assise, Isaac dans les bras, il glissa jusqu’à sa droite, déposant un doigt sur le crâne de l’Enfant. Celui ne bougea pas plus, demeurant dans son rythme, comme indifférent à son contact. Il remua un peu son doigt, contemplant ses yeux fixes et concentrés qui semblaient ne pas prendre conscience de son toucher. L’éclairage se réfléchissait sur ses iris. Ces derniers...s’éclaircissaient. A quoi bon le nier davantage ? Erwin l’avait bien remarqué depuis un long moment mais à présent, le bleu se délavait progressivement pour une teinte intermédiaire. Mais… Ils seraient dorés. Il le savait déjà. Tel était le destin de l’enfant. Plus âgé, il arborait cette même teinte, sans la même énergie croissante et viscérale qui illuminaient les siens les faisant fusion. Chez l’Erreur, ils prendraient une teinte plus lactée, plus rêveuse, plus douce. Vide d’avidité. Loin de la lave d’or en fusion, ils semblaient le parfait mélange de la rivière où coulait le lait et le miel.
En attendant, tout aussi désintéressé serait-il plus tard, il tirait sur sa source de nourriture avec un réel entrain.

- « Glouton…Lui aussi est un vampire ? Je pensais qu’il se voulait caméléon..  » coqueta Erwin dans un petit rire aigrelet avant de remonter ledit index sur l’épaule nue d’Alexis. Placé là, il y déploya sa main doucement, sans la regarder directement encore « La commande est passée, trésor… Dans une bonne vingtaine de minutes, nous pourrons festoyer à...Moi. » Il ricana satisfait et vaniteux puis ajouta « Je voudrais tellement te voir lever ta coupe à ma santé… Mais il faudra que je patiente… »

Il abaissa son visage, déposant une partie de sa joue sur sa chevelure plastifiée, tendrement. Ce devait être assez agaçant de ne pouvoir s’octroyer le plaisir d’un délicieux champagne. Malgré tout, fort heureusement, l’alimentation, une fois l’accouchement passé semblait se diversifier sans contraintes particulières.

Isaac avait fini par se stopper dans un petit bruit de bouche satisfait, papillonnant des yeux alors. « Dans d’autres circonstances, on eut dit qu’il était soûl... » songea avec cynisme son paternel. Après tout, puisqu’il glissait aussi vivement dans le sommeil une fois le lait ingéré, peut-être n’était-on pas loin de la vérité. Certes, pour le moment, l’enfant ne dormait pas encore… Il l’observa en clignant des yeux, babillant quelques sons étranges à son intention, sans s’agiter. S’il réfléchissait avec « objectivité », Preminger devait considérer l’Erreur comme particulièrement attentive à sa présence avec une immobilité intimidée, dénuée de cris ou d’agitations, sauf lorsqu’il lui plaisait de s’époumoner. Ce qu’il faisait à chaque fois.

- « Veux-tu à nouveau mon aide ?  » interrogea-t-il glissant le dos de sa main le long de son épaule
Délicatement, il avait glissé sa main pour qu’elle rejoigne le haut de sa robe dénudée pour mieux tirer le tissu, cachant chaque parcelle de son buste exposée à la lumière et à la vue de ses yeux.

- « Te voilà, bien plus pudiquement présentable... » susurra-t-il doucement par dessus son épaule.

Replaçant le vêtement sur ses épaules, il ne saisit pourtant pas la fermeture éclair. Préférant davantage déposer l’une de ses mains sur sa peau, dans l’entrebâillement du tissu. Celle-ci effleura sa chair, du bout des doigts, explorant en dessous de la rob,e, glissant pour épouser le contour de sa taille.
Alexis s’était un peu immobilisée, dans l’attente de ce qu’il ferait. Mais il ne faisait rien d’autre que jouer un peu, « l’embêter », la titiller pour mieux, subitement, aussi vite qu’elle s’était aventurée, retirer sa main et tirer la fermeture éclair d’un geste sec.

- «  Venez donc… Je crois si je ne m’abuse que vous ne quittez que peu votre touuur ? Mais qui sait.. Même les endroits familiers peuvent se révéler fascinants lorsqu'on les contemple sous un angle nouveau »

Déjà, il avançait, comme si rien n’était advenu, si ce n’était l’ombre qui abritait ses yeux et le coin de sa bouche qui se soulevait dans un éclat moqueur.

Ils étaient retourné dans la salle principale et il s’était assis sur l’un des fauteuils de velours placé pour la lecture le temps qu’Alexis n’installe à nouveau d’Erreur dans son petit berceau.

- « Il a déjà rejoint les étoiles… Fort heureusement, il a l’air assez calme aujourd'hui. Le son de ta voix l’a sûrement bercé… » commenta-t-il à l’intention d’Alexis lorsqu’elle vint à son approche.

Il voyait à sa mine que l’Enfant ne semblait pas lui avoir causé de tort. Pour ainsi dire, elle ne s’en plaignait jamais. Mais il existait des jours, lorsqu’il la rejoignait, où il constatait clairement les stigmates de la fatigue liée à son nouveau rôle. Au moins, avait-elle, si on pouvait s’en féliciter, cette Bernadette qui outre sa laideur semblait ne pas constituer une mauvaise garde d’enfants. Puisque Mary Poppins préférait à présent s’occuper de l’assistance publique… Décadence. Il ne comprenait guère comment l’archétype de la parfaite nanny anglaise avait pu tomber si bas dans l’assistanat… S’occuper d’un enfant de parent si illustre que lui et possédant une mère aussi admirable qu’Alexis voilà qui aurait du constituer un réel travail.
Peu importait… En attendant… Alexis possédait Bernadette, aussi hideuse soit-elle. Curieuse créature venant d’un univers étrange et qu’Hadès n’avait pas pris la peine d’enseigner à se travestir en humaine. Il ne faisait aucun doute que cette dernière se trouvait liée à l’ancien maire. Comment ? Preminger l’ignorait. Mais cette évidence sautait aux yeux de tout à chacun, s’ils étaient suffisamment intelligents pour le comprendre. Il se demanda si les gens se posaient des questions quant au lien qui unissait la libraire à l’ancien maire.

Il tendit la main à Alexis, appréciant la chaleur de sa paume lorsque celle-ci glissa dans la sienne. Doucement, il l’attira un peu, dans une douce impulsion l’approchant vers lui, l’incitant à venir, plus proche… croisant les chevilles.

- « Assied-toi un peu près de moi. Prends ton repos en moi… Eternel ou non, nous verrons bien... »

Il l’avait incité à s’asseoir sur ses genoux, se penchant un peu en arrière afin de lui permettre de déposer son visage sur le haut de son torse. Sa main avait enlacé sa taille, la maintenant en sécurité. Peut-être savourait-elle seulement cette cajolerie, en appréciant le monde qu’il construisait autour d’elle et qui se réduisait à leurs simples existences. Pour sa part, il songeait à la journée qui l’attendait demain… Le discours, le passage de témoins… Une farandole d’activités en tout genre où il serait ENFIN à la place qui lui revenait de droit. Au cœur de TOUT mais cette fois-ci, aux yeux de tous.

- « Dès demain, je vais lancer la réhabilitation du Palais de Justice en Mairie, digne de ce nom… Il faudra vider l’ancienne de toutes les paperasses administratives, je pense, qu’en revanche, le mobilier vu sa vétusté pourra être donner à un dispensaire… Il reste quelques livres abandonnés, si tu le souhaites, je pourrais les amener ? Je sais que tu apprécies parfois d’étudier les ouvrages anciens. S’ils te sont utiles, tu pourras les obtenir pour ici. Don de la mairie »

Il ponctua sa phrase d’un clin d’oeil, passa une main délicate sur sa chevelure, puis sur sa joue. Il se souvenait de leur première rencontre. Elle avait mentionné des vieux documents, archives qu’elle entreposait en ces lieux, ouverts à la consultation des plus curieux. Ces trésors enfouis dans un endroit visible, voilà ce qui occupait parfois ses venues lorsqu’Alexis était occupée à l’étage, au tout premier temps. Il s’y perdait encore lorsqu’Alexis n’était pas là où qu’il devait l’attendre. Il y avait trouvé parfois, des informations utiles à ses propres recherches. Doucement, ses mains encadrèrent le visage fin de la jeune femme, pour mieux l’observer. Il glissa sa propre bouche sur le cou de cette dernière, soupirant doucement sur sa peau fine. Revêtant son costume, son rôle d’un soir… Ses mains se refermèrent davantage sur son dos… Mais il n’embrassa pas sa chair. Se contenta de murmurer à même la peau, lentement...

- «  D’ailleurs à ce sujet… Viens me rendre visite à la Mairie. Au-delà des conseils municipaux, j'entends! J’ai hâte de montrer le décorum… Ensemble, nous pourrons faire un tour du propriétaire, temporaire bien sûuur. » susurra-t-il dans un roucoulement fin, il déposa un baiser sur sa peau long et suave « Cela te plaira, d’en découvrir...tous les aspects… »

Il remonta de sa gorge jusqu’à sa mâchoire, picorant chaque parcelle de sa peau pour terminer et parachever son ascension sur sa bouche douce qui l’attendait. Il s’en empara vivement, langoureusement. Il mettait dans ce baiser toute le charme sulfureux du chavirement des sens. Toute l’obsession dangereuse du mythe qu’il incarnait. Il joua un peu de ses dents sur ses lèvres pleines, titilla de sa langue, dévora de sa bouche. Comme un ballet, une course qui bien qu’effrénée ne causait aucune souffrance, seulement une asphyxie délicieuse et vorace. Les souffles se mêlaient, l’air se partageait. Il s’arrêta pourtant, laissant sa bouche sur ses lèvres :

- « Mon petit trésor… Ma fleur du soir...»

Chaque moment se savourait. Et la tendresse se vivait.

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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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________________________________________ 2022-02-13, 23:16 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Bon sang ne peut mentir...


Erwin s’était faufilé derrière moi tandis qu’Isaac terminait son repas avec le même empressement qu’il ne l’avait fait jusqu’alors, aussi indifférent à mes remontrances douces qu’à l’index de son père posé sur son front. Le contact m’avait fait sourire même si je n’avais pas pour autant détaché mes yeux de mon fils. J’avais tellement eu peur qu’il le rejette au point qu’il ne soit jamais capable de le toucher que chaque action qu’il faisait de lui-même sans qu’il y soit obligé par mes demandes ou la situation me faisait véritablement du bien. Isaac de son côté restait impassible, bien trop concentré par les litres de nourriture qu’il était en train d’ingurgiter comme s’il n’avait plus mangé depuis 3 jours.

— C’est peut-être un vampi-caméléon... après tout, il aurait de qui tenir... Si je peux éviter d’être votre victime en même temps, messieurs je vous serai bien aise.

J’avais eu un petit rire en relevant le visage en direction d’Erwin pour croiser son air moqueur. Il en avait profité pour enchaîner sur le repas et j’avais hoché la tête d’un air enthousiaste, le laissant dériver sur le fait que nous allions fêter en son honneur. C’était l’évidence même puisque c’était la raison de sa présence mais il aimait fanfaronner et si j’avais généralement tendance à lever les yeux au ciel, atterrée de ses remarques, je n’avais pourtant rien dit cette fois, le laissant patiemment en ricaner. C’était sa soirée après tout, il avait bien le droit à une dose d’indulgence supplémentaire. Entendant sa dernière phrase en revanche, je m’étais sentie obligée de préciser :

— Du moment que ce qui est dans cette coupe est sans alcool, je lèverai toutes les coupes que tu veux, mon amour.

La grossesse, le post-partum, l’allaitement, c’était tous des “petites” choses qui passaient clairement par-dessus la tête d’Erwin. Je sentais pourtant qu’il faisait l’effort d’y porter un intérêt par moment, au moins pour moi, mais il lui arrivait très souvent d’être ignorant en la matière. Avait-il oublié que l’alcool n’était toujours pas d’actualité tant que j’allaitais ou était-ce juste une façon de parler ? Il aurait tôt fait de me le préciser, de mon côté, j’avais préféré désamorcer le point avant qu’il ne le découvre qu’au dernier moment et que ça l’emplisse de frustration. Il était un épicurien, au sens le plus moderne du terme, et je devais bien avouer que je savais l’être aussi. Nous avions bien souvent savouré nos moments d’égarement ensemble, partageant les jouissances de la vie. Mais pour le moment, et ce depuis plus de 9 mois, certaines jouissances m’étaient interdites, reportées et il se devait donc de profiter seul. Ça ne me dérangeait pas outre mesure, c’était un sacrifice que j’avais fait avec bonne volonté, alors s’il s’en contentait également, c’était parfait.

Isaac avait terminé son repas avec un bruit de bouche discret mais satisfait qui avait le don de m’attendrir à chaque fois. Avec ses joues rondes et sa petite bouche si pulpeuse, le voir ainsi claquer sa langue pour avaler les dernières gouttes de lait avec la lenteur de celui qui était déjà en digestion me faisait littéralement fondre. J’avais récupéré la petite bavette que j’avais posé sur ma cuisse pour lui ressuyer la bouche tout en babillant pour lui. Erwin se proposa de me rhabiller tandis que je ressuyais mon sein et j’avais hoché la tête d’un air entendu avant de réaliser qu’il était dans une humeur plutôt joueuse. Le tissu avait été relevé sur ma peau mais il ne l’avait toujours pas scellé.

— Te voilà, bien plus pudiquement présentable...

Sentant sa main s’aventurer, je m’étais immobilisée en remettant Isaac en position vertical, un sourire amusé aux coins des lèvres bien que je ne le regardasse pas. C’était plus fort que lui, à chaque fois qu’il se sentait heureux ou victorieux, il en devenait d’autant plus joueur et aventureux, désireux de plus et ce n’était pas pour me déplaire. Mais une chose était certaine, ce n’était clairement pas le bon moment : j’avais toujours Isaac dans les bras et celui-ci avait besoin de faire son rot. Comme je le connaissais, cette première offensive n’était qu’un avant-goût, une envie de me faire languir et je l’avais laissé faire jusqu’à ce qu’il referme ma robe. Récupérant un plus grand torchon, je le posais d’un geste expert sur mon épaule avant d’y poser Isaac en lui tapotant le dos délicatement. Les reflux étaient LOIN d’être un cas isolé et je l’avais appris à mes dépends, apprenant à dompter mon dégoût au jour le jour. J’avais toujours eu horreur de ce qui se rapprochait du vomi, clairement émétophobe dans mon genre. Mais ce que ne je n’avais jamais cru jusque-là se révélait pourtant vrai : quand il s’agissait de son enfant, pour lequel on avait une responsabilité et un amour tout autre, les choses changeaient.

— Ouf, merci de cette action, monsieur le Maire, on a frôlé la catastrophe.

Je m’étais tourné vers lui avec un sourire en coin avant d’embrasser vivement ses lèvres d’un geste taquin. Je savais que sa phrase ne faisait pas vraiment référence à la bienséance mais elle ne m’avait pas empêché de faire vagabonder mon esprit vers tous ces abrutis qui s’offusquaient de voir un sein allaiter dans un lieu public pour la bien séance mais n’hésitaient pas à s’astiquer devant le même objet de désir le soir venu, dans la pénombre de leur salon. Je me demandais si la normalisation de l’allaitement serait un point que je pourrai lui souffler, mais nous n’étions pas encore à la discussion politique.

Après qu’Isaac eût émit un tout petit bruit, n’ingérant que peu d’air dans son allaitement, je l’avais gardé quelques instants contre moi, le berçant lentement, fredonnant tout en lui déposant de doux baisers par instant sur sa tête de bébé si douce. Je pouvais passer ma journée à l’avoir contre moi, à sentir son odeur mais je savais qu’il fallait parfois que je le laisse et à peine avais-je estimé qu’il ne risquait plus de rendre que je l’avais reposé avec délicatesse dans son landau. Il dormait déjà à moitié et il ne tarda pas à sombrer complétement. Posant un nouveau bisou sur sa joue rebondie, je lui avais souri attendrit avant de me diriger lentement vers son père qui s’était déjà installé dans un des fauteuils de velours sur lequel j’avais été assise une bonne partie de la soirée. J’avais lentement glissé ma main dans la sienne quand il me l’avait tendu, le bout de mes doigts caressant sa paume avant de remonter jusqu’aux siens et de s’y entremêler. Je sentis son impulsion, me poussant à me rapprocher, jusqu’à le rejoindre complétement alors qu’il m’inviter à m’asseoir sur ses cuisses. Avec lenteur et douceur, je m’étais donc posée contre lui, ma tête reposant sur son épaule, à la naissance de son cou où je déposais un baiser doux et long tandis qu’il se remettait à parler, mes lèvres vibrant au son de sa voix. J’avais eu un petit rire en entendant sa phrase :

— Ne t’en fais pas, j’ai toujours un pieu caché dans ma tignasse et quelques gousses d’ail, je ferai en sorte de t’éloigner si tu tentes de me condamner au repos éternel. En attendant c’est bien plus ton cou que le mien qui devrait craindre...

Ricanant, j’en avais profité pour déposer quelques baisers rapides sur sa gorge, comme si je venais le picorer à mon tour avant de me reposer un peu plus contre lui, sentant ses bras autour de mes hanches, scellant notre bulle, ce petit monde où rien ne pouvait nous atteindre quand nous étions ensemble. Pendant que je rêvassais de mon côté, il s’était mis à rêver du début de sa mairie. J’y avais prêté une oreille attentive, d’autant plus méfiante à présent qu’il avait plus de champ libre et que je savais que quelque chose en lui était vorace et destructeur quand il s’agissait de pouvoir. Tout à son aise, il s’était mis à parler de réaménagement des lieux, ce qui soulignait bien certaines de ses priorités pour ce qui me semblait personnellement futile. Je n’avais pu m’empêcher de froncer les sourcils, non pas à cause de notre divergence d’opinion sur le sujet mais parce qu’il comptait faire de l’ancienne mairie. Il semblait ne pas être très informé de ce qui s’était passé plus tôt dans la journée. Je n’avais pas osé l’interrompre cependant, bien trop occupé déjà à m’offrir des choses qui ne m’appartenait pas et qui ne lui appartenait pas non plus. J’aurai refusé, bien entendu, si tant est qu’il y avait quelque chose encore à refuser. J’avais ouvert la bouche pour tenter de protester mais déjà sa main se perdait sur mon visage et la seconde la rejoignait pour l’encadrer. Je voyais dans ses yeux briller un bonheur et une jubilation qu’il me peinait de troubler. Je l’avais laissé fondre sur ma gorge non sans grimacer face à la situation.

