« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Entretien d'embauche peu catholique ! } feat Rémi Lepetit

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E. M. Kowalski
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E. M. Kowalski

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Entretien d'embauche peu catholique ! } feat Rémi Lepetit  _



________________________________________ 2019-09-26, 23:29


Entretien d'embauche peu catholique !
Luci' & Rémi
“Nous approchons de la fin mes amis !”

La foule en délire hurla alors dans toutes les tonalités possibles et inimaginables si bien que Luci fit un signe de la main pour faire taire tout le monde. Le silence revint enfin dans la cave surchauffé de l’immense maison des Brotherhood of the Hell, qui accueillait le Riff Off mensuel pour la première fois de l’année. La rentrée scolaire avait débuté une dizaine de jours avant et Luci n’en était plus qu’heureux à la vue des chiffres exponentielles que Bianca lui avait montré. Visiblement, la popularité dont il jouissait avait éclaboussé l’université, -le but qu’il avait recherché- et tout allait sur des roulettes. Les professeurs réticents à son arrivé à la tête de la présidence devaient plier l’échine en voyant qu’il n’était pas que le playboy séducteur, manipulateur, et corrupteur d’âme que sa réputation faisait en aura. Enfin si, il l’était. Et il était même plus que ça encore, mais contre toute attente, il y avait du bon en lui. Sous d’épaisses couches, au plus profond des enfers de son coeur, il y avait une petite lumière. Oui, il était apaté par le gain que cela pouvait représenter. Oui, il voulait montrer que Storybrook était plus forte que n’importe quelle ville minable de cette terre, et oui, il allait faire réussir tous les élèves qui s’étaient inscrits. Même les plus médiocres. Non, eux finiraient en enfer à récupérer les salles de tortures, mais il n’y avait aucun sous métier. Dans tous les cas, il voulait montrer au monde entier qu’il était le meilleur et qu’il ferait monter sur les podiums les étudiants passés sur les bancs de son université. Mais avant ça, il y avait bien d’autres choses à leur faire faire. Luci s’appliquait particulièrement à les corrompre, à les faire renier toutes leurs valeurs pour que seul l’amusement et le plaisir soient présents ici bas. Il mettait un point d’honneur à ça même. Epicurien dans l’âme, il n’avait fallu que quelques mois, même quelques semaines pour que la fraternité qu’il parrainait soit prise d’assaut par des hordes de jeunes en quête de sensations fortes. Pas un seul soir régnait la paix et le calme. Même quand le démon du vice le plus célèbre était absent, la maison tournait seule. Il avait bien formé ses ouailles, pour qu’elles perpétuent la tradition. Ce soir, n’était pas un soir de fête comme tous les soirs. Luci adorait chanter, envouter, séduire de sa voix grave de velours, et les BOH avaient été le premier groupe d'ac cappella mixte. C’était lui, qui avait impulsé cette volonté quand il n’était encore qu’un jeune étudiant naïf -s’il l'eût été réellement un jour-, trouvant qu’exclure à chaque fois la moitié de l’humanité était risible. C’était d’ailleurs aussi, à ce moment là, que la fraternité avait vraiment pris de l’importance, étant passée par toutes les étapes. Simple membre, puis communicant, trésorier, pour finir président. Malgré tout ce qu’il pouvait dire sur les passes droits et les promotions canapés, Luci grimpait tous les échelons un à un, et ceux, dans tous les domaines. Alors forcément, quand il était devenu président de l’université, le président actuel de la fraternité avait voulu -léche boule- lui rendre hommage et le démon avait été flatté. Pas sur que le garçon se soit rendu compte du pacte qu’il avait signé sans s’en rendre compte mais la question n’était pas là. Ainsi, cette fois, c’était lui, vu qu’il n’était pas encore trop absorbé par les devoirs administratifs qui lui incombait, d’organiser la fameuse bataille des groupes d’ac cappela. Tous avaient répondu présents, ne voulant en aucun cas rater cette unique soirée de folie. Parce que bien entendu, que Luci avait rajouté sa touche personnelle. Il n’y avait plus que du chant comme avant. Oh non. C’était une orgie. Purement et simplement. Une orgie comme dans les temps anciens. Les tables débordés de nourritures les plus alléchantes les une que les autres. Les bouteilles d’alcools avaient été remplacés par des tonneaux, Bean ayant même fait la remarque qu’elle avait l’impression de se retrouver à Dreamland. La fête était beaucoup plus folle qu’avant, et rien ne pouvait faire plus plaisir au démon. Tout le monde se régalait, dans une ambiance bonne enfant, encore plus quand il avait lancé le top départ. Ce soir il ne chanterait pas. Il l’avait dit, provoqué des hués et des manifestations digne des gilets jaunes, mais il le maintenait. Il ferait le show autrement. Et au diable qu’il l’avait fait le show ! En vérité, c’était presque que pour lui que les étudiants venaient le voir, s’entassant partout dans l’une des pièces serrées du sous sol. Maintenant que la fin approchait, il faisait grimper encore plus la température quand il fit tomber son peignoir pour annoncer la catégorie de la finale. Des hurlements se firent entendre et il dut à nouveau faire geste de silence. Appuyant sur la télécommande, la roue des catégories tourna rapidement pour s’arrêter sur … Rock Chrétien. Faisant une grimace, n’ayant en aucun cas envie d’entendre ce genre de choses, même si blasphémer était toujours sympathique, il refit tourner la roue sans rien dire. Il était le Maître, il avait tous les droits.

