« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Je n'étais pas en train de paniquer. Pas du tout. J'essayais de me raisonner, me conforter dans l'idée que tout irait bien. La pensée positive est la clé du succès. Malgré tout, rien n'allait comme sur des roulettes. Je ne savais vers qui me tourner. Je pouvais appeler qui je voulais, j'avais l'embarras du choix, mais je ne souhaitais pas que ça se sache.
Papy ! Vous pourriez venir, par hasard ? Il s'agit d'une urgence. appelai-je mentalement.
Quelques minutes plus tard, je manquai de sursauter en voyant Hypérion apparaître devant moi. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'était pas pressé. Heureusement que je n'avais pas été en danger de mort, sinon j'aurais eu le temps de mourir dix fois ! Je gardai cette remarque pour moi-même car j'étais bien trop heureuse qu'il ait entendu mon appel.
"Enfin vous voilà ! Vous m'avez entenduuue !"
Soulagée, je me précipitai vers lui pour lui sauter au cou.
"Vous n'imaginez pas à quel point je suis heureuse de vous voir !"
Je m'écartai de lui avec un grand sourire. Il était légèrement plus grand que moi. C'était rare, les gens comme ça, car j'avais plutôt l'habitude de voir le haut du crâne d'à peu près tout le monde. Je notai qu'il était sous sa forme âgée. Pas de problème. Tout ce que je souhaitais, c'était un coup de main. J'étais stressée et angoissée, plus ou moins échevelée.
S'il n'avait pas encore entendu, il allait bientôt comprendre l'étendue du problème. Depuis son parc, Autumn braillait à chaudes larmes, ses petits poings agrippés au rebord.
"Ca dure depuis des heures." expliquai-je en la désignant. "Je sais plus quoi faire."
Autumn se mordilla la lèvre inférieure en continuant de sangloter, tout en nous fixant.
"Vous, vous êtes vieux." dis-je sans réfléchir. "Enfin... je veux dire par là que vous savez comment calmer un bébé. Aryana m'a dit que vous étiez la nounou des enfants dieux."
Ma fille recommença à pleurer. Elle avait un sacré coffre. Il fallait peut-être que je commence par le début. Avec une moue, j'expliquai à contrecoeur :
"Autumn est malade. Et... j'ai jamais été seule avec elle. Genre toute seule. Je flippe totalement. Vous allez m'aider, hein ?"
J'ouvris de grands yeux dignes de ceux du chat Potté. Miro m'avait appris à le faire.
"Mes parents sont de sortie avec les triplés, Hadès est occupé à la mairie et... je ne voulais pas déranger Sasha, Arya, ou n'importe qui d'autre. Et puis, ça permet de se voir! Ca fait longtemps !"
Je lui tapotai l'épaule d'un air sympathique, avant de me raviser. Par moments, j'oubliais qu'il était un titan. A la place, je me penchai pour soulever Autumn, toujours en pleurs, et la lui coller dans les bras.
"Dis bonjour à papy Hypérion !" lançai-je à ma fille.
"OUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIN !"
Etait-ce une impression ou avait-elle encore monté le volume depuis qu'il la tenait dans ses bras ? Il devait sûrement sentir le vieux et ça ne lui plaisait pas. Heureusement qu'il était titanesque, parce qu'autrement, son tympan gauche aurait été percé vu à quel point elle braillait près de son oreille.
"Une tasse de thé ?" proposai-je afin de l'inciter à rester.
Anatole Cassini
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« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
« Je peux te poser une question ? » me demanda Apple.
J'avais l'impression d'avoir une vague idée de la question dont il s'agissait.
« Pourquoi t'as cru que je saurais m'occuper d'un bébé ? »
Je lui fis mon plus beau des sourires. Je n'avais aucune idée de pourquoi j'étais venu voir Apple. J'aurai pu me rendre chez Diane. D'ailleurs, l'idée m'avait effleurée l'esprit, mais j'avais sentis son aura et elle semblait occupée. Du coup, je n'avais pas voulu la déranger. La seconde personne à laquelle j'avais pensé, c'était Jules. Mais lui aussi semblait occupé. Quant à Apple, elle ne semblait pas être accaparée par une tâche ou une autre. Elle était devenue une jeune femme, maintenant. Elle pourrait sans doute nous apporter son aide. Je savais que les jeunes aimaient lire, ou regarder plein de choses sur leurs tablettes. Elle avait sans doute déjà fait des recherches sur la manière d'agir face à un enfant qui pleurait.
Apple posa sa main tout contre sa bouche, et elle me regarda d'un air atéré.
« Ca y est, le moment est venu, c'est ça ? Maintenant qu'il n'y a plus Ellie, tu vas venir me voir moi à chaque fois que tu auras besoin de conseil ou d'informations sur ce que tu ignores ? »
Je restais bouche bée.
« Je ne veux pas être méchante, mais parfois tu peux te montrer un peu trop... enfin tu vois ? »
Est ce qu'elle essayait de me dire avec tact... voir sans tact du tout... que je pouvais être parfois un peu collant ?
« Tu sais que Nora avait peur de toi quand tu habitais dans leur colocation ? Je pense qu'il y a quelque chose à faire de ce côté là. Tu pourrais travailler sur le fait que rester là dans un coin, et observer les gens, c'est pas ce qu'il y a de plus rassurant. »
J'allais ouvrir la bouche, mais on fut coupé une nouvelle fois par les pleurs de Autumn. Je discuterais de tout cela avec Apple, et je lui rappellerais le sens du mot "tact". Mais pour le moment, mieux valait se concentrer sur notre petite Princesse.
« Tu pourrais regarder sur ton appareil qui donne des informations, pour avoir la marche à suivre afin de régler le soucis Autumn ? »
Apple me fixa, tout en sortant son portable de la poche arrière de son pantalon. Et tout en pianotant dessus, elle m'adressait quelques regards.
« Tu sais, il n'y a pas de soucis Autumn. Elle a un soucis, elle, mais elle n'est pas un soucis. »
Ce n'était pas ce que j'avais voulu dire. C'était quoi aujourd'hui ? La saint Hyperion ? J'allais répondre, mais elle me coupa en levant l'index.
« Ils disent qu'un enfant de cet âge ne maîtrise pas toujours ses émotions. Quand il est frustré, triste ou délaissé, il peut lui arriver de se mettre à pleurer. Ca vient du fait qu'il n'arrive pas à trouver les mots pour dire ce qui le tracasse. »
C'était une possibilité.
« Je doute que ses pleurs viennent de là. Elle se serait déjà stoppée depuis. »
« Hum... » laissa échapper Apple, tandis qu'elle continuait de monter et descendre son doigt sur son écran. « Ils disent qu'elle peut être fatiguée ou malade. Tu as fait quelque chose de particulier avec elle ces derniers jours ? » demanda t'elle à Hope.
C'était peut-être mieux qu'elles poursuivaient cette discussion toutes les deux. Apple tourna tout de même la tête dans ma direction.
« Tu peux te préparer un thé en attendant, si tu veux. Y'en a dans la cuisine. »
Mais qu'est ce qu'elles avaient toutes avec le thé, aujourd'hui ?
Hope Bowman
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C'était au-delà de mes espérances : Papy Hypérion avait pris les choses en main, mais mieux que de s'occuper d'Autumn lui-même, il avait réclamé de l'aide auprès d'une tierce personne. Je n'étais pas du genre à faire de plan, à réfléchir. Je marchais surtout à l'instinct. Je me félicitai intérieurement d'avoir été aussi perspicace.
A la question d'Apple concernant ma fille, je secouai la tête.
"Non, j'ai rien fait de particulier. Elle va dormir tous les soirs à minuit et elle se réveille à cinq heures du mat'. Elle a un cycle de sommeil très court. Ca a toujours été comme ça."
