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 Mourn the dead and fight like hell for the living | Emma

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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia Peters

| Avatar : Alyssa Milano

Propriétaire de La Pelle à Tartes : La vie, c'est pas du gâteau mais la pâtisserie, si !

Mourn the dead and fight like hell for the living | Emma Sans_t21


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Mourn the dead and fight like hell for the living | Emma _



________________________________________ 2021-03-21, 23:29 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia évitait de mettre les pieds à l'hôpital depuis plus d'un an déjà. Depuis l'incendie qui lui avait ravi son mari, en janvier 2020. On ne pouvait pas dire que l'année dernière avait bien commencer pour la pâtissière mais elle tenait bon, comme elle l'avait toujours fait et comme elle continuerait de le faire. Il fallait bien, de toute façon. Amelia était à la tête d'un commerce et d'une famille, si elle ne tenait pas la barre, qui donc allait le faire ?
Michael, son mari depuis qu'elle avait vingt ans, en tout cas dans cette collection de faux souvenirs auxquels elle accordait énormément d'importance comme s'ils avaient toujours réellement fait partie d'elle, avait eu un accident de la route en 2019. Un chauffard et un délit de fuite. Le coup classique des mauvaises séries télévisées, le genre de scénario que l'on imagine crédible uniquement dans les feuilletons de l'après-midi. Et pourtant, force était de constater que dans la vraie vie aussi ça pouvait arriver. Pire : c'était arrivé.
Avant ce drame, pourtant, il n'était pas rare de croiser Amelia dans les couloirs de l'hôpital en général et plus particulièrement de ceux des soins intensifs, le service dans lequel Michael était hospitalisé. La pâtissière avait pris l'habitude de fréquemment rapporter des pâtissières aux délicieuses infirmières qui s'occupaient de Michael, qu'elle s'arrangeait pour venir voir tous les jours afin de lui raconter sa journée, sans avoir, toutefois, la certitude qu'il l'entendait. Mais de toute façon, ce n'était pas pire de parler à un comateux que de parler à quelqu'un de parfaitement réveillé qui avait décidé de ne pas vous prêter une oreille attentive. Et ça, c'était déjà arrivé à Amelia.
Avec les jours qui s'étaient transformés en semaines puis en mois, la pâtissière avait appris le nom de toutes les infirmières. Elle avait pris l'habitude d'échanger avec elle au point de connaitre certains pans de leur vie. De savoir qui avait des enfants, quels étaient leurs prénoms et ce qu'ils faisaient dans la vie. De connaitre les déboires sentimentaux de l'une, la passion pour les bracelets brésiliens d'une troisième. D'une certaine façon, ces personnes avaient fini par faire partie de la vie d'Amelia, par s'intégrer à sa routine, tout comme son corps avait pris l'habitude de faire le chemin jusqu'à l'hôpital.
Durant les premières semaines qui avaient suivi la disparition de Michael, Amelia s'était, à plusieurs reprises, aperçue que ses pas la menaient encore spontanément dans le quartier de la ville où se trouvait l'hôpital. Mais elle n'y était pas retournée depuis. Par chance, Amelia avait une santé de faire et consultait rarement un médecin en dehors des checks up gynécologiques et dentaires annuels auxquels elle s'astreignait.
De fait, en dehors des infirmières qui venaient acheter des pâtisseries à La Pelle à tartes, Amelia n'avait plus revu les personnes qui, pour une raison ou pour une autre, avaient, à un moment donné, fait partie de son quotidien. Manifestement les médecins qui soignaient son mari à l'époque ne faisaient pas partie de ses clients et, en fin de compte, Amelia ne s'en portait pas plus mal. Elle était plutôt heureuse de pouvoir tourner la page de ce chapitre difficile, de ne pas repenser au pire à chaque fois qu'un client passait la porte de sa boutique.
Quant aux autres proches de patients qu'elle avait pu croiser, il ne semblait pas à Amelia qu'elle les ait revus depuis non plus. Peut-être se croisaient-ils de temps en temps dans d'autres circonstances, si bien que ni elle ni la personne d'en face ne faisait attention, ayant trop l'habitude d'avoir aperçu l'autre dans un set up totalement différent. Amelia ne se souvenaient pas de tous ceux qu'elle avait rencontrés. Contrairement à Honey Lemon, elle ne possédait pas une mémoire super puissante au nom compliqué (eidétique, un terme dont Amelia ne parvenait jamais à se rappeler et qu'elle n'aurait pas su écrire correctement), toutefois, la pâtissière se rappelait d'une jeune femme, Emma, qui rendait visite à son fiancé, lui aussi dans le coma.
La similarité de leur situation ne lui avait pas échappé, lorsqu'elles avaient fait connaissance à la machine à café. Puis les deux femmes, quand elles se recroisaient parfois avaient pris l'habitude d'échanger quelques nouvelles et paroles réconfortantes. Amelia aimait bien Emma. Ca avait l'air d'être une chic fille. Parfois, il lui arrivait de penser à elle et de se demander si son fiancé s'était finalement réveillé. Jusqu'à présent, elle n'était pas allée vérifier. Pourquoi l'aurait-elle fait, de toute façon ? Amelia ne faisait pas partie des proches du jeune homme. D'une certaine façon, elle le connaissait seulement de réputation.

Ce dimanche marquait le premier jour du printemps. La météo était plutôt clémente et Amelia ne travaillait pas. Elle avait donc profité de sa matinée pour aller chez la fleuriste, une certaine Bloom Peters, qui portait le même nom de famille - très commun - qu'elle, sans que toutefois elles n'aient de parenté. Et c'était normal, Peters était le nom d'épouse d'Amelia. Bennett était son nom de jeune fille.
Dans tous les cas, elle avait acheté une magnifique gerbe de fleurs de saison et, après un copieux repas dominical pour lequel elle avait invité ses sœurs, leur mari et leurs enfants, Amelia prit la direction du cimetière, ses fleurs à la main. Désormais, c'était ce trajet qu'elle était en mesure de faire les yeux fermés.
Avec le temps qui passait et la régularité de ses visites au cimetière, Amelia avait appris les noms gravés sur les tombes autour de celle de son mari. Parfois, elle saluait leur occupant, dans un souci étrange de la politesse. Mais c'était à son mari qu'elle venait parler et pour qui elle restait de longs moments, assise par terre, à la hauteur de la stèle.
Comme lorsqu'il était dans le coma, Amelia lui racontait sa vie. Elle parlait de son travail à la mairie, de la boutique qui prospérait, de ses aventures quand elle en vivait, des nouvelles personnes qu'elle rencontrait et donnait, évidemment, des nouvelles de leurs enfants, quand ceux-ci ne venaient pas en personne sur la tombe de leur père. Ils étaient moins prompts à parler à sa pierre tombale que leur mère ne l'était mais le faisaient en général pour lui faire plaisir. De la même façon, ils n'éprouvaient pas le besoin de se rendre au cimetière au moins une fois par semaine mais, quand ils s'y rendaient, ils constataient que la tombe de leur père était toujours propre et fleurie. Là était l'œuvre de leur maman dévouée.
- ... Enfin bref, comme tu vois, tout va bien de notre côté. La mairie organise une fête des voisins à la fin du mois. Ca a l'air sympa. Regina m'a proposé de venir dans son quartier pour que je vois un peu autre chose que mon quotidien. Je sais que tu ne l'aimes pas trop, mais je t'assure qu'elle est cool. Et voilà, je pense que je t'ai tout dit. Je vais y aller, ajouta Amelia en se relevant. Tu passeras le bonjour à Mufasa. Promis, cette année j'ai pas encore essayé de caser Sarabi avec quelqu'un d'autre. Tu peux lui dire, d'ailleurs. Tu sais... comme ça... en passant.
Amelia secoua la tête, imaginant la conversation entre les deux beaux frères et trouvant l'image particulièrement amusante mais aussi un peu grotesque. Mais peut-être que cette conversation aurait bien lieu dans l'au-delà, de toute façon, elle ne serait pas là pour le savoir.
La pâtissière posa tendrement sa main sur la pierre froide de la tombe et lui murmura qu'elle l'aimait (à son occupant, pas à la stèle funéraire) avant de repartir d'un pas lent. Elle songea qu'elle ferait peut-être un détour pour profiter du beau temps quand ses yeux noisettes se posèrent sur une silhouette qu'elle aurait reconnue entre mille, changement de sets up ou pas.
- Emma ! l'interpella-t-elle instinctivement, oubliant un moment qu'elles se trouvaient dans un cimetière et qu'on n'était pas censé y socialiser.
Quand la jeune femme releva la tête dans sa direction, Amelia resta figée, se sentant un peu idiote. Elle venait de se rappeler qu'elles n'étaient pas dans un lieu tout à fait ordinaire. Puis une autre information arriva jusqu'à son cerveau. Emma était devant une tombe. Etait-ce celle de... ?
- Oh pardon, je suis vraiment désolée ! s'écria de nouveau Amelia. Tu... est-ce que c'est... ? Oh ma pauvre bichette, tu dois être tellement triste !
L'idée de courir, ou du moins de faire de grandes enjambées, vers Emma pour la serrer dans ses bras traversa l'esprit d'Amelia mais elle n'en fit rien. Peut-être qu'elle voulait rester seule et qu'elle l'avait déjà suffisamment dérangée comme ça dans son chagrin.
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Emma E. Baker
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Mourn the dead and fight like hell for the living | Emma _



