« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Plusieures heures s'étaient écoulés. Je regardais par la fenêtre, caché par les rideaux. Quant à Melody, elle était assise sur une chaise plus loin. Elle refaisait son pansement. Je voulais l'aider, mais elle avait insistée pour le faire seule. On attendait. On avait plus que ça à faire, maintenant. Mais jusqu'à quand on allait devoir attendre ?
Je songeais à Rocky qui devait être seul dans la voiture. J'espérais qu'il allait bien. Je me devais de m'occuper de mon compagnon à quatre pattes, mais pour le moment, j'étais occupé avec cette copie de Mel. Quand je lui portais un regard, je ne voyais aucune différence entre elle et la vraie. Elle agissait de la même manière. Mais ce n'était pas elle. Pas vraiment elle.
Ce fut à ce moment là que mon téléphone vibra dans la poche de mon pantalon. Je le pris, histoire de voir de qui il s'agissait. Pendant un instant, j'avais hésité à répondre. Mais ils s'en étaient déjà pris à Morgan. Je ne pouvais pas prendre le risque. Est-ce que c'était un appel anodin, ou lié à tout ça ? J'avais décroché, puis attendu. Je n'avais pas prononcé la moindre parole. Le téléphone était posé contre mon oreille. Mon coeur s'était arrêté de battre. J'attendais... puis, une voix coupa le silence.
« Emmet ? » me demanda t'elle.
Pendant une fraction de seconde, je sentis un soulagement me traverser. Puis, le fait qu'elle avait mis du temps à parler, m'avait fait douter. Est-ce que tout allait bien ? C'était forcément lié à tout ça.
« Tu vas bien ? » laissais-je échapper.
Je tentais de garder une voix posée. De rester zen. De ne pas exploser, ou de ne pas prononcer plus de paroles qu'il fallait. Dans ma question, tout était clair. Est-ce qu'elle allait bien ? C'était tout ce qui m'importait pour le moment, car elle n'était pas seule. Ca se sentait. La personne à côté d'elle, ou les personnes, se montraient aussi discret qu'il le fallait dans ce genre de situation.
« Melody est avec toi ? » reprit-elle.
Je tournais la tête vers la jeune femme. Est ce qu'elle parlait de cette Melody ? Il fallait que je reste concentré. Je ne devais pas flancher. Pas maintenant.
« Passe moi les. » répondis-je.
Elle sembla hésiter. Je me doutais qu'elle avait mis la main sur une partie du combiné, afin que je n'entende pas ce qu'elle dit. Elle repritl a parole au bout d'un petit moment.
« En ce moment elle traverse une période difficile. Il faut que tu... »
« Passe moi la personne qui est à côté de toi. » la coupais-je.
Ca ne tarda pas. J'avais piqué au vif la personne qui se trouvait en ce moment même dans la même pièce que ma mère, et qui devait sans doute la menacer d'une arme pour qu'elle dise exactement ce qu'il lui demandait de dire. Je m'imaginais la scène ainsi.
« Où est-elle ? »
Ce n'était que quelques mots, prononcés par un homme. Il n'avait pas réfléchis avant de parler. C'était quelqu'un qui pouvait se montrer impulsif. Tout l'inverse de l'image que j'avais de lui. Comme quoi...
« J'ai une requête avant. »
L'homme au bout du fil ne répondit pas. J'entendais sa respiration. Il n'avait pas mis la main sur le combiné. Il était légèrement essoufflé. Tout l'inverse de ma mère, qui s'était montrée très calme et posée. Je tenais cela d'elle.
J'avais pris mon temps pour formuler ce qui suivis.
« Vous avez sans doute une famille, vous aussi. Proche ou éloignée. Des amis. » débutais-je. « Ne me poussez pas à devenir comme vous. »
Si il touchait à ma mère. Si il lui faisait quoi que ce soit, je les traquerais les uns après les autres. J'en étais capable. Ou du moins je le serais. Les choses devaient être clair entre lui et moi.
« Elle est avec vous ?? » me répondit-il, toujours plus énervé.
« Vous le verrez bien assez tôt. » le coupais-je en raccrochant.
Je n'avais pas envie d'entendre ce qu'il avait à me dire. Au téléphone, on ne pouvait pas gérer aussi bien les choses que de vive voix. Il était chez ma mère, il la détenait. J'avais quelque chose qu'il voulait. Lui raccrocher au nez, c'était risqué, mais c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour le forcer à attendre et laisser du temps à ma mère. On allait se rendre chez elle, et peut-être tomber dans un piège. C'était même évident. Mais je n'avais pas d'autres choix. J'avais tourné la tête vers Melody.
« Tremblay, c'est ça son nom ? » lui demandais-je. « Il est chez ma mère, et il nous attend. » achevais-je.
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Mon corps s'était raidi instinctivement à mesure qu'Emmet discutait au téléphone. Je me doutais qu'il s'agissait d'une personne à laquelle il tenait énormément, et j'avais automatiquement pensé à Anna Maria. Je me souvenais d'elle. Ou plutôt, j'avais une image précise imprimée dans ma tête. Je pouvais la détailler avec une précision inouïe, mais j'étais incapable de raccrocher le moindre souvenir la concernant. Je savais que je la connaissais, mais une fois encore, ma mémoire n'était qu'une éponge vide, dépourvue de la moindre substance.
Pourtant, j'avais essayé de me rappeler. J'étais prête à me raccrocher à n'importe quoi. J'avais mis les dernières heures à profit, en vain. Mon cerveau était vide.
Quand Emmet me confirma que sa mère avait des ennuis, je me redressai sur le tabouret face au comptoir. Tremblay ? Je le connaissais, lui aussi. Encore une fois, aucun souvenir à raccorder. Je savais qu'il était mon garde du corps. Que fabriquait-il chez Anna Maria ?
"Il l'a menacée ?" m'enquis-je, anxieuse.
Emmet ne pouvait me répondre. Il n'avait que des suppositions. Il m'apprit qu'il avait l'air essoufflé et agressif, ce qui n'insinuait rien de bon.
"On doit aller la sauver." décidai-je sans réfléchir.
Je plantai un regard déterminé dans celui de l'homme, puis réalisai que c'était une très mauvaise idée. Il s'agissait probablement d'un piège. Pour l'instant, nous avions réussi à échapper à ceux qui me pourchassaient, ça n'était pas pour se jeter dans la gueule du loup. Et pourtant... j'avais des doutes. Je choisis de les partager avec Emmet.
"Tremblay ne m'apparaît pas comme une menace quand je pense à lui. Je n'ai rien sur quoi m'appuyer, mais j'ai une bonne intuition le concernant."
J'ignorais de quoi ça venait, mais autant tout miser là-dessus.
"On devrait rejoindre ta mère. Vraiment." insistai-je. "Peut-être qu'il aura des infos à nous donner. On comprendra mieux ce qui se passe."
Je me levai afin de montrer ma détermination. Ma blessure à l'épaule m'élança mais je gardai la tête haute. Je ne voulais pas paraître faible face à Emmet. Après tout, il n'avait pas besoin de savoir que la plaie guérissait beaucoup plus lentement que d'habitude. Quand j'avais changé le pansement, je l'avais remarqué. La vérité, c'est que j'étais terrifiée. J'ignorais ce que j'étais ni ce qui allait m'arriver. Il me fallait des réponses. Peu importe si elles seraient dures à encaisser.
"Et puis, si jamais je me trompe et qu'il veut me livrer aux Men in Black... qu'il le fasse." ajoutai-je, nerveuse. "Au moins, tu n'auras plus de souci. Il te suffira de retrouver la 'vraie' Melody."
