« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
The darkest day, the blackest hour. Chin up, shoulders back. Let's see what we're made of, You and I. ▬ DOCTOR WHO
Daemon fixait le Cavalier Solitaire longuement. L'échange qu'il avait eu plus tôt avec ses frères "disparus" avait été suivi de l'échange qu'avait eu Diane, et le tout avait retourné la tête du démon. Lui qui avait toujours su, en des millénaires d'existence, où il allait et ce qu'il voulait... il ne savait plus qu'elle direction il voulait prendre.
Ce qui l'énervait. Il serrait ses poings, presque à s'en faire saigner les paumes creusées par ses ongles.
L'arrivée du Cavalier Solitaire et du feu-follet qui l'accompagnait, était suivi par l'annonce d'une nouvelle tempête chaotique, dont l'orage violent se tenait au loin, au dessus de la surface de la Lune qui ne devait certainement pas être habituée d'un tel climat. Ce fut assez pour Daemon pour tourner son visage vers le Cavalier pour lui poser une question. Viens-tu de la part de Chronos ?
Sa réponse se fit sur un ton très neutre : Non. Je viens réparer une erreur.
Haussant les sourcils, le conservateur joignit ses mains derrière son dos. Cela fait déjà plusieurs heures - ou... peut être moins, plus, rien n'est vraiment certains - que nous attendons de savoir quelle est cette erreur. Est-elle liée à cet orage qui vient avec vous ? Vous avez demandé de l'aide, alors je suppose que vous êtes prêts à être moins évasifs que le sont ces titans.
Bien qu'à vrai dire, c'était sarcastique, il savait que même pour de l'aide, aucune parole ne serait précise. Ce n'était pas seulement la façon de procéder du monde divino-titanesque, après tout, lui aussi préférait, aux moments qui le nécessitaient, ne rien dire lorsqu'il aurait pu.
D'ailleurs, la réponse dépassa même les attentes de Daemon : Non. Je viens réparer une erreur. C'était comme s'il... n'était pas vraiment là. Où pas vraiment dans le même temps que lui. Tout ce qu'il faisait, c'était répéter la même phrase, comme s'il continuait à s'adresser au Daemon d'il y a quelques instants.
Si parler avec Jamie semblait alors soudainement inutile, c'est tout autre chose qui manifestait une puissante activité : à la seconde où le Cavalier prononça sa phrase la deuxième fois, un violent éclair frappait le temple d'Artémis, rajoutant encore plus de singularité dans le climat du satellite.
Fronçant les sourcils, Daemon regarda tour à tour Jamie, le décor qui se dévoilait derrière lui par la porte ouverte, et enfin le feu follet... qui n'avait toujours pas manifesté son utilité dans l'étrange scène qui se déroulait. Mais lorsqu'il s'en approchait, pour comprendre son rôle, celui-ci se contenta de l'éviter, assez vite pour que jamais le démon ne puisse l'attraper. Toutefois, il ne volait pas très haut, ce qui était surprenant, pour un être volant qui voulait fuir quelqu'un. Il semblait... trop faible, pour donner plus d'effort dans ses déplacements.
Il se tourna alors vers le Cavalier, tentant une nouvelle question. Que signifie cette créature pour toi ?
C'est ma mission. Daemon tourna un léger regard amusé vers Artémis. Etait-ce vraiment ce à quoi elle et ses semblables étaient habitués ? Des réponses simples, nettes, qui n'avaient absolument rien de précis et qui portaient difficilement le titre de réponse, en vérité ? Le problème, c'était que maintenant que Daemon gouttait à cet univers, il ne comptait pas en faire une affaire d'une seule fois : le futur avait des projets qui le contrariaient fortement et allait bien lutter contre ça. Alors, lui qui avait l'habitude d'avoir les réponses qu'il exigeait, sans le moindre effort... était vite remis à sa place, et devrait prendre cette nouvelle habitude.
