« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 [EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood

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Lucifer S. Phosphoros
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Lucifer S. Phosphoros

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[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood _



________________________________________ 2021-05-10, 18:30

[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood Yhlg


Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi
Luci' & Edgar


La musique s’élevait du Moite pour planer au-dessus de la ville qui était, elle, silencieuse, à la vue de l’heure tardive. Il y avait encore pas mal de monde, des fêtards, des oiseaux de nuit qui ne vivaient que pour le plaisir. Comme à son habitude, Lucifer y était, dans le carré VIP, entouré par une dizaine de gens proches de la perfection, qu’il sélectionnait lui-même, qualité obligé. D’ordinaire, il aurait été enjoué, serait allé danser sur la piste, aurait même poussé la chansonnette, lui qui adorait ça. L’alcool aurait coulé à flot, il n’aurait pas hésité à lecher les monts de vénus de cette blonde plantureuse sur laquelle il avait fait couler du champagne, où sniffer un rail de coke en compagnie de mâle aux pectoraux sculpturaux. Une soirée comme une autre. Comme des tas d’autres qu’il avait fait ces dernières années. Hors ce soir, car bien sur la soirée avait commencé dès qu’il avait mis un pied en dehors du lycée, il avait fait tout ça mais sans enthousiasme. En vérité, depuis une semaine, Lucifer n’était pas vraiment concentré sur ce qu’il faisait. Il le faisait, parce qu’il sentait son corps réagir mais son esprit n’était pas vraiment là. Il était focalisé ailleurs. Il était focalisé sur une petite brune aux longs cheveux auburns qui, d’ordinaire, ne préoccupait ses pensées de cette manière, même s’il se mentait à lui-même. Lucifer était un très bon mythomane auprès des autres, mais le meilleur était quand il se voilait la face. Il savait qu’Emmaline n’était pas comme les autres. Elle était différente, et ça, il l’avait immédiatement vu. Dès qu’il avait posé son regard sur elle, il y avait eu une sorte de déclic. Quoi, il ne saurait pas vraiment dire. Il avait pensé que c’était parce qu’elle était morte qu’elle attirait son regard. Pas qu’il soit nécrophile, mais il pouvait sentir une âme échappée du monde d’en bas. Vu sa gentillesse, il savait qu’elle n’avait jamais mis les pieds en enfer, or son histoire l’était. Un enfer. Il s’était surpris plusieurs fois à maudire son père pour ça. Elle n’avait rien fait ! Pourquoi était-elle maudite. Qu’il ait maudit Caïn à l’immortalité parce qu’il était le premier humain à avoir décidé qu’il s'arrogait le droit de Dieu, à savoir qui pourrait vivre ou mourir. À la limite. Il pouvait comprendre. Même s’il appréciait cette initiative, lui qui avait toujours prôner le libre arbitre. Mais Emmaline ! Qu’avait elle fait pour mériter un sort pareil à part aimer le mauvais homme ? Était- ce là un crime ? Lucifer ne pensait pas. Oui, c’était stupide. L’amour était stupide. Il faisait faire des choses stupides. Il l’avait bien vu tout au long de sa vie, encore plus quand il était au coté de Bean. Elfo était mort par amour pour cette dernière et Luci ne s’en était pas remis. Ce n’était pas pour rien s’il avait décidé d’affronter, dans son état, tous les démons pour le sortir de là. L’amour n’avait pas sa place en enfer. Alors oui, il avait pensé que c’était pour ça qu’il s’amusait avec elle. Il n’avait pas souvent l’habitude de voir une âme censée n’être plus sur terre revenir. Bizarrement, il s’en sentait un peu responsable alors même qu’elle n’était pas de son monde.

Cette sensation qu’il avait eu, des années auparavant, ne faisait que grandir. Il l’avait connu, découverte, et ils étaient arrivés à devenir amis alors qu’ils étaient si différents. Il l’avait désiré. Oh oui ! Immédiatement. Il voulait qu’elle soit sienne mais pas comme toutes les donzelles qui passaient par centaines dans son lit. Non. C’était différent. Il voulait qu’elle soit en haut. La première de la liste même. Elle était déjà la première. La première à lui refuser ça. Depuis qu’ils se connaissaient, elle avait toujours repoussé ses avances avec fermeté. Au début Luci avait trouvé ça très étrange. Comment ? Comment était-ce possible ? Un humain lui résistait ? À lui ? Puis, il avait pensé que c’était un défi à sa hauteur. Il coucherait avec elle et il était prêt à attendre des milliers d’années s’il le fallait. Elle lui avait même rétorqué avec puissance qu’ils coucheraient ensemble le jour où l’enfer serait gelé. Il avait pouffé comme un petit garçon. Ça pouvait s’arranger, s'entendait-il encore lui dire. Elle avait dans ce regard cette droiture qui l’avait fait frissonner. Au fond de lui, il savait qu’elle ne céderait pas et c’était sans doute ça qui l’attirait comme un papillon vers sa lumière. Il n’y avait pas que la relation charnelle qui comptait aux yeux de Lucifer. Non. Ils avaient une relation qu’il ne saurait décrire, encore une fois mais qu’il chérissait. Il recherchait sa compagnie. Il appréciait discuter avec elle. Il adorait voir son joli minois se froncer quand il était insouciant. Il raffolait de sa voix partant dans les aiguës quand elle commençait à s’énerver et l’appeler Lucifer. Elle appuyait toujours sur la syllabe du milieu avant que ses cordes vocales ne montent dans une tonalité stridente. Alors diable ! Oh grand jamais, il n’aurait pensé qu’elle allait l’embrasser. Tout était allait si vite qu’il avait été incapable de réagir. Lui ! Le grand Lucifer ! Etait resté pantois devant ça, tandis qu’elle avait posé ses lèvres contre les siennes. Quelles lèvres ! Du velours des dieux ! Souvent, depuis cet incident, il passait inconsciemment ses doigts sur les siennes, de ses lèvres. Peut-être avait-il rêvé ! Après tout, ils n’en avaient pas parlé. Ils ne s’étaient même pas recroisés. Myrthe lui avait passé un savon pour son intrusion dans la fête mais elle n’avait rien dit de plus. Emy n’en avait pas parlé. Il avait peut-être tout imaginé. Pourtant il ne se souvenait pas avoir pris quelconques drogues hallucinogènes. Alors depuis, il réfléchissait. Il était absent. Toujours sur cette terrasse de l’un des immeubles chics de la ville où la fête avait eu lieu.

Ce soir encore plus que les autres soirs. Il ne se sentait pas bien. Une vieille nausée bloquée dans sa gorge. Il était sorti pour faire comme d’habitude, parce que c’est toujours ce qu’il faisait. Le temps passe et arrange tout. Il avait pensé que c’était le cas. Hagard, il porta une coupe de champagne à sa bouche avant de froncer les sourcils. Quelque chose n’allait pas. Il le sentait, et ça n’avait rien avoir avec l’état qu’il avait les jours précédents. Il se retourna vivement, comme s’il avait entendu son nom mais il n’y avait rien. Derrière lui, des barres de pol dance où se déhanchait des danseuses expérimentées. Luci fronça les sourcils, se penchant un peu en avant pour se soustraire aux mains baladeuses de ses partenaires. Il avait besoin d’air. Sans rien dire, il se leva, se fichant des plaintes qu’il pouvait y avoir. Il fit quelques pas avant de disparaître, se téléportant juste devant l’entrée de la boîte de nuit. Il sorti son paquet de cigarette, en prenant une qu’il alluma du bout du doigt, tirant rapidement une latte dessus, s’enfumant les poumons avec un plaisir non dissimulé. Cependant, très rapidement, la sensation revint. Il leva les yeux au ciel. Un ciel couvert. L’orage grondait au loin. Il n’allait pas tarder à pleuvoir. Il secoua la tête, comme pour chasser des pensées qu’il n’avait pas envie d’analyser maintenant tout en continuant de fumer. Son regard se porta sur un groupe de jeunes femmes qui gloussait, minaudant pour que le videur les laisse rentrer. C’était ça qu’il aimait dans l’espèce humaine. Cette constante recherche du plaisir, que lui même avait érigé en pilier fondamentale de ses principes. Tandis qu’il allait mater leurs formes sans aucune vergogne, son regard fut attiré par tout autre chose. Il leva un peu les yeux pour tomber sur un spectre. Un putain de spectre d’une jeune femme en robe de mariée qui l’observait de l’autre côté de la rue. Sur le moment, Luci fit comme s’il ne l’avait pas vu, se détournant pour continuer de fumer sa cigarette mais elle réapparut devant lui, plus proche encore. Il poussa un soupir, laissant tomber le bout de cigarette au sol, l’écrasant avec son pied.

“Quoi ? Qu’est ce que tu veux ?”

La mariée ne prononça pas un mot et Luci l’a fixa avec intensité. Pourquoi maintenant ? Non. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Est ce que c’était un message ? Un message qui lui disait, non Luci, reste éloigné d’Emy où elle retournerait de là où elle vient ? Un frisson le parcourut et une pointe de colère l’envahit. Non ! De quel droit lui disait on ce qui était bien ou pas pour elle ?

“Allez dégage si tu n’as rien à me dire !”

Malheureusement, le fantôme n’en fit rien. Elle resta plantée devant lui, l’observant. Luci n’aimait pas ça. N’y avait-il pas un maître des morts dans ce monde pour conserver correctement les âmes là où elles devaient être ? Soufflant, il se téléporta ailleurs, devant le lycée pour être précis. Dès qu’il se retourna pour commencer à marcher, il l’a vit. Elle l’avait suivit.

“Sérieusement ? Tu n’as pas quelqu’un d’autre à aller hanter ? Je sais pas … va voir Marban ! Il sera ravi de t’aider.”

S’il pouvait refiler un esprit tapeur à ce satané corbeau, il n’allait pas s’en priver. Mais non, visiblement c’était lui que cette jeune femme avait décidé d’emmerder. Elle lui fit un signe de tête, et Luci, résigné, décida de la suivre. Si cela pouvait faire en sorte qu’elle disparaisse. Il connaissait les alentours du lycée par coeur et fut surpris, au bout d’une dizaine de minutes de marche dans ce qui semblait être un début de sous-bois. Le fantôme s’arrêta quand il s’arrêta pour sortir une autre clope de la poche de sa veste.

“Quoi ? T’es non fumeuse ? Un peu tard pour penser aux poumons non ?”

Lucifer ricana mais son sourire se fana quand il sentit les éléments se déchaîner contre lui. Donc en plus ce fantôme était susceptible. Super. La forêt dans laquelle il marchait se fit de plus en plus dense, au point qu’il était griffé par les branches. Il aurait bien voulu se téléporter mais vu qu’il ne savait pas où il allait. Il pesta donc avant de rester silencieux. Il finit par sortir de cet endroit pour arriver … dans le désert. Il cligna plusieurs fois des paupières, ayant peur d’avoir une hallucination. Il se retourna mais il n’y avait plus de traces de la forêt. Encore plus super. Ni de traces de fantômes.

“Putain. Mais quel idiot.”

Pensait il qu’il s’était fait piéger ? Tout à fait. S’il retrouvait ce fantôme, il serait ravi de l’expédier en enfer. On ne piégeait pas Lucifer sans en subir les conséquences. Faisant quelques pas, il aperçut non loin une sorte de hameau. Rapidement, il s’y rendit pour remarquer que toutes les maisons étaient en bois. Le faible éclairage montrait des habitations en bois, digne du far west. Il s’avança un peu pour voir l'entièreté du bâtiment qu’il avait vu au loin. Une ferme gigantesque d’où s’échapper de la musique country. Sortant sa flasque d’alcool de sa poche, il en but une grande gorgée avant de froncer à nouveau les sourcils quand il entendit des bruits de pas. Se retournant, son sourire se transforma en rictus.

“Tiens tiens mais qui voila.”

Edgar Ravenswood se tenait devant lui, aussi perplexe à vrai dire qu’il ne l’était, même s’il avait remis son masque de tout va bien je maitrise la situation.

“Si tu avais envie de me parler, pas besoin de toute cette mise en scène.”

Voila bien longtemps qu’il ne l’avait pas vu. Oh ils s’étaient croisés à la levée de la malédiction, surpris que l’un et l’autre y soit piégé. Ils se connaissaient des temps anciens, à l’époque où Edgar avait voulu passer un marché avec lui, ce que Lucifer avait accepté avec plaisir. Or là, aujourd’hui, Luci fut étonné que ce ne soit pas Edgar qui soit derrière tout ça.

“Intéressant.”

Les deux hommes, côte à côte maintenant, regardèrent la grande bâtisse avec étrangeté. Un homme en sortit, leur faisant un signe de tête. Luci regarda Edgar avec suspicion avant d’avancer.

“Les retardataires que nous attendions ! Bienvenue, je m'appelle Zebulon Prescott. Je vais vous conduire à vos chambres avant que vous ne vous joignez à la fête.”

Lucifer eut un hoquet de rire sarcastique, se tournant vers Edgar en pointant du doigt le fameux Zebulon.

“Une fête ? On est attendu à une fête ? Alors là ! C’est bien la première fois qu’un fantôme m’invite à une fête.”

Il le prenait sur le ton de la rigolade, comme toujours, mais intérieurement, son esprit réfléchissait. Qu’est ce qui se passait? Pourquoi eux deux ? Pourquoi cet homme avait l’air des les connaître alors que l’inverse était faux. Lucifer passa la porte en premier, très enthousiaste, et un nouveau mystère se fit car son superbe costume bleu nuit laissa place à … un costume de cow boy. Mais plus chic que les cow boys allant harnacher une vache. Il avait même le chapeau en cuir. Incrédule, il se tourna vers Zebulon et Edgar qui rentra à son tour, et dont les habits venaient aussi de changer.

“Non ! Pas ça ! On sait tous que la mode du far west n’était pas la plus aboutit. Quoi que ... les femmes étaient bonnes à l'époque ...”

C’est alors que Luci écarquilla les yeux, se rendant compte de là où ils étaient.

“Edgar … je crois que notre chère amie nous a joué un joli tour. Nous voilà prisonniers à l’époque de la conquête de l’ouest.”

Luci fit une petite moue, hochant la tête alors que Zebulon commençait à s'impatienter. Il ne put s'empêcher de répondre avec un rictus sadique.

"On comprend pourquoi elle est morte. Moi aussi j'aurais préféré la mort plutôt que de jouer aux cowboys et aux indiens."


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Edgar H. Ravenswood
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"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
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"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."


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[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood _



________________________________________ 2021-05-13, 22:36


Du mariage au veuvage...
Les aléas d'une vie d'un mortel ennui


Assis dans mon salon, un roman d’Edgar Allan Poe sur les genoux, je profitais d’une soirée paisible pour me laisser à la mélancolie de l’instant. Un verre de whisky à la main et un feu allumé dans la cheminée de mon appartement classieux, je goûtais à cette solitude douce et amère qui semblait être mon lot depuis ma malédiction. Je ne parlais pas ici de la malédiction qui avait frappée la ville de Storybrooke. Si Régina Mills possédait il est vrai un vrai talent pour la méchanceté, elle était encore loin d’égaler les sorts que nous faisaient endurés les feux de l’enfer. Vivre 28 ans loin des nôtres était une vraie tragédie et ce n’était pas facile à s’en remettre. Mais vivre un siècle enfermé dans un manoir lugubre et trancher les gorges d’un millier de personnes pour satisfaire l’appétit démesuré de véritables démons ça c’était une malédiction que je n’aurais souhaitée à personne. Même pas au pire de mes ennemis. Pourtant, mon égo ne méritait aucun autre traitement. Mes rêves de grandeur m’avaient poussé à signer un pacte avec le diable en personne pour assassiner mon beau-fils. Je ne méritais sans doute que cela… vivre l’enfer sur Terre avant de rejoindre celui qui se trouvait sous nos pieds.

Abandon. Trahison. Mort. Ils avaient été les seuls véritables amis qui m’avaient accompagné depuis cette époque tragique. Toutes les relations que je construisais depuis disparaissaient de ma vie comme du sable filant entre mes doigts. Toutes les personnes que j’aimais sincèrement avaient fini par disparaître de mon existence. J’avais perdu mon major d’home Jasper Jones qui m’avait pourtant servi et qui m’avait assisté dans mes meurtres durant toutes ces années de calvaire. J’avais vu ma petite fille adorée, ma chère Mélanie, être emportée loin de moi par une créature démonique qui m’accusait de ne pas avoir respecter ma part du contrat. Même ici à Storybrooke, les jours qui avaient été adoucis par la présence de Walter n’était plus que des lointains souvenirs. Ma vie ne m’accorderait-elle donc jamais le moindre répit ? Le moindre espoir de connaître un bonheur sans limite ? Etais-je condamné à la solitude jusqu’à la fin de morne existence ? Je devais bien avouer que cette perspective ne m’enchantait guère. Mais que pouvais-je bien faire pour y remédier ? J’en avait assez de voir les êtres chéris disparaître sous mes yeux. Je ne voulais plus prendre le risque de m’attacher à quiconque. Cela causait bien trop de souffrance et mon cœur qui était déjà tiraillé dans tous les sens, lacérés par milles blessures, ne résisterait pas à une perte supplémentaire.

« Mais le corbeau, perché solitairement sur le buste placide, ne proféra que ce mot unique, comme si dans ce mot unique il répandait toute son âme. Il ne prononça rien de plus ; il ne remua pas une plume, — jusqu’à ce que je me prisse à murmurer faiblement : « D’autres amis se sont déjà envolés loin de moi ; vers le matin, lui aussi, il me quittera comme mes anciennes espérances déjà envolées. » L’oiseau dit alors : « Jamais plus ! » »

Refermant alors d’un geste sec le livre que je tenais encore dans mes mains, je me relevais dans un soupir. Ce maudit poème, ne faisant qu’enfoncer encore d’avantage le poignard dans ma plaie déjà sanguinolente. Je me relevais alors, songeant à remplir une nouvelle fois mon verre d’alcool. L’exquise cadeau des dieux que ces derniers nous avaient offerts pour oublier notre peine semblaient être l’unique chose qui pouvait encore panser mes blessures. C’est pourquoi j’en abusais certains soirs plus qu’abondamment. Je demeurais souvent seul, car je ne voulais pas perdre le peu de réputation qu’il me restait encore à sauver. Certaines nuits, il m’arrivait encore de m’offrir les services d’un bel oiseau nocturne pour chasser la monotonie. M’adonner au plaisir de la chair m’apportait encore un peu de réconfort et me permettait de chasser durant quelques heures la monotonie de mon quotidien. Mais comme tous les autres, il finissait par prendre son envol pour ne jamais plus revenir. Je me retrouvais donc aux côtés de ma solitude, tentant de justifier cet égarement aux yeux de ma vieille compagne qui me jaugeait du regard comme la plus intransigeante des amantes.

