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 Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104}

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Diane Moon
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Diane Moon

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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 Dmia

“I love you to the moon and back”


| Conte : Hercule
| Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)

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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-19, 11:20

<

La douzième heure
Il n'est rien que n'altère le temps destructeur.

Mes mains, jointent à celles de Daemon, je suivis ses directives avec une concentration extrême jusqu’à voir un petit nuage de fumé rouge se former dans le cercle, laissant finalement apparaître Nora. Cette dernière eu l’air désorientée, ce que je pouvais comprendre. Ce n’était pas tous les jours, que ce genre de choses se produisaient. De plus, elle avait probablement vécus pas mal de choses de son côté.

« Qu’est qui viens de se passer ? »
Demanda-t-elle sous le choc

Les expédition, titanesque faisaient souvent cet effet là. Aussi, afin de ne pas la perturber plus longtemps décidais-je de lui répondre directement

- Disons que nous t’avons fait venir jusqu’ici.


Nora, nous regarda quelques instants, hésitante avant de poser une nouvelle question :

« C’était vous les filets rouge ? » Demanda-t-elle avant de se tourner vers Hermès « Il lui est arrivé quoi ? »

Étant donné la couleur du nuage lorsqu’elle était apparût, je supposais que les « filets rouge » dont-elle parlait, étaient bel et bien de nôtre faute. Quant à Hermès...Disons, que c’était la partie la plus difficile à expliquer. Probablement, parce que je n’avais pas tout a fait saisit moi même pourquoi avait-il fait une telle chose. Cela échappait à ma compréhension. Et même, si la seule explication me venant à l’esprit, impliquait un mot venant du champ lexical de la stupidité, je ne souhaitais pas donner une mauvaise image de lui :

- Je suppose que oui, dis-je pour sa première question avant de continuer sur la seconde. Il a cru qu’en se plantant un glaive dans le corps, il allait se régénérer et apparaître à Olympe.

Nora ne répondit pas, à la place elle prit un air totalement ahuris pendant quelques minutes. Probablement le temps d’assimiler l’information :

« Pourquoi ? » Laissa-t-elle échapper avant de reprendre « Qu’est que vous attendez de moi ? »

Pourquoi, en effet. Je ne savais pas ce qui pouvait l’avoir motivé à pensé une telle chose. Et j’aurais probablement répondu la même chose, que si l’on m’avait demandé pourquoi Hadès agissait de la manière dont il agissait tout le temps par un haussement d’épaule et la simple phrase « parce que c’est un imbécile. » Mais encore une fois, l’idée n’était pas d’enfoncer Hermès. Aussi, décidais-je d’opter pour une réponse plus diplomate, afin de pouvoir par la même occasion, directement passer à son autre question.

- Pourquoi, je l’ignore. Je lui avait dit de ne pas le faire pourtant. Je retins de justesse un soupire avant de continuer, selon Gabriel ici présent, nous avons besoin d’une partie de chaque racine de l’Arbre Monde pour sauver la première âme. Daemon ici présent et moi-même représentons respectivement la magie et le divin. Nous avons encore besoin de la vie que tu représente, et du temps qui est attribué à Elliot.

J’avais également relevé, la manière dont il l’avait qualifié tout à l’heure. Cassandre, ne nous avait pas dit qu’elle n’était manifestement pas si fille unique que cela. A moins que les choses ne soient plus compliqués que cela. Et pour être honnête cela ne m’étonnerait même pas si c’était le cas. Rien, n’était jamais simple lorsque cette famille était concernée. Nora se mit à nous regarder tour à tour, tandis-que je pouvais sentir une nette agitation dans ses émotions. Quelque chose me disait qu’elle était en train de se mettre une pression monstre.

« Je...Je ne sais pas si j’en serais capable. Je ne sais même pas ce que je dois faire. »

« Réparer la première âme va impliquer trois étapes. L’une à l’arbre monde, la seconde à travers le temps, et vous ici en combinant vos forces. La magie est emprunt de divin. Tout comme le divin est emprunt de magie. Ce sont des forces pures, la vie émane d’eux. »


Nora hocha la tête, toujours en proie à l’anxiété

« J’ai pas compris ce qu’il demande »
m’avoua-t-elle

Me mordant la lèvre inférieur pour faire taire mon rire -cela avait été dit avec tellement d’honnêteté et de spontanéité- je prit quelques instants afin d’essayer d’expliquer les choses plus simplement

- Je crois que ce que Gabriel veut dire et corrige moi si je me trompe ajoutais-je à l’intention de ce dernier, c’est que la magie et le divin sont liés. Chacun possède une part de l’autre, et que de ces deux forces combinés se dégage la vie.

Il hocha la tête, tandis-que Nora prenait à présent un air confiant. Comme tout semblait être à présent clair, j’en profitais pour servir à nouveau de béquille à Hermès. L’instant d’après, nous avions tous disparu du temple pour nous retrouver à un tout autre endroit. Cette fois, c’était dans un endroit inconnu, face à un grand gouffre entouré de terre, et d’eau. D’ailleurs, c’était cette dernière qui semblait dominer, il y en avait à perte de vue.

- Où sommes nous à présent ?
Demandais-je

Un point géographique ne me semblait pas de trop.

« C’est ici, que les racines puisent leur force. »

Il regarda en direction du gouffre, tandis-que je l’observais faire légèrement sceptique

- ...Dans ce gouffre. Excuse moi si je parais un peu sceptique, mais j’ai un peu de mal à comprendre l’enchaînement des choses.


Ou plutôt, je ne comprenais pas ce que nous faisions ici. Ni même, comment nous allions pouvoir aider la première âme en restant devant ce gouffre. C’est ce moment que choisis Gabriel pour se tourner vers moi :

« Les racines d’un arbre ne sont pas à la surface mais dans les profondeurs Artémis. »

Je papillonnais des yeux étonnées, ouvrant la bouche pour lui poser une question avant de la refermer en secouant la tête. Il était stupide, de lui demander comment il connaissait mon nom. Je ne savais pas très bien, qui il était. Certes, il s’était « présenté » comme étant le fils d’Elliot. Mais Cassandre ne nous avait jamais parlé d’un frère. J’ignorais donc, d’où il sortait exactement. Néanmoins, il semblait être là pour nous guider. Alors qu’il sache mon nom n’était pas si étonnant que cela. C’était simplement...Déroutant. Je n’avais pas vraiment l’habitude d’être appelée par mon nom de naissance. Du moins pas sans diminutif. Apollon allait rarement plus loin que les quatre premières syllabes. Quant à la plupart de mes amis et connaissances, ils m’appelaient Diane, tout simplement.

- Les arbres dont j’ai l’habitude sont disons...Plus petit. Que faut-il faire à présent, doit-on atteindre les racines ?

D’une manière général, même les arbres ayant vécus plusieurs siècles, on pouvait deviner où se trouvait les racines, c’était à peu prêt tout ce qu’un humain pouvait apercevoir. Son tronc, et là où il se finissait. De plus, j’essayais encore de comprendre la raison de notre présence dans cet endroit précis. Gabriel nous regarda chacun à tour de rôle, avant de reprendre la parole :

« Que vois-tu Artémis ? »

Était-ce une question piège ? Si je répondais, il allait me dire de regarder au-delà de ce que je voyais ? Était-ce le bon moment pour commencer à se montrer flou ?

- Un gouffre, entouré par de la terre mais surtout de l’eau.

Ainsi que Nora, et Daemon en plus de lui et Hermès que je tenais toujours. Je haussais tout de même un sourcil perplexe, me demandant où est-ce qu’il voulait en venir

« Regarde mieux, plus profondément. »

Confiant Hermès, à Daemon. Je m’approchais prudemment du bord tout en me penchant légèrement, afin de faire ce qu’il me disait. Je restais tout de même sur mes gardes. Gabriel, répondait peut-être aux questions posées, mais il avait un gros manque d’empathie -et j’étais celle qui maîtrisait mieux ce sujet. J’étais pourtant certaine d’avoir été prudente, et je ne m’étais pas sentie perdre l’équilibre. Néanmoins, cela ne m’avait pas empêché de me sentir emportée, et de tomber...
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When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?


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| Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.

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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-20, 01:11



Tick tock, goes the clock,
and all the years they fly...

Ce qu'il fallait remarquer dans ce décor, c'était que c'était calme. Mais surtout très vert. Et vide. Il avait beau tourner sur lui-même pour observer le paysage, ça se résumait à une plaine assez plate. Ce n'était pas ce à quoi il s'était attendu. Même si, en vérité, il ne savait pas trop ce qu'il avait envisagé.

« Y'a qu'à trouver un arbre. » soupira Cassandre tandis qu'il pivotait vers elle, ses mains sur les hanches.

Il esquissa une moue tout en haussant mollement des épaules. C'était certainement le mieux à faire, oui.

« La nature c'est plus le domaine d'Arté... » laissa-t-il malgré tout échapper.

Sa jumelle lui manquait. Il ne pouvait le nier. Le fait de l'avoir laissé derrière lui pesait et il espérait qu'elle était en sécurité, quoi qu'il se passe. Qu'on la protégeait comme il fallait, même si il ne doutait pas qu'elle savait parfaitement se débrouiller seule. Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.

Avec un léger sourire, il attrapa une main de la jeune femme à ses côtés pour commencer à... marcher. Ils n'avaient pas vraiment eu d'indications sur ce qu'ils devraient faire une fois arrivés à cet endroit dont il ignorait la nature. C'était frustrant en fait. Bien qu'il apprécie ce moment passé en la compagnie de Cassandre, il avait l'impression que leur présence ici n'était pas d'une grande aide.

« Tu... » commença la demie-déesse, lui faisant tourner la tête dans sa direction. « Enfin il a réagit comment quand tu as voulu lui dire? Tu lui as pas dit du coup ? »

Le dieu retint une grimace à cette question, mais il ne pouvait lui reprocher de la poser. Il s'y était préparé, même. Après qu'il ait avoué devant le Titan qu'il avait été à deux doigts de tout dire à Elliot, il s'était même attendu à ce qu'on l'interroge davantage à ce sujet, mais la situation actuelle avait retardé cet interrogatoire. Il préférait à vrai dire qu'ils ne soient pas entourés d'autres personnes pour qu'elle les lui pose. Doucement, il secoua la tête de gauche à droite, tout en prononçant :

« Il me déteste encore plus qu'avant je crois. Je pensais pas que ce serait possible mais... c'est compréhensible. »

Le sourire qu'il afficha à cet instant était uniquement nerveux. Il n'allait pas demander de la reconnaissance ou des remerciements, loin de là. Il avait jugé utile de garder le secret jusqu'ici et il en assumerait les conséquences, peu importe ce que ça impliquait.

« Tu crois que c'était une erreur de ma part ? De vouloir lui dire la Vérité ? » interrogea-t-il malgré tout sa fiancée avec hésitation, tandis qu'il la remarquait en train de se mordre les lèvres. « J'ai juste eu le temps de lui avouer que je n'étais pas le seul à savoir. Mais... je ne pense pas qu'il t'en voudra. Ça ne me dérange pas qu'il ne jette la faute que sur moi. »

Il hocha légèrement la tête pour appuyer ses propos. Il était prêt à encaisser la colère et l'amertume du dieu pour deux. Ce ne serait pas un problème. Cassandre n'avait rien à se reprocher, elle ne faisait ça que pour l'aider.

« Tu lui as dit que je savais ? »

Ses yeux étaient plissés et elle semblait réfléchir. D'un côté, elle était celle qui lui avait tout raconté... et elle venait d'un futur où des choses s'étaient déjà produites. Si il ne l'avait pas dit, il n'aurait pas fallut longtemps à Elliot pour le comprendre. Mieux valait qu'il l'apprenne de quelqu'un de la famille plutôt que par hasard, non ?

« Ok...  J'espère qu'il ne sait encore rien. On pourra lui dire nous-même comme ça. Ça sera mieux. » finit-elle par ajouter, lui faisant presque pousser un soupir de soulagement. « Je sens qu'Hyperion va encore dire que j'aurai dû l'écouter... »

Il ne parvint pas à s'empêcher d'afficher un rictus à l'évocation du Titan. Il n'était pas le mieux placé pour faire la morale à qui que ce soit, étant donné tout ce qui leur cachait depuis le début. Il n'avait pas la connaissance, le savoir ou l'intelligence universelle.

« Il lui aurait déjà dit depuis longtemps lui... »

« Je pense qu'on doit se préparer au fait qu'il le sache déjà. Il devait retrouver Chronos au moment où j'ai été ramené près de vous. » admit néanmoins le dieu, conscient qu'il était préférable de se préparer à cette éventualité. « Et Hyperion n'aura rien à te reprocher. Lui aussi cache des choses. »

Après tout ce qui s'était passé aujourd'hui, il estimait même que ses secrets étaient plus nombreux qu'ils l'imaginaient. Il ne dit rien de plus à ce sujet et elle ne chercha pas à l'interroger, ce qui était sans doute préférable vu qu'ils avaient toujours une mission à mener à bien.

« L'Arbre ressemble banalement à un arbre ? Enfin tu vois ça comme ça toi aussi ? Parce que là c'est pas gagné je dirai. Si encore Gaia nous avait donné des infos. Tu peux aussi te mettre en transe et avoir une vision. »

« Il doit être grand si c'est un arbre. Je pense. » estima Apollon avec une expression indécise.

Le manque d'informations, ils y étaient habitués. Et ils arrivaient toujours à se débrouiller. Ils allaient bien finir par tomber dessus. Avec un peu de chance...

« Si ça se trouve c'est une planète vu que c'est un Arbre-Monde... On y est peut-être déjà... »

« Une planète ? Genre avec des branches ? » questionna-t-elle, son regard reflétant sa surprise à une telle supposition.

Il haussa les épaules sans grande conviction. Il n'était même pas sûr de ce qu'il avançait. Ça lui paraissait stupide. Après tout, il avait vu pire que ça. Une grosse Terre avec plein de racines qui l'entoureraient, ça lui semblait même pas si aberrant. Même si ça aurait été franchement dommage que personne arrive à le trouver si il faisait cette taille là, du coup.

« J'ai jamais cherché à provoquer une transe. » admit-il alors pour rebondir sur sa deuxième proposition. « Je dois faire quoi ? Me mettre en position de yoga et attendre ? »

Un petit rire lui échappa tandis qu'il s'imaginait la scène. Il aurait franchement l'air idiot mais il pouvait gérer. C'était pas très compliqué si ça se résumait qu'à ça.

« Pour ma part je sais juste que Gaia en a trouvé l'entrée. Enfin elle sait où se trouve l'Arbre-Monde. Je pensais que son lien avec toi ça aiderait. Ça me paraissait évident. Après si ça se trouve on est au mauvais endroit. T'as pensé à quoi quand on était sur l'Asbru ? »

« On est pas au mauvais endroit. » prononça-t-il dans un premier temps, avec toute l'assurance dont il était capable – c'est-à-dire beaucoup malgré les circonstances.

Avec Trois Gardiens pour assurer le passage, si ils s'étaient plantés, franchement c'était le temps de se reconvertir dans une autre carrière. Encore, si seul Jules avait assuré le portail, pourquoi pas, ou si Socrate s'en était occupé tout seul, mais là... Ils avaient peut-être quelques difficultés à gérer les catastrophes divines et titanesques mais ils étaient pas nuls à ce point-là.

« J'ai pensé... à rien de spécial. » ajouta-t-il après un temps d'hésitation. « Je voulais juste qu'on atteigne notre objectif. »

On ne lui avait pas dit qu'il devait penser à quoi que ce soit de particulier. Il avait pas prévu ce détail. En plus il l'avait jamais vu cet Arbre-qui-n'était-peut-être-pas-un-arbre, comment est-ce qu'il pouvait anticiper leur lieu d'arrivée du coup ? Il eut de nouveau une moue avant de se stopper net, incitant Cassandre à faire de même.

« Bon. A priori la randonné ça va prendre des heures. Je vais tenter le yoga. »

Il afficha un sourire aussi motivant que possible à l'attention de la jeune femme avant de prendre son autre main dans la sienne. Il n'allait pas faire une figure du chien fatigué ou du cygne gracieux, c'était pas le but non plus, c'était davantage pour définir l'état d'esprit dans lequel il devait se placer. Il devait se détendre. Et arrêter de se poser trop de questions.

« Toi aussi tu es liée à elle, Mademoiselle la Prophétesse. » précisa-t-il en pressant davantage ses mains dans les siennes. « Si on se concentre à deux, on devrait bien réussir à trouver une solution. Puis je suis toujours plus doué quand tu es à côté de moi. »

C'était une certitude, elle faisait ressortir le meilleur de sa personne. Il eut un nouveau léger sourire qu'elle lui rendit avant qu'ils ne ferment tous deux les yeux. Il ignorait ce qu'il devait faire à présent, mais penser à Gaia lui paraissait être un bon début. Il ne cherchait jamais les visions ni les messages, c'était eux qui venaient à lui. C'était beaucoup plus simple comme ça honnêtement. Là, devoir inciter le truc... c'était pas naturel. Il fronçait les sourcils tout en se demandant si son niveau de concentration était assez élevé. Ou si il était assez en phase avec son côté Jeune Oracle. Ou si il était juste une cause perdue.

Il commença vraiment à le penser tandis que les minutes s'écoulaient avec une lenteur abominable. Le Temps ne lui avait jamais paru aussi long. Pourtant, sans prévenir, une voix finit par s'élever :

« Ça repose ce calme. D'ordinaire les gens qui viennent jusqu'ici font du bruit. »

Il ouvrit immédiatement les yeux. Est-ce qu'ils avaient réussi quelque chose ? Ou est-ce que c'était un pur hasard ? En tournant la tête, il put remarquer qu'il n'y avait personne avec eux. Du moins, pas de personne à proprement parlé. Juste un corbeau, dans l'herbe, en train de les fixer.

« Tu crois que c'est lui qui parle ? » demanda-t-il à l'adresse de Cassandre dans un murmure qu'il souhaitait discret tout en levant un sourcil perplexe.

C'était pas la première chose bizarre qui lui arriverait aujourd'hui. Et certainement pas la dernière.

« Bonjour ? » lança-t-il finalement à l'adresse de l'animal, quelque peu hésitant.

« Vous voyez quelqu'un d'autre ici ? »

C'était bien lui, donc.

« Bonjour l'homme. » ajouta-t-il en inclinant sa tête sur le côté, avant de faire de même en direction de la demie-déesse : « Bonjour la femme. »

Dans un autre contexte, le dieu aurait pouffé de rire face à cette scène. Mais là, il se contenta de sourire en secouant légèrement la tête.

« Vous parlez super bien pour un... oiseau. » fit-il remarquer en se rendant compte que ce qu'il désirait être un compliment pouvait être mal pris. Tant pis. C'était trop tard maintenant, il l'avait dit. « Hum... »

Il jeta un coup d'oeil vers Cassandre avant de se concentrer de nouveau sur le corbeau. La faune aussi, c'était davantage le domaine d'Artémis. Elle avait plus de facilités à communiquer avec les animaux en tout genre même si il s'entendait bien avec. Normalement.

« Alors comme ça y'a déjà d'autres personnes qui sont venues ici ? » tenta-t-il, peu sûr de ce qu'il était en train de débuter comme conversation.

« Sept pour être précis. Seulement quatre en sont repartis. » répondit-il, ce qui fit ouvrir un peu plus grands les yeux au dieu. « Deux petites femmes. »

Deux ou quatre ? Ça y'est, il était paumé. Il comprenait plus rien. Avec Gabriel, les réponses étaient plus claires, plus précises. Là ça reprenait de manière décousue et il s'était pas préparé à ce revirement brutal. Le gosse lui manquait d'un coup.

« Vous avez dû croiser ma Tata. » dit-il en hochant la tête, estimant qu'elle faisait partie de celles qui avaient trouvé un moyen de sortir – et il espérait maintenant qu'eux aussi parviendraient à retourner sur Olympe, il avait pas pensé au retour. « On cherche un Arbre, nous. Si jamais vous avez des infos à ce sujet... »

Peut-être que c'était une sorte de guide dans le coin. Ou alors juste un corbeau perdu. Il ne pouvait pas savoir si il ne cherchait pas à discuter.

« Inutile de chercher ce qui se trouve sous votre nez. »

Ah. Les mystères. Ça recommençait. Il l'avait senti venir ça.

« Ah tu vois j'avais dis que c'était pas forcément un arbre comme on l'imagine... » chuchota-t-il à Cassandre, un peu fier, mais paumé malgré tout. « C'est pas vous hein ? L'Arbre ? »

Il fronça les sourcils avant de se sortir cette idée de la tête. Ça n'aurait pas de sens. Même si rien n'avait jamais de sens finalement.

« Je suis un corbeau. Souffrez-vous de la vue ? C'est étrange pour un dieu ! »

Apollon se renfrogna quelque peu, presque vexé par cette remarque. Mais il ne s'en formalisa pas. L'animal savait au moins qu'il était un dieu sans qu'il n'ait eu besoin de le dire, c'était important à noter même si Apollon ne s'est pas fait cette remarque au moment des instructions tellement il a l'habitude de se la jouer.

« On est dessus peut-être alors ? » poursuivit le dieu en baissant ses yeux vers le sol. « On cherche les Racines. Enfin le centre. Le... L'endroit où il peut se passer des trucs. Le cœur de l'Arbre. Ça, ça sonne bien. »

C'était compliqué d'expliquer ce qu'ils cherchaient quand lui-même n'en avait qu'une vague idée.

« On veut le sauver. On croit qu'il est en danger. »

Expliquer comme ça, c'était certainement plus clair. Ça faisait équipe de choc. Héros, tout ça.

