« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Plus le temps passait, moins elle comprenait de quel pied danser, la criminelle. Ce qui ne lui était pas habituel. Ce qui était, sûrement, l’une des meilleures raisons, pour elle, de ne jamais avoir de partenaire de crime. En vérité, elle n’était pas la plus douée pour cerner les autres et se contentait de tous les envoyer chier pour ne pas avoir à se donner cette peine. Parce qu’à la fin, elle savait que seuls les amis trahissaient, seuls les amis décevaient. Avoir des connaissances vagues et des ennemis, ça ne faisait jamais plus de mal que d’être là. On ne s’indigne pas d’un ennemi qui essaie de vous poignarder dans le dos.
En tout cas, David était trop bizarre pour elle et elle aurait presque préféré qu’il soit juste… comme tous les autres. Qu’il accepte toutes ses avances pour prouver qu’il était un homme normal, qu’elle restait une femme désirable et qu’ils pourraient se déchirer sur un souvenir plus ou moins agréable, plutôt que de se prendre la tête sur des histoires à la con. Oui, elle considérait que l’étiquette à coller sur son beau cul était une histoire à la con. Peu importait, au fond, qu’elle soit amante ou évadée, elle restait Rose, une criminelle, et lui David, un agent du FBI. Le gendarme et le voleur se courent après, ils traversent pas la route main dans la main.
Au moins, l’agent venait de lui mettre le râteau de sa vie et Rose se contenta de lever les yeux au ciel, quand il ne put plus la voir faire. Puisqu’il préférait connaître ses dames avant de faire des roulades dans l’appartement, il ne risquait pas de toucher à la criminelle, qui ne comptait toujours pas le laisser connaître quoi que ce fut de plus à son sujet. Criminelle. Point. Pourquoi était-ce si compliqué à comprendre ? Pourquoi essayer de se persuader qu’il y avait autre chose ? Il n’y avait rien d’autre.
– Ça tombe bien, j’ai toujours préféré les hommes mariés. Moins de risques qu’il s’attache et me fasse chier. Il a même pas besoin de gamins, puisqu’il sait déjà que c’est l’enfer.
Ce qui n’était pas loin de la vérité, une fois encore. Rose tournait plus facilement autour de ceux qui arboraient ou cachaient la jolie bague à leur doigt. C’était moins d’emmerdes pour elle. Pas besoin de s’inquiéter de l’attachement. On tombe pas amoureux de son amante, on se contente de la retrouver dans une chambre ou un coin sombre. Point. Fin de l’histoire. L’amante n’est qu’un passe-temps, une aventure qui détourne un peu de la quête principale, mais qui finit tôt ou tard. C’était ce genre de choses qui allaient mieux à Rose. Ne pas devoir promettre, ne rien avoir à exiger, seulement s’amuser jusqu’à se lasser.
Ou obtenir ce qu’elle voulait. Ce qui arrivait, aussi. Rarement.
Rose regarda, sans rien dire, David qui se tripotait le doigt. Elle savait ce que ça voulait dire, en vérité, même si elle fit mine de n’avoir rien vu. Elle fut, en tout cas, bien contente de voir qu’il collait toujours aussi bien à son cliché. Le marié jeté parce qu’il était trop attaché à son métier. À moins qu’elle n’ait été tuée par un méchant criminel pas beau ? En tout cas, il avait été marié, ou à deux doigts de l’être, et ça le travaillait. C’était, à peu près, ce qu’elle pensait pouvoir deviner, même si elle ne pouvait être sûre, habituée à ne pas savoir percer les autres.
Ce qui ne comptait pas les criminels. Les criminels étaient trop faciles à deviner et elle s’en donnait à cœur joie ! C’était les humains normaux qui lui échappaient, ceux qui suivaient leur petite routine, docilement, sans s’inquiéter du monde autour d’eux. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait passer dans le crâne de ces gens-là, alors que les désirs des criminels étaient si… simples. Et évidents. David faisait partie des casses-têtes. Les gamins étaient les pires de tous.
– Tu y arriveras.
Ce qu’elle dit avec toute la conviction qu’elle put donner, pour essayer de le persuader lui-même de cette vérité. Elle avait besoin de lui optimiste, pas pessimiste, et refusait de partir avec un handicap, parce que monsieur était persuadé qu’il allait tout faire foirer. Personne n’enseignait le positivisme à la super école des agents du FBI ? Apparemment pas. Sauf qu’elle ne voyait pas comment il comptait s’infiltrer chez eux s’il tirait la tronche de cette manière.
– Un truc à la Rose, ça me plaît bien. J’espère que t’es prêt, parce qu’il risque d’y en avoir plein. Mais c’est assez logique, en vrai. Je m’habille bien pour qu’il me déteste et leur rappeler sur quel cul ils ont tracé une grosse croix, haha !
Accompagnant les gestes à la parole, Rose fit claquer une main sur sa hanche et se contorsionna à peine pour accentuer la ligne déjà très marquée de ses fesses rebondies, sous sa robe noire. Elle ne manquait pas d’atouts, en vérité, loin des clichés anorexiques des mannequins. Elle savait, elle, que ce n’était pas réellement ça qui plaisait aux hommes et elle assumait ses formes comme il se devait. Même si, la plupart du temps, elle ne mettait pas de robes.
Le sourire de David n’échappa pas à Rose qui ne comprit pas bien d’où lui venait cette soudaine tristesse. Est-ce qu’elle avait dit un truc qu’il ne fallait pas ? La seule qui devait être triste, dans l’histoire, c’était elle, non ? Il lui avait plus ou moins dit d’aller se faire voir ailleurs avec ses avances. Pourtant, la criminelle restait motivée, enjouée et prête à cracher sur le monde entier. Mais, pour commencer, elle préférait mettre David au défi. Un petit test pratique avant de se jeter dans le grand bain. Elle lui demandait de lui faire confiance, pour une fois, même s’il avait clairement ignoré les dernières vérités balancées par Rose pour qu’il les chope au vol.
Elles étaient toutes retombées par terre et étaient bien enterrées comme il fallait. Peut-être bien qu’il ne baisserait pas la tête, du coup.
Sauf qu’il le fit.
Rose battit plusieurs fois des cils en le regardant baisser la tête, comme elle le lui avait demandé. Maintenant, elle n’affrontait plus le regard de David, mais ses cheveux sombres. Lui, il aurait sûrement une vue parfaite sur son beau décolleté, mais il s’agissait de David, là. Il lui avait fallu au moins une heure, voire deux, pour comprendre qu’elle était une femme, alors bon. Il ne verrait sûrement rien du tout.
– Je leur ai piqué un gros bout d’ego, en vrai. Et ils vont pas me kidnapper pour ça, ce serait prouver que je les ai blessés. Puis je te signale que je suis pas n’importe qui. Si ça se sait qu’ils me veulent du mal, ils seront dans la merde, crois-moi. Ils ne m’enfermeront pas.
La brune avait, étrangement, le soutien de certains criminels qu’il ne valait mieux pas énerver. Puis elle était utile, dans le milieu, et beaucoup d’entre eux préféraient qu’il ne lui arrive rien de mal pour ne pas risquer que ses compétences soient mises à mal. Toutes sortes de compétences. Même si la moitié d’entre eux avait, aussi, très envie de la voir enfin fermer cette grande bouche impertinente qui était la sienne.
– Bon, tu vois, c’était pas si compliqué de me faire confiance, souffla-t-elle, en tapotant gentiment le haut de son crâne.
