« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Raven avait une vision très étriquée de la vie humaine. Ou, plutôt, disons qu’elle avait une vision très ornithologique de la vie humaine ? Elle reportait ses besoins de corbeau à ses besoins humains et n’arrivait, donc, jamais vraiment à comprendre la logique humaine. Bouffer des glaces, ça ne servait pas à grand-chose. C’était froid, beaucoup de vent pour rien, juste de l’eau, en somme. Ça ne nourrissait même pas ! Et Raven, en bon oiseau, pensait qu’un repas devait nourrir avant toute chose. Tout comme il pensait qu’il fallait garder une porte de sortie, chez lui, ou qu’il n’y avait que l’infécondité qui pouvait séparer un couple. Parce que c’était ainsi, dans sa vie de corbeau, que ça l’avait toujours été et que ça le serait à jamais.
Une logique toute à lui, donc, qui ferait mieux de faire son chemin dans le crâne d’un certain chat noir, s’il voulait régler certains soucis. Mais ce n’était franchement pas le sujet, ici.
» Speculos, répéta Raven, comme elle le faisait souvent. J’ai pas la moindre idée de ce que tu chantes, l’étourneau. Je suis pas un chat, moi, je m’amuse pas à laper tout ce qui traîne. Tes glaces, tu peux te les garder.
Toujours aimable, la brune préféra expédier cette conversation loin derrière elle. Elle n’aimait pas les glaces, point. Elle préférait les cookies et les biscuits, ce qu’elle ne pouvait clairement pas avouer à Axel sans passer pour une petite vieille ou, pire, une grand-mère. Quelle horreur ! Non, elle avait une réputation à tenir, la brune, et le gamin la prenait déjà trop pour une gentille. C’était mort, elle préférait ne pas lui donner d’autres occasions de l’insulter avec toute son innocence à la con.
Raven haussa un sourcil en voyant qu’il lui suffisait de quelques mots pour tirer des étoiles, dans les yeux d’Axel. Allons bon ! Il était si paumé que ça, celui-ci ? Elle était pourtant certaine que, lui, il lui suffisait de traverser la rue pour trouver quelqu’un qui voudrait bien de lui. Alors qu’elle, elle n’avait bien que lui pour accepter de l’avoir dans les parages sans s’énerver, sans prendre mal ce qu’elle disait, et en voulant vraiment qu’elle reste avec lui. OK, Raven ne faisait aucun effort pour être quelqu’un de sympa, mais elle était persuadée que, de toute façon, tout le monde finirait par lui dire de dégager. Ou le lui faire comprendre, comme son meilleur ami le lui avait bien fait comprendre. Alors, maintenant, elle prenait automatiquement ses distances.
» Non.
Réponse simple à une question con. Le corbeau n’avait pas épousé un super héros. S’il voulait bouffer du collant et des bons sentiments, il n’aurait pas gravité autour du démon. En tout cas, la logique du bonhomme de neige passait clairement au-dessus de la tête de la brune. Elle ne voyait pas le rapport avec le fait que son mari la connaissait depuis longtemps et le fait de l’aimer. D’ailleurs, elle ne comprenait même pas pourquoi Axel l’aimait bien.
» Peut-être que tu comprends que dalle ? Tu crois pas que s’il m’aimait plus plus plus, il éviterait de passer son temps à me dire combien je suis moche et tout plein d’autres super insultes débiles ? Même pas un mot sympa pour dire qu’il est content de voir que je suis pas morte, hein. Non, direct la guerre, c’est bien mieux. Donc excuse-moi, mais l’amour, là-dedans, je vois pas où.
Alors que ce n’était franchement pas de sa faute, à elle, si le monde entier croyait qu’elle était morte, terrassée par la maladie. Et ce n’était pas de sa faute, non plus, si quand elle avait enfin pu revenir dire à tout le monde qu’elle était vivante, ce débile de chat avait supprimé son existence. Elle n’allait tout de même pas s’excuser pour un mal qui ne venait pas d’elle, non ? Alors que lui, il pigeait pas deux secondes tout le mal qu’il lui avait fait et ne s’excusait pas pour de vrai. Il ne faisait que dire « ouais ouais sorry » alors qu’il en pensait pas un mot, puisqu’il ne voyait pas où était le problème.
» Ça va, merci, j’ai pas besoin de ton aide. De toute façon, s’il se bouge pas le cul, je me barre, et puis c’est tout. J’ai assez donné, je vais pas perdre mon temps avec lui.
Ce qui était une certitude qui la prenait aux tripes. Elle avait fait ce qu’elle pouvait, si ça ne marchait pas mieux, alors il serait temps de partir. Et même si partir voulait, sûrement, dire renouer avec sa vie de corbeau, loin des autres, et s’enfoncer dans la solitude et l’ennui qui avaient été les siens, juste avant la malédiction.