Seul je l’étais et seul je le resterais sans doute à jamais. Ce fut donc sans le consentement de personne qu’une fois de plus je me servis un verre de ce délicieux breuvage. Je regardais alors par la fenêtre, observant avec une nostalgie renouvelée les gouttes de pluie qui frappait contre les carreaux de la fenêtre. Je restais donc là, immobile à observer les gouttes longer dans des sillons qui leur étaient propres, toute la longueur de ma fenêtre avant d’aller s’écraser au sol quelques mètres plus bas. Hypnotisé par ce spectacle, je finis tout de même par deviner la silhouette qui se situait dans la rue et qui était tout aussi figée que moi. Elle semblait me dévisager tout comme moi je le faisais avec elle. Je devinais alors que cette silhouette n’avait rien de naturel. Il s’agissait d’un être fantomatique. J’affichais alors un petit rictus à mes lèvres.

Bien sûr, pour le commun des mortels sa seule apparition aurait pu causer la plus vive des frayeurs. Mais moi je n’étais pas de ce genre-là. J’aurais très certainement pu l’être durant ma jeunesse passée dans les rues bourgeoises de Londres. Mais ma vie dans mon manoir de Thunder Mesa avait changé tellement de choses. Durant toute la durée de mon emprisonnement entre ces murs j’étais hanté par les fantômes des victimes que j’avais moi-même causées. Une méthode encore bien cruelle que les démons avaient mises en place pour me rappeler ma culpabilité face à ce maudit pacte que j’avais signé. Cela ne pouvait plus me surprendre.

En revanche, je sentis un frisson parcourir tout mon dos au moment où je réalisais la tenue que cette femme portait. Il s’agissait d’une robe de mariée, tout comme celle que ma fille Mélanie n’avait jamais pu délaisser depuis la mort de son fiancé. Sur le coup de la surprise, je me murmurais comme en parlant à moi-même.

« Une robe de mariée ? Ce pourrait-il que… ? »

Je finis par ouvrir ma fenêtre afin de m’assurer que je n’avais pas rêver. Pourtant, elle était toujours là se tenant bien droite devant moi. Je ne parvenais pas à distinguer son visage mais malgré tout, je sentis mon cœur manqué un battement. Etais-je en train de rêver ? M’était-elle enfin revenue. Ma douce et tendre petite colombe ? Après être restés quelques minutes à nous regarder en chiens de faillance elle finit par se tourner et à s’éloigner lentement de ma vue. J’avais alors peur de la perdre une fois de plus. Persuadé dans ma douleur de père toujours en deuil de son enfant que sa fille avait enfin été retrouvée, je lançais dans un cri.

« Mélanie ! »

Refermant immédiatement ma fenêtre, je me précipitais vers la porte d’entrée en courant. Saisissant à la volée mon veston je claquais la porte derrière moi pour enclencher la sécurité. Je descendis ensuite quatre à quatre les escaliers qui me conduisaient jusqu’en bas de mon immeuble. Ne croisant pas âme qui vivent, j’abandonnais tout derrière moi dans l’espoir de pouvoir la rattraper à temps. Fort heureusement, le fantôme n’avançait pas très rapidement. Au contraire, plus les secondes passaient, plus l’idée germa dans mon esprit que c’était peut-être tout ce qu’elle attendait de moi. Que je la rejoigne ! Arrivée à sa hauteur, je m’arrêtais et reprenant difficilement mon souffle, je l’appelais pour qu’elle se retourne enfin.

« Mélanie ! Attends-moi… je t’en prie ma chérie, ne m’abandonne pas encore une fois. Tourne-toi vers moi. »


Obéissant à ma prière, elle se tourna dans ma direction. Je perdis alors brusquement tout espoir. Ce fantôme ce n’était pas mon enfant. Elle n’avait ni sa magnifique chevelure rousse et épaisse dans laquelle j’aimais tant plonger mes doigts, ni ses yeux d’opale qui brillait d’un amour et d’une admiration infinie pour son père lorsqu’elle était encore enfant. Non ce fantôme n’avait rien de ma fille et je me sentais idiot d’avoir pu songer une seconde qu’elle le soit. Fermant un instant mes yeux, je secouais la tête d’un signe négatif devant ma propre bêtise.

« Non bien évidemment, vous n’êtes pas mon enfant. »


Comment avais-je pu croire un instant que je pourrais la retrouver ce soir ? Pourquoi avais-je abandonné ce sens pratique qui me caractérisait tant pour m’accrocher à de telles chimères ? Je finis par plonger mes yeux dans les siens avec un air bien plus sévère.

« J’ignore qui vous êtes mais retournez d’où vous venez. Vous n’avez rien à espérer de moi. »

Je lui tournais alors le dos et marchais dans la direction opposée. Tout aurait pu se terminer à ce moment-là, mais la demoiselle se montrait capricieuse. Me courant après, elle ne parlait pas mais son visage de pure jouvencelle se fronça de colère.

« N’avez-vous donc pas compris ce que je viens de vous dire ? Vous avez peut-être du temps à perdre puisque vous avez l’éternité devant vous mais hélas cela n’est pas encore mon cas. Allez-vous-en ! »

Je tentais alors de me dégager mais rien n’y fit. Quoique je puisse faire, elle restait désespérément collée à moi. Bien sûr, son air menaçant n’avait aucune emprise sur moi. Cela dit, je finis par comprendre qu’il était inutile de lutter. Le seul moyen pour qu’elle me laisse en paix était de la suivre. Je finis alors par la laisser agir et commençais à la suivre.

« Bien dans ce cas, je vous suivrais. J’espère simplement que cela en vaudra la peine. »

Continuant son chemin jusqu’à la forêt, je la suivais toujours de près, regardant d’un œil attentif le paysage aux alentours qui se faisait de plus en plus menaçant. Un sentiment de curiosité me prit alors et je commençais à considérer la chose avec intérêt. Cela ne pouvait qu’apporter un peu de piquant à ma nuit qui s’annonçait de toutes manières des plus morbides. Mon cœur accéléra son rythme alors la forêt devenait de plus en plus dense, me privant de la clarté rassurante de la nuit. Je n’avais pas peur de grand-chose mais j’étais claustrophobe et je n’appréciais guère ce genre d’environnement, encore moins lorsque les arbres commençaient à me jouer des tours.

Fermant les yeux un instant, je fus terriblement surpris de les rouvrir sur un décor bien différent de celui que je venais de quitter. De la forêt, il ne restait plus rien et un désert se dressais alors devant moi. En plus de cet étrange phénomène, je constatais qu’il n’y avait plus l’ombre d’un fantôme nulle part. Dans quelle galère est-ce que je venais de plonger pieds joints ? Observant les alentours, je pouvais voir au loin un village de pionniers du Far West. Je déglutis légèrement alors qu’une idée presque indélébile s’insinua dans mon esprit. Etais-je revenu jusqu’à ma très chère ville de Thunder Mesa ? Etais-je rentré chez moi dans le monde des contes ?

J’avançais de quelques pas, apercevant au loin un autre homme qui semblait tout aussi perdu que moi. Habillé d’un costume chic comme celui que l’on pouvait trouver chez un patron de saloon de cette époque, je vis le visage de Lucifer que je connaissant depuis de très nombreuses années. En réalité, bien qu’il n’ait été que très peu présent dans mes affaires avec l’Esprit de l’Oiseau Tonnerre, je savais très bien qu’il était finalement au centre de tout. C’était son ventre que j’avais nourris avec toutes les âmes que je lui avais expédiées et en toute logique, j’aurais dû ressentir un immense sentiment de colère et d’esprit de vengeance à ses côtés. Mais ce n’était pas ce qu’il s’était passé.

En réalité, mon sentiment à son encontre était beaucoup plus complexe que cela. Bien sûr qu’il y avait de la haine qui ne pourrait être éteint que par les indices qu’il pouvait me fournir sur l’endroit où ma Mélanie pouvait s’être retrouvée captive. Mais il y avait quelque chose de tellement fascinant chez lui. Une sorte de compréhension vis-à-vis de mes plus bas instincts que je respectais infiniment. J’aimais me trouver à ses côtés car j’avais l’impression d’être compris, le sentiment que je n’avais pas à renier cette part d’ombre qui m’accompagnait au quotidien et je devais bien admettre que je trouvais cela plutôt jouissif. Au moment où il s’adressa à moi, je laissais un sourire narquois apparaître sur mes lèvres.

« Sache que je me sens terriblement offusqué par une telle remarque, Lucifer. Tu devrais pourtant savoir que ma réputation d’hôte n’est plus à faire. »

Je fis quelques pas dans sa direction avant de lui lancer à nouveau une nouvelle remarque sur un même ton.

« Pour répondre à ta question, je n’ai malheureusement pas ce pouvoir. Si tel était le cas, mon histoire aurait été bien différente. »

Je regardais alors à ses côtés la bâtisse qui se dressait devant nous. Tout aussi intrigué que lui, je demeurais silencieux quelques instants avant qu’un homme de la région fasse enfin son apparition pour nous inviter à une fête. Etrange proposition qui bien sûr réjouit l’éternel bon vivant qu’était Lucifer. A ce moment, je ne pus m’empêcher de lui adresser un petit sourire moqueur.

« Et pourtant ce n’est faute d’avoir essayé. Rappelle-moi, combien de mes invitations à venir passer une soirée au manoir Ravenswood as-tu déclinée ? Tu aurais alors su l’effet que cela faisait de fréquenter des fantômes du monde. »


J’abaissais alors mon regard vers mon costume, me rendant à mon tour compte que j’étais habillé d’une manière semblable à la sienne. J’avais l’impression grisante d’être redevenu Henry Ravenswood, le pionnier devenu le fondateur d’une des plus grandes villes minières de l’Ouest des Etats-Unis. J’approuvais ses propos d’un signe de tête.

« Cela semble être effectivement le cas. Eh bien, considère cela comme une aventure à vivre à part entière. Contrairement à ce que tu peux croire, cette époque recèle de trésors d’amusement encore inexplorés. Je te ferais découvrir ce monde que tu sembles si mal juger. »

En réalité, j’étais bien plus anxieux en imaginant les raisons qui avaient pu nous conduire jusqu’ici. Pourquoi est-ce nous avions été choisis parmi les habitants de Storybrooke ? Je me doutais que nous aurions peut-être bientôt la réponse à cette question.

acidbrain


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________________________________________ 2021-05-16, 17:01


Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi
Luci' & Edgar

Lucifer n’aimait pas la routine. Il ne comprenait d’ailleurs pas que l’on puisse être enfermé sans arrêt dans les mêmes choses ! C’était une torture digne de l’enfer, pas une vie géniale que l’on vivait à fond. Il aimait être surpris, il aimait faire des choses totalement imprévus et vivre sa vie au rythme des aléas. Storybrook était bien là dedans parce qu’il était toujours surpris, ne sachant pas ce que la ville allait leur réserver. Et ce soir, c’était le cas. Cependant, il n’était pas entièrement satisfait. Quelque chose le tracassait et il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Est ce que c’était le fantôme de la mariée qui l’avait appelé et qui lui rappelait Emmaline ? Est ce que c’était la venue soudaine d’Edgar, un de ses anciens pactes qu’il avait voulu tester ? Est ce que c’était le fait qu’ils étaient attendus à une réception alors qu’eux ne savaient même pas où ils étaient ? Où est ce que c’était parce qu’ils avaient changé d’époque et qu’ils étaient au far west ? Non, pour cette dernière option, Luci savait que ce n’était pas ça. Il avait souvent voyagé dans le temps si l’on puis dire vu qu’il avait changé de mondes et qu’il était aussi vieux que la terre qu’il avait parcouru. Tout de même ! Le far west, les cowboys et les indiens, ça faisait un bon thème de soirée déguisé mais de lui même, il n’y serait jamais allé. Il savait que c’était l’époque où Edgar avait vécu mais ce dernier lui disait avec ferveur que ce n’était pas lui qui était responsable de ça. Bizarrement, Lucifer avait tendance à le croire. Même s’il savait qu’Edgar aimait mettre les formes, il ne se serait quand même pas embêter à manigancer tout ce stratagème pour l’avoir. Luci lui envoya juste un sourire, ne repondant pas à sa petite pique sur les invitations. Il ne les avait pas décliné par plaisir. Il n’aimait pas dire non à une fête aussi raffinée soit elle, mais il n’avait pas totalement confiance en Edgar. À vrai dire Luci n’avait confiance qu’en de rares personnes à Storybrook parce que cette ville était dangereuse, bien plus que ne l’était ses anciennes demeures. Ici, il saignait. Chose impensable à l’époque, et il n’avait pas testé, n’étant pas suicidaire mais s’il saignait cela voulait peut être dire qu’il était mortel. Il était même devenu un peu paranoïaque au début, pensant que tout le monde le savait et voudrait se venger. Oh il n’avait pas perdu ses pouvoirs et il faudrait quand même un tour de force magistral pour prendre l’ascendant sur lui mais quand même ! Il avait déjà vécu un fois d’être rabaissé à moins que rien, il ne voulait pas que tout recommence. Alors forcément, il se tenait assez éloigné d’Edgar. Il n’avait pas été sympa avec lui, il le reconnaissait mais il avait été un test. Il voulait voir jusqu’où les humains de son monde étaient prêt à aller pour réussir leur but et Luci s’était rendu compte qu’au final, dans n’importe quel univers, les humains restaient les mêmes. Après, il devait avouer que depuis qu’il était à Storybrook, Edgar était courtois, et plus d’une fois il avait été titillé de lui rendre visite. Il appréciait sa soif d’ambition et sa violence qu’il tentait de dissimuler sous des beaux sourires. Il avait assez en commun au final.

Néanmoins, ce soir, la question ne se posait pas, ils avaient plus important à faire, vu que ce Zebulon vint leur dire: qu’ils étaient attendus à une fête ! Edgar semblait aussi ravi d’en faire parti et Lucifer sentit une vague d’adrénaline parcourir son corps. Il hôcha la tête, comptant bien profiter comme son partenaire d’aventure le prononça. Alors ils se mirent à suivre le fameux Zébulon à travers cette immense demeure. Luci observa tout sur son passage, jugeant les oeuvres d’art qu’il pouvait y avoir, ne s’empêchant pas de faire des commentaires déplacés quand il estimait que telle ou telle peinture était vraiment de mauvais goût.

“Oh ? Qu’est ce que c’est ?”

Luci fit quelques pas en avant, sortant du sillage du majordome pour s’approcher d’un couloir qui semblait condamné. Il plissa les yeux, remarquant que la peinture du mur était encore fraiche.

“La demeure est en restauration. Il y a des travaux dans l’aile ouest et il vous est interdit d’y aller pour des raisons de sécurité.”

Les yeux de Lucifer se mirent à briller d’une lueur de défi quand il se tourna vers Edgar. Bien entendu, il darda le majordome d’un sourire digne d’une publicité, retournant derrière lui pour faire comme si de rien n’était.

“Voici votre chambre. Celle de Monsieur est un peu plus loin.”

Luci s’arrêta devant le pas de la porte, remerciant Zébulon avant de planter son regard dans celui d’Edgar, essayant de lui faire passer un message silencieux de se rejoindre le plus vite possible. Puis, il rentra dans la chambre. Ils n’étaient clairement pas tombés dans la classe populaire à la vue de l’opulence qu’il y avait. La chambre était spacieuse, et il y avait tout le confort que l’on pouvait trouver à cette époque. Luci en fit le tour, observant les armoires richement décorés et remplis, les tableaux. Il ne put s’empêcher de tester le lit, ayant un gloussement avant de se relever. L’aile ouest l’intriguait et il était de ceux qui ne pouvait résister à une injonction. Zebulon lui avait dit de ne pas y aller, alors il fallait qu’il y aille. Il allait se téléporter directement dans le couloir en question quand il s’aperçut qu’il n’y arrivait pas. Fronçant les sourcils, il réessaya mais toujours rien. Alors il regarda sa main, essayant de faire apparaître une flamme et c’est alors qu’il comprit qu’il n’avait plus ses pouvoirs ! Oh Sacrilège ! C’était bien la première fois qu’il en était démuni de la sorte ! Même quand il était redevenu un simple démon, il avait toujours ses pouvoirs de base et là … Ce n’était pas bon et une angoisse vint lui chatouiller la poitrine. Cependant, il n’eut pas le temps de réfléchir plus en détail que la porte s’ouvrit pour laisser entrer trois demoiselles totalement surexcitée. Forcément, l’appel de la chaire était plus fort et son sourire se fit carnassier.

“Lucifer !”
“Tu nous as tellement manqué !”

Sourire qu’il perdit vite quand elles se jetèrent dans ses bras mais pas de la façon dont il espérait. Il fronça encore les sourcils, étonné de ce qui se passait mais se laissant faire. Il n’allait pas dire non à un contact charnel. Tout de même. Il les enlaça avec un sourire circonspect avant de se reculer.

“Et il parait que tu es venu avec cousin Edgar ! C’est merveilleux !”

Cousin Edgar ? Il avait l’impression d’être dans un mauvais remake de la famille Addams. Si Edgar était son cousin … et que ces jeunes femmes l’appelaient aussi pareil avec un enthousiasme de la sorte, cela voulait dire … qu’il était leur frère. Il écarquilla les yeux, assez gêné tout en se reculant.

“Oui. Oui, Edgar est là, il est … dans la chambre du fond. Zébulon vient tout juste de nous y conduire.”

Les deux petites brunes poussèrent un cri euphorique avant de sortir sans plus d’explication, allant certainement voir Edgar. À cette pensée, qu’il n’allait pas être le seul sur le cul, Lucifer sourit ce qui ne laissa pas la plus grande des brunes indifférentes.

“Je vois que la recherche d’or t’as épanoui.”

Le regard vert de la demoiselle le scruta et Lucifer ne sut expliquer mais quelque chose l’intrigua. Est ce qu’il avait pris la place de quelqu’un ici ? Qui lui ressemblait exactement ? Où est ce que tout ceci n’était qu’une invention ?

“Tu sais très bien que l’or est ma passion.”
"Plus que les femmes ?”

Il eut un hoquet de surprise, et de rire en entendant cet échange.

“Mais j’ose croire que tu n’as pas fait le déplacement uniquement pour pouvoir culbuter les invitées qui succomberont à tes charmes. Jensen en serait triste.”

Cette fois c’est la jeune femme qui éclata de rire avant de finalement s’approcher de lui pour l’enlacer à son tour.

“Nos échanges m’ont vraiment manqué !”

Elle semblait plus réservée que les deux autres et une lueur de vivacité brillait dans son regard.

“Allez viens, descendons à la fête ! Père sera ravi de te voir !”

Ah bah oui, tiens, il avait un père. Le regard de Luci se voila légèrement, ce que la jeune femme remarqua, glissant sa main dans la sienne. Est ce qu’ici aussi sa relation avec son père était compliquée au possible ? Il n’espérait pas. Oh non. Il suivit la jeune femme en silence, jettant un coup d’oeil dans le couloir où il entendait quelques bruits de conversations. Il lança un regard à la jeune femme mais celle ci l’entraîna dans l’immense salon où il y avait une multitude de convives. Certains le saluèrent, enlevant leurs chapeaux, d’autres le regardèrent avec envie et Luci leur rendit leur sourire avant qu’il ne se fane en voyant un homme, habillé presque dans la même tenue que lui qui le fixait du regard.