________________________________________ 2021-03-22, 20:47

♛ mourn the dead ...
emma & amelia

▼▲▼

Huit ans. Huit ans que je passais chaque jours plusieurs heures à son chevet. Dominik me manquait atrocement. Nous avions échangé un simple baiser avant qu’il ne se fasse renverser par une voiture. Toute ma vie avait été chamboulée par la suite. Et pourtant, entre nous, les choses avaient commencées par un mensonge, j’avais joué le rôle d’une princesse, d’une fille que je n’ai jamais été, je ressemblais tellement à Anneliese que c’était du gâteau de me faire passer pour elle mais je savais que je ne pourrais tromper indéfiniment les personnes m’entourant. Dans les yeux de Dominik, j’avais su y lire autre chose. Il était tombé amoureux de moi mais d’Erika, et non d’Anneliese. J’avais l’impression de l’avoir cherché toute ma vie. Nous avions vécus par la suite vingt huit ans sans savoir qui nous étions et nos souvenirs revenus, la vie me l’enlève à nouveau, me privant de sa voix, me privant de son sourire et de son amour.

Mon coeur lui appartenait à lui, pour toujours et à jamais. C’est pour cela que je passais chaque instants libres à son chevet, à lui parler de tout et de rien, ignorant s’il pourrait me comprendre ou bien même m’entendre. D’après les médecins, il le pouvait mais j’ignorais s’ils disaient vrai ou non. Cependant, j’avais une certitude, être à ses côtés me faisaient du bien même si j’avais peur chaque jours qu’il ne se réveille jamais. Mais je ne perdais pas espoir. Huit longues années…Huit ans de ma vie passée à garder espoir qu’il ouvre les yeux et me sourit. Mais huit années à le regarder dormir. Chaque soir lorsque je refermais la porte de sa chambre, j’espérais que le lendemain, il tournerait son regard vers moi mais chaque matin, c’était la meme image que j’avais de lui. Toujours endormi. Je m’étais jurée de retrouver celui qui était la cause de son coma, celui qui l’avait renversé mais je n’avais jamais réussi à le savoir.

Cependant, parfois quand on se rend aussi souvent à l’hôpital, on finit par faire connaissance. Connaissance avec les infirmières, avec les médecins et puis avec les familles des autres patients également. J’avais eu la chance, si je puis dire de faire la rencontre d’Amelia qui venait souvent au chevet de son mari alors lui aussi dans le coma et nous avions beaucoup discutés. Puis j’avais appris pour sa disparition. C’était assez tragique. Pourtant dans ses yeux, j’avais toujours vu de la force, beaucoup de force. Peut être que j’aurais aimé lui en prendre un peu lorsque j’ai reçu cet appel en sortant de l’hôpital après avoir passé l’après midi auprès de Dominik. C’était la police qui m’annonçait l’accident de voiture de mes parents. Ils étaient tous les deux morts sur le coup. Pour le reste, je crois que je n’étais pas véritablement apte à prendre conscience des choses. Ils étaient morts tous les deux, en une seconde, en un claquement de doigts sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.

La vie m’avait encore ôtée des personnes que j’aimais, comme si…comme si j’étais coupable de quelque chose au point de souffrir de cette façon. Pourtant, je n’avais rien fait de mal. Jamais. Quelques jours après l’enterrement de mes parents, je m’étais rendue au chevet de Dominik pour lui en parler. J’avais besoin de parler à quelqu’un de ma souffrance et qui de mieux que mon fiancé endormi ? Même si ça demeurait une conversation à sens unique, je m’en moquais parce que ça me faisait du bien et puis, je passais du temps avec lui en même temps donc c’était positif dans un sens. Même si j’aurais aimé que ses mains sèchent mes larmes.

« Tu sais, j’ai l’impression que la vie veut me faire comprendre quelque chose. Comme si, comme si je n’avais pas le droit d’être heureuse. Pourtant, j’ai rien fait de mal. D’abord, tu m’es enlevé et maintenant mes parents. Il y a tellement de signes qui me font croire que c’est de ma faute. Je te jure, c’est difficile de tenir bon toute seule face à tout ça Dominik. J’aimerais tellement que tu sois là, auprès de moi, ta main serrant la mienne et ton sourire chassant mes larmes. »

Je respire longuement avant de reprendre la parole, tandis que je prends sa main dans la mienne.

« J’aimerais tellement que tu m’envoies un signe…quelque chose qui me prouve que tu es toujours là, que tu m’entends…que tu m’aimes… » soufflais-je alors.

L’infirmière vint me prévenir que les heures de visites étaient terminées. Quittant les lieux, je me dirige chez la fleuriste pour acheter des roses blanches, les fleurs préférées de mes parents. Un gros bouquet comme pour leur faire comprendre que je ne serais jamais loin. Arrivant au cimetière, je me mets à genoux devant leur tombe, retirant les fleurs fanées et mettant les nouvelles. Mes cheveux châtains flottants sur mes épaules, se levant légèrement à chaque souffle de vent. J’étais habillée très sobrement mais avec le chemisier préféré de mon père.

« Vous me manquez tellement tous les deux. J’aimerais tellement que vous soyez auprès de moi. Ton sourire me manque maman et te voir faire le fou m’aurait tellement fait de bien papa. Je vous aime, je vous aime tellement. » soufflais-je, séchant mes larmes alors que de ma main, je caressais leur photo posée sur la tombe.