L’entendre dire qu’il avait juste oublié qu’elle était méchante ne plut vraiment pas à Raven qui broya un biscuit, entre ses doigts, et ne se gêna pas pour faire tomber toutes les miettes par terre. Il se prenait pour qui, lui ? C’était pire que de lui dire bien en face qu’elle était gentille. Franchement, soit il avait un grain, soit… elle ne savait pas, mais il avait un sérieux problème pour comprendre quand il risquait sa vie comme un débile.
Elle ne préféra pas revenir là-dessus, pour ne pas devenir plus méchante que prévu, et se concentra sur un nouveau biscuit, qu’elle se coinça entre les dents et mâchouilla doucement. Retourner une question contre Axel était la seule idée qu’elle avait trouvé, même si la brune n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle venait de dire. Peut-être bien qu’elle venait de l’insulter ? Mais il ne lui semblait pas que, au moment où elle l’avait entendu, dans la rue, l’interlocuteur le prenait mal.
L’explication tomba du ciel, directement dans la bouche d’Axel et Raven fit semblant de savoir exactement ce qu’elle avait dit, en hochant plusieurs fois la tête. Oui, oui, voilà, elle voulait dire une personne qui lui plaît. Pour ce qu’elle en avait à péter, sérieux. En revanche, il la perdit instantanément, juste au moment où il évoqua le fait que ce ne fut « pas de cette manière-là ». Raven papillonna des cils et enfourna un autre biscuit. Qu’est-ce que ça voulait dire, ça ? Il y avait plusieurs manières de s’intéresser à quelqu’un ? Encore une fois, sa vision étriquée d’oiseau refusait de comprendre le principe.
» Qu’est-ce que ça veut dire « pas de cette manière-là » ! Rah, tu me gonfles un peu avec tes histoires incompréhensibles ! Vous, les humains, vous réfléchissez trop.
Devoir toujours tout séparer en pleins de catégories, là, ça l’énervait. Il fallait faire attention à machin parce qu’il était ci ou ça, à truc parce qu’il bouffait des pissenlits et elle ne savait quelle autre connerie. Pour elle, tout le monde était humain, point. Et ses sentiments, elle ne les comprenait pas, alors elle ne risquait pas de les hiérarchiser comme lui le faisait. Tout ce qu’elle voyait, elle, c’était ceux qu’elle supportait, tous ceux qu’elle détestait et… l’autre, hors catégorie.
» Si ça te tombe dessus, c’est pas toi qui vas le trouver, répliqua-t-elle, gonflée par ce qu’elle ne pigeait pas. Et je vois pas ce que tu veux que ça me fa-…
Raven se retint de finir sa phrase, ses yeux bleus fixés sur le bonhomme de neige, et mâchouilla un dernier biscuit. Est-ce qu’elle avait fini le paquet en un temps record ? Évidemment. Ne jamais laisser de biscuits à portée de ses mains. Pas plus que de cadavre, d’ailleurs. Mais c’était un poil plus rare dans l’appartement d’Axel.
» Si ça t’amuse, écoute, tu viendras m’en parler. Mais je vois pas ce que tu veux que je te dise. L’amour, je suis même pas sûre de bien comprendre. Pour moi, le monde est simple : tu trouves ton partenaire et si ça fait des poussins, ça matche. Sinon, tu en trouves un autre. (Elle eut un sourire presque tendre, sans s’en rendre compte elle-même.) Et si ça matche, c’est pour la vie.
Elle s’étira longuement, dans sa tunique, comme si elle sortait d’un vieux rêve un peu moisi. Mais c’était, surtout, sa façon à elle de clôturer une conversation qui partait dans un sens qui ne lui plaisait pas du tout. Avouer sa fidélité sans faille à un gars comme Axel, ce n’était franchement pas prévu au programme.
» C’est con, hein ? Je suis tombée sur le seul abruti de chat qui veut pas être fidèle et préfère rouler dans les draps de n’importe qui. Je sais pas si tu imagines ce que ça me fait, en fait. Lui, il pige pas, en tout cas. (Raven passa une main dans sa chevelure noire et se frotta le visage, sans arriver à se débarrasser d’une soudaine impression de grand froid, au fond d’elle.) Bah ! Tant pis, écoute, c’est la vie. J’espère que toi, tu tomberas sur un chat qui n’a qu’une seule vie.
Axel Oswald
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Matthew Gray Gubler
Personnage abandonné
| Conte : La reine des neiges | Dans le monde des contes, je suis : : Olaf
Axel était heureux d’avoir une amie. Et cela pouvait se voir sur son sourire d’ange et sa tête adorable. Quand elle ne comprit pas ce qu’était un spéculos, il voulu ouvrir la bouche pour lui dire avant de lui dire qu’elle ne voulait pas de glace. Il referma sa bouche et se mit à réfléchir aussi vite que son petit cerveau lui permettait parfois.
