« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Let your body talk ♦ HYPERION

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Vaiana de Motunui
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Vaiana de Motunui

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| Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie

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________________________________________ 2021-03-03, 18:43


Let your body talk!
I'm gonna make him an offer he can't refuse.
▼۞▼

Il était temps de prendre le taureau par les cornes. J’étais entrée dans une routine étrange : je fixais le petit rectangle en carton plastifié depuis plusieurs minutes, trouvais une occupation beaucoup trop courte et au final, j’en revenais toujours à ce petit carton. Curieux comme un petit objet insignifiant peut vite prendre une énorme place dans notre vie.

Il était temps d’agir. L’inaction n’était pas dans mon ADN –sauf quand je me droguais, mais j’essayais de faire en sorte que tout ceci soit de l’histoire ancienne. Aussi j’enfourchai mon vélo et traversai la moitié de la ville pour parvenir à la périphérie. Là, à l’orée du bois se dressait un élégant cottage. Il semblait sortir tout droit d’un vieux roman poussiéreux. En le voyant, cela me parut évident qu’Hypérion y vive. J’empruntai un pont en pierres beaucoup trop maigre à mon goût -risquait-il de s’écrouler à mon passage ?- et effectuai un freinage stylé juste devant la demeure, faisant voler quelques graviers. Abandonnant mon “deux roues”, je frappai à la porte.

Aucun bruit de l’autre côté. Je toquai de nouveau, envahie par le doute. Ca me semblait tellement dingue de frapper à la porte d’un titan. Peut-être aurait-ce été plus rapide de l’appeler par télépathie ? Non. Atlas m’avait dit d’être là pour lui alors la moindre des choses était de faire le premier pas. Fébrile, je ramenai une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je rassemblai toute ma force pour cogner violemment contre la porte, si bien que je sentis la vitre trembler dangereusement.

— OHE Y A QUELQU’UN ?

Aucune réponse. Ca n’était pas possible ! Lyra et Malcolm n’étaient pas là non plus ? Agacée, j’abaissai la poignée. La porte s’ouvrit sans aucune résistance. Elle n’était pas fermée ! Brusquement, je me sentis très bête. Je la refermai et entrai dans la maison. Je crus percevoir du bruit dans la cuisine et suivis donc mon intuition. J’y trouvai Hypérion en robe de chambre à carreaux, occupé à beurrer des biscottes. Cette vision me dérouta davantage que son absence de réaction. Estomaquée, je parvins à articuler :

— Vous êtes bouché ou quoi ? Ca fait une heure que je toque à la porte.

S’agissait-il encore d’une sorte d’enseignement qui m’échappait ? La patience, tu apprendras. Ou quelque chose dans le style ? Réalisant que c'était une mauvaise entrée en matière, je secouai la tête et marchai jusqu’à lui pour annoncer sans détour :

— Je suis désolée pour Gabrielle.

Ouais. Peut-être aurait-il fallu davantage de délicatesse ? Je n’étais pas douée pour employer du tact. Sa chèvre avait quitté ce monde depuis plus d’une semaine, la lui rappeler n’était sûrement pas la bonne façon non plus d’entamer la conversation. Mais si je voulais lui montrer que je le soutenais, il fallait bien commencer par quelque part, non ? Je me mordis les lèvres tout en fixant le titan en robe de chambre, puis m’installai à table, repliant une jambe sur la chaise.

— Vraiment, je le suis.

Je louchai sur une biscotte avant d’ajouter :

— Je ne l’ai pas vraiment connue, mais c’était une bonne biquette. Si je suis là, c’est pour vous dire que... la vie continue. Et que... je suis là.

Wouaho... trop d’éloquence. Ca allait finir par me tuer, un jour. J’affichai une moue aussi convaincue que possible, avant de réaliser que s’il n’avait pas ouvert la porte, c’est qu’il faisait probablement une dépression.

— Faut pas vous fermer comme une huître et porter une robe de chambre affreuse. Vous avez pleins de gens autour de vous. Que vont pensez vos colocs si vous vous laissez aller ?

Était-ce la bonne méthode pour “secouer” quelqu’un ? J’aurais dû prendre des notes quand on le faisait avec moi, tiens. A ce moment-là, j’étais trop déglinguée pour me rappeler de quoi que ce soit.

J’attrapai une biscotte qu’il venait de beurrer et mordis dedans. Depuis que j’essayais d’arrêter la drogue, je retrouvais l’appétit. Résultat : j’avais faim tout le temps.

— Je viens vous changer les idées. Qu’est-ce que vous diriez de vous rendre à un casting à New York ? C’est pour un film de Je-sais-plus-qui. Un gars qui a eu un prix l’an dernier.

J’agrémentai ma proposition d’un sourire appuyé, avant de me servir tranquillou un verre de jus d’orange. Après l’avoir bu en intégralité, sans avoir respiré, je laissai échapper un petit rot et croisai le regard de Hypérion. Allait-il me réprimander ? C’était naturel, après tout.

— Un type m’a abordée en me disant qu’il allait faire de moi une star, avouai-je avec une moue dubitative.

Pensive, je passai mes doigts sur le rectangle en carton plastifié comportant ses coordonnées, à l’abri dans ma poche de jean. Il me l’avait donné le jour où on s’était rencontré. Il avait dit être agent.

— Je me promenais près de Rockfeller Center, je demandais rien à personne et ce gars m’a donné la date d’un casting. Ca pourrait être marrant d’y aller ensemble, non ?

Je n’avais jamais réfléchi à devenir actrice. Ca ne m’avait pas une fois effleuré l’esprit. Cependant, à présent que cette porte s’ouvrait au milieu de nulle part, j’avais envie de la franchir. Par curiosité. Pour vérifier si j’avais en moi ce que l’agent avait vu. A l’aube de ma nouvelle vie, je me disais que c’était un signe.

— C’est aujourd’hui, précisai-je après avoir englouti une autre biscotte (Hypérion n’avait pas réussi à en manger une seule : à chaque fois qu’il en beurrait une, je la lui piquais sans même m’en rendre compte). C’est maintenant ou jamais.

J’avais envie qu’il soit mon “accompagnateur”. Je n’avais pas spécialement besoin d’un chaperon. J’étais une fille indépendante, mais j’avais envie de partager ça avec lui. De lui montrer qu’il comptait. Était-ce la bonne manière ? Je posai un regard plein d’appréhension sur lui. Si ça se trouve, il allait seulement trouver que c’était idiot, du haut de ses principes titanesques.

Avec fébrilité, j’avançai ma main vers la troisième biscotte.


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Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »

Anatole Cassini

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« Il existe 175.000
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« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »



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________________________________________ 2021-03-09, 16:36 « Maîïîtreuuuh !!! »


« Il peut faire de toi une star ?
Il ne m'inspire pas confiance cet homme... »
▼▲▼

J'observais Vaiana me voler mes biscottes, les unes après les autres. Étais-ce bien raisonnable de sa part et prudent, de prendre des mains d'un Titan, son petit déjeuner ? Surtout quand il s'agissait du Titan le plus gourmand de la création. J'aurai pu la réduire en cendres. Je l'aurais sans doute fait si il avait s'agit d'éclairs au chocolat. Mais pour quelques biscottes beurrées, je pouvais bien me sacrifier.

« D'accord. » lui dis-je après une petite réflexion.

Je n'avais aucune idée dans quoi elle allait m'entraîner, mais j'étais dans une forme olympique. J'avais très envie de garder cet air euphorique que j'abordais et cette sensation que je ressentais. Et puis qui sait ? Ca pouvait être intéressant ce genre d'aventures. Quand Hope m'avait entraînée dans quelque chose d'aussi loufoque l'année passé, j'avais pris beaucoup de plaisir. Et puis, j'avais retrouvé Astrid Littlefoot. Je me demandais où cette escapade me conduirait, cette fois ci.

Je lui avais laissé terminer sa troisième biscotte, puis, je m'étais changé. Des vêtements un peu plus jeune et cool, étaient apparus sur moi.

« New York à cette période de l'année, il y fait aussi froid qu'ici ? » lui demandais-je, après avoir songé au fait qu'un simple tshirt paraitrait suspect aux yeux des gens ordinaires. « Je vais ajouter quelque chose. » précisais-je en faisant apparaître une veste sur mon haut. « Voilà qui est mieux, j'imagine. »

Sans plus attendre, je nous avais téléporté jusqu'à New York. Vaiana m'avait indiqué l'emplacement du dit casting et on était arrivé devant les locaux. C'était grand, c'était haut, c'était vitré et un écriteau indiquait que le casting avait lieu non pas à l'étage, mais dans la cours arrière. J'avais bien fait de prendre ma veste. On s'était du coup dirigé jusqu'à l'arrière du bâtiment.

Il y avait plusieurs tentes, mais aussi des tapis au sol à divers endroits. Le temps était ensoleillé, fort heureusement pour eux. Des gens circulaient un peu de partout. Une caméra et des spots se trouvaient au loin, ce qui devait sans doute indiquer l'emplacement du casting.

« Putain de merde, c'est jouissif ! Refait moi ça, vas y. » s'exclama un grand gars à une jeune femme qui avait des feuilles en mains.

Plusieurs têtes se tournèrent vers eux.

