« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
L’écouter était facile. Tellement facile que s’en était déconcertant. Lui qui avait du mal à se concentrer sur des choses pourtant quotidienne…. C’était vraiment étrange, mais loin d’être désagréable. Malgré lui, Tadashi se surprit même à sourire, sincèrement, ou à hocher la tête, en l’écoutant parler. Elle était tellement facile à comprendre. A croire qu’il n’existait pas chez elle ce filtre étrange et vaguement opaque que possédait les autres humains autour de lui. Pas qu’il blâme qui que ce soit, le problème venait probablement de lui seul mais… C’était étrange. Et un soulagement à la fois.
L’imaginer maman était une chose étrange, car Tadashi n’avait en réalité jamais vu de personnes de son âge avoir des enfants. Quand il avait été enlevé à sa vie, il finissait à peine son master, et les préoccupations de ses condisciples étaient à mille lieux de la maternité. Mais cela avait aussi un côté fascinant, en quelque sorte. Il le lui avait dit, une force émanait d’elle, et le fait qu’elle soit mère ne faisait que renforcer cet aura. Son travail prenant, la danse, et tout ce qu’impliquait d’être mariée et mère… Tadashi était impressionné, en réalité, sans vraiment s’en rendre compte. C’était peut-être sexiste, mais il trouvait cela vraiment admirable de parvenir à conjugué le tout. Lui qui parvenait à peine à concilier sa stabilité mentale et le reste…
Malgré lui, il eut un soupir, perdant un peu le fil. Sa condition lui pesait, grandement. Plus qu’il ne parvenait à l’exprimer, et la voir ainsi si… Epanouit le renvoyait à son propre ‘échec’. Cela lui tordait le coeur de voir qui il était devenu, lui qui pourtant avait de grandes ambitions alors… La vie n’était pas juste. Pas qu’il s’en plaigne, mais… Parfois il aurait aimé avoir une autre chance. La chance de recommencer. Ou juste d’autres cartes en mains. Et de préférence sans l’option ‘Stress Post Traumatique’.
-Oh tu habitais Paris ? releva-t-il, en tapotant ses doigts les un contre les autres. J’habitais à San Fransokyo, avant. C’est un peu comme San Fransisco et Tokyo ici, mais je n’habitais pas sur la même Terre que v...
Elle écarquilla les yeux en grand, au moment où un bruit de verre se fit entendre, faisant sursauter Tadashi plus que de raison. Une sensation amère lui retourna l’estomac, mais avant qu’il ne puisse paniquer, Elena lui fit signe de se lever, et il se recrocha à elle comme le Messie. A cet instant, il l’aurait suivit au bout du monde. Rapidement, elle paya, ce dont Tadashi ne prit absolument pas conscience, son coeur tambourinant dans ses oreilles, et en quelques secondes, ils furent dehors, et il prit une grande inspiration. L’air frais lui apaisa l’esprit et après quelques respirations, il se tourna vers elle, passant sa main dans sa nuque.
-Je suis désolé, je…. Je n’aime pas trop la foule. J’ai…. J’ai un stress post traumatique, finit-il par avouer, regardant le bout de ses pieds.
Il n’avait pas vraiment pour habitude de parler de cela avec des inconnus, mais paradoxalement, il se sentait proche d’elle. A cet instant, il avait l’impression… De ne pas vouloir lui cacher quoi que ce soit. C’était peut-être du à sa gentillesse, qui était peut-être simplement de la politesse, ou peut-être se sentait-il obligé de lui expliquer du fait du malaise évident qui grandissait sur son visage à chaque seconde passé dans ce bar, et qu’il ne voulait absolument pas qu’elle puisse croire qu’il était diriger contre elle. Il l’ignorait, en toute honnêteté. Mais il avait l’impression… qu’il pouvait le lui dire.
-J’ai… Vécu un truc. Du coup, j’ai un peu peur des endroits clos, et de la foule, ou du bruit… Je suis désolé, rajouta-t-il, en relevant les yeux vers elle.
