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 Here Comes The Bride | Stefan

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Honey Lemon
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Here Comes The Bride | Stefan - Page 2 _



________________________________________ 2021-06-15, 23:59 « Science is magic that works. »

Honey récupéra l'arme blanche que Stefan lui céda volontiers. Elle avait davantage l'habitude de se défendre autrement mais oserait y recourir si la situation l'exigeait. A choisir entre tuer et être tuée, la jeune femme n'hésiterait pas, son instinct de survie reprenant tout particulièrement le dessus ce soir-là.
- Merci, souffla-t-elle juste avant que Stefan ne complète le plan.
Un signal sonore, c'était une bonne idée, effectivement. S'il venait de lui, personne ne se méfierait. Honey opina. L'instant d'après, chacun recommençait à faire sa vie comme s'il ne connaissait pas l'autre. La rupture était assez abrupte mais la jolie blonde songea que c'était probablement pour le mieux car le temps leur était compté. D'ailleurs, le signal sonore promit par Stefan sembla parvenir à ses oreilles seulement quelques minutes plus tard. L'arrêt forcé de la jeune femme, qui s'était cachée dans les fourrées en attendant, faute de meilleure idée, lui avait permis de retrouver des forces précieuses pour revenir vers la maison et commencer son œuvre avec les moyens du bord. Par chance, la maison était celle d'une famille extrêmement riche qui vivait dans les années 1930. Elle n'était pas aussi moderne que ce à quoi Honey était habituée mais l'était suffisamment pour lui permettre d'improviser avec les moyens du bord. La scientifique aurait eu bien plus de peine s'ils avaient été transportés à la Renaissance voire encore plus loin dans le temps.
Mais à cela, elle préférait ne pas y songer. Honey avait vidé son esprit de toutes les pensées parasites qui retarderaient ses actions pour se concentrer sur une seule et même tâche : piéger la maison. Par tous les moyens qui étaient à sa disposition.
La première étape du plan qu'elle continuait d'improviser fut pour Honey de se rendre dans la cuisine où elle trouva rapidement de gros sacs de farine qu'elle perça d'un coup de couteau assuré afin de répandre le produit sur la plus grande surface possible de la cuisine, tout en veillant à la répandre hors des endroits dans lesquels elle posait ses pas afin de ne pas être en mesure d'être suivie à la trace. C'aurait été trop idiot de ruiner un plan aussi méthodique de la sorte. Il était capital que les Hunter et leurs amis ne découvrent pas le chantier dans lequel se trouvait la cuisine, autrement, pour peu que l'un d'eux ait des connaissances en chimie, il pourrait comprendre ce qui se tramait (la farine était hautement inflammable, ndlr).
Le procédé s'avéra plus épuisant et difficile que prévu, Honey n'ayant pas pris sa moindre force physique en compte. Toutefois, elle parvint à achever son œuvre et récupéra des allumettes qu'elle rangea dans son décolleté, faute d'avoir des poches dans sa robe de mariée. Il était alors déjà plus de 22 heures. La nuit était encore longue mais loin d'être terminée.
Avant de quitter définitivement les lieux, Honey tenta sa chance en fouillant dans les placards en dessous de l'évier où elle dénicha plusieurs bidons d'acétone. Son visage s'illumina à cette découverte même s'il s'assombrit presque aussi rapidement. Disposer d'un solvant aussi puissant en d'aussi grandes quantités pouvait être le signe que les Hunter étaient préparés jusqu'à dans les moindres détails. Qu'ils avaient l'habitude d'effacer les traces de leur méfait, tout comme ils effaçaient manifestement des vies à la pelle. Quelques instants plus tard, le cerveau de Honey réalisa aussi qu'il serait difficile pour elle de déplacer des bidons aussi importants sans peine et jeta un nouveau regard en direction de l'horloge pour se donner du courage. Les Hunter ne seraient pas là avant plusieurs heures, elle pouvait le faire. Sa vie en dépendait.
Abandonnant temporairement son couteau, Honey déplaça un premier bidon et le visa dans une autre pièce du rez-de-chaussée. Puis elle répéta l'opération avec un autre bidon avant de venir récupérer son couteau et de s'entailler volontairement la main droite. Si elle voulait attirer les Hunter dans un piège crédible sans qu'ils ne prêtent attention aux pièges mortels que Honey était en train de disséminer, elle devait aussi le payer de sa personne.
Main sanglante sur la balustrade, Honey remonta péniblement au premier étage de la propriété, prenant soin de laisser, littéralement, une trace de son passage. Une fois à l'étage, la jeune femme continua de volontairement prendre appui sur le mobilier à l'aide de sa main blessée, espérant que ses chasseurs croiraient que l'animal blessé, en fin de course, avait commencé à commettre des erreurs.
Puis la jeune femme banda sa main blessée avec de la gaze trouvée dans une salle de bains (en et redescendit au rez-de-chaussée, s'aidant cette fois uniquement de la main gauche, des fois que son pansement hâtivement réalisé la trahisse. De là, elle erra de pièce en pièce pour récupérer tout l'alcool à brûler des lampes à pétrole qu'elle put trouver et les répandre sur le sol avant de les replacer, de sorte qu'au premier regard, pour peu qu'on n'observe pas le sol à présent humide, on ne pouvait pas deviner que les lampes étaient vides.
Enfin, vers les petites heures du matin, Honey arriva au terme de son stock d'idées pour faire brûler rapidement une maison. Armée de son long couteau acéré et de sa boîte d'allumettes, Honey trouva refuge dans un petit salon dans lequel elle avait répandu l'un des bidons d'acétone et attendit, dissimulée par l'obscurité de la nuit, guettant, toutefois, au coin de la fenêtre, d'éventuels mouvements.
Alors que l'aube pointait et que Honey luttait déjà depuis de longues heures contre une fatigue qu'elle savait mortelle. Mais ce savoir ne l'avait pas empêchée de s'assoupir quelques minutes à plusieurs reprises. Cependant, dans des bruits de voix et de pas se rapprochèrent en nombre, tous les sens de la jeune femme se remirent en alerte, comme si elle n'avait jamais été fatiguée. Son corps se raidit autant qu'il put et il sembla à Honey que son cœur battait plus fort que mille tambours. Heureusement, elle n'était pas chassée par des vampires mais par ses pairs, les humains.
Tâchant de maitriser sa respiration, Honey s'enfonça encore davantage dans l'obscurité qui se retirait peu à peu, signe que le jour était proche. La jeune femme ne savait pas à quoi s'attendre et dût retenir un hoquet de surprise en sentant une main glaciale sur son épaule. Sa main. Une main aussi froide ne pouvait qu'être celle de Stefan. Et malgré un sursaut qu'elle n'avait pu réprimer, c'est avec soulagement qu'elle croisa son regard.
- Prête, confirma la jeune femme.
Elle plongea la main dans son décolleté et en retira la boite d'allumettes qu'elle avait conservée sans se soucier de l'incongruité de la scène. Ne disait-on pas "aux grands maux les grands remèdes" ? Sans un regard pour Stefan, Honey craqua une allumette et la lança sur le tapis un peu plus loin.
- Va falloir s'en aller vite, j'ai utilisé les produits les plus inflammables que j'ai trouvés, chuchota Honey même si Stefan avait des yeux pour voir et constater qu'une partie de la pièce brûlait déjà allégrement.
En réponse à cette précision, le vampire emporta la mortelle sur son dos dans la nuit, ce qui, au moins, avait le mérite de reposer ses membres inférieurs. Il déposa Honey près des grilles de l'entrée du domaine avant de... retourner en direction de la maison. Fatigue ou pas, la jeune femme fut suffisamment surprise pour écarquiller les yeux et demander, sans trop espérer de réponse :
- Mais... vous allez faire quoi ? C'est déjà en train de brûler, on doit... juste regarder. Non ? ajouta Honey pour chercher son approbation.
En effet, bien que le feu de joie aurait été plus impressionnant de nuit, les flammes avaient déjà commencé leurs ravages au rez-de-chaussé. Honey ne doutait pas qu'une épaisse fumée avait déjà commencé à se répandre dans la demeure pour alerter les Hunter du piège en train de se refermer sur eux.
Pourtant, Honey ne ressentait pas une once de remord à les avoir pris à leur propre jeu. Devait-elle s'en inquiéter ?
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________________________________________ 2021-06-16, 19:22

Le plan était enfin prêt. Tout avait été mis en oeuvre pour que ce manoir des horreurs parte en fumée. Honey était prête à mettre le feu et il suffirait de sortir de là et les laisser brûler vifs. Pourtant, je n’avais nullement l’intention d’en rester là. Moi, Dracula Vlad Tepes avait pour principe de faire souffrir de mes propres mains mes ennemis et il y avait quelqu’un qui méritait plus que tout ce que j’allais lui faire. On ne s’en prend pas a mes proches sans conséquence. La vengeance était un plat peut-être un plat qui se mange froid, mais il n’y avait rien de plus jouissif que ça en dehors du plaisir charnel avec une certaine personne, bien sûr. Honey mettant sa main dans son décolleté pour récupérer les allumettes, je ne pu m’empêcher de sourire en la regardant faire.

- Il est vrai qu’une lune de miel est supposée être chaude, mais je ne pensais pas à quel point! Allons-y avant de rester piégez nous aussi.

