« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Atlas avait un adage. Ce qui se passe à Bacchus, reste à Bacchus. Il y avait une expression similiare à Storybrooke, sur une certaine ville du nom de Las Vegas. Jusqu'à présent, j'avais toujours considéré que c'était un enfantillage de considérer que quelque chose qu'on faisait de mal, ou de non approprié, dans un lieu, ne pouvait pas avoir d'incidence sur tous les autres lieux. J'avais pour certitude que ce qu'on accomplissait, quels que soient les actes qu'on réalisait, ils devaient compter n'importe où on se trouvait. Cela devait nous pousser à nous comporter correctement, convenablement et exemplairement en toute circonstance. On était des adultes et non des enfants. On était des Titans. Des exemples.
Jusqu'à ce jour, j'avais toujours pris en compte cette réalité. Mais aujourd'hui, j'avais envie de dire qu'une seule et unique chose à Atlas, quand je le recroiserais. Ce qui se passe à Magrathéa, reste à Magrathéa. Et je n'étais pas fier de moi. Non pas à cause de ce qui s'était passé, mais parce que je n'avais pas su rester moi même. Fidèle à mes convictions et à mes principes. Et parce que j'avais peut-être un peu honte de la réalité. De ma réalité.
Une lumière était apparue en plein coeur du Cottage Boréal. Une petite lumière jaune, tel un soleil, qui grandissait petit à petit jusqu'à prendre une forme rectangulaire, de la taille d'un humain un peu plus grand que moi et à former ce qui pourrait ressembler à une porte. Cette dernière laissa entrevoir ce qui se trouvait de l'autre côté. Du nôtre, le Cottage, et du Cottage, nous...
Une jeune femme blonde, qui se trouvait à proximité, en train de cueillir quelques légumes dans son potager, s'approcha de l'astre pour voir de quoi il en retournait. Elle fut aussi surprise de nous voir apparaître que moi, de la voir à une heure si tardive dans son jardin. C'était d'ordinaire le matin qu'elle venait y cueillir ce qu'il lui fallait pour son food truck. Là, vue l'emplacement de la lune au-dessus de nos têtes, la nuit était déjà bien entamée.
Je lui adressais un petit sourire se voulant rassurant.
« Bonjour Astrid. Ce n'est que moi. Que nous. » lui dis-je en indiquant Eurus qui se tenait à quelque pas de moi.
« Mais où étiez vous ?! » se contenta t'elle de me répondre.
Ce fut à mon tour d'être surpris par un tel accueil.
« On vous a cherché de partout avec Socrate ! »
Etait-il arrivé quelque chose ? Je ressentais quelque chose de calme et paissible sur le Cottage. Tout allait pour le mieux. Alors pourquoi agissait-elle de la sorte ? C'était ce genre de choses, ce retour à la réalité, qui me faisait regretter d'être rentré...
Quelques jours auparavant...
« Mademoiselle Dashwood, c'est un immense honneur de faire votre connaissance. » répondis-je à Eurus qui s'était vêtue pour être dans le thème de notre voyage.
Je me tenais face à elle, dans la tenue que je m'étais choisi. Elle était... comment dire... c'était celle d'un gentleman. Mais il y avait quelque chose qui n'allait pas. J'avais endossé le rôle de monsieur Fitzwilliam Darcy. Ce n'était peut-êtes pas très surprenant quand on me connaissait.
J'avais lu tous les Jane Austen et j'avais un petit faible pour Orgueils et Préjugés. Tout comme la littérature de George Sand, celle de Jane Austen faisait partit de mes préférés. Quand il avait été question de venir jusqu'ici, je ne m'étais pas fait prier.
Dans sa tenue, Eurus était magnifique. Elle portait très bien les vêtements d'époques, mais surtout, contrairement à ce que j'avais imaginé, elle s'était vêtue d'une manière totalement habillé et digne des plus grands Jane Austen. Je lui avais adressé un magnifique sourire, tout en remettant correctement mes vêtements. Je ne me sentais pas très à l'aise.
« Je... » laissais-je échapper.
Ca m'embêtait grandement. Car même si je ne voulais plus prendre cette apparence ces derniers temps, je m'y étais bien plus habitué et je me sentais beaucoup plus moi même dans ce corps plus...