Je sursaute légèrement en entendant mon nom avant de croiser le regard d’Amelia. Me levant, je respire profondément avant de faire un signe négatif de la tête alors qu’une nouvelle larme perlait sur mon visage.

« Bonjour Amelia... Ce n’est pas mon fiancé…ce…c’est mes parents. Ils sont morts il y a peu de temps dans un accident de la route. » avouais-je à la jeune femme « mais tu as raison…j’ai le coeur qui fait mal de part leur absence. » avouais-je alors.

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Amelia Peters
« La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia Peters

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Mourn the dead and fight like hell for the living | Emma _



________________________________________ 2021-03-22, 23:57 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Il était parfois arrivé à Amelia de se demander si certaines personnes jouaient - plus ou moins consciemment - au concours de "qui a la vie la plus pourrie" ou "la plus à plaindre". Ce n'était pas rare, par exemple, que des clients entament des conversations plus ou moins pathétiques dans la file d'attente de sa boutique dans lesquelles une personne racontait son dernier malheur, suite à quoi son interlocuteur renchérissait avec un malheur encore plus grand, comme s'ils jouaient à la bataille mais en version grandeur nature. Amelia n'avait jamais compris cette course au pathétique. Pourquoi certaines personnes ne se satisfaisaient pas d'aller bien ? Pourquoi d'autres avaient-elles sempiternellement besoin d'être plaintes, de ramener l'attention à elle si autrui avait "la chance" (ou le malheur, parfois on ne savait plus trop) d'aller moins bien ou d'avoir aussi quelque chose à raconter ?
Par principe, Amelia évitait de se mêler à ce genre de conversation et redoutait le moment où l'une des deux parties la prendrait à témoin ou solliciterait son opinion. Si cela arrivait, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour s'en sortir via une pirouette plus ou moins habile ponctuée par un grand sourire. Curieusement, toutes ces personnes tellement malheureuses et tellement à plaindre n'avaient pas l'air de connaitre la véritable douleur, celle qui semblait gravée jusqu'à dans vos os, celle qui s'abattait sur vos épaules comme si l'Univers tout entier avait soudain un poids qu'il venait faire reposer sur vos épaules. Celle qui, vraisemblablement, rapprochait aujourd'hui encore davantage Emma et Amelia.
La pâtissière ne l'avait jamais vue se plaindre. Elle l'avait toujours vue garder l'espoir que son amoureux se réveillait un jour et qu'ils auraient droit à leur fin heureuse. Pourtant, elle l'attendait depuis déjà des années. Et maintenant, comme si cela ne suffisait pas, elle venait de perdre ses parents. C'était à se demander quelles étaient, concrètement, les règles du karma.
Evidemment qu'Emma était triste. Si jeune et déjà orpheline ! Amelia n'avait pas besoin d'être plus près d'elle pour deviner que la seule évocation de ce nouveau drame dans sa vie faisait couler des larmes sur ses joues. Qui n'aurait pas envie de pleurer dans pareilles circonstances ? A plus de quarante ans, Amelia ne savait toujours pas ce que c'était que de perdre l'un de ses parents. Sur la Terre des Lions comme ici, sa mère et son père étaient encore vivants et parfaitement bien portants. Les parents de Michael l'étaient également, contrairement à leur fils. Et c'était une consolation pour Amelia que de se dire que la génération avant la sienne était encore là pour profiter de ses enfants et vice versa. Mais quoique incapable d'imaginer le chagrin d'Emma, Amelia ne compatissait pas moins à sa peine.
En silence et d'un pas lent (Amelia marchait toujours lentement dans les cimetières, par respect pour les morts, alors que peut-être ils s'en fichaient éperdument de la démarche qu'avaient les vivants au près de leur pierre tombale), la pâtissière parcourut la dizaine de mètres qui la séparaient d'Emma et lui fit spontanément un gros câlin empli de compassion. Au vu de la situation, elle ne voyait que ça de réellement efficace. Rien de ce que n'importe qui aurait pu dire, y compris le plus grand des orateurs (ce qu'Amelia était loin d'être, elle était beaucoup trop dans la spontanéité pour faire de beaux discours bien pensés, en tout cas, pas sans des heures de préparation intense) n'avait le pouvoir de guérir la douleur d'Emma. Celle-ci ne partirait sans doute jamais réellement même si le temps ferait inévitablement son œuvre. Après le déni (qu'Emma avait sans doute dépassée, autrement elle ne serait pas venue fleurir une pierre tombale, ou alors elle vivait une drôle de forme de déni) venait toujours la colère. Puis le marchandise qui nous faisait hurler des inepties en direction du ciel, comme si quelqu'un tout là-haut allait changer quelque chose à notre malheur. Peu à peu le marchandage se retirait et la tristesse prenait le dessus. Puis venait l'acceptation.
Amelia n'était pas experte en gestion du deuil. Même si elle avait globalement la sensation d'avoir bien géré le sien (aussi bien qu'on puisse gérer un deuil, en tout cas) cela ne lui donnait pas de diplôme en psychologie et ne lui permettait pas de pouvoir se mettre à la place d'Emma pour imaginer ce qu'elle vivait. La pâtissière n'était, de fait, pas certaine de l'étape du processus de deuil qu'Emma tentait de surmonter et, en fait, ce n'était pas vraiment la question. Dans ces moments-là, ce qui comptait c'était surtout d'être présent sans prendre toute la place. D'être l'oreille attentive, l'épaule sur laquelle pleurer, voire de fournir le punching ball sur lequel évacuer sa colère. Sans être soi-même ce punching ball.
Relâchant son étreinte, Amelia accorda un sourire attristé à Emma.
- Je suis désolée de l'apprendre, ça doit vraiment pas être évident pour toi.
Fouillant dans son sac à main, Amelia extirpa deux choses : un paquet de mouchoirs, qu'elle tendit en silence, des fois qu'Emma veuille éponger les larmes en train de sécher sur ses joues et une barre chocolatée :
- Tiens, tu devrais la manger, t'en as plus besoin que moi. Le chocolat, ça fait pas des miracles, mais c'est bon quand on est triste. Pour du vrai, c'est même écrit dans Harry Potter, précisa Amelia.
Ses yeux avisèrent ensuite les roses blanches sur la tombe des parents d'Emma.
- T'as choisi de chouettes fleurs. C'est très bien arrangé, la complimenta-t-elle avec sincérité. Mais... je peux te laisser, en fait. Tu voulais peut-être te recueillir en silence ? réalisa subitement la pâtissière. On peut toujours s'appeler un de ces quatre si t'as envie de parler de tout ça. Je prétends pas que je peux imaginer ce que tu traverses mais... Disons que j'ai une certaine expérience dans le domaine, conclut Amelia avec un sourire triste.
L'incendie dans lequel son mari était mort et qui avait ravagé une partie de l'hôpital au début de l'année 2020 avait fait la une du journal local. Mais Amelia n'avait pas souvenir que l'article ait fait mention du nom du patient qui était décédé ce jour-là. Elle doutait également qu'Emma lise régulièrement la rubrique nécrologie de ce même journal - ce genre de lecture, on commençait en général à l'avoir bien plus tard, quand on arrivait à l'automne de sa vie et qu'on commençait à perdre ses relations en masse. De fait, la pâtissière n'était pas certaine qu'Emma ait appris pour la disparition de Michael. Et elle n'avait pas envie de poser la question, surtout pas maintenant. Son deuil, à elle, était fait depuis plusieurs mois à présent. Amelia aurait détesté détourner l'attention d'Emma sur sa propre tristesse en de pareilles circonstances. Elle se doutait qu'Emma avait remarqué qu'elle ne venait plus à l'hôpital mais peut-être s'imaginait-elle que tout allait pour le mieux, que son mari était sorti du coma et qu'elle avait simplement oublié de la prévenir - pour ne pas donner l'impression de se vanter, par exemple. Si telle était l'histoire qu'Emma se racontait, cela convenait à Amelia. Particulièrement vu les circonstances.
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Emma E. Baker
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________________________________________ 2021-03-26, 21:08

