... ON SE CONNAIT ?

Robyn, voyons, tu ne te rappelles pas de tous ces moments sous la douche passés ensemble ?

La créature transculide et aussi grisatre que la couche de poussière qui recouvrait le comptoir, m'adressa un regard mouillé de chat potté depuis le plafond qu'il refusait de quitter pour retourner en enfer, là où était sa place comme tout être vivant décédé depuis longtemps. Il pouvait me parler d'un pseudo passé commun dont j'avais aucun souvenir, ça allait pas m'empêcher de l'exorciser vite fait bien fait pour m'en débarasser. Il croyait quoi, que j'avais des troubles de la mémoire et que mon p'tit nom c'était Dory ? Ouais ouais. Bien sûr, connard. On me l'a fait pas, à moi.

- [b">Ta gueule, Nick-Quasi-Sans-Tête-Mais-Qui-A-Bien-Une-Langue !

Pour le faire taire, je jetais en l'air le contenu du verre en plastique à l'effigie d'une marque de bonbecs bien connue qui rend beau la vie, pour les grands et les petits, que je tenais maladroitement de la main gauche. Des goutelettes me retombèrent sur la gueule, sans même toucher Papy Casper. Je jurais entre mes dents. Fallait pas que je gaspille mon eau bénite. J'en avais pas beaucoup. Bon, c'était pas l'eau, mais de la limonade. Parce que le robinet était aussi sec qu'un paquet de petits Lu, et qu'en guise de liquide, j'avais déniché une vieille bouteille au fond d'un placard, derrière quelques kilos de chocolat à pâtisserie en maxi tablettes jamais consommés. Et pour la bénédiction, j'avais pas été voir un prêtre parce que je croyais pas au pouvoir de ces soit disant charlatants au service d'un type qui vit par delà les nuages on sait pas trop comment. A la place, j'avais passé la main au dessus du verre, adressé une petite prière à deux ou trois dieux en Reese's et Oréos, et j'avais béni comme une grande ma limonade. Ca pouvait pas être bien compliquée à faire, non plus. Faut pas nous arnaquer, tout le monde peut le faire.

- Putain. Avec tous tes jacassements de merde, je sais plus où j'en suis.

Cessant quelques instants de fusiller d'un regard noir réglisse le type transparent qui s'était mis à me raconter la fois où il était resté coincé dans des canalisations, je repportais mon attention sur l'écran fissuré de mon portable que j'aggripais de la main droite, en faisant défiler légèrement la page affichée du bout de l'index. Je me penchais vers l'avant, en plissant les yeux, pour tenter de déchiffrer le blabla incompréhensible qu'était la formule d'exorcisme que je comptais utiliser sur l'autre Pépère. Je l'avais trouvé sur "exorciser un démon pour les nuls". Il y avait des images, des graphismes et c'était le seul site pas trop compliqué que j'avais pu trouver. Les autres, ils demandaient d'avoir Bac +12 en renvoi vers les enfers de démons ou ils arrêtaient pas de vouloir me faire flipper à grand renfort de malédiction, de gens morts dans d'atroces souffrances parce qu'ils s'étaient loupés et des zooms dérangeants sur le visage dégueulasse de Linda Blair dans son fameux rôle de jet à vomi. Alors ouais, Casper n'était pas un démon. Mais ça devait être pareil. Fallait juste que je remplace le terme en latin par celui qui correspondait. Pour ça, fallait que j'aille faire un tour sur Google Traduction, parce que j'avais jamais pris l'option langue morte au collège.

Mais avant, je devais faire face à un élément perturbateur non prévu dans mes projets d'exorcisme.

- Eh oh, c'est fermé. Tu sais pas lire ? Y a écrit "condamné" sur la porte en grosses lettres blanches, normalement tu pouvais pas le louper.

Je pointais le doigt, avec un air blasé, en direction de la porte d'entrée laissée ouverte, à l'attention de la grande planche à pain qui venait d'apparaître, on sait pas trop pourquoi. Elle pouvait pas avoir vu de la lumière et être attirée, vu qu'il faisait jour et que de toute façon, l'électricité était décédée.

- Quoi ? T'es offensée parce que je porte un costume de prêtre alors que j'en suis pas un ?