...fermant les yeux, je m'apprêtais à décevoir la jeune femme. Faisant disparaître les traits jeunes que j'arborais pour prendre ceux du vieux monsieur que j'aimais tant. Mes vêtements n'étaient pas très différent, si ce n'est qu'ils m'allaient mieux. Ou tout du moins que je me sentais mieux dedans. Même si imaginer ce visage me ramenait à une triste réalité, à de très mauvais choix qu'il avait fait. Que j'avais fait...
« ... »
J'avais ouvert la bouche pour la refermer. Je ne voulais pas gâcher ce moment. Ca allait être un voyage pour se détendre. Mon côté jeune aurait était plus approprié. J'espérais que ça ne lui déplairait pas trop.
Aujourd'hui...
« Qu'est-il arrivé Astrid ? » lui demandais-je.
« Le ciel ! Il a changé de couleur hier soir et ça s'est reproduit il y a quelques heures. On voulait prévenir votre frère et votre soeur, mais ils ne sont pas là. Socrate a préféré attendre votre retour, mais je lui ai dit qu'il fallait faire quelque chose. Si ça se trouve, notre planète est en train de se dérégler et on va droit vers une nouvelle apocalypse ! Et vous savez pourquoi ? » demanda t'elle en s'approchant de nous, avec une botte de carotte dans une main et une unique carotte dans l'autre qu'elle tendit dans notre direction, avant de regarder vers Eurus. « Parce que certaines personnes refusent encore de faire ce qu'il faut pour protéger notre planète. » dit-elle en me jetant un regard en coin.
Je soupirais, tout en jetant un regard vers Eurus pour lui faire comprendre de ne pas prendre en compte les propos d'Astrid.
« Quoi qu'il en soit, la planète nous montre à sa manière qu'il faut faire quelque chose. »
« Oui, ou alors il est question d'autre chose... » laissais-je échapper.
« Attention Hyperion. » dit-elle en pointant cette fois ci la carotte dans ma direction. « Ne jouez pas avec la Nature. Vous savez à quel point elle est importante. Et je vous ai vue mettre votre sachet de thé dans le sac bleu. »
J'aurai du le faire disparaître. Tout comme l'intégralité des poubelles du Cottage...
« Une lumière verte signifie un appel de la Nature. Sinon elle aurait été d'une autre couleur. »
Je levais les yeux vers le ciel. Il était sombre, avec une pleine lune en son coeur. Les mots d'Astrid me revinrent à l'esprit. Une lumière verte dans le ciel ? Une pensée pour Lyra, Pantalaimon, Malcolm et Asta me traversa l'esprit. Ils étaient partit il y avait déjà quelque mois.
« A quel moment précis cette lumière est apparue ? » lui demandais-je tout en continuant de fixer le ciel.
« Au couché du soleil. Quand la Nature est la plus fatigué après nous avoir observé une journée entière et après avoir vue comment on la traite ! »
Je fermais les yeux un instant, tentant de ne plus tenir compte de ce qu'elle disait et me concentrant pour voir si je sentais quelque chose.
Quelque jours auparavant...
« Depuis le Moyen-Âge, le tricot s'est développé au point qu'il existe des guildes d’artisans et un vrai commerce organisé des vêtements en laine. La machine à tricoter existe déjà, inventée à l'époque d'Elizabeth 1ère et de Henry IV. Mais elle est destinée aux professionnels. Mais on trouve souvent que les bas sont de moins bonnes qualités. Du coup on tricote beaucoup à la main dans à peu près tous les foyers d'Europe. »
Une de nos ôtes nous expliquait comment les jeunes femmes et les jeunes hommes s'occupaient à cette époque. On était tous réunis dans un grand salon. J'avais trouvé place à quelque pas de Eurus et je lui adressais de temps en temps des petits sourires pour lui faire comprendre que je m'ennuyais autant qu'elle. Au bout d'un certain temps, j'avais prétexté de devoir m'éclipser pour quitter ce cours des plus ennuyeux. Heureusement, la jeune femme avait prétexté la même chose et je m'étais proposé pour l'accompagner jusqu'au dehors. Là, on s'était enfin retrouvé seul, avec quelques domestiques au loin, marchand dans le jardin.
« Je me demandais quand on allait arriver au moment où elle nous expliquerait la manière de tricoter des chaussettes, des châles et diverses autres choses. Peut-être que tu avais envie de te mettre à la tâche et que je t'ai privé d'un excellent cours ? » lui dis-je sur le ton de la plaisanterie.
