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 Bad Time (avec Lili)

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S et S Kamiya
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S et S Kamiya

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| Conte : Kenshin
| Dans le monde des contes, je suis : : Kenshin & Sanosuke (&Hiko²)

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Bad Time (avec Lili) _



________________________________________ 2020-04-01, 14:57

Bad Time

Les vagues se fracassent sur la plage, comme l'espoir se fracasse dans mon âme....

2009 – Dans un parc près de la plage

L’espoir est un sentiment étrange … Il tient éveillé pendant la nuit …il tient en alerte dans la journée… Il prent la tête toutes les secondes des minutes et des heures de vie qu’on a en plus … Hiko était dans les rues … comme souvent …Il aimait être dans la rue ? Non. Il détestait laisser son fils à l’école, ou dans ses cours de sport …. Mais il en avait besoin … il avait besoin de quelques minutes de pur ….. Tranquillité ? Là encore ce n’était que poudre aux yeux… la tranquilité était tout autre … La tranquilité c’était pour les parents qui avaient encore tous leurs enfants.

Sanada avait disparu, et ça depuis maintenant 4 ans … Et Hiko ne se le pardonnait toujours pas … une seconde de jeu avec son autre fils … et le pire était arrivé … Il ne pouvait pas s’en remettre aussi simplement …Il avait vu…il avait compris… que tout ça été de sa faute … il n’aurait jamais dû quitter son fils des yeux … et maintenant, il n’était plus là…

La police avait abandonné les recherches… après 48 heures, les chances de survie pour un enfant décroit et à la fin, sans nouvelles de plus …. Alors on laisse juste tomber l’enquête … aux yeux de beaucoup, Sanada était mort depuis longtemps … mais pas pour Hiko… pas pour Shinta. Les deux savaient qu’il était en vie quelque part …qu’il était … réellement là … Et qu’il reviendrait à eux ….

Dans ce parc près de la plage, parce qu’il avait aimé venir avec Eva, et ensuite avec ses fils… il écoutait le bruit des vagues qui se fracassent contre la plage … tout comme se fracassait en lui des images peut joyeuse …Il voulait que son fils soit en vie… Il le voulait du plus profond de son cœur … mais … s’il était encore en vie … Qu’est ce que sa vie doit être alors depuis le temps ? Il imaginait le pire des scénarios alors que son regard se posa sur une femme avec un bébé dans une poucette … Il se rappelait de cette époque. De ses jumeaux si calment dans les bras de leur père alors que le monde ignorait les larmes du deuil qu’il était en train de subir.

Au loin, un oiseau cria. Hiko posa ses yeux sur lui, en se disant que cela ressemblait à une moquerie de la part de l’animal … vilain. Il ne voulait pas se faire moquer. Sa vie était assez merdique … alors qu’il avait eu le temps de voir l’oiseau, il reposa son regard sur le monde …

Et se fut là que son sang ne fit qu’un tour ! La femme qui avait avant l’enfant en poucette était en train de partir, et une autre femme, qu’il n’avait pas vu avant, était en train de défaire les liens de la poucette … dire qu’il n’avait pas eu le temps de faire quelconques réflexions étaient peu dire … ni une … ni deux, il arriva et poussa la jeune femme en lui tapant sur les doigts avec une branche. Il se mit entre elle et le bébé.

- Je vous interdis de faire du mal à cet enfant, ou je jure de ne pas retenir mes coups !

Il pouvait être impressioner, notre Hiko quand il voulait faire transmettre une émotion comme l’intimidation … surtout que derrière cette acte rapide de sauvetage, il y avait une grosse dose de désespoir… parce que l’espoir et son opposé grandissaient ensemble dans les esprits, comme des jumeaux. Comme ses jumeaux …



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Bad Time (avec Lili) _



________________________________________ 2020-04-06, 17:32










Bad Time
2009 - Parc près de la plage

Les va-et-vient incessants de la mer la bercent. Elle ferme les yeux, inspire le parfum de l’iode, écoute les rires des enfants, les vagues qui lèchent le sable et le souffle du vent, qui passe dans ses cheveux noirs. L’air frais lui fait du bien. Il glisse dans sa gorge, rafraîchit ce corps qui paraît, parfois, en ébullition. Liliann profite de la tranquillité du monde, comme un répit agréable dans une vie qui n’en a plus connu depuis longtemps. Elle ne pensait pas qu’elle en avait besoin, pas à ce point. Face au fait, pourtant, elle ne peut nier la vérité.

Enfin, Lili peut souffler.

La brune inspire une nouvelle goulée d’air et rouvre les paupières. Bien calée dans son banc, elle passe, pensivement, une main sur son ventre. Les restes de sa grossesse ont arrondi ses formes, mais Liliann ne s’en inquiète pas le moins du monde. Elle se fout des kilos, des cernes sous ses yeux et des cheveux blancs qui, avec l’âge, ne tarderont pas à briller, au milieu de sa crinière noire. Elle n’a pas besoin d’être belle, d’être vue ou entendue. Elle n’a plus besoin d’être femme, maintenant qu’elle est mère. Mère. Comme un miracle qu’elle n’attendait pas, ou plus.

À ses côtés, Béryl pousse un petit bruit. Comme un poc qui s’échappe de sa bouche, à l’explosion d’une minuscule bulle, sur ses lèvres. Liliann se penche sur la poussette, tend les doigts et caresse la joue, le duvet si doux. L’enfant ne se réveille pas, profondément endormie. Âgée de quelques mois, sa fille ne fait pas encore ses nuits et la mère en a les traits marqués, tirés, assombris. C’est, pourtant, un sourire radieux qui étire ses lèvres et ce malgré sa discrétion, comme une ondulation à la surface de l’eau. S’il garde une pointe de tristesse, elle est dissimulée, cachés aux yeux qui ne savent pas regarder.

Liliann ne veut pas partir.

Elle se lève du banc, s’empare de la poussette et fait quelques pas, d’un rythme lent, sans envie d’aller plus loin. La brune n’a, pourtant, pas le choix. Mère ou non, Lili reste une pianiste. Elle doit donner des leçons, en recevoir, jouer pour des oreilles qui n’écoutent pas, pour d’autres qui écoutent trop. Elle ne veut pas, mais elle n’a pas le choix. Chaque note, chaque touche enfoncée lui procure des frissons. Des frissons qui n’ont rien à voir avec la beauté de la musique. Dans son esprit, des époques se mélangent et, devant un piano, Liliann redevient Anahis, la nuque baissée sur la main qui s’y promène doucement. Ou violemment. Elle sait qu’elle doit jouer. Pour son enfant, pour son mari. Alors, elle le fait. Elle serre les dents.