“Raphaëlle, je vois que tu as trouvé ton frère.”

Raphaëlle. Sérieusement ? C’était une blague ! Ça ne pouvait être que ça. Lucifer devint plus sombre, déserrant à peine les dents face à l’homme qui au bout de quelques minutes de jugements lui tendit la main. Il l’a pris, par politesse mais sans grande conviction.

“Jensen a vraiment organisé quelque chose de grandiose ! Je suis fier de lui.”

D’accord, donc son père lui parlait de leur hôte plutôt que de lui-même. Il y avait des choses qui ne changeaient pas. Alors Lucifer lui fit un sourire entendu avant de tout simplement partir. Son père. Non ce n’était pas son père de toute façon, il ne devait aucuns comptes à cet homme et il se fichait du regard triste de la fameuse Raphaëlle. Il préféra aller comme à son habitude, au buffet ! Il prit alors plusieurs shoots de whisky, il en avait bien besoin. Quand il se retourna, quelques femmes en robe de couleurs bouffantes se trouvaient devant lui.

“Rassurez moi, nous ne sommes pas de la même famille ?”

Elles se mirent à glousser et Lucifer en fut rassuré. Pas que l’inceste était quelque chose qui le dérangeait particulièrement mais quand même, il préférait éviter. Il posa son regard sur une blonde aux yeux de biche, qui semblait particulièrement sous son charme. Il lui tendit un verre, qu’elle but d’une traite, sous le gloussement perpétuel de ses copines.

“Cette soirée est vraiment magique !”
“Ouiii, et encore, ce n’est que la soirée avant le mariage, imagine un peu le mariage.”
“Vous serez là ?”

Lucifer les observait, tout en se rinçant l’oeil bien entendu. Il hocha la tête positivement et la blonde reprit.

“Je connais Jensen parce qu’il vient au saloon. Il est toujours si gentil avec nous !”
“Nous avons été étonnés qu’il nous invite … après tout, nous ne sommes que des danseuses.”
“Et Jane a été si douce avec nous, c’est un ange cette femme !”

Ça c’était bien, et Lucifer eut un sourire qui en disait long. Au moins les danseuses avaient une souplesse à toute épreuve. Il les écouta parler du fameux Jensen et il remarqua qu’elles avaient toutes un sourire énigmatique. Surtout qu’elles n’arrêtaient pas de répéter que le mariage allait être grandiose. Il en déduisit aussi que le fameux ange dont elle parlait était certainement la mariée. Un couple parfait. Trop parfait même, cela cachait quelque chose, il en était sur.

“Ne dites pas de sottises, vous changez les idées de nos hommes qui travaillent toute la journée, vous êtes un bien essentiel pour la communauté !”

Les jeunes femmes se mirent à glousser à nouveau, s’arrêtant quand elles remarquèrent le présence d’Edgar. Lucifer se tourna vers lui, attrapant un nouveau shoot pour lui tendre.

“Alors cousin, tout baigne ?”

Bon à vrai dire, il était quand même assez amusé de la situation ! C’était tellement improbable. Encore plus improbable quand le fameux couple pour lequel la soirée avait été organisé arrivèrent par la grande porte. Tout le monde se tourna, eurent un souffle commun d’admiration. Lucifer du le reconnaître, ce couple avait de la gueule. L’homme, qui devait donc être le fameux Jensen, était beau. Grand, des boucles soyeuses, un regard bleu profond et des habits montrant sa classe sociale. C’était bien quelqu’un avec qui, il aurait pu traîner. La mariée aussi était splendide, et Lucifer lança un regard complice à Edgar. Elle était grande, svelte et avait de longs cheveux bruns qui tombaient en cascade. Cependant, quelque chose chiffonna l’ancien démon.

“Elle a l’air timide. Intéressant”

C’était l’impression qu’elle lui donna et il la suivit du regard quand le couple se séparèrent. Jensen arriva vers eux, donnant des accolades franchement masculines.

“Lucifer ! Edgar ! Mes vieux amis ! Je suis tellement heureux de votre présence ici ! Je sais que vous avez fort à faire dans la gestion des mines alors c’est d’autant plus un moment que je veux savourer à vos cotés.”
“Haha, tu nous connais si bien, nous n’aurions raté ton mariage pour aucunes raisons, n’est ce pas Edgar ?”

Lucifer avait pris Edgar par l’épaule, jouant à merveille la comédie, tout comme son comparse.

“Et c’est pour ça que je vous en suis reconnaissant ! Ce soir, c’est mon dernier soir en temps que célibataire, alors j’aimerai que nous faisions comme à l’époque, quand nous sortions dans les saloons tous les trois !”
“Voyez vous ça !”

Le sourire de Luci ne pouvait pas être plus grand. Alors donc le Jensen était un débauché. De mieux en mieux; Il sifflota doucement, se retournant vers le buffet pour servir trois shoots de whiksy qu’il tendit à Edgar et Jensen.

“Avec joie mon ami ! C’est pour ça que nous sommes là, pour te montrer ce que tu vas rater en t’enfilant les menottes d’acier que sont les sacrements du mariage.”


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Edgar H. Ravenswood
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"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
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"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."


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________________________________________ 2021-05-19, 23:36


Du mariage au veuvage...
Les aléas d'une vie d'un mortel ennui


Si on m’avait dit ce soir que je me retrouverais plongé au cœur-même de l’époque de la ruée vers l’or le soir-même, j’avoue que j’aurais eu beaucoup de mal à le croire. Pourtant c’était bien ce qui était en train de m’arriver. Je me retrouvais dans la peau même d’un cow-boy au temps de la conquête de l’Ouest. Cet épisode me rappelait tellement de souvenirs. Qu’ils soient bons ou mauvais, ils avaient façonné toute mon histoire et ma personnalité. En un sens, je devais bien admettre que cela ne me déplaisait pas réellement. Cette partie de ma vie m’avait terriblement manqué. Le décor qui s’offrait à moi était véritablement charmant et je me sentais engaillardis par le désert qui nous entourait. C’était sans nul doute cela le remède à ma mélancolie que je désirais tant retrouver. J’étais donc plutôt satisfait lorsque Zébulon se présenta à nous pour nous rappeler que nous étions attendus pour une fête toute particulière. Je dis nous car je n’étais pas arrivé seul dans cette aventure. J’avais eu la surprise de retrouver Lucifer. Lorsque l’on songe que c’est dans les mêmes circonstances que je l’avais rencontrés une éternité plus tôt, c’était un hasard véritablement cocasse. Mais dans le fon était-ce réellement un hasard si nous nous étions retrouvés là ? Entre la mariée fantôme, les décors de l’Ouest américain et l’idée de participer à une fête… je me demandais si ce n’était véritablement que le fruit du hasard. Peut-être qu’il s’agissait là d’un mauvais coup du sort ? Peut-être que nous répondions à une volonté qu’elle soit démoniaque ou divine ? Une sorte de conte de Noël à la sauce Dickens revisité à travers notre histoire ? Et Lucifer serait le fantôme des Noëls passés ? Non cela n’avait absolument aucun sens.

Secouant la tête, je laissais là mes divagations pour me plonger dans cette nouvelle réalité qui s’offrait à nous. Nous étions arrivés devant une demeure coloniale qui ne manquait pas de charme. Cela me rassurait en un sens. Cela signifiait que nous n’avions pas atterris dans un quelconque coin de campagne. Pour moi qui étais du genre fine bouche, cela se prêtait merveilleusement bien. Oh bien sûr, une soirée dans un saloon ne m’aurait pas déplu. Mais j’avais conscience de mes origines. J’étais né dans une famille de la haute bourgeoisie londonienne. Même si j’avais délaissé ma famille pour vivre une vie palpitante aux côtés de ma femme aux Etats-Unis, je restais ce jeune bourgeois qui rêvait de belles et riches demeures baignant dans une ambiance d’opulence obscène. Longeant les couloirs, accompagnés de notre guide, nous passions alors devant une mystérieuse allée qui semblait être interdite au public. Tiens donc, voilà qui était bien surprenant ! D’ailleurs, je ne manquais pas d’adresser un petit sourire complice à l’adresse de Lucifer. Je le connaissais pour être aussi curieux que moi. Bien évidemment qu’une interdiction telle que celle-ci finirait par nous intriguer. Peut-être suffisamment d’ailleurs pour que nous finissions par nous offrir une petite escapade là-bas.

Mais pour le moment, je ne partageais pas le fond de ma pensée avec lui. Nous étions visiblement des personnages de cette histoire. Comme toutes bonnes pièces de théâtre, il nous faudrait tenir ces rôles sous peine de voir la magie s’effondrer soudainement sous nos yeux. Une nouvelle fois, j’étais curieux et je tenais plus que tout à savoir à quoi tout cela rimait. Il y avait une petite dose de mystère qui traînait dans l’air et qui n’était vraiment pas pour me déplaire. Bientôt, Zébulon passa devant des appartements qu’il présentait comme étant les miens. Echangeant alors un dernier regard avec mon compagnon d’aventure, je pénétrais dans la pièce. Jetant des regards intrigués devant la pièce qui se présentait à moi, je constatais avec bonheur qu’elle était tout à fait à mon goût. Décidément, je sentais que je finirais par avoir réellement l’impression d’être chez moi, même si je me plaisais à penser que rien ne pouvait égaler le manoir Ravenswood en termes de magnificence et de classe.

Soudain, j’entendis des petits tapotements à la porte. Comprenant que je devais de nouveau jouer la comédie, je lançais d’une voix incertaine.

« Vos pouvez entrer, la porte est ouverte. »


Je sentis alors mon cœur faire un bon dans ma poitrine en voyant le jeune homme qui se présentait à moi. Vêtu d’une tenue de service, il portait des cheveux noirs coiffés à la perfection et son regard glacé perçants me transperçait l’âme. On aurait dit que je me trouvais face à mon ancien serviteur et ami Jasper, ce qui ne semblait pas totalement éloigné de la vérité. Restait à savoir si la ressemblance était uniquement physique où si cela cachait quelque chose. Un sourire aimable sur les lèvres, il me salua tout comme tout homme de sa condition.

« Je pensais que vous aurez probablement besoin de moi, monsieur, pour vous aider à vous préparer pour cette grande soirée. »

« Euh oui probablement… vous savez à quel point j’aime être bien apprêté en toutes circonstances… »


Je restais alors interdis, laissant cette phrase en suspend alors que je cherchais à mettre un prénom sur cet homme. Il était alors surpris que je ne le reconnaisse pas. Surpris et j’ajouterais quelque peu déçu. Était-ce la réalité ou simplement une idée que je me faisais ? Il me lança alors un peu aigre.

« James, Monsieur. »

« Oui bien sûr, James. Mais je vous en prie, approchez. »

Je me plaçais alors devant lui alors qu’il se rapprochait de moi. Son regard toujours aussi franc et assuré, qui n’était approprié que lorsque le maître et son serviteur partageaient un lien vraiment proche. James quant à lui se dirigea vers la commode pour saisir une brosse à habits. J’eus alors l’occasion de remarquer quelque chose qui jusqu’ici m’avait totalement échappé. Je remarquais la photo d’une jeune femme très élégante. Ses cheveux noirs étaient coiffés d’une manière très élaborée. Ajoutant à cela, une robe de très haut standing, je devinais qu’elle devait appartenir tout comme moi à la classe bourgeoise. Je ne manquais alors pas de m’interroger sur son identité. Qui était cette femme pour moi au juste ? Ma sœur ? Ma fiancée voire peut-être même ma femme ? Il est vrai qu’il y avait dans son regard quelque chose qui la rapprochait de mon épouse Martha, morte au cours d’un tremblement de terre. James finit alors par se rapprocher à nouveau de moi. Commençant à brosser mes habits, il finit par s’adresser à moi sur un ton bien plus familier.

« Ta promenade dans le désert n’a pas dû tu faire du bien, Edgar. Devrais-je t’apporter un remède contre l’insolation ? Tu as l’air tellement perdu. »

Je devais bien admettre que je ne m’attendais guère à ce qu’un serviteur s’adresse à moi de la sorte. Cela dit, cela ne surprenait qu’à moitié. Mon serviteur avait été durant quelques années mon meilleur ami. Nous avions grandi ensemble et n’avions jamais vu d’un très bon œil le fait de nous vouvoyer. Je répondis alors sur le même ton.

« Non ne t’inquiète pas. C’est… c’est sans doute le voyage qui m’a un peu fatigué. Je me sentirais certainement mieux lorsque j’aurais enfin pu manger quelque chose. »

Finissant d’enlever le sable que j’avais sur ma veste, il reposa la brosse et se plaça devant moi pour refaire mon nœud de cravate. Il n’avait pas pu s’empêcher de pouffer de rire en m’entendant parler et il m’adressa un regard de prédateur bien senti.

« Ah oui ce voyage… je comprends qu’il ait pu te fatiguer. Encore que les choses aient un peu évoluées depuis que Madga est entrée dans l’équation. »

Comprenant alors que je n’avais pas uniquement devant moi mon fidèle serviteur mais également mon amant, je ne pu manquer d’afficher un sourire du même calibre.

« Me ferais-tu une crise de jalousie, James ? »


« Oh non bien sûr que non. Après tout, c’est moi qui t’accompagne toujours lors de tes voyages, non ? »


Je voyais bien le genre d’histoire qu’Edgar pouvait vivre. Il faisait sans doute partie de ses pauvres âmes en peine qui pour dissimuler leur orientation sexuelle et s’assurer un statut mondain agréable s’était résolu à contracter un mariage arrangé qui pouvait leur apporter beaucoup en échange. C’était un peu mon histoire en somme mais au début de mon union, j’avais réellement été amoureux de Martha. Je devais bien admettre que cette situation me plaisait beaucoup. En plus, je ne pouvais que difficilement nier que James était un homme d’une beauté exceptionnelle. Plongeant mes yeux dans les siens, je caressais avec une de mes mains son menton.

« Elle peut m’en vouloir mais elle ne se doute pas une seconde à quel point il est plus agréable de voyager en ta compagnie. »


Il rit alors légèrement, tout en rapprochant son visage du mien et sa bouche de la mienne. Avec audace, il serra son corps contre le mien, tout en déclarant d’une voix suave.

« Tu as l’air tellement nerveux. Si tu veux, je peux t’aider à te détendre avant de rejoindre les autres. »


C’est alors que la porte s’ouvrit en trombe, rompant l’ambiance sensuelle qui régnait dans la pièce. James s’écartant de moi dans une posture toute professionnelle, il céda sa place à deux petites brunettes qui se précipitèrent vers moi, semblant toutes deux heureuses de me voir.

« Cousin Edgar ! Quel plaisir de te voir. Cela faisait si longtemps. »


« Oh oui moi aussi je suis contente, cousin Edgar ! Tu consacres tellement de temps à ton travail que tu n’as jamais assez de temps pour ta famille. »

La deuxième des sœurs, m’adressa un petit sourire polisson avant d’ajouter une remarque pour faire écho à sa sœur.

« Enfin d’après ce que j’en sais tu ne te consacres pas uniquement à ton travail ces temps-ci. »

« Mais c’est vrai ce que tu dis, tu es fiancé maintenant. Pourquoi tu n’es pas venu ici avec Magda. Je me faisais une telle joie de pouvoir enfin la rencontrer. »


Suspendues à mes lèvres, je craignais de dire une bêtise qui pourrait me faire démasquer. C’est pourquoi, je préférais jouer la sécurité.

« C’est vrai. Je suis réellement navré mais elle n’a pas pu se libérer. Mais vous la rencontrerez tout prochainement. Après tout comme vous le disiez, je vais me marier très prochainement. D’ailleurs, en parlant de mariage nous devrions rejoindre nos amis, non ? »

Elles rirent encore une fois et vinrent alors s’agripper à mes bras. Jouant les demoiselles sérieuses, elles semblaient se réprimander toutes seules.

« C’est vrai, cousin Edgar, tu as tout à fait raison. Il faut faire honneur à nos hôtes. Allons-y de suite ! »

Je les laissais alors franchir la porte en premier et faire quelques pas dans le couloir. Avant de les rejoindre, je me rapprochais de James et annonça d’un petit air coquin.

« Vous pouvez disposer, James. Venez ce soir pour l’heure du coucher. Vous savez très bien que je ne peux pas trouver le sommeil sans être suffisamment bien border. »


« Vos désirs sont des ordres pour moi, Monsieur. »

Laissant derrière moi mon serviteur et amant, je rejoignis ma famille au pied des escaliers. Je songeais alors à Lucifer et me demandais bien ce qu’il avait pu devenir. S’était-il retrouvé tout comme moi plonger dans des retrouvailles auquel il ne comprenait rien ? La réponse à cette question, je l’obtins lorsque je le rejoignis. Je fu alors très amusé par le fait qu’il puisse m’appeler cousin. Nous partagions sans doute beaucoup de points communs mais de là à faire partie de la même famille c’était une barrière que je n’osais franchir.

« Oh oui, je dois bien admettre que j’ai fait des rencontres intéressantes. »

Je pointais alors du doigts les deux jeunes femmes qui m’entouraient et qui riaient à chacune de mes affirmations. Allez savoir pour quelle raison, je n’étais pas réellement le genre d’homme que l’on pouvait trouver drôle. Loin de là ! Je leur adressais quand même un clin d’œil et ajoutais toujours aussi amusé.

« D’ailleurs comme tu peux le constater, je suis très bien entouré. »

Je me doutais bien qu’il devait approuver mes dires, coureur de jupons invétérés comme il l’était. D’ailleurs c’était une chose que je ne pouvais pas leur enlever. Elles étaient véritablement charmantes et je dois bien admettre que j’aurais pu assez facilement reconsidérer les bien fondés des relations familiales chastes en leur présence.

C’est alors que les futurs époux firent leur grande entrée dans la salle de balle, sous les applaudissements de l’assemblée. J’applaudis également, admirant les deux jeunes gens qui s’approchaient alors de nous. Ils étaient charmants et semblaient avoir la vie devant eux. J’étais malgré tout assez d’accord avec les propos de mon comparse. La future mariée avait réellement l’air timide. En entendant cela, je haussais gentiment les épaules.

« Elle ne doit pas avoir l’habitude d’assister à ce genre de célébrations si tu veux mon avis. Et peut-être que la plupart sont venu pour lui. Je comprends que cela puisse sembler intimidant. »

Le futur marié s’approcha alors de nous et nous serra dans ses bras. Je laissais un large sourire complice s’afficher sur mon visage. Nous semblions après tout être des amis de longue date.