Cette appelation ne me plaisait pas du tout. Elle me laissait un arrière goût amer dans la gorge. J'avais l'impression d'être Melody. C'était mon identité. Je ne connaissais rien d'autre. Même si c'était ce que d'autres avaient décidé pour moi.
"On peut cuisiner Tremblay pour qu'il nous apprenne tout ce qu'il sait." appuyai-je en m'approchant d'Emmet. "Ca sera toujours des éléments de piste pour..."
Je ne pouvais achever ma phrase. Je n'avais pas envie de répéter ce qui provoquait une douleur encore plus profonde que la blessure laissée par la balle. Retrouver la vraie Melody... C'est fou comme quelques simples petits mots peuvent être cruels, ainsi assemblés.
Je dressai le menton et mordis mes ongles, tout en empruntant le chemin vers le palier.
"On ne doit pas perdre une minute de plus. Qui sait où elle est, à l'heure actuelle ? Et ce qui a bien pu lui arriver ?"
J'essayais de me focaliser sur elle afin de me préparer. A m'effacer. A disparaître. C'était ce qui allait se passer, alors autant prendre les devants. Je ne serai jamais celle qui termine l'histoire, qui sort victorieuse. Je ne serai jamais l'héroïne qui embrasse le héros.
Mon regard s'attarda quelques secondes sur la bouche d'Emmet. Quelques secondes de trop. Je déglutis, passai une main dans mes cheveux emmêlés et m'éclaircis la gorge.
"Allez, on s'arrache." grommelai-je.
J'abaissai si brusquement la poignée de la porte que je manquai de la casser. La tête basse, je traversai le palier et dévalai l'escalier quatre à quatre, sans me retourner.
Emmet Miller
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Est-ce qu'il m'est déjà arrivé de naviguer en paix sur une mer tranquille ? Quand j'étais petit, j'étais l'élément perturbateur à l'école. Je n'arrivais pas à me concentrer. Il m'avait fallu plusieurs années avant de m'y faire réellement. Etrangement, c'était la venue au monde de mon petit frère qui avait changé la donne. Et qui avait totalement chamboulé ma vie.
On avait passé le plus clair de notre temps ensemble. Et ce, même avec les soucis rencontré à la maison. On était resté souder. Puis, une chose en entrainant une autre, j'avais quitté le domicile. J'étais entré à l'école de police. J'étais même devenu inspecteur, et j'avais fini par trouver un certain équilibre. J'avais l'esprit serein et le coeur apaisé. Je n'avais pas la meilleure des vies, et je n'étais pas l'homme le plus heureux du monde, mais ça me convenait.
A ce moment là, une fois encore, mon frère avait tout chamboulé chez moi. Mais malheureusement, ce n'était pas pour améliorer ma manière de vivre, mais la réduire à néant. Ce n'était pas sa faute. Il avait été victime de quelque chose, ou plutôt de quelqu'un. Plus rien serait comme avant.
Il me manque terriblement, et j'ai eu du mal à me sortir de cette situation. J'ai commis de nombreuses erreurs. J'ai perdu mon travail. J'ai changé mon style de vie. J'ai changé totalement de vie. Je me suis éloigné encore plus des gens que j'aime, des gens qui m'aiment. J'étais en colère. Extrêmement en colère. Je le suis toujours. Non pas contre la personne responsable de ça, ni contre ma mère ou mon père, même si lui le mériterait amplement. J'étais simplement en colère contre moi même. Pour ne pas avoir été là. Pour être partit et l'avoir laissé seul dans ce monde.
Apprendre à vivre sans lui a été très difficile. Et rien que d'imaginer de perdre encore plus de gens que j'aimais, ça me rongeait de l'intérieur.
Je sais par expérience que cela prend beaucoup de temps pour que la blessure cicatrice, et qu'il faut prendre son mal en patience et accepter la douleur, et la tristesse. Accepter qu'elles s'attenuent petit à petit et qu'elles ne disparaissent jamais réellement. Il me manque. J'avais encore tant de choses à lui dire, de questions à lui poser. Il avait encore tant de choses à vivre. Il est mort et pourtant, il continue d'exister dans ma mémoire.
J'avais entrepris de suivre la sirène. On s'était arraché, comme elle l'avait dit. Descendant les marches quatre à quatre. Puis, on avait quitté l'immeuble. On s'était dirigé dans diverses ruelles à la recherche de la voiture idéale. Elle marchait devant moi. Elle savait où aller, ce qu'elle devait faire. Quant à moi, je n'avais fait que la protéger. J'avais tenté au mieux de la mettre à l'abri, de l'éloigner de tout ça. J'avais protégé du mieux que je pouvais la femme qui avait tué mon frère.
Elle n'était pas responsable. Elle ne savait pas. Elle l'aimait. Ca rendait la chose encore plus difficile. Surtout qu'elle n'était pas la seule à l'aimer. Il l'aimait lui aussi. Il me l'avait dit, même si je n'avais jamais vue la sirène avant notre première rencontre. Et aujourd'hui, je l'aimais aussi. Je les aimais tous les deux.
Une nouvelle ruelle. De nouvelles voitures. Aucune qui correspondait. On nous traquait, mais on ne nous avait pas trouvé. J'avais décidé de m'arrêter, de ne plus courir. Le coup de fil me revenait à l'esprit. Elle avait de suite prononcé mon nom. Elle m'avait demandé si Melody était avec moi. Pourquoi Morgan ? Pourquoi ma mère ? Si ils avaient réellement pu entrer chez mon ami afin de le tuer, c'est qu'ils pouvaient se téléporter. Pourquoi ne l'avaient ils pas fait pour nous trouver ? Pourquoi nous avaient-ils permis de fuir ? Une seule et unique explication me venait à l'esprit. Si ils ne l'avaient pas fait, c'était qu'ils ne pouvaient pas le faire.
Tout s'était enchainé d'une manière tellement logique. Elle m'a trouvé. On a quitté les lieux. On a fuis. L'hôtel. Puis l'hôpital. Rocky dans la voiture. Morgan chez lui. Ma mère au téléphone. Tout semblait tellement clair pour moi. Le test. Elle n'était pas Melody. Tout était évident.
Elle s'était arrêtée de chercher quand elle avait remarquée que je m'étais stoppé moi même. Elle était revenue vers moi, se demandant sans doute pourquoi je ne me pressais plus. Il n'y en avait pas besoin. C'était ici, dans cette ruelle que tout avait lieu. Inutile d'aller plus loin.
Quand elle était revenue jusqu'à moi, je l'avais observée. Mon regard avait croisé le siens. Et à ce moment là, je lui avais dit. C'était quelque chose que j'avais gardé bien trop longtemps au fond de moi. Une chose qui me rongeait à chaque fois que nos regards se croisaient. A chaque fois que j'éprouvais ce désir pour elle. A chaque fois que je me rendais compte que je l'aimais. Quelque chose de difficilement surmontable. Quelque chose qu'on avait tous les deux occultés bien trop de fois. Quelque chose qui devait sortir, ici, maintenant, car c'était l'endroit idéal.
J'avais entendu son chant. Il s'était emparé de moi avant que je comprenne, et il m'avait tiré vers elle. Je ne pouvais plus fuir. Je ne pouvais plus la fuir. Elle m'avait totalement envoûtée. C'était une sirène. Exactement comme on les décrivait. Belles et dangereuses à la fois. Elle était exactement comme ça.