“Bien bien … fort dommage, je voulais chanson parlant de sexe mais … la finale va se jouer suuuuuuur les Chansons ruinées par Glee”

Il éclata d’un grand rire sadique, suivit par toute la salle.

“C’est à vous les Treeeebleemaaaaakers !”

Le groupe de jeunes hommes commença à chanter en premier, et Luci ne put s’empêcher de se déhancher, tout comme son ombre qui s’amusait seule sur le mur. Même si les BOH n’étaient pas arrivés en final -bien trop défoncés en terme d’alcool, de drogues et de nourritures- Luci n’était pas mécontent. Il s’amusait et c’était l’essentiel. Les High Note prirent rapidement la main et le combat fut féroce. Très féroce, le démon rajoutant de l’huile sur le feu avec ses gestes qui, comme c’était à vrai dire à prévoir, déstabilisa l’un des chanteurs du groupe des High Note.

“ET LA VICTOIRE REVIENT A NOS CHERS TREBLEMAKERS !”

Le groupe hurla sa joie, quand il annonça le résultat. Le seul hic dans tout ça, c’est que Zach n’était pas présent. Il n’avait pas répondu à ses sms depuis la veille, et il ne l’avait pas vu non plus sur le campus, tout comme Bean et Romi. S’il s’était inquiété -ne l’avouant jamais- les deux jeunes femmes l’avaient rassurés en disant qu’il était certainement parti chez sa famille, ou dans un coin pour être seul. Luci n’était pas chiant sur ça. Il voulait la paix ? Il l’aurait -il avait bien compris que le coller sans arrêt ne faisait que le faire fuir-, sans se douter que son instinct avait raison et que Zach s’était transformé en une pâte à modeler pour sauver un autre monde. Dans tous les cas, cela n’empêchait pas Luci de faire la fête. Le chef du groupe des Treblemakers sabra le champagne qu’il renversa à moitié sur ses camarades. Le démon en profita pour aller vers le buffet, qui courait le long du mur de la pièce, remplit en permanence par de jolies hôtesses, qu’il gratifia en plus d’un sourire d’une tape sur le postérieur rebondi de l’une d’elle. Attrapant carrément la bouteille de vodka, qu’il but au goulot comme si c’était de l’eau, il poussa un soupire de contentement. C’est qu’il avait eu le gosier sec à force de parler sans arrêt. Sentant son sang se réchauffer, il fit apparaître dans ses mains un cigare qu’il alluma du bout du doigt, profitant du spectacle de la décadence qu’il avait devant lui. C’était tellement plaisant, et relaxant, que de voir ces corps se frotter, se déhancher, profiter de la vie si courte qu’ils avaient, la consumant ainsi par les deux bouts comme le cigare que lui même fumait nonchalant, s’entourant d’une aura de fumée. Ses yeux perçants furent attirés par quelque chose, de l’autre côté de la pièce, ou plutôt par quelqu’un. Une personne qui n’avait pas l’air dans son élément mais qui essayait de faire comme si tout allait bien. Une âme pure qu’il en frémit d’avance, se pourléchant les babines tout en fendant la foule comme Moïse avait fendu les eaux.

