« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'avais envie d'ouvrir les volets ! De laisser entrer cet air, car il sentait si bon ! Septembre était le moment de la rentrée pour certains et du Renouveau pour d'autres. Une farandole de nouvelles choses étaient sur le point de se produire dans ma vie et tout allait à nouveau être grandiose pour la Royauté d'Arendelle !
« Une table d'apothicaire, c'est bien ça ? » demandais-je au vieux monsieur. « Hum... d'accord, je la prend. Vous aurez qu'à la mettre avec la commode style Louis XV et la penderie indienne. Vous avez bien l'adresse où livrer tout ça ? Faut bien que ça arrive jeudi matin. Pas avant, ni après. C'est le jour où Anna est de sortie et je veux lui faire une surprise en redécorant tout l'appartement avec de tous nouveaux meubles. Elle va être ravie. Ca fera un appartement bien plus adapté à notre rang. D'ailleurs, en parlant de rang, vous viendrez à la soirée organisée par la ville pour le Cercle Royal, n'est ce pas ? Je compte sur vous, tout comme je compte sur chaque habitant de Storybrooke. Vos dons sont précieux pour le Renouveau de Storybrooke ! »
Depuis quelque mois, on préparait ce grand événement ! Toutes les Princesses et Reines du Cercles s'attelaient à faire tout ce qu'il fallait pour que ce soit le plus grand rassemblement que Storybrooke ait connu.
« On pourrait inviter la Reine d'Angleterre ! »
« Je doute que ce soit judicieux d'inviter des monarques extérieurs au Royaumes des Contes. » avais-je répondu à Frénégonde, quelque jours plutôt, qui avait proposé une multitude d'idées loufoques et inadaptées.
« Des gâteaux en forme de couronne. » - « Chaque invité aurait un gallion en or qu'il présenterait à l'entrée. »-« On pourrait élire la meilleure Reine. »
Cette dernière idée, tout particulièrement, je la trouvais totalement déplacée. Selon quels critères la Reine serait élue comme étant la meilleure ? D'ailleurs, ça n'aurait pas été un peu déplacé vis à vis des autres participantes si je me présentais ? En tant que créatrice du Cercle Royal et pour tout ce que j'avais fait pour la ville j'aurais gagné haut la main. Ce n'était pas une bonne chose de faire entrer les autres Reines en compétition et les décevoir par une victoire gagnée d'entrée de jeu. Je ne pouvais pas me le permettre.
Au final, toute la ville avait revêtue des couleurs royaux. Un grand bal avait été organisé pour le week end à venir. Et une semaine entière de festivités avait lieu partout dans la ville, dans les boutiques, aux abords de la forêt. Certaines Reines et Princesses donnaient des cours dans leur domaine. Merida, qui avait beaucoup œuvré auprès de son mari et Maire de la ville, avait organisé une compétition de tir à l'arc. J'étais vraiment fière de tous nos membres et de ce qu'ils avaient accomplis en si peu de temps.
« ...et c'est pourquoi je tenais à remercier tout particulièrement monsieur le Maire de Storybrooke, qui grâce à sa dévotion au Cercle, son amour pour la Royauté et son respect le plus profond envers tous les Rois et Reines de Storybrooke, a permis à cette fête Royale de voir le jour. Au Maire et à la Princesse Merida de Dun Broch, en union très libre. »
J'avais écris moi même mon discours qui s'achevait sur des remerciements. Mais je n'avais pas opté pour cette dernière partie, précisant que le couple était en union très libre. C'était un souhait de Merida. Cette dernière m'avait promis que si je n'oubliais pas de préciser cela, elle ferait tout son possible pour qu'un décret soit signé exigeant de chaque Maire dans le futur, que la fête soit renouvelée. Je n'avais pas pu lui dire non.
La cérémonie d'ouverture avait lieu sur la grande place. Il y avait des banderoles de partout et des ours en liberté, mais bien gardés - une demande tout aussi loufoque qu'aurait pu formuler Frénégonde, mais elle émanait du Maire lui même. Je n'avais pas voulu discuter sur ses diverses revendications. Un peu plus loin, une jeune femme blonde qui tenait un foodtruck, distribuée des tracts aux divers passants. J'avais fait tomber quelques flocons de neige sur la grande place pour agrémenter mon discours d'un magnifique décors enneigé en plein mois de septembre. Juste quelque flocons bien évidemment, pour ne pas forcer les gens à s'habiller trop chaudement et pour ainsi dire, déplaire à notre bon vieux Maire, un peu trop frileux selon ses propres dires.
Pour la cérémonie, je portais une robeblanche avec des cristaux bleu se reflétant un peu partout sur mon buste. J'avais des collants bleus et les pieds nus avec des petits flocons de neige qui virevoltaient dessus. Je ne marchais pas sur le sol, mais sur cette neige qui se déposait tout doucement sous chacun de mes pas, sans être trop voyante. Pour une fois, j'avais laissé mes cheveux lâchés. Ils gardaient une magnifique forme ondulées tout le long de la journée.
« Cette soirée commence bien ! » m'étais-je exclamée à l'intention de monsieur Black quand je l'avais rejoins.
Grâce à ses nombreux dons, on avait pu débuter l'aventure. Il avait fait tellement de choses pour le Cercle en tant que Maire par le passé. J'avais d'ailleurs débuté mon discours en le remerciant. En mettant bien en avant tous ses mérites et en faisant son éloge du mieux que je le pouvais. Aucun mot permettait de qualifier ce grand homme, capable de temps de prouesse pour les siens. La Royauté était resté au plus profond de son coeur. Il était digne des plus grands monarques !
« Il y a un immense Palais des Glaces à quelque pas d'ici. Une grande salle de réception avec une multitude de gâteaux, généreusement offerts par les commerçants de la ville. Et aussi divers stands tenus par nos meilleures Reines et Princesses. Il y a quelque chose qui vous tente tout particulièrement ? »
Je tenais absolument à lui montrer le palais des glaces qui avait été construit pour l'occasion. Rien que de l'extérieur, il était somptueux. Et j'avais contribué en partie à son élaboration en utilisant ma magie pour le faire scintiller et ajouter un petit quelque chose à chaque reflets. J'étais persuadée que ça ravirait l'ancien Maire de Storybrooke !
« Peut-être que le Palais des Glaces pourrait vous intéresser ? »
Je ne voulais pas l'inciter à opter pour cette option. Mais je voulais voir sa réaction une fois devant. Après tout, c'était là bas que se trouvait le cadeau que je lui réservais !
« Vous en dites quoi ? Sans vouloir me montrer trop insistante, monsieur Black. » achevais-je avec un petit sourire.
Une statue avait été débutée à son effigie sur la grande place, mais elle n'avait jamais été terminée. J'avais réussi à convaincre l'actuel Maire de l'achever, en souvenir de la fois où Aloysius lui avait sauvé la vie. Cette statue était désormais en attente devant le Palais des Glaces. Une attraction en hommage au plus grand Maire que la ville ait connue ! Bien sûr par la suite, elle sera mise ailleurs, mais en attendant, c'était un bon moyen de montrer à la ville toute entière, qui était à l'oeuvre dans l'ombre pour faire du Cercle Royal, un Cercle digne de ce nom !
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Aloysius Black
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| Conte : Le roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Scar
“Plus on a l'esprit vaste, et plus on est en proie à la variété de ses idées.”
Il s’était positionnait à l’orée du centre-ville, aux prémices de la fête pour contempler à son aise tout le parterre de fourmis qui se pressait entre les allées. La décoration de la fête avait été faite avec soin et avec un certain goût, se mêlant à l’allégresse des musiques et des rires qui se diffusaient le long des allées de stands. Oui, à première vue, cette fête était une réussite. Le Cercle Royal avait largement œuvré pour cela, Elsa plus particulièrement. Il l’avait vu se démener pour cette organisation avec un feu et une fougue qui contrastait largement avec son pouvoir mais qu’il n’avait pas observé non sans un certain amusement, écoutant ses divers progrès mais également ses diverses plaintes lorsqu’elle se sentait le besoin de se confier ou de demander de l’aide... toujours à sa manière. Depuis son retour en ville, la Reine n’avait cessé d’enchaîner les différentes visites, lui proposant des projets toujours plus ambitieux, ne manquant pas de loucher avec une certaine insistance sur son son stylo ou son bureau qui renfermait son précieux chéquier dans l’attente de quelques deniers. Et ces derniers mois, Aloysius l’avait écouté, avait approuvé certains de ses dires, réfutés d’autre, aidé à organiser, ce qui pourrait bientôt être un nouveau théâtre pour son génie et sa manipulation, un nouvel air de jeu. Il s’était délecté de la voir mériter ses diverses signatures, feignant par moment de ne pas comprendre la demande, faisant durer le suspense, la congédiant par moment juste pour voir sa mine se défaire avant de la rappeler à la dernière minute, se souvenant “brusquement” ce pourquoi elle était là... entre autres.
Car si sa voracité pour ses conseils avisés et son argent grossissait à vue d’œil, il lui semblait que la jeune femme ne restait pas non plus indifférente à sa stature, à ses attentions, à ses sourires et à ses mots. Terrain de jeu autrement divertissant s’il en fallait. Et un beau jour, elle était née. Cette idée incroyable d’une Fête des Princesses qui rendrait hommage aux têtes couronnées de la ville. Il avait fallu travailler d’arrache-pied bien entendu, notamment pour elle qui veillait à ce que tout soit parfait et qui était très souvent mal conseillée par la stupidité de ses... “amies”. Quant à lui, il avait joué de son petit rôle auprès du maire qu’il conseillait parfois encore, bien que le dieu semblait bien souvent interpréter ses conseils avisés de la façon la plus fantasque qu’il soit. L’apanage des abrutis, sans nul doute. S’il lui venait l’envie de créer un dîner de cons, sans doute Hadès aurait sa place parmi les invités...
Alors pour cette journée, il avait tâché de revêtir un de ses costumes trois-pièces en se permettant tout de même une légère touche d’excentricité qu’il n’éveillait que très peu souvent. Erwin qui étincellait bien souvent comme un phare dans la nuit le déplorait mais il affectionnait tout particulièrement se fondre et se confondre dans la masse tout en s’en distinguant pourtant par son charisme et son goût de l’esthétisme. Une place aisée pour briller tout en revêtant le masque qui était le sien depuis de nombreuses années pourtant. Mais pour ce jour et pour Elsa, il se laissait un peu plus aller à l’allégresse, prenant soin de choisir les couleurs et les motifs avec le reste des décorations qu’elle avait prévu pour l’évènement. Il s’était glissé jusqu’au centre des festivités et avait écouté son discours avec une délectation certaine, non sans prendre le temps de feindre à la perfection sa modestie lorsqu’elle le remercia et le salua plus que chaleureusement aux yeux de tous. Il s’était ensuite éloigné avec lenteur, les mains dans le dos, observant son environnement et laissant la blonde le rejoindre selon son bon vouloir, une fois qu’elle serait descendue de scène et aurait sans aucun doute débriefer avec son équipe. Elle n’avait pas tardé de parvenir à sa hauteur et Aloysius s’était tourné lentement vers elle, ses yeux plantés dans les siens, un sourire léger sur ses lèvres :
— Cette soirée commence bien ! — Et nous vous le devons entièrement, Majesté.
Avec douceur, il avait pris sa main dans la sienne pour y déposer doucement ses lèvres en baissant les yeux, prenant garde de rester poli et courtois, sans une once de provocation ou... presque. Ses lèvres restèrent quelques seconds supplémentaires sur sa peau, pas bien longtemps mais suffisamment pourtant pour qu’elle se rende compte que cela avait quelque chose de plus qu’un simple baiser conventionnel. Prenant le temps d’humer le parfum de la crème pour les mains qu’elle portait, il dénota une fraîcheur intense et quelques senteurs qui étaient fortement associées aux crèmes Norvégiennes qui rappelait sans aucun doute autant son pouvoir que sa possible provenance d’un pays nordique. Il prit un instant pour l’observer avant de lui préciser :
— Vous êtes très en beauté, ma chère, resplendissante même. Je me réjouis de voir que le projet de cette douce Frénégonde de faire un concours de Reine ai été abrogé... Vous auriez créé une certaine tension, ma Reine.