Je haussai les épaules avec une moue. Je les laissai mariner quelques secondes, le temps de voir la jeune fille blonde écarquiller les yeux d'horreur, puis je repris :
"Mais naaan je vous charrie. Ma Tumtum va dormir tous les soirs à dix-neuf heures. Quand Hadès ou moi on n'est pas dispo pour la coucher, ce sont mes parents qui s'en occupent. Hubert la baigne aussi, parfois. Il adore sa nièce. Par contre, j'évite de la confier à Norbert parce que la seule fois où je l'ai fait, je l'ai retrouvé avec Tumtum dans les bras et la poussette déchiquetée. Il a jamais voulu m'expliquer ce qui s'était passé."
Je me grattai la tête, réfléchissant encore à ce souvenir pas si lointain.
"Bref, problème réglé !"
Je désignai ma fille qui, dans les bras d'Apple, ne pleurait plus. Elle jouait même avec un de ses colliers en babillant, très concentrée.
"Tu t'en sors comme une pro !"
Je sortis un mouchoir pour essuyer les larmes qui avaient coulé sur ses joues ainsi que son nez, puis après l'avoir jeté dans une poubelle, j'ajoutai :
"C'est gentil de t'en occuper. On sera pas très long. Enfin... en principe."
Je lui adressai un clin d'oeil et vivement, attrapai le bras d'Hypérion. Dans le même laps de temps, j'appuyai sur le bracelet tactile à mon poignet droit. Un flash de lumière nous éblouit. Plutôt pratique ce bracelet magrathéen que m'avait prêté François.
L'instant d'après, nous nous trouvions au coeur d'un festival de musique, quelque part à Ibiza. Les basses étaient ultra puissantes, et tapaient jusqu'au fond des entrailles. Les jeux de lumière dansaient sur notre peau et nous caressaient aussi sûrement que la brise de la nuit. A croire que peu importe la saison, il fait toujours bon et doux à Ibiza. Autour de nous, la foule était survoltée. Quelqu'un poussa Hypérion en sautillant sur place et je l'incitai à me suivre, quelques mètres plus loin, sur la plage. Un peu à l'écart, de sorte à pouvoir discuter.
"Alors ? Plutôt cool, hein ?"
Je plaçai les mains sur les hanches et enveloppai la plage enfiévrée d'un regard fougueux.
"J'avoue, tout ça, c'était juste pour arriver à ce moment précis."
Il était temps que je lui explique l'envergure de mon plan pas planifié.
"Vous et moi. Une fête. Ibiza." poursuivis-je en haussant les sourcils vers lui d'un air aguicheur.
Je l'évaluai d'un seul coup d'oeil.
"Faut apprendre à vous éclater. Vous êtes tous guindé et triste comme une pierre. On dirait que c'est votre costume qui vous tient debout ! Ca fait un moment que j'y réfléchis. Je me dis : Merida, qu'est-ce que tu pourrais faire pour redonner le sourire à Hypérion ? Bah l'évidence m'a sautée aux yeux."
J'étendis les bras pour lui désigner la plage.
"Et si l'espace d'une nuit, vous vous comportiez comme un homme ordinaire ? Un type qui veut pécho et boire de la bière ? Ca pourrait que vous faire du bien."
Je lui adressai un grand sourire encourageant. C'était une bonne idée, non ?
"Je me propose pour être votre co-pilote. Ta co-pilote." corrigeai-je tout en lui tendant la main afin qu'il la sert. "Si on est potes de débauche, il faut qu'on se tutoie. C''est pas un manque de respect, hein."
Je préférais préciser, histoire qu'il n'y ait aucun sous-entendu. Afin de mieux me fondre dans l'ambiance de la fête, j'attrapai le bas de mon pantalon noir et tirait dessus. Je l'avais au préalable pré-découpé : il se déchira sans beaucoup de résistance et je me retrouvai en mini short grunge et tee-shirt qui dénudait une épaule. Je secouai ma crinière en beuglant :
"BAAAWAAAAAAH !"
Un type éméché me répondit par la même exclamation. Je fis tournoyer les vestiges de mon pantalon dans les airs avant de les lui lancer. Il les saisit au vol et se mit à danser avec. O_o
"WOUHOUUUH !"
Je pivotai de nouveau vers Hypérion, les bras en l'air, en rythme sur la musique.
"On va teufer d'enfer, ma sal...!"
Je m'interrompis. Hum... mieux valait ne pas finir cette phrase. Ca serait peut-être un peu trop d'un coup pour lui.
Anatole Cassini
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Le jugement d'Atlas était tombé. Il était sans appel. Ca ne m'avait pas atteins. A dire vrai, je m'attendais à ce qu'il soit cash et déplaisant, comme à son habitude. Il ne trouvait jamais les mots qu'il fallait pour décrire ce qu'on lui demandait. Ma question été toute simple :
« Quel adjectif utiliserais-tu pour me qualifier ? »
C'était venu comme ça, au fil d'une conversation. Ce qui m'avait surpris, ce n'était pas sa réponse. Même si en toute franchise, j'aurai préféré qu'il utilise un terme plus approprié, et qui me correspondait mieux. Comme par exemple : mature. Ou sérieux. Voir raisonnable. Non. Ce qui m'avait surpris, c'était ce regard de la part de Thémis.
« Toi aussi ? » lui dis-je, blessé.
Mon orgueil en prenait un coup. Ma soeur, qui avait d'ordinaire un bon jugement, se trompait sur mon compte.
« Ce n'est pas contre toi. Mais je dois bien avouer que je suis plutôt de l'avis d'Atlas. »
« Coincé ? » répétais-je.
Je pensais qu'en le prononçant à voix haute, ma soeur se rendrait compte de toute la noirceur de ce mot. De l'impact négatif qu'il pouvait avoir. Mais elle me blessa une nouvelle fois en hochant la tête et en approuvant une nouvelle fois le jugement de notre frère.
« J'élève une chèvre. Ca me donne quelque chose d'un peu excentrique, à l'opposé d'une personne coincée, n'est ce pas ? »
Je sentais au regard de Thémis qu'elle compatissait pour moi. Mais elle en restait à son mot d'origine. Peut-être que j'étais un peu coincé. Un tout petit peu. Mais qu'entendaient-ils par là ?
« Je t'ai connu plus plaisant. » se justifia Thémis.
« Plaisant ? »
Elle devait sentir qu'elle s'enfonçait et que par la même occasion, elle m'enfonçait avec elle.
« Plus farceur. » ajouta t'elle, hésitante.
« Farceur ? »
« Voir même parfois insouciant. » enchaina Atlas.
J'en avais deux contre moi. Pourquoi continuer ce combat perdu d'avance ?
« Voit le bon côté, tu aurais pu finir rabat-joie, triste, terne. Au lieu de ça, tu es juste coincé. » ajouta t'il. « Et un peu triste. »
Il marqua une pause. Ca me laissa le temps d'encaisser.
« Mais pas terne. Si quelqu'un un jour m'arrête dans la rue pour me demander si tu es terne, je lui répondrais que non. Hyperion n'a rien de terne. C'est un joyeux compagnon, un boute en train, jouisseur de la vie et de ses merveilles. »
Je l'entendis poursuivre au loin.
« Et je ne dirais jamais que c'est quelqu'un qui fuis quand on dit des choses qui le blesse... »
Je ne l'entendais plus. Il y avait désormais bien trop de distance entre lui et moi.
Aujourd'hui...
On s'habitue à tout. Que ce soit à une chose qui disparait, une amitié brisée, un amour perdu, une absence. Le temps joue contre l'oubli et l'oubli nous fait perdre le fil de notre attachement. Ca a tendance à nous rendre un peu mélancolique. Peut-être triste. Voir... terne.
