Comme à leur habitude à la sortie des cours, les jumeaux Pines s'étaient séparés avant de rentrer au Mystery Hotel. Dipper était parti étudier son latin à la bibliothèque universitaire et Mabel... allait découvrir son occupation lorsqu'elle rentrerait chez elle. S'il n'y avait eu qu'elle, elle aurait suivie Dipper mais celui-ci n'appréciait pas le fait qu'elle n'adepte pas au concept du silence. En même temps, c'était tellement ennuyeux ! Comment tant de gens pouvaient se retrouver là bas pour juste lire des bouquins assommant en rapport avec leur cours ? Ce lieu lui même était une insulte à la créativité et l'amusement. Il paraissait si terne et si triste. En dehors d'accompagner son frère, la jeune fille n'avait donc aucune raison de côtoyer ce sinistre endroit !

Arrivée au Mystery Hotel, Mabel courut en direction de sa chambre dans une impatience trépignante. Pour elle, il s'agissait du meilleur moment de la journée. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle allait retrouver la personne la plus importante de sa vie, son âme soeur, son dénommé Dandinou. Son cochon était tout bonnement l'être le plus adorable qu'elle n'ait jamais rencontré, même si, par rapport au moment de sa rencontre avec lui, son poids avait doublé. Mais il était son animal de compagnie et jamais elle ne s'en séparerait. Pour rien au monde. Même la mort ne pourrait les séparer. Même si, à plusieurs reprises Oncle Stan avait voulu s'en débarrasser, il avait fini par céder face aux crises de sa petite nièce. En même temps, comment pourrait-elle tolérer une chose aussi infâme que de le dévorer ? C'était une injustice envers son meilleur ami !

Cependant, dès son entrée dans son repère, la jumelle Pines détecta qu'il y avait quelque chose d'anormale. La pièce était vide. Pas de petite queue ronde adorable, pas de yeux pétillants, juste, le néant. Oh bien sûr, certains commenteraient le fait que Mabel ait laissé sa porte de chambre ouverte toute la journée et qu'il était sans doute partit se balader mais là était votre erreur. Car Dandinou était un être extrêmement intelligent, et qu'il savait quand rentrait sa maîtresse, c'est pourquoi, il était toujours là pour attendre son retour afin de manger, de lui distribuer tout l'amour dont elle avait besoin.

Prise de panique, la jeune commença à fouiller la pièce de fond en comble, retournant toutes ses affaires déjà dans un état monstre. Elle vida son armoire et autres placards, susceptibles ou non de renfermer son adorable petit cochon. Malheureusement, la recherche fut sans succès, c'est alors qu'elle entreprit de fouiller l'hôtel de fond en comble, en espérant qu'elle ne doive pas pénétrer dans la chambre des autres habitants du Mystery. Rapidement, elle se mit à courir dans tout les couloirs, percutant sans le vouloir un corps au détour d'un virage quelque peu serré. Quelle ne fut pas sa surprise quand le corps en question fut celui de Pacifica qu'elle venait de renverser. Ni une, ni deux, elle attrapa alors le col de la jeune fille blonde.

- TU N'AS PAS PRIS DANDINOU QUAND MEME ? JE PENSAIS QUE TU NE VOULAIS PLUS DE LUI ?!

Evidemment, depuis le temps que Mabel n'avait pas vu Pacifica dans le coin, la question se posait. N'avait-elle pas préparer son coup depuis tout ce temps ? Si c'était le cas, elle ne s'en sortirait pas ainsi. Elle savait qu'elle l'avait voulu autre fois, mais le destin en avait désiré autrement. Dipper avait même sacrifier un rencard avec Wendy pour elle !

- Oh... Mabel. C'est toi. Non je n'ai pas pris ton vulgaire cochon. Vire tes sales pattes de mon col maintenant.

La jeune fille n'eut rien à faire de ce qu'elle lui demanda. Pour l'heure, seul son cochon importait.

- Tu l'aurais aperçu alors ? La pressa-t-elle, convaincue rapidement par ses propos.
- Non plus. Mais tu devrais laisser tomber, il est sûrement déjà mort à l'heure qu'il est.
- Mais comment peux tu dire ça de mon Dandinou ? Proclama-t-elle, horrifiée face à ses dires.
- C'est un cochon Mabel ! Il ne survit pas aussi longtemps que nous... C'est déjà une bonne chose qu'il ait survécu jusqu'à aujourd'hui.
- Tu es horrible. Se mit à sangloter Mabel.