La brune s’arrête devant une femme à peine plus âgée qu’elle. Lili n’aime pas lui confier son enfant. Non pas qu’elle ne lui fasse pas confiance, une chose que la nourrice a gagnée à la sueur de son front, mais la mère ne veut pas être séparée de sa fille. Elle se souvient de choses que le monde voudrait oublier, d’un mal duquel chaque être devrait être protégé. Chaque minute passée loin de Béryl, c’est un peu plus de souvenirs, d’imagination, qui s’emmêlent dans son esprit et amènent, au fond de son cœur, la panique. Heureusement, Liliann ne s’éloigne jamais trop longtemps, ni trop loin, d’ailleurs.

Aujourd’hui, la pianiste doit se rendre à quelques rues du parc, pour une demi-heure qui sera, sans le moindre doute, la plus longue de sa journée. Les mains traînant encore sur la poussette, Lili hésite. Ne peut-elle tout annuler ? La nourrice lui sourit, mais elle ne sait pas. Elle ne peut pas savoir. Elle ne saura jamais les pensées qui fusent dans l’esprit de la jeune mère. Elle ne peut pas comprendre ce besoin, chez la mère, d’être proche de son enfant. Même s’il pleure, même s’il crie. À toute heure.

Liliann s’écarte. Elle se détourne presque d’un bond et s’éloigne à grands pas. Si elle va plus vite, peut-être sera-t-elle plus vite revenue. Peut-être que le besoin de tourner les talons, revenir sur ses pas, s’estompera. Elle n’y croit pas. Elle sait que tout restera comme à cet instant précis, jusqu’à ce que ses yeux noirs se reposent sur sa fille. Alors, elle prend une grande inspiration, bloque l’air dans ses poumons et s’en va.

Jusqu’à un cri.

Ce n’est pas celui de Béryl, mais Lili se retourne, d’un mouvement vif, la panique lui plantant un poignard, dans le cœur. Elle voit un homme, près de son bébé. C’est tout ce qu’elle voit. Un homme qui s’interpose entre sa fille et sa nourrice. Un homme qui tient une branche et prend un air menaçant. Mais Liliann pourrait avoir une arme braquée sur la tempe que ça ne changerait rien à la situation…

Elle court.

Des foulées irrégulières, bouffées par la peur, la rage, les souvenirs de doigts qui s’emparent de son poignet et lui disent de ne rien dire, à personne, jamais. Sur ses joues glissent, déjà, des larmes, pleines de sentiments qui ne font pas bon ménage. Quand Lili s’arrête à côté de sa nourrice, elle a du mal à respirer. Non pas à cause des quelques mètres qu’elle a avalés d’une vitesse hallucinante, mais bien de la détresse que la situation fait naître en elle.

Elle s’apprêtait à hurler, à crier, à ordonner à cet inconnu de s’éloigner de sa fille. Liliann ne le laissera pas poser le petit doigt sur elle. Pour protéger Béryl, elle est prête à tout. À tout. Une certitude qu’il ne vaut mieux pas remettre en question et qui brille dans son regard à l’instant où elle ouvre la bouche, prête à s’énerver sur cet inconnu, à lui faire comprendre qu’il n’a pas choisi le bon bébé.

Puis elle referme la bouche, sans rien dire.

Ce n’est pas le mal, qu’elle voit dans son regard, dans son bâton qu’il dresse entre lui et le monde. C’est le désespoir, ce puits sans fond qui a brillé dans son propre regard, à une époque révolue, ou presque révolue. Lili sent l’air qui emplit ses poumons et lève une main délicate, vers le bâton. Elle n’a pas peur qu’il la frappe, qu’il fasse du mal à ses doigts de pianiste. Elle en a presque envie, comme un besoin malsain qui remue en elle, lui permettrait de s’échapper de cette vie et ne plus jamais quitter Béryl.

« Baissez ça, dit-elle, d’une voix douce. Vous allez lui faire peur. »

Liliann baisse ses yeux noirs sur le visage paisible de sa fille. Heureusement, la détresse de cet homme ne semble pas l’avoir réveillée. Pour l’instant. De son côté, la pianiste est décidée à ne pas aller à son rendez-vous. Elle a, ici, une bonne excuse pour ne pas y aller.

« Vous vous méprenez. »

Toute la colère de la mère a fondu. Il ne reste que la douceur d’une femme qui ne sait pas rester indifférente face à la détresse des autres.

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________________________________________ 2020-04-06, 19:22

Bad Time

Les vagues se fracassent sur la plage, comme l'espoir se fracasse dans mon âme....

2009 – Dans un parc près de la plage

Hiko ne voyait plus claire … et … ça depuis la disparition de son fils … il ne voyait plus les choses diffusent qui se passaient dans la vie … sauf son autre fils … rien n’était important … mais la protection des enfants, de tout âge, tout le temps … était une chose qu’il ne laisserait jamais passer … sa main était droite, et il se savait assez fort en kendo pour ne plus jamais faire marcher la femme à nouveau … il savait pouvoir écraser par le poids et la vitesse des os entier à l’intérieur même de certaines personnes … Il n’arrivait pas à voir la femme comme une personne fragile, elle était un danger, c’est tout.

Il ne vit à peine pas la nouvelle femme apparaître dans son champs de vision… il ne voulait tout simplement pas laisser cette enfant aux mains du danger … était il en proie à la panique ? Oui. Il avait peur que cette enfant, puisqu’elle était une petite fille, ne finisse disparu comme son fils … son fils qui pouvait être mort à l’heure qu’il est … ou torturé par des tordus dans une maison noire … il ne voulait tout simplement pas laisser son fils … cette enfant, dans le danger, il voulait le protéger … Il n’avait pas pu protéger son fils, il ne laisserait pas le monde s’amputait d’un autre enfant.

Il sentit la main de la femme bien avant de la voir… son attention était directement dirigé vers la veille femme … Puis, il la vit … et tout comme elle… il vit dans son regard quelque chose … d’autres .. quelque chose de similaire …alors il lâcha la branche …et au passage … il lâcha ses nerfs ..