Elle lui proposa ensuite différentes activités, les lui précisant comme s’il n’était pas au fait des festivités, comme s’il lui restait tout à découvrir et le lion se laissa faire, qu’elle soit guide de ce moment si c’est ce qu’elle désirait. Il remarqua le pétillement de ses yeux à la seconde où elle parla du palais des glaces. Elle l’avait d’ailleurs proposé en première, impatiente au point de très peu cacher son jeu. Il fallait dire qu’Elsa d’Arendelle n’avait jamais vraiment été fine à ses yeux quand il s’agissait de plier les gens à sa volonté, une approche forcée mais qui avait tout de même le mérite de convaincre le premier idiot qui s’offrait à elle, lui laissant tout de même une capacité de manipulation fortement amusante. Se sentant d’humeur joueuse, cependant, il prit bien soin de faire comme s’il n’avait pas compris le sous-entendu, feignant la réflexion.
— Je dois bien avouer que le stand de gâteaux dont vous m’avez parlé me donne quelques envies de m’y pencher... Y aurait-il ce merveilleux gâteaux aux marrons dont vous m’avez vanté les mérites ?
— Peut-être que le Palais des Glaces pourrait vous intéresser ?
Retenant un rire, il avait de nouveau tourné le regard vers elle, l’observant dans les yeux, la dévisageant un peu. Quand elle voulait quelque chose, elle ne lâchait pas, c’était le moins qu’on puisse dire. Et pour faire bonne mesure de sa proposition, elle se permit d’insister une troisième fois, frôlant avec l’insolence et les mauvaises manières mais qu’il lui pardonna aisément tant il était coupable d’y ajouter une délicieuse torture mentale. Prenant le temps de faire durer le moment, il feignit l’hésitation quelques secondes encore avant d’hocher la tête d’un air entendu :
— Va pour le Palais des Glaces, vous semblez y apporter une attention toute particulière...
Il lui tandis son bras pour l’y escorter tout en faisant un large et gracieux mouvement de l’autre bras pour lui proposer d’ouvrir la marche, de les guider vers l’endroit qu’elle avait choisi. Se frayant un chemin parmi la foule, il avait pris un instant pour observer l’étrange face avec laquelle ses pieds étaient dévêtus, uniquement soutenu par une fine couche de neige qu’elle semblait provoquer sur son chemin. Il avait déjà pu remarquer le mécanisme en l’observant sur l’estrade mais il était désormais nettement plus proche pour observer, sans curiosité mal placée, juste ce qu’il fallait de curiosité bien qu’elle ne s’en offusquerait sans doute pas, trop heureuse de son effet. Elsa d’Arendelle avait l’arrogance des crâneurs mais il lui pardonnait facilement ce trait déplaisant, gardant en mémoire le souvenir de son insécurité qu’elle devait fortement dissimuler derrière ce trait de caractère.
Il s’attendait à voir un banal stand de fête foraine et que ne fut pas sa surprise lorsqu’il arriva devant, constatant avec surprise et délectation feinte l’immense cadeau qu’elle lui faisait. Si Aloysius s’en amusait, Scar s’en gorgeait entièrement, de la voir enfin finie, cette statue promise depuis tant d’années. A quel point la blonde avait-elle du œuvrer pour que le maire daigne de la finir ? Suffisamment en tout cas pour qu’elle s’en montre aussi insistante de lui montrer. Sans même lever le petit doigt, il était parvenu à s’arracher une lumière plus que prometteuse dans le nouveau plan qu’il tentait de mettre en place. Réprimant un ricanement au fond de sa gorge, il avait dissimulé le temps d’adaptation par une main posée un instant sur ses lèvres, montrant sa surprise et son “embarras” apparent.
— Mais... que... Majesté, quel honneur vous me faites ?
Il pensa alors à toute la floppée de personne qui se presserait sur ce chemin, à cet instant, chaque jour que la ville supporterait, observant à chaque fois cette statut à son effigie. Si le psychiatre qu’il avait acquis pendant la malédiction ne prenait que très peu de plaisir à voir ce genre d’éloge, il n’en était pas le cas pour l’ancien lion qui n’avait toute sa vie, que rêver de ce moment de gloire qui le couronnerait alors tout entier. Il eut alors une pensée “émue” pour son “neveu” qui ne manquerait sans doute pas de grogner son mécontentement, tout comme Sarabi qui tenterait sans aucun doute un scandale, il se demandait déjà ce que penserait son “ami” Dorian qui recherchait ce genre de gloire à tout prix et à son cabot qui ne le portait clairement pas dans son cœur. Il pensait également à sa maîtresse horripilante qui avait de bons sentiments envers Hadès et qui ne manquerait sans doute pas de lui donner son avis désagréable et bien senti. Voilà qui était de quoi le ravir encore plus que la statue elle-même. Qu’importait de la façon dont on parlait de lui, du moment qu’on parle de lui. Ravalant sa jubilation sourde, il s’était contenté de prendre les mains d’Elsa dans les siennes pour les siennes, les caressant doucement de ses pouces tout en lui précisant avec douceur :
— C’est bien trop d’honneur, ma chère. Je ne suis qu’un humble serviteur dans votre Cercle, je ne souhaite que le meilleur pour lui... et pour vous... je n’ai presque pas l’impression de mérité ce présent. Vous me gâtez au-delà de mes espérances. J’espère être digne de vous en remercier correctement à mon tour.
Pour faire bonne mesure de ses paroles, il déposa de nouveau un baiser doux sur sa main, bien plus rapide que le premier cependant avant de prendre un instant pour observer une nouvelle fois la Statue et l’expression des gens qui se massaient aux alentours. Il reporta alors son attention sur la jeune femme, après avoir constaté que le Palais des Glaces luisait d’une lueur étrange, comme s’il était parsemé d’une poussière d’argent ou de... flocons particulièrement brillants. A première vue, l’intérieur en était également dôté et il réalisa alors à quel point la “Glace” ici pouvait tant se référer au miroir qu’au pouvoir de la jeune femme qui l’accompagnait. Avec un sourire amusé, il lui demanda :
— Malgré cette incroyable surprise dont je parviens à me remettre avec une certaine difficulté, souhaitiez-vous tout de même entrer dans ce Palais des Glaces ? Il me semble à première vue que vous y avez laissé votre œuvre et vous êtes sans aucun doute la plus à même de maîtriser cet étrange manège. Me feriez-vous l’honneur de nous y guider ?
Le psychiatre n’était pas véritablement friand de fêtes foraines et il n’avait jusqu’alors jamais vraiment fréquenté ce type de labyrinthe. Mais puisque la jeune femme semblait mettre un point d’honneur à le traverser avec lui, il pouvait tout de même lui offrir de son précieux temps, après le cadeau qu’elle venait de lui faire.
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TruSt M£
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C'était la seconde fois en une seule soirée, que l'ancien Maire, Aloysius Black, venait de déposer un doux baiser sur ma main. Je me sentais frémir à chacune de ses tentatives. C'était quelque chose de véritablement agréable que de se sentir autant apprécier par un très illustre monarque.
Dans mon monde, à une autre époque, sans doute que j'aurais trouvé en lui un excellent mentor afin de me guider dans mes choix de prétendant. Car il devait connaître une foule de personnes de sang royal qui aurait pu diriger Arendelle à mes côtés.
Fort heureusement aujourd'hui, ma vie était en grande partie ici, à Storybrooke. Et il n'était pas question de me trouver un prétendant, mais plutôt d'en trouver un à ma soeur. Car dans le futur c'était elle qui serait amenée à s'asseoir sur le trône d'Arendelle et je comptais bien l'aider à y arriver.
Aujourd'hui, j'étais bien trop occupée pour vagabonder à la douce joie des relations plus qu'amicales avec le commun des mortels. Et puis, il fallait montrer le bon exemple à ma chère soeur, qui n'avait pas jugée utile de se marier avant d'enfanter. Et qui dans d'autres circonstances aurait pu faire règner la honte sur le Royaume. Heureusement, vue qu'on n'était pas à Arendelle, ici, la naissance de Matthew avait été vue d'un autre oeil. Il ne restait plus qu'à lui trouver un mari convenable et un futur Roi, avant de retourner chez nous. J'étais sûre que dans le futur, monsieur Black pourrait m'aider à y arriver. Lui qui savait si bien manier le charme, l'élégance et être le gentleman parfait !
En tout cas, j'étais ravie que mon présent, la finissions de sa statue, lui convienne. Je ne comprenais pas pourquoi Hadès n'avait pas achevé cette oeuvre plus tôt. Elle représentait parfaitement le courage et la loyauté dont devrait oeuvrer chaque storybookiens. Aloysius Black était le monarque parfait pour la ville.
« Permettez. » dis-je à monsieur Black en lui tendant ma main.
Je voulais le conduire jusqu'à l'entrée du Palais des Glaces et lui faire visiter. J'étais sûre qu'il allait être émerveillé par le spectacle. Il était question de voir nos reflets se reflétaient à travers chacun miroir et de se perdre dans les méandres de ce palais. Mais bien entendu, la sortie nous apparaîtrait au moment le plus opportun, et nos reflets, selon les dires de la jeune femme qui m'avait aidé à concevoir ce palais, pourrait nous permettre de nous voir sous notre meilleur aspect. La combinaison parfaite de nos deux pouvoirs avait permis un tel exploit. C'est fou ce qu'elle en savait sur moi, cette nouvelle Princesse venue d'une contrée lointaine et dont j'ignorais si peu. Elle m'apprenait beaucoup et j'espérais que ça n'allait pas décevoir l'ancien Maire.
« J'aimerais vous complimenter à mon tour. » lui dis-je en m'arrêtant devant la première glace. « Vous mettez parfaitement en valeur votre costume. Il est très bien taillé et je pense que tout le monde devrait être doté d'une pareil merveille. »
Ca rendrait sans doute le monde bien plus élégant. Car le Minotaure qui accompagnait Hadès, était venu vêtu d'un simple caleçon à une grande fête des Princesse. Je me demandais qui - aussi peu digne qu'il pouvait être - serait venu vêtu de la sorte ! Et ce n'était pas le seul. Beaucoup avaient opté pour un jogging ou un jeans. Ils n'avaient donc aucun respect ni pour les autres, ni pour eux même ?
« Quand au gâteau dont je voulais parler... » histoire de répondre à sa question posée un peu plus tôt. « C'est avec un grande joie que je vous annonce qu'il figure bien dans la liste des nombreux gâteaux prévus pour l'occasion. Vous allez vous régaler. » lui dis-je en lui serrant un peu plus la main, avant de me rendre compte que je la tenais toujours.
Je l'avais libéré de mon étreinte, avant de me regarder une nouvelle fois dans le reflet du miroir qui se tenait face à nous. J'étais resplendissante ce soir. Tournant la tête, je me dirigeais vers un autre passage. Il y avait de nombreuses glaces ici et on pouvait se contempler dans chacune d'elle et au dédale de divers passages, j'avais cru que l'un des reflets avait bougé. Enfin, différemment de moi. C'était étrange, mais on m'avait prévenu que certaines choses surprenantes se produiraient ici. J'étais ravie.
Me tournant pour voir où en était monsieur Black et si il me suivait bien, je l'avais aperçue juste face à moi. Je lui avais adressé un petit sourire avant de tendre la main pour prendre la sienne et le diriger vers un autre endroit du Palais. Mais cette dernière avait heurté une glace. Sur le coup, j'avais été surprise, puis j'avais souris en me tournant pour voir une nouvelle fois Aloysius Black.