Bizarrement, face à ses cheveux sombres, alors qu’il lui avait montré un sourire si triste, Rose eut presque envie glisser les bras dans sa nuque et de le forcer à poser le front sur son épaule pour un câlin comme elle n’en donnait jamais. Rose n’avait pas de geste affectueux. Pourtant, elle venait bien de lui pat pat la tête mine de rien. Ce qui n’était pas du tout prévu au départ.
– Là, ce sera mieux comme ça.
Rose fit, donc, ce qui était prévu au départ : elle secoua les cheveux de David pour le décoiffer et lui donner un air plus négligé que coincé. Ce qui allait mieux avec sa chemise ouverte sur son torse et lui donnait un charme qui plaisait, déjà, beaucoup plus à la criminelle qu’elle était. Les premiers de la classe, c’était vraiment pas son genre.
– Elle était comment ?
Une question soufflée tout bas, alors que les doigts de Rose s’attardaient un peu trop dans les cheveux de l’agent du FBI. Elle ne voulait pas le forcer à parler, mais elle avait beaucoup de mal à le cerner et elle sentait que c’était, là, la clé de son histoire. En attendant, elle lui laissait le choix de ne pas répondre en s’écartant brusquement de l’homme à la tête baissée pour se diriger vers la porte de la chambre qu’elle ouvrit en grand. Sur le seuil, elle se retourna pour regarder David de haut en bas.
– J’espère que tu sais danser, parce que j’adore ça.
Et il n’était sûrement pas prêt à la voir danser, mais elle ne préféra rien dire et se contenter d’un sourire malicieux. Elle avait, peut-être, oublié de mentionner qu’ils allaient se pointer à un anniversaire avec une musique de boite de nuit à s’en péter les oreilles. Oui, on était très loin du bal promis.
Gajeel Redfox
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David ne savait pas les pensées de la jeune femme. Qu’aurait il pu lui dire alors ? Je suis flatté de ton trouble peut être ? Flatté que quelqu’un ressente quelque chose pour lui, même si c’est de l’incompréhension. Il savait en tout cas que l’ancien David aurait pu ressentir cela … à la place de quoi, un gouffre était apparu. Il y avait à peine une petite passerelle pour pouvoir atteindre son cœur. Et David se demandait ce qu’il se serait passé s’il avait rencontré la femme … un tout petit peu plus tôt … légérement. Quand elle parla d’homme marié, il se figea encore. Il observa Rose mais sans laisser transcrire quoi que ce soit de ses yeux.
Elle aimait les hommes mariés. C’était une information qu’il n’avait pas envie d’analyser pour le moment. Des enfants, il en avait toujours voulu, avant. Il ne dit rien de plus en observant sa camarade. Non… Il secoua doucement la tête et se défit des souvenirs qui l’étreignait et l’étouffer. Il observait Rose encore avant de se défaire de son image, comme s’il déchirait de la mue collé à sa peau.
- J’y arriverais
Répéta t il tout simplement alors que son âme était déjà ailleurs. Il sourit alors tout naturellement quand elle valida son « truc à la rose ». Il aimait bien aussi, ça lui allait bien d’avoir un truc rien qu’à elle… et ça même s’il ne la connaissait que depuis maintenant. Il était prêt en effet, et son sourire ne partit pas alors qu’il hocha la tête pour lui dire avec un peu plus de motivation que depuis le début de cette histoire.
- Les pauvres, tu joues les supplices de tantale avec eux, mais je comprends la démarche.
Au fond, il était clairement heureux que la jeune femme soit de son côté pour le moment, si elle avait dû être dans le « camp » adverse, il aurait certainement eu du mal à accepter tout ça …. Elle était dans le camp adverse normalement, il le savait mais il ne voulait pas penser à cela… Juste au fait que là, la jeune femme était totalement avec lui pour lui venir en aide et que c’est tout ce qui compte pour le moment. C’était peut être aussi pour ça qu’il baissa la tête.
Parce qu’il avait compris que la jeune femme, en plus d’avoir des millions de secrets, avait ces méthodes bien à elle… Des méthodes qu’elle arrivait à gérer, à comprendre, refaire, et qui avait fait ses preuves. Il pouvait lui faire confiance la dessus… ou plus, la confiance qu’elle avait en elle-même lui faisait avoir confiance, c’était étrange non ? Il l’écouta doucement.
- Je te crois, mais ce n’est pas parce que je te crois que je ne vais pas m’inquiéter. Le fait d’être prudent ne signifie pas un manque de confiance en toi.
C’était plus le fait de ne pas avoir confiance aux autres…. Et il remarqua alors qu’il ne devrait pas faire aussi vite confiance à la jeune femme, normalement. Elle qui pensait qu’elle n’avait pas sa confiance, en réalité elle ne comprenait pas la réalité de cette histoire.
- Pas compliqué, juste un peu effrayant on va dire.
Il trouvait que lui parlait, en tant que personne, lui donnait plus envie de la connaître, et de lui faire confiance, que leur rencontre. Sa manière de jouer des jeux, de s’amuser, de sourire tout le temps, de faire des réflexions. Il aimait bien cette bouche impertinente lui. Il aurait préféré la rencontrer dans un autre moment, une autre histoire … sans meurtre à élucider et méchants à éviter. Il attendit un moment avant que la nouvelle question revienne dans sa mémoire.
- Qui ?
Etait la question qu’il dit automatiquement. Même si une partie de son cerveau avait bien comprit de qui elle parlait. Il ne savait juste pas quoi lui répondre tout de suite. Sa main se porta à nouveau à son doigt et dans une lenteur extrême il la regarda.
- Elle était … compliqué. Peut être que je n’ai pas réussi à la comprendre et que c’est ça qui a fait finir notre histoire aussi mal.
Il ne dit pas que « mal » signifié bien plus qu’une procédure de divorce qui prends du temps. C’était mal, comme Mal, avec la majuscule que l’on donne normalement au diable et à Lucifer. Il aurait pu lui en dire plus. Pour la première fois depuis bien longtemps il était prêt à expliquer ce qu’il s’était réellement passé… Ce que rare était les personnes qui savaient la vérité. La jeune femme se recula. Faisant éclater la bulle de bien être qu’il avait ressenti. Non, il ne pouvait plus lui dire.
- Je sais danser.
Il répondit malheureusement sans la moindre émotion, comme s’il avait été ailleurs maintenant, bien loin de ce monde. Il sourit doucement et s’approcha d’elle pour lui ouvrir la porte. Il attendit qu’elle sorte. Il laissa couler un regard sur ce lit qu’il évite depuis des années. Une image se mit dans sa tête, rapidement, fugacement, Rose étendu dessus. Il fallu une seconde pour comprendre qu’il était en train d’avoir une hallucination de bien être, de calme, de tranquillité. Il reposa les yeux sur la véritable Rose, et il sourit à nouveau.
Un grand sourire alors qu’il la suivit pour revenir à sa portée. Il ne pouvait nier que ce sentiment lui avait fait du bien. Un grand bien même et il l’en remercier silencieusement pour ça. Il avança jusqu’à être à la voiture. D’un coup, il la regarda. Il réfléchit.
- Ne voudrait tu pas que j’amène ma moto à proximité aussi ? Au cas où l’on doit s’enfuir rapidement ?
Oui, Monsieur avait une moto, bien caché, en effet, au fond d’un garage, en effet, mais il l’avait … et la ressortir pour aider dans une affaire de vengeance était la meilleure idée qu’il avait pour le moment.