« Vous n'irez pas jusqu'aux Racines d'ici. On est en haut. Ça se voit pourtant. »

C'est ce qu'il venait de dire, non ? Ils étaient dessus ? C'était bien une planète l'Arbre alors ? Apollon cligna des yeux, sentant l'exaspération de sa compagne montée en flèche à ses côtés.

« Mais oui bien sûr, c'est évident. » lança-t-il avec un petit rire tout en prenant la main de la jeune femme dans la sienne. « Et du coup comment on fait pour aller... en bas ? Enfin pour pouvoir les atteindre ? Parce que c'est un peu notre but vous voyez. »

Finalement, il avait l'impression que cet animal était un obstacle placé sur leur chemin. Il ne leur donnait pas beaucoup d'informations – pour pas dire, pas du tout – et les ralentissait dans leur périple. Quoi que soit ce périple, d'ailleurs.

« Non ça ne l'est pas. » répondit simplement le corbeau, catégorique, tout en essayant d'attraper de son bec un morceau de bois qui se trouvait non loin de lui.

… Ah bon ? Cette fois, Apollon jeta un coup d'oeil à Cassandre, de plus en plus dubitatif.

« Je crois qu'on a trouvé pire que les Titans niveau énigmes... » lança-t-il, sans en être très satisfait. « Vous savez des choses qu'on ne sait pas ? Pourquoi on est là d'après vous ? »

Autant avoir le point de vue de cette bestiole, ça pouvait s'avérer utile. Ou peut-être pas. C'était mieux que de ne rien faire.

« J'ai jamais vu de corbeau qui guide nos pas ou un truc de ce genre. Si ça se trouve il nous fait juste perdre notre temps. »

Il était plutôt d'accord. L'oiseau venait d'attraper son bout de bois, très heureux de cet exploit, avant de le relâcher.

« Pourquoi on est là ? Pourquoi pourquoi ? Peut-être pour perdre votre temps. »

Il narguait sa fiancée là, c'était clair avec le regard qu'il lui lançait. Très mauvaise idée si on lui demandait son avis. Ça allait se finir en barbecue de piaf cette histoire. Et pour l'empêcher, tandis que Cassandre commençait à se diriger vers l'animal, Apollon passa son bras autour de sa taille pour la serrer contre elle. Fallait au moins ça pour canaliser ses pulsions meurtrières.

« Vous êtes un petit marrant. C'est quoi votre petit nom ? Hyperion numéro 2 ? » dit-il dans un petit rire, en espérant que ce soit assez pour détendre l'atmosphère. « Faut pas faire mal au corbeau Cassie, tu sais que c'est mon animal préféré ? Enfin j'en avais un blanc. C'était y'a longtemps. Je crois pas que ce soit le même. »

Il eut un expression pensive en dévisageant leur interlocuteur, avant de secouer la tête. Non, le sien parlait pas et surtout il était pas aussi taquin. Il était sage et calme. Totalement à l'opposé de son maître.

« Le Temps c'est bien là tout le problème. Mais être arrivés jusqu'ici, c'est déjà une petite victoire... peut-être qu'on doit voler ? Comme Hermès ? Et que c'est pour ça qu'on nous montre un oiseau ? »

Cette théorie était complètement abracadabrante et il en avait pleinement conscience.

« Mais sans ailes ça va être compliqué. Puis Gabriel a dit que certaines personnes étaient vues comme des oiseaux mais que moi j'étais un espoir. Je sais pas voler. »

Ce n'était pas un mal. Ça lui allait bien comme ça. Espoir ça sonnait mieux.
Le corbeau se mit à rire alors que Cassandre s'énervait encore davantage. Ils étaient pas faits pour s'entendre ces deux-là.

« Il se moque de toi ! » fit-elle remarquer alors qu'il l'avait déjà très bien déduit de lui-même.

Faut dire qu'il racontait n'importe quoi. Y'avait de quoi se moquer.

« Désolé. » finit par prononcer l'oiseau, au bord des larmes après sa crise de rire intense. « Je vous imagine voler sans ailes. Déjà que sur terre vous êtes pas très fut-fut mais dans les airs ça serait encore plus spectaculaire. »

Ah ouais il y allait fort le petit machin là... il lui rappelait presque Adès. Et c'était pas un compliment. Cassandre le fusillait du regard tandis qu'Apo le fixait sans tenir compte de cette remarque.

« Vous cherchez l'Arbre-Monde ? » interrogea-t-il d'un coup, d'un ton solennel. « Vous y êtes. Vous y avez toujours été. C'est ici et là-bas. »

Ca lui rappelait une chanson, ça. Sauf que c'était Ici ou Là-bas donc ça collait pas. Plutôt que de s'éterniser sur cette réflexion, le dieu se mit à regarder autour d'eux, avec une moue intriguée.

« Ici et là-bas... partout ? Ou juste ici ? »

C'est que ces questions étaient tout aussi clair que les explications du corbeau. Ils allaient aller très loin comme ça.

« Ce n'est pas un endroit précis, c'est ça ? Et les Racines... c'est pas précis non plus. C'est moi ou on est venu pour comprendre ce qui se passe mais ça devient de plus en plus compliqué ? »

« C'est toujours compliqué parce que vous compliquez tout. »

Il pencha quelque peu sa tête, observant le corbeau qui restait immobile. Son avis était sans doute partagé par Nora, elle lui avait fait remarquer plus tôt que c'était leur genre. Faut croire que c'était un trait de caractère familial auquel on ne pouvait échapper.

« Vous êtes quoi exactement ? Un corbeau oui. Un corbeau qui parle. Vous avez bien un nom ou un rôle. Non ? »

Il aurait dû commencer par là. Les présentations étaient une phase indispensable.

« Je suis... » commença-t-il, presque cérémonieux. « … le corbeau. »

Ah bah ça les avançait pas plus en fait. Cassie soupira et Apollon l'imita dans une parfaite synchronisation.

« Si on retente la transe tu crois qu'on va avoir le droit à une chèvre à la place de celui-là ? »

Ca pouvait pas être pire de toute façon. C'était le pire des guides spirituels pas guide spirituel qu'il ait jamais croisé de toute son existence.

« Bon. Vous êtes le corbeau. Jusque là je suis. On est à l'Arbre Monde. Très joli endroit. » énonça Apollon, quelque peu blasé. « Alors comment on le détruit ? C'est ça le but de Chronos. Donc on doit savoir comment il faut s'y prendre pour que ça n'arrive pas non ? Sinon je sais pas ce qu'on vient faire là... »

Outch. Cette remarque avait au moins eu le mérite de faire croasser le corbeau qui s'était rapproché d'eux, l'air plus qu'énervé. Ça changeait comme réaction ! Ils étaient sur la bonne voie ! … peut-être.

« On ne détruit pas l'Arbre-Monde ! Ça ne va pas dans votre cervelle de moineau ? Ce n'est pas parce que quelqu'un a décrété qu'il fallait le détruire que vous devez le détruire. De toute façon vous voulez détruire quoi ? L'univers tout entier ? Les univers ? »

« Détendez-vous, vous allez perdre des plumes si vous vous énervez. » estima le dieu tandis que l'oiseau volait jusqu'à eux. « On veut rien détruire du tout. Je vous ai dis qu'on voulait le sauver. C'est Chronos qui veut sauver la Première Âme mais son plan est un peu... pourri. Autant le dire clairement. On sait que c'est pas une bonne idée nous. »

Il avait attrapé la main de Cassandre pour la serrer, autant pour l'empêcher de se jeter sur le corbeau et de le déplumer que pour tenter de se rassurer.

« On veut juste aider. Pour pas que toutes les âmes soient détruites non plus. Vous suivez ? »

« Il suffisait de le dire clairement la première fois. Ah ces éphémères... »

Lui-même avait du mal mais la cervelle de moineau là, tout de suite, c'était plutôt cet oiseau lunatique. Il peinait un peu à suivre les tenants de cette conversation. Il préférait se dire qu'il n'y en avait pas vraiment.

« On ne détruit pas l'Arbre-Monde sans détruire tout ce qui nous entoure. L'Arbre-Monde c'est la vie. C'est la base de tout. Il faudrait au moins un Ragnarok pour ça. Mais je conçois qu'il n'a pas tord sur un point. Si la première âme se meurt il faudra au moins un Ragnarok pour la ramener. Bonne chance ! »

Et il s'envola sans un mot de plus.

….

La bouche grande ouverte, Apollon se tourna lentement vers sa fiancée, incapable de savoir comment il devait réagir à cette affirmation.

« Donc... on vient de passer dix minutes à parler pour rien parce qu'on en est au même point ? » finit-il par prononcer, se sentant un peu entubé dans cette histoire. « Ou plutôt, on a la confirmation qu'on ne peut pas échapper au Ragnarok. »

Il ne savait pas ce qu'il préférait comme option. Il avait commencé à s'en douter, évidemment, ça avait déjà commencé après tout.

« C'est possible de faire un Ragnarok qui... fonctionne ? Je veux dire un sans issue fatale pour tous les univers confondus ? »

Pourquoi tenter d'empêcher l'inévitable ? Pourquoi ne pas plutôt chercher à le rendre faisable ? C'était une option qu'il n'avait pas encore envisagé. Et il sursauta presque lorsque le corbeau était revenu au-dessus de leur tête, pour lancer :

« Votre avis sur la question ? »

Il partait ou il partait pas celui-là ? Apollon leva ses yeux vers lui, avant de les poser sur Cassandre. C'était délicat. Ce serait compliqué. Peut-être infaisable.

« Je dirais que rien n'est impossible. » répondit-il malgré tout, puisqu'il restait le plus grand optimiste que le monde ait jamais connu.

Il fallait tout tenter. Peu importe si ça semblait fou.

« Alors tout est possibleeeeee ! »

Et cette fois-ci, il s'envola au loin, hors de leur vue. Cassandre restait bouche-bée à son tour tandis que le dieu clignait des yeux.

« Il est sérieux là ? »

Il ne voyait pas quoi répondre de pertinent. Il n'était plus certain que le corbeau soit son animal préféré d'un coup.

« C'était... bizarre. » prononça-t-il cependant. « Pourquoi il nous a appelé 'éphémères' ? »

Il réagissait trop tard, sans doute, mais une autre réflexion était entraînée par celle-ci :

« Parce que si lui c'est un papillon juste parce qu'il a des ailes je vois vraiment pas ce qu'on a en commun... »

Il espérait ne pas avoir de gènes partagées avec cet animal trop étrange. Mais si tout ne faisait qu'un, c'était une probabilité. Dépité, le dieu passa une main sur son visage, avant de soupirer longuement.

« J'aurai vraiment dû demander une formation à Emin. »

Si on lui avait dit qu'être Jeune Oracle c'était si éprouvant, il aurait fait comme les gardes et demandé une augmentation de salaire tiens.
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________________________________________ 2019-02-20, 11:39

La douzième heure
Le Temps est la première illusion d'une Vie
The darkest day, the blackest hour. Chin up, shoulders back. Let's see what we're made of, You and I. ▬ DOCTOR WHO

Ce n'est pas une bonne idée que de s'approcher sans y réfléchir, fut la pensée qui résonna dans l'esprit du démon, la seconde qui précédait la chute de Diane. Nooon ! S'était écriée Nora, bien trop tard puisque la déesse était déjà bel et bien tombée. Daemon glissa un regard vers Gabriel. Était-ce lui qui avait prévu sa chute ? Si tel était le cas, devaient-ils s'en méfier ou considérer qu'il venait de les aider ? Dans tous les cas, le petit ne semblait pas perturbé, gardant son éternel air neutre qu'il semblait avoir depuis qu'il l'avait rencontré.

Sur quoi mène ce gouffre ? Les racines ? Interrogea Daemon tout aussi calme que lui, contrairement à Nora qui était aussi inquiète qu'affolée devant ledit gouffre.
Gabriel hocha la tête positivement. En quelques sortes, répondit-il en indiquant le bord du doigt. Une réponse qui en disait beaucoup et si peu à la fois.

De toutes façons, c'est Nora qui prit l'initiative de la décision : Pas question qu'on descende ! On ne sait pas ce qu'il y a en bas ! La peur de l'inconnu, voilà une crainte qu'il a beaucoup connu chez ses ennemis en des milliards d'années d'existence.

Mais à vrai dire... le démon n'était pas certain de ce qu'il devrait faire ici. Devait-il sauter à la suite de Diane ? Devait-il le faire avec Hermès, qu'il soutenait depuis que Diane le lui avait confié, ou seul ? Ou bien, avec Nora, ou sans elle ? Il maintenant qu'ils avaient tous un rôle, alors si direction ils devaient prendre, le démon serait plus favorable à y aller ensemble pour ne pas pencher l'équation du mauvais côté.

Finalement, il s'adressa à Nora pour lui répondre. La réponse à toute cette journée se trouve peut-être en bas. Les racines sont un grand enjeu de notre mission. Imaginez qu'elles nous permettent de sauver Hermès, et le reste de l'Arbre. Diane a la divinité, j'ai la magie. Vous avez la vie. "En quelques sortes" n'est pas une réponse des plus rassurantes, je conçois. Mais à part ce gouffre, voyez-vous une autre direction ? Et voulez-vous laisser votre amie seule là-dedans ?

Nora fut directe et catégorique. Je n'ai pas la vie. Ou tout du moins, c'était un élément qu'on ne lui avait jamais donné. C'est pourquoi Gabriel la corrigea.
L'amour, dit-il d'abord simplement, pour rajouter ensuite : La vie et l'amour sont indissociable.

Voilà un élément de plus de cet univers divin que Daemon n'avait pas. Cela devait très certainement signifier qu'il y a une Racine de l'Amour, et que Nora avait parfaitement conscience qu'elle l'incarnait. Mais sa réponse, avant la justification de Gabriel, lui indiquait qu'en revanche, elle ne savait pas du tout ce que cela pouvait signifier. Ne rien comprendre, c'était bien là la base de la connaissance des alliés qu'il a rencontré aujourd'hui.

Nora fut hésitante, craignant le risque que tout cela représentait, mais avait l'air d'accord sur ce que disait Gabriel. Daemon aussi, cela semblait logique, et jusque là, il leur a toujours indiqué la vérité, sans que le démon ne comprenne encore réellement pourquoi. Nora ne dit rien, se contentant de regarder le bord, le temps de prendre cette décision difficile.

Daemon eut un sourire. Si vous avez la Vie, vous pouvez cesser de craindre de mourir juste pour cet instant.

Nora l'observa sans vouloir comprendre d'abord. Si elle voyait ce que le conservateur voulait dire, elle ne concevait pas comment cela pouvait être possible. Elle tourna son visage vers le gouffre, de nouveau pour le fixer avec appréhension, avant de se reculer.

Comme elle ne se décidait pas, c'est vers Daemon que Gabriel se tourna, attendant de voir ce qu'il décidait de faire. Celui-ci soutint son regard pour lui répondre. Si vous m'aidez à tenir Hermès, nous sauterons tous les trois ensemble. Rassurer n'était pas vraiment dans ses habitudes, mais cela semblait nécessaire pour convaincre Nora dans un premier temps. Il n'allait pas sauter seul. Il le pourrait tout à fait, mais continuait à considérer qu'ils faisaient tous parti d'une équation, qu'il voulait gagner, mais dont la victoire ne serait assurée que si tout le monde remplissait son rôle. Nora devait être avec lui. Et malgré son état, Hermès aussi. Diane également, mais celle-ci avait déjà de l'avance.

Quant aux absents... il n'était pas encore certain, mais savait qu'ils finiraient par retrouver leur groupe.

Nora était toujours hésitante, mais après un instant, elle secoua la tête de gauche à droite. Elle ne dit rien, mais son refus était catégorique. Elle n'allait pas sauter. Daemon soutint toujours son regard, réfléchissant à ce qu'il devait dire pour la convaincre. Lui, sa décision était prise, ils sauteraient tous. Mais la forcer n'allait pas être la solution adéquate.

Gabriel nous a dit qu'il manque Elliot, pour la racine du Temps, reprit-il alors. Si nous réussissons à l'invoquer comme nous vous avons invoqué, seriez-vous plus à l'aise à l'idée d'entrer dans le gouffre ? Tous les éléments des racines seraient réunis.

Mais alors qu'il prononçait cette proposition, il eut un pressentiment contraire. Et c'est Gabriel qui justifia son pressentiment. Elliot ne peut pas emprunter cette route. Sinon, il n'aurait pas fait appel à vous.

Un frémissement parcourut l'échine du démon, qui fronçait les sourcils. A ses côtés, Nora aussi était surprise, mais ne semblait pas comprendre l'idée qui venait de germer dans l'esprit de Daemon. Il a fait appel à nous ? Ce à quoi Gabriel répondit d'un hochement de la tête.

Nora redoutait encore un piège.
Daemon, lui, soutenait le regard de Gabriel, le regard toujours plissé, ses derniers mots toujours en tête. Il resta silencieux quelques secondes, pour comprendre ce qui venait d'être dit et que le conservateur avait cru comprendre. Finalement, voulant s'en assurer, il ne posa qu'une seule question, car, nouveau dans cette intrigue, lui ne connaissait pas encore tous les détails de l'Histoire pour être tout de suite certain des conclusions qu'il pouvait mener.

Elliot s'est-il déjà rendu aux Bois des Oubliés ? La question était simple, mais pas anodine, ne justifiant cependant pas son interrogation auprès de Nora. Il avait toujours en tête tout ce qui s'était dit en sa présence. Comprendre le Bois des Oubliés, avec ce qu'il avait appris depuis le début, lui permettrait de comprendre la grande Vérité qui se cachait sous leur nez depuis le début.

De nouveau, Gabriel hocha la tête. C'est le seul être a y être entré et avoir réussi à en sortir.

Daemon ricana. "Le seul", disait-il. Tout était soudainement clair, bien qu'il se sentait bête de ne pas avoir compris qui était Elliot depuis le début. Et bien, il faut croire que je comprenais les secrets dissimulés plus rapidement lorsque je n'avais qu'un seul œil.

Il préféra ne pas relever ce détail et l'expliquer à Nora. Diane l'aurait certainement compris si elle avait été là. Si elle ne le savait pas déjà. Hermès sans doute aussi s'il était éveillé. Du moins, pour l'instant, dire à Nora qui était Chronos n'était pas le sujet qui importait le plus dans l'immédiat. Tout ce qu'il savait, c'est qu'ils n'avaient pas à se préoccuper de la racine du temps pour le moment. Il lui restait juste de convaincre Nora à entrer dans le gouffre. Si vous ne voulez pas entrer dans le gouffre, avez-vous une autre idée ? Il l'avait dit sans méchanceté, s'ouvrant aux possibilités qu'elle pourrait proposer si elle avait quelque chose de plus concret en tête.

Mais sa réponse fut celle qu'il s'attendait à avoir. Non, murmura-t-elle. Elle soupira alors, en s'en rendant compte que le gouffre était bien la seule possibilité autour d'eux. Et en pensant à Diane qui y était déjà, elle avait finit par accepter malgré elle. Ok... on tente. Mais je ne lui fais pas confiance, dit-elle en regardant Gabriel.

Oui, ça, c'était pas surprenant.

Je suis dans cet univers que depuis une journée, et je sais déjà que ce Gabriel est le plus communicatif de tous les personnages de votre vie - votre existence doit être bien épuisante -. Pourtant, vous faîtes bien confiance à Elliot depuis le début. Oups ? Ça lui avait échappé si innocemment... Comme quoi, la confiance se place en les personnes les plus surprenantes.

Mais, elle avait déjà accepté. S'assurant qu'il tenait bien Hermès, il agrippa la main de Nora, et se laissa tomber dans le gouffre avec eux deux, sans plus de cérémonie.

La chute n'était pas terrifiante. Premièrement, il ne craignait pas les chutes. Mais elle n'avait pas à l'être pour Nora non plus, puisqu'ils ne voyaient aucune fin à ce tunnel vertical. Ils chutaient... chutaient... chutaient... sans fin, pendant de longs instants, si bien qu'ils pouvaient en perdre la notion du temps qui s'écoulait durant leur chute, s'il n'avait pas sa montre, puisqu'ils n'avaient aucun repère.

Après quelques instants, une voix se fit entendre. Que crois-tu trouver ici, sorcier ? Personne ne se trouvait autour d'eux, ce n'était qu'une voix qui flottait dans les airs - ou peut être simplement transmise dans sa tête ? La question n'était pas simple, et pouvait avoir une infinité de réponse. Une question qui nécessitait un minimum de réflexion, ce à quoi il prit le temps avant d'ouvrir la bouche.

Une question importante. Pouvoir, immortalité, on pourrait vouloir beaucoup de choses avec les promesses données pour un tel endroit. Ce que je crois trouver ici ? Des réponses. Qui je suis dans ce monde. Comment puis-je préserver ce que je veux préserver en sauvant l'Arbre-Monde. Si je suis là pour la magie, j'ose espérer trouver ici la clé qui me montrera comment l'utiliser.

Soudainement, un faisceau lumineux rouge se forma autour de lui. Y voyant plus clair, Daemon se rendit compte qu'il chutait seul dans ce trou sans fond. Nora et Hermès n'étaient plus à côté de lui. Gabriel ne l'accompagnait pas. Il n'y avait que lui, dans ce tunnel fait de néons rouges. En revanche, s'il se sentait tomber, il s'en ressentait pas les effets, il respirait normalement, son corps ne subissait aucune pression. Il sentait simplement son cœur s’accélérer, et ses sens étaient en alerte tout autour de lui.

La voix se manifesta de nouveau. La connaissance. Le savoir. Celui qui les détient n'a pas de limite.