Absolument tout à une fin. Mais chaque fin est le début de quelque chose de nouveau. C'est le chemin que l'on prend qui définit notre avenir.
« Ma salope ! Viens sur la piste avec moi ! »
La phrase de la jeune femme, fut achevée par le mec étrange qui s'était mis à danser avec le restant du pantalon de Merida. J'adressais un regard à Hope. Alors c'était ainsi qu'elle me voyait ? Comme un pote de beuverie, capable d'accepter tout et n'importe quoi ? L'homme me fit un signe de la main pour le suivre. Je lui avais répondu avec un petit non de la tête. Il ne sembla pas vexer pour autant et il se remit à danser, mais cette fois ci avec une partenaire. A deux, ils prirent chacun un des pans du pantalon pour faire une ronde. C'était des gens bizarres.
J'allais faire mon rabat joie en portant mon attention sur la demoiselle qui collait parfaitement avec le décors. Cette princesse était complètement folle. Elle laissait ses côtés de problèmes, tous ses soucis et oubliait tout, l'espace de quelques instants en se déhanchant dans tous les sens. Je comprenais pourquoi Hadès avait craqué pour elle. Elle n'était pas folle. Elle avait juste trouvé son parfait équilibre. Et comme Thémis et Atlas l'avaient si bien insinués, je n'étais devenu que ce vieux rabat joie, incapable de s'amuser, et qui devait paraître bien terne aux yeux des autres personnes.
Mais je ne voulais plus être ce vieillard. Non. Et en faisant bien attention que personne me regarde à ce moment précis, je fis disparaître mes rides au coin des yeux, mes lunettes, mes cheveux gris, prenant l'apparence d'un jeune dont l'age avoisinerait plus celui de la rebelle face à moi.
« On va teufer. » répondis-je à Merida.
Oui, on allait teufer. J'allais redevenir le temps d'une soirée ce jeune Titan plaisant, faceur et insouciant. J'avais juste peur que Merida interprète mal mon changement de physique.
« Ne va pas imaginer que c'est pour la partie copilote que j'ai adopté cette apparance. C'est simplement que c'est plus facile de bouger dans ce corps, que dans l'autre. »
Il n'y avait aucune envie de drague ou autre qui émanait de ce physique. Juste le plaisair de se déhancher sur une musique que je ne comprenais pas, mais que j'appréciais.
J'en revenais pas. Les minutes passaient, et je me laissais allé. Je finissais par en oublier mes soucis, qui j'étais. Et j'avais même dansé avec le type bizarre et sa partenaire qui l'était tout autant. J'avais également appris qu'ils s'appelaient Jackie et Michel. Deux personnes fort sympathiques. On avait bu un verre entre deux déhanchement. A dire vrai, avec l'homme on avait fait un concours de buveur de bière et il s'était arrêté après la cinquième, prétextant que son estomac lui empêchait d'aller plus loin. J'avais adressé un petit regard à Merida. L'alcool n'avait aucun effet sur moi. Ce n'était pas de la triche. Si il avait posé la question, je l'en aurais informé.
« Explique moi une chose, Merida. Ca t’arrive souvent de venir en aide aux Titans en détresse ? » lui demandais-je en lui apportant la bière suivante.
C'était sa combientième ? Elle tenait encore debout. De toute façon, je n'aurais pas ramené à Hadès une rebelle à moitié saoul.
« C'est à ton tour. » lui indiquais-je. « Et pour cette bière là, tu vas devoir... »
Spoiler:
Pair : Chanter une chanson du Disney Rebelle avec des chamallows dans la bouche Impair : Manger des piments tout en racontant une blague
Hope Bowman
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J'étais bluffée. Complètement. Je ne m'attendais pas à ce que Papy Hypérion se lâche autant. Il était rapidement passé au niveau supérieur, avait dansé et chahuté avec des gens louches que je n'aurais pas voulu approcher. Il ne reculait devant rien, n'avait aucun tabou. D'un côté, c'était logique qu'il n'ait peur de rien. Il pouvait décalquer n'importe qui le regardant de travers.
Il n'empêche qu'il me surprenait agréablement. J'adorais voir les gens briser leurs chaînes et se livrer entièrement au monde entier. Je ne comprenais pas ces blaireaux qui perdaient leur temps en calculant et réfléchissant sans arrêt, comme si chaque décision qu'ils prenaient allait changer la face du monde. Il faut être casse-coup et se laisser porter par la vague : c'est le seul moyen de kiffer la vie !
J'avais tout de même coulé un regard lourd de sens à Hypérion quand il avait pris sa jeune apparence. J'en connaissais un qui voulait pécho ! Malgré tout, je n'avais fait aucun commentaire, de peur qu'il replace direct le balai dans son popotin titanesque. Mieux valait l'encourager. Même si c'était un peu bizarre qu'une personne aussi sage que lui juge que le physique soit important dans ce genre de circonstance : ne peut-on pas s'amuser quand on a l'air vieux et décrépit ? J'en étais venue à la conclusion toute simple qu'il voulait draguer. C'était logique. Il pensait avoir plus de succès en jeune minet qu'en vieux loup de mer, alors que si ça se trouvait, le contraire aurait été plus prometteur (les nanas sont bizarres dans cet endroit, elles pensent que les vieux schnocks qui viennent à Ibiza sont pleins aux as. Elles cherchent à se marier avec eux et les plumer).
"Explique moi une chose, Merida. Ca t’arrive souvent de venir en aide aux Titans en détresse ?"
Sa question me laissa songeuse. Nous venions d'enchaîner les tours de piste et j'avais bien soif, même si j'avais déjà bu plusieurs verres. L'important dans ce genre de soirées c'est de s'hydrater beaucoup, même si les boissons contenaient peu d'eau, au final. Qu'importe, je tenais super bien l'alcool. A Dun Broch à l'époque, je faisais des concours de beuverie avec les gardes (à l'insu de mes parents, bien entendu).
"Faut pas croire, j'adore aider mon prochain." répondis-je enfin. "J'aime pas voir les gens tristes. Je trouve ça dommage. La vie n'est terne que si on le décide. On a un pouvoir sur notre destinée."
Je trempai mon doigt dans mon gobelet rose rempli de bière, puis en suçotai la mousse.
"Che chais che que vous allez dire. Le Ragnarök et blablabla... on est tous foutus... mais je parle pas de ça. On mourra tous un jour de toutes façons. Enfin... peut-être pas vous, mais dans tous les cas, ce qui importe, c'est d'influer sur notre destin. De presser le jus de la vie autant qu'on peut et d'apprécier chaque instant. Sinon, ça sert à rien d'exister."
Je haussai les épaules et bus la moitié de mon gobelet d'une seule traite. Après quoi, je m'essuyai la bouche d'un revers de bras et écoutai son défi. Chanter une chanson issue de Rebelle avec des chamallows dans la bouche. Un sourire naquit sur mon visage. Il avait parfaitement compris ce que je venais de dire.
Etant donné que la soirée était animée par un DJ, il n'y avait pas de micro. J'allais devoir chanter dans mon coin, par-dessus la musique déjà présente. Ca allait être un carnage. J'avais tellement hâte !
Je saisis le paquet de marshmallows qui venait d'apparaître dans la main de mon co-pilote et me choisis une place éloignée de la sono afin qu'on m'entende un minimum. Je grimpai sur une table bancale plantée dans le sable et criai d'un ton théâtral :
"POUR TOI PUBLIC !"
Quelques personnes répondirent par un "Youhouuh !" enthousiaste. Je déchirai le sachet de marshmallows et en mis jusqu'à sept dans ma bouche. Ca tenait difficilement.