Je la portais sur mon dos et elle fut rapidement déposée près des grilles de la demeure. De mon côté, j’avais une dernière tâche à accomplir et je retournais vers le bâtiment sans répondre à la question de la jolie blonde. Elle allait comprendre tôt ou tard ce que j’avais fait. Si je faisais bien, je ne serais plus immaculé. À pas rapide, je rejoignais l’intérieur et je me dirigeais vers le grand salon. J’entendais parfaitement les hurlements des humains en découvrant que l’endroit prenait en feu et les bruits de pas qui commençaient à descendre. Près d’une cheminée se trouvait un tisonnier que j’agrippais fortement avant de me diriger vers les escaliers. Fort heureusement, le premier à descendre était celui que je voulais voir.

- Vous voilà enfin, le… marié. J’ai une chose à vous dire avant que vous quittiez ce monde. Effectivement, vous ne vous en sortirez pas vivant. Le chasseur pris dans son propre piège. Quelle ironie !

Rapidement, je levais mon arme au niveau du cœur et l’homme en je l’enfonçais assez loin pour lui faire mal sans encore toucher le cœur. J’approchais mes lèvres de son oreille pour lui chuchoter un dernier mot.

- On ne touche pas à cette femme sans en subir les conséquences. Comme dirait un vieil ami… Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !

Sans plus de cérémonie, je terminais ma tâche, empalant ma victime au bout de ce pic de métal. Ses yeux s’écarquillèrent une dernière fois avant que je pousse son corps vers l’arrière, laissant ce sombre imbécile gagner les bras de la faucheuse. Recouvert de sang, je quittais cet endroit maudit en verrouillant la porte derrière moi. Personne ne devait s’en sortir vivant. J’allais rejoindre miss Lemon et posais mon regard sur elle.

- C’est enfin terminer. Nous pouvons rentrer chez nous à Storybrook.


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________________________________________ 2021-06-17, 00:47 « Science is magic that works. »

Inutile de préciser que Honey n'avait absolument pas saisi pour quelle raison Stefan avait parlé de la supposée chaleur des lunes de miel juste avant que la jeune femme, pyromane en devenir, ne mette le feu à la propriété de son "mari". D'ailleurs, elle avait bien vite occulté cette remarque de son esprit, trop fatiguée et éprouvée, sans doute, pour réellement se poser la question de manière approfondie et, peut-être comprendre le sens (caché à ses yeux) de ces obscurs propos. Il y avait, toutefois, une question qui tournait en boucle dans l'esprit de la jeune femme : pourquoi Stefan s'en retournait-il au manoir en proie aux flammes ? Sans doute était-elle trop pure d'esprit pour s'imaginer qu'il était retourné tuer son "mari" et assouvir la terrible vengeance de Dracula.
Car même si Honey connaissait la véritable nature de Stefan et savait de sa bouche qu'il se considérait comme un monstre, elle n'était pas prête à admettre qu'il en soit véritablement un. Elle voulait croire qu'il n'était pas prisonnier de la réputation de son espèce et pouvait faire ses propres choix moraux et justes, comme il avait déjà su le faire en sa présence.
Mais cette nuit était très différente et Honey ne tarda pas à s'en apercevoir.
En fin de compte, l'absence de Stefan ne dura guère plus que cinq minutes durant lesquelles la jeune femme se demanda si, oui ou non, elle devait s'inquiéter de son sort tout en songeant qu'il était peu probable qu'un homme dont l'expérience se comptait en siècles agisse sans connaissance de cause. Et, en effet, quand sa silhouette commença à se détacher dans le jour qui pontait, Honey nota rapidement qu'il avançait sans peine, visiblement laissé intact par ce retour dans la maison en feu. Cependant, une chose, significative, avait changé : Stefan était à présent couvert de sang et Honey doutait sincèrement qu'il s'agisse du sien.
La bouche entr'ouverte, elle l'observa sans savoir quoi dire ni tout à fait quoi comprendre.
- Mais qu'est-ce que vous avez fait ? finit-elle par demander, sidérée qu'il puisse revenir couvert de sang et simplement suggérer de rentrer.
- J'ai fait ce que je devais faire, répondit simplement Stefan. D'une manière ou d'une autre, son destin était le même.
Honey opina, pour montrer sa compréhension mais fronça aussi légèrement les sourcils. Justement, si sans son intervention le mari était condamné, pourquoi se donner la peine ? Par sadisme ? Par vengeance ? Par jeu ? Honey voulait-elle réellement connaitre la réponse à cette question ?
- Vous avez... ressenti du plaisir à faire ça ? s'entendit-elle demander d'une voix lente, presque sans avoir conscience de poser la question.
A cette question aussi, la jeune femme n'était pas certaine de vouloir de réponse, mais la poser avait été plus fort qu'elle. Au fond d'elle, Honey avait besoin de cette information, ou, plutôt, elle avait besoin que Stefan lui confirme qu'il n'était effectivement pas le monstre contre lequel il l'avait mise en garde l'été passé. Car si la chimiste avait minutieusement piégé la demeure et condamner ses occupants, elle ne l'avait pas fait de gaieté de cœur. Honey n'en tirait aucun plaisir ni même aucune satisfaction. Elle avait simplement trouvé une façon de gagner la partie pour rester en vie et accomplir ce pour quoi elle avait été transportée à une autre époque.
- Je dirais que pour une fois de ma longue existence, pas plus que vous, répondit finalement Stefan, mettant un terme aux tergiversations de Honey.
Cette dernière était à la fois profondément soulagée et profondément étonnée par cette réponse qui soulevait d'autres questions que, cependant, elle n'avait pour le moment pas la force de poser. Alors la jeune femme se contenta d'accepter le retour et l'instant d'après, elle et Stefan se retrouvèrent dans une plaine paisible entourée de bois. Il y faisait plein jour et la météo était agréable, une bise printanière balayait doucement les cheveux défaits de Honey qui ne tarda pas à supposer qu'ils étaient toujours sur le même domaine, sauf que toutes traces de la demeure des Hunter avait à présent disparu.
- Je pense que nous sommes sur le même domaine mais... bien après l'incendie, commenta Honey afin de partager ses déductions avec Stefan. Et... manifestement nous ne sommes plus seuls, observa encore la jeune femme tandis que d'autres duos de personnes apparaissaient à leurs côtés.
Les femmes étaient presque toutes vêtues de robes de mariée en plus ou moins bon état. Tandis que la jeune femme balayait les petits groupes sans rien y chercher de particulier, ses yeux verts se posèrent sur un visage ami, celui d'Alexis. Que c'était bon de la revoir après tout ce temps ! Si bon qu'avant même d'y avoir réfléchi, elle l'avait interpellée pour capter à son tour son attention :
- Alexis ! s'écria Honey qui combla, en manquant de tomber plusieurs fois, les quelques mètres qui la séparait-elle.
Son regard vif, une fois fixé sur son objectif, ne manqua pas d'apercevoir son ventre arrondi et de s'écarquiller et le demeurait tandis qu'Alexis s'approchait pour essayer de l'aider tant bien que mal ce qui était vraiment adorable de sa part.
Ce n'était sans doute pas le meilleur moment pour ça mais une fois à la hauteur de la jeune femme, les premiers mots de la chimiste furent pour la congratuler :
- Waouh, félicitations ! Je savais pas du tout ! Désolée de l'apprendre de cette façon. Tu... vas bien ? hésita la jeune femme.
Honey était persuadée qu'une telle aventure était une sacrée épreuve pour une femme en situation de handicap (d'ailleurs, chacun de ses muscles le lui rappelait douloureusement) mais se demandait les effets d'une pareille expérience sur une femme enceinte.
- Merci..., répondit Alexis, manifestement gênée. Oui je comptais envoyer les faire parts plutôt à la naissance, ajouta-t-elle en ricanant, alors que Honey opinait devant autant de logique. Ca va ... toi aussi ?? Je t’ai vu sur les photos... vous vous en êtes sortis ? Où est passé ton fauteuil ? demanda-t-elle, au moins aussi soucieuse que Honey l'était à son égard.
- Ca a été... une sacrée nuit, c'est le moins qu'on puisse dire, reconnut la scientifique, encore essoufflée. Mais oui, on s'en est sorti. Mon partenaire a fait diversion pendant que je piégeais la maison. Je me sens... Je sais pas trop comment définir, en fait. Je crois que je suis en colère contre tous ces gens mais ça m'a ennuyée de devoir les faire brûler vifs, ce n'est pas une mort agréable. Et je suis aussi épuisée. Le fantôme qui nous a amenés ne m'a pas vraiment laissée le temps de prendre mon fauteuil et quand je vois ce qui nous attendait je me demandais si ce n'était pas plus mal sans. J'arrive à marcher, précisa la jeune femme même si c'était sans doute un peu évident. Ca me demande beaucoup d'efforts mais je peux le faire. De toute façon quand ta vie en dépend, tu n'as pas tellement le choix..., observa Honey.
Alexis acquiesça d'un air entendu et marmonna :
- Tu m’étonnes... mais bon l’important c’est que tu ailles bien, poursuivit-elle d'une voix plus claire. Que tout le monde aille bien..., ajouta-t-elle en observant les autres personnes. Et qu’on sorte de cet enfer rapidement .... te vexe pas mais j’aurais préféré te revoir d’autres circonstances !
Honey gloussa, quelque chose qu'elle n'avait plus fait depuis ce qui paraissait une éternité.
- Je suis pas vexée, assura-t-elle. Moi aussi j'aurais préféré, en fait, mais je suis contente de te voir. J'aimerais bien qu'on se croise plus souvent et dans des circonstances plus ordinaires. Et puis j'ai l'impression que tu as fait du chemin depuis la dernière, j'avoue que je suis un peu curieuse d'en savoir plus, un jour.
Sans que la chimiste ne sache pourquoi, cette perspective fit difficilement déglutir Alexis. Toutefois elle finit par opiner, ce qui était probablement le principal.
- Ecoute... je suis en train de déménager en ce moment... ça te dit un thé dans ma nouvelle maison une fois que j’aurai emménagé ? On aura tout le temps de parler, sans danger et effusion de sang, ajouta-t-elle en riant de bon cœur.
- Avec plaisir ! s'écria Honey. Et bon courage pour le déménagement. J'aimerais mais... Tu imagines bien que je ne suis pas très utile pour porter des meubles. Bref, je vais y aller, je crois. Retrouver mon partenaire de galère. A bientôt, Alexis. Prends soin de toi !
- T’inquiète, je vais gérer, contente toi de venir pour le thé ça sera parfait, assura Alexis en riant avant de lui adresser un clin d'œil. Oui à bientôt ! Prends soin de toi aussi !
La jeune femme ponctua ces au revoir d'un sourire bienveillant puis retourna auprès de Stefan et s'excusa de l'avoir planté aussi soudainement.
- Désolée je... J'étais contente de la revoir. J'aurais dû m'excuser auprès de vous avant de partir là voir, admit-elle.
Ce que Honey ne dit pas c'était à quel point elle était soulagée, d'une certaine façon, de voir qu'une de ses amies pouvaient comprendre le traumatisme que ce mariage aussi forcé que funeste commençait déjà à créer en elle. Stefan, bien qu'ayant vécu la même histoire qu'elle, n'avait pas avancé en direction de l'autel pour épouser son potentiel tueur. Il ne pouvait pas imaginer les réactions en chaine que ce seul fait provoquait en Honey.
Mais, tout comme elle, il était témoin de l'apparition d'autres personnes, cette fois des mariées et un jeune homme. Parmi les femmes, Honey reconnut celle qui l'avait avertie, au détail près qu'elle était à présent faite de chair, comme toutes les autres, d'ailleurs. Seule la tenue d'époque demeurait, comme chez chacune des apparitions, certaines vêtues dans un style Renaissance, d'autres dans un style plus victorien.
La première mariée, celle qui les avait entrainés dans cette drôle d'histoire, était aussi là et ce fut elle qui s'avança vers les Storybrookiens pour leur fournir des explications qui leur étaient plus que dues :
- Merci... de nous avoir rendu notre liberté. Nous revivions toute cette nuit encore et encore depuis le nuage de la méchante Reine. Cette nuit-là, notre monde entier a été détruit, comme dévasté... la Famille est morte pendant le Jeu. La malédiction nous a alors transportés ici...
Honey frémit d'horreur d'avoir entendu cette histoire. Participer au Jeu lui avait suffi pour l'équivalent d'au moins ville vie et, sachant que la malédiction avait duré 28 ans, elle ne pouvait qu'imaginer leur soulagement de quitter enfin leur prison infernale.
De son côté, la mariée poursuivait son récit :
- J'ignore où nous sommes... sans doute dans des limbes... ou en enfer peut-être... il m'aura fallu du temps pour vous atteindre. Mais grâce à vous, nous pouvons désormais reposer en paix.
Honey opina, soulagée. Elle était athée et ne croyait pas en la vie après la mort, même si sa récente expérience semblait démontrer qu'elle avait tort de ne pas y croire, mais ne pouvait s'empêcher d'être apaisée de savoir que toutes ces personnes avaient enfin trouvé le repos éternel qu'elles méritaient. Et tandis que toutes les mariées tournaient un visage empli de gratitude envers leurs sauveurs, la jolie blonde ne put s'empêcher de leur rendre leur sourire avant que son regard ne suive la trajectoire d'une de ses paumes qu'elle tendait vers le ciel.
L'instant d'après, un chemin dans les bois qui les encerclait s'ouvrit à eux. Le chemin du retour.
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________________________________________ 2021-06-28, 00:57