Il eut peur quelques secondes de la voir fuir ou, pire, rire. Peur de la voir le dévisager comme un fou, et se détourner pour ne plus jamais le revoir. Mais non. Elle se contenta de le regarder, simplement, avant de s’excuser de l’avoir emmener dans ce bar. Ce qui, évidemment, fit rougir Tadashi jusqu’aux oreilles.
-Non, non, je, euh, c’était super sympa comme proposition ! Et puis j’ai passé…. Un très bon moment ! C’était vraiment…. Ça faisait vraiment longtemps que je n’étais pas sorti et c’était… Vraiment sympa, bafouilla-t-il, maladroitement, avant de sourire. J’ai vraiment apprécier. Je… N’ose pas sortir seul. J’ai peur de refaire le type de crise que tu m’as vu faire.
Il eu un sourire triste, laissant un silence s’installer entre eux, avant de rire, maladroitement.
-J’ai fichu une sacrée ambiance non ?
Elle eut un sourire à son tour, puis un rire, et sans se concerter, ils commencèrent à marcher, tranquillement.
-Du coup, tu avais une chèvre ? demanda-t-il, sincèrement curieux, beaucoup plus à l’aise maintenant qu’ils étaient sorti. C’est excellent. C’est gentil une chèvre ? J’en ai jamais vu je crois.
Cela eut l’air de choqué la jeune femme, ce qui fit encore plus sourire Tadashi.
-Et tu sais…. Je comprends, pour ce que tu as dis. Sincèrement, j’ose même pas imaginer la charge de travail que c’est. J’ai déjà du mal à m’occuper de moi tout seul, alors un enfant. C’est super impressionnant. Mais ça doit prendre un temps fou. Ton mari ne peut pas t’aider, pour te permettre de pas te sentir… Prisonnière ? Enfin, prisonnière, c’est pas le mot, je veux dire...
Il laissa un petit silence s’installer, avant de reprendre.
-Ce que je veux dire, c’est que tu as le droit de ressentir des émotions négatives, même par rapport à ton rôle de mère. Ma tante Cassie, elle nous a élever, mais elle n’avait pas prévu d’avoir des enfants. Elle a été très maladroite sur plein d’aspect, mais elle a été parfaite. J’ai beaucoup d’admiration pour elle… Mais je comprends que ce soit pesant. Tu as le droit de parfois regretter ta vie d’avant, ça n’amoindrit pas l’amour que tu as pour ton fils. Sincèrement, tu devrais demander à ton mari ou à une nounou de garder ton fils au moins un soir par semaine pour te garder une soirée pour toi. C’est ce que faisait tante Cassie, pour aller à l’institut le mercredi matin.
Il sourit en songeant à cela, se rappelant à quel point Cassie était amusante, en leur racontant qu’elle partait conquérir des territoires pour excuser ses absences. Les mères, biologiques, de coeur ou adoptives, avaient toute son admiration. Depuis toujours. Et maintenant qu’il était adulte… Encore plus.
Elena Atkins
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Emeraude Toubia
| Conte : Le Bossu de Notre Dame | Dans le monde des contes, je suis : : La gitane qui embrase Paris
A cet instant, Elena se sentait stupide, elle avait pourtant remarqué qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez lui. Elle aurait dû plus prêter attention aux signaux qu'il lui envoyait. Elle avait amené une personne avec un stress post-traumatique dans un lieu sans doute trop... vivant. De plus, il était celui qui s'excusait. Ce n'était pas à lui de se faire pardonner pour son comportement mais elle. Elle avait violenté une personne avec un SPT, et après, elle l'avait entraîné ici. Un goût amère naquit dans sa gorge, sans doute de la honte face à cet homme qui avait fait tant d'effort pour elle, alors qu'ils ne se connaissaient à peine. Prise de remords, la jeune femme commença à s'excuser pleinement, il n'était en aucun cas en tort dans cette situation.
D'un sourire compatissant face à la mine encore désolé de Tadashi, Elena passa dans un rire léger pour détendre d'atmosphère avant de se remettre en route. Comme s'ils avaient toujours fait ça ensemble. Ils purent reprendre la conversation pratiquement là où elle s'était arrêtée.