Parce qu’il avait compris son erreur … que l’erreur était écrit sur le visage médusé de la femme qu’il avait failli agresser … Elle n’était pas coupable … lui, l’était … alors il s’accroupi au sol et plonga ses mains dans son visage alors qu’il se mit à pleurer comme jamais il n’avait osé le faire en face d’inconnu .. jamais il ne pleurait devant son fils. Seul le sake et la solitude le faisaient lâcher ainsi prise … et là, il pleurait comme jamais sans pouvoir s’arrêter… Il avait prit sans le vouloir la main de la femme dans la sienne … il ne la tenait pas fermement, elle pouvait partir n’importe quand … mais il priait qu’elle ne le fasse pas …

Le désespoir fracasse les barages et crée des inondations même dans les zones normalement protégés. Les digues, les montagnes rien ne pouvaient stopper le flot du désespoir dans une âme déjà au bord du gouffre. Il souffla des excuses et releva les yeux vers la jeune inconnue.

- Je suis désolé … je … je pensais que … Qu’elle voulait du mal à votre enfant ….

Il ne pouvait plus laisser un enfant souffrir…. Et maintenant, il voulait courir dans l’autre sens, partir se cacher dans un trou de souris d’où il ne ressortirait la tête que quand son fils serait revenu de l’école … d’ailleurs, Shinta passait par là … verrait il son père si pathétique ? Il ne voulait pas y croire, il reposa les yeux sur l’inconnue.

- Je ne voulais pas qu’il arrive de malheur à votre enfant … pas comme …pas comme il a pu arriver malheur au mien.

Parler de Sanada n’était pas chose aisé … mais en cette instant, il avait envie de se flageler … de se faire du mal pour avoir laisser son enfant disparaître… pour l’avoir laisser à un ou une autre … Qu’il ne soit pas là… Qu’il ne puisse pas le prendre dans ses bras et le protéger de tout ce que les autres voudraient de lui.

- Je voulais pas qu’elle disparaisse comme lui….


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________________________________________ 2020-04-07, 10:50










Bad Time
2009 - Parc près de la plage

Sur ses joues, les traces de ses larmes la tirent un peu. L’humidité a déjà séché, balayée par le souffle du vent, pendant sa course. Il ne reste qu’un infime signe de leur passage, une ligne qui glisse de ses yeux à son menton. La peur, la colère, la panique, l’amour d’une mère pour sa fille, toutes ces choses qui ont roulé sur son visage, ramené dans ses yeux le désespoir d’une femme qui a, déjà, trop connu de malheurs, dans sa vie, pour en supporter un de plus. S’il lui vole son bébé, s’il ose le toucher… Liliann explosera, en mille éclats, incapable de survivre à la douleur que ça provoquera, chez elle. Une douleur plus puissante, infiniment plus puissante, que ce qui prend, déjà, possession de son cœur, à l’instant-même où la pensée d’un kidnapping s’impose à son esprit.

Sans peur, comme un roc planté en pleine mer, Lili s’interpose, se plante entre le fautif et sa nourrice, impose au coupable la puissance de son regard, la détermination d’une mère qui ne le laissera pas toucher à son enfant. L’océan peut bien exploser contre sa roche, la brune ne faiblira pas. Il faut des années, à l’eau salée, pour entamer les falaises, ronger leurs flancs et, un jour, les avaler. Il faudra un meurtre, à cet inconnu, pour empêcher la mère de protéger sa fille.

Puis ses yeux noirs rencontrent les siens et Liliann abandonne toute combativité. Elle voit, dans le regard de l’inconnu, ce qu’elle a toujours vu dans le sien, autrefois, quand elle se tenait devant le miroir de sa chambre, à essayer de dissimuler, de la meilleure manière qui soit, les marques bleues sur sa peau sombre. Cet abandon qui n’attend qu’une main pour se tendre, attraper les restes d’une âme détruite et essayer, patiemment, de recoller tous les morceaux, les uns aux autres. Une chose que personne n’a pris le temps de faire pour elle. Lili est reconstruite de travers.

Alors, la brune tend la main, vers le bâton. Il peut bien lui briser les doigts, elle n’en a rien à faire. Elle veut tendre cette main vers lui, lui montrer qu’elle est là, qu’elle sait ce qui l’habite, qu’il ne doit pas s’en faire. Elle aimerait insuffler un nouveau souffle dans son corps en apnée, bloqué sur un traumatisme passé. Mais que peut-elle faire ? Liliann n’est pas sûre d’y arriver. Ce qui ne l’empêchera pas d’essayer. Si la brune a, depuis longtemps, abandonné l’idée de se rattraper, de trouver les erreurs, dans sa vie, pour les réparer, les trous, dans son âme, pour les combler, elle sait que pour un autre, elle creusera jusqu’à y arriver. Elle a, toujours, fait plus de cas des autres que d’elle-même et ça n’a jamais changé.

L’homme se calme d’un coup, à l’instant-même où ses yeux se perdent dans les siens. Lili sait ce qu’il y voit. Elle n’a pas besoin de poser la question pour connaître la réponse. Aussi sûrement que deux menteurs se reconnaissent au premier coup d’œil, le désespoir a une couleur similaire, dans le regard de désespérés. Il a dû voir, dans ses iris sombres, la même peine que la sienne. Comme elle l’a fait, en s’interposant.

Le voir s’accroupir, au sol, après avoir lâché son bâton, provoque, en elle, une étrange douleur qui lui impose de prendre une grande inspiration. Elle se sent comme arrachée d’un mauvais songe et expire cette expérience. D’un geste, elle indique à sa nourrice de s’écarter un peu, mais de rester près de sa fille, le temps que Liliann s’occupe de cet inconnu. Le kidnappeur ne s’est pas emparé de Béryl, mais de la main de la jeune mère qui ne fait pas mine de se séparer de ces doigts qu’elle ne connaît pas. Au contraire, la brune resserre sa prise sur ceux de l’homme. Une douce pression pour lui indiquer qu’elle est là, qu’elle comprend, qu’elle ne lui en veut pas.

Alors qu’il relève les yeux vers elle, Lili s’accroupit à son tour. Elle sort, de son sac, un mouchoir en tissu. Sur ses lèvres traîne un sourire triste, mais reconnaissant. De la reconnaissance, oui. Pour un homme qui a su se jeter sur le danger pour protéger sa fille d’un destin terrible. Comment pourrait-elle lui en vouloir ? Liliann, elle-même, aurait été capable de la même chose. Même si elle ne sait pas se battre et ne serait, sans le moindre doute, qu’un petit caillou inoffensif sur le chemin du mal.