“Oh mais ...ne seriez vous pas l’ami de notre magnifique Chloé ?”

En vérité, son visage lumineux lui disait quelque chose. Il n’était pas un vrai inconnu. Simplement, il n’avait pas fait attention à lui auparavant. Il connaissait Chloé depuis ses années d’étudiants. Elle était une amie d’Amy, mais il ne l’avait jamais trop fréquenté. Pourquoi ? C’était là une grande question que lui même ne connaissait pas la réponse. Après tout, tout ce qu’ils avaient pensés réels était faux. Des souvenirs fabriqués de toutes pièces que son cerveau avait assimilé comme vrai. Mais il s’en fichait. Il avait vécu plus de quelques deux billards d’années, alors un peu plus, un peu moins. Au contraire, cela apportait un peu de piment dans cette existence qu’il trouvait assez fade comparé aux autres qu’il avait pu avoir. Dans tous les cas, il connaissait Chloé, et réciproquement, il était temps de faire connaissance avec l’ami de l’amie de sa meilleure amie.

“Ce n’est pas la première fois que vous venez ici je me trompe ?”

Quoi de mieux que pour briser la glace que de tendre un verre qu’il fit apparaître de nul part.

“Ce n’est pas fort, ne vous en fait pas, l’alcool est coupé avec … du jus de fruit !” Ce n’était pas faux, il y avait bien un jus exotique, de la mange, ou peut être de la papaye, mais ce que Luci s’était bien gardé de dire c’était le dosage exact du verre.

“La soirée vous a t’elle plu ?”

En bon hôte, il se devait de demander si ses invités étaient satisfaits de l’endroit, du ‘repas’ et de l’ambiance. Son sourire énigmatique resta accrochée à son visage.

“Si jamais vous avez envie de n’importe quoi, ou de n’importe qui, n’hésitez pas à me le dire ! Il parait que je suis fortement doué dans la réalisation des plaisirs personnels.”

Oh que oui. Luci était cette petite voix se trouvant au fond de la conscience de chacun, s’amusant à pousser au maximum, à pousser dans les retranchements les plus éloignés, voir carrément à l’extérieur.

“Je suis Luci ! Mais ça, je pense que vous devez déja le savoir … Rémi !”

Il n’y avait rien de bien magique dans ce qu’il venait de dire, contrairement aux grands yeux écarquillés que l’homme faisait. Il s’était juste souvenu qu’Amy lui avait déja parlé d’un grand échalas très mignon, et il fallait dire, qu’elle n’avait pas tord. S’amusant, terminant sa bouteille et tirant une latte de son cigare, il eut un petit gloussement avant de lui avouer.

Amy est ma colocataire. Voila le secret de la connaissance de votre patronyme. Rien de bien extraordinaire à cela me direz vous … à part la supporter quotidiennement bien entendu ! Un cigare ?”

Son ombre, totalement détaché, s’était approchée de celle de Rémi, au moment où il lui avait tendu le cigare pour l’observer attentivement

. “Oh ne vous en faites pas ! Elle vit sa vie ! Il ne vous arrivera rien avec elle. Ce n’est pas comme celle de la légende de Peter Pan qui vous possède à vous en faire perdre la raison.”