« Voilà que vous jouez aux farceurs ? Si je peux me permettre vous ne devriez pas être si taquin. J'aurais pu me faire mal. » lui dis-je tout en gardant cet air amusé et en avançant une nouvelle fois la main.
Mais je me rendis vite compte qu'il s'agissait une nouvelle fois que d'un reflet. A dire vrai, tout autour de moi, le même reflet y était représenté. Mais où était le vrai ? Et comment pouvait-il se refléter ainsi, à l'infini ?
...
Je me retrouvais nez à nez avec Black. Toujours aussi élégant et sans doute arrogant que je l'avais connu. Je me souvenais de ce moment. Celui sur la grande place où lors de ma prise de pouvoir, j'avais brisé la statue qui le représentait. Qu'elle arrogance que de se faire construire une telle oeuvre pathétique et l'exposer à la vue de tous. Il était le pire Maire que Storybrooke ait connu et sans doute le pire Monarque que la vie nous ait offert. Heureusement pour nous tous, son règne s'était achevé d'une manière bien tragique. Alors que faisait-il ici ? On le disait perdu, disparu, mort...
« Qu'elle surprise ! » lui dis-je du haut de ma nouvelle tenue. « Et qu'elle toupet surtout de venir jusqu'ici, chez moi, au coeur même de mon palais. Storybrooke vous manquait très cher Black ? »
Je l'observé, entouré de ces glaces qui le représentaient.
« Sachez que vous n'avez manqué à personne. Même si quelqu'un a sans doute du vous aider à vous enfuir de là où vous vous trouviez. »
Une prison ? Un monde oublié ? De quel endroit était-il revenu ?
« Permettez moi de ne pas vous souhaiter un bon retour parmi nous. Un retour sans doute trop bref. A moins que vous avez réussi à manipuler un nouvel allié qui vous aurait conféré les moyens de vous opposer à moi ? Comptez vous une nouvelle fois vous ridiculiser ? Etes vous venu accompagné ? » lui demandais-je, même si les glaces ne me reflettaient personne d'autre. « Alors dites moi Black... »
Je m'étais reculé d'un pas, m’asseyant sur un trône de glace qui venait d'apparaître en plein coeur du Palais.
« Donnez moi une seule bonne raison de ne pas faire le sale travail moi même. »
On pouvait voir juste au dessus de sa position, plusieurs stalactites qui étaient apparus, et qui bougeaient légèrement, sans doute prêt à tomber à tout instant...
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Aloysius Black
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“Plus on a l'esprit vaste, et plus on est en proie à la variété de ses idées.”
Un palais des glaces était un endroit des plus intriguant. Jamais encore Aloysius n'en avait approché un. C'était un lieu d'amusement, un lieu inutile et pourtant un lieu de secrets et de réalités déformées. Le psychiatre fuyait très souvent ce genre d'amusement populaire et enfantin, ne voyant pas m'intérêt de se perdre dans un dédale de miroir pour trouver son chemin. La métaphore était peut-être belle : celle de se perdre parmi ses propres reflets, se pousser à se découvrir, à se révéler en s'observant encore et encore jusqu'à y voir clair, suffisamment clair pour que le chemin apparaisse et que la lumière se fasse... jusqu'à la sortie. Mais le lion n’avait pas besoin de cela, il s’était trouvé, pleinement, à la fin de cette malédiction où lui et le tueur en série qu’était Aloysius n’avaient fait qu’un. Une nouvelle vie, des nouvelles opportunités, une sortie bien plus sombre que celle annoncée par le palais des glaces. Il l’avait pourtant suivi avec un certain amusement qui n’était pas feins. La voir se mouvoir avec prestance, une pointe d’anxiété dans les yeux était un spectacle ravissant. Depuis son retour et plus qu’avant, il lui semblait que la Reine des Glaces ne vivait presque que pour lui plaire. Elle le montrait à chacun de ses regards furtifs en recherche de son approbation ou de ses précieux conseils, elle le criait lorsqu’elle le complimentait, tout comme elle l’avait fait quelques instants auparavant sur son costume, elle l’avouait sans plus aucune retenu quand elle remplissait ses plans de quelques délicates attentions à son encontre. Les friandises de son Royaume en avaient été une. Elle le lui avait promis pourtant des mois auparavant mais elle n’avait pas oublié son curieux gâteau aux marrons qu’elle espérait plus que jamais lui faire goûter. Il avait accueilli la nouvelle avec un sourire entendu mais son estomac devrait sans aucun doute attendre de toute la variété des mets proposés puisqu’ils s’enfonçaient de plus en plus entre les miroirs, bien que la jeune femme ne semblât absolument pas savoir où elle allait.
Combien de temps allait durer ce moment ? Avec un goût prononcé pour le risque, il l’avait laissé s’éloigner, détachant sa main de la sienne pour les lier dans le bas de son dos, observant la jeune femme de sa blanche démarche disparaître au coin du dédale. Il avait tourné à son tour, constatant avec surprise qu’elle avait pris une avance considérable pourtant. S’était-elle mise à courir l’instant où elle s’était extraite à sa vue ? Elle semblait en face de lui, toujours plus loin et il avait été tenté de la rattraper avant de se stopper brusquement. Un miroir. Ce n’était pas le passage qui s’ouvrait devant lui. La silhouette d’Elsa se reflétait juste au loin, dans un miroir. Fronçant les sourcils, il observait la scène curieuse qui se déroulait devant ses yeux. Ça n’avait aucun sens. Pour qu’il puisse la voir ainsi dans un miroir il aurait fallu qu’elle soit derrière lui et non devant, mais son propre reflet aurait dû s’interposer à son image, ce qui n’était pas le cas. Se tournant pourtant tout de même, lentement, il constata alors qu’Elsa était partout, sur chacun des miroirs, s’éloignant encore et encore. Alors une fois de plus, le lion tourna sur lui-même et...
…
Il y avait quelque chose d’étrange. Il était de nouveau face à Elsa et pourtant la blonde n’avait rien à voir avec la demoiselle qu’elle était jusqu’alors. Déjà parce qu’elle n’était plus blonde mais brune, que sa robe avait changée, bien plus proche de celle de leurs retrouvailles lorsqu’elle était venu le voir à son cabinet mais dans un violet profond, presque agressif. Son regard était bien plus dur, plus froid aussi, glacial presque. Ses lèvres s’étaient très finement arquées en un dégoût visible. Il n’était plus chez lui. Plus avec elle. Il aurait dû se douter que le scintillement du lieu et l’aide impromptue qu’elle avait reçue n’annonçait rien de bon. Pourtant, il avait trouvé la nouvelle insignifiante sur le moment, peu digne de son intérêt, qui donc s’intéressait au palais des Glaces ? C’était pourtant bien un palais qui s’étendait tout autour de lui et calmement, avec un air curieux et légèrement enjoué, les mains toujours derrière le dos, il observa les lieux tandis que la jeune femme avait pris la parole. Même son ton, le son de sa voix, n’avait rien de similaire à celle qu’il connaissait. Où était-il donc tombé ? Et comment revenir d’où il venait ? Comment trouver la sortie d’un palais où l’important n’était brusquement plus son propre reflet ?
— Allons très chère, dois-je comprendre que vous n’êtes pas satisfaite de me voir ? Je dois avouer que c’était bien plus la curiosité de ce somptueux palais que Storybrooke qui me manquait...
Il était donc censé être toujours loin de cette ville...
— Sachez que vous n'avez manqué à personne. Même si quelqu'un a sans doute dû vous aider à vous enfuir de là où vous vous trouviez.
S’enfuir ? L’aider ? Était-il donc censé être emprisonné ? De son fait... à elle ? Ou bien n’était-ce qu’une coïncidence. Mieux ne valait-il pas poser la question frontalement, même si l’envie de répondre par provocation l’avait beaucoup trop attiré pour s’en priver. Posant sa main sur sa poitrine théâtralement, il avait feint exagérément le choc et la douleur un petit instant avant de préciser :
— Vous m’en voyez si attristé d’apprendre cette nouvelle... Mais je suis certaine que j’ai au moins manqué à quelqu’un, n’est-ce pas ? Vous semblez si prompt à me parler...
Un léger sourire moqueur était apparu un instant sur ses lèvres mais il n’était pas allé plus loin dans son cynisme. Scar avait toujours aimé jouer avec le feu, ne se départissant pas de ses sarcasmes, même en présence du “roi” sur la Terre des Lions. Pourtant il était parfois dangereux de jouer avec le feu ou en l’occurrence ici avec la glace. Préférant diriger sa curiosité et potentiellement sa colère sur autre chose, il se contenta d’ajouter vaguement à sa question sous entendue :
— Vous saurez que je suis un homme plein de ressources...
La suite de la conversation devint brusquement nettement plus intéressante. Elle avait prit le pouvoir sur Storybrooke, il avait tenté de l’en empêcher. Sans doute pour le prendre lui-même ? Oui c’était quelque chose qu’il était entièrement capable de faire, surtout s’il était question de trône. Mais il avait échoué. Face à elle. Devait-il s’en offusquer ? Après tout, elle possédait un pouvoir considérable qu’il n’avait pas, ce qui lui donnait un avantage certain. Le même que Mufasa, un avantage physique sur celui de l’intellect... mais finalement l’intelligence avait triomphé de son défunt grand frère... alors pourquoi en serait-il autrement ici ? De la même façon que son regard avait dérivé derrière lui lorsqu’elle lui avait demandé s’il était venu accompagner, il s’était tourné lentement, un sourcil arqué en signe de surprise pour observer les alentours. La glace reflétait seulement la scène qui se déroulait devant ses yeux, mais tout autour d’eux, comme un vestige et dernière indice de son passage dans un palais des glaces. Lui suffisait-il de traverser l’un deux pour revenir d’où il venait ? Mais lequel choisir ? Et fallait-il tenter de suite ? Pour toute réponse, il se tourna de nouveau vers elle avec lenteur, se contentant de répondre :
— Personnellement, je ne vois personne d’autre que moi... et vous ?
Pour toute réponse, elle lui avait donné un ultimatum. Un ultimatum dangereux. Elle s’était installée sur son trône et le bruit au-dessus de sa tête l’avait obligé à lever les yeux pour découvrir des stalactites tremblantes, menaçant de tomber aussi sûrement que la lame d’un rasoir. Une seule bonne raison ? Il n’en avait absolument aucune. Pour la simple et bonne raison qu’il ne la connaissait pas, qu’il ne se connaissait pas et donc qu’il n’avait aucun angle d’attaque. La Elsa qu’il avait en face de lui était si différente de celle qu’il connaissait. Partageaient-elles pourtant les mêmes souvenirs ? Non, il n’avait aucune raison valable de l’empêcher de le faire et peut-être même que son double factice n’en avait pas non plus, qu’elle espérait juste qu’il la supplie à genoux mais jamais au grand jamais il n’avait fait une telle chose et jamais il ne la ferait. Il fallait la prendre au dépourvu, gagner du temps et en savoir plus. Peut-être qu’il saurait en savoir plus s’il gagnait un nouvel intérêt à ses yeux ? Après un instant de réflexion, il avait fini par poser une nouvelle fois les yeux sur elle pour lui préciser :
— Je préfère vous donner une raison de ne pas faire le “sale travail” maintenant plus que de vous donner une raison de ne pas le faire vous-même si cela vous convient. Le fait de tuer n’est d’ailleurs pas toujours une sale besogne... il suffit de connaître l’art de le faire pour s’ouvrir tout un champ des possibles, tout cela... bien trop abrupte, d’un ennui...
Il avait levé l’index en direction des piques de glaces en le faisait tournoyer pour lui faire comprendre qu’il déplorait la façon dont elle souhaitait l’éliminer.