♛ mourn the dead ...
emma & amelia

▼▲▼

Mourir. Je me souvenais de Sirius Black qui disait à Harry à la fin du septième film que c’était plus rapide que de s’endormir. Mais je ne cessais de me dire que mes parents n’avaient pas mérités ça, ils étaient si heureux et avaient encore tellement de belles choses à vivre. Cependant, c’était ainsi, ils étaient morts tous les deux. Et je devais faire avec. Amelia vint à s’approcher avant de me prendre dans ses bras pour me réconforter. Je lui réponds d’un fin sourire, léger. Elle avait toujours été gentille avec moi. Bienveillante, toujours.

« C’est vrai que c’est compliqué. J’ai du mal à me dire qu’ils ne sont plus là. Il y a encore tellement de choses que j’aurais aimé leur dire tu sais. » avouais-je à la jeune femme.

Bien sûr, je pouvais venir au cimetière et leur parler ici, assise sur la tombe mais les paroles à sens unique, ça allait bien trois secondes. Pour tout dire, je n’avais pas en tête le fait qu’ils pouvaient m’entendre de là où ils se trouvaient, j’ignorais même s’il y avait un ailleurs. Peut être qu’ils n’étaient plus nul part. Ou peut être qu’ils étaient tous les deux dans un monde meilleur. Je ne le saurais jamais vraiment mais peu m’importait. Je m’accommodais de la situation, aussi facilement que possible même si c’était plus difficile qu’autre chose.

Je souris à la pâtissière en saisissant le paquet de mouchoirs.

« Merci Amelia. » énonçais-je à la jeune femme.

J’en sortis l’un d’eux avant d’éponger les quelques larmes que j’avais laissé échapper sur mon visage et remercie une seconde fois la jeune femme pour la barre chocolatée qu’elle vint à me tendre.

« Oh oui, ça je le sait ! » énonçais-je avec un sourire « puis en plus, c’est très bon le chocolat. » ajoutais-je avec un sourire.

Croquant dans la barre chocolatée, je m’assieds sur le banc non loin de nous alors qu’Amelia me complimente sur le choix de mes fleurs. Je lève le regard vers elle, prenant le temps de marcher et d’avaler parce que c’était clairement pas très poli de parler à quelqu’un avec la bouche pleine.

« C’était les fleurs préférées de ma mère, je me suis dit que ça lui plairait. » énonçais-je avec un sourire « j’essaie de venir aussi souvent que possible depuis qu’ils sont là… » avouais-je à la jeune femme « oh non s’il te plait, reste avec moi, ça me fait du bien de parler. » énonçais-je à la jeune femme.

Mon portable était toujours allumé dans la poche de mon manteau, jamais en mode vibreur, toujours allumé. J’espérais avoir une bonne nouvelle de l’hôpital mais la plupart du temps, c’était vain mais je gardais malgré tout espoir, après tout, Dominik m’avait appris ça. Je pose mon regard sur Amelia.

« Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue, tu ne viens plus à l’hôpital ? Comment va ton mari ? »

Si seulement je lisais un peu plus souvent le journal, j’aurais compris pourquoi elle venait désormais au cimetière mais je n’avais jamais pris l’habitude de faire cela et de ce fait, je me trouvais clairement à côté de la plaque. Me mordant les lèvres, je reprends rapidement la parole, attrapant le médaillon que je porte autour du cou.

« Moi mon fiancé joue toujours à la belle aux bois dormant. » avouais-je à la jeune femme.

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________________________________________ 2021-03-26, 23:45 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia opina. Elle comprenait. Evidemment qu'elle comprenait. Et un an plus tôt, si c'était vers elle qu'on avait tendu les bras, elle aurait sans doute tenu le même genre de discours. Personne n'était jamais prêt à faire face à la perte d'un être cher, qu'il nous soit pris soudainement ou qu'on ait eu des semaines voire des mois pour se préparer à l'échéance.
- Je sais, ma belle, murmura Amelia, la mine peinée.
Elle hésitait à lui suggérer de faire comme elle, s'asseoir près de la stèle funéraire et parler avec ses parents. Leur dire ce qu'elle aurait aimé leur dire. Ou d'autres choses plus futiles. Voire le faire par écrit et brûler la lettre. Pour ce qu'elle en savait, ce genre de technique était parfois utilisé dans certaines thérapie, pas toutes liées au deuil, d'ailleurs. Selon les croyances des uns et des autres on était plus ou moins réceptif à ce genre d'alternative. Pour Amelia, qui avait par deux fois visité le Monde des Oubliés, il était évident que quelque chose subsistait après la mort. Dans la culture de la terre d'où elle venait, on imaginait que les morts devenaient des étoiles qui veillaient sur les vivants et parfois encore, Amelia y songeait en regardant le ciel. Mais que pensait Emma de cette question ? Certaines personnes, come Honey Lemon, pensait qu'on vivait et qu'on mourait et que c'était la fin de l'histoire. Qu'on avait qu'un seul essai à bien utiliser pour en tirer le maximum. Si Emma était de cet avis, elle trouverait sans doute idiot de parler à une pierre tombale ou, plus généralement, de parler dans le vide, dans l'espoir d'être entendue.
Ou alors elle n'était peut-être pas encore prête à envisager cette alternative.
Peut-être que sa perte était trop récente, soudaine et injuste et qu'elle avait besoin que le temps fasse une partie de son œuvre avant de considérer ce genre d'option. Amelia faisait peut-être donc très bien de ne pas en dire davantage. Elle savait par expérience qu'il y avait des choses qu'on était pas tout de suite prêt à entendre pendant son deuil.
A la place, elle lui adressa un sourire encourageant quand Emma prit la barre chocolatée, persuadée que ça lui ferait du bien.
- C'est vrai que c'est bon, approuva-t-elle en réfrénant son exubérance, malvenue au vu de la situation.
L'instant d'après, elle suivit Emma sur un banc non loin et, une fois assise, reporta son regard sur les tombes devant elles. C'était une fois de plus l'expérience qui faisait agir la pâtissière de la sorte. Elle savait que, parfois, c'était plus facile de se confier quand votre interlocuteur ne vous dévorait pas du regard. Et puis, la gerbe de fleurs dont il était question était vraiment très belle. Ce n'était pas une corvée que de laisser son regard s'y attarder longuement.
- Je suis sûre que ça lui fait très plaisir. Les petits détails, c'est souvent ce qui compte le plus. Ca montre qu'on fait attention à ce que disent les gens, ce qu'ils aiment, ce qu'ils pensent... Elle avait bon goût, ajouta Amelia dans un murmure.
En apprenant qu'Emma venait dorénavant souvent au cimetière, la pâtissière se retint de commenter que, de fait, elles risquaient de s'y croiser fréquemment. Ce n'était pas vraiment à ce genre d'endroit qu'on pensait en premier quand on voulait retrouver une personne - sauf à avoir des goûts vraiment bizarres, qu'Amelia ne voulait pas, à proprement parler, juger mais qu'elle ne partageait certainement pas, pas même pour Halloween. Mais cet instant n'était pas un rendez-vous mondain.
- Alors je reste, si ça te fait du bien, conclut Amelia en tournant la tête vers Emma pour lui adresser un sourire entendu.
Ce même sourit vacilla quelques instants après seulement quand la pâtissière prit conscience qu'Emma n'était pas au courant de ce qu'il était advenu de son mari. Mazette. On n'aurait pas pu faire plus mauvais timing pour aborder cette question. Mais mentir, c'était sans doute encore pire. Peut-être en fin de compte qu'une réponse posée de la part d'Amelia permettrait à Emma d'entrevoir qu'un jour elle aurait un peu moins mal. Qu'elle serait en mesure de passer à autre chose sans oublier tout l'amour qu'elle portait à ses parents.
- C'est vrai, opina Amelia, parlant plus doucement que d'ordinaire, en partie pour avoir le temps de peser ses mots, ce qu'elle faisait rarement (elle, ce qu'elle pesait surtout, c'était les ingrédients de ses recettes). En fait je n'y suis plus retournée depuis janvier 2020 parce que ce n'est plus vraiment nécessaire d'y aller maintenant que mon mari est mort, expliqua-t-elle, choisissant une formule sans détour car il fallait bien appeler un chat un chat (ou un lion un lion). T'inquiète pas, tu pouvais pas savoir, assura la pâtissière en souriant à Emma dont elle imaginait le choc. J'dis pas que je suis plus triste mais... ça va mieux. J'ai fait mon deuil et... maintenant je viens au cimetière pour faire exactement ce que je faisais quand il était dans le coma : m'asseoir et lui raconter ma vie. Ca m'aidait beaucoup au début et puis... Manifestement j'ai pris l'habitude. Désolée d'apprendre pour ton fiancé, à propos, reprit la quadragénaire, persuadée qu'il valait mieux s'en faire pour les vivants (comateux inclus) que pour les morts dont plus aucune action ne pouvait changer le destin. Pas d'amélioration du tout ? voulut-elle savoir, la mine concernée.
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________________________________________ 2021-04-20, 17:43

