« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Croquant dans le restant de mon burger, je lève le regard vers Deborah avant de reprendre la parole.
« Oui, c’est vrai que c’était pas sans danger. Ils étaient trop puissants pour moi, il me fallait un peu d’entrainement. » énonçais-je à la rousse avant de reprendre « c’est vrai que quand je me sus réveillée et que j’étais…juste moi, ça m’a un peu refroidie. » ajoutais-je.
Pas que j’étais mécontente d’être Mary Poppins, bien au contraire, j’ai des pouvoirs bien à moi mais j’avais comme l’impression d’avoir vécue un rêve et d’avoir du mal à m’en réveiller. Bref, buvant une gorgée, je finis finalement par reprendre la parole à la suite de Miss Dégout.
« Oui c’est vrai….je suis Mary Poppins après tout… » commençais-je avant de reprendre alors que j’haussais les épaules « eh bien, récemment, j’ai retrouvé quelqu’un qui m’est très cher. Le père de ma fille. Mais il a dû s’absenter pendant un bon moment. Mise à part ça, y’a pas grand chose de nouveau dans ma vie tu sais… » continuais-je.
Alors que nous déjeunions tranquillement, le serveur se pris les pieds et l’entièreté de son plateau se déversa sur la rouquine. Je dû me mordre les lèvres pour ne pas rire.
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Je me demandais quand même un peu à quoi il pouvait bien ressembler, son Jules. Plus que sa fille, d'ailleurs car les lois de la génétique sont telles qu'a priori la gamine lui ressemble au moins à 50 %. Le père, en revanche, demeurait une vaste inconnue et c'était bien la seule chose qui suscitait ma curiosité dans sa petite vie dont il n'y avait pas grand chose à dire. Par contre, de là où nous mangions, il y en avait des choses à dire et au vu des circonstances j'avais bien envie de commencer par tailler un costard à la maladresse manifestement congénitale d'au moins une personne. Il se répandit évidemment en excuses, mais comme il avait également répandu son plateau partiellement sur moi, autant dire que ça ne servait plus tellement à grand chose. Je restai stoïque et soupirai avant de lui lancer un regard lourd de sens. Je tendis finalement la main dans sa direction, ignorant le sourire narquois de Meredith car la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. Ou la verte Dégoût, peu importe l'expression. - Votre portes-feuille, demandai-je d'une voix très calme. - P... pardon ? bégaya le serveur, cherchant sans doute à prouver qu'il avait des soucis neurologiques en plus de ses difficultés motrices. - J'ai dit "votre portes-feuilles", répétai-je d'un ton calme qui laissait cependant entrevoir une certaine impatience qu'il ferait mieux de percevoir. Vous salissez, vous remboursez, c'est comme ça que ça se passe, non ? Le serveur rougit, devant aussi cramoisi qu'un homard prêt à être dégusté et ça tombait bien car j'avais bien envie de le dévorer - d'une certaine façon. Mais après un temps, il finit par obtempérer, l'air gêné. J'observai mes vêtements pour évaluer l'étendue des dégâts et fit une rapide estimation du coût du massacre. Une fois servie, je lui remis son porte monnaie, un peu allégé, et me levai en direction de la sortie. - T'en fais pas, Meredith, je reviens. Bah oui, je suis pas comme ça, je la prévenais quand même qu'elle pouvait m'attendre, elle et son petit sourire satisfait. Une vraie amie, dites donc ! Et après on critique ma compassion et mon empathie… Le centre ville de Storybrooke n'est pas immense et parfois c'est une bonne chose. Je n'eus qu'à traverser la rue pour trouver une boutique où dépenser ce que le serveur de l'année avait abimé. En fait Meredith ne m'attendit qu'une dizaine de minutes avant que je fasse mon entrée avec une assurance incroyable à tel point que personne ne broncha quand je délimitai la zone que j'utilisais (avec Meredith incluse, oui, je suis pas comme ça, moi) à l'aide de ruban adhésif emprunté à la boutique en face pour m"assurer que ça ne recommencerait pas. Et quand j'eus terminé, je me rassis et repris où j'en étais : - Donc, ce fameux géniteur, il est comment, concrètement ? Aussi agaçant que ton sourire amusé ou pas ?