En lui aboyant dessus, je désignais du menton la robe noire trop large à col blanc qui m'allait totalement pas. Je l'avais trouvé en promo à 70% dans une boutique de costumes de carnaval. Je m'étais dis que l'habit ferait peut être peur au poltergeist. Pour la force du symbolisme et la terreur qu'inspire Dieu, tout ça. Bah même pas. L'autre con avait commencé à me dire que ça me mettait pas en valeur, et patati, et patata. Quand on était mort, on était pas supposé devoir fermer sa gueule pour l'éternité ?

- Reste pas plantée là et casse toi ! Y en a qui ont boulot !

Madame voulait toujours pas se bouger, malgré mon amabilité de chihuhua agressif et mes vilains froncements de sourcils. Elle ressemblait à une statue palichône qui aurait vu un truc horrible. Eh bah c'était pas mon problème. En espérant la faire réagir, je me mis à lui projeter dessus des goutelettes de limonade bénite, en récitant d'une voix grave:

- Ab hoc opus pistorium valentissimum, Dæmonium habes !

Je le prononçais comme si j'avais du sucre en poudre plein la bouche, et j'étais même pas sûre que ça se dise comme ça. Mais qui ne tente rien n'a rien hein.

Cette fille...

ça me rappelle vaguement quelque chose...

« Une fois le corps contaminé, l'organisme se meurt plus ou moins vite. Et la mort est un processus qui ne fonctionne que dans un seul sens. »

Il voulait avoir raison. Je savais que Socrate n'aimait pas avoir tord. Mais sur ce coup, il se trompait. On pouvait les ramener. C'était évident.

« Je suis sûr qu'il lui a dit qu'il y a une solution. C'est juste qu'il ne sait pas comment l'obtenir. Elle doit être cachée quelque part. »

« Dans un coffre fort ? Tu penses qu'il a mis la solution à l'autre bout du monde. Puis qu'il est revenu se terrer dans ce bunker ? »

Je n'aimais pas quand il me prenait de haut. Ce n'était pas ce que j'avais voulu dire. Mais il devait forcément y avoir une solution. Il y en avait toujours une !

« Sans la moindre activité, le corps se desséché. On ne peut pas faire marche arrière, car ce qui est mort l'est pour toujours. »

« Oui, mais là ce n'est pas une mort naturelle. »

Socrate soupira. On ne pouvait pas parler avec lui...

« Pourquoi il faut toujours que tu ais raison ? » m'emportais-je à mon tour.

« La véritable question, c'est pourquoi il faut toujours un labs de temps entre le moment où on dit que j'ai tord, et qu'on comprend que j'avais raison ! »

Il exagérait. Il n'avait pas toujours raison !

« Tu pourrais juste admettre qu'il y a un infime chance qu'on puisse tous les sauver. »

Il m'observa. Il attendit un petit moment avant de répondre. Puis, il m'adressa un grand sourire.

« Tu sais quoi ? Regarde la saison 2. Dedans y'a la réponse. Et ensuite, tu m'apporteras des lasagnes d'Olympe pour te faire pardonner d'avoir douté de moi. »

Je plissais les yeux.

« Tu as déjà vue la suite et tu sais ce qui se passe ? »

« Jeune fille... » dit-il avec condescendance. « Vous avez neuf années de retard sur Walking Dead. Tout le monde a déjà vue la série et sait qu'on est tous contaminé. »

« Tous contaminés ? » lui dis-je sous le choc.

« Euh... je voulais dire que les zombies le sont. Et que pour les autres, faut voir la saison 2. »

Il tentait de se rattraper, mais il venait de me spoiler la série. Alors c'était ça que le scientifique lui avait dit ? Mais pourquoi il avait fait ça ? Pour une fois que j'accrochais à une série télé !

« Je... je suis attendu là bas. Par là... » dit-il en indiquant un endroit, avant de disparaître.

Je me retrouvais toute seule, dans la grande rue, avec ma tenue de jogging. Pourquoi il était venu avec continuer cette discussion si il savait déjà tout ? Ca l'amusait de parler avec quelqu'un qui ignorait la suite et à qui il pouvait gâcher tout le suspens ? Il m'énervait ce chat !