— Pourquoi ne pas le faire maintenant, donc ? Parce que vous ne m’avez pas encore fait découvrir ce délicieux gâteau aux marrons que vous m’aviez tant promis. Pourquoi faire venir presque toute votre vision d’Arendelle à Storybrooke si ce n’est pas pour que nous partagions au moins ce moment ? Voilà une raison de ne pas le faire maintenant. Mais vous en avez déjà des raisons de ne pas le faire, maintenant, n’est-ce pas ? Sinon je ne serai pas en mesure de vous parler aujourd’hui après le coup que je semble vous avoir fait... je serais déjà mort... et pourtant, se serait-on contenté de m’enfermé ailleurs ? En exil ? Il y avait donc bien une excellente raison ni de finir le sale travail vous-même, ni de le faire “maintenant”... mais cette raison, elle ne regarde que vous ma Reine, je ne peux la deviner pour vous. Je ne peux que partager les miennes. Mais je me ferai une joie de découvrir plus en profondeur vos propres raisons...
Et plus encore... les raisons de tout ceci, les raisons de sa noirceur, de son trône, de sa défaite à lui, de sa présence ici... Il y avait brusquement tant de choses à découvrir de cet étrange endroit qu’il n’avait pas envie d’en partir tout de suite... même s’il lui fallait encore trouver la porte de sortie pour pouvoir au moins l’envisager.
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Je reconnaissais bien là le manipulateur hors pair qui se tenait face à moi. Cet être intelligent, brillant, mais vicieux. Il avait tenté de me faire croire qu'il m'était indispensable, que je ne pouvais pas évoluer sans lui. Mais c'était faux ! Je me débrouillais bien mieux depuis qu'il n'était plus de ce monde ! Depuis qu'il avait lâchement fuis !
« N'essayez pas de vous sauver Black ! Ca ne marchera pas cette fois. » lui répondis-je du tac au tac.
Il tentait tant bien que mal de se sortir de cette situation, usant toujours de sa facilité à manipuler l'esprit des faibles personnes, mais ça ne prenait plus avec moi.
J'avais passé de nombreuses années à tenter de le retrouver, lui, le lion qui avait fuis quand ça avait mal tourné. Mais il demeurait introuvable. Et voilà qu'aujourd'hui, c'était par lui même qu'il se présentait à moi. Je pouvais enfin excercer ma vengeance comme bon me semblait. Peut-être que oui, une mort rapide et brutale ne me satisferait pas suffisament...
Je me levais de mon trône pour faire quelque pas dans sa direction, ôtant mes gants et laissant quelques flocons de neige apparaître sur mes doigts.
« En votre absence, je me suis bâtie un Palais de glace en plein coeur de la ville, là où se trouvait par le passé votre très chère Mairie. » dis-je fièrement. « J'ai aménagé la ville à mon image, y chassant tous les indésirables et transformant en statue de glaces ceux qui m'ont causés du tord par le passé. Un immense bouclier de glace protège cet endroit. J'espère qu'avant votre mort, vous me direz comment vous avez fait pour entrer. Je suis très curieuse de savoir comment un bête lion a réussi là où des dieux ont échoués. »
Cela faisait de nombreuses années que plus personne entrait ou sortait de la ville. Le monde était en ruine au delà de ces frontières. Leur guerre n'avait mené à rien. J'avais préservé mon royaume, mon nouvel Arendelle. Et je comptais bien un jour l'étendre à toute la surface de la terre afin de leur prendre ce qu'ils m'ont pris !
A une autre époque, à un autre Temps, ce lion, mon allié passé, avait voulu m'aider. Mais il s'était montré faible. Faible comme tous les habitants d'ici !
Arrivé à sa hauteur, j'avais posé ma main sur son torse. La glace s'y était tracé un petit chemin. Il devait ressentir le froid à l'intérieur de son corps. Ce n'était pas mortel, sans doute juste un peu trop désagréable pour une créature au sang chaud...
« Vous avez raison, Black. Je ne vais pas vous tuer dans la seconde. Ca serait dommage. Je vais vous montrer ce que vous avez perdu. Ce qu'on aurait pu bâtir ensemble. Et ensuite, là, je vous transformerais en une magnifique statue de glace à l'image de cette statue de marbre qui trônait à l'époque sur la grande place. Cette époque révolue où vous étiez encore quelqu'un. Où vous aviez encore un titre. »
J'ôtais ma main de sur lui, laissant les portes du château s'ouvrir en grand. Elles étaient imposantes, faites de glace également et elles fondaient quand on les ouvraient, avant de se reconstituer. Mais là, contre toute attente, une fois la glace disparue, il y avait quelque chose au delà de l'emplacement où se trouvait les portes.
« Comment... ? » laissais-je échapper en voyant une jeune femme se tourner afin de me faire face.
Son regard fit des vas et viens entre Black et moi même.
* * *
Tout autour de moi représentait le même reflet. Celui d'une Reine. Une Reine que je connaissais bien, mais qui semblait également bien différente. Qu'est ce que cela signifiait ? Ce labyrinthe de glace ne devait pas refléter ce genre de choses. M'étais-je trompée quelque part ?
Au lieu de continuer à chercher en vain la sortie, et vue que tout ceci ne marchait pas comme je l'avais imaginé, j'avais tracé un chemin face à moi qui me mènerait jusqu'au dehors. La glace avait fondue et je voyais au loin une route enneigée. C'était étrange. Il ne neigeait pas quand on était entré dans ce Palais.
Après quelque pas, je m'étais retrouvé au dehors. Ce qui se trouvait autour de moi ressemblait étrangement à la grande place, mais était beaucoup plus différent que celle que je connaissais. Il y avait de la neige de partout et des structures de glace aux quatre coins des rues. A quelque pas de moi se tenait un bâtiment imposant et fait de glace. Il n'en était pas recouvert, il en était composé tout simplement. Je pouvais faire la différence. D'immenses portes se trouvaient juste face à moi. Qu'est ce qui s'était passé ici ?
Tout en baissant la tête en direction de mes mains, je me demandais si cela était mon oeuvre. Je n'avais fait que combiner mes pouvoirs à ceux d'une sorcière, afin de construire ce Palais de glace. Ca ne pouvait pas avoir eu pour effet de modifier toute la structure de la ville et de gêler ses habitants.
Puis soudain, j'eu un haut le coeur. Tout était figé. Figé comme à Arendelle !
« Monsieur Black ? » laissais-je échapper.
Où était-il. Que lui avais-je fait à mon bienfaiteur ? J'avais fait plusieurs pas, tentant de voir si je reconnaissais les visages sur les statues. Il y en avait de différentes sortes. Des hommes, des femmes, des enfants... Regina... je reconnaissais ce visage. Elle était figée dans de la glace. J'avais posé ma main sur la statue afin de la faire sortir de là, mais en vain. Qu'était-il arrivé à cet endroit ? Qu'avais-je fait ?
Me tournant et retournant constamment, je l'avais enfin aperçue au loin. M'approchant du coeur de la grande place, j'y avais vue une statue à moitié brisée. Le corps tenait encore debout, mais la tête était posée à côté. J'avais reconnu la silhouette. Sur le moment, mon souffle m'avait quitté. Je ne sentais plus les pulsations de mon coeur. Tout s'était figé autour de moi et je faisais désormais partit du décors. Etais-ce une statue ou une réelle personne changée en glace ?
Tout en tentant tant bien que mal de reprendre mon souffle, je m'étais approché d'avantage et en penchant la tête pour voir le visage de la jeune femme, des larmes s'étaient mises à monter jusqu'à mes yeux.
« Anna ? » laissais-je échapper.
Ce n'était pas possible !
J'entendis de la glace fondre juste derrière moi. Quand je me tournais enfin, un reflet lointain m'apparu. Le même que dans les miroirs. Celui d'une Reine. De cette Reine que je connaissais si bien. La Reine d'Arendelle.
« A quelle sorcière a tu fait appel cette fois ci pour tenter de me duper ? » demanda la jeune femme à l'intention de... Aloy....
Mes yeux faisaient des vas et viens entre lui et la Reine. Que faisait-il là ? Avait-il trouvé la sortie avant moi ? Le fait qu'il était dans le Palais à mes côtés l'avait protégé ?
« Tout comme fait, ta mort sera rapide. » dit-elle, tandis que des stalactites qui se trouvaient sur le plafond de ce château de glace se détachèrent et tombèrent droit en direction de l'ancien Maire.
J’eus à peine le temps de lever les mains et de les faire retomber en neige sur la tête de mon bienfaiteur et ami. La Reine eu à peine le temps de lever les yeux, qu'elle du se protéger de ceux qui lui venaient dessus. Ce qui nous laissa une marche de manoeuvre.
« Il faut partir ! Vite ! » m'exclamais-je.
Aloysius et moi devions trouver un moyen de quitter cet endroit. J'ignorais ce qui s'était passé ici, mais la présence d'une autre moi n'annonçait rien de bon. Surtout qu'elle ne semblait pas ressentir la même chose que moi pour l'ancien Maire.
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“Plus on a l'esprit vaste, et plus on est en proie à la variété de ses idées.”
Cette Elsa semblait bien plus intraitable, bien moins dupe aussi que ne pouvait l’être celle qui se baladait généralement à ses côtés. Mais elle n’en restait pas moins une grande bavarde qui lui offrait une myriade de détail dont il avait cruellement besoin pour savoir sur quel pied danser. C’était pendant son absence qu’elle avait pris le pouvoir et qu’elle... avait perdu le contrôle. Il pouvait le voir à présent au nombre de statues de glace qui se trouvaient autour d’eux et qu’elle lui avait montré fièrement. L’une d’entre elle avait d’ailleurs perdue sa tête. Il avait fait quelques pas pour s’en approcher et constater que le visage lui était familier. La chocolatière... Elles avaient un certain nombre de traits en commun, plus qu’un air de famille, une véritablement ressemblance où leur lien de sororité ne pouvait être caché. A la différence de lui et de Mufasa, Elsa et Anna se ressemblaient physiquement et il semblait même dans la vie réelle que leur caractère divergeant les liées plus fortement au lieu de les éloigner. Scar était comme cette Elsa, il avait su tuer ce frère dérangeant pour prendre le pouvoir. Mais Scar était avant tout comme Anna, le second de la fratrie, jamais destiné à régner. Ce n’était pas le cas d’Elsa, elle était née pour cela, alors qu’est-ce qui avait pu faire dégénérer la situation à ce point-là ?
Elle parlait de ce qu’il avait perdu, ce qu’ils auraient pu bâtir ensemble ? Dans cette version aussi, elle avait espéré compter sur lui, ce qui était plutôt plaisant à prendre en considération. Il s’était de nouveau approché d’elle, se détournant de la statue défigurée d’Anna pour lui redonner toute son attention. Elle proposait d’ensuite en finir avec lui de la même manière et il avait eu un léger sourire amusé, espérant pourtant intérieurement trouver une solution avant qu’elle ne se décide à agir. Et la solution était venue à lui.
—Monsieur Black ?
Il s’était retourné vivement en entendant sa voie, accompagnée du tumulte du vent qui faisait rage dehors et qui s’engouffrait désormais un peu plus dans le palais glacé. Elle était là, au loin, à observer la scène, complétement hagarde. Il ne pouvait que la comprendre, elle devait avoir l’impression de voir double. Ce qui signifiait que son autre version était dans le même état... ce qu’il ne tarda pas à constater. Il avait reculé d’un pas tandis qu’elle le questionnait sur une possible sorcière, évaluant ses possibilités. Un pas en arrière, c’était un pas de plus vers la fuite mais surtout un meilleur élan pour lui sauter dessus, refermer ses mains sur sa gorge. Qu’elle tente de le tuer, donc, mais elle n’en sortirait pas indemne.
— Je n’ai fait appel à aucune sorcière très chère, vous en revanche...
Il parlait moins au double qu’à la réelle. C’était forcément cela, forcément cette aide qu’elle avait reçu qui les avait mis dans ce pétrin. Il n’avait alors pas eu le temps de réagir que la violette avait attaquée mais que la blanche compagne qui l’avait dirigée dans ce dédale de l’enfer venait de faire un geste dans sa direction pour le sauver. Prenant entièrement le moment de désarroi de la Reine Maléfique à profit, il s’empara de la main de son Elsa et se mit à courir vers la sortie d’où elle était venue.