Meredith P. Newton
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Je ne pouvais retenir mon sourire. J’avoue que je ne l’avais pas vu venir mais je ne pouvais m’empêcher de rire en voyant la situation. C’était sans doute malvenu et la jeune femme s’en était bien rendue compte mais je ne disais rien. Je ne la quittais pas des yeux avant que la jeune femme ne quitte les lieux pour revenir avec de l’adhésif pour délimiter son « territoire ».
« Je… »
Je la regarde se rasseoir en face de moi avant qu’elle ne reprenne la parole, me demandant de lui parler un peu du père de ma fille. Passant machinalement ma main dans ma chevelure blonde, je reprends la parole.
« Je me doutais que tu avais vu mon sourire. Je suis désolée, je n’ai pas pu m’en empêchais. » énonçais-je.
Buvant un peu, je reprends la parole.
« Bert ressemble à l’homme parfait…brun, les yeux marrons. Il a un peu des oreilles de Mickey, ça le rend encore plus mignon. Il est gentil, attentionné et…oh seigneur, il me manque. » énonçais-je en soupirant « il était l’un des rare à croire en moi. » énonçais-je à la jeune femme.
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Ca t'en bouche un coin, Mary Poppins, hein ? Je savais qu'elle n'était pas à l'origine de mes malheurs (logique vu que c'est sa joueuse la coupable ) mais j'étais satisfaite de voir que ma façon de les gérer l'avait étonnée. J'adore ça. Surprendre, c'est une passion. Je suis une femme pleine de ressources et je sais le montrer, en toutes circonstances. Moins les gens y sont habitués, plus ça m'amuse. Pourtant, la nanny anglaise était, a priori, elle aussi pleine de ressources. Mais que voulez vous je suis juste meilleure qu'elle. Et ça, c'était inutile de le lui signifier, elle l'avait très bien compris, en témoignait son expression sidérée. C'est plutôt marrant, une Mary Poppins sidérée. Comme quoi, pas besoin d'un sac - TARDIS pour avoir du génie et impressionner son monde. Ah ça, elle souriait moins maintenant, c'était clair. - Oh t'en fais pas, répondis-je, excessivement nonchalante. Faut bien des gens pour apprécier ce genre de comique pas réellement fin. Et puis, maintenant c'est à moi de sourire en voyant à quel point ma façon de gérer la crise, t'as étonnée. J'oserais presque te suggérer qu'il ne faut pas rester bouche bée trop longtemps devant le talent, mais tu l'as refermée suffisamment vite. Sur ces mots je souris de toutes mes dents. Nous étions plus ou moins quittes, je suppose. De toute façon, les dégâts étaient réparés alors je ne comptais pas ressasser plus que nécessaire. Nous pouvions donc parler du fameux true love de Mary Poppins. Et ce fut intéressant de découvrir que nous n'avions pas, mais alors pas du tout (et je pèse mes mots) la même vision de l'homme parfait. Naturellement, je me fis un devoir de commencer par le lui dire : - Manifestement toi et moi n'avons pas les mêmes goûts, commençai-je, assez soft (pour le moment). Les yeux marrons, même si sur un homme je les préfère bleus à la Leonardo DiCaprio, je peux l'entendre. Les cheveux bruns aussi. La gentillesse etc, je conçois, y a plein de gens qui adorent ça. Mais alors les oreilles de Mickey, désolée, mais c'est non. Il peut faire de la chirurgie tu sais. Si c'est trop proéminent. En plus les oreilles ça grandit jusqu'à notre mort, ça serait bête de finir par sortir avec Dumbo, fis-je observer. Le prénom aussi on peut le changer. Suffit d'aller à la mairie. Parce que Bert ça rime juste avec berk. C'est pas ouf, je trouve. Mais bon, l'amour rend aveugle alors je peux concevoir que tu n'aies pas remarqué ces défauts avant. Voire que tu les trouves plaisants. D'ailleurs je suis sûre qu'en dehors de son prénom et de ses oreilles c'est un type bien et je comprends qu'il te manque. Y a plein de gens qui me manquent, dis-je sans épiloguer. Mais bref. Il fait quoi dans la vie, ce cher Bert ?