« Laisse moi du temps. Je ne suis pas encore prête à me donner totalement à toi. J'ai besoin d'air. J'ai besoin de réfléchir. Besoin de... de... »

La jeune femme avait baissée ses feuilles au fur et à mesure que l'homme s'avançait d'elle, la fixant droit dans les yeux, avec un petit sourire au coin de ses lèvres. Elle baissait d'un ton, jusqu'à se stopper. A sa hauteur, il leva délicatement une main jusqu'à son oreille, et lui remit une mèche rebelle en arrière, avant de lui sourire et de rabaisser sa main.

« Tu peux respirer. » lui murmura t'elle. « Tu peux cligner des yeux. Tu peux m'aimer. » ajouta t'il. « Ca oui, tu vas m'aimer ! »

Et il approcha ses lèvres des siennes, mais s'arrêta juste avant de les toucher.

« Voilà ! On l'a ! » s'exclama t'il tout en se tournant vers la foule et pour ainsi dire, dans notre direction.

Là, il se stoppa.

« Nom d'une pastèque sans pépins, regardez moi ce qui nous vient là. »

Il s'approcha dans notre direction, en faisant de petits pas. Il regardait Vaiana droit dans les yeux, sans ciller, avec le même petit sourire en coin qu'il avait fait à la jeune femme juste avant, qui devait être tout simplement une actrice.

« Regardez là. Regardez ce regard. On peut y lire que c'est une fille avec les meilleures intentions. Une fille qui veut quelque chose. Une fille qui a besoin de quelque chose. Une chose que je veux. Une chose dont j'ai besoin. Et j'ai besoin de tout ce que je vois. » acheva t'il à notre hauteur, en adressant un grand sourire à Vaiana.

Je le trouvais soit trop passionné, soit trop bizarre. Mais je voulais voir ce qu'il allait dire ensuite.

« Tu es la confirmation que l'expression qu'on a tout ce qu'il nous faut juste sous nos yeux, est une réalité. Regardez moi ça. La perfection. Déjà même sans prononcer le moindre mot, cette putain de grande actrice est d'une élocente sans pareil ! »

Il tapa deux fois dans ses mains et je remarquais qu'il portait des gains noirs. Je n'y avais pas prêté attention juste avant, quand il avait ramené la mèche rebelle de la jeune femme derrière son oreille. L'homme tourna la tête dans ma direction.

« Et tu as amené ton petit copain. » précisa t'il en m'adressant un grand sourire, légèrement crispé. « Tu as bien fait. Plus on est de fou, plus on rit. Et ici, on rit beaucoup. Ah ma belle, regarde toi ! Qu'on lui donne un script. Je veux lui faire passer un essai tout de suite ! »

Je tournais la tête vers Vaiana en lui adressant un petit sourire. C'était de ce monde dont elle rêvait ? Je ne l'aurais pas imaginé ici. Mais elle savait sans doute ce qu'elle faisait.

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Vaiana de Motunui
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________________________________________ 2021-03-13, 18:55


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Le gars était chelou, c’était certain, mais quand il esquissait son sourire en coin, je sentais des papillons s’agiter dans mon ventre. Détrompez-vous, ça n’était pas du tout pour sa gueule de lover que j’avais accepté le casting. Il m’avait abordée quelques jours plus tôt en me promettant de faire de moi une star. Sur le moment, j’avais pensé qu’il fumait beaucoup trop d’herbe, puis il m’avait prouvée qu’il était réalisateur. C’est une nana comme toi qu’il me faut. Une dure à cuire. Une nana aux grosses baloches. J’avais haussé un sourcil sceptique. Après Vaiana-bras-solides, voilà que j’étais Vaiana-grosses-baloches. Je ne savais pas trop comment je devais le prendre.

Le gars prononça une sorte de monologue étrange dans lequel j’étais une vedette assaisonnée de compliments tordus. Lorsqu’il mentionna mon petit ami, j'affichai une moue indécise. De qui parlait-il ? Machinalement, je cherchai autour de moi. Si le réalisateur avait trouvé mon boyfriend alors que moi-même j’ignorais à quoi il ressemblait, chapeau ! Puis, je réalisai qu’il parlait d’Hypérion. J’ouvris la bouche pour protester mais il ne me laissa pas en placer une.

— Il est tout le temps comme ça, glissai-je au titan dès que le gars eut le dos tourné. Il a l’air cool. Enfin... du moins, pas spécialement dangereux.

Dubitative, j’observai le grand brun qui portait super bien la veste en cuir.

— Je pense que le mieux pour pas perdre la face, c’est d’avoir l’air à l’aise. Dans son élément, quoi.

Je me grattai la tête, offrant un regard interrogateur à Hypérion. Je n’étais pas très douée pour avoir paraître à l’aise en communauté. La sociabilité et moi, ça faisait deux. En réalité, je comptais sur mon ami le titan pour briser la glace, Lui, il était du genre à créer facilement des liens. Les gens avaient tendance à le trouver sympathique.

Brusquement, je sentis qu’on me poussait dans le dos.

— Allez, hop hop hop ! Lança une femme tout en enfonçant sa main entre mes reins. On passe à l’essai !

Elle nous conduisit jusqu’à une sorte d’école primaire désaffectée se situant à quelques mètres de la cour dans laquelle nous nous trouvions, puis nous laissa dans une salle de classe dépourvue de chaises et de table, hormis celle placée devant le tableau noir. Un jeune homme se tenait près d’une caméra. Il pianotait sur son téléphone. Le siège face à la table était vide.

Nerveuse, je jetai un coup d’oeil à Hypérion tout en tirant sur les manches de mon sweat-shirt. Son regard m’encouragea à m’avancer dans la salle.

— Salut, euh... je suis Vaiana de Motunui et je viens pour l’essai
, annonçai-je platement.

Le jeune homme près de la caméra ne leva pas les yeux de son téléphone. Ca n’aurait pas été différent si jamais été invisible. Je me mordis les lèvres et m’éclaircis la gorge. Toujours aucune réaction. Ce n’était pas un peu malpoli de sa part ?

Soudain, la porte s’ouvrit en grand et claqua contre le mur. Le réalisateur entra dans la pièce, avec la démarche décontractée de celui qui se prend pour le maître de l’univers. Il avait un gobelet de café dans chaque main. Il en posa un sur la table puis s’appuya contre, tout en m’observant. Il souffla sur son gobelet, les yeux rieurs. Je sentis les biscottes faire des sauts périlleux dans mon ventre.

— C’est Vanana de Motomachin, baragouina le type au téléphone en rangeant enfin ce dernier.

— Hum, faudra changer ce nom, estima le réalisateur avec une grimace.

Je croisai les bras, agacée. Et puis quoi encore ?

— Faudrait déjà que mon nom soit prononcé correctement, dis-je d’un ton grinçant.

— Oh ouais vas-y, montre que t’es énervée. La colère scintille jusque dans tes yeux. C’est jouissif. T’en penses quoi, Virgile ?

Je manquai de m’esclaffer. C’était “Virgile” qui avait le culot de déformer mon nom ? Avec un patronyme pareil, je comprenais qu’il soit aussi désagréable. Le jeune homme haussa les épaules tout me regardant.

— Vas-y, enclenche la caméra, lui indiqua le réalisateur. Je veux avoir de quoi me rincer l’oeil.

Je fronçai les sourcils. C’était pas un peu bizarre ? J’aurais peut-être dû demander au préalable pour quel film j’étais en train d’auditionner. Je craignais de passer pour une idiote si je posais la question maintenant. Le réalisateur s’approcha de moi et me tendis une feuille de script. Forcément, le résumé ne figurait pas dessus. Il s’agissait d’une scène. Au moins, ça me permettrait de me faire une idée.

— Je veux que tu joues ça avec tes tripes. Donne tout ce que t’as. Oh oui, je sens que tu vas tout me donner, sourit-il sans me lâcher des yeux.

Une odeur de café embauma l’air tandis qu’il retournait s’appuyer contre la table, tout en buvant son gobelet.

— Je peux avoir une idée de ce que mon personnage est censé éprouver ?
Demandai-je, la gorge sèche.

— Tout est dans le script, répondit le réalisateur. Et c’est un putain de bon script. Fais-lui confiance.

Tendue, je parcourus les quelques lignes du début aussi vite que possible. Je n’étais pas une lectrice très rapide car j’avais appris à lire seulement quelques années plus tôt -ma plus grande fierté à ce jour était d’avoir achevé le premier tome de Harry Potter. J’entendis Téléphone pousser un soupir de lassitude.

— Ca tourne, précisa-t-il inutilement.

Je sentais le regard du réalisateur percer ma peau. Je pris une grande inspiration, baissai la feuille et débutai par :

— Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi tu nous as fait ça, Vini ?

J’interrogeai le réalisateur et Téléphone, choisissant de les prendre à parti. Je me sentis aussitôt ridicule. Je surjouais. C’était mauvais, très mauvais. Téléphone roula des yeux et retourna à son portable, tandis que le réalisateur m’observait avec davantage d’intensité. Les secondes s'égrenaient vite, très vite. Ma chance allait bientôt passer. Il me fallait une brillante idée. Dix secondes d’audace.

Sur un coup de tête, je décidai de changer totalement d’interlocuteur. Je me tournai vers Hypérion et comblai les deux mètres qui nous séparaient pour me planter devant lui.