Nous vivions un moment délicieux et voilà que j’allais tout gâcher avec une petite anecdote de rien du tout. Une explosion d’ancienne mairie, est-ce que ça valait vraiment de gâcher le moment que nous vivions ? Je sentais ses lèvres voraces remonter vers ma mâchoire non sans un soupire qui avait eu le don de me provoquer un léger frisson de plaisir à son contact. Il était clairement dans son rôle, et je pouvais sentir son envie grandissante de partager quelques amicalités avant l’arrivée du dîner, ce qui me faisait nettement plus envie que de lui annoncer cette nouvelle. Pourtant, je ne me sentais pas de le laisser comme ça, il aurait sans aucun doute l’air d’un con en se levant le lendemain et en découvrant que ses premiers plans étaient déjà relégués aux oubliettes et il m’en voudrait sûrement de ne pas lui avoir dit. N’était-il pas censé avoir une équipe de campagne ?! Pourquoi c’était à moi de me taper le sale boulot ? Sans doute parce que môsieur avait un sale caractère et que je savais de Jeremi qu’il avait demandé à ce que personne ne le dérange dans la journée pour qu’il puisse préparer son avènement du soir. Et bien sûr tout le monde avait trop craint un éventuel courroux et nous en étions donc à ce moment précis où je disais définitivement adieu à toute la libido qui était en train de monter en moi et qui était une chose plus que rare depuis l’accouchement - c’était en réalité la première fois depuis l’accouchement - pour lui annoncer ce qu’il devait savoir et qui le mettrait en rogne. Alors égoïstement, j’avais accepté son baiser, plein de fougue et de passion, y répondant franchement, ne pouvant m’empêcher de me dire que c’était peut-être le dernier de la soirée. Sa langue se faisait langoureuse contre la mienne et j’avais accueilli avec un plaisir non dissimulé ses dents glisser sur ma lèvre inférieure. J'aimais ce contact que nous instaurions à tour de rôle dans nos ébats et qui avait le don de faire monter ma température corporelle. Cela faisait si longtemps que nous n’avions pas eu un tel échange. Je ne m’en plaignais pas, je devais bien avouer que j’avais autre chose à penser avant l’accouchement et que celuci m’avait laissé quelques stigmates les semaines suivantes qui m’avait privé de toute envie. Mais maintenant qu’elle montait réellement, je mesurai à quel point le temps avait été long, à quel point ces retrouvailles étaient savoureuses.

— Mon petit trésor… Ma fleur du soir...

Nos lèvres s’étaient détachées pour mon plus grand regret mais cela m’avait permis de me donner le courage nécessaire de faire ce que je devais faire. Tandis qu’il le murmurait à même mes lèvres, je m’étais lentement reculée, caressant du bout des doigts son visage, déplaçant une boucle noire sur son front avant de tâter sa pommettes aiguisée, caressant sa joue jusqu’à ses lèvres.

— Mon roi de la Nuit...

J’avais eu un sourire léger avant de m’humidifier les lèvres pour me donner contenance.

— Je crois que je dois t’annoncer quelque chose dont tu ne sembles pas être au courant... S’il te plaît, ne t’énerve pas contre moi, je n’y suis pour rien et ça risque de ne pas vraiment me plaire. Si tu as besoin de crier, sort, je n’ai aucune envie que tu réveilles Isaac, ok ?

Bon... c’était loin d’être la meilleure entrée en matière, je voyais déjà ses pupilles flamboyer d’une curiosité qui ne me disait rien de bon. J’hésitais presque à descendre de ses cuisses de peur qu’il ne le fasse par un geste brusque mais j’étais pourtant restée en place.

— Je crois... je crois qu’une info ou deux te sont passé à la trappe aujourd’hui avec le stress de l’élection... L’ancienne mairie a explosé... il n’en reste rien. Toute la rue était bloquée apparemment. Y'avait les pompiers et les flics... J’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose mais quand j’ai essayé de te répondre ton portable était coupé...

Ou alors m’avait-il raccroché au nez ? Il m’avait demandé de le laisser se concentrer, de ne le déranger sous aucun prétexte. Mais je n’avais pas pu rester les bras ballants. Alors je l’avais appelé. Au bout d’une sonnerie, j’étais passée sur messagerie. Je savais donc que son portable n’était pas coupé, qu’il avait évité mon appel délibérément mais je ne voulais pas en plus lui donner l’impression que je l’accusais. Le fait juste de savoir par ce geste qu’il allait bien m’avait rassuré. Le reste de sa sécurité m’avait été confirmé par Jeremi dans un SMS tout en me rappelant qu’il ne souhaitait pas être dérangé.

— Du coup... je pense qu’il n’y aura pas grand-chose à aller récupérer de ce côté-là... Et au cas où tu ne le savais pas non plus... Chris Brooke a démissionné et apparemment Jessie James a été annoncée comme nouvelle shérif. Je pense qu’on en saura plus dans les journaux de demain mais le Daily Mirror a quand même fait un article internet.

Je m’étais relevée pour récupérer mon portable sur la table à côté de nous. Après avoir pianoté, je lui avais donné mon téléphone pour qu’il le lise lui-même et je m’étais appuyée contre la table, à moitié assise, les bras en appui derrière moi, le dévisageant. Il resta quelques minutes silencieuses, signe qu’il lisait et lorsque ses yeux s’immobilisèrent, me faisait comprendre qu’il avait arrêté de lire, j’osais :

— Ça va ? N’oublie pas, si y’a besoin de crier, c’est dehors. Si tu veux que je vienne avec toi, je peux...

Isaac ne craignait rien si nous étions devant la boutique. Mais je préférai encore ne rien avoir affaire avec sa colère et attendre à l’intérieur... voire avoir le bonheur de voir la conversation se poursuivre comme si de rien n’était.

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« If the crown should fit, then how can I refuse? »

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2022-02-27, 22:22 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Bon Sang ne peut mentir
“Ses lèvres étaient rouges, ses regards étaient effrontés,
Ses cheveux étaient jaunes comme l'or”


Tout était parfait pour permettre à Erwin Preminger, fraîchement élu et non encore institué Maire de Storybrooke, de passer une soirée à la hauteur de sa victoire. Les lieux lui paraissaient ô combien tamisés et mystérieux, les costumes semblaient ô combien ajouter une dose de défi agréable à l’ensemble des, et Alexis semblait ô combien en phase avec l’intensité du moment. Quand bien même, elle le menaçait d’ail ou de pieu caché pour lui éviter de la faire passer de vie à trépas, il n’en ressortait que la certitude qu’elle s’amusait bien plus à le provoquer qu’à le craindre. En témoignait les marques affectueuses qu’elle dispensait dans son cou et sur chaque parcelle de sa peau qu’elle tentait de conquérir.
Alors comment l’éclat de cette aimable soirée aurait-il pu se ternir ?
Elle ne le pouvait présentement selon lui, alors qu’il savourait sa victoire et les tendres effusions qui naissaient de ces retrouvailles progressives et heureuses. Un pouvoir nouveau lui avait été accordé ce soir et il passait réellement un moment des plus suspendus. Et pourtant… Le ton d’Alexis, tout aussi doux et tendre qu’il fut, aurait du l’alerter. Notamment, justement par ces tons elle adoptait si rarement et toujours afin de masquer quelque chose… Ce quelque chose, qu’il avait, de prime abord, relégué à une vague impression dont il n’avait pas souhaitait tenir compte… : de la gêne.
Il n’en n’avait retenu que le compliment, le mot doux, la caresse de la pulpe de ses doigts dégageant un peu son front… Le titre. Elle lui avait souri. C’était peut-être cela qui ajouta une dose de tension à cet instant de plénitude apaisée. De ce sourire transparaissait l’amour qu’elle éprouvait, certes, l’émoi et l’émotion qui en découlait certes...mais aussi et surtout cette même gêne qui avait surgit au détour de sa précédente interpellation. C’était de ces gênes qui témoignaient d’un secret encore enfoui. De ces sujets qui subitement pouvaient faire exploser les certitudes d’autrui. L’aveu qu’elle s’apprêtait à faire possédait cette saveur. Du moins, aux yeux d’Alexis. Elle le redoutait autant qu’elle pensait pourtant le lui devoir. Lorsque la jeune femme humidifia ses lèvres, il en fut convaincu. Ce geste bien que dispensé dans un contexte d’intimité, alors qu’ils se tenaient tous enlacés, n’avait rien de sensuel. Ce n’était que le réflexe dicté par cette inquiétude qui semblait grandir au creux des pupilles de la jeune femme.
Erwin pensait souvent être bien au-delà des préoccupations ordinaires, aussi son orgueil lui criait de ne pas réellement y prendre garde, sûrement serait-ce là une légère brise dans son présent, pas plus. Ne disposait-il pas d’une incroyable capacité à tourner les choses en sa faveur ?
D’autant plus qu’il ne désirait pas corser les choses ce soir, ce soir était sien. Et il ne voyait guère le type d’informations qui avaient soudainement pu créer cet état chez Alexis… Il était simplement là, discutant de ce qu’il ferait en tant que maire… Alors pourquoi se comportait-elle comme si elle marchait sur des œufs, risquant à la fois de le blesser et de l’agacer ?
Et pourtant la jeune femme se lançait… et l’ensemble de son discours ne semblait guère engageant.. Il fronça les sourcils, tout en rejetant un peu sa nuque en arrière, pour mieux la dévisager, un rictus narquois sur les lèvres, fouillant néanmoins son visage 

- « Juste Ciel ! Trésor, quel curieux numéro est-ce là ! Voilà qui m’emplit d’une réelle inquiétude ! Devrai-je à ce point m’emporter de ce que tu souhaites me livrer ? Et si tu penses que cela le nécessite, je crains de ne pouvoir contrôler le choc !…  »

Son ton ne se moquait pourtant pas, il restait figé dans l’entre-deux dans lequel il se trouvait, à la fois amusé et méfiant. Même s’il comprenait qu’Alexis ne souhaitait guère d’esclandre, il s’agaçait de l’entendre déclarer que ça ne lui plairait pas. Chacun gérait ses humeurs comme bon l’entendait, surtout lui. Bon certes, cela ne restait qu’une manière de déclamer qu’elle ne souhaitait pas qu’il la prenne pour cible, mais il n’avait aucune raison de le faire, si elle était particulièrement extérieure à cette fameuse nouvelle, n’est-ce pas ? Il flottait encore cependant dans une certaine et paresseuse bonhomie. Presque manqua-t-il de lui demander de s’abstiendre pour ne pas gâcher cet instant suspendu où il se sentait triomphal et pleinement victorieux… Mais il ne le fit pas. Peut-être parce qu’aussi savoureux que soit le plaisir découlant d’instants parfaits que réclamait son égo, il ne parvenait pas à contenter ce dernier en sachant que quelque d’invisible l’égratignait insidieusement. Cette pensée aurait eu vite fait de gangrener ses méninges. Et maintenant que sa curiosité était allumée, elle croissait aussi vite que l’ambition qui le dévorait habituellement. Tout le corps d’Alexis s’était raidi un peu, puis elle s’était lancée, lui expliquant tout le drame inconnu avec une rapidité qu’elle tentait de demeurer concise et efficace, craignant que sa réaction ne vienne interrompre une information capitale.

- « Paaardon ? » s’était-il exclamé à l’entente.

Involontairement, sous l’effet de la surprise, il s’était quelque peu redressé, faisant un peu tanguer Alexis sur ses genoux. La mairie avait...explosé ? Comment était-ce possible ? Enfin, évidemment, il savait très bien qu’un bâtiment pouvait exploser mais.. Comment cela avait-il pu arriver ? Il n’ajouta cependant rien, son corps s’était figé tel un bloc de glace. Il ne s’était cependant pas déconnecté de la réalité, que nenni ! Bien au contraire, son cerveau fulminait, vorace à chaque bribe d’informations qu’elle lui livrait… Les images auxquelles il n’avait pas assisté flottaient dans son esprit. La rue bloquée, les policiers, les pompiers… L’explosion...
Le planning de la journée reprenait en sens inverse. Il revoyait ses magnifiques préparatifs, le temps incroyable d’essayage qu’il avait passé pour la journée d’investiture de demain. Une journée de plaisir dédiée à LUI-MÊME uniquement. Il avait bien vu qu’Alexis avait tenté de le joindre. Regrettait-il de ne pas avoir décroché ? Dans toutes les autres situations, non, à présent...oui. Il cilla. Une nouvelle fois tandis que l’information passait à présent sur la nomination de Jessie James… Cette...jeune femme rousse toute de vert vêtue. Il l’avait rencontrée ce soir justement. Elle lui avait paru...curieuse et droite. Peu cachottière. C’était pourtant ce qu’elle était. Si la mairie avait explosé en journée, elle savait parfaitement à quoi s’en tenir concernant son statut. Elle n’était pas seulement venue faire connaissance par simple curiosité, elle était venue jauger et se présenter. Il se demanda si elle avait gratifié les autres candidats de cette même démarche.
Le Daily Mirror en avait déjà fait un article internet. Ce journal ne traînait pas… Alexis s’était empressée de lui mettre sous les yeux, en s’ôtant de ses genoux pour récupérer son propre téléphone. Il la dévisagea un bref instant, piqué, avant de laisser ses yeux courir un peu sans but sur le message téléphonique qu’elle lui présentait avec douceur. Ses yeux lisaient, pire INSCRIVAIENT dans sa vision les mots qu’elle lui annonçait, la bouche demeurant close. Même lorsqu’il eut terminé, il ne s’exprima pas encore, ruminant ce qu’il venait d’apprendre, pèle-mêle.

Ça va ? N’oublie pas, si y’a besoin de crier, c’est dehors. Si tu veux que je vienne avec toi, je peux...
« Sans façon. Je ne vais pas m’égosiller dans les rues fraîchement élu à réveiller le voisinage. Veux-tu que la presse change sa Une, pour la consacrer à l’incroyable soirée de beuverie que le si honnête Maître Dorian a passé chez la libraire? Avec le relayage des vidéos exclusives du moment où il a ameuté le quartier entier ? » il avait éclaté dans un rire aiguë, où ressortait la frustration que lui apportait la nouvelle puis avait pincé les lèvres, furieusement « Je ne donnerai pas une raison à quiconque de ces rapaces de rire de mon sort ! Je ne ne suis pas à plaindre mais à envier, cette nuit ! Quoiqu’il se soit passé d’imprévisible ! »

Il l’avait déclamé avec arrogance, dans un geste orgueil de la main, avant de lever l’index néanmoins :

- « Mais sais-tu ce qui est terriiiible, mon trésor ? J’ai du attendre touuut ce Temps pour que l’on m’informe de la situation… Mon équipe de campagne est tellement inconséquemment STUPIDE… Oh, je sais ce que tu vas dire… Que ceci est en partie de ma « faute », si on considère que j’avais demandé à ne pas être dérangé au cours de la journée et que chacun pouvait s’attendre à ce que je sois au courant. Supposons cela… Personne n’a même daigné recueillir mon ressenti à ce sujet ! Personne n’a même daigné DISCUTER de la situation à mon arrivée, même entre eux ! Tout le monde préférait de LOIN voltiger sottement, parader, rire, s’émouvoir de son costume, échanger des banalités ! Ils s’amusaient ! Aucun pour commenter cette information, aucun pour s’en émouvoir autour d’un discours ou une conversation ou que sais-je ? Les habiles politiciens que voilà...Que c’est prometteur»

Claquant la langue dédaigneusement, il avait déposé le téléphone de la jeune femme sur ses genoux avant de tirer de sa veste son propre téléphone :

- « Donne-moi une minute, trésor... » énonça-t-il, alors qu’il pianotait rapidement sur l’écran, dressant rapidement une liste de noms avec la mention « renvoie-les, sur le champ», à Jérémie, puis releva ses yeux dorés vers Alexis  :

- « Voilà au moins une bonne chose de faite. Merci de m’avoir informé. Au moins, je sais ce dont il retourne…»

Il aurait pu perdre la face à la soirée d’Halloween ! Même Jérémie n’avait rien dit. Certes, il l’avait quasiment congédié en se gaussant sur sa tenue mais… ce n’était pas une raison. A présent, il devait se terrer dans un trou… Les autres étaient des idiots trop stressés de leur « potentielle élection » puis trop heureux de leur victoire pour s’interroger sur l’impact de l’explosion de la mairie. Il fulminait. Mais on ne l’abattrait pas. Subitement agacé de se voir cloué à l’impuissance, le fauteuil lui en donnant l’impression, il se leva d’un bond, commençant à marcher devant la jeune femme, non sans lui rendre son portable.

« Faire exploser la Mairie...le misérable... » pesta-t-il méchamment, les yeux luisants.

Sa voix n’était pas un cri, cela n’empêchait pas le ressentiment d’être parfaitement perceptible. Cela se voyait surtout à sa démarche quelque peu nerveuse, faisant tourbillonner sa cape à chacune des volte-faces.

Il comprenait qu’il perdait là, l’accès à tout. Tous les documents secrets de la mairie dont son ancien poste ne lui avait pas donné accès et qu’il escomptait enfin découvrir. Il s’était toujours demandé si certains possédaient un intérêt particulier. Forcé de déduire a posteriori que c’était le cas. Aloysius pourrait au moins, sûrement, l’informer d’éventuelles inconnus qui auraient pu se dérouler à l’époque de son mandat mais c’était sans contester ceux d’Hadès qui devaient renfermer le plus d’informations par le lien qui l’unissait aux divins.