J'allais me remettre à courir afin de me détendre, quand je vis au loin une camionnette garée devant l'ancienne boutique de Robyn. J'eu un petit pincement au coeur. Ca faisait tellement longtemps qu'elle était laissée à l'abandon. J'imaginais toujours qu'un jour, je passerais devant et qu'elle serait ouverte à nouveau. Il y aurait une bonne odeur de pâtisseries dans toute la ville et Robyn en train de servir des clients avec la gentillesse dont elle savait faire preuve... ou pas.

En m'approchant un peu, je vis que c'était un camion de livraison de pâtisseries. C'était étrange. Quelqu'un comptait reprendre la boutique ? Ca serait bizarre. Depuis qu'elle était partie, je n'avais plus mis les pieds ici, ni dans n'importe quelle pâtisserie de la ville. C'était un peu trop difficile... On ne savait pas vraiment ce qui lui était arrivé. Selon certains dires, elle avait été dépixélisée. Je ne comprenais pas trop ce que ça signifiait. Mais un ami m'avait dit qu'elle était tout simplement partie, et qu'elle ne reviendrait pas. Je n'avais pas trouvé d'explications au fait qu'elle serait partie, si ce n'était qu'elle y avait été forcée, ou qu'elle était tout simplement... morte. J'en avais fait mon deuil. Même si ce n'était pas facile, surtout quand je passais dans cette rue.

M'approchant toujours un peu plus de la camionnette, je remarquais par les vitres qu'il y avait pas mal de choses dedans. Comme si quelqu'un vivait à l'intérieur. C'était aussi un peu bordélique. J'avais tourné la tête vers la boutique. La porte était entrouverte. Quelqu'un se trouvait sans doute à l'intérieur. Est ce que je ferais mieux de partir ? Ou est ce que je devrais entrer pour voir ?

Après une petite hésitation, j'avais avancé jusqu'à la porte. De là, j'entendis des bruits provenant de l'intérieur. Quelque chose qui venait de se briser. Puis des hurlements. Et... quelque chose m'interpella d'avantage. C'était comme si j'avais reconnu les deux voix à l'intérieur. Un certain fantôme qui avait habité avec quelque temps et... poussant la porte de l'entrée, je la vis. Elle était là avec une bouteille. Il y avait des bonbons étalés sur le sol et de l'eau qui jaillissait de la bouteille en direction de Sir Simon. Je restais bouche bée quelques instants.

« Par Saint Jean Baptiste ! Sinmora ! Pouvez-vous dire à cette folle hystérique d'arrêter de se comporter comme une folle hystérique, et de conserver sa limonade répugnante pour une toute autre utilisation ? A ce rythme là je vais finir tout trempé ! »

J'étais toujours estomaquée. Ro... Robyn prononçait des mots dans une langue inconnue en direction du fantôme, avant de remarquer enfin ma présence. Je la fixais. Je ne pouvais pas détacher mon regard d'elle.

« Bonté divine, faites quelque chose ! » s'exclama une nouvelle fois le fantôme.

Mais je ne savais pas quoi faire. Des mots quittèrent ma bouche. Un seul à dire vrai. Il voulait dire tellement de choses.

« Robyn ? »

J'en avais le souffle coupé. Je fis quelque pas dans sa direction. Mes jambes me portaient à peine. Est ce que c'était réellement elle ? Vue la façon dont elle avait de hurlait, ça ne pouvait être qu'elle. Dans d'autres circonstances, j'aurai souris. Mais au lieu de ça, sans lui laisser le temps de dire ou faire quoi que ce soit, je m'étais retrouvé à sa hauteur. Je sentais qu'elle était réticente, et sur la défensive. Mais elle n'allait pas me repousser, n'est ce pas ? Et puis, j'en avais besoin. C'était le seul moyen de vérifier que c'était bel et bien elle. J'avais passé mes bras autour d'elle et je l'avais serré tout contre moi. Ce n'était pas dans mes habitudes de faire des câlins. Ce n'était pas dans mes habitudes de me comporter ainsi. C'était sans doute pour cela que Sir Simon n'avait plus parlé, et qu'il s'était contenté de s'essuyer ses vêtements, même si l'eau n'avait fait que de le traverser du fait qu'il était un fantôme.

Au bout d'un certains temps, je me reculais, sans pour autant détacher mes yeux de la jeune femme. Je sentais mon coeur battre très fort. Elle était là, devant moi. Je l'avais serrée, sentie. C'était bien elle.