Stefan avait tué le chasseur de ses propres mains. Tout simplement parce qu'il avait toujours agi ainsi. Quand on l'énerve, il tue. Ça avait été toujours comme ça. Pourtant, il était ressorti de la maison en flemme en ne sentant aucun contentement. Dracula aimait tuer. D'habitude... Avait-il changé? Il ne le savait pas et il n'aimait pas cela. S'il acceptait enfin d'avouer qu'il pouvait ressentir quelque chose pour la blonde, c'était autre chose de remettre en cause ses faits et gestes des derniers siècles en actions. Il était quelqu'un de fier qui n'aimait pas qu'on remette ses décisions en question.

Dans tous les cas, après avoir répondu aux questions de la jeune femme, ils apparurent ailleurs. Il n'y avait plus bâtiment. Rien que de l'herbe verte, des mariées et d'autres personnes, eux aussi de Storybrook. Sa partenaire pour cette nuit de folie alla voir des amis. L'homme en profita pour regarder autour de lui, essayant de voir s'il reconnaissait des visages, mais rien ne dut tout. Honey revint vers lui en s'excusant et il haussa les épaules.

- Vous n'avez pas à vous excuser. Vous avez le droit d'aller prendre des nouvelles de vos connaissances.

Après un discours des fantômes que le vampire n'écouta que d'une oreille, ils eurent traversé le passage dans les bois pour enfin revenir à Storybrook. Afin de lui permettre de se reposer, il la portait dans ses bras. Elle avait quand même besoin de son fauteuil roulant de base et elle avait dû faire sans durant toute la soirée. Ainsi, il n'était pas surprenant qu'elle ne veuille plus marcher. Une fois sur la route, il s'adressa à elle.

- Je pense que nous devrions parler... Puis-je vous proposer de prendre un café à la maison? Mon fils est parti chasser le lapin. Nous devrions être tranquilles...

Elle s'était endormie. Il eut un sourire en coin, amusé de constater qu'elle avait quand même assez confiance en lui pour s'endormir contre lui. Bon, il n'était pas vraiment possible de la remmener chez elle. Bon, en théorie il lui suffirait de fouiller sur elle pour trouver ses clés si elle avait pensé à les prendre, mais entrer par infraction chez les gens, ce n’était jamais vraiment apprécié, même pour les mettre dans leurs lits. Ainsi, il opta pour la remmener chez lui. Rapidement, il la porte jusqu'à une chambre d'ami et la posa sur le lit, mais son regard se posa sur la robe blanche maintenant recouverte de saleté en tout genre. Cette robe qui aurait pu être sa robe mortuaire ne serait pas une bonne tenue de nuit. Il serait probablement plus sain, pour l'hygiène autant que son mental, de lui retirer. Ainsi, il enleva la robe, lui laissant ses sous-vêtements, il était un gentleman quand même, et il la recouvrit de la couverture. N'ayant pas de vêtement féminin dans sa demeure, il ne pouvait pas lui proposer de vrais vêtements de rechange, mais il déposa sur une chaise non loin du lit une robe de chambre qui lui appartenait. Durant la journée, il irait lui acheter une nouvelle robe afin qu'elle puisse rentrer en tenue de jour.

Elle resta dans le lit 12h. Elle devait être vraiment épuisée. Dans tous les cas, il avait pu faire quelques emplettes, dont une robe rouge, des ballerines noires et de la nourriture humaine pour son réveil. Quand il entendit le rythme cardiaque de la jeune femme reprendre un rythme normal, annonçant son réveil, il monta lentement vers la chambre qui était la sienne pour la soirée.

- Vous voilà enfin réveillée, miss Lemon. Cette aventure a été vraiment éprouvante pour vous, j'imagine. J'ai pris l'initiative de vous mettre au lit et jeter cet affreux chiffon que vous portiez. Je vous ai acheté des vêtements. Ils sont dans des sacs au salon. J'ai laissé une robe de chambre pour le moment sur la chaise. Si vous avez faim, j'ai pris de quoi vous sustenter. Avez-vous besoin quoi que ce soit? De l'eau, peut-être?


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________________________________________ 2021-06-28, 23:03 « Science is magic that works. »

A bout de force, quoique toujours debout en puisant dans des ressources qu'elle ne savait pas qu'elle possédait, Honey accepta bien volontiers que Stefan la prenne dans ses bras pour effectuer le chemin du retour. Elle ne serait pas allée jusqu'à dire qu'elle en rêvait (parce que pour qu'elle rêve encore aurait-il fallu qu'elle puisse dormir, ce qui n'avait pas été le cas pendant de trop longues heures) mais la jolie blonde n'aurait pas pu espérer meilleure proposition d'autant qu'elle savait qu'avec ses capacités de vampire, ce n'était pas le poids d'une humaine - même très grande - qui allait épuiser Stefan qui, d'ailleurs, avait l'air en pleine forme. L'avantage d'appartenir à son espèce, sans doute.
Les bras autour du cou du vampire, Honey se laissa bercer par la cadence de ses pas, ne pipant mot. Toute cette histoire l'avait épuisée autant mentalement que physiquement et la jeune femme voulait essayer de ne pas y penser. En outre, elle n'avait rien de spécial à dire qui aurait pu animer leur retour en ville. C'est donc sans doute parce qu'elle se sentait en confiance et même en sécurité que Honey arrêta de lutter contre le sommeil qui n'avait eu de cesse d'essayer de s'inviter dans ses yeux depuis de nombreuses heures maintenant. Ses paupières lourdes ne demandaient, de toute façon, qu'à se fermer et c'est ce qu'elles firent dès que l'occasion leur fut donnée. Quant aux oreilles de la jeune femme, cet organe se trouvant être le dernier à s'endormir, elles étaient également déjà profondément en sommeil lorsque la voix grave de Stefan brisa le silence pour suggérer qu'ils discutent autour d'une tasse de café.
Si elle l'avait entendu, Honey aurait sans nul doute décliné le café, puisqu'elle n'aimait pas ça, mais volontiers accepté la discussion. Effectivement, ils avaient de nombreuses choses à se dire ou, en tout cas, Honey avait de nombreuses questions à lui poser. Mais elle n'était pas en capacité de le lui faire savoir et, même si elle l'avait été, il y avait fort à parier qu'elle aurait eu bien de la peine à aligner deux phrases cohérentes. Sans doute que Stefan ne se rappelait que vaguement que les mortels pouvaient être si exténués, lui qui avait besoin de si peu de sommeil.
Honey, en revanche, avait besoin d'énormément de sommeil. Elle aurait pu dormir n'importe où, pourvu qu'elle dorme, que son cerveau se mette sur pause pendant plusieurs heures d'affilée, qu'elle ne soit plus prisonnière de son esprit qui ressassait les événements de la soirée et de la nuit et qu'elle récupère toute l'énergie qu'elle avait donné pour sa survie.
Ceci étant dit, c'était quand même un vrai bonus pour la jeune femme de poursuivre sa nuit sur un matelas moelleux, dans des draps propres et sur un oreiller ferme comme elle les appréciait. Elle s'en rendrait bientôt compte. Pour le moment, l'épuisement aidant, Honey dormait d'un sommeil sans rêve, sans plus avoir conscience de rien.