Il fit un pas vers la porte où il se trouvait... et le vit disparaître, lui, et le feu follet. Voilà un nouveau pallier dans le refus de répondre. Il s'avança toutefois calmement vers cette porte, observant la tempête au loin. L'orage grondait toujours sur la Lune, et les vents de la tempête semblaient soulever, plus loin, une tempête de sable. Par curiosité, il bougea le poignet, se concentrant sur ce sable, dans le souvenir de celui qui avait bien voulu répondre à ses ordres au début de cette aventure. Mais celui-ci était différent, il l'avait senti, et en avait la confirmation puisqu'il ne lui répondait pas.
Le vent cependant s'accentua. Le sable s'agita. La tempête se rapprochait... et finalement, c'est une tornade de sable qui se formait face à eux, menaçant ceux qui en étaient trop proches. Le démon se tourna enfin vers Artémis. Selon vous, devrait-on la fuir ou aller vers elle ? Plus tôt, le groupe avait été d'accord pour dire que la tempête était le chemin à suivre. Mais plus tôt, il n'y avait pas eu de tornade de sable face à eux.
La déesse trancha son indécision : Je suis beaucoup de choses, mais certainement pas imprudente.
Puisqu'elle ne comptait pas prendre le risque de sauter dans la tempête, Daemon se tourna vers l'intérieur de nouveau. Hésitant, il essaya encore une fois. Cavalier, es-tu là ?
Il n'eut pas de réponse, ce qui ne le surprenait pas vraiment. Et alors que derrière lui, il sentait la tornade s'approchait d'eux, il s'adressa de nouveau à Diane. On n'a pas besoin d'y aller, c'est la Tornade qui vient vers nous.
Dans ce cas là, je suggère de trouver un moyen de partir d'ici et vite.
Daemon balaya le temple d'un regard rapide. Les portes peuvent être de puissantes sorties... il y en a-t-il une autre à ce temple ?
S'il y avait des portes de sorties aux temples, vous pensez bien que n'importe qui pourrait y entrer et en sortir à sa guise. Je pensais plutôt à essayer de se concentrer sur Storybrooke, afin de voir si je peux nous y téléporter.
Hochant la tête, il s'approcha alors d'elle, lui incapable d'une téléportation aussi conséquente à cause de la malédiction de Regina. Mais, après quelques instants pendant lesquels rien ne se produisait, tous les deux comprirent que ce serait un moyen de fuir qui ne fonctionnerait pas.
Pourtant, ils manquaient de temps, la tornade qui approchait de plus en plus allait les menacer de les emporter. Daemon observa l'endroit où s'était tenu Jamie. Le Cavalier Solitaire était là (pas actuellement), et essayait de les contacter... mais ne semblait pas le pouvoir à sa guise. Qu'est-ce qui le retenait ? Cette erreur qu'il voulait réparer ? Chronos lui même ? Tant de détails incertains qui garder Daemon dans sa zone d'indécision quant au choix qu'il devrait prendre plus tard. Quoiqu'il en soit, le Cavalier avait besoin d'une aide qu'il avait bien du mal à demander, puisque son apparition levait une tempête bien menaçante.
Daemon regarda de nouveau la tornade. Se trouvait à proximité était dangereux... alors qu'en était-il de son œil ? Pour Diane, toujours à ses côtés, il prévint : Si une tornade menace, je préfère me trouver dans son cœur plutôt que d'en être aspiré.
L'instant d'après, la téléportation les mena en effet dans ledit cœur. L’œil de la tornade. La température était ici bien basse. Autour du démon et de la déesse, le sable s'agitait violemment. Puis... ils entendirent quelque chose. Une voix. Tantôt malicieuse, tantôt émotive. Tantôt féminine, tantôt masculine. Des voix que lui reconnaissait par moment, d'autres que Diane pourrait reconnaître. Puis, à travers le sable, des images semblait se former. Ici, un démon. Là-bas, Apollon. Plus loin, le musée. A l'opposé, Olympe. Et le tout se succédait. Des images du passé, de vraies images des passés de Daemon et de Diane, dans le monde des contes comme réel.
Cette tornade est faite de temps.
Ou de souvenirs, même si dans le cas présent cela revient à la même chose, répondit-elle, tout aussi intriguée que lui.
Que diable était ce danger qui suivait le Cavalier là où il passait ?