« Je sais, souffle-t-elle, en essuyant les joues de l’homme désespéré. »

Sa main s’arrête, en plein mouvement, alors que les mots de l’inconnu la transpercent de toutes parts. Liliann a du mal à reprendre son souffle, après cette révélation. Elle se fait violence pour ne pas imaginer, pour ne pas penser à la possibilité que son enfant lui soit enlevé. La mère relève les yeux sur la poussette, une affreuse douleur au fond du cœur, mais sa nourrice veille au grain. Comme un garde attentif, en haut de sa tour de guet, les mains serrées sur son arme. Serrées sur le bord de la poussette, en vérité. Alors Lili souffle un peu et revient à l’homme qui ne veut et ne peut, sans le moindre doute, plus s’arrêter de pleurer.

« Vous êtes admirable. Je ne vous remercierai jamais assez pour avoir essayé de protéger ma fille. Vraiment. Alors ne vous excusez plus. (Elle tire, à peine, sur la main de l’homme qu’elle tient toujours dans la sienne.) Venez, relevez-vous. Allons nous asseoir ailleurs, que je vous présente celle que vous vouliez sauver. »

Liliann sourit doucement, d’un sourire sincère, de ce sourire que la naissance de sa fille a amené sur ses lèvres et qui, avant, n’existait plus. Il lui reste, certes, une pointe de tristesse, marqué par une vie que personne ne veut avoir vécue, mais il est heureux, apaisé par l’amour de la mère pour la chair de sa chair.

De ses longs doigts de pianiste, Lili pointe un banc, à quelques mètres, à peine, de leur position. Elle se lève en premier, sans le lâcher. Son contact a beau être délicat, dans la main de l’homme, la brune se tient prête à résister, s’il a besoin de s’appuyer sur elle pour se relever.

« Je suis Liliann. Voici Béryl, ma fille, et sa nourrice. »

Elle ne lui pose pas de questions, pour lui laisser le temps de se remettre de ses émotions en suivant, au besoin, la voix douce de Liliann.

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________________________________________ 2020-05-21, 22:54

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Les vagues se fracassent sur la plage, comme l'espoir se fracasse dans mon âme....

2009 – Dans un parc près de la plage

Hiko ne sentait plus rien. Comme si on avait sorti son âme de son corps pour qu’il puisse observer les choses d’un autre angle… L’angle ne lui plaisait pas … comme un suicidé en bas de l’immeuble duquel il vient de se jeter … Ce n’était pourtant pas très compliqué … Il faudrait qu’il essaie d’avoir un regard plus large … plus total. S’il avait eu l’idée de le faire avant … alors peut être n’aurait il pas aggresser la nourrice avec tant de violence … peut être … Mais il n’avait vu que l’enfant, et cela avait été la seule chose importante sur le moment.

Au sol … hiko avait l’impression de perdre son souffle … de ne plus pouvoir respirer, et qu’il allait mourir de ce manque d’air dans ses poumons … mais non… il avait déjà perdu un fils, il ne pouvait pas perdre l’autre… il ne pouvait pas se laisser mourir alors qu’un enfant l’attends à la maison. Quelque chose criait dans sa tête que son fils n’était pas le seul attendre patiemment à la maison. Yahiko, l’enfant des rues, devait y être aussi … Alors il ne pouvait se laisser mourir en cette instant … il ne pouvait tout simplement pas …

Les larmes coulèrent et il ne pouvait se stopper. La digue avait craqué, elle avait exploser sous le poids de son imagination. Son fils était peut être réellement mort depuis le temps. Il fallait faire son deuil, c’est ce qu’on lui disait tout le temps .. Mais il ne le pouvait pas … il ne pouvait pas faire son deuil tant qu’il n’aura pas tenu dans ses bras le corps sans vie de son enfant. Alors il pleure et il s’en veut … de tout ce qui avait pu se passer, ou pourrait se passer, dans tous les mondes parallèles.

- Je … je …

Il ne pouvait pas parler … la femme lui faisait l’effet d’un ange dans ce monde de merde … et il ne pouvait qu’apprécier la compension qu’elle lui accordait alors. Il se relevait, pour elle en cet instant, en sachant déjà qu’il devrait le faire pour son fils aussi … Il se releva alors en le faisant de tout ce qui lui rester encore dans son esprit.

- Je suis … Hi… Hiko.


Au moins son nom avait eu le mérite d’être court … Il aurait pu lui donner son véritable nom de famille avant tous les souvenirs, mais ne le fit pas. Trop occupé à tenir ses larmes éloignaient de ses yeux …. Ses yeux étaient toujours miroitant …

- Je pensais vraiment bien faire…

Et il le penserait toujours …. Il avait mit sa vie dans l’apprentissage des techniques de l’Hiten Mitsurugi à l’époque de son conte pour la protection des autres et l’aide … et aujourd’hui, il ne pouvait que continuer dans cette voie, sans même le savoir à ce moment là … et supplier … supplier qu’on lui rende son fils…



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________________________________________ 2020-05-27, 09:10










Bad Time
2009 - Parc près de la plage

Liliann sent la douleur de l’inconnu, sa tristesse, comme si elles étaient les siennes. Elle se souvient d’avoir pleuré comme lui, avoir craqué sans plus pouvoir se retenir, incapable d’en supporter davantage. Ce n’était pas si lointain, en vérité. La digue avait sauté le jour où Béryl s’était trouvée une place naturellement, au creux de son bras, alors que Lili était vidée de son énergie, épuisée par le travail que cela demandait de donner la vie. Tout son corps s’était, alors, vidé de son eau salée, déversant sur ses joues un flot incontrôlable de larmes, sous les regards interloqués des infirmiers et de son mari. Personne n’avait compris. Sauf Lili.

Ce qu’elle sait, aussi, c’est le bien que lâcher ces vannes lui avait fait, au final. Comme un poids en moins sur son dos, une charge qui s’échappe des épaules, détend les muscles, les tendons, l’esprit. Cet inconnu a, sans le moindre doute, besoin de ça, lui aussi. Besoin de pleurer tout ce qu’il n’a, peut-être, pas pris le temps de pleurer jusqu’ici. Pour paraître fort, n’inquiéter personne. Face à Liliann, il peut se laisser aller, pleurer autant qu’il le veut. Ils ont, au fond du regard, le même genre de peine, la même douleur qui les broie, les malaxe, les réduit en bouillie, petit à petit. Comme une pomme de terre que l’on écrase, encore et encore, pour en faire un purée sans plus le moindre grumeau. À cette époque, Lili a encore quelques bulles, quelques battements dans le silence morbide de sa vie, mais bientôt, elle ne sera plus qu’une flaque qui s’évapore peu à peu et que plus rien, au monde, ne peut remuer.