« Je suis entièrement d’accord avec Lucifer, Jensen. Nous sommes amis depuis si longtemps. Crois-moi, je n’aurais jamais pu avoir la conscience tranquille en sachant que j’aurais manqué cet évènement. »


Je ne manquais pas de rire au propose de Jensen. Je savais que ce qu’était la jeunesse. C’était d’autant plus importants pour des personnes bien nées de se laisser aller à l’amusement. La société faisait porter un bien trop lourd fardeau sur nos épaules de futurs entrepreneurs. Il fallait bien que jeunesse se passe après tout ! Mais bien évidemment, c’était sans compter sur l’accord de nos parents que nous ne cessions de nous décevoir. Poursuivant sur le ton de la comédie, je fis mine de soupirer de nostalgie.

« Ah oui ! Il est vrai que c’était réellement le bon temps. Encore que mon père ait failli me retirer l’héritage familial plusieurs fois. Dieu bénisse la sainte femme qu’était ma mère et qui parvenait mieux que quiconque à calmer ses sauts d’humeur. »

Puis, continuant à les écouter, j’adressais à Lucifer un regard entendu. Le connaissant, je savais qu’il fallait se méfier du genre d’amusement qu’il pourrait chercher à lui prodiguer. Mais nous étions venus pour cela après tout et je savais que mon compagnon d’aventure saurait mieux que quiconque s’assurer que Jensen ait droit au plus beau des enterrements de vie de jeune garçon.

« Je te prends au mot, Lucifer ! Après tout, tu as toujours été le plus doué de nous trois pour amuser la galerie. Je suis persuadé que tu as une bonne centaine d’idées en tête, non ? »

Je regardais alors plus attentivement la future mariée. La pauvre semblait être réellement perdue dans cette grande foule d’inconnus. Elle ressemblait à ses oies blanches que les familles bourgeoises mettaient sur le marché du mariage une fois qu’elles avaient atteint un certain âge. Je ne manquais pas de le faire remarquer au jeune fiancé.

« Elle est vraiment très jolie, Jensen ! Très franchement, je suis étonné que tu aies pu trouver une jeune femme aussi magnifique qui souhaite t’épouser. »


« Oui je sais, j’ai énormément de chance ! Suellen est la femme la plus merveilleuse du monde. J’ai réellement beaucoup de chance. »

« Mais la pauvre elle ne semble vraiment pas à son aise. Verrais-tu un inconvénient à ce que j’aille lui tenir compagnie quelques instants ? »

« Non vas-y fais-le. Tant que tu n’oublies pas qu’il s’agit de ma fiancée. »


« Mais voyons, Jensen, pour qui me prends-tu ? »

Laissant quelques instants les deux comparses discuter ensemble, je me rapprochais de la jeune promise avec douceur et d’une manière chevaleresque. Elle était si nerveuse qu’elle sursauta au moment où je l’interpellais.

« Miss Suellen ? Je suis réellement navré. Je ne voulais pas vous effrayer. Je m’appelle Edgar. »

« Oh oui je crois savoir qui vous êtes. Edgar Ravenswood c’est cela ? Jensen m’a beaucoup parlé de vous. Vous êtes des amis d’enfance il me semble, non ? »

Ne réfléchissant pas un instant, je répondis alors du tac au tac, comme si l’histoire de mon alter ego était la seule que je connaissais véritablement.

« Oui c’est exactement cela. Et vous, vous n’êtes pas familière de ce genre de mondanités il me semble, non ? »


Elle ne manqua alors pas de rougir, semblant être légèrement honteuse de cette situation.

« Oh non je… cela se voit tant que cela ? Je suis navré mais je dois bien admettre que je ne viens pas du même monde que vous. Mes parents étaient de modestes fermiers. Être ici avec vous, cela m’intimide beaucoup. »

« Vous savez, il n’y a pas de quoi avoir honte. Ce n’est pas parce qu’ils ont de l’argent qu’ils sont forcément meilleurs que vous. La bourgeoise compte également son lot de drôles d’énergumènes. Vous n’avez pas à avoir peur. Rejoignez-nous et vous verrez que si nous avons l’air de vauriens ce n’est qu’en apparence. »

Elle ria alors gentiment, rassurée par mes paroles. Acceptant mon bras, je la conduisis auprès de son fiancé et fis alors les présentations.

« Miss Suellen, je vous présente notre ami Lucifer. Lucifer, voici la belle qui est parvenue à garder dans ses filets le cœur de notre ami. »

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[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood _



________________________________________ 2021-06-04, 14:14


Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi
Luci' & Edgar


Il avait retrouvé Edgar dans la foule avec un petit sourire tandis que la fête battait son plein. Il venait aussi de lui faire part de son analyse sur la jeune mariée dont le regard ne faisait que fixer le sol. Il hocha la tête à ses propos. C’est vrai qu’une réception comme cela avait de quoi en impressionner plus d’un. Lucifer discuta alors avec le marié tandis qu’Edgar répondait avec complicité comme s’ils avaient été tous les trois, véritablement amis.

“Ah les paternels … jamais rien de ce que l’on fait pour eux n’est bien. À croire que même un sacrifice ne changerait la donne.”

Il fit un geste de la main pour balayer ça, lançant un regard à son propre père qui discutait avec des jeunes femmes. Enfin son propre père, ce père factice qui pourtant ressemblait dans les caractéristiques au sien. Jensen ne fit qu'acquiescer et il en profita pour changer de sujets. Il n’était pas là pour plomber l’ambiance, où du moins pas comme ça, et Edgar lui tendit une belle perche.

“Si tu savais … mais ne gâchons pas la surprise voyons !”

Luci fit un petit clin d’oeil à Egdar et remarqua alors la lueur brillante dans le regard de Jensen. Où celui ci cachait des choses, l’ancien maître des enfers en avait la certitude. Il lui aurait bien fait avouer son plus grand désir mais ses pouvoirs ne marchaient pas, ce qui l’embêtait énormément par ailleurs. Néanmoins, pour l’instant il n’avait pas à s’en préoccuper. Il fronça les sourcils quand Jensen appela sa future femme Suellen. L’une des filles qui l’avait accosté lui avait dit qu’elle s’appelait Jane. Est ce qu’elle parlait de la même femme ? De l’une des sœurs peut-être ? Non, elle avait pourtant regardé dans sa direction. S’il ne dit rien, il garda l’information dans un recoin de sa tête, réfléchissant à plusieurs scénarios tordus.

“Bon alors ? Et toi ? Le mariage ?”

Lucifer sorti de ses pensées, remarquant qu’Edgar était allé voir la pauvre brebis égarée, le laissant seul avec le marié. Marié, qui, lui posa une question qui lui attira un regard condescendant qui le fit seulement éclaté de rire.

“Tu sais qu’à un moment donné, tu vas devoir y passer.”
“Non je ne crois pas.”
“Ça rendrait ton père fier.”

C’est que ce petit salopiaud savait où taper. Lucifer s’approcha plus de lui, se penchant à son oreille avec un sourire mauvais.

“Justement. Tu devrais savoir, mon cher ami, que j’ai abandonné cette idée y a bien longtemps et je ne ferais rien qui pourrait lui donner satisfaction.”

Bon. C’était faux. Mais Lucifer n’avait pas envie d’étaler ses états d’âmes en place publique, encore moins avec des étrangers. Finalement, il se recula, enlevant son chapeau pour passer une main dans ses cheveux noirs en ajoutant d’un air rieur.

“Puis, quand on se prénomme Lucifer, le mariage n’est pas vraiment une option.”
"C'est toi qui a choisi ça ... ton père avait préféré Samaël ..."

Lucifer se raidit immédiatement, étant même à deux doigts d'éclater la coupe. Donc oui ... c'était ... Jensen du le voir car il essaya de détendre l'atmopshère.

"Mais je préfère le tien, ça te va beaucoup mieux !"

Jensen éclata de rire avant de lever sa coupe de champagne, Luci l’imita quelques secondes après.

“Et c’est pratique dans beaucoup d’autres situations.”

Encore une fois, Luci remarqua cet oeil brillant, cette lueur qu’il connaissait bien de désirs malsains. Visiblement Jensen pensait qu’il savait de quoi il voulait parler car il lui fit un sourire carnassier. Après un dernier clin d’oeil, il partit rejoindre Edgar, prenant sa future femme par la main pour danser.

La soirée se passa relativement bien, dans une ambiance festive qui ennivra forcément Lucifer. Même si l’époque n’était pas sa favorite, il ne savait résister à l’appel du plaisir et c’était ce dont il avait besoin. Ne pas penser à la chose qui alourdissait son coeur et qui revenait sans arrêt en boucle dans son esprit. Le baiser d’Emy. Elle n’était pas là, elle ne savait pas ce qui se passait, elle n’était pas là. Oui voila. Elle n’était pas là alors il n’avait pas à penser à elle. Il fit ce qu’il savait faire de mieux. Il s’amusa comme le beau diable qu’il était. Même quand Jensen appela tout le monde en fin de soirée pour faire la photographie. Luci en avait été étonné, et il avait murmuré à l’oreille d’Edgar que la famille devait être sacrément riche pour s’en payer un vu que la photo venait tout juste d’être inventée. Ses sœurs, aux noms aussi angéliques que le sien, voulurent absolument qu’il soit au centre de leur famille et Luci ne sut dire non. Pendant des minutes qui lui semblaient une éternité, le photographe régla l'appareil et il fut difficile de rester en place. Finalement, un grand flash les aveugla et Jensen, en bon chef, tapa dans ses mains pour dire que la soirée pouvait continuer plus doucement.

Une femme, agée, les observait. Lucifer l’avait remarqué quelques heures auparavant. Il se doutait que c’était la doyenne mais il en eut la confirmation quand elle attrapa sa main et celle d’Edgar pour les amener vers un canapé. Elle fit signe ensuite à Jensen et surtout à son épouse de venir se mette sur les deux chauffeuses à coté.

“Vous savez Suellen, ces trois-là sont quasiment inséparables. Ils ont grandi ensemble, comme des frères.”

Lucifer en profita pour regarder la future épouse. Comme il avait dit dès son apparition, elle était vraiment magnifique. Une beauté classique, qui, à cette époque, finissait par être exposée et donnée en pâture aux loups. Est ce que c’est ce qui allait se passer ?

“Tenez, j’ai retrouvé l’ancien album de famille, un album très spécial !”
“Ah oui ?”
“La famille … toujours spéciale n’est ce pas ?”

Lucifer se prit un regard noir de la part de la vielle qui lui donna même une petite tape sur la cuisse.

“Ne fait pas l’imbécile voyons ! Tu sais de quoi je parle !”

Comment osait-elle le rabrouer comme ça ? Luci lui fit néanmoins un sourire entendu avant de lancer un regard à Edgar par-dessus son épaule. La vieille ouvrit l’album et fit défiler les pages. Luci n’y prêta pas attention jusqu’à celle sur les amours. Chose étrange, toutes les photos, et même des photos de tableaux se ressemblaient.

“L’originalité par contre, ce n’est pas ce qui prime …”
“Lucifer !”

Comme le sale garnement qu’il était, il lui refit un sourire avant de regarder l’album avec Edgar. Ce n’était pas la seule chose de bizarre, cet alignement constant à travers les époques. Il y avait d’autres personnes de Storybrook ! Ils n’étaient pas les seuls ! Il reconnut, dans les années 1600 Aguistin ! Tiens, tiens … que faisait le corbeau de la mort là. Même s’il ne l’aimait pas, il savait ce que ça signifiait. La mort n’était pas loin. Pas vraiment bon signe. La mariée elle, regarda avec plaisir ces photos, un fin sourire sur ses lèvres.

“Allez ! Au lit ! Demain est un grand jour et vous aurez besoin de toute votre énergie !”

Luci se leva en premier, faisant une petite révérence moqueuse avant de s’éloigner un peu. Edgar le rejoint rapidement avec Jensen.

“Je vous souhaite une bonne nuit mes amis ! Préparez vous … demain est un grand jour.”

Il partit dans les couloirs, laissant les deux hommes seuls. Luci allait entraîner Edgar au loin quand Zebulon apparut comme par magie.

“Messieurs, il est temps de rejoindre vos chambres.”
“Nous y allons, ne vous inquiétez pas !”

Bien obligés de jouer la comédie, ils se rendirent dans leurs chambres, le majordome derrière eux. Luci eut cependant le temps de faire un signe de la main à Edgar, avec des doigts, faisant le chiffre 3. Il espérait qu’il aurait compris qu’il lui donnait rendez-vous à 3h. Rentrant donc dans sa chambre, il pesta quand il ne put allumer d’un claquement ses doigts avec ses flammes. À tatons, juste éclairé par la lune, il se dirigea vers la commode pour allumer un chandelier quand il sentit une présence. Se tenant sur ses gardes, il attrapa le bras qui vient s’enlacer autour de sa taille pour faire une prise d’un art martial, maitrisant la personne en deux secondes.

“Aïiiiiie ça fait mal !”

Une femme ! C’était une femme. Il l’avait senti au moment où il avait empoigné le bras et la voix qui avait criée avait confirmé ses doutes. Lucifer la lacha immédiatement, se dépêchant d’allumer la bougie. C’était l’une des deux danseuses. La petite blonde.

“Quel accueil …”
“Pardonnez moi Milady mais je n’ai pas l’habitude que l’on me surprenne.”

Il saisit sa main pour lui faire un baise main d’excuse, les flammes de la bougie se reflétant dans ses yeux.

“Je ne pensais pas à mal … vous avez dit des choses si gentilles à notre encontre que je me devais de venir vous remercier … personnellement !”

Un sourire carnassier se fit sur le visage de Lucifer. Il passa sa main sur sa joue, se penchant finalement pour l’embrasser doucement.

“Quel aimable attention. Vous m’en voyez touché.”

Et il n’y avait pas que son attention qui fut touchée. C’était exactement ce qui lui fallait. La meilleure des distractions. Comme souvent, il s’appliqua à la tâche, faisant crier la demoiselle à en réveiller les morts. En parlant de mort … tandis qu’il changeait de position pour varier les plaisirs, il releva la tête et serra un peu trop fort la jambe de la demoiselle en voyant qu’un véritable fantôme était dans le coin de la pièce.

“Sérieusement ?”
“Pardon ?”

Luci regarda Suzy en lui faisant un petit sourire.

“Rien, rien !”

Pour affirmer ses dires, il donna un grand coup de rein l’a faisant gémir. Il continua comme ça pendant un long moment, tournant la tête de l’autre côté avant de se stopper. Le fantôme s’était déplacé pour être à nouveau dans son champ de vision.

“Que dirais-tu de faire une pause ? Tu as déjà atteint le paradis deux fois …”
“Mais …”

Il l’embrassa pour la faire taire avant de se lever. Ce n’était pas une question mais une affirmation. C’était vraiment gênant, ce fantôme de mariée qui l’observait s’envoyer en l’air. De plus, il remarqua que l’horloge affichait bientôt trois heures.

“Je vais nous chercher des petites collations Darling ~”

Enfilant son pantalon et sa chemise qu’il laissa ouvert, il sortit de la pièce. Le fantôme était là.

“Non mais le voyeurisme ça va ? Y a you porn pour ça !”

Il avait murmuré ça mais un gloussement se fit entendre ! Il vit apparaître Edgar dans la pénombre. Il y avait un deuxième fantôme. Une mariée aussi. Les deux fantômes disparurent pour réapparaître un peu plus loin dans un autre couloir.

“Tu le crois ça ? J’étais en train de sauter une des danseuses quand elle est apparue ! Aucun respect ! Il a du mourir avec elle …”

Pestant encore de l’avoir dérangé, il l’a suivit quand même avec Edgar, essayant de ne pas trop faire de bruit.

Et toi ? Tu dormais ?”

Simple curiosité. Il voulait faire la discussion parce qu’il ne pouvait pas s’en empêcher. Mais il observait aussi son environnement.

“Tiens tiens … regarde … on est dans la fameuse aile interdite.”

Les deux mariés fantômes s’arrêtèrent devant une immense double porte. Luci essaya donc de les ouvrir mais elles étaient fermées. Forcément pensa t’il. L’une des deux mariés tendit une clef qu’il attrapa en faisant un petit sourire. Dès qu’il l’ouvrit, il fit rentrer Edgar en premier avant de refermer doucement. Avec leurs bougies, ils observèrent les alentours.

“On dirait le bureau du chef de famille.”

Chacun parti dans un coin de la pièce pour trouver des indices. Luci regarda la bibliothèque et fronça les sourcils.

“Il y a beaucoup de livres parlant de l’occulte …”

En soit, ce n’était pas si étonnant que ça. Au final, il n’y avait que dans le monde moderne que la croyance dans les esprits et la magie avaient faibli. Ici, la croyance était forte, surtout avec la colonisation. Les colons faisaient genre mais prenaient certaines légendes des amérindiens pour se les réapproprier. Luci passa ses doigts sur les livres, ayant même un petit hoquet cynique en voyant le nécromicon.

“S’ils savaient qu’ils avaient le diable en personne chez eux.”

Moqueur, il continua son chemin avant de tomber sur une armoire en verre.

“Edgar ! J’ai trouvé quelque chose.”

Cette armoire contenait beaucoup d’objets ésotériques. Une pièce sataniste, une dague, même une tête réduite. Les deux fantômes des mariés apparurent et pointèrent du doigt l’étagère du bas. Ouvrant l’armoire, qui en vérité l’était déjà, Lucifer attrapa la boîte que le fantôme montrait. Se relevant, il l’ouvrit à la lumière qu’Edgar tenait. Des bagues de fiançailles, avec des mèches de cheveux et une date gravée au fil d’or en dessous.

“Oh. Soit nous sommes tombés sur des fétichistes des cheveux … soit …”

Il lança un regard aux deux mariés qui avaient la tête baissés, un air triste.

“Soit sur des meurtriers fiers de leurs actes. J’en ai vu comme ça en enfer … On ne peut exclure aussi la magie ... mais ce monde ... je n'ai plus mes pouvoirs, j'ai l'impression que ce monde n'a pas de magie donc ...”

Bizarrement, il penchait plutôt pour la deuxième option. Tandis qu’Edgar avait pris la deuxième boite, où l’emplacement de la bague et de la mèche étaient vide, la porte s’ouvrit. Lucifer souffla rapidement sur les bougies, mettant dans sa poche la boite qu’il avait dans les mains. Or une autre lumière apparut au niveau de l’entrée.

“Edgar ? Lucifer ? Mais … que faites vous ici ? Vous savez que ça porte malheur de venir dans le bureau de mon grand-père !”

Les deux fautifs se regardèrent et Luci se dodelina, faisant des gestes avec les mains pour noyer le poisson.

“Nous voulions te faire une surprise ! Normalement trois des meilleures danseuses vont arriver. Nous nous sommes dis … qu’enterrer vraiment ta vie de jeune célibataire entre nous serait amusant … N’est ce pas Edgar ?!”

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Edgar H. Ravenswood
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"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
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"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."