Le lendemain, Honey se réveilla doucement, savourant de sentir sa tête contre un oreiller et son corps étendu sous des draps délicats avant que son cerveau ne s'éveille pleinement et que quelque chose ne fasse tilt. Elle n'avait souvenir de s'être couchée hier soir. Si Honey se souvenait d'avoir quitté son lit pour suivre un fantôme particulièrement insistant et si elle se rappelait avoir pu quitter cet enfer épuisée dans les bras de Stefan, elle n'avait aucun souvenir plus récents. Plus généralement, quand elle eut attrapé ses lunettes sur la table à chevet à sa droite, Honey constata qu'elle n'était pas dans sa chambre et même qu'elle était dans une chambre qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Toutefois, en observant le mobilier, la jeune femme pouvait déduire que cette chambre appartenait à quelqu'un qui appréciait la décoration d'époque et qui manifestement avait les moyens de s'en doter.
Et comme pour confirmer ce début d'hypothèse, qui se raccrochait somme tout assez bien au fait que Honey avait quitté le mariage noir dans les bras d'un vampire, Stefan apparut sur le pas de la porte de la chambre. Cette apparition fit sursauter la jeune femme qui se redressa instinctivement pour envelopper son corps et constata par la même occasion que sa robe de mariée avait disparu mais que Stefan avait manifestement laissé une robe de chambre à son attention, celle-ci étant suspendue sur le dossier d'un fauteuil près de la fenêtre.
- B... Bonjour, bredouilla Honey qui était incroyablement bien reposée mais qui n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis son endormissement.
Manifestement, il s'agissait plus que d'une nuit ordinaire de huit heures, si elle lisait correctement entre les lignes des premiers mots que Stefan lui adressa. Pour une fois, des deux, c'était lui qui était le plus affable et Honey l'écouta, digérant les informations au fur et à mesure qu'il les fournissait.
C'était donc lui qui lui avait retiré sa robe mais, à partir du moment où elle avait compris chez qui elle venait de passer la nuit, la jeune femme s'était doutée de ce qui s'était passé. Le chiffon en question (qui était, à l'origine, une très jolie robe) n'allait pas lui manquer. Si Stefan l'avait brûlée ou mise aux ordures, Honey n'allait certainement pas pleurer.
Plus étonnant était d'apprendre que le vampire était allé faire du shopping pour lui racheter des vêtements. C'était incongru d'imaginer un homme comme lui, plus coutumier de déshabiller les femmes (et les hommes sans doute aussi) que de les vêtir, se rendre dans un centre commerciale ou une petite boutique pour dégoter une robe à celle à qui il venait de retirer la sienne. Mais c'était aussi gentil de sa part. Honey n'avait pas très envie de rentrer chez elle en peignoir ou, pire, en sous-vêtements.
- Merci... pour les vêtements, répondit lentement la jeune femme, encore un peu déboussolée par la situation qu'elle retrouvait au réveil. Et pour la nourriture, enchaina Honey quand son cerveau eut pris connaissance de l'information.
La question suivant lui parut presque difficile alors qu'elle était d'une simplicité enfantine : de quoi Honey avait-elle besoin ? La jeune femme fronça les sourcils et resta silencieuse quelques instants. Bien sûr elle avait soif. Et faim, aussi, maintenant qu'ils en parlaient. Mais Honey avait aussi besoin d'aller aux toilettes et, outre ce fait, ce qui lui ferait le plus plaisir dans le très court terme serait de se laver.
- Est-ce que je peux prendre une douche ? demanda t-elle finalement.
Stefan n'y vit pas d'objection et l'invita même à faire comme chez elle, notamment à utiliser les produits et affaires dont elle aurait besoin, ce que Honey apprécia.
- Merci, souffla t-elle en repoussant les draps pour sortir du lit.
Ce n'était pas gênant que ça de se retrouver en soutien gorge et petite culotte devant Stefan. C'était pas comme s'il ne l'avait pas déjà vue plus dévêtue encore ni comme si Honey avait le bras suffisamment long pour atteindre la robe de chambre qui l'attendait sur le dossier du fauteuil. Mais c'était probablement la première fois qu'il pouvait "admirer" les longues cicatrices rouges dans le creux de ses reins (car s'il les avait senties sous ses doigts lors de leur nuit d'amour il n'avait pas eu l'indélicatesse de la retourner pour mieux les admirer en la plaçant sous une lampe de bureau - et heureusement, d'ailleurs) ainsi que le tatouage qui s'y entrelaçait. Honey était à peu près certaine que Stefan venait d'une société bien trop éloignée de ce type de coutumes, qui existait pourtant depuis des millénaires, pour apprécier cette forme d'art mais ne s'en offensa pas. A vrai dire, à cet instant précis, la jolie blonde s'en fichait un peu. Sans un regard pour Stefan, elle alla récupérer la robe de chambre mise à sa disposition puis prit la direction de l'embrasure de la porte où Stefan se trouvait toujours. En passant à sa hauteur, Honey releva ses yeux verts pour croiser les yeux et annonça :
- Je vous rejoindrai en bas quand j'aurai fini.
Ca lui paraissait inutile que Stefan l'attente pendant peut-être une demi-heure à ne rien faire, planté là, dans le couloir. Manifestement il n'avait pas veillé à son chevet comme si elle était mourante, c'était donc qu'il avait des choses à faire et puisqu'en plus il était dans sa propre maison, Honey ne voulait pas le dérangeait plus que de raison.
Parce qu"elle avait déjà eu le grand déplaisir de visiter le manoir Vulpesco lors de la soirée Slife quelques mois plus tôt, Honey se rappela de l'emplacement de la salle de bains et s'y rendit sans regarder en arrière, peu désireuse de savoir si Stefan la suivait du regard ou pas.
Comme elle pouvait s'y attendre, Honey ne trouva dans la salle de bains que des produits pour homme. Ceci étant dit, un savon et un shampoing restaient un savon et un shampoing, quel que soit le sexe de la personne qui l'achetait ou pour lequel il était marketé. La salle de bains en elle-même était très neutre, presque aseptisée comme un hôpital, sauf qu'on voyait rarement du noir dans les salles de bains. La pièce n'était pas non plus réellement aménagé pour les personnes à mobilité réduite mais Honey saurait s'en accommoder. Stefan avait indiqué dans quel tiroir elle pouvait, si elle le souhaitait, trouver des déodorants neufs si elle en avait besoin mais la jeune femme choisit de s'en abstenir. Porter la même odeur qu'un homme, ce n'était pas anodin et il y avait encore trop de points à éclaircir avec Stefan avant.
Honey sélectionna les produits dont elle aurait besoin et les déposa dans le porte savon puis la jeune femme retira robe de chambre et sous-vêtements, fit couler l'eau chaude de la pomme de douche puis s'assit à même le sol de la cabine, jambes repliées contre elle-même. Elle resta ainsi de longues minutes, en dépit de son penchant pour l'écologie qui l'incitait à prendre toujours des douches rapides. La vérité était qu'elle se sentait salie par toute cette histoire et qu'elle avait l'impression qu'un torrent ne suffirait pas à la faire se sentir propre. Pourtant, après un long instant, Honey attrapa la bouteille de shampoing et en déversa une grosse noisette dans la paume de sa main. Elle commença ensuite machinalement à se laver les cheveux, puis le corps avec du savon, agissant en pilote automatique.
Une fois rincée et aussi propre que possible sans utiliser toute l'eau potable de la ville, Honey se sécha, renfila ses sous-vêtements et la robe de chambre. Ses cheveux étaient encore humides quand elle remit ses lunettes et descendit pour retrouver Stefan. Maintenant que la douche avait achevé de la réveiller, elle ressentait plus fortement la faim et la soif qui la tiraille. Un bon thé au citron et un pain au chocolat, voilà ce dont elle avait envie.
Une fois au rez-de-chaussée du manoir, Honey trouva Stefan dans la cuisine. Et même si elle ne doutait pas qu'il l'ait entendue arriver depuis déjà très longtemps, la jeune femme s'annonça tout de même en se raclant la gorge pour s'assurer qu'elle n'interrompait rien, ne serait ce que le flot de ses pensées.
- Je peux vous demander pourquoi vous n'avez pas de miroir ? ne put-elle s'empêcher de demander, effectivement, interloquée par cette particularité. Je... J'avais remarqué pendant Slife mais j'étais pas d'humeur à vous demander. Vous avez jamais besoin de vous raser ? Ou de vous coiffer ?
Pour démêler ses cheveux après la douche, Honey avait effectivement trouvé un peigne mais sans miroir elle n'avait qu'une idée approximative du résultat final. Non pas que ce soit réellement important. D'ailleurs, la question de Honey ne l'était pas réellement, elle servait uniquement sa propre curiosité mais la jeune femme avait d'autres questions qui lui venaient à l'esprit depuis leurs retrouvailles à ce mariage et comptait bien ne pas se dérober. Ce n'était pas son genre et ça ne le serait jamais. Cela dit, il valait sans doute mieux commencer doucement.
Suite à cette question, Honey prit place à la table et, n'osant se servir sans y être invitée, elle continua d'observer Stefan.
- Je crois qu'on a d'autres choses moins triviales à discuter, vous ne croyez pas ? demanda t-elle finalement, sans savoir qui d'eux deux devait les amener au cœur de la discussion. Je... J'ai un peu de mal à vous suivre, en fait.
C'était sans doute très maladroit de demander de but en blanc "donc, vous êtes amoureux de moi ? mais pourquoi ?" même s'il allait bien falloir que Stefan lui expliquer sa façon de fonctionner à laquelle, décidément, Honey ne comprenait pas grand-chose.
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________________________________________ 2021-07-09, 03:35