Je décidai de me lancer dans une reprise de "Je m'envole" façon rap, afin de coller aux basses émanant des haut parleurs. A la première syllabe, la moitié des marshmallows ramollis vola hors de ma bouche dans un flot de postillons. J'éclatai de rire et le reste finit à moitié par terre et sur un couple qui protesta. Imperturbable, je poursuivis mon rap en mastiquant le peu de marshmallows qu'il me restait en bouche :
"Et je vole ! YO ! Je m'envole ! Dans le vent et vers le ciel ! OUECH OUECH !"
J'agrémentai ma chanson de gestes saccadès de rappeur avec une moue concentrée. Mon public -composé de cinq égarés- reprenait le refrain en choeur.
Je sautai en bas de la table en fin de chanson, atterrissant dans le sable, les bras en l'air, triomphante. J'adressai un grand sourire à Hypérion puis annonçai :
"J'ai faim ! Faut qu'on trouve un truc à bouffer !"
Après tout, j'avais à peine eu le temps de goûter les marshmallows. Et j'avais envie d'un truc plus consistant. J'attrapai Hypérion par le bras et l'entraînai à ma suite, même si j'ignorais où j'allais. Je me fiais à mon odorat. Différentes odeurs parvenaient à mes narines : sueur, alcool, herbe. Rien de bien appétissant.
"Dis-moi co-pilote, tu as repéré quelque chose de comestible avec ta vue à rayon X ?"
J'ignorais s'il possédait une vision plus acérée que la mienne, mais je me doutais que c'était le cas. Il resta silencieux.
"LA !" m'écriai-je subitement.
De ma main libre, je désignai un food truck garée au bord de la plage, dont les roues s'enfonçaient sacrément dans le sable. Ils allaient galérer à sortir le véhicule de là une fois la fête terminée. A moins que ça ne soit pas un stand nomade, malgré les apparences.
Quoi qu'il en soit, il avait l'air de vendre de la bouffe. Une bonne odeur de friture en émanait. J'accélérai l'allure sur les derniers mètres et poussai les deux clampins qui attendaient devant.
"BONSOIR ! On voudrait ce que vous avez de meilleur !" lançai-je. "Et en grosse quantité !"
A cet instant, mon regard tomba sur le stand du food truck, composé uniquement de sandwichs froids et de wraps débordant de salade. Mon estomac grogna de désespoir. Pourtant, je sentais de la friture ! Ca n'était pas possible !
"Oh, mais ici tout est bon !" déclara une voix exaltée et douce à la fois.
Je levai les yeux vers la toute jeune femme à l'intérieur du food truck. Elle était blonde, portait une blouse bleu clair ainsi qu'une casquette Jurassic Park.
"Vous avez un truc bien gras cuit dans la friture ?" demandai-je.
Elle hocha la tête plusieurs fois avec un large sourire.
"Des frites aux légumes ! Si vous en voulez, c'est maintenant ou jamais ! Je ne sais pas pourquoi, mais tout le monde achète ça ce soir."
"Des frites aux légumes ? C'est comestible, ça ?" fis-je, dubitative.
"Bien sûr !" répondit-elle sans saisir le sarcasme. "Ce sont des panais, carottes, betteraves et courgettes découpées en frites ! Je les épluche chaque matin avec beaucoup d'amour."
Elle avait dit ça d'un ton assuré comme si ça faisait toute la différence. En tous cas, elle m'avait convaincue.
"Deux portions, s'il vous plaît. Enormes."
Je sortis ma carte bleu et voulus payer en sans contact.
"Je préfère le paiement en billets." précisa la petite blonde. "Mais c'est pas grave." "Ah. Pour éviter les taxes, je comprends." "Non. Parce que la couleur me rappelle celle de la salade. Même si ça serait de la salade un peu défraîchie." répondit-elle avec une moue.
Ok, elle était un peu chelou, mais ça faisait son charme. Elle nous tourna le dos le temps de préparer les frites au légumes puis après quelques instants, nous tendit deux portions en carton débordant de frites colorés et fumantes. Miam. On allait se régaler. Ca avait l'air sympa, tout compte fait.
Soudain, elle cligna des yeux ébahis en remarquant Hypérion.
"Nom d'un tricératops !" s'écria-t-elle.
Elle essuya ses mains sur son petit tablier avant de les porter à sa bouche. Elle semblait ne pas en revenir. Etait-ce une fan d'Hypérion ? Ca existait, les groupies titanesques ?
"C'est vous ! Vous êtes là ! C'est bien vous, n'est-ce pas ?" s'enquit-elle, des étoiles pleins les yeux.
"Ok..." fis-je avec convoitise tout en pivotant vers mon co-pilote. "On a fait une touche à ce que je vois."
J'avais murmuré la dernière phrase à son oreille. Et j'ajoutai pour lui lancer un défi (après tout, c'était son tour) :
Pair : "Invitez-la à danser. Elle est chaud patate." Impair : "Demandez-lui son 06. Alleeez soyez pas timide !"
Anatole Cassini
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« Le soucis c'est pas que tu es accessible, c'est que certaines personnes le sont moins. »
Trente bonnes minutes. Ca aurait pu être pire. Une heure. Voir même des heures. Si ça se trouvait, on en était qu'au début et ça allait s'éterniser. Je commençais déjà à être un peu fatigué d'entendre Cassandre me parler de sa rupture avec Apollon. De quoi avait-elle vraiment besoin en ce moment ?
« Je pense que tu fais une dépression. Et que tu as besoin d'amis autour de toi. D'amis qui seront bien entendu présent. Qui se soucieront de toi. Qui viendront voir si tu vas bien. Ou même pire, voir si tu es encore vivante ! Parce que qui sait ce qui pourrait t'arriver ? Il te faut de véritables amis. »
Un peu comme elle, j'avais envie de dire. Je n'allais pas si mal que ça. Thémis et Atlas me trouvaient coincé, et non pas déprimé. Et quand Cassie était venue me retrouver ici, j'étais assis au bord de l'eau à regarder l'océan au loin. Il n'y avait rien de dépressif au fait de regarder les vagues aller et venir sur cette mer infinie.
« Tu es heureux à cette époque ? Dans ce monde un peu trop moderne pour toi ? »
Elle me prenait pour un vieux papier ? D'accord, j'étais sous mon apparence plus âgée, mais ce n'était pas pour autant que mentalement j'étais un vieux. Au contraire. Je m'adaptais très bien à ce monde moderne qui n'était pas si différent que mon époque à moi. Par exemple ce matin, j'avais fait faire une promenade à Gabrielle. Je faisais pareil à Titania.
« Tu n'as pas l'impression d'avoir besoin de plus ? Que tu cherches autre chose et que c'est pour ça que ça ne va pas ? » ajouta t'elle.
Cette fois ci, je me décidais à tourner la tête afin de l'observer. Elle en fut légèrement perturbée.
« Tu donnes l'impression d'être à deux doigts de tomber. De t'effondrer par terre. Comme si t'avais un grand vide que tu avais besoin de combler, mais dont tu ne sais pas comment le combler. Du coup tu es à bout. »
« Un long voyage commence toujours par un petit pas, Cassandre. »
Elle se stoppa dans son monologue. Elle ne me disait pas une fois encore que j'allais mal. Pendant un instant, je pensais que cette discussion allait prendre fin et qu'on en viendrait au fait.
« Tu as au moins écouté ce que je te disais ? » demanda t'elle sans comprendre ce que j'avais voulu lui dire.
« L'avenir te tourmente. » lui dis-je. « Le passé vient de nous rattraper. » ajoutais-je en levant les yeux vers le ciel où se trouvait toujours cette lune noire.
Elle n'avait pas levée les yeux, se contentant de m'observer.
« Le changement n'est pas seulement nécessaire à la vie. Il est la vie. On se doit de s'adapter sans sombrer dans le désespoir ou le néant. »
Elle hésita à parler. Je sentais qu'elle voulait dire quelque chose, mais elle n'y arrivait pas.