— On avait tout, absolument tout ! Mais ça te suffisait pas, c’est ça ? Je ne te suffisais pas ! Réponds-moi Vini !

Dans ma voix transparaissait une rage sourde. Mes yeux lançaient des éclairs inquiétants -dont Alexis aurait été très fière- en direction d’Anatole qui semblait quelque peu dérouté. Je sentais que c’était mieux. J’étais entrée dans le rôle à partir du moment où je n’avais plus senti la caméra peser sur moi. J’avais oublié tous les autres. Il ne restait qu'Hypérion et moi dans la pièce. Ou plutôt, Vini et mon personnage.

— Qu’est-ce que tu avais besoin de garder tout ce crack pour Morales ? Ca va te tuer un jour !

Cette ligne de dialogue provoqua un frisson le long de mon échine. C’était assez fou d’accuser quelqu’un de cacher de la drogue chez lui alors qu’en réalité, la situation aurait dû être inversée.

— Ils vont te faire la peau, c’est ça que tu veux ? Ils vont venir et te démonter la gueule ! Compte pas sur moi pour te sauver la mise, j’en ai assez de tes combines, Vini !

La gifle partit toute seule. Elle n’était pas dans le script. C’était venu spontanément. Ma main heurta la joue d’Anatole et je le dévisageai, interdite. Oups... je m’étais peut-être un peu trop mis dans la peau du personnage.

— Au moins, je t’aurais démonté en premier, dis-je d’un ton cinglant.

Je respirai par saccades et tournai la tête vers le réalisateur. Le jeune homme à côté de lui avait rangé son téléphone et me fixait avec des yeux ronds.

— Wouaho... commenta le type au sourire en coin. Je savais que je me trompais pas à ton sujet. Jolies baloches. Et super initiative, le coup de la baffe.

— Ouais, ça m’est venu comme ça...

— C’est exactement ce que je veux ! S'écria-t-il en me désignant de son index. De la spontanéité, de l’intuitif, du sexe !

Je clignai des yeux, dubitative. Le dernier point sortait un peu du lot mais il avait l’air tellement à fond que je n’osais pas le contredire.

— Virgile, on prendrait bien le copain pour le rôle de Vini, ajouta-t-il en tournant la tête vers son acolyte. J’adore son côté pot de fleur. Et en plus, il reçoit super bien les baffes.

Puis il reprit à l’adresse d’Hypérion :

— T’as un côté super pro. T’as pas bronché quand elle t’a frappé. T’as déjà tourné ?

Il tapa dans ses mains d’un air extatique.

— On a Chantelle et Vini ! Les deux en un seul coup ! J’adore ce genre de journée !

Chantelle ? Décidément, il y avait un vrai problème avec les prénoms, dans le coin. Mais plus important, il fallait que je remette les pendules à l’heure au niveau d’un truc essentiel.

— Anatole va jouer...?

— Vini, le mari de Chantelle. Toi.

Le réalisateur esquissa un de ses petits sourires. Je me mordis les lèvres, à la fois exaltée d’avoir obtenu le rôle et angoissée qu’Anatole fasse partie du casting, surtout pour un tel rôle.

— Bon, on va devoir accélérer, dit-il tout en consultant la montre à son poignet. Le tournage a débuté y a quelques jours. Maintenant que j’ai ma tête d’affiche, on va pouvoir entrer dans le vif du sujet.

Il haussa les sourcils avec convoitise. Je tentai de rester cool. Vini et Chantelle étaient peut-être en couple, mais ça n’était pas pour autant qu’ils auraient des scènes de “couple”. Je pivotai vers Anatole avec un sourire contrit. Fallait qu'il accepte à tous prix. S'il refusait, peut-être que j'allais perdre le rôle ? C'était possible, ça ? Je le suppliais du regard.

Dites oui dites oui dites ouiiii !


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________________________________________ 2021-03-26, 09:39 « Maîïîtreuuuh !!! »


« Il peut faire de toi une star ?
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Avais-je accepté à contre coeur ? Je voulais me changer les idées, aller de l'avant. J'avais envie de faire cela pour Vaiana, mais aussi pour moi. Etre acteur n'était pas ma vocation. Comment ça aurait pu l'être ? J'étais né à une époque où il n'était pas question de jouer un rôle, mais uniquement de jouer notre rôle. Celui de notre vie. Aller de l'avant, ne jamais se voiler la face, ne jamais montrer un autre visage que le siens. Le métier d'acteur était un métier où on apprenait à mentir, à se créer une identité. C'était pas quelque chose de sain. Et pourtant, ça divertissait.

Quand Vaiana avait endossé le rôle de cette jeune femme dont le corps avait pris forme pour la première fois sur un morceau de papier, elle y avait mis tout son être, toute son âme. Elle voulait réellement jouer ce rôle ou tout du moins jouer un rôle. Je me demandais ce qui la poussait à vouloir être différente de ce qu'elle était. La gifle qu'elle m'avait donnée était convaincante. Je sentais qu'elle était réellement dans la peau de cette autre personne. Si ça pouvait lui faire du bien, je pouvais bien pendant un petit moment jouer le jeu moi aussi. Après tout, elle m'avait soutenue dans cet autre monde. C'était à mon tour de lui rendre la pareil.

« Je ne compte pas prendre la chaise. » lui précisais-je.

L'immeuble où on s'était rendu avait tout un étage, le dernier, avec des chambres. C'était ici que dormaient les acteurs le temps qu'on tournait des scènes à un étage inférieur. Ils ne devaient pas avoir beaucoup de moyens pour avoir aménagé les lieux au lieu de s'être déplacé avec toute l'équipe, ailleurs. En tout cas, quand il nous avait parlé de loger ici pendant trois jours, juste le temps qu'il fallait pour tourner ces scènes là, avant d'aller je ne sais où pour la suite, on avait accepté. Vaiana était très excitée à l'idée. Beaucoup moins quand elle avait compris qu'on allait partager la même chambre. Et comme on nous prenait pour un couple, vue qu'elle n'avait pas démentie que j'étais son petit ami, on nous avait donné non seulement la même chambre, mais aussi le même lit. Un lit presque double...

« Et ne va pas croire que je ne me servirais pas du lit. Un Titan ne dort pas, il songe. Mais il le fait allongé sur un matelas confortable. Et celui ci m'a tout l'air de l'être, ma chérie. » lui dis-je avec un petit sourire.

Elle m'avait mis dans cette situation ? J'allais en profiter un peu...

« Dois-je te faire apparaître quelque chose ? Ta brosse à dent ? Une brosse à cheveux ? Un doudou ? » lui demandais-je, avec toujours ce même sourire, avant de reprendre un air plus sérieux. « Pas le coq. Ce que tu veux, mais il reste à Storybrooke, lui. »

Je pouvais aisément demander à quelqu'un de s'en occuper si il était question de ça. Mais je ne voulais pas de lui dans cette chambre. Il était bien trop... perturbant. Quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête.

« Le tournage débute à 9h. Je tacherais de te réveiller à 6h pour que tu ais le temps de te préparer et qu'on puisse prendre un petit déjeuner convenable. J'espère qu'ils ont ce qu'il faut. Sinon, je connais une petite boulangerie en France avec des choses succulentes à manger. On pourra s'y téléporter le temps de manger et revenir in extremis pour le tournage. »

Je savourais à l'idée de prendre un petit déjeuner haut de gamme. En attendant, je m'étais allongé sur le lit. C'est vrai qu'il n'était pas si grand que ça. Je n'avais pas besoin des couvertures. Elle pourra largement dormir en dessous. Quoi qu'il en soit, il était encore bien trop tôt pour dormir. La journée était passée, mais il y avait encore un soleil debout, voir même deux si on me comptait avec.

« Tu sais quoi ? Je vais te laisser méditer sur cette situation, voir peut-être prendre une douche. Et je reviendrais ensuite. Je n'ai encore jamais pris le temps de visiter New York. J'aimerais bien voir à quoi ça ressemble. »

Je pouvais l'emmener avec moi. Mais j'avais envie de me retrouver un peu seul. Ou alors j'avais juste envie de l'embêter un peu. Je pourrais toujours revenir la chercher après sa douche.

« Pendant que j'y pense... je t'en dois une. Je n'oublierais pas. » précisais-je avec un petit clin d'oeil avant de disparaître;

Elle allait sans doute se demander de quoi il s'agissait. Mais elle m'avait bel et bien baffer, n'est ce pas ? J'étais sûr qu'à un moment ou à un autre, mon personnage pourrait non pas lui rendre la pareille, mais faire autre chose de dérangeant. D'ailleurs, en visitant New York, je pourrais jeter un oeil au script qu'on nous avait donné. Chacun en avait un. Celui de la jeune femme était posé sur le lit. Le miens avait disparu vue que je pouvais le faire apparaître et disparaître à ma guise.

Pendant mon absence, quelqu'un avait frappé à la porte de la jeune femme...

*

La main levée, appuyée contre l’embrasure de la porte, le poing fermé, j'avais tapoté deux petits coups contre la porte. Un sourire illuminait mon visage. J'aimais le bruit du bois tout contre ma main. Ouvrant le poing, j'avais caressé délicatement du bout des doigts la surface juste avant que la porte s'ouvre. Mon sourire illuminait toujours mon visage.