- « Quand je pense qu’aucun mot n’a été prononcé à ce sujet au dernier discours de notre cher Hadès… C’était tout de même le siège de son mandat » persifla-t-il d’un ton doucereux, « Quelle déplorable action. Mais qui sait, cela coûtera bien cher à son criminel auteur… Aucun crime ne reste impuni, n’est-ce pas, ma chérie ? »

Il avait senti ses lèvres se tordre à ces mots. Cela dépendait. Les siens l’étaient. Mais pas ceux qu’on lui faisait subir. Il avait offert ce sourire torve à l’intention d’Alexis. Elle aussi devinait-elle l’identité du saboteur ? Pour lui, aucune hésitation. L’individu avait signé son stupide crime par l’intégralité de sa conduite.
Hadès avait beau être un égocentrique sot, il restai un roublard. Vexé de son oubli de candidature, soucieux de ne pas perdre le petit pouvoir qu’il avait cru détenir. Faire exploser la mairie avait été un réel coup réussi, tout comme sa nomination du shérif en dernière minute. Mais il détenait les caractéristiques de l’ancien maire : une action qui bien que réussie demeurait hasardeuse et ô combien rattachable à sa propre personne. Et cela serait facile à noter. Oui, il pouvait bien retourner sa déplorable tentative de contrôler la police contre lui. Tout autant que la démarche effectuée par Jessie James demeurait non innocente, elle lui avait fait l’effet d’une personne intègre. Il arrivait peu à Preminger de se tromper concernant les ressentis. Notamment parce qu’il était assez observateur de l’âme humaine, également parce qu’il avait appris de la Cour les rouages de la manipulation et à la détecter et surtout parce que son âme était suffisamment obscurcie par le Mal pour parvenir à reconnaître la noirceur chez autrui. Il rangeait aisément Miss James du côté du bien et de la droiture. Ce devait être pour cette raison que Hadès l’avait choisie, y voyant son propre intérêt sans saisir la limite à cette moralité. S’il parvenait à retourner le poulain de l’ancien maire contre lui, il causerait suffisamment de dommages à ce dernier pour lui apprendre sa leçon.
Son sourire s’était accentué, au fur et à mesure de son avancée mentale, découvrant ses dents nacrées. Dans son costume de créature nocturne, cela lui donnait une réelle intensité malsaine. Comme un oiseau de nuit manquant de fondre sur sa proie. Il était énervé certes mais la vengeance restait un plat qui se mangeait froid.

- « Disons que c’est une parfaite conclusion du précédent mandat… Nous verrons l’épilogue, prochainement.» il ricana une nouvelle fois, puis s’approcha d’Alexis en soupirant faussement, presque avec humour « Même si nous n’avons plus qu’à faire le deuil des livres et documents qui s’y trouvaient. »

Il allait avancer davantage, lorsqu’un coup le sortit de son mouvement, lui faisant pivoter la tête vers le grand couloir de la boutique. Avec tout ceci, il avait presque oublié qu’il avait commandé quelque chose.

- « Oooooh voiciiii notre chaaaarmant traiteur… J’arrive. »

Il s’éclipsa un Temps pour ouvrir la porte, passant devant le berceau où Isaac dormait à présent profondément.

- « Quand je pense que ce minable a été nommé « parrain »... » grogna-t-il entre ses dents.

« Je pourrais presque le menacer de l’en déchoir sous réserve de l’obtention des informations placées dans les papiers disparus et il s’exécuterait, ce sot bougre ! » songea-t-il avec hauteur. Hadès s’était si pleinement plongé dans l’euphorie concernant cet enfant que Preminger ne doutait pas que cette menace, aussi infime soit-elle puisse se révéler à l’égard du Dieu des Enfers, d’une efficacité dévorante. Mais chaque chose en son Temps, d’abord, il discuterait avec Jessie dès demain.
Atteignant la porte, il l’ouvrit faisant pénétrer l’air chaud et sombre de la nuit d’octobre dans le petit hall. Ce n’était pas désagréable, c’était même requinquant. Une manière de se remémorer l’événement principal de la journée. Hadès ne détenait plus le titre de Maîre, il était à LUI désormais. L’autre avait joué et abattu toutes ses cartes restantes, Preminger possédait un tout nouveau jeu dans sa main. Restait à savoir sur quoi, il convenait de placer son attention. Pour Hadès, il ne méritait pas forcément une attention particulièrement accrue, juste un petit ennui suffisamment désagréable pour lui causer les torts.
Son "ami" le traiteur avait du charger un jeune commis d'effectuer le service à en juger par l'individu qui se trouvait devant lui... Un jeune garçon roux qui sursauta de se trouver nez à nez avec un vampire, manquant presque de faire tomber le paquet odorant de ses mains. Pourquoi le Monde était-il essentiellement composé d'imbéciles? Pour lui permettre de comprendre sa supériorité, ceeertes, mais parfois, il lui semblait être entouré de dérivés de Nick et Nack... Quel dommage que ces derniers ne soient pas là, cependant, les houspiller lui aurait fait le plus GRAND bien! En attendant, il disposait de cet individu frêle qui tremblait encore un peu. Il aurait pu payer le traiteur sans le gratifier d’un seul mot chargé du paquet Il l'inverse, il lui fourra le billet dans ses mains, lui offrant un sourire sarcastique:
- "Déguerpis..."

L'autre ne se fit pas prier, sans prendre le temps de vérifier si le compte était bon. Il l'observa disparaître puis referma la porte. Il trouva Alexis à l’endroit exact où il l’avait laissée et lui sourit, la rejoignit avec grâce:

- « Voici les victuailles, trésor. » proféra-t-il en désignant les plats qu’il déposa sur les coussins avec élégance, puis fit remonter sa main jusqu’à l’épaule droite de la jeune femme, alors que ses yeux fondaient dans les siens : « Aussi terrible qu’aurait pu être mon potentiel courroux, tu as vraiment bien fait de m’avertir. Puis-je requérir une faveur ? J’aimerai que tu continues de le faire, notamment dans les moments où tu me sauras revenir d’un plein moment de...méditation avec moi-même. J’ai besoin à ce sujet, d’une personne de confiance suffisamment brave, Jérémie s’avère pour le moins défaillant dans le domaine. A l’inverse, toi tu serais parfaite. »

Si elle avait craint de le voir défiguré par la rage et la colère orageuse qui pouvait vite surgir dans son esprit fantasque, il fallait reconnaître que celle-ci l’avait déserté. Son corps ne se voyait que secoué d’une sorte d’euphorie triomphale, qui expulsait la défaite, se sachant d’avance vengé. Une aura puisée dans sa vaniteuse estime de lui-même qui dessinait une apparente satisfaction sur son visage et le sourire qu’il lui dédiait à présent. Il avait avancé les lèvres et l’avait embrassée doucement, se délectant de sa bouche, comme d’une gourmande sucrerie puis avait reculé lentement le visage, décrétant :

- Mais à présent, ce serait une perte de Temps de consacrer à cet événement plus d’intérêt qu’il ne le doit, n’est-ce pas ? Tout ceci appartient au passé. Ne laissons pas une si désagréable broutille gâcher un si prometteur beginning. Demain, je m’assurerai que la police prend parfaitement les choses en main et s’occupe de punir les coupables. J’ai rencontré cette James, elle ne m’a pas fait une mauvaise impression… Je verrais si celle-ci se confirme. En attendant… "A taaable" dirait-on! J’ai une faim de loup. » compléta-t-il dans une œillade quelque peu mutine, non sans embrasser le bout des doigts de la jeune femme.


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« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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________________________________________ 2022-03-13, 21:22 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Bon sang ne peut mentir...


Eeeet... il avait râlé. Ça aurait pu être pire, ceci dit. Est-ce que ça aurait pu être mieux ? Sans doute si ce n’était pas Erwin. La question était surtout POURQUOI ça le mettait dans un tel état. Il n’avait jamais aimé ce bâtiment. Je l’avais entendu s’en plaindre un nombre incalculable de fois. Il avait été trésorier pendant tout le dernier mandat d’Hadès, ce qui lui avait FORCEMENT laissé accès à de nombreux dossiers et historiques qui aurait pu l’aider à présent pour son propre mandat. Il avait postulé sa candidature des mois auparavant, pourquoi n’avait-il tout bonnement pas pris de l’avance ? Et je pouvais déjà être 100% sûre que ce n’était pas pour le “cadeau” qu’il comptait me faire des ouvrages de la mairie qu’il était dans cet état. Bien sûr il y avait de l’égo. Erwin en était gorgé comme une orange dans les orangeraies de Californie étaient gorgées de soleil. L’idée même qu’il ait pu passer à côté d’un évènement aussi gros pouvait sans doute suffire à expliquer la moitié de sa colère mais l’autre moitié... Il semblait avoir des projets sans doute plus scabreux pour cette mairie et mon imagination partait dans tant de directions plus horribles les unes que les autres que j’avais préféré arrêter de réfléchir, me concentrer sur sa colère. Le Grand Maître avait bien dit que je n’étais obligée à rien. Que je pouvais peut-être l’aider cependant et si je n’en avais plus envie, rien ne m’empêchait de partir... c’était peut-être pas si pire que je l’avais imaginé. Tout allait bien se passer...

J’étais restée en face de lui, appuyée sur le comptoir, les jambes croisées, les fesses callés à l’observer. Il semblait bouillir intérieurement, plus qu’il ne le montrait à l’extérieur. C'était plutôt étrange de voir un vampire avoir brusquement si chaud mais je n’avais rien dit. Il avait balayé ma proposition de sortir de quelques phrases dédaigneuses et je m’étais contenu avec tout le mal du monde de ne pas lever les yeux au ciel lorsqu'il avait argumenté sur le fait qu'il devait être envié ce soir. Sentant tout de même la conversation prendre une direction désagréable, j’avais croisé les bras, mâchoire serrée, le laissant à sa colère du moment qu’il ne crie pas. Je m’étais mordu la langue pour ne pas contre argumenter quand il avait parlé de “l’honnête Maître Dorian”. Ce n’était peut-être pas le moment de faire remarquer qu’il n’était pas si honnête que cela à première vue s’il passait la nuit chez sa libraire ni même totalement à envier pour une simple Mairie d’une ville paumée du Maine. Non, c’était mes propres valeurs qui s’entrechoquaient aux siennes et sa colère qui me rendait nerveuse. Il fallait que je garde le silence.

Et pourtant à peine avait pris cette décision que j’avais eu envie d’ouvrir la bouche en l’entendant qualifiée son équipe de campagne de “stupide”. Il m’avait coupé dans mon élan, déroulant avec perfection ce que j’avais totalement l’intention de lui dire, preuve qu’il me connaissait bien... ou qu’il avait conscience de sa mauvaise foi, au choix... voire peut-être un peu des deux. Quant au reste, il était vrai qu’il était trèèèèès étonnant que son équipe n’aie pas eu envie de lui en parler le soir-même, au milieu d’une salle bondée de monde. Là aussi, ça n’aurait pas du touuut entaché la trèèès respectable réputation de “l’honnête Maître Dorian” que de s’y risquer, voyant déjà le manège qu’il était en train de me faire alors qu’il était tout à sa joie de se savoir vainqueur, ce qui n’était pas le cas à ce moment précis. Je ne savais pas comment j’étais parvenue à contenir cela en moi, j’avais alors brusquement réagi que pour m’y aider, j’avais arrêté de respirer. Reprenant mon souffle discrètement, je continuais à l’imaginer de cette façon en pleine soirée, entre le stress de l’annonce et le fait qu’il était désarçonné de la nouvelle que tout le monde savait sauf lui.

— En même temps... Personne n’avait peut-être envie de se gâcher la fête, tout le monde passait un bon moment et était sans doute passé à autre chose. Ce n’est que de la vieille pierre, on a déploré aucun mort, il n’y avait pas de raison d’en faire tout un foin. Cette mairie était déjà du passé ce soir, même si on ne connaissait pas l’annonce du vainqueur, aucune raison de s’en inquiéter... normalement...

Je n’avais pas pu m’empêcher. Peut-être parce que j’avais contenu trop de choses. C'était toujours pareil avec moi. M'empêcher de dire ce que je pensais était une torture sans nom. A la première censure, je me congratulais toujours d’être capable de le faire, d’agir pour le mieux, d’être une excellente amie, une bonne petite amie ou que sais-je encore parce que les gens n’avaient pas toujours besoin d’avoir mon avis. A la seconde, je m’interdisais de respirais, à la troisième, je m’agitais, incapable de me contenir plus longtemps et je finissais par exploser. C’était plus fort que moi, ce besoin de m’affirmer de dire ce que je pensais, ce besoin d’honnêteté envers ceux que j’aimais plutôt que l’hypocrisie du silence, même si je me disais que parfois ils la préféraient sans doute. Alors je finissais par culpabiliser de ne pas être une si bonne amie, d’être égoïste... mais pas ce soir. Parce que ce soir, cela dépassait le soutien. Ce soir, il s’énervait pour la perte de quelque chose qu’il ne voulait pas et j’avais besoin de le comprendre. C’était pour cela que j’avais souligner le fait qu’il n’y avait vraiment aucune raison d’en parler plus que de mesure... et de s’en énerver plus que de mesure, entre les lignes... Il m’avait alors mise en attente et j’avais joint mes mains en poing au niveau de mon bas ventre, tout en relevant la tête dans une impulsion qui trahissait mon impatience. Non pas parce qu’il gérait ce petit “problème” directement de son téléphone alors que nous étions ensemble, mais simplement parce qu’il ne répondait pas à mes interrogations, bien trop pris dans son moment de colère contrôlée qu’il tentait d’évacuer autrement. J’ignorais le contenu de son court SMS mais je n’en ignorais pas le destinataire. Jérémie allait passer un sale quart d’heure... J’ignorais comment il était capable de supporter toutes les frasques d’Erwin sans broncher, avec un amour toujours égal pour son ami quand de mon côté je n’en supportais que la moitié.

Il m’avait rendu mon téléphone en approchant, apparemment soulagé d’un poids par son SMS même s’il continuait à fulminer dans son coin. Ce qu’il venait de pester entre ses dents était entièrement dirigé contre Hadès, je le savais... et je savais aussi qu’il devait sans doute avoir raison : il pensait clairement que le dieu était responsable de l’explosion. Hormis le tatouin que le sauvetage des flammes avait engendré, tout s’était calmé plutôt rapidement et connaissant l’animal, il n’était pas compliqué de faire le lien. Erwin n’était pas bête, si j’étais parvenue à cette conclusion, il y était parvenu aussi. Pourquoi Hadès avait voulu finir comme cela ? Il avait tant de raisons qu’elles ne m’inquiétaient pas. Certes, il pouvait envisager de faire disparaître des preuves, mais il en avait aussi tellement des plus stupides comme l’idée de faire table rase du passé, par jalousie, par envie de destruction... que son geste ne m’inquiétait pas. La réaction d’Erwin en revanche...

Elle me ramenait directement à ma discussion avec le Grand Maître. Est-ce que j’avais envie qu’Erwin soit Maire ? Je l’ignorais en vérité et si j’osais pousser la porte de la franchise envers moi-même, je découvrirai sans doute que la réponse était négative. Pourtant j’avais voté pour lui, parce que je voulais le soutenir sentimentalement. Est-ce que j’espérais pouvoir calmer son jeu et me prouver qu’il pouvait être bien meilleur dirigeant qu’il m’arrivait de le penser grâce à ce rôle de maire ? Sans aucun doute... Mais le doute sur ma réussite était clairement permis. J’avais réprimé un frisson en entendant l’interjection “ma chérie”. Pour éviter qu’il ne sorte, j’avais serré la mâchoire, me concentrant sur son regard, m’empêchant de respirer un court instant. C’était la toute première fois qu’il m’appelait ainsi... et ce n’était pas agréable. Il m’avait déjà dit “ma chère” ou “chérie” et ces deux mots avaient sonnés avec la même acidité que son “ma chérie”. Mais j’y percevais presque en plus une menace qui me faisait froid dans le dos. Pouvait il supposer que nous avions préparé ce coup ensemble ? Ou me prenait il juste à partie ? A croire que je ne pouvais pas véritablement être “chère” à son cœur, que cela relevait toujours d’une colère froide, sourde ou cynique. Ajoutée à sa phrase sur les crimes qui ne pouvaient pas être impunis, j’aurai presque pu en blanchir instantanément. Je me faisais sûrement des films mais j’avais l’impression que ça se liait à de nombreuses choses qui trainaient dans ma tête et mon passé. Mon père avait été impunis pendant de nombreuses années avant que ma mère ne lui rende la monnaie de sa pièce. Je m’étais inquiétée de savoir quoi faire moi-même il y avait peu en emmenant Isaac voire le Grand Maître, avait-il pu seulement me suivre ou intercepter des brides de conversations ? C’était impossible, la Famille était bien trop discrète pour que cela soit réel et pourtant je ne pouvais qu’y penser. Était-ce une menace directement liée à mon encontre si j’avais osé aider Hadès ou cherchait-il juste mon approbation, s’assurant que le père de mon fils aurait toujours la part belle face au parrain ? Il avait à présent toute dents dehors, ce qui ne faisait qu’ajouter à la peur qui commençait à me tenailler le ventre, sentant mon estomac se retourner à m’en donner la nausée lorsque je l’avais vu s’avancer bien plus encore vers moi, dans un soupir qu’il voulait humoristique. Seulement moi, je ne riais plus. J’avais senti malgré moi mon corps se reculer du peu qu’il le pouvait, imperceptible pour Erwin, jusqu’à s’enfoncer dans le bois du comptoir si nécessaire pour l’empêcher de fondre sur moi. Je n’avais aucune envie qu’il m’embrasse, devais-je tourner la tête ? Le repousser ?

J’avais poussé un soupir de soulagement lorsque je l’avais senti se reculer après un coup ai été frappé à la porte. Sauvée par le gong... et voilà qui me laissait le temps de reprendre mes esprits. C’était stupide... comment quelqu’un qui pouvait parfois jusqu’à embraser mon âme et faire vibrer mon cœur pouvait aussi me retourner l’estomac à ce point ? En un instant, toute les braises qu’il avait attisées jusqu’à présent s’étaient éteintes à mes pieds sans que je ne sache comment faire pour les raviver. Était-ce normal de ressentir des sentiments aussi contradictoires pour quelqu’un ? Ça ne m’était jamais arrivé jusqu’alors... Et voilà que son costume de vampire prenait brusquement tout son sens, entre l’attrait inévitable qu’il créait sur ses victimes et l’horreur qui se cachait derrière. Nerveusement, j’avais replacé ma perruque, me dirigeant vers Isaac, mon seul phare à présent dans cette nuit noire pour tenter de m’apaiser. Il dormait comme un ange, loin du petit caméléon vampire que j’avais pu y voir plus tôt, ses petites lèvres rondes entrouvertes, sa tétine déposée à côté de sa joue comme s’il l’avait relâchée pendant son sommeil. Erwin était capable du pire comme du meilleur... Si j’en doutais encore par moment, la vision de son sourire accompagné de la vision de mon fils ne pouvait que m’emmener vers cette voie. Avec douceur j’avais alors posé un doux baiser sur la joue ronde et chaude d’Isaac me gorgeant de son odeur au passage tandis qu’Erwin revenait avec le dîner autrement plus enjoué, ou tout du moins quelque peu calmé.