À la vue des larmes sur les joues de l’inconnu qui ne cessent de couler, malgré toutes celles que la brune a réussi à essuyer, elle se sent coupable d’être debout, de le forcer à se relever d’une pression subtile, sur la main de l’asiatique. Elle sait, néanmoins, qu’il s’agit de la meilleure chose à faire, qu’il sera plus à l’aise sur un banc et, qu’ainsi, ils ne gêneront plus le passage des promeneurs, dans le parc, autour d’eux. Elle veut qu’il s’écarte du chemin, qu’il prenne une pause dans sa vie douloureuse pour souffler un peu, se libérer de tout ce qui s’appuie sur son cœur. Ça ne ramènera pas son fils, mais elle veut croire que ça lui fera du bien, que ça l’aidera à avancer.

Alors qu’il bégaie, Liliann se pare d’un petit sourire, pour lui indiquer que ce n’est pas grave, qu’il peut prendre son temps. Elle a, depuis longtemps, abandonné son rendez-vous de la journée. Elle préfère, désormais, s’occuper de ce drôle d’homme qui a, sans la moindre hésitation, bravé le danger pour sauver une fille inconnue. Il aurait tout aussi bien pu ne rien faire, ne rien dire, se contenter de regarder ou de suivre le méfait, de loin, dans l’espoir de tomber sur la cachette des ravisseurs. Il ne l’a pas fait. Il a préféré éviter le moindre mal à son enfant et Lili lui en est reconnaissante. Alors, s’il a besoin de temps pour parler, ce n’est pas elle que ça dérangera.

L’homme se relève et arrive, enfin, à se présenter. Lili trouve ça joli, comme prénom, mais se contente d’un petit « Enchantée, Hiko », sans le lâcher. Elle a comme l’impression qu’il pourrait retomber, aussitôt que ses doigts auraient quitté les siens. Alors elle s’accroche, doucement, sans s’inquiéter de l’allure que ça pourrait leur donner. Liliann n’a pas ce genre de pensées pour le père éploré. Elle n’a, de toute évidence, jamais eu la moindre pensée adultère de toute sa vie de femme mariée.

« Venez, souffle-t-elle, tout bas, pour ne pas le brusquer. »

Liliann échange un regard avec sa nourrice qui fait pivoter la poussette pour les suivre, alors que la brune tire un peu le bras de Hiko pour l’amener sur le banc, à proximité. Arrivée devant, après quelques pas au rythme de l’homme, elle le lâche enfin pour se tourner vers sa fille et échanger quelques mots avec sa nourrice. La femme accepte le deal, comprend les motivations de la mère et décide de faire ce qu’elle lui demande. Elles se saluent d’une accolade amicale et la nourrice s’en va, congédiée pour la journée.

Enfin seuls, la mère revient s’asseoir sur le banc et tire la poussette à ses côtés, à portée de main. Elle berce la douce enfant qui a, enfin, ouvert ses yeux sombres, mais ne fait pas un bruit, le regard fixé sur les branches de l’arbre, au-dessus d’eux. Liliann sourit un peu, attendrie par le visage paisible de sa fille et se retourne vers Hiko. Elle ne l’a pas oublié. Elle ne l’oubliera jamais, en vérité. Tout comme elle n’oublie jamais rien, dans sa vie.

« Vous avez bien fait, assure-t-elle, de sa voix douce. Elle ne vous en veut pas, elle comprend. Ma nourrice est, même, très impressionnée par ce que vous avez fait. Je vous en remercie, vraiment. »

Liliann se lève à moitié de son banc pour plonger les mains dans la poussette et s’emparer de sa fille. La petite chose a l’air si fragile, entre ses bras, que la mère a parfois peur de lui faire du mal. Mais Béryl trouve, toujours, naturellement sa place, contre elle. Cette fois ne fait pas exception et Lili voit son joyau briller, entre ses doigts. La plus belle chose qui lui soit arrivée, sans le moindre doute. La plus belle chose qu’elle ait jamais faite, aussi. Avec l’aide de son mari, évidemment.

« Il vaut mieux prévenir que guérir, vous savez. Je n’ose imaginer ce qu’il se serait passé, si vous n’étiez pas intervenu, dans le doute. Et je suis certaine qu’elle vous en est, aussi, reconnaissante. À sa manière, disons. »

La petite fille sourit et remue les joues. Quelques bulles éclatent sur ses lèvres et elle tend la main pour toucher le menton de sa mère. Béryl est un trésor que Liliann a du mal à partager. Même la savoir entre les mains de son père ne la rassure pas tout à fait. Elle prend soin d’elle comme de la prunelle de ses yeux. Voire même plus encore que la prunelle de ses yeux. La mère pourrait perdre la vue qu’elle n’en aurait rien à faire, alors que perdre sa fille… ou laisser le moindre mal la toucher… elle ne veut même pas l’imaginer. Pourtant, à côté d’un homme qu’elle ne connaît pas, Liliann se sent sereine. Elle se dit qu’il ne peut pas y avoir de mal dans un père capable de se jeter face au danger pour sauver une enfant qu’il n’a jamais vue. Alors, elle se tourne un peu vers lui, un sourire aux lèvres.

« Voulez-vous la porter ? »

Une proposition qui lui fait, quand même, un tout petit peu mal au cœur, mais Lili n’a qu’à se replonger dans les yeux de Hiko pour comprendre qu’elle a raison, qu’elle peut lui faire confiance. Ils sont semblables, elle et lui, et elle sait qu’une douleur comme la sienne ne peut pas lui permettre de faire du mal à sa fille. De toute façon, il est évident qu’elle ne le laissera même pas tenter de s’en prendre à elle.

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________________________________________ 2020-07-03, 17:25

Bad Time

Les vagues se fracassent sur la plage, comme l'espoir se fracasse dans mon âme....