Enfin, elle réussit à lui arracher un peu d’assurance, même si elle sentait, au fond, qu’il ne croyait pas lui-même ce qu’il disait. Au moins, il s’était entendu le dire, c’était déjà un premier pas pour arriver à se convaincre tout seul qu’il allait y arriver. Un petit effort ne serait pas de refus, mais Rose ne voulut pas le brusquer plus que nécessaire, pour l’instant. Il aurait tout le temps de faire des efforts quand ils seraient arrivés à destination et qu’il comprendrait, alors, qu’il avait tout intérêt à jouer le jeu, s’il ne voulait pas crever en deux secondes. Le lieu de rendez-vous était, un peu… un peu beaucoup, rempli de gardes et de tueurs qui n’hésiteraient pas à renvoyer un agent du FBI en pièces détachées. Bien sûr, elle ne les laisserait pas faire, mais elle préférait, tout de même, ne pas en arriver là.
Le supplice de tantale, ça lui plaisait bien, comme image, pour définir sa relation avec leur petit rendez-vous de la soirée. Elle les avait toujours détesté, en vérité, et s’amusait bien mieux à les faire chier, maintenant, qu’à devoir leur plaire, avant. Surtout qu’ils avaient, désormais, tout intérêt à ne pas l’emmerder et ne pouvaient plus rien faire pour s’en débarrasser. Rose avait ce petit don rien qu’à elle qui lui permettait de se mettre un tas de gens dangereux dans la poche. Ou, au moins, de leur faire croire qu’elle était indispensable. Et ce n’était pas elle qui allait dire le contraire, évidemment.
Au moins, il comprenait ce qu’elle essayait de faire et Rose en fut presque impressionnée. Ce n’était pas toutes les secondes que David semblait comprendre ce qu’elle lui racontait. Pour une fois, il y arrivait et elle ne fut pas sûre, soudain, de savoir s’il essayait de sous-entendre qu’il voyait bien sur quel cul ils avaient tiré une croix (mais bon, vu le phénomène, devant elle, elle en doutait un peu) ou si c’était sa manière à lui de lui dire qu’elle était une ennemie terrible. Elle avait une petite idée de la réponse, bizarrement.
En tout cas, elle ne voulait pas s’étendre des heures sur le sujet du mal que pourrait, potentiellement, lui faire leurs hôtes désignés volontaires de la soirée. Ils n’allaient pas passer leur temps à débattre de si, oui ou non, elle risquait sa peau à se promener chez eux comme si elle était chez elle. Au fond, elle savait bien qu’elle risquait sa peau. Elle en était même persuadée. Un jour, ses alliés ne pourraient plus rien pour elle. Mais elle comptait bien se barrer loin, très loin, avant que ce jour ne finisse par arriver. En attendant, elle en profitait un max et elle apprendrait bien vite, à David, le frisson non pas du danger, mais de la tension semée sur son passage.
– Qui te dit que je ne suis pas prudente ? Tu veux checker sous ma robe, pour voir ?
Peut-être bien qu’elle leva un peu la jambe, à peine, pour la faire apparaître dans son champ de vision, puisqu’il avait la tête baissée. Évidemment, elle savait bien qu’il n’en ferait rien et qu’il n’oserait pas la toucher. David était trop David pour ça. Ce n’était pas la première fois qu’elle lui offrait des sous-entendus presque pas sous-entendus et ce ne serait pas la dernière. Mais il continuait de passer à côté comme un cheval de trait affublé d’œillères. Pourtant, elle était peut-être bien capable de le laisser glisser une main sous la jupe pour comprendre qu’elle sortait rarement non-accompagnée. Bien caché, son couteau attendait l’occasion rêvée pour se montrer et la défendre.
– Oh, David, mon petit David, pur et innocent David, se moqua-t-elle, avec un ricanement. De quoi tu as peur ? De moi ? Que je te vole un baiser ? Allons, je t’ai proposé pire que ça et tu n’as même pas sourcillé.
Sourcils dressés, Rose se para d’un grand sourire, ravie de pouvoir le provoquer encore un peu. Elle ne changerait jamais, la brune, et ceux qui n’aimaient pas sa bouche impertinente n’avaient qu’à aller voir ailleurs si elle y était. C’était sa manière à elle d’affronter le monde, on ne pourrait jamais la lui retirer. Elle préférait proposer à David de réchauffer les draps que de devoir s’inquiéter de savoir, non pas s’il allait la trahir, mais bien quand.
Mais Rose ne comptait pas mettre ses menaces à exécution, pour le moment. Elle s’amusait juste de lui et des perches immenses qu’il lui tendait, sans s’en douter une seconde. Il était si facile à titiller ! C’était presque trop facile, en vérité, mais Rose n’était pas femme à laisser passer les occasions qu’il lui donnait. Savait-on jamais s’il décidait, soudain, d’arrêter d’être si simple à emmerder.
– Le pape, soupira-t-elle. Allez, fais pas semblant, montre que t’es intelligent.
La brune n’avait pas tant envie que ça de le forcer à parler de celle à qui il arrêtait pas de penser, dans l’instant, mais elle sentait qu’il en avait… besoin, en un sens. En vrai, elle n’y connaissait vraiment rien aux relations de la sorte, elle devait bien l’avouer. Le rôle d’un confident, elle n’en comprenait que le nom et était persuadée qu’elle n’était pas du tout la meilleure femme pour le tenir. Elle, ce qu’elle voulait savoir, c’était surtout si la madame David leur mettrait des bâtons dans les roues, ou si l’agent du FBI comptait, enfin, se concentrer sur leur problème.
David fit l’effort de comprendre un peu ce qu’elle lui demandait, puisque Rose ne comptait pas s’expliquer (elle avait ses limites, tout de même) et déclara qu’elle était… compliquée. Si la criminelle n’avait pas un minimum de respect pour lui (ce qu’elle ne lui dirait pas), elle l’aurait sans doute applaudi. S’il n’avait que ça à dire sur celle qui avait ou avait failli partager sa vie… Pas que ça intéressait vraiment Rose, mais elle aurait aimé essayer de comprendre un peu cette histoire de bague. Essayer, oui. Rose ne se faisait pas vraiment d’illusions sur sa capacité à comprendre les relations amoureuses des autres. Elle se gardait bien loin de l’amour, elle. Le plus loin possible. Un peu comme des amis en règle générale, de toute façon.
– Bravo, il t’a fallu tout ce temps pour comprendre que toutes les femmes sont compliquées ? Si tu arrives à en comprendre une, un jour, chapeau. Même moi, j’ai abandonné l’idée.
Elle sentait que David n’avait pas tout dit et comme elle ne comptait pas passer la nuit à discuter de son ex, puisqu’elle avait d’autres plans, elle préférait abréger la conversation sur un ton plus léger. Même si elle n’était pas loin de dire la vérité. Rose se comprenait elle, c’était déjà bien. Les autres femmes… non, elle ne voulait même pas y penser.
D’accord, on pouvait aussi avouer que Rose fuyait la conversation en lui donnant une fin prématurée sur le ton de l’humour cinglant qui était le sien. Parce qu’elle sentait qu’il avait été à deux doigts de lui raconter ce qu’il ne devrait pas, de se confier comme on ne se confie qu’à un ami. Et elle ne voulait pas de ça. Ça lui faisait un peu peur, pour dire la vérité. Rose n’avait déjà pas l’habitude d’avoir un partenaire, alors un… quoi, en fait ? un ami ? Elle ne savait pas, mais dans tous les cas, elle sentait que ça allait mal finir et elle préférait arrêter les choses avant qu’elles n’aient commencées.