J’étais alors revenu vers lui tandis qu’il déposait les plats sur les coussins et que je l’observais faire, me rendant compte à quel point le tout semblait appétissant, ce qui me semblait fou d’avoir encore un tel service à cette heure. Mais Erwin avait ses passe-droits et après les pensées qui venaient de me traverser l’esprit, je me refusais d’imaginer comment il avait pu les avoir. J’avais senti sa main remonter alors sur mon épaule, réalisant qu’il était revenu à moi pendant que j’étais plongée dans mes réflexions et j’avais levé les yeux vers lui. Il voulait que je continue de l’informer de ce qui lui était caché par sa simple faute, je continuais de le penser. Jérémie en était peut-être défaillant mais c’était sans aucun doute parce qu’il ne connaissait que trop bien son ami et ses colères spectaculaires et, que, contrairement à moi ce soir, il n’avait peut-être pas eu de moment privilégié avec lui après, dans un sas de décompression. Néanmoins, je refusais de devenir la nouvelle Jérémie, cette personne prévenante de tous ses excès et le pardonnant envers et contre tout. Ce n’était tout simplement pas moi et je me devais de le prévenir.

— A une seule condition.

J’avais levé un index entre nous deux.

— Plus JAMAIS tu ne me raccroches au nez ou tu évites un de mes appels. Tu le sais, j’ai toujours respecté ta vie privée ou les moments où tu avais besoin d’être laissé tranquille. Je ne t’ai appelé que DEUX fois alors que tu m’as m’avais précisé que tu ne voulais pas être dérangé, la première fois, j’avais perdu les eaux et la seconde c’était à cause de cette explosion, je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que le ratio n’est pas dégueu. Si tu veux que je sois celle qui te préviennes, c’est aussi si simple que ça, tu me réponds. Si je t’appelle alors que tu m’avais prévenu que tu ne voulais pas être dérangé, c’est qu’il y a une raison. Tu ne décroche pas, ne me rappelle pas ou me raccroche au nez, je ne veux RIEN entendre sur le fait que j’ai failli à ma tâche, aucun cri, geste, même pas un murmure, RIEN, compris ? Tu ne t’en prendras qu’à toi. Si tu es d’accord avec cette condition, je veux bien te prévenir de ce que je sais – ce qui veut dire, si le juriste que tu es sait lire entre les lignes, que tu ne pourras pas non plus me reprocher de ne pas t’avoir dit ce que je ne savais pas. C’est compris ? Je ne rigole même pas Erwin, c’est à prendre ou à laisser sinon je sens que c’est moi qui vais m’énerver !

Je l’avais toisé d’un air sévère pour scruter la moindre de ses réactions, l’attente de son acquiescement. De son côté, il semblait gorgé d’une vanité nouvelle, et après un sourire apparemment apaisé, il avait approché ses lèvres des miennes. Je l’avais laissé faire sans bouger, réalisant que le dégoût avait disparu mais ne s’était non plus mué en désir pour autant. Il avait cueilli mes lèvres avec douceur, comme s’il butinait un fruit sucré, ce qui semblait le ramener entièrement à la fin de sa colère, ce qui me convenait largement plus. Après quelques secondes, nous nous étions installés pour manger. Au fur et à mesure de la soirée, le stress que j’avais ressenti plus tôt m’avait quitté, en même temps que sa joie l’avait de nouveau rejoint. Nous avions trinqué à sa victoire et malgré la petite amertume que j’avais senti au fond de ma gorge, j’avais été plutôt heureuse pour lui. Chemin faisant, j’avais rapproché mes coussins des siens pour me blottir un peu plus contre lui, réalisant le même exercice que lui pour d’autres raisons : chasser les idées négatives qui me parasitaient pour revenir au bonheur de l’instant présent.

Plus la nuit devenait noire et plus nos baisers étaient devenus plus passionnés, le reste de nos repas désormais repoussés loin de nous. Ses gestes s’étaient faits plus aventureux, les miens également teasant un moment d’intimité plus sensuel qui ne viendrait pourtant pas. Alors que ses doigts s’étaient approchés d’un sanctuaire pourtant bien déserté et bien dévasté depuis l’accouchement de mon fils, j’avais émis une première grimace, rapidement suivi d’un réflexe de sursaut destiné à faire échapper mon corps à ses doigts. Le sentant, il s’était stoppé immédiatement, m’observant.

— Je suis désolée...

Je l’étais vraiment. Autant pour lui que pour moi. Les hormones semblaient reprendre petit à petit leur place dans mon corps, m’offrant une libido qui ne permettait pourtant pas à mon physique de s’ouvrir ou de la suivre sans douleurs. Elles étaient beaucoup moins intenses mais la sensibilité de l’endroit n’était tout de même pas revenue à la normale... et si j’étais d’ores et déjà dans cet état, je préférai encore stopper le mouvement en amont que de nous échauffer tous les deux au point que la frustration nous mette en colère. Il avait compris cependant. Il avait même semblé surpris en me voyant prendre les choses en mains avec plus d’insistance. Il lui était arrivé depuis la naissance d’échauffer mes sens à plusieurs reprises et j’avais réalisé que c’était sa façon à lui de voir où j’en était dans la réappropriation de mon corps sans pour autant me demander frontalement un coït. C’était plus subtil, plus doux et plus compréhensif et je l’en remerciais sincèrement pour cela, mentalement à chaque fois. Il avait agi comme si de rien n’était aux fois où je l’avais gentiment repoussé, lui faisant comprendre que je n’étais pas “d’humeur”, il n’avait pas insisté d’avantage quand il voyait que j’étais réceptive sans pour autant augmenter l’enjeu du jeu. Il s’était uniquement permis plus ce soir avant d’arrêter lorsque je lui avais demandé. Erwin était peut-être quelqu’un de vorace de manière général, il avait sans aucun doute souvent l’intention de croire que comme un gamin gâté, tout lui était du. Il prenait tout ce qu’il pouvait prendre avec gourmandise. S’offusquait de ce qui pouvait lui être refusé alors qu’il estimait y avoir un droit et pourtant, malgré tout cela, jamais encore il ne m’avait fait perdre la confiance que j’avais placé en lui concernant notre intimité et mon intimité. Les rares fois où je n’avais pas eu envie, j’avais fait de mon mieux pour le cacher, me laissant griser finalement malgré moi mais toutes les fois où je n’avais pas été réceptive, il n’avait jamais cherché à me forcer ou à atteindre son but dans ce domaine. Bien moins que dans d’autres d’ailleurs. Sa main s’était échappée des pans de ma robe, nous étions encore tous deux habillés à la naissance de ce moment déjà avorté. Allongé sur le dos, le buste surélevé par l’appui de ses avant-bras sur le sol, il resta un court moment ainsi, son doute le temps de se remettre de ce qui venait de lui passer sous le nez. Il n’était pas si frustré, je le voyais bien, j’avais stoppé le moment suffisamment tôt, autant pour lui que pour moi. Je lui avais laissé son moment de répit avant de me rapprocher avec douceur, posant mon visage contre son torse, glissant le bout de mes doigts dans l’ouverture de sa chemise.

— On n’est pas non plus obligés de tout arrêter si tu veux... ce n’est pas parce que moi... c’est ta soirée après tout...

Je l’avais dit sur un ton léger, celui de la conversation, car c’était pour moi le ton le plus approprié. Je l’avais dit avec sincérité. Je n’étais pas en train de m’excuser de mon état en tentant de rattraper mon coup, j’avais autant envie de recevoir que de faire plaisir. Et si je ne pouvais prendre mon plaisir qu’en lui en donnant, c’était une possibilité que j’envisageais tout de même. Je ne voulais cependant le forcer à rien non plus. Peut-être préferait il tout arrêter et vivre pleinement son moment quand je serai prête. Je ne m’en faisais pas pour nous. Je savais qu’il n’était pas venu pour cela spécialement, cela faisait bien longtemps que nous avions passé ce stade. Il n’avait même pas prévu d’aller plus loin au départ, après tout...

Ma main avait quitté l’ouverture de sa chemise pour récupérer l’une de ses mains. Lui faisant perdre son équilibre de gainage, je l’avais accompagné dans son mouvement pour qu’il se place de profil, en appui sur les cousins, tandis que je ramenais à mes lèvres la main que mes doigts avaient précédemment entrelacée. Embrassant le dos de sa main, j’avais relevé les yeux vers lui :

— C’est comme tu veux...

Avec douceur, j’avais embrassé le bout de ses doigts dans un moment câlin, sans arrière-pensée pour vraiment lui laisser son libre choix sur ce qu’il avait envie qu’on fasse. Pour une fois qu’il avait tous les droits de se considérer comme le roi de la soirée...



2 Semaines plus tard

J’avais l’impression de revenir presque deux en arrière. Hormis que le lieu n’était pas le même, la raison n’était pas la même et l’assistante avait changé de sexe. Mais sinon tout était pareil. Ou presque... J’avais reçu quelques jours auparavant une lettre non estampillée dans ma boîte aux lettres. En l’ouvrant, je m’étais rendue compte qu’elle contenait une invitation pour visiter les nouveaux locaux de la mairie, une “inauguration” comme c’était bien écrit sur le papier. J’avais tenté de questionner quelque peu Erwin sur le sujet mais il était resté plus que mystérieux à propos de ce morceau de papier, se délectant apparemment de ma surprise et de mon interrogation. Il m’avait pourtant bien précisé le soir de sa victoire qu’il espérait m’offrir une visite des locaux une fois ceux-ci finalisés mais je ne m’attendais pas à ça. L’invitation semblait officielle, solennelle. Une sorte de réception en comité sans doute restreint mais qui allait sans aucun doute sonner comme une visite de musée et la première chose que j’avais pensé, c’est que je n’avais absolument rien à faire là.

Je devais bien admettre avoir ressenti une certaine douleur à être toujours éclipsée, relayée au rang de la foule. Je ne voulais pas spécialement briller à ses côtés mais j’aurai juste voulu y être, partager ce moment avec lui, qui semblait lui tenir à cœur. Il avait tenu à ce que je sois là, le jour de son discours, de son investiture, alors j’étais venue. Mais j’étais resté si loin, le laissant célébrer avec la loge spécialement faite pour l’occasion où Jérémie ou encore sa femme brillaient de fierté et de joie pour lui. Après cela, ils avaient tous été conviés chez lui pour un repas mondain. Son équipe, et une bonne partie du gratin de Storybrooke. Je n’avais bien sûr pas été conviée. Pourquoi l’aurais je été après tout ? Ce n’était pas comme si nous avions un lien lui et moi, pas comme si je l’avais soutenu et que quelque chose de fort nous liait. Alors j’étais rentrée avec mon fils et nous avions profité de la belle journée ensoleillée que nous avions pour découvrir le parc.

Pourtant aujourd’hui, il semblait avoir trouvé une raison à m’ajouter au gratin de cette inauguration et je devais bien avouer que j’étais tétanisée. Certains diraient peut-être que j’étais jamais contente mais ce n’était pas vraiment cela... Juste que la situation globale était le poids qui pesait parfois sur mes épaules jusqu'à la douleur et cela s’appliquait dans ces deux cas. Être la maîtresse, c’était envier ceux qui pouvaient approcher l’être aimé sans craindre les regards et dans le premier évènement comme le second, ce n’était pas mon cas. Alors POURQUOI diable avait-il fait ce truc ? Le matin même, peut-être avait-il senti mon envie de me dérober, car son assistant m'avait contacté :

— Mademoiselle Child ?

— Oui ?

— Bonjour, ici le cabinet du Maire.

— Oui... Bonjour ?

— Je voulais juste reconfirmer avec vous que vous seriez bien présente à votre rendez-vous d’11h50 ?

… Un... rendez-vous ?

— Euh... Une seconde je vous prie...

J’avais attrapé à la volée l’invitation qui se trouvait dans la corbeille à courrier que j’avais posé dans la cuisine, la tournant fébrilement vers moi pour la relire. Il n’était absolument pas mention d’un rendez-vous mais bien d’une inauguration. Cherchant à prêcher le faux pour savoir le vrai, je décidais de reprendre la conversation que j’avais mise sur mute.

— Attendez voir, je crois que je me perds un peu dans mon agenda, je ne suis pas certaine d’avoir noté le rendez-vous pour aujourd’hui... nous parlons bieeeen...

— Du rendez-vous, d’aujourd’hui, 11h50 concernant vos locaux dans la rue principale... Comme c’est un horaire proche du déjeuner, Maître Dorian voulait s’assurer de ne pas louper une pause déjeuner par un oubli malencontreux...

Un sourire amusé avait étiré mes lèvres grandement, réalisant enfin que cette invitation n’avait été posté que dans ma boîte aux lettres et que cette inauguration ne se faisait apparemment qu’en comité très très restreint. Il avait fallu que je me morde la lèvre inférieure pour éviter de rire au téléphone et j’avais pris quelques secondes pour reprendre une voix qui serait suffisamment concentrée et professionnelle pour ne pas paraître louche...

— Ah oui, tout à fait, je le vois là. Quelle idiote, je n’avais pas ouvert mon agenda à la bonne semaine, mais oui, je vous confirme bien que le rendez-vous est maintenu.

— Parfait, à tout l’heure alors, bonne journée !

Il avait raccroché et je n’avais pas pu empêcher plus longtemps un ricanement de soulagement de passer entre mes lèvres. Réalisant que ce rendez-vous pouvait amener à bien des choses autrement avortés les mois précédents, une chaleur était brusquement montée en moi. Lors de l’une de nos discussions avec nos moments charnels, je lui avais fait par d’un de mes fantasmes auquel il avait plutôt paru réceptif. Il était né de notre escapade dans le futur, je devais bien l’avouer. Ce moment que nous avions vécu dans la galerie des portraits avait été fortement instructif concernant ma sexualité et l’océan de diversité dans l’éveillement des sens qui s’offrait à moi. Si j’avais toujours autant horreur qu’on puisse se donner en public là où il ne semblait en éprouver aucune gêne quand il ne risquait pas d’y perdre son mariage, l’idée de le faire dans un endroit proche du monde qui pouvait à tout moment nous découvrir alors que nous étions cachés sous leurs yeux était bien plus émoustillant. Il m’était arrivé de le titiller à de très rares occasions où nous avions pu, lors de cette croisière monstrueuse par exemple dont nous n’avions plus reparlé depuis. Je lui avais alors suggérer de pouvoir lui rendre visite à son bureau notarial un midi et même s’il avait semblé plutôt intéressé par l’idée, cela n’était encore jamais arrivé... Se pouvait il alors que... Les mots de l’assistant n’avaient pas été choisis au hasard, il les lui avait dictés, tout comme le choix de l’heure... et plus que son office notarial je me doutais que le bureau de la Mairie lui éveillait autrement les sens pour ses propres fantasmes qui, même s’il ne m’en n’avait pas encore tout dit comme je ne lui avais pas tout dit des miens, se révélaient autrement plus grandiloquents. Les jours précédents cette invitation, il avait retenté certaines approches et certaines caresses qui m’avaient été moins douloureuses... cela collait parfaitement au moment.

Récupérant mon téléphone, j’avais confirmé avec Honey qu’elle prenait toujours Isaac pour ce midi et après quoi, je m’étais occupé de le préparer lui et son petit sac afin que le petit monsieur soit prêt et tout pimpant à l’arrivée de mon amie. Mon fils parti, j’en avais profité pour me doucher, me maquiller et revoir ma tenue quelque peu. J’avais opté pour une lingerie un peu moins confortable mais autrement plus suggestive, juste au cas où... et cette pensée me replongea dans certaines chaleurs. J’avais troqué ma tenue parfaite pour une inauguration mais largement trop “festive” pour un rendez-vous à la mairie pour une tenue, plus sobre, moins extravagante. C’était une robe chemise d’une couleur rouge avec des manches et des boutons de manchettes qui rappelaient les tapisseries d’époques. Bien plus proche du style qu’arborait Erwin tout en paraissant dans son temps, elle descendait juste en dessous du genou. Une grosse ceinture de cuir Camel à la boucle ornée permettait de marquer ma taille tout en mettant en valeur ma poitrine sans aucune vulgarité. J’avais clôturé ma tenue d’escarpins et d’un sac à main et après avoir pris une pochette pour l’illusion, je m’étais rendue au rendez-vous à l’heure indiquée. L’assistant devait être à peine plus vieux que Danny et je me demandais le fils de qui il pouvait être pour en être là si jeune. M’asseyant dans la salle d’attente comme il me l’avait proposé, le temps que “Le Maire” finisse son rendez-vous précédent, il m’avait invité à me présenter dans le bureau quelques minutes plus tard, précisant que le maire m’y attendait. Après l’avoir remercié, j’avais marché jusqu’aux doubles portes, j’en avais ouvert une avant de m’engouffrer dans le bureau lumineux, refermant la porte derrière moi. Il n’avait clairement pas lésiné sur la déco. Si la Mairie d’Hadès n’avait pas grande personnalité hormis celle d’être dans une école, le bureau d’Erwin reprenait totalement ses goûts de grandeur et de royauté. Le marbre bicolor au sol brillait comme s’il était lustré 3 fois par jour, de lourds rideaux encadraient les grandes fenêtres et il y régnait une atmosphère de confort, de richesse et de grandeur qui était presque surprenante pour une démocratie, dans une petite ville comme Storybrooke. J’étais déjà entré dans le bureau de mon père... et c’était à croire qu’il avait cherché à le concurrencer... Le toisant tandis qu’il était toujours assis à son bureau, j’avais ramené mes mains devant moi, tenant les anses de mon sac à deux mains, en même temps que ma pochette rouge. Un sourire amusé avait orné mes lèvres tandis que j’avançais de trois pas, mes talons claquant sur le marbre, m’assurant d’être suffisamment loin de l’entrée pour ne pas être entendue, bien que je me doutais que l’insonorisation avait été étudiée.

