« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Hypérion avait pris la situation en mains. Il nous avait parqués dans l’hôtel de Sorel et était parti à l’aventure seul. Était-ce bien avisé de me laisser en compagnie des deux lascars ? On ignorait toujours tout de ce Mavery Machin. Quant à Sorel, ses propos n’étaient pas clairs. Un soupir m’échappa. Un bad boy. Je le savais. Il fallait toujours que je flashe sur ce genre de gars. A présent, c’était terminé. J’entamais une nouvelle vie et je ne commettrai plus les mêmes erreurs.
Le titan avait sans doute pensé qu’à l’intérieur, nous serions en sécurité. Les ennemis ne pourraient entrer puisqu’il avait sûrement placé une protection invisible autour de l’hôtel. Encore fallait-il qu’il n’y ait aucun ennemi à l’intérieur et ça, c’était moins sûr.
Je coulai un regard suspicieux en direction de Mavery, qui observait les lieux avec une moue, les mains sur les hanches.
— On pourrait tourner un film noir avec un décor pareil, annonça-t-il soudain.
Il leva les mains pour les placer devant son visage de sorte à former un carré avec ses doigts, à travers duquel il regardait comme s’il s’agissait d’une caméra.
— Je vois déjà le tableau : un meurtre non élucidé, un suspect tout désigné (il se tourna vers Sorel), une enquêtrice aux belles baloches qui n’a pas sa langue dans sa poche.
A cet instant, il braqua sa “caméra-mains” sur moi. Je levai les yeux au ciel, nullement amusée.
— Vous n’avez pas envie de faire semblant d’être concerné par ce qui se passe ?
— Bof... je comprends rien à votre délire, fit-il en haussant les épaules. Et puis, je perds jamais une occasion de me montrer créatif.
Il baissa les mains mais continuer d’observer l'accueil de l’hôtel, visiblement très inspiré.
— Ouais, je pense qu’on va reprendre le film de zéro. Je vais réécrire le scénario. Tu seras mon enquêtrice.
Il m’adressa un clin d’oeil. Il y avait définitivement quelque chose qui ne tournait pas rond chez lui. Pendant ce temps-là, Sorel s’était rendu derrière le comptoir de la réception, occupé à mettre des balles dans un flingue. Ça devenait un peu tendu. Peut-être aurait-il fallu que j’essaie d’entamer la conversation ? J’ignorais quoi lui dire. De plus, je n’avais pas envie de parler de “nous” puisqu’il n’y avait pas de “nous”. Il s’agissait seulement d’une aventure, d’un soir comme ça, pour évacuer la pression après tout ce que nous avions vécu à Forsyth. Si ça se trouvait, lui non plus n’avait pas envie d’en parler. Dans ce cas, pourquoi tenter d’établir un dialogue ?
— Tu m’as pas répondu avant... lança Mavery. Tu t’es fait le héros ou pas, la dernière fois ?
— Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Sorel leva les yeux vers nous. Perturbée par cette question qui surgissait inopinément, j’en avais oublié le vouvoiement. De toute manière, ce Mavery était bien trop familier pour que je continue de le respecter.
— Y a rien d’autre à faire que de papoter, dit-il en haussant les épaules.
Je sentis mes joues chauffer légèrement. Je baissai les yeux vers mes chaussures. Rassemblant mon courage, je levai brusquement la tête pour l’observer fixement.
— Lui il sait si mes seins pointent ou pas, répliquai-je effrontément.
Mavery ouvrit des yeux ronds avant d’éclater de rire. Plus j’avais du culot, plus il aimait ça. Son rire était à la fois grave et traînant. Un vrai rire de méchant. Le duvet sur ma nuque se dressa en même temps qu’un frisson me parcourait. Encore un bad boy...
L’arme échappa des mains de Sorel et tomba sur le comptoir dans un bruit sourd. Il s’éclaircit la gorge et la récupéra.
— Wow, j’espère qu’il était plus doué que ça au pieu, fit remarquer Mavery avec un rire de gorge.
— Bon, qu’est-ce qu’il fabrique ? Demandai-je tout en me plantant devant la fenêtre de l’hôtel.
Je faisais allusion à Hypérion dans l’espoir de changer de conversation. Mavery me rejoignit, pensif.
— Ah oui, je comprends...
Je retins mon souffle, redoutant de découvrir ce qu’il croyait avoir compris.
— Pas évident de revoir son ex quand il y a le boyfriend dans les parages, dit-il d’un ton entendu. C’est une putain de situation, hein ?
Il coula un regard amusé vers moi. Je me fis violence pour ne pas tourner la tête. A travers la vitre, je ne voyais rien. Aucune trace d’Hypérion ni d’ennemis. Je ne me faisais pas de souci pour lui. J’aurais aimé être à ses côtés et aider activement à régler le problème. Je détestais tourner en rond.
— T’es une femme d’action, ça se voit tout de suite, poursuivit Mavery comme s’il lisait dans mes pensées. Tu es une louve. Sauvage, indépendante...
Tout en parlant, il attrapa une mèche de mes cheveux pour la tourner entre ses doigts. Je me raidis instinctivement.
— Vivre en couple, c’est pas pour toi.
Excédée, je lui fis une tape sur la main pour qu’il l’éloigne. Il eut un soubresaut de sourire taquin.
— Je crois pas que ça soit le moment de draguer, dis-je froidement.
— Exact. Je vais plutôt mettre mon envie à exécution.
A cet instant, il se pencha vers moi. Je tressaillis, hésitant entre lui coller une baffe ou le laisser faire, juste histoire de voir jusqu’où il était capable d’aller... En réalité, il se contenta de prendre un stylo posé sur le rebord de fenêtre.
— Ca va m’être utile, précisa-t-il toujours en souriant.
Il se rendit ensuite jusqu’à Sorel pour lui réclamer des feuilles de papier. Après quoi, il s’installa au comptoir et commença à écrire. Je le fixai, médusée. Était-il vraiment en train de réécrire le scénario de son film ? Maintenant ? Je croisai le regard de Sorel qui semblait tout aussi perplexe que moi. Je secouai la tête puis me rappelai subitement de ses paroles, quelques instants plus tôt :
— Ils voulaient que je t'appelle. Que je te dise que tu es en danger et moi aussi. Ils étaient sûr que tu viendrais à eux...
— Ils t’ont menacé, c’est ça ? Demandai-je à Sorel, soucieuse.
Ça n’expliquait pas comment il avait su à quel endroit nous arriverions pour nous prévenir à l’instant T. Je ne posais pas cette question dans le but de l’innocenter, car il pouvait très bien me mentir. Je ne le connaissais pas, pour ainsi dire. J’étais simplement curieuse d’entendre ce qu’il répondrait.
Une petite exclamation de la part de Mavery me fit tourner la tête vers lui. Toujours penchée sur sa feuille, il déclara d’un ton songeur :
— Tu vas être tellement bonnasse dans ce rôle...
J'affichai une moue lassée. Je n’avais pas encore dit que j’allais signer. Etant donné le phénomène, j’allais peut-être m’abstenir, cette fois.
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
New York. Une fois la nuit venue, la ville paraissait encore plus magique. Je me promenais dans ce qu'ils appelaient Times Square...
« Tu es le siens, n'est ce pas ? »
A mon retour à l'hôtel, je l'avais croisé là, sur un banc. Cet homme, ce réalisateur dont on ne savait pas grand chose et qui avait découvert Vaiana sur un trottoir. En tout bien, tout honneur. Il avait vue en elle quelque chose que personne d'autre avait vue. Vaiana était une star. Elle était faite pour briller parmi les étoiles. Non pas celles du ciel, mais celles d'Hollywood. Voilà ce qu'il avait entrevue. C'était pour cette raison qu'elle m'avait demandée de venir ici, avec elle et de l'aider à obtenir le rôle de ses rêves. Mais rêvait-elle réellement de cela ?
« Tout mortel a le sien. »
Un ange protecteur. Un être invisible, un ami, qui veille autour du coeur de quelqu'un. Ce n'était pas moi l'ange gardien de Vaiana. C'était lui. Du moins, c'est ce qu'il tentait de devenir. Pour quelle raison un inconnu avait envie de prendre soin de vous ? Ca m'était déjà arrivé, mais c'était différent. Je me considéré comme étant le premier venu. Non pas ici dans cette ville, mais ici dans ce monde. Le premier à être né. Celui qui se devait de prendre soin des autres, même si je n'avais pas toujours réussi à le faire et encore moins ces derniers Temps.
« Tout le monde a besoin de son ange. » ajouta t'il. « Tout le monde. »
Nos routes s'étaient séparées à ce moment là. J'étais revenu vers l'hôtel et lui s'en était allé dans la nuit. J'aurai du rejoindre ma chambre, attendre le réveil, comme aurait fait toute personne ordinaire, mais ce n'était pas possible. Quelque chose accaparé mon esprit. Il m'avait invité. Peut-être qu'on était là pour Vaiana et que c'était elle qui l'intéressait, mais en s'éloignant de l'hôtel, en me parlant de tout ça, il m'avait incité à le suivre. C'était ce que j'avais fait.
Il avait marché un bon moment avant de se retrouver à proximité d'un immense parc. Central Park comme on l'appelait par ici. Je l'avais suivi sans même cacher ma présence. Il ne m'avait pas adressé le moindre regard, se contentant d'avancer jusqu'à être aux abords de cet endroit. Quand il s'était stoppé pour observer la vue, je m'étais dirigé jusqu'à lui, m'arrêtant à mon tour, mais juste à côté de lui, observant la même chose que lui. Le parc était beau vue de nuit. Tout l'était ici, dans cette ville.
« Forsyth. » avait-il prononcé en laissant échapper un petit sourire. « Tu regardes Walking Dead ? » me demanda t'il sans que je lui réponde quoi que ce soit. « C'est en Georgie que ça se situe. Comme Forsyth. Vampire Diaries. Autant en Emporte le Vent. »
« Je connais Autant en Emporte le Vent. » le coupais-je.
« Vraiment ? » s'exclama t'il en tournant la tête dans ma direction tout en me souriant. « J'ai du le lire une bonne dizaine de fois. Et l'adaptation est très réussie. Ah cette Scarlett ! Vivien Leigh avait quelque chose qui pétillait dans les yeux quand elle jouait. Et qu'elle femme ! Une putain de bonne femme dans un tout petit corps ! De quoi se faire damner n'importe quel dieu ! »
Il se mit à rire à ce qu'il venait de dire. Puis, il tourna une nouvelle fois la tête vers moi.