Non, ici ce n’était pas l’ombre qui se trouvait maléfique, mais plutôt la créature à laquelle, elle était rattachée, même si … l’on pouvait émettre aussi des doutes sur elle !

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Rémi LePetit
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• C'est de la farine Luci ...
• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
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Totalement amoureux...

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Entretien d'embauche peu catholique ! } feat Rémi Lepetit  _



________________________________________ 2019-10-07, 12:19

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LA PANIQUE EST TOTALE

A la base, il n’était pas censé rester longtemps. Il avait accepté de sortir avec Chloé parce que celle-ci l’avait harcelé de messages, sur les bons conseils d’Emile, qui lui-même n’avait eue de cesse de lui dire de sortir se changer les idées. Depuis que Joanne avait disparu sans laisser d’autres traces qu’un papier sur lequel était tracé ‘adieu’ à l’encre d’or, Rémi avait eu tendance à se renfermé, et cela ne plaisait pas beaucoup à son frère, qui ne savait pas comment le sortir de sa morosité -hormis en emménageant chez lui, chose qu’il fit dès le lendemain, et dont Rémi ne s’était toujours pas remit. Vivre avec Emile était une chose des plus éprouvante, même si il devait bien avouer que son appartement avait reprit des couleurs. Des pailles ornées de cactus en plastiques ou des flamants roses trônaient dans la cuisine, sa vaisselle en porcelaine avait été remisé à la cave et remplacé par des assiettes aux motifs colorés et étranges, une tireuse à bière électrique avait élue domicile sur son comptoir, et des gels douches à l’odeur plus qu’exotiques avaient remplacés son traditionnel savon de Marseille. Le plus flagrant demeurant malgré tout le pile haute comme son bras de comics qui se trouvait désormais dans les toilettes, accompagnée d’un panier de basket fixé sur la porte.

Or, Emile s’était mit en tête de comploter avec les amis de Rémi pour le forcer à sortir de sa bulle ‘post rupture’, dans laquelle pourtant il ne demandait rien à personne ! En bon français, il était à l’écoute -voir au service- de ses émotions, et le spleen typiquement Baudelairien lui allait fort bien ! Cependant, lorsque Alfredo, Colette, Chloé et même Amy, s’étaient soudain tous mit à lui proposé de sortir le soir, d’aller au cinéma, d’aller au yoga avec lui ou encore de venir squatter chez lui pour ‘faire la teuf avec des pizzas’, Rémi s’était assez rapidement rendu compte que son frère était derrière tout ça, et aussi qu’il inquiétait son entourage. Aussitôt, il culpabilisa, penaud d’avoir pu se laisser aller à la tristesse, et si il accepta le cinéma avec Alfredo -et qu’il se fit à nouveau avoir comme une bille puisqu’il l’embarqua pour voir un enième film d’horreur- et la soirée œnologie avec Colette et Queenie, il refusa tout net la soirée prévu chez lui -déjà parce que son appartement ne faisait que 40m², et aussi parce qu’il refusait catégoriquement de manger des pizzas surgelés dans sa maison. Il était peut-être légèrement moins attentif, mais tout de même !

Aussi finit-il par céder à l’insistance grandissante de Chloé, qui l’embarqua pour le Riff Off automnal, et où il fut accueilli par ses paires, qui lui firent un accueil touchant. Il ne s’était pas vraiment rendu compte qu’ils lui avaient manqués jusqu’alors, ayant oublié le Riff Off de la rentrée scolaire, mais il fut réellement content de les revoir, bien qu’il lui expliqua qu’il ne chanterait pas cette fois-ci, prétextant un début de rhume. Chloé lui fit les gros yeux, mais il s’éclipsa rapidement en compagnie de John et Alison, tout deux restaurateurs, et avec qui il parla travail et augmentation des prix de la nourriture pendant un moment, et buvant plusieurs verres sans s’en rendre compte. Or, si il était bien une chose que Rémi devait surveiller, c’était sa consommation d’alcool. Car en moins de temps qu’il n’en fallut pour s’en rendre compte, Rémi se retrouva au milieu de la piste de danse, à se trémousser, avec Chloé, Alison et John, un fou-rire au bord des lèvres. D’ordinaire, ce genre de signes avant-coureur lui intimait d’arrêter immédiatement de boire mais…. Il en avait besoin. La morosité n’était pas fort, et son corps lui intimait de rire et de se détendre, et de danser pour oublier. Ce qu’il fit. Religieusement.