« Ce n'est pas par hasard que ta vie s'améliorera. Elle le fera par le changement. C'est à toi de le provoquer. N'attends pas que quelqu'un le fasse pour toi, sinon il sera trop tard. »
« On parlait de votre dépression ! » s'emporta t'elle comme si elle m'accusait de changer de sujet.
Voilà qu'elle me vouvoyait. C'était ce qu'elle faisait quand elle essayait d'oculter l'ami, pour ne voir que le Titan. Car au fond d'elle, je savais qu'elle n'aimait pas les Titans. Mais qu'elle appréciait son ami. C'était ce qui faisait qu'on avait conservé un lien fort. Et je la comprenais.
« Non. » dis-je posément. « On parlait du fait que tu te sens seule, abandonnée, et que tu as peur qu'on te dise que tu ne vas pas bien. »
Je voyais à son regard que je l'avais touchée de plein fouet. Et que ça l'avait blessée. J'y étais allé un peu trop fort peut-être. Mais il fallait lui dire en face ce qu'elle refusait d'admettre.
« Je ne vais pas bien. C'est un fait. Mais je ne suis pas sur le point de sombrer. Je suis encore debout. J'ai encore du temps pour une dernière danse. Mais si tu ne te prends pas en main maintenant, ta dernière danse te passera sous le nez. »
Mon coeur s'accéléra. Je sentais quelque chose à côté de moi, mais je n'arrivais pas à distinguer quoi. Cassandre allait me répondre, mais elle fut coupée par une voix. Quelqu'un venait d'apparaître à quelque pas de nous. J'avais tourné la tête pour voir de qui il s'agissait.
« Yo. Y'a un blème à Olympe. On a besoin du boss. »
Le jeune garde olympien qui répondait au nom de Basile venait de m'adresser un petit clin d'oeil. Ca me faisait toujours bizarre. Quoi qu'il en soit, je m'étais calmé. Je savais désormais qui se trouvait à côté de nous. Quant à Cassandre, elle venait de partir. Je l'avais remarqué en ne la voyant plus face à moi. Ca allait finir par s'arranger. Elle allait reprendre foi en elle.
« Y'a un blème boss ? » demanda Basile.
Je fis non de la tête. On pouvait partir et rejoindre Olympe.
Aujourd'hui...
Des frites aux légumes. De la salade. Des wraps végatariens. Ca me rappelait une jeune fille que j'avais connu par le passé. Un petit dinosaure fort sympathique qui aimait la verdure plus que tout. Et en levant la tête vers la personne qui s'adressait à Hope, j'avais vue ce même visage que je connaissais bien. Un sourire apparu au coins de mes lèvres. Et il fut d'autant plus grand quand Astrid me reconnu.
« Je... »
J'allais faire les présentations, mais Hope me coupa. Elle s'était approchée de moi et m'avait murmurée à l'oreille que je venais de faire une touche. Ca m'avait fait sourire une nouvelle fois. Si elle savait... puis, quand elle me parla d'inviter Astrid pour une danse, un souvenir remonta à la surface et effaca une partie de mon sourire.
« Je te présente Astrid. Elle a vécu un long moment avec nous à Storybrooke. » dis-je à la jeune femme qui s'avérait être également ma co-pilote. « Astrid, je te présente Hope Bowman. Ou Merida, si tu préfères. C'est la femme de Hadès. Sa Princesse, comme il aime bien le dire. »
Ca m'amusait grandement de dire cela de cette manière. Taquiner Hope devenait une habitude que j'appréciais de plus en plus.
« Tu es venue habiter à Ibiza ? » lui demandais-je.
Ca ne lui ressemblait tellement pas. Je l'aurai plus vue en pleine nature que parmis une foule immense de gens et principalement des jeunes qui ne pensent qu'à boire, se droguer et faire la fête. Que lui était-il arrivé ? Elle semblait heureuse en tout cas.
« Tu sais quoi ? Tu as le temps de faire une pause ? Merida se propose pour te remplacer pendant qu'on discute. »
Je tournais la tête vers la princesse rebelle. C'était elle qui voulait que je danse avec Astrid n'est ce pas ? Elle pouvait bien préparer quelques frittes en attendant. J'avais une nouvelle fois porté mon attention sur Astrid.
« Tu veux danser pendant qu'on discute ? C'est une musique qui bouge pas mal. Et je me suis déjà donné en spectacle ce soir, je peux recommencer. » lui dis-je avec un petit sourire.
Tandis qu'on s'éloignait vers un groupe de jeunes qui dansaient en rythme, j'entendais déjà des clients s'approcher du stand pour passer commande.
Pair: « Met moi un Shiva, deux just fresh et trois frittes. Ainsi que ton 06. » Impair : « Comme d'hab Princesse. » Euh... on m'explique ce que Miro fait là ? o_O
Hope Bowman
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Le souci avec mon intention de pousser mon co-pilote dans les bras de la petite blonde, c'est que je me retrouvais derrière les fourneaux. Ca, ce n'était pas un problème. Je pouvais gérer à l'aise. J'étais habituée à me débrouiller. Je m'étais déjà sortie de situations pires que celle-ci. En revanche, j'avais zappé que se retrouver de l'autre côté du comptoir incluait de... bosser. J'avais un peu de mal avec cette notion. Ca n'était pas pour rien que je choisissais toujours des boulots qui demandaient peu d'efforts ou pour lesquels j'étais super douée (faut pas se leurrer, quand je me mettais dans la peau de Chewbacca, le plus difficile était de supporter la chaleur accablante à l'intérieur du costume).
La dénommée Astrid était descendue du food truck et m'avait enfoncée sa casquette Jurassic Park sur la tête avec un sourire.
"Elle te va très bien." "Un rien m'habille, c'est ça la classe." avais-je déclaré tout en portant une main farouche à la casquette. "Et quand je suis habillée de rien, je le porte encore mieux."
J'avais adressé un clin d'oeil à la jeune femme qui avait éclaté de rire. Elle ne m'avait donnée aucun conseil pour prendre sa relève : soit elle avait confiance en moi -ce qui était bizarre, vu qu'on ne se connaissait pas- soit elle était inconsciente.
"Et je suis pas la femme d'Hadès !" lançai-je à l'adresse d'Hypérion. "On est en union super libre ! Super super libre !"
Il ne m'écoutait plus, trop occupé à danser. Eh ben... un peu long au démarrage, mais une fois qu'il était lancé, il se débrouillait sacrément bien pour draguer !
Je les observais depuis mon emplacement stratégique, tout en grignotant des frites aux légumes -qui étaient sacrément bonnes, en plus- quand un gars se planta dans mon champ de vision et lança :
"Mets moi un Shiva, deux just fresh et trois frites. Ainsi que ton 06."
Sur le moment, je ne compris pas qu'il me parlait, alors je me décalai sur la gauche pour continuer d'observer mon co-pilote et sa nana, mais le type se décala vers moi à son tour. Il tapa du poing sur le comptoir.
"Yo, t'es sourde ? Je veux un Shiva, deux just fresh et trois frites. Ainsi que ton 06."
Je clignai des yeux, perplexe.
"Euh... en anglais ça donne quoi ?" fis-je, déroutée. "T'as de l'humour, toi. J'aime ça." répliqua-t-il en dévoilant une rangée de dents jaunes -et ça n'était pas de l'or.
Le devoir m'appelait. Je jetai un dernier coup d'oeil attristé aux frites que je n'avais pas eu le temps de manger, puis réalisai qu'en les remettant dans la friteuse, elles resteraient chaudes. Je vidai donc les deux cornets dedans et me mis en quête de ce que voulait le gars.
"Deux shivas, un just fresh et..." "Nan, un shiva et deux fresh avec trois frites." corrigea-t-il.