« Tu... tu es revenue. »

Ce n'était pas une question. C'était une affirmation. Elle était bel et bien là, de retour. Elle n'était pas morte. Comme quoi les morts pouvaient revenir à la vie. Même si ce n'était pas le sujet et que Socrate n'était pas ici pour en témoigner.

« Je croyais que... il s'est passé tellement de choses. Il y a eu tellement de semaines, de mois, d'années qui se sont écoulés... » lui dis-je en reniflant. « Tu... »

Puis d'un seul coup, la vérité me sauta aux yeux. Oui, elle était là. Et non, on n'était pas dans de la fiction. Les morts ne revenaient pas à la vie. Socrate avait raison. Encore une fois... ça signifiait qu'elle n'était pas morte. Qu'elle n'avait pas été dépixélisée ou autre. Elle était juste partie. Partie sans me dire au revoir. Comme si je ne comptais pas pour elle. Alors que j'avais la certitude qu'on était amis...

« C'est agréable ce silence. Deux femmes ensemble et on arrive à obtenir un calme olympien. Ca me surprendra toujours. » prononça Sir Simon.

Mais je n'avais pas envie de réagir. Je ne savais plus quoi penser...

Cette fille...

ça me rappelle vaguement quelque chose...

« Je ne comprends pas... » laissais-je échapper au bout d'un moment.

Robyn avait fait comme si elle ne me connaissait pas. Puis, elle avait insinuée que j'étais ici dans le but de lui dérober ses biens. Et enfin, elle s'en était prise à Sir Simon. D'accord, il n'était pas quelqu'un de très fréquentable et encore moins recommandable, mais ça n'était pas une raison pour se comporter avec lui de la sorte. Ni pour m'ignorer. Je le prenais mal. Très mal, même. Ca faisait d'ailleurs très mal. Ca piquait. C'était douloureux. Tout comme quand elle était partie.

« Robyn... » murmurais-je.

Elle ne pouvait pas me faire ça. Pas après tout ce qu'on avait vécu tous les deux. A quel jeu elle jouait ?

« Je crois qu'elle a perdu la boule. C'est le sucre. Ca a du atteindre son cerveau. »

Sir Simon était ré apparu juste derrière moi. J'avais levé les yeux vers mon amie, avant de m'interposer. Car je sentais qu'elle allait se jeter sur lui, ou du moins lui balancer de nouvelles friandises.

Je tournais ensuite la tête vers le fantôme. Que voulait-il dire par là ? Elle avait perdu la raison ? Elle ignorait qui elle était ? Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là ? Pourtant elle semblait savoir où elle se trouvait, et elle n'ignorait pas qu'elle était chez elle.

« Je suis venu la saluer dès qu'elle est entrée, mais elle s'est mis eà m'agresser. Moi. Sir Simon. Alors que pendant tous ces mois et même années, j'ai pris soin de l'établissement laissé à l'abandon par ses proches. »

Il me regardait comme si il venait de formuler un reproche. Je n'avais pas laissé à l'abandon cet endroit. C'était juste que comme Robyn n'était plus là, il n'avait plus lieux d'être. Qui plus est, c'était difficile de passer à côté, ou même d'entrer. D'ailleurs, je n'y étais pas entré une seule fois depuis le départ de la jeune femme.

« Tu ne sais vraiment pas qui je suis ? Tu ne t'en souviens plus ? »

Est ce que ça avait un rapport avec sa dépixélisation dont m'avait parlé Elliot ? Je ne comprenais pas ce qu'il se passait ici.

« Il faut qu'on aille voir Elliot. Lui il saura. » conclus-je en me tournant vers la porte d'entrée qui était toujours ouverte.

« Je vous accompagne ! »

« Pas question ! » ripostais-je à l'intention du fantôme. « Tu restes là. Et tu... tu gardes le lieu. Comme tu l'as fait tous ces mois et années, vue que toi tu en as été capable. »

Est ce que je lui rendais la monnaie de sa pièce ? Effectivement. Ce n'était pas dans mes habitudes. Et je ressentais pour la toute première fois cette sensation que ça faisait de pouvoir se montrer limite désagréable avec une personne qui nous faisait du mal. C'était... excitant, et en même temps je me sentais mal à l'aise.