« Tu as brisé ma vie. » lui avouais-je. « Tu y es entrée. Tu as pris tout ce que j'avais. Tu m'as ouvert les yeux sur un monde totalement nocif pour moi. Puis, tu m'y as laissé seul. Tout seul. »
C'était exactement ce que je ressentais. Elle m'avait pris Enoch. Elle m'avait poussé à changer de vie, à la traquer. Puis, elle m'avait montré ce que j'avais toujours cherché. Quelque chose qui me permettrait de dépasser mes peurs, de donner un sens à mon existence, d'oublier les années compliquées de mon existence. Et une fois fait, elle était partie, me laissant tout seul face à ces dangers. Me laissant tout seul assumer la perte d'une amie. Parce que toutes les personnes que j'approchais, avec qui je me liais, finissaient par mourir. Enoch, Morgan, Winnie, et qui sait... peut-être ma mère.
« Si je perd ma mère par ta faute, je ne te le pardonnerais jamais. » lui assurais-je en croisant une dernière fois son regard.
Je m'étais approché de la voiture la plus proche. Puis, prenant mon arme, j'avais brisé la vitre en frappant un coup sec dessus. Il ne nous restait plus qu'à entrer dedans. Celle là ferait l'affaire.
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J'avais l'impression d'avoir avalé un hameçon et qu'il s'était logé quelque part dans mon estomac pour me déchirer lentement les entrailles. Dès que je tentais de bouger, il faisait de même. La douleur ne s'arrêterait jamais, et elle était d'autant plus vive depuis qu'Emmet avait avoué ce qu'il avait sur le coeur. Il avait rendu le monde encore plus noir qu'il l'était. A moins que ça ne soit par ma faute ? D'après lui, j'étais responsable de tout son malheur. Je le croyais volontiers. Je repensais à son frère Enoch. Je ne parvenais plus à avoir de souvenir net, mais je savais avec une certitude absolue que je l'avais tué. Ou plutôt, elle l'avait tué. En l'aimant trop fort. Elle avait fait exploser son coeur. Elle l'avait noyé avec son amour.
"Tu as trouvé le courage de me dire tout ça parce que je ne suis pas elle." réalisai-je, la tête basse. "Je comprends."
J'étais accablée, mais je ne le montrai pas. Mon visage restait fermé. Impassible. Je voulais donner l'illusion de paraître détachée. De faire comme si je n'étais pas directement concernée.
"Tu as besoin d'un exutoire."
Je déglutis et croisai son regard.
"Elle t'a fait du mal. Elle a fait du mal à tous ceux qu'elle a approché. C'est sa malédiction. Je sais que ça ne vaut pas grand-chose, mais elle aurait aimé ne jamais croiser la route de ton frère, ni la tienne. Elle aurait voulu vous préserver."
J'hésitai avant d'ajouter :
"Je le sais, puisque je partage ce qu'elle a en tête. Je ne dis pas ça parce qu'elle ne tient pas à vous. Au contraire, elle aurait voulu vous protéger... d'elle-même."
C'est le prix à payer quand on est une sirène. On est maudite. C'était ce fardeau qui l'avait rendue aussi vaindicative et mauvaise, durant les premières années de sa vie. Elle avait grandi dans l'adversité, traitée de monstres par les humains, malmenée par eux.
J'eus un rictus sans joie.
"C'est bizarre de créer une distance avec elle. J'ai l'impression de devenir quelqu'un d'autre."
Il ne fallait pas que je m'habitue trop. Mon temps était compté. Je n'étais pas idiote.
Nous étions montés à bord de la voiture. J'avais laissé le volant à Emmet ; avec mon bras blessé, j'aurais risqué d'être dangereuse en conduisant. Et de toutes façons, je n'étais pas certaine d'avoir le permis. J'avais l'impression qu'il me manquait des notions en conduite.
"Tu ne perdras pas ta mère. Je t'en fais la promesse."
Assurée, j'avais posé une main sur la sienne, quand il l'avait mise sur le volant. J'avais plongé un regard confiant dans le sien et je m'étais reculée pour le laisser démarrer.
"Elle ferait la même chose." murmurai-je.
Emmet Miller
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Mes mains étaient posées sur le volant. J'étais brisé. Brisé par ce que je venais de lui dire. Je le pensais réellement au moment où je l'avais dit, mais je ne l'avais pas dit à la bonne personne. Et c'était quelque chose que j'avais longtemps gardé pour moi. Que je ne voulais pas dire. Que je n'aurais jamais du dire. Elle avait brisée ma vie. Et en même temps...
Sa main sur la mienne, elle avait plongé son regard confiant dans le miens. Et durant ce labs de temps, je l'avais vue. J'avais vue Melody à travers son regard. J'avais eu le coeur brisé. Non pas de son fait, mais simplement parce qu'il l'était déjà avant que je la rencontre. J'avais réussi à me briser tout seul. Je n'avais pas pu démarrer. Pas sur le moment...
Quand une personne est brisée, on pense que cette personne est dangereuse, difficile à aimer. Mais à dire vrai, ce sont celles qui sont capable d'aimer d'un amour infini. Un amour tellement sincère et profond, du meilleur genre d'amour qui existe, le vrai. C'est ce que j'ai vu en elle la toute première fois. C'est ce que je vois maintenant.
Elle a appris à aimer sur le tas. Car dans sa vie, elle n'a jamais eu de facilités dans ce domaine. Ca n'a jamais été un chose simple, ni un long fleuve tranquille. Son enfance, son adolescence, le passage à l'âge adulte, Enoch. Elle a eu le droit à un véritable parcours du combattant. Tout comme moi. Peut-être même en plus difficile. Je n'ose même pas l'imaginer. Elle peut se montrer si forte, brutale même parfois, et aussi sensible. J'étais heureux avec elle. Ce n'était pas toujours facile, mais j'étais heureux.
Elle est prise au piège. Pas ma Melody, mais cette Melody. Elle ne contrôle pas ce qui lui arrive, ni ce qu'elle fait ici. Elle est perdue. Mais elle conserve cette même force qu'à ma sirène. Cette même sensibilité.
« J'ai cru qu'elle me faisait confiance. » murmurais-je, le regard perdu sur le volant.
Je n'avais toujours pas démarré, et pourtant on était pressé. Mais je ne pouvais pas. Pas tout de suite.
« Je ne voulais pas la changer. Je la voulais comme elle était. » poursuivis-je en cherchant mes mots. « Mais je n'ai pas été capable de lui apporter tout ce qu'elle désirait. »
J'étais quelqu'un de patient. De plutôt courageux, qui avait de la volonté. Ce que les femmes aimaient bien. Mais elle, elle avait besoin d'une chose tellement plus grande, que je n'avais pas réussi à comprendre. La sécurité. Non pas pour elle, mais pour la personne qui serait avec elle. Et ça, j'étais incapable de lui apporter. Car elle resterait à jamais un danger pour moi. Je voulais qu'elle sache que j'en avais conscience. Que à cause d'elle je pouvais perdre beaucoup de choses. Que je pouvais tout perdre. Mais il était trop tard. J'avais déjà tout perdu en croisant son regard la première fois, car je m'étais perdu en elle. Mais ce n'était pas grave... au contraire. Je vivais depuis que je la connaissais. Car elle arrivait à me faire oublier certaines choses que j'avais tant de mal à occulter. Des choses qui me brisaient d'avantage.
« Je ne serais pas partit si j'avais trouvé la force de rester. Je ne l'aurais pas laissée partir. » avouais-je.
J'avais tourné la tête vers Melody. Mon regard avait croisé le siens. Pendant quelques instants, je n'avais rien dit, cherchant les bons mots. Puis, je m'étais lancé. Après tout ça venait du coeur. Il n'y avait rien à craindre quand ça venait de là.