— Merci pour votre providentielle apparition ma chère, sans vous j’étais sans doute perdue. J’ignore ce qui se passe mais nous devons fuir au plus vite, revenir vers Storybrooke. Cette reine a parlé d’un bouclier de glace qui protège le lieu... peut-être devrions-nous tenter de le traverser. Vous avez le pouvoir de le dissoudre Majesté, c’est après tout en quelque sorte vous qui l’avez créé...
Il savait qu’Elsa avait parfois tendance à douter de ses capacités, il avait pu le voir le soir de Janvier où elle avait tenté de régler l’incendie qu’elle avait créé. Comme pour s’assurer de son soutien, il avait entremêlé ses doigts au sien, courant toujours, l’entraînant à sa suite :
— Vous pouvez le faire ma chère, j’ai toute confiance en vous...
Et elle allait le prouver très vite dans la mesure où le bouclier se rapprochait d’eux à grands pas. N’écoutant que sa tête, Aloysius redoubla d’allure malgré ses pieds qui s’enfonçaient dans la neige qui se faisait de plus en plus drue autour d’eux. L’autre Elsa tentait-elle de les empêcher de partir ? Il ne comptait pas même se retourner pour tenter d’observer sa théorie.
— Elsa, vous êtes prêtes ? C’est... MAINTENANT !
Il avait sauté d’un bond, tenant toujours la main de la jeune femme fermement dans la sienne, il sentit alors son corps se projeter contre le bouclier de glace, fermant les yeux et serrant les mâchoires, prêt à l’impact. Mais celui-ci ne vint jamais... et les deux traversèrent la barrière... passant de l’autre côté du miroir...
***
C’était une belle et grande maison. Elle était décorée avec soin et sentait le frais et des odeurs d’ailleurs, de pin et d’épices, des odeurs du Grand Nord. Elle pouvait voir tout autour d’elle un salon des plus douillets. Les canapés semblaient moelleux, il y avait une grande cheminé, une décoration proche de tout ce qu’elle aimait. Il y avait une belle clarté à travers les grandes fenêtres qui rappelait les habitations des pays nordiques. Ce n’était bien sûr pas ce qu’elle avait connu à Arendelle, dans le monde des contes, cela était bien plus proche de ce qu’elle pouvait trouver désormais dans le monde réel mais sans vraiment comprendre, elle pouvait presque s’y sentir chez elle.
Elle pouvait observer quelques bibliothèques remplies de livres et de bibelots anciens aussi. La personne qui vivait ici avait aussi un goût certain de l’art. Maintenant qu’elle y prêtait attention, une douce odeur de bacon et d’œufs sur le plat se faisait sentir avec de plus en plus de précision. Il y avait l’odeur du pain grillé aussi... le crépitement de ce qui cuisait dans des poêles un peu plus loin. Quelqu’un s’affairait en cuisine. Tout en s’avançant, elle pouvait apercevoir des photos, bien que discrètes et peu nombreuses, posées sur des étagères et sur le rebord de la grande cheminée. Elle pouvait y voir deux personnes, un sourire ravi aux lèvres, un sourire de bonheur et d’apaisement. Ici à la neige, faisant de la luge. Là au soleil, visitant un temple aztèque. Elle se voyait belle, radieuse et sereine, prête à faire le tour du monde, le conquérir en le visitant et à côté d’elle... Aloysius. Il ne ressemblait pourtant pas tout à fait à celui qu’elle connaissait et qui avait d’ailleurs disparu de son champ de vision. Celui-ci semblait largement plus conviviable. Il perdait certes de son allure majestueuse et de son mystère mais il gagnait en humanité et en chaleur sociale. Il semblait heureux. Il portait des lunettes rectangulaires, comme si sa vue n’était plus aussi bonne, ce qui lui rajoutait un air plus intellectuel et réservé. Il l’enlaçait sur toutes les photos. Ils étaient heureux. Et ils étaient ensemble.
— El... Elsa ?
Elle avait dépassé le salon pour entrer dans la salle à manger. Averti par le bruit, Aloysius s’était dirigé à son tour dans la salle à manger, sa poêle avec son bacon et ses œufs encore crépitant dans une main. Il s’était stoppé net en la voyant, l’observant longuement en silence. Il était choqué. C’était impossible. Pourtant elle était devant lui. Bouleversé, il l’avait avait dégluti avant de préciser d’une voix brisée :
— C’est... c’est vraiment toi ma chérie ? C’est... est-ce que je deviens fou ? Est-ce que...
Il était en train de perdre tous ses repères. C’était impossible et pourtant elle semblait si réelle. Il avait fait un pas en avant pour la rejoindre avant de se stopper net, de se raviser, comme effrayé à l’idée que la toucher ne la fasse disparaître. Encore plus effrayé sans aucun doute que la toucher ne la fasse pas disparaître. Elle semblait si réelle... si fraîche, si... vivante. Comme s’il avait besoin de s’en persuader, il avait fini par préciser, d’un ton qu’il voulait ferme mais qui laissait aussi apparaître une question :
— Tu... Tu es morte.
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Je m'étais attendu à un choc brutal, qui n'était pas venu. On avait sauté tous les deux, monsieur Black et moi-même, à travers ce bouclier de glace. Fermant les yeux, je sentais mon corps se raidir. J'avais serré d'avantage la main de mon bienfaiteur, avant qu'un frisson me parcoure et que je m'apperçoive que mes deux pieds touchaient le sol. J'étais intacte, immobile, debout dans une grande pièce. Une odeur de pin et d'épices m'arrivait jusqu'aux narines. Il y avait une sensation de chaleur tout autour de moi, mais je sentais la glace pas loin. On était sans doute toujours entouré du bouclier, à moins que...
Mes yeux s'attardèrent sur la fenêtre qui laissait entrer une douce lumière dans la pièce. Il y avait de la neige. On n'était plus au même endroit, plus dans la même ville. On était au nord. Bien plus au nord. Dans d'autres circonstances j'aurais souris, mais sur le coup, je ressentais plutôt un malaise. Quelque chose n'allait pas. Déjà, je n'avais plus la main de l'ancien Maire dans la mienne. Où était-il ? Et ensuite... tout ce qui m'entourait... ce décors...
Il y avait une grande cheminée avec des décorations tout autour. Le salon était grand et majestueux. Je m'étais attardé sur le canapé et les coussins qui étaient posés dessus. N'étais-ce pas ceux que j'avais vue dans ce catalogue ? J'avais eu envie de m'acheter ce salon à la première occasion, mais l'argent ne coulait plus à flots. Quoi qu'il en soit, tout était là, autour de moi.
Au loin, des bibliothèques disposaient de nombreux ouvrages et bibelots qui me rappelaient un peu le bureau de mon compagnon de route. Celui qui avait disparu. A moins qu'il se trouvait dans une autre pièce ? Etait-il possible qu'en passant le mur de glace, on n'avait pas atterris au même endroit ? Je voulais me lancer à l'exploration de la maison et à sa recherche, mais mon regard s'attarda une nouvelle fois sur quelque chose.
Posé un peu de partout et accroché aux murs, se trouvait des cadres et des photos. Je m'approchais de l'un d'entre eux. Dessus, c'était moi. J'en eu le souffle coupé. Comment pouvais-je avoir posé sur une photo dont je ne me souvenais pas d'avoir pris la pose ? Et... étais-ce lui à mes côtés ? Il semblait ravis avec son grand sourire. Sur certaines on était à la neige, faisant de la luge. Sur d'autres, il y avait un grand soleil et ce qui ressemblait à un temple au loin. J'approchais une main de ma joue, désemparée. Je ne savais pas quoi penser de tout cela, jusqu'à ce que mon nom soit évoqué.
Je me tournais, observant le nouvel arrivant. C'était lui, mais... il semblait différent. Déjà, il portait des lunettes, ce qui lui donnait un petit côté plus intellectuel et réservé. Il avait l'air de posséder moins de fougue qu'avant, même si il restait toujours aussi séduisant. Enfin, pour un Roi de sa trempe. Tous les Rois avaient un petit côté séduisant.
J'allais ouvrir la bouche afin de parler, mais je fus coupé. Pas uniquement ma voix. Mon souffle également. Il venait de m'appeler "ma chérie" ? J'avais eu la sensation de ressentir quelque chose d'assez flatteur au fond de moi, puis, je me raidis légèrement. Il y avait comme un gêne qui venait de s'installer. Pourquoi m'avait-il appeler ainsi ? Où étais-je ? Pourquoi je... ...quoi ? Il venait de dire que j'étais morte ?
Baissant les yeux, j'observais ses mains. Elles tenaient encore une poêle qui crépitait. Dessus reposait des oeufs et du bacon. J'avais la sensation qu'il voulait s'approcher de moi, voir peut-être même me toucher... me prendre dans ses bras. Mais il se retenait, faisant un pas en avant, puis se stoppant.
« Non... » laissais-je échapper pour stopper son supplice et répondre à sa question. « Enfin, je ne crois pas. Peut-être que si, tout compte fait. »
J'étais morte. C'était une explication plausible. Et lui aussi ? Il était ici depuis combien de temps ? Regardant par dessus son épaule une photo qui se trouvait là, je me demandais si tout ceci était bien réel. Je n'avais pas le moindre souvenir de cette vie, de ces moments passés ensemble. C'était tellement surréaliste. Lui, Aloysius Black, le grand bienfaiteur de Storybrooke, le grand monarque, et moi ? Elsa d'Arendelle ? La Reine incapable de retourner dans son Royaume et de lui redonner ses couleurs d'avant ? D'un seul coup, je me sentais bien inférieure face à lui. Il avait tellement changé et moi j'étais resté la même. Sans doute un peu morte à l'intérieur. Je tentais de rester digne et de ne laisser transparaître aucune émotion.
Et puis, ce n'était peut-être pas mon Black. Pas Aloysius. C'était un autre. Comme cette autre Elsa. Peut-être même qu'elle faisait partie de son monde. Que c'était elle sur les photos. Mais alors pourquoi s'en être pris à lui ? Tout cela était bien trop confus. Sans même m'en rendre compte, j'avais approché ma main et je l'avais posé sur son poignet, celui où la poêle se trouvait.
« Aloysius... » débutais-je avant de me mordre les lèvres.
Pourquoi avais-je prononcé son prénom au lieu de l'appeler par son nom ? Ce n'était pas dans mes habitudes. Reprenant mes esprits, je saisis la poêle de mon autre main.
« Mieux vaut la poser pour ne pas causer un accident. »
Il aurait pu se brûler. Sur le moment, je n'avais même pas songé qu'il pouvait également me brûler sans le faire exprès. A dire vrai, il me touchait désemparé comme il l'était. J'avais la sensation que je devais prendre soin de lui. Posant la poêle sur la table basse qui se trouvait à proximité, je revenais vers lui, me mettant à quelque pas de lui et le regardant de bas en haut, avant de fixer ses yeux. J'avais du mal à me détacher de ces derniers.
« Je viens d'un autre endroit. Je ne sais pas si ici c'est... après la mort ou si c'est simplement un autre endroit. » débutais-je. « Je viens de croiser une Elsa, Une autre moi... » avouais-je difficilement, en tentant d'accepter l'idée que c'était bien moi que je venais d'affronter. « J'ignore ce que tout cela signifie et où on est réellement. Mais je ne suis pas la Elsa qu'il y a sur les photos. »
Etais-ce déçue de ne pas être celle Elsa ? Elle semblait si heureuse, si épanouie.