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Diane Moon
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| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
Il y avait nombre de choses que je détestais. L’une d’elle, était précisément en train de se passer. Ce n’était pas la tornade, plutôt son contenue qui me déplaisait. J’étais quelqu’un de secret, et que des souvenirs m’appartenant soient ainsi étalés sur la place publique, faisait partie des choses que je détestais. Je dirais même que c’était dans le haut de la liste. Néanmoins, si une telle chose était en train de se produire, c’était bien qu’il devait y avoir une raison derrière. Peu importe à quel point cela me déplaisait. Devions nous, affronter nos souvenirs, comme une sorte de mise à l’épreuve, afin de continuer ? C’était la seule théorie que je pouvais émettre.
En dépit du bruit assourdissant, j’essayais de me concentrer sur ce que je voyais. Devant moi, s’étalaient des bribes de souvenirs. Dès que je pensais à une personne, cela me montrait quelque chose en rapport avec elle. La définition de « vie privée » semblait être à revoir manifestement.
« Si cela peut vous rassurer, j'ai toujours eu la faculté de connaître la vie de ceux que je rencontre. Ce qui ne fonctionne pas pour les dieux et ceux qui leur sont liés. Tout ça pour vous dire que j'ai vu assez de vie pour ne pas les juger, et je vous fais au moins le respect de ne pas scruter vos souvenirs qui s'affichent ici, de toutes façons. Mais servons nous en. L'un d'entre nous a-t-il un souvenir qui peut nous être utile ? Celui d'une échappatoire, celui d'une solution ? »
Si j’avais la solution, cela ferait longtemps que je l’aurais appliqué. Je ne voyais pas en quoi, mes souvenirs pouvaient nous aider. Une partie de ma mémoire était scellé de toute façon. J’ignorais quasiment tout de mon enfance, et de ce qu’il s’y était passé. J’avais quelques bribes, notamment grâce à Iota, ce qui m’avait permit de me voir face à Mnémosyne lorsque je n’étais qu’une enfant. Mais, ce que j’avais de toute cette époque, et de celle de la grande vallée, n’était pas suffisant pour tester ma théorie. J’avais besoin de quelque chose de tangible, de bien encré dans ma mémoire, et de pas trop floue. Je laissais de côté les retrouvailles avec Apollon ou bien ma rencontre avec Pitch, trop personnel. A la place, je me concentrais sur la fois où j’avais rencontré Lily. Personnel, sans l’être trop au point de ne vouloir que personne ne le voit. Et c’est ainsi, que sous mes yeux, apparurent les silhouettes familières des personnes qui étaient avec nous ce jour là. Nous étions devant la sortie de la ville, prête à partir pour Londres.
Néanmoins, quelque chose d’étrange se produisit, au fur et à mesure qu’il défilait, le souvenir sembla se transformer, le lieu n’était plus du tout le même, cela ressemblait à une sorte d’usine. Il y avait de nombreuses machines en fer rouillés qui, malgré leur état tournaient encore. En revanche, il n’y avait aucune trace de Lily. Et tout ceci devenait réel au point de nous retrouver dans ce lieu :
- Avant que vous ne me posiez la question : non, cela ne fait pas partie de mes souvenirs et je n’ai aucune idée de là où nous sommes dis-je à l’adresse de Daemon.
De plus, je doutais que cela appartienne à la partie « verrouillée » de ma mémoire.
« Et ce ne sont pas mes souvenirs non plus. »
Formidable, nous étions donc au milieu de nul part, dans un endroit inconnu de nous deux, et en plus de cela je pouvais ressentir une présence. Il y avait donc potentiellement, une troisième personne dans cet endroit :
- Est-ce que l’on va jouer à cache-cache encore longtemps ? Demandais-je, j’estime avoir un peu dépassé l’âge pour ce genre de jeux.
De plus les téléportations à droite à gauche, sans que l’on ai rien demandé malheureusement à la longue, cela tapait sur les nerfs de tout le monde. Encore plus, lorsque ce n’était pas la première « expédition » que l’on vivait. On pensait qu’a force, on prenait l’habitude mais c’était tout l’inverse. J’étais resté relativement calme les premières fois, et plus j’en vivais, moins je l’étais. Je m’agaçais plus vite en revanche, j’avais pu le constater. Néanmoins, la réponse à la question « qui était cette troisième personne » arriva rapidement, puisqu’il s’agissait de la même que chez Granny, juste avant la tornade.