« Vaiana de Motunui. » dis-je en détachant chaque syllabe. « J'ai retenu le nom. Même si je maintiens qu'il faudrait le changer. C'est monnaie courante chez les actrices. Ca paye mieux. » précisais-je.

Me détachant de l’embrasure de la porte, je laissais glisser mes mains dans les poches de mon pantalon, ce qui eu pour effet de surélever légèrement ma veste en cuir.

« Le lit est confortable ? » demandais-je en regardant en direction de ce dernier qui se tenait à quelque mètres de moi et qui était visible de l'entrée. « Confort. Ferme. Je m'assure toujours qu'en matière de literie on ait le must de ce qui se fait ! »

C'était la première chose que je regardais quand on emménageait dans un local. Qui dit bonne literie, dit bon sommeil. Et avec un bon sommeil, un acteur donne le meilleur de sa personne. Sans laisser à la jeune femme le temps de m'inviter, j'entrais dans la chambre. Il n'y avait pas grand chose en affaires. On aurait du les prévenir que si ils étaient pris, c'était pour tout de suite.

« Pour les habits, on a tout ce qu'il faut à l'étage du bas. Des accessoires d'anciens tournage. T'as qu'à te servir. » dis-je avant de me tourner vers la jeune femme qui se tenait toujours devant la porte, cette dernière restée ouverte. « Tu as pris le temps de lire le script ? »

Je m'avançais vers elle, le visage sans la moindre expression. Une fois à plus que quelque centimètres, je penchais légèrement la tête dans sa direction.

« J'inspire l'air frais, dans mon être suffoqué. » lui murmurais-je en inspirant l'air entre elle et moi. « Prononçons ces douces paroles, je relâche l'air le long de ta peau. » ajoutais-je en levant ma main pour caresser sa joue sans pour autant la toucher. « Elle fait des allers-retours entre nos deux corps. » fermant les yeux un instant, je humais l'air une nouvelle fois. « Tes mots quand ils tombent de tes lèvres, je les attrapes dans les miennes quand ton baiser s'attarde là longtemps. » achevais-je en passant ma main sur ses lèvres, mimant une caresse une nouvelle fois sans les toucher.

J'ouvrais les yeux, en lui adressant un petit sourire.

« C'est de moi. Tout le script est de moi. J'adore m'entendre parler et un jour je me suis dit, couche sur papier tes mots. Résultat, ça a donné un script. Puis un second. Les mots se succédant comme des chiennes dans ma couche, mais sur un papier clairfontaine, français. J'aime le beau papier. » lui précisais-je. « Les actrices comme toi, avec un putain de talent inné dont elles n'ont pas conscience, c'est le coeur qui donne à ces feuilles le battement nécessaire pour prendre forme et vie. »

Je me reculais, en souriant toujours. Elle avait quelque chose. Je sentais l'appel de son corps. Un appel émanant du plus profond d'elle, demandant qu'à jaillir de tout son être ! Un appel de son coeur, de son âme, mettant tous mes sens en éveils. Je voulais coucher mes mots sur elle. Je voulais qu'elle devienne mon script. Qu'elle lui fasse prendre vie. Qu'elle lui respire dessus, qu'elle lui donne vie. Putain, oui, je voulais ça !

« Ton petit copain t'as laissé toute seule pour fêter ça ? » lui dis-je. « L'appel de New York. De la grande pomme. J'ai connu ça à une époque. Quand on croque dedans, on ressent tout son côté sucré et juteux. On s'en délecte. Puis, on prend ce qu'elle a de mieux en elle et on le rend encore plus spectaculaire. J'embélis New York jour après jour et toi, ma chérie, tu vas prendre le relai. »

Elle avait ça dans le sang. Je le sentais. Je reconnaissais le talent. C'était quelque chose avec lequel on ne pouvait pas jouer la comédie. On l'avait ou on ne l'avait pas. Elle était née pour briller devant les caméras et même au delà. Plaçant mes deux mains pour former un carré et la regarder comme on regarde à travers un objectif, je lui fis un clien d'oeil, mimant un flash. Elle était ma future star !

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________________________________________ 2021-04-08, 18:23


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Partager une chambre avec Hypérion n’allait pas s’avérer de tout repos. J’avais l’impression qu’on allait être très loin de ce qui était arrivé quand on avait partagé la même chambre dans le monde de Lyra et Malcolm. Là-bas, ça avait été plutôt cool car on n’avait pratiquement pas vu le titan de la nuit. Cette fois-ci, j’avais comme l’intuition qu’il cherchait à me faire payer le coup de la gifle. Un réveil à six heures du matin, c’était inhumain ! S’il mettait vraiment ses menaces à exécution, il risquait de se prendre une autre baffe. Pour l’instant, je décidai de ne pas m’affoler. Qui vivra verra, comme on dit. J’étais du genre à profiter de l’instant présent.

On frappa à ma porte quelques minutes plus tard. C’était le réalisateur chelou qui venait parler literie et de trucs encore plus zarbis. Il récita ce qui devait être le script –je n’avais pas encore terminé de le lire. Il était très épais et je rencontrais des difficultés à déchiffrer certains mots. Mon niveau de lecture n’était pas encore au top, même si j’essayais de m’améliorer.

Tandis qu’il parlait –il adorait s’écouter parler et ne s’en cachait pas- il se permit de caresser ma bouche de sa main et de s’approcher si près que nos souffles se mélangèrent. C’était vraiment très étrange. Tous les réalisateurs étaient-ils aussi tactiles ou celui-là était-il un cas particulier ? Je misai davantage sur la seconde hypothèse. Il me fit un clin d’œil, ce qui rendit ses propos encore plus tendancieux. Je n’étais pas certaine qu’il faisait toujours allusion au script. Mégalo, beau gosse et tordu. Tous les critères du bad boy par excellence. Il était temps que je lui mette les points sur les I. Réalisateur ou pas, j’avais des principes. Ses paroles teintées de provoc’ ne me faisaient pas peur. J’en avais connu des gars comme lui. Il n’était ni le premier, ni le dernier.

— Je pense qu’on arrive au moment fatidique, déclarai-je avec une once d’exaspération.

Son regard pétilla et son sourire s’accentua.

— Je sais pas ce que vous vous imaginez, mais je suis pas le genre de fille qui couche pour avoir un rôle.

— Tu as déjà le rôle
, fit-il remarquer.

J'ouvris la bouche, la refermai. Il n’avait pas tort. Affichant une moue contrariée, je me grattai la tempe.

— Justement, je vais pas coucher vu que je l’ai.

— Ça sous-entend que tu l’aurais fait si tu l’avais pas eu d’emblée ?

Je fronçai les sourcils dans sa direction.

— Nan ! Ca va pas la tête ? J’ai des principes.

Il croisa les bras.

— T’as pas l’air d’être une nana avec des principes, jugea-t-il tout en croisant les bras.

Je levai le menton en l’air, le toisant d’un air hautain. Il n’était pas obligé de savoir que c’était tout récent, assorti à la diminution des opiacés. Je m’étais achetée une nouvelle conduite et j’avais bien l’intention de devenir quelqu’un de respectable.

— Les apparences sont parfois trompeuses, assurai-je en ayant l’impression d’emprunter une phrase de Hypérion.

Il affichait une expression sceptique. Brusquement, je me rendis compte que j’ignorais une information importante sur lui.

— Vous vous appelez comment ? C’est précisé nulle part.

Je désignai le script abandonné sur le lit. Il ne comportait aucune mention d’auteur.

— Ah, les bonnes histoires recèlent toutes une part de mystère...
sourit-il.

Cette réponse ne me convint pas mais je fus bien obligée de m’en contenter.



*



Le lendemain, nous étions de retour sur le tournage se déroulant dans une galerie d’exposition de peinture.

— Je veux que tu fasses partie intégrante de cette expo, avait dit le réalisateur. Tu dois devenir une œuvre d’art, la plus éclatante de toutes !

C’était sûrement pour cette raison que le costumier m’avait donné cette robe. Elle avait tout d’un tableau contemporain bizarre, à l’image de tout ce film.

— Rappelez-moi juste... dans quoi je me suis embarquée ? Demandai-je à Hypérion à voix basse en glissant jusqu’à lui.

Avec une grimace, je tirai sur le col roulé de la robe. Bien qu’elle soit près du corps, le tissu pelucheux tenait chaud. J’étais en train de carrément crever. Le seul avantage qu’elle comportait c’était de s’arrêter à mi-cuisse. Mes jambes nues étaient à l’air libre. Malgré tout, je me sentais tout sauf à l’aise, car je n’avais pas l’habitude de porter un vêtement aussi moulant. Remisés le sweatshirt et le jean !

Hypérion reculant légèrement, je marchai vers lui et manquai me tordre la cheville en raison des talons hauts accrochés à mes pieds. Quel calvaire ! Avec ces échasses, je le dépassais d’une bonne tête. Cela ne risquait pas de paraître légèrement ridicule à l’écran ? Je baissai les yeux sur les motifs cubistes de ma robe, représentant un corps de femme.

— Ca va être prodigieux : la robe suggère ton corps sculptural pour annoncer la scène suivante où Vini l’arrachera sauvagement, révélant ton véritable corps.