« J'ai... perdu monsieur Black. » ajoutais-je. « Il n'est pas mort. Il est ici, quelque part. On est venu tous les deux. » lui expliquais-je, espérant trouver de l'aide auprès de sa personne. « Où on est exactement ? »
Etais-ce un autre monde ? Etions nous dans celui des contes ? Etais-ce chez lui ? Je ne me souvenais pas qu'il m'ait parlé de là où il venait réellement et si il y avait de la neige aussi par chez lui. J'avais cru comprendre qu'il venait d'un pays ensoleillé. Sans doute celui sur les photos, avec le temple. Pourquoi on était sur les photos tous les deux ? Pourquoi "ma chérie" ? Ce n'était pas difficile à comprendre, mais comment on étions nous arrivé là ? J'avais peut-être fixé un peu trop longtemps les photos, car je voyais au regard de mon interlocuteur qu'il semblait surpris que je les regarde de la sorte. Sans même m'en rendre compte, j'en avais pointé une du doigt. Elle montrait un homme, lui, vêtu d'un costume très classe et d'une femme, moi, dans une magnifique robe blanche qui semblait être entourée de flocons flottants dans les airs, même si sur la photo ils étaient figés.
« ... »
J'essayais de poser la question, mais tout cela me paraissait tellement absurde. Ca semblait être une de ces photos de mariage. Mais... c'était Aloysius et moi dessus.
« Pourquoi ? » laissais-je échapper, sans trop savoir ce que cela voulait dire.
Pourquoi étions nous marié ? Pourquoi nous aimions nous ? Pourquoi moi ? Qu'avais-je de si spécial pour qu'il m'ait choisi ? Moi, qui avait absolument tout gâcher dans ma vie... ?
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“Plus on a l'esprit vaste, et plus on est en proie à la variété de ses idées.”
C’était impossible. Tout bonnement impossible. On lui avait annoncé sa mort. Ils avaient remonté son corps. Il l’avait vu. Froid, vide de toute cette vie qui l’animait pourtant si férocement habituellement. Il avait choisi les habits de ses funérailles, ils étaient restés si longuement avec Anna à la pleurer. Il l’avait enterrée. Et pourtant elle était là. Enfin, non, pas vraiment elle, aux dires de ce double plus que parfait. L’entendre prononcer son nom avait été un véritable poignard en plein cœur, il ne l’avait plus entendu depuis si longtemps... seulement en rêve, dans des cauchemars qui le tourmentaient sans cesse. Elle n’était pas la première à le hanter. Mufasa avait fait cela pendant des années... mais Elsa... c’était différent, si différent. Il n’avait pas voulu sa mort, il n’avait voulu que son bonheur...
— Mieux vaut la poser pour ne pas causer un accident.
Sa voix lui était parvenue de si loin qu’il prit quelques secondes pour comprendre de quoi elle parlait. Il réalisa alors que sa main était si fermement crispée sur la poêle qu’elle avait dut batailler un peu pour la lui retirer des mains. Il avait fini par la lâcher et la laisser faire, sans la quitter du regard. Elle avait replongé ses yeux dans les siens pour lui délivrer la phrase la plus étrange qui lui avait été donné d’entendre même si les étrangetés n’avaient pas manqué au cours de leur vie. Il avait eu un léger rire, encadrant son verre de lunette droit entre son pouce et son index pour remonter la paire sur son nez.
— Oh je ne crois pas que nous sommes dans l’au-delà... je ne l’espère pas en tous les cas, je suis psychiatre et plutôt cartésien, j’ai bon espoir que je sois encore dans le monde vivant. Car sinon... nous nous serions retrouvés, n’est-ce pas ? A moins que...
Il la dévisageait toujours. Car après tout, ils s’étaient retrouvés, non ? Mais elle disait pourtant ne pas être celle à laquelle il pensait. Un autre endroit... Comme une dimension parallèle ? Son regard s’était assombrit malgré lui en l’entendant l’appeler “Monsieur Black”. Ils n’avaient apparemment pas la même relation d’où elle venait bien qu’elle était apparemment tout de même en sa compagnie lors de ce voyage puisqu’elle l’avait “perdu”. Sa question le désarçonna un peu. Où étaient-ils. Il avait tourné la tête à gauche et à droite en levant légèrement les mains, comme pour lui présenter les lieux en lui précisant, humblement :
— Nous sommes chez moi... enfin... chez... “nous”. J’ignore comme est ta vie et quelle est ton histoire mais si tu me connais d’une façon ou d’une autre, je suppose que nos chemins ont dû se croiser de façon plus ou moins similaire. Nous avons été emmenés dans ce monde malgré nous et piégé dans une malédiction. Lorsque celle-ci s’est terminée tu... tu étais devant moi. C’était... c’était presque instinctif. Nous reprenions conscience de qui nous étions et c’était comme si nous nous voyions pour la première fois.
En léger sourire ému avait flotté sur ses lèvres, les yeux dans le vague, comme s’il était soudain reparti là-bas, avec elle, au tout début. Mais la gêne et une certaine rancune inexplicable vint assombrir son sourire :
— Tu étais seule. Je l’étais aussi. Et je crois que notre rencontre a changé beaucoup de choses, pour toi comme pour moi.
Scar n’avait sans doute pas été un enfant de cœur durant sa vie de lion, il ne pouvait le nier mais tout ce qu’il avait fait, il ne le regrettait pas. C’était la haine et le rejet qui l’avait emmené là, l’injustice aussi, de se voir voler un trône qui lui revenait de droit et à plus forte raison. Quel souverain avait besoin des muscles pour régner ? Un puissant intellect était pourtant l’âme la plus affûtée. Mais cette haine, cette colère, la malédiction l’avait mué en quelque chose de plus sombre, plus insidieux. Aloysius Black ne tuait pas par Vengeance. Il tuait par Plaisir. Se délectant de la chair de ses ennemis vaincus au combat. Il aurait pu sombrer, passer un pacte avec cette personnalité, se promettre de ne plus jamais être seuls, ni l’un, ni l’autre, en s’alliant. Mais elle était venue. Et Scar ne s’était plus jamais senti seul. Pour la première fois, quelqu’un l’avait compris, apprécié pour ce qu’il était malgré ses différences parce qu’elle aussi avait été différente dans son monde. Elle aussi avait rejeté sa sœur, avec certes moins de violence que lui pourtant. Et alors d’Aloysius Black, il ne resta que le nom.
— Avec le Temps, nous nous sommes rendus compte que cette ville fortuite d’Australie n’était pas pour nous. Ne pouvant pas retourner dans l’un de nos mondes, nous avons décidé d’émigrer ici, au Danemark. C’est ici que nous vivions jusqu’à...
Il déglutit, se refusant de dire une nouvelle fois cette vérité qui le torturait tant.
— Pourquoi ?
La question le désarçonna tant qu’il en sursauta. L’observant un instant, ses yeux suivirent la trajectoire de son doigt jusqu’à une photo encadrée, la plus précieuse de toute, celle de leur mariage. Il ignorait la relation qu’elle avait avec son “monsieur Black”. Ils ne semblaient apparemment pas prêts à ce genre d’évènement mais son visage ne trahissait pourtant aucun dégoût... juste de la surprise. Elle n’était pas pour l’idée. Pas contre non plus. Ils ne devaient être que des connaissances, tout au plus ? Une chose était certaine, il ignorait totalement comment répondre à cette question. Il n’en comprenait pas même bien le sens. Pourquoi quoi ? Elle observait toujours la photo avec une telle attention qu’Aloysius se prit d’un plaisir coupable à l’observer, concentrée. Cela faisait si longtemps que ce visage, ces expressions n’existaient plus que dans son souvenir. Avec douceur, le bout de ses doigts étaient venus soutenir son menton pour ramener son regard vers le sien. Il retira alors vivement sa main en précisant :
— Excuse-moi... c’est juste que... c’est si irréel... De te voir... après cet accident...
****
Il n’avait fallu qu’une seule fraction de seconde. Son regard avait croisé celui de l’Aloysius de ce monde et sans qu’elle ne comprenne comment, elle s’était retrouvée au volant d’une voiture. Elle était seule. La voiture glissait... elle perdait le contrôle, traversait à grand fracas une balustrade et... ça avait été la chute libre pendant quelques secondes. Une telle chute que son corps, retenu par la ceinture de sécurité, avait été projeté en direction du toit de la voiture. Son estomac était presque remonté jusqu’à son cœur. C'était comme si le Temps s’était alors suspendu... Et tout était revenu à l’instant présent brusquement. La voiture n’était pas retombée violemment, le choc avait été amorti par l’eau.
De l’eau... de l’eau partout, tout autour d’elle. Était-ce une rivière ? Un lac ? La nuit commençait à tomber et rendait le lieu difficilement percevable. Une chose était sûre, elle s’aventurait de toute part, engloutissant la voiture dans les profondeurs avec une vitesse ahurissante, si rapidement qu’avant qu’elle n’eût le temps de faire quoi que ce soit, la surface avait disparu de son champ de vision. Il n’y avait que de l’eau, de l’eau partout, qui commençait à se déverser à l’intérieur de la voiture par le sol. Il fallait sortir et vite... mais les portières ne semblaient pas prêtes de céder contrairement à la panique de la Reine.
— Elsa, regardez-moi.
Il ignorait comment il était arrivé ici. En une fraction de secondes, il était apparu sur la banquette arrière, débarquant de nulle part. Il ne lui avait pas fallu plus d’un battement de cil pour comprendre leur situation et que quelques secondes de souvenirs pour comprendre face à quoi Elsa se battait à présent : son pire cauchemar, celui qui l’avait hanté tout ce début d’année. C’était jouissif, mieux encore que l’hypnose à laquelle il avait voulu la confronter. Une situation en temps réel et pour l’instant, il était trop au bonheur de vivre le moment pour s’inquiéter véritablement pour sa vie. Il n’avait pas bougé, s’était contenté de l’interpeller et avait vu son regard paniqué dans le rétroviseur avant de la voir se tourner vers lui.
— C’est un test, tout ceci n’est pas réel. Nous allons nous en sortir ensemble. Ne paniquez pas... J’ai besoin que vous restiez calme... c’est votre peur qui actionne votre pouvoir dans vos rêves. Restez calme. Concentrez-vous. Fouillons la voiture, il y a forcément quelque chose qui nous aidera à briser le parebrise.
Comment le savait-il ? Il n’en savait strictement rien. Mais il préférait y croire. Le cartésien en lui préférait penser qu’ils n’avaient jamais quitter ce labyrinthe de miroirs. Et maintenant que l’amusement était légèrement passé, l’idée de survire n’était plus seulement une option.
crackle bones
Queen Elsa
« Complètement Givrée ⛄ ! »
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TruSt M£
| Conte : La Reine des Neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Elsa
Mon cauchemars était devenu une réalité. La voiture. Moi coincée dedans. Je ne pouvais pas en sortir. L'eau m'entourait et elle était sur le point de me submerger. Alors que je pouvais contrôler la glace, que j'avais ce don en moi, je ne pouvais rien pour me sortir de cette situation. Je revivais la même scène à chaque fois que je me plongeais dans mes mauvais rêves. Pourquoi on ne pouvait pas s'allonger le soir et se réveiller le lendemain, l'esprit libéré et délivré de toutes ces mauvaises choses ? Pourquoi nos rêves prenaient parfois une mauvaise tournure et envenimaient notre journée ?
J'avais lu quelque part que les rêves étaient le reflet de nos secrets les plus profonds. En quoi être coincé dans une voiture pouvait être quelque chose qu'on désirait ? Mais ce n'était pas uniquement le reflet de nos désirs. C'était aussi celui de nos peurs. Et dans cette voiture, je m'y sentais piégé, pris au piège, comme quand j'étais petite fille. Une phrase me revenait en tête "cache tes pouvoirs, n'en parle pas". Aujourd'hui, je ne les cachais plus. Je pouvais même en user au dehors, à la vue de tous. Dans cette ville, dans ce monde, je pouvais être moi même. Est ce que ça me permettait d'aller mieux ? Non. Pas du tout. Mais au moins je pouvais vivre aux côtés de ma soeur sans craindre de lui faire le moindre mal.