Nora m'avait parlé de sa façon de tricoter. C'était après que je lui avais posé quelques questions, tentant de créer une discussion avec elle. Mais sa façon d'expliquer était plus direct, moins ennuyante. Je comprenais qu'elle trouvait du plaisir à tricoter et que ça la détendait. Mais ce n'était pas fait pour moi. Même si j'aimais beaucoup les habits et que je me promenais même encore avec des mouchoirs en tissus, les trouvant plus élégants que ceux en papier.
« A ce que j'ai compris, on considère que les travaux d'aiguille sont un élément indispensable à l'éducation des femmes. Et que toute jeune femme souhaitant se marier pour fonder un foyer doit savoir tricoter. C'est impressionnant comme les moeurs ont changés. Aujourd'hui, pour se marier, il suffit de savoir faire ce qu'un homme apprécie. » lui dis-je sur le même ton de la plaisanterie.
Mais au regard de Eurus, je décelais quelque chose. Qu'avais-je dit ? Pourquoi parfois j'avais la sensation que Eurus tenait d'Atlas ?
« La nourriture. » précisais-je. « L'appétit est quelque chose d'important pour les hommes à ce que j'ai pu constater. Ils sont généralement très gourmand et ils ont toujours faim. »
Je parlais également pour moi. Même si je ne ressentais jamais la faim. Mais j'avais toujours cette envie de grignoter quelque chose. C'était... maladif. Peut-être la seule maladie qui pouvait toucher un Titan. Si on ne comptait pas celle qui s'était emparé de Chronos, à savoir, l'Amour.
« Bien que savoir tricoter de nos jours doit être un plus. Après tout, c'est toujours agréable de créer ses propres vêtements. Du moins si on en croit Nora. Mais beaucoup sont portés sur le... shopping ? »
Je détaillais du regard Eurus. Etait-elle ce genre de femmes ?
« Quoi qu'il en soit, tu sais où te vêtir. »
Une façon sous entendue de la complimenter. Mais elle savait que je trouvais qu'elle avait la classe en chaque occasion.
Aujourd'hui...
« Il doit s'agir de Lyra. Ou de Malcolm. » précisais-je.
Mais pourquoi si tôt ? J'avais prévu de les revoir d'ici un an, jour pour jour après leur départ. On savait que le temps avançait de la même manière pour eux et pour nous. Si ils tentaient de nous joindre, aujourd'hui, c'est qu'il y avait quelque chose. A moins qu'il ne s'agissait pas d'eux ? Je devais en avoir le coeur net. J'adressais un regard à Eurus.
« Je sais qu'on rentre de voyage, mais aimerais tu en entreprendre un autre, avec moi ? » lui proposais-je.
Etais-ce une bonne idée après ce qui s'était passé... ? Je m'en mordis les lèvres. La proposition m'avait échappé sans que je puisse contrôler mes paroles. C'était venu comme ça. Est ce que je le regrettais ? En tout cas, je n'avais rien ajouté, attendant sa réponse.
CODAGE PAR AMATIS
Eurus J. Holmes
« Good and bad are fairytales. »
| Avatar : Keira Knightley
"Ce nouveau design, c'est juste pour moi ?"
"Ne faites pas comme si vous n'aviez pas envie de regarder..."
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Eurus, la soeur de Sherlock
La Poussière s'agitait dans tous les sens. Elle virevoltait. Elle s'épanouissait dans la voûte céleste. Eurus avait fait allusion à un tableau de Van Gogh et c'était précisément ce que nous pouvions contempler en cette belle nuit d'été.
Ce qu'avait créé Malcolm, ce télescope, permettait de voir ce qu'à l'oeil nu il nous était impossible de contempler. Il excellait dans son domaine de prédilection, même si d'après les dires de Asta, celà le privait d'une vie sociale.
M'écartant du télescope, j'avais pris soin de ne rien déranger et je m'étais tourné ensuite vers nos deux hôtes. Se pouvait-il que l'appel ne venait pas d'eux ? Voir même de personne d'autres et que tout ceci n'était que le fruit de ces recherches que pratiquait Malcolm avec l'aide de ce télescope ? J'en doutais. Car un tel appareil n'aurait pas pu nous faire parvenir quoi que ce soit jusqu'à notre univers. Il fallait autre chose.
« C'est du très bon travail Malcolm. » dis-je au jeune homme, tout en levant une nouvelle fois les yeux en direction du ciel. « Il n'y a rien de particulier depuis votre retour ici ? » ajoutais-je.