Un des filaments lumineux rouges de ce tunnel se détacha pour se diriger vers lui, mais ne réussit jamais à l'atteindre puisqu'il chutait trop vite. Daemon fronça les sourcils, mais n'était pas certain de ce que cela signifiait. Pour la voix, il demandait : Un tel homme existe ? Celui qui possède la connaissance et le savoir ? Est-ce seulement possible pour moi ou l'un d'entre nous de les acquérir ?

Voilà quelque chose qu'il pourrait convoiter. Savoir comment détourner les fatalités de l'existence. Celle de son pouvoir diminué, celle de ses frères, celle de Sebastian, dans cet ordre du moins au plus important. Mais Daemon était bien placé pour savoir qu'aucun savoir ne pouvait être absolu. Alors si une telle possibilité existait, la question était légitime.

Chaque être peut obtenir la connaissance et le savoir mais rares sont ceux qui peuvent les maîtriser. Cela demande de grands sacrifices. Un second filament se détacha pour l'atteindre, de nouveau en vain. Le tunnel de filaments s'épuisait-il à mesure de ses questions ? Étaient-elles alors limitées ?

Sa réponse le dérangeait. Des sacrifices, il n'aimait pas en faire. Fut un temps, il aurait pu. Aujourd'hui, il se concentrait sur le fait de ne pas perdre. Alors sacrifier était compliqué.

Si ses questions étaient limitées, il ne devait pas se perdre dans des sujets vains. Ais-je le pouvoir de répondre aux désirs de Chronos ?

Il détient la connaissance et le savoir. Il contrôle le divin et le temps. Il puise sa force au cœur même de l'Arbre-Monde. Un nouveau filament se détacha. Tu peux lui apporter la magie. Celui-ci réussi à l'atteindre, pour s'entourer autour de sa gorge. S'il était serré, il n'avait pas l'intention de l'étouffer. Pas maintenant, en tout cas.

Qu'est-ce que la magie pourrait lui apporter ? Une question qui lui permettrait de savoir ce que cela lui apporterait, à lui, de lui offrir cela.

Des nouvelles connaissances. Un nouveau savoir. Ces mêmes notions, fortes, puissantes, fatales, qui revenaient.

Qu'est-ce que je pourrais en tirer de lui offrir tout cela ?

Cette fois-ci, il n'eut pas de réponse directement. A la place, une forme se dessinait en face de lui. Celle d'une silhouette sombre faite entièrement de sable noir, qui restait face à lui dans sa chute, comme un fantôme qui lui apparaissait. Une bouche se dessina sur la forme de sa tête, et elle ne répondit pas à sa dernière question, se contentant d'en formuler une nouvelle : Que souhaites-tu ?

Cette question, il le savait, était bien plus importante que la première qui lui a été posée. La question à laquelle tout être devait réfléchir sérieusement avant d'y répondre. Alors ce n'est qu'après un instant qu'il reprit la parole.

Posséder davantage de pouvoir pour être capable de protéger mon avenir. C'était évident. Nécessaire. Autrefois, il voulait le pouvoir pour le plaisir de dominer, de contrôler, d'être puissant. Les choses n'étaient plus les mêmes. Il avait des choses à préserver. Sa vie. Celle de Sebastian. Depuis que cette aventure a commencé, chaque chose de son existence semblait trop éphémère, et ça le dérangeait.

Le redessiner.

Il n'y eut pas davantage de réponse. Le sable disparut, alors que le filament autour de sa gorge se mit enfin à serrer pour bloquer sa respiration. Les effets de la chute se faisaient enfin sortir, la rendant soudainement plus réelle, plus fatale, plus rapide. Il s'approchait d'une mort imminente. Il essaya d'utiliser sa télékinésie pour ralentir sa chute, mais ça ne fonctionnait pas, comme il s'en était douté.

Il tomba dans un amas de sable noir, qui l'aspirait comme des sables mouvants rapides. Rapides. Il s'enfonçait, jusqu'à être totalement recouvert et...


... Il observait le gouffre, face à lui. Dans lequel étaient tombés Hermès, Nora, et Diane avant les deux premiers. Il se tenait debout, normalement, et perçut la présence de Gabriel qui n'avait toujours pas bougé non plus, qui le regardait sans rien dire. Daemon fronça les sourcils, perdu pour un instant, essayant de comprendre ce que signifiait ce qu'il venait de vivre. D'ailleurs, il avait bien sauté avec Nora et Hermès, mais il était seul avec l'enfant, maintenant.

Parle moi du sable noir. Qu'est-il ? D'où vient-il ? Cela semblait important. C'était la deuxième fois qu'il communiquait avec lui. Il avait un rapport avec Daemon qu'il ne saisissait pas encore. Et il n'était pas encore familier avec un tel élément.

Il est à la base de chaque chose. C'est de lui qu'est né l'univers.

Il s'en était douté, c'était bien quelque chose d'important. De très important. De puissant de... primordial. Il m'a parlé. Deux fois. Pourquoi ? Quel lien j'ai avec lui ?

Tu lui ouvres des voies. Tu fais appel à lui. Daemon enregistrait ces réponses dans sa mémoire, essayant de les assembler dans le grand puzzle des mystères qui s'accumulaient. Gabriel rajouta quelque chose. Le sable noir est une entité primordiale. Il est présent en chaque chose. Il est une forme de magie. De divin. Il est le temps. Et encore, on revenait sur la notion qui se répétait : Il est un savoir oublié. Mais il a toujours existé. Mon père et lui ne font désormais plus qu'un.

Son père...

Puis-je libérer ton père du sable noir ?

Pourquoi devrais-tu faire ça ? Sa réponse était immédiate, montrant qu'il refusait qu'il fasse une telle chose.

Es-tu satisfait de ce que ton père est devenu avec lui ? La question était légitime. Après tout, il n'était toujours pas certain de qui était cet enfant, et quel était son désir.

Celui-ci regarda le conservateur intensément pendant quelques secondes avant de répondre. Ce n'est pas le sable noir qui contrôle mon père. C'est lui qui le contrôle. Daemon s'apprêtait à répondre, mais Gabriel rajouta quelque chose d'important. Sans lui tu n'aurais pas pu te lier à elle.

Te lier à elle...

Gardant ça en mémoire, il lui demanda : Très bien, alors que puis-je lui offrir et comment ?

C'est lui qui t'a fait un don précieux.

Et à cet instant, comme pour illustrer les paroles de Gabriel, Daemon senti quelque chose naître en lui. Quelque chose de fort, qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Une sensation toute nouvelle, qui était très loin d'être désagréable. Juste inconnu et... surprenante. Grisante. Baissant ses yeux ses mains, il essaya de comprendre. Quel est ce don, Gabriel ?

Il t'a lié à elle, répéta-t-il ce qu'il n'a pas compris plus tôt.

Elle. La magie. La racine de la magie. C'était à ça, qu'il était maintenant lié. Daemon comprit à cet instant ce qu'il ressentait en lui. De la magie. Partout en lui, comme elle ne l'a jamais parcouru auparavant, même au plus fort de ses compétences. Jamais avant aujourd'hui, il n'avait connu autant de magie en lui.

L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres. Grisant. Il rangea ses mains derrière son dos, et pensa au reste du groupe. Qu'en est-il de Diane, Nora et Hermès ?

Je l'ignore. Ça ne dépend plus que d'eux.

Les mains toujours jointes dans son dos, Daemon se tourna lui aussi vers le gouffre. Attendons, alors.




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Tous les mots sont fins
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| Conte : Intrigue Divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite

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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-20, 19:49


Chaque Heure blesse, la dernière tue.
Ne laissez jamais du temps au Temps. Il en profite.
La tension était palpable.

"Pourquoi vous vous excitez tous ?" demandai-je.

Je pivotai vers Hypérion et Thémis, tout en restant devant Apple car je craignais que leur montée de puissance la blesse. On ne savait jamais ce qu'ils pouvaient avoir derrière la tête, ces titans. Puis, je tournai la tête vers Dolos. Il ne fallait pas l'oublier, celui-là.

"Et d'où que tu m'aides, toi ? Est-ce que tu sais qui je suis ?"
lançai-je, menaçant.

Il ne m'inspirait que du dégoût. Il avait beau avoir changé d'apparence, il restait le même enfoiré qui avait fait du mal à Lily et tué notre enfant. C'était peut-être son double, mais d'après ce qu'on m'avait raconté de celui-là dans l'autre monde, il ne valait guère mieux.

"Il est encore Temps."
déclara Thémis à Hypérion, alors que sa puissance augmentait encore légèrement.

"Temps de quoi ?" répliquai-je. "Honnêtement, ce mot, je ne peux plus l'entendre."

Evidemment, la titanide m'ignora et continua de parler à son frère, tout en mentionnant Apple :

"Il a brisé ce que tu avais placé en elle."

"Ca n'a aucune importance."

"Comment peux-tu dire ça ? Il est encore Temps, Hypérion." insista-t-elle.

Ceux qui avaient des grands-mères aimantes étaient chanceux. J'avais l'impression que la mienne voulait seulement me voir mort. Ah, la famille...

Dans le brouillard de mon esprit dérouté, je m'aperçus que je puisais dans une nouvelle force qui s'était invitée d'elle-même. J'ignorais d'où elle venait, mais elle était... agréable. Comme une amie chaleureuse qui ne cherchait qu'à m'aider. Je me rendis compte que Thémis augmentait encore sa puissance mais pas vraiment. En fait, c'était comme si j'anticipais qu'elle allait le faire, tout comme Dolos accentuait son aura. Comme si j'entrevoyais par avance ce qui pouvait arriver. C'était grisant. Et stressant aussi.

Peu à peu, je réalisai quelque chose d'autant plus incroyable.

"Je peux les réveiller. Tous." déclarai-je avec une assurance qui me déconcerta. "Je sens que je le peux."

Mes nouvelles capacités me le permettaient, tout comme j'avais réussi à guérir Apple sans trop savoir comment, mais avec une facilité désinvolte. Je me doutais que Thémis risquait de m'en empêcher, cependant je voulais quand même tenter le coup. Sans vraiment me concentrer, je laissai mon pouvoir se déverser autour de moi, en vagues légères. J'ignorais ce que je faisais mais je savais que ce n'était pas quelque chose de mauvais. Bientôt, j'en eus la confirmation en voyant les paupières des divins étendus autour de nous papillonner. Ils étaient toujours endormis, mais sur le point de se réveiller. Je remarquai que Dolos observait ma maman avec insistance. Je fronçai les sourcils mais bientôt, je fus accaparé par l'étendue de mes capacités, qui me laissaient ressentir ce que j'effectuais à Storybrooke, partout aux Etats-Unis ainsi que dans le reste du monde... Les gens de la terre entière quittaient peu à peu le monde du sommeil.

"Tu le sens au fond de toi, n'est-ce pas ? C'est une sensation unique. C'est glacial et brûlant à la fois."
me dit alors Dolos.

Je clignai des yeux, mon esprit revenant immédiatement sur Olympe, et les posai sur lui, partagé entre l'euphorie et le dégoût qu'il m'inspirait toujours. Pourquoi cherchait-il à taper la discut ? A vouloir être un pote ? C'était encore plus dérangeant que de sentir les pulsions meurtrières de ma grand-mère.

"T'es très chelou." répondis-je en fronçant le nez. "N'essaie pas de jouer le copain-copain. Je suis pas naïf. T'es un méchant et tu le resteras."

En face, Thémis recommença à monter en puissance. Désormais, c'était ancré dans le présent. Je remarquai que les doigts de sa main remuaient légèrement, comme si elle préparait une attaque. Je restai sur le qui-vive, sans trop savoir à quoi me préparer. Soudain, Hypérion posa doucement sa main contre son avant-bras, comme pour l'inciter au calme.

"Ce n'est pas à nous de décider, et encore moins d'agir." déclara-t-il, placide.

"Tu vois en lui celui que tu as guidé et non ce qu'il est devenu. Tu joues à un jeu dangereux, mon frère."

"Je ne joue pas. C'est lui qui détiens toutes les cartes."

"Raison de plus." rétorqua-t-elle.

"Dame Thémis ?"
Intervint Dolos, faussement aimable.

La titanide posa les yeux sur lui.

"Avec tout le respect qu'on doit à votre rang, pouvez-vous... la fermer ?"

Ses derniers mots furent prononcés d'un ton si autoritaire que je sentis mes cheveux se dresser sur ma tête. Le regard de Thémis était semblable à celui d'un faucon prêt à se jeter sur sa proie. Je crispai les poings, déglutissant avec peine. Mais quel taré ce dieu... Il ne pouvait pas la fermer ? Grand-mère était déjà suffisamment tendue comme ça.

Elle écarta la main d'Hypérion et leva la sienne. De ses doigts partirent des filaments bleutés qui furent projetés droit sur le dieu inconscient. Il était impossible de les éviter. Pourtant, ils furent déviés après qu'un profond coup de bâton résonna sur Olympe. L'écho resta longtemps, couvert malgré tout par ces paroles prononcées d'une voix forte et profonde à la fois :

"Une attaque contre ton Roi ?"

Ahuri, je tournai la tête vers le nouveau venu. Grand, vieux et altier, il avait un bâton en main et inspirait la crainte et le respect. Il possédait une aura similaire à Thémis, même si je me doutais qu'il cachait une partie de ses capacités puisqu'il avait dévié avec aisance son attaque. Il s'agissait probablement d'Ouranos.

"Il n'est pas mon roi."
répliqua-t-elle, farouche.

"Mais il le sera. Quoi que tu fasses aujourd'hui, il le sera." assura-t-il, ses yeux braqués sur elle.

Puis, il pivota vers moi. Je tressaillis.

"Je peux te montrer le chemin, Elliot. Je peux t'aider."
ajouta-t-il d'un ton plus doux, mais qui restait tout de même autoritaire.

Pourquoi tout le monde voulait-il m'aider ? Ouranos, Dolos, Chronos -aha...- j'avais l'impression qu'ils sortaient tous d'une pochette surprise.

"Je n'ai pas besoin qu'on me montre." dis-je avec une assurance timide. "Je créerai mon propre chemin."

C'était ce qu'avait sous-entendu Chronos, après tout. S'il y avait bien quelqu'un en qui je pouvais avoir confiance, c'était... moi. Je déglutis de plus belle mais soutins le regard du titan.

"Tu prépares ça depuis quand ?" fit Thémis. "C'est ta solution à tous nos problèmes, t'allier à lui ?"

"Je te suivrai quoi que tu décides."
me précisa Dolos d'un ton dévoué.

Le sang battait à mes tempes. La nervosité parcourait tous mes membres. J'étais sous pression. Il me fallait un bol d'air. Mais où le trouver ? Où que j'aille, le monde ne serait jamais suffisamment grand, ni suffisamment vide. Je ne souhaitais pas être seul. Pas maintenant. Mais rester ici, alors que tous se réveillaient, que tous allaient savoir, me juger, m'attaquer peut-être... ce n'était pas une solution non plus. Et frapper Dolos pour me défouler n'avancerait à rien.

J'avais besoin de Lily. Elle était mon ancre quand rien n'allait. Cependant, je ne pouvais me résoudre à me rendre auprès d'elle. J'avais peur qu'elle me juge, elle aussi. Et je n'avais pas le coeur à lui mentir. Elle verrait que quelque chose me tourmentait. Quand elle serait au courant, comment réagirait-elle ?

L'évidence s'imposa d'elle-même : ma fille. Apollon avait sous-entendu qu'elle savait pour moi (ce qui prenait tout son sens puisqu'elle venait du futur). Elle avait gardé le silence. Pour me protéger. Me ménager. Le dieu des arts avait fait de même -c'était difficile à admettre, mais il était digne de confiance. Il fallait que je trouve Cassandre. Que je m'éloigne de tous ces imbéciles. J'avais besoin de la présence de quelqu'un qui ne me verrait ni comme un monstre à abattre de toute urgence, ni comme un allié ou une marionnette.

Je fermai brièvement les yeux pour essayer de capter l'aura de ma fille. Je la ressentis bientôt, proche de celle d'Apollon. En une fraction de seconde, j'étais auprès d'eux. Je les percevais distinctement. Sans que j'ai eu besoin de remuer le petit doigt. Il y avait quand même certains avantages à voyager dans le Temps et l'espace sans autre véhicule que son esprit.

"Par pitié... dites-moi que vous êtes habillés et pas collés l'un contre l'autre !" fis-je tout en gardant les yeux résolument fermés.

Leurs auras étaient vraiment très très près. J'espérais ne pas débarquer à un moment gênant. Ce serait la cerise sur le gâteau après cette journée épouvantable. Je tendis l'oreille, mais je n'entendais rien. Puis, des bruits de pas sur l'herbe.

"Vous êtes en train de vous rhabiller, c'est ça ?" repris-je en grimaçant, m'imaginant le pire.

Du mouvement. De plus en plus près. Bientôt, je sentis des bras m'enlacer avec douceur. Surpris, je soulevai les paupières et aperçus le haut du crâne de Cassie. Je sentis ses cheveux chatouiller mon cou. Je l'étreignis à mon tour avec chaleur, en tremblant légèrement. Après quelques instants, elle se recula un peu et déclara :

"Il faut qu'on te dise quelque chose."

"Je sais déjà."
coupai-je en me mordant les lèvres. "Enfin si ça concerne un jeune homme, la mort et le Temps, je... sais."

Je passai une main dans ma nuque et jetant un bref coup d'oeil à Apollon, je le saluai comme pour signifier : sans rancune.

"Ah..."
fit-elle, embarrassée.

"C'est pas grave." assurai-je en haussant les épaules pour avoir l'air cool. "Enfin si, c'est grave, mais... c'est pas la fin du monde non plus."

Je marquai une pause et repris avec une moue :

"Ok, c'est la fin du monde, mais... on va essayer de trouver du positif là-dedans. C'est pour ça que tu es là, non ?"

Je guettai sa réaction, de plus en plus anxieux. C'était évident qu'elle avait remonté le Temps pour m'aider, sinon elle aurait déjà tenté de me tuer depuis longtemps. Je ne pouvais me résoudre à l'éventualité qu'elle ne soit pas de mon côté. Ca finirait d'achever mes dernières réserves d'optimisme. Elle hocha la tête, incertaine, ce qui ne me rassura pas du tout. Puis elle détourna la conversation en lançant :

"On a vu un corbeau !"

Le temps d'un éclair, elle eut une expression enfantine. Puis, retrouvant son sérieux, elle effleura ma main et demanda, anxieuse :

"Ca va toi ?"

Fallait-il que je réagisse comme un père et que je minimalise la crise intérieure que je vivais, ou au contraire fallait-il que je fonde en larmes en levant les poings vers le ciel et en criant "POURQUUUUUOI ??" . Un juste milieu était à trouver dans tout ça.

"J'ai connu des jours meilleurs." admis-je tout en déglutissant avec difficulté. "Mais ça pourrait être pire : au moins, j'aurai toujours des cheveux dans le futur."

J'esquissai un sourire vacillant.

"Ouais, on peut voir ça comme ça." fit-elle, peu convaincue.

Elle se mordit les lèvres. Après un petit silence, elle reprit :

"Je voulais pas te mentir, mais Hypérion voulait pas que je te le dise."

Elle croisa le regard d'Apollon, baissa brièvement les yeux, comme prise en faute, et se rattrapa :

"Enfin... il n'a pas réussi à me convaincre de te le dire. Ce qui veut dire que c'est une faute à moitié partagée."

Relevant la tête, elle assura :

"Mais on est cool. On est tous cool. On est là pour t'aider."

"Faudrait dire ça à Thémis. Elle n'a pas dû recevoir la notification."
marmonnai-je entre mes dents. "Et j'ai trouvé Hypérion plutôt passif. Ouranos voulait faire de moi son poulain, mais j'ai refusé. Quant à Dolos, il a craqué son slip. Ils sont tous fous."

Je secouai la tête alors que ma fille me fixait, les yeux grands ouverts.

"Ah..."

Apparemment, elle n'était pas au courant.

"Ou on peut rester là aussi."
proposa-t-elle.

"C'est vrai qu'il y a de l'espace. On pourrait se construire une jolie petite maison."
approuvai-je.

J'imaginai deux secondes passer les prochaines années au milieu de nulle part, avec Apollon en voisin, et cela suffit à me voir préférer retourner à l'abattoir. J'admettais qu'il était de mon côté mais ça coinçait toujours.

"On est où, au fait ?"

Changer de conversation m'aidait à ne pas me focaliser sur le problème majeur. Bouche bée, ma fille répéta :

"On a vu un corbeau, mais il n'a pas été très clair. On devrait être entre l'Arbre-Monde et... quelque chose y ressemblant. De base, on était venu ici pour sauver Ellie. Enfin..."
elle se racla la gorge. "Sauver la première âme. Je sais pas pourquoi j'ai dit Ellie. A moins que tu saches déjà que Ellie... enfin si c'est le cas que je dise Ellie ou la première âme, ça revient au même. Quoi qu'il en soit, quoi que ce soit que tu me demandes, je te réponds. On se cache plus rien."

"Mon jeu Red Dead Redemption II, c'est toi qui as renversé un truc collant dessus ?"

La question la dérouta, ce à quoi je m'attendais. Je ne savais pas pour Ellie, je venais seulement de l'apprendre, mais plus rien ne pouvait vraiment me choquer après ce que je savais. On pouvait même m'annoncer qu'Hypérion avait été gogo danseuse dans sa jeunesse que je n'aurais pas sourcillé.

"Je demande puisqu'on ne se cache plus rien." repris-je en plissant des yeux dans sa direction.