– Parfait, alors tu vas danser. Tu n’as pas le choix, non. Et tu danseras avec moi.
Il n’avait pas la moindre idée de ce qui l’attendait, elle en était persuadée. Rose savait pertinemment qu’elle avait évoqué un bal ou des personnes très distinguées, quelque chose de pompeux, en tout cas. Sa propre tenue était à la hauteur d’un rendez-vous bien plus sérieux que le piège dans lequel elle allait pousser David. Sans méchanceté, bien sûr. Elle allait le décoincer un coup, elle n’en doutait pas.
En attendant, la brune se retrouva, un instant, seul dans le couloir et elle attendit le retour de David pour couler un regard malicieux vers lui, son petit sourire provocateur bien en place sur ses lèvres. Ne pas la suivre à la trace était une mauvaise idée. La suivre à la trace était une mauvaise idée. La commander était une mauvaise idée. La laisser commander était une mauvaise idée. Au fond, avec une femme comme Rose, tout était une mauvaise idée et, surtout, tout était prétexte à se moquer, provoquer et repartir en ricanant, comme si elle ne s’inquiétait de rien dans la vie.
– C’est trop tard pour imaginer ce qui aurait pu se passer dans cette chambre, David. Maintenant, il faudra attendre que tu rentres tout seul chez toi pour penser à tout ce que tu veux, aussi fort que tu le pourras. Et… tu sais… prendre soin de toi.
Ricanement, tournage de talons en bonne et due forme, Rose restera Rose à jamais. Elle sortit sur le trottoir, inspira l’air pourri de la ville et regarda, des deux côtés, s’il venait une tête suspecte pour la voir sortir de chez monsieur l’agent. Comme il n’y avait personne, elle traça jusqu’à sa voiture, de l’autre côté de la rue, sans plus regarder qu’à l’aller, quand David l’avait disputée.
Rose s’apprêtait à déverrouiller sa belle voiture de sport, quand David proposa de la faire monter sur une moto. La brune se retourna vers lui, fit sauter les clés, dans sa main, et le regarda intensément, toujours avec ce sourire bien à elle. – Vous savez parler aux femmes, m’sieur l’agent. Comment dire non à une moto ? Prenons ta moto, c’est bien, t’as raison. Ça accentuera le côté garde du corps.
Haussement de sourcils provocateur, comme à son habitude. Elle regarda David de haut en bas et sourit davantage, amusée par le fait qu’il ne pensait pas du tout aux détails. Mais genre vraiment pas du tout. Parce qu’il proposait, tout de même, à une femme en robe, en robe, de monter sur une moto derrière lui (oui, Rose adorait conduire, mais pour le coup, elle le laisserait faire juste pour avoir le plaisir de l’emmerder). Il n’allait pas être déçu du voyage, ça, c’était sûr et certain.
Axel Oswald
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David n’avait pas réellement l’habitude de tout ça …il était un policier, pas un policier sous couverture, et bien que souvent les gens essaient de dire que c’était la même chose, lui ne le trouvait pas. Il n’y avait pas les mêmes compétences dans les deux cas. Il regarda la jeune femme quand elle lui proposa de vérifier sous sa robe, pourquoi diable ferait il cela ? Il n’avait aucune envie de regarder sous sa robe… et il la savait assez préparer pour ne pas vouloir voir ce qu’elle avait comme arsenal sous sa robe serré pourtant.
- Non merci.
Dit il tout simplement alors qu’il regarda une autre direction que sa jambe. Il ne voulait tout simplement pas voir, et son cerveau, un trésor de filtre et de verrous, évita même de lui envoyer l’explication au sous entendu de la jeune femme… C’était un peu compliqué de faire comprendre certaines choses à David quand il était ainsi.
- Je n’ai pas peur. Je ne veux pas de baiser, ou de pire si ce n’est pas pour faire une relation stable et sérieuse. Je pense que tu l’avais compris, je suis le stéréotype même du mec ennuyant à mourir.
Il toucha à nouveau sa main et lâcha sa main comme si l’idée d’y avoir mis une alliance un jour lui brûler la peau. Il était agent du FBI qui voudrait d’une relation amoureuse compliqué quand il y avait des cadavres tous les jours. Lui, il voulait quelque chose de simple, une personne qui soit là, et inversement, pour l’aider à supporter ce qu’il était obligé de voir. Il ne voulait pas d’une relation d’un soir, ou d’une journée, qui ensuite lui laisserait que le goût amer de la solitude.
- Toutes les femmes ne sont pas compliquées, et toutes les histoires ne le sont pas. Je pourrais t’en parler, mais je ne veux pas t’ennuyer ?
Son histoire ne pouvait pas ennuyer… son histoire faisait pitié. Et il n’avait pas envie de faire pitié, ou que la jeune femme en déduise ce qu’il ne voulait pas. Il ne voulait pas que ça marque quelque chose sur son front comme … « Connard » ? Il savait toute l’histoire, mais il savait que pour beaucoup, l’histoire se terminé à la première phrase. David allait lui dire… Il allait lui dire la phrase qui scellait sa vie depuis un moment déjà … Il allait lui dire … mais elle changea de sujet et il se tut.
Et comme il était trop tard, la créa non plus ne dira pas cette histoire dans les pensées. Parce que c’était le petit tease voilà. Il fit simplement un signe de tête pour le fait d’aller danser. S’il le faut, pour elle, il pourrait le faire.
- Prendre soin de moi ? Tu penses que je vais être blessé ?
Sa sœur allait hurler s’il était encore blessé, surtout qu’il avait dit aller avec sa copine quelque part. Il ne se doutait pas encore une seule seconde avoir loupé l’allusion … C’était plus l’éviter à ce moment là, c’était un nouvel art. C’était aussi pour ça qu’il pouvait parler aux personnes bien formés sans rien risquer. La fois où il avait été question d’un photographe de mode assassiné et de tenus de maillot de bain le chef l’avait tout de suite désigné. Lui n’avait pas compris pourquoi, il avait juste pris l’affaire. Mais on l’a jalousie, et on lui a demandé comment ça se passait, et autre, durant tout le temps de l’enquête …. Il la regarda alors qu’elle accepta son idée de moto sans rien rajouter.
Il lui fit un signe de tête pour aller vers un garage qui était à proximité… C’était des garages, alignés, les uns à côtés des autres et David n’eut pas de mal à trouver le sien. Il était le plus propre… parce qu’il avait repeint un jour de congé où il s’ennuyait ferme… Il ouvrit le garage et enleva une bâche sur une jolie moto. Il sourit. Il avait bien fait de garder cette moto. Elle était belle et elle lui donnait presque l’impression d’être … normal. Il la sortit pour vérifier des choses que l’on vérifie sur une moto avant de la prendre.
- Il faudra que tu me donnes l’adresse, et que tu te tiennes bien. Je ne voudrais pas te perdre.
Il savait que la jeune femme ne serait pas contre de la vitesse, bien que le casque avait un risque de lui décoiffé les cheveux. Il prit un casque tout à fait à sa taille qui trainait …. C’était le casque de sa sœur. Il prit le sien, enleva les gants à l’intérieur et les passa avant de poser le casque aussi.
- Nous pouvons y aller ma chérie. Tous en moto.