— Euh... comment ça ? M'étranglai-je. Anatole doit m'arracher quoi ?

Le réalisateur éclata de rire, croyant sans doute que je plaisantais. Il retourna à ses caméras tandis que je lançais un regard paniqué à Hypérion. Me moquant qu’une maquilleuse approchait un pinceau de son visage, je l’attrapai énergiquement par le bras pour murmurer :

— Faut qu’on se casse. Tout compte fait, ça me dit plus trop d’être une star.

Il y avait des limites à ne pas dépasser pour le bien de ma santé mentale...


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« Maîïîtreuuuh !!! »

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________________________________________ 2021-04-09, 12:34 « Maîïîtreuuuh !!! »


« Il peut faire de toi une star ?
Il ne m'inspire pas confiance cet homme... »
▼▲▼

New York. Une fois la nuit venue, la ville paraissait encore plus magique. Je me promenais dans ce qu'ils appelaient Times Square. Il y avait une multitude d'écrans géants où baignaient les plus grandes célébrités au monde. La rue était pleine d'hôtels, de diverses boutiques. Les touristes devaient y trouver leur compte. En entrant dans une boutique de disques, je m'étais demandé si je pourrais y trouver quelque chose pour Apple. Il y avait tellement de choix que je ne savais plus quoi prendre.

L'heure suivante, je l'avais passée à bord du ferry de Staten Island. De loin, la ville était toujours autant illuminée. On ne dormait jamais ici ? Je traversais la baie de New York, du Sud de Manhattan jusqu'à l'île de Staten Island. Là s'y trouvait la Statue de la Liberté, illuminée elle aussi. Un pur moment de bonheur et une extraordinaire escapade en pleine nuit !

Quand je me décidais enfin à rentrer à notre hôtel, il était déjà bien tard. Vaiana dormait sans doute. Passant devant l'entrée, je vis assis sur un banc, au loin, notre très adoré réalisateur. Il était loufoque. J'aimais les originaux. Mais il avait quelque chose de véritablement différent. Nos regards se croisèrent. Je lui adressais un signe de la tête en guise de salut et il m'indiqua la place à côté de lui, sur le banc.

Hésitant, je me demandais si c'était judicieux de le rejoindre. Après tout, ce n'était pas moi qui souhaitant devenir une star, mais la jeune femme que j'accompagnais. Après tout, pourquoi pas ? Ca pourrait m'aider à en savoir un peu plus sur lui.

Une fois assis à ses côtés, il observa le sac que je tenais en main.

« Ce sont des disques. Pour une amie. » lui dis-je, tandis qu'il laissa échapper un petit sourire. « New York est véritablement magnifique en pleine nuit. »

Il hocha la tête avant de se passer sa main sur sa barbe naissante. Puis, il mis ses deux mains dans les poches de son blouson. Il faisait un peu frais. Heureusement, je portais une veste, ce qui ne pouvait pas laisser planer le doute sur le fait que j'étais bel et bien de ce monde et que je subissais le froid comme tout le monde. Même si tout ceci était faux.

« Vaiana est excellente, n'est ce pas ? » lui demandais-je. « Quand on sait s'y prendre avec elle, on peut obtenir le meilleur de sa part. Elle ferait une excellente actrice. »

Je le croyais sincèrement. Quelqu'un comme elle pouvait arriver à tout dans la vie. Quant au jeune homme, je me demandais si lui aussi était quelqu'un d'excellent ou pas. Je n'arrivais pas à le cerner avec son côté un peu foufou.

« Je crois que je vais vous laisser. Il se fait tard et le sommeil me guette. » ajoutais-je avec un petit sourire, tout en me levant.

Il n'avait pas dit un seul mot depuis que je m'étais assis à ses côtés. J'avais pris mon petit sac et j'avais fait quelque pas pour me diriger vers l'entrée de l'hôtel.

« Tu es le siens, n'est ce pas ? » me demanda t'il.

Je me tournais vers lui, me demandant à quoi il faisait allusion. Si j'étais le siens ? Le siens de quoi ?

« Tout mortel a le sien. » ajouta t'il.

Que voulait-il dire par tout mortel avait le siens ? Il sortit ses mains de ses poches, puis il se leva pour me regarder avec un petit sourire naissant aux coins de sa bouche.

« Un ange protecteur. Un être invisible, un ami, qui veille autour du coeur de quelqu'un. »

Le mot ange m'avait rappelé de vieux souvenirs. Ceux avec Lyra, Malcolm, Alexis et Vaiana. On avait été emporté dans un monde où la plus haute autorité était des anges. On en avait même combattu un. Mais tout ceci n'était pas lié. Ca me rappelait juste de lointains souvenirs. Pas si lointains à dire vrai. Je répondis à l'homme par un sourire.

« Tout le monde a besoin de son ange. » ajouta t'il. « Tout le monde. »

Puis, il se tourna pour s'éloigner dans la nuit. N'allait-il pas se coucher lui aussi ? Il ne semblait pas fatigué quand on s'était parlé. Laissant ces songes de côté, je m'étais dirigé jusqu'à l'hôtel, puis la chambre et j'avais attendu le réveil.

*

« Faut qu’on se casse. Tout compte fait, ça me dit plus trop d’être une star. » me murmura Vaiana.

J'avais très bien entendu ce que le réalisateur avait dit. J'allais devoir arracher la robe de Vaiana, sauvagement, afin de révéler son véritable corps à la caméra. Cela m'amusait grandement. Pas que j'avais envie de le faire, bien au contraire, mais voir la jeune femme se faire prendre à son propre jeu, c'était vraiment très jouissif !

« Pourquoi donc ? » lui répondis-je en prenant un air surpris. « Tu trouves cette robe tellement belle que tu n'as pas envie que... je te l'arrache ? »

Je me retenais de rire. J'avais envie de partir, également, mais en même temps...

« Peut-être qu'on pourrait s'arranger avec le réalisateur pour que ce soit quelqu'un d'autre qui t'arrache ta robe, ou tout simplement qu'elle reste intacte. Qu'en penses tu, Vaiana ? Tu as envie de côtoyer les étoiles. Ca serait dommage d'abandonner si près du but. »

Je glissais mes mains dans les poches de mon pantalon et je l'observais avec un grand sourire sur le visage. Si elle me frappait une nouvelle fois, j'achevais sa tâche, ici et de suite. Mais elle ne le ferait pas. J'en étais persuadé.

« On a revu la scène. » nous annonça le réalisateur en revenant vers nous.

Comme quoi, tout pouvait s'arranger et même sans qu'on ait besoin de demander des ajustements.

« Il ne va pas t'arracher ta robe complètement. Juste la partie gauche. Ce qui ne dévoilera qu'un sein et le haut de ton ventre. D'ailleurs en parlant de ça, ils sont en pointes ou ils tombent ? »

Sur le coup, je fus surpris par sa demande, mais ensuite, je trouvais tout cela encore plus amusant. Même si ça commençait à devenir gênant. Je me demandais comment elle allait réagir. Allait-elle le giffler lui aussi ? On avait pas idée de ce qu'elle pouvait faire sur l'impulsion du moment. C'était une boule d'énergie, cette fille !

« Attends, chérie, on me demande. » dit-il sans lui laisser le temps de répondre, en se tournant vers un de ses assistants qui venait vers lui.

Quant à moi, je fixais Vaiana.

« Je vais aller lui parler. Il n'y aura pas de scènes osées. Ca serait déplacé. Je pense qu'il peut le comprendre. Tu devrais te détendre un peu, j'ai la sensation que tu es sur le point d'exploser. »

J'étais son ange, n'est ce pas ? Je veillais sur son petit coeur...

J'avais pris l'initiative de rejoindre le réalisateur pour discuter avec lui de la suite à donner. C'était une bonne idée de rendre à Vaiana la monnaie de sa pièce, mais pas au point de la déshabiller devant tout le monde. Il allait sans doute le comprendre. Pendant ce temps, un assistant s'approcha de la jeune femme avec le téléphone de cette dernière dans les mains.

« Dit, t'as ton phone qui swing en continue. Ca nous casse les oreilles à côté. Tu prends, tu mets en silencieux. » lui dit-il en lui tendant l'appareil.

Si Vaiana avait pris soin de regarder son téléphone, elle aurait vue que depuis ce matin, elle avait reçu pas moins de sept appels. Elle aurait aussi vue qu'il y avait un message. Et si elle l'avait écouté, elle aurait entendu la chose suivante :

« C'est moi. Ils sont revenus. Je les ai entendu parler. Ils te cherchent. Ils ont évoqués New York. Si t'es là bas, n'y reste pas. Fait attention à toi. Je vais gérer ici. »

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________________________________________ 2021-04-13, 15:11


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A la limite, je pouvais accepter que quelqu’un d’autre arrache ma robe, du moment que Hypérion ne se trouvait pas sur le plateau et qu’il me promette de ne jamais regarder le film quand il sortirait. C’était bien trop chelou d’envisager qu’il me voit nue. Je le considérais comme un ancêtre. S’il avait fallu un équivalent, je l’aurais comparé à un grand oncle ou un arrière-grand-père. Par conséquent, c’était chaud de l’imaginer me reluquer. Tout compte fait, jamais il n’aurait dû accepter le rôle de Vinie. J’aurais dû penser que ça allait poser problème.