2009 – Dans un parc près de la plage

Hiko avait réagit … C’est tout. Chaque enfant était son fils. Et Son fils était dans chaque enfant… un jour sera venu le temps de tourner a page peut être .. Mais il n’y arrive pas.. Il ne peut pas. Il ne pourrait jamais y arriver, et il le savait bien au final. Sa présentation balançait, il ne répondit pas à son enchantement … Il n’était pas enchanté de rencontrer quelqu’un ainsi … en présentant sa médiocrité comme une évidence. Son fils lui manquait… et son autre fils n’osait lui parla … le monde était si dur qu’il avait encore cette peur de de s’effondrer. Il se laissait guider par la femme sans comprendre pourquoi elle restait avec lui. Partir de ses ondes néfastes seraient mieux pour elle… beaucoup mieux. Il se calma avec le temps, et petit à petit se sentait même prêt à dire des phrases complets. Chose qu’il expérimenta à la réponse de la jeune femme.
- Impressionné ? Je ne sais pas. Je ne sais pas si je mérite un remerciement. Je l’ai fait, mais par peur de voir un enfant disparaitre encore … pas pour … pleurer. Je voudrais tellement revoir mon fils.

Adorable enfant… ou pas … Sanada avait des défauts certains comme tout le monde mais … Hiko aimait ses fils. De la même manière, et qu’importe que l’un d’entre eux ne soit même pas de lui … Il les aimait, et la tornade Sanada lui manquait du plus profond du coeur. Hiko observa l’enfant … il lui sourit bien malgré lui, répondant à son naturel charmeur. Est ce qu’elle peut être reconnaissante d’une erreur ? Il en doute.

- Je pense plutôt qu’elle a comprit qu’elle a le droit à sa mère encore plus à cause de moi. Elle doit être contente.

Certains enfants … n’aimaient pas leur parents… Parce qu’ils s’en occupent pas, ou pas assez … Mais dans tous les cas dans les yeux de l’enfant … Hiko pouvait y lire de l’amour. Mais quand la question tomba … Hiko écarquilla les yeux… il n’avait plus porter d’enfants depuis les siens .. et c’était en 1995…

- Vous êtes sur qu’elle le voudra ? Et vous aussi ?

Car même si ça lui ferait plaisir … parce qu’il était … ou avait été… un papa gâteau … il n’osait prendre l’enfant d’une autre quand elle semble autant attaché à elle. Il ne voulait faire du mal à la mère plus qu’il n’en avait déjà fait en lui faisant peur …



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________________________________________ 2020-07-18, 09:09










Bad Time
2009 - Parc près de la plage

Impressionnée est peu dire, sans le moindre doute. Sa nourrice a eu la peur de sa vie. Vieille amie de Liliann, elle l’a aidée depuis son mariage jusqu’à son accouchement et l’aide encore aujourd’hui. Les deux femmes se connaissent comme Liliann n’a jamais connu personne, dans sa vie. Pourtant, elle sait, aussi, que sa nourrice ne sait pas la moitié de ce qui lui est arrivé, de ce qu’elle a fait, de qui elle a été. Elle est, peut-être, la seule personne de Storybrooke à savoir de quel genre d’endroit son mari l’a tirée, mais elle ne sait pas le reste, le passé plus… plus. Juste, plus. Lili la considère, tout de même, comme une amie précieuse, quelqu’un sur qui elle peut compter, qui peut s’occuper de sa fille quand elle a besoin d’aller ailleurs. Une chose compliquée, pour la brune, que de se séparer de son joyau, de la confier à quelqu’un d’autre. Mais elle la confie à sa nourrice sans hésiter.

Alors, oui, la nourrice a été impressionnée, choquée, peut-être un peu traumatisée, mais cela lui passera, sans doute, très vite. Elle a été prise pour la méchante de l’histoire, pour une femme capable de vouloir du mal à Béryl. Liliann sait que c’est faux, qu’elle ne le fera jamais. Elle aussi, à la place de Hiko, elle se serait, sans doute, jetée contre le kidnappeur, prête à défendre l’enfant au péril de sa vie. C’est cela qui l’a le plus impressionnée. De trouver, en un parfait inconnu, ce qu’elle se sent prête à faire pour quelqu’un qu’elle connaît depuis longtemps. Une chose que Lili comprend, même si elle ne sera jamais capable de l’expliquer. Une chose que Hiko, lui, semble incapable de comprendre, persuadé d’avoir fait le mal et jamais le bien.

Liliann se contente de lui sourire, gentiment, pour essayer de l’aider à se calmer. La détresse du père trouve trop d’écho, en elle, et darde, dans son esprit, des doigts crochus qui n’attendent que son sommeil pour lui arracher quelques cauchemars. Ce n’est pas grave, au fond. Lili a l’habitude des réveils en sursaut, en sueur, la peur au fond du cœur. L’état dans lequel il se plonge lui-même, Liliann le connaît, Liliann a connu le même. Elle sait où cela mène, elle sait qu’elle ne peut pas le laisser prendre cette voie, continuer comme cela. Mais que peut-elle faire ? Lili ne sait pas, elle n’est pas de ceux qui peuvent remuer les autres. Elle n’est qu’une ombre qui glisse hors de vue, une tache imprévue au coin d’une photo, quelque chose que l’on essaie de gratter sans savoir si c’est toujours là ou si c’est déjà parti.

Il n’y a qu’une seule chose, qu’elle sait faire : jouer un rôle. Alors, Liliann fronce ses sourcils noirs, prend un air un peu plus autoritaire et un ton plus dur. Elle fait semblant d’être au contrôle, de pouvoir commander les autres. Elle n’a jamais été leader, elle ne le sera jamais. Mais Lili sait faire semblant, alors elle le fait, en espérant qu’elle arrive, un peu, à l’aider à reprendre contenance.

« Vous méritez des remerciements. » (Son ton est sans appel, elle ne lui demande plus son avis.) « Ce n’est pas grave de pleurer. Et vous le reverrez. Je sais que vous le reverrez. »

La brune sait, aussi, qu’elle devra se battre un peu avec son mari, mais qu’il ne l’empêchera pas d’aider Hiko à retrouver son fils. Si Storybrooke permet, aujourd’hui, de tels drames, elle ne peut rester les bras croisés, à attendre que les choses se fassent. Trop d’enfants ont déjà souffert, dans cette ville. Il est temps que les choses s’arrêtent. Cela ne peut pas continuer ainsi.