- Je suppose que si nous sommes ici, c’est lié à votre demande de tout à l’heure
Un simple hochement de tête accueillit mes paroles, avant qu’il ne se mette à regarder autour de lui l’air mi surpris, mi nostalgique. Si ce n’était ni quelque chose en rapport avec Daemon, ni quelque chose en rapport avec moi, je ne pouvais à nouveau que supposer qu’il s’agisse de quelque chose en rapport avec lui.
- Comment pouvons nous vous aider ? Demandais-je
Daemon, jusqu’ici silencieux sembla néanmoins satisfait de revoir le cavalier :
« Nous sommes là où vous le voulez alors cette fois, un peu de clarté serait appréciée pour notre contribution. »
Ce n’est pas exactement les mots que j’aurais employé, néanmoins cela rejoignait un peu ce que je pensais. Je n’étais pas contre aider, mais le tout était de savoir comment s’y prendre.
« Il faut l’aider qu’elle ne s’éteigne pas. » Dit-il en désignant le feu follet
Certes, je l’avais compris la première fois. Cependant, la question de comment s’y prendre demeurait. Les visions, ce n’était pas moi qui les avait, c’était Apollon. N’étant pas devin, il fallait m’en dire un peu plus sur la manière de s’y prendre. Sans quoi, ni Daemon ni même moi ne serions d’une quelconque utilité
- Il s’agit de la première âme n’est-ce pas ? Comment, aider à ce qu’elle ne s’éteigne pas ? Sans un peu d’aide ou du moins, quelques explications supplémentaires à celles que nous avons eu, je crains que la situation ne puisse avancer.
« ...Je ne sais pas. » répondit-il en évitant la première question.
Bien, nous n’étions pas plus avancé qu’avant. Et, les âmes ce n’était pas vraiment mon rayon. Apparemment, cette partie avait été zappé dans mon éducation, avec pleins d’autres. Pourquoi était-ce si compliqué, de nous donner des informations précises, et d’éviter de jouer constamment aux devinettes. Pour autant, qui ne dit mon consent. Je partais donc du principe que même s’il avait éludé la première question, c’était bien d’elle dont il était question.
« Pratique... » Commenta Daemon. « Qu’est qui menace d’éteindre une âme ? »
La question serait déjà qu’est qu’une âme au départ, je me souvenais d’un commentaire de Mnémosyne à ce sujet l’an dernier, lorsqu’Apollon avait mentionné que nous avions la même âme justement. Sa question, semblait globale, et pas spécifiquement dédié à cette âme ci
« La force, une âme comme un homme reste fragile. »
Et bien sur, si « réparer » une âme, se faisait aussi facilement nous n’en serions pas là aujourd’hui. J’avais la désagréable impression de tourner en rond, ou bien d’être totalement à côté de la plaque. Ce qui l’un comme l’autre n’avait pas grand-chose d’agréable.
« Cette âme a besoin de la force de quelqu’un ? » demanda Daemon
- Si j’en crois ce que l’on ne cesse de nous dire, depuis le début de cette expédition. Seule la mort du voyageur pourrait arranger cela. Pour autant, j’ignore s’il s’agit d’une mort littéral, ou bien s’il s’agit de donner sa force afin de la préserver ajoutais-je à ses suppositions.
Mais encore une fois, il n’était pas question que je laisse mon neveu mourir comme cela. Peu importe les enjeux, personne n’arrivera à me convaincre de simplement laisser faire. N’y avait-il donc pas un autre moyen ? Personne, ne pouvait m’aider, m’éclairer afin d’en savoir plus ? Où que j’aille j’avais l’impression que la sentence était la même : il fallait qu’Elliot meurt. Mais pourquoi lui, pourquoi précisément Elliot ?