Je me sentis presque soulagée quand le réalisateur annonça qu’ils avaient repensé la scène autrement, même si je restais sur mes gardes, et j’eus bien raison car le verdict tomba : un seul sein au lieu des deux. Qui devais-je remercier pour cette brillante idée ? Avais-je signé un contrat incluant de la nudité ? J’aurais dû mieux lire les petites lignes. Mais le contrat était rédigé en un charabia incompréhensible et étant donné que je peinais à déchiffrer les mots en temps normal... En tous cas, ce qui était certain, c’est que je m’étais fourrée dans un sacré pétrin. J’allais devoir faire entendre ma voix si je souhaitais garder un tant soit peu de dignité. Tourner nue ne me posait pas de problème, mais tout dépendait de la qualité du film. Et là, j’avais l’impression que ça n’aurait rien d’esthétique.

La question du réalisateur termina d’accentuer mes doutes. Je n’eus pas le temps de refuser qu’il repartît plus loin. Hypérion enfila le costume du chevalier servant puisqu’il se mit en quête de “parler” au gars. Qu’il y aille. Du moment que ça pouvait me faire gagner du temps...

J’avais besoin de boire un verre.

— Dis, t'as ton phone qui swing en continue. Ca nous casse les oreilles à côté. Tu prends, tu mets en silencieux.

Je clignai des yeux en direction de l’assistant qui me tendait mon téléphone. Je m’en saisis et le mis en mode vibreur. Un oubli de ma part. C’est alors que je remarquais les sept appels en absence, tous de Sorel. Flairant l’embrouille, j’écoutai le message vocal qu’il avait laissé moins d’une minute plus tôt :

« C'est moi. Ils sont revenus. Je les ai entendu parler. Ils te cherchent. Ils ont évoqués New York. Si t'es là bas, n'y reste pas. Fait attention à toi. Je vais gérer ici. »

Au moins, ça avait le mérite d’être clair. J'éloignai le téléphone de mon oreille en déglutissant, puis cherchai Hypérion des yeux. Cette fois-ci, c’était sûr. C’était même un signe “divin” : il fallait qu’on quitte New York au plus vite.

J’aperçus Anatole à une dizaine de mètres. Il discutait avec le réalisateur. Tandis que je m’approchais, une idée me traversa l’esprit : rester. Attendre que quelque chose se passe. C’était dangereux, voire suicidaire, mais risquais-je véritablement quelque chose en présence d’un titan ? Les gars de Forsyth ne seraient sûrement pas de taille face à lui. Probablement. Ils demeuraient balèzes. Ils avaient annihilé les pouvoirs de Hermès et Héra.

Je ne pouvais en parler directement à Hypérion, car son côté protecteur risquait de me ramener illico presto à Storybrooke. Mieux valait garder cette information secrète et ouvrir grand les yeux. Peut-être que des tordus de Forsyth se cachaient parmi l’équipe de tournage. En m’y prenant bien, je pourrais en apprendre davantage sur eux et leurs motivations. Mener l’enquête serait plus profitable sur du long terme

Hypérion et le réalisateur étaient proches d’une dizaine d’autres personnes. C’était parfait pour ce que je m’apprêtais à faire.

— Vous êtes déjà allés dans le MONTANA ? Il paraît que c’est super beau à cette période de l’année.

J’avais fait exprès de hausser la voix en prononçant le nom de l’état, et je fis de même en enchaînant :

— FORSYTH, c’est le genre de bourgade qu’on n’oublie pas. Elle a un charme fou.

Tout en parlant, je jetai des coups d’œil de tous côtés -en pensant être la discrétion incarnée- pour repérer le moindre comportement étrange de la part de l’équipe. Puis, je tournai la tête vers le réalisateur.

— Vous connaissez ? Lui demandai-je.

Il se contenta d’esquisser un sourire en coin dont il avait le secret.

— J’adore quand tu pars en live sur un truc que personne ne capte. T’es une sacrée nana. J’ai hâte de le voir.

Il baissa brièvement la tête au niveau de ma poitrine et je plissai des yeux. Il était sérieux, là ? Il voulait voir quoi, mon sein ? Il pouvait toujours rêver ! Imperturbable, je rejetai mes cheveux d’un coup d’épaule et repris :

— Sérieusement, vous êtes déjà allés là-bas ?

Je n’avais pas envie de lâcher le morceau. Même si, de toute évidence, enquêter dans la finesse, ça n’était pas mon fort.


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________________________________________ 2021-04-14, 13:03 « Maîïîtreuuuh !!! »


« Il peut faire de toi une star ?
Il ne m'inspire pas confiance cet homme... »
▼▲▼

« Qu'est ce que tu as ? » demandais-je à la jeune femme.

Je l'avais prise à l'écart. Quelques instants auparavant, elle nous avait rejoins, au réalisateur, à ses assistants et à moi même, afin de nous parler du Montana et d'une ville du nom de Forsyth. Je savais ce que cela signifiait. Je ne m'y étais pas rendu moi-même, mais j'en avais entendu parler. Je savais ce qu'il y avait eu lieu là bas. Pourquoi Vaiana évoqué cela en présence de ces personnes ?

Elle avait un peu plus tôt, décroché son téléphone et écouté un message. Je n'y avais pas prêté attention. Puis, elle était revenue et elle avait enchaînée avec toutes ces questions. De quoi était-il question dans le message ? Qui le lui avait envoyé ? Quel était le lien avec Forysth ? Pensait-elle que les personnes qui lui avaient voulu du mal là bas étaient également ici, maintenant ? J'observais les gens qui nous entouraient. Je tentais de percevoir une aura malveillante, mais rien. Il n'y avait rien, ou je n'arrivais rien à percevoir.

« Le jeu auquel tu joues n'est pas très prudent. » lui confiais-je.

Si elle risquait quelque chose ici, il fallait m'en avertir et sans pour autant annoncer à tout le monde et surtout à ceux qui jouaient un double jeu, qu'elle était au courant. Ce n'était pas très fûté de sa part !

« J'ai une mission dans la vie. » prononça une voix derrière nous.

C'était le réalisateur. Je tournais prudemment la tête dans sa direction, tout en prenant la main de Vaiana. Il ne pourrait rien lui arriver. On ne pourrait pas me l'enlever, si on était connecté tous les eux.

« Mettre du rire et de la joie dans ce monde. » ajouta t'il. « Et là, tu ne m'aides pas. »

Il s'adressait à Vaiana. Je l'écoutais attentivement.

« Tu fais un peu flipper mon équipe avec ton Forsyth. Moi j'adore quand tu pars en live. C'est dans mes gênes. Je fais ça aussi parfois. Souvent même. Mais eux, ils sont fragiles. » dit-il en désignant le restant de son équipe qui nous observait.

Il adressa ensuite un grand sourire à Vaiana. Ces gens n'avaient rien d'extraordinaire en eux. Ils étaient normaux. Un peu dérangé, mais rien d'alarmant. Peut-être qu'on devrait partir d'ici et rentrer à Storybrooke. Ca serait bien plus prudent si il y avait le moins risque que les gens de Forsyth soient ici quelque part.

« Je crois qu'on va devoir vous faire faux bond pour la journée, monsieur... » me coupais-je.

Après deux jours, j'ignorais toujours son nom. Ce dernier m'adressa un regard avant de me sourire.

« On a un planning serré. Je peux pas vous donner votre journée. Pas aujourd'hui. » précisa t'il.

Je le regardais toujours, tentant de voir si quelque chose dans son regard le trahissait. Il y avait bien une chose. Un minuscule détail. Mais il n'était pas physique. C'était autre chose. Il était ordinaire. Un original ordinaire. Mais il cachait certaines choses derrière cette apparence. Comme son nom. Au bout d'un petit moment, voyant que je ne répondais pas, il me souri une nouvelle fois.

« Ok, ok. Si vous voulez votre journée, on peut s'arranger. On fait la première scène et on oublie la seconde. On avisera demain, sans doute en commençant bien plus tôt. »

Certains de ses assistants se mirent à chuchoter derrière lui. Ils étaient sans doute mécontent de devoir se lever encore plus tôt le lendemain par... notre faute ?

« Hé ! Doucement les gars. On chouchoute nos stars. C'est un peu normal, n'est ce pas ? C'est le showbiz. » leur dit-il, avant de se tourner une nouvelle fois vers nous. « Putain de bordel de merde. C'est quoi ça ? »

Il se coupa, observant droit devant lui. Je tenais toujours la main de Vaiana. Derrière le réalisateur, quelque chose prit forme. Comme une fumée... ce n'était pas bon signe. Et si il nous regardait comme ça, avec cet air là, c'était qu'il y avait sans doute la même chose derrière nous.

Très vite le décors changea. La température diminua. On était entouré de brume. Je voyais très bien à travers elle, mais ça ne devait pas être le cas de la jeune femme. Il n'y avait rien à proximité si ce n'était des maisons au loin et ce qui ressemblait à... une ville ? Je contactais immédiatement Atlas pour lui indiquer où on se trouvait, mais sans succès.