Faisait-il ça par pu gentillesse ? Pas totalement. Stefan avait été éduqué d’une certaine manière. Il fallait traiter les femmes comme des biens précieux à entretenir. Si, aujourd’hui, cette mentalité est discutable, à l’époque c’était la manière de voir les choses. Heureusement, la vision des femmes de la part du vampire était plus progressiste pour son époque. Il ne souhaitait pas les posséder, mais les vieilles habitudes restaient et laisser une jeune femme sans rien était hors de ses principes. Ce, même si elle était tout à fait capable de se débrouiller seule. Puis, il faut bien dire que c’était sa faute si elle n’avait plus sa robe de mariée, jetée rapidement au feu. Ainsi, il fallait bien remplacer le tout. Il aurait été déplacé de la laisser se promener en dessous en pleine rue. Le vampire était peut-être de mauvaise fois et parfois un peu désagréable, mais c’était surtout une mécanique de défense. Maintenant que les choses étaient avouées, autant pour lui que pour elle, cela lui semblait plus facile de reprendre Constance. Elle pourrait dire non et il lui suffirait de retourner à sa vie d’avant. Si elle disait oui, par contre… Il ne savait pas trop comment il allait agir. Devait-il faire des efforts pour changer, devenir une meilleure personne où il cachait à cette dernière qu’il était toujours et encore un monstre sanguinaire ? Il réfléchirait à cette question plus tard. Pour le moment, la jeune femme blonde était devant lui et demandait une douche.

- Il n’y a aucun problème. Prenez tout ce dont vous avez besoin et faites comme chez vous.

Dracula se trouvant dans l’encadrement de la porte, ne manqua nullement la scène se déroulant devant lui pendant qu’elle repoussait la couverture et se levait pour aller chercher le vêtement qu’il lui prêtait. Son regard noir se baladait sur ses courbes, jusqu’à remarquer ses reins. Ce ne fut pas forcément les deux grandes cicatrices qui l’étonnèrent le plus, mais plutôt ce qui semblait être un tatouage. De son temps, c’était quelque chose réserver à des communautés tribales et que l’on estimait comme « arriérés ». Aujourd’hui, c’était tout autre et c’était devenu un art à part entière pour les pays occidentaux. Forcément, il n’est pas surprenant que Vulpesco ne semble pas forcément trouver « beau » l’œuvre sur la peau de l’humaine, mais il ne critiquait pas. C’était au moins ça ! Dans tous les cas, il la trouvait magnifique et il était presque déçu qu’elle se rhabille. Ce n’était pas le moment, de toute façon, ils avaient une discutions sérieuse à avoir et elle était mieux de se faire ailleurs que sur l’oreiller. Elle rejoignit la salle d’eau et il alla rejoindre la cuisine, commençant à préparer le petit déjeuner. Heureusement, il avait appris à cuisiner pour passer plus « inaperçu » parmi les humains même si le four ne lui servait jamais avant qu’il la connaisse.

Quand elle arriva, il venait de déposer son assiette sur la table de la cuisine. Elle avait droit à des choses qu’elle aimait. Par contre, il ne s’attendait pas à la question qu’elle posa et il haussa un sourcil à la mention de son manque de miroir. Comme à son habitude, elle changea vite de sujet afin de parler de son aveu. Il alla s’asseoir en face d’elle à la table et il posa son regard sur la belle.

- Pour répondre à votre première question… Tout simplement parce que cela n’est d’aucune utilité pour un vampire. Nous n’avons pas de reflet. Ne demandez pas pourquoi, moi-même l’ignore. On dit que ce serait parce que nous n’avons pas d’âme, mais je trouve cela un peu tiré par les cheveux… Cela fait surement partit de la malédiction pour nous compliquer la vie. Pour ce qui en est de l’autre sujet…

Il soupira et il passa sa main dans ses cheveux noir de jais. C’était une chose de le dire une fois sur le coup de l’impulsion, mais une autre de le dire une deuxième fois. Sa fierté allait en prendre un coup et cela ne lui plaisait pas. Pourtant, il n’avait pas vraiment le choix.

- Pour être honnête, j’ai du mal à me suivre… Je peux avoir presque tout ce que je veux quand je le veux. J’étais bien dans mon mode de vie précédent. Cela m’allait très bien ! Beaucoup plus facile… Surement parce que cela fait des siècles que j’agis comme cela. Pourtant, depuis que je vous connais, j’ai l’impression… de ne plus être le même. Vous avez eu une influence sur moi, miss Lemon. Je ne sais pas vraiment comment ni pourquoi, mais vous attirez en moi une part de ma personne que je croyais… morte. Sinon, je ne saurais pas dire pourquoi je ressens ce que je ressens pour vous. C’est délicat. J’ai voulu éloigner l’amour de ma vie durant des décennies. J’ai toujours cherché à ne pas m’attacher à personne. Pourtant, vous êtes devenue indispensable. Comme si… je manquais de souffle quand je n’avais aucune nouvelle de vous. Ironique, quand on songe que je ne respire plus depuis ma transformation. Tout cela pour dire que je ne sais pas quoi vous répondre à part que vous me plaisez. Votre intelligence est merveilleuse, vous êtes adorable et je vous trouve magnifique. Tout ce que je veux savoir, ici et maintenant, c’est si vous pensez partager la même chose ou pas du tout. Que l’on soit fixés et que l’on puisse reprendre nos vis si jamais rien ne concorde. Miss Lemon…

Il leva la main pour venir replacer une mèche de cheveux blonde derrière son oreille.

- Pourriez-vous aimer un vampire ?


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________________________________________ 2021-07-09, 21:05 « Science is magic that works. »