Il était difficile de comprendre notre fonctionnement intérieur. De savoir pourquoi ces cauchemars revenaient à la surface en continu. J'étais différente, j'avais changé. Je n'étais plus dangereuse pour les autres. Alors pourquoi cette sensation d'être prise au piège ? Parce que la royauté n'était plus ce qu'elle était aujourd'hui ? Parce que Arendelle n'était plus ? Parce qu'on était tous piégés dans cette ville ? Dans ce monde ? Si je pouvais revenir en arrière, nous ramener là bas, peut-être que je le ferais. Si j'aurais pu éviter à Anna de vivre cette malédiction, je l'aurais sans doute fait. Mais ça m'était impossible.
Aujourd'hui, on était coincé ici. Pris au piège. Et je l'étais de cette voiture. Du moins jusqu'au moment où je me réveillerais. Et pourtant non. Quelque chose était différent. Je n'étais plus seule à l'intérieur de cette caracasse. Il y avait lui. Monsieur Black. Il était là en proie au même cauchemars. Qu'avais-je fait avec ce labyrinthe de glace ? Avais-je réveillé mes propres cauchemars ? Y avais-je entraîné un homme aussi bon que lui ? L'avais-je mis en danger comme Anna à l'époque ? Non... je ne pouvais laisser faire ça.
Tout ceci n'était pas réel. Monsieur Black venait de me le dire. Tout ceci ne l'était pas... on allait pouvoir sortir ensemble d'ici. Il ne fallait pas paniquer. Ses mots raisonnaient dans mon esprit. Je n'entendais plus que sa voix. Plus que lui. Lui qui me guidait vers la sortie. Il avait besoin que je restais calme. C'était ma peur qui actionnait mon pouvoir dans mes rêves. J'étais Reine. J'étais Elsa d'Arendelle. Je pouvais très bien vaincre ma peur. Rester calme. Concentrée.
Il s'était mis à fouiller la voiture. J'avais inspiré et expiré plusieurs fois, avant de tourner la tête dans sa direction. Il cherchait quelque chose pour briser le pare-brise. Mais il n'en avait pas besoin. Il m'avait moi. L'observant un bref instant, je lui avais pris la main. Je l'avais saisi dans la mienne, sentant quelque chose me traverser. Puis, j'avais posé mon autre main sur le pare-brise en tentant de garder ce même calme.
« Vous avez confiance en moi ? » lui avais-je demandé.
La vie n'est pas toujours juste. Je ne retrouverais peut-être jamais Arendelle. Je ne pourrais peut-être jamais réussir dans la vie. Redevenir la Reine que j'étais, celle que mes parents auraient voulu que je sois. Je ne pourrais jamais retrouvé mon enfance perdu. Pour moi hélas, tout ça était loin derrière. Mais lui, je ne pouvais pas l'entraîner avec moi dans ma perte. Je devais le sauver.
Utilisant mon pouvoir et tentant au mieux de... briser la glace, j'avais laissé échapper tout ce que je contenais dans mon être. Dans une main, je tenais la sienne. Tentant au mieux de le protéger. Dans l'autre, je brisais la glace. Non pas celle de la voiture, mais toutes les glaces autour de nous. On était de retour dans le labyrinthe des glaces et en quelque secondes, toutes les glaces tombèrent au sol. S'en était fini. Quoi qu'il y avait eu ici, ça n'avait pas eu raison de nous. Je n'aurai pas du créer ce manège. Je n'aurais pas du écouter cette sorcière. Je n'aurais... je n'aurais pas du l'entraîner lui dans tout ça.
Mais mon pouvoir avait été bien au delà de ce que j'avais voulu. Car ce n'était pas seulement la glace qui s'était brisé, mais tout ce qui se trouvait autour de nous. Fort heureusement, il n'y avait personne d'autre. Mais au dehors, la statue, la magnifique statue que j'avais faite terminer, avait été détruite avec. Voilà comment j'arrivais à tout gâcher, constamment...
« Aloysius, je suis tellement désolé... » lui murmurais-je.
Je m'en voulais terriblement. Qu'avais-je donc fait une fois encore ? Comment gâcher tout ce que j'entreprenais ? Je n'étais plus que l'ombre de la Reine que j'avais été. Et sans lui, sans ses généreux dons, son grand coeur, je ne serais même plus une Reine tout court. Il m'avait permis toutes ces années de garder le cap. Il avait toujours été là pour les Princesses et Reines en difficulté. C'était lui qui devrait être à la tête de la ville, de tout le Royaume. Car Storybrooke était un Royaume ou tout du moins devrait l'être. Il était tellement bon et généreux. Le plus grand monarque qu'on ait connu.
« Je crois que j'aimerais rentrer à la maison. » lui avouais-je.
Je ne voulais pas retourner à la fête. Pas après tout ce qu'on avait vécu. Et je n'osais plus le regarder dans les yeux. Je devais l'avoir tellement déçu. Et puis... quelque chose quand je le regardais me rappelait tout ce que j'avais vue là bas. Ces choses non réelles. Ces photos. Ces souvenirs. Cet homme, plus âgé. Il... il y avait quelque chose dans son regard. Une lueur. Une sensation que j'avais ressentis. Ca me perturbait. Je voulais rentrer pour ne plus y penser, ou pour simplement remettre les choses au clair dans mon esprit.
En parfait gentleman, comme toujours, il m'avait conduit jusqu'à sa voiture et il m'avait raccompagné jusqu'à devant chez moi. Ou plutôt chez Anna. Car même ça, je ne l'avais pas réussi. J'habitais chez ma soeur, au lieu que ce soit elle qui habite chez moi. C'était le coeur lourd que j'étais rentré chez moi. Quelque chose devait changer dans ma vie. Je devais la prendre en main. Mes parents devaient, où qu'ils soient aujourd'hui, être hier de moi. Je devais prendre soin de ma soeur, de Matthew, du futur roi. Et je devais arrêter de penser uniquement à être une Reine ici, quand je pouvais l'être ailleurs, chez moi. On devait rentrer à Arendelle. Ca allait prendre du temps, mais je comptais bien y arriver. Et avec la précieuse aide de mon ami. Mon si merveilleux ami, monsieur Black.
*
Les jours avaient passés. Je ne comptais plus les heures, les semaines. Je n'avais pas été revoir monsieur Black. On s'était croisé dehors, dans la rue et on s'était salué, mais c'était tout. J'avais toujours honte de l'image que je lui avais montré de moi. Puis, il y avait eu François...
J'avais décidé de me rendre à un congé de la royauté dans le monde réel. Celui qu'on appelait le monde réel. Mais au dernier moment, j'avais changé d'avis. On était le matin de Thanksgiving et en retournant chez moi, je l'y avais vue. Anna l'avait fait venir. Depuis quelque temps, je n'avais plus croisé sa route. Je ne ressentais plus rien pour lui en dehors d'un profond malaise. Il s'était passé quelque chose. Quelque chose que je n'avais pas accepté. Qui m'avait ramené à ma triste réalité. Et voilà que maintenant que j'essayais de remonter la pente, d'aller de l'avant, Anna, ma propre soeur, avait fait venir François chez nous et dans mon dos... !
J'avais pris sur moi. On était resté ensemble quelque temps, tous les trois dans la maison. Mais ça n'avait duré qu'un temps. Car arrivé le soir, j'avais craqué et j'avais fait la chose qui me semblait sur le moment la plus censée. Ou tout du moins, la seule chose que j'avais songé à faire.
Après avoir frappé un coup. Deux coups. Trois coups. J'avais attendu, ma valise en main. Et quand il avait ouvert la porte à cette heure avancée de la nuit, je lui avais dit ce que je souhaitais.
« Je n'ai nulle part où dormir ce soir. »
Ca n'avait pas été facile. Se rendre chez monsieur Black le soir de Thanksgiving, alors qu'il avait sans doute des projets et lui imposer ma présence. Mais je ne pouvais pas rester à l'appartement. Pas ce soir. Pas en compagnie de Anna et de François...
« Oh non... » avais-je murmuré pour moi même.
Qu'est ce que je venais de faire ? Une fois encore je l’entraînais dans mes soucis. Il se tenait là face à moi, la porte ouverte et il allait sûrement me dire d'entrer. Mais non. Je m'étais promis de ne plus lui imposer ça. Et... et pourquoi j'avais les yeux humides ? Ah non... j'allais pas en plus me ridiculiser face à lui ?
« C'est que... je devais partir. Trois jours. Et je suis rentré à l'improviste et il était là. Je voulais passer Thanksgiving en famille, avec Anna et Matthew et lui, François, il était là. Il n'a pas idée de ce que ça me fait de le voir. » dis-je ne retenant mes larmes.
J'étais forte. Et puis je pouvais les faire geler immédiatement pour les transformer en glaçons. Non... ça rendait la chose encore plus ridicule. Fallait que je prenne ma respiration. Je me retrouvais là, avec ma valise en main, inspirant, expirant, alors que Aloysius attendait devant la porte.
« Quand on a rompu, j'ai pris cela comme un échec. Ce n'était pas que ça n'allait pas. De toute façon, on était trop différent. Mais avec la mort de cette jeune femme. Et le fait qu'il n'a pas réussi à remonter la pente, je m'en suis voulu. Je pense que j'aurai pu réussir à l'aider si j'allais bien moi même. Ce n'était pas le bon moment. Et le revoir, c'est... »
Me sentir coupable. Voilà pourquoi il m'énervait encore plus aujourd'hui. Et j'étais en train de déballer tout ça en pleine nuit devant la porte d'Aloysius Black. Et voilà qu'il se mettait à neiger. J'eu un rire nerveux.
« Je vous promet que ce n'est pas de mon fait. »
Ils avaient prévu de la neige ce soir. Et j'avais beau être considérée comme madame neige, ce n'était pas mon chagrin qui faisait neigeait. Je soupirais, passant une main sur ma joue. J'étais une Reine. Je devais me montrer forte. D'ailleurs, ça réussissait. Car je n'avais plus envie de pleurer. J'étais à nouveau moi même. Et je venais juste de me ridiculiser. Mais c'était un ami. Alors ça pourrait passer, n'est ce pas ? Prenant mon courage à deux mains, je le regardais droit dans les yeux, la tête haute.
« Je vous prie de me pardonner, monsieur Black. C'était très déplacé de venir vous voir à cette heure avancée, un jour de fête et pour vous demander l'asile. Je vais aller à l'hôtel. Ca sera mieux. » dis-je en tournant des talons.
CODAGE PAR AMATIS
Aloysius Black
« Before we begin, I must warn you... NOTHING here is vegetarian. »
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Sweet dreams are made of this...
Who am I to disagree ?
| Conte : Le roi Lion | Dans le monde des contes, je suis : : Scar
“Plus on a l'esprit vaste, et plus on est en proie à la variété de ses idées.”
Il la dessinait. Au fusain. Il avait commencé son dessin il y avait quelques jours de cela, chaque soir qui le lui permettait un peu plus, jusqu’à attendre le chef d’œuvre, la finesse de ses traits, l’âme qui transparaissait derrière ses yeux bleutés. Bien sûr, dans son monde de papier, elle n’était faite que de noir et de blanc : de présence et d’absence de matière, en fonction de ce qu’il venait y déposer et estomper. Il aimait dessiner, seul, le soir, dans la chaleur de sa maison, avec un bon verre de vin et une musique d’opéra de circonstance mais il ne dessinait que ce qui avait le mérite de l’être. Aloysius ne trouvait pas de la Beauté partout en ce monde mais il s’employait à le rendre plus beau, de toutes les façons qui lui étaient données. Il se considérait comme un esthète et n’avait aucune honte à le considérer. Ceux qui déstabilisait la Beauté du monde, il les améliorer à travers ses repas et ses œuvres humaines, quant à ceux qui avait un quelconque intérêt, il les parachevait dans ses œuvres plus démocratiques.