♛ mourn the dead ...
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▼▲▼

Dans mon esprit raisonnait encore le ton doux de la voix de ma mère et le côté rocambolesque que possédait mon père pour raconter les histoires. Le fait de les savoir morts, loin de moi désormais, ça me frappait au coeur. Un peu plus à chaque maudite seconde de cette vie qui s’écoulait. Je ne savais pas vraiment comment traverser tout cela, ça avait été si soudain, si direct que ça m’avait pris au coeur d’une force herculéenne. Cependant, il est clair que mes larmes ne me ramèneraient pas mes parents et qu’à présent, je me devais de continuer d’avancer et les rendre fiers de moi. J’espérais surtout que Dominik finisse par se réveiller.

Je réponds à Amelia par un sourire avant de prendre la barre chocolatée qu’elle vint à me tendre. L’ouvrant, je la coupe en deux et lui en tends la moitié.

« J’aime bien partager. » énonçais-je avec un sourire avant de croquer dans ma moitié.

Prenant le temps de savourer la douceur du chocolat, je finis par lever le regard vers la jeune femme en lui expliquant que les fleurs que j’avais choisi étaient les préférées de ma mère et que j’espérais que de là-haut ou bien d’où qu’elle soit, elle puisse apprécier cela et l’attention que j’y avais porté même si j’aurais préféré qu’elle soit en vie plutôt que de devoir les amener sur sa tombe.

« C’était une couturière hors pair. Tu verrais les robes qu’elle faisait, c’était tellement magnifique que c’était un crime de ne pas les porter. » avouais-je avec un sourire « j’étais couturière dans le monde des contes, c’est elle qui m’a tout appris. » avouais-je alors « elle m’a appris également à faire attention aux petites choses. » continuais-je.

Alors que nous bavardions et que je terminais mon morceau de barre chocolaté, la jeune femme me fit part du fait qu’elle pouvait me laisser tranquille mais je lui fis rapidement comprendre que cela me faisait du bien de parler avec elle. Après tout, quand on venait au cimetière, appart parler à des pierres tombales, on ne pouvait pas faire grand chose alors pouvoir parler avec quelqu’un de bien vivant, c’était assez sympa finalement même si le lieu n’était clairement pas le lieu de retrouvailles idéale, ça permettait de changer nos idées et c’était pas plus mal parfois.

Ignorant pour le décès de son mari, je vins à lui demander pourquoi je ne la voyais plus à l’hôpital vu que j’y passais beaucoup de temps pour rester au chevet de Dominik et compris par son visage qu’il avait dû se passer quelque chose.

« Oh…je suis désolée. Toutes mes condoléances. » énonçais-je alors. Haussant les épaules, je reprends la parole « je leur parle à mes parents du coup maintenant quand je viens les voir ici. Je suis sûre que le quelque part où ils sont, ils nous entendent. » énonçais-je avec un sourire.

Passant une mèche derrière mon oreille, je respire longuement avant de reprendre la parole quand nous en venons à parler de Dominik.

« Merci. » commençais-je « Apparemment, il y aurait eu une réaction cette nuit mais ça n’a duré que quelques secondes. D’après les médecins, ma voix semble le faire réagir. Je ne sais pas trop si c’est vrai mais je vais le voir tous les jours, je m’occupe de lui et je garde espoir chaque matin qu’il puisse peut être s’être réveillé mais ce n’est jamais le cas. Cependant, je suis rassurée parce que les médecins m’ont tenus informée du fait que l’accident qu’il a eu n’aura pas d’impact sur son cerveau et sur sa mémoire. Tout du moins, normalement mais il se pourrait s’il se réveille qu’il doive réapprendre à être autonome. Mais dans tous les cas, je serais là. » énonçais-je alors « la malédiction me l’a enlevé une première fois et quand je l’ai retrouvé, c’est ce chauffard fou qui me l’a à nouveau enlevé. Cela fait sept ans que je vais le voir tous les jours en espérant mais je me dis qu’un jour, il finira par ouvrir les yeux, j’en suis sûre. » ajoutais-je « je t’ai raconté comment on s’est rencontré dans le monde des contes ? » demandais-je alors.