C'était un peu paradoxal de constater qu'un vampire centenaire qui avant tout ça avait été roi était en mesure de cuisiner puis de servir une assiette appétissante. Mais pourtant, c'était ce dont Stefan semblait capable. Force était de constater qu'il avait appris afin de se fondre dans la masse et, effectivement, à bien des égards, si on ne savait qui il était réellement, l'illusion était parfaite. Ce jour-là, ça ne serait certainement pas Honey qui allait se plaindre de trouver de la nourriture humaine chez un vampire. Bien au contraire. La vérité était que la jeune femme mourait de faim. Si elle avait été seule, elle aurait sans doute fait moins de manières pour se restaurer ou, plutôt, pour engloutir ce que Stefan avait cuisiné. Que c'était frustrant, parfois, d'être une femme et de devoir, de ce fait, rester délicate et distinguée en toutes circonstances !
Heureusement, pour le moment ce n'était pas à elle de parler si bien que même en réfrénant son grand appétit, Honey parvenait à le combler peu à peu tandis que Stefan répondait à ses diverses interrogations.
C'était, à la réflexion, sans doute logique qu'il n'ait aucune utilité d'un miroir. Il semblait effectivement à la scientifique que, d'après le large folklore existant sur les vampires, la croyance voulait qu'ils ne se reflètent pas dans les glaces. A en croire Stefan, la légende était vraie ce qui, effectivement, rendait l'utilisation d'un miroir totalement inutile. Toutefois, il était plus que probable que l'absence de miroir interpelle d'éventuels visiteurs - si tant est qu'il y en ait parfois au manoir, ce dont Honey doutait étrangement, si bien qu'elle ne posa pas la question et s'en tint à son hypothèse.
- Je comprends, opina la jeune femme dont les mains enserraient alors un mug délicieusement chaud de thé. Sans vouloir être... désobligeante, si on se réfère à l'étymologie latine du terme "âme", soit "anima", la respiration ou le souffle... Eh bien force est de constater que la légende n'a pas foncièrement tort... Mais vous êtes très certainement chrétien, si je me base sur la période à laquelle vous êtes né et dans le Christianisme tous les âmes ont été rachetées par la Passion du Christ et sa Résurrection, se reprit bien vite la scientifique qui avait lu tous les livres saints pour sa propre culture mais ne croyait absolument dans aucune de ces belles histoires se vendaient si bien depuis des millénaires.
Pourtant, elle poursuivit sa démonstration, manifestement déterminée à appliquer les croyances qu'elle pensait être celles de Stefan pour sans doute le rassurer sur l'existence de son âme :
- L'Église catholique enseigne aussi que chaque âme spirituelle est créée par Dieu et qu'elle est immortelle, ce qui lui permettra de s'unir de nouveau au corps lors de la résurrection finale. Pour les catholiques, le jugement après la mort fait en sorte que l'âme va au ciel, au purgatoire ou en enfer en attendant le Jour du jugement, en se basant principalement en fonction du péché originel et des autres péchés mortels commis durant la vie humaine. Donc si on suit cette logique, vous avez une âme, conclut Honey après avoir épuisé tous les arguments spirituels en sa possession.
Elle se garda seulement de préciser que d'après les neurologues et plus généralement les scientifiques, l'existence d'une âme telle que les spirituels l'entendaient était impossible. Que pour que son existence soit possible il fallait que conscience et corps soient totalement détachés, ce qui aurait été détecté empiriquement. Force était de constater que la conscience n'était qu'une combinaison d'atomes et que pour qu'il en soit autrement il faudrait que d'autres lois physiques existent. Cela dit, Stefan et Honey avaient, comme nous l'avons déjà évoqué, d'autres choses plus urgentes à débattre que l'existence de l'âme.
Plus urgente et moins faciles à dire, manifestement. En témoignaient le soupir de Stefan et les doigts passés dans ses cheveux. Peut-être que comme Honey, il était plus à l'aise avec les théories et les connaissances que sur des conversations plus sentimentalistes. Ou bien peut-être qu'il devait se faire violence pour aller contre ce que son orgueil, que la jeune femme devinait très présent, et clarifier, enfin, un sacré paquet de choses.
Ou peut-être pas, réalisa Honey quand le premier commentaire de Stefan fut d'avouer que lui non plus ne comprenait pas grand-chose à ses agissements. S'il était aussi largué qu'elle pouvait l'être, ça risquait vraiment d'être compliqué, ce que toutefois Honey préféra ne pas faire remarquer, trop contente d'avoir de la nourriture à foison pour s'occuper la bouche, ce qui lui permit rapidement de constater qu'elle avait bien fait de ne pas l'interrompre.
Certes, l'exercice était loin d'être facile pour Stefan mais il s'y attelait tout de même avec certain recul que la jeune femme sut apprécier, peu étonnée d'apprendre qu'il aurait préféré que sa vie ne change pas, qu'il appréciait sa routine, en place depuis des siècles. Mais Honey fut aussi extrêmement flattée (et tout aussi surprise) d'être en mesure de changer quelque chose chez quelqu'un comme Stefan. Qui l'aurait cru, franchement ? Sans doute pas un esprit aussi cartésien que celui de la jolie blonde ! Et pourtant, ce qu'il confessait éprouver était d'une violence incroyable, comme s'il était ravagé intérieurement par une tempête qui remettait, pour ainsi dire, toute sa vie actuelle en question.
Devenir "indispensable" à quelqu'un ce n'était pas anodin. C'était même une sacrée responsabilité - et aussi une sacrée déclaration qui illustrait assez bien la force des tourments sentimentaux. C'était donc au tour de Honey de se sentir submergée et d'avoir soudainement le tournis alors qu'elle était toujours assise. Face à pareille déclaration, c'était difficile de continuer à manger comme si on parlait de la pluie et du beau temps, si bien que Honey avait arrêté, presque figée dans ses mouvements, pour le regarder sans presque ciller. De mémoire, personne ne lui avait jamais fait pareille déclaration. Plus généralement, Honey n'aurait jamais imaginé pouvoir être "indispensable" à qui que ce soit, encore moins à un homme centenaire.
Forcément, ça faisait beaucoup d'informations à digérer, en plus de la nourriture et un silence s'installa entre les deux individus, silence pendant lequel Honey termina son mug de thé en opinant encore.
- Donc, si je comprends bien, reprit finalement la jeune femme, si vous m'avez ignorée après notre nuit ensemble c'est parce que vous ne vouliez pas vous attacher parce que ça vous ennuie de vous attacher mais, d'un autre côté, je vous suis indispensable, ce qui fait que, si vous pouviez choisir ma réponse vous aimeriez sans doute que je sois votre... compagne pour le reste de ma vie, résuma Honey qui continuait à faire tourner ces informations dans son esprit. C'est... sans doute logique pour certaines personnes, constata la scientifique pour qui, manifestement, ça ne l'était pas.
Jusqu'à présent, la jeune femme continuait sciemment d'ignorer la question finale de Stefan, parce que son raisonnement en était encore très éloignée. Mais elle y répondrait le moment venu. Honey n'était pas du genre à se défiler face à une question, même quand elle était épineuse. Comme si cela pouvait l'aider à mieux réfléchir, la jeune femme repoussa sa chaise et fit quelques pas dans la cuisine, cherchant de quoi occuper ses mains maintenant qu'elle avait fini de s'alimenter. Mais après quelques instants, insatisfaite par cette déambulation, Honey revint à hauteur de la table pour s'y hisser, jugeant inapproprié de s'asseoir sur les genoux de Stefan. De cette façon, ils étaient toutefois physiquement proches l'un de l'autre, or Honey sentait que la poursuite de cette conversation nécessitait pareille proximité.
- Je vais sans doute dire énormément de choses et j'aimerais bien que vous me laissiez finir avant d'intervenir pour que vous compreniez où je veux en venir, déclara t-elle en préambule avant de se lancer dans sa tirade. Je ne sais pas si je pourrais aimer "un" vampire. Quand bien même je pense comprendre ce que cette question sous-entendait, ça dépend duquel on parle. Et de quel amour on parle. Et pourquoi devrait-on poser la question dans ce sens ? En admettant que mes sentiments soient réciproques, est-ce que ça ne serait pas plutôt à vous de vous demander pourquoi m'aimer, moi, qui suis mortelle ? Je peux pas m'empêcher de me dire que le cas échéant je vous ferai inévitablement souffrir, pas plus que je ne peux m'empêcher de me souvenir que vous avez déjà tellement souffert, vous et votre petit garçon.
Ici, Honey marqua une pause durant laquelle elle regarda ses mains, croisées sur ses cuisses avant de finalement relever la tête et reprendre le fil de sa pensée :
- Vous savez, vampire ou pas vampire, malgré tout ce que vous avez pu me dire sur votre compte, sur le fait que vous n'êtes pas un homme bien, je maintiens ce que je vous ai dit en août dernier : vous pouvez choisir d'être ou non ce monstre que vous pensez être. Et vous avez le droit d'être heureux. Je me demande seulement... si je suis la personne la plus qualifiée pour ça. Ne vous méprenez pas, vous êtes... J'ai de l'affection pour vous, se ravisa Honey. Vous êtes... touchant, dans votre genre. Et vous êtes brillant et nous avons des loisirs en commun et j'aime vraiment votre enfant mais jusqu'à récemment je ne vous envisageais que comme un ami, en fait, avoua la jeune femme. Vous saviez que l'amour amoureux est défini par le mélange entre l'affection et le désir sexuel ? demanda t-elle de façon purement rhétorique sans laisser à Stefan le loisir de répondre, d'ailleurs. A Poudlard j'avais cru comprendre que vous éprouviez pour moi une attirance purement sexuelle tandis que moi j'avais envers vous de l'affection. Jusqu'à récemment je n'imaginais pas pouvoir vous désirer. Mais maintenant que je sais que je peux vous désirer aussi, je me demande si... vous et moi, c'est une bonne idée.
Honey marqua une nouvelle pause puis songea qu'une synthèse de cette réflexion serait sans doute appréciée. Donc elle s'empressa de la fournir :
- Tout ça pour dire qu'aimer "un" vampire, je ne sais pas. Mais vous aimer, vous, oui, c'est possible. Je crois seulement qu'au bout du compte vous allez certainement souffrir davantage sur le très long terme. Quant à moi... Pardon de le dire aussi brutalement mais puisque l'idée est d'être fixé, ici et maintenant : est-ce que vous voudrez des enfants avec moi et est-ce qu'un jour vous demanderez à m'épouser ? Parce que, sans vouloir être offensante, moi je n'ai qu'une seule vie et je sais que ce que je veux encore accomplir vous, vous l'avez déjà accompli il y a... un certain temps, disons.
Une moue contrite passa sur le visage de Honey qui trouvait Stefan, comme toujours, insondable. Alors, incertaine, elle demanda :
- Vous n'êtes pas fâché de savoir tout ça, n'est-ce pas ?
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________________________________________ 2021-07-30, 23:29

Dracula assis à la table de sa cuisine devant une humaine, lui avouant qu’il avait des sentiments pour elle pouvait sembler absurde. Encore plus lorsque l’on connaissait bien le personnage. Harcker et les nombreux villageois de Roumanie auraient trouvé cette scène assez amusante, probablement. Ou, au contraire, auraient pensés que c’était encore un plan machiavélique du vampire. Après tout, ce dernier avait toujours été un bon manipulateur, réussissant à faire croire n’importe quoi à n’importe qui. Il avait déjà réussi à rejoindre la cour de France! Ce n’était pas une mince affaire et pourtant il avait marché dans le château de Versailles et tué certains nobles sans se faire attraper! Quand le vampire voulait quelque chose, il arrivait souvent à ses fins. Ce dernier avait eu comme plan de manipuler Honey Lemon, comme tant d’autres à Storybrook. Pourtant… Stefan s’était pris à son propre jeu et le voilà amoureux d’une humaine. Elle n’était pas particulièrement différente des autres, en dehors de son esprit brillant, pourtant son cerveau et sa douceur avaient fini par le faire flancher. Lui, le conte le plus redouté de Roumanie!

