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 La couleur des émotions [Fe] - Debbie

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Robert Parr
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Robert Parr

| Avatar : Matt Damon

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« J'étais sûr que le look Texas te plairait ! »

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| Conte : Les Indestructibles
| Dans le monde des contes, je suis : : Mr. Indestructible

| Cadavres : 224



La couleur des émotions [Fe] - Debbie - Page 2 _



________________________________________ 2021-04-29, 11:45

La couleur des émotions






Quand elle éluda la question de son âge, je clignais plusieurs fois des yeux. J’avais un peu l’air stupide à agir ainsi, mais en réalité je commençais à avoir l’habitude. Fronçant les sourcils, je me demandais ce qu’elle entendait par intemporelle. Est-ce qu’elle était du même type que les dieux de cette ville ? Si je posais la question, j’allais insister. Et je n’étais pas un forceur.

« Très bien. Intemporelle. Mais même la Joconde subit les ravages du temps vous savez ! »


J’avais entendu cette réplique dans Fight Club. J’aimais bien ce film. J’avais même proposé à Helen d’en monter un dans mon sous sol, mais comme à son habitude, elle avait refuser cette brillante idée. Elle devait avoir peur que je brise tous les concurrents.

« C’est essentiel, la casquette pendant le barbecue du dimanche. »

C’était sacré, le barbecue du dimanche. J’y mettais beaucoup d’énergie et de coeur, et j’avais toujours cette casquette quand je le faisais. J’avais l’impression qu’elle lisait dans mes pensées. Quand au running… Je courrais beaucoup. Beaucoup. Donc en soit, je n’avais jamais besoin de la casquette. D’ailleurs c’était stupide de courir avec une casquette. On courrait avec sa capuche, c’était à ça que servait les sweat à capuche. Un peu vexé sur ma casquette je croisais les bras.

« C’est ce que j’allais dire ! On peut trouver des t shirt bien coupé ! Et des polos digne d’un clochard. Cet argument ne tient pas du tout ! »


Je m’étais mis en tshirt pour lui prouver. C’était un tshirt de groupe de rock, The Rolling Stones, parfaitement coupé. Il m’avait un peu coûté cher. C’était pour ça qu’il était bien coupé. Je faisais attention quand même comment je m’habillais, même si selon elle le style laissait à désirer.
Qui lui avait parlé de garder mes enfants ? Je n’allais surtout pas lui proposer. Quoi que… Vu son estime d’elle même, je lui aurai bien envoyé Jack-Jack pour la remettre à terre. Ce garçon là c’était l’idéal pour un retour à sa vraie nature : la survie. Tout les apparats tomberaient alors et… ça serait très drôle.
Mais… Il fallait que je lui fasse confiance, et là c’était mal parti. Si je lui laissais, elle le mettrait surement devant la télé, sur un documentaire de mode. C’était hors de question.

« Je ne vous ai jamais demandé de garder mes enfants… Et… euh. Je m’exprime comme je peux. »


Là, j’avais pris la mouche. Parce qu’enfant, j’avais souvent été très seul à cause de mes pouvoirs. J’avais très longtemps été rejeté par les autres. Et un enfant, apprenait beaucoup à parler avec ses pairs. J’avais du attendre l’adolescence pour avoir un bon vocabulaire. Et je détestais le jugement de valeur sur mon intelligence. Je devins rouge. Un peu trop d’ailleurs. Je ne supportais pas qu’on me considère comme un gros tas de muscle sans cervelle.

« Je… j’ai plus trop envie de parler avec vous. »


Je m’étais levé, prêt à partir. J’avais rebaissé ma casquette devant les yeux. Elle me rappelait toutes ces filles populaires qui m’avaient tourmentés au Lycée. Je n’avais finalement pas tellement envie de tailler la bavette avec elle. Seulement, elle m’intriguait et j’étais plutôt curieux. J’avais une question, mais pas pour moi.

« J’ai une question, mais elle ne me concerne plus. Je crois que je suis trop vieux pour changer. »


Il fallait que je trouve les formes. Les mots. Comment dire…

« Par contre, je pense que ma fille aurait besoin de vous. Elle a... »


De gros soucis en ce moment en terme de confiance en elle en raison d’un contexte extrêmement dangereux ? Il fallait que je trouve comment le tourner. Je réfléchissais.

« Des soucis de confiance en elle. Même si ça ne se voit pas, elle en a toujours eu. Je voulais savoir quelles étaient vos tarifs. Pour un coaching. Mais un truc… particulier. Du genre… Discret. Du genre… Y’aurait que moi au courant… Du genre… vous rentrez par enchantement dans sa vie et vous essayez de lui apporter un peu de confiance en elle. Sans dire le commanditaire. Vous voyez le genre ? »


Je souriais presque, j’avais une idée de pique et il fallait que je la glisse.