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________________________________________ 2021-04-20, 23:58 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Amelia ne refusait jamais quand on lui offrait de la nourriture. Enfin, en théorie. En pratique, si on lui demandait de manger des yeux de poisson crus ou des larves, elle n'était pas certaine qu'elle accepterait et se demandait comment les candidats de certains programmes télévisés faisaient pour seulement déglutir en ayant de pareils "mets" en bouche. Evidemment, recevoir des mains de la personne à qui on venait de la tendre la moitié d'une barre chocolatée, ce n'était absolument pas comparable et la pâtissière reprit avec un sourire le morceau qu'Emma lui cédait.
- Merci, c'est gentil.
Sans plus attendre, Amelia enfourna un gros morceau de barre chocolatée et ferma quelques instants pour la savourer. Même si elle n'avait plus l'impression depuis des mois que son cœur allait exploser à chaque nouvelle seconde que le monde lui donnait sans son mari, la quadragénaire ne pouvait pas nier qu'à elle aussi, les propriétés positives du chocolat feraient du bien. Après tous, les deux femmes se trouvaient dans un cimetière, autrement dit un lieu particulièrement dans lequel on ne venait a priori jamais de façon anodine. Un peu de réconfort ne pouvait assurément pas faire de mal.
- On dirait que ta maman t'a très bien élevée, reprit Amelia après avoir dégluti. Je suis sûre qu'elle est très fière de toi, se risqua-t-elle même à assurer. Et ton papa aussi, s'empressa toutefois d'ajouter la pâtissière, craignant de manquer de prévenance à l'égard d'Emma. J'espère que tu vas continuer de coudre, pour faire perdurer tout ce que ta maman t'a appris et continuer de porter les robes qu'elle faisait puisque, tu l'as dit toi-même, ce serait criminel de ne pas le faire. Des fois, quand on fait les choses que ceux qui nous manquent faisaient on a l'impression qu'ils sont un peu plus proches de nous. C'est peut-être vrai. Mais tu as le temps avant de te remettre à la couture, rien ne presse, assura Amelia d'une voix douce.
Elle savait dans quel processus complexe Emma se trouvait et faisait tout son possible pour ne pas la brusquer ou la blesser, ce qui, évidemment, n'était pas évident. Dans ce genre de situation, on pouvait être animé des meilleures intentions et quand même causer beaucoup de peine, malheureusement. Il n'y avait pas de recette miracle alors que les Hommes mouraient depuis la nuit des temps.
Mais ce n'était pas pour cette raison qu'Amelia passa rapidement sur la perte de son mari, un peu plus d'un an plus tard. De son point de vue, même si la plaie, cicatrisée depuis, ne se refermerait jamais totalement, l'heure n'était pas à s'attarder sur ce qu'elle pouvait bien ressentir, elle, ou avoir ressenti, mais sur Emma.
- Merci pour tes condoléances, souffla-t-elle néanmoins, sincère.
Puis, le regard perdu au loin vers le ciel, Amelia reprit :
- Oui... Je suis sûre qu'ils t'entendent. Je pense que ceux qui nous aiment et que l'on aime ne nous quittent jamais vraiment, poursuivit-elle.
Ca, Amelia l'avait clairement lu dans un Harry Potter. Mais, de son point de vue, c'était valable dans la vraie vie également. L'amour était une force que personne, pas même les plus intelligents des scientifiques, ne pouvait totalement expliquer. Parfois, l'amour était plus fort que tous les pronostics et c'était justement ce qui rendait ce sentiment, quelle que soit sa forme, si précieux.
Mais l'amour était aussi quelque chose de fragile et Emma n'était pas épargnée par les affres dans lesquels il pouvait parfois aussi nous plonger. Entre le récent décès de ses parents et le coma prolongé de son fiancé, la jeune fille n'était pas particulièrement gâtée par la vie. Et même si elle n'était pas spécialement croyante, cette situation donnait envie à Amelia d'aller allumer un cierge à l'église et de prier... le dieu qui voudrait bien l'écouter d'accélérer les choses avec un petit miracle médical ou quelque chose dans ce goût-là. Emma le méritait et son fiancé certainement aussi. Elle ne viendrait pas le voir aussi souvent à l'hôpital s'il ne valait pas le coup.
Silencieusement, Amelia écouta le récit des récents rebondissements dans le coma de Dominik, opinant à certains moments, le visage grave.
- Un jour je suis persuadée que ton espoir portera ses fruits et qu'il se réveillera, reprit-elle, confiante, en pressant la main d'Emma. Quelques secondes de réaction, c'est déjà énorme ! C'est super encourageant, faut pas que tu perdes espoir ! Et c'est très bien que tu ailles lui parler aussi souvent, poursuivit Amelia, connaissant mieux que personne l'organisation et l'investissement que cela représentait.
Pendant plus d'un an, elle s'était rendue tous les jours à l'hôpital, tout en parvenant à rentrer à temps pour préparer le dîner de ses enfants et faire tourner un commerce avec une seule salariée. Elle avait même trouvé du temps pour essayer de recaser (en vain, malheureusement) sa sœur aînée, April. On pourrait donc dire ce qu'on voudrait, Amelia était la preuve vivante qu'on pouvait être à la fois continuellement enthousiaste et monté sur ressorts tout en étant parfaitement organisé dans sa folie et son excitation.
- Je l'ai déjà dit, mais je pense vraiment que les gens dans le coma entendent ceux qui leur parlent et que c'est pas parce qu'ils sont inertes depuis parfois très longtemps qu'ils ne sont plus là. On voit des choses atroces sur la façon dont certains infirmiers traitent les patients comateux des fois dans les reportages à la télé, commenta, outrée, Amelia qui était friande de ce type de documentaire. Heureusement, l'équipe de l'hôpital de Storybrooke est vraiment top. Peut-être parce qu'on est dans une ville où y a beaucoup de personnes qui ont été victimes d'un maléfice du sommeil, avança la pâtissière sans grande conviction.
D'ailleurs, pour ne pas attarder la conversation sur ce point, elle embraya rapidement :
- En tout cas, j'espère que les comateux ne sentent pas tout ce qu'on leur fait parce qu'au début, je te l'ai peut-être déjà raconté ça, en fait, commenta Amelia pour elle-même, les yeux froncés, quand j'ai commencé à lui raser la barbe, à mon mari, je veux dire, précisa encore inutilement la pâtissière, baaaah... disons qu'il y a eu quelques ratés. Ca l'a pas réveillé et heureusement, sans doute. Je sais pas s'il aurait apprécié de voir toutes les petites entailles que je lui ai laissées. Mais je suis pas ultra fan des barbes, en fait. Enfin bref, le principal c'est ce que t'ont dit les médecins, reprit la quadragénaire pour ramener la conversation sur Domink et Emma, non sur ses souvenirs sur lesquels elle adorait radotait. Je sais pas trop comment ça se passe les réveils de patients comateux, j'imagine que ça doit faire tout drôle de se réveiller après autant de temps, mais je pense que, de toute façon, le personnel médical sera là pour t'accompagner dans... l'accompagnement de ton copain.
Amelia fronça les sourcils, peu satisfaite par sa formulation bancale et reprit :
- Enfin, tu vois ce que je veux dire, je pense. Et plutôt que de m'écouter radoter sur des trucs idiots, je propose que tu me racontes comment vous vous êtes connus, ajouta Amelia avec enthousiasme.
Elle avait toujours aimé les histoires, surtout celles qui parlaient d'amour. Certes, en bonne romantique qui se respecte, Amelia préférait celles qui se finissaient bien, mais même si pour le moment l'amour d'Emma et Dominik était en standby, elle voulait avoir la foi et croire que leur happy end était possible. Emma et elle ne pouvaient pas habiter dans la ville des contes par excellence pour que cette histoire se termine en tragédie grecque. C'était hors de question.
Parée à écouter une belle histoire, Amelia cala confortablement son dos contre le dossier du banc et attendit, hésitant même à croiser les jambes comme si elle était sur son canapé. Heureusement, la jeune femme se rappela à temps que le banc sur lequel elles étaient assises se trouvait dans un cimetière et qu'un peu de tenue était de rigueur.
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________________________________________ 2021-05-30, 17:59

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C’est étrange parfois les rencontres qu’on peut faire dans des endroits tout ce qu’il y a d’improbables. J’étais contente d’avoir pu croiser le chemin d’Amelia, que ce soit ici ou bien à l’hôpital, j’avais l’impression de parler avec une véritable amie. Même si elle demeurait plus âgée que moi, j’avais finalement l’impression de parler avec une grande soeur qui m’aidait à garder le sourire et ça fonctionnait encore maintenant alors que nous étions assises dans le cimetière de Storybrooke.