« Je jure. Je jure devant Dieu que je ne me laisserai pas abattre ! J'aurai le dernier mot et lorsque ce cauchemard sera terminé, je ne connaîtrais jamais plus la faim. » récita t'il, tandis que les paroles me rappelaient certains passages du film, même si je m'en souvenais bien moins que lui apparemment. « Non ! Ni moi-même, ni les miens ! Dusée-je mentir, voler, tricher ou tuer... » se coupa t'il, marquant une petite pause sur le mot, avant de poursuivre. « Je jure devant Dieu que je ne connaîtrai plus jamais la faim. »
« Pourquoi sommes nous là ? » le coupais-je.
Il se stoppa avant de passer une main sur sa barbe. Son sourire était toujours là.
« Je crois que nous savons tous les deux que pour qu'une fin soit bonne, il ne faut pas qu'elle dure. N'est ce pas ? »
« Taratata. » me coupa t'il. « On sait surtout que demain est un autre jour. »
Ca aussi ça venait du film, songeais-je. Comptait-il me faire toutes les répliques ?
« Je n'ai pas envie que ça se termine. Personne le souhaite. Si on le pouvait, on ferait durer notre histoire toute la vie. »
Un silence passa entre nous. Je tentais de percevoir si mes doutes étaient fondés. Si il était celui que je pensais avoir en face de moi. Et surtout... comment cela était-il possible ? Qu'avions nous fait, fut la première pensée qui m'effleura l'esprit. A cet instant précis, il eu un léger sourire au coin des lèvres. Qu'avions nous fait, songeais une nouvelle fois.
« Je peux m'en occuper. Seul. Ca me demandera un peu de temps. Ca te demandera de me faire confiance, et je sais à quel point ce que je te demande est gros. Mais... non, y'a pas de mais. Mieux vaut qu'il n'y en ait jamais entre nous. »
Il posa une main sur mon épaule. Je ne laissais paraître aucune émotion, laissant sa main là. Faisant comme si de rien était.
« Tu sais, c'est pas juste par la pensée que tu y arriveras. Quand quelque chose de nouveau se présente à nous, il faut le laisser jaillir. L’extérioriser pour voir ce que ça peut donner. » avait-il dit en accentuant ses propos d'un déhanchement du bassin.
J'avais la sensation qu'il ne faisait plus allusion à Vaiana. Ni à la situation actuelle. Il était un peu trop confus quand il parlait, ce qui compliquait la discussion, car je n'arrivais pas spécialement à le suivre.
« Ca peut être demain. Après demain. Encore ce soir. Elle a un sacré talent, en dehors de la comédie. Mais si tu es toujours là à lui tenir la main, tu ne sauras jamais jusqu'où elle peut aller. Bon sang, cette fille a les plus belles couilles de la terre et elle ne veut pas les sortir sans que tu sois à côté d'elle pour les lui tenir au cas où ça irait trop sur le côté ! Tu ne l'aides pas ! »
Il retira sa main de sur mon épaule. Puis, il se plaça face à moi.
« Je serais de partout autour d'elle. Je suis de partout. Que veux tu qu'il lui arrives ? Prend un putain de risque ! »
« Tellement de partout que les tiens t'échappent ? » le coupais-je.
Il y eu un nouveau moment de silence. Puis, le petit sourire habituel sur son visage.
« Si tu savais... » me répondit-il. « C'est à cause d'un petit con de chez toi. Un de tes protégés. Un ancien ou il l'est encore ? C'est plus à toi qu'ils échappent. Faut les prendre par les couilles pour qu'ils marchent droit. Mais parfois, tu n'arrives pas à les agripper tellement qu'ils n'en ont pas. Ou alors ils en ont trop. Et là, ça devient dangereux... »
« Depuis quand on est là ? » le coupais-je une nouvelle fois.
« Ca c'est une bonne question. » répondit-il le plus honnêtement possible. « Elle avance vite en tout cas. Elle s'est déjà réveillée. Elle est déjà là bas. De retour dans ce hôtel. Elle m'a même draguée. Je crois. J'ai toujours du mal à visualiser quand c'est de la drague ou pas. D'ailleurs, j'ai une question pour toi. Mais je doute que tu ais la réponse. Je la lui reposerais moi même. Qui sait, elle finira peut-être par me répondre. Ca m'amuse ce genre de choses. Ces mortels ! Ils ont quelque chose de surprenant. Une envie de vivre, de survivre au delà de ce qui leur est permis, sans même se rendre compte que tout le monde est en quelque sorte mortel. C'est juste que le Temps, la notion du Temps rend notre existence plus ou moins longue. »
Il se stoppa enfin. C'est pas que ce n'était pas intéressant ce qu'il disait, mais je me préoccupais bien plus du sort de Vaiana que de ses paroles à lui. Il sortit quelque chose de la poche qu'il me tendit. Une sorte de puce. Thémis m'avait dit à quoi elles ressemblaient. Mais je me doutais que celle là serait différente.
« Ca n'aura pas d'effets sur moi. » lui confiais-je.
Il laissa échapper un sourire. Puis, il pencha la tête sur le côté et je vis quelque chose apparaître sur son cou. La même puce, déjà placée.
« Je l'ai un peu modifiée. Ils sont fortiche, mais pas tant que ça. »
Maintenant...
Avais-je le choix ? Je l'avais prise, je l'avais placé tout contre mon cou et j'avais ouvert les yeux. Là, en plein coeur de Forsyth. Il n'y avait que moi, entouré de boutiques. Je tournais la tête, me voyant comme dans un miroir. Mais la chose face à moi était bel et bien réelle. Elle m'observait. Le même regard. La même façon de laisser percevoir que très peu de choses. Puis, un léger sourire se dessina sur son visage et la chose disparue comme emportée par le vent. Un léger vent d'Est ? Cette pensée me fit sourire. C'était la première fois que je souriais depuis notre échange avec cet homme.
Tournant la tête, je vis au loin l'hôtel. C'était là bas que se trouvait Vaiana. Il me l'avait dit. Sans plus tarder, je m'y étais dirigé. J'avais franchis la porte et j'étais entré à l'intérieur. Un homme se tenait au comptoir. Vaiana était à côté de lui en train de discuter. Quant au réalisateur, il était plus loin, accoudé pour écrire des choses sur un bout de papier. Sans lever les yeux de sa feuille, il s'adressa à moi.
« Putain, t'en as mis du temps. »
Il ne leva pas les yeux de sa feuille. Je le fixais quelques instants avant de me diriger vers Vaiana. Je sentais d'ici un sourire naître au coins des lèvres de l'homme. Il savait ce que j'allais faire et ça l'excitait grandement. Etait-il juste taré ? Une fois à la hauteur de Vaiana, j'avais passé une main dans son cou pour faire disparaître la puce. Je ne voulais pas jouer. Mais étrangement, je ne la trouvais pas. Je n'arrivais pas à la faire apparaître.
« Elle n'en a pas. » laissa échapper l'homme. « Elle n'en a jamais eu. »
Qu'est ce que ça voulait dire ? Comment pouvait-elle avoir l'illusion d'être ici, si elle n'avait pas la puce pour la convaincre que tel était le cas ? Le réalisateur quitta sa place pour venir vers nous d'une démarche lente.
« Elle est venue ici d'elle même. C'est ça qui est passionnant avec les enfants. C'est qu'ils voient le danger et ils courent vers lui sans se poser la moindre question. Quand je t'ai dit que tu étais bonasse dans ce rôle, je ne mentais pas. Tu es l’héroïne dont rêve tout réalisateur. Celle qui fait rêver et fantasmer tout spectateur. La plus parfaite qui soit ! » acheva t'il en s'adressant à Vaiana.
« Il se passe quoi ? » le coupa Sorel, ne comprenant rien à la situation qui lui échappait petit à petit.
Mavery se stoppa dans son avancée. Il se tourna délicatement vers Sorel. Après l'avoir observé un petit moment, il lui adressa un magnifique sourire.
« Vraiment ? Tu me coupes en plein orgasme ? » lui dit-il. « TU ES EN TRAIN DE ME CHIER A LA GUEULE ALORS QUE JE LAISSE MON COEUR S'EXPRIMER ?! » lui hurlais-je dessus, avant de reprendre mon calme et de me tourner vers Vaiana.
Je l'observais quelques instants, avant de lui sourire.
« C'est à lui que tu as montré si ils pointaient ou pas ? Tu devrais mieux choisir tes amants d'un soir. Qu'ils te procurent un minimum de plaisir. »
« Ca suffit maintenant. » le coupais-je, tandis qu'il se tournait vers moi.
Je n'aimais pas son regard. Portant ma main à mon cou, j'y délogeais la puce. Mais je n'arrivais pas à l'atteindre. Elle était là pourtant. Je le sentais.
« Je. Suis. Partout. » prononça t'il en articulant bien chaque syllabe.
...
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Vaiana de Motunui
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C’était sorti tout seul. Je ne pouvais plus l’entendre. Ce gars se la jouait beaucoup trop et de toute évidence, il adorait s’écouter parler. Il jubilait presque tandis qu’il annonçait : “Je. Suis. Partout.”. Qu’est-ce que cela signifiait ? Indéniablement, ça sous-entendait qu’il était le “grand” méchant de l’histoire. Pas besoin d’être mentaliste pour le comprendre. Et honnêtement, je m’en méfiais depuis un moment. Son comportement était beaucoup trop louche.
Je lançai un regard interrogateur à Hypérion qui avait effleuré mon cou de sa main. Visiblement, il était surpris, surtout quand Mavery précisa que “je n’en avais pas”. Tellement de mystères et si peu de réponses !
— Elle n’en a pas. Elle n’en a jamais eu.
Je me creusai les méninges pour comprendre. Puis, j’eus un déclic : les puces ! Nous étions à Forsyth, après tout. La dernière -et seule- fois où on m’avait collé un machin dans la nuque remontait au moment où je me trouvais dans cette ville. Pourquoi Hypérion semblait-il aussi indécis ? Je n’aimais pas ça. Un titan dérouté est un titan qui ne maîtrise pas la situation. Mavery était-il donc si “fort” ? Nous avait-il roulés dans les copeaux de noix de coco ?
Rassemblant mon courage et surtout, me composant un visage impénétrable, je pivotai vers Mavery.
— Tu. Es. Partout, répétai-je en le singeant légèrement sans aucun amusement. C’est super. On est content pour toi. Être omniscient, c’est le rêve de tout homme. Ça te permet sûrement de mater les filles sous la douche et d’assister aux concerts gratos. Mais sinon, tu es qui ? On a bien capté que tu es balèze. Il serait temps de faire les présentations en bonne et due forme, non ?