— Monsieur le Maire... je pensais avoir droit à une inauguration... et voilà qu’on me convoque pour parler affaire... je dois m’en avouer déçue ?

J’avais attendu un instant avant d’ajouter à mi-voix, le ton mutin :

— Tu avais peur que je te pose un lapin ?

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Erwin Dorian
« If the crown should fit, then how can I refuse? »

Erwin Dorian

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- Pour ma victoire? C'est adorable, trésor... Même si en toute modestie, je dois admettre, qu'au-delà de cela, je suis un prestigieux modèle pour mes concitoyens"
(Alexis pense-t-elle qu'il est parti trop loin? Sûrement! On approuve)

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________________________________________ 2022-04-01, 21:13 « If the crown should fit, then how can I refuse? »

Bon Sang ne peut mentir
“Ses lèvres étaient rouges, ses regards étaient effrontés,
Ses cheveux étaient jaunes comme l'or”


Pouvait-il considérer son triomphe gâché ? Grand ciel non ! Mais un arrière goût chargé d’amertume venait gâter sa pleine joie. Il lui semblait être entouré de formes désagrégées, aussi volages qu’insaisissables ! A quoi servait donc d’avoir un chien si, tout aussi fidèlement loyal qu’il pouvait être, il s’empressait de détaler la queue entre les jambes lorsqu’il haussait le ton ? Midas était un sot. Son adorable caniche par la même occasion mais un parfait sot dans ce genre de situations. Et pourtant il faisait partie des rares individus à lui être parfaitement dévoué corps et âme et dont il ne doutait pas de l’intelligence. Preminger supposait que la dévotion qu’il lui causait le rendait néanmoins perfectible. Alexis possédait cette vertu de maîtriser la « dévotion » qu’elle lui portait… quoique davantage indépendante. Enfin…, en réalité, il ignorait réellement si l’adjectif recoupait bien son comportement... Ce qu’il savait en revanche, c’était qu’elle l’aimait et que ces sentiments existant et pulsant en permanence dans sa poitrine, elle souhaitait agir pour son bonheur. Et possédait davantage de self-control que son caniche. Ce fut ce qui le poussa à requérir sa collaboration. Il suffisait d’y réfléchir. Enora avait la tête sur les épaules et une manière bien à elle de l’apaiser. Elle ne craignait pas son courroux mais savait l’appréhender pour en tirer le positif, avec finesse.
Il grinça des dents néanmoins, levant un sourcil lorsque levant l’index elle tenta d’introduire dans cette marque de confiance, une condition.

« Trésooor, si je te demandes un serviiice, c’est que je compte bien t’accorder à l’avenir le bénéfice du doute, non ? Et que je place ma confiance en toi et ton jugement pour faire le tri entre une information qui mérite d’être portée à ma connaissance ou non » rétorqua-t-il suavement, ses yeux néanmoins scintillants s’entourant d’un éclat sombre « Après, non, je ne te promettrai pas de décrocher en tout temps, non, certaines situations ne s’y prêtent pas…Mais j’entends et je m'associe à tes sollicitations. »

Ils en avaient discutés et étaient arrivés à un accord. Qui marquait sûrement un pallier dans la confiance, de manière mutuelle.
Il l’avait par ailleurs ensuite embrassée et le reste de la soirée, repas et détente qui avaient suivi avait quelque peu apaisé la hargne de la nouvelle explosive qui avait été portée à sa connaissance. Ils s’étaient amusés, avaient ri, discuté, partagé. L’essentiel de tout échange. Progressivement, le moment avait glissé vers quelque chose de plus intime encore… Pour finalement s’avorter, avant toute tentative. Elle n’était pas encore prête. Son corps tout du moins. Erwin aurait pu en être pleinement rageur et porter aux gémonies cette soirée ô combien décevante sur tous les points, il ne le fit pas… Il devait reconnaître, que lui aussi, n’y était pas encore totalement… Ce triomphe en demi-teinte tournait dans son cerveau, tandis que ce dernier songeait à l’explosion, ce qu’il adviendrait demain. La solution avait beau être trouvée, la vengeance amorcée, la situation l’agaçait encore. En définitive, tout aussi libérateur que l’accomplissement charnel pouvait être dans la symbiose, il se sentait trop préoccupé pour le lâcher prise qu’il nécessitait. Tant pis, ce n’était que partie remise ! Il n’était pas venu pour cela, de toute manière, mais pour passer un moment agréable qui bien que gâté par les désillusions de dynamites, restait pour le moins plus que plaisant mais fondamental. Il ne rejeta pourtant pas la proposition d’Alexis, lorsqu’elle lui proposa de s’occuper de lui. Sentant sa proposition sincère et enthousiasme, il accepta. Comment refuser ? Après tout, il s’agissait de l’aube de son jour... Quelle perspective plus belle pour un vampire que de se glisser, sans se consumer, auprès d'une fleur tirée du soleil?


DEUX SEMAINES PLUS TARD
« Miroir, miroir, j’aime ce que je vois... » soupira-t-il à son reflet, son souffle caressant créant une brève fracture entre lui et l’aimable beauté qui se reflétait sur l’objet, avant que son œil incandescent ne transparaisse à nouveau. Il consulta sa montre, 11h40, puis sourit à son reflet. Sous peu, l’Horloge sonnerait midi et la mairie aurait tôt fait de se vider d’une majorité de ses employés pressés de se restaurer. Une quantité non négligeable affluerait vers les restaurants des alentours et ne reviendrait pas avant la reprise. Le service public avait du bon. Cela lui laissait une marge de manœuvre considérable au sein de son petit palais aménagé. Il croisa les chevilles, détournant le regard de lui-même pour le poser sur ce qu’il possédait et qui découlait de lui. Un décor somptueux qui lui correspondait à merveille et asseyait ses attentes pour la ville et surtout ses ambitions pour cette dernière sous couvert d’une allégorie tronquée de Justice. Il avait tant de hâte à le lui faire découvrir cette sorte de salle du trône. Sous toutes les coutures.
Une ébauche de sourire étira sa bouche, formant un pli vicieux sur l’ensemble de son visage.
A rien ne servait de guetter l’heure, aussi entreprit-il de signer les quelques documents administratifs déposés sur l’ensemble de son bureau, par l’intermédiaire de sa plus belle plume. Lorsque sa signature aussi orgueilleuse et imposante s’étala enfin sur l’ensemble des papiers, il s’autorisa de cesser toute activité pour déposer l’ensemble du petit tas sur la gauche du bureau. Il le donnerait à mettre sous pli.
Son dernier rendez-vous avait pris fin quelques minutes auparavant, mais il avait donné l’ordre à son jeune secrétaire de ne pas introduire le suivant avant qu’il ne l’y autorise. Il profitait de cet entracte pour s’autoriser un merveilleux petit moment seul à seul avec lui-même et il ne s’ennuyait jamais de sa propre compagnie. Il s’observait, songeait chemin faisant à l’admirable petit stratagème orchestré par ses soins et imaginait facilement sa visiteuse se frayer un chemin dans l’imposante bâtisse, les talons clinquant sur le marbre. Sûrement son esprit devait être pollué de scénarios hypothétiques et d’expectatives, une fois passé le saisissement que l’appel de la mairie n’avait pu que provoquer. Elle s’attendait indubitablement à une invitation pour une cérémonie privée. Cela l’était, au-delà de ce qu’elle avait pu en imaginer, même s’il avait veillé à entretenir ce petit mystère qui la piégeait un peu dans un entre-deux ardu de joie et de crainte. Cela jouait merveilleusement sur le soulagement qu’il venait de provoquer, libérant le stress tout en avivant l’adrénaline.
Le téléphone sonna brièvement, sans qu’il n’entreprit le moindre geste pour en décrocher le combiné. Alors que d’un seul geste, il donnait une pichenette dans le vent, chassant impérieusement une poussière que les rayons du soleil révélaient à son regard incandescent, la sonnerie s’évanouit dès sa première intonation. Le signal attendu. Il n’émit aucun son, ne détourna pas le regard du miroir qu’il avait réajusté à hauteur de sa beauté. Un fin début de sourire carnassier vint caresser la courbure de ses lèvres. L’attente était un moment délicieux, il aurait été bien dommage de l’en priver.. Cette suspension d’instants jusqu’à l’introduction cristallisait l’attente dernière, spectre alangui et étiré qui dansait entre leurs corps qui vivait à présent ses derniers instants. Bientôt son agonie se révélerait totale. Reposant cette fois définitivement son miroir sur son versant dans son tiroir privé, il s’accorda un moment pour parcourir des yeux les lieux, se laissant gorger par la lumière qui s’y déversait, inondant l’atmosphère. Le violine sombre de son costume révélait ses nuances, il en était de même et davantage pour chaque courbure et grain de peau.. Cela éveillait ses sens tout en les plongeant dans une source d’alanguissement. Splendide...
Se redressant un peu, il appuya sur la touche rappel de son téléphone et bientôt la voix de son secrétaire particulier s’en éleva :

- « Oui ? Que puis-je faire pour vous, Monsieur le Maire ? »

Monsieur le Maire. Il ignorait s’il devait s’offusquer ou se délecter de cette récente et nouvelle appellation. Mais, malgré tous les sentiments divers que cette dénomination pouvait produire chez lui, il admettait qu’il ne s’en lassait pas. Ce titre sonnait à son oreille comme le parfait rappel de ce qu’il avait obtenu et qu’il lui restait à obtenir. Un entre-deux non désagréable qui lui offrait à présent une certaine autorité et rang. Il suffisait de s’en servir utilement.

« Dites à Miss...Child » il avait fait exprès de laisser un temps de silence avant le nom, feignant de consulter ses notes instaurant ainsi une fausse impression de méconnaissance de l’individue « qu’elle est autorisée à rejoindre mon bureau. Indiquez lui seulement le chemin, inutile de l’escorter outre mesure. »


Cette précision ôtait définitivement tout éventuel doute sur « l’importance » dudit rendez-vous aux yeux du jeune homme. Monsieur le Maire faisait toujours escorter les rendez-vous d’affaire conséquents jusqu’au perron de son bureau, les rendez-vous successifs de moindre importance en revanche se faisaient seulement indiquer le chemin. Cela ferait écran à leur relation, éloignant les soupçons. Il ignorait si ce cher jeune homme connaissait outre mesure Alexis, mais il convenait d’être particulièrement opaque sur la nature des liens qui l’unissaient à la jeune libraire. En revanche, une éventuelle discussion d’affaire aux alentours de midi ne surprendrait pas. Après tout, ses activités mêlées à celles de notaire chargeaient considérablement son agenda professionnel. Et encore n’étaient bien évidement, jamais comptées les activités pour le moins...opaques qui se jouaient dans l’obscurité la plus complète. Oui, Preminger était un homme des plus occupé. En prêtant l’oreille, il devina son arrivée au bout du couloir et se saisit d’un ouvrage financier, croisant les jambes et prenant la pose de manière étudiée, offrant à sa maîtresse la vue sur l’admirable tableau sublime et vivant qu’il pouvait être, s’abîmant dans le rôle du modèle qu’un rien ne perturberait pas.
Il perçut le froissement de la porte et dans l’oblique de sa vision, la tâche rouge qui se mêla à la décoration déjà existante. Sans détourner le regard, feignant ne pas avoir perçu sa venue, sa bouche se redressa imperceptiblement à l’entente de sa voix et de son salut protocolaire. Elle soulevait le changement de programme subit avec élégance avant de l’interroger de manière beaucoup plus prononcée et sonore, signalant par là volontairement sa présence. Il pouffa un peu, sans pour autant tourner la tête vers elle, songeant à cette expression et le sens pour le moins...scabreux dont elle était issue. Un galant qui quittait les jeunes femmes sans payer le prix convenu… Ce genre de soucis n’était jamais venu s’arrêter à sa porte, Preminger ne fréquentait pas ces personnes de mauvaise compagnie… Mais il savait qu’Alexis dans une époque, bien fort heureusement révolue, s’était jointe à cette vie pour le moins exotique. Il avait ce préjugé hautement défavorable à son égard lors de leur première entrevue et il avait vite convenu qu’elle avait su s’extraire avec grâce de cet environnement pour n’en garder que quelques avantages. Aussi était-il amusant de la voir manifester , par mégarde, ce souvenir en lui. Surtout que chaque moment de la convocation avait eu aussi vocation à remémorer, chez elle ,leur première rencontre.

« Disons que je me suis arrangé pour que tu ne puisses pas refuser, très chère.. » commenta-t-il d’une voix caressante, tournant négligemment une page de son ouvrage. Un sourire en coin s’inscrivit définitivement sur ses lèvres, creusant sa joue satinée par le soleil offerte à la vision de la jeune femme, tandis qu’il ajoutait avec prétention « Et te voici... »

Il savait qu’elle noterait qu’en dépit de sa posture, il ne faisait rien d’autre que de planter un décor autour d’eux. Et souriait à la malice. La question de la jeune femme n’était pas idiote. Preminger savait que pour rien au monde, elle n’aurait souhaité se trouver ailleurs qu’en sa si étourdissante compagnie. Mais il n’ignorait pas que tout aussi magnétique qu’il pouvait être cela n’empêcherait pas Alexis d’anticiper cet événement avec énormément d’appréhension. Il ne désirait guère qu’elle vienne en traînant des pieds, ni songe une seconde à s’en esquiver, il voulait qu’elle se présente face à la perspective alléchante qu’il lui offrait : une perspective dissipant les craintes mais attisant la curiosité et le champ des possibles. Une perspective qu’elle ne désirait pas refuser. C’était sa manœuvre favorite. Son credo.
Il rejeta un peu son visage en arrière, s’étirant un instant puis redescendit le visage le posant cette fois franchement sur elle, tandis que ses mains refermaient sa lecture d’un geste vif :

- « Mes hommages, Miss Chiiiild... »

Il roula suavement chaque syllabe de son nom de famille, avant de se lever de sa chaise pour contourner son bureau. A peine arrivée, elle n’avait pu que constater la grandeur de la pièce, des immenses rideaux qui dévalaient chaque fenêtre jusqu’au marbre lustré qui ornait le sol. Réduisant aisément la distance qui les séparaient, il parcouru le trajet , affichant une mine satisfaite, jusqu’à elle, sachant et voyant son regard braqué sur lui. Il devait reconnaître...être parfaitement prodigieux en ce jour. Comme tous les autres, certes… Mais il ne se lasserait jamais de sa prestance et il n’en n’était certes pas dépourvu en costume trois pièces d’un violet sombre qui tirait sur le bordeaux. Avec une aisance splendide, il personnifiait une élégance fantasque et originale. Au lieu d’une ordinaire cravate nouée, il avait passé un long nœud de soie orné d’un camé d’ivoire autour de son cou. Sa présence symbolisait son héritage des temps jadis. Comme toujours, ses cheveux sombres avaient été soigneusement disciplinés soulignant ses traits et sa séduction.
Il était arrivé à sa portée mais il s’arrêta pour autant à sa hauteur. L’habitude aurait été de l’enlacer ou de l’embrasser. Parfois, il lui prenait le plaisir de déposer un protocolaire baise-main sur le dos de sa main droite. Elle s’attendait à l’un de ces quelques saluts, à sa discrétion et lui accorda sa main. Mais elle n’obtiendrait pourtant rien de ces familiarités… Au contraire… Il se borna à lui offrir une poignée de main gardant néanmoins cette dernière dans la sienne, une fois le geste terminé. Si le salut, neutre et poli, avait de quoi désarçonner et surprendre, la manière dont il veillait à ce que sa prise ne lui échappe pas, rassurait la jeune femme quant à son réel état. Ce n’était qu’une mise en scène, la mise en place d’un jeu sulfureux qu’il se ravissait déjà d’entreprendre.
Son pouce caressa le creux de la main d’Alexis, lentement.

« Alors ainsi, trésor, te voilà déçue de t’être fait promettre une inauguration mondaine ? Je ne peux le croire ! Et moi qui pensait que la perspective d’une...association potentielle entre nous, te séduirait davantage, te pensant bien plus fervente à l’échange qu’aux mondanités. Me serai-je fourvoyé ? » interrogea-t-il, lui présentant un sourcil qui n’avait de circonspect que l’allure et qui ne laissait guère de doute à ses réelles pensées. «Il aurait été désobligeant de ma part si je n’avais songé à te permettre de découvrir ce que j’ai pu faire de lieu. Toi seule est capable d’en deviner les contours… Aussi, peux-tu te rassurer… Je compte bien tout de même t’initier à cette vision, au gré d’une visite… Mieux que tout, elle t’est offerte, à toi seule. » sa voix s’était abaissée, trainant négligemment sur le dernier des mots. Puis il ajouta :

- «  C’est en quelque sorte, un rendez-vous d’initiés… »

Il avait imperceptiblement effectué un léger pas vers elle. Rapprochant presque minimement sa personne de la jeune libraire. C’était imperceptible, léger. Mais lorsque l’atmosphère se chargeait de tensions, comment ne pas noter ce rétrécissement, quand bien même infime, d’air ? Il n’avait pas insisté, demeurant tendu mais laissant sa tête se pencher, guettant les mouvements même involontaires que cette condensation pouvait créer en elle. Un léger emballement que le seul coup de téléphone avait du provoquer, car il lisait en elle-même le cheminement qui se jouait en lui. Alors qu’il relâchait sa main, prenant garde d’accompagner ce mouvement d’une caresse opportune le long de celle-ci, il poursuivit :

- « Je vous prie d’excuser cependant, Miss Child, la tardiveté avec laquelle la précision quant à la nature du rendez-vous vous est parvenue… J’aurais pu vous mettre en déroute.. Même si cela ne semble pas avoir causé un trop grand fatras dans votre préparation à en juger par votre ravissante tenue. Ce qui m’ôte aisément le regret de vous croiser en robe de grand gala.»