« Tu n'es pas quelqu'un facile à aimer. » dis-je d'un ton posé, sans la quitter du regard. « Mais la force que tu mets quand tu aimes, c'est quelque chose de somptueux et intense à vivre. »
Je marquais une pause.
« Tu n'as pas brisé ma vie quand t'y es entré. Tu l'as brisé quand tu en es sortit. » poursuivis-je. « J'ai longtemps vécu seul. J'ai réussi à vivre seul. Mais je n'ai jamais réussi à vivre sans toi. »
Tout s'était enchainé d'une manière tellement logique. Elle m'a trouvé. On a quitté les lieux. On a fuis. L'hôtel. Puis l'hôpital. Rocky dans la voiture. Morgan chez lui. Ma mère au téléphone. Tout semblait tellement clair pour moi. Le test. Elle n'était pas Melody. Tout était évident.
Tout allait prendre fin dans cette ruelle.
On était entré dans la voiture. Non pas parce que je voulais quitter cet endroit, mais parce que je voulais un endroit rien qu'à nous, où on ne nous entendrait pas. La vitre était brisée, mais je me doutais que ça ne changerait rien. On était bel et bien que tous les deux. Je pouvais lui dire ce que je n'avais jamais réussi à lui dire. Elle pouvait me répondre, me convaincre ou non, que tout irait bien. Puis, on pourrait démarrer et aller chez ma mère pour la suite de tout cet enchainement logique. Mais je ne voulais pas quitter cet endroit.
Tout allait prendre fin dans cette ruelle, maintenant.
Je venais d'achever ma phrase et de passer une main sur sa joue. On était à proximité l'un de l'autre. Mes yeux ne quittaient plus les siens.
« Tu es exactement comme elle. » murmurais-je sans la moindre expression sur le visage.
Puis je m'étais approché et j'avais posé mes lèvres tout contre les siennes. Elle avait fermée les yeux, comme on fait dans ce genre de cas. Je l'avais embrassée tendrement, sans pour autant fermer mes yeux. Tout s'enchainait comme cela le devait. J'avais légèrement reculé, comme on le faisait parfois pour mieux s'embrasser ensuite. Elle avait toujours les yeux fermé. Je lui avais murmuré quelque chose pour l'inciter à les garder ainsi.
« Elle ferait la même chose. »
Le coup de feu était partit.
J'entendais encore le bruit de la détonation dans ma tête. Je n'avais pas pu faire mieux pour en éviter les effets. La jeune femme était là, la tête posée sur le côté contre le dossier de son siège. Elle semblait si paisible.
Il ne me restait plus qu'à attendre qu'ils arrivent. Car elle n'était pas ma Melody et j'ignorais où on était réellement. C'était une journée absurde qui venait de se dérouler. Je ne savais pas si j'arriverais à l'encaisser et à aller de l'avant. Mais quoi qu'il en soit, cette journée allait prendre fin maintenant. Car la vérité allait exploser au grand jour. Je ne savais pas ce qui était réel ou non. Simplement que ce que je venais de faire avait sans doute réellement mis fin à tout ça. Du moins je l'espérais.
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A travers mes lunettes, j'observais l'homme inconscient. Il était allongé dans un lit et relié à plusieurs machines par le biais d'électrodes. Un appareil mesurait sa tension artérielle, un autre ses pulsations cardiaques. A plusieurs moments, l'électrocardiogramme avait esquissé des pics, signe qu'il était nerveux.
Cela pouvait paraître étrange de porter des lunettes de soleil en intérieur, mais c'était une façon de me démarquer. Dans l'atmosphère épurée de la Blackstorm Corp, peuplée d'arrivistes diplômés en hypocrisie, une touche d'originalité aidait à créer une distance. Les médecins et scientifiques qui effectuaient leur ronde avait jeté des coups d'oeil indécis à mes lunettes en forme de coeur. Je les avais ignoré à chaque fois.
Ces lunettes me rappelaient Enoch. Il me les avaient offertes sur un marché à la Nouvelle-Orléans, alors que nous commencions tout juste à sortir ensemble. Je me souvenais encore du moment où il me les avait tendues, sur le stand d'un marchand de foulards et de sacs. J'avais esquissé une grimace. Il avait eu un sourire en coin.
"Je suis sûr qu'elles t'iraient à merveille." "Des coeurs ?" avais-je lancé, dubitative. "Tu m'as bien regardé ?"
Pour toute réponse, il avait plongé ses yeux d'une douceur infinie dans les miens, sans baisser la main. J'avais senti mon coeur avoir un sursaut ; à cette époque, j'ignorais ce que ça signifiait. Je n'étais jamais tombée amoureuse. J'avais regardé les lunettes en forme de coeur comme si je craignais qu'elles me transforment en quelque créature cauchemardesque -une Barbie, par exemple- puis m'en étais saisi pour les mettre.
Enoch avait émis un petit rire. Plus que méfiante, j'étais aussitôt passée sur la défensive, mais avant que j'esquisse un geste pour les enlever, il avait réussi à dégainer son appareil photo et à prendre un cliché de nous deux. Le Polaroïd avait eu un bruit grésillant et sorti la langue. Triomphant, Enoch m'avait montré la photo plutôt bancale mais indéniablement réussie. Il avait un talent pour la photographie. J'avais été bien obligée d'admettre qu'il avait raison : les lunettes s'accordaient parfaitement à la forme de mon visage. De toutes façons, à travers ses yeux, je me sentais jolie.
La nuit où il était mort, je m'étais enfuie si vite que je n'avais rien emmené. Ni la photo, ni les lunettes. Absolument rien, hormis ma culpabilité.
J'avais trouvé des lunettes identiques dans une boutique à New York, quelques semaines plus tôt. En les voyant, mon coeur avait eu un sursaut chaotique, mélange d'embrasement, de douleur et de chagrin. Depuis, je les avais toujours sur moi, que ça soit sur mon nez ou coincées dans une poche. C'était une manière de ressusciter Enoch. De le garder auprès de moi.
Emmet remua dans le lit. Je me penchai au bord de la chaise sur laquelle j'étais assise, anxieuse. Je redoutais cet instant. Qu'allait-il penser ? Comment allait-il réagir ?
"Calme-toi, tout va bien." dis-je tout en posant une main sur son avant-bras.
Ce geste ne sembla pas l'apaiser, bien au contraire. Heureusement, les sédatifs qu'il avait reçu allaient l'aider à se détendre.
"La Blackstorm Corp. s'intéresse à toi." expliquai-je du ton le plus placide possible. "Elle est en train de faire le ménage dans les vieux dossiers et... tu en fais partie."
A cause de moi. ajoutai-je mentalement.
S'il n'avait jamais croisé ma route, il ne serait pas dans cette chambre rappelant celle d'un hôpital, à l'heure qu'il est. Et si Enoch n'avait jamais croisé mon chemin, il ne serait pas dans un cercueil.
"Je les ai convaincus de te recruter." repris-je, la gorge sèche. "Ils sont en train de te faire passer une batterie de tests."
Je ramenai une mèche de cheveux derrière mon oreille, de plus en plus nerveuse.
"C'était ça ou... ils t'auraient descendu."
Je déglutis et me mordis les lèvres. Je savais qu'aucun argument n'était valable pour justifier ce qu'il avait déjà subi.
"Tu as accompli le premier test sous forme de simulation. C'est comme un jeu de réalité virtuelle. Tout a été enregistré sur des écrans. Les médecins t'ont administré des psychotropes pour que tu y croies vraiment, afin de juger tes aptitudes face à un danger qui... m'inclue."