Elle ouvrit la bouche, prise à dépourvu, et finalement répondit :

"C'est Jules ! Il a toujours des trucs collants avec lui ! Du café, des donuts... fourrés à la fraise... avec un supplément de coulis dessus. Mais tu sais que ton jeu sent très bon maintenant ?"

Je croisai les bras, le regard de plus en plus réprobateur. Jules, bien sûr... elle était étonnamment renseignée.

"A t'entendre, tout est toujours de sa faute."
fis-je remarquer.

Puis, je roulai des yeux et ajoutai dans un soupir :

"Bon, allons sauver Ellie ! Trouver l'Arbre-Monde ! Ca va nous occuper l'esprit."

Et ensuite, j'aviserai. Je n'avais pas spécialement hâte de rebasculer dans la réalité trop réelle.

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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 Dmia

“I love you to the moon and back”


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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-21, 21:51


La douzième heure
Il n'est rien que n'altère le temps destructeur.

L’instant suivant ma chute, je me retrouvais dans un tunnel sombre, et qui semblait manifestement sans fin. J’aurais dût être encore plus méfiante que je ne l’avais été, lorsque Gabriel m’avait dit de regarder plus près. Rien n’indiquait que j’allais effectivement trouver quelque chose. De plus, je ne comptais personnellement pas passer le restant de mes jours, dans cet espèce de tunnel obscure. Et pendant que je me faisais cette réflexion, j’entendis subitement des murmures comme sortie de nul part. A cela, s’ajoutait le bruit du tonnerre et une sensation de froid :

- Serait-il possible de parler plus fort ? Demandais-je

S’il y avait des murmures, c’est bien qu’il y avait quelque chose ou quelqu’un. Mais aucune réponse concrète ne me parvint. Je ne reconnaissais aucune des voix, pas plus que je ne comprenais ce qui se disait. Pour autant, les murmures ne semblaient pas changer ni même s’arrêter. De nouveau, il y eu un coup de tonnerre, tandis-que je continuais à tomber. J’eus juste le temps d’apercevoir des éclairs sur les parois, avant de chuter sur un cercle de pierre. Remerciant silencieusement le fait que ma chute ai été semble-t-il ralentit, je me relevais afin d’en savoir plus sur l’endroit où je me trouvais. Le cercle où j’étais était entouré par des menhirs, mais ce n’est pas ce qui me préoccupa le plus. Non, ce qui attira toute mon attention, c’était la silhouette encapuchonné qui se trouvait à quelques mètres de moi. Petite, de la taille d’un enfant je dirais. Que pouvait bien faire une personne, dans un environnement aussi hostile ? La météo, n’était absolument pas clémente si j’en croyais le ciel gris et le tonnerre qui grondait toujours.

Sur mes gardes, je m’approchais prudemment du corps, pour finalement en distinguer les traits. Il s’agissait d’un petit garçon, et d’un petit garçon que je connaissais fort bien. Je n’avais pas beaucoup de souvenirs de mon enfance, mais j’en avais suffisamment pour reconnaître mon propre frère. En l’espace d’une fraction de seconde, je ressentis plus d’émotions que je n’en avais probablement connût dans toute ma vie. Néanmoins, deux prédominaient : l’inquiétude, et la colère :

- Je ne sais pas qui vous êtes ! Dis-je aux murmures, mais j’aimerais bien savoir ce qu’il fiche là, et ce que vous lui avez fait !

Ce n’est pas une question, cela sonnait plus comme un ordre. Mais enfant ou adulte, Apollon restait Apollon. Le simple fait de le voir là, au milieu des éléments déchaînées, seul et inconscient suffisait à me donner une furieuse envie d’arracher la tête du ou des responsables. Qui était assez tordu, pour laisser un enfant comme ça au beau milieu d’un cercle de pierre avec personne aux alentours. Évidemment, comme d’habitude, pas de réponse. Juste le bruit du tonnerre, et un éclair qui vint frapper le corps inanimé de mon frère, m’arrachant un hoquet de stupeur par la même occasion.

Peu importe, qui étaient les cinglés derrière tout ça -même si j’avais ma petite idée- il n’était pas question, qu’il passe une minute de plus dans cet endroit. Certes, il avait eu l’air de ne pas être touché plus touché que cela, mais la poussière qui s’était échappé de son corps suite à l’impact m’inquiétait tout de même. Attrapant délicatement Apollon, je me décidais à quitter cet endroit une bonne fois pour toute. Mais bien évidemment, entre ce que l’on souhaite et la réalité les choses étaient bien souvent différente. Aussi, m’arrêtais-je, mon frère toujours dans mes bras lorsqu’une ombre de poussière passa tout autour de ce dernier. Méfiante, je restais sur place à la regarder

« Qu’attends tu de ton périple ici ? » Demanda une voix rauque

Je fronçais les sourcils, était-ce cette ombre qui me parlait ? Apollon, m’avait parlé d’une expérience similaire l’an dernier. Aussi, supposer que c’était bel et bien cette chose qui s’était adressé à moi, n’était pas une théorie si farfelu que cela

- Il y a beaucoup de choses que j’aimerais
répondis-je honnêtement. Mais si on se concentre strictement sur la raison pour laquelle je suis ici, c’est dans le but de sauver la première âme.

C’était ma mission, et je comptais bien la mener à terme.

« Comment sauver qui que ce soit quand on est soit même perdu ? »


Apollon trembla dans mes bras, avant qu’il ne s’en échappe, tombant littéralement en cendres et apparût de nouveau à l’endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt.

« Vous avez ce poison qui coule dans vos veines ! »

Fort bien. J’estimais avoir suffisamment prit sur moi jusqu’ici. J’étais resté le plus calme possible, contrôlant au mieux mes émotions, et n’exprimant pas une seule fois ce que je pensais réellement. Néanmoins là, j’en avais définitivement ras-le-carquois de tout ça. Et j’étais bien décidé à exprimer clairement le fond de ma pensé à ce nouvel individu fortement antipathique

- C’est facile de juger répondis-je sèchement. Mais si vous ne vous montrez pas plus explicite, les choses ne risquent pas d’avancer. Comment voulez-vous que l’on ne soit pas perdu lorsqu’une personne a jugé bon d’effacer tout un pan de votre existence, et que d’autres au lieu de dire explicitement les choses afin de peut-être trouver la solution ensemble, préfèrent encore nous tenir à l’écart.

Nous étions arrivé à un stade ou les secrets et les non dits titanesques commençaient réellement à me peser. Nous en étions presque à la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.

« Pourquoi restez vous au près d’eux ? Vous êtes seuls responsables de ce qui vous arrive. Vous êtes incapables de tracer votre propre route ! »

La foudre frappa à nouveau Apollon, tandis-que je serrais la mâchoire quitte à me faire mal. J’étais bien trop énervée, et je me devais de me contrôler, malgré l’envie irrépressible d’éliminer tout ce qui pouvait le faire souffrir. Il semblerait néanmoins, que les informations de cet individu soient périmés de plusieurs siècles. Ma propre route, cela faisait longtemps que je la traçais.

« C’est ici que tout a débuté. » reprit la voix, « Qu’on a commencé a décider pour vous. »

- Je ne reste pas pour eux, répliquais-je je reste pour lui je désignais la silhouette d’Apollon. Et pour toute les personnes auxquelles je tiens. Parce que je veux être présente pour les accompagner, les épauler, les rassurer quand elles en ont besoin. Ne faites pas comme si vous me connaissiez, on a pas chassé le minotaure ensemble que je sache.

Penser que je restais au près des titans, était bien mal me connaître. J’avais vécus des siècles sans en croiser un seule, et bizarrement depuis que nous nous étions retrouvés à Storybrooke, ils avaient subitement décidés de se montrer tour à tour. J’avais parfaitement vu quels genre d’individus est-ce qu’ils étaient. Jouer au vieil oncle gâteux qui racontait des anecdotes de quand nous étions enfant, cela ne prenait plus avec moi. Hypérion, Thémis et le restant du casting titanesque pouvaient bien aller au diable pour ce que cela me concernait.

« Pourtant, j’étais déjà là ce jour là. Quand ils ont fait appel à moi. Tu ne t’en souviens juste pas. »

Effectivement, puisque comme je l’avais dit il y a quelques instants, tout un pan de mon existence a été effacé de ma mémoire. Je n’ai presque aucun souvenir de mon enfance. Tout juste, quelques réminiscences éparses. Rien de bien concret en somme.

- Ce que vous avez connus, c’est une enfant. Il y a bien longtemps que je n’en suis plus une. Ne basez pas vos présomptions sur cette époque. Un enfant n’a pas la même capacité de jugement qu’un adulte. C’est bien pour cela, qu’ils ont pu décider pour nous sans que nous n’y trouvions rien à redire. Les choses sont extrêmement différentes aujourd’hui.

Je n’était simplement pas stupide. Débouler telle une furie, et hurler sur Hypérion le fond de ma pensée concernant Magrathéa, n’aurait servie à rien. Cela ne voulait pas pour autant dire que c’était oublié et pardonné loin de là. Néanmoins, s’il avait eu besoin d’aide, venir sonner et me poser la question en expliquant les choses, avec un « s’il te plaît » et un « merci », eu été plus efficace que toute cette mascarade. Bon, il y aurait eu quatre vingt dix neuf pourcent de chances pour que lui claque la porte au nez...Certes. Néanmoins, je n’étais pas bornée à ce point, si la « mission » avait été expliqué dès le départ, j’aurais mit mes réticences de côté -même si cela n’aurait pas changé grand-chose au fait que je ne veuille plus jamais remettre ne serait-ce qu’un orteil de pied sur cette maudite planète-

La foudre me frappa à mon tour, me propulsant en arrière. Néanmoins, soit c’était la colère soit l’adrénaline voir, un mélange des deux. Mais, je n’avais certainement pas l’intention de laisse cela m’atteindre :

« Fragiles, bien en dessous de vos capacités. Toutes ces années gâchées. »

J’étais déjà bien décidé à lui montrer si j’étais fragile, mais lorsqu’en même temps, plusieurs éclairs touchèrent Apollon, lui faisant ouvrir grand les yeux et crier, cela sembla décupler ma colère, me faisant par la même occasion pâlir sous l’effet de ma rage :

- Il est hors de question, que je vous laisse lui faire du mal sifflais-je vous pouvez m’insulter autant de fois que vous le voulez, laisser la foudre me frapper autant de fois qu’il vous chante. Je me relèverais à chaque fois, si c’est pour le défendre. Personne n’a le droit de lui faire du mal !


« C’est pour son bien. Ne souhaite tu pas le voir au maximum de ses capacités ? »


Honnêtement ? Pas le moins du monde non. Si cela devait impliquer qu’il doive souffrir, c’était tout simplement hors de question. Pour qui me prenait-il donc ? Cela se voyait qu’il ne me connaissait définitivement pas. Ce qui était en train de se passer, s’apparentait plus à une forme de torture qu’autre chose pour moi. N’importe qui me connaissant suffisamment, pouvait savoir que c’était loin d’être une chose que je cautionnais.

- Désolée
dis-je alors que je ne l’étais pas du tout, et le sarcasme accentuant ce simple mot, parlait pour moi mais je ne suis pas Mnémosyne. Son bien être passe avant tout. Vous le faites souffrir et vous me dites que c’est pour son bien ? Quelle genre de logique tordue est-ce que vous pratiquez ?

Je savais bien qu’ils n’étaient pas tout a fait normaux à cette époque, mais là ils atteignaient des sommets

« La fin justifie les moyens n’est-ce pas ? C’est pour cela qu’on est venue me chercher à l’époque. Qu’ils m’ont demandés de la créer ? »

Faux, la fin ne justifiait pas les moyens, la fin n’était jamais un moyen ni une justification pour quoi que ce soit. Pas pour moi en tout cas. Si pour les titans, c’était le cas alors ils étaient pires que ce que je pensais -et mon opinion d’eux n’était déjà pas très reluisante.

- Pas pour moi dis-je d’un ton tranchant. Si vous pensiez trouver une personne totalement adepte des titans et de leur manière de faire désolée c’est raté. Cela fait longtemps que je suis mon propre chemin sans leur demander leur avis. Quand vous dites qu’ils vous ont demandé, de quoi parlez vous ? De la première âme ?

Après tout, même si c’était la création de Chronos, il y a bien dût y avoir quelque chose derrière. Elles n'était pas apparût magiquement d’un coup comme cela.

« De votre pouvoir. Le divin est ma création. Une pure et parfaite création de sable noir. »

J’ignorais si je devais m’en réjouir ou bien au contraire me dire que ce n’était pas une si bonne idée que cela au final.

- Je me doutais bien qu’il y avait quelque chose de louche tout ça. Je suppose que c’est à ce moment là que je vous dit « merci ». Même si quand on voit comment le pouvoir est monté à la tête de certains, je ne suis pas certaine de réellement le penser.

J’étais peut-être en train de viser ce que j’appelais les branches pourries de notre arbre généalogique. Mais comme personne ne les appréciait, on ne m’en tiendrait de toute façon pas rigueur. En revanche, j’étais toujours aussi en colère qu’avant, et la forme de sable noir qui apparût et se mit à flotter devant moi, ne m’aidait pas vraiment à l’apaiser

« Qu’attendez vous de moi ? »


Il me semblait pourtant avoir été clair, en début de conversation…

- Je souhaite savoir comment, avec ce pouvoir que vous nous avez donné, je peux sauver la première âme. Ni plus ni moins.


« Ce n’est pas vous qui pouvez la sauver. C’est elle, qui peut vous sauver vous. »


Je prit une grande inspiration, tandis-que je répétais mentalement les paroles d’une chanson parlant de rester zen. Il allait falloir une petite synchronisation de frise chronologique parce qu’elle se meurt cette fichue première âme.

« Tu es là ? »
intervint la voix d’Apollon

Cela suffit à m’accorder une pause et à focaliser mon attention sur lui. Tournant rapidement les talons, je comblait l’espace me séparant de la version miniature de mon frère, et me baissait afin d’être à sa hauteur :

- Je suis là,
lui dis-je d’une voix rassurante. Je serais toujours là ajoutais-je

Il me regarda à son tour, cherchant sans doute à comprendre qui j’étais

- C’est vrai, dis-je simplement c’est un peut tôt pour que tu saches qui je suis. Ce n’est pas grave, repris-je en souriant. Souviens toi simplement que je serais toujours là pour toi.

Quand je disais, que par moment j’avais plus l’impression d’être sa mère que sa sœur…Mais en même temps, qu’est que j’y pouvais si les habitudes avaient la vie dure, et qu’Apollon en version miniature était définitivement trop mignon ? Avais-je encore du temps devant pour moi, pour lui dire de ne surtout pas devenir un casse pied paranoïaque qui séquestre sa sœur à l’intérieur de leur maison parce qu’elle n’a momentanément plus de pouvoirs ? Peut-être pas, vu ses yeux fatigués. Le mieux était qu’il se repose.

« Si vous puisez en vous, vous trouverez la force même du divin. » intervint la forme de sable noir qui semblait enfin disposé à arrêter de jouer avec mes nerfs

- D’accord répondis-je cependant réticente à l’idée de me détacher de mon frère. Et comment est-ce que je m’y prends ?

Pas de réponse. A la place, seul un courant d’air que je sentis me traverser, et l’instant d’après l’endroit avait disparut. J’étais de nouveau devant le gouffre. Désorientée, je regardais autour de moi, pour ne trouver que Daemon et Gabriel

- Évidemment, marmonnais-je c’est toujours au moment de la partie application, que viens la partie « débrouille toi toute seule. »

Néanmoins, si Gabriel et Daemon étaient là. Où se trouvaient Nora et Hermès ?
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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 AOCMOfYn_o

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what could it be worse ?


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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-22, 19:48



Tick tock, goes the clock,
and all the years they fly...


C'était jamais mauvais d'avoir quelqu'un en plus dans son équipe. Surtout vu la difficulté qu'ils avaient à... bah en fait il savait plus trop ce qu'ils devaient faire. Le corbeau l'avait tout embrouillé. Sauver le monde ça semblait pas mal du tout comme idée sauf que...

« Ok. Chouette plan. Mais on fait comment ? »

Il n'aurait pas dit mieux. Les lèvres pincées, il observait les alentours en essayant de se calmer. Parce qu'Elliot ne lui en voulait apparemment pas et ça, c'était la meilleure nouvelle de sa journée. En plus il était avec eux. Et il fallait préciser que c'était rare qu'Elliot accepte d'être dans le même périmètre que lui. Ça faisait deux bonnes choses pour rattraper le chaos de cette journée.

Le dieu plissa des yeux tandis qu'une sorte de vapeur bleutée était apparue face à eux, le coupant dans ses réflexions intérieures. La forme avait l'air de frémir sur place. Il resta figée, à l'observer, en se demandant si ça aussi ça faisait partie de ses fonctions de Jeune Oracle. Il n'avait jamais vu une chose pareille auparavant.

« Elle est forte ta vision ? » entendit-il Cassandre prononcer alors qu'elle venait également de tapoter son épaule. « Genre très forte ? Car on la voit tous je crois bien... »

Hébété, il tourna la tête dans sa direction, la bouche ouverte. Il eut un instant de flottement avant de comprendre qu'elle se montrait amusée et afficha une expression renfrognée en reportant son attention sur le feu follet.

« C'est pas bien de se moquer d'un Jeune Oracle comme ça... » marmonna-t-il, légèrement vexé. « Je suis encore qu'un apprenti... »

Il n'était pas encore très au point sur ce qui était et ce qui n'était pas une vision. C'était pas de sa faute si depuis un moment il lui arrivait d'entendre ou de voir des choses que les autres ne percevaient pas. Ça devenait réflexe pour lui de se dire qu'il passait pour un fou des fois.

Il décida néanmoins de s'approcher de la forme lorsqu'il sentit la main de Cassandre attrapé la sienne. Ce simple geste lui arracha un léger sourire même si, tout comme la jeune femme, il jeta un coup d'oeil en direction d'Elliot. Il aimait pas trop quand ils se rapprochaient et le but était pas de l'agacer non plus.

« Ce qu'il nous faudrait, c'est quelqu'un pour nous montrer le chemin. Et comme y'a ça dans Rebelle, je suppose que la venue de ce feu follet n'est pas anodin. Avec un peu de chance on aura aussi une Princesse Sexy et Rebelle qui va faire son apparition ! »

Elle regardait tout autour d'elle comme si elle espérait voir la rouquine débarquer d'une seconde à l'autre, tandis qu'Apollon se retenait de pouffer.

« Tant que le mari de la Princesse Sexy arrive pas lui aussi... » lâcha-t-il sur le ton de la plaisanterie, avant de se reprendre : « Même si j'ai rien contre ton papy. Ou contre ton papa. Ça me dérangerait pas qu'il soit là quoi. C'est juste qu'il complique tout et que c'est déjà... compliqué... Enfin voilà. »

Il préféra se taire, se rendant compte qu'il s'embrouillait dans ses justifications et que ça n'allait pas l'aider à redorer son image auprès du jeune homme de paraître aussi confus. Faut dire qu'ils avaient déjà bien assez de mal comme ça, ils avaient pas besoin d'un Adès en plus dans l'équation.

« De toute façon, c'est pas vraiment mon père. »

Cette affirmation lui fit jeter un coup d'oeil vers Elliot dont l'air était aussi blasé que possible. Cassandre avait fait de même, semblant en pleine incompréhension. Ils étaient deux dans ce cas.

« Laissez tomber. Ça a été la journée des révélations. »

« Va falloir mettre à jour l'arbre généalogique alors... » lança le dieu distraitement comme unique remarque.

Il en avait dessiné un sur le mur d'une salle de la cité, après avoir découvert l'identité des parents de certains de la fratrie. Ça faisait pas de mal d'avoir ce type de fresque pour se remettre les idées au clair de temps en temps.

Cassandre ouvrit la bouche sans pour autant prononcer un mot. Il fallait croire que certaines choses lui échappaient même si elle venait du futur. C'était rassurant d'un côté de se dire qu'ils étaient tous aussi paumés les uns que les autres. Flippant un peu, aussi.

Le feu follet choisit ce moment pour disparaître, avant de réapparaître tout aussi vite sur leur gauche. Le dieu le suivait simplement du regard, intrigué.

« C'est comme un jeu de piste ? » supposa-t-il, à la fois amusé et fatigué de tant de mystères. « C'est pas trop mon domaine. Je suis meilleur à Mario Kart. »

Admettre son absence de talent en terme de jeux vidéos autre que celui de voiture devant Elliot, ça le blessait un peu dans son ego. Mais reconnaître ses défauts était essentiel parfois. Le feu follet disparu à nouveau, apparaissant ensuite à droite. Il se contentait de les entourer, finalement.

« Il bug ? C'est un virus peut-être. »

« Pourquoi ça ne peut jamais être simple ? » soupira Elliot – question à laquelle tout le monde aurait aimé avoir la réponse.

« Pourquoi t'es venu ici ? » interrogea alors la demie-déesse – ce qui était aussi une bonne question.

« Parce que... J'avais besoin d'un câlin. »

Apollon cligna des yeux, remarquant le dieu baissé la tête en regardant sa fille, tout en sentant incroyablement touché par une telle réponse. C'était si... adorable.

« Cool. » répondit la jeune femme, une moue affective sur les traits. « Ca va pas nous aider ça... mais c'est cool ! »

« Je pense que tu pourrais lui en faire un autre, ça lui ferait pas de mal. » estima Apollon, un peu ému, tout en détournant la tête.

Le feu follet apparu cette fois face à lui et il le fixa intensément. Il faisait ce petit bruit distinctif, comme un sifflotement. C'était mignon ça aussi. Lentement, il se pencha vers lui.