La brume se dissipa peu à peu, mais ça ne me rassura pas pour autant. Car elle s'était simplement détachée de nous et elle avait rejoins la forêt au loin. On était aux abords de cette ville, sans doute Forsyth. Et la brume se mêlait à la forêt. Il était inutile de l'observer d'avantage pour se rendre compte qu'elle formait une barrière entre le reste du monde et nous. Je me doutais que je ne pourrais pas me téléporter. Qui que ce soit qui avait fait ça, il était fort. Et la première question qui me vint à l'esprit, ne concernait pas Vaiana. Je ne me demandais pas si je pourrais la protéger. Car je savais que j'y arriverais. Non. La question était pour l'homme qui était face à nous.

« Quel est votre nom ? » lui demandais-je une nouvelle fois.

Il était ici, avec nous. Je tenais la main de Vaiana. Si on m'avait amené jusqu'ici, ou si on l'avait amené elle, il était normal que l'autre y soit. Mais il n'y avait rien qui justifiait la présence du réalisateur. Absolument rien.

Il me regarda. Puis, il fit des vas et viens entre Vaiana et moi. Il avait quelque chose d'émerveillé dans le regard. S'en était troublant. Puis, il m'adressa un sourire. Un grand sourire.

« Putain. Je te jure. On se retrouve transporté ailleurs. Le décors change du tout au tout et la seule chose qui t'importe c'est de connaître mon putain de nom ? » dit-il en souriant toujours. « Vous êtes deux marginaux. J'adore ça. »

Il fit un pas dans notre direction. Je serrais un peu plus fort la main de la jeune femme. Puis, il la regarda et il me regarda avant d'ouvrir la bouche.

« Mavery. » dit-il. « Mavery Wheiree. C'est noté en bas du contrat. Les gens ne lisent jamais le contrat en entier. C'est dommage, on y apprend plein de choses. Surtout dans les petites lignes. C'est pour ça qu'on met tout ce qui est important à cet endroit là. Comme ça les gens passent à côté de l'essentiel. »

Il avait raison. On ne lisait pas les petites lignes. Ce n'était qu'un réalisateur. Qu'un simple contrat. Qu'une simple coïncidence si il était là. Je tournais la tête pour observer la ville au loin. C'était donc elle, Forsyth ? Qui prendrait le risque après y avoir piégé une déesse, un dieu et deux Racines, d'y piéger un Titan ? Qui se pensait suffisamment fort pour réaliser une telle prouesse et s'en sortir indemne ? Je lâchais la main de Vaiana.

« Dit lui qui nous sommes. Je vais parler à ce type là bas. »

Car oui, il y avait bel et bien un type qui s'approchait de nous. La quarantaine ) première vue. Blond. Il tenait une arme en main et il courrait dans notre direction. Heureusement, je sentais mes pouvoirs en moi. Ils ne m'avaient pas quittés. En dehors de ce bouclier qui nous empêchait de quitter cet endroit, le reste ça pouvait aller. Du moins pour le moment.

Je fis quelque pas en direction du jeune homme, avant de voir son arme tomber en cendres et son corps se lever de quelques centimètres. Il agrippa son cou de ses deux mains, tentant de dégager la chose invisible qui le serrait. Mais il n'y arriverait pas. Pas tant que je ne relâcherais pas la pression sur lui...

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________________________________________ 2021-04-17, 16:53


Let your body talk!
I'm gonna make him an offer he can't refuse.
▼۞▼

De la fumée cheloue était apparue derrière le réalisateur. Pourtant, j’avais arrêté la beuh depuis un moment. S’agissait-il d’une hallucination ? Je n’avais pas l’impression d’être en manque, pourtant. J’avais réussi à me sevrer. Certains jours, l’envie de replonger était très forte, mais jusqu’à présent, j’avais résisté à la tentation.

Je sentis la main d’Hypérion se crisper dans la mienne. Quelque chose n’était pas normal. Il était nerveux. Un titan nerveux, ça n’est jamais bon signe. J’en conclus que la fumée n’était pas que dans ma tête.

Le lieu de tournage disparut, remplacé par une forêt envahie par la brume. Le réalisateur nous avait accompagnés, bien qu’Hypérion ne le tînt pas. Cela signifiait que ça n’était pas lui qui nous avait téléportés. La température avait chuté de plusieurs degrés. Bien que le col de ma robe me démangeât toujours autant, j’étais plutôt contente qu’il couvre ma gorge. D’ailleurs, j’aurais aimé que ma jupe soit plus longue, car la chair de poule couvrit rapidement mes jambes nues.

Le brouillard surnaturel fut chassé par un vent vif et indolent à la fois, révélant les bâtiments espacés de Forsyth. Je déglutis. Oh non... avais-je invoqué cette horrible ville en en parlant à tout va ? Était-ce une sorte de tabou, comme prononcer le nom de Voldemort ?

C’est alors qu’Hypérion demanda au réalisateur comment il s’appelait. Je réalisai que lui aussi ignorait son nom. L’homme ne semblait pas spécialement surpris de se retrouver ailleurs. Était-il trop défoncé pour comprendre ce qui se passait, ou trop CONCERNE par tout ce qui englobait Forsyth ? J’avais toujours su qu’il avait quelque chose de louche.

Mavery Wheiree
. Bizarre comme nom. Venait-il de l’inventer ? Il n’avait pas hésité en le disant, pourtant.

— Puisqu’on parle des petites lignes, vous auriez pas un truc essentiel à nous apprendre, par hasard ? Lançai-je, abrupte. Comme, je sais pas... pourquoi vous avez l’air super à l’aise alors qu’on vient de changer d’endroit en seulement quelques secondes ?

— Vous avez l’air à l’aise aussi
, souligna-t-il avec une moue désinvolte.

Mince. Il marquait un point. J’ouvris la bouche pour répliquer mais l’arrivée de Sorel flingua toutes mes pensées en plein vol. Il courait vers nous, arme au poing (avec laquelle il ne nous visait pas, encore heureux). Hypérion fit quelques pas vers lui. L’instant d’après, l’arme de Sorel se changea en cendres et l’homme se retrouva stoppé en plein élan, soulevé à plusieurs centimètres au-dessus du sol. Il plaça les mains autour de sa gorge car une pression le faisait sûrement suffoquer. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Hypérion avait la niaque.

— Wow, mollo ! M'écriai-je en me précipitant vers le titan. Je le connais ! C’est...

Un pote ? Un ex ? Une connaissance ? Rien de ce que j’avais en tête ne collait.

— C’est... je le connais, repris-je, penchant la tête avec une once d’embarras. C’est pas un ennemi. Enfin... je pense pas.

Après tout, je ne le connaissais pas plus que ça. Peut-être qu’il faisait partie des “méchants” et que j’avais succombé le temps d’une nuit à son côté bad boy. Ca n’aurait pas été la première fois que ce genre de trucs me serait arrivé. J’étais abonnée aux mauvaises fréquentations.

— Vous voulez pas lui poser des questions au lieu que de l’étrangler ? Demandai-je à Hypérion.

Peut-être que j’avais joué à un jeu dangereux en mentionnant Forsyth sur le tournage, mais Hypérion n’allait rien gagner à tuer Sorel. Gentil ou méchant, il était sûrement en possession d’informations. Agent double ou pas, il pourrait nous “aider” à comprendre ce qui se passait.

— Il m’a laissée un message vocal comme quoi ça puait à New York,
poursuivis-je afin de convaincre Hypérion.

J’avais parlé à voix basse afin que “Mavery” n’entende pas. On sait jamais. Je n’avais aucune confiance en lui. D’ailleurs, il attendait que les choses se passent à l’orée du bois, quelques mètres plus loin.

— Vous avez raison, on est des marginaux, lançai-je en revenant vers lui. On a comme qui dirait des pouvoirs surnaturels. On est balèze.

Je le jaugeai du regard tout en disant ça.

— Alors, ne vous la jouez pas plus balèze que nous parce que ça marchera pas. Le mieux que vous puissiez faire, c’est de nous déballer illico tout ce que vous savez. Ca arrangera vos affaires.

Autant tenter l’intimidation en premier lieu, au cas où il serait effectivement un type lambda embarqué dans cette histoire par erreur. J’en doutais beaucoup, mais bon... Il avait l’air d’un touriste plutôt content du voyage. Ca n’engageait rien de bon.

— Tu le connais ce Mavery Wheiree ?
Demandai-je à Sorel tout en indiquant le réalisateur du menton.

Tout en parlant, je restais aux aguets autant que possible, car je connaissais un peu trop bien la sournoiserie inhérente à cette ville... Masquant de mon mieux mon anxiété derrière une expression téméraire, je tirai sur le bas de ma jupe dans l'espoir de la rallonger. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le froid du Montana ne m'avait pas manqué. Un frisson me parcourut au souvenir d'avoir traversé cette forêt, blessée par une flèche et trempée de la tête aux pieds, avec Hermès...

Je surpris le regard de Mavery s'attarder sur mes cuisses tandis que je tirai sur ma jupe. Je plissai des yeux.

— Et si vous me reluquiez moins et que vous vous montriez un peu plus coopératif ?
fis-je, acerbe.

Il passa la langue sur ses lèvres tandis que son visage se fendait en un sourire. Un frisson parcourut mon échine. Excitation ? Angoisse ? Embarras ? Sans doute un mélange des trois. Il y avait vraiment un truc pas clair chez ce gars.