Il commençait à s'impatienter, et la queue grossissait derrière lui. Ca me donnait encore moins envie de le servir.
Je commençai par les frites -puisque je savais ce que c'était. Je plongeai les deux friteuses dans l'huile qui crépita et me tournai vers le piano de cuisson. Sur le présentoir, une sorte de wrap débordant de fromage orange et de salade me sauta soudain aux yeux. Mentalement, je le baptisai "shiva", m'en saisis et le plaçai sur la plancha. Une odeur de cheddar fondu envahit bientôt l'habitacle, et attira d'autres personnes. Pour les deux "just fresh", je choisis deux canettes de jus de concombre pétillant et les posai sur le comptoir.
"J'ai pas demandé ça." dit le gars. "Bien sûr que si ! Vous voulez des boissons fresh." assurai-je avec un sourire forcé.
Afin de l'amadouer, j'ouvris les deux canettes et y glissai une paille avec une ombrelle colorée. Il ouvrit la bouche pour protester mais à cet instant, une odeur de brûlé envahit mes narines. Je me retournai et ouvris des yeux horrifiés en découvrant que le 'shiva' était en train de se calciner contre la plancha. La salade flétrie était même en train de... brûler ?
Par réflexe, j'attrapai une canette de concombre pétillant et la vidai sur le wrap enflammé. Au contact du liquide, le feu enfla inexplicablement dans un concert de flammes enragées.
"C'est ennuyeux." constatai-je tandis que l'incendie risquait de gagner les friteuses.
Je jouai avec les boutons du piano, espérant l'éteindre, mais j'ignorais dans quel sens les tourner. Etais-je en train d'empirer les choses ? Oh, sûrement pas. J'étais d'un naturel optimiste.
"Ca serait peut-être le moment d'appeler les pompiers." estimai-je en direction du gars.
Ce dernier était en train de me râler dessus et les autres dans la file d'attente dansaient sur la musique. Une poignée d'entre eux observait le début d'incendie mais croyait sûrement à un spectacle improvisé, puisqu'ils ne réagissaient pas. Ils guettaient le dénouement avec une attente démesurée. Si je débutais un striptease, ça ferait peut-être diversion ?
Je me donnai une petite tape sur le front. Concentration, Hope, concentration ! Je cherchai de tous côtés et remarquai enfin un seau d'eau posé par terre. Sans attendre, je le soulevai à bout de bras et le vidai sur la plancha. Elle crépita de protestation et de la fumée envahit tout le food-truck pendant quelques instants. Derrière moi, mon public composé de six personnes applaudit.
Je toussotai tout en chassant la fumée de ma main. J'avais géré comme une pro, comme d'habitude !
Lorsque la fumée se dissipa, j'aperçus un petit lézard verdâtre, d'une dizaine de centimètres, aux flancs plus sombres perché sur le comptoir. Il ne bougeait pas et semblait me fixer de son unique oeil.
"Ca se cuit aussi, ça ?" demandai-je à personne en particulier tout en le désignant, indécise. "Je le mets en supplément dans le shiva ?"
Le reptile sortit sa langue minuscule.
"C'était combien de frites, déjà ?" interrogeai-je le client tenace.
J'avais décidé d'arborer une allure décontractée. Ca faisait plus professionnel, genre 'tout est normal, c'est ma façon de travailler'.
"LES FRITES !" m'exclamai-je en me rappelant qu'elles trempaient dans l'huile depuis... longtemps.
Je soulevai les friteuses et constatai que les tiges de légumes étaient extrêmement rigides et minuscules.
"Si vous les aimez croustillantes, vous allez adorer !" assurai-je avec un grand sourire. "A tout hasard, vous ne portez ni dentier ni prothèse dentaire ?"
Il secoua la tête.
"Parfait ! Je vous offre la quatrième portion ! Cadeau de la maison !"
Le lézard n'avait toujours pas bougé, et me fixai continuellement. Il me rappelait Pascal. Mais en plus sévère. Pourquoi me sentais-je jugée ? Il avait qu'à le faire s'il estimait que je n'étais pas compétente !
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Que font deux dinosaures quand
ils n'arrivent pas à se décider ?
Un tirajosaure.
[Carte du menu du Dino-Truck]
| Conte : Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles | Dans le monde des contes, je suis : : Petit-Pied <3
Hypérion paraissait plus vieux. Même s'il arborait sa jeune apparence, ses yeux le trahissaient. Une pellicule de chagrin les voilait par instants, quand il relâchait ses efforts pour ne pas le montrer. Depuis toujours, j'étais très observatrice. Cela m'aidait à prendre soin des autres, de regarder jusqu'à l'intérieur de leur âme.
Avec le temps, on a tous un petit coin de nostalgie dans le coeur. L'important est de ne pas la laisser enfler et prendre toute la place. Il faut en prendre soin, la tailler régulièrement, comme un petit arbre, ou l'apprivoiser à la manière d'un animal craintif.
J'avais accepté sa proposition. En plus, j'adorais danser ! C'était tellement gentil de la part de Hope de me remplacer le temps que je fasse une petite pause en compagnie du titan. Je lui avais confiée mon Dino-truck sans l'ombre d'une hésitation. Elle semblait fort capable.
"Je ne suis que de passage à Ibiza." répondis-je à Hypérion à retardement. "Mon travail itinérant me permet de beaucoup bouger et de faire énormément de rencontres ! Bien sûr, je préfèrerais rester dans les grands espaces naturels comme le Grand Canyon, mais je me suis rendue compte que je gagne beaucoup moins bien ma vie dans des endroits comme ça, bizarrement."
Tout en parlant, je dansais face à lui dans une chorégraphie étrange dont j'avais le secret.
"C'est la danse du Long-Cou ! Je l'ai inventée quand j'étais à Jackson, l'année dernière ! Faites comme moi ! C'est très facile !" lançai-je tout en tournant sur moi-même en agitant les mains en l'air.
Cette chanson était vraiment très entraînante. En plus, ça parlait d'un crocodile si j'entendais bien ! Un cousin reptile (pas très sympathique, mais il faut de tout pour faire un monde, après tout !).
"Vous vous en sortez très bien !" dis-je en souriant.
Hypérion avait un sacré déhanché sur le pas du Long-Cou ! Je lui pris les mains et improvisai quelques pas de danse folklorique plutôt énergiques sur le dernier refrain de la chanson. Lorsqu'elle fut terminée, je tournai machinalement la tête vers mon Dino-truck afin de vérifier que tout allait bien, et écarquillai les yeux en constatant qu'un homme cherchait à grimper en enjambant le comptoir.
"Ca n'est pas réglementaire, ça !"
Gardant une main d'Hypérion dans la mienne, je l'entraînai à ma suite jusqu'au véhicule enfoncé dans le sable. Le temps d'arriver, je constatai que Hope tenait l'individu en respect en lui donnant des coups de spatule à répétition, depuis l'intérieur du Dino-truck. L'homme grognait et transpirait à grosses gouttes tout en se maintenant à l'horizontale sur le comptoir.
"Monsieur, veillez enlever votre jambe du comptoir. C'est contraire aux règles d'hygiène !" le grondai-je.
"ELLE VEUT PAS ME DONNER SON 06 !" grommela-t-il.
"Et c'est bien normal. Nous n'avons pas ça sur la carte des repas !" répliquai-je, intransigeante.
"T'en fais pas, je gère !" dit Hope.
Et, prenant son élan, elle administra un coup de spatule redoutable contre la fesse de l'individu qui poussa un cri de douleur avant de tomber comme une crêpe sans gluten dans le sable.
"Pfiou, il m'a donné du fil à retordre, celui-là." fit-elle en soufflant sur une mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux. "Mais je l'ai maté, comme tous les autres avant lui."
