« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Chaque oiseau choisit sa branche à l'université des arbres.
Odeya se demandait si elle n’était pas par hasard excessivement malchanceuse, en effet ses options passaient pratiquement leur temps à changer. La rentrée universitaire s’était faite il y a peu, et déjà on l’informait qu’elle allait devoir changer une de ses options. En effet, son professeur de poésie russe, ne rempilerait hélas pas une année de plus. Il y avait trop peu de personnes pour y assister, ce qu’elle trouvait franchement dommage. Malheureusement, ce n’était pas elle qui décidait de ce genre de choses mais l’administration. Et l’administration avait aussi décidé de lui laisser le choix entre deux options plutôt obscure. Il ne devait pas y avoir énormément d’université proposant ce genre de choses, ailleurs qu’à Storybrooke. Quoi qu’il en soit, elle allait devoir faire un choix et rapidement, afin d’éviter de trop tirer sur la corde et faire s’impatienter l’administration.
Passant un dernier coup de brosse dans ses cheveux blonds, Odeya attrappa son sac contenant son pc, et emmitouflé dans sa veste d’Automne, descendit les escaliers séparant sa chambre du spacieux salon dans lequel se tenait Uberta occupé à dispenser des ordres au personnel :
- J’ignorais que nous recevions ce soir, commenta-t-elle
« Oh, rien de trop excentrique ma chérie rassure toi, juste un petit soupé avec quelques vieilles connaissances rien de plus. »
La blonde en doutait fortement, le mot « excentrique » devait avoir été inventé pour définir à lui seul la personnalité de sa tutrice. Et comme s’il lisait dans ses pensées, un homme ayant sensiblement le même age qu’Uberta, apparu, portant diverses babioles qui ressemblaient fortement à des boites contenant diverses pièces de vêtements :
« Ce qu’elle veut dire, c’est que la salon va ENCORE se transformer en défilé de mode. Si j’étais vous, je fuirais le plus vite possible. »
« Oh fermez la Melchior ! Et occupez-vous plutôt de disposer tous ces paquets à leur place. Personne n’a envie d’entendre votre avis. » Aboya l’ancienne souveraine
« Je ne suis pas votre domestique. » Cru bon de faire remarquer l’ex maestro.
Et pour bien ponctuer ses dires, il laissa tomber les paquets au sol. La suite, Odeya la connaissait par coeur ça allait encore se finir en dispute et mieux valait de pas rester dans les parages quand ces deux là se disputaient. Elle fila donc le plus rapidement possible, et s’installa au volant de sa voiture, prenant la sortie de la résidence direction l’université et les cours. L’idée d’éviter de rentrer ce soir lui traversa l’esprit, peut-être pourrait-elle pratiquer un peu, elle avait après tout, les clés de l’école de danse, et elle pouvait y aller quand bon lui semblait du moment, qu’elle respecte les règles en vigueur et s’assure de bien fermer après être partis. Les défilés de mode d’Uberta elle les connaissait, et généralement elle finissait toujours par essayer tout un tas de vêtements qui ne lui servirait même pas.
Elle se gara sur l’un des emplacements réservé aux étudiants, et partie rapidement vers l’amphithéâtre où se déroulait son cours de littérature. Comme elle était parmi les premiers à s’installer, et que le professeur n’était pas encore arrivé, elle en profita pour jeter un coup d’oeil au papier transmit par l’administration. Le mieux, c’était peut-être d’aller se renseigner sur les options qu’on lui proposait. Le cours d’occulte & paranormal de ce qu’elle en lisait, se déroulait dans le même couloir que l’amphithéâtre où elle se trouvait. Elle pourrait, tenter d’aller rencontrer le professeur et en savoir un peu plus.
Ses résolutions en tête, Odeya s’employa à suivre religieusement son cours, tout en prenant des notes sur son ordinateur. Elle salua chaleureusement ses amis à la fin de ce dernier, et c’est après avoir promis de s’asseoir côte à côte lors du prochain en commun, qu’elle se dirigea vers l’amphithéâtre de sa possible option. Se disant qu’a pire, si elle venait à la prendre mais que cela ne lui servait pas plus que ça, elle aurait au moins une culture général plus élargie, ce qui était non négligeable. Et puis qui sait, peut-être cela lui serait-il utile si jamais Rothbarth se rappelait à son bon souvenir. Évidemment, c’était une chose qu’elle n’espérait pas le moins du monde. Il lui arrivait parfois la nuit, de faire des cauchemars sur sa période en tant que cygne. Elle avait duré tellement longtemps, et parfois il lui arrivait de se sentir inutilement angoissé, même s’il était là quelque part dehors, les lois de Storybrooke n’étaient pas les mêmes que dans le monde des contes, et sa magie avait certainement dût s’affaiblir comme celle de tous les sorciers de cette ville.