« Je n’en sais pas plus que vous » répondit-il amer et visiblement contrarié « il ne faut pas qu’elle s’éteigne. Trop...De choses dépendent d’elle. » Il eu subitement l’air mal à l’aise et reprit « Il faut tuer le voyageur, maintenant. »
Daemon fronça les sourcils manifestement contrarié, la manière de formuler ne lui avait semble-t-il pas beaucoup plus. Ce que je pouvais comprendre, cela sonnait plus comme un ordre qu’une requête. Et, je n’étais moi même pas vraiment pour cette idée. On nous demandait de tuer quelqu’un. Et le meurtre de sang froid, ce n’était pas vraiment ma tasse de thé. Même Athéna, qui avait moins de scrupules que moi aurait de toute façon été contre cette idée. Parce que nous tenions tous à Elliot, et que choisir entre ce qui semblait être le sort du monde, et la vie de notre neveu était un choix impossible. On pouvait nous traiter d’égoïste, mais qui dans une situation pareil, pouvait choisir ? Qui choisirait de volontairement sacrifier une personne pour le bien de tous.
« Et si nous refusons ? » Demanda-t-il provocateur
« Si tu refuses...Le monde va s’effondrer, et tout ce que tu pourras tenter contre ça échouera. »
Et nous en étions revenu au même point. Encore une fois...
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Jamie Skyrunner
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
L'air encore chargé de poussière tourbillonnait légèrement, recouvrant les personnes présentes autour de lui. Tous n'étaient que des ombres, des silhouettes dans les cendres. Un monceau de pierres et de gravats s’étaient détachés des portes de la bibliothèques, et le grincement de la pierre brisée résonnait encore légèrement, ponctué de gémissements éparses. Il pouvait encore sentir l’énergie afflué à la surface du sol, comme une décharge, une houle encore en train de ronger le rivage. Il avait frappé fort. Bien plus fort que d’ordinaire.
A sa droite, il aperçut Cassandre, se relever difficilement, portant une main à son flanc. Par réflexe, Jamie arma son bras, prompt à l’attaque, ses yeux noirs étudiant le moindre de ses mouvements. Il la connaissait bien assez pour connaître sa force, sa vivacité également. Mais il était bien plus fort qu’elle. Bien plus fort qu’eux. Une égratignure dardait sa joue, à peine, alors qu’elle colorait de rouge le sol, et que la poussière assombrissait son visage, agglutiné de sang. Il y eue un autre gémissement, un peu plus loin, et Jamie arma son second bras, tournant le regard vers Apollon. Allongé sur le sol, le corps tendu de douleur dans les gravats, l’homme à la balafre put à peine relevé la tête, rampant à demi vers Cassandre, dans des gémissements de douleurs. Avec un sourire de dédain, Jamie eue un soupir bref, délassant ses bras. Il savait déjà qu’il avait gagné, les achever serait si facile qu’il n’avait pas à se presser. Encore un coup, une attaque, et...
Brusquement, Jamie se figea, un doute immense l’envahissant. Parce que ce n’était pas lui qu’Apollon et Cassandre regardaient. Leurs regards dévastés ne se tournaient pas vers lui, mais derrière lui. D’un geste, Jamie se retourna, près à attaquer celle qu’il avait attaqué en premier, dont la force inconnue l’avait poussé à frapper si fort. Etait-elle si forte qu’elle soit déjà prête à répliquer ? Etait-ce pour cela qu’il l’avait poussé à ne jamais l’attaquer ? Ses mains s’emplirent de sable noir, prêt à la réduire en cendre, mais il ne vit aucune silhouette se tenir fièrement dans la poussière et les cendres. Il ne vit aucun sourire en coin, aucune moue de victoire prête à le renvoyer au monde des morts. Aucune attaque ne le frappa de plein fouet, le jetant au sol. Non. Il n’y eue rien. Tout juste une silhouette, allongée dans les gravats, immobile. La poussière colorait son visage, et le sang coulait sur son front, son visage contre le sol. Aucune expression ne tordit ses traits, aucun souffle ne fit tressaillir son corps.
-Ellie !