« Coucou toi. » lâcha-t-il avec un grand sourire. « Tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

D'accord, il allait passer pour un taré à parler à ce truc bleu. Mais comme ils étaient à priori pas très doué pour comprendre le langage non verbal de cette chose, autant tenter de mener une discussion. Il y perdrait rien, si ce n'était sa dignité. Et pour s'enfoncer encore davantage, il se mit même à siffler à son tour pour chercher à reproduire le son que faisait le feu follet, comme si ça allait les aider à mieux cerner ce qui se passait.

« Waouh... y'a du niveau. »

Apollon décida de faire abstraction de cette remarque, même si oui, il approuvait : il avait aucune idée de ce qu'il faisait lui non plus.

« Il dit quoi ? » demanda alors Cassandre, en souriant bêtement, en s'adressant à son père.

« Je ne parle pas le feu follet. C'est ton mec qui essaye et qui n'y arrive pas. »

C'est qu'il avait pas prit cette option à l'école – il n'avait en fait jamais été à l'école. C'était pas inné de connaître toutes les langues de l'univers ! Il avait dû en apprendre la plupart. Il était doué d'ailleurs. Habituellement. Là il se sentait un peu stupide. Cassandre s'était rapprochée de lui, hésitante, et avait reprit sa main.

« Euh... Peut-être que tu peux quand même essayer. Sait-on jamais. Après tout, tu les as bien cré... enfin tu as déjà dû communiquer avec eux un jour ou l'autre comme ça, quand t'avais rien de mieux à faire. »

Qu'est-ce qu'elle racontait là ? Elliot avait l'air de la trouver tout aussi bizarre étant donné le regard qu'il lui laissait.

« Je parle pas le feu follet. » insista-t-il, et Cassandre se tourna dans sa direction comme pour réclamer son soutien.

« Les seules limites qui existent sont celles que l'on s'impose. » dit-il avec un sérieux discutable, cette phrase étant la seule qui lui soit venu instinctivement. « Ou comme dirait Yoda... Hum... Fais le ou ne le fais pas, il n'y a pas d'essai. Même si en fait c'est pas super adapté parce que je suis plus partant pour que tu essayes, que je sois pas le seul à avoir l'air con au moins. »

Il afficha son sourire le plus irrésistible – bien qu'il était conscient que ça n'allait peut-être pas fonctionner avec cet individu là. Il tentait d'adopter un ton un peu suppliant, peut-être que ça ça ferait de l'effet.

« Si tu les as crée - parce que c'est ce que tu viens de dire, qu'il les a crée, » appuya-t-il en jetant un coup d'oeil à sa fiancée. « tu devrais avoir une sorte de... lien spécial avec, non ? Peut-être pas par le langage mais spirituel. Ou un truc du genre. En tout cas, c'est beau. T'as fais du bon travail. Ou tu le fera plus tard. Je suis un peu perdu dans la temporalité tout ça. »

Entre le passé, le futur, ce qui arriverait, ce qui était arrivé pour chacun d'entre eux... y'avait de quoi être paumé. Il eut un sourire de nouveau encourageant, tandis qu'il se remettait à siffloter faiblement puisqu'il trouvait ça sympa au final. Cassandre aussi, apparemment, puisqu'elle le regardait toujours comme si elle trouvait ça adorable. Ça l'était. Il était adorable.

« Tu peux nous montrer la direction s'il te plaît ? » finit par abdiquer Elliot après un soupir, en s'adressant au feu follet. « Bon ça ne marche pas, vous voyez ?! »

Il était pas patient ce petit. Pourtant, le feu follet sifflota et un autre apparu au loin. Puis un autre encore. Comme quoi ça faisait bien quelque chose ! Ils étaient à présent... encerclé. Si ils étaient pas aussi choux ces trucs bleus, ça aurait pu être angoissan.

« J'y crois pas ! » lâcha le jeune homme, un peu halluciné, ce qui se comprenait.

« Ils sont en cercle. Ils nous montrent rien là... »

« C'est fort quand même. » fit remarquer le grand blond avec une moue admirative. « Peut-être... qu'il y a rien à montrer. Le corbeau a dit qu'on y était déjà, à l'Arbre. Il racontait des trucs bizarres mais ça c'était plutôt clair. On cherche un truc qu'on a déjà trouvé. »

C'était incompréhensible d'une certaine façon mais c'était l'un des rares faits qu'il avait retenu sur la conversation qui avait précédé. Tout en se massant la nuque, le dieu poursuivit :

« L'Arbre Monde, c'est la vie. Donc... on est l'Arbre Monde un peu ? Vu qu'on est vivants. C'est tordu toute cette histoire. On aurait dû se renseigner à la bibliothèque avant. Ou emmener Jules avec nous. Peut-être qu'il aurait pu être utile pour une fois. »

Oui, c'était clairement de la mauvaise foi. Cassandre hocha la tête mais au fond, il savait que Verne était pas un moins que rien. Il le disait pas sérieusement.

« Jules est plus utile que certains. » se permit néanmoins de préciser Elliot, ce qui lui valu un regard plissé de la part de Cassandre.

Ca c'était gratuit et vexant, aussi. Mais Apollon ne devait pas montrer que l'avis de son beau-père/neveu pouvait le froisser à ce point. Il choisit de rester digne. Même si il était un petit peu blessé. Un tout petit peu.

« Ca devient compliqué tout ça. » enchaîna Cassandre, pointant l'évidence. « Ca l'était déjà à dire vrai. Quoi qu'il en soit, si on doit se rendre à l'Arbre Monde et qu'on y est déjà, c'est qu'il y a un bug dans l'intrigue. »

« Ou alors... » coupa Elliot de manière inefficace, puisque cela n'arrêta pas la jeune femme.

« Enfin dans notre histoire. Dans notre cheminement. »

« Ou alors... »

« Le corbeau a juste parlé du Ragnarok et c'est tout. Et comme papa veut pas encore tout faire péter, on est peut-être en avance, non ? »

« OU ALORS... » tenta encore une fois Elliot, agacé. « c'est toute la planète qui est l'Arbre Monde. C'est la vie. La planète. On marche dessus. Comme dans DBZ, mais sans l'Arbre Monde. Enfin avec la petite voiture. »

« Apollon a déjà évoqué cette possibilité. »

« C'est vrai. J'ai dis ça. » se contenta-t-il de répondre en hochant la tête, quelque peu fier. « Enfin j'ai pas parlé de petite voiture mais l'idée était la même. »

Est-ce que c'était une marque de voiture allemande, DBZ ? Il évita de poser la question. C'était pas le moment.

« Peut-être même que c'est toutes les planètes. Ce serait encore plus... énorme. Et logique. Tant qu'il y a de la vie, il y a l'Arbre. Et de l'espoir, comme on dit. »

Le sourire qu'il afficha s'effaça rapidement, parce que c'était complètement stupide comme remarque.

« C'est peut-être pour ça que Chronos a pas eu besoin de l'Asbru pour l'atteindre, vu que l'Arbre serait... partout. Pourquoi il s'embêterait à passer un portail si c'est pas nécessaire ? On se complique carrément la vie en fait. Le corbeau il avait raison. » admit-il tout en regardant autour d'eux. « Mais si on a été amenés ici, ça doit bien être pour une raison. On doit la trouver pour aider... Ellie. »

Il avait noté qu'elle était la Première Âme. C'était une information que Cassandre avait laissé échapper et qu'il n'avait pas manqué d'enregistrer. Ça aussi, ça le perturbait, mais ils auraient le temps pour les interrogations plus tard.

« Ca me rappelle rien. C'est pas la Grande Vallée. Je connais pas cet endroit. C'est pas la Terre non plus, non ? On aurait dû demander le nom de la planète au corbeau. Si ça se trouve, c'est Trenzalore et ça craint. »

Ou, comme l'avait fait remarquer Cassandre, ils étaient en avance. C'était une possibilité. Dans tous les cas, si c'était ici que dans le futur ils allaient tous y passer, ça restait dans le même ordre d'idée. Il aimait bien sortir le peu de références qu'il pouvait avoir de temps en temps. Il en avait peu donc il essayait de bien les placer. D'ailleurs, cela lui permit d'avoir le droit à un regard plein d'intérêt de la part d'Elliot, comme si pour une fois il trouvait qu'il n'avait pas dit un truc complètement idiot.

« T'aimes Doctor Who ? » prononça-t-il, presque avide, ce qui arracha un grand sourire au dieu blond.

Il savait bien que regarder toutes les saisons en une semaine ça lui apporterait quelque chose un jour. Et pas n'importe quoi ! Si ça lui donnait l'occasion d'avoir une discussion sympa avec Elliot il avait gagné le gros lot. Mais ils n'eurent pas le temps de partager leur enthousiasme – que Cassandre semblait trouvé gênant – que cette dernière s'exprima justement :

« Et si on était venu ici pour rien ? » supposa-t-elle dans un soupir. « Depuis le début, il se passe des choses pas très claires. Vous devez sauver la première âme. Vous devez sauver le Voyageur. Le Voyageur doit mourrir. Le corbeau doit dire n'importe quoi. Enfin... y'a pas de sens. A croire qu'en réalité tout ça n'est qu'une perte de temps. »

Elle avait pas tord. Pas du tout.

« A moins qu'en fait, ce n'est pas une perte de temps, mais simplement là pour nous faire perdre notre temps. Nous détourner de notre temps... »

Elle avait l'air perdu et il l'était aussi. Rien de tout ça n'avait de sens.

« Pourquoi on est là déjà ? »

« Et ben je ne sais pas ! C'est ça le problème. Alors pourquoi on ne rentre pas tout simplement ? On peut pour une fois rentrer sans rien avoir trouvé. Et puis si ça se trouve, c'est ça que les feux follets tentent de nous dire. Qu'ici, y'a rien à part nous. Et qu'on est en trop. »

Le sifflotement qu'ils laissèrent tous échapper à l'unisson laissa penser qu'elle visait juste. Par réflexe, Apollon siffla à son tour. Il trouvait ça vraiment sympa. Dans le même temps, il tentait de réfléchir lui aussi. Même si ça menait pas à grand chose.

« Ohhhh... » laissa-t-il malgré tout échapper après quelques secondes, comme une révélation. « On s'est fait avoir en fait. On a voulu nous mettre loin de l'action. »

Si c'était vraiment ça, il en était vraiment choqué. C'était injuste d'une certaine façon. Et c'était pas courant surtout. C'était pas agréable d'être laissé sur la touche.

« Après venir c'était facile. Quoi qu'il a fallut trois Gardiens mais on s'en est bien sorti. Pour partir par contre... Si t'as réussi à venir sans passer par l'Asbru, on doit pouvoir gérer. »

Il lança un regard vers Elliot, se demandant si il devait attraper sa main vu qu'il tenait déjà celle de Cassandre. Ce serait malvenu. Il apprécierait pas un tel contact. Il secoua légèrement la tête, décidant de le laisser prendre l'initiative plutôt que de le forcer. Ce serait mieux comme ça.

« Thémis elle va encore dire que je sers à rien dès qu'on sera de retour à Olympe. » dit-il malgré tout dans un soupir. « On leur fera croire qu'on a vu des trucs cools. Au moins ça nous a permit de respirer. C'était prise de tête, mais ça a été utile d'une certaine façon. »

Non. Clairement ça avait pas été utile. Il se sentait encore plus paumé qu'avant, alors qu'ils auraient dû se servir de ce moment pour remettre leurs idées au clair. C'était raté. Il leur lança un regard entendu, espérant qu'ils joueraient le jeu, tandis qu'Elliot s'était rapproché. Oh ! Il allait prendre sa main ? Apollon eut un regard impatient mais adopta à nouveau une expression impassible lorsque le jeune homme se détourner pour plutôt se saisir de celle de sa fille. Il comprenait. Y'avait pas de mal.

Ce fut sans difficultés qu'ils apparurent devant les portes d'Olympe. Ça faisait du bien de retrouver un endroit familier l'air de rien.

« Bon, ben c'était cool. Tiens, ça me fait penser que tant qu'on est là, on peut chercher un moyen de réveiller les autres et on dira qu'on l'a trouvé là-bas. »

Qu'est-ce qu'elle pouvait avoir de bonnes idées ! Même si il ne voyait pas trop comment parvenir à un tel exploit. Ça lui semblait complexe de trouver une solution de génie d'un coup à ce sujet.

« J'ai peut-être déjà un petit peu réveillé tout le monde... partout dans le monde. » admit Elliot en se mordant les lèvres, tout en se grattant la tête.

Ah.
Apollon ne put s'empêcher d'avoir un air entre la surprise et l'enthousiasme. Il était encore plus doué que ce qu'il s'imaginait. C'était impressionnant. Mais le dieu n'eut pas le temps de le faire remarquer, un phénomène quelque peu étrange se produisant. Ce n'était pas un souvenir. Pas une vision. Plutôt comme une sorte... d'intrusion dans son esprit et sa mémoire. Comme si il avait vu Elliot réveiller tout le monde. Avec une voix qui murmurait. Dans sa tête.

« A l'Aube de la Douzième Heure, le Voyageur sommeille en chacun d'entre nous. »

Il frissonna. Il ne savait pas quoi penser. Qu'est-ce que ça voulait dire ? D'un regard, il comprit que Cassandre l'avait entendu, elle aussi. A quoi est-ce que c'était lié ? Au Sable Noir ? Probablement. Certainement. Est-ce que c'était une bonne chose ? … Il en doutait.

Il secoua la tête tandis qu'avant qu'il ait pu poser la moindre question, il remarquait la présence de Jules qui venaient de passer les portes de la cité dans leur direction. Il n'était pas seul, mais accompagnée par une petite rousse qui le devançait et dont l'expression laissait penser qu'elle n'était pas de bonne humeur. Elle ne cessait de fixer Elliot et si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, ce serait le cas présentement.

« On est partis longtemps ? » les interrogea-t-il, aussi détendu que possible puisqu'il sentait comme une tension palpable dans l'air. « C'était sympa en tout cas. Merci encore pour le passage. »

Il jeta un coup d'oeil vers l'écrivain, même si il gardait une partie de son attention sur Eulalie. Ce n'était un secret pour personne : Elliot et l'amazone ne s'entendaient pas. Et en de telles circonstances, en prenant en compte la manière dont elle se tenait, il préférait rester sur ses gardes.

« Si tout le monde est réveillé alors... tout est bien qui finit bien ? Artémis est rentrée ? Et les autres ? »

Il se devait de le demander. Son inquiétude grandissait tandis qu'aucune réponse ne lui était apportée. Ce n'était pas bon signe. Tout n'était pas encore réglé. Loin de là, même...

« Olympe est envahie. » prononça alors l'amazone avec un calme déconcertant.

« Quoi ? Comment ça ? »

« Par Ouranos. Dolos. Lui. »

Elle avait appuyé sur le dernier mot, imperturbable, sans lâcher Elliot du regard. Elle était flippante quand elle s'y mettait. Mais ce n'était pas ce qui le perturbait le plus.

« … Attends Dolos est là ? Et l'autre Tonton aussi ? Sérieux faut arrêter d'inviter des gens sans me prévenir ! »

Il partait, quoi, cinq minutes ? Et les indésirables s'invitaient sans demander ? Les sourcils froncés, il claqua sa langue contre son palet. Ça ne lui plaisait pas. Etant donné ce que leur avait déjà fait subir Dolos, il préférait éviter de croiser son chemin, tout comme la présence de Titan ne lui plaisait pas.

« Ok... Jules, tu t'occupes de la petite ? Prépare lui un chocolat ça va la détendre. Elle a pas l'habitude encore des perturbations de la famille. On va aller retrouver les autres. Ça va plus du tout là. »

Il soupira, entraînant Cassandre à sa suite en direction de la Cité, tout en s'assurant qu'Elliot suivait. Il était préférable de séparer la rouquine et le dieu, pour que ça parte pas en bagarre dans les minutes qui suivraient. Si tout le monde se rassemblait comme ça, c'était pas bon signe. C'était que pour les grandes personnes. Pas pour les créatures instables.

« Il est dangereux. Et vous êtes tous stupides. » lança Eulalie, dont la contrariété et la colère se percevaient clairement dans le ton de sa voix.

Il comptait l'ignorer pour ne pas envenimer les choses mais Cassandre n'était pas d'accord avec cette façon de faire. Elle s'était dégagée de sa prise pour se tourner vers l'amazone – qu'elle n'appréciait déjà pas beaucoup avant aujourd'hui, de ce qu'il avait pu comprendre :

« Elle dit quoi la petite aux grosses fesses ? »

Apollon cligna des yeux tandis que du coin de l'oeil, il voyait Jules poser ses mains sur les épaules d'Eulalie. D'accord... C'était quoi son problème avec les fesses de tout le monde ? Elle regardait toutes celles qui passaient sous ses yeux ? Et c'était quoi le soucis avec celles d'Eulalie ? Il hésita à regarder mais il se ravisa.

« Qu'il est dangereux. » répéta la rousse, dont le corps était tendu à l'extrême. « Et que vous êtes stupides. »

Le dieu se racla la gorge, s'imaginant déjà les deux jeunes femmes se jetant l'une sur l'autre et s'arracher mutuellement les cheveux. Une scène qui ne lui faisait pas spécialement envie.

« Je pense pas que ce soit le moment pour les règlements de compte. » intervint-il en adoptant son ton le plus autoritaire. « Et on sait très bien ce qu'on fait, Eulalie, mais je te remercie de partager ton avis avec autant d'honnêteté. »

« Vous vous voilez la face. » insista la créature. « Vous le protégez alors qu'il va tous finir par vous tuer. C'est pathétique. »

« On sait ce qu'on fait. » répéta-t-il, insistant, et d'un ton plus rude que ce qu'il aurait désiré.

Eulalie soutint son regard en se dégageant de la prise de Verne et il remarqua ses poings se crisper, autant que son regard meurtrier. L'air était électrique autour d'eux. Trop électrique. Il se doutait que ça se passerait comme ça. Il ne pouvait demander à l'amazone de comprendre alors qu'elle souhaitait déjà supprimer le futur Surt auparavant. Et Artémis ? Qu'allait-elle dire en apprenant qu'il ne lui avait rien avoué depuis des mois ? Il se pinça les lèvres et attrapa la main de Cassandre, l'attirant vers lui pour pénétrer dans la Cité, en remarquant qu'Eulalie décidait de les suivre avec son attention reporté sur l'autre dieu. Il ignorait ce qu'ils savaient tous, à l'intérieur, mais... ça n'allait pas se passer tranquillement. C'était une évidence.
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« Tu es incorrigible ! »

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________________________________________ 2019-02-22, 23:52



Elle avait pour symphonie
le battement de son coeur.
Plus crissant de douleur,
plus harmonieux d'Amour.




    La chute avait été intense. Au début, tout était noir. Je n'y voyais rien. J'avais beau appeler. Demander à Daemon où il se trouvait. Vérifier qu'Hermès était toujours là à proximité. Mais rien. Il n'y avait pas de traces d'eux. Il n'y avait pas de traces de Diane. J'étais toute seule, en train de chuter, sans pour autant en sentir les effets. Quand ça prit fin, je m'étais retrouvée debout, sur une étendue d'herbe. Il n'y avait rien autour. Je ne reconnaissais pas l'endroit. Et pourtant, j'avais l'impression que tout ici m'était familier.

    Je pouvais sentir mon coeur battre. Sentir ma respiration. J'étais vivante. J'avais la sensation qu'en plongeant dans le vide je n'y aurais pas survécu. C'était pour Diane que je l'avais fait. Afin de la retrouver. Pour comme Daemon l'avait dit, lui venir en aide. Afin qu'elle n'affronte pas seule ce qu'elle finirait par affronter ici. Mais alors qu'on avait tous les trois sautés en même temps afin de la retrouver, j'avais finie seule dans cet endroit. Est ce qu'ils étaient ailleurs ? Ou alors étaient-ils ici eux aussi, mais je ne pouvais pas les voir ? Tellement de questions me traversaient l'esprit.

    Pendant quelque instants, je tentais de leur apporter une réponse, sans succès. Puis, quelque chose attira mon attention. Un craquement provenant de derrière moi. Je ne me fie pas prier pour me retourner le plus rapidement possible. J'étais parée à toute éventualité. Je me doutais qu'on finirait par m'attaquer et même si je n'avais pas d'arme sur moi, je m'étais remis en tête l'entrainement de Cookie. Comme il me l'avait souvent répété, mon bâton ne me sortirait pas de toutes les situations. Il fallait que j'apprenne à compter que sur moi. Sur mon entrainement, mon agilité. Même si je n'étais pas très forte physiquement, tout ne reposait pas sur le physique. Il m'avait préparé. Il avait fait de moi une guerrière. Mais qui l'avait préparé elle ? C'était la question que je m'étais posé en voyant la jeune femme face à moi.

    « Euh... tu... es moi ? » laissais-je échapper en ouvrant la bouche.

    Mais contrairement à moi, elle possédait un bâton elle. A peine j'avais voulu entamer le dialogue, qu'elle avait fait un pas dans ma direction et tentée de m'atteindre avec son bout de bois. J'avais eu un mouvement de recul et j'avais réussi à éviter son premier coup. Mais le second me tapa sur la jambe. Je poussais un cri, sans comprendre ce qui se passait sous mes yeux.

    « Qu'est ce qui te prend ?! » hurlais-je tandis qu'en réalité, ce que je voulais demander, c'était qu'est ce qui me prenait à moi.