Les yeux plissés, je l’observai attentivement. Hors de question de me laisser séduire par son sourire et son tempérament de bad boy. C’était fini, tout ça.
— Mavery Wheiree, c’est pas sérieux comme nom. Tu l’as trouvé dans un paquet de céréales ?
— La mise en scène, répondit-il tout en me regardant et en se mordant les lèvres. Tout est dans la mise en scène. T’as le mec un peu excentrique qu’on ne comprend pas qui est le premier à voir la petite lumière (il pointa Sorel du doigt) juste avant que les ennuis débutent. Puis t’as le gringalet (il observait toujours Sorel) qui se pointe in extremis tel un chevalier servant alors que d’un, on n’en a pas besoin, deux, c’est pas cohérent. Et après, y a l’héroïne (cette fois-ci, son regard tomba sur moi) qui se retrouve perdue face à tout ça. Trois rôles sur mesure.
A cet instant, il tourna la tête vers Hypérion, sans se départir de son désagréable petit sourire.
— Toi, t’es l’intrus. Le seul que la caméra ne peut pas prendre dans son filage. Le premier à se barrer et à mettre encore plus le doute sur la situation.
Il parut pensif. Puis, son regard tomba de nouveau sur moi.
— C’est pas parce que t’en as branlé un, que t’en branles un autre que c’est forcément moi le branleur dans l’histoire. Fais moins confiance à tes mains et un peu plus à ton cerveau.
Je me retins de lui coller une gifle. Je serrai les poings de toutes mes forces en lui offrant mon regard le plus glacial. Après quoi, je pivotai vers Hypérion.
— Vous pensez qu’on vous a collé une puce invisible ?
Je l’avais vu se tripoter le cou sans parvenir à y déloger quoi que ce soit. C’était bizarre. Rien ne pouvait lui résister normalement, non ? Evidemment, il jugea utile de me répondre. A la place, il demanda à Sorel :
— Pourquoi il n’y a personne d’autre ici ?
Sorel parut embarrassé et Mavery éclata d’un rire lent et grave, visiblement très amusé.
— Tout le monde est parti après ce qui est arrivé la dernière fois, répondit Sorel.
— Toute la ville ? insista le titan.
Il le détailla de bas en haut, soupira et sortit de nouveau dans la rue. Cette fois-ci, je lui emboîtai le pas. Hors de question de rester une minute de plus avec l’autre allumé et Sorel, en qui je peinais à garder confiance. Une fois dehors, je lançai à Hypérion :
— Dites-moi que vous avez une vague idée de ce qui se passe.
Du coin de l’œil, je remarquai que Sorel nous rejoignait, suivi par Mavery. Super... La joyeuse bande au complet. La réponse d’Hypérion gonfla mon appréhension :
— Pas le moins du monde. Mais s’il n’y a personne ici, cette ville ne manquera à personne.
Ouh. Radical. Mais d’un côté, je ne portais pas spécialement Forsyth dans mon cœur et si effectivement plus personne n’y habitait, l’atomiser ne me posait pas problème.
— Vous allez faire quoi ? S'enquit Sorel, quelque peu inquiet.
Je perçus l’agacement du titan quand il lui répondit :
— T’apprendre à te taire.
— Vous comptez raser la ville ? demandai-je prudemment.
— Je compte nous faire sortir.
Quoi qu’il en coûte. J’entendis ces mots en pensée.
— T’as vraiment une grande gueule, dit Mavery à Sorel.
Comme bien souvent, les propos du réalisateur n’avaient rien à voir avec la conversation. Sorel était bien le seul à ne pas vraiment l’ouvrir depuis le début.
— Si tu t’en prenais à quelqu’un d’autre ? lançai-je, acide.
Amusé, il tourna la tête vers moi.
— T’as dû vraiment prendre beaucoup de plaisir avec lui pour le défendre de la sorte.
Ce ne fut pas une gifle tout compte fait, mais un coup de poing. Je me sentis frustrée quand sa main retint mon coup et se referma autour de la mienne et ce, sans que son bras ne bouge le moins du monde. Pour lui, retenir ce coup n’était qu’une broutille, comme de stopper une feuille en plein élan. Je déglutis et le fixai sans ciller.
— Qu’est-ce que tu es ? marmonnai-je, de plus en plus contrariée.
Sa main autour de la mienne n’exerçait aucune pression. Pour le moment, il ne cherchait pas à me faire du mal.
— Tu pourrais utiliser ta main d’une manière tellement plus agréable...
— Lâche-la, ordonna Hypérion derrière lui.
— Je peux me débrouiller, articulai-je entre mes dents tout en essayant de récupérer ma main.
Je me tortillai dans tous les sens, sans succès, jusqu’à ce que Mavery lâche brusquement ma main. Je faillis partir en arrière et me rétablis de justesse sur le trottoir. Après quoi, je remis une mèche derrière mon oreille d’un air hautain.
— Je vous l’avais dit, je peux me débrouiller, assurai-je à Hypérion.
— Tellement canon, fit Mavery sans aucune once de moquerie, mais plutôt une sorte de fascination.
Je haussai un sourcil dans sa direction. Il n'arrêtait vraiment jamais ?
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Mavery Wheerie
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« Qu'un sang soit noble
ou ignoble, il est toujours
de la même couleur. »
« Tellement canon. » laissais-je échapper sans la moindre once de moquerie.
J'étais fasciné par la jeune demoiselle. Fasciné par toutes les parcelles de son corps. Qu'il était question de ce qui était visible, ses yeux, son visage, ses seins, ou ce qui ne l'était pas, son esprit, sa capacité à se fondre dans la masse tout en étincelant. J'étais fasciné par tout !
Sorel m'adressa un regard, tout comme cet Anatole. Anatole... songeais-je en m'accordant quelques instants pour réfléchir réellement au sens de ce prénom.
« L'anatolé ! » m'exclamais-je avec un très grand sourire.
J'avais trouvé par moi même. J'étais plutôt doué pour tout ce qui touchait aux noms et plus particulièrement aux anagrammes.
« C'est Levant en grec, n'est ce pas ? L'Aurore. J'adore. » lui dis-je en lui adressant un petit clin d'oeil.
« Moi aussi. C'est plutôt bien trouvé. » laissa échapper une voix que je ne connaissais pas.
En me tournant, je vis un petit bonhomme pas plus haut que trois pommes. Il m'adressait un regard. Lui aussi souriait. Même si je sentais que derrière ce sourire, se cachait quelque chose d'autre. De la crainte ? De l'appréhension ? Du doute ? Je posais une main sur mon front pour arrêter de réfléchir. Ca me donnait la migraine. Il y avait tellement de sentiments qui traversaient ce petit bonhomme qui tenait une hache par dessus son épaule.
« J'espère qu'elle n'est pas trop lourde ? » lui demandais-je, sans réellement attendre de réponse.
« Je la sens moins quand je m'en sers. » lâcha t'il, tandis que je lui souriais une nouvelle fois.
« Oh... je vois qu'on se déplace à plusieurs. » dis-je flatté en me tournant en direction d'une autre nouvelle venue.
Elle était incroyablement belle avec ses longs cheveux bruns légèrement ondulés qui lui retombaient sur les épaules.
« On se déplace en masse pour me saluer. Je suis plus que flatté. » ajoutais-je en me mordant les lèvres, tout en adressant un regard à Sorel. « Ils n'ont pas brisé ton petit et pathétique bouclier. » lui précisais-je avant de regarder le petit gars. « Ca ne te vexe pas quand j’emploie le mot petit à titre péjoratif quand tu es dans la pièce ? »
Je ne voulais pas vexer le petit bonhomme.
« On n'est pas dans une pièce, gamin. »
Ca y est, je fondais ! Il était adorable ! J'aurais bien aimé lui ébouriffer les cheveux, mais ça serait déplacé. On ne se connaissait pas encore suffisamment bien. Tournant la tête vers Vaiana, qui quant à elle, je commençais à un peu mieux cerner, je la fixais droit dans les yeux.
« Je te l'ai dit ma belle. C'est juste que tu n'écoutes pas le magnifique son de ma voix. »
Elle ne comprenait sans doute pas ce que je voulais dire. Mais ça allait venir.
« Mavery Wheerie, ou plus précisement M A V E R Y W H E E R I E, si tu prends toutes les lettres séparement. Voir carrément I - A M - E V E R Y - W H E R E, si tu es une habituée des jeux de lettres. Je. Suis. Partout. » achevais-je en tournant la tête vers le petit gars. « Je suis là. »
Ce dernier tourna la tête, sentant quelque chose derrière lui.
« Ici. » ajoutais-je à l'intention de la belle brune. « Là. » achevais-je une nouvelle fois en regardant l'anatolé.
Ce dernier ne cilla pas. Il s'attendait sans doute à sentir quelque chose derrière lui, comme les deux autres. Mais il ne voulait pas me perdre de vue. Je lui souriais. Il était plus futé que les deux autres. Ou plus habitué à ce genre de choses. Plus préparé...
« Il ne te fera rien... » laissa t'il échapper à l'intention de la jeune femme.
« Ca dépend ce que tu appelles faire quelque chose... y'a tellement de choses qu'on pourrait faire elle et moi sans pour autant que ça lui fasse du mal. » précisais-je en lui adressant un petit clin d'oeil.
Rideau.
*
Tout est dans la mise en scène. Quatre personnages. Un mec, un peu excentrique qu'on ne comprend pas, qui est le premier à voir la petite lumière juste avant que les ennuis débutent. Un gringalet qui se pointe et qui in extremis se comporte en chevalier fervent et sauve la donzelle. L'héroine, celle qui se retrouve perdue face à tout ça, mais dans les yeux s'ouvrent petit à petit. Et surtout, le dernier, le plus important, celui qui se demande si tout ça est là pour lui, ou si c'est là pour quelqu'un d'autre. Si on a déployé ce qu'il fallait pour l'avoir. Si il a bien tout observé, tout bien sécurisé, si il s'est préparé à toute éventualité. Mais il est trop tard... On sème des petits indices, des petites choses par ci par là qui sont censés mettre sur la voie. Parfois bien trop gros. Tellement gros qu'on ne les voit pas. Et on prend ce qu'on est venu chercher sans que le gus et ses amis puissent faire quoi que ce soit. Car quand ils comprennent, il est déjà trop tard et on est déjà plus là depuis tellement longtemps qu'ils ne se souviennent même plus qu'on a été là à ce moment là.
« Je t'en prie, ne touche à rien. Qui sait ce que tu pourrais provoquer si tu venais à tuer ne serais-ce qu'un moustique. » dis-je à la jeune femme qui se rendit vite compte qu'elle était désormais entourée que de Sorel et de moi.