Meredith P. Newton
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« Tu aurais pu, tu aurais pu. » énonçais-je en riant « c’est quoi ma réplique déjà…ah oui, « ferme donc la bouche, tu as l’air d’un poisson hors de l’eau. » Ceci dit, je le disais à Michael donc je ne sais pas si ça aurait eu autant de sens si tu me l’avais dit mais bon, j’ai fermé la bouche assez vite comme tu le dis donc en soit, ça n’a pas d’importance. »
Et voilà que je commençais à me perdre dans mes propos. Croquant avec délicatesse dans mon hamburger, je prends soin de mâcher et d’avaler avant de reprendre la parole parce que concrètement, j’avais aucune envie de passer pour une grosse dégueulasse, ce que je n’étais aucunement d’ailleurs. Je vins à lui décrire comment était Bert et je me rendis compte à quel point il me manquait. Il me manquait tellement. Et pourtant il n’était pas si loin.
Passant machinalement ma main dans ma chevelure blonde, je lève le regard vers la jeune femme et reprends la parole après avoir fouillé dans mon sac pour en sortir une photo que je conservais depuis longtemps maintenant, je vins à la tendre à la rouquine.
« C’est lui. J’aime ses petits défauts, je trouve que ça fait son charme. Oh puis tu sais, si lui aimes son prénom, je vais pas l’embêter avec ça. Moi ça me va. » dis-je avec un sourire avant de reprendre « il n’a pas de travail fixe, c’est étonnant ici aussi il est un homme polyvalent. Il sait tout faire et ça, ça me plaît aussi je dirais… » énonçais-je à cette dernière « c’est un excellent peintre aussi ! Mais...il n'est pas au courant de l'existence de Nina, je ne lui ai jamais dit. » ajoutais-je.
FICHE PAR STILLNOTGINGER.
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Je laissai toujours les gens déblatérer même quand c'était pour raconter des anecdotes dont je me fichais éperdument. Je pars en fait du principe que si ça les amuse de gaspiller leur salive ou s'ils ne voient pas qu'on se fiche un peu de ce qu'ils disent, ça les regarde. Par contre je ne force jamais une expression intéressée sur mon visage lorsque je ne le suis pas. En l'occurrence, je ne connaissais pas son Michael, je n'avais pas envie de le connaitre mais je pouvais assez bien imaginer sa tête de poisson hors de l'eau. Il suffisait d'imaginer un mioche un peu mal fagoté à l'air ahuri. Et comment je savais que c'était un mioche qu'il fallait imaginer, me demanderez vous ? Très simplement parce que j'imaginais assez mal une nounou anglaise de si haut standing parler comme ça avec un adulte. C'est pas très politiquement correct à dire à un adulte chez les British. Déblatérer non plus, c'est pas très British mais je consentais à mettre cet égarement sur le compte de l'influence parfois néfaste que cette ville pouvait avoir sur les uns et les autres. A l'exception de mon standing que je n'avais jamais dégradé. Même si nous étions perdus au fin fond du Maine. Enfin Meredith revint au sujet réellement intéressant, en dépit de son prénom vraiment nul, et me tendit une photo afin que je me fasse une idée. J'étais bien contente qu'elle ait une photo à me montrer. Déjà parce que ça évitait les descriptions physiques en long en large et en travers (du genre comme Victor Hugo fait dans ses bouquins au lieu de concrètement en venir au fait) mais aussi parce que c'était plus parlant. Je ne doutais pas que Meredith était en mesure