Il l’admettait sans détour, prenant même la peine de le lui asséner droit dans les yeux. La complimenter restait un moyen assuré de la déstabiliser, s’offrant une légère emprise sur elle. Ce n’était un rien une volonté de la mettre à terre, mais seulement un pas dans le jeu de séduction et de domination qu’il exerçait. Cela faisant, il ne mentait guère. La robe se trouvait être d’un réel ravissement. Il appréciait tout particulièrement les manches et l’encolure tapissées et ornées. Une très belle pièce et un travail d’orfèvre qu’il savait déceler comme tel. Ce détail ajoutait une fantaisie baroque à l’ensemble de la robe lui offrant son charme. Une pièce qui d’une certaine manière lui renvoyait certaines coutumes de son époque. La tenue n’avait pas été choisie au hasard, mais en partie pour le lui souligner… comme d’autres choses, à n’en pas douter. Certains auraient pu rétorquer que son imagination prenait le pas sur la réalité, mais il savait ne pas être dans l’erreur. Alexis étant une jeune femme perspicace elle ne pouvait ignorer la raison pour laquelle il l’avait conviée ici. Dans ce même soupçon d’interdit qui jumelait proximité. Un terrain, tout à fait exaltant et hospitalier à quelques effronteries galantes. Il avait initié sa maîtresse à ce frisson audacieux que l’on ressentait dans l’interdit et la dissimulation. La délicatesse exiguë de se savoir à la fois si suspendus, au fil du Destin, cachés et pourtant si presque saisissables. Il devinait parfaitement ce qu’elle avait pu ressentir dans la salle des tableaux. Un effroi croissant de leur possible découverte, un sursaut de pudeur faisant croître la ferveur des sens, qui les affûtaient aux moindres sons et à la moindre sensation et le plaisir sardonique de leurrer de chacun tout en ressentant, imaginant leur présence sur chaque parcelle de leurs corps. Il en découlait un pouvoir cristallin splendide. Preminger en était friand, savourant tout le symbole du pouvoir acquis l’entourant à la merci de la sphère publique. Une manière scabreuse d’écraser de son joug l’aura des autres, de se gausser de leur ignorance, en se fondant dans la volupté. Même si cela ne l’avait guère étonné, cela avait été une satisfaction d’autant plus grande de la faire sombrer dans ce vice avec lui. Ils étaient pour le moins complémentaires, deux pièces parfaitement emboîtées d’un puzzle et la certitude de leur imbrication parfaite allait en se confirmant. Lorsqu’elle avait avoué, charmante, ce fantasme, la suffisance avait rempli l’ancien ministre par la certitude d’avoir trouvé en elle le prolongement de ses propres corruptions. A l’imaginaire de la jeune femme s’était alors greffées d’autres fantaisies découlant de son propre esprit et de leur accointance charnelle. Se livrant avec sincérité sur ses désirs, elle avait validé un scénario qu’il avait envisagé et le Temps et le contexte avait permis de livrer la suite. Les réunissant à présent au cœur de ce petit théâtre où ils étaient les seuls protagonistes.

- « Si vous voulez bien vous donner la peine, je me ferais bien un plaisir de vous guider » proposait-il déjà, pivotant.

Il lui présenta son bras, l’enjoignant à déposer sa main au creux de ce dernier. Cela faisant, il songea avec ironie à quel point il savait être traîtreusement capable du pire comme du meilleur. Derrière la parure et la gestuelle du parfait gentleman, il savait gommer soigneusement chaque trace de son narcissisme enraciné. Cette image d’homme affable, poli et modeste qu’une grande partie de sa clientèle connaissait comme étant sa seule vérité. Alors qu’elle plaçait sa main sur le repli de sa manche, il pivota la tête vers elle, la dévisageant joyeusement.
Elle semblait encline à la balade, entrant avec vivacité et amusement dans son jeu. Pour le reste...il possédait de solides espoirs. Depuis l’accouchement, il avait du apprendre malgré lui, la « difficile rééducation » de certaines activités… Et dire que les derniers mois d’accouchement avaient été d’une privation sans nom… il avait été loin de se douter, à l’époque, que cela se poursuivrait malgré l’expulsion de l’erreur hors de son écrin. Maudit état que celui-ci de femme enceinte… Cela privait de tant de choses.
S’il n’avait pas été aussi vaniteux, il aurait pu le prendre pour un rejet. Mais il était bien trop à la fois arrogant et lucide pour savoir que cela ne se pouvait ! Puis Alexis lui avait expliqué la situation et il s’était intéressé à la chose. Bien que n’était guère capable d’expliquer pleinement le corps humain et s’en trouvant bien fort satisfait à propos – il se passait bien de ce genre de détails – il n’avait pu que noter que ces derniers temps, la situation avait corps de se résorber.
Les signaux envoyées par sa maîtresse semblaient tendre en ce sens au fur et à mesure de leurs approches. Tant mieux… L’arrivée d’une Erreur martyrisait suffisamment un corps pour prolonger ses tourments ad vitam eternam !
Il avait effectué un pas, la guidant vers la petite porte à droite du bureau, ouvrant de la main droite la porte de bois qui le séparait de la pièce :

« Voici la salle du conseil restreint. Allez-y, je vous en prie, Miss Child. »

Il se recula, la laissant pénétrer dans la pièce mais veillant à suivre ses traces au point où elle ne pouvait que ressentir sa présence, derrière elle. Proche, sourde, diffuse. Il se pencha un peu, lui désignant l’aimable pièce chic et spécialement décorée :

- « C’est là qu’est voté le budget avec adjoints concernés et éventuels secrétaires. La plupart des décisions collectives internes à la mairie ont lieu un peu plus loin. »

Nonobstant tout prétexte que constituait cette visite, il était ravi de la faire pénétrer dans son univers et le florilège de réhabilitation et de décoration qu’il avait ordonné sitôt nommé pour faire de ce Palais de Justice un endroit digne de lui. Elle comprendrait quand bien même elle ne cautionnait pas. Tout aussi éloigné de l’amour du matériel qu’il pouvait à l’inverse porter aux nues, elle n’en demeurait pas moins compréhensive de ses emportements. Aussi, adorait-il l’en entretenir. Lui montrer la concrétisation des nombreuses discussions qu’ils avaient eu, dès l’instant où il lui avait affirmé avoir décidé de faire de l’édifice son lieu de travail, était un réel plaisir :

- « N’est-ce pas splendide ? Chaque pièce est parfaitement pensée et décorée, n’est-ce pas ? On peut dire que j’ai rendu au lieu ses lettres de noblesse, si tenté qu’il est censé en avoir » ricana-t-il, satisfait de son trait d’esprit « Celle-ci n’est pas agencée pour recevoir l’entièreté de mon conseil, mais permet de recevoir quelques uns lors que les réunions ne nécessitent pas d’ameuter tout le monde. Sinon, ma préférence va à la convocation dans mon bureau… » Il attendit un instant puis ajouta, mutin « Cela aide à la promiscuité des débats… »

Il l’avait murmuré par dessus son épaule, laissant son souffle se diffuser sur le cou de la brune, faisant trembler quelques-unes de ses mèches brunes, observant son raidissement imperceptible. Avant qu’elle n’esquive le moindre geste, il avait déposé ses deux mains longues sur son dos, les faisant remonter jusqu’à ses épaules, avec délicatesse, l’ancrant dans le sol par ce seul contact. Il jetait son ancre à l’eau, savait qu’il toucherait terre. Un seul contact suffisait à embraser un corps entier aussi sûrement que d’une étincelle naissait le feu. La chaleur qui s’en dégageait était instinctive, animale.
Cette caresse prolongée était la seconde qu’il accordait depuis son arrivée. Si elle se retournait pour l’embrasser, il se déroberait. Le désir ne montait jamais que lorsque l’ascension se faisait progressive. Il ne désirait pas la frustrer, mais chaque attente amplifierait le plaisir, la voracité et la sensualité. L’union de leurs lèvres marquerait la chute lente dans les voiles tendues pour le voyage. De la frustration accumulée en eux, de l’envie qui les possédait déjà. Flottaient, nonobstant son propre parfum, les volutes de l’interdit, tandis que quelques voix encore s’échappaient des couloirs. Les portes closes ne faisaient pas oublier la présence des autres, elles les soulignaient faisant croître la tension. Il avança le visage, gommant l’espace qui les séparait, son buste proche du dos de la libraire, son souffle dans ses cheveux. Si quelqu’un venait à ouvrir la porte principale de la salle de réunion, il aurait à peine le temps de reculer dans l’ombre, elle, serait entièrement dans la lumière. Ils le savaient tous deux. Et pourtant, il ne relâcha pas son étreinte, se penchant même encore, vers elle.

- «  La promiscuité a bien des avantaaaages, n’est-ce pas, mon trésor ? » il baissa la tête, sa voix, proche, chatouillant le bord de son oreille gauche. «  Je pourrais…. » Il laissa l’instant en suspend. Il pouvait tant de choses… Il le savait. Elle aussi. Et il gageait qu’Alexis soupesait les possibilités, se demandant s’il ne faisait que parler ou si sa bouche fondrait bientôt sur elle pour attendre sa peau, le creux de son cou.
Il n’en fit rien, se borna à soupirer lentement, afin qu’elle en ressente les effets et qu’un léger frisson vienne à la parcourir. Il observa ce dernier se former puis, poursuivit presque innocemment :

- « Je pourrais… en dire autant des opportunes visites clandestines… Elles possèdent des attraits inégalés... »

Il se recula néanmoins soudainement, sans pour le moins décoller les mains de ses épaules. Au contraire, dans un mouvement, il impulsa avec douceur un mouvement, l’encourageant à se retourner pour le dévisager. Il sourit lorsque ses yeux rencontrèrent les siens. Bleus, limpides, aussi clairs parfois que le cristal pur où scintillait pourtant un voile de tension. Il ricana un peu, avec exubérance, son regard s’enfonça dans le sien, la défiant un peu des yeux:

« D’ailleurs, que dirais-tu de poursuivre rapidement ? Nous avons l’entièreté d’une pause déjeuner devant nous et, puisque je te sens affamée, si tu veux goûter pleinement au charme de ma compagnie et jouir de la tranquillité relative des lieux, il conviendrait de ne pas nous attarder… »


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Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière.
C'est au détour d'une Ombre
que nous attends le Mal. »


Alexis E. Child

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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...


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Edition Octobre-Novembre 2020

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________________________________________ 2022-04-17, 23:57 « Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »




Bon sang ne peut mentir...


Son apparition avait été clairement mise en scène mais elle donnait le ton sur ce qui allait arriver par la suite, bien que je n’en perçusse pas encore vraiment les contours, novice en la matière. En réalité, le voir ainsi assis, le visage offert de moitié au soleil, dans une position faussement pensive me faisait plutôt sourire. Une extravagance de plus, dans un lieu dont il était particulièrement fier, devais-je vraiment m’en étonner. Il se gaussait du fait qu’il avait fait en sorte que je ne refuse pas de venir, tout en soulignant clairement qu’il était parvenu à son but et j’avais souris de plus belle. Certains auraient pu en être inquiété, mais pas moi. Nous avions une relation, nous avions envie de nous voir, ce n’était pas là grande manipulation que de parvenir à me faire venir, surtout quand il s’agissait de caresser du doigt un fantasme à demi-avoué et de faire disparaître une foule imaginaire pour me proposer un moment intime à deux. Il avait fini par quitter sa pose et son bureau par la même occasion, se rapprochant de moi pour s’arrêter pourtant à une distance plus que correcte. Je compris à cet instant que l’heure n’était pas aux effusions, ce qu’il me confirma silencieusement en se contentant de me tendre la main, sans aucun doute pour que je la serre, comme nous l’avions fait la toute première fois que nous nous étions rencontrées et à quelques apparitions publiques, pour dérober à la vue et aux esprits de tous, l’éventualité de notre relation. Si le geste ne m’avait pas surpris – j'avais moi-même levé la main mécaniquement pour la lui serrer avec un certain retrait poli – je ne pouvais que m’interroger sur l’intention qui se cachait derrière. Si cela me semblait évident qu’il joue à ce jeu dans son bureau, lieu publique par excellence où cette relation adultère pouvait lui coûter quelques soutiens si elle s’avérait découverte, je m’interrogeais quant à la suite de cet entretien. J’avais l’impression que nous étions d’accord quant au sujet de la visite et voilà pourtant qu’il me traitait avec plus de froideur et de courtoisie. A quoi donc devais-je m’attendre ? La caresse discrète et lente que son pouce exerça sur le creux de ma main eu tôt fait de me renseigner.

Je lui avais lancé un sourire amusé, me lançant porté par la douceur de son pouce qui se faisait plus lancinant, me faisant réaliser à quel point nous étions proche l’un de l’autre. N’avait-il d’ailleurs pas avancé ? Je l’ignorais et ne savais comment le réaliser, les yeux toujours fixés dans les siens, sentant son torse si proche de ma poitrine et pourtant suffisamment loin pour ne pas paraître désobligeants aux yeux d’éventuels curieux. Une tension était montée entre nous, animale, presque bestiale, tandis que nous restions pourtant dans une posture civilisée. Cela faisait si longtemps que nous n’avions pas... je le réalisais à présent avec une urgence qui faisait monter en moi un feu que j’avais du mal à contrôler. J'avais eu envie par le passé et depuis l’accouchement, mais à ce point, pas vraiment... à croire que le fait de savoir que je m’y sentais apte avait déverrouillé les derniers verrous de retenue que j’avais. Cela, allié à la façon dont il m’avait présenté la chose, se moquant de ma potentielle déception avant de sous-entendre lourdement toute la nature de cette invitation. Il avait ensuite complimenté ma tenue, non s’en s’excuser de la tardivité de la contreproposition, et j’avais eu tout le mal du monde à soutenir son regard, moi qui ne savais jamais comment accepter ou vivre un compliment. J'étais pourtant heureuse qu’il fasse remarquer que ma tenue lui plaisait, je l’avais choisie pour lui, le style était bien plus proche du sien que du mien. Tentant de me redonner contenance, j’avais dégluti, tentant de me gonfler d’orgueil par un sourire mutin en précisant :

— Je suis certaine que vous saurez vous faire pardonner de cet affront, Monsieur le Maire. J’ai cru comprendre que vous étiez pour le bien-être de vos citoyens, après tout... du moins... c’est ce que votre campagne disait...

Ma dernière phrase avait flotté dans les airs, en suspension, trahissant malgré moi le doute qui était né de cette affirmation la première fois que je l’avais entendu. Ce n’était pas une pique, ni même volontaire de le lui montrer, je le connaissais en revanche trop bien pour savoir que le bien être des autres était plus que rarement sa priorité et cette pensée m’hantais quelque peu depuis son élection, me revenant dans ce lieu en pleine figure, même si je m’efforçais de l’effacer. Comme pour m’y aider, je précisais alors sur le ton de la confidence :

— De mon côté, je m’arrangerai tout de même pour que vous ayez ultérieurement l’occasion de me voir en robe de gala si le cœur vous en dit.

Le sourire toujours amusé, je l’avais observé un instant dans les yeux avant de laisser mon regard glisser sur son costume.

— Vous êtes vous-même très en beauté dans ce violine sombre, si je puis me permettre. Il met vos yeux en valeurs...

J’avais hésité à poser ma main sur le col de sa veste pour la faire glisser dessus, appuyant mon compliment mais déjà il se détournait, comme ayant senti mon intention et tentant de m’en dissuader. Un peu surprise, je souris pourtant en hochant la tête, acceptant l’invitation qu’il me faisait de me faire cette fameuse visite privée. Il m’invita cependant à poser mon bras au creux du sien avec une aisance et un sourire qui me rappelait presque le moment où il m’avait invité à visiter les jardins du château de son monde. Avec moins d’orgueil apparent, cependant. Il se dirigea vers une porte menant à une pièce adjacente à son bureau et m’invita à lui passer devant pour y entrer. Il m’avait pourtant suivi de tellement près que nous nous serions sans doute rentrés dedans si je m’étais stoppée un peu trop brusquement. Le genre d’avancée qui m’aurait sans doute fait douter d’une agression si nous n’étions pas aussi “intimes”... ou d’une envie subite... si je ne le connaissais pas comme je le connaissais. J’avais pourtant attendu une main, peut-être posée sur mon épaule, qui n’était pas venue pourtant. Il était resté là, en demi-teinte, comme une aura puissante qui se déversait sur moi sans que je ne puisse pour autant l’atteindre. Je sentais sa présence, imposante et pourtant il ne m’avait pas touché. L’effet s’était accentué lorsqu’il avait repris la parole, au plus près de mon oreille, m’indiquant qu’il s’était penché vers moi, réduisant encore l’écart encore nous sans pour autant me frôler. Je tentais alors de me concentrer sur la salle, ce conseil restreint qui, bien que teinté de démocratie, lui ressemblait furieusement.

Son choix s’était porté sur l’ancien Palais de Justice et ce n’était pas anodin. Ni par la profession qu’il avait, ni par ses goûts d’un temps ancien, empli de monarchie. La pièce avait de hauts plafonds et des moulures qui laissaient supposer que malgré la taille de la pièce, des choses importantes se décidaient en ces lieux. La table n’était pas en reste, prenant aisément une grande partie de l’espace, malgré le nombre de chaises réduits. Elle était d’un bois noble qui rajoutait du cachet à la pièce, lumineuse de par ses grandes fenêtres, elles aussi bordées d’épais rideaux qui laissaient l’ombre se fondre sur les murs et le sol, jusqu’à nous d’ailleurs. Si j’étais dans la lumière, Erwin devait se trouvait à l’extrême limite du clair-obscur. Je n’avais jamais été spécialement attiré par tout ce matérialisme mais je sentais en lui un réel plaisir de me le faire découvrir et je devais admettre que ce sentiment-même suffisait à me mettre en joie également. J'aimais partager ce qui le rendait heureux, c’était sans doute le lot de nombreux couples, pouvoir entrer dans un univers qui n’était peut-être pas le nôtre mais qui s’accordait à celui que nous aimions. En observant cette salle, je ne pouvais m’empêcher de penser à ma mère, à la première fois – et seule fois – que mon père m’avait fait découvrir la Maison Blanche également. Jack avait été moins cérémonieux lorsqu’il avait été élu, se fichant éperdument des locaux, bien trop impliqué pour le bienêtre de la ville et pour se lancer au plus vite sur les projets. J’avais aimé son enthousiasme. Celui d’Erwin était plus proche de mon père, plus proche de la stature et des symboles qu’offraient les lieux. Ma mère ne pouvait donc que s’imposer à mon esprit. Qu’avait-elle ressenti, elle, lorsqu’elle avait été à ma place ?