« Tu as raison, elle voudrais que je continue. Je suis institutrice et je crois que je prendrais plaisir à donner des cours de couture le week-end. Au fond de mon coeur, j’ai toujours aimé ça et porter les robes de ma mère serait un pur bonheur et tu as raison, porter ce qu’elle faisait serait un moyen de la faire vivre un petit peu chaque jours. Elle me manque beaucoup mais elle a laissé sa marque. » énonçais-je avec un sourire « Elle était d’une bienveillance sans faille et je crois que c’est une des qualités qui me plaisait le plus chez ma maman. » avouais-je à la jeune femme.

Oui ma mère était merveilleuse, sans doute comme toutes les mamans mais ma mère avait quelque chose en plus. Une véritable étincelle dans le regard. Même si la vie n’était pas facile, elle ne se laissait jamais abattre et elle m’avait également appris ça. Ne jamais baisser les bras et toujours garder la tête haute, quoi qu’il arrive. Je lui réponds d’un doux sourire quand elle me remercie pour mes condoléances. J’avais compris qu’aujourd’hui elle était là parce que son époux avait rejoins le paradis.

« Je le pense aussi. » énonçais-je avec un sourire. 

J’avais terminé le chocolat et je m’étais perdue à contempler la tombe fleurie de mes parents. Je prenais toujours beaucoup d’attention à la fleurir et à la rendre jolie parce que je savais que ça leur plairait beaucoup. Je fis part à la jeune femme du fait que l’état de Dominik semblait s’améliorer très légèrement. Il semblait réagir à ma voix mais même s’il ne se réveillait pas, d’après les médecins, c’était un très bon début.

« Je l’espère de tout mon coeur. Il me manque tellement tu sais. » avouais-je alors à Amelia « Parfois, je prends un livre et puis je lui lis un histoire. C’est peut être bête mais je crois que ça me fais du bien à moi aussi. » expliquais-je alors à la jeune femme.

Oui, c’était peut être bête mais ça fonctionnait. Je le savais. Je savais qu’au fond, il m’entendait. J’étais sûre qu’il m’entendait. Mon regard croisa celui de la jeune femme quand cette dernière m’exprima le fait que les comateux entendaient quand même ce que l’on disait. Me pinçant les lèvres, je reprends rapidement la parole.

« Oui je pense aussi. C’est vrai qu’ils sont nombreux mais au moins oui, l’équipe de l’hôpital de Storybrooke est génial. Ils sont très gentils et très prévenants. Parfois, ils me laissent rester tard au chevet de Dominik. » énonçais-je alors avec un léger sourire.

Un petit rire m’échappe quand la jeune femme m’explique qu’au début, elle avait pas mal entaillée le visage de son mari quand elle lui rasait la barbe et qu’elle espérait qu’il ai rien senti. Je ris de plus belle avant de reprendre la parole.

« Je connais ça, moi aussi, je lui ai entaillé la barbe au début. Mais à chaque fois que je le rase, je lui parle et du coup, j’essaie d’être très précautionneuse et de tout faire bien. Bon comme tu le dis, y’a eu des ratés au début mais maintenant ça va. »
avouais-je alors.

Me calant correctement sur le banc, je me pince les lèvres avant de jouer avec la bague que je portais autour du cou. Cette bague, c’était celle que Dominik voulait offrir à celle qu’il pensait être la princesse Anneliese dans le monde des contes. Il voulait me l’offrir à moi et je l’avais retrouvée dans un carton chez moi. Je ne sais pas trop comment elle avait fini dans cette boite mais désormais, elle était autour de mon cou, depuis sept longues années. Je pose mon regard sur Amelia et lui souris.

« Dans le monde des contes, j’étais une simple couturière, une fille du village et lui, c’était le Roi du comté voisin. Il était promis en mariage à la princesse Anneliese. Elle devait l’épouser pour sauver le royaume de la faillite. J’ai rencontré la princesse au marché alors que je chantais. Nous avons découvert toutes deux que nous étions en tout point similaires physiquement sauf notre chevelure. La mienne est châtain, tandis qu’elle était blonde. Puis j’ai fais la rencontre de Julian. Anneliese m’avait promis de revenir me chercher pour pouvoir chanter au palais. Julian était son instructeur, il est revenu quelques jours plus tard pour me voir. En réalité, il était venu me chercher suite à la disparition d’Anneliese pour que je prenne sa place du temps qu’il la retrouve. Il avait tout prévu. Une perruque blonde, m’apprendre tout ce qu’une princesse doit savoir. Puis, je l’ai rencontré. Dominik. Nous avons passé du temps ensembles et je me suis rendue compte que je suis rapidement tombée amoureuse de lui. Puis Preminger s’en est mêlé, je me suis retrouvée prisonnière aux donjons mais Dominik m’a fait sortir et puis il y a eu la malédiction…mais je crois qu’il m’a crue ce jour là quand je lui ai dit que je n’y étais pour rien pour la disparition d’Anneliese. Pour le reste c’est assez compliqué mais voilà en quelques mots, l’idée. » énonçais-je à la jeune femme.

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________________________________________ 2021-05-30, 23:18 « La vie c'est pas de la tarte ! »