Sans qu’il s’y attende, la blonde vint s’installer sur la table, s’installant dessus et le dépassant pour la première fois d’une tête. L’homme devait, ainsi, monter son regard afin de la regarder. Lui, d’habitude si grand, regardait les gens de haut. Quand on y pense, c’était quelque peu métaphorique de les voir ainsi. Pour une fois, il ne se montrait plus si fort, si sûr de lui. Pour une fois, il mettait, en quelque sorte, quelqu’un d’autre sur un piédestal sans qu’elle ne comprenne le pourquoi. Lui non plus d’ailleurs. Pourquoi, elle, sur les centaines d’humains qu’il a fréquentés dans sa longue non-vie? Au fond, il savait la réponse. Au plus profond de lui, il savait pourquoi. Elle le complétait comme personne d’autre et mieux encore… elle croyait en lui comme jamais personne ne l’avait fait en 500 ans. Même pas son propre fils. Honey Lemon était sa lumière au travers les ténèbres. Ce jour-là, devant elle, l’ancien roi savait que le chemin s’était séparé en deux. Soit, il poursuivait tout droit et continuait son existence brutale et sanguinaire. Soit il tournait à gauche et essayait d’être un homme meilleur. Pour elle. Cela dépendait seulement de la bonde, qui avait le dernier mot. Le choix était sien et justement, elle n’allait pas manquer de l’exprimer.

Ce n’était pas une surprise qu’elle y allait de manière méthodique, décortiquant ce qu’il avait dit pour répondre à son tour. Elle le faisait toujours, en scientifique qu’elle était. Le vampire n’en était plus vraiment étonné et la laissa parler dans rien dire et écoutant ce qu’elle voulait partager. Au départ, ses paroles n’étaient pas encourageantes. Elle semblait lui dire « non ». Premièrement, elle précisa qu’elle ne comprenait pas ce qu’il pouvait espérer avec elle puisqu’elle allait mourir et pas lui. Il avait bien envie de répondre à cela, mais il la laissa poursuivre comme elle l’avait demandé. Elle précisa que l’amour était un mélange de désir sexuel et d’affection, ce dont il était d’accord et qu’auparavant elle pensait ne ressentir que de l’affection pendant que lui clamait être attiré par elle sexuellement, sans plus. Pourtant… Les choses étaient plus complexes pour lui. Et pour elle? Il semblait qu’elle exprima le fait qu’elle pouvait aussi être attirée par lui. Même s’il ne le montra pas physiquement, cachant ses émotions comme à son habitude, le prince de la nuit ressentit une vague de soulagement se propager en lui lorsqu’elle mentionna qu’elle pouvait l’aimer. Elle se montra très claire sur ses intentions. Elle voulait se marier et avoir des enfants. Cela ne laissait aucun doute sur le fait que lui aussi devait en avoir envie si quelque chose devait se passer entre eux. Dracula se leva de sa chaise, se mettant devant elle entre ses jambes écartées. Doucement, il leva se main pour venir la déposée sur la joue de la jeune femme et pour la première fois de la journée, il se mit à sourire. Doucement, ses doigts glissèrent sur son épaule pour venir rejoindre sa main qu’il serra dans la sienne.

- Effectivement, vous êtes mortelle et pas moi. Effectivement, la perte d’un être cher est douloureuse, mais c’est ça la vie. Elle doit avoir un début et une fin. Au final, le vampire est destiné à tout perdre. Devrais-je m’empêcher d’être heureux parce que je vais souffrir? Je pense que… la douleur est inévitable. Peu importe le choix que je prendrais, ici et maintenant, je souffrirais. La perte d’un amour est douloureuse, mais l’éternité en solitaire l’est tout autant, voir même plus. Au moins, ce court moment de vie peut donner énormément de bonheur. Je suis prêt à prendre ce risque… Pour ce qui en est du mariage et des enfants… Vous n’êtes nullement offensante! Vous savez ce que vous voulez et je trouve cela parfait! Il est vrai que j’ai de l’avance sur vous sur ces sujets. J’ai déjà un fils et j’ai déjà été marié, mais rien ne m’empêche de recommencer si le moment se présente. Il est vrai que ma nature de vampire complique quelque peu les choses pour la reproduction, mais… J’imagine qu’il existe des solutions dans ce présent. Sinon, il est peut-être possible de le découvrir en faisait quelques expériences. Vous êtes brillante, je ne doute pas que vous pourriez trouver quelque chose pour régler mon problème de fertilité.


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________________________________________ 2021-07-31, 01:24 « Science is magic that works. »

Les yeux verts de Honey suivirent la progression de Stefan qui, soudain, se leva de sa chaise pour à nouveau la dominer de toute sa hauteur, enserrant son corps entre les cuisses de la jeune femme. C'était à présent à elle, de nouveau, de lever le regard vers lui. Une façon peu subtile de reprendre le dessus ? Ou la jolie blonde devait-elle y voir autre chose ? Incapable de décider, Honey le laissa faire, ses jambes toujours pendues dans le vide. Même si elle en avait eu envie, elle n'aurait pas réellement pu resserrer son emprise autour des hanches de Stefan. Certes, elle avait gagné en vigueur dans les membres inférieurs, entre ses diverses aventures et la rééducation initiée par Michel-Ange, mais pas au point de véritablement contrôler ce genre de choses avec efficacité. Ce n'était, de toute façon, sans doute pas important.
Figée dans cette étrange scène, Honey sentit ses doigts frais caresser sa joue et ne cilla pas, preuve, s'il y en avait encore besoin, du chemin qu'elle avait parcouru depuis leur première rencontre, quand la seule perspective de sentir ses doigts griffus sur sa peau la mettait plus mal à l'aise que toutes ses mauvaises expériences de lycée réunies. Au contraire, cette fois, la jeune femme regrettait presque qu'elle ne quitte son visage pour lui préférer son épaule puis finalement sa main qu'elle lui cédait volontiers.
C'était étrangement - mais positivement - de le voir sourire si franchement, songea silencieusement la jeune femme en évitant de le dévisager cependant. Elle avait presque l'impression de redécouvrir son visage mais peut-être voyait-elle seulement enfin la part lumineuse de sa personne qu'il enfouissait généralement. Par empathie, Honey lui avait rendu son sourire avant de s'en être totalement aperçue.
Et enfin, il parla.
D'abord pour abonder dans son sens, reprenant, semblait-il, une conversation sur le sens de la vie qu'ils avaient déjà eue quand Honey lui avait expressément signifier ne jamais vouloir devenir immortelle ce que Stefan était pourtant. C'était tellement triste de le savoir condamner aux deuils et aux pertes éternelles ! Car c'était une chose d'en être le témoin dans une série télévisée (et Honey était une très grande fan de Doctor Who) mais c'en était une toute autre que d'en faire réellement l'expérience. Cependant, ce n'était pas de la pitié qu'elle souhaitait donner à Stefan. S'il était comme elle, il y avait fort à parier qu'il n'appréciait guère qu'on le plaigne, qu'on s’apitoie sur son sort. Alors la jeune femme se contenta d'opiner en silence, approuvant sa réflexion sans doute davantage qu'il ne pouvait l'imaginer.
Mais il avait aussi cette façon, assez caractéristique, d'enchainer ses réponses (aux propres développements de la jeune femme qui étaient toujours nombreux, truffés de digressions et qui, comme elle, pouvaient partir dans tous les sens) par ordre chronologique ce qui leur fit aborder un sujet très différent de celui d'avant : les enfants et le mariage. Honey retint tant bien que mal un gloussement gêné. Elle n'aurait sans doute pas dû parler de ça. Pas maintenant. Pas tout de suite. Mais elle n'avait pas pu s'en empêcher, arrivant à un âge où ce genre de choses devenait important à ses yeux.
Un autre homme, plus jeune, par exemple, aurait sans doute pris peur si une jeune femme, après seulement un seul rendez-vous qu'on aurait pu qualifier de galant, lui avait fait part de ses envies de vie conjugale et de maternité, mais pas Stefan. Il avait, sans doute, déjà tout vu et tout entendu et appréciait manifestement les mortels qui savaient ce qu'ils voulaient. Honey aussi, au demeurant, appréciait les personnes qui savaient ce qu'elles voulaient. Les personnes comme lui, en fin de compte car, avec le recul, la jeune femme s'apercevait qu'il avait souvent su se montrer très clair dans ses desseins. Du moins dans ceux qu'elle avait été en mesure d'interpréter.
Opinant toujours pour signifier sa compréhension, Honey laissa le silence s'installer quelques instants, à la fois touchée et incrédule qu'un vampire puisse faire preuve d'autant de volonté voire d'idées pour accéder à ses désirs, à elle. Ce constat avait quelque chose de bouleversant qu'elle ne se sentait pas en mesure d'exprimer. Pas tout de suite, en tout cas.
- Vous devriez sourire plus souvent, déclara-t-elle à la place. Ca vous va bien. Mais... peut-être que vous n'avez pas souvent l'occasion de sourire, en fait, ajouta la jeune femme, presque davantage pour elle-même, après une courte réflexion. Je crois que je ne comprendrai jamais réellement ce qui parvient à nous lier, vous et moi, mais je m'aperçois que, d'une certaine façon, vous m'aviez manqué. Je veux dire par là que vous êtes dans ma vie, assez régulièrement et parfois sans que je ne demande rien, depuis l'été dernier et puis... d'un coup... vous n'étiez juste... Plus là, conclut Honey, un peu déroutée, en faisant référence au silence radio qui avait suivi leur nuit d'amour. Je n'étais pas tellement surprise que ça soit arrivé après notre nuit ensemble, j'avais compris en me réveillant seule que c'était ainsi que les choses allaient se passer mais maintenant que j'y repense, oui, ça m'avait manqué de ne plus voir vous et je crois que vous dois un nombre incalculable d'excuses.
C'était sans doute étrange que ce soit la jeune femme qui soit parvenue à cette conclusion, alors qu'elle n'avait jamais cherché à manipuler Stefan, et pourtant tel était bien son constat. Comme à son habitude, d'ailleurs, Honey ne tarda pas à développer le fond de sa pensée. Le fait est qu'elle avait quantité de choses à partager à Stefan et que maintenant lui semblait le moment le plus adéquat. Restait à espérer qu'il aime les femmes bavardes...
- J'ai bien vu à l'enterrement de vie de jeunes gens d'hier soir que vous m'aviez quittée fâché mais je n'avais pas compris pourquoi. Stefan, si j'avais ne serait-ce que soupçonné que vous m'aimiez jamais je n'aurais dit tout ce que je vous ai dit, assura la jeune femme en pressant, de son autre main, leurs deux paumes entrelacées. Indépendamment de mes sentiments, je n'ai jamais voulu vous faire de peine. Mais je vous en ai fait, malgré moi..., constata piteusement Honey en baissant la tête. Vous vous souvenez de notre excursion dans l'observatoire abandonné ? demanda-t-elle quelques instants plus tard de façon purement rhétorique (Honey ne pouvait imaginer qu'il ait oublié) en relevant la tête. Je me souviens de vos mains sur mes hanches, de la façon dont vous me teniez contre vous, de nos regards qui se soutenaient l'un l'autre... Je crois qu'alors vous vouliez m'embrasser. En fait, je me souviens même avoir ressenti quelque chose de... Quelque chose que je n'ai pas su comment interpréter, en fait. J'imagine que je vous ai déçu... Ou frustré, ce jour-là. Croyez bien que ce n'était pas intentionnel....
Honey observa un temps leurs mains entrelacées avant de poursuivre sa litanie.
- Je dois aussi vous remercier, je crois. Pour ce que vous venir de dire, déjà. Je suis touchée, vraiment, que vous vouliez bien refaire avec moi ce que vous avez déjà fait... avant.
La jeune femme n'avait qu'entrevue la souffrance que la perte de sa première femme avait causé à Stefan et n'osait pas, pour le moment, s'aventurer sur ce terrain métaphoriquement glissant même si son esprit fourmillait de questions. Maintenant qu'entre eux tout était dit, elle aurait sans doute le temps, plus tard, de les lui poser, ces questions. Pour l'heure, elle préférait enchainer rapidement :
- Et merci pour le petit-déjeuner. C'était très bon. Parfait, en fait. C'est assez dingue que vous cuisiniez aussi bien alors que vous ne... alors que nos régimes alimentaires sont si différents, décida-t-elle plutôt de dire.
Les remerciements de Honey avaient, pour l'heure, quelque chose de futile. Et pour cause : elle n'avait jusqu'à présent pas aborder le point qui lui importait réellement, celui qui la bouleversait autant que tout le reste, sinon plus.
- Pardon, je vous noie de propos en tout genre alors que ce que j'aimerais vraiment vous dire c'est... Merci de pas m'avoir laissée mourir hier soir, souffla-t-elle dans un murmure à peine audible pour l'oreille humaine.
Stefan, cependant, l'avait entendue aussi clairement que si elle avait parlé d'une voix claire, du moins, Honey le supposait-elle. Encore sous le coup des émotions si violentes provoquées par ce mariage infernal, la jeune femme avait délié ses doigts de ceux de Stefan pour enlacer son torse et y enfouir sa tête. Les yeux fermés, elle essayait de ne pas faire remonter trop de souvenirs de cette horrible nuit sur laquelle elle pleurerait sans doute encore dans un futur proche. Mais pour l'heure, c'était, contre toute attente, dans les bras d'un vampire qu'elle trouvait le réconfort dont elle avait besoin.
Bien sûr, dans sa vision déformée de la nuit passée, Honey oubliait quelque peu de prendre en compte sa propre intervention, la façon savante avec laquelle elle avait piégé le manoir ce qui avait assurément contribué à leur réussite. Mais à quel prix ? Ces pensées aussi il faudrait que la jeune femme les analyse. Plus tard.
- Je serais morte si vous n'aviez pas été là, continua de murmurer la jeune femme, le son de sa voix partiellement étouffé par son étreinte, comme si elle en prenait seulement conscience. Je me sens tellement salie, si vous saviez... Rien que l'idée de ce... de ce qu'ils auraient fait de mon... de mon cadavre...
Honey frémit et chassa, tant bien que mal, les images qui s'imposaient à son esprit, resserrant instinctivement son étreinte. Comment pouvait-elle rendre un service égal à Stefan ? Comment lui-même avait-il pu lui pardonner aussi facilement de l'avoir si cruellement (sans doute) blessé la veille au soir ?
Ces questions, Honey ne la posa pas. Parce que son cerveau fonctionnait différemment de celui des autres, elle conclut sa (trop ?) longue intervention par une remarque triviale, presque amusante qui, pourtant, revêtait, pour elle, une importance capitale :
- Merci de pas m'avoir complètement déshabillée.
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________________________________________ 2021-07-31, 22:40