- Les spéculos sont des biscuits que je fais en glace, mais si tu n’aimes pas les glaces, je pense que je pourrais t’apporter le reste des ingrédients pour les faire de temps en temps si tu en veux.
Parce que les spéculos, comme toutes les glaces qu’il faisait à partir de chose se trouvant sur le commerce, laisser toujours des « déchets ». Pour les spéculos, ça revenait à avoir plein de petite brisure de biscuit dont il ne savait pas quoi faire … et la jeune femme lui avait bien fait comprendre qu’elle aimait les biscuits, peut être que cela pourrait lui faire plaisir ? Bien sur, il ne pouvait pas lui dire qu’il le faisait parce qu’il la trouvait très gentille et qu’il l’aimait bien, elle lui avait déjà dit son opinion la dessus.
Malgré son manque de compréhension du monde, Olaf comprit que le « non » énoncer ainsi sec était définitif, et il décida de ne pas revenir dessus pour le moment. Olaf écouta la phrase qu’il suivit en réfléchissant à tout ce qu’elle disait. Son cerveau en ébullition de toutes les informations ainsi jeté. Olaf pencha la tête sur le côté. Il ne voulait pas croire que le monde manquait à ce point d’amour pour ne pas couvrir une personne comme Raven de ce qu’il y avait de plus beau.
- Peut être qu’il ne sait juste pas faire.
On pouvait traduire ça par « il est un peu con ? » mais ce n’était pas Olaf qui dirait ça… C’était juste une pensée qu’il avait eu… un vieux souvenir d’une fois où on lui avait expliqué que si certains garçons tiraient la queue des filles c’était parce qu’ils ne savaient pas comment faire autrement pour avoir son attention. Il exposait juste le fait que peut être était il dans le même cas ? Mais il ne voulait pas non plus affirmer quelque chose qui serait faux.
- S’il se bouge pas tu vas partir … partir ? Je ne te reverrais plus ?
Il allait faire une petite prière au dieu céleste du monde de River pour qu’il exauce son souhait. Il fallait que le monsieur de Raven se dépêche parce qu’il ne voulait absolument pas penser aux faits qu’il puisse perdre sa nouvelle amie aussi rapidement. Alors le Kot il se dépêche ! Il sourit à Raven quand il lui demanda plus d’information.
- Quelqu’un peut nous plaire, nous faire de l’œil, nous intriguer, sans forcément que nous voulions sortir avec lui. N’as-tu jamais eu envie de juste t’arrêter devant une personne et de lui poser une question ? Un peu comme les enfants. Pourquoi tu portes ce chapeau ridicule, pourquoi tu es noir, pourquoi tu n’as pas de chaussures ? Je pense que quelqu’un peut vous faire de l’œil tant qu’il attire ton regard. Mais la plupart des gens pensent que faire de l’œil c’est forcément quelqu’un avec qui tu veux sortir, avec qui tu as « un ticket ».
Olaf réfléchit … les humains étaient ils compliqués ? Possible. Il le savait bien , il ne l’était que depuis quelques années … ou 33 ans si on compte les faux souvenirs … mais il avait toujours trouvé l’humanité compliqué à comprendre. Il fallait les décrypter, décrypter leur réaction, leur comportement … et personne ne réagissait pareil face à la même situation. Il sourit quand elle répliqua mais attendit pour lui répondre qu’elle reprenne sa phrase qu’elle avait laisser au milieu.
- Oui, je viendrais t’en parler alors ! Mais il me faudra dire où te retrouver alors. Je ne sais pas. Des fois, tu peux avoir un partenaire que tu aimes, et ne pas pouvoir faire de poussin. C’est pour ça que tu peux adopter des enfants, pour être avec celui que tu aimes malgré l’impossibilité de faire des enfants.
Lui, il ne comprenait pas le principe de dire, si tu ne peux pas faire de poussins, alors tu changes … il avait été un poussin qu’on ne voulait pas. Un poussin qui avait été fait par erreur, certainement, et qu’on avait abandonné… Un poussin noir. Il ne savait même pas s’il avait des frères ou des sœurs … il était juste un poussin noir qu’on n’avait pas voulu. Alors … si tu ne peux pas avoir de poussin de sang, pourquoi ne pas prendre le rejeter d’un autre couple ?
Quand elle revient sur une discussion si triste qu’il la sentait palpable dans la pièce, il se mordit la lèvre et ne savait plus réellement quoi dire pour désamorcé la situation.
- Ce n’est pas con. C’est triste. Et je suis sur qu’il s’en mordra les doigts. Il le doit. Moi en tout cas je t’aime, et j’ai plein de vie pour t’aimer. Mais pas comme l’amour d’attire l’œil tu vois ?