J'avais tout visionné. Absolument tout. Je savais qu'il m'avait descendue. Ou plutôt celle qu'il avait cru être mon clone.
Inspirant profondément, j'éloignai ma main de son bras et m'adossai contre le dossier de la chaise.
J'ai participé à tout ça dans le seul but de te sauver la vie...
Une excuse dérisoire, un appel du large désespéré. Je ne pouvais me résoudre à prononcer pareille horreur. Etais-je en train de devenir comme tous ces hypocrites que je haïssais ?
Dans mon esprit repassait sans cesse l'instant où Emmet avait pressé la détente. Ma cervelle qui avait éclaté contre la vitre. Le bruit. Le choc. Son sang-froid. Ma mâchoire trembla ; je la contractai.
A croire que nous étions destinés à nous auto-détruire, tous les deux...
Emmet Miller
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Avant toute chose, il faut savoir qu’il n’est pas anormal du tout de faire des cauchemars à l’âge adulte. Bien sûr, il n’est jamais agréable de se réveiller en nage en plein nuit après avoir rêvé qu’un tueur en série essayait de vous attraper... Mais ce n’est pas dangereux pour autant... Sauf peut-être pour la qualité de votre sommeil, car il n'est pas facile de se rendormir après un tel cauchemar ! Mais ce qui n'est pas normal, c'est quand le cauchemars devient une réalité !
En retrouvant la mémoire, ici, dans ce lit d'hôpital, je n'avais qu'une envie. C'était celle de boire un verre d'eau. Un grand verre qui me permettrait de me recentrer. Car pour l'instant, j'étais totalement paniqué. Il m'avait fallu un sacré temps d'adaptation pour comprendre ce qui m'arrivait et ce qui m'était arrivé quelques heures auparavant.
A ma gauche, un appareil mesurait ma tension artérielle. A ma droite, un autre se chargeait de mes pulsations cardiaques. J'avais sentis une main se poser sur mon avant bras, et j'avais entendu une voix se voulant rassurante. Le simple contact de sa peau contre la mienne, de sa voix faisant voyager ces mots jusqu'à mon oreille, me firent sentir déjà un peu plus rassuré. Bon sang, Melody... pourquoi il fallait toujours que ce soit compliqué entre nous ?
Mes yeux mirent du temps à entrevoir tous les détails de la pièce. Ce n'est que quand je vis au loin, Tremblay dans son costume habituel et sa chemise blanche, que ça me revint à l'esprit. Tout me revint.
J'avais passé du temps non pas avec la véritable Melody, mais avec un double. Un double qui n'existait même pas, vue qu'on se trouvait dans une simulation. Tout m'avait semblé tellement logique. Je n'étais pas préparé à ce genre de choses, et j'ignorais si j'avais compris que c'était une simulation ou non. Mais je me souvenais d'une chose. J'avais tiré dans la tête de la fausse jeune femme. Je savais que ce n'était pas elle. Ca ne pouvait pas être elle.
« Tu as accompli le premier test sous forme de simulation. C'est comme un jeu de réalité virtuelle. Tout a été enregistré sur des écrans. Les médecins t'ont administré des psychotropes pour que tu y croies vraiment, afin de juger tes aptitudes face à un danger qui... m'inclue. »
La Blackstorm Compagny. Ou plus précisément, le diable. Ils étaient des monstres qui œuvraient pour d'autres monstres, et Melody continuait à jouer leur jeu. Jusqu'où ça irait ?
J'avais gigoté dans le lit quand elle avait ôté sa main de sur mon avant bras. Je ne faisais pas cela dans le but de me plaindre qu'il n'y avait plus de contact entre nous, mais simplement pour chercher du regard quelque chose à boire. C'est Tremblay qui avait le premier compris ce que je désirais. Il s'était approché d'une table, avait pris une carafe remplie d'eau, et il en avait versé une partie dans un verre.
Puis, il était venu jusqu'à moi et il me l'avait tendu. J'avais levé la main, me rendant compte qu'il y avait plusieurs perfusions dessus. A dire vrai, ici, ils étaient tellement sadique, qu'ils ne vous piquaient pas avec une seule piqûre, mais tout un lot.
Tandis qu'il me tendait toujours le verre, je le regardais bien droit dans les yeux. J'étais fatigué, mais je sentais des forces revenir petit à petit. Ce mélange dans ces poches devaient sans doute être des calmants, peut être même de la drogue, mais surtout des vitamines.
J'avais quitté Tremblay du regard, et j'avais posé ma main droite sur les perfusions, en arrachant d'un geste brusque les aiguilles. Melody allait sans doute réagir, me dire que ça permettait de me maintenir en vie ou que ça avait juste pour effet de m'apporter des forces. Mais j'étais quelqu'un de raisonnable. Je savais que j'en avais besoin. Tout comme je savais que j'avais bien plus besoin de ces aiguilles, que des forces qu'elles pouvaient me procurer. Car sans la moindre hésitation, je les avais plantés dans la main de Tremblay, qui avait lâché le verre par surprise, avant de se reculer de quelque pas.
Sa main dégoulinait de sang et il tentait de se déloger les aiguilles le plus rapidement possible. Mais pas assez vite pour que je quitte le lit, même si j'avais eu du mal à le faire. Sans doute que Melody n'avait pas agis de suite, vue que je l'avais prise de court. Mais il fallait faire vite. Le temps nous était compté.
Tremblay était proche de moi. Il n'avait reculé que d'un pas. Ce qui m'avait permis de glisser ma main dans son holster et d'en détacher son arme. Il avait reculé de plusieurs pas, mais pas assez pour se protéger des deux balles qui partirent toutes seules en direction de son coeur. L'arme était chargé. Prêt à tirer. Il avait posé sa main tout contre sa chemise blanche, côté coeur et du sang perlait déjà. Puis, il s'était écroulé par terre, petit à petit. Son corps glissant le long du mur contre lequel il avait réussi à arriver. Il était désormais assis par terre, sans doute mort. Ca n'avait plus la moindre importance...
Je m'étais tourné vers Melody et j'avais jeté l'arme à terre, à proximité du corps de Tremblay. Puis, j'avais commencé à m'avancer vers la porte d'entrée. Mais j'avais du mal à tenir debout. Sans doute que les médicaments n'avaient pas été suffisant, tout comme les vitamines. J'aurais peut-être du garder une des perfusions. Mais ça aurait été plus délicat pour la suite.
« Son bureau. Maintenant. » dis-je à la jeune femme.
Je ne savais pas si elle comprenait ce que je voulais faire. Ni si elle allait me suivre sur ce coup là. Ce n'était qu'une simulation, d'accord, mais ils étaient allé trop loin dedans. Ils n'avaient pas testés mes réactions. Ils avaient simplement tester les siennes à elle si ils venaient à devoir toucher à diverses personnes qui m'étaient proche. Et c'était inacceptable qu'une seule d'entres elles risquent leur vie par ma faute.
« Le bureau de la pétasse, il est où ? » précisais-je à Melody.
Je cherchais le bureau de la Polypous. Celle qui dirigeait toute cette merde. Je savais précisémment qui elle était et de quoi elle était capable. Elle m'avait montré de bien des manières toutes les facettes de sa personnalité. Soit Melody m'accompagnait, soit j'y allais seul. Mais je n'abandonnerais pas mon objectif.
Sans attendre de savoir si Mel était avec moi ou non, j'avais quitté la chambre. Il n'y avait personne dans le couloir. Ce n'était pas un hôpital. Juste un énième étage de la tour principale. Ca paraissait évident. Avançant difficilement, je remarquais que petit à petit mes capacités motrices marchaient de mieux en mieux. Heureusement, l’épuisement physique dans le jeu ne se répercutait pas dans la réalité.
