« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Ce matin, j'avais profité d'un moment de calme pour aller à la plage avec ma fille. Ça nous faisait du bien à chaque fois de sortir du palais. Palais camouflé dans un hôtel certes mais ça reste un très bel endroit qui me rappelle tellement Agrabah. J'en suis nostalgique, trop même et je sais que pour Ali c'est encore pire. On en parle souvent et ça me.fait du bien qu'il évoque ses souvenirs. Il raconte encore son histoire avec Jasmine et ça me crispe mais j'aime le voir heureux de me conter leurs aventures. Des fois mon prénom ressort et mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. L'entendre le prononcer c'est si bon j'aimerais qu'il sache qui je suis et qu'il m'appelle comme ça plutôt que mon nom d'emprunt. Pas qu'il ne soit pas joli mais bon ... Sadira, ça a vraiment plus de classe.
Là, toutes les deux, avec ma princesse sur la plage, je me sens moi-même. J'ai envie qu'elle sache qui je suis même si je ne dois pas le lui révéler. Pas encore, pas tant que je n'ai pas trouvé un moyen de contrer ces maudites sorcières. Cela pourrait être trop dangereux. Sur le sable fin, nous jouons, insouciantes et oubliant tout. Il n'y a qu'elle qui existe en cet instant et je garde chaque seconde de ce temps passé dans ma mémoire pour m'en rappeler toute ma vie. Il n'était pas exclu que je doive fuir encore alors, si c'était le cas je veux garder dans mon esprit tous ces petits instants de bonheur avec elle. Petit à petit j'oublie que je suis Corail et Sadira reprend le dessus. Je montre à mon bébé comment jouer avec les grains de sable comment en faire une miniature d'Agrabah, comment faire un mini golem aux couleurs d'or et le faire déambuler et danser devant nous. Mon petit trésor puisque c'est ce que son prénom signifie, est émerveillé par ce spectacle. Ses yeux se remplissent d'étoiles et mon regard de mère refait surface. Elle est tellement belle, tellement pleine de vie, espiègle, rayonnante. Je ne me laisse pas de la regarder. Je me perds dans mes pensées et quand je reviens à moi je vois qu'elle essayé de faire ami-ami avec Aka. Oui, elle a même renommé ce petit monstre de sable. Elle s'attache bien vite aux gens et aux choses j'ai l'impression.
Le temps passe, trop vite à mon goût et il faut déjà rentrer. Sur le chemin du retour je demande non je supplie Kenza de ne rien dire à son père sur ce qu'elle a vu. J'ai même des doutes maintenant sur ses pensées à mon égard. Je sais qu'Ali lui a dit que sa mère était une sorcière de sable. Croirait-elle que je puisse être réellement sa maman ? Je chasse ses idées de ma tête et je lui fais promettre qu'elle ne dirait rien mais vous savez comment sont les enfants ... A peine dans les bras de son père, elle lui demandait si j'étais sa mère et lui a raconté tout ce qu'on avait fait sur la plage. Ali me dévisage. Non, je ne suis pas ta maman Kenza. Sadira a disparu. Elle n'est pas là. Je regarde Ali dans les yeux. L'imagination de Kenza est débordante tu le sais Ali tu ne peux pas me contredire là dessus. Elle ... Je regarde Kenza. C'est une conversation entre adultes maintenant. J'appelle une autre servante pour qu'elle puisse s'occuper de Kenza. Une fois qu'elles ont quitté la pièce je fais de nouveau face au regard de l'homme que j'aime. Mais il n'y a pas d'amour dans ses yeux non loin de là. Je ... Enfin ça fait deux ans que je travaille ici pour toi. Tu l'aurais vu, tu l'aurais su, si j'étais elle. Pas vrai ? Je peux pas mentir à ce point là. Ali, elle a juste imaginé que je puisse être sa mère parce qu'elle lui manque terriblement elle me l'a dit. C'est tout rien de plus. Je vois une pointe de scepticisme dans ses yeux et je sais que ça va être très compliqué pour moi maintenant de vivre avec cette suspicion sur le dos. Je décide de mettre un terme à la discussion, ayant très clairement l'idée de fuir en tête. Je ne peux même plus réfléchir. Je pars de la pièce où nous nous trouvions et me presse pour rejoindre ma chambre où je réunis toutes mes affaires à la hâte mais j'ai à peine terminer qu'il entre dans la pièce sans frapper. Surprise, j'en lâche mon sac. Je ne peux plus mentir. Il le sait. Je voulais juste être près d'elle rien de plus ... Les larmes commencent à inonder mes yeux. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour être avec elle mais cela devait rester secret pour ne pas qu'elles me retrouvent et qu'elles lui fassent du mal, tu le sais. Maintenant, je vais devoir partir ça sera plus sûr. J'aurais tellement aimé que ça se passe autrement. Je suis désolée pour tout le tort que j'ai causé. A mesure que je révèle ma vraie nature, je reprends ma véritable apparence. Je n'ai pas voulu te mentir, pas à toi mais je n'ai pas eu le choix. J'espère qu'avec le temps tu trouveras la force de me pardonner. J'essuie mes larmes sur mes joues du revers de ma main et reprends mon sac. J'avais vraiment dans l'idée de partir. Je trouverais un autre moyen pour voir ma fille, peut-être.