Ses amis ayant disparus... le décors ayant changé. On était toujours dans une ville, mais plus la même.
« Depuis le tout premier jour, elle indique 8h15. A croire que le temps s'est figé ici. Que dis-je... bien sûr qu'il est figé. N'est ce pas la cachette idéale ? » lui dis-je en lui adressant un magnifique sourire. « Bienvenue à Storybrooke. La belle et majestueuse Storybrooke dont l'accès m'est interdit. Du moins l'était, car ici, ça n'a pas d'importance qui y entre ou qui y sort du moment qu'il sait comment y accéder. »
Sorel venait de s'approche de Vaiana. Il avait délicatement tendu sa main vers elle, afin de la lui prendre. Je souriais.
« T'es sérieux là ? » lui dis-je.
Ce dernier se ravisa et me fixa, attendant la suite.
« Tu crois vraiment qu'il y ait la moindre chance qu'elle te fasse encore une seule fois confiance ? » lui dis-je, fasciné par sa débilité profonde. « Putain, y'a plus rien à sauver chez toi, mon grand. »
Il semblait vexé, mais il ne montra rien, se contentant de serrer les dents. Je le fixais, le toisais, faisant disparaître mon sourire. J'attendais de voir si il avait quelque chose à dire.
« Je pouvais très bien y arriver tout seul. » laissa t'il échapper. « J'ai réussi la première fois. Ils ont eu ce qu'ils voulaient. Ca ne devait pas se passer ainsi. »
Je le fixais toujours, sans ciller, sans sourire.
« Tu voulais te la taper une dernière fois ? Charmant. Mais qui te dit qu'elle aurait dit oui ? On ne goûte jamais deux fois le même plat. Surtout quand ce dernier est plutôt fade et qu'il manque d'épices. »
Je sentais que je venais de toucher sa corde sensible. Il ne me provoqua par pour autant, se contentant de me fixer. Il attendait que ça vienne de moi. Cette fois ci, je laissais échapper un petit sourire.
« Combat de coqs en approche et il n'y a même pas HeiHei pour orchestrer le match. » dis-je en adressant un petit regard en direction de la jeune femme.
« Je l'amène moi. » me dit-il sur un air de défi.
« Mais mon grand, il n'a jamais été question de l'amener où que ce soit. On est ici pour tout l'inverse. »
Il ne semblait plus rien comprendre. Normal dans un sens. C'était gros comme une maison et cet imbécile n'y avait rien vue...
« Où sont-ils ? » laissa t'il échapper en regardant autour de lui.
« Pas ici, ça c'est sûr. Ils ne s'y risqueraient jamais. C'est pour ça que je l'ai amené là. Elle y est bien plus en sécurité que là bas. Ses amis sont un peu dépassés par tout ça et par beaucoup d'autres choses. Il est temps que quelqu'un d'autre prenne les choses en mains. Tu ne crois pas ? »
« Qui es-tu ? »
« Je l'ai déjà dit. Je suis... partout. Mavery Wheerie. C'est facile à retenir je trouve. T'as besoin que je te l'écrives ? »
« Tu n'es pas des leurs... »
C'est fou comme un homme pouvait s'acheter un cerveau aussi rapidement. Il en était totalement dépourvu, il y avait pas plus d'une minute de ça et voilà qu'il en avait enfin acquis un !
« De ceux qui se la jouent moustiques ? En piquant du sang par ci par là afin d'acquérir l'immortalité ? »
J'avais la sensation de l'avoir vexé. Je tournais la tête vers Vaiana. Elle avait le droit à un chouilla d'explications.
« Du nectar. Un très puissant nectar. A dire vrai, combiné à une ambroisie, les deux permettent d'acquérir l'immortalité. Ca s'acquit par le sang. Tu comprends un peu mieux pourquoi ils ont tentés de saigner ton ami à deux ailes et qu'ils ont eu envie de tester avec toi. Ca n'a semble t'il pas marché avec le précédent. D'ailleurs, il ne vous reste plus beaucoup d'options, n'est ce pas ? Et une espérance de vie qui est considérablement réduite vue à quel point vous tentez d'obtenir aussi rapidement le fruit de vos années passées à chercher ce que vous aviez sous les yeux. »
« Qui es tu ? » insista t'il.
« Oh putain, arrête avec ça ! » m'emportais-je. « Qui je suis ? Qui je suis ? Vous avez tous que ces mots à la bouche. Et toi, qui es tu ? Tu es plutôt doué pour les anagrammes, mais incapable de voir quand c'est un autre qui te mène par le bout du nez. »
Il semblait une nouvelle fois vexé.
« Sorel. Le L, je ne vois pas. Mais le reste, ça pourrait donner malicieux ? Jeune ? Capable de faire craquer n'importe quelle jeune femme en manque de sexe ? Sois pas vexé. » précisais-je à Vaiana. « On a tous eu à un moment besoin de retourner à notre côté bestial. Juste du sexe, rien de plus. Le premier venu peu très bien faire l'affaire. D'ailleurs, c'était pas le premier je suppose. Faudra un jour que tu testes avec quelqu'un capable de réellement te contenter. » lui dis-je avant de regarder une nouvelle fois Sorel. « Eros ? Un Ange pathétique parmi tant d'autres. C'est fou que tu ais survécu aussi longtemps. »
J’eus à peine le temps de finir ma phrase, que je vis dans ses yeux quelque chose passer. Quelque chose de transparent. Puis tout son corps devint de la même transparence, avant de totalement disparaître.
« Si tu poses la question, je ne l'ai pas tué. Venir dans un lieu pareil, c'est pas sans conséquences. Montrer de quoi on est capable ici, laisser jaillir ce qu'on a en nous, ce n'est vraiment pas recommandé. Car c'est la seule façon de lui donner un accès jusqu'à nous et lui permettre de nous briser. » dis-je en regardant Vaiana avant de jeter un coup d'oeil vers le ciel au dessus de nos têtes et cette immense forme, tel un nuage, qui bien haut dans le ciel, semble nous survoler.
« Aucun être est capable de venir dans un lieu comme celui ci. Et aucun est capable d'en ressortir indemne. C'est pour ça qu'on est là. Personne viendra te chercher ici. Ou tout du moins, personne pourra repartir de là avec toi. »
Je jetais un coup d'oeil en direction de l'horloge. L'heure était la même. Elle n'allait pas avancer beaucoup, voir même pas du tout.
« Un conseil. N'use pas de tes pouvoirs, ou il t'arrivera la même chose qu'à lui. Et je te l'ai déjà dit, assure toi de ne pas écraser le moindre moustique. Ce n'est pas parce qu'on est enfermé dans une boucle temporelle, que le futur ne peut pas être modifier avec nos actions, ici. Et au cas où tu te poses la question... on risque de rester là un long moment. »
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But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
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Ooh, you think that you've tamed it But it's just lying in wait
. Vaiana ϟ Mavery .
A la base, j’étais venue à New York pour jouer dans un film. C’était censé marquer le début d’une nouvelle vie. J’y croyais à fond. J’avais essayé de ne pas placer trop d’attente, mais tout s’était enchaîné très vite. Dans ce milieu, on promet monts et merveilles. Je venais de me brûler les ailes avant même de comprendre de quoi il était question.
J’avais cru être capable de changer radicalement de vie, mais c’était sans compter mon karma tout moisi. Il fallait toujours que quelque chose de surprenant et inexplicable m’emporte dans un tourbillon d’incompréhension.
Mavery semblait louche du début. J’avais voulu me mettre des œillères, ignorer les indices et au final, je me retrouvais embarquée dans un nouveau délire. Aurais-je pu y échapper si je m’étais montrée plus prudente ? Hypérion s’était fait avoir, lui aussi. Si un titan n’avait rien vu venir, comment l’issue aurait-elle pu être différente pour moi ?
Sorel s’avérait faire partie du gang des méchants. J’accueillis la nouvelle –ainsi que sa disparition- avec une nonchalance qui me surprit. Au final, je ne m’étais pas vraiment attachée à lui. Il avait été une brève distraction, un moyen de relâcher la pression après l’épisode à Forsyth...
Etais-je en train de perdre toute émotion ? Était-ce cela, grandir ? Se construire une carapace hermétique à tout sentiment ? Je n’étais pas certaine d’apprécier la personne que je m’apprêtais à devenir, mais je n’aimais pas davantage celle que je laissais derrière moi. Qui étais-je, en fin de compte ?
Sorel devint transparent avant de se disloquer dans l’air. Mavery m’informa qu’utiliser ses pouvoirs n’était pas sans conséquence dans un tel lieu. Je ne comptais pas faire usage du mien. Déjà parce que je ne pouvais pas sonner ma capacité quand ça me chantait, et de deux, je ne savais toujours pas la maîtriser.
D’une oreille, j’écoutais les recommandations de Mavery, tandis que je pivotai sur moi-même afin d’observer les alentours. Nous nous trouvions sur la Grande Place de Storybrooke. La tour de l’horloge indiquait 8H15. Et à en juger par l’homme, il en serait ainsi à jamais. Je mis un certain temps à comprendre.
— On est... pendant la Malédiction.
Ce n’était pas une question, seulement une déduction. Tout en réfléchissant, je repassai les paroles de Mavery :
— Venir dans un lieu pareil, c'est pas sans conséquences. Montrer de quoi on est capable ici, laisser jaillir ce qu'on a en nous, ce n'est vraiment pas recommandé. Car c'est la seule façon de lui donner un accès jusqu'à nous et lui permettre de nous briser.
Je renversai la tête en arrière pour observer l’étrange nuage sombre qui obscurcissait le ciel. Je ne saisissais pas tout, car j’avais toujours été mauvaise en cours divin/titanesque, mais j’essayais de capter l’essentiel. Ce nuage ne me disait rien. En revanche, la Malédiction me parlait.
— Aucun être est capable de venir dans un lieu comme celui ci. Et aucun est capable d'en ressortir indemne. C'est pour ça qu'on est là. Personne viendra te chercher ici. Ou tout du moins, personne pourra repartir de là avec toi.
Je lui lançai un regard interrogateur. Qui voulait donc ma peau à ce point ? Sorel et son gang ? Ils souhaitaient l’immortalité et avaient essayé de l’obtenir en prenant du sang à Hermès, ce qui n’avait visiblement pas suffi. Pour quelle raison auraient-ils voulu de mon sang ? J’étais bien moins qu’un dieu.
— Et au cas où tu te poses la question... on risque de rester là un long moment.
— Bah voyons...