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________________________________________ 2021-06-05, 00:12


Du mariage au veuvage...
Les aléas d'une vie d'un mortel ennui


Cette soirée de veille de mariage battait son plein. Je devais bien admettre que pour le moment tout se passait à merveilles. J’appréciais notre conversation que nous avions eu Lucifer et moi devant le jeune marié Jensen. A le voir ainsi, je n’aurais su dire s’il était réellement heureux de se marier où s’il se pliait uniquement aux us et coutumes de cette époque très traditionnaliste. J’en avais moi-même fait les frais de ces traditions totalement dépassée. Mon mariage avec Martha avait finalement été bien malheureux. J’aurais connu bien plus de délices en me contentant d’ajouter chaque soir de nouveaux noms d’amants et de maîtresses à ma liste. D’ailleurs, j’étais certain que Lucifer partageait moi point de vue. Lorsque je discutais avec la jeune Suellen je découvris ce à quoi je m’attendais. Une jolie oie blanche qui semblait totalement étrangère à ce monde bourgeois superficiel. Comme beaucoup de femmes avant elles, elle l’apprendrait sur le tas. Elle ne serait certainement pas capable de satisfaire à la fois les désirs de belle famille ou les attentes de son époux. C’était ainsi, il était très rare que l’on puisse tout obtenir dans un mariage. Parfois, nous ne pouvions même rien avoir de cela. Eh oui, les déceptions du cœur son celles qui nous blessent le plus.

Pourtant, quelque chose chez elle me touchait. Peut-être que de la voir ainsi les yeux rêveurs et la bouche souriante, me rappelais ma petite Mélanie le jour de son mariage. Un sourire qu’elle avait vite perdu lorsqu’elle avait retrouvé son fiancé pendu au lustre du hall d’entrée de mon manoir. Pourtant, cette fois-ci, ce n’étaient pas mes problèmes personnels que j’avais investi dans cette histoire et je préférais goûter au bonheur prochain d’un couple qui, bien que mystérieux, rêvait encore des joies d’un bonheur conjugal. Toujours aux côtés de Lucifer, je goûtais avec plaisir le buffet servis en l’honneur des futurs mariés. Le vin était également excellent et j’en profitais bien plus que de raison. Je n’étais cependant pas ivre durant cette soirée. Quelque chose me disait que je devais rester alerte et capable de réagir à tout instant. Qui sait ce que les obscurs personnages qui nous avaient envoyés en ces lieux avaient comme mauvaises intentions. L’ennemi pouvait surgir de partout et je préférais être capable de réagir au cas où Lucifer et moi-même nous allions nous retrouver dans une situation plus que délicates.

Après une photo de famille prise par un photographe des plus lents et peu professionnel, nous fîmes la connaissance d’une dame assez âgée. Une dame qui ne se fit par prier pour nous attirer à elle afin de nous montrer un album des plus étonnants. Au premier instant, j’appréciais dans un sourire presque sincère les interactions entre Lucifer et elle. Décidemment, le démon était assez doué lorsqu’il s’agissait de donner le change. Cela dit, mon amusement fut lui de courte durée. Si l’album classique de famille ne devait à première vue pas attiré autant mon attention, je demeurais très surpris de voir au fur et à mesure des pages des personnes que je connaissais de Storybrooke. Qu’est-ce qui justifiait ces photographies ? N’avions-nous donc pas été les seuls à être conduit à effectuer un voyage temporel ? Ou s’agissait-il seulement d’une illusion d’optique destinée à nous embrouillé l’esprit ? Quoiqu’il en soit, je soufflais du nez en me rendant compte qu’Aiguistin se retrouvait affublé d’un costume de la Renaissance très en vogue à cette époque. De son côté, Victor avait effectivement fait le voyage, se retrouvant au temps des colonies, lorsque les Etats-Unis se battaient pour obtenir l’indépendance de leur pays.

La grand-mère annonça alors qu’il était grand temps pour nous de rejoindre nos chambres. Après tout, demain aurait lieu le mariage et il ne fallait pas être manquer d’être en forme. Je réalisais alors que nous nous étions retrouvés dans une famille très pince-sans-rire. Non mais honnêtement, quelle drôle d’idée d’aller se coucher avant même les une heure du matin ? Mais soit, tout comme mon compagnon d’aventure, j’obéis aux ordres de la matriarche et alla tranquillement rejoindre ma chambre à coucher. Lucifer en fit de même, ne manquant pas de préciser que nous devrions nous rejoindre trois heures plus tard pour allait glaner de-ci de-là des informations sur cet étrange mariage. J’approuvais alors ses dires avec un léger hochement de tête, comprenant très bien où il voulait en venir. Je devais bien l’admettre, je mourrais d’envie de découvrir ce qui se cachait dans cette aile du manoir que nous n’avions pas le droit de visiter. Cela dit, je savais que dans ma suite m’attendait un homme magnifique qui m’aiderait à faire passer le temps d’une manière plus qu’agréable.

D’ailleurs, je n’eus pas à attendre longtemps. Alors même que j’arrivais dans ma chambre, je sentis une ombre se glisser dans mon dos et me serrer tendrement contre elle. Sa bouche quant à elle, s’aventura à me donner un baiser dans le cou. Soupirant de délice devant la charmante attention, je finis par me tourner dans sa direction. Je lui adressais alors un sourire des plus carnassiers.

« Je fais finir par croire que tu adores me surprendre. »


« Tu n’as même pas idée. »

Il s’écarta alors lentement de moi, se dirigeant vers un plateau qu’il avait déposé sur la commode. Puis, après avoir verser deux verres, il me le tandis en m’adressant un clin d’œil.

« L’avantage d’avoir ton amant comme serviteur, c’est que je peux me glisser partout sans attirer l’attention. J’ai trouvé cette bouteille dans la cave de la maison. Tu verras, c’est un véritable nectar divin. »

Je goûtais alors une première gorgée et appréciais le breuvage avant de le regarder avec un œil malicieux.

« J’espère que tu ne t’es pas servi dans les provisions réservées au mariage de demain. »

Il m’adressa alors une mine faussement outrée, où pouvait se lire toute la malice d’un serviteur qui passait son temps à côtoyer la classe supérieure d’un peu trop près.

« Moi ? Tu me connais pourtant très bien Edgar, non ? Je sais me montrer professionnel en toute circonstances. »

Finissant alors en une gorgée mon verre, je m’approchais de lui, impatient de passer à la prochaine étape de notre soirée. Je passais alors une main sur son visage, caressant sa joue avec tendresse.

« J’espère bien pour toi, sinon je vais devoir te punir très sévèrement. »


Je finis alors par partager avec lui un baiser passionné et langoureux. Une embrassade au cours de laquelle, ce dernier profita pour déboutonner le haut de mon pantalon avant de se mettre à genoux.

« Il me faudrait donc implorer ton pardon à genoux. Cela pourrait-il te convaincre ? »

« Tout dépend de la qualité et de la sincérité que tu mettras dans tes excuses. »

Il ria un peu avant de s’affairer à faire ce qu’il avait à faire avant que nous ne finissions fiers amants partageant le même lit. Je devais alors bien admettre que j’aurais regretter de passer à côté de cela. Tout comme bon serviteur qui se respecte, il excellait lorsqu’il s’agissait de travaux manuels. J’appréciais de sentir ses mains douce et tendre parcourir mon corps et fut ravi d’atteindre plusieurs fois en sa présence le nirvana. Un effort bien exténuant qui me laissa totalement exténué. Durant quelques minutes, je demeurais allongé à ses côtés, admirant le spectacle de deviner son corps dans la pénombre de la chambre. J’avais tellement l’impression de me retrouver des années en arrières, lorsque Jasper faisait encore partie de ma vie. Il est vrai que mon ami me manquait affreusement et que j’aurais tellement voulu le retrouver. Le sentir près de moi. Tout comme Mélanie ! C’est sur ces dernières paroles que relevant mon regard dans la chambre, je trouvais alors le fantôme de la mariée. Dans un mouvement brusque, je m’éloignais à l’autre bout du lit, laissant James dans la plus parfaite des incompréhensions. Regardant dans la direction où mes yeux étaient braqués, il resta véritablement perplexe.

« Quoi ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Que t’arrive-t-il ? »


« Tu… enfin je… »

N’arrivant pas à parler, je poursuivais mes balbutiements tout en étant incapable de parler de manière compréhensible. James s’approcha alors de moi et me serra dans ses bras.

« Je ne sais pas ce que tu as vu Edgar, mais quoique ce soit, c’est fini. »

« Non, non ce n’est pas fini. Tu ne comprends pas… »


« Je ne comprends pas quoi ? »

Brutalement, je détournais le regard pour le porter sur la grande horloge. Il était presque 3 heures et je savais que Lucifer m’attendait. N’ayant aucune envie de le voir débarquer dans ma chambre, je me précipitais en dehors du lit et enfilais mes vêtements à la va-vite. J’avais hâte de savoir si mon compagnon d’aventure était lui-même en proie à ce genre de vision. Ignorant les appels de James, je me précipitais au-dehors.

Je laissais alors un large sourire éclairé mon visage alors que je croisais enfin Lucifer. Je ne pus m’empêcher de rire légèrement au propos du démon. Bien évidemment, le savoir en compagnie d’une femme ne m’étonnais guère. Mais imaginer qu’il ait pu se faire prendre en plein coït avait quelque chose d’assez amusant.

« Tu sais, à la plupart des mariages les gens remportent chez eux des souvenirs sans intérêt. S’ils ont vraiment prévu une mariée fantomatique pour chacun des invités, on peut au moins leur reconnaître le mérite de faire dans l’original. »

Marchant à ses côtés tout en suivant le fantôme, je lui souris malicieusement lorsqu’il me demanda si je dormais.

« Non pas exactement. J’étais accompagné. Apparemment mon alter ego vit une histoire d’amour passionnée avec son major d’home depuis quelques années. Le pauvre chéri est cependant condamné au mariage par sa famille à une femme pour laquelle il n’éprouve pas la moindre affection. Tragique histoire, non ? »


La suite de notre visite nous mena tout droit à l’aile interdite. Il faut dire que compte tenu des circonstances, cela ne me surprenait réellement qu’à moitié. J’étais cependant heureux de cette charmante découverte.

« Eh bien, nous qui rêvions de pouvoir la visiter nous sommes vernis. »


La mariée nous offrit alors généreusement une clé qui nous permis de visiter la pièce qu’elle souhaitait nous montrer. J’approuvais d’un signe de tête l’hypothèse avancée par mon coéquipier concernant l’identité de cette pièce. Il est clair que l’endroit était tout sauf rassurant. On se serait cru dans un musée de l’Horreur. Une ambiance ma fois bien plus appropriée aux fantômes qui nous servaient de guides.

« Effectivement, il semble avoir des goûts littéraires assez étranges. Je ne lui jetterais pas la première pierre cependant, on se croirait devant ma propre bibliothèque. Mais cela explique pour sûrement la raison de la présence de ces spectres. C’est peut-être lui qui en est responsable. Je parle de leur apparition mais peut-être également de leur disparition. »

Je ne manquais alors pas d’afficher un sourire en coin, plutôt fier de cette petite pique balancée au propriétaire des lieux. Je ris ensuite à celle de Lucifer et me tournais dans un sourire vers mon acolyte.

« Je suis persuadé qu’il estimerait te présence comme le plus grand des honneurs que tu pourrais lui faire. »

Puis, ce fut la grande découverte. Nous trouvions enfin ce que les fantômes souhaitaient nous montrer avec tant d’insistance. Si une armoire remplie d’objets occultes n’était déjà pas des plus engageantes, ce que nous trouvions dans la petite boite l’était encore moins. Des bagues de fiançailles ainsi que des mèches de cheveux.

« Tu sais, il était très commun à cette époque d’offrir des mèches de cheveux à notre bien-aimée. Je ne l’ai jamais fait bien sûr mais certains trouvait le geste vraiment très romantique. Je suis cela dis entièrement d’accord avec toi. Peut-être que nous sommes en présence d’un serial killer qui assassinait systématiquement les femmes qu’il devait épousés pour son plaisir. A moins qu’il n’ait assassiné de pauvres vierges innocentes espérant que tu lui accorderais une faveur ? Il avait l’air d’être l’un de tes plus fervents admirateurs. Sinon il a peut-être conservé ses cheveux en trophée. »


A tour de rôle, nous avancions chacun des hypothèses sur lesquelles nous ne pouvions pour le moment que théoriser. Il nous manquait encore des éléments pour affirmer nos propos. Ces fantômes espéraient peut-être que nous puissions découvrir la réalité sur leur disparation avant de laisser leurs âmes rejoindre le paradis. Nous n’eûmes malheureusement pas le plaisir de jouer plus longtemps aux détectives en herbe puisque le jeune Jensen fit son apparition. Il semblait à la fois furieux et intrigué par notre présence. Une chance que Lucifer trouvât rapidement une parade pour nous aider à nous sortir de ce mauvais pas. Comme il me demandait confirmation, je souris à notre faux ami commun et repris la parole.

« Oui en effet ! Tu te rappelles toutes ces soirées passées à se raconter des histoires effrayantes à la lueur d’une bougie ? Nous pensions que rendre hommage à nos folles soirées serait une très belle façon de se rappeler nos frayeurs d’enfants. D’ailleurs nous avons demandés aux danseuses d’emporter avec elle des costumes propres aux plus belle soirées d’Halloween. »

Jensen semblait douté de nos paroles et semblait craindre par-dessus tout cet endroit.

« Oh et bien je… j’apprécie l’attention vraiment. Mais vous ne devriez pas être ici, je vous assure. Et puis je… je tiens à aller me coucher. Je veux être fin prêt pour le mariage de demain. »

Sur ses mots, il récupéra la clé des mains de Lucifer et nous invita tous deux à le suivre jusqu’à la sortie de l’aile interdite. Il nous souhaita alors la bonne nuit et nous pria d’aller nous recoucher.

« Espérons qu’il a tort. Il serait plus que regrettable que la jeune Suellen vienne grandir la collection de cheveux de son grand-père. Allons dormir. Peut-être que demain nous nous porterons mieux. Profite-bien de ta danseuse Lucifier. A moins qu’elle n’ait pu se vexer que tu l’aies ainsi abandonnée. »

Je ne savais pas ce qu’il en était pour Lucifer, mais il était plus que certain que dans mon cas cette affirmation était on ne peut plus vrai. Lorsque je rejoins mes appartement, James ne s’y trouvait plus. Peut-être était-il allé bouder à l’étage des domestiques ? Quoiqu’il en soit, il ne me restait plus qu’à profiter de ma nuit de solitaire.

A peine allongé dans mon lit, je m’endormis. Ce qui dans mon cas était plus que rare. Les différents évènements de cette soirée m’avaient sans doute bien plus secoué que ce que j’imaginais car ma nuit fut hantée par un bien étrange cauchemar. Je me baladais dans un manoir qui n’était plus réellement agencé de la même manière, les pièces semblant être positionnées dans le désordre. Jensen était toujours présent, ainsi que James et les sœurs de Lucifer. Cela dit, un détail chez eux changeait. Ils avaient des vêtements, des couleurs de cheveux ou même des attitudes diamétralement opposées que celles que nous leur avions connus la veille. La mariée quant à elle n’était plus la charmante Suellen mais bien le fantôme qui avait interrompu ma charmante soirée romantique.

Mais cela n’était rien en comparaison ce de qui allait suivre. Cette charmante scène champêtre avait perdu toute la magie d’antan. Au lieu de la musique, je pouvais entendre des cris. Au lieu des poignées de mains et des discussions chaleureuses, je pouvais apercevoir des luttes désordonnées et du sang qui giclait de partout. Puis, on pouvait entendre un bruit de pelle au loin. Un bruit que je connaissais bien puisqu’il m’avait accompagné durant de nombreuses années alors que j’enterrais les corps des victimes que je venais d’assassiner. Une odeur si caractéristique de cadavre s’élevait et devenait véritablement pestilentielle. Puis, ce fut l’apothéose. Je me retrouvais à l’extérieur de la maison, Lucifer était à mes côtés, et nous regardions impuissants la belle maison de cette famille partir en fumée. Puis, j’entendis un chuchotement s’élever au loin. Une voix féminine que résonnait comme un murmure à peine perceptible.

"Enrayez le cycle ! Après le mariage..."


Je me relevais alors en sursaut, comprenant que tout ce que j’avais vécu n’était en réalité qu’un immense cauchemar. Reprenant peu à peu contact avec la réalité, je constatais que le soleil était déjà levé depuis quelques heures. Je me devais donc de me préparer afin d’assister au mariage du siècle. Je ne pouvais cependant m’empêcher d’entendre ces propos venir à moi comme un bourdonnement insupportable. Ce que cela signifiait ? Certainement que nous devrions accepter que ce mariage ait lieu. Il devenait évident que nous ne pouvions pas protéger la jeune Suellen. Elle rejoindrait sûrement la collection morbide de bagues de fiançailles et les mèches de cheveux qui trônaient fièrement dans l’armoire maudite du grand-père de Jensen.

Une fois mon costard enfilé, grâce à l’aide de James qui comprenait et acceptait mes excuses, je partis rejoindre Lucifer. Je souris lorsque je le vis dans le hall, aussi savamment habillé que moi. Je lui adressais alors un clin d’œil et un regard malicieux,

« Tu sais, tu devrais te méfier des habits que tu portes Lucifer. Tu pourrais sans le vouloir attirer comme des mouches des personnes que tu souhaiterais éviter. »


Parlais-je de moi ? Dans ce cas je n’aurais pu le nier. Mais c’était sa faute aussi. Que diable venait-il réveiller mes bas instincts en affichant une beauté presque indécente. Puis, reprenant mon sérieux, je le pris un peu à part alors que les invités se rassemblaient autour de nous.

« Toi aussi tu as vécu la même chose que moi ? Je parle d’un cauchemar qui voulait que ce mariage finisse en bain de sang et en incendie. Tu l’as vu toi aussi ? »


Je lui laissais le temps de me répondre mais avant qu’il ne puisse le faire, Jensen s’approcha de nous, avec un air de coq dans une basse-cour.

« Ah mes amis ! Mes amis ! Je sens que cela va être une cérémonie inoubliable. Pas vous ? »


« Sans nul doute. En tout cas, tu es vraiment splendide en jeune marié, Jensen. Suellen sera certainement ravie de te voir ainsi. »

« Et moi donc. Je suis sûr qu’elle sera magnifique ! Mais je compte sur vous pour restez à mes côtés quoiqu’il arrive. Vous êtes mes témoins après tout ! »

« Compte sur nous, nous serons près de toi pour célébrer le grand évènement. »


Il s’écarta alors, allant saluer et discuter avec ses autres invités avant que sur les coups de 11h nous soyons tous invités à rejoindre le jardin. Je me penchais alors à l’oreille de Lucifer, lançant d’un ton un peu dépité.