Chassant ces pensées parasite, elle inspira un bon coup, attendant que la marée humaine composé d’étudiants allant et venant, ne se disperse. Une fois certaine que les derniers élèves étaient sorties de l’amphithéâtre, elle décida de s’y glisser. Elle jeta des coups d’oeil timide à l’intérieur, jusqu’à ce qu’une femme d’environ une quarantaine d’année n’entre dans son champ de vision :
- Bon...Bonjour, bredouilla-t-elle êtes-vous le professeur Warren ?
Sa voix n’était pas très forte, il fallait dire qu’Odeya souffrait d’une timidité maladive. Elle bredouillait, s’emmêlait les pinceaux...Bref, rien de très réjouissant. Et quand ce n’était pas ça, elle rougissait. Parfois, c’était même les deux : le bafouillement ET le rougissement.
- Je viens, parce que l’administration m’a proposé votre cours comme option en remplacement d’une que j’avais avant. Alors, j’aurais aimé en savoir un peu plus avant de potentiellement m’inscrire.
Cette fois-ci, elle avait fait un effort pour paraître un peu plus sûr d’elle. Après tout, elle était là pour obtenir des renseignements, si elle parlait dans un filet de voix, personne ne l’entendrait et elle serait venue ici pour rien. Et puis, elle savait qu’elle avait des progrès à faire sur certaines choses. Le tout était d’y aller petit à petit a son rythme. Le tout, était d’essayer de faire des efforts, et ce qu’elle faisait là, c’était déjà un effort.
- Je m’appelle Odeya Weiss, et avant j’étudiais la poésie russe, mais il y a trop peu de personnes qui la prenait, alors ils ont choisit de ne pas renouveler l’option.
Elle ne savait pas très bien pourquoi, elle éprouvait le besoin de se justifier. Ici, les professeurs ne retenaient pas vraiment leurs noms, ils n’étaient que des numéros, libre de venir et de partir à leur guise.
Il est trois heures moins quart sur la Main, il est tard, les filles ont dansé pour toi pour te consoler, leur roi. Et si tu dors seul ce soir parmi leurs pleurs d'aurore et si tu me laisses dans tes bras, je t'attends, boulevard Saint-Laurent
« N’oublie pas le rendez-vous chez la sage-femme ce soir. » sourire échangé avec mon mari. A l’annonce de ma grossesse, les choses ont changées. Rude impression d’être une petite chose fragile. Vêtements amples ne montrant que partiellement mon ventre de femme enceinte. Assez étonnant de me savoir enceinte en début d’année scolaire. Perturbant pour les étudiants. Moins ils le savent, mieux c’est. Arrivée tardive à l’université. Excuse auprès des étudiants. Cours qui commence tardivement mais toujours aussi intéressant. Un énième sourire échangé avec les étudiants tandis qu’ils posent de multiples questions. Intérêt porté au fondements des enquêtes. Besoin de comprendre la différence entre démons et esprits.
Une quinzaine d’étudiants qui choisissent mon cours. Intérêt porté à ce que je connais de mieux. Cours qui n’en finissent pas. Joie de parler de nos enquêtes, intervention parfois de l’homme que j’aime. Questions auxquelles je prends plaisir à répondre. Sonnerie qui retentit. Amphithéâtre qui se vide. Questions et réponses échangés avec plusieurs étudiants. Regard sur l’écran de mon smartphone. Encore trois quart d’heures avant le rendez-vous avec l’un de mes étudiants. Rangement du bureau, installation du projecteur pour le prochain cours. Distribution des feuillets sur les estrades. Regard qui croise celui d’une blondinette encore inconnue. Sourire échangé avec l’étudiante.
« Entrez miss Weiss, je vous en prie. »
Nouveau sourire. Ressenti échangé avec la jeune fille. Envie d’être rassurante. Médiumnité qui en remet une couche.
« Je m’appelle Lorraine Warren et je serais ravie de vous en apprendre d’avantage sur l’intitulé de mes cours. » énonçais-je avec un sourire.
Bouteille d’eau terminé jetée à la poubelle, regard qui croise à nouveau celui de l’étudiante cygne tandis que les mains se frôlent quand je lui tend le programme de mes cours. Sourire rassurant qui se dessine sur le visage.
« Une princesse cygne…étonnant. Je n’en ai jamais croisé auparavant. » énonçais-je avec une voix douce et rassurante.
Ignorance qu'elle est la professeur de danse de Judy. Ed étant l'accompagnateur à chaque fois. Retour sur la raison de sa présence. Option supprimée remplacée par la mienne. Pincement de lèvres avant de reprendre contenance.
« Mon prochain cours est dans plus d’une heure, vous voulez vous asseoir ? » énonçais-je tout simplement.