Il avait le casque, alors peut être manqua t elle le sourire qu’il fit à l’intérieur. Il n’était pas sur qu’elle avait mit le casque… il n’allait pas la forcer non plus, elle était majeure et vaccinée, ou en tout cas il l’espérait pour elle … Pour aller jusqu’à l’adresse, elle lui montra comment y aller…
Comment dire …
C’était une expérience originale qu’il espérait ne plus avoir l’occasion d’avoir. Déjà … elle se penchait pour lui montrer la direction à prendre, en pointant du doigt… Sa main, entre deux indications, se posait toujours à des endroits dont il pouvait sentir … Quand elle était mise sur son épaule, la sensation était comme une main posée sur l’épaule … mais quand elle la remettait avec sa jumelle, il se tendait forcément… Elle était collée au maximum, et il avait bien l’impression qu’elle faisait en sorte de descendre ses mains plus bas que nécessaire. Plusieurs fois, il lâcha d’une main le guidon pour prendre ses mains et les remontait d’un cran. Il n’était peut être pas porté sur le sport horizontal, mais quand on titillait le bas, il était rare de ne pas avoir une véritable réaction … il voulait s’éviter l’humiliation.
De plus, il lui arrivait de glisser sa main sous son ventre après une indication, et … ça lui faisait des guillis à une zone bien précise. Il étouffa plusieurs rires alors qu’elle ne pouvait pas se doutait qu’elle lui faisait ressentir de bien plus doux, et puissant, qu’une envie de galipette. C’était quelque chose qu’il avait toujours craint, les guillis, et la jeune femme ne remarquait pas sa tension dans ses muscles pour ne pas se déconcentrer.
Puis, elle remettait ses mains trop bas et il les remontait. Il avait l’impression d’être un véritable bipolaire qui n’arrivait pas à se poser. Un Yoyo que personne n’arrête. Puis, quelque chose semblant se calmer. Elle posa le menton à côté, sur son épaule. Il le sentait et sourit alors que les mains étaient « à leur place » pour le moment. Il ne remarqua pas la cuisse dans le rétroviseur. Il sentait déjà trop le corps de la jeune femme contre lui … et l’impression que ça le détendait, et que c’était aussi naturel que respirer. Enfin, ils sont arrivés à destination. Il arrêta la moto et attendit qu’elle descends en premier… pour qu’il puisse vérifier que tout était à sa place dans une zone plus basse.
Stable et sérieux. Arg. Elle aurait pu vomir rien que de l’entendre dire ça. C’était chiant à mourir, il avait bien raison. Mais plus que l’ennui, c’était la peur qui repoussait Rose loin de ce genre de relation. La possibilité de s’attacher, d’en venir à devoir penser par deux, faire les choses par deux, construire quelque chose de concret, faire des… plans. Ça pouvait être idiot, mais Rose avait peur de ça. Des plans. Elle aimait la liberté qui était la sienne. La possibilité de faire absolument tout ce qui lui chantait sans devoir se dire que non, ce soir, elle ne pouvait pas, elle devait être ailleurs. Pouvoir bouger à l’autre bout du pays sans avoir personne à prévenir. Pouvoir disparaître, d’un claquement de doigts, et que personne ne la cherche. À part les flics, évidemment.
Elle avait du mal à s’imaginer comme la sœur de David, un gamin au creux du bras, un homme pour regarder ce qu’elle faisait, par-dessus son épaule. Elle avait besoin d’être libre de faire ce qu’elle voulait. Aucune attache, c’était mieux pour ne pas être déçue, pour ne laisser personne la trahir. Seule, personne ne pouvait la faire chier, lui dire qu’elle faisait mal, qu’elle ne devait pas traverser la route sans regarder. Qu’est-ce que ça change, en vérité ? Même si elle regardait avant de traverser, qui dit qu’elle ne mourra pas ? Qui est-ce que ça dérangerait, au fond, qu’elle crève sur le trottoir ?
David lui apprenait une chose, en tout cas : toutes les femmes ne sont pas compliquées. Première nouvelle. Elle était presque tentée de lui demander comment il pouvait en être persuadé. Les histoires, c’était pareil, pour elle. Trop compliqué pour son cerveau. Elle préférait passer à autre chose, ne pas prendre le rôle de confidente, seulement le laisser dans sa merde, même si c’était méchant. Elle n’était pas son amie, elle était sa partenaire forcée. Il ne voulait pas d’elle, elle ne voulait pas de lui, ils faisaient mieux de garder leurs distances. Et ses nombreuses invitations à un rapprochement physique n’avaient franchement rien à voir avec un rapprochement mental. Réchauffer les draps, ça passait. Parler de sa femme, c’était complètement différent.
Ce qui ne l’empêcha pas, au fond, d’être curieuse. D’être tentée de lui dire d’en parler pour comprendre, une bonne fois pour toutes, pourquoi il pensait à sa femme, pourquoi elle n’était plus là et, surtout, est-ce que ça allait les gêner dans leur enquête. Elle se fichait bien du reste, elle, et tant qu’il n’avait ni frappé ni violé sa dulcinée, elle ne voyait franchement pas ce qu’elle pourrait lui reprocher. Même l’infidélité lui passait clairement au-dessus de la tête. Parce qu’elle savait que ça se faisait et qu’elle ne serait, elle, jamais touchée par ça. C’était bien pour se l’éviter qu’elle se protégeait en restant loin des autres. Elle était l’amante, elle, prête à faire exploser tous les couples sans la moindre seconde d’hésitation.
Alors qu’elle se pare, encore, de sous-entendus plus gros que son cul, Rose vit, dans le regard de David, cette lueur de gros perdu qui ne le quittait plus. Elle eut envie de rire comme elle n’avait plus ri depuis longtemps, en se foutant ouvertement de sa tronche, oui. Mais là, tout de même, il abusait. Accompagnée d’un autre homme, elle ne se serait pas gênée à dire les mots crus. Avec lui, elle ne pouvait pas s’empêcher d’utiliser des détours pour voir cette petite lueur briller au fond de ses yeux sombres. Elle le faisait exprès, en un sens, pour qu’il lui demande des explications ou se terre, volontairement, dans un déni plus gros que lui.
– Blessé ? Non, ça n’arrivera pas. Prendre soin de toi, David, en solo.
Et dans toute sa délicatesse habituelle, Rose balança la main, de haut en bas, pour qu’il percute enfin un grand coup ce qu’elle essayait de lui dire. Là, il ne pourrait plus dire qu’il n’avait pas compris, ce n’était pas possible. Elle ne pouvait pas faire plus clair que de lui montrer elle-même, ce qui n’arriverait pas de sitôt. Et dans le même élan, elle se détournait pour se diriger dehors et réclamer la moto tant promis. Docile, elle le suivit dans les garages et nota le plus de détails possibles pour reconnaître le sien, à l’avenir.
Il ouvrit le garage et retira la bâche par-dessus une jolie moto qui arracha un sifflement admiratif à la criminelle. Elle en fit le tour, les mains glissants sur la carrosserie et eut une moue satisfaite. Elle ne s’attendait pas à un engin de ce genre, avec un abruti comme David. Une bien belle surprise, en somme. Un bon point pour lui, sans le moindre doute. Il remontait dans son estime, son petit agent du FBI et elle tripota, pensivement, le collier à son cou. Tout n’était pas une perte de temps, apparemment, dans cette histoire. Même si elle devait se farcir un traceur, elle avait, au moins, le droit de se promener avec une jolie bécane.
– Que je me tienne bien, répéta-t-elle, de cette manière à elle qui fourrait une phrase normale d’une centaine de sous-entendus.
Oh, sans le moindre doute, il allait regretter d’avoir proposé sa moto à Rose. Elle ne manquerait pas l’occasion offerte de l’emmerder, de lui faire comprendre qu’elle jouait avec lui, et qu’elle aimait ça, en vérité.