« Si notre cauchemar devient réalité, il est plus que certain que nous aurons de la peine à l’oublier cette journée. J’espère que tu gardes un as planqué dans ta manche au cas où. »

C’était une façon de parler étant donné qu’il n’avait pas de pouvoir magiques. Cela dit, j’avais confiance en lui. J’étais certain qu’il parviendrait à me surprendre d’une manière ou d’une autre. De mon côté, je ferais de mon mieux pour l’assister, comme je le faisais depuis plus d’un siècle.

La cérémonie fut grandiose. La mariée plus belle que jamais, échangeait des serments avec son tout nouvel époux qui aurait pu me mettre la larme à l’œil. Tous le monde fut ravi de l’après-midi qui suivit. Affamé, je profitais de l’occasion pour aller prendre à manger au buffet. Tout était délicieux et les festivités qui s’en suivirent étaient un pur régal. Je me pris même au jeu en proposant à certaines dames présentes de se joindre à moi pour une danse. Tous semblaient à la fois ravis et heureux. Tout du moins jusqu’à ce moment maudit où la grande horloge indiqua 21h. A ce moment-là tout semblait se figer dans le temps. La musique ne résonnait plus, les gens ne se parlaient plus. Tout était immobile et un peu craintif, je finis par m’approcher de mon compagnon d’aventure pour déclarer.

« Je pense que nous pouvons dire adieu à tous les aspects plaisants de cette journée, mon ami. Dans quelques instants nous aurons le droit à un véritable enfer sur Terre. »

A cet instant, nous pouvions voir la mère du marié s’approcher de cette chère Suellen. En silence elle lui saisit les mains avant de lui adresser dans un sourire charmeur.

"Ma chère... que diriez-vous de faire un jeu ?"

Il n’était alors que 21h et c’était le début de la fin pour nous tous.


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[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood _



________________________________________ 2021-06-13, 18:04


Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi
Luci' & Edgar

Lucifer et Edgar se trouvaient dans ce bureau que les fantômes leurs avaient montré. Ils essayaient de trouver des indices sur ce qui se passaient. Si pour l’instant ils n’avaient rien, l’ancien roi des enfers se marrait de voir les dizaines et dizaines de livres sur les forces de l’occulte dans cette bibliothèque. Vraiment, les humains étaient des créatures qu’il admirait, prêtre à vendre leurs âmes pour quelques babioles, la gloire, la richesse, la santé. C’était si drôle qu’il s’en délectait !

“Oh je n’en doute pas un seul instant mon cher Edgar ! Quelle lecture fascinante ! Encore plus quand ce sont des inconscients qui le font.”

Puis le fantôme le rappela à l’ordre de chercher et il le fit, regardant partout. Il éclata aussi d’un rire un peu sadique en entendant Edgar dire que le propriétaire des lieux serait honoré de sa présence. Lucifer se lécha les babines avant d’aller ouvrir la petite armoire en verre.

“Tu n’imagines même pas…”

Enfin si, Edgar pouvait très bien imaginer vu qu’il avait aussi conclu un pacte avec lui d’une certaine manière. Il l’écouta expliquer cette tradition de cheveux qu’ils avaient trouvé et Luci ne put s’empêcher d’ajouter.

“Oui … et ce qui explique aussi l’apparition des fantômes. Pour des esprits vengeurs, ils sont plutôt calmes. Je sais de source sûr que pour les faire partir, il faut brûler entièrement les os. S’il reste quelque chose et que la personne est morte dans des circonstances disons atroces, son fantôme hante les lieux.”

Il lança un regard aux deux mariés. C’était vrai que pour des esprits vengeurs, elles étaient plutôt sages. Elles auraient pu massacrer tout ce qui passaient sous la main mais elle avait plutôt décidé de demander de l’aide. Des fantômes altruistes voyez-vous ça. Ils n’eurent pas le temps d’en dire plus car Jensen entra, pas vraiment content de les trouver là. Lucifer, en roi du mensonge et de l’arnaque, arriva à l'entourlouper assez pour qu’Edgar rajoute une couche. Mais Jensen les mit quand même dehors.

“Et bien, je comprends pourquoi tu te maries. Tu commences à te faire vieux … mon vieux.”

Lucifer lui donna de son plus beau sourire avant de suivre Edgar. Il leva les yeux au ciel en soupirant.

“Une de perdu, dix de retrouvé hein ! Bonne chance avec ton giton aussi, même si je me doute que lui est resté bien sagement à quatre pattes en t’attendant.”

Lui faisant un petit clin d’oeil, Lucifer rentra dans sa chambre. La danseuse n’était plus là. Il poussa un long soupir avant d’aller vers la commode où se trouvait une bouteille de whisky. Il s’en servit un verre tout en allant s'asseoir sur le lit. Cette histoire était si … étrange. Pourquoi eux ? Pourquoi les fantômes les avaient choisi ? Qu’ils prennent le piaf de la mort, il pouvait comprendre vu qu’il communiquait déjà de base avec. Mais eux ? Les fantômes ne pouvaient passer de pactes avec lui et puis il n’avait plus ses pouvoirs dans ce maudit endroit. Ça lui était déjà arrivé, dans un autre monde, et il n’aimait pas ça. Or, on ne l’a lui faisait pas. Il était vieux de plusieurs millénaires, et ce n’était pas quelques petits humains qui allaient l’emmerder. Bon, il avait déjà dit ça et à chaque fois ça avait mal tourné. Il essayait de ne pas y penser mais cela revenait sans arrêt. Sa chute du paradis. Sa découverte des autres mondes. Son combat avec Madame la Mort. Le vol de son trône par Asmodium et sa rétrogradation. Heureusement que Crowley l’aidait un peu. Puis cette foutu malédiction à la noix. Lucifer posa son verre sur la table et se laissa tomber à la renverse pour regarder le plafond de sa chambre. En quelques battements de cils, il tomba alors dans un sommeil profond.

Regardant autour de lui, il remarqua qu’il était dans une sorte de cave. Étrange, il aurait parié qu’il venait de se poser dans son lit. Ah. Oui. Il rêvait. Forcément. Cependant, ce rêve semblait être bien trop réel pour en être un. Décidant d’en savoir plus, il sortit de la cave pour arriver dans les cuisines puis il se stoppa devant les escaliers. Il entendait des bruits et ce n’était clairement pas des bruits de fête. Arrivant dans la grande salle, ce qu’il vu, le fit sourire malgré lui. L’enfer sur terre. Voila ce que c’était. Des gens s’affrontaient. Il voyait ses fameuses soirées se battre avec des fourchettes. L’une d’elle planta un couteau dans un beau mouvement dans l’oeil de sa soeur. Il marcha alors entre, comme si personne ne le voyait. Pourtant il entendait les hurlements de terreur. Il sentait l’odeur du sang, l’odeur de la chaîre, l’odeur des cadavres.

“Home sweet home.”

Appréciant le spectacle, il se figea cependant quand il reconnut une chevelure brune et un profil qui courrait.

“Emily !”

Non ! Qu’est ce que c’était … Emily n’était pas là ! Il décida de la poursuivre et remarqua que Jensen la poursuivait aussi. Son mari. Non ! Emily … Non Emily était aussi prise au piège dans ce cercle. Il entendait la jeune femme hurler, touché à l’épaule, s’enfuir à l’extérieur. Une rage comme il n’en avait rarement eu s’empara de lui. Oh non ! Personne n’avait le droit de toucher à un seul cheveu d’Emily. Se mettant à courir, il se retrouva à l’extérieur où il découvrit un véritable charnier humain. Puis une explosion se fit entendre et le manoir se transforma en brasier gigantesque. Il sentait la chaleur. Il se tourna pour voir et cela lui rappela une section des enfers où les âmes condamnées à la damnation éternelle brûlés en permanence. Pas son châtiment favoris mais c’était toujours sympathique à regarder. Il remarqua le mari passer à coté de lui, un sourire sadique sur ses lèvres. Oh lui, il n’avait pas intêret à tomber entre ses mains. Se retournant, il le vit alors tirer une nouvelle fois, tirant sur Emily, de dos, qui tomba au sol. C’était bizarre, il s’entendit hurler et se précipiter vers elle alors qu’une énorme tache de sang apparaissait sur sa belle robe blanche. Il se pencha devant elle mais sa main passa à travers elle. Cependant, elle releva la tête comme si elle pouvait le voir et murmura alors.

“Enraye le cycle ! Après … après le mariage !”

Les paupières de la jeune femme se ferma alors qu’une colère sourdre vibrait en lui. Il y avait aussi autre chose qu’il n’arrivait pas à définir. Se relevant, il regarda alors le manoir brûler encore plus tandis que les cris se faisaient de plus en plus fort.

“Oh oui … âmes perdues … vous allez …”


Lucifer ouvrit les yeux avec une tension incroyable. Comme un ressort, il se releva, regardant autour de lui. C’était un rêve. Bordel quel rêve. Il transpirait comme jamais. Enlevant, déchirant presque ses habits, il alla au niveau du brot d’eau pour s’en passer dessus. Relevant la tête, il regarda son reflet dans le miroir. Il était pâle, plus que d’habitude. Emily. Non ! Emily ne pouvait pas mourir ! Emily ne devait pas mourir. Dès que les images de la jeune femme se faisant abattre comme une biche lui revienrent en mémoire, Lucifer se sentit mal. De la rage. Oh oui, une rage incommensurable pour faire face à … à un sentiment de tristesse ? Qu’est ce que c’était encore ? Son seul geste fut de taper dans le miroir, le brisant en milles éclats tant la colère bourdonnait dans sa tête. 7 ans de malheur ? Tss il s’en fichait, il était Lucifer. C’était lui, le malheur. La plaie sur terre. Essayant de se calmer, buvant directement la bouteille d’alcool, il se souvint alors de la dernière phrase. Enraye le cycle, après le mariage. Le mariage devait avoir lieu. C’était un fait et même si ce n’était qu’un rêve, l’idée de mettre le feu à ce manoir le réjouissait de plus en plus, avant de se rendre compte qu’il n’avait plus ses pouvoirs.

“Fuck !”

Il devait réfléchir à un plan. Ce qu’il fit pendant qu’il s’habilla pour faire comme si de rien n’était. Descendant dans le hall, il revêt aussi son masque, faisant comme si de rien n’était. Edgar l’attendait.

“C’était une proposition ?”

Lui faisant un petit clin d’oeil, il sortit sa flasque de sa poche pour boire. Il en avait bien besoin avant de regarder Edgar qui l’amena à l’écart. Lucifer eut alors un sourire qui n’augurait rien de bon et qui aurait pu faire frissonner le pire des meurtriers.

“Oui. Et ça va finir en bain de sang, crois moi et …”

Il ne put terminer sa phrase que Jensen arriva et Lucifer dut se faire violence pour ne pas lui sauter à la gorge.

“Inoubliable. C’est le mot.”

La voix de Lucifer claqua comme un fouet mais son sourire faisant concurrence à une publicité pour dentifrice cacha toute colère. Il hocha la tête. Les témoins. Bien. S’il devrait jouer la comédie, il sortirait son plus beau jeu. Il resta silencieux pendant que les invités arrivaient. Ses sœurs lui firent un geste de la main auquel il répondit avant de se pencher vers Edgar.

"Dois-je te rappeler que malgré toute cette malédiction j’ai dirigé l’enfer de mon monde pendant des millénaires ? Passion torture si tu vois ce que je veux dire.”

Il lui fit un petit haussement de sourcil avec son rictus. Il avait eu une idée, son cerveau n’en manquait pas quand il s’agissait de tortures.

On les invita à sortir dans le jardin, aménagé pour l’occasion. Il détestait les mariages et ne put s’empêcher de faire une grimace quand il vit le pasteur passer. Etant les témoins, Edgar et lui étaient en première loge. Suellen arriva, éblouissante, il devait bien le dire mais son esprit était ailleurs. Emily. Est ce qu’Emily était entrain de se marier au même moment ? Il aurait bien voulu voir ça. Elle devait sans doute être sublime dans cette robe immaculée. Il serra le poing sans même s’en rendre compte, sentant un sentiment naissant au fond de son coeur. Si c’était le cas, son mari allait la tuer et il n’était même pas là pour la protéger, ce qui l’énervait encore plus. Ou était ce aussi parce qu’elle se mariait ? En tout cas, Lucifer ne sut que dire car on l’appela à l’autel pour donner les alliances. Il se délecta cependant en voyant le pasteur lui lancer un drôle de regard. Pouvoir ou pas pouvoirs, il s’appelait quand même Lucifer et à cette époque, ce n’était pas vraiment bien vu. Lui faisant un clin d’oeil, il retourna s'asseoir, écoutant, en baillant ostensiblement. Qu’est ce qu’il s’emmerdait. Il n’aimait pas les mariages. C’était du faux. Se marier devant dieu ? Tss, ce dernier s’en fichait. Lucifer leva les yeux vers le ciel, secouant négativement la tête. Où était il maintenant ? Ça allait encore lui retomber dessus à la vue de la liturgie qu’ils avaient trouvé.

Heureusement, la cérémonie prit fin et la fête commença. Il faisait beau, un soleil de plomb et il aurait bien fait tomber la chemise mais il savait se tenir. Le banquet était somptueux. Il y avait de l’opulence partout, bien digne d’un dernier repas. Les gens riaient, étaient heureux. Le couple se pavanait. Il aperçut Suzy qui le reluquait sans vergogne. Bien, il cherchait un alibi, il allait en avoir un.

“Comme chaque magicien, je dois préparer mon tour. Je reviens.”

Il murmura ça à l’oreille d’Edgar qui buvait du champagne, lui faisant un clin d’oeil avant d’aller vers la jeune femme. Il lui attrapa la main, faisant un baise main qui fit son effet.

“Milady, je m’excuse de mon comportement d’hier soir.”
“C’est oublié …”

Il sentit son corps contre le sien, qui forcément le fit réagir.

“À une condition …”
“Je suis toute ouïe …”

Elle se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser langoureusement, quand elle se recula elle eut un petit rire, que Lucifer reprit. Il n’avait même pas besoin de forcer pour avoir ce qu’il voulait.

“Avec plaisir.”

Il l’embrassa à nouveau, entendant quelques sifflets, quelques applaudissements, avant de se retourner pour attraper son amie la danseuse et l’embrasser aussi. Jensen lui leva le pouce avec un grand sourire.

“Inoubliable hein !”

Il attrapa la main des deux jeunes femmes, et ils s’élancèrent en courant vers le manoir. Il avait assez de témoins pour que son plan ne soit pas découvert. On penserait qu’il allait s’envoyer en l’air avec les deux danseuses, ce qui prendrait du temps alors qu’il avait prévu totalement autre chose. Il faisait bien entendu des pauses, pour s’occuper des jeunes femmes voraces. La chemise à moitié défait, il leur dit d’un ton suave.

“Jour de mariage, jour d’orgie non ? Suivez moi !”

Ils allèrent dans la cuisine, les servants ne disant rien. Lucifer avait donc vu juste dans son rêve. Ils passèrent ensuite dans la cave. Allumant une bougie, il commença alors à s’occuper des deux demoiselles pendant de longues heures. Au moins, s’il devait mourir -ce qu’il ne croyait pas bien entendu il aurait prit son pied et il rendait service car il se doutait bien que par contre, les deux donzelles, elles ne survivraient pas-.

“Remontez, j’arrive. Le temps de me reposer quelques minutes.”
“Ne t’inquiète pas Lucifer, avec ce que tu as donné c’est bien normal.”

Allongé à même le sol de pierre, un bras derrière sa tête, il leur sourit, les laissant partir. Quand que se fut le cas, il se leva comme s’il était sur ressort, commençant à s’enfoncer dans la cave. Il se mit à fouiller et ne fut pas déçu. Déjà il trouva une sortie secondaire, qui donnait sur l’arrière du manoir qui allait faciliter son plan qu’il mit en place. Dès qu’il eut finit de faire ce qu’il avait à faire, il sortit par les cuisines où tous les domestiques le regardaient avec un regard appétissant. Attirer les mouches hein ? Ça allait bien lui servir. Se reboutonnant tranquillement, il retourna dans le jardin où il remarqua que le soleil commençait à se coucher. Là, il trouva Edgar, entrain de danser avec des jeunes femmes.

“On dirait qu’on s’est bien amusé fils.”

Lucifer se figea, se tournant vers ce faux père qui le jugeait. Ne perdant pas la face, il lui répondit, insolent.

“Comme un petit fou. Vous auriez du venir participer, ça vous aurez décoincé.”

La claque fut bruyante, attirant quelques regards et Luci en resta stupéfait.

“La rebellion. Toujours. Tu ne changeras donc jamais.”
“Oh non. C'est dans mon sang d'aller contre l'ordre établi.”

Il s’approcha de lui, une lueur mauvaise dans le regard, et fit en sorte que personne d’autre ne put entendre.

“Et ce soir, tu seras le premier que je tuerais.”

Son père eut lui aussi un rictus mauvais, se reculant légèrement.

“On verra ça.”

Les coups de 21h se mirent à sonner et tout le monde se retrouva dans la partie du jardin où il y avait eu la cérémonie. Luci rejoint Edgar, qui n’avait pas l’air très tranquille. Il éclata tout simplement de rire, un éclat démoniaque passant dans ses yeux.

“Mon cher ami … c’est ce qui va se passer, et je peux t’assurer, que toi et moi, on va se régaler.”

Il n’avait pas choisi Edgar pour rien, à l’époque. Il avait déjà ressenti aussi ça, cette chose, cette obscurité en lui.

Quand la belle mère proposa le fameux jeu, tous sortirent des capes, des masques et Raphaëlle leur en apporta avec un sourire digne de son frère. Luci ne put s’empêcher de se pencher vers Edgar.

“C’est marrant, mais l’archange Raphaël est un vrai bâtard. En fait, ils le sont tous quand il s’agit de guerre pour obtenir ce qu'ils veulent.”

Il enfila sa tenue et son masque, tout comme son partenaire et en profita que la belle mère était entrain de parler pour faire quelque chose. Il sortit un couteau de cuisine de sa veste et fit un trou dans sa cape noire ainsi que dans celle d’Edgar.

“Pour qu’on évite de s’entretuer. ”

Son faux frère, celui qui s’appelait Uriel -et qui, même là, avait l’air d’un idiot fini- passa pour leur donner un fusil et un stock de cartouches. Jensen prit enfin la parole, expliquant à son épouse apeuré le calvaire qu’elle allait subir.

“Nous avons une vieille tradition dans la famille, qui remonte au temps de la Renaissance. Lorsque l'héritier est en âge de se marier, il choisit une brebis comme première épouse. Une femme douce, jolie, aimante, de famille pauvre et de préférence, sans famille. Il se marie, comme nous venons de le faire ce soir et une petite... sauterie est alors organisée. Un "Jeu", comme nous l'aimons l'appeler. Cela permet à la famille de vivre éternellement, de grandir et de s'épanouir, de se purifier aussi. Un rite très important donc... avant son véritable mariage. La brebis du sacrifice…”

Il se pencha vers Egdar, murmurant.

“J’te l’avais dis. Un pacte. Mais pas pour moi, y a pas les bons symboles. Certainement pour une divinité locale. Un dieu païen qui doit les protéger mais qui nécessite un sacrifice.”