« Absolument rien de palpitant... » laissa échapper Asta.
Je sentis une pointe de mécontentement dans le regard que Malcolm lui adressa. Mais le Daemon ne semblait pas s'en soucier.
« On ne sort pratiquement plus. Et le ciel n'a pas bougé ces derniers jours. Il est toujours là. »
Cette fois ci le mécontentement se faisait ressentir chez Asta. Elle reprochait sans doute à sa moitié de ne pas sortir plus souvent et rester toujours là à contempler un tableau qui ne bougeait pas d'un chouilla. Je comprenais l'envie de Malcolm de trouver des réponses à ses questions. Mais quelles étaient réellement les questions qui se posaient ? Et pouvait-il seulement obtenir un début de réponse ?
« Bien. » déclarais-je. « Je crois que ce n'est pas ici que nous trouverons la réponse à notre question. Peut-être que c'est Lyra qui nous a contacté ? » ajoutais-je.
Après tout, si ce n'était pas l'un, c'était peut-être l'autre. Elle était rentrée pour Malcolm à ce que je supposais. Elle devait sans doute faire des recherches sur la Poussière dans son coin. Qu'avait-elle découvert ? Mais avant de pouvoir dire quoi que ce soit d'autre, je vis que depuis quelques instants, le regard de Asta était dirigé vers le ciel. Tout comme celui de mes compères qui l'un après l'autre, suivaient le regard du Daemon.
En faisant de même, je ne remarquais bien de différent. Il y avait toujours ce vert émeraude qui gesticulait dans tous les sens. La voûte céleste était toujours là, identique à quand je l'avais observé à travers le télescope de... le télescope... songeais-je.
« Voilà qui est intéressant. » laissais-je échapper, émerveillé par ce spectacle.
Car oui, désormais ce n'était plus à travers un appareil que je pouvais le contempler. Il était présent là, face à nous, visible à l'oeil nu ! Un spectacle invraisemblable.
Quelque minutes auparavant, Malcolm avait déposé son manteau sur les épaules de la jeune femme qui m'accompagnait. Quant à moi, désormais, c'était mon aura qui reposait sur elle. Tout comme sur nos deux hôtes. Une simple protection, qui ne devrait pas surprendre Malcolm et Asta, qui par le passé avaient déjà goûtés à ce genre de choses.
« Qui que ce soit qui nous a envoyé cette invitation, nous allons bien finir par savoir de qui il s'agit. »
J'avais remis correctement le haut de ma chemise. Moi aussi j'étais toujours en tenue d'époque. Ca allait parfaitement avec l'ambiance de ce lieu.
« Je t'avais dit de faire une pause dans tes recherches. » marmonna Asta à son homologue. « Tu as dû réveiller quelque chose. »
« Absolument pas ! Je ne suis pas responsable de ce qu'il y a dans le ciel. Je ne fais que l'observer. » rétorqua t'il.
« Tout ça pour nous mettre dans de beaux draps une fois encore ! »
Le jeune homme ne répondit pas cette fois ci. J'avais la sensation qu'ils avaient grandement besoin de changer d'air. Ou tout du moins de beaucoup plus de contacts sociaux. Eurus l'avait dit, on va s'occuper de lui. Du moins pas dans l'immédiat, car nous allons sans doute avoir bien plus important à faire. Et en songeant à cela... je me tournais vers la jeune femme.
« Malcolm n'est pas du genre à faire des choses dévergondés, ou non adaptés. Je pense qu'une sortie au théâtre lui ferait le plus grand bien et ce serait amplement suffisant. »
Il était inutile de l'amener dans un bar, le faire boire ou quoi que ce soit d'autre d'un peu trop social pour lui et d'un peu beaucoup trop inconvenant à mes yeux, de la part de la jeune femme. Bien qu'elle pouvait aisément faire ce qu'elle voulait. Mais Malcolm était un ami et je veillais sur lui et sur son honneur.
« C'est toi qui nous a mis dans de beaux draps... » marmonna cette fois ci Malcolm à l'intention de Asta.
J'espérais qu'il ne parlait pas de la proposition que je venais de faire. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas lui poser la question, car une lumière dans le ciel descendait désormais dans notre direction. Ca c'était encore plus incroyable que la couleur vert émeraude qui dansait dans les cieux !
« C'est quand on ne les appelle pas qu'ils viennent... » marmonnais-je à mon tour.