Je ne croyais pas à son numéro de grand sauveur. S’il m’avait emmenée jusqu’ici, dans un endroit où personne ne pouvait m’en faire sortir, ce n’était pas pour me protéger : c’était pour me garder à sa merci. Comme un animal en cage. Restait à savoir ce qu’il voulait faire de moi...
— Jamais vu une technique de drague aussi naze, lançai-je d’un ton méprisant. Il paraît que ça a réussi à Hadès mais je suis pas aussi fêlée que Hope Bowman.
Intérieurement, je rageais. J’avais envie de lui refaire le portrait. De le rouer de coups jusqu’à ce qu’il me ramène dans un Storybrooke en parfait état de marche (tout est relatif). Cette réaction aurait été puérile. J’avais ma fierté -c’était bien l’une des seules choses qu’il me restait- et le frapper n’aurait eu aucun effet concluant, étant donné de quelle manière il avait retenu mon poing quelques instant plus tôt.
Avec bien du mal, je mis ma rancœur de côté et me composai une expression suspicieuse et désinvolte à la fois. Je ne voulais pas lui faire le plaisir de lui montrer mon appréhension. J’étais plutôt douée pour paraître détachée de tout. Fumer du shit y avait beaucoup contribué.
— Sacrée destination de vacances, Storybrooke pendant la Malédiction, déclarai-je. C’est une décision mûrement réfléchie ou tu as agi sur un coup de tête ?
Peu importe sa réponse. Je me doutais qu’il n’allait pas se montrer franc. Depuis le début, il ne l’était pas. Il s’était fait passer pour un réalisateur afin de me piéger dans ses filets. Puis, il avait fait genre d’être un spécialiste des fleurs. Il avait enfilé beaucoup trop de casquettes différentes en très peu de temps.
— Par “long moment”, tu entends quoi ? J’aimerais bien avoir une fourchette. Parce que j’ai des trucs à faire. Un poulet à m’occuper. Et puis je suis du genre maladroit alors si je ne dois écraser “aucun moustique” comme tu dis, ça risque d’être très difficile.
Joignant le geste à la parole, je me penchai pour ramasser un caillou sur le trottoir et le lançai sur la vitre de la boucherie du coin de la rue. La vitrine explosa en une centaine de morceaux, dans un bruit cristallin. Je me frottai les mains puis me tournai vers Mavery. Tranquillement, je déclarai :
— Je te l’avais dit : je suis très maladroite.
Un mince sourire plein de défi traversa mon visage. Avait-il vraiment cru que je me laisserais faire ? Il avait prononcé les mots qu’il ne fallait pas. Interdire quelque chose revenait à me provoquer. Je n’y pouvais rien, j'étais incapable de résister. Qui plus est quand mal agir était susceptible de contrecarrer les plans de mon geôlier. Mavery était celui qui me retenait prisonnière ici contre mon gré, par conséquent, je n’allais pas lui faciliter la vie. Il n’était pas écrit “pigeon” sur mon front. Et puis, le coup de me bloquer dans une ville, on me l’avait déjà fait.
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« Qu'un sang soit noble
ou ignoble, il est toujours
de la même couleur. »
Je joignais les mains, observant la jeune femme de bas en haut, avant de laisser échapper un petit sourire. Elle voulait véritablement jouer à ce petit jeu là ? Elle possédait en elle quelque chose de sauvage. Une étrange sensation qui me titillait dès qu'elle s'agitait devant moi, avec toute sa maladresse. Dans le cas de la pierre, s'en était pas une. Elle voulait me montrer qu'elle avait un petit côté rebelle que je n'arriverais pas à dompter.
« Bordel... » laissais-je échapper. « Tu est incorrigible. »
Je décroisais les mains, faisant les quelque pas qui me séparaient d'elle. Elle avait ce sourire, rempli de défis.
« Un... très... long... moment... » susurrais-je petit à petit pour bien lui faire enregistrer chacune de mes paroles, mais surtout pour la faire frissonner à mon tour.
Ce n'était pas normal que je sois le seul qui ressente quelque chose de fusionnel avec elle !
« Tu sais que si quelque chose ici venait à changer le futur, il se pourrait que tu ne retrouves jamais ton poulet ? Il n'était pas là à Storybrooke, ce jour là, mais qui sait. Peut-être que quelque chose, quelque part, entre la rue là bas et ici, qui aurait dû s'y trouver ou ne pas s'y trouver, au moment où dans le futur, il sera ici, ça pourrait lui couter la vie. »
Je la regardais droit dans les yeux, avec une très grande attention. Je voulais voir si elle comprenait bien tout ce que je disais. Puis tout compte fait, je laissais échapper un nouveau petit sourire.
« On s'en branle, n'est ce pas ? » dis-je en me penchant à mon tour et ne ramassant plusieurs petits cailloux.
Je me mis à rire, tout en tournant sur moi même et en lançant les cailloux sur diverses vitres, qui explosèrent les unes après les autres. On vit au loin des gens quitter leur chez eux. Des commerçants tentaient de voir qui s'amusait avec leurs vitrines. Ils étaient désormais une dizaine autour de nous, à nous observer, à ne pas savoir comment agir. Parce que des pantins, ça n'aimait pas le changement... ça ne le comprenait pas !
« Regarde moi ces imbéciles ! »
Le dernier caillou, je l'envoyais sur l'un d'entre eux, qui ne bougea pas pour autant. Il le reçu sur l'épaule et ne s'en soucia même pas. A dire vrai, on avait chamboulé leur existence, mais ils ne pouvaient pas pour autant encaisser ce changement.
« Et si on mettait cette ville à feu et à sang ? Tu aimerais mieux ? »
C'était à elle de choisir. Après tout, du moment qu'on restait caché ici, on pouvait très bien chambouler la vie de tout le monde, ici.
« Ou alors... » dis-je en m'approchant pour me retrouver quasi à un mètre d'elle.
Je penchais la tête d'un côté, l'observant, puis de l'autre. Le même petit sourire au coin des lèvres.
« On profite de notre destination de vacances pour en apprendre plus sur ce lieu. Comme je te l'ai dit, tout tourne en boucle. Mais nous, on peut circuler à tout va. Et j'aimerais bien voir ce qui se cache ici. Comme cette chose là bas. » dis-je en lui indiquant un homme qui n'avait pas bougé, et qui nous observait à tour de rôle.
J'adressais un clin d'oeil à Vaiana, avant de m'approcher d'une autre personne qui se tenait là. Il y avait différents commerçants, dont un qui tenait dans ses mains un morceau de bois, ou plutôt une batte de base ball. C'était intéressant. Je la lui pris, délicatement, avant de me tourner vers l'homme au bout de la rue que j'avais indiqué à Vaiana et qui n'avait pas de visage... de quoi inquiéter, n'est ce pas ?
« Je pensais qu'il vous faudrait plus de temps pour entrer. Mais apparemment, on prend tous les risques, n'est ce pas ? J'adore ! »
Je tournais la tête vers Vaiana. Souriant ? Bien sûr...
« Il est temps de se sortir les doigts du cul et d'enfoncer cette batte dans la gueule de ce trou du cul. Tu viens avec moi ? »
Je ponctuais ma proposition d'un dernier clin d'oeil, ravis.
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— Un... très... long... moment...
Ces mots, articulés avec une délectation presque vicieuse, m’arrachèrent un frisson que je réprimai autant que possible. Je m’en doutais. A force d’être victime d’enlèvement à répétition, ce n’est pas qu’on s’habitue, mais on développe un sixième sens. Sans doute une manière d’anticiper, d’encaisser.
Son analyse des fluctuations temporelles me rendit beaucoup plus nerveuse. Je n’étais pas du genre à tout capter quand il s’agissait de toucher au Temps, mais je craignais que ce qu’il racontait au sujet de Hei Hei soit vrai.
Non, il essaie de me faire peur pour que j’arrête de tout casser. Il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même si quelque chose change dans notre présent. Tout est de sa faute.
Je ravalai ma rancœur et sursautai quand d’autres cailloux cassèrent d’autres vitres. Ce mec était cinglé ! Il faisait une dissertation sur les dangers de se trouver à cet endroit, en cette époque, et l’instant d’après, il copiait mes gestes ! Il se sentait apaisé par l’anarchie ; il se créait un chaos sur-mesure pour se baigner dedans. Étais-je en train de servir ses intérêts ? Avais-je fait ce qu’il attendait de moi en jetant la première pierre ? Je déglutis, dérangée par cette idée. Fallait-il que je me comporte d’une manière radicalement différente pour contrecarrer ses plans ?
Que ferait Hypérion ? Que ferait-il à ma place ?
Je devais prendre exemple sur la personne la plus opposée à moi. Hélas, il était bien trop énigmatique et superpuissant pour que l'imiter soit possible. Je me creusai les méninges pour choisir quelqu’un d’autre. Je passai en revue les différents candidats, éliminant Atlas (trop puissant) et Alexis (enceinte et un peu paumée, c’était l’exemple à ne surtout pas suivre pour le moment).
Soudain, j’écarquillai les yeux : Malcolm ! Un jeune homme débrouillard, sans aucun superpouvoir (hormis sa maladresse légendaire avec les femmes), réfléchi, courageux, avec de la suite dans les idées. Je fermai brièvement les yeux, cherchant à me rappeler de sa sagesse. Il avait passé plusieurs semaines dans le Grand Nord à attendre notre retour, avec pour seule compagnie des ours en armure et quelques sorcières. Jamais il n’avait perdu espoir. Il aurait pu y rester des années. Je l’avais lu dans son regard. Au fond de lui, il savait que nous allions revenir.
Pour commencer, ne pas perdre espoir, songeai-je. Après tout, tu te fais souvent séquestrer dans des villes ou des mondes, mais au final, tu en réchappes toujours. C’est juste un mauvais moment à passer.
Le bruit de verre brisé avait alerté les habitants de Storybrooke. Certains étaient sortis de chez eux pour nous observer, Mavery et moi, d’un œil à la fois indécis et anxieux. Un cri mourut au fond de ma gorge quand le cinglé envoya son dernier caillou sur l’un d’eux. A mon grand étonnement, la personne resta stoïque. Elle n’avait pas eu mal. Elle n’éprouvait rien.
Wouaho. La Malédiction, c’est quand même un sacré truc, réalisai-je.
Il ressemblait tous à des pantins. Des marionnettes dont Regina Mills tirait les fils invisibles. C’était flippant.
Mavery suggéra de mettre la ville à feu et à sang. Je ne répondis même pas. J’avais peur que mon sarcasme naturel lui fasse croire que j’étais partante. Avec lui, mieux vaut rester prudent.