Désabusée, elle retira ses mains du chemisier de son amiennemie et la regarda s'éloigner d'elle sans un mot. Prise dans ses pleurs, la jeune Pines ne put qu'entendre les pas pressés de son oncle approcher.

- Mabel ?? Que se passe-t-il, il y a un problème ? Lui demanda-t-il, inquiet.
- J'ai perdu Dandinou et Pacifica me dit qu'il est sans doute déjà mort à l'heure qu'il est. Renifla-t-elle bruyamment.
- Oh... Il hésita, pensant que ses pleurs provenaient d'une raison plus grave à ses yeux. Je vois...

Il leva l'un de ses nombreux doigts et le posa sur son menton, signe qu'il réfléchissait. Il se mit à regarder à droite, puis à gauche à la recherche d'un potentiel indice. Son regard se reposa sur sa nièce et il haussa les épaules d'un air désolé.

- Il doit être parti se promener ? Il reviendra, j'en suis certain ! Après tout, Dandinou a vécu bien plus grandes catastrophes à Storybrooke ! Ce n'est pas son orientation qui aura raison de lui -... Tenta-t-il de la consoler. Il poursuivit cependant de manière inconsciente: Quoique la dernière fois, j'ai pris du temps à lui faire comprendre que la fenêtre du troisième étage n'était pas une porte de sortie...

Réalisant ce qu'il venait de dire, il redressa vers elle un regard désolé et se frotta la nuque en quête d'une solution.

- As-tu demandé à Dipper ? Peut-être l'a-t-il vu ?

Mais oui ! Dipper, avec un peu de chance, il serait déjà revenu de la bibliothèque, lassé de la compagnie des livres. De toute manière, elle ne voyait que ce simple espoir. Peut être que lui, accepterait de partir à sa recherche en sa compagnie.

- Toi non plus tu ne me comprends pas Oncle Ford. Vous vous en moquez tous de Dandinou, tout ce que vous voulez c'est qu'il disparaisse !
- Mais...

Mabel ne souhaita pas écouter la suite et préféra se précipiter de rebrousser chemin arrière. Son jumeau l'aidera forcément, comme il l'avait fait dans le passé. Même s'ils avaient grandit, ils étaient toujours unis, il serait forcément là pour elle et Dandinou.

Malheureusement pour elle, lorsqu'elle atteignit sa chambre. Celle-ci était vide. Dipper n'était pas revenu de son repère comme elle l'avait espéré. Elle était seule, face à se dilemme. Mais, puisque son frère avait la chambre adjacente à la sienne, peut être que son cochon avait été la visité et s'était retrouvé bloqué dans l'une de ses étranges inventions faite avec Oncle Ford ?

Ce fut alors de manière totalement désorganisé, qu'elle se mit à chercher et vider la pièce de fond en comble, comme elle avait pu le faire dans sa chambre précédemment. Et puis, ce n'était pas un peu de bazar qui la dérangerait face à la perte de Dandinou, il fallait savoir faire des sacrifices parfois !

C'est après un certain bout de temps, à vrai dire Mabel n'en avait plus vraiment la notion, qu'elle entendit la voix désormais grave de son jumeau dans l'entre-baille de la porte. Il était rentré ! De nouveau aux bords de larmes, elle se releva instantanément et courut dans ses bras.

- Dipper, il est arrivé quelque chose de terrible. Dandinou a disparu !

Mabel se moucha bruyamment dans les mouchoirs tendus par son jumeau. Sa tristesse ne serait consolable avant d'avoir retrouver son petit Dandinou. A l'heure qu'il était, il devait être terrifié de ne pas retrouver le chemin de sa chambre. Pire ! Quelqu'un le conservait peut être dans sa chambre pour le manger ! Dipper avait beau promettre qu'il le ramènerait, elle savait qu'un américain inconscient pourrait avoir l'envie de le transformer en bacon. Ces foutus américains et leur bacon !