Je l'avais gardé au travers de la gorge le fait que quand on avait besoin de ces créatures, elles ne venaient pas à nous. Si c'était l'une d'entre elles, ce que je soupçonnais, peut-être que moi aussi je resterais muet à leur appel.
La forme brillante, jaune, lumineuse, descendit jusqu'à nous. Elle flottait dans les airs grâce à ses deux grandes ailes. D'apparence humaine, mais avec un corps qui semblait uniquement composé de lumière, il nous observait sans prononcer la moindre parole. Je sentais quelque chose sur moi. Quelque chose de grand et de puissant, mais bien différent de tout ce que j'avais ressentis jus-qu’auparavant. Etrangement, alors que j'aurais du être sur la défensive, j'étais très détendu. Je songeais encore à ce séjour qu'on avait passé dans ce monde à la Jane Austen...
Précédemment...
« ...elle montre les aristocrates d'une manière négative. Il n'y a qu'à voir Lady Catherine qui n'est que vanité et mépris. Elle juge les autres personnages en fonction de leur titre, de leur richesse ou de leur statut social. C'est ça qui donne toute sa force à Elizabeth Bennet. Elle est capable de tenir tête à une personne aussi haut placée dans la classe sociale, tout en restant à un niveau respectable. D'ailleurs je crois que Lady Catherine éprouve de la jalousie pour Elizabeth. »
Tous les convives me regardaient sans prononcer la moindre parole. Puis, tout à coup, l'un des domestiques s'approcha et me murmura quelque chose à l'oreille que Eurus avait sans doute pu entendre.
« Lady Marmelade souhaitait simplement que vous l'invitiez à une sortie à cheval. »
« Hum... » laissais-je échapper.
Avais-je bien compris la question de Lady Marmelade ? Si on revenait un peu en arrière, elle avait dit qu'elle aimerait bien faire elle aussi du cheval, comme la plupart des jeunes femmes de son âge et qu'en dehors de Elizabeth Bennet, elle ne connaissait pas de personnages qui n'avaient pas pratiqué de cheval dans les romans de Jane Austen.
« Ce que je voulais dire par là, c'est que peut-être que Elizabeth Bennet ne monte pas à cheval, mais elle a d'autres qualités. »
Je tentais de me rattraper du mieux que je pouvais. C'était mon personnage préféré, tout romans confondus. Je n'aimais pas trop qu'on lui trouvait plus de défauts que de qualités. Elle était parfaite.
Au bout d'un certain temps, on s'était retrouvé aux écuries. Mais la jeune femme qui voulait que je l'invite à monter, n'était pas venue. Je la comprenais. Il ne restait donc plus que Eurus et moi même. Je lui adressais un petit sourire.
« Je me suis peut-être un peu laissé aller avant. Mais peut-être que Elizabeth sait faire du cheval. Et puis, je n'avais pas très envie d'inviter cette jeune personne à faire de l'équitation. Elle n'aurait fait que parler de Raisons et Sentiments. Ce n'est pas le meilleur Jane Austen. Beaucoup le considèrent comme tel, mais Orgueils et Préjugés... »
Je m'étais stoppé moi même. D'accord... je parlais peut-être aussi un peu trop d'un roman en particulier. Ca lui déplaisait ? Tentant de chasser cette idée de ma tête, je lui avais adressé un nouveau petit sourire, compatissant. Elle devait me supporter dans un univers à la Jane Austen. Personne aurait voulu vivre ce genre de choses... personne...
« Faisons cette balade à cheval. Tous les deux. Et j'arrêterais de parler des romans, ou tout du moins d'un en particulier. »
C'était une promesse. Une ballade à cheval ensemble et plus de discussions de ce genre. D'un côté, ça donnait l'impression que je poussais Eurus à accepter cette ballade à cheval à mes côtés. Mais qui ne voulait pas faire de cheval en cette belle journée ensoleillée et avec un décors comme celui ci ?
J'observais la jeune femme, attendant sa réponse. Mon regard vogua légèrement d'une partie à l'autre de son corps. Ce n'était pas vulgaire. Je n'étais pas en train de la regarder d'une manière déplacée. Je me contentais de visualiser tous les motifs de ses vêtements, les différents points de couture, ou choses de ce genre. A dire vrai, j'avais aucune idée de ce que je faisais. Et quand mon regard retrouva celui de la jeune femme, je sentis un léger malaise s'installer... du moins de mon côté.