Une vague froide et brutale le traversa, d’une violence inouïe. L’avait-il… Tuer ? Si facilement ? Si… Simplement ? Chronos l’avait tellement mit en garde contre elle, tellement ordonner de ne jamais se battre contre elle… Comment pouvait-elle donc être aussi… Faible ? Si… Humaine ? L’avait-il réellement tuer ? Si facilement ? C’était… incompréhensible. Au delà de toute logique. Comment se pouvait-il que…
A l’instant où il apparut, Jamie le sentit. C’était comme un souffle de vent invisible, imperceptible, mais si fort. Capable de coucher les arbres au sol, d’arracher les rocs des montagnes. Une force de la nature, une force du temps. Ecrasante. Terrifiante, si l’on était son ennemi. Aussitôt, Jamie se figea, ne se tournant vers lui qu’après un long instant. Jamais de son existence il n’avait vu Chronos avec une telle expression. Une telle.. Détresse. Dire que cela choqua Jamie aurait été bien au-dessous de la vérité. Jamais il n’avait vu Chronos exprimer des regrets, de l’angoisse, ou de la peur. Mais l’expression avec laquelle il fixait Ellie était au-delà de toute ça. Il avait l’air… Perdu. Dérouté. Lui d’ordinaire si sûr, si absolu… Avait l’air plus perdu que jamais.
-Qu’as-tu fais…
Aussitôt, ce fut comme un soubresaut. Un frisson, au creux de son âme. Quelque chose effleurant celui qu’il avait été jadis, celui qui était encore humain, et emplit de doute. Un doute. Un doute affreux. Pire que cela, une certitude. Il avait échoué. Bien pire que cela, il avait été trahit. Laissé de côté, laissé ignorant de la réalité. Lui qui lui avait pourtant toujours tout donné, lui qui était son plus proche soldat, son bras-droit… Même cela n’avait pas été assez pour qu’il lui dise toute la vérité. Ce n’était pas sa puissance qui avait fait que Jamie n’était jamais autorisé à l’attaquer, mais sa force. Ce n’était pas son importance qui l’avait orné d’un ordre de non agression, mais sa fragilité. Ce n’était pas elle qui pourrait réduire leur dessein à néant, c’était elle la clef. Elle était ce qu’il y avait de plus important. Et Chronos ne lui avait rien dit.
-Va-t-en.
Un ordre. Sec et sans appel. Un ton qu’il n’avait jamais employé contre lui. Il y avait quelque chose d’atrocement violent dans son expression pourtant neutre, dans son ton aussi monocorde que calme. Et au plus profond de lui, Jamie ressentit une émotion si vive qu’il sut que jamais il ne s’en était séparé : il avait encore échoué à faire le bon choix. Pourtant, au lieu de ressentir de la douleur comme à une époque lointaine, Jamie ressentit une profonde et violente colère. N’était-il pas son bras armé ?! N’avait-il pas tout fait pour lui ?! N’était-il pas le soldat le plus digne de confiance qu’il possédait désormais ?! N’avait-il pas mériter de savoir ?! N’avait-il pas gagner le droit de savoir ?! Sa rage bouillonnait dans son sang, telle une lave amer et mouvante, irriguant son corps d’un venin atroce. Si ils n’avaient été qu’eux, sans doute lui aurait-il dit. Mais face à leurs ennemis, il était nécessaire de garder les apparences. Le Titan Roi devait demeurer l’expression même de la puissance. Et nul ne devait renier cette autorité.
Il eue un regard sec, pour chacun des membres présents, avant de disparaître dans une vapeur noire.
Hermès
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| Avatar : Ewan McGregor
Mais oui, bien sûr! Je compte moins que Vaiana ou Athéna!
Hermès Express, pas de stresses, que des belles fesses.
| Conte : ➴ Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : ➴ Hermès
Quand il réapparut, il était placé au milieu de la tornade. Du sable voletait dans tous les sens et ses yeux s’étaient plissés d’un air surpris. Fixant l’ensemble des présents, il ne fut pas surpris de voir Daemon et Diane qu’ils avaient quitté plus tôt. Une autre personne qu’il ne connaissait pas était également présente, au coeur de la tornade. « Si tu refuses...Le monde va s’effondrer, et tout ce que tu pourras tenter contre ça échouera. »
Mettant une main devant ses yeux pour se protéger le visage il déclara d’un ton clair : « Et si on accepte? C'est quoi d'ailleurs la proposition? »
Souriant à tout le monde, Wallace était assez content de les retrouver. Il avait même été ravi de son dialogue avec cette Alexis du future. « Tuer le Voyageur n'apportera rien. »
Tournant la tête rapidement vers Gabriel, il constata que contrairement aux autres, il ne l’avait absolument pas remarqué. Il s’était tourné vers Jamie : « Je suis désolé qu'il ne t'ait pas fait suffisamment confiance. »
Ca commençait à bien faire. Lui coupant la parole, Hermès pivota vers le jeune homme pour déclarer d’un ton moqueur.