20 Janvier 1995

Elle avait récupéré son gros carton après avoir passé tout le dispositif de sécurité, qu’on eût vérifié ses accréditations et qu’on lui ait limite demandée de se déshabiller. Si elle comptait nuire au prochain Gouverneur, ce n’était de toute façon pas comme cela qu’elle s’y prendrait. Ils n’avaient pas à s’inquiéter. Mais elle n’avait rien précisé, se contentant d’obéir aux ordres avec docilité. Un des responsables de la sécurité lui avait rendu ses affaires avec un petit sourire en coin. Il avait l’air timide mais intéressé. Avec sympathie, elle lui avait répondu avec un sourire à son tour, sans pour autant s’avancer plus. Même si personne ne le savait, elle n’était plus à prendre. Un peu impressionnée, elle s’était avancée dans les couloirs, à la recherche de l’escalier qui la mènerait bientôt à son bureau... à elle. Et à lui. Son cœur battait à tout rompre et l’émotion la prenait à la gorge. Elle avait beaucoup travaillé pour en arriver là, lui aussi d’ailleurs, cela lui semblait si fou... Du haut de ses 27 ans, elle entrait pour les 4 années à venir, dans la maison du Gouverneur du Maine. Et celui-ci n’était pas en reste... il n’aurait que 31 ans cette année, un véritable exploit.

— Mademoiselle Child !

— Monsieur Taylor.

Après avoir déposé son carton sur son bureau, elle se tourna pleinement vers lui pour lui sourire. Les salutations avaient été sobres mais elle pouvait voir que malgré ses traits tirés qui dénonçaient la fatigue de ces derniers mois, il était ravi.

— Votre bureau vous plaît ? J’avais d’abord pensé à le mettre contre ce mur-ci pour que vous soyez accolés à mon bureau mais je me suis souvenu que vous préfériez avoir plus d’espace.

— C’est parfait ainsi, monsieur. Si vous me permettez de bouger le mobilier, je verrai peut-être pour modifier encore un peu tout cela.

— Bien sûr, faites. Nous avons de toute façon une semaine pour nous installer et je pense que personne ne viendra par ici avant. En tant que secrétaire de cabinet, puis-je vous voir un instant dans mon bureau ? Nous devrions dessiner les premières lignes de ce mandat à venir et organiser aux mieux les équipes qui nous rejoindront bientôt.

— Bien sûr monsieur, je prends de quoi noter et j’arrive.

Ouvrant son carton, elle y avait récupéré un carnet de cuir noir qui ne la quittait jamais ainsi que son stylo avant de rejoindre le Gouverneur dans son bureau et d’en refermer la porte. Elle avait eu à peine le temps de se retourner qu’il avait fondu sur elle, un ricanement victorieux au fond de la gorge, tandis que ses lèvres se poser sur les siennes. Faussement agacée, Sophia l’avait repoussé en chuchotant :

— Monsieur, ce n’est pas très très prudent...

— Il n’y a que nous Sophia ! Et j’étais bien trop heureux pour te laisser loin de moi une seule seconde de plus.

Elle avait ri tandis qu’il l’avait attiré à lui, la tournant pour que son dos vienne se poser avec douceur sur son torse, tandis que ses bras l’encerclaient de son amour. Sa tête s’était posée avec douceur sur son épaule, tous deux observaient la pièce, tandis que Fitz reprenait d’une voix émue :

— On l’a fait... toi et moi.

Elle s’était contentée de sourire, heureuse pour lui, touché de son émotion. Fitzgerald Taylor avait toujours été un jeune homme ambitieux et s’il lui avait semblé pendant les premiers instants de leurs rencontres qu’il était un solitaire, ne reculant devant rien pour parvenir à son but, elle réalisait à présent à quel point il aspirait à avoir quelqu’un à ses côtés. Sa femme mourrait et il n’avait jamais été aussi heureux. Un simple mariage de bonnes familles, comme on en faisait beaucoup dans sa “Famille”... un mariage de convention. Il avait été élevé dans le rejet de l’amour. Et aujourd’hui peut-être, se rendait-il compte à quel point l’amour avait du bon.

— Viens, il faut que je te montre ça...

Il avait glissé sa main dans la sienne, se détachant d’elle pour la diriger vers une porte qui menait à une pièce, adjacente à son bureau. L’ouvrant avec empressement, il s’y était engouffré avec elle, la lâchant pour faire le tour de la pièce, ouvrant les bras pour lui montrer l’étendu du lieu, le sourire aux lèvres, les yeux brillants.

— La salle du conseil restreint ! Pas mal, non ? Tu imagines toutes les décisions que nous allons pouvoir prendre dans cette pièce ? Il y a bien sûr une salle de conseil plus grande plus loin, celle-ci me permet juste de voter quelques décisions avec certains délégués... Comme les budgets par exemple. Tu en penses quoi ?

— Je pense que c’est une salle de conseil...

Elle l’avait précisé avec une moue de dédain surjouée, le taquinant dans son enthousiasme. Ce qu’il ne manquait pas de lui reprocher :

— Sophia !

— Je plaisante Fitz !

Elle avait ri de ce rire cristallin qui avait eu raison de lui quelques années plus tôt.

— C’est merveilleux. Les choses sérieuses commencent... je suis fière de toi. Et je pense qu’Enora aussi, même si elle ne comprend pas encore tout... elle sera ravie d’y dessiner plus tard, j’en suis persuadée...

Ce n’était pas une plaisanterie... c’était sans doute pour cela qu’elle l’avait avancé avec autant de douceur possible. Ce qui n’avait pourtant pas empêché le Gouverneur de s’assombrir brusquement. S’il se sentait prêt pour l’amour, s’il s’était découvert capable de vivre d’amour, il ne l’était apparemment pas pour devenir père... et l’assumer. Mellie n’en avait plus que pour quelques temps, Fitz le savait et lui avait déjà annoncé qu’un jour ils se marieraient. Et s’il était prêt à lui donner une place dans sa vie, il n’en était pas encore sûr pour Enora. Déglutissant, le visage fermé, les mains posés sur la table, la dévisageant, il avait précisé avec froideur :

— Ce n’est pas un air de jeux pour enfants.

C’était peut-être à cet instant qu’elle avait réalisé à quel point elle l’aimait. Elle avait déjà des doutes auparavant. Il ne devait être qu’une simple mission mais il l’avait prise au jeu autant qu’elle l’avait pris lui... Et en cet instant où elle réalisait qu’elle devrait sans doute un jour faire un choix entre sa fille et lui, pour le bien de la mission, elle comprenait tout l’amour qu’elle avait pour lui... et à quel point il se transformait en haine en cet instant précis, de lui faire vivre une telle douleur.



29 Octobre 2015

Un peu impressionnée, j’avais suivi le chef de cabinet dans le dédale de couloirs de la maison blanches, les mains jointes, les tortillant nerveusement. Le “Président” voulait me voir. Je n’avais aucune idée de pourquoi. Nous avions fini par nous décider à nous présenter la veille au soir et si nous avions tous dîner ensemble, les relations étaient restées très faibles jusqu’alors. On avait demandé à Eavan de ne pas m’accompagner et voilà que le cœur battant, je me dirigeais dans un bureau que bien des américains n’auront jamais l’occasion de voir un jour que dans leurs séries télés ou dans les films qu’ils aimaient. Je faisais tache dans le décor, avec mes stan smith, mon jean usé et mon t-shirt ramones et ma chemise de bucheronne rouge et noire, je ne pouvais pas dire que je ne faisais pas tâche dans le décor. C'était à peine si j’avais réussi à me coiffer avant qu’ils ne m’embarquent, mes cheveux bruns pendant sur mes épaules. Arrivés devant la porte, l’homme m’avait demandé d’attendre un instant avant d’entrer dans le bureau. Sentant mes jambes me perde, je m’étais posé dans le petit canapé de la salle d’attente avant que le type ne ressorte avec un sourire :

— Il vous attend, Mademoiselle.

En entrant dans le bureau, j’avais eu tout le mal du monde de tenter de me concentrer sur le bureau et uniquement sur le bureau. J'avais envie de regarder tout autour de moi tant le moment était historique. J’aurai pu ceci dit, puisqu’Il était face à la fenêtre, me tournant le dos, son grand fauteuil présidentiel à peine visible. Il s’était tourné brusquement en m’entendant avancé, comme s’il était surpris de me voir. Comme s’il ne m’avait pas fait demander lui-même quelques minutes auparavant... Il croyait sincèrement que j’allais croire à son bordel ?

— Ah, Enora !

— Je... je préfère Alexis, si ça vous ennuie pas.

— Ah oui, Alexis, tu me l’as déjà dit hier soir, bien sûr, aucun soucis. Et... Tu peux me tutoyer, si tu le désires après tout nous...

Il avait stoppé sa phrase avant que je ne défaille. J’avais fui son regard instantanément, cherchant à le poser sur une des étagères sur mon côté droit et en bon politicien, il l’avait senti. Il allait trop loin. Trop vite. Beaucoup trop vite pour moi. “Nous sommes de la même famille”. Oui. Et ça ne l’avait pas empêché de m’abandonner dans une forêt il y avait plusieurs années de cela. Me mordant l’intérieur des joues, sans le regarder de nouveau, je m’étais contenté d’hocher la tête d’un air rigide pour lui préciser que j’avais compris. Cherchant à dissiper le malaise, il s’était levé pour contourner le bureau, tendant son bras en direction des canapés derrière moi.

— Tu veux peut-être t’asseoir ? Je peux te proposer quelque chose à boire ? Je n’avais pas beaucoup de réunions aujourd’hui, je me suis dit que je pouvais peut-être m’aménager une pause pour que nous puissions faire connaissance.

— Je ne veux pas vous... te... déranger dans votre... ton... travail.

— Tu ne me dérange pas du tout, voyons, je suis ravi de t’avoir avec nous, je … excuse-moi...

Ça avait été plus fort que moi. Il m’avait poussé à me diriger vers les canapés en passant un bras par-dessus mon épaule mais je l’avais repoussé d’un bond en me dégageant de sa prise, comme un animal sauvage. Sentant la gêne que son contact m’avait proposé, il avait reculé d’un pas rapidement en s’excusant.

— Non, c’est moi, désolée... c’est juste que... je suis pas super tactile avec les gens que...

— … Que tu ne connais pas ?

Je lui avais lancé un sourire gêné et désolé. Je m’étais rendu compte trop tard que ma phrase pouvait être vexante mais il ne semblait pas s’en formaliser. Son visage était pourtant devenu plus grave un instant, signe que ma réaction l’avait atteint. Il tenta pourtant de me prouver le contraire en secouant la tête de gauche à droite.

— Ce n’est pas grave, je comprends. C’est un point commun que nous possédions mais mon travail a fini par me faire devenir quelqu’un d’autre. Déformation professionnelle dirons nous.

Il avait eu un petit rire avant de préciser :

— Je suis content de voir que tu tiens certaines choses de moi car... c’est fou à quel point tu ressembles à ta mère...

Le sourire en plus non ? Parce que la femme que j’avais vu la veille ne semblait absolument pas capable de sourire un instant, sous peine de voir sans aucun doute son visage se décomposer. Pourtant, je devais admettre qu’il avait raison. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux... cette ressemblance m’avait marqué aussi... je m’étais contenté de sourire poliment, bien qu’un peu gênée tandis qu’il reprenait :

— Tu ne m’as toujours pas dit... tu souhaites boire quelque chose ?

— Oh... ben...

— Je me disais que nous pourrions peut-être faire une visite de la Maison Blanche ensemble, qu’en dis-tu ? Ça nous permettra de discuter, faire connaissance ?

Donc on ne buvait plus un verre c’était ça ? Pas que j’en ai vraiment eu envie d’un mais j’avais un peu de mal à le suivre, lui qui semblait pourtant parfaitement à l’aise comme s’il n’avait aucune honte ou remord de ce qu’il avait fait précédemment. Je commençais à me demander même si ce n’était pas parce qu’il était foncièrement heureux de me retrouver qu’il en oubliait la tristesse... Se pouvait-il que mon père m’eût attendu tout ce temps ?

— Euh... oui, d’accord.

— J’ai proposé à ta mère de nous rejoindre mais elle m’a dit être occupé. J'ai tenté de l’attendre un peu mais il semble évident qu’elle ne viendra pas.

Il observa sa montre un instant avant de relever la tête vers moi avec un sourire.

— Alors allons-y ?

Et je l’avais suivi dans un dédale de couloirs aux protocoles affolant. J'avais écouté avec attention les morceaux de l’Histoire de notre pays qu’il m’inculquait au passage. Parfois ramenait il cela à sa propre vie, à sa propre histoire, parfois il me posait des questions pour savoir ce que j’en pensais ou quelle jeune femme j’avais été pendant tout ce temps. Au fur et à mesure, mes craintes et ma gêne s’étaient amoindris et j’avais appris à apprécier véritablement le moment privilégié qui m’était offert. Plus d’une demi-heure plus tard, nous étions de retour dans le couloir qui menait à son bureau et il me stoppa alors devant une porte d’un geste de la main :

— La toute dernière pièce avant que nous revenions dans mon bureau. C’est la salle du conseil restreint.

Il avait ouvert la porte, m’invitant à lui passer devant pour y entrer, ce que je vis, sentant son aura dans mon dos, largement moins proche que celle-ci d’Erwin des années plus tard mais nettement plus écrasante. Il me précisa que c’était là que le budget était parfois voté ou que les réunions plus intimes avaient lieux. S'avançant dans la pièce, les bras levés, il se retourna vers moi, le sourire joyeux :

— Qu’en pense-tu ? Tu te verrais évoluer dans ce genre de salle ?

— Ce n’est pas un air de jeux pour enfants.

Sa voix m’avait fait sursauter. Avant même que j’eus pu dire quelque chose, sa voix avait fendu l’air, tranchante comme de la glace. Me retournant, j’observais alors Sophia, en tailleur rouge, qui nous observait l’un l’autre, le visage fermé, le regard glacial.



Aujourd’hui

La voix d’Erwin me parvenait de si loin tant mes pensées m’avaient emmené ailleurs, à ce jour d’octobre. Je revoyais encore son regard, si fermé, si puissamment haineux. J’étais si loin de comprendre la raison de cette attitude. Si loin de comprendre à quel point son cœur battait en secret...

— ...lorsque les réunions ne nécessitent pas d’ameuter tout le monde. Sinon, ma préférence va à la convocation dans mon bureau…

J’avais cligné des yeux, tentant de m’ancrer de nouveau dans le présent. Qu’avait-il dit déjà ? Les lettres de noblesse, le conseil restreint, ça y est, j’y étais. Avant même que j’ouvre la bouche, il avait rajouté d’un air mutin :

— Cela aide à la promiscuité des débats…

Je comprenais par sa phrase qu’il cherchait plus à m’attiser qu’autre chose. Cela avait surtout eu pour effet de me ramener un peu plus à ce que nous vivions nous, loin de ces plaies béantes qui ne se refermaient toujours pas dans mon âme. J’avais senti son souffle contre ma peau, faisant bouger quelques mèches de mes boucles brunes, me raidissant quelque peu malgré moi. J’espérai que ce ne soit pas perceptible. Ce n’était en rien contre lui, c’était juste qu’il m’était encore difficile de m’échauffer à nouveaux les sens après avoir repensé à mes parents. Comme pour m’encourager plus fort, ses mains s’étaient posées à plat sur mon dos, remontant avec douceur jusqu’à mes épaules pour m’ancrer un peu plus dans l’instant présent, avec lui, à l’aube de ce qu’il nous réservait. M’humidifiant les lèvres en réalisant que j’avais la gorge sèche, je finis tout de même par lui répondre, d’un ton tout aussi joueurs :

— Tu es sûr qu’il n’y a pas un “d” en trop dans ta dernière phrase, mon amour ?

Avec un léger rire, j’avais amorcé un demi-tour pour l’embrasser, commençant à minauder et à jouer comme nous en avions l’habitude de le faire, se picorant l’un l’autre avant de finalement passer à un repas autrement plus consistant. Mais à ma grande surprise, ses mains s’était faites plus ferme sur mes épaules, me dissuadant de me tourner d’avantage, m’obligeant à rester dans ma position initiale. Complètement déboussolée, j’en avais presque perdu l’équilibre, ne sachant plus ce que je devais faire ou ne pas faire, la raison de tout cela. Il me connaissait, il savait exactement ce que j’avais voulu faire et il l’avait refusé avec autorité. Le cœur battant, ma première réaction avait été d’ouvrir la bouche pour lui en demander la raison, mais j’étais pourtant restée silencieuse, me laissant quelques minutes de plus pour analyser ce qui venait de se passer. Ses mains n’avaient pas quitté mes épaules et à la seconde où je m’étais replacée dos à lui, sa prise s’était de nouveau faite plus douce et aérienne. Ce n’était pas un rejet, c’était un ordre. Pourtant pas créé parce que quelqu’un venait d’entrer dans la pièce puisqu’il avait laissé ses mains sur moi et que je ne voyais et n’entendais personne d’autre que nous. Plus qu’un ordre, c’était un refus de l’immédiat, une demande de différer l’instant, le laisser à plus tard. Je réalisais alors que cela avait peut-être un lien avec le fait qu’il m’avait si peu approché jusqu’alors, me laissant loin de toute marque d’affection ou presque. Il n’était pas rare qu’il fasse monter le plaisir mais jamais depuis Paris, il n’avait été si dirigiste. Pourtant, à bien y réfléchir, cela ne devait peut-être pas autant me surprendre que cela. A défaut de pouvoir faire quelques choses ces derniers temps, nous avions beaucoup parlé sexualité et si je lui avais avoué quelques fantasmes, il m’avait proposé certains des siens que j’avais accepté, tout en lui précisant que j’ignorais si je me sentais capable de cela. Erwin était quelqu’un de dominateur, dans tous les sens du terme, et s’il m’avait initié à ses envies depuis le début de notre relation, notamment sur la patience, il m’avait laissé bien plus en reste du reste de ses directives qu’il ne l’avait fait la première nuit ou qu’il ne semblait à vouloir le faire maintenant. Est-ce que l’idée me plaisait ? Pour le moment je l’ignorais, j’avais plutôt du mal à me remettre du coup qu’il venait de me faire, faisant monter en moi ce stress de ne pas y arriver ou apprécier. Pleine d’appréhension, je réalisais qu’il ne parlait pas et ne me lâchait toujours pas. Je me souvenais alors que je n’avais pas répondu à ses questionnements presque rhétoriques, quant à l’aménagement de la pièce.