de mettre les bons adjectifs sur tel ou tel aspect physique, mais clairement c'est pas le cas de tout le monde. Aussi, je préférais voir une photo à me faire une image mentale. J'étudiai en l'occurrence l'image avec attention. - Ouais c'est pas Leo, confirmai-je m'étant toujours donné le droit d'appeler Leonardo DiCaprio par un petit diminutif comme si nous nous connaissions. Et heureusement d'ailleurs. Si ça avait été lui, je ne t'aurais plus parlé et tu aurais perdu ta meilleure amie et plus grande source d'inspiration. C'aurait pas été de bol. En tout cas s'il fait ton bonheur, outre juger tes critères, je te donne ma bénédiction. Elle ne l'avait pas demandé, n'en avait sans doute pas besoin mais, chanceuse qu'elle était, Meredith l'avait tout de même. Qu'on ne vienne pas dire que je ne soutiens pas mes amies. Et que serait une amie sans quelques sous-entendus un peu graveleux quand on lui tend la perche ? Une mauvaise amie. Or je n'en suis pas une. C'est donc avec un sourire parfaitement amusé que je repris, l'air de rien : - Polyvalent et qui sait tout faire, tu dis ? Ouais, je veux bien croire que ça te plaise…. Fais pas ta prude, tu n'es pas en service, nounou, ça doit au moins un petit peu compter, non ? A moins que les enfants des nounous anglaises naissent de la fusion de deux nuages, Meredith devait l'avoir fait. Ou alors je la plaignais. - Il peut aussi te peindre comme l'une de ses Françaises, ça aussi ça peut être intéressant, suggérai-je en étirant mon sourire, à peu près certaine qu'elle ne me décevrait pas et aurait la référence. Enfin bref, trêve de plaisanterie : pourquoi il ne sait pas pour Nina ? Parce que lui et toi c'est juste pour le sexe, qu'il ne veut pas d'enfants ou c'est encore plus de drama que ça ? T'as commencé à en parler donc tu finis, lui rappelai-je gentiment.
Meredith P. Newton
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Je lui avais tendue une photo de Bert pour lui montrer à quoi il ressemblait. Après tout, il y avait un proverbe qui disait que l’amour rend aveugle mais pour le coup, j’étais heureuse d’être amoureuse de Bert. Je l’aimais depuis plusieurs décennies on dira… je la regarde étudier l’image avec grande attention avant qu’elle ne me dise que c’était clairement pas Léo. Un petit rire m’échappe avant que je ne reprenne.
« T’inquiètes pas, je te le laisses Léo. » déclarais-je avec un sourire « bon dans ce cas, je suis contente d’avoir ta bénédiction. » énonçais-je avec un sourire.
Je récupère la photo après que Debbie l’ait bien regardée avant de la ranger pour ensuite ramener mon regard sur la jeune femme. Je lui avais fait part du fait qu’ici à Storybrooke, il était toujours Bert, l’homme polyvalent qu’il était dans le monde des contes. Suite à sa réplique, pendant une seconde, j’étais restée muette avant de me mettre à rire légèrement.
« Oh oui, c’est un point positif à ne pas oublier, il est polyvalent et c’est ce qu’il y a de plus plaisant. » déclarais-je en maintenant son regard avec un petit sourire.
Elle me poussais hors des sentiers battus. Après tout, ici, je n’étais plus totalement Mary Poppins, j’étais avant tout une femme et j’avais des besoins comme toute femme ordinaire et si la polyvalence de Bert pouvait être mise en avant de ce point de vue là aussi, c’était toujours un plus non ? Buvant une gorgée, je lève le regard vers la rouquine.