Malheureusement, cela ne dura pas, et après quelques tours de pistes, il s’éclipsa à nouveau, se dirigeant vers une chaise en prétextant de devoir reprendre son souffle. Les choses ne s’en allaient pas uniquement parce que l’on y pensait plus, et malgré lui, il eut une pensée pour son… Ex ? Pouvait-on vraiment utiliser un tel terme concernant Joanne ? C’était si compliqué. Comme si rien n’avait jamais été et pourtant, des promesses avaient été faites.. C’était tellement étrange. Et Rémi devait bien avouer qu’il n’arrivait pas encore à comprendre ce qu’il s’était passé. Mais après tout, y avait-il quoi que ce soit à comprendre…. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas la personne qui lui fonça à demi dessus arrivé, et il sursauta malgré lui, relevant les yeux, avant de se redresser.

-Bon… Bonsoir, pardon, je euh… Si je suis l’ami de Chloé.

L’esprit légèrement imbibé d’alcool, il eut du mal à reconnaître le maître de cérémonie, qui parla un peu trop vite pour lui et qui finit par lui redonner un verre, qu’il considéra avec circonspection, avant de finalement hausser les épaules et d’en boire une gorgée. Fichtre, c’était bon !

-Oh euh… Oui ! répondit-il avec un temps de retard. La soirée c’est… C’est très sympa ! Et comment vous… Ah. fit-il, un peu platement, lorsqu’il lui expliqua connaître Amy, ce qui, de fait, rendait la connaissance de son nom un peu moins mystérieuse.

Il prit une nouvelle gorgée de son verre, refusant poliment le cigare qu’il lui offrait, avant de cligner plusieurs fois des yeux, se demandant si il avait vraiment trop bu… ou si l’ombre de Luci venait bel et bien de bouger, le contournant comme pour l’observer. Malgré lui, Rémi tourna sur lui-même, suivant le mouvement, avant de se reconcentrer sur l’humain.

-Ah, fit-il, à nouveau un peu platement. Mais du coup, elle fait quoi là ? J’ai l’impression qu’elle m’observe.

Malgré lui, il gloussa, finissant son verre cul sec.

-Eh bien c’était vachement bon ! C’était de la papaye non ? Je peux en avoir de nouveau ?

Il eut un sourire lorsqu’il répondit par la positive, se laissant totalement guider par son hôte -ou son kidnappeur. De loin, il fit un salut de la main à Chloé, qui ivre morte embrassait Beca au point de probablement l’asphyxier, le faisant sourire, glousser, puis soupirer, avant de sourire à nouveau quand un autre verre se présenta à ses yeux.

-Super ! Merci ! cria-t-il à demi, puisqu’ils s’étaient rapprochés des enceintes. Dîtes, au fait, vous faîtes quoi dans la vie vous ? Moi je suis cuisinier, si vous voulez venir au Ratatouille, dîtes que vous venez de ma part ! Vous aurez une bonne table !

Colette détestait quand Rémi allait en soirée, car ils récoltaient souvent la semaine suivante de nombreux clients affirmant avoir été invités par le chef.
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________________________________________ 2019-10-07, 21:00