La surplombant à nouveau, c’était, en partie, sa manière de reprendre le contrôle sur lui-même et retrouver son rôle du roi digne. Il avait un certain ego, ce que n’importe qui, même Honey Lemon, pouvait remarquer assez aisément en apprenant à le connaître. Il aimait se sentir puissant. Un homme comme Dracula essayait toujours d’impressionner, charmer, voir faire fondre ceux en qui il tenait. Il voulait que la demoiselle se sente toute chose dans ses bras, qu’elle soit happée par son regard, son sourire et la moindre chose pouvant être considérés sexy. Au moins, pour une fois, il n’essayait pas de la manipuler. C’était déjà ça… Puis il y avait aussi un peu du fait qu’il avait envie d’être plus près d’elle physiquement, pas forcément dans le sens sexuel du terme, même s’il ne le disait pas à voix haute.

Elle le complimente sur son sourire. Son regard devient rieur à ce commentaire, plutôt amusé par son observation. En général, ce n’est pas vraiment le genre de caractéristique qu’on lui donnait. On disait énormément de choses sur le vampire. Qu’il était séduisant, dangereux, monstrueux, infâme, cruel et j’en passe. Dès qu’il avait un beau sourire? La dernière fois qu’on le lui avait dit, cela remontait à l’époque où son époque vivait encore. En somme, le moyen-âge… Et oui, cela faisait bien longtemps qu’il avait été un connard et il n’avait plus l’habitude des compliments, mais il songea qu’il pourrait facilement s’y faire de la bouche de la magnifique mortelle. Elle continuait sa tirade, exprimant qu’il lui avait manqué depuis cette nuit où ils avaient couché ensemble. Était-ce les bons thermes d’ailleurs, maintenant qu’il acceptait enfin ses sentiments amoureux envers l’humaine? Peut-être que « faire l’amour » serait plus approprié, songeait-il avant qu’elle ne poursuive. La blonde avait beaucoup de choses à dires, il semblerait puisqu’elle enchaînait. Le vampire ne la coupait pas, la laissant terminer en l’écoutant sans sourciller.

Il était tout de même étonné de l’entendre s’excuser. Elle semblait se sentir mal pour ses agissements, mais ces derniers ne semblaient pas, à l’avis de Stefan, très importants ou quoi que ce soit. Après tout, lui, le maitre des vampires avait déjà causé bien plus de mal qu’elle ne pourrait jamais en faire à quelqu’un de manière accidentelle. Il en fallait beaucoup pour que le vampire soit vraiment en colère. Il fallait, en général, essayer de tuer ses proches ou essayer de le tuer un peu trop souvent. Sinon, il était du genre à rapidement oublier et passer à autre chose. Pendant qu’elle l’entourait de ses bras et enfouissait son visage dans son torse, il fit de même avec elle, passant une de ses mains dans ses cheveux. Elle semblait calme dans ses bras, son cœur battant doucement à un rythme régulier. Pourtant, le sujet de la veille au soir semblait encore l’effrayer et Vulpesco ne manqua pas de raffermir sa prise doucement afin de lui indiquer dans ce message non verbal qu’elle était en sécurité.

- Honey… Vous vous sous-estimez beaucoup dans vos paroles, analysa l’homme en la gardant tout contre lui. Et vous êtes top sévère avec vous-même. Hier, vos paroles m’ont piqué à vif. Il est vrai, mais comment pouviez-vous savoir? Puis, vous ne m’appartenez pas. Vous ne me devez rien. Il n’y a rien de mal de désirer quelqu’un. Je pense que j’étais surtout inquiet pour votre sécurité, mais j’étais aussi… jaloux. Mais cela ne doit pas vous préoccuper. Que j'ai été frustré, cela n'a pas d'importance. Vous ne me devez absolument rien. Pas même après vous avoir aidée à éviter le destin qu’ils voulaient vous réserver. Je ne suis pas le seul responsable de cette réussite. Vous êtes celle qui avez élaboré le plan. Je n’ai été que votre humble serviteur. De plus, vous sauver n'était pas seulement un acte bienveillant. Il y avait un peu d'égoïsme derrière aussi. J'aime votre personne et il est hors de question de vous laisser tomber.

Se souvenant de son petit commentaire de fin, il eut un petit rire.

- C’est normal, j’ai envie de dire. Je veux que vous me demandiez de vous déshabiller. Je n’ai aucunement envie de vous forcer ou profiter de vos états de faiblesses. D’ailleurs, j’ai … énormément … envie de quelque chose et je dois avoir votre accord.

Doucement, son visage se déplaça afin de se rapprocher du sien. Sans toucher ses lèvres, il vint poser son front contre le sien.

- Vous me laisseriez vous embrasser?


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