Jensen continua son speech.

“ Mais nous ne sommes pas des monstres très chère, vous êtes en infériorité numérique, nous avons donc un cadeau pour vous... Le jeu a commencé au neuvième coup de l'horloge cette nuit. Il se terminera au sixième coup de l'horloge demain matin. Cachez-vous. Si personne ne vous trouve, alors vous pourrez vivre. Mais si on vous trouve..”

Lucifer arma son fusil comme toutes les personnes et il en profita pour se tourner vers Edgar.

“On joue le jeu. On cherche la mariée comme pour la tuer mais on la protège. Il faut la trouver avant eux. On les tue aussi au passage. Si jamais nous sommes séparés, on se retrouve derrière le manoir, au niveau de l’entrée de la cave. J’ai prévu un truc d’enfer.”

Les coups de l’horloge se mirent à résonner et le fantôme de la précédente mariée apparut, murmurant la même phrase qu’Emily. Enrayer le cycle. Puis la vraie mariée s'enfuit. Quand l’horloge s’arrêta, Jensen hurla et la chasse put commencer. Edgar et Lucifer avaient décidé de rester ensemble. Lucifer avait donné un des immenses couteaux de cuisine qu’il avait subtilisé à son passage. Lui faisant un signe de tête, ils prirent la direction du coté ouest, là où ils y avaient moins de monde pour commencer à chercher. Le début était calme, les heures passaient tranquillement, si tranquillement que Lucifer en profita pour raconter son plan à Edgar en marchant dans le champ aux alentours, ayant une grande vision.

“Je ne suis pas seulement aller prendre mon pied cet aprem. J’ai préparé quelque chose. En général, dans la cave il y a toujours les réserves d’alcool et la poudre à canon. J’ai eu raison. J’ai tout rassemblé, et crois moi, il y en a assez pour faire un beau feu de joie. Ajoute à le stock de lampe à huiles.”

Entendant un bruit derrière eux, ils se retournèrent pour faire face à trois personnes. Lucifer échangea un regard avec Edgar avant de les attaquer. Ils se battaient bien mais que ce soit Luci ou Edgar, ils avaient derrière eux des années et des années d’expérience, si bien que leurs sorts furent vite réglé. Prenant les cartouches des autres, ils se les partagèrent. Reprenant la route vers le manoir, Luci finit d’expliquer son plan.

“Il faut que le maximun meurt dans les flammes ? Parfait, mon domaine. Toi, tu te charges d’aller allumer la mèche que j’ai placé à l’entrée de la cave mais tu ne l’allumes qu’à mon signal ! Moi je vais monter avec Suellen sur la terrasse pour tous les attirer comme des cafards. J’ai trouvé une fusée de détresse. Quand tu l’as verra dans le ciel, tu allumes et tu te barres le plus vite possible en évitant qu’on te tue au passage.”

Lucifer lui fit un sourire avant de tourner la tête rapidement et de shooter la première personne qui passait.

“Oui c’est dangereux, mais on a pas vraiment le choix. C’est le seul plan que j’ai. Pour nous échapper, on va sauter sur la partie du toit qui n’est pas encore enflammé en passant par l’arbre. Mais ça va le faire ! T’inquièèèèèète paaaaas !”

Il sourit à Edgar. Oui, son plan était bancal. S’il avait eu ses pouvoirs, il aurait tout fait cramer et il serait resté à l’intérieur pour voir ces âmes noires se faire torturer, mais là non et il espérait aussi que faire ça les renverrait à SB; Si jamais il était blessé, dès qu’il serait de retour dans la ville, ses pouvoirs reprendraient le dessus. Oui, ça se passerait bien. Il l’espérait.

Ils mirent plusieurs heures avant de retrouver Suellen. S’il s’en fit à la lune et aux étoiles, il n’était pas loin de quatre heures du matin quand ils l’a sortir de l’étable dans laquelle elle s’était cachée. Elle était blessée au niveau des jambes, et elle tremblait de peur. Lucifer était bien content d’être avec Edgar pour lui expliquer qu’au contraire, ils étaient là pour la sauver et pas pour la buter. Outre les mots, ils leurs montrèrent la preuve, en montrant les cadavres qui jonchaient le sol et ce n’était pas fini. Ils défendirent à eux deux la pauvre femme qui n’arrêtait pas de dire qu’elle était tombée aux mains des démons. Si elle savait ! Ça faisait bien rire Lucifer, qui prenait un malin plaisir à égorger ses victimes où à les planter avec son couteau.

“Samaël !”

Forcément … il fallait que ça arrive ! Lui qui pensait qu’il allait pouvoir rester avec Edgar et Suellen … Il reconnut la voix de ce faux père et sa rancœur ressortit. Personne n'avait le droit de l'appeler par son prénom. Le véritable nom que dieu lui avait donné.

“Protège Suellen ! Va là ou je t’ai dis, je te rejoins dès que j’ai fini.”

Il le regarda partir avant d’enlever son masque, un sourire cruel se dessinant sur son visage.

“Trahir ! Tu nous as trahis Samaël … mais je n’en suis pas étonné.”
“Ah oui ? Parce que c’est la bible qui t’inspire ?”

L’homme ne répondit rien et arma son fusil pour tirer. Lucifer esquiva avant de se jeter sur lui, donnant un coup de pied dans le bras pour qu’il lache le fusil. S’ensuit un combat féroce, rempli de haine et de colère. Lucifer fut touché au niveau de l’épaule par une dague mais il finti par avant le dernier mot en plantant le couteau de cuisine qu’il avait piqué dans son coeur. Il le regarda dans les yeux, se délectant de sa souffrance.

“Tu n’es pas mon père. Je ne suis pas ton fils. Je viens d’un autre monde. Vous qui croyais tant aux forces obscures n’avaient même pas remarqué que le diable était parmi vous.”

Même s’il ne pouvait pas le montrer physiquement, le regard qu’il fit était suffisant, ainsi que le fait qu’il ouvrit l’homme en deux en mettant sa main sur sa bouche pour éviter qu’il ne rameute plus de gens. Le laissant tomber, il regarda son épaule, grimaçant avant de rejoindre Edgar. Ce dernier avait eu raison, c’était bel et bien un bain de sang. Au final, les cadavres qu’eux même avaient fait avait semé le doute chez les participants qui n’hésitaient plus à tuer même les leurs. Heureusement, Edgar était avec Suellen devant la cave.

“C’est parti pour le round final !”

Lui faisant un clin d’oeil, il rentra avec la jeune femme par la cave, remontant dans la cuisine. Bien sur, des invités étaient dans le manoir mais ils avaient été assez intelligent pour lui mettre la cape d’Edgar et son masque. Ils arrièvent sans trop d’encombre à la terasse et Luci en profita pour tirer la fusée de détresse. À partir de là, ils avaient théoriquement une minute.

“HEY HEY PEUPLE D’ICI ! J’AI TROUVE NOTRE PETIT AGNEAU.”

Il enleva la cape de la jeune femme après l’avoir attrapé et la portant comme un sac sur son épaule.

“VENEZ TOUS ! ON VA S’AMUSER UN PEU AVANT.”

Comme prévu, tous les gens dehors qui l’avaient vu et entendu se précipitèrent à l’intérieur et ceux à l’intérieur accoururent aussi. Lucifer était impatient. Il ne resta pas beaucoup de secondes. Normalement le boum aurait du se faire entendre. Il cacha quand même Suellen derrière lui quand il vit arriver la foule.

“Hahah, on va attendre le marié. C’est lui qui doit la dépecer, en plus de la dépuceler…”

Bordel, qu’est ce que foutait Edgar ! Lucifer observa la foule. Leurs yeux. Ils étaient comme en transe. Luci tendit son couteau à la jeune femme tandis qu’il rechargeait son fusil. Il commençait à tirer, insultant mentalement Edgar avant que finalement, l’explosion énorme se fit entendre. C’était tellement fort que toutes les vitres explosèrent et tout l’arrière du manoir prit feu. Lucifer profita de la confusion pour attraper le bras de Suellen et sauta alors dans l’arbe. Il entendit un coup de feu partir et la douleur qu’il sentit dans l’omoplate ne lui disait vraiment rien.

“Putain les enculés.”

Il rata la branche mais avait réussi à mettre Suellen dessus. Il dégringola, essayant de s’attraper avant de tomber au sol dans un bruit sourd. Il en eut le souffle coupé. Putain pensa t’il. Il entendit Edgar l’appeler mais il eut du mal à se relever. Allez il était bon pour avoir des multiples fractures et vu la douleur qu’il avait, le sang qu’il crachait de sa bouche, certainement des organes de touché. Suellen et Edgar l’aidèrent à se mettre debout et il sourit comme il put, essuyant le sang qui coulait. Vraiment, il détestait être réduit à être un vulgaire humain.

“Pas mal comme plan t'as vu !”

Ils regardèrent alors tous les trois le feu se propager au manoir, entendant les cris de terreur et de douleurs de gens coincés dedans. Toussant un peu de sagn, Lucifer ricana.

“Et c’est rien comparé à ce qui les attend en enfer … Croyez moi … par contre si on peut rentrer vite à la maison … ça m’arrangerait.”

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[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood H8m9

"A trop vouloir chercher à te protéger, nous avons tous deux finis par nous brûler les ailes. Désormais, je ne vis plus que dans l'espoir fou de revoir un jour ton si beau visage, ma douce et tendre Mélanie... lumièré de ma vie."
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"Nos routes n'auraient jamais dû se croiser mais nous avons fini par marcher dans la même direction. Quoiqu'il arrive, tu resteras à jamais mon compagnon de route, mon très cher Jasper."


| Conte : Phantom Manor
| Dans le monde des contes, je suis : : Henry Ravenswood, Fantome

| Cadavres : 29



[EVENT #5] Les mariages ont leur lune de miel ; les veuvages aussi } feat Edgar H. Ravenswood _



________________________________________ 2021-07-21, 21:30


Du mariage au veuvage...
Les aléas d'une vie d'un mortel ennui


Je devais bien admettre que retrouver Lucifer après ce véritable cauchemar avait quelque chose de très rassurant. A cette idée, je ne pouvais m’empêcher de laisser apparaître un petit rictus sur mes lèvres. Durant des années, cette pensée m’aurait semblé véritablement inconcevable. Comment sa présence, qui était la source-même de mon malheur, pouvait-elle m’apaiser en quoi que ce soit ? Je songeais alors que dans je me faisais vieux. J’avais arpenté cette Terre depuis plus d’un siècle à présent. Peut-être que comme toutes personnes âgées je considérais que ce que je connaissais était rassurant. Il faisait partie de ma vie depuis si longtemps que son absence me mettait mal à l’aise. A croire que j’avais fini par réellement m’attacher à lui, même si la raison qui m’avait poussé à le faire était totalement incompréhensible. C’est pour cette raison qu’au moment où ce dernier répliqua avec malice à mon compliment, je ne pus m’empêcher de rire gentiment à sa remarque.

« Ah que veux-tu, mon ami, lorsqu’on danse avec le diable depuis si longtemps, il devient difficile de s’en passer. »


Il n’aurait qu’à interpréter cette remarque comme il le souhaitait. De toutes manières, aucune des interprétations qu’il aurait pu en faire était véritablement gênante à mes yeux. Je m’éloignais ensuite à ses côtés pour aborder avec lui un sujet on ne peut plus sérieux. Je souhaitais savoir si en plus de partager cette galère ensemble, il avait pu être sujet au même cauchemar que moi. D’une certaine manière, je fus presque satisfait d’apprendre que c’était bien le cas. Quitte à être fou, autant l’être à deux. Cela nous permettait de nous sentir moins seul dans notre combat. Je l’écoutais alors affirmer que la cérémonie ne pourrait se terminer que dans un bain de sang. Affirmation à laquelle je répondis en un hochement de tête désolé.

« Je crois bien que tu as raison, malheureusement. Nous allons devoir nous montrer prudents. »

Etais-je prêt pour le combat ? Allez savoir ! Il est vrai que je n’étais après tout pas réellement le genre d’homme à voir la volonté de combattre. Tuer un homme ne me dérangeait pas, surtout lorsqu’il se mettait en travers de mon chemin. Je ne pouvais tolérer qu’un homme puisse freiner mon ascension sociale. Cela dit, j’avais d’ordinaire horreur de me salir les mains. Je laissais ce genre de tâches à des subalternes. C’était une chose dont Lucifer devait être plus que conscient. Après tout, s’il était intervenu dans ma vie, c’était bien pour mettre à exécution le projet de me délivrer de mon insupportable beau-fils. Même en passant par un intermédiaire, je savais qu’il était capable d’une grande cruauté. La réputation des Enfers n’était après tout plus à faire. Mais dans ce cas les choses étaient différentes. S’il y avait du grabuge, je savais que je ne pourrais pas m’y soustraire. Il était hors de question pour moi de laisser mon coéquipier faire toute la sale besogne. Il était donc grand temps pour moi d’apprendre à me salir les mains. Malgré tout, Lucifer semblait être terriblement confiant. Il était rassurant dans sa manière de voir les choses. Il prétendait qu’il serait en mesure de se battre dans cette situation. Affirmation à laquelle j’étais en mesure d’apporter tout mon crédit. J’approuvais alors dans un sourire malicieux et finit par répondre à son affirmation.

« Oh pour cela, je ne me fais pas de soucis. Je sais connais mieux que quiconque la ruse et la violence que tu peux mettre dans tes crimes. »

Cela dit, la route serait longue jusqu’au moment où nous devrions effectivement en arriver là. Pour le moment, seul le mariage devrait réellement nous préoccuper. Nous devions être présents pour Jensen, jouer notre rôle de témoins à la perfection. Nous devions surtout tout faire pour que personne ne se doute de rien. D’ailleurs, peut-être étaient-ils déjà au courant de ce qui allait se passer ensuite. Après tout dans ce cauchemar, tout le monde semblait participer à ce bain de sang familial. Un frisson violent parcouru mon corps alors que cette pensée ne cessait de grandir et de s’accroitre dans mon esprit. Je songeais alors à cette pauvre Suellen qui remontait l’allée, toute pleine d’espoir et d’illusion sur ce que sa vie pourrait devenir. Elle s’imaginait certainement vivre heureuse, être la mère de plusieurs superbes enfants et l’épouse la plus comblée au monde. Alors qu’en réalité, elle finirait sans doute comme la mariée fantomatique qui nous avait accompagnée depuis le début de cette aventure. Ce mariage avait pour moi quelque chose de totalement révoltant. Je me refusais à l’idée que son alliance et ses cheveux finissent par agrandir la collection de cette famille de psychopathes satanistes. J’avais déjà sur les mains le sang d’une innocente jeune mariée. Je refusais d’en avoir deux. Ce sauvetage, je le devais à ma pauvre petite Mélanie adorée. Après tout, on pouvait peut-être rêver de rédemption même lorsque l’on avait passé un pacte avec le diable et causer tant de tords autour de nous.

Après le mariage, Lucifer décida de partir de son côté le temps de mettre à bien son projet. A cet instant, je devais bien admettre que je me sentais légèrement vexé. Quitte à mettre sur pied son plan pour mettre fin au carnage qui aurait lieu plus tard dans la soirée, il aurait au moins dû me mettre dans la confidence. Mais soit, je ne pouvais que m’y résigner. S’il désirait partir de son côté, je n’avais plus qu’à en faire de même du mien. Il y a bien quelque chose que je pourrais faire pour faire cesser au plus vite de carnage. Une idée me vint alors en tête, celle de pouvoir protéger au mieux la mariée. Elle ne connaissait pas encore très bien les lieux et c’est peut-être sur cet aspect que je pourrais jouer. Je pourrais toujours lui indiquer la meilleure des cachettes le moment voulu.

N’ayant pour allier véritable que James, je m’approchais de lui au moment où il retournait dans la maison après avoir desservis son plateau de petits fours sur la table des jeunes mariés. Glissant discrètement ma main dans la sienne, je l’emportais à l’écart alors que personne ne regardait. Ce dernier ne put alors que me jeter un regard inquiet. Toujours aussi professionnel qu’à l’accoutumée, il me fit part de ses craintes.

« Edgar qu’est-ce que tu fais ? Tu sais très bien qu’il ne vaut mieux pas qu’on nous voit ensemble. On risque d’avoir des problèmes tous les deux. »

Ne tenant pas compte de son avertissement auquel je ne prêtais au fond que peu d’importance, je changeais alors subitement de sujet.

« James dis-moi… tu connais véritablement très bien cet endroit, non ? »

Il fronça alors les sourcils en un mouvement d’incompréhension. Il semblait se demander si son plus cher ami n’était pas en train de perdre la tête.

« Tout autant bien que toi. Tu ne te rappelle donc pas tous ces séjours que nous avons pu passer chez Jensen ? Tu as trop forcé sur le vin ? »

Pour endormir sa méfiance, je finis par poser mes deux mains sur ses hanches. M’approchant de lui, je déposais un baiser passionné dans son cou.

« Je te taquine, voyons. Tu crois sincèrement que j’aurais pu oublier tous ces cachettes où nous livrions à nos ébats passionnés à l’abri des regards indiscrets ? »

Je recommençais à l’embrasser, finissant même pas passer mes mains en dessous de sa chemise. Je l’entendais soupirer d’aise alors qu’il devait de livrer à un véritable combat intérieur entre l’envie et la bienséance.

« Edgar s’il te plait arrête, j’ai du travail qui m’attend. »

« A ce que je sache, tu travailles à mon service à moi et non à celui de Jensen. Je peux donc disposer de mon serviteur comme je le désire, non ? Allons dans ta cachette préférée, celle où personne ne nous trouvera. Pas même un jour comme celui-là. »


N’y tenant plus, il répondit à mes avances d’une manière encore plus passionnée. Ce qui me faisait comprendre subitement que ça y est, le poisson avait mordu à l’hameçon. Il ne me restait plus qu’à le remorquer. Je devais bien admettre que je culpabilisais de l’utiliser ainsi à des fins pareilles. Cela dit, je ne faisais que l’attirer dans mes filets pour mieux protéger la jeune femme que je désirais tant sauver. En quoi était-ce un crime ? J’étais connu pour être un bon seigneur et je savais récompenser mes serviteurs à la hauteur de leur investissement à ma cause.

Ce fut donc dans les étables que nous laissions une nouvelle fois exploser notre fougue juvénile. Une passion que je vivais avec d’autant plus d’intensité que mon amant était réellement très doué. J’en venais à regretter de ne pas pouvoir l’emporter avec moi jusqu’à Storybrooke. J’étais pourtant certain qu’il sautait chasser cette vilaine solitude mieux que personne. Mais je savais que ce rêve serait impossible à réaliser. Nous ne vivions pas à la même époque et je craignais de savoir quel serait le terrible sort qu’il devrait endurer ce soir-là. L’idée de retrouver le corps de mon amant gisant dans cette grande maison me faisait réellement froid dans le dos. C’était d’autant plus insupportable maintenant que je le sentais auprès de moi. Entourant mon corps de ses bras, la tête posée sur mon torse en toute confiance, il me parlait comme si j’étais le véritable homme de sa vie.