Entretien d'embauche peu catholique !
Luci' & Rémi


Luci aimait bien faire ce genre d’effet. Faire perdre les moyens pour pouvoir les redonner, lui même, totalement modifier. En général ça marchait plutôt bien. Certains étaient récalcitrants, d’autres beaucoup plus admiratifs devant sa personne, et il avait la forte impression que ça allait être le cas avec l’homme -ou le géant- qu’il venait de rencontrer. L’habit ne fait pas le moine, il le savait plus que quiconque, et même si Rémi, avait l’air ou pouvait avoir l’air effrayant, il sentit que ce n’était absolument pas le cas. Même si au final, ça ne l’aurait pas dérangé plus que ça. Un peu de bagarre pour remettre les idées en place ne faisait jamais de mal. Quoi que, se battre n’était pas vraiment dans sa philosophie de pensées, plutôt adepte du faisons l’amour pas la guerre. Fumant tranquillement son cigare après lui avoir dit le plus naturellement du monde que son ombre pouvait vivre sa vie, il ricana en le voyant tourner sur lui même, son ombre se gaussant aussi de lui.

“Effectivement, là, elle vous observe.”

Il vu que Rémi se pencha un peu, pour observer l’observante qui pointa l’un de ses doigts vers lui.

“Et elle aimerait bien vous possédez, mais c’est une autre histoire. Elle s’ennuie un peu en ce moment ...”

Il bu aussi une gorgée du verre qu’il avait dans la main, manquant de s’étouffer en voyant sa réaction quasiment horrifiée. Essuyant le coin de sa lèvre avec son doigt, jetant le verre derrière lui comme si de rien n'était, le bruit du verre se brisant ne s'entendant même pas à cause de la musique assourdissante, il essaya de lui faire un mimique des plus rassurantes.

“Je rigole ! Ne vous inquiétez pas, je vous l’ai dit ! Il ne vous arrivera rien !”

C’était la vérité que Luci lui disait. Il avait quelque peu bridé son ombre, pour éviter qu’elle ne sème le chaos dans toute la ville, ou du moins, dans les endroits où lui même se trouver. Ce n’était pas parce qu’il était porté sur les vices, qu’il n’en était pas moins démoniaque. Son ombre était cette part sombre en lui, qui s’amusait en se délectant des cris que les pauvres innocents poussaient. Cependant, Storybrook n’était pas son univers originel, et même si la perspective de s’amuser passer avant toute chose, il savait aussi que se fondre dans le décor était primordial. Il y avait des entités ici dont la puissance le surpassait largement. Il n’était pas naïf concernant sa propre puissance. Cette malédiction avait réduit tout le monde, à son plus grand désespoir, lui rappelant des temps anciens, où il n’était plus que l’ombre de lui même … Ainsi il avait appris depuis fort longtemps à se dissimuler pour pouvoir continuer de réaliser ses actions, ses desseins sans que personne ne vienne lui dire quoi que ce soit. Un démon sous les traits d’un ange.

“Oui, il me semble ! Ou peut être de la mangue !”

C’était sucré, et c’était l’essentiel. Rien de mieux que le sucre pour faire passer l’alcool en douceur, et terminer ivre en un clin d’oeil. C’est avec un énorme sourire, que Luci se déplaça pour aller chercher un autre verre à son nouvel ami qui venait de signer le contrat de la déchéance de sa dignité, au défaut de son âme. L’entrainant avec lui pour observer aussi ses autres convives, dont l’alcool avait déjà fait effet sur eux, il piqua dans les petits fours, les dégustant avec appétit, tandis que ses yeux perçants avaient suivi le regard de Rémi, pour tomber sur les deux donzelles en train de s’adonner à des jeux qui ne manqua absolument pas de l’exciter.

“Vous pensez qu’on peut les rejoindre ?

Heureusement pour la chasteté -présumé- de Rémi, ce dernier n’entendit pas la proposition grivoise qu’il venait de faire, le remerciant encore pour le cocktail qu’il lui avait donné quelques minutes auparavant. Il était visiblement en décalé, ce qui amusa particulièrement le démon.

“Oh cuisinier ! Voyez vous ça !”


Luci se tourna de trois quart vers lui, marchant quelque peu en reculant, se fichant de percuter quelqu’un derrière lui.

“Alors là, je vais pas du tout me gêner ! J’adore la nourriture ! Nietzsche liait déja de la question du régime alimentaire à la question de l’humanité ! J’ai tendance à dire que l’on est ce que l’on mange !”