Puis, il attira mon attention vers un type qui se tenait à l’écart de tout le monde. Il était debout, au bout de la rue, et nous observait tour à tour avec son visage dépourvu de... visage. Un autre frisson glacé me parcourut. Je n’étais pas une pro concernant la Malédiction, mais j’avais l’intuition que ce gars n’avait rien à faire là. Il faisait tache dans le décor.
Mavery récupéra une batte de base-ball dans les mains de quelqu’un - aucun Storybrookien ne bougeait – et s’avança tranquillement vers l’inconnu sans visage. Ensuite, il commença à lui parler. Il l’accusait d’être entré, de nous avoir suivis. Était-ce la vérité ou essayait-il de m’embrouiller ? Si ça se trouvait, cette personne sans visage était là pour me sauver. On peut rêver, non ?
Avec un grand sourire, il pivota vers moi et proposa d’ouvrir les hostilités. Je fronçai les sourcils en secouant la tête, limite révoltée. Dans ce cas précis, j’étais sûre de la manière dont aurait réagi Malcolm.
— Faut vous faire soigner, ça devient grave.
Je tournai la tête vers l’homme sans visage, qui nous “fixait” toujours, puis me refocalisai sur Mavery.
— On va pas casser la gueule à quelqu’un comme ça, sous prétexte qu’il n’a pas de visage ! Ça va pas bien ou quoi ? On a buté des nazis pour moins que ça ! Il n’y peut rien s’il est comme ça !
Je désignai l’inconnu sans cesser d’observer Mavery et m’approchai suffisamment de lui pour le forcer à baisser sa batte.
— On est civilisé, alors on fait connaissance. C’est la moindre des choses.
Après un dernier regard farouche, je me tournai vers l’homme sans visage et avançai de quelques pas vers lui. Faire connaissance... Plus facile à dire qu’à faire. Je n’étais pas très douée en relationnel. Une fois encore, je tentai de prendre Malcolm en exemple.
— Bonjour, euh... je m’appelle Vaiana. Et vous, c’est comment ?
L’inconnu ne pipa mot. Normal, puisqu’il ne possédait pas de bouche. L’avais-je offensé en posant cette question ? Je passai une main sur ma nuque et poursuivis :
— On est dans une boucle temporelle. Ça craint, mais on peut supporter ça ensemble. Le plus dur à supporter, honnêtement, c’est ce type-là.
Je désignai Mavery d’un revers de pouce.
— On peut chercher votre visage, si vous voulez. A moins que vous soyez né comme ça ? C’est...
Je n’eus pas le temps de finir ma phrase : l’inconnu se précipita brusquement sur moi. Là c’était sûr, je l’avais offensé. Je l’esquivai d’un bond de côté mais c’était sans compter sur son bras qui se terminait par une main carrée. Stupéfaite, je mis deux secondes de trop à bouger : son bras me heurta en plein dans le ventre, m’envoyant valser. J’atterris sur les fesses. Il n’était pas composé de chair mais d’un matériau aussi solide que du bois. J’en eus le souffle coupé par la douleur.
L’homme sans visage s’approcha de moi et leva le bras. Sans réfléchir plus longtemps, j’arrachai la batte des mains de Mavery –il se tenait tout près- et frappai l’ennemi aux genoux. Il y eut un craquement sinistre puis il s’écroula. Pourtant il continua de ramper vers moi en silence. Un glapissement s’échappa de ma gorge.
Toujours par terre, je me reculai d’un bond et levai une nouvelle fois la batte. Je l’abattis sur la tête de l’inconnu. Une fois. Deux fois. Trois. Il continuait de ramper dans ma direction, de frapper mes jambes avec son bras. Je frappai plus fort. L’autre continuait d’avancer sur moi, indifférent aux bouts de sa propre cervelle qui maculait le bitume autour de lui.
— Crève ! MAIS CREVE !
Je reconnaissais à peine ma voix tant elle était déformée par la terreur. Mais j’étais au-delà de ce genre de réflexion. Acculée par l’instant présent, mon seul leitmotiv était de frapper et frapper encore. Bientôt, sa tête ne fut plus qu’une bouillie sanguinolente. Il cessa brusquement de bouger.
A bout de souffle, tétanisée, je gardai la batte levée “au cas où”. Il me fallut un certain temps pour me calmer. Tout mon corps était parcouru par un courant électrique. J’étais sous tension. Prête à exploser. Haletante, je balbutiai :
— Au moins là... on peut dire... qu’il est... sans visage...
Je n’étais pas fière de cette répartie, mais c’était tout ce que j’étais capable de prononcer en un moment pareil. Fébrile, je baissai le regard. Mon jean et mes Converses étaient maculés de sang. J’avais les pieds mouillés. Je pouvais le sentir. Je baissai la batte en remarquant qu’un liquide écarlate dégoulinait du bois sur le long de mes bras. Dans un sursaut, je faillis la lâcher, avant de me rappeler qu’elle m’avait sauvée la vie.
— C’était... c’était un méchant, n’est-ce pas ?
Ma question n’était guère plus qu’un murmure porté par les effluves du sang et le vent. C’était stupide de la poser. Nul n’est gentil ou méchant. Rien n’est tout blanc ou tout noir. La seule chose qui importait, c’était que...
J’ai tué quelqu’un.
Formuler cette réalité dans mon esprit était déjà trop. Je ne voulais pas l’admettre, mais je ne pouvais faire autrement. J’avais tué une personne. Peu importe qu’elle ait un visage ou pas. Elle vivait. Et par ma faute, elle ne bougeait plus.
J’ai pris peur. Il m’a agressé. C’était de la légitime défense...
Toutes mes excuses ne valaient rien. J’aurais pu l’assommer. C’était ce que je comptais faire. Je ne pouvais me cacher derrière de beaux principes, désormais. J’avais tué. Comme Malcolm, cette nuit-là, dans le train. Il avait tiré sans hésiter sur un homme du CDC. Peut-être aurai-je dû prendre quelqu’un d’autre en exemple, tout compte fait.
L’odeur de l’hémoglobine me soulevait le cœur. Les yeux fermés, je me relevai tant bien que mal, en me servant de la batte comme d’une béquille. Mes jambes étaient flageolantes. Je n’osais plus regarder Mavery. Je n’osais plus soulever les paupières du tout.
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ou ignoble, il est toujours
de la même couleur. »
Je posais ma main sur la batte qu'elle tenait en main. Je la laissais quelques instants là, sentant toute la puissance qui avait jaillis d'elle pour aller fracasser l'être qui se trouvait désormais à terre. Vaiana avait usé de ce morceau de bois comme il fallait en user. Elle avait laissé ses émotions de côté, sa nature humaine disparaître petit à petit, pour laisser toute sa colère, sa rage, son désespoir prendre le dessus. Elle était une véritable guerrière. Une battante. Quelqu'un capable de faire tout ce qu'il faut pour survivre. Quelqu'un comme... eux.
Libérant le bâton de mon emprise, je fixais toujours la jeune femme sans ciller, sans montrer la moindre émotion. Puis, levant ma main jusqu'à ma bouche, je laissais entrer mon index dans cette dernière, afin de lécher le sang qui perlait dessus et que j'avais pris sur la batte de baseball. Fermant les yeux, penchant légèrement la tête en arrière, je m'en délectais, avant d'ôter mon doigt, de redescendre ma main et de respirer un bon bol d'air frais.
« Légèrement mielleux. » laissais-je échapper. « Mais avec un goût moins prononcé qu'il devrait l'être. Quel gâchis... » ajoutais-je en levant les yeux et en regardant l'être sans vie.
Je me redressais, tournant la tête vers Vaiana pour voir sa réaction. Je devais l'éoeurer. Mais ce qu'elle avait fait, la manière dont elle l'avait fait, n'était pas moins écœurant.
« Storybrooke. » lui dis-je tout en jetant un petit coup d'oeil autour de moi, et en laissant naître un petit sourire au coin de mes lèvres. « Cette ville est un attire emmerdes. C'est comme si quelqu'un avait tissé une immense toile de part et d'autre de cet endroit et qu'il y avait pris au piège toutes les plus grosses putains de mauvaises choses qu'on peut attirer à soi ! »
Elle avait l'air d'être en confiance avec la batte. Je la laissais donc avec.
« Ils ne sont pas humains. Du moins pas dans le sens que tu donnes à quelque chose d'humain. Tu n'as tué personne. Tu n'es pas encore prête pour ça. » lui dis-je. « Ou alors tu l'es, mais tu n'en as pas encore conscience. Quoi qu'il en soit, ce moment arrivera, tôt ou tard. On a tous du sang sur nos mains. Du sang de différentes espèces. Tout ce qui compte, c'est de savoir quel genre de sang coule dans tes veines. »
Je lui adressais un nouveau petit sourire. Elle n'avait pas idée de qui elle était. De ce que je pouvais voir en elle.
« Tu n'aimerais pas faire couler le sang des tiens, n'est ce pas ? Les Titans s'en sont déjà très bien chargés tout seul... »
Une grande guerre... jadis... très peu de survivants.
« Tes potes ne sont pas immortels. Tu le sais ? » lui précisais-je en parlant de son vieux copain Titan qui lui a servis pendant un temps de petit ami par intérim. « A dire vrai, ils le sont, mais pas leur corps, leur enveloppe corporelle. Pour elle, il leur faut quelque chose qui la maintiens en place. Une sorte de régénération qui fonctionne à l'infini. Du moins tant qu'ils consomment ce qu'ils doivent consommer. »
Je m'approchais avec prudence de la jeune femme. Je n'avais pas peur d'elle, mais je ne voulais pas non plus l'effrayer. Elle était sur ses gardes, c'était évident. Et je n'étais pas là pour lui faire du mal. Bien au contraire...
« C'est ce qui aurait du se passer. Mais quelqu'un en a décidé autrement. » dis-je en indiquant l'endroit où on se trouvait. « Je ne parle pas de la ville. De cette ville. Mais de ce qui se trouve au coeur de cette dernière. Juste ici, en dessous de nous. » dis-je avant de marquer une courte pause pour lui laisser le temps de réfléchir à tout ça. « Ce n'est pas un hasard si cette ville est apparue ici ? Si un des êtres les plus anciens de la création est né ici ? Si les Titans ont fait de ce lieu un refuge pour leurs enfants ? Si ils ont pu les y protéger et les cacher à la vue de tous les autres personnes vivantes ? Tout ça n'est pas le fruit du hasard, n'est ce pas, Vaiana ? »
Je me stoppais, prenant le temps de prendre une grande inspiration. J'avais besoin de laisser échapper certaines mauvaises pensées, mauvais souvenirs. Je devais me concentrer sur mon histoire, sur son histoire à elle. Mais dire tout ça, faisait remonter certaines choses.