Béryl remue un peu, contre elle, pour attirer l’attention de sa mère. Liliann lui sourit et caresse, d’un doigt fin, la joue rebondie du bambin. La douceur de sa peau la surprend à chaque fois, lui arrache un pincement au cœur à l’idée de pouvoir, si facilement, sans le vouloir, lui faire du mal. Lili ne peut nier que sa fille soit contente. Elle veut croire que c’est bien le cas, que Béryl l’aime autant qu’elle l’adore, elle. Alors, elle sourit à nouveau à Hiko, reconnaissante de ses mots. À un détail près.

« Grâce à vous, oui. »

Après tout, l’intervention de Hiko permet à Liliann de rester avec sa fille qu’elle ne voulait, de toute façon, pas quitter. Elle aurait préféré rester avec elle toute sa vie, ne pas avoir à sortir, prendre des rendez-vous, travailler. Son mari ne l’a pas entendu de la même manière et Lili n’a toujours su que dire oui. Alors, elle le fait. Contre son gré. Ce qui n’est pas vraiment le cas de la proposition qu’elle fait au Japonais. Liliann ne le proposerait pas à n’importe qui. Même le père de Béryl n’a pas le droit à tant d’égard. Quand il s’empare de l’enfant, elle se sent mal à l’aise, apeurée, prête à lui bondir à la gorge pour lui arracher sa fille. Face à Hiko, elle se sent plus sereine. Évidemment, Lili reste prudente, mais elle ne voit pas quel mal il pourrait lui faire. Un père capable de se jeter sur la route de potentiels agresseurs ne peut pas être quelqu’un de mauvais. Elle préfère ne pas penser à ce que son père aurait pu faire pour ne l’avoir que pour lui tout le reste de sa vie.

« Essayez-vous de me faire douter ? Ou de me dire qu’elle est bien trop laide et que vous ne voulez pas la toucher ? » (Elle fronce ses sourcils noirs, l’air énervée, mais son sourire trahit ses mensonges.) « Pour ce qui est de son avis, je crois que c’est à elle qu’il faut le demander. »

Sans crier gare, Lili soulève l’enfant et la passe à Hiko. Elle sait qu’en tant que père, il aura le réflexe de la prendre. Elle n’en doute pas. Béryl, elle, se contente de lever ses yeux noirs vers son nouveau porteur et de tendre ses petites mains potelées en dehors de sa couverture. La question n’est plus à poser, apparemment, alors que l’enfant ne se met pas à pleurer.

« Vous voyez, elle vous aime déjà, vous n’avez pas besoin de vous en inquiéter. Même son père n’a pas le droit à un si joli sourire ! »

Ce qui est à moitié faux, mais Liliann cherche, seulement, à rassurer Hiko et sécher, une bonne fois pour toutes, les larmes sur ses joues. Béryl est, sans le moindre doute, le remède le plus indiqué pour cela. Elle n’en doute pas.

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________________________________________ 2020-08-05, 20:04

Bad Time

Les vagues se fracassent sur la plage, comme l'espoir se fracasse dans mon âme....

2009 – Dans un parc près de la plage

Hiko n’était pas dans son état normal… Aussi faut il dire que l’homme le plus fort du Japon d’Edo s’était pris une claque dans cette malédiction… il avait perdu un fils, et l’autre était en train de souffrir à cause d’une histoire de viol. Il ne savait pas quoi faire. Il ne pouvait pas comprendre ce qu’il se passait. Et il avait dû mal à accepter cette situation… quand la jeune femme le remercie… Il eu un poids qui parti de ses épaules…

- J’espère de tout mon cœur…J’espère vraiment … Sanada … Sanada me manque tellement … je n’arrive pas à me pardonner de l’avoir lâché des yeux. Je ne sais mêmeplus pourquoi … pourquoi j’ai détourné les yeux.

Il ne se souvenait plus, mais il s’en voulait … et Shinta le savait aussi… Les deux s’en voulaient pour cette disparition … ils ne savent même pas comment ils font pour continuer à se regarder dans une glace … Il observait l’enfant aussi. Il se souvenait de cette époque. De ses deux bébés dans les bras alors que tout le monde l’observait, le jugeait. « Mais ou est leur mère ? » « Un père qui va dans la table à langer des toilettes des femmes ? Quelle honte ». Lui, subissant la pression de la société qui ne voulait pas d’un père célibataire avec deux jumeaux … Il observait la jeune femme et sourit à ses dires.

- J’ai jamais vu une aussi jolie petite fille. Et je peux le dire, mes deux enfants sont des garçons…. Je ne veux juste pas que … Je … peux vraiment la perdre ?

Dit il en passant ses mains vers la jeune femme pour rattraper l’enfant qu’elle lui donna. L’enfant était souriante et adorable … et Hiko avait du mal à ne pas s’imaginer ses propres enfants à cette époque. Hiko la prit avec délicatesse et douceur alors qu’il fit un sourire.

- hé toi, tu sais que tu m’as fait peur.

Il avait encore les joues remplit de larmes mais son sourire était vrai et franc. La petite chose sous ses doigts étaient si douces, si mignonne… Elle ne ressemblait en rien à l’air ronchon de Sanada ou à la tête de maître zen de Shinta… elle était une mignonne petite fille.

- Je doute que son père ne reçoive pas ce sourire, elle a l’air d’être une petite fille très souriante. Merci…

Dit il à Liliann d’un grand sourire, et il reprit plus bas « Merci pour ton joli sourire ».

- Je pense que le manque de Sanada en cette periode de l’année commence à se faire sentir.




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________________________________________ 2020-08-12, 08:14










Bad Time
2009 - Parc près de la plage

Liliann n’a même pas besoin d’imaginer, d’essayer de se mettre à la place du père, assis à ses côtés, pour comprendre ce qu’il ressent. À moindre mesure, la brune ressent la même chose, chaque fois qu’il lui est demandé de la laisser derrière elle, dans le confort douillet de ses couvertures, pour s’occuper d’une vie dont Lili n’a pas voulu. Elle ne veut pas être pianiste, elle ne veut pas donner de cours, elle ne veut pas monter sur scène, être vue, entendue. Ses aspirations sont plus simples, plus modestes. La jeune mère aurait préféré passer ses journées au chevet de sa fille, à s’inquiéter du moindre de ses désirs, à la dorloter comme aucune autre fille n’aura été et ne sera jamais dorlotée. Sans le moindre doute, sa Béryl n’est pas née princesse, mais directement reine, au contrôle du moindre sentiment qui bout chez sa mère.