    J'aurais pu reformuler la question. Réfléchir à ce que je faisais là, juste en face de moi et à pourquoi je tentais de me frapper. Mais je perdais trop de temps à éviter les coups. Le premier une nouvelle fois fut paré. Quant au second, j'avais mis mon bras en bouclier, mais le bâton s'était cogné dessus et j'avais laissé échapper un nouveau cri. Il me fallait une arme ! Ou alors je devais tenter de m'approprier la sienne.

    « Je ne comprends pas ! » m'exclamais-je en évitant une nouvelle attaque.

    Au second coup, je m'étais laissé frapper sur la cuisse, car c'était le seul moyen d'avoir mes mains assez proches pour réceptionner le bâton. Et grâce à une petite pirouette, j'avais réussi à lui prendre de force et à tenter une attaquer contre la femme qui me faisait face. Car à tout bien regarder, elle n'était pas si jeune que cela. C'était là que je comprenais le sens des paroles d'Eurus. Je devrais me mettre au maquillage. Bien que... elle n'en avait pas un peu au coins des yeux ? Juste un léger trait ? C'était difficile à définir, vue que je ne m'y connaissais pas. En tout cas, elle avait quelque chose en plus dans le regard.

    Elle évita ma première attaque et évita la seconde. Il fallait bien l'admettre, elle était bien plus douée que moi. A la troisième, elle tenta de me reprendre le bâton. Il en aurait fallu de peu pour que je le lâche. Mais fort heureusement, j'avais réussi à me reculer et à contre attaquer aussitôt. Cependant, au lieu de l'atteindre dans le ventre comme je pensais le faire, j'avais tapé dans le vide, car elle s'était reculée bien trop rapidement. Et alors que j'allais l'avoir cette fois ci, elle avait mis sa main devant elle et j'avais sentis le bâton m'échapper et se fissurer en deux avant d'être propulsé au loin derrière moi. J'avais du me pencher pour éviter de me le prendre en pleine figure pendant son envol.

    Qu'est ce qui venait de se passer ? Elle n'avait même pas touché mon bâton ! Il m'avait échappé comme ça, quand elle avait mis sa main devant elle et il avait été brisé en deux, puis projeté dans les airs. Est ce que quelqu'un d'autre était présent ? Pourtant on semblait être qu'à deux. J'aurais pu imaginer que c'était venu d'elle. Mais je la connaissais mieux que personne. Je savais qu'elle en était incapable. Cette fille n'avait pas le moindre pouvoir. Et c'était avec ses poings qu'elle avait décidé de m'attaquer cette fois ci.

    Je m'étais reculé. J'avais mis mon bras en bouclier. J'avais tenté une nouvelle échappatoire, puis une autre. Mais je ne faisais que me faire ratatiner à chacune de ses attaques. Elle était bien plus rapide. Bien plus agile. Bien plus forte. Bien plus... préparée que moi. Je ne faisais pas le poids. Qui que ce soit qui se trouvait face à moi, quelle qu'était cette créature qui avait mon apparence, elle savait que j'allais venir. Elle m'avait attendu. Et elle me faisait passer un très mauvais quart d'heure !

    « Ahhhh !! » hurla t'elle en me frappant une nouvelle fois.

    J'avais bien cru que mon bras allait céder tellement qu'elle avait de force et qu'elle n'avait pas retenue son coup. Je ne pouvais plus continuer. J'étais à bout de souffle. Elle ne semblait même pas fatiguée ! Je n'étais pas habituée au corps à corps. Je débutais à peine cet entrainement là avec Cookie. Pourquoi il n'était pas là quand j'avais besoin de lui ? Il aurait pu la maîtriser facilement. Enfin je pense. Car elle dégageait une telle violence !

    « Je t'en prie, arrête ! S'il te plaît ! »

    Je n'étais pas habituée à supplier mon adversaire. Mais je n'étais pas non plus habituée à ce que mon adversaire ce soit moi ! Je voulais la frapper, frapper de toutes mes forces, mais j'en avais déjà plus beaucoup. Je saignais du bras. Je saignais du nez. J'étais persuadée d'avoir des os brisés. Je tenais à peine debout. Elle tenta une nouvelle attaque, mais avant que son poing n'atteigne mon visage, elle se stoppa et cogna dans le vide.

    « POURQUOI ?! » me hurla t'elle dessus.

    Je ne m'étais pas sentie tomber. J'étais à genoux, à bout de force. Je la voyais s'agiter face à moi. Elle cognait dans le vide un coup. Puis un second. Elle avait une telle rage en elle.

    « Pourquoi... ? » murmura t'elle cette fois ci en s'arrêtant de se battre.

    Elle se pencha en avant, posant ses mains sur ses genoux et penchant sa tête. J'entendais sa respiration jusqu'ici. Elle était épuisée. Pourtant j'étais persuadée que le combat ne l'atteignait pas. Qu'elle ne se fatiguait pas. Elle le cachait tout simplement ? Elle était arrivée à un tel point... ? J'étais bien loin d'elle. Bien trop loin...

    « Pourquoi tu l'as choisi, lui... ? » ajouta t'elle dans un nouveau murmure.

    De quoi parlait-elle ? Je ne savais pas qui j'avais choisi. J'avais pris une mauvaise décision ? Est ce que c'était déjà trop tard ? Venait-elle du futur pour me dire de ne pas faire un choix que j'allais être amené à faire ? Ou alors il était déjà trop tard et j'avais déjà fait ce choix ? Ce qui pouvait expliquer qu'elle s'était mise dans une rage folle. Je voulais lui poser la question, mais elle je sentis tout à coup quelque chose grandissant au fond de moi.

    Au début, ce n'était qu'une simple Aura. Je n'étais pas capable de sentir les Auras. Mais parfois, en présence de certaines personnes, c'était comme si leur Aura réussissait à m'envelopper. Ca le faisait pour tous, quand une Aura d'un Titan, principalement, se trouvait à proximité de nous. Cette Aura là, je la sentais bienveillante. Petit à petit mes saignements se stoppèrent et je sentais mon souffle revenir à la normale. Ce qui n'était pas le cas de la jeune femme face à moi. Elle n'avait toujours pas levé la tête. J'avais l'impression, vue d'ici, qu'elle... qu'elle pleurait ? C'était vraiment moi, là ? Je me voyais si... forte et en même temps... ça me donnait un petit côté pitoyable. Ca m'effrayait.

    « On voit certaines choses quand on est ici. Elles peuvent se montrer si vivantes, qu'il arrive qu'elles nous frappent de plein fouet. »

    Une nouvelle voix se fit entendre. Une voix que j'avais déjà entendu pas plus tard qu'aujourd'hui même. Quand j'avais regardé dans la direction de l'homme qui m'avait permis de retrouver mes forces, je n'étais pas surprise d'y voir celui que tout le monde appelait Chronos. C'était le fameux Titan sur lequel on n'arrivait pas à tomber d'accord avec Diane. Pour moi, il n'existait pas. Il n'y avait pas de Titan du nom de Chronos.

    « J'ignore ce que tu as vue Sinmora. Mais tu n'as plus rien à craindre désormais. Je vais te guider jusqu'à chez toi. »

    Je regardais toujours ma moi du futur, ou je ne savais toujours pas qui elle était réellement. Est ce que c'était vraiment moi ? Ce qu'elle m'avait dit raisonnait toujours dans ma tête. Elle semblait si perdue. Si... loin de chez elle.

    « C'est où chez moi ? » demandais-je à l'homme qui s'était placé à quelque pas de mon autre moi.

    Il disait qu'il ne savait pas ce que j'avais vue. Mais est ce que c'était une coïncidence qu'il se trouvait si proche d'elle... ? Quoi qu'il en soit, il tourna la tête dans ma direction. Son regard semblait aussi bienveillant que son Aura. Je n'arrivais pas à le cerner. C'était lui qui m'avait fait venir ici, en me disant qu'à chaque Heure, il y a sa vérité. Mais je n'avais pas eu la vérité que j'avais désiré. Je n'avais eu que souffrance et déception, une fois encore...

    Il fit les quelque pas qui le séparaient de moi, puis il me tendis sa main. J'étais toujours à genoux, même si j'avais retrouvé toutes mes forces.

    « C'est à mes côtés, comme tu me l'as promis par le passé. »

    « Je ne vous ai rien promis... » marmonnais-je.

    J'aimais pas quand on me forcait la main. Je n'avais absolument rien promis à cet homme que je ne connaissais pas. Et je ne faisais pas des promesses à tout va, alors il faisait totalement fausse route. C'était sans lui prendre la main que je m'étais relevée. Si il était véritablement un Titan, je ne pouvais rien tenter contre lui. Mais je pouvais toujours avant qu'il fasse réellement ce pour quoi il était venu ici, et je me doutais que ça serait de me tuer, lui poser quelques questions. Et surtout, connaître enfin la Vérité qu'il voulait me faire apprendre en venant ici.

    « Pourquoi je ne vous connais pas ? Si vous êtes vraiment le Titan qu'ils prétendent. Pourquoi j'ignore qui vous êtes ? »

    J'avais posé la question et j'en avais profité pour la reformuler. Elle était clair. Il ne pouvait qu'y apporter une réponse clair.

    « Tu as quitté Titania quand je n'étais encore qu'un enfant. »

    Je n'avais pas pu m'empêcher de laisser échapper un petit sourire. Oui, j'avais raison et Diane se trompait. Pour une fois, je ressentais ce que Jules me disait qu'il ressentait à chaque fois qu'il avait raison face à un adversaire plus fort. De la fierté. C'était ça ? L'homme face à moi se moquait de moi. Il se moquait de Diane et des autres en leur faisant croire qu'il était un Titan. Car il ne pouvait pas l'être et il venait de le prouver. Les Titans n'étaient pas des enfants. Si il en était un, c'est qu'il n'était pas un Titan.

    « Tu as croisé ma route à plusieurs reprises. Pas sous cette apparence. Plutôt sous une autre. Je ne suis pas né Titan. Je le suis devenu. »

    Ca c'était encore plus faux. On ne devenait pas Titan. Où il était allé chercher une histoire pareil ?

    « C'est sous mon apparence la plus jeune, que tu m'as fait une promesse. »

    « Vous mentez. » répondis-je catégorique, sûre de moi.

    Je ne lui avais rien promis. Je ne le connaissais pas avant aujourd'hui. Et j'avais beau croire qu'il avait une apparence plus jeune, ça ne changerait rien. De toute ma vie, je n'ai pas fait la moindre promesse à qui que ce soit. Je me connaissais bien mieux qu'il pensait me connaitre. Et peut-être que oui, un jour, je lui ferais une promesse. Peut-être même que mon moi futur finirait par le regretter. Mais là sur le coup, ce n'était pas encore fait. Et de toute façon, ça ne se ferait plus, vue que j'y serais préparé cette fois.

    Il s'était approché un peu plus de moi. J'aurais pu me reculer pour lui faire comprendre que je ne voulais pas de lien avec lui, mais j'étais resté sur place. A dire vrai, j'étais bien plus focalisé sur mon moi au loin, que sur cet inconnu. J'avais étrangement envie d'aller lui remonter le moral. De lui dire que j'avais compris ce qu'elle voulait me dire, et qu'elle pouvait compter sur moi. Je ne commettrait pas d'erreur.

    Quant j'avais relevé les yeux en direction du Titan, c'était désormais mon ami qui se trouvait là. J'en fus soulagé. J'espérais qu'il vienne à mon aide. Qu'Elliot prenne un chemin qui le conduirait jusqu'ici devant moi, et qu'il me délivre de ce fou qui s'inventait des histoires. Je n'avais pas pu résister à l'envie de prendre Elliot dans mes bras. Si ça se trouvait, il allait pouvoir m'aider. Enfin, aider mon moi du futur. Est ce que c'était vraiment mon moi du futur ? Je voulais poser la question à Elliot. Si ça se trouvait, lui aussi la voyait. Mais alors que j'allais ouvrir la bouche, je sentais toujours l'Aura bienveillante sur moi. Elle provenait toujours du même endroit. Pourtant, je ne le voyais plus. Chronos n'était plus là. Il n'y avait qu'Elliot, moi et mon autre moi.

    Cette dernière avait relevé la tête dans notre direction. Ce que j'avais préssentis, je pouvais le voir sur ses joues. Elle pleurait. C'était bien des larmes de souffrance qui coulaient de ses yeux. J'allais être réduit à ce point ? Tout ça parce que j'avais rejoins quelqu'un ? Parce que j'avais rejoins Chronos ? Je sentais que c'était ce qu'elle avait voulu me dire. Mais c'était absurde. Jamais je le suivrais lui. Surtout si il était un monstre aux yeux des autres. Aux yeux de mes amis.

    « Je suis brisé... » murmura mon moi du futur.

    Je m'étais reculée d'un pas. Je sentais les larmes monter à mes yeux. C'était hyper dérangeant d'assister à ce genre de scènes. Et surtout de voir le regard d'Elliot se tourner en direction de là où je me trouvais. Enfin, de où je me trouverais plus tard. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi. Qu'il me voit aussi pitoyable... faible. Il devait me voir comme une guerrière forte. Je lui avais dit que je serais son homme en toute circonstance. Que je serais toujours à ses côtés. Je lui en avais fait la prom...

    Soudain, mon regard se détacha de la jeune femme, pour se river sur Elliot. Il n'étais pas là quelque instants plus tôt. C'était Chronos qui se tenait face à moi. A quel moment Elliot avait pris sa place ? Où était passé celui qui se faisait appeler Chronos ? Pourquoi je sentais toujours son Aura sur moi ? Elliot tourna la tête dans ma direction.

    « Tu m'as dit que tu seras à mes côtés. Quel que soit la situation. Tu m'as dit que tu resteras toujours avec moi. Que tu seras... mon homme. Ma guerrière. » dit-il avec un petit sourire.

    Il ne se moquait pas. C'était plus un sourire de fierté. Celui qu'on avait quand on se trouvait face à son ami, sur lequel ou laquelle on était sûr de pouvoir compter et qu'il ou elle nous le prouvait une fois encore.

    « Tu m'en as fait la promesse. »

    J'avais le souffle coupé. J'avais fait cette promesse à Elliot. A mon ami. A...

    Tout était devenu très flou autour de moi. Mais aussi dans ma tête. Le décors avait changé. Je me trouvais désormais à un tout autre endroit. C'était Olympe. On était devant la Cité. Elliot était toujours là, à quelque pas de moi. Il y avait aussi Apollon et Cassandre. Mais aussi Eulalie et Jules un peu plus au loin. Ca ne sentait pas très bon vue le regard que certains se portaient. Quant à moi, j'étais encore focalisé sur ce qui venait de se passer, ailleurs. Je n'arrivais pas à détacher mon regard de Elliot, même si c'était cette fois ci le véritable Elliot et non pas celui qui m'était apparu... là bas. Mais est ce qu'ils étaient si différent l'un de l'autre ?

    « Vous vous voilez la face. » insista la créature. « Vous le protégez alors qu'il va tous finir par vous tuer. C'est pathétique. » furent les paroles prononcés par l'Amazone.

    « On sait ce qu'on fait. » répondit Apollon, insistant, et d'un ton plus rude que ce qu'il aurait sans doute désiré.

    De quoi parlaient-ils ? Pourquoi la jeune femme avait serré les poings et regardé dans la direction d'Elliot comme si elle allait se jeter sur lui ? Qu'est ce qui était arrivé avant que je n'apparaisse ici ? Est ce que... oui, ça devait être ça. Eux aussi savaient, désormais. Mais alors que je pensais avoir le temps de me remettre de tout ça, je me demandais qu'est ce qui avait poussé Eulalie a agir de la sorte ? Pourquoi elle avait dit qu'on se voilait la face ? C'était quoi cette façon qu'elle avait de serrer les poings ? Et...

    « Je ne crois pas que elle, elle sait ce qu'elle fait. En tout cas, elle ne semble surtout pas savoir où se trouve sa place ! » lança Cassandre en direction de l'Amazone, tandis qu'une armure venait de faire son apparition sur son corps.

    Il se passait quoi ?! Une autre personne venait d'apparaître à quelque pas d'Eulalie. J'avais sentis une Aura grandissante autour de nous. C'était Dame Thémis. J'étais resté là à l'observer sans rien dire, tandis qu'Hyperion était apparu à son tour et que Cookie venait de quitter le gymnase au loin. Au moins quelqu'un qui je l'espérais, n'avait pas perdu les pédales. Il m'avait de suite remarqué et il avait fait route dans ma direction, tandis que je l'avais rejoins.

    « Tu ne devrais pas rester là. » me dit-il.

    « Quoi ? » laissais-je échapper. « Pourquoi ? Qu'est ce qui leur prend ?! »

    Il ne se rendait pas compte de la situation ? Ou alors c'était justement pour ça qu'il tentait de m'éloigner de la scène.

    « Ca ne sent pas bon. » se contenta t'il de répondre.

    « Je crois qu'on doit se parler, Elliot. » prononça la Titanide.

    Ca ressemblait plus à un ordre qu'à une réelle demande.

    « Ah ouais ? Vous croyez ça ? Et vous pensez que vous aller l'amener avec vous quelque part pour un tête à tête ? » lui rétorqua Cassandre. « Elliot reste ici, avec nous. »

    Je suivais la scène de là où je me trouvais. La Titanide observait la jeune femme tandis que je sentais son Aura grandissante autour de moi. Elle devait tous nous couvrir... Le regard de la jeune demi déesse se tourna en direction d'Hyperion. J'espérais qu'il trouverait une solution à tout ça. Car comme le disait Cookie, ça ne sentait pas bon du tout.

    « On va discuter, à l'écart. » précisa une nouvelle fois la Titanide, tandis que Cassandre faisait des vas et viens du regard entre Hyperion et Thémis.

    « Dit quelque chose, bon sang... » marmonna t'elle. « Elle n'ira nulle part avec lui. On n'est pas ici pour ça. » ajouta t'elle, limite suppliante en direction du Titan.

    Ce dernier l'observa quelques instants, puis jeta un regard en direction d'Elliot avant de s'adresser à la Titanide. Tout allait s'arranger...

    « On ne doit pas prendre part à tout ça. Ce n'est pas à nous de décider, Thémis. »

    « Ca nous concerne aussi ! » lacha t'elle. « Ce ne sont pas les seuls qui seront touchés par ce qui va arriver. Titania toute entière le sera. Le sort de nos frères et soeurs t'importe si peu ? »

    Un nouveau venu venait de faire son apparition. Pendant quelques instants, je m'étais demandé si je voyais bien. Il ressemblait trait pour trait au Titan Roi Ouranos. D'ailleurs, il jeta un coup d'oeil dans ma direction avant d'observer à son tour la scène. Il s'était approché d'Elliot. Etait-il de son côté ? Y'avait-il seulement un côté ? Quant à Cassandre, elle regardait toujours Hyperion bien droit dans les yeux.

    « S'il te plait... » murmura la jeune femme à l'adresse du Titan.

    Ce dernier lui adressa un regard. Je ne comprenais plus rien à ce qui se passait devant mes yeux. Comment tout avait pu déraper aussi vite ? Est ce qu'ils préparaient cela ? Ils s'étaient attendu à ce que ce jour vienne ? Chacun avait décidé de se lancer dans un combat ? On n'était pas censé être tous dans le même camps ? Jusqu'à présent ça avait été plus facile. Tandis que Cassandre regardait Hyperion, je ne détachais pas mon regard d'Elliot. Je n'imaginais pas tout ce qu'il pouvait ressentir en ce moment même. Il devait tellement souffrir de voir les gens se déchirer autour de lui. Tout ça par... sa faute...

    Je n'arrivais pas à mettre mes idées au clair. Je vis le regard d'Hyperion se détacher de Cassandre.

    « On ne doit pas prendre part à cette décision. » prononca t'il.

    « D'accord. » répondit Thémis. « Si tel est ton choix, tu ne prendras pas part à cette décision. Mais ça ne sera pas mon cas. » ajouta t'elle avant de tourner la tête en direction d'Elliot.

    Quant à Ouranos, il s'était encore davantage approché de lui. On avait un Titan contre, un Titan sans doute pour, et un autre qui ne se prononçait pas. Qu'est ce que ça allait nous apporter tout ça ? Ils étaient vraiment en train de décider du sort d'Elliot, ici et maintenant ? Et moi dans tout ça ? Qu'est ce que je pouvais faire ? Je me rendais compte que tout se jouait ici, maintenant. Et sans cesse les images de ma potentielle moi du futur, qui me demandait pourquoi je l'avais choisi lui, me revenaient en tête.

    Quand j'étais perdue, sur Meter. Quand j'attendais qu'on me vienne en aide. Il était apparu. Lui, Elliot. Non pas le Titan... le Guerrier Légendaire. Mais Elliot. Juste Elliot. Il m'avait tendu la main. Je l'avais embrassé... j'avais peut-être commis une erreur. Mais j'avais su ce jour là que je pourrais toujours compter sur lui. Je me souvenais de toutes ces fois où je m'étais retrouvé face au Guerrier Légendaire. Face à Surt. Il m'avait toujours laissé la vie sauve, alors que j'ignorais qui se cachais sous le masque. Quand je l'ai su, je me suis posé la question de pourquoi. Et quelque chose au fond de moi me disait que c'était sans doute parce qu'il n'était pas si mauvais que ça. Elliot n'est pas quelqu'un de mauvais. Il est mon ami. Il est quelqu'un de bien. J'ignore ce qui l'a conduit à devenir Surt. Ce qui l'a poussé à devenir Chronos. Mais c'est mon ami. C'est mon Elliot. Je lui ai fait cette promesse. Pourquoi je lui ai fait cette promesse... ?

    « Personne ne vous demande de prendre part à quoi que ce soit. » précisa encore un nouveau venu.