Arrivé devant une vitre, je l'avais regardé, avant de donner un coup de coude dedans. Je du m'y prendre à deux fois et sentir une douleur dans le coude, avant de réussir à la briser et d'en extirper la hache qui se trouvait dedans, ainsi que quelque chose posé sur le caisson, en bas des débris de verre.
L’ascenseur n'était pas loin. Arrivé devant, je ne pris pas le temps de réfléchir, appuyant sur le bouton d'appel. Les portes s'ouvrirent quasi immédiatement. Ce dernier devait être à un étage de nous. Derrière les portes se trouvait un petit homme, qui leva les bras en me voyant avec ma hache.
« Dehors ! » lui hurlais-je.
Il se précipita hors des portes, avec sa blouse blanche sur les épaules, en tremblant de tout son long. Heureusement que ce n'était pas des gardes.
Melody n'était pas loin. Je regardais les touches, puis je la fixais elle.
« C'est à quel étage ? »
Elle pouvait venir avec ou non. Mais je ne quitterais pas cet immeuble sans être passé par le bureau principal.
Quelques jours plus tôt...
Je ne voulais pas tourner la tête. Je savais que si je venais à le faire, mon poing partirait tout seul. Comment pouvait-il venir me voir ce jour là ?
« Je suis désolé... » murmura t'il.
Ca ne devait pas être la toute première fois qu'il faisait cela. C'était sans doute une habitude pour lui de se retrouver dans les cimetières, peut être devant les tombes de ses victimes et de s'excuser auprès des familles. Là au moins, il n'était pas responsable de la mort de la dite personne. A dire vrai, personne l'était. C'était bien ça qui rendait ce monde parfois si cruel. Car responsable ou pas, il n'y avait pas de logique dans la mort. On pouvait aussi bien être assassiné à l'âge de soixante dix ans, que mourir d'une simple maladie avant d'avoir passé le cap de la vingtaine. La mort aimait se jouer de nous.
« Elle ne viendra pas. » finit-il par ajouter.
Je serrais mon poing. Ca allait véritablement partir tout seul. C'était uniquement par respect pour les gens autour, et la tante de Winnie qui se trouvait au loin, que je n'avais pas relevé ce qu'il venait de dire.
« Ce n'est pas elle qui m'envoie. » acheva t'il.
Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Surtout aujourd'hui. On ne pouvait pas dans ce genre de moments faire une trève ?
« Elle sera la prochaine si tu ne fais rien. »
A ces mots, je n'avais pas su comment réagir. Il avait poursuivi la discussion petit à petit, le plus doucement possible, sans que personne nous entende.
Il m'avait fallu du temps pour comprendre qu'ici, on ne le soupçonnerait de rien. On pourrait toujours penser que c'était Melody qui l'avait envoyé jusqu'à moi pour ne pas se déplacer elle même.
Ce que j'avais retenu de la discussion, c'était chaque mot, dans les moindres détails. Chaque idées émises. Chaque consignes. Je n'avais pas répondu. Pas une seule fois. Mais il avait compris que j'étais d'accord et qu'il avait choisi la bonne personne.
Aujourd'hui, on enterrait une jeune femme. Demain, on en sauverait peut-être une autre.
Il y a quelques minutes...
« Test... Perfusion... Vanessa... Booster d'énergie... Hache... balle à blanc... 13ème étage... » furent les mots qui me revinrent immédiatement en tête à mon réveil dans ce lit d'hôpital.
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Toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose
❝ même celles que nous perdons. ❞
Il l'avait tué. Emmet avait tué Tremblay. J'avais du mal à assimiler cette réalité. Tout s'était passé si vite... Il avait agi comme un cinglé qui n'a plus rien à perdre. Sans doute que les psychotropes combinés aux somnifères le rendaient paranoïaque et violent. Nous aurions dû anticiper cette éventualité.
Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, battait furieusement jusque dans mes oreilles, me rendant presque sourde. Je ne parvenais pas à me calmer. Tremblay... Il n'était qu'une victime dans toute cette histoire. Un dommage collatéral. Sans le savoir, Emmet m'avait privé de la seule personne intègre bossant dans cette compagnie. A présent, qu'allais-je faire ? Qu'allais-je devenir ? J'avais l'impression que la Blackstorm Corp. était une énorme pieuvre sur le point de refermer ses innombrables tentacules sur moi. J'étouffais. J'allais finir par crever là-dedans. Je le savais. Combattre le mal de l'intérieur est parfois perdu d'avance. Je n'étais pas taillée pour ça. J'avais échoué. Et par ma faute, un homme bien avait perdu la vie. Combien d'autres devaient mourir pour que j'ouvre enfin les yeux ? Emmet pouvait être le prochain. Derrière une porte, au bout du couloir, de l'autre côté de l'ascenseur... C'était trop risqué. Le danger était partout.
En voulant le sauver, je l'avais conduit dans la fosse aux serpents de mer. Il était furieux et frappait au hasard. Je frémis quand il parla de son bureau. Celui de Vanessa Poulypous. Il voulait lui faire la peau. Il n'était pas de taille. Qu'espérait-il ? Les drogues le faisaient dérailler. Il n'avait pas les idées claires.
Hagard, titubant et nerveux, il quitta la chambre pour traverser le couloir. Sa main dégoulinait de sang, là où il avait arraché les perfusions, mais il ne semblait pas s'en soucier. Il était au-delà de la douleur. La rage qu'il éprouvait n'avait aucune limite.
Estomaquée, je fixais Tremblay. Il était mort sur le coup. Inutile de vérifier s'il respirait encore. Il avait pris deux balles en plein coeur. D'une main fébrile, j'enlevai mes lunettes et les coinçai dans mon col de chemisier.
Un bruit de verre brisé me fit sursauter. Je rejoignis Emmet dans le couloir et constatai qu'il avait récupéré une hache prévue pour les cas d'urgence. Sans attendre davantage, il appuya pour appeler l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent sur un homme qui leva aussitôt les bras, paniqué. Il s'agissait d'un médecin. Il quitta l'ascenseur et Emmet prit place à l'intérieur.
"C'est à quel étage ?" me demanda-t-il d'un ton sec.
"Tu veux faire une réclamation ?" fis-je avec le peu d'ironie qu'il me restait.
Ma voix tremblait. Tout mon corps était parcouru de frissons. C'était absurde mais... il me faisait peur. Ou plutôt, j'avais peur pour lui car je savais ce qui se passerait s'il se rendait dans le bureau de la direction. Poulypous ne laisserait pas passer ça. Elle l'exécuterait. Le ferait disparaître. Ca serait comme s'il n'avait jamais existé. Je ne pouvais le permettre. J'avais tout supporté, mais perdre Emmet... C'était au-delà de mes forces. Je ne pouvais imaginer la douleur de Anna Maria si elle venait à enterrer un autre fils. C'était bien trop dur à envisager. Pour elle, pour lui, je pris une décision extrêmement difficile, mais nécessaire.
Je le rejoignis dans l'ascenseur. Je déglutis et plongeai mon regard dans le sien.
"Je suis désolée."
Avec force et rapidité, je refermai mes doigts autour de sa gorge et le fis heurter violemment la paroi de l'ascenseur, de sorte à ce qu'il perde connaissance. Puis, quand il sombra dans l'inconscience, je le retins à deux mains tandis qu'il tombait afin d'amortir sa chute. Je posai en douceur sa tête contre le sol et me mordis les lèvres.