« C’est un de mes fantasmes depuis que j’ai vu Titanic, je te l’avoue. » déclarais-je à la jeune femme avant de reprendre « Quand j’ai quitté la famille Banks, j’ai appris quelques semaines plus tard que j’étais enceinte de Bert. Je suis rapidement allée voir mon oncle qui m’a expliqué que je ne devais rien dire à Bert parce que ça risquerait de le mettre en danger. Ma tarée de tante s’intéressait d’un peu trop près aux enfants hybrides, ce que j’étais mais j’ai pu être protégée par ma mère et ce qu’était Nina, étant donné que par sa naissance, elle était mi-fée, mi-humaine. Et puis, je voulais avant tout protéger Bert, que ma tante ne le retrouve pas parce qu’elle aurait pu se servir de l’amour que j’ai pour lui contre moi. C’est pour ça qu’il ne sait pas pour Nina et puis de toute manière, quand Nina a été enlevée bébé, j’ai cru qu’elle était morte avant que la malédiction soit rompue et que tous mes souvenirs me reviennent, y compris ceux de l’existence de ma fille et du fait qu’elle n’était pas morte. Bref…toute façon, maintenant elle l’est donc…qu’il le sache ou non, ça ne change pas grand chose…enfin je ne sais pas… » continuais-je.
J’avais bien sûr respiré entre chaque phrase hein et bu un peu mais l’idée est là.
« Tu crois que je devrais lui parler d’elle ? »
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Deborah Gust
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Elle aurait dû dire qu'elle était ravie, ou émue, ou encore reconnaissante et un peu soulagée d'avoir ma bénédiction mais j'avais laissé couler. C'était plus amusant de faire des sous-entendus sur sa vie personnelle que de revenir sur ce petit détail. Visiblement, Meredith n'était pas habituée à ce genre de conversation, ce qui rendait le moment encore plus truculent. Je regrettai même que mes yeux ne puissent pas de temps en temps servir de caméra car filmer son expression m'aurait bien plu. Cela dit, je pouvais largement me contenter de l'écouter livrer ses fantasmes. Voire des les imaginer car Meredith était quand même bien foutue et ne devait pas être désagréable à regarder dans son plus simple appareil. Sauf que moi les jolies filles sans vêtements je ne les peignais pas. Et comme j'avais déjà ma statue en cire je n'avais pas besoin d'un dessin de moi - surtout que dans le film c'est pas réellement Leo qui dessine, c'est James Cameron. Tout de suite c'était beaucoup plus creepy. Devais-je le lui faire remarquer au risque de briser un mythe ? Comme je suis sympa, je n'en fis rien, me contentant d'opiner et d'écouter la suite. Contrairement à Meredith je ne comptais pas dévoiler mes fantasmes. Ni maintenant ni jamais. Je vais pas vous mentir, je ne m'attendais pas à ce qu'on enchaine sur une histoire digne de la littérature fantastique pour ados. Cela dit, j'arrivais à suivre, parce que d'une part Tristesse aime ce genre de littérature et aussi parce que Riley en a lu. Et quand nous étions elle, nous aimions. - Et moi qui croyais qu'être une émotion ce n'était pas de tout repos, commentai-je, avec un léger sarcasme. Visiblement, être une nounou anglaise aussi c'est tendu. Y a de quoi faire au moins un tome bien épais de roman pour les enfants, là. Et dans le volume 2 faut trouver comment ressusciter Nina. Je veux dire, pour ton lectorat, si tu t'ennuies et que tu écris des bouquins pour enfants, vu que tu as matière pour le faire, précisai-je au cas où. Dans la vraie vie, je sais pas si c'est possible. Mais oui, je pense carrément que tu devrais lui dire. Il a le droit de savoir. C'était quand même sa fille, pas la boulangère du coin. N'importe qui ayant un enfant dans la nature devrait le savoir, sauf dans le cas des donneurs de sperme qui savent que ça va aboutir ou non. Mais je crois pas que dans ton monde d'origine ça existe, les choses comme ça. Bon, par contre, perso je le prendrais pas bien si j'apprenais des années plus tard que j'avais eu un enfant - surtout s'il était mort sans que je l'ai connu. Donc je préfère te prévenir si jamais tu te lances qu'il va peut-être te balancer un bon coup de polyvalence dans la tronche. Quoi que ça puisse bien vouloir dire, d'ailleurs. L'important c'était que ma formulation soit percutante et je trouvais qu'elle l'était.