    Ca en faisait du monde. C'était celui qu'ils appelaient Dolos. Le dieu qu'Elliot ne semblait pas porter dans son coeur.

    « Le mieux serait que ceux qui sont contre Elliot, partent du principe qu'ils n'ont rien à faire ici. Et que les autres continuent à vaquer tranquillement à leurs occupations. » ajouta t'il avec un petit sourire.

    Au moins il était du côté d'Elliot. Fallait que j'arrête de penser ainsi. Il n'y avait pas de côté. Cette situation était absurde. Et je n'allais pas faire un choix. On n'avait pas de choix à faire. Elliot était Elliot, un point c'est tout. Pour le reste on aviserait. Tandis que j'allais faire ce que je voulais faire depuis le début, c'est à dire, m'approcher d'Elliot et lui prendre la main pour lui dire de partir avec moi ailleurs, loin de tout ce rafus, je vis quelque chose que je n'aurais peut-être pas du voir. Ouranos s'était encore un peu plus rapproché d'Elliot. Mais jusqu'à présent, je n'avais pas remarqué qu'il tenait quelque chose sous sa manche. C'était grand et... je la reconnaissais ! On l'avait trouvé avec Apollon à Vigrid. Je reconnaissais le bout de son manche. Ces écritures bizarres qui étaient gravés dessus. L'épée et la manche ne faisaient qu'un, si bien qu'elle était magnifiquement bien dissimulée.

    « ELLIOT ! » m'écriais-je à l'intention de mon ami au moment même où je vis l'épée quitter la manche et se retrouver brandit dans les mains du Seigneur Titan Roi Ouranos.

    C'était quoi ce DELIRE ? Cassandre avait juste eu le temps de se dégager que le Titan Roi allait abattre son épée sur Elliot. Je ne pouvais rien faire de là où je me trouvais ! Ce n'était pas possible... pas ça ! La situation ne pouvait pas nous échapper à ce point ! Je n'osais pas regarder, mais je ne pouvais pas détacher mon regard. Et heureusement, car sinon je n'aurais pas vue cet amas de fumée noire se former autour de l'épée. C'était comme un bras de Sable. De Sable Noir qui avait saisi l'épée en plein vol, la faisant trembler par la même occasion, tout comme le bras du Titan Roi. Ce dernier semblait plus que surpris que son plan n'avait pas réussi.

    Le Sable Noir. Heureusement qu'Elliot le contrôlait. Qu'il en était le maître. Car sans lui, il serait peut-être mort à l'heure actuelle. Au moment même où je réalisais que mon ami avait failli y passer, je vis au loin Daemon, Diane et Hermès apparaître.

    « Qu'est ce qu'il essaye de faire le vilain vieux Titan ? » s'exclama Dolos de là où il se trouvait.

    En tournant la tête dans sa direction, je vis quelque chose que je n'avais pas vue quelques instants plus tôt. J'avais peut-être fait les questions et les réponses toute seule, ce qui était une erreur en plein combat. Car si au lieu de me dire qu'Elliot contrôlait le Sable Noir, et qu'il avait réussi à stopper Ouranos dans son élan, je m'étais simplement posé la question de qui avait contré l'attaque, j'aurais pu voir que le Sable Noir n'émanait pas d'Elliot. Mais de Dolos. C'était de lui que partait cet amas de fumée noire. Il avait protégé Elliot, car ce dernier n'avait pas bougé le petit doigt pour se défendre.

    Beaucoup trop de questions se bousculaient dans ma tête. Mais mon esprit n'arrivait à se concentrer que sur une seule... pourquoi Elliot n'avait pas riposté lui même ? Pourquoi avait-il laissé Ouranos prendre le dessus ? Est ce que lui aussi avait choisi son camps ? Et pourquoi son camps n'était-il pas tout simplement le siens ? Pourquoi j'avais la certitude qu'il allait encore tout compliquer... ? Je ne voulais pas le perdre. Je ne voulais pas perdre mon ami.

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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-23, 21:03

La douzième heure
Les maux du dieu mortel
The darkest day, the blackest hour. Chin up, shoulders back. Let's see what we're made of, You and I. ▬ DOCTOR WHO

Saviez-vous que votre neveu Elliot, le Voyageur, et Chronos, ne sont qu'une seule et même personne ? Pas de la même époque, cela dit, dit-il directement à Diane lorsque celle-ci apparut à ses côtés après la chute du gouffre. Ce n'était pas très difficile à deviner, mais moi, j'ai eu les informations un peu tardivement. Plus tôt dans la journée, j'ai entendu que Chronos a visité les Bois Oubliés pour en ressortir. Je n'ai pas entièrement conscience de ce que cela veut dire, juste que c'est le seul. Et je viens d'apprendre de notre cher Gabriel, que c'est le cas d'Elliot. "Le seul", précise-t-il.

Il tourna le regard vers Diane pour la regarder directement dans les yeux, un air grave. Je voulais convoquer tous les représentants des racines pour ce gouffre, Gabriel m'a dit qu'Elliot ne pourra pas venir, sinon il ne nous aurait pas appelé. Tout prend son sens, maintenant : la mort du Voyageur pour tout résoudre, ils veulent tuer Hitler dans son berceau, si vous voulez. Alors, je présume que nous devrions nous dépêcher avant que quelqu'un ne le tue vraiment. Après un instant, il rajouta : Enfin, si votre avis n'a pas changé. J'ai appris à vous connaître en une journée, et je pense que vous êtes toujours d'accord pour ne pas tuer Elliot aujourd'hui. Vous m'avez ouvert les yeux, je partage cet avis.

Mon frère dit toujours que le futur n'est pas écrit, répondit-elle. Quand nous avons su qu'il allait devenir Surt, nous avions le même choix qu'aujourd'hui. Elle marqua un temps de pause, mais Daemon vit qu'elle allait rajouter quelque chose. Ce qu'elle fit. J'ai dit il y a quelques mois à des extraterrestres qui souhaitent couper tout contact avec la terre, par crainte d'une invasion que les choses pouvaient encore changer. Retourner ma veste et décider que maintenant que je sais qu'il est Chronos mieux vaut l’éradiquer serait profondément hypocrite de ma part. Hors l'hypocrisie c'est ce que je reproche le plus à certains membres de cette "famille." Je veux croire que les choses peuvent changer. Je veux croire Iota quand elle me dit qu'il faut lui tendre la main.

J'ai tout intérêt à croire en cela aussi. Car le futur annoncé ne m'enchante guerre non plus, dit-il en pensant à la mort de Sebastian pour voir naître Archeron.

Il ne m'enchante pas plus, renchérit Artémis. Je sais que je n'en fait pas partie. Et je ne peux qu'imaginer ce que cela a dut être pour Apollon. Mais celle de nous tous qui a le plus souffert c'est sans conteste Cassandre. Alors, sachant qu'elle est venu ici dans le but de changer les choses...Je lui dois bien cela.

Daemon hocha la tête. Je suis à vos côtés. Il ne l’admettrait pas, mais cette aventure et ce qu'il y a appris, l'avait déjà changé. Voir ce qu'il pourrait perdre, ou gagner s'il faisait des choix, l'avait ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Il regarda ses mains, pensant à la puissante force magique qu'il venait d'obtenir. Il sentait que c'était pour cette cause qu'il devait l'utiliser pour aujourd'hui. Maintenant, il ne manque plus que nos compagnons.

Et c'est justement à cet instant qu'ils remarquèrent une présence, plus loin. Celle d'Hermès. La déesse et le démon allèrent le trouver, toujours inconscient, n'ayant pas changé d'état entre temps, comme s'il n'avait jamais vraiment quitté le bord du gouffre lorsque Daemon a sauté avec lui et Nora. Que les choses n'avancent pas, voilà quelque chose que Daemon n'appréciait pas.

Il se tourna vers Gabriel. Comment soigner Hermès ?

Ça ne dépend pas de moi. Ce qui n'était pas réellement la question. Il aura besoin de soin à vous. Que voulait-il dire par là ? Il parlait à Daemon précisément, ne semblant pas inclure Diane dans le "vous". C'est à dire, de médecins ordinaires de son monde. Gabriel s'approcha d'Hermès, et posa une main sur son torse après s'être accroupi devant lui. Le temps a stoppé la blessure. Il lui faut du repos et... Se prenant soudainement pour un docteur lui même, il se pencha et posa son oreille contre le cœur de Wallace. Aucun d'entre eux ne bougèrent ensuite.

Nos soins ? Si vraiment il ne lui faut pas un attention particulière divine, je possède le pouvoir de soigner. Mais Daemon était sceptique sur cela. Qu'importe ce qu'il arrivait au dieu, il sentait que c'était quelque chose de bien plus fort qui pourrait l'aider, quand bien même il était devenu puissant. Il contrôlait la magie, pas le divin.

D'ailleurs Gabriel confirma ses doutes. Il releva la tête pour répondre. Son corps n'est plus le même. Sa régénération n'a pas marché. Il est vivant, mais il ne peut pas revenir par lui-même. Ce qui voulait donc dire que s'il était bien en dieu, il était soudainement devenu mortel, incapable de se soigner comme ses frères auraient pu le faire.

Le conservateur vit Diane se mordiller la lèvre inférieure, indécise. Le divin est une création du sable noir, je l'ai... rencontré, on peut dire les choses ainsi. Il m'a dit que si l'on puisait en nous, on trouverait la force même de ce dernier. Peut-être que si je fais cela, j'arriverais éventuellement à lui transmettre de mon énergie.

Voilà donc un point commun entre leurs deux expériences dans le gouffre. Moi aussi, il m'a parlé. Un échange qui fut... enrichissant. Cela pourrait fonctionner, si nous le faisons à deux. Un mélange de divin et de magie, il avait compris que la recette avait plutôt de bons résultats, depuis qu'ils l'avaient fait pour convoquer Nora. Comme si Diane complétait la force de Daemon, et Daemon complétait la force de Diane.

Ils le firent donc, se concentrant, près d'Hermès, faisant de leur mieux pour puiser cette fameuse énergie qui sommeillait en eux deux, qu'elle puisait avec ses capacités, lui avec les siennes. Et enfin, il y eut un résultat : s'il ne se remit pas d'un coup, Diane et Daemon purent voir les paupières d'Hermès bouger.

Insistons encore un peu.

Ils continuaient donc le processus. Ça fonctionnait, parfait mélange des deux mondes, qui semblait revigorer Hermès. Il se réveille. A son rythme. Il n'était pas encore complètement remis, mais il commençait à se réveiller grâce à eux. La théorie était confirmée, ils avaient réussi. Tant mieux, Daemon aurait été dérangé de sa mort, considérant que l'équipe ne pouvait pas se permettre de perdre l'un d'entre eux, ou ils seraient handicapés.

Daemon se tourna alors vers Gabriel. Nora ne nous rejoint-elle pas ?

Je commence à trouver cela un peut inquiétant qu'elle ne soit pas déjà là, avoua la déesse.

Elle est déjà avec les autres, expliqua l'enfant. Mon père lui a montré un autre chemin.

Alors quel chemin sera le notre ?

Quel chemin souhaitez-vous emprunter ?

Le plus direct, dit-il, catégorique.

Et un ascenseur apparut Je peux vous aider. Mais j'ai une question avant.

Daemon aurait pu la sentir, ayant déjà une idée du sujet de la question, puisqu'il était le fils d'Elliot et qu'il savait désormais que Diane et Daemon avaient compris pour Chronos. Et en effet, voyant que Daemon lui était attentif, sa question fut : Que comptez-vous faire une fois de retour ?

Puisque la déesse et le démon s'étaient déjà mis d'accord, sa réponse fut rapide. Nous comptons tous les deux aider ton père. Nous avons compris pourquoi certains veulent le tuer. Nous ne partageons pas cet avis.

Pourquoi ? Il paraissait hésitant, mais se décida finalement à rajouter quelque chose. Ce qu'il fait est mauvais... Etait-ce une question ?

Quoiqu'il en soit, Daemon eut un sourire amusé. Pour ma part, je l'ai vu s'extasier devant une DeLorean. Il ne m'a pas l'air bien méchant. Un gamin amusant, tout au plus, à qui on annonçait un futur de méchant. Il suffirait de lui donner la main pour traverser la route au lieu de le laisser se faire percuter par une voiture, et ils devraient pouvoir le maîtriser.

Sans grande surprise, Gabriel ne comprit pas la réponse. Il préféra tourner la tête vers Diane pour écouter la sienne. Celle-ci répéta alors ce qu'elle lui confiait un peu plus tôt. Apollon m'a dit un jour que le futur n'est pas écrit, lui dit-elle directement. Et moi j'ai envie d'y croire et de me dire que ce neveu que j'aime peut encore être sauvé si on lui tend la main. Tiens, ils étaient sur la même longueur d'onde, même si elle n'avait pas parodié la situation.

Gabriel les regarda un instant, avant de hocher la tête. Il hésita de nouveau, mais se décida finalement sur ce qu'il leur dirait : Il aura besoin de votre soutien le moment venu.

Daemon nota ces paroles dans sa tête, supposant que Diane fasse de même, mais aucun d'entre eux n'eut le temps de répondre, puisqu'il venait de disparaître, certainement envoyés directement par Gabriel. L'instant d'après donc, Diane, Hermès et lui même ne trouvaient face à l'Olympe, un peu plus loin qu'un groupe dans lequel se trouvait Nora, qui venait de les voir.

Ils virent du sable noir sortir du corps de Dolos, celui-ci venant de le manipuler pour protéger Elliot d'une attaque de titan. L'heure de la guerre est enfin arrivée ? Annonça Daemon en arrivant, prêt s'il fallait l'être, tentant d'identifier l'ennemi, puisque son camps avait été établi. L'ennemi, et les alliés, d'ailleurs, pensa-t-il en regardant Dolos.

Celui-ci, dont le sable noir émanait encore de lui, regarda le démon en se dessinant un sourire sur son visage. Ca allait jusqu'à présent. Mais papy s'excite tout seul.

Le papy en question, Ouranos, grimaça en regardant le dieu, contrarié certainement de ne pas réussir à contrer la force du sable de Dolos. Il va finalement récupérer l'emprise de son épée, alors que Daemon perçut une expression troublée sur le visage d'une autre titanide, Thémis. Pourquoi était-elle troublée devant Ouranos ? Daemon fronça les sourcils. Ce n'est pas normal ? Il n'est pas lui-même ? Demanda-t-il, pensant comprendre qu'il ne se contrôlait pas.

Il avait mal comprit, Dolos lui répondit alors aussitôt. Il n'est pas à pleine puissance, il est amoindri. C'est ça quand on fuit un combat et qu'on se cache si longtemps. Rappelez moi le terme qu'on emploi pour ces gens là ? Ah oui... c'est un lâche. Un royal lâche. Bien évidemment, ses paroles déplaisait au titan visé.

Et bien au lieu de juger les ennemis qui sont là aujourd'hui, prouvez que vous en n'êtes pas un et continuer à combattre. Et, pour étayer ses mots, ses bras s'allumèrent, les poings recouverts de flammes bleues, dont la lueur brillait aussi dans ses pupilles : Daemon était prêt à prendre au part au combat.

Ouranos tourna son regard vers lui, l'affrontant ainsi, avant de lui adresser des mots méprisants. Vous n'êtres qu'un pitoyable sorcier. Vous n'avez que de la magie en vous. Vous pensez pouvoir tenir combien de temps contre un titan ? Dolos eut un sourire moqueur à cette réplique, croisant alors les bras sur le torse, le regardant comme s'il le trouvait ridicule... voire stupide. Ouranos poursuivit. Je pense que Thémis a raison. On doit parler. Il avait l'air vachement ouvert au dialogue, en abattant son épée, en effet. Avait-il peur d'affronter ce "pitoyable sorcier", finalement ?Seul à seul. Vous n'êtes pas concerné par tout ça.

Dolos répondit aussitôt. Bip, mauvaise réponse. C'est vous qui êtes obsolètes.

Elliot s'adressa aussi au démon. Vous excitez pas comme ça... on peut discuter calmement... non ? demanda-t-il, l'air complètement perdu devant l’enchaînement de la situation.

Un sourire moqueur habilla le visage de Daemon. Plusieurs choses auraient été impossibles aujourd'hui sans moi. Mais ce n'est qu'un traditionnel cas social de la vieille génération qui ne comprend pas ce qui est nouveau. Sachez qu'être ainsi borné causera très probablement votre perte, "Grand Ouranos". Il avait prononcé les deux derniers mots ironiquement. Non content de considérer que Ouranos avait peur de lui, il venait de le traiter de vieil homme dépassé par la modernité. Audacieux ? Daemon ne pliait pas devant celui qui se pensait supérieur. Au contraire, il se moquait d'eux. Quand bien même c'était un titan qu'il avait face à lui. Surtout quand le titan avait peur de lui, n'est-ce pas ?

Finalement, il décida d'éteindre ses flammes. Parlez, je suis d'accord. Mais parlez efficacement. Que vous le vouliez ou non, l'issu de cette journée me concerne et je serai énervé qu'elle se passe mal, dit-il sans se gêner, en pensant à Archeron qui lui avait demandé de lui dire ce qu'il s'est passé.

Je t'aime bien toi, lui annonça simplement Dolos. On devrait faire mieux connaissance.

Daemon lui répondit avec un sourire.



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Tous les mots sont fins
quand la moustache est fine...


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________________________________________ 2019-02-24, 13:00


Chaque Heure blesse, la dernière tue.
Ne laissez jamais du temps au Temps. Il en profite.
Les esprits s'échauffaient, tout partait en cacahuète, et je ne voyais pas comment éteindre l'incendie. J'en étais à l'origine. Je n'avais même pas de pouvoir de décision sur ce qui se déroulait sous mes yeux, alors que cela me concernait directement. De toutes façons, avais-je une solution à proposer ?

Je n'avais pas remué le petit doigt quand Ouranos avait voulu abattre son épée sur moi. D'une certaine manière, j'avais déjà pris la décision. Qui ne plairait qu'à une minorité de gens présents.

"Pourquoi vous cherchez tous à m'aider ?" demandai-je, hagard, en clignant des yeux.

Ma voix n'était guère plus qu'un murmure et pourtant, chacun avait pu l'entendre.

"C'est très gentil de votre part. Sincèrement, ça me touche. Mais... ça serait mieux d'arrêter tout maintenant. Tant que c'est encore possible."

Je déglutis avec peine tout en leur adressant un regard décidé et terrorisé à la fois.

"Vous savez au fond de vous que c'est la meilleure décision à prendre. Une seule vie pour que la Création toute entière soit sauvée. Je trouve que c'est pas cher payé."

Même si c'est de mon existence dont il s'agit. précisai-je mentalement, frémissant.

"En plus, on m'a répété toute la journée que j'allais mourir."
repris-je en haussant les épaules, faussement désinvolte. "D'une certaine manière, j'y ai été préparé."

Dolos me considéra d'un air atterré.

"Non. Non. On n'a pas dit que tu allais mourir. On a juste parlé du Voyageur. La Douzième Heure, c'est le moment où tu prends un nouveau nom, une nouvelle route."

"Qui a décidé de ça ?" répliquai-je. "Apparemment, il n'y a personne de plus puissant que... Chronos."

Je ne pouvais me résoudre à employer la première personne pour le désigner. D'une certaine façon, je vivais encore dans le déni.

"Par extension, ça veut dire que je me la pète en décrétant ça. Je ne suis pas d'accord. Je veux changer ça. Je veux réécrire le Temps."

"Regarde-les." reprit Dolos en désignant Ouranos, Thémis et Hypérion. "Ils sont là à t'observer sans savoir réellement quoi faire, parce que c'est toi qui les maintiens en respect."

"Et justement, ça ne me plaît pas !"
ripostai-je d'un ton aigu. "Ca n'a rien de cool ! Vous croyez que ça me fait plaisir de faire flipper des titans ? Ca n'a rien de sympa."

Je tremblais de tous mes membres. Je sentais mon coeur taper follement dans ma poitrine. Si j'avais été encore un peu humain, j'aurais sûrement déjà fait une attaque. Peu à peu, je perçus une douceur m'approcher, quelque chose d'apaisant qui faisait descendre ma pression artérielle. Je sus que cela émanait de Diane avant même qu'elle pose la main sur mon épaule. Ce simple geste me fit énormément de bien.

"Si tu nous fais une attaque maintenant. Je ne suis pas certaine que cela réglera le problème."
fit-elle remarquer dans l'intention de détendre l'atmosphère.

"Au contraire, au moins je ne serai plus là."
répliquai-je avec une moue.

Puis, adressant un nouveau regard à tout le monde, j'insistai :

"Sérieusement, j'ai parlé plusieurs fois avec Chronos. Ce mec me fait trop de peine. Il est tout seul avec sa solitude. Il est détruit avec une seule idée fixe en tête... Seul pour l'éternité. C'est ça que vous voulez tous pour moi ? Si vous me laissez en vie, je vais devenir ce gars et être malheureux à tout jamais... Non mais... c'est dingue que je sois en train de vous supplier de me tuer !"

Je portai les mains à mes tempes avec l'impression de nager en plein délire. Mais ça me semblait totalement cohérent. Il n'y avait pas à discuter. C'était mon choix.

"La preuve qu'il ne faut pas laisser décider les autres et que la décision revient aux titans."
intervint Ouranos tout en se rapprochant de Thémis, toujours aussi menaçant.

"Il est vrai que vos décisions sont toujours emplit d'empathie et de compassion"
ironisa Diane envers ce dernier. "Nous n'avons pas de leçon à recevoir de personnes laissant un petit garçon seul, à se faire frapper par la foudre au milieu de nulle part."