« Il y a des règles. Très simples à respecter. Qui qu'on soit. Mais certaines personnes jugent inutiles de jouer le jeu. Elles se croient au dessus de tout. Ce qui créé de la jalousie, de la colère, de la haine. On veut ce que les autres ont, ce qu'on n'a pas. Du Nectar, de l'Ambroisie, de la nourriture céleste qui permet d'être immortel aussi bien de corps que d'esprit. Mais ça nous reste caché. Alors on change les règles du jeu ? Non. On garde les même, mais en dévoilant au monde le véritable visage des tricheurs. De ce qui jadis ont eu cette putain de bonne idée de se croire supérieur aux autres, d'imposer leurs propres règles ! »
Tout en parlant, je m'étais approché du cadavre. J'avais observé ce qui en restait. Elle en avait fait qu'un gros pâté bien visqueux. Je m'étais penché pour mieux le voir. Il y avait du sang de partout. Elle avait frappé fort. Ca n'allait pas m'empêcher d'accomplir ce qui pourrait s’appeler un... miracle ?
Levant ma manche, je sortis un petit canifs que je gardais précieusement dans l'une de mes poches. Je le dépliais, afin de faire jaillir la lame. Une fois apparente, je l'avais légèrement enfoncé dans ma chair, afin de faire couler quelques gouttes de sang que je laissais à leur tour couler sur le restant de visage de la créature par terre. Le torse de cette dernière se bomba aussi tôt et tel si il avait reçu un électrochoc, il se redressa. Il avait retrouvé toute sa consistance.
Toujours allongé, mais redressé et bien vivant, un visage innocent apparu là où il aurait dû être depuis le début. L'homme, ou plutôt le jeune homme semblait agité. Il ne savait pas où il se trouvait, ni qui il était. Il peinait à respirer.
« Doucement. T'agites pas trop gamin. La vie est courte, mais il te reste un peu de temps. » lui dis-je pour le rassurer.
Il reprit sa respiration petit à petit, mais il n'arrivait toujours pas à parler. Son dos était relevé, si bien qu'il était désormais assis sur le sol et que je me trouvais toujours accroupis face à lui, une main dans son dos pour le maintenir en place et l'aider. Je savais que Vaiana regardait et se posait une foule de questions.
« Tu ne crois quand même pas qu'il y des gentils et des méchants ? Que des gens naissent dans le seul but d'accomplir de mauvaises choses ? Tu as tué un innocent. Mais un innocent avec une vision des choses différentes des tiennes. »
Il s'agita une nouvelle fois. Son regard faisait des vas et viens entre Vaiana et moi. Il se demandait sans doute si il était sauvé, ou condamné. Mais où se trouve réellement le miracle ? Dans la résurrection ou le fait de pouvoir s'en aller paisiblement ?
Je levais ma main, couverte d'un peu de mon propre sang, pour la poser sur son front.
« Chut... Doucement... » lui dis-je, avant de tracer un symbole dessus.
Il tenta de se débattre, de voir ce que je faisais sur son front, en levant ses yeux, mais il n'avait aucun angle de vue. Mon doigt acheva la lettre A, écrite avec du sang, avant que l'homme expire pour la toute dernière fois et tombe en cendres.
« Né des cendres. » laissais-je échapper.
Né des cendres, tombé en cendres. Il retourne chez lui. Je m'étais levé, m’dépoussiérant, avant de regarder la jeune femme, avec un petit sourire.
« Bordel ce qu'il suintait ! »
Elle avait sans doute sentis cette odeur de pourriture quand elle l'avait réduit en charpie. C'était incroyable ce qu'un corps mort pouvait puer dès les premières minutes. On se décomposait si rapidement.
« C'est eux qui ont ouvert la porte. C'est eux qui ont péchés. Garde cette batte avec toi, d'autres viendront. Un, deux... peut-être même dix ou cent. Voir des milliers. Mais on les repoussera tous de la même manière. Avec des têtes fracassés, de l'hémoglobine de partout et cette putain de rage que tu as en toi ! »
Je me plaisais beaucoup dans cette ville ! Surtout depuis qu'elle était là, à mes côtés.
« Mais pour l'heure, tu as le choix. Un bon petit déjeuner pour te redonner des forces après avoir vue ce massacre que tu as toi même orchestré. Ou une communion d'esprit et de corps qui te permettra de lire en moi comme personne d'autre avant toi. »
Elle avait le choix... et je savais déjà qu'elle allait faire le mauvais choix... ...mais peut-être pas tout de suite.
CODAGE PAR AMATIS
Vaiana de Motunui
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Rage is a quiet thing Ooh, you think that you've tamed it
But it's just lying in wait Rage, is it in our veins?
| Conte : Vaiana, la légende du bout du monde | Dans le monde des contes, je suis : : Vava, la fille du chef qui n'est pas une princesse même si elle chante et a des animaux de compagnie
Ooh, you think that you've tamed it But it's just lying in wait
. Vaiana ϟ Mavery .
Mavery affirmait que je n’avais tué personne, mais son avis valait-il quelque chose ? Il semblait avoir une drôle de définition de l’humanité.
Tu n'aimerais pas faire couler le sang des tiens, n'est ce pas ? Les Titans s'en sont déjà très bien chargés tout seul...
Un frisson me parcourut en entendant ses paroles. Je le savais, ce n’était pas un secret, mais formulé de cette manière, cela ne faisait que renforcer mon impression de malaise. J’avais abordé le sujet avec Hypérion, quelquefois, mais il n’avait jamais donné de réponse franche. Était-il responsable du génocide de mon peuple ? Je voulais me persuader que non, mais avais-je fraternisé avec le responsable ? Et Atlas, dans tout ça ? C’était lui qui avait copiné avec mon peuple à l’époque. Avait-il retourné sa veste à un moment donné ? J’étais trop lâche pour réclamer des réponses à mes questions. J’avais trop peur d’avoir encore une fois choisi les mauvaises personnes...
Je secouai la tête et soulevai les paupières. Mavery prétendait que l’enveloppe corporelle des titans n’était pas immortelle. Il leur fallait une énergie infinie. Je haussai les épaules. En gros, c’était du pareil aux mêmes. Vu qu’ils arrivaient à rester en vie depuis des temps immémoriaux, ça prouvait bien qu’ils étaient immortels. Je sentais bien que Mavery cherchait à m’embrouiller.
Puis, il fit une espèce d’exposé sur Storybrooke. J’écoutais à moitié, encore trop chamboulée par ma récente altercation. Maintenant que j’avais rouvert les yeux, voir la batte dégoulinante de sang m’arrachait un frémissement. Dans un sursaut, je la lâchai. Elle tomba au sol dans un bruit sourd. Plus jamais je ne souhaitais utiliser un objet pareil. Je n’avais pas aimé les émotions que j’avais ressenties en écrasant la tête de l’homme-sans-visage : angoisse, horreur... excitation. Je rentrai la tête dans les épaules. Quelque chose était mauvais en moi. Depuis toujours.
Je sursautai de plus belle en voyant Mavery ramener le mort à la vie. Je maintins une distance raisonnable entre eux et moi. Si jamais la situation dérapait, c’était décidé : cette fois, je prenais les jambes à mon cou.
Désormais, l’homme-sans-visage en avait un. Il paraissait choqué et respirait par saccades. Voir ce visage prouvait qu’il avait (avait eu ?) une identité. Un immense caillou tomba dans mon ventre.
J’ai tué un innocent, songeai-je en écho aux propos de Mavery. J’ai tué un innocent.
Je tentai de me conforter dans l’idée qu’il avait ressuscité. Je n’avais donc rien fait de mal ! Toutes mes convictions s’écroulèrent lorsque notre “ennemi” tomba en cendres. Tranquillement, Mavery se releva en époussetant ses vêtements. Scandalisée, j’ouvris la bouche pour demander pourquoi il l’avait fait revenir à lui pour le détruire, mais il me devança en expliquant que par ce biais, nous avions confirmation que c’était “eux” qui avaient ouvert la porte. Lorsqu’il me conseilla de garder la batte avec moi, j’y jetai un coup d’œil et crispai les lèvres. Non, pour rien au monde je ne voulais l’avoir à mes côtés. Elle suintait. Elle me rendait dangereuse. Je ne souhaitais pas devenir la personne que Mavery attendait.
Subitement, il changea de sujet, me proposant de choisir entre un petit-déjeuner et une communion de corps et d’esprit avec lui. Mon expression faciale atteignit le summum du scepticisme.
— Genre, tu me laisserais lire en toi ? fis-je avec une moue suspicieuse. En quel honneur ?
Je n’étais pas née de la dernière pluie. J’avais bien entendu que je serais la première à avoir un tel privilège. Je voulais savoir pourquoi.
— Ça consiste en quoi cette communion d’esprit et de corps ?
Hors de question de signer pour n’importe quoi. J’avais arrêté ma carrière d’actrice à cause de ça, justement. Etant donné à quel point Mavery était un mec chelou, je préférais avoir la version intégrale du processus.
— Et je sais pas si j’aurais de nouveau faim un jour, confiai-je avec un haut-le-cœur. Mais si tu veux manger un morceau, te gêne pas.
Je décidai de marcher dans la rue afin de mettre le plus de distance possible entre le “lieu du crime” et moi. La tête penchée, le visage en partie caché par mon imposante chevelure, je déclarai :
— Tu as dit que c’était un innocent avec des idées différentes des miennes. Alors, si ses potes viennent, je ne les tuerais pas. Nous sommes tous des innocents dans cette histoire. Enfin... toi c’est pas sûr, ajoutai-je tout en shootant dans un caillou. Mais moi, j’en suis une. J’ai rien demandé. Tu m’as embarquée dans cette histoire alors on va faire les choses à ma façon, capiche ?
Attrapant la moitié de mes cheveux dans une main, je lançai un coup d’œil à Mavery.
— Ça fait longtemps que tu maîtrises la nécromancie ?
Puis j’enchaînai avec une autre question :
— Ça t’arrive souvent de boire du sang ? T’es quoi, un vampire amélioré ?
Non, ce n’était pas vraiment ça que je voulais demander. Quelque chose me brûlait les lèvres depuis tant d’années... Je laissai mes cheveux retomber devant mes yeux. Dans un filet de voix, je demandai :
— Tu sais quel titan est responsable de la mort de mon peuple ?
Ses histoires ne valaient pas un rond, mais je me disais qu’entendre sa version pourrait toujours me mettre sur la voie - même si elle se révélait fausse. J’avais besoin de savoir. Un trou béant s’était formé à la place de mon cœur. Tôt ou tard, il faudrait commencer à le colmater.