Meredith P. Newton
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Nina. Ma fille adorée. Je l’avais retrouvée pour mieux la perdre à nouveau. Je m’en voulais tellement de ne rien avoir pu faire et plus les jours passaient, plus je me rendais compte que ça me pesait. J’avais l’impression que ma vie était de plus en plus compliquée et que plus le temps passait, plus ça devenait compliqué. Relevant mon regard vers l’émotion, je reprends cependant la parole « comme quoi… » commençais-je avant de reprendre « je me doute bien qu’il risque de m’en vouloir. Je lui ai caché pendant des années l’existence de sa fille et même si je lui dit que c’était pour le protéger, je pense bien que je vais me prendre un grand coup de polyvalence dans la tronche comme tu le dis si bien. » déclarais-je avec un sourire.
Terminant mon repas, je lève le regard vers la jeune femme avant de boire un peu pour reprendre la parole par la suite « Mais cependant, je pense pas que ce soit l’idée du siècle d’arriver devant lui et de lui jeter en pleine tête « au fait on est parents d’une fille qui a grandie dans mon monde avant de se faire tuer par ma timbrée de mère, sinon ça va toi ? », je pense qu’il risquerait de me prendre pour une dingue… » avouais-je à la jeune femme.
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J'aurais presque envie, le jour où le père de Nina apprendrait son existence, voir ce fameux coup de polyvalence dans la figure de Mary Poppins herself. Parce que c'est pas un truc qu'on voit tous les jours, en fait. Si on a un peu de culture, on sait que c'est normalement elle qui donne les coups de polyvalence, non sans un certain tact empreint de mesquinerie et avec une capacité déconcertante à retourner la situation à son avantage. Alors oui, telle que je m'imaginais la scène, ça pouvait être très, très croustillant. Bon c'était pas cool d'avoir envie d'y assister mais j'ai jamais prétendu être un ange. Cela dit je ne suis pas non plus diabolique. Meredith semblait demander, quoique de façon détournée (l'orgueil, sans doute) mon aide, mon avis, mon inspiration, peut-être même, pour savoir comment annoncer la grande nouvelle au mieux. Et je ne résistais jamais à l'idée de montrer une fois de plus à quel point je suis la meilleure. Mielleuse, je répondis : - Evidemment, très chère, l'idée n'est pas non plus d'y aller avec de gros sabots même si on pourrait en trouver à ta pointure. C'est pas parce qu'il va très probablement pas bien réagir qu'il faut le mettre dans de mauvaises conditions, j'espère que je ne t'apprends rien, ajoutai-je avec un sourire aussi large que la satisfaction que j'avais à ce moment-là. Si j'étais toi, bien que ça ne me serait jamais arrivé de cacher un truc aussi gros, déjà je commencerais par "salut ça va ?" ou toute autre formulation du genre. Comme on dit : la politesse c'est pas obligatoire mais les gens civilisés l'utilisent. Mais j'écouterais quand même ce passage sinon ça s'enliserait. Eventuellement je lui dirais de s'asseoir et je prendrais un air sérieux et grave, du genre à couper l'envie de faire des blagues. Un peu comme ça, repris-je en la regardant avec intensité pendant quelques secondes muettes. Puis je joindrais les mains, j'éviterais le banal "il faut qu'on parle" et encore moins le désolant "j'ai quelque chose à te dire" et j'enchainerais directement. Peut-être dans le genre "ce que je vais te dire ne va pas te plaire mais tu vas quand même m'écouter jusqu'au bout". Une affirmation, pas une question. Les gens n'aiment pas écouter ce qui ne leur plait pas alors il faut y aller avec confiance. Tu penses pouvoir le faire ?