Pourtant, Lili n’a pas le choix. On ne lui demande pas son avis et, comme à son habitude, elle ne le donne pas. Il a pensé que c’était la meilleure chose pour elle, pour eux. Alors, la brune a fait ce qu’il voulait, prenant sur elle pour se poser derrière un piano, oublier les douleurs dans son dos, sur ses bras, les caresses sur sa peau. Elle s’est redressée, a bombé le torse et inspiré, expiré, pour se donner la forcer de devenir celle que l’on a toujours voulu qu’elle soit. Liliann s’est calée dans les pas d’Anahis. Elle ne peut pas échapper à son destin, elle ne sait pas comment faire. Et, derrière elle, la jeune mère abandonne sa jolie fille, la laisse à d’autres mains, d’autres lèvres, d’autres, tout simplement. Sa fille bourgeonne lentement dans des bras qui ne sont pas les siens.

Alors, oui. Dans cette possessivité maladive qui a pris possession de Lili, elle comprend le manque du père, à côté d’elle, ce besoin irrépressible de retrouver son fils, de le serrer contre lui et de ne plus le lâcher. Après avoir entendu une histoire comme la sienne, Liliann ne sait même pas comment il sera possible, pour elle, qu’elle lâche Béryl. Elle a trop peur que son bébé lui soit enlevé, arraché, comme si elle était la plus mauvaise mère du monde et qu’il fallait protéger la fille de son influence néfaste. Lili ne veut pas croire que ce soit possible. Elle préfère, encore, se bercer d’illusions et s’imaginer qu’elle est une bonne mère qui laissera, dans l’esprit de la petite brune, un souvenir aimant.

« Trouver le pourquoi ne le ramènera pas, ne vous tourmentez pas inutilement. Ce n’est pas de votre faute. »

Liliann pose une main sur son bras, aussi délicate qu’une plume, pour le rassurer. Elle comprend ses tourments, mais ne sait pas que faire, exactement, pour qu’il cesse de s’en faire autant. Elle ne doute pas de son innocence. Elle aimerait qu’il voit, lui aussi, quel père incroyable il paraît, à ses yeux à elle. Elle est presque jalouse de cette femme qui lui a donné un enfant, consciente que, lui, il n’aurait jamais exigé d’elle qu’elle fasse ce qu’elle ne veut pas faire. Mais Lili est, en vérité, bien incapable de jalousie et se pare d’un sourire amical, pour essayer de rassurer le père tourmenté. Elle, aussi, s’est souvent demandée pourquoi, et elle sait qu’il ne faut pas. Ce n’est pas un médicament contre le mal, mais un coup de poignard qui nous enfonce dans le désespoir.

Son compliment, sur Béryl, va droit au cœur de Liliann. Elle sait que ce n’est qu’une façon de dire, que ce n’est pas la stricte vérité, mais elle n’arrive pas à le démentir. Elle veut croire qu’il a raison, qu’il n’existe, aux yeux du monde comme aux siens, rien de plus beau que son petit joyau, que l’enfant qu’elle couve comme un trésor inestimable. Son trésor qu’il serait bien malvenu de lui prendre sans son accord. Évidemment, Hiko a son consentement et la brune lui passe Béryl, délicatement, pour ne pas brusquer ni la jeune enfant, ni le père aimant.

« C’est ce que j’ai de plus beau, dans cette vie, confie-t-elle, dans un souffle. »

Liliann n’aime pas la tournure de sa propre phrase, mais elle ne voit pas comment le dire autrement. Béryl est la seule chose de bien qui lui soit arrivée depuis si longtemps… Après tant d’épreuves, tant d’impasses devant lesquelles Lili a bien failli reculer, abandonner, se ratatiner dans un coin et attendre que le monde passe, autour d’elle… elle a enfin trouvé son bulldozer, la force de tout détruire sur son passage. Rien n’empêchera Liliann de s’occuper de sa fille. Rien. Sauf la mort mais, heureusement, la brune ne pense pas à ces choses-là, à cet instant, bien loin d’imaginer qu’elle aussi, elle doive supporter la disparition de sa fille.

Le cœur de la mère se détend à l’instant où les mains de Hiko se posent sous sa fille, la portent avec la toute la délicatesse du monde. Elle sent beaucoup de douceur dans les gestes du père et ne doute pas qu’il soit un bon père, malgré ce qu’il en pense, ce qu’il pourrait en dire, traumatisé par le départ de son fils. Liliann ne veut pas croire qu’il soit responsable, pas alors que Béryl montre ses gencives édentées et tend les mains pour tripoter le menton d’un inconnu, sans s’apeurer une seconde d’un visage qu’elle n’a jamais vu.

« Son père… » (Elle s’arrête et parcourt le parc, du regard, avant de revenir à Hiko.) « Non, vous avez sans doute raison. J’ai parfois envie de croire qu’elle ne sourit qu’à moi. »

Liliann offre cette dernière phrase un peu plus bas, comme sur le ton d’une confidence, avec un ton amusé, qui tente de tromper sa vigilance et faire croire qu’elle ne le pense pas vraiment. Ce n’est, pourtant, pas si loin de la vérité. Lili se persuade, souvent, qu’elle est la seule à véritablement aimer leur fille, qu’elle est la seule à s’en occuper, à la dorloter, à vouloir le meilleur pour elle. Traumatisée par son père, elle a du mal à confier Béryl au sien, à le laisser seul avec elle. Pourtant, elle sait que le sien ne pensait pas à elle, à cet âge, qu’il n’était pas si mauvais, au début. Mais elle ne peut pas s’en empêcher.

« Je suis sûre que vous allez le retrouver, dit-elle, avec toute l’assurance dont elle est capable. Je vous aiderai à tout mettre en œuvre pour que ce soit possible. J’ai plus d’argent que je n’en ai besoin, alors je remuerai la Terre entière, s’il le faut, pour retrouver Sanada et vous le rendre. »

La brune ne possède pas véritablement cet argent, mais elle ne demande pas son avis à son mari. La moitié de sa fortune vient de ses talents de pianiste, elle a le droit de plonger les mains dedans pour en faire ce qu’elle veut. S’il ne comprend pas, ce sera son problème à lui et à lui seul.

« Vous allez le revoir. »

Lili pose une main sur l’épaule de Hiko et un regard aimant sur sa fille. Elle se persuade elle-même de ce qu’elle dit, comme la seule vérité possible. Elle ne veut pas imaginer le reste. Elle ne veut plus imaginer le pire. Liliann, elle aussi, a besoin de croire que le bien puisse arriver, pour une fois dans sa vie.

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