Et elle avait de l’intérêt. De plus en plus que le Temps passait. Elle s’était révélée d’une toute autre saveur lors de leur dernier entrevu, une saveur inattendue et quelque peu particulière. Il l’avait vu aussi différemment qu’il s’était vu, qu’il l’avait vu. Toutes ces facettes de ce qu’ils auraient pu être et qu’ils n’étaient pas. Il s’était demandé quelle était la part de vérité dans tout cela : pouvait-elle devenir aussi sombre qu’il ne l’avait vu au point de glacer sa sœur et la briser, littéralement, elle et toute sa vie ? Se pouvait-il que dans un autre monde, Scar et Aloysius n’avaient pas fusionné pour ne faire qu’un ? Et qu’elle avait pu avoir cette importance qu’il ne lui avait jusqu’alors jamais accordé. Un amusement, tout au plus, c’est ce qu’il voyait en elle jusque-là. Et pourtant lui avait vu plus, au point de la hisser à ses côtés, loin de toute cette vie, de toute cette magie, un monde à eux, loin de tout. Et il y avait eu la beauté de se rêve glaçant, cristallisation de ses peurs les plus profondes. “Vous avez confiance en moi ?” c’était la question qu’elle lui avait posée. Avait-il eu ne serait-ce que confiance en qui que ce soit depuis longtemps ? La confiance était une petite chose rare et précieuse. On mettait toujours un peu de sa confiance dans un plan, aussi en avait-il donné un peu aux hyènes, aux divers “amis” qu’ils s’étaient faits à Stoybrooke mais avait-il fait confiance aussi pleinement qu’elle le lui avait demandé à cet instant, remettant sa vie uniquement entre ses mains ? Et elle pouvait-elle avoir confiance en lui ? Se l’était-elle seulement demandé ? Il n’avait rien répondu, il n’en avait pas eu le temps qu’elle eût agi, se libérant alors de toutes ses chaînes, leur permettant de se libérer de cette prison aux mille visages. Et alors là, tandis que tous les éclats volaient autour d’eux, il l’avait vu. Le chef d’œuvre. Elle s’était reflétée dans chacun des morceaux de verre, différemment selon l’angle et la taille des morceaux, son visage terrifié et résolu, morcelé par l’impulsion.
C’était ainsi qu’il la dessinait à présent, au fusain, toute de noire et blanc, divisée par les différents éclats qui laissaient percevoir des passages de son visage. Il était alors venu de son index, avec douceur, apaiser le fusain qui formait ses lèvres bien dessinées et légèrement charnues, leur créant un joli reflet par estompement. Et brusquement, son univers tout entier avait volé en éclat lorsqu’il avait entendu les coups portés à sa porte. Il observa sa montre, un peu surpris, avant de se lever, de réajuster son veston et de se diriger vers l’entrée.
— Majesté ?
Il avait alors mesuré sa surprise, ses sourcils s’étaient uniquement élevés lorsqu’il l’avait vu devant lui, valise à la main, le regard perdu et paniqué. Tout s’était fini si vite la fois précédente. Après des excuses sincères, elle avait voulu rentrer chez elle et elle l’avait fait. Les jours avaient alors passés plus sobrement, ils n’avaient fait que se saluer, à peine discuter et les jours étaient devenues des semaines et les semaines un mois... et elle était là, avec sa valise et son air apeuré. Elle lui avait précisé n’avoir aucun endroit où dormir. Cette fois, il n’avait pas maîtrisé son étonnement, effectuant un léger mouvement de recul pour manifester sa surprise en même temps qu’il haussait les sourcils de plus belle. Il avait besoin qu’elle le voie ainsi, qu’elle réalise aussi jusqu’où elle avait été. Cela sembla avoir un certain effet sur la blonde qui s’était mise à s’expliquer confusément.
Il n’avait rien dit, il l’avait laissé parler, n’avait posé aucune question, même quand le questionnement était permis : qui était ce fameux “il”. La réponse n’avait pas tardé, il lui avait suffi d’être patient. Une histoire d’amour qui avait mal tournée, une de celle qui la faisait encore souffrir apparemment, suffisamment pour qu’elle ait besoin de fuir son domicile, tard dans la nuit. Elle avait trouvé un refuge chez lui. A cette pensée, il aurait presque pu exulter. Ce voyage au plus profond des reflets n’avait pas eu une répercussion que sur lui. Il y en avait eu une aussi sur elle. Elle le voyait comme une aide précieuse, la seule peut-être qu’elle avait ici quand elle ne pouvait pas se tourner vers sa sœur, sa petite sœur qui avait eu le culot d’inviter son ex petit ami qui la faisait tat souffrir. Était-ce Noël avant l’heure ? La neige qui avait pris possession de Storybrooke en cet instant aurait pu le laisser penser et Elsa promit que rien n’était de son fait. Il s’était contenté d’hocher la tête d’un air entendu, de façon avenante, comme pour la rassurer silencieusement.
Elle s’était alors ravisée, tournant les talons. Pendant une fraction de seconde, il avait pensé à la retenir, mais il n’en avait rien fait. Il l’avait laisser s’enfoncer dans la nuit jusqu’à disparaître, les roulettes de ses valises comme dernier indice qu’il n’avait pas rêvé, qu’elle avait été là, alors qu’elles raisonnaient toujours plus vaguement à travers la rue. Il aurait suffi d’une invitation pour la cueillir. Elle était venue de son plein gré après tout. Elle était perdue et tristes, deux magnifiques ingrédients qui l’auraient rendue si malléable. Mais il ne la voulait pas comme ça, c’était beaucoup trop simple, indigne de lui et de celle qu’elle pourrait être. Elle avait eu besoin d’une oreille attentive et elle l’avait eu : il l’avait écouté pleinement parler de ce François, sans émettre un seul jugement. Et elle avait décidé e partir, elle ne voulait pas rester, la pousser à le faire aurait été malavisé voire malsain et il se refusait à tout mauvais goût. Si elle voulait partir, qu’elle parte, il ne la forçait à rien. Et quand elle déciderait de rester, elle y scellerait elle-même sa cellule.
La nuit avait passé. Connaissant les goûts de la jeune femme, il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour découvrir où elle logeait. Il avait alors appelé la réception pour connaître la formule qu’elle avait prise. Elle s’était contentée de la chambre, n’ayant sans aucun doute pas vraiment les moyens de se payer plus ou espérant peut-être pouvoir prendre le petit-déjeuner chez elle. Elle n’avait pas encore réglé, cela se faisait à son départ. Aloysius en profita pour rajouter un copieux petit déjeuner avec tous les suppléments qu’il commanda pour 10h dans sa chambre. Il précisa qu’il venait ensuite payer le tout de ce pas. Lorsqu’il arriva à la réception déserte de l’hôtel, il paya la chambre et le petit déjeuner et tendit une petite carte au réceptionniste.
— Puis-je vous demander d’insérer ceci sur le plateau de mademoiselle d’Arendelle ? C’est très important.
— Bien sûr, monsieur.
Il lui tendit alors la carte sur laquelle il avait écrit à la main :
“J’espère que votre nuit fut reposante, mangez sans crainte, il faut de l’énergie pour tourner la page.
Un ami qui vous veut du bien. “
Il n’avait pas menti, c’était du bien qu’il ne lui voulût rien de plus. La jeune femme se battait déjà avec suffisamment de démons ô combien divertissant pour lui rajouter encore les tracas qu’il pouvait lui causer. Il avait ensuite quitté l’hôtel et avait repris sa vie. Il n’avait plus vraiment eu de nouvelles d’Elsa. Ni à propos de la chambre qu’il n'avait payé ni à propos du reste. Leur vie était redevenue celle d’auparavant, elle se résumait à des saluts rapides quand ils se croisaient mais aucun mot n’était venu compléter l’absence. Il n’avait pas cherché à s’approcher, lui laissant le temps nécessaire de le faire. C’était elle qui était venue se livrer, c’était à elle de se sentir prête de revenir et soit elle n’était pas prête soit... se pouvait-il qu’elle lui en veuille de ne pas l’avoir laissé dormir chez lui ? Non, c’était impossible, après tout c’était elle qui avait fait le choix de partir ce jour-là. C’était d’ailleurs ce qu’il se remémorait tandis qu’il conduisait en centre-ville en ce début de week-end. Il lui était impensable d’imaginer qu’il avait fait une erreur quant à la psychologie de la jeune femme et si quand même elle devait s’en trouver vexer, il aurait les arguments pour lui montrer qu’elle n’avait en rien besoin d’être offusquée. D’un œil distrait, il avait observé les petits stands de la mairie, bien organisés et prêt à recevoir du monde. Les festivités avaient commencé depuis 2-3 jours mais c’était le soir que les animations se remplissaient.
Son regard avait été alors attiré par les allers et venues qui se jouaient de l’autre côté du marché, à l’écart, dans une petite salle qu’il connaissait comme étant la salle du Cercle Royal. Il y avait du mouvement, des cartons transportés et Aloysius décida de se garer pour y aller faire un tour. Il sentait alors monter en lui un étrange sentiment de colère. Avait-elle osé faire quelque chose sans son accord ? Sans même lui en avoir parlé ? Pire ! S’était-elle inscrite pour le marché de Noël de la Mairie sans l’avoir expressément tenu informé de son idée ? Il pensait pourtant que cette histoire de subvention liée à la mairie était une histoire ancienne. Et que dire de son cher ami qui ne l’avait pas mis au parfum ? La mâchoire serrée, il remonta les rues à grand pas jusqu’à croiser Frénégonde, les bras chargés de cartons vides. Son visage s’illumina en l’apercevoir.
— Bonjour Frénégonde !
— Oh, bonjour Aloysius... monsieur Black.
Elle s’était reprise si vite qu’il était fort à parier que sa volonté nouvelle de l’appeler ainsi était bien plus liée à Elsa qu’à elle. Il se contenta d’un petit rictus amusé avant de poursuivre :
— Je vois que vous êtes dans de grands préparatifs... Pour le marché de Noël ?
— Oh non ! Elsa a dit que nous n’avions plus besoin de la Mairie pour subvenir à nos propres besoins. Nous organisons notre propre évènement dans notre salle pour lever des fonds ! Je pensais que vous étiez au courant...
Son visage démontrait une surprise non feinte. Dans ses yeux se réverbéraient bien souvent plus la bêtise qu’une volonté de véritablement nuire.
— Oh il est vrai que nous avions un peu échangé à ce sujet, j’étais distrait, veuillez m’en excuser. Elsa est là ?
— Oui, à l’intérieur ! On a décidé d’aller manger toutes ensemble pour fêter les préparations mais Elsa dit que ce n’est pas assez parfait et qu’elle préfère rester là pour remédier à cela... Vous voulez venir avec nous, monsieur Black ?
Ses yeux brillaient d’un net intérêt qu’il tua dans l’œuf :
— Peut-être une autre fois, Frénégonde, j’ai malheureusement également beaucoup à faire.
— Ce n’est pas grave, à bientôt Al.. Monsieur Black !
Elle reparti comme elle était venue tandis que le lion se dirigeait vers les lieux avec un sourire triomphant. Il prit soit de le gommer quelque peu lorsqu’il entra dans le lieu. Il Y avait encore sans doute beaucoup à faire mais les décorations étaient en train de prendre forme. Elsa était en face de lui, de dos, à observer une banderole qui annonçait “chorale des reines et princesses”. A en juger par les mains qu’elle avait posés sur ses hanches, elle semblait contrariée. Tout en avançant lentement dans la salle, ses bras le long de son grand manteau daim, il déclama d’une voix forte qui raisonna dans la pièce :
— Peut-être avez-vous besoin d’un deuxième avis artistique, maintenant que vos amies sont parties se restaurer ?
Il attendit qu’elle se tourne vers lui, il l’observait, souriant, à plusieurs mètres d’elle.