« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Turn your face towards the sun Let the shadows fall behind you Don't look back, just carry on And the shadows will never find you. And you know I've been burned, I've been burned, You've seen me lose control It's not worth, My soul.
Elle savait quelque chose. Elle savait sans doute l’issue de la bataille et, si ce n’était pas celle-ci, elle connaissait les possibilités de victoire ou de défaite qui s’annonçait à nous. Les mages étaient comme ça, capables de voir au-delà de l’instant présent et pourtant ils s’attachaient tant à leur passé que s’en devenait déstabilisant. Agrippés aux racines de leurs ancêtres, ils s’appuyaient sur des savoirs ancestraux pour agir dans l’aire moderne. Jamais être n’aura été plus paradoxal, jusqu’à l’apparition de Morgane qui caractérisait l’essence même de cette dualité : un savoureux mélange de ténèbres et de lumière, une ombre au milieu des lanternes qui s’avouaient bien plus humaine qu’elle en donnait l’impression. Elle restait sa sœur, qu’elle soit issue d’un autre père et qu’elle vive désormais recluse dans Broceliande. Et sa sœur ne pouvait pas être un être faible.
Sinon, elle ne serait pas ici. Adam le savait.
Il crispa sa mâchoire en l’entendant évoquer sa possibilité de règne. Si un jour il montait sur le trône de Camelot, cela signifiait que son père avait trépassé et qu’il s’était montré digne d’Excalibur. Deux missions qui lui semblaient, encore à l’heure actuelle, difficilement acceptables ou surmontables. Il n’avait pas peur de la mort, un guerrier ne s’engageait pas dans un champ de bataille sans se transformer en tueur ; mais il craignait la perte de ses proches. Uther était peut-être le diable que Morgane décrivait ou le grand roi que lui voyait, mais ils ne pouvaient pas nier qu’il avait fait régner sur Camelot un climat de paix et de prospérité. Jusqu’à l’avènement de Mordred. Jusqu’à ce que les ombres ne soient gourmandes de lumière et s’extraient de leurs abysses pour ramper à même le sol. Jusqu’à ce que la conscience même d’être vivant soit remise en cause. Jusqu’à l’extermination humaine dont ils étaient le dernier bastion.
Le prince repose son verre lorsqu’elle énonce ce qu’elle a finalement sur le cœur, sorcière aux allures de fée des bois : rigide à l’extérieur et pourtant si fragile parfois. Un aspect qu’elle dévoilait bien trop rarement, offrant à Adam un aperçu exclusif de ses véritables émotions… Une preuve de confiance ? Une marque d’affection ? Ou le signe prévalant des horreurs funestes à venir ?
Il s’approcha d’elle près de cette fenêtre qui donnait sur les tours et la cours, les remparts d’une humanité qui ne demandait qu’à rester en vie. Doucement, il posa sa main sur son épaule et la serra. Elle paraissait si frêle entre ses doigts… Pourtant ses épaules avaient porté bien plus de choses qu’une vie pouvait le supporter.
Leur mère allait mourir. Et, avec elle, l’espoir d’une vie meilleure.
« Elle n’était pas la seule à te faire confiance. »
Avoua-t-il, d’un ton redevenu calme. Même s’ils avaient été éloignés, même s’ils ne s’étaient que rarement entendus, même si la vie avait tracé des routes différentes… Adam avait parfois douté de Morgane, mais jamais au point de l’exclure complètement du cercle de ses connaissances. A ses yeux, elle s’était perdue en chemin et avait pratiqués de mauvais choix dans de mauvaises situations. Qu’ils partagent une partie de leur sang aurait pu ne rien signifier s’ils n’avaient pas reçu aussi le même enseignement de la part de Merlin. Combien de fois ce vieux sage avait-il répété qu’ils se ressemblaient beaucoup ? Même si le prince tenait de son père pour grande partie, il s’agaçait d’apparence de subir la comparaison avec Morgane.
La magie était dans leur veine. Ils avaient juste choisi d’en faire quelque chose de différent.
Quand on coupe une plante, on se doit d’en détruire les racines pour éviter qu’elle ne repousse. En assassinant le père de Morgane, il avait attisé une repousse bien plus virulente, nourrit une haine à son propre égard et pourtant il l’avait laissée grandir. L’éloigner plutôt que de mettre un terme à son existence… Il tenait tant à Ygern qu’il n’avait pu se résoudre à tuer sa fille. En un sens, fallait-il le remercier de cette mansuétude ? Uther n’était pas un meurtrier d’innocents mais, comme tout homme, il avait ses torts et ses vices. Tout bon roi ne pouvait se montrer irréprochable. Ne disait-on pas que l’erreur est humaine ?
Adam secoua doucement la tête de droite à gauche dans un soupir. Que pouvait-il répondre pour défendre un Pendragon ? Les hommes de sa famille portaient la tête haute et se débrouillaient seul. Le sang avant les autres. Les femmes de sa famille accompagnaient et levaient la tête bien plus haut encore. Des figures. Des ombres. Des lumières. Sans elles, pas de héros. Sans Reine, pas de Roi. Il ne ferait pas changer sa sœur d’avis, mais peut-être pourrait-il apaiser quelques blessures encore trop cuisantes malgré le temps qui passe ?
« Pour toi, justice serait d’assassiner mon père pour le meurtre du tien ? »
La question est pure rhétorique, il n’attendait pas vraiment de réponse.
« Tu ne peux défaire ce qui a été fait. Mais tu peux encore nouer les cordes du présent et de l’avenir pour que cela ne se reproduise plus. Jamais. Rester sur ton passé finira par te consumer et te détruire… Je sais que nos origines définissent qui nous sommes, mais souhaites-tu réellement être éternellement « celle qui fut exilée » ? Il y a tant de choses que tu peux tenter pour te défaire de ces liens que tu as gardé enroulés autour de tes poignets. »
Sa main se défit de son épaule pour venir saisir son poignet. Aucun geste brusque, juste un moyen d’attirer son attention et de la forcer à le regarder de nouveau.
« Nous sommes à l’aube du dernier jour. Ce soir, nous serons peut-être tous morts ; ou bien en restera-t-il debout, ça ne dépend que de nous. Si mon père doit mourir, tu seras vengée. Mais ce ne sera pas sans que je puisse lui faire honneur une dernière fois. »
Ses yeux bleus s’accrochèrent à ceux, plus sombres, de Morgane.
« On a tous les deux des choses à accomplir. J’ai choisi les miennes… Et toi, que vas-tu faire maintenant ? »
Même si son choix semblait lui aussi tracé… Elle l’avait balayé en venant ici ce matin. Peut-être qu’il était trop tard pour tous les deux. Peut-être que rien ne serait plus jamais pareil. Peut-être qu’il ne verrait pas demain se lever…
Mais il aurait la conscience tranquille et l’esprit au clair. Pouvait-elle en dire autant ?
CODAGE PAR AMATIS
Morrigan M. Cornouailles
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : jenna coleman
Je crois que tu as su voir en moi qui je suis vraiment avant que l'obscurité ne remplisse mon coeur. Tu étais mon ami, qu'en est-il aujourd'hui ?
La fratrie, c'est pas toujours facile.
| Conte : merlin l'enchanteur / légendes arthuriennes | Dans le monde des contes, je suis : : morgane