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« Maîïîtreuuuh !!! »

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________________________________________ 2021-04-23, 16:16 « Maîïîtreuuuh !!! »


« Il peut faire de toi une star ?
Il ne m'inspire pas confiance cet homme... »
▼▲▼

Personne savait rien sur rien. On n'était pas sortit de l'auberge. J'avais hésité entre me diriger vers la frontière et tenter de briser le bouclier qui nous retenait ici, ou alors aller en ville. Le premier choix aurait été plus prudent, mais peut-être aussi moins judicieux. C'était la seconde fois que les gens de cette ville s'en prenaient aux nôtres. Il était Temps d'y mettre un terme. Définitivement.

« Viens. » dis-je à Vaiana.

Je m'étais adressé à elle et uniquement à elle. Ce Mavery, tout comme ce Sorel, ne m'inspiraient pas confiance. Je n'avais pas envie de traîner avec eux. Et de toute façon, c'était après nous que nos ravisseurs en avaient. Si ils avaient voulu faire du mal à Sorel, ils l'auraient déjà fait. Quant au réalisateur... c'est vrai que sa présence ici restait un mystère.

M'assurant que la jeune femme me suivait, je m'étais dirigé jusqu'à la ville. Les deux hommes nous talonnaient. Le premier en tentant de rester proche de Vaiana - peut-être trop. Quant au second, il prenait son Temps. Je le surprenais à regarder autour de lui et à admirer le paysage. Il était là pour faire du tourisme ? Voilà qui résolvait le mystère de sa présence ici...

« La dernière fois vous vous êtes réfugié dans cet hôtel, c'est ça ? Et c'est à l'Eglise que se trouvaient vos agresseurs ? »

« Ils ne sont pas retournés à l'Eglise cette fois ci. Ils étaient garés là, sur la grande rue et ils ont fait le tour des boutiques comme si ils étaient chez eux. » me répondit Sorel.

Je ne me souvenais pas de lui avoir poser une question.

« Putain. Regardez moi ça ! » s'exclama Mavery.

Évidemment, on s'était tous tournés vers lui afin de voir à quoi il faisait allusion. Ca devait être du lourd. Du très lourd même ! Il était penché au dessus d'une... fleur ?

« J'ignorais qu'on en trouvait encore. » dit-il en passant délicatement sa main sur la dite fleur. « On prête rarement attention aux détails. On passe devant sans les voir alors qu'ils ont leur importance. »

Je le fixais. Parlait-il toujours de la fleur ?

« J'ai fait un reportage dans ma jeunesse sur les fleurs les plus rares. La Rafflesia Arnoldi. La fleur-cadavre, comme on l'appelle. Elle ne pousse pratiquement qu'en Indonésie. Elle a une tige qui mesure près d'un mètre et elle peut peser jusqu'à 10 kilos. Vous imaginez ? » dit-il en se redressant et en se dandinant du bassin tout en prononçant ces paroles.

A quoi jouait-il ? Il passa une main sur sa barbe.

« L'orchidée de Kinabulu. La plus rare. Elle est menacée d'extinction. On la trouve uniquement autour du mont Kinabulu, en Malaisie. C'est la fleur la plus rare au monde. Dire qu'on protège les animaux et pas les plantes. Voilà où est le drame de notre société. »

Je tournais la tête pour observer la ville, avant de reprendre la route. Est-ce que ce qu'il disait m'interpellait ? Pas du tout. Tout comme l'intérêt que j'y portais. Mais quelque part dans ma tête, je conservais ses paroles pour un Temps. J'ignorais si tout ceci avait un sens. Si il était le touriste que j'imaginais, ou un détail à côté duquel on passait...

Une fois en ville, je m'étais arrêté devant la première boutique. Une boulangerie... c'était une pure coincidence. En plus, elle était fermée et il n'y avait rien dans la vitrine à part des chocolats qui pouvaient tenir la nuit. Sorel s'était approché de moi.

« On devrait tenter de quitter la ville plutôt que de s'enfoncer dedans. Je suis venu vers vous pour vous prévenir ! »

Je lui fis face, tentant de percer quelque chose dans son regard.

« Le rendez vous était fixé à quelle heure ? » lui demandais-je.

Il ne me répondit pas de suite, ne comprenant pas où je voulais en venir. Ce fut le petit rire de Mavery qui rompit le silence.

« Il t'as eu mon pote. » dit-il à l'intention de Sorel. « Tu es venu nous prévenir sans même savoir quand on arriverait. Toi aussi tu es... spécial ? » demanda t'il en jetant un coup d'oeil à Vaiana et en lui adressant un petit clin d'oeil.

Sorel ne savait pas quoi répondre. Une chose était sûre. Lui, il avait la tête du coupable et pas que la tête...

« Ok... c'est plus compliqué que ça... » laissa t'il échapper.

« J'ai hâte d'en apprendre plus. » insistais-je afin de lui faire comprendre qu'il avait tout intérêt à parler et très vite !

Il passa une main dans ses cheveux avant de regarder vers Vaiana.

« C'est pas ce que tu crois. Je ne suis pas avec eux... mais... »

« Mais quoi ? »

Il hésita à poursuivre.

« Ils voulaient que je t'appelle. Que je te dise que tu es en danger et moi aussi. Ils étaient sûr que tu viendrais à eux... »

Un nouveau rire de Mavery arriva jusqu'à mes oreilles.

« Le scénario le plus merdique qui soit. Il appelle la donzelle et elle accoure jusqu'à lui. Et là il dévoile son vrai visage, avant de se faire buter au premier round. »

Mavery regarda autour de lui, avant de fixer Sorel sans ciller. Puis, il lui adressa un petit sourire.

« Second round peut être. Si ça se trouve la suite est originale. »

Il s'approcha de la boulangerie pour placer ses mains contre la vitre et regarder à l'intérieur. Quant à moi, je fixais Sorel.

« Ils ont dit quoi d'autre ? »

Sorel secoua la tête. Il n'y avait que ça. Bien. Et si on tentait le bouclier ? Pendant ce Temps, Mavery avait arrêté de regarder dans la boulangerie et il s'était tourné pour s'appuyer contre la vitre. Il avait glissé les mains dans les poches de son blouson avant d'adresser un regard à Vaiana.

« Tu t'es tapé le héros la dernière fois ? » lui demanda t'il.

J'adressais un regard en coin à Sorel, avant de regarder en direction de Vaiana. Puis, je fixais Mavery pour ne pas mettre mal à l'aise la jeune femme.

« Si tu as envie de lui faire une gâterie, ne traîne pas. Je suis pas sûr qu'on survive plus de trois à quatre... secondes. » acheva t'il en fixant un point derrière nous.

A peine j'avais tourné la tête, qu'on avait entendu une rafale de balles nous venir dessus. Fort heureusement, aucun de nous était présent à ce moment là. On était apparu tous les quatre aux abords de l'hôtel, tandis que deux hommes de derrière une boutique, continuaient de tirer dans le vide. Leurs armes venaient de disparaître. Je m'étais téléporté face à eux et...

...

Tournant la tête vers le groupe qui était resté au loin, j'étais revenu immédiatement vers eux. Qu'est ce qui se passait ? Où étaient les deux mecs ? Leurs armes étaient tombés en cendres, mais aucune trace d'eux. Je n'avais mis qu'une fraction de seconde à arriver jusqu'à eux. Comment qu'ils avaient fait pour disparaître si vite à leur tour ? Ils avaient des pouvoirs eux aussi ?

« Hôtel. Maintenant. » leur dis-je en les laissant entrer dans l'hôtel, tout en observant les alentours.

Ils étaient passés où ? A quoi avions nous à faire ? A peine le groupe avait franchis les portes de l'hôtel, que j'avais fermé la porte derrière moi. Puis, j'avais fermé les yeux un petit instant. Je sentais que Mavery s'approchait de moi.

« Je ferme aussi les yeux quand il m'arrive de prier. Mais là mon gars, mieux vaut rester les yeux grands ouverts, tu ne crois pas ? »

Je les ouvris afin de l'observer. J'avais simplement tenté de me concentrer au mieux pour ce que je venais de faire.

« On est à l'abri ici. A défaut de pouvoir sortir, ils ne pourront pas entrer. »

J'étais plus doué que n'importe qui en protection. Si j'avais pu empêcher des Titans à venir sur le monde où je m'étais réfugié il y avait quelque mois de cela, je pouvais très bien bloquer n'importe qui d'autre ici, dans cet hôtel. On pouvait sortir, mais personne entrerait ici et nous surprendrait. Du moins personne d'autres que ceux qui étaient déjà à l'intérieur. Fallait que je garde un oeil sur Mavery et Sorel. Lequel était le plus dangereux ?

« Je vais aller voir dehors si je vois quelque chose. Reste ici. Si y'a le moindre soucis, tu auras juste à m'appeller par la pensée et je viendrais. Mais ne quitte pas l'hôtel. » dis-je à la jeune femme.

« Je viens avec toi petit. » me lança Mavery.

« Personne sort d'ici. » lui dis-je en lui adressant un regard sans la moindre expression.

Il me fit face quelques instants, avant de laisser échapper un petit sourire.

« Ca c'est une belle paire de couilles. » laissa t'il échapper tandis que je secouais la tête.

C'était quoi son problème à cet homme ?

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