De ses grands yeux ébahis, la jeune Pines suivit de près son frère pénétrer dans sa chambre et chercher frénétiquement le moindre indice comme il savait le faire lors de ses enquêtes. Inquiète, Mabel ne put cependant s'empêcher de regarder par dessus son épaule et le suivre partout dans le capharnaüm qu'était sa chambre. Elle savait pourtant qu'elle n'aurait pas du agir ainsi. Premièrement, parce que Dipper détestait lorsqu'on se trouvait dans ses pattes. Secondement, si un Pines avait le don pour devenir détective, c'était certainement lui. Après tout les mystères qu'ils avaient résolu ensemble, elle savait mieux que quiconque son penchant pour les découvertes. De même qu'il avait été celui qui avait sauvé son amour pour son cochon contre l'amour de sa vie. Un tel sacrifice ne pouvait être fait au hasard. Dipper était forcément lié d'une façon ou d'une autre à son Dandinou !

Fidèle à l'image professionnelle qu'aimait se donner son frère (Mabel savait que c'est parce qu'il admirait tellement Stanford qu'il voulait tout faire comme lui), celui-ci sorti un plan complet représentant les moindres recoins de l'hôtel. Avec ses pièces qui bougeaient parfois, la jeune fille passé constamment son temps à se perdre en explorant les couloirs. Dipper quant à lui avait déjà analysé les probabilités de déplacements qui se trouvaient être dans un mouvement cyclique. Chose que sa jumelle ne retiendrait jamais. Elle préférait se laisser aller à la surprise et la spontanéité. C'était tellement plus amusant !

Dipper toujours persuadé que le cochon ne fonctionnait que par son estomac eut l'idée fulgurante que celui-ci se trouvait forcément dans la cuisine. Mais pourquoi aurait-il été se réfugier dans cet endroit barbare alors qu'il avait tout ce qu'il souhaitait dans la chambre de sa maîtresse ? Bien sûr, trop émotive pour le moment, elle n'osa pas contredire son jumeau. Peut être avait-il raison, et si l'un des chefs cuisiniers douteux d'Oncle Stan avait trouvé Dandinou ?!

Marchant à vive allure dans les couloirs du Mystery Hotel, les enfants Pines se faufilaient au travers des clients qui rejoignaient leur chambre dans l'espoir d'accéder plus vite aux cuisines. Quelle ne fut pas l'horreur de la jeune Mabel lorsque sur un plateau fraîchement sorti du four se trouvait un magnifique cochon nacrée. Ses yeux redoublant de larmes, elle bouscula sans ménagement le cuisinier qui venait de poser fièrement son plat et s'écria:

- Vous êtes des monstres ! Comment avez-vous pu faire ça à Dandinou ! C'est un cochon domestique ! Il avait un collier ! Vous avez osé l'enlever ! Vous ne vous êtes pas dit un instant qu'un cochon se trimballant dans les couloirs de l'hôtel pouvait être domestiqué ?! C'était mon âme soeur ! Vous êtes si cruel ! Ma vie sans lui n'aura plus aucun sens ! Vous ne voyez que la nourriture, vous êtes des assassins ! Un animal n'est pas qu'un simple bout de viande !
- Mais Madamoiselle ... Commença le malheureux avec un accent que Mabel n'identifiait pas le moins du monde.
- Non ne dites rien ! Puisque c'est comme ça je ne mangerais plus rien ! Comment le pourrais-je après avoir vu mon Dandinou dans cet état ! Oh c'est si tragique ! Mon pauvre, pauvre Dandinou ! Elle serra l'animal nappé de sauce dans ses bras, tachant par la même occasion l'un de ses pulls fétiches. Tu vas tellement me manquer, que sera mon avenir sans toi ? Une vie sans ta couleur rose ne vaut pas la peine d'être vécu ! Je devrais te rejoindre immédiatement ! Je n'ai pas été assez attentive à toi, je suis tellement désolée !
- Mais...

Ne voulant entendre un seul mot de se mécréant (oui, elle avait appris ce terme il y avait peu dans un film de pirate et désormais, elle adorait le prononcer, même dans son esprit), elle se tourna, le visage ravagé par ses larmes et barbouillé de sauce vers son jumeau.

- Dipper... Snif... Qu'allons nous faire ? Dandinou ne peut pas mourir comme ça ! Tu as forcément une solution ! Il ne peut pas être devenu un vulgaire cochon pané !