J'ouvris la bouche pour prononcer une parole, mais rien ne vint...
Aujourd'hui...
« Si cela ne vous dérange pas, Malcolm, j'aimerais m'adresser à eux le premier. » dis-je au jeune homme.
Je ne doutais pas qu'il n'y verrait aucun inconvénient. Etait-il tranquille à l'idée d'une telle apparition ? Moi même je ne savais que penser de tout ça...
Avant que je puisse dire quoi que ce soit, l'apparition leva ce qui semblait être un doigt en direction du ciel. On leva bien entendu tous la tête, observant ce que la créature nous montrait.
La Poussière, qui continuait de virevolter dans les cieux, pris tout doucement la forme de quelque chose de plus identifiable. Une immense Citadelle ou quelque chose de ce genre là, qui disparu aussi vite qu'elle était apparue. Comme tout le reste d'ailleurs. La voûte céleste repris sa couleur noire habituelle, et la forme lumineuse, représentant sans doute un Ange, avait disparu à son tour. Il ne restait rien. Même pas cette sensation de grandeur et de puissance.
Je restais quelques instants à observer le ciel avant de tourner la tête vers Malcolm.
« Sont-ils muets ? » fut la première chose qui me traversa l'esprit.
Je n'avais rien contre les devinettes, mais l'hospitalité était quelque chose qui m'importait bien plus. On ne pouvait pas venir, ne rien dire et nous indiquer quelque chose dont on ignorait tout. Pourquoi les messages n'étaient d'ordinaire pas plus facile à déchiffrer ? Je n'aimais pas cette façon de faire.
« Je suppose qu'il s'agit de la Cité qu'évoquait Lyra, n'est ce pas ? » dis-je sans trop de convictions.
Je songeais toujours à cette apparition muette. Ca m'exaspérait un tel comportement !
« On dit qu'il suffit de quelques heures de conversations à deux créatures raisonnable pour épuiser tous les sujets qu'elles peuvent avoir en commun, ce qui n'est pas le cas pour des amoureux qui eux, nul sujet, n'est jamais épuisé si chaque chose n'est pas répété au moins une vingtaine de fois. Mais dans le cas de ces créatures là, même pas une seconde nous est accordé de dialogue digne de ce nom ! »
Ca se sentait peut-être un peu trop que j'étais agacé. C'était dans le regard de Asta que j'avais remarqué que mon agacement allait sans doute contaminé tous les autres si je ne m'arrêtais pas là.
« C'est dans Raisons et Sentiments. » me défendis-je en regardant en direction de Eurus. « Je n'ai pas parlé de mon orgueil qui a été touché ou autre. C'est un tout autre roman. Par conséquent, je n'ai pas rompu notre pacte de ne plus parler de ce libre pour le restant du séjour. Bien que si on regarde bien, nous ne sommes plus dans l'univers de Jane Austen. Est ce que le pacte est par conséquent achevé ? »
Si tel était le cas, je pouvais très bien ne pas parler de Orgueils et Préjugés pour le restant de la journée. Mademoiselle Austen avait écrit d'autres romans. Dont celui que je venais de citer et qui me rappelait que la tenue que portait Eurus, faisait directement référence à l’héroïne de ce dit roman. C'était en quelque sorte lui rendre hommage que de citer un passage de ce livre, n'est ce pas ? Elle devrait s'en montrer flattée...
« Je n'ai pas envie de donner de l'intérêt à ces... choses qui ne nous en donnent aucun. Par conséquent, si on se rendait chez votre mère, Malcolm, afin de savourer ses brioches ? »
J'avais très envie de me changer les idées. Et faire référence aux brioches de la mère de Malcolm, me permettait de ne plus songer à cette situation embarrassante...
« Je devrais d'ailleurs contacter Lyra pour la prévenir de notre présence, ici. Qu'en pensez vous ? »
Je faisais peut-être un peu trop référence à Lyra, également.
« Ainsi qu'à Pantalaimon, bien entendu. Ce qui sera très bon pour vos relations sociales et vous remettre à flot mon ami. » achevais-je à l'intention du rouquin.
CODAGE PAR AMATIS
Eurus J. Holmes
« Good and bad are fairytales. »
| Avatar : Keira Knightley
"Ce nouveau design, c'est juste pour moi ?"
"Ne faites pas comme si vous n'aviez pas envie de regarder..."
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Eurus, la soeur de Sherlock