Quand il lui tendit un casque, Rose le prit pour la forme, mais le reposa aussitôt. Hors de question qu’elle mette ça sur la tête, alors qu’elle était presque coiffée. Puis elle préférait sentir le vent, elle, que de devoir se coincer à l’intérieur du casque, comme David se prit à le faire. Elle lui faisait confiance pour ne pas les envoyer dans le décor. De toute façon, avec sa robe, ce n’était déjà pas conseillé de monter en selle, alors un casque ne changerait pas grand-chose à l’état dans lequel elle risquait de finir, s’ils se viandaient.
La phrase qui lui échappa, ensuite, figea la criminelle sur place. Elle le regarda longuement, sans savoir ce qu’elle devait répondre. Chérie ? Non, non, c’était mort. Elle n’était pas sa chérie et elle n’aimait pas l’entendre dire. Juste pour ce mot, elle promettait de se venger mille fois sur lui, pendant leur petite virée. Oui, elle voulait déjà l’emmerder avant, mais elle jurait, là, qu’elle irait un peu plus loin que prévu. Elle ne voulait pas l’entendre recommencer. Rose eut même un frisson désagréable dont elle se débarrassa en s’ébrouant. Oublier cette histoire, vite, vite. Elle enjamba donc la bécane, se colla tout contre David et remonta les jambes pour se caler sur les marche-pieds.
Se tenir bien, avait-il dit.
Alors, Rose avait glissé les mains sur le torse de David et se penchait, de temps à autre, pour lui indiquer la direction à prendre. Ses doigts faisaient, donc, des allers-retours entre le champ de vision de ce cher David et ses vêtements. Au début, elle se contentait de l’épaule, juste devant ses yeux, puis elle avait décidé de la reposer, sans cesse, à côté de celle qu’elle avait posé en travers de son ventre. Quelque fois, elle s’amusait à descendre un peu, faire semblant de glisser, et s’amusait à le sentir tendu, contre elle. Il lâchait, alors, le guidon pour venir remonter ses mains sur son torse, inlassablement. Elle avait bien conscience de titiller les limites, Rose, mais rien ne l’empêchait de s’arrêter sur le côté et de l’engueuler un coup. Ce qu’il ne faisait pas. Donc elle supposait qu’il n’était pas entièrement contre.
Quand elle jugea qu’il avait assez subi ses doigts baladeurs, Rose reprit une position plus respectable, sur son torse, et vint poser son menton sur l’épaule masculine, les yeux rivés sur la route. Ils étaient bientôt arrivés, en vérité, et même Rose ne faisait plus vraiment attention au vent qui soulevait sa robe, sur ses cuisses. Elle aurait pu trouver cent façons de le faire remarquer à David, pourtant, mais elle préféra se tenir à carreaux. Elle l’avait assez embêté pour l’instant. Plus tard, sans doute, reprendrait-elle du service à 100 %. Pour l’heure, elle lui donnait un peu de répit. Il ferait bien d’en profiter autant qu’il le pouvait.
Moto arrêtée, Rose resta collée à David et hésita. Finalement, elle prit le temps de descendre, de passer sur le côté pour remettre sa robe correctement sur ses jambes, ce qui pourrait indiquer à David ce que toute la ville avait sûrement vu, pendant leur petit voyage. Puis elle s’étira et vint passer un bras par-dessus les épaules de David. De sa main libre, elle vint détacher le casque qu’il portait et tapota dessus pour lui indiquer de l’enlever. Il l’entendrait mieux, sans son casque. Il n’avait, clairement, pas envie de l’entendre crier ce qu’elle vint lui dire au creux de l’oreille.
– Tu sais, chez nous, les femmes, ce n’est pas parce que ce n’est pas physiquement visible, que ça ne veut pas dire qu’on n’est pas dans le même état. Surtout après avoir pu vérifier qu’en effet, tu n’as pas de petite bedaine.
Elle déposa un léger baiser sur sa joue, pour le provoquer un peu plus, et s’écarta en ricanant. Une légère marque de rouge à lèvres, sur la peau de David, ne ferait que confirmer ce qu’elle comptait dire à tout le monde, à cette fameuse soirée. D’ailleurs, il était temps de se présenter à leurs hôtes. Rose montra, d’une main, la maison derrière elle. Une grosse villa, en plein milieu de la ville, entourée d’un mur immense et bouclée par un portail impressionnant. Les boum boum d’une musique digne des boîtes de nuit résonnait, dans la rue.
– Bienvenue chez les Cooper, David. Viens donc attraper mon bras, que je te présente à tes nouveaux amis. Dis-moi que tu n’as pas oublié ta promesse de danser avec moi, avant. Si tu ne la tiens pas, je préviens que je vais faire un scandale. (Elle posa une main sur la hanche et sourit à pleines dents.) Oh, David, je sais obtenir ce que je veux, tu l’as bien compris. Alors ne t’amuse pas à me dire non.
Au pire, tant pis pour lui, elle irait danser avec un autre, un gars pris au pif dans les invités, et il verrait bien, lui-même, s’il ne préférait pas être sa victime, finalement. Non pas qu’elle le pensait jaloux, mais il aurait bien du mal à la surveiller, s’il la laissait danser avec un autre. Les choses dérapaient un peu trop vite, avec une femme comme elle.
– Je te donne une dernière chance de t’enfuir, si tu as changé d’avis. (Elle montra la rue, d’une main.) Promis, je te laisse partir sans faire d’esclandre, sans te faire suivre, sans lancer de tueurs à tes trousses. Par contre, tu pourras dire adieu à ton traceur.
Elle posa les doigts sur son collier et effleura la tête de cheval. Elle ne comptait pas casser son pendentif, mais s’il avait pu mettre le traceur à l’intérieur, elle pourrait bien l’enlever et le donner à quelqu’un d’autre. Ainsi, il verrait bien quelqu’un bouger, mais il pourrait être certain que ce ne serait plus elle. Un chat, peut-être. C’était bien de coller un GPS à un félin. Il pourrait toujours s’amuser à lui courir après pour le lui faire cracher.
– Ou une dernière chance d’accepter toutes mes petites avances, qu’en dis-tu ? On pourra toujours récupérer mes affaires demain, la fête ne sera sûrement pas finie.
Sans la moindre honte, Rose baissa les yeux sur les jambes de David et haussa un sourcil. Au moins, c’était dit.
– Bon, allez, David, on ne va pas coucher ici. (Mot choisi avec beaucoup d’attention, pour le voir exploser.) Décide-toi.
S’il choisissait de l’accompagner, ce qui restait l’option la plus probable, alors ils n’auraient qu’à se rendre devant le portail, entrer le mot de passe que Rose possédait (ces abrutis ne l’avaient jamais changé et se demandaient, encore, comment elle faisait pour entrer) et s’incruster comme de belles fleurs au milieu d’une fête qui n’avait rien d’un bal. La musique de boîte de nuit venait bel et bien de la villa des Cooper.