« Du genre tellement intelligent qu’on ne sera pas surpris de cette action de votre part ! »





Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »

Deborah Gust

| Avatar : Catherine Tate

La couleur des émotions [Fe] - Debbie - Page 2 Fh0w

- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.

| Conte : Inside Out
| Dans le monde des contes, je suis : : Disgust

| Cadavres : 4325



La couleur des émotions [Fe] - Debbie - Page 2 _



________________________________________ 2021-04-29, 20:48 « Sarcasm: punching people with words. »

La couleur des émotions







Ne pas s'énerver, surtout ne pas s'énerver. Ta spécialité c'est le dégoût, pas la colère, me rappellai-je mentalement en levant les yeux au ciel.
Mais parfois, quand même, y en a certains qui abusent un peu trop de ma sainte patience, si vous voulez mon avis. Robert Parr, par exemple. Il devait être du genre à pas trop bien comprendre que non ça veut dire non puisque manifestement il ne comprenait que pas de réponse claire ça voulait dire ce que ça voulait dire : que je ne répondrai pas autrement.
Comme nous étions en démocratie, je le laissai s'exprimer, passant de la Joconde à sa casquette, si essentielle pour le barbecue du dimanche. Je me consolais en me disant qu'au moins Robert Parr avait un peu de culture, à défaut d'avoir beaucoup de style. Je suis pas sûre que tout le monde en ville connaisse Mona Lisa. Par contre je suis sûre qu'en ville tout le monde n'est pas familier avec le style.
Sans doute dans un souci de me démontrer le contraire (Robert Parr avait quand même l'air un peu susceptible, si vous voulez mon avis), Musclor retira son sweat à capuche pour me montrer son tee-shirt des Rolling Stones. Je le regardai faire, la bouche pincée, les yeux blasés.
- Moui, c'est mieux sans le sweat, commentai-je, sans non plus être totalement bluffée par sa silhouette et son allure (il m'en faut quand même beaucoup plus). Mais j'suis pas très fan des Rolling Stones.
Ce commentaire n'allait pas lui faire plaisir mais ça tombait : c'était pas mon but. Mon but premier, actuellement, c'était de ne pas laisser Robert venir à bout de ma patience, surtout quand il ne connectait pas suffisamment ses neurones avant de parler. Me permettant un audible soupir, je le corrigeai - encore :
- Je n'ai pas dit que vous alliez me confier vos enfants, j'ai dit que SI vous en aviez l'intention, un jour, je dirais non.
J'aurais pu ajouter que s'il avait écouté ce que je disais, il l'aurait compris lui-même, mais j'avais pas la foi. Et l'impression de lui avoir déjà fait remarquer qu'écouter c'était important.
De toute façon, Robert Parr avait viré cramoisi et je sentais monter en lui la colère qu'il n'avait pas encore réussi à m'arracher en dépit de ses tentatives. Il le confirma quelques instants plus tard en déclarant ne plus avoir envie de parler avec moi. Soit. Je haussai les épaules, assez indifférente à cette annonce. C'était pas comme si j'avais pas autre chose pour m'occuper, de toute façon. Je ne fis donc rien, absolument rien, pour le retenir mais ne fus pas étonnée qu'à mi-chemin en direction de la porte, il se tourne une nouvelle fois vers moi.
Je l'intriguais, c'était l'évidence même. Il avait sans doute mille et une questions à me poser mais ne pouvait qu'en choisir une à la fois. Même si celle-ci ne le concernait plus, je l'invitai à poursuivre d'un mouvement de la main, toujours assise. Je l'écoutai attentivement, essayant de deviner ce qu'il prenait autant de précautions à cacher. Sans doute un truc moche. On met rarement autant d'énergie à cacher un truc envieux.
Elle avait dû avoir des problèmes ou des traumatismes. Voire les deux. Pouvait-on compter le travail en grande proximité avec Hadès parmi ces traumatismes ? Peut-être. Mais ce n'était probablement pas à lui que son papa faisait allusion.
Je le laissai terminer sur sa petite tournure dont il était particulièrement fière avant de répondre :
- Ouais, je vois le genre. C'est assez subtile comme idée. Ca m'étonne positivement venant de vous. Mais ça risque de vous coûter bonbon parce que ça risque de durer longtemps, le prévins-je. On n'entre pas "comme par enchantement" dans la vie d'une personne pour lui coller aux basques tous les jours pendant six mois. Et même si on avait le droit de faire ça, j'ai pas le temps de m'occuper d'elle tous les jours pendant six mois, non stop. Mais si vous êtes prêt à financer, je vais pas dire non. Vous seriez prêt à payer combien par séance, juste par curiosité ?
J'allais quand même pas lui donner un tarif s'il était prêt à débourser plus. Mais plus globalement j'adaptais souvent ma tarification à la personne en face de moi, voire des fois à mon humeur. Robert Parr n'avait simplement pas besoin de le savoir.
- Et : dans l'optique où je dirais oui et où vous auriez les moyens de me financer... Faudrait que je vous fasse un rapport d'activité ? Vous avez envie que je trahisse ses secrets pour vous les partager ? J'suis pas ultra fan de briser la confiance d'une personne, enfin... Je peux en être un peu fan quand j'aime pas la personne en face, nuançai-je après réflexion. Bref, si ça fait aussi partie de votre plan ça coûtera plus cher. Voyez ça comme une prime de moralité. Mais si ça ne faisait pas partie de votre plan, dites moi seulement à quelle fréquence on devra se voir et pour quelle raison, conclus-je.
S'il osait me répondre que la raison de nos peut-être futures entrevues serait de redonner confiance à sa fille, je l'étripais. Parce que c'était pas ma question. Je voulais seulement savoir à quel point j'aurais éventuellement à rendre des comptes.
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