- Comment ça tu n'as jamais vu de chèvre ? Il n'y en avait pas dans ta ville ? Répondit-elle choquée par la réponse de l'asiatique. Replongeant un instant dans sa mémoire, elle énonça. La mienne avait un caractère assez particulier envers les inconnus, mais elle était adorable, et très intelligente ! Elle était celle qui me protégeait le mieux contre les gardes à Paris. D'ailleurs, elle n'a jamais vraiment apprécié mon mari, comme quoi, les animaux ont un meilleur instinct que nous.
La suite de la conversation devînt plus pesante sur le coeur de la gitane. Pouvait-elle vraiment lui avouer son quotidien ? Il lui avait bien dit pour son stress post-traumatique mais elle... était-elle prête à sauter le pas face à ses violences conjugales ? Elle avait tellement honte de devoir avouer cela à haute voix. Ce n'était pas elle, lorsqu'elle était avec lui, elle ne se reconnaissait plus. D'ailleurs, elle avait l'impression de s'être perdu depuis bien longtemps dans cette ville...
- A vrai dire... mon mari n'est pas très empreint à ce genre de sacrifice. Il ne sait même pas que je me prends du temps pour danser alors, ce sera notre petit secret, d'accord ? Cela faisait un moment que je n'avais pas été aux cours d'Eric, j'étais venue pour donner un coup de main, mais j'ai toujours trop de risque de me faire coincer par quelqu'un que je connais. Ria-t-elle amèrement. Nous avons quelques discordes sur la façon de gérer un foyer alors, il faut bien que l'un des deux fassent... des compromis ? J'ai choisi d'être mère, maintenant, il est trop tard pour reculer. Je me dois de prendre mes responsabilités vis à vis de mon fils pour qu'il puisse avoir la meilleure vie possible. Au moins ici, il ne vit plus dans le danger en permanence. C'est déjà une grande chance.
Elena afficha un regard lointain, empreint d'une tristesse ancienne. Une tristesse qu'elle avait ressenti durant sa vie à Paris, et qu'elle avait appris à cacher avec sa fougue. Posant une main sur l'épaule de l'asiatique, elle enchaîna sans le regarder.
- J'espère que mon fils, pensera la même chose que vous avec votre tante. Même si je ne suis pas parfaite, j'essaie de me battre pour lui de tout mon coeur. Un jour peut être, il aura des yeux pétillants comme vous en parlant de moi.
Mais avant d'arriver à cela, la jeune femme devra sans doute traverser maintes épreuves. A commencer par son propre mari... Elle allait devoir faire une choix, aussi difficile fut-il. Peut être que son garçon lui en voudra pendant un moment, mais elle espérait qu'avec le temps... il puisse comprendre... Djalie s'était déjà chargée d'en parler à plusieurs à Elena afin qu'elle puisse réfléchir sur la question... malheureusement, les réponses n'étaient jamais évidente.
Elle ferma les yeux en instant, se laissant guider par ses pas et ceux de l'homme qu'elle tenait encore aux épaules. Elle n'était pas encore prête à se morfondre sur son sort. Cet instant présent était agréable, elle ne devait pas commencer à se le gâcher en pensant à ce qui l'attendrait en rentrant.
- Vous savez, avoir ce stress post traumatique ne doit pas vous empêcher de vivre. Vous avez le droit d'être vous-même, d'aimer vivre votre vie. Vous avez essayer ce soir non ? C'est déjà un très bon début, il n'y a pas à se forcer à rester longtemps. Tout comme au centre commercial, j'ai vu de quoi vous étiez capable, et je sais que vous êtes quelqu'un d'exceptionnel. Vous réussirez à passer au dessus de tout ça.
Regardant sa montre, Elena se surprit de voir qu'elle avait autant tardé, certains se demanderaient ce qu'elle fait encore à cette heure dans les rues de Storybrooke.
- Il se fait déjà si tard, le temps passe drôlement vite en bonne compagnie. Je suis désolée de vous avoir autant retardé, vous souhaitez sans doute rentrer chez vous. Déclara-t-elle, détachant finalement sa main de Tadashi.