Chiara De Brunehilde
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David comprenait les sous entendus, et les allusions … mais il le prenait comme elles étaient. Une provocation. Ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait accepter, et encore moins y répondre avec le sérieux qu’on lui connaissait. Tout simplement, il ne savait pas comment répondre à une allusion de sport horizontal par autre chose qu’un silence, souvent gênant… Il avait toujours été comme ça… et depuis qu’il était à nouveau célibataire, toutes ses expériences passées avec le goût de … rien. Une image fugace qu’il voulait oublier. Qu’il préfèrerait oublier. Redevenir vierge, ça c’était une bonne idée… mais il savait que ça ne serait pas le cas. On ne pouvait pas juste oublier les expériences d’avant, aussi désastreuses et douloureuses soient elles …
Sur la moto, il avait eu le temps de biiiiiien y penser alors qu’elle faisait exprès d’allier ses provocations à des gestes doux et intimes qui ne devaient pas se faire sur une moto… Si elle n’avait pas voulu mettre de casque, c’était son problème … mais au moins aurait elle pu … rester sage ? Ce n’était clairement pas le second prénom de Rose, et il l’eut comprit assez rapidement. S’il ne s’était pas arrêté, c’était parce qu’il savait que dès qu’il aurait fait une remarque, elle trouverait un moyen de lui faire regretter encore plus … et il n’avait pas envie de jouer avec le feu.
Qu’importe que ce feu soit tout à fait mignon et qu’il s’amuse déjà de lui.
Il ne pouvait pas se le permettre … Il se demanda un instant s’il pourrait plus tard … mais la désagréable impression qu’il ne fallait pas tester les limites de Roses se fit une place de choix dans son esprit. Non. On ne joue pas avec le feu. Qu’importe le froid intérieur qui nous retourne les entrailles. Cela ne se faisait tout simplement pas. Une fois arrivé, il la laissa descendre et l’observa. Sa robe remontait sur les jambes, il resta un moment interdit avant de comprendre.
- Oh ! Pardon j’y avais pas pensé !
Ce qui sortit tout seul de ses lèvres sans avoir le temps de l’arrêter… mais c’était la pure vérité, il n’y avait pas pensé une seule petite seconde … aussi n’était il jamais en robe dont il ne pouvait pas le savoir … et n’avait il jamais de femme en robe dans son dos … donc … il remarqua alors qu’il avait toujours le casque sur la tête. Peut être ne l’avait elle pas entendu ! C’était en tout cas l’espoir qu’il en avait alors qu’il enleva son casque doucement. D’une main, il remit ses « cheveux » en place. Il s’attendait à tout, tout venant de Rose, mais pas ça.
Pas encore habitué à ses paroles, il l’observa un instant en essayant d’être sûr et certains qu’elle parle bien de ce qu’il pense … Parce que ça pouvait être autre chose ? Absolument pas. Il eu un peu de rose sur les joues. Dire que lui, pouvait avoir envie de choses intimes, c’était un fait … l’entendre dire qu’il serait possible qu’elle veuille quelque chose de ce genre aussi … c’était bien plus déstabilisant.
- Si je peux faire quelque chose pour apaiser cette … état … n’hésite pas à me le dire.
Il se sentait pas assez canon pour ça le David, avouons le …. Mais si elle disait être dans le même état de tension que lui … peut être pouvait il faire quelque chose pour l’apaiser ? Bien sur, lui ne comprenait pas l’énorme sous entendu que l’on pourrait en déduire de cette phrase… il pensait plus à … rien. Il ne savait pas à quoi il pensait, mais à quelque chose qui empêche son état, pas qui … Bref. Il ne préférait plus y penser alors qu’il sentit le baiser sur sa joue. Il lui sourit calmement quand elle lui dit ne pas lui dire non. Il lui attrapa le bras comme elle l’avait demandé et se rapprocha d’elle. Toujours avec son sourire alors qu’il secouait la tête.
- Ne t’en fais pas, j’ai bien compris que de te dire non serait la pire expérience de ma vie … nous éviterons le scandale, je danserais avec toi. Mais si tu n’apprécies pas de te faire écraser les pieds, tu risques de mal vivre notre danse.
Ce qui était très proche de la vérité … David savait danser avec deux pieds gauches et rien de plus… Elle voulait une danse, et elle l’aura…mais c’était à ses risques et périls c’est tout. Puis la proposition de la jeune femme tomba comme un cheveu sur la soupe … D’un coup, elle parla de changer d’avis et de dernière chance. Il regarda un instant le collier dans lequel le traceur se trouvait, et il lui sourit encore.
- Pour le moment, nous sommes là pour aider à trouver le meurtrier de ton ami. C’est mon boulot, et je n’ai aucune envie de me défiler. Tu serais bien trop triste, j’en suis sur.
Il lui fit un clin d’œil pour aller avec sa déclaration. Il trouvait cela marrant de voir Rose comme une personne ayant besoin de lui. Pour une fois, il était utile … et si le meurtre de son mentor lui avait été jeté dans la figure pour qu’il ne pense pas aux restes, David était bien content d’avoir maintenant une raison, bien plus émotionnelle, de s’y jeter à corps perdus. Il lui sourit encore pour les « petites avances » qui, il le remarquait enfin le boulet, étaient de moins en moins subtiles.
- Maintenant que nous sommes ici, il vaut mieux faire ce que nous avons à faire.
Il observa la jeune femme … il se demandait, réellement, profondément, si elle faisait des avances à tout le monde comme ça … et surtout, combien répondait directement par l’affirmation –parce que la jeune femme était tout de même très belle et attirante- et combien finissait par se la mettre derrière l’oreille… parce qu’il pensait bien que la jeune femme ne se donnait pas comme ça. Elle l’avait dit plutôt non ? Il faut avoir des envies … en avait elle vraiment envie ?
Les draps de David étaient froids depuis si longtemps qu’il se demanda un instant qu’est ce que ça pouvait faire de se laisser aller à un peu de tendresse, ou de sauvagerie, dans un lit … Mais non. Quand elle utilisa le verbe « coucher », il se reconnecta sur le monde réel, oubliant les peut être, les si, et les pourquoi pas pour quelque chose de plus concret. Alors David mit la main sur celle de la jeune femme sur son bras, et dans un mouvement très simple, il avança d’un pas vers le portail.
- Voilà ma réponse, ma chérie.
Mot aussi utilisé avec attention … parce qu’il avait bien vu que ça avait eu le don de ne pas lui plaire quand il l’avait dit la première fois. Un sourire d’ange fut lancé vers Rose. Lui aussi, il avait envie de jouer à la taquiner, pourrait elle l’en blâmer ?
Les excuses de David n’échappèrent pas à Rose, au contraire. Elle échappa même un rire moqueur, à l’entendre dire ce qu’elle avait deviné depuis longtemps. L’agent ne devait pas avoir l’habitude d’avoir une femme comme elle dans ses environs, elle n’en doutait pas, mais elle comprenait, peu à peu, qu’il ne devait plus avoir l’habitude des femmes tout court. À tous les coups, cet idiot s’était entiché d’une femme du FBI, comme lui, et ils avaient vécu de meurtre et d’eau fraîche avant que tout parte en fumée. Les robes, les jupes, les sous-entendus à peine cachés, les discothèques, il ne connaissait rien de tout ceci. Une erreur, quand on devait côtoyer Rose.
Elle, elle y avait bien pensé, en grimpant derrière lui, et force était de constater que ça ne la dérangeait pas le moins du monde, que la moitié de la ville ait vu ses cuisses ou deviné le début de sa culotte. Elle ne comptait pas s’éterniser dans le coin et Rose avait, parfois, fait pire que ça pendant ses quelques missions. Elle ne reculait pas vraiment devant ce genre de choses, comme on pouvait s’y attendre d’une femme qui passait son temps à inviter dans un lit (ou sans lit, d’ailleurs) un homme qu’elle venait à peine de croiser. Généralement, il ne lui fallait guère plus de cinq minutes pour que les choses dégénèrent. Ce qui ne voulait pas forcément dire que répondre à ses avances permettait de les obtenir. Il fallait, tout de même, le mériter.