— Je ne suis pas certaine qu’une mairie devrait avoir un attrait à la noblesse en effet... mais tu en as fait quelque chose qui te ressemble tout de même... c’est très réussi, c’est peut-être en cela qu’il a ses lettres de noblesse.

Il s’était alors penché bien plus vers moi, ses lèvres à quelques centimètres de mon oreille tant et si bien que je pouvais sentir son souffle en chatouiller la surface. Serrant les dents, je m’efforçais de ne pas frissonner à ce contact nouveau qui remplissait mon attente d’une réelle frustration. J’avais l’impression que j’étais sur le point d’exploser, mes hormones pas encore totalement remises de ma grossesse ni même de mon allaitement qui se poursuivait. La seule chose que je craignais, c’était de voir se pointer une montée de lait inopinée. Sentant la chaleur m’envahir, je sentais poindre en moi une violence nouvelle, une envie de briser les règles, de le faire avec plus de violence pour avoir ce que je voulais et calmer le feu qui me dévorait. C’était peut-être trop pour une première fois... je n’étais peut-être pas prête. Que m’arrivait-il ? Jamais je n’avais agi ou même pensé ainsi. J’espérai que les chamboulements que mon corps subissait depuis plus de 9 mois finiraient par se stopper. Mais pour l’heure, Erwin en rajoutait une couche, avec ses sous-entendus en lettres d’or, ces suspensions, ses silences et ce soupire... ce soupire. Peut-être avais-je même soupirer à mon tour, je n’en étais pas sûre, pour au moins me libérer de cette pression qui montait en moi aussi sûrement que dans une cocotte-minute. La gorge sèche, j’avais tenté de reprendre un peu contenance :

— Dans la mesure où ma visite n’est ni opportune, ni clandestine, j’espère que tu n’es pas trop déçu...

C’était une pique, bien entendu, gentille, histoire de montrer qu’il m’en faudrait plus pour que je me soumette pleinement, que j’avais tout de même encore et toujours cet air effronté qui semblait l’avoir séduit tout de même. Je faisais mine de ne pas avoir compris ce qu’il sous-entendait dans la mesure où cette visite avait été planifiée aux yeux de tous, mais je savais tout autant que lui de quoi il en retournait. Il ne m’avait pas laissé en reste pourtant, jouant du champ lexical de la nourriture pour appuyer sa métaphore et ses sous-entendus bien plus grivois qu’ils n’y paraissaient. Acceptant son invitation à poursuivre, je l’avais suivi dans la suite du bâtiment, sans qu’il ne me représente son bras, cette fois-ci. Je comprenais qu’il pouvait y avoir une possibilité que nous rencontrions d’autres personnes, aussi avais-je adopté une attitude plus sobre, les mains sur les anses de mon sac à main, tout en le suivant dans le dédale de couloir, entendant ses explications, complimentant ou commentant certaines pièces ou certains choix artistiques. Toutes les pièces, comme la première, rappelait assez facilement le palais de justice qu’avait été le bâtiment. Les hauts plafonds, les salles d’audiences qui se devinaient encore aisément mais tout était pourtant devenue une mairie, à mi-chemin pourtant avec un boudoir de la Renaissance, ce qui lui donnait cette caractéristique propre à Erwin. J’avais pu noter le marbre, les lourds tissus des rideaux qui avaient dû coûter une fortune, un affront presque pour un bâtiment démocratique. Les grands miroirs que l’on pouvait croiser au détour des couloirs ne laissaient pas vraiment de doute quant à l’habitant de ces murs.

Les bureaux étaient pourtant relativement vides mais nous étions restés courtois et à bonne distance l’un de l’autre, jusqu’au retour dans son bureau. Le jeune homme qui m’avait accueilli semblait s’être éclipsé juste après m’avoir annoncé que je pouvais entrer dans le bureau pour sa pause déjeuner et ne semblait toujours de retour. Voilà qui nous laissait encore une intimité des plus appréciables. Erwin m’ouvrit alors la porte de son bureau et m’invita à y entrer avant de m’y suivre et de refermer la porte derrière nous. J’avais attendu que le cliquetis d’un verrou se fasse entendre mais ça ne fut pourtant pas le cas. Un peu désarçonnée, je ne parvenais plus à savoir où il était et je ne repris mes esprits qu’en le voyant passer devant moi, m’invitant à le suivre :

— Approchez donc Miss Child... Venez donc plus près...

Il s’était replacé derrière son bureau, à ma plus grande surprise. Il y avait un sofa dans le bureau, j’aurai espéré que c’était là qu’il m’aurait conduit et pourtant, il s’était replacé au même endroit où il m’avait accueilli, restant debout cependant. Sentant le moment arriver, la chaleur s’était de nouveau faite sentir, montant du creux de mon ventre jusqu’à la hauteur de mes pommettes. Pourtant, je ne vacillais pas, mes talons claquant avec douceur sur le marbre tandis que j’approchais de lui, comme il me l’avait demandé. Je me demandais jusqu’où il m’autoriserait cette fois à avancer mais je lui faisais confiance pour me stopper si j’allais trop loin. Essayant de calmer mes ardeurs, lui prouvant que j’étais capable de me contrôler, de ne pas fondre sur lui avec la fougue qui était pourtant la mienne. A ma grande surprise, je dépassais à mon tour le bureau pour me retrouver du même côté que lui. Je réalisais alors qu’il avait laissé un espace entre lui et le meuble, suffisamment grand pour que je puisse m’y placer et c’est ce que je fis, avec la même douceur maîtrisée. Avec lenteur, j’avais relevé la tête dans sa direction, levant les yeux pour les plonger dans les siens. A peine plus haut d’un murmure, je lui avais alors demandé, d’un air joueur :

— Et maintenant ? Que fait-on ?

L’idée que cette foutue porte ne soit pas fermée l’intriguait plus que je ne voulais l’admettre. C’était pousser le fantasme que je lui avais confié bien plus loin que je ne l’avais moi-même imaginé. L’idée d’être en train de le faire dans un lieu relativement public, entouré de personnes susceptibles de nous voir était une chose. Le faire en prenant tous les risques d’être découvert en était une autre. Jusqu’où allait la politesse de son secrétaire ? Devait-il frapper avant d’entrer ? Se permettait-il de le faire lorsqu’une urgence s’imposait. Comment cela se finirait-il s’il les voyait ainsi ? Ou dans une posture encore autrement plus accablante ? Cette simple pensée m’avait paniqué tout autant... qu’elle m’avait excité. Inexplicablement, ce goût du danger réhaussait toute la saveur du moment. En silence, il avait alors attrapé mes poignets de ses mains et les avaient remontés jusqu’au ruban qui lui servait de cravate, comme on pouvait les trouver dans un temps plus ancien... ou en l’occurrence, sur Erwin. Lâchant mes mains à hauteur, il précisa :

— Délace-donc cela.

Nous y étions enfin. Un sourire avait élargi mes lèvres d’un air effronté, les yeux brûlant d’un désir et d’un plaisir à venir. Avec douceur et lenteur, j’avais entrepris de défaire le nœud pourtant précédemment savamment noué. Une fois l’acte réalisé, j’avais laissé le ruban glisser le long de son cou lentement, tirant dessus avec douceur jusqu’à ce qu’il quitte complétement son cou et qu’il glisse dans mes mains. Le tissu était aussi doux que brillant et rajoutait une touche de chatoyant à cet acte que je n’aurai encore jamais fait de la sorte, deux ans auparavant. C’était Erwin qui m’avait appris qu’il y avait d’autre façon de défaire un vêtement qu’à la va-vite pour se jeter dans l’action du moment. Je me souvenais encore de cette nuit à Paris où il me l’avait demandé pour la première fois, où j’en avais été mortifié. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. J’avais appris à le faire avec un air de défi dans les yeux, sans avoir honte ou peur de ce que je faisais. Assez sûre de moi, j’avais donc ensuite porté mes mains à son col pour le déboutonner à son tour mais il stoppa alors brusquement mon geste des deux mains en immobilisant mes poignets, tandis que sa langue claquait à plusieurs reprises sur son palais pour marquer son désaccord :

— Tttt. Non. Pour le moment, cela suffit.

Un peu surprise, je sondais son regard à la recherche de la réponse. C'était lui qui m’avait précisé que nous n’avions qu’une pause déjeuner et que nous devions nous presser, on y allait ou non ? Pour toute réponse, il baissa la tête un court instant en direction de la main qui tenait le ruban avant de poser de nouveau son regard dans le mien. Avec lenteur, il leva alors une de ses mains, paume vers le ciel, bien à plat, entre nous, ne me quittant pas des yeux :

— Donne-le-moi, maintenant, Trésor...

Je sondais toujours son regard. C’était étrange. De plus en plus étrange. Il n’avait pourtant pas l’habitude de me demander de lui donner quelque chose de façon aussi théâtrale quand il lui était aussi simple de le prendre. En temps normal, il se serait contenté de glisser sa main dans la mienne pour récupérer l’objet en souriant. Pourtant là, plus que de chercher mon consentement en me le prenant des mains sans que j’oppose une résistance, il me demandait de l’appuyer en lui donnant moi-même, volontairement et délibérément. Il aimait diriger. C’était à peu de choses près ce qu’il m’avait dit lorsqu’il avait parlé de ses plaisirs personnels. De ses envies. Du moins, c’est ce que j’avais compris et entendu. J'y avais réfléchi un instant en me disant que ce ne pouvait pas être bien plus compliqué que ce que nous faisions déjà et j’avais accepté. Je n’avais rien lui. Rien recherché. Je me disais que j’aurai peut-être dû. Il avait tenté de me reprendre pour que je comprenne bien à ce que je m’engageais je crois... c’était si flou à présent. Il avait parlé de confiance. D’une confiance mutuelle. De lui faire confiance. En cet instant, j’avais l’impression que c’était nettement plus que ça. Ce n’était pas une question de confiance ou de direction. C’était une question de soumission. C’était comme donner le bâton pour se faire battre, bien que j’allais sans doute trop loin dans mes pensées. Après tout, ce n’était qu’un ruban. Mais ça mettait une relation Maître de demeure/servante qui était si éloigné de ma façon d’être et de faire. Il m’avait demandé de le déshabiller, ce que je conservais encore dans une relation égalitaire. Mais il me demandait à présent de lui restituer ses biens comme si je n’étais pas digne de les garder et plus égaux pour qu’il me le prenne comme il l’avait fait jusque maintenant. J’avais dégluti, la gorge nouée, la mâchoire serrée. Il était resté quelques minutes avec la main levée, dans l’attente mais une attente inflexible. Ses yeux flamboyaient tandis que les miens les sondaient toujours, plus faiblement pourtant, perdue dans mes pensées. Il fallait que je me décide. Je pouvais tout arrêter après tout, lui dire que ce n’était pas pour moi ou qu’il n’avait pas à me parler comme ça. Il ne m’obligeait à rien après tout. Il n’était pas mon maître et je n’étais pas servante. Nous étions égaux. C’était juste un stupide jeu... oui... c’était ça... un jeu. Rien de tout cela n’était réel, uniquement cantonné à notre sexualité et à mon bon vouloir. Si je reculais maintenant, il ne pourrait pas me forcer, il ne pourrait pas me punir comme si j’appartenais réellement à ses biens. C’était MOI qui décidais. MOI qui décidais si nous continuions... et si je lui faisais confiance...

Inspirant lentement comme pour me calmer, j’avais fermé les yeux un instant, comme pour me recentrer, être sûre de prendre la bonne décision avant le grand saut. Et j’avais sauté. Ouvrant les yeux, j’avais levé ma main avec lenteur vers la sienne, ne le quittant pas des yeux, tentant de contrôler l’éventuel tremblement de ma main pour y déposer le bout de tissu. Une fois relâché, j’avais reposé mes bras le long de mon corps tandis que son autre main était venue pincer le ruban entre son index et son pouce, le récupérant de sa paume toujours ouverte.

— C’est un bien joli objet, n’est-ce pas ? … Such a pretty thing.

Son sourire s’était fait si mystérieux que j’avais senti mon cœur s’emballer dans ma poitrine. Ce n’était pas qu’une question de restitution apparemment... Il comptait en faire plus. Mais quoi ? Mes yeux s’était posé un instant sur le ruban, tentant de comprendre dans quoi je me lançais mais déjà il reprenait la parole, m’observant toujours.

— Sais-tu ce que j’aimerais, Trésor ? … Ce que je veux ? Je veux que tu te déshabilles.

Il recula alors me laissant là, à mi-chemin entre le bureau et la compréhension de ses mots. Il récupéra son fauteuil pour s’y asseoir, le reculant encore pour me laisser plus d’espace et lui permettre sans aucun doute de profiter du spectacle sans en perdre une miette. Pantoise, je l’observais faire sans bouger, ce qui l’obligea sans doute à être plus clair :

— Allez... déshabille-toi.

Ce n’était pas une demande c’était un ordre. C’était peut-être ce qui expliqué que j’avais eu plus envie de fondre en larme de pudeur que de m’exécuter. Il avait croisé les jambes pour m’observer, tout à son aise, me dévisageant franchement en jouant avec le ruban qu’il tenait toujours entre ses doigts. C’était stupide, je n’arrivais pas à comprendre ma réaction. Je n’avais jamais eu aucun problème à me déshabiller devant lui, ni même devant personne d’autre d’ailleurs. J'avais été serveuse au Rabbit Hole pendant plusieurs années, bon sang ! Je ne m’étais jamais considérée comme quelqu’un de pudique et toutes les fois où nous avions improvisé un petit striptease, que ce soit sous forme de jeu ou simplement, rien ne m’avait jamais dérangé. Alors pourquoi brusquement, sa demande me laissait bouchée bée, paniquée, presque apeurée ? Peut-être parce que je l’avais toujours initié de moi-même ? J’avais choisi de me faire embaucher au Rabbit Hole, guidée chacun de mes effeuillements devant lui mais pour une fois, c’était lui qui me le demandait, non pire, me l’ordonnait, tout à son aise sur son fauteuil. Est-ce que je me sentais humiliée ? Sans doute un peu, oui. J'avais l’impression qu’il se servait de moi comme il ne s’en était encore jamais servi et toute cette situation ne me mettait pas à mon aise. Il avait dû le voir, le ressentir puisque je l’avais senti bouger légèrement. Relevant les yeux vers lui, je réalisais que son regard s’était fait plus calme, plus tendre, moins... “obscène” s’il l’était...

— Détends-toi, Trésor... Cela n'a vocation qu'à être...particularly exciting. Just for teasing me... Nothing else.

Je réalisais alors à la tendresse de son regard et à l’encouragement proféré qu’il avait raison. Je me faisais un monde pour rien. Peut-être à cause des démons qui se cachaient toujours dans notre relation et que je refusais de voir et d’explorer. Qui continuaient à pourrir en moi jusqu’à l’explosion. Tout ça n’était qu’un JEU. Un jeu nouveau, difficile, où il fallait savoir s’affirmer à travers les ordres de l’autre. C’était tellement plus dur, plus courageux que de s’affirmer soi-même et je réalisais à quel point j’avais encore tant à apprendre. Lui faire confiance. Et me faire confiance. Il fallait que je me détende. Une fois de plus c’était moi qui décidais, sous son impulsion, mais moi tout de même. Reprenant confiance en moi, j’avais hoché la tête d’un air entendu tandis qu’il se repositionnait. Tout en l’observant, j’avais débouclé ma ceinture, la faisant glisser le long de ma taille jusqu’à la faire quitter mon corps, la soulevant à côté de moi, avant de la lâcher nonchalamment. Avec lenteur, j’avais remonté le bas de ma robe laissant entrevoir dans un premier temps mes bas noirs transparents. Remontant avant la même langueur le tissu, je le laissais alors entrevoir un porte-jarrette violine qui devait lui rappeler quelques souvenirs. Je l’avais vu lorgner sur l’ensemble lors de l’une de nos balades loin de Storybrooke, même s’il n’en avait rien dit. Le lendemain, j’avais profité de mon jour de congé pour faire la route et me faire un petit shopping post post-partum bien mérité. Le violet avait toujours été sa couleur préférée mais je n’avais encore jamais trouvé quelque chose qui puisse être de cette couleur dans ce style. Outre le fait que l’ensemble lui avait plus, il m’avait tout de suite plus également, ce qui avait expliqué mon empressement de l’essayer... et de l’acheter. Le sourire mutin était réapparu sur mes lèvres tandis que je scrutais l’observation qu’il en faisait, la surprise de la découverte. Se souvenait-il de cet ensemble ? Remontant un peu plus, j’avais teasé le bas de la tenue, laissant le tissu de ma robe à l’extrême limite, m’appuyant sur le bureau pour que celui-ci remonte juste un peu plus que ce soit clairement indécent. Sans bouger de ma position, je remontais encore la robe pour le laisser apercevoir la dentelle qui ornait le bas de mon ventre, puis mon ventre et enfin mes seins. Passant le tissu par-dessus ma tête, je l’avais déposé au sol, à côté de ma ceinture, tout en me redressant pour lui faire parfaitement face. Ainsi se dévoilait pleinement la tenue qui me couvrait encore et pourtant à peine. Laissant libre court à son observation et son imagination un instant, je plaçais mes mains derrière mon dos, l’observant docilement tout en lui demandant, avec une pointe d’impudence :

— Quand tu me demande de me déshabiller... tu veux aussi que j’enlève ça ? Je peux, tu sais...

J'avais fait mine de détacher le porte jarretelle au niveau de mon ventre, sans le faire pourtant, relevant les yeux vers lui :

— Mais ce serait dommage de ne pas en profiter plus, tu ne penses pas ?

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