« Soit. Qu'il en soit ainsi. Je hanterai ces lieux jusqu'à votre retour. Partez guerroyer sans moi. Et si vous tombez sur une horde de trolls, vous vous débrouillerez toutes seules ! »

Tant de simagrées. Je me contentais de secouer la tête de gauche à droite. J'avais oublié à quel point ce fantôme pouvait se montrer épuisant.

« Tu viens ? » demandais-je à Robyn tout en tendant la main dans sa direction.

Elle pouvait avoir confiance en moi. Mais est ce qu'elle le savait ? Est ce qu'elle le sentait au fond d'elle ?

Cette fille...

ça me rappelle vaguement quelque

« Vous n'êtes pas à l'orphelinat à côté de chez moi ? » demandais-je en voyant apparaître les trois gamins.

J'avais la sensation de les avoir déjà vue habillés de la sorte juste à quelque pas de ma fenêtre. C'était en face de l'immeuble où on vivait avec Socrate, Magrathéa, Apple et Violette, que se trouvait un orphelinat. J'étais persuadée de l'y avoir vue.

« Négatif ma petite dame. On loge dans les égouts ! » s'exclama le frisé, tandis que le second lui donna un petit coup de coude.

« T'as tout faux. Ca c'est quand on faisait les tortues ninja à l'époque. Maintenant c'est dans le garage de son père. » dit-il en désignant le dernier.

Grand, mince, noir, il semblait le plus prompt à vouloir défoncer du fantôme. Mais il n'était pas question qu'ils délogent Sir Simon. Enfin, ils pouvaient le faire, mais il ne fallait pas lui faire de mal. Et puis à dire vrai, je doutais de leurs compétences.

« Il n'y a pas de fantômes ici. On vous a dérangé pour rien, désolé. » dis-je en regardant autour de moi. « Prenez les bonbons que vous trouverez en guise de dédommagement. »

Déjà que Robyn passait son temps à en jeter à tout va, autant que ça serve à quelqu'un !

« On ne va pas voir Elliot, promis, mais... »

Au moins elle se souvenait de lui. C'était bizarre qu'elle se rappelle d'Elliot, mais pas de moi. Je ne le prenais pas mal. Je trouvais juste ça surprenant. Mais je ne le prenais pas mal...

« Elliot Sandman ? Vous avez vos entrées au Laser Game ? » s'exclama le frisé tout en me coupant la parole.

Les deux autres semblaient impressionnés par nous deux. Pourquoi ? En quoi pouvoir parler avec Elliot était quelque chose de grandiose ?

« On fait un deal la madame ! »

Le frisé s'approcha de moi, arme à la main. C'était un aspirateur qu'ils avaient chacun avec eux ? Etrange.

« On chasse votre fantôme, et vous nous donnez deux places chacun pour une séance de Laser Game. Ca sera notre paiement. Tope là ! »

Il acheva sa phrase en tendant la main, paume ouverte, dans ma direction. Je n'allais pas toper. Je ne voulais pas de leur aide. Sir Simon savait se montrer raisonnable quand il le voulait. Et là, il y avait plus urgent à régler. Du coup, chose que je faisais rarement, j'ignorais le petit gars afin de porter une nouvelle fois mon attention sur Robyn.

« La camionnette dehors est à toi, c'est ça ? Tu es arrivée comment ici ? Tu te souviens de quoi ? »

Autant commencer par quelque chose. C'était à ce moment là que Sir Simon avais pris la décision de revenir nous faire coucou.

« Dites, pendant que vous y êtes, quelqu'un pourrait appeler un plombier ? Y'a une fuite dans l'arrière boutique. »

En l'espace de quelques secondes, tout s'enchaina très vite. Il y eu trois gamins en train de pousser des cris et de hurler qu'il y avait un fantôme. Puis, les deux premiers allumèrent leur aspirateur, mais allez savoir pourquoi, un nuage de poussière partit de ces deux engins et se déversa dans toute la pâtisserie. Quant au troisième, il s'était réfugié derrière le comptoir et il commençait à lancer sur le fantôme tout ce qui se trouvait à porté de main. Bien entendu, ça passait au travers de Sir Simon. Le premier bocal s'écrasa sur la tête du grand, mince et noir petit gars. Quant au second, on l'évita de justesse. Est ce que tout cela allait enfin prendre fin et que je saurais ce qui est arrivé à mon amie ?