Le méritait-il, lui ?
Rose explosa de rire, cette fois, sans se cacher, une main levée à ses yeux pour recueillir la petite larme qui lui échappa, tant elle trouva tout ceci très drôle. Elle ne sut pas ce qui fut le plus intéressant, dans cette histoire : qu’il le lui propose en plein milieu de la rue ou qu’il ne comprenne pas lui-même ce qu’il disait. La brune n’avait pas besoin d’être dans la tête de David pour deviner qu’il s’était perdu quelque part et qu’il n’arrivait plus à retrouver son chemin. Les mots lui échappaient d’un coup, comme ça, mais il ne saisissait pas lui-même tout ce qu’ils voulaient dire.
– Allons, David, ce n’est franchement pas le moment, refusa-t-elle, sans arriver à effacer son sourire amusé. Mais plus tard, je ne doute pas que tu supplies que je t’aide à… t’apaiser, comme tu dis.
Ce qui ne voulait pas dire qu’elle accéderait à sa requête, mais Rose ne doutait pas d’arriver, à un moment ou un autre, à faire tomber ce mur étrange qu’il avait érigé autour de lui-même. Ce n’était pas tant par envie de le mettre dans son lit, que de le voir, enfin, devenir quelqu’un de normal. Rose n’avait pas l’habitude des hommes comme lui, elle connaissait, plutôt, ceux qui ne disaient jamais non, ainsi que ceux qui se pensaient être en droit d’avoir quelques mains baladeuses. Un droit que Rose se donnait souvent, mais qu’elle faisait regretter à ceux qui en faisaient de même avec elle, étonnamment.
– Tu n’as pas idée…
Refuser quelque chose à Rose était tout aussi dangereux, en vérité, que de sauter dans la tanière d’un tigre affamé. Elle prenait les meilleures décisions, de toute façon, et n’acceptait pas vraiment qu’on ose remettre en doute sa parole. Elle avait, certes, des manières peu traditionnelles et des façons d’obtenir ce qu’elle voulait bien à elle, mais le résultat était toujours au rendez-vous. N’était-ce pas tout ce qui comptait ?
– T’en fais pas, petit David, c’est clairement pas tes pieds qu’on te demande de remuer.
Pour appuyer ses propos qui, une fois encore, étaient bourrés de sous-entendus, Rose profita de la proximité de David pour lui tapoter la hanche. Elle se contenta de la hanche, cette fois-ci, consciente qu’il ne supporterait peut-être pas qu’elle aille plus loin et elle n’avait, franchement, pas envie de le voir s’énerver ou craquer en plein milieu de la route, alors qu’ils devaient se concentrer sur la super soirée (ironie chérie) qui les attendait.
– Si tu lorgnes autant sur mon décolleté, tu ne vas pas tenir la soirée, tu sais, le provoqua-t-elle, en interceptant son regard.
Elle savait pertinemment, Rose, qu’il ne regardait pas ses seins, mais le collier juste au-dessus. Ce qui ne lui plaisait pas vraiment, pour tout avouer. L’une de ses contradictions qu’il ne fallait pas chercher à comprendre : il arrivait qu’elle l’exhibe de cette façon, mais n’appréciait pas qu’il attire l’attention. Comme s’il s’agissait d’un pendentif qu’elle aurait dû être la seule à voir et apprécier à sa juste valeur.
– Triste de te voir te barrer ? Tu me prends pour qui ?
Elle n’aimait pas bien, Rose, cette façon qu’il eut d’être si confiant et de lui mettre en plein visage la tristesse qui serait la sienne, selon lui, s’il abandonnait l’affaire. Il ne savait pas ce qu’il disait. Rose ne serait triste, elle serait désespérée. Elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas résoudre toute cette histoire seule. Il lui fallait l’appui de l’agent du FBI, ne serait-ce que pour s’éviter de replonger pour quelques années. Alors s’il devait l’abandonner avant d’avoir pu trouver qui avait tué son mentor…
Rose ne préféra pas y penser, que ça ne finisse pas par lui donner l’envie de se venger de David avant même qu’il ait pensé à la quitter. Elle préféra se concentrer sur ce petit idiot d’agent qui se permettait, une nouvelle fois, de l’appeler chérie, avec cette petite moue satisfaite, sur le visage, qui laissait sous-entendre qu’il avait conscience de choisir des mots qui ne lui plaisaient pas. Rose ne réagit pas immédiatement, elle resta stoïque pour ne pas lui donner ce qu’il voulait. À la place, elle se contenta d’échapper à sa main pour mieux glisser sous son bras, se coller contre lui et poser ses doigts sur la hanche opposée de David, non sans oublier de passer sous la veste.
– Parfait, chaton. Allons-y.
D’un roulement des hanches, elle vint percuter les siennes, un sourire espiègle sur les lèvres, et les poussa tous les deux vers le grand portail. Comme elle s’y attendait, il lui suffit de faire l’ancien code pour que les deux pans métalliques émettent un gros bourdonnement et s’ouvrent, lentement, sur la cour dallée. Rose attendit l’ouverture complète du portail pour s’engouffrer dans la propriété, le menton légèrement dressé, un regard indifférent posé sur la beauté et le luxe des lieux. Elle avançait comme si elle était chez elle, en vérité. Ce qui avait tendance à énerver les Cooper et elle adorait les voir énervés.
– Tu as dû le deviner à la musique, mais c’est loin d’être un bal. J’ai un peu menti. Juste un petit peu. Mais tu as promis de danser, ne l’oublie jamais.
Rose échappa un rire amusé, alors qu’ils remontaient l’allée longée de chrysanthème jusqu’au garage, devant lequel était garée une magnifique voiture de sport rouge. Là, Rose indiqua à David qu’il y en avait une dizaine d’autres, à l’intérieur, sans compter celles des invités, et vira de bord pour grimper les quelques marches du perron en marbre, majestueux. Sans sonner ni frapper, la brune se contenta d’ouvrir la porte d’entrée et de pénétrer dans le hall. Elle s’essuya négligemment les pieds sur le tapis bordeaux, déçue de ne pas avoir plus de boue à leur offrir, et pointa le double escalier qui leur faisait face.
– Il mène aux chambres, si jamais… Haha, je te taquine pour cette fois, David, mais il faudra bien le monter pour récupérer mes affaires. En attendant, la fête est par là.
Elle pivota pour désigner une porte coulissant, sur le côté, qui menait dans un salon immense aux lumières tamisées et aux volets tirés. Tout le centre était occupé par la piste de danse, sur laquelle se trémoussaient des dizaines d’adolescents. Le long des murs, des tables permettaient un peu plus de calme et de nombreux adultes aux airs… sauvages, disons, parlementaient tout bas. Tout au fond, près de la cheminée, un énorme gâteau était posé au milieu du buffet.
– Profitons que les Cooper ne soient pas là pour aller manger de ce bon gâteau, qu’en dis-tu ? (Gâteau qui, soit dit en passant, n’avait pas encore été entamé, ni les cadeaux déballés, visiblement.) Et n’oublie pas de bien te mettre très près de moi, si tu veux me parler, avec cette musique, on n’entend vraiment rien !
Ce qu’elle lui confia en s’étant, elle-même, accrochée à son cou pour le lui dire à l’oreille, alors que la musique tonitruait dans la salle. C’était, évidemment, pour se moquer un peu de lui, mais elle n’avait pas si tort, au fond. S’il ne voulait pas être discret, il pouvait toujours crier, ceci dit.