Sans un mot de plus, je désignai le dinner “Granny’s” à seulement quelques mètres. S’il avait un creux, on pouvait s’y arrêter.
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Mavery Wheerie
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« Qu'un sang soit noble
ou ignoble, il est toujours
de la même couleur. »
« Qu'elle importance de savoir lequel ? Ils sont tous responsables. Soit parce qu'ils ont eux même fait ce qu'il fallait, soit parce qu'ils l'ont laissés faire. » dis-je avant de le mordre les lèvres.
Ils avaient fait ce qu'ils fallait. Voilà ce qui allait sans doute mettre en rogne la petite. Mais après tout elle pouvait connaître la vérité. Absolument toute la vérité. Je fis une grimace avant de soupirer.
« Ton peuple n'est pas comme tu le crois. Tu les vois comme de vaillants et braves explorateurs. Mais ils exploraient quoi ? Des mondes occupés pour la plupart par une population dotée d'un cerveau inférieur à celui des Titans. Des êtres si peu évolués qu'on pouvait aisément les faire plier le genoux face à l'Empire. C'était des raffleurs. Ils cherchaient, trouvaient, indiquaient et laissaient faire... eux aussi. Chacun a son propre génocide à porter. » affirmais-je.
Je fis quelque pas dans sa direction. Elle avait indiqué un restaurant chez Granny, mais à dire vrai je n'avais pas spécialement faim.
« Tu veux que je te dise ? » lui dis-je... « Toute époque, c'est la marche du Chaos. Le Temps est vaste, répandue, mais similaire en tout point. Quel que soit l'époque. Aujourd'hui, un vieux monsieur essaye de bouleverser le cours des choses. Alors qu'un jeunot expérimenté pense détenir la solution à tous nos problèmes en faisant exploser tout ce qu'on connait. » complétais-je en faisant de grands gestes de la main. « Ce qui manque cruellement à ce monde, ce sont des gens comme toi et moi. »
Je le pensais réellement. Je manquais à ce monde et elle lui manquait tout autant.
« Je ne suis pas là depuis longtemps. » lui avouais-je. « Mais je n'ai absolument rien fait pour modifier le cours de l'histoire. Je me contente d'observer. De regarder les autres se détruirent. Ils sont merveilleux. Et tellement pathétique aussi. Tu étais là avec ce gamin ? Le brun avec une gueule pas facile. Je me demande d'où il la tient. Sa mère donne l'impression de souvent tirer la gueule, mais elle a ce qu'il faut. Quant à son père, on le voit trop peu souvent. Et puis j'ai toujours l'impression qu'il change de tête en fonction de la lune. Tu vois de qui je veux parler ? Il a tenté de bousiller tout. Puis il est partit avec la blonde, va savoir où. Eux, ils s'éclatent. Enfin entre deux apocalypses, mais ils passent ce qu'on pourrait appeler du bon temps. Surtout elle. C'est une chaud lapin. Elle a fait ça toute sa vie. A en croire qu'elle a aucune autre utilité. Je suis sûr qu'avant la fin, elle aura un rôle à jouer. Enfin si elle se sort tout ce qui reste coincé en elle et qu'elle se prend en main. »
Je parlais bien entendu de la chouchou. Enfin à ce que j'avais entendu dire. La blonde pulpeuse qui s'envoi tous les hommes de la terre et en est fière. Avec le brun, le Phobos, l'anomalie, mais le chien fidèle à son maître. En parlant de chiens, y'en a d'autres.
« L'autre aussi tiens. Le vrai chien. Pas celui qui joue au chien mais celui qui l'est vraiment. Il a ce truc bizarre qui fait qu'il fait des trucs bizarres. Et.. je suis sûr qu'il y a du beau spectacle en attente avec lui. Tu devrais y prêter attention. Si tu passes ton temps à observer avec moi, tu pourrais largement prendre ton pied comme jamais. Et sans pour autant toucher le moindre homme ou te laisser toucher par qui que ce soit. Tu ne veux pas devenir comme la blonde, n'est ce pas ? Bien que d'une certaine façon, on y prend un certain plaisir. »
J'affirmais cela tout en la détaillant de bas en haut. Est ce que je venais de passer ma langue sur mes lèvres ? Faut dire qu'elle était appétissante.
« Tu crois vraiment que ta place c'est sur un vélo ? Que ton peuple serait fier de toi ? Tu essayes de rendre qui fier de toi ? Pas ton père en tout cas. Sinon tu aurais tenté de le retrouver. Ni ta mère. Elle est morte ? Il en reste quelque chose de ta famille ? De tes proches ? De ceux que tu es censée aimer ? »
Tout en parlant, je me détachais un peu d'elle. Je voulais éviter tout excès de violence de sa part qui pourrait lui donner une forte douleur à sa main qu'elle lèverait sur moi. La pauvre...
« Si ça se trouve, ton génocide à toi c'est envers tous ceux que tu aimes. Ca pourrait être marrant et original. Ah non, c'est déjà pris. Le petit gars qui prendra la place du Roi a déjà ça dans ses bagages. Faut te trouver autre chose ma belle. »
Cette fois ci j'avais pris le risque de revenir vers elle. Un petit sourire au coin des lèvres.
« Et les Titans ? Tu les portes dans ton coeur ? Tu sympathises avec pas mal d'entre eux alors que tu te demandes toujours lequel est réellement responsable de la mort de ton peuple. Tu sais ce qui est amusant ? C'est que si l'un d'entre eux est encore de ce monde, il se peut que ce soit même ton meilleur ami ! Ca serait assez ironique. Et si c'était cet Hyperion ? Celui qui dirigeait les forces armées ? Les mêmes forces armées qui ont réduit en cendres ton peuple ? Ou alors cet Atlas ? Celui qui explorait ? Qui pointait du doigt. Peut-être même en direction des tiens. Il reste qui d'autre ? La brune ? L'intouchable ? Celle qui vagabondait avec un pirate ? Ces même pirates qui voguaient aux côtés des tiens ? Ca pourrait être n'importe lequel d'entre eux, n'est ce pas ? Dit voit... tu comptais aussi te lier avec eux ? Sait-on jamais. Ca pourrait rendre le tout encore plus ironique si tu leurs donnais du plaisir avec le déplaisir qu'ils ont procuraient aux tiens. Tu as raison d'être si proche d'eux. »
Je souriais une nouvelle fois. Elle me prenait sans doute pour le méchant dans l'histoire. Mais je ne faisais que lui détaillait la réalité. J'utilisais aucune tourner de phrase, je ne mâchais pas mes mots. Je lui disais ce qu'elle savait déjà, ce qu'elle refusait d'accepter ou même d'entendre. Je le disais cash.
« Je ne suis pas ton ami. Je ne prétends pas être ton ami. Je ne veux même pas le devenir. J'ai pas d'amis. Quand on n'en a pas, on n'en perd pas. Et on ne fais pas des choses stupides du genre accepter tout et n'importe quoi dans le but de les sauver. Je ne suis pas seul pour autant. Disons que j'ai des compagnons de route. Des gens avec qui j'accepte de faire un bout de chemin dans un but commun. Et bien entendu, c'est chacun pour soi en cas de pépins. Mais au moins on n'avance pas seul. On a tous besoin de quelqu'un sous la main. De quelqu'un à qui serais-ce qu'un temps, on peut se fier. Tu as sans doute déjà ressentis cela dans tes nombreux moments de solitudes ? Ceux qui te poussent à aller dans tes excès ou à copiner avec le premier venu et très souvent le bad boy. »
J'en étais un moi même. Elle le savait déjà de toute façon.
« T'es en train de te dire que j'adore m'entendre parler. C'est vrai que j'ai une voix plutôt rocailleuse que j'aime bien. Je ne l'ai pas choisi. Comme je n'ai pas choisi beaucoup d'autres choses, mais pas ma vie. Elle, je la décide. Je fais ce qui me semble bon. Sans être forcé de plier le genoux devant qui que ce soit. Peut-être que tu devrais faire de même. Ne pas te forcer à être gentil avec les vieux monsieur ou à suivre n'importe quel ordre qu'il te donne. Même si ça passe plus pour une demande ou un conseil. Mais en réalité, ce sont des ordres. Car si tu ne fais pas précisément ce qu'ils veulent, ils t'oublient. Ils t'écartent. Tu as déjà sans doute ressentis cela par le passé. Et tu le ressentiras encore dans le futur si tu continues à être leur joujou. »
Je marquais une pause. J'avais répondu à ses questions et bien au delà. Le soleil commençait à se coucher. C'est fou comme le temps changeait bizarrement ici. C'était un véritable Chaos qui régnait sur cette ville !
« Dit moi, Princesse... » débutais-je avec le plus grand respect. « Tu es prête à aller jusqu'à ou pour que je te conduise jusqu'à ton père ? »
Je laissais passer quelque secondes, avant de lui adresser un faible sourire. Je ne mentais pas, j'en étais capable. A elle de voir si elle était prête à défier les Titans pour que je la conduise jusque là bas. Car à peine la nuit était tombée, que la ville avait plongée dans une obscurité étrange. Je savais ce qui m'attendais. Quand j'avais réouvert les yeux, je me trouvais dans une salle, une sorte de petite grotte. Elle était protéger par une vitre. Une porte vitrée que je ne pourrais pas détruire, même si je le souhaitais. Ce qui me maintenais ici était bien plus fort que je pouvais l'imaginer. Ce n'était qu'un aperçu que j'avais. Je le savais. Je le sentais. Mais j'étais bien ici, assis sur ce petit rocher à attendre qu'elle vienne.
Eux ils étaient venus... Ces Titans. Ils nous avaient retrouvés. Ils l'avaient sans doute ramené chez elle après s'être assuré qu'elle allait bien, puis ils m'avaient conduit ici, à Olympe, dans leur nouvelle Cité, dans une prison qu'il m'avait réservé. Mais je savais comment en sortir. Je voulais juste pas le faire seul. J'attendais que cela vienne d'elle. Les jours allaient peut-être passé, mais elle allait finir par venir me voir. J'en étais persuadé... il y avait quelque chose chez moi qui l'intéressait. Et puis, juste avant qu'ils arrivent, j'avais réussi à lui prendre la main et y glisser quelque chose qu'elle ne pouvait ignorer. Un tout petit cailloux. Quelque chose où était gravé dessus un mot, dans sa langue maternelle. Un cailloux jeté à la mer. Un appel à l'aide. Celui de son père. Avec ce mot gravé dessus :
« Vaiana »
Car sa seule pensée était pour elle... c'était tout ce qui lui restait... tout comme lui était le dernier Explorateur.