« Tu sais, voir le mariage de ton meilleur ami cet après-midi ça m’a vraiment brisé le cœur. Je pensais à ce que je pourrais ressentir dans quelques mois en te voyant à sa place. J’ai pas envie de passer par là. »

Je soupirais songeant que c’était une vision qui ne lui serait jamais imposée. Cela dit, je me doutais qu’en cette circonstance, la nouvelle ne serait pas forcément bonne. Je me contentais d’adopter un comportement détaché malgré tout.

« Tu y arriveras, comme tu as toujours tout supporté. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre dans ce monde injuste. »

Je me dégageais alors, craignant moi aussi de finir par commettre une grande erreur. Je ne pouvais pas changer le passé et je ne pourrais certainement pas parvenir à le sauver lui. Il fallait que toute mon attention se porte sur Suellen. Pourtant, alors que je finissais de me rhabiller, j’entendis James en rajouter une couche.

« Dis-moi que tu comprends ce que je ressens. Edgar je… je t’aime et cela depuis toujours. »

Il se releva alors à son tour, et fit quelques pas dans ma direction.

« Je ne te demande rien mais… mais promets-moi que tu me laisseras continuer à te servir malgré tout. Promets-moi que tu ne m’abandonneras jamais. »

En entendant cela, la tentation fut beaucoup trop forte. J’avais l’impression d’avoir à nouveau la discussion que j’avais eu avec Jasper avant mon mariage avec Martha. Pris de pitié, je sortis alors de ma poche le couteau que j’avais pris avec moi le matin, espérant qu’il me servirait plus tard. Me tournant à nouveau dans sa direction, je le lui tendis un sourire triste aux lèvres.

« Tiens, garde-le avec toi ! »

« Mais qu’est-ce que tu… »

« Tu le sauras bien assez tôt ! Je… il faut que je m’en aille. On se reverra plus tard, d’accord ? »

Commençant à rebrousser chemin, je finis cependant par lui faire volte-face et revenir vers lui. Il était idiot de ne pas se servir d’un joker lorsque nous en disposions, non ? Je revenais alors vers James et le serrant dans mes bras, repris mon discours.

« En fait, j’ai besoin de savoir. Jusqu’où serais-tu prêt à aller pour me prouver ta loyauté ? »

« Tu sais très bien que je serais prêt à faire n’importe quoi pour toi. »

« Eh bien justement, c’est le moment de le prouver. Ecoute-moi bien. »

Je pris alors un moment pour lui expliquer mon plan. Comme il avait m’avait dit un peu plus tôt, le grand avantage de compter un serviteur parmi ses alliés c’est qu’il passe inaperçu partout où il est. Je lui expliquais alors mon projet, lui demandant de veiller sur la mariée au péril de sa vie. Je partis alors, espérant que James saurait répondre à mes attentes. Je savais ce qu’il me restait à faire, mais je ne pouvais pas m’empêcher de sentir mon cœur se pincer légèrement.
Une fois que je quittais la grange, je me rendis dans le salon que j’avais pu voir un peu plus tôt au moment où j’avais rejoint James. Arrachant sans vergogne une page d’un livre, je saisis un stylo et griffonnais rapidement quelques instructions. Une fois cela fait, je rejoignis les mariés ainsi que la foule de leurs invités. Je découvris alors Suellen seule et à l’écart des autres, ce qui tombait plutôt bien. M’approchant d’elle d’un pas nonchalant, je repris la parole sur un ton semblable à celui de n’importe quel invité.

« Alors ma chère, ne vous avais-je pas dit que vous finiriez par trouver votre place parmi nous ? »


Elle rougit alors sincèrement, ne semblant pas savoir exactement comme répondre à mon affirmation.

« Oh et bien je… je suis heureuse en effet. Très heureuse ! »


« Mais vous ne vous sentez toujours pas très à l’aise à nos côtés, n’est-ce pas ? »


« Non pas réellement. Mais je… enfin j’imagine que c’est naturel. Une fois que j’aurais passé plus de temps dans cette famille je suis persuadée que cela ira beaucoup mieux. »


Je souris alors devant la candeur et le manque de confiance dont elle pouvait faire preuve. Je m’approchais alors d’elle, glissant discrètement un petit papier dans sa main tout en étant certain que personne ne l’apercevrait.

« Ne le lisez pas tout de suite et ne le montrez sous aucun prétexte à personne, c’est bien clair ? C’est votre passeport vers la liberté. »


Je posais alors mon doigt sur ma bouche et repartis aussi discrètement que possible. Le soir allait bientôt arriver et avec lui les 21h fatidique qui annoncerait le début de la chasse à la mariée. Je rejoignis alors Lucifer qui se faisait déjà une joie de pouvoir enfin s’amuser comme il se plaisait à le prétendre.

« Eh bien, je suis ravi de savoir que cela te ravisse à ce point. Comme tu le sais, je ne suis pas un grand amateur de meurtre lorsqu’il s’agit de mettre la main à la pâte mais je te promets de faire tout mon possible pour que tu sois fier de ton ancien protégé. »

Je ricanais au moment où Lucifer affirma que les anges n’étaient finalement pas meilleurs que les démons lorsqu’ils s’agissaient de prendre ce qu’ils désiraient.

« Là-dessus je veux bien te croire. Personne n’est à l’abri d’un orgueil déplacé ou d’une envie trop pressante. »

Le marié commença alors son discours, confirmant ce que nous redoutions depuis le début de la journée. Il y aurait bien une chasse à la mariée et il ne me restait plus qu’à espérer que Lucifer avait trouvé le meilleur des plans et que le mien fonctionnerait au-delà de mes espérances. Mon compagnon d’aventure m’expliqua son projet et j’approuvais dans un sourire.

« J’ai hâte de voir ce que tu as concocté dans ton coin. De mon côté, j’ai demandé à mon serviteur James de veiller sur elle en attendant. Je lui fais totalement confiance. A mon avis, il est d’une loyauté à toute épreuve. J’ai laissé quelques instructions à Suellen avant de te rejoindre. J’espère qu’ils parviendront à quitter la propriété au plus vite. Si ce n’est pas le cas, au moins qu’ils arriveront à se cacher en attendant notre retour. »

Je jouais gros en réalité parce qu’il s’agissait de sauver deux personnes et soyons honnêtes, c’était loin d’être joué d’avance. Saisissant le couteau que Lucifer m’avait confié, je le regardais en souriant malicieusement.

« Je vois que tu as pensé à tout. Je t’avoue que pour un gentleman tel que moi une épée aurait bien mieux fait l’affaire. Mais je n’ai malgré tout pas vraiment de quoi me plaindre. »

Je souris alors que Lucifer me faisait part de son plan à lui. Je le regardais alors avec beaucoup d’admiration. Il est vrai que cela lui ressemblait beaucoup de songer à tous ces détails qui pourraient réellement faire la différence dans cette chasse. Il avait après tout raison ! Le cauchemar se terminant par une immense explosion, il était plus que certain que nous aurions besoin de tout ce que nous avions sous la main pour pouvoir la provoquer.

Parcourant les champs, nous finissions par croiser les routes de trois de nos ennemis, aussi masqués que nous. Sachant que comme dans toute guerre nous n’avions que deux choix, vivre ou mourir, il valait mieux agir rapidement et discrètement pour ne pas attirer l’attention des autres personnes qui parcouraient le champ à leur recherche. Les tuant au plus vite, nous reprenions les armes qu’ils avaient laissées derrière eux avant de continuer notre route. Lucifer poursuivit alors ses explications comme si de rien n’était. Cela dit, si je me fiais jusqu’alors au plan de mon partenaire, la suite me semblait bien plus étrange. Cela dit, les choses changèrent un peu au moment où il commença à me parler de mèche et de la fusée. Fronçant légèrement les sourcils, je finis par vouloir prêter foi à son opinion. Après tout, nous n’avions pas beaucoup de solution de rechange. Sans rien dire, je me contentais alors d’hocher la tête d’un air déterminé.

« Très bien, dans ce cas mettons ton plan à exécution. Je suis persuadé que si nous allions nos forces, nous devrions y arriver. Allons envoyer ces ordures là où elles ont toujours rêvé d’être… en enfer ! »

A vrai dire, je devais avoir l’air aussi sûr de moi que Lucifer lui-même. Je me laissais cependant porté par le courant. Après tout, ne dit-on pas que le sort sourit aux audacieux ? Je voulais bien le croire. Après tout, nous n’avions pas encore trouvé la moindre trace de Suellen depuis le début de la soirée. Je savais que James et elle n’avaient aucun moyen de s’échapper de la propriété. Cette bande de psychopathes arpentait les abords de ce territoire entouré d’une armée de chiens. Il était donc impossible pour nos amis d’avoir pu s’évader d’ici. Pourtant, James connaissait si bien les environs que j’étais persuadé qu’ils s’étaient merveilleusement bien cachés. Cet espoir ne me quitta pas durant de longues heures.

Pourtant, ce fut au moment où cette conviction s’encrait dans mon esprit qu’elle s’en trouva chamboulée. Continuant à arpenter les champs, j’aperçus au loin l’une des meutes de chiens qui semblaient être particulièrement attirés par quelque chose. Un corps allongé dans le champ. Curieux, je m’approchais de lui pour me rendre compte que le corps n’était personne d’autre que James. Le pauvre avait reçu une balle dans le flanc et était en train d’agoniser. Les chiens qui l’entouraient déchiquetaient ses vêtements et continuait à le mordre comme s’il s’agissait d’un vulgaire os à moelle. Sentant mon cœur manqué un battement, je me précipitais vers lui. Le prenant délicatement dans mes bras, je crus voir un sourire navré apparaître sur son visage. Il balbutia alors quelques mots et fit de gros efforts afin que je puisse les comprendre.

« Je te demande pardon, Edgar. Mais je… j’ai vraiment essayé. »


« James dis-moi, où se trouve Suellen ? »

« Je… je n’en sais rien. Elle a réussi à s’enfuir à temps quand ce type est arrivé. Je ne lui ai pas dit que c’était ton plan. J’es… j’espérais que ça te sauverait. Je suis désolé ! »

« Chut tu as fais de ton mieux. Tout va bien se passer maintenant je te promets. Je reste avec toi. »


Il se mit alors à sangloter, se serrant davantage contre moi. De grosses larmes coulaient le long de ses joues alors que des mots tentaient de sortir de sa gorge.

« Tu peux… est-ce que tu peux t’en charger. Abréger mes souffrances. »

Je sortis alors mon couteau de ma poche et le plaçait sous sa gorge. Comme derniers mots d’adieu, je prononçais ses mots qu’il aurait tellement voulu entendre de la bouche de mon alter ego.

« C’est moi qui devrais te demander pardon. Je t’aime ! »


Puis d’un geste brusque de la main, je lui tranchais la gorge. Je restais alors là quelques instants impassibles, continuant à le bercer dans mes bras. Je prononçais alors ces mots à haute voix.

« J’en ai tellement marre… de devoir sans cesse leur dire adieu. »


Puis, reprenant le dessus sur ma tristesse, comprenant qu’il nous fallait plus que jamais retrouver Suellen, je reposais le corps de mon ami sur le sol. Lui refermant les yeux, j’arrachais un morceau de ma cape et le déposais sur son visage.

« Tu sais, je pense qu’il valait mieux que toutes ces pourritures qui pourchassent sans raison cette pauvre fille. »

Je plantais alors mon regard dans le sien. Il était plus déterminé et agressif que jamais.

« Je… je pense que je sais où elle se trouve. Ils avaient rendez-vous à l’étable. Il a très certainement dû lui dire qu’elle serait plus à l’abri que nulle part ailleurs. Elle a donc dû y retourner. Il faut qu’on y aille. »

Essuyant les dernières larmes qui coulaient sur mon visage, je me dirigeais vers la grange, Lucifer sur mes talons. J’étais plus envieux que jamais de leur faire la peau à tous ces friqués. Ils devaient payés leur manque de considération et Lucifer savait qu’il pourrait compter sur moi pour les saigner jusqu’au dernier. D’ailleurs, je ne me fis par prier. En nous rendant vers sa cachette, nous croisions plus de cinq personnes. Je leur envoyais à tous une balle dans la tête, même si je savais que certains d’entre eux faisaient partie des plus proches parents du faux Edgar. Aucun n’en valait la peine de toutes manières. Cela n’avait plus la moindre importance.

Je fus soulagé de savoir que mon intuition était correcte. Nous découvrions une mariée totalement paniquée et effrayée. Cela dit, elle se calma en nous voyant. Elle devait très certainement se rappeler que c’était moi qui avais fait en sorte qu’elle se sorte indemne de cette triste aventure. Cela dit, les joies des retrouvailles ne durèrent qu’un temps. Bientôt, ces monstres ressurgirent et nous les battions tous les uns après les autres. Je n’avais plus aucun scrupule à les tuer et de nouveau cadavres venaient s’ajouter à ceux déjà à terre. Ce ne fut qu’au moment où le faux père de Lucifer apparut qu’il nous intima l’ordre de partir. Il était temps de mettre notre plan à exécution. Craignant pour le sort de Lucifer, je saisis tout de même Suellen par les épaules et l’entraînais avec moi.

Je parvins à me frayer un chemin vers l’extérieur, protégeant comme je le pouvais la mariée qui devait être traumatisée à jamais. Mais au moins elle était vivante ! Et elle devait le rester. Je fus soulagé au moment où Lucifer nous rejoignit. Il était réellement temps qu’on mette un point final à tout ceci. A son tour, Lucifer emporta la jeune femme avec lui vers la terrasse alors que je me trouvais à la cave. Le plan de mon ami démoniaque fonctionna à merveille. Ils étaient tous attirés comme des papillons de nuit vers sa lumière infernale. Quand il lança enfin la fusée de détresse, je prévoyais d’allumer la mèche mais des visiteurs impromptus m’empêchèrent de mettre immédiatement mon plan à exécution.

Une fois deux têtes tranchées supplémentaires, je pus enfin allumer la mèche avant de partir de planque au plus vite. Je rejoignis alors mes amis qui s’étaient jeté loin dans un arbre pour éviter d’être pris à leur tour par l’explosion. Lorsque je retrouvais Lucifer, il faisait vraiment de la peine à voir. Il fallait qu’il s’en sorte mais c’était impossible de faire quoique se soit d’ici. C’est pour cette raison que nous nous éloignions les trois au plus vite. Je souris malgré tout lorsqu’il ouvrit la bouche.

« Je reconnais que ton plan était brillant. Cela dit, ne joue pas aussi souvent avec la Mort. A ton âge c’est très mauvais ce genre d’acrobatie. »

Il nous pria alors de retrouver la maison au plus vite. Pour une fois, je ne pouvais que me ranger à son avis. Il fallait effectivement que nous puissions rejoindre nos doux pénates. Afin d’oublier toute cette histoire au plus vite.

A peine avait-il dit ces quelques mots que tout s’arrêta, comme si nous venions de remporter une victoire dans l’un de ces horribles jeu vidéo tant affectionné par notre société moderne. Nous nous retrouvions alors dans une plaine. Une plaine paisible et ne trouvant rien autour que du bois. Cela formait un contraste saisissant avec le cadre désertique auquel nous étions confrontés jusqu’alors. Il faisait jour, il faisait beau et tout ce que nous pouvions ressentir était une brise légère. Ne pouvant m’empêcher de sourire, je me tournais vers Lucifer et lui lançait sur un ton aigre.

« Tu sais, j’ai beau affectionné les aventures rocambolesques, je ne suis pas mécontent de revenir à un décor plus calme et reposant. Si j’osais, je prétendrais presque que nous sommes arrivés au paradis. »

Je me rendis alors compte qu’autour de nous, je pouvais compter des têtes que je connaissais. Nous étions donc tous ainsi rassemblés. Tous les participants désignés pour participer à cet étrange mariage. Devant nous, nous pouvions voir toutes les mariées que nous avions eu l’occasion de rencontrer et de sauver lors de notre aventure. Cependant, il y avait une chose chez ces personnes qui me surprenais intimement. Il ne s’agissait plus de fantômes. Ces personnes étaient devenues des personnages réels et bien vivants, même si je me doutais que cette affirmation était sans nul doute un peu trop poussée. La mariée qui avait attiré notre attention lors de cette nuit s’avança alors.

« Merci... de nous avoir rendu notre liberté. Nous revivions toute cette nuit encore et encore depuis le nuage de la méchante Reine. Cette nuit-là, notre monde entier a été détruit, comme dévasté... la Famille est morte pendant le Jeu. La malédiction nous a alors transporté ici... »

C’était à croire que Régnia Milla ne faisait pas que détruire les vies des vivants. Elle parvenait très bien à en fait de même avec les morts. A nouveau, la mariée leva son bras et déclara.

« J'ignore où nous sommes... sans doute dans des limbes... ou en enfer peut-être... il m'aura fallu du temps pour vous atteindre. Mais grâce à vous, nous pouvons désormais reposer en paix. »

Elle nous sourit alors, elle et toutes les autres mariées. Elles nous exprimaient ainsi leur immense gratitude. Une fois encore, elle leva la main vers le ciel, indiquant un chemin qui se trouvait derrière nous. Une lumière apparut alors au fond de la forêt. J’en conclue alors que nous devions à nouveau traverser la forêt pour nous retrouver dans notre ville initiale. Traversant la forêt aux côtés de mon compagnon d’aventure, je ne pus m’empêcher de lui sourire au moment où nous atteignions la ville.

« Eh bien, nous pouvons affirmer que la soirée a été plutôt mouvementé, n’est-ce pas ? »


Puis faisant quelques pas, je continuais à m’enfoncer dans la ville à ses côtés. Je finis par lui adresser une dernière fois la parole.

« En tout cas, ce fut un honneur de pouvoir à nouveau me battre à tes côtés. Nous devrions nous prêter à ce genre d’aventures plus souvent. Mais d’ici là, je vais t’abandonner et aller me reposer. Je te souhaite une bonne fin de soirée. »

Marchant alors dans ma propre direction, je finis par rebrousser chemin dans sa direction.

« Tu sais, si d’aventure les fantômes te manquaient, tu pourras toujours venir me rejoindre dans mon manoir. J’ai gardé au frais une très bonne bouteille de whiskey qui ne demande qu’à être ouverte. Je te dis à tout bientôt ! »


Je m’éloignais alors définitivement de mon côté, songeant que j’avais bien mérité de boire après toutes ces émotions. Mais avant cela, je laissais mes pas me conduire jusqu’au cimetière. J’espérais ainsi pleurer la disparition d’une toute autre mariée, perdue au fin fond de mon esprit torturé. Je songeais cependant que si j’étais parvenu à sauver une mariée, peut-être qu’un jour j’arriverais à en sauver une deuxième.
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