Les résolutions d'Emma étaient très encourageantes. Malgré sa douleur, elle avait déjà la volonté d'aller vers l'avant et d'emmener avec elle le souvenir de sa maman, que ce soit en portant ses robes ou en transmettant ce qu'elle lui avait jadis appris. Cette perspective fit sourire Amelia dont le regard se perdit au loin pendant quelques instants. C'était si apaisant de savoir que même après notre départ de cette Terre on pouvait laisser une trace dans le cœur des gens. De savoir que même si la vie passait trop vite, on pouvait laisser une empreinte de son passage, qu'il y pouvait y avoir quelqu'un pour reprendre votre flambeau, pour transmettre vos savoirs et mettre en application vos valeurs.
La bienveillance était l'une des qualités qu'Amelia préférait mais elle jugea préférable d'accueillir les projets d'avenir d'Emma avec seulement quelques dodelinements de la tête et un sourire encourageant. Ce n'était pas elle qui avait besoin de parler aujourd'hui, c'était Emma dont le chagrin devait être écouté.
Avec tous les malheurs qui l'accablaient (le décès de ses parents, le coma de son petit ami, s'il est besoin de les rappeler), c'était assez impressionnant de voir tenir aussi bien le choc. Emma aurait eu toutes les raisons de s'effondrer, de hurler à la mort en tapant sur les murs et d'en vouloir à la Terre entière. Peut-être, en fait, qu'elle le faisait quand personne ne regardait ou ne pouvait voir et tenait simplement à ne pas se donner en spectacle (ce qui était une bonne idée dans une ville aussi prompte aux commérages que Storybrooke) pour rester digne. Ce qui était admirable et démontrait la force de caractère de cette jeune fille aux allures fragiles.
Amelia lui pressa instinctivement la main, se remémorant presque malgré elle toutes les heures passées au chevet de son mari à lui lire tour à tout le journal, des magazines de sport auxquels elle ne comprenait rien (pour le tenir au courant des performances de ses équipes préférées) et des thrillers policiers.
- C'est loin d'être bête ce que tu fais, assura la pâtissière. Ou alors moi aussi j'ai fait des trucs bêtes à l'hôpital mais je pense pas. Les médecins trouvaient que c'était une bonne idée... T'as raison, c'est une bonne équipe. Ils étaient chouettes avec moi aussi... Peut-être parce que je leur rapportais des pâtisseries, remarque ! En tut cas, ouais, j'aimais bien faire ça, lui lire des trucs. C'était un peu comme l'histoire du soir que je lisais à mes enfants quand ils voulaient bien encore que je le fasse, se rappela t-elle à haute voix, l'air pensive. J'continuerais peut-être plus tard. Avec d'autres malades, je veux dire, précisa l'ancienne lionne, juste au cas où. Ou à la maison de retraite.
La quadragénaire haussa les épaules. Dans le fond l'idée était bonne mais elle avait aussi de nombreuses obligations et responsabilités qui l'occupaient déjà énormément et jusqu'à preuve du contraire les journées continuaient de ne faire que 24h. L'idée, toutefois, continuerait sans doute de lui trotter dans la tête et Amelia finirait probablement par la réaliser quand elle serait prête.
Manifestement, ce n'était pas le cas mais la pâtissière avait déjà franchi un cap. A présent elle arrivait à raconter la plupart des anecdotes au sujet de ce chapitre de sa vie sans se mettre à pleurer. Plus généralement, d'ailleurs, Amelia pleurait de moins en moins quand elle pensait à son mari. Elle le regrettait toujours autant mais la tristesse pure avait laissé la place à de la nostalgie dont elle tâchait toutefois de ne pas trop s'imprégner afin de ne pas perdre son présent et son futur de vue.
Mais quand même, vu la situation, Amelia se félicitait d'avoir évoqué le rasage de Michael et d'avoir fait rire Emma. Elle avait bien raison de rire et son rire communicatif contamina bientôt Amelia qui explosa dans un éclat franc, peu compatible avec l'endroit où elles se trouvaient.
- Oh c'était plus que des ratés chez moi ! Je sais pas ce que ma famille pensait de lui quand ils venaient le voir ! Mon dieu, ils ont dû le plaindre d'avoir une femme aussi godiche ! C'est quand même un comble de savoir utiliser tous les couteaux de cuisine du monde mais pas un vulgaire rasoir qu'on achète au supermarché ! Le pauvre, quand même, reprit Amelia plus doucement. C'était un très bel homme - et il le savait - il m'en aurait voulu de se réveiller dans cet état. Toi je suis sûre que tu t'y prends mieux que moi, l'encouragea la pâtissière en pressant l'épaule d'Emma.
Intriguée par l'objet qu'elle avait commencé de tripoter, Amelia reconnut bientôt une bague attachée à une chaine et songea qu'elle devait lui venir de son fiancé. Silencieuse, elle laissa à Emma le loisir de lui raconter son histoire, celle du monde des contes dont les deux femmes n'avaient jamais réellement parlé. Elles auraient sans doute dû aborder ce point beaucoup plus tôt réalisa t-elle d'ailleurs rapidement car l'histoire d'Emma et Dominik avaient tout d'un conte de fées mélangé à un soap opéra de l'acabit de ceux qui passaient à la télé l'après-midi. Non pas qu'Amelia les regarde vraiment. Parfois pendant qu'elle repasse pour avoir un bruit de fond, c'est tout.
- Eh bah, ça c'est de l'histoire d'amour, souffla Amelia. Tu sais ce qu'Annelise est devenue ? Si elle a atterri à Storybrooke ? J'suis un peu frustrée de pas avoir la fin mais te connaissant, c'est évident que tu n'y peux rien dans toute cette affaire. C'est Preminger le méchant dans l'histoire ! Enfin, je pense, ça en a l'air dans ta façon de raconter, en tout cas, nuança la pâtissière qui s'en voulait de tirer des conclusions aussi hâtives. Il est aussi en ville ? s'enquit-elle.
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Mourn the dead and fight like hell for the living | Emma _



________________________________________ 2021-06-19, 16:14

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emma & amelia

▼▲▼

Me souvenir. Être ce que ma mère aurait voulu que je sois était sans doute une bonne chose. Pourtant ma vie était loin d’être un modèle de tranquillité, bien au contraire. Mais je me contentais de vivre ma vie comme je l’entendais et c’était ainsi depuis la rupture de la malédiction. Rien n’était rose mais je m’en moquais parce que je gardais espoir qu’un jour la vie me souris à nouveau. Tournant le regard vers Amelia, je lui souris.

« Tu sais que parfois, j’avais même l’impression qu’il me souriait. C’était assez étonnant comme sensation par moment. » énonçais-je alors à la jeune femme.

Je me souvenais de ce soir là, je lui lisais Cendrillon parce que c’était un de mes contes préféré et j’avais l’impression qu’il avait sourit lorsque j’étais arrivé à la fin de l’histoire. Peut être que ce fut le cas, je n’en sais trop rien mais en tout cas, je continuais d’aller le voir et de lui lire des histoires. Je vins à expliquer ensuite à la pâtissière que je m’occupais beaucoup de Dominik, je le rasais, prenais soin de lui même s’il y avait quelques ratés parfois. La remarque de la jeune femme fit naître un sourire sur mon visage.

« Je suis sûre que ce n’était pas si mal que ça. » énonçais-je avec un léger sourire compatissant « je pense que ma précision avec une aiguille à coudre me pousse à être précautionneuse avec un rasoir. » énonçais-je en riant « comme quoi, ça a du bon parfois. » ajoutais-je toujours avec le sourire.

En ces jours moroses, ça me faisait du bien de pouvoir parler avec Amelia, elle était pleine de vie et elle redonnait le sourire et quand ça manquait parfois, c’était agréable. On devrait tous avoir une Amelia dans sa vie. Un nouveau sourire passa sur mon visage alors que je retirais la chaine de mon cou pour lui montrer la bague qui y pendait.

« Oui c’est vrai. » énonçais-je alors « C’est la bague de fiançailles qu’il voulait m’offrir, enfin à celle qu’il pensait être la Princesse Anneliese. Il me l’a tendue juste avant que la malédiction de Regina ne nous amène à Storybrooke. Je l’ai retrouvée dans un de mes cartons et depuis, je la garde toujours autour de mon cou jusqu’au jour où il se réveillera. » énonçais-je avec espoir.

J’hausse les épaules avant de reprendre la parole.

« Je ne sais pas si elle est à Storybrooke, je ne sais même pas si Julian se trouve ici. Je sais que la Reine est ici, je l’ai déjà croisée de loin dans les rues de Storybrooke. J’ai toujours évité d’aller à sa rencontre vu que…enfin vu que je suis le sosie de sa fille, ce serait un peu bizarre après tout ce qui s’est passé. » énonçais-je alors avant de reprendre « Oui, il est en ville. Il s’avère que c’est le notaire le plus réputé de la ville. Le destin veut que ce soit avec lui que j’ai rendez-vous pour les papiers concernant la succession de mes parents. » énonçais-je avec un rire nerveux avant de reprendre « je pensais aller m’acheter quelque chose à boire au Smoothie’s Garden, tu veux venir ? Comme ça, on continue à discuter. » énonçais-je alors.

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