Puis, elle se pinça l'arête du nez, tentant sans doute de retrouver son calme et se focalisa de nouveau sur moi.

"Le choix t'appartient c'est vrai. Néanmoins, par deux fois aujourd'hui l'on m'a dit que Chronos, n'était pas quelqu'un de mauvais. Qu'il s'était simplement perdu en chemin, et qu'il fallait lui tendre la main. Je pense qu'aujourd'hui est le bon moment pour cela. J'ai plaidé il y a quelques mois pour une cause pour laquelle je ne me sentais pas réellement concernée en disant qu'on pouvait encore changer les choses. Que le futur pouvait encore prendre un nouveau court, mais qu'il fallait y travailler ensemble. C'est un argument auquel je crois avec ferveur. On l'a bien vu non ? Certaines choses sont différentes dans ce présent. Quitte à être seuls, soyons seuls ensemble."

C'était beau ce qu'elle disait, et tellement vrai. Je me mordis les lèvres tout en l'écoutant, ravalant mes larmes du mieux que je le pouvais. Je n'avais pas envie d'être trop pitoyable, pas alors que tant de monde me regardait.

"Le problème, c'est que dans très longtemps, vous ne serez plus là. Il n'y aura plus personne. A part moi. Je ne veux pas supporter le poids de cette solitude."

C'était peut-être lâche d'une certaine façon, mais j'avais mesuré le poids de l'accablement de Chronos à travers son regard. Ca m'avait glacé jusqu'aux os. De plus, je savais que j'avais entrevu qu'une infime partie de sa souffrance. Elle était bien trop écrasante.

"Avant, je croyais aussi que le Temps pouvait être réécrit. Mais c'est un risque bien trop gros à prendre si jamais ça ne fonctionne pas. Le prix est trop élevé... pour moi. Je suis désolé."

Je leur lançai à tous un regard navré, les épaules basses.

"Tu omets juste un détail, Elliot." intervint Dolos de son agaçante voix de monsieur Je-sais-tout. "Ils pensent pouvoir te tuer aujourd'hui. Mais qu'adviendrait-il d'eux s'ils y arrivaient réellement ? Ce moment-là ne pourrait pas exister."

Je fronçai les sourcils sans comprendre.

"Ils ne pourraient jamais retourner dans leur époque. Ils se serviraient juste de ta mort pour créer une nouvelle Titania. Et ils devraient tous allégeance à cet homme-là."

Il désigna Ouranos d'un geste théâtral.

"Tu veux vraiment laisser tous ceux que tu aimes à leur merci ? A ces pitoyables titans ?"

Il marqua une pause avant d'ajouter :

"C'est peut-être pour cette raison que certains sont revenus à cette époque."

Là, il coula un regard lourd de sens en direction d'Hypérion, et Ouranos fit de même, s'interrogeant sans doute à son tour.

"Quoi qu'il en soit, tu n'es pas en état de prendre une décision maintenant."

Je plissai des yeux, le trouvant vraiment pédant. Ok, je devais pas avoir l'air très reluisant, mais ce n'était pas une raison pour me materner. Je n'appréciais pas la démarche venant de quelqu'un comme lui. Malgré tout, il marquait un point : c'était hors de question de laisser le monde à ces gens-là.

"Je pense qu'il va se passer une chose très simple : ceux qui sont contre toi s'en vont. Ils n'ont rien à faire à Olympe. Ce n'est pas leur place ici." dit-il, autoritaire.

Ouranos eut un rictus comme s'il ne le prenait pas au sérieux.

"Cette cité est mienne."
assura-t-il.

A cet instant, les gardes olympiens apparurent autour de nous, en armure de combat. Et je me doutais qu'ils ne répondaient pas à l'appel d'Apollon. Je frémis, sentant déjà que tout repartait en live. Pourquoi on ne pouvait pas se contenter de discuter calmement dans cette fichue famille de dingues ?

"On range les petits soldats... s'il vous plaît." dis-je au titan-roi en faisant un geste avec les mains.

"Tu vois... c'est ça qu'ils veulent." insista Dolos. "Tu n'as pas le choix. S'ils prennent le dessus maintenant, tu dis adieu à tous les gens que tu aimes. Tu dis adieu à ton monde."

"Mais t'es qui pour me donner des conseils ?" m'écriai-je en pivotant vers lui.

D'un seul coup, toute ma rage et mon amertume se déversa sur lui. D'un côté, c'était facile puisqu'il s'appelait Dolos. Je n'avais pas besoin de prendre des pincettes.

"Comment tu fais avec le Sable Noir ? Comment tu as appris ?"
demandai-je, soupçonneux.

"Les soldats..." réalisa le dieu en ignorant totalement mes questions. "Ils ont du Sable Noir en eux, forcément."

Il semblait avoir eu une illumination qui m'échappait totalement.

"Quoi ?"

Il leva la main dans ma direction comme pour me faire taire, ce qui ne le rendit que plus insupportable à ems yeux.

"Si on ne leur montre pas qui commande, on perd."

Le doigt toujours levé, il resta concentré. Indécis, je regardai les autres et remarquai qu'Hypérion l'observait, comme s'il redoutait ce qu'il s'apprêtait à faire. Brusquement, tous les gardes furent saisis d'un malaise et titubèrent. Tranquillement, Dolos tourna la tête vers Ouranos et déclara :

"Quelle est votre phrase préférée ?"

Il savoura l'instant et ajouta avec lenteur :

"Votre tâche est..."

"Stop !" coupai-je, horrifié en comprenant enfin le but de la manoeuvre.

Mais plus que des mots, j'avais saisi l'impulsion de bloquer totalement le dieu avant qu'il ne commette l'irréparable. Il était incapable de bouger ni de parler. Je sentais son pouvoir se déverser en moi, à la fois furieux et tumultueux. Tellement puissant... Plus qu'un dieu. Plus que ce que j'avais connu chez Dolos. Le souffle court, je répétai :

"Qui es... tu ?"

Mais je l'avais déjà compris. Même si je ne voulais pas l'admettre, car cela me faisait encore plus prendre conscience que j'étais un monstre, puisque je l'avais moi-même créé.

J'eus un nouveau choc en voyant quelques gardes tomber en poussière, malgré mon acharnement à stopper le jeune fou.

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“I love you to the moon and back”


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Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 _



________________________________________ 2019-02-25, 15:49


La douzième heure
Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible
très longtemps, d'avoir à choisir un camp

Pendant ce temps là, dans un esprit lointain, très lointain (ou peut-être pas tant que ça)

Tenant fermement à deux mains, le gâteau au chocolat que je venais de sortir du four, je profitais quelques instants de la sensation familière du jardin, enjambant habilement le petit tas de cailloux sur ma route, avant de me diriger vers le saule pleureur sous lequel était installé la table d’extérieur afin d’y déposer mon plat. Jetant un dernier coup d’oeil au dessert, je m’éloignais légèrement afin de laisser ma voix porter dans le jardin entier :

- C’est prêt ! Annonçais-je à la cantonade

Quelques instants plus tard, un petit garçon aux cheveux brun fit son apparition, trois cailloux en main qu’il déposa sur le tas déjà présent, avant de me rejoindre. Il regarda le gâteau sans s’asseoir, aussi attrapais-je le couteau et commençait à lui découper une part. Il finit par s’asseoir, et prendre l’assiette que je lui tendit, détournant son regard sur sa part qu’il commença à grignoter :

« J’ai ramassé des cailloux blanc comme il les aime. »


- Le jardin va bientôt être envahit de cailloux
plaisantais-je

A ce rythme là, j’allais avoir des petits pas un peut partout dans ce dernier, c’était certain. Au moins, cela lui arracha un sourire, avant de baisser la tête :

« J’aimerais qu’il soit là avec moi. »

Je me doutais bien que ce sujet serait abordé tôt ou tard. Les cailloux n’étaient pas là pour rien, et je savais pertinemment qu’il parlait d’Elliot*.

- Je sais. Et moi aussi j’aimerais que ce soit le cas. Mais les choses ne tournent pas toujours comme on le voudrait malheureusement.


Mais comme expliquer cela à un enfant ? Et tandis-qu’il me regardait, j’essayais de réfléchir à comment m’y prendre. Néanmoins, son regard dévia en direction du fond du jardin, où se trouvait un grillage avant de reporter à nouveau son regard sur moi :

« Quel goût il a ? » Demanda-t-il

Voilà une question, à laquelle je ne m’attendais pas. Et qui me désarçonna quelque peu, je devais bien l’admettre. Il y avait-il quelque chose qui n’allait pas dans ce gâteau ? J’avais essayé une nouvelle farine, sensé rendre le mélange de la pâte plus fluide. Peut-être avait-elle un goût spécial, que je n’avais pas décelé au moment de goûter ma préparation afin d’être sur que tout était bon, et que je n’avais pas besoin de rajouter quoi que ce soit d’autres.

- Chocolat. Pourquoi tu n’aimes pas ?

« Ça ressemble à quoi ? »


Le chocolat ? C’était la seconde question étrange qu’il me posait en l’espace d’une minute. A croire qu’il n’en avait jamais mangé. Pourtant, ce n’était jamais l’aliment qu’il manquait à la maison.

- Eh bien... Commençais-je en me tapotant l’indexe contre le menton

Comment expliquer concrètement ce qu’était le chocolat ? J’avais beau avoir des milliers d’années, je ne possédais pas pour autant une formation de chocolatière. Il m’était déjà arrivé plusieurs fois, tout au long de ma vie d’exercer un métier. Cette « habitude », des mortels avait toujours attisé ma curiosité. Et moi, qui pouvait faire apparaître de l’argent quand j’en avais envie, et ne dépendait donc pas de ce genre d’activité pour subvenir à mes besoins, j’avais toujours été curieuse de ce que l’on pouvait ressentir lorsque l’on pouvait pratiquer au quotidien une telle chose. Néanmoins, je n’avais jamais testé les métiers de la bouche, estimant qu’il fallait être doué d’un véritable talent, que je ne possédais pas nécessairement pour cela.

- Le chocolat en lui même peut prendre diverses formes, il est issus de la transformation des fèves de cacao. Pour faire le gâteau j’ai utilisé du chocolat en tablette. Ça a une consistance solide et il y a pleins de petits carrés. On les casse, et on les fait fondre jusqu’à ce que ça ai une consistance liquide. Je dois encore en avoir dans la cuisine si tu veux.


Il hocha la tête, m’accompagnant dans la direction de la cuisine. Empruntant la porte menant directement à cette dernière, je me hissais légèrement sur la pointe des pieds afin d’atteindre l’un des multiples placard du meuble en hauteur, et en ressortie une tablette de chocolat au lait :

- Une tablette c’est à cela que ça ressemble

Je l’ouvrit immédiatement, et cassait une barre de carreaux pour la lui tendre. Il s’en saisit presque immédiatement pour la sentir, puis la posa sur la table tandis-que je haussais un sourcil.

« J’aurais aimé qu’il soit là » reprit-il « toi aussi. » rajouta-t-elle.

Là, j’étais perdu.

- Mais je suis là

Il secoua faiblement la tête de gauche droite :

« Tu n’es que le fruit de mon imagination. Je suis tout seul ici, je l’ai toujours été. »

Petit à petit des images me revinrent en tête : Olympe, Elliot, Dolos, les gardes. C’était comme si tout d’un coup, j’étais subitement redevenu moi même. Et enfin, je comprenais. Jusqu’ici je n’avais pu qu’imaginer ce qu’il avait pu vivre toutes ces années. Mais à présent, j’avais un réel aperçu de tout ça. Et, je ne pouvais m’empêcher de sentir mon cœur se serrer. Me baissant à sa hauteur, je l’attrapais afin de le serrer dans mes bras :

- Je suis désolée. Je n’ai jamais voulu cela. Et même si pour toi, c’est peut-être trop tard, je veux que tu sache que si j’avais pu être à tes côtés, je l’aurais fait sans hésiter. Quoi que tu fasses, même si je ne suis pas d’accord ou si je ne comprends pas tes actions. Je t’aime et, je tiens à toi.

N’était-ce après tout, pas mon plus grand regret lorsque j’étais « rentrée » du Cocyte, ne pas pouvoir lui avoir dit clairement que je l’aimais ? Il n’était pas forcée de me croire, je voulais simplement exprimer ce que moi, j’avais sur le coeur. Aussi, le relâchais-je une fois l’étreinte terminée, me reculant indécise quant à ce qui allait se passer ensuite.

« Tu peux encore être à mes côtés » Dit-il « on peut encore le protéger tous les deux. »

- Phobos, j’ai autant envie que toi qu’il ne lui arrive rien. Mais comment protéger une personne qui ne veut pas être protégé ?

Bien évidemment que je voulais sauver Elliot. Je croyais que les choses pouvaient encore changer, qu’il n’allait pas nécessairement finir tout seul. Et en plus de cela, je ne voulais pas voir ma famille à nouveau frapper par le deuil. Aphrodite, Lily, Cassandre et tous les autres comme Jules par exemple, qui essayait de se reconstruire ici au vingt et unième siècle. Je voulais simplement, qu’ils soient heureux ensemble. Mais si Elliot, préférait mourir pour le « bien de tous. » C’était son choix, et je ne pouvais pas le forcer à faire marche arrière. Je n’avais pas à décider pour lui, aussi pénible et dur que ce soit.

« Fait moi confiance. » dit-il en me regardant avant d’ajouter « tu as confiance en moi...maman »

Cette situation, était étrangement similaire à une déjà vécus. Néanmoins, j’avais appris de mes erreurs cette fois-là. Et il n’était pas question de les répéter. Protéger oui, mais j’avais moi aussi droit à ma part de règles :

- Si on s’y met à deux. Il va également falloir accepter mes méthodes. Est-ce que c’est d’accord ?

Je n’obtins pas de réponses, à la place mon fils se contenta de me regarder intensément. De nouveau, j’avais cette désagréable impression d’être sondé jusqu’au fond de mon âme. Et d’ailleurs par pitié change de tête parce que c’est plus possible là.

***

Cela n’avait duré qu’une fraction de secondes. Le simple temps de cligner des yeux. Je n’avais pas bougé de là où j’étais, et les évènements étaient toujours les mêmes. Aussi, décidais-je d’intervenir. Papillonnant des yeux, afin de m’encrer dans la réalité, je regardais là où se tenait auparavant les gardes. Ce n’était pas juste, cela n’aurait pas dût se finir ainsi. Ils n’étaient coupables que d’obéir aux ordres. D’accord les gardes avaient une certaine tendance à se plaindre et à vouloir faire le minimum syndicale. Mais ils n’étaient pas de mauvais bougre.

- Stop ! M’écriais-je

Il s’arrêta, et tourna la tête dans ma direction tandis-que je n’avais toujours pas bougé de là où je me trouvais. Puis, il tourna la tête vers les titans, avant de reporter son attention sur moi en secouant la tête :

« Plus de gardes, plus de titans, plus de ces gens à Olympe. »

Par « ces gens » je supposais qu’il voulait parler de tous ceux qui souhaitait voir Elliot mort.

- Il y a d’autres méthodes. Vouloir protéger quelqu’un c’est une noble intention. Mais si on agit ainsi, nous ne valons pas mieux qu’eux.

Apparemment, ce que je venais de lui dire n’eut pas l’air de lui plaire. Intérieurement j’hésitais entre plusieurs attitudes : la première m’arracher métaphoriquement les cheveux de frustration, la seconde continuer d’être mi blasée, mi désespérée comme je l’avais été jusqu’ici ou bien la troisième finir par m’énerver, parce que son père lui au moins, écoutait les choses. Est-ce que toutes les mères avaient autant de soucis de communications avec leurs enfants ou bien étais-je simple née sous une mauvais étoile ? A ce rythme là, immortels ou pas, nous allions finir par avoir des cheveux blancs avec Pitch.

« Tu as confiance en moi ? »

Voilà qui était inattendu. Mais ce n’était pas un soucis de confiance, plutôt un soucis de méthode. Il me semblait avoir été clair à ce sujet un peut plus tôt. J’admettais, que par moment je manquais peut-être de « virulence. » Mais l’idée n’était pas non plus de réduire tous les gardes en poussières, ainsi que tous ceux qui « s’opposaient » à l’idée de laisser Elliot vivant. Dans ce cas là, le principal concerné aurait droit au même « traitement » étant donné qu’il était plutôt du côté de ceux qui souhaitaient le voir périr.

- Et toi ? Est-ce que tu as confiance en moi Phobos ?

La confiance allait dans les deux sens. Je pouvais lui faire confiance, mais lui, avait-il confiance en moi ? Là résidait toute la question. Il sembla hésiter un instant, avant de finalement reprendre la parole

« Que propose-tu ? »

- Les neutraliser sans leur faire de mal. Ils ne font qu’obéir aux ordres. C’est en partie de notre faute d’ailleurs, nous aurions dût savoir que cela avait un rapport avec lui vu qui est son fils dis-je en jetant un regard vers Ouranos.

Après tout, les chiens ne font pas des chats. Je venais à peine de « rencontrer » Ouranos, en face à face et déjà je pouvais dire que Zeus avait tout hérité de lui.

« Ils quittent Olympe, définitivement. »

Je pouvais comprendre sa manière d’agir, et j’avais choisis de lui faire confiance. Mais, ce compromis ne me semblait pas « juste » pour autant. Je ne voulais pas les chasser d’Olympe enfin...Cela ne me dérangerait pas Ouranos. Pour Thémis et Hypérion j’admettais avoir plus de réserves, même si je ne leur faisait pas vraiment confiance non plus. Mais ne pas avoir la même opinion, ne voulait pas pour autant dire que l’on devait forcément « rejeter » ceux qui n’étaient pas d’accord avec nous.

- Bien que je sois d’accord pour...certains. Je crois que c’est une chose que tu devrais demander à quelqu’un d’autres.

Son regard se porta cette fois-ci sur Apollon. Ce dernier semblait avoir ressentit ma détresse, et s’approcha attrapant de son autre main la mienne tandis-qu’il jetait un regard extrêmement dur en direction d’Ouranos. Phobos n’eut pas droit au même traitement. Je pouvais ressentir, de la compassion et de la pitié émanant de mon frère à son encontre

« C'est ridicule. »
finit-il par prononcer dans un soupir. « Les gardes font partie de cette cité. Ils ne partiront pas. Et se contenter de les utiliser de la sorte pour montrer sa supériorité, c'est affreusement lâche. »

Ces mots étaient surtout destinés à Ouranos, je savais qu’Apollon était tout aussi tendu que moi. Il n’appréciait pas que l’on « envahisse » Olympe de cette manière, et je le comprenais parfaitement. Je n’appréciais pas la situation non plus.

« Vous êtes lâches. » Il s’adressait autant au titan qu’a mon fils. « Vous ne vous montrez que maintenant pour défendre votre point de vue alors... alors qu'on aurait pu parler de tout ça bien avant. Et vous le faites devant le principal concerné en vous fichant totalement de ce qu'il peut penser. »

Il était énervé, et il culpabilisait aussi. J’avais bien sentie l’an dernier, lorsque nous avions parlé à tête reposé, de ce que nous avions vécu et appris qu’il ne m’avait pas tout dit, qu’il y avait quelque chose qu’il gardait pour lui. Je n’avais rien dit, faisant comme si je n’avais rien remarqué. Je le connaissais, il me disait toujours tout. Si cette fois-ci il ne l’avait pas fait, c’était qu’une chose l’en empêchait. Je supposais, que c’était de ça, dont il n’avait pas pu me parler. Pour autant, je n’arrivais à lui en vouloir. Parce que je me disais que lui, avait dût porter ce poids, sur ses épaules tout seul pendant une année entière. Peut-être la situation aurait-elle été différente. Ou peut-être pas, avec des « si » on referait le monde.

« Personne ne sera mis à la porte. Personne ne commande. Ni toi, ni moi, ni personne. Ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne dans cette famille. »

Il insista sur ce dernier mot, faisant comprendre par là, qu’il considérait Phobos comme en faisant partie. Inutile d’avoir des visions pour comprendre qu’Apollon ne s’adressait pas à Ouranos.

« Je me suis montré à certains » cru bon d’intervenir Phobos tout en restant énigmatique

« Olympe n'a plus de Maître. Elle ne vous appartient pas. » Commença-t-il en fixant le titan « Ça fait un moment maintenant mais comme vous étiez en train d'hiberner vous n'avez pas dû vous en rendre compte. Par contre, elle a des Gardiens, pour la protéger et protéger ceux qui s'y trouvent. Si vous n'êtes pas d'accord avec ça, je pense que vous devriez partir. Ou me tuer. Parce que je ne vous laisserai pas diriger. »

Je lui jetais un regard paniqué, il n’était quand même pas sérieux lorsqu’il disait qu’il faudrait soit partir, soit le tuer ? Cette situation ne plaisait clairement à personne, et en plus de celles d’Apollon, c’est les émotions d’Eulalie qui dominaient actuellement. Elle ne semblait apprécier ni Ouranos, ni Phobos. A sa décharge, excepté son père et moi, il ne devait pas y avoir énormément de personne qui l’aimait cet enfant. En revanche, j’avais déjà Apollon qui était en train de faire une proposition stupide, si elle pouvait éviter, de se jeter sur Ouranos comme elle semblait avoir envie de le faire afin d’en découdre je lui en saurait gré.


*Pour ceux qui auraient loupés quelques saisons des feux de l’Olympe, il a été montré dans Au Violent de Nos Songes, que mini Elliot aimait bien jouer avec des cailloux. Evénement Titanesque #12 : La Douzième Heure, Chronos {104} - Page 5 3392629739

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