Après quoi, je fermai les yeux quelques secondes, plaquant une main contre mon visage. Je ne devais pas craquer. Il fallait que j'assume. J'avais voulu faire de lui un pantin mais il était trop épris de liberté pour se laisser dominer. J'aurais dû m'en douter...
Après quelques instants dans le silence le plus total, je soulevai les paupières et passai mes bras autour de ses épaules pour le porter dans sa chambre. C'était rattrapable. Il avait tué Tremblay mais ce dernier ne comptait pas pour Poulypous. Il s'agissait d'une futile rébellion qui serait vite classée. Je devais réfléchir à une stratégie pour faire sortir Emmet de cet endroit. Et le faire disparaître ensuite. Nouveaux papiers, nouvelle identité. La Blackstorm Corp. ne devait plus jamais retrouver sa trace.
Emmet Miller
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J'avais levé les yeux vers Melody. Les sirènes ça vous tuait à petit feu.
J'en ai vue une, une fois. Elle était si belle, et elle nageait dans les profondeurs de l'océan. Ses mouvements étaient gracieux, accompagné d'un chant mélodieux. Le murmure de l'eau que produisait chaque battement de ses nageoires, c'était... comme un battement de coeur. Un battement qui m'appelait, qui faisait naitre un désir en moi, qui me poussait à nager dans sa direction, à la rejoindre, à me retrouver tout près d'elle. Au plus près d'elle.
Son baiser avait été des plus doux, et langoureux. Elle m'avait entrainée dans son antre, là où les marins ne se risquaient pas. Je ne l'avais pas crains. Au contraire. Je voulais me trouver là, avec elle, pour l'éternité. Ensevelis sous tout son amour. Le plus beau de tous les amours...
« Ca ne devait pas se passer ainsi... » murmura Tremblay en secouant la tête de gauche à droite et en chargeant son arme de réelles balles, cette fois ci.
Je n'avais aucune idée de combien de temps il m'avait fallu pour reprendre connaissance. Je me souvenais juste d'avoir ouvert les yeux, ici, et de les avoir entendu. Ces projections de balles. Plusieurs. Et je m'étais retrouvé là, assis contre ce lit renversé. Melody se trouvait à proximité de moi. Tremblay était contre un meuble sur le côté, à quelque pas. Les balles venaient de la porte d'entrée, du couloir. Ils étaient arrivés par l'ascenseur.
Ma tête me faisait mal. J'avais bougé les doigts, délicatement. Tout mes membres étaient engourdis. Il me fallait un peu de temps pour récupérer, et j'aurais sans doute une bosse à l'arrière du crâne. Elle avait frappé fort, et juste. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle ne voulait pas me faire de mal, juste m’assommer. Elle aurait pu me tuer si elle avait mal calculé son coup. Mais tout s'était bien passé. Aussi bien que c'était possible.
Mes doigts avaient tenté d'agripper ceux de la jeune femme. Puis, nos regards s'étaient croisés. J'étais encore sonné, mais je pouvais d'ici entendre le chant mélodieux de la sirène et admirer toute sa beauté. Est ce que c'était encore l'effet des médicaments, le coup porté à ma tête, ou toute cette pression ? Dans tous les cas, je lui avais souris. Car je ne trouvais rien de mieux à faire que de lui sourire. Elle était si belle, ma sirène.
Je n'avais pas très bien compris ce qui avait suivi. On avait une nouvelle fois subi un assaut, puis, tout était devenu noir. Je me souvenais que de Tremblay. J'étais appuyé sur son épaule. Il devait souffrir lui aussi, à cause des deux balles à blanc, mais il me soutenait. Il m'aidait à quitter cet enfer, à longer avec moi ce long couloir en direction de cet ascenseur que j'avais emprunté. Il nétait pas seul. Tout autour de nous, il y avait des cadavres par terre, et d'autres personnes tout de noir vêtu, et lourdement armés, qui marchaient dans notre direction. Mais ils ne s'étaient pas arrêtés. Ils ne nous avaient pas bloqués le passage. Ils étaient juste passés.
Je ne me visualisais ni dans l'ascenseur, ni descendant avec lui. Je me rappelais juste de m'être retrouvé dans un immense hall d'entrée. Avec encore d'autres personnes. Certaines debouts, d'autres à genoux. Des hommes vêtus de la même manière que ceux qu'on avait croisé plus haut. Des médecins, des personnes en costard, en blouse blanche... toute sorte de personnes. Et puis, elle. Elle était là, ma sirène. Elle allait bien.
Nos regards s'étaient croisés, tandis qu'une personne en blouse blanche s'approchait de moi. Tremblay m'avait laissé auprès d'elle. On s'éloignait une nouvelle fois de Melody.
Je tentais de tout stopper. De ne plus avancer. De faire comprendre que je voulais aller près d'elle, mais c'était en vain. Car à quelque pas de moi, c'était la sortie et je ne savais pas si je la reverrais de si tôt. Je ne pouvais pas partir. Je ne devais pas et ne voulait pas partir. Puis, ce fut une nouvelle fois le trou noir. Je me rappelais de m'être retrouvé dehors, avec de nombreuses voitures. Des ambulances, de voitures noires, des voitures de police, et un homme.
Il était là, debout face à moi. Plus personne me tenait. J'avais cligné des yeux, et il avait mis ses mains sur mes joues. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J'avais cligné une nouvelle fois des joues, et j'avais nos regards s'étaient croisés. Là, j'avais compris. Je savais qui il était. Je l'avais déjà vue. Mais j'ignorais ce qu'il faisait. Je sentais juste petit à petit que mon esprit se remettait en place. Que mes douleurs disparaissaient, et que...
Penchant la tête, je n'avais pas remarqué que mon bras était criblé de balles. Que je n'arrivais plus à le bouger. Qu'il était juste suspendu. Peut-être pour cela que Tremblay avait du me soutenir jusqu'ici. En tout cas, désormais je sentais mes doigts remuer. Les même qui avaient pu prendre la main de Melody quelques instants plus tôt.
Je clignais une nouvelle fois des yeux et j'entendis le bruit des sirènes autour. Elles étaient nombreuses. Tout était illuminé. Il faisait nuit et le lieu était remplis de forces de l'ordre et d'ambulanciers. Je n'arrivais pas encore à tout remettre bien dans ma tête, mais ça semblait aller mieux. Ca allait beaucoup mieux.
Les jours qui passèrent, je m'étais demandé comment tout cela avait il pu aussi mal tourner. Où j'avais foiré. Peut-être que de toute façon, ça n'aurait pas pu réussir. Car quand deux êtres s'aimaient autant, ils tentaient tout l'un pour l'autre. Et elle ne m'aurait jamais laissé me sacrifier pour elle. C'était peine perdu. Ni Tremblay avait vue cette issue, ni moi. Et elle n'aurait pas pu imaginer ce qu'on avait prévu. Tout c'était enchainé vite, trop vite. On avait été submergé. Mais maintenant, c'était derrière nous.
Je me revoyais lire les gros titres dans mon fil d'actualité, sur mon téléphone. Tous les journaux en parlaient. Ils évoquaient tous la même chose : "Attaque à main armée dans les locaux de la Blackstorm Compagny..." - "...Poylypous portée disparue..." - "La PDG a t'elle quelque chose à voir avec tout ça ?" - "Un nouveau PDG à la tête de l'Empire ?" - "Retour...". J'avais coupé mon téléphone et je l'avais posé sur le meuble. Je n'avais plus envie de lire quoi que ce soit pour le restant de la journée, ni de prendre le moindre appel.