Elle fit claquer sa spatule d'un geste sec contre la plancha couverte d'eau et de restes de wrap carbonisé.
"Que s'est-il passé ?" m'épouvantai-je.
Hope écarquilla les yeux et sembla chercher une explication.
"C'est... c'est lui !" déclara-t-elle en désignant le petit lézard perché au sommet du minifrigo.
"Elton ?" m'étonnai-je.
"Oui, tout est de sa faute !" assura-t-elle. "J'ai voulu l'en empêcher, mais il a pété un câble ! Il a tout enflammé !"
Elle hocha la tête tout en passant une main sur la visière de sa casquette, essoufflée. Mécontente, je pivotai vers Elton.
"C'est très mal ce que tu as fait."
Puis, me penchant vers lui, je murmurai en plaçant mes mains au-dessus de son petit corps :
"Je sais très bien que tu n'y es pour rien, mais je ne veux pas froisser la jolie princesse. Il faut encourager les gens quand ils veulent donner un coup de patte. Tu n'es pas d'accord ?"
Elton détourna la tête et sortit sa petite langue, visiblement irrité que je prenne la défense de la jeune femme rousse. Tant pis pour lui. Ca finirait par lui passer.
"Vous voulez qu'on aille ailleurs ?" proposai-je à Hypérion et Hope. "Avec mon Dino-truck, je peux rouler n'importe où !"
"Pourquoi pas ? Cette fête commence à être un peu relou, de toutes façons." maugréa Hope en remarquant que l'homme qu'elle avait spatulé était en train de revenir avec trois de ses amis à l'allure aussi antipathique que des pachycephalosaures.
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1 ou 2 : Astrid prend le volant mais le Dino-truck patine : les roues sont coincées dans le sable et les 4 mecs sont de plus en plus près !
3 ou 4 : Même chose sauf que les 4 mecs commencent à secouer le Dino-truck qui se retrouve libéré du sable ! Nous sommes libres de rouler loiiin d'ici !
5 ou 6 : Les 4 mecs secouent le Dino-truck si fort qu'Astrid se cogne la tête contre la portière. Elle ne peut plus conduire ! Et Hope est en train de donner des coups de poings par le stand toujours ouvert en beuglant à Hypérion : "PRENDS LE VOLANT TOTOLE ! QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ?!" Mais un titan, ça a son permis de conduire ?
7 ou 8 : Pendant que le camion est secoué, Elton tombe inexplicablement dans la chemise d'Hypérion et ça le chatouille. Mais vraiment de manière irrésistible.
9 ou 10 : la situation de ton choix !
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Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
Je venais de faire un bond. Pas physiquement, mais dans mon esprit. J'avais entendu un cri d'hystérie poussé par Apple. Ca lui arrivait parfois de me contacter par la pensée, mais d'y aller un peu trop fort. Ce n'était pas le moment pour lui répondre. Il fallait comprendre ce qui venait de se passer. Comment le Dino-Truck d'Astrid avait pu devenir un champs de bataille en aussi peu de temps ? Comment Merida avait réussi un tel exploit ?
« Tu l'as attaqué avec une spatule ? » demandais-je à la jeune femme.
Astrid avait proposé qu'on se déplace et qu'on trouve un autre endroit où se rendre. Après tout, ici, la fête était en quelque sorte terminé. Il y avait eu assez de dégâts pour toute la soirée.
« Tu m'entends ? Pourquoi tu réponds pas ? Tu vas pas me faire le coup de celui qui ignore mon invitation ? Tu sais que ça fait déjà deux fois que tu ne viens pas ? Et que tu ne me réponds pas rapidement. Ca va ? Tu veux que je demande à Apollon d'aller voir si tu vas bien ? »
A chaque fois que je ne répondais pas à Apple, elle s'inquiétait. Ca lui arrivait un peu trop souvent ces derniers temps. Elle se rendait compte que la pensée ne fonctionnait pas comme un téléphone portable ? Ou alors il faudrait une fonction messagerie.
« Je vais bien. Et c'est d'accord pour samedi. Tu veux que je te rejoigne dans quelle pizzeria ? »
Ca ne me dérangeais pas de passer du temps avec la jeune femme. Elle en avait besoin ces derniers temps. Ou alors c'était moi...
« Qu'est ce qui se passe ? » demandais-je aux jeunes femmes en sentant qu'on avait du mal à démarrer.
D'ailleurs, quand est ce qu'on avait démarré ? Elles semblaient s'exciter sur les commandes. Quant à la voiture, les roues devaient être retenues par quelque chose, ou coincées dans le sable. Ca pouvait arriver ici. Pourquoi se précipiter ? Je pouvais aisément régler ce soucis.
« De quelle pizzeria tu parles ? C'est à la maison. Y'aura Nora, Socrate, Magrathéa et Violette ! Tu sais que Violette habite avec nous, maintenant ? Bien sûr que non. Parce que si tu étais venu à notre soirée d'avant hier soir, comme tu m'avais dit que tu le ferais, tu l'aurais su. En tout cas ne me fais pas faux bond samedi prochain. Et apporte quelque chose à grignotter. »
J'allais lui répondre, mais quatre hommes tentèrent de monter à bord.
« Mais qu'est ce qui se passe ? » demandais-je à Hope.
Pourquoi ces gens tentaient de monter à bord ? Je pris soin par la pensée de débloquer les roues et la camionnette fit une avancée rapide en avant, ce qui eu pour effet de tous nous secouer. Je vis Astrid se cogner la tête contre la portière. J'aurai bien voulu la rattraper à temps, mais ça avait été trop vite. Quant à Hope, elle venait d'éviter de nous faire prendre un groupement de poubelles.
« PRENDS LE VOLANT TOTOLE ! QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ?! »
Que je prenne quoi ? Le Volant ? Pourquoi ? J'avais même pas le permis de conduire, ce qui répondait à la question de si un Titan en avait un ou non. Voyant que le food truck était à deux doigts de se prendre un arbre, je l'avais fait se stopper. On avait été une nouvelle fois bousculé. Cette fois ci, deux des quatres hommes montèrent à bord par la porte arrière qui s'était ouverte.
« Qu'est ce que... »
C'était moi ou j'étais un peu à la ramasse ?
« Tu me réponds pas ? »
« Non, je ne te répond pas !! Tu peux me laisser quelques minutes le temps de régler la situation ici, et on discutera ensuite ! Je ne suis pas obligé de répondre dans la seconde à chaque fois ! » m'emportais-je un peu trop.
Les deux hommes qui étaient entrées, m'observaient. Ils hésitaient sans doute sur ce qu'ils devaient faire, pensant se trouver face à un fou qui parlait tout seul.
« Je parlais à Apple. C'est compliqué en ce moment... » précisais-je.
Ils me regardèrent sans comprendre. Puis l'un d'entre eux tenta de me prendre au col, ce qui me fit reculer.
« Vous êtes sérieux, là ? C'est quoi ces manières ? » m'emportais-je.
Mais le second me colla une droite que je ne pu pas éviter. Enfin, il regretta très vite son geste, car il venait de se faire extrêmement mal à la main, et je n'avais absolument rien sentis.
« Jeune homme, je vous prierai à l'avenir de faire très attention à ce que vous ferez. Je pourrais vraiment mal le prendre, et vous n'aimeriez pas me voir en colère. Maintenant par respect pour les jeunes femmes qui se trouvent derrière moi, je vous demanderais de bien vouloir quitter ce dino véhicule et sans vous retourner. »
Voilà qui était dit. C'était là que j'avais entendu Astrid gémir. Je m'étais tourné, tandis que les deux hommes hésitaient à m'attaquer ou non. Je vis Hope en proie avec l'un d'entre eux qui avait passé la tête par la fenêtre côté conducteur. Et un autre qui venait de passer ses mains du côté passager autour de Astrid. J'avais véritablement de la peine pour... lui.