Forcément, Luci ne put s’empêcher de dévier sur ce qu’il connaissait le mieux. Au final, il n’était pas qu’un accro au sexe et à tous les plaisirs, il était aussi un érudit qui se servait de ses mots pour endoctriner ceux qui avaient le malheure de se trouver sur son chemin.

“L’auteur que j’ai cité peut vous mettre la puce à l’oreille sur mon métier. De base, je suis professeur de philosophie. Théoricien de la métaphysique et de l’hédonisme si vous voulez mes spécialités.”


Faisant apparaître une bouteille de vodka, il la porta à ses lèvres sous le regard à la fois sans doute ébahi et circonspect de son interlocuteur.

“Oh et bien entendu ... le directeur de cette université que je m’engage à faire devenir prestigieuse, comme vous pouvez le remarquer !”

Il adora voir l’admiration dans le regard de cet homme. C’était aussi pour ça, qu’il avait voulu prendre ce poste. Comme Cyan lui avait dit quand il lui avait annoncé la nouvelle en Février, il avait triché. Alors que non. Non, absolument pas. Pour l’une des rares fois de son existence, Luci avait été réglo. Certes, il avait manipulé, il avait charmé, il avait mit dans sa poche ceux qui lui avait assuré sa victoire. Mais tout ceci n’avait été fait que par le maniement parfait de la langue. Il n’avait pas bourré les urnes, il n’avait pas soudoyé le corps électoral, il n’avait rien fait de répréhensible, même si l’envie avait été présente.

“Pour revenir à mes fonctions, j’enseigne toujours, et j’ai vu à votre regard, celui de mes étudiants au premier cours. Pour vous faire simple et très rapide, la philosophie que j’enseigne et que est aussi mon mode de vie, est que je considère le plaisir comme un bien essentiel, le but même de l’existence. Contrairement aux épicuriens, avec qui l'on nous confonds toujours, c’est comme confondre la peste et le choléra … vraiment … il n’y a que ceux qui ne l’ont pas eu qui n’arrivent pas à distinguer, je plaide pour la maximisation de tous les plaisirs, quels qu’ils soient. Pourquoi diable s’embêter à respecter des choses qui sont faites pour brider nos corps et nos esprits alors qu’il est tellement plus amusant de réaliser juste ce que l’on a envie de faire ?”

Il avait dit ça avec une certaine désinvolture, mais son ton était mine de rien plus concerné que les instants auparavant. Quand il parlait de son sujet, plus rien ne pouvait l’arrêter.

“On parle des épicuriens. Je les aime bien, ils sont aussi sympathiques ! D’ailleurs, le tétrapharmakon, théorisé par leur grand gourou, Epicure est empli de sagesse !”

Là, il venait de parler chinois au pauvre cuisinier, auquel il tendit la bouteille de vodka. L’alcool avait aussi cette propension à faire travailler les neurones, ou plutôt à les libérer du carcan d'inhibition dans lesquelles ils se trouvaient.

“ Même si je trouve réducteur de distinguer les différentes formes de plaisir, de les classer, je les rejoins ainsi sur les 4 points du début..”

Il se rapprocha énormément de lui, son torse touchant presque son bras tandis qu’il murmura à son oreille.

“1, les dieux ne sont pas à craindre. 2, la mort n'est pas à craindre. 3 le bonheur est facile à atteindre et 4 la douleur est facile à endurer quand on la transforme en plaisir.”

Il resta quelques instants à quelques centimètres de lui, avant de se décaler et de sortir cette fois ci, non un cigare, mais un joint.

“Et vous Rémi ? Qu’est ce qui vous ferez plaisir ? Qu'est ce qui est caché au fond de son grand corps que vous avez là ... ? ”

Il planta son regard qui devenait de plus en plus rougeoyant en même temps que son sourire s’agrandissait, toujours cette joie malsaine d’en apprendre plus sur les petits secrets des individus.


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