J'avais descendu les marches, manquant de marcher sur Rocky. Ce dernier était en train de monter, et on s'était croisé. Au lieu de le laisser continuer sa route, je l'avais pris dans mes bras, et une fois en bas, je lui avais donné un stick salé. Puis, je l'avais reposé au sol. Il était allé manger son stick sur le canapé. Puis, je m'étais assis à table. Elle était déjà là, assise juste en face de moi. Nos regards s'étaient croisés.
« Si tu préfères, il y a des carottes râpées. » me précisa ma mère.
J'avais tourné la tête vers elle, afin de prendre le plat qu'elle tenait en main. Elle semblait satisfaite. Quant aux pommes de terre, c'était Tremblay, qui s'en était saisis. Je le voyais bien manger ce genre de choses.
Une nouvelle fois, j'avais adressé un regard à Melody. Que pensait-elle ? Comment vivait elle tout ça de son côté ?
Un bras passa devant moi afin de prendre le saladier de pomme de terre que lui tendait Tremblay. Je suivi le bras jusqu'à son propriétaire. Ce dernier se serra deux portions de salade de pomme de terre, avant de poser le plat, et de lever les yeux dans ma direction. Quand nos regards se croisèrent, je lu une hésitation, puis il me souria. Notre bienfaiteur...
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Surréaliste. Tout ceci était surréaliste.
Je n'avais pas touché à mon assiette. De temps à autre, je jetai des coups d'oeil indécis aux pommes de terre, carottes râpées ainsi qu'au morceau de cabillaud safrané cuisiné par Anna Maria.
"Ca ne te plaît pas ?" s'inquiéta la mère d'Emmet.
Je m'efforçai d'afficher une expression engageante. Si j'avais dit ce que je pensais, j'aurais déclaré que le repas était bien la seule chose qui me plaisait autour de cette table. La situation me paraissait fortement instable. J'avais l'impression d'être assise sur une poudrière.
Afin de ne pas chagriner Anna Maria, j'engloutis le contenu de mon assiette à vive allure. Même si c'était très bon -elle était une cuisinière hors pair- je ne pris pas le temps de savourer. Certaines choses gâtaient mon appétit.
Cela faisait seulement quelques jours et pourtant... j'avais la sensation qu'il s'agissait d'une autre vie. Une fois encore, Emmet m'observa d'un air insistant. Qu'attendait-il de moi ? Des réponses ? Je n'en avais aucune. J'étais autant une marionnette que lui dans toute cette histoire.
Mon père lui souriait. Il était tout miel, sans doute extrêmement satisfait de cette situation. Quel était son but ultime ? J'aurais aimé ne plus être un poisson au bout de son hameçon, mais une fois encore, je revenais à mes vieux démons : mon envie de savoir pourquoi il agissait ainsi me dévorait.
Depuis son retour, il n'avait tenté aucun rapprochement. Il avait accepté l'invitation à dîner d'Anna Maria, c'est tout ce que je savais à son sujet. Depuis combien de temps complotait-il dans l'ombre ? Il avait tout réglé comme du papier à musique. C'était sa manière de procéder. Aucune fausse note, une précision chirurgicale. Il était réapparu dans ma vie et aussitôt, cette dernière avait volé en éclats.
Durant tout le repas, j'étais demeurée silencieuse. Anna Maria s'efforçait d'entretenir la conversation et faisait connaissance avec mon père qui répondait de manière très agréable et spirituelle. A tous les abords, il se montrait cordial et sympathique. Plusieurs fois, j'eus besoin de planter mes ongles dans ma cuisse pour me prouver que tout était bien réel. La douleur ne pouvait mentir.
Avant le dessert, il y eut une sorte de pause convenue comme dans tous les grands repas de famille -Anna Maria procédait toujours ainsi. A présent, je me levai presque automatiquement alors qu'auparavant, j'en avais été surprise. Tremblay m'imita et voulut me suivre dans le couloir, mais je me retournai vers lui.
"Relax. Vous n'êtes pas obligé de me suivre partout. La guerre est finie."
Le ton de ma voix était sarcastique. En réalité, je n'en avais aucune idée. J'avais plutôt l'impression qu'elle venait seulement de commencer. Auparavant, j'avais cru mener un combat, alors qu'il s'agissait seulement d'une échauffourée.
Contrairement à d'habitude, je ne proposai pas mon aide à Anna Maria pour dresser le dessert. Tremblay m'observa avec une expression soucieuse, mais accepta mon souhait de ne pas être accompagnée. Je penchai la tête. Je lui en voulais. D'avoir conspiré avec Emmet. De l'avoir mêlé à tout ceci.
J'allai me réfugier dans la salle de bains. J'avais besoin de sentir l'eau sur ma peau. Une source de réconfort.
Je restai figée en voyant qu'Emmet s'y trouvait. Je n'avais pas surveillé ses allers et venues. A moins que je voulais le voir seul à seule inconsciemment ? La porte se ferma dans un claquement sec. Je restai appuyée contre, la main tordue autour de la poignée. Mon regard perçant plongé dans le sien. Le silence tendu comme une corde prête à se rompre.
Une quantité de mots se mélangeait dans mon esprit houleux. J'ignorais par quoi commencer. C'était la première fois que nous étions seuls depuis l'attaque de la tour Blackstorm. Je n'avais pas envie de lui reprocher sa petite entreprise avec Tremblay. Cela aurait été puéril. Au fond de moi, je savais qu'il avait agi uniquement dans le but de m'aider. Il s'était mis en danger consciemment. Depuis qu'il me connaissait, il avait fait ce choix. J'avais mis beaucoup de temps à l'admettre, encore plus à l'accepter. C'était l'existence qu'il avait choisi de mener.
"Ton bras est comme neuf." dis-je maladroitement tout en le désignant d'un geste flou.
Avec un frisson, je me souvins de l'état déplorable dans lequel il s'était trouvé, lors de l'attaque.
"Avant, c'était un vrai gruyère."
Etait-ce adéquat de faire de l'humour là-dessus ? Oh, de toute manière, nous ne faisions jamais rien comme tout le monde.
Je me détachai de la porte pour m'avancer vers Emmet, sans pour autant me rapprocher tout à fait. Deux bons mètres nous séparaient. Il n'était pas idiot, il avait conscience que ses blessures étaient trop importantes. Il aurait dû perdre l'usage de son bras. Aucune chirurgie terrestre n'aurait pu le guérir.
"Mon père a beaucoup de facettes." lui appris-je après une hésitation. "Ne te laisse pas avoir."
Depuis toujours, j'ignorais sur quel pied danser le concernant. Il m'avait manipulée, puis avait disparu pour au final revenir du jour au lendemain. Je l'avais cru déchu, disparu. Certains jours, j'avais commencé à croire qu'il était mort. A présent, il était là. Avait-il retrouvé ses pouvoirs ? Peu importe s'il pouvait m'entendre, je devais prévenir Emmet.
"S'il t'a sauvé la vie, c'est qu'il a une idée derrière la tête."
Mon regard se posa sur la baignoire. Aussitôt, une vague de souvenirs remonta à la surface de mon esprit. Mes joues pâles rosirent légèrement. Je fermai brièvement les paupières pour chasser le passé. Par moments, il prenait trop de place.
"Viens, il faut pas rater le dessert."
Pour rien au monde je n'aurais loupé une merveille pâtissée par Anna Maria. Elle mettait toujours les bouchées doubles si bien qu'on avait souvent l'impression d'imploser en sortant de table, mais cela faisait partie de mes meilleurs souvenirs.
Tout du moins, jusqu'à ce que mon père soit invité. Désormais, cette maison que je considérais comme un endroit réconfortant avait quelque chose d'anxiogène. Comme lorsque l'on trouve un ver dans une pomme.