« A votre place, je la lâcherai. » dis-je le plus calmement possible.
Est-ce que je protégerai Astrid avant de protéger Hope ? Bien sûr que non. Je pourrais d'ici même et à cet instant précis, protéger les deux jeunes femmes en même temps.
Est-ce que j'allais m'emporter ? Réduire en cendres ces jeunes gens pour s'en être pris à mes amies ? Absolument pas. Avec le temps j'avais appris à me contrôler, et ça faisait des milliards d'années d'exercice que je ne comptais pas balayer d'un revers de la main face à quatre mortels un peu trop agressifs.
Alors qu'est ce qui m'inquiétait ?
« Va te faire foutre le débile ! Tu ne me fais pas peur et elle va passer un très mauvais moment cette garce ! » ajouta t'il toujours agressif en serrant un peu plus Astrid.
« Je ne cherche pas à vous faire peur. » précisais-je. « Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais éloigné d'elles sans attendre. A dire vrai, ce qui me fait peur, c'est qu'elle possède un lézard. Et lui... »
J'indiquais le lézard sur le tableau de bord. Il se tenait à proximité d'Astrid et il fixait l'homme qui la maintenait. Je ne le sentais pas. Absolument pas. Mais après tout, je les avais prévenus, n'est ce pas ?
Pair : Hyperion fait disparaître Astrid et Hope et les met devant le food truck avec lui. De là ils verront que le lézard déploie une immense langue qui englobe l'humain qui s'en est pris au petit dinosaure. Sa bouche va s’agrandir et il va le gober, ce qui mettra en fuite les trois autres.
Impair : Il se passera la même chose, mais il ne s'arrêtera pas à ce simple humain. Son appétit sera rassasié qu'avec les trois autres.
Hope Bowman
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Pourquoi mon co-pilote ne se remuait-il pas ? Je donnai des coups de poing à mon agresseur qui allait finir avec une dentition digne d'un gruyère, mais je commençais à avoir sérieusement mal aux jointures. Quant à Astrid, elle s'était cognée la tête et un type cherchait à l'étrangler.
Le souffle saccadé à force de taper, j'eus tout juste l'énergie de songer :
Arrête de discuter ! Agis !
Il était capable d'entendre les pensées, non ? Il paraissait à moitié à l'ouest, comme s'il avait un double appel. Pourtant, c'était le moment ou jamais pour en imposer.
Soudain, nous fûmes téléportés juste devant le food-truck, de sorte à pouvoir bénéficier du "spectacle". Et quel spectacle ! Le lézard d'Astrid goba la tête d'un des gars avant de l'engloutir tout entier, son museau s'élargissant de façon démesurée pour ensuite retrouver une taille normale. Les trois autres gars cherchèrent à s'enfuir, mais le reptile les attrapa tour à tour par un coup de langue rapide et bien visé. Il semblait étonnamment féroce, puis il trottina vers nous d'un air fier.
"Nom d'un ours !" lançai-je, abasourdie. "Petit mais costaud. T'étais au courant que ton lézard a des super-pouvoirs ?"
"Hum ?"
Astrid venait seulement d'émerger. A moitié sonnée, elle était assise par terre et se massait la tête là où elle avait reçu le coup.
"Ton lézard, c'est un tueur !" insistai-je, estomaquée.
Elle eut un petit rire qui finit en grimace puisqu'elle avait sûrement encore mal, et déclara d'un ton posé :
"Elton, c'est le meilleur."
Ce dernier serpenta vers elle et sauta dans ses mains jointes. Elle le porta jusqu'à son visage pour... l'embrasser. En soi, ça ne me choquait pas plus que ça -après tout, j'avais fait des trucs bien plus glauques avec un ancien caméléon et un ancien chat, pour ne citer qu'eux- mais je m'attendais presque à ce qu'Elton se transforme en prince charmant. Mais non, il resta un petit lézard flippant. Pourquoi semblait-il si réprobateur lorsqu'il posait les yeux sur moi ? Lisait-il dans les pensées ? Savait-il ce que j'étais en train de me dire à ce moment précis ? Mal à l'aise, je déglutis et marchai en crabe avec la discrétion d'un mammouth vers Hypérion. Profitant que la jeune femme faisait des papouilles à son reptile, je murmurai :
"Elle n'a pas l'air d'avoir vu ce qu'a fait Elton. Vaudrait mieux lui dire, non ?"
Mon co-pilote ne paraissait pas emballé par cette idée. Etait-il toujours en double appel ? Si c'était le cas, c'était carrément malpoli.
"Sérieux, si ça se trouve un jour, c'est elle qu'il va gober !" insistai-je en désignant la petite blonde. "On se doit d'agir ! Sinon, c'est de la non-assistance à personne en danger. Ou un truc du genre !"
Papy ne réagissait toujours pas. C'était une illusion d'optique ou observait-il Elton et Astrid d'un air attendri, presque rêveur ?
"OH !" m'écriai-je pour le faire redescendre sur terre.
Je fis surtout sursauter la jeune femme ainsi que le lézard qui braqua de nouveau ses petits yeux sévères sur moi. Il avait raison de se méfier. Je l'avais dans le collimateur.
"Ok, il nous a aidés, mais je lui fais pas confiance pour autant." chuchotai-je après avoir entraîné Hypérion à l'écart. "Ca se fait pas de gober les gens comme ça ! A moins que..."
Je plissai des yeux tout en fixant le titan. Son côté laxiste fit naître brusquement une nouvelle théorie dans mon esprit.
"A moins que tu aies quelque chose à voir dans cette histoire. Tu as donné des pouvoirs super pétés à ce lézard, c'est ça ?"
Je lui lançai un regard réprobateur.
"En tant que co-pilote, t'es obligé de répondre." fis-je, intransigeante.
Je frémis en apercevant Elton donner des petits coups de langue sur la joue d'Astrid.
"IL ESSAIE DEJA DE LA BOUFFER !" m'exclamai-je, horrifiée.
C'était dingue l'appétit qu'il avait ! La jeune femme écarquilla les yeux vers moi, interloquée.
"Qu'est-ce que tu racontes ? Il est adorable !"
"Ouais adorable. Jusqu'à ce qu'il te dévore pendant ton sommeil !" grommelai-je. "Garde une distance de sécurité avec ce machin."
Elle fronça les sourcils sans avoir l'air de comprendre, et posa Elton sur son épaule. Ce dernier me fixa de ses petits yeux perçants pour ne pas changer. Malgré tout, je tendis la main à la jeune femme pour l'aider à se relever.
"Qu'est-ce qui s'est passé ? Les méchants garçons sont partis ?" demanda-t-elle tout en observant le food-truck.
"Hum... en quelque sorte. Et en même temps, ils ne sont pas bien loin." fis-je tout en louchant sur la gorge élastique du petit reptile.
Astrid se dirigeait déjà vers son véhicule, sans doute pour vérifier que rien d'important n'avait été cassé. J'en profitai pour pivoter vers Hypérion et l'attraper par le col de son tee-shirt. Approchant mon visage du sien, je murmurai en vitesse :
"Maintenant, tu craches le morceau."
Je déglutis, réalisant à qui je parlais. L'espace d'un instant, j'avais zappé qu'il n'était pas un co-pilote comme les autres.
"Euh... s'il te plaît." ajoutai-je avec un sourire que j'espérais attendrissant.
Je ne m'étais plus entraînée depuis longtemps à paraître adorable. J'essayais de me baser sur les mimiques d'Astrid, mais la réalité était sûrement moins réussie que dans mon imagination.
D'un geste fébrile, je lâchai son col et lissai son tee-shirt de mes blanches mains, dans l'espoir qu'ils ne soient pas trop froissé (à la fois le vêtement et le titan).