« Effectivement. Et tant qu'on est dans la confiance, pourquoi c'est à toi, qu'on devrait faire confiance et suivre? Même si je suis d'accord pour éviter de tuer Elliot. Ca me va totalement. Tu as une idée précise derrière la tête? »
Regardant autour de lui, Hermès commença à réfléchir à toutes les informations qu’il avait obtenu depuis le début de l’aventure. Mais le vent l’empêcher de réfléchir : « Et je veux pas te presser, mais rapidement serait une bonne chose. On se croirait dans le Kansas... »
Le jeune homme tourna vers lui, toujours avec ce manque d’émotions et de compassions. « Vous représentez chacun une part des Racines de l'Arbre Monde. La première âme est liée à chacune d'entre elle, formant ainsi la cinquième Racine. Vous pouvez agir par vous même. »
Essayant de digérer ce qu’il venait de dire et le couplant avec ce qu’il avait appris avant, Hermès sembla avoir un regard flou pendant quelques instants. Gabriel poursuivit : « La mort du Voyageur est un point fixe dans le Temps. Elle ne dépend pas de vous. Vous n'avez pas à vous en préoccuper. Elle arrivera. Quoi que vous fassiez. »
Avec un sourire, Hermès fixa le jeune homme pour déclarer : « On meurt tous un jour, de toute manière. Sauf un. »
Il parlait bien évidemment de Chronos. Se grattant la barbe comme Obi-Wan pour réfléchir, il poursuivit : « Donc il y a 4 racines. Maintenant, nous somme 5. Je ne compte pas Elliot, vu qu'il est à part... »
C’était un peu confus. Pour lui, pour Gabriel. Et pour tout le monde. La solution devait être simple, si le problème était aussi complexe. Parlant plus à lui même qu’à Gabriel, il poursuivit, le regard dans le vague. « Je ne dois pas compter non plus, vu que je ne suis pas du même monde que vous, je ne peux pas être une racine de cet Arbre monde, ce qui nous laisse Apollon, Diane, Daemon et Nora. Très bien. Je les lie comment? Y'a un rituel? On se donne la main et après on va boire une bière? C'est de l'humour. Tu souris jamais j'ai l'impression. »
Son regard se fit plus vif, comme s’il avait compris quelque chose. Tapotant l’épaule de l’enfant, il poursuivit en désignant Jamie : « Très bien, le problème c'est qui nous manque des Racines. Guide nous à deux. S'il te plaît. Lui, ne vient pas avec nous. Je ne suis pas au courant de tout, mais vu la tête de Diane, je crois qu'il en a assez fait pour aujourd'hui. »
Le petit va le regarda et déclara: « Je n'ai pas dit que vous étiez des Racines. Vous êtes une part de chaque Racine. »
Il regarda Daemon en disant : « La Magie. », puis Diane et lui : « Le Divin. ». Enfin, il se tourna en regardant Jamie : « Le Temps. ». Croisant des bras, Hermès eut un petit rire sarcastique vis à vis de la situation : « Donc je me partage une racine... dommage je pensais être quelqu'un d'important. C'est raté. »
Se tournant vers Jamie, il poursuivit : « Ah. On en a encore besoin alors... Il n’a pas l’air en forme... »
Finalement, avec la vivacité de trois hommes, il refixa l’enfant de manière assez hyperactive malgré la tornade.
« Bon trêve de plaisanterie. Il faut briser le cercle si j'ai bien compris. En sauvant la Première Âme, en se liant au Racine pour éviter que l’Arbre Monde ne périsse. Comme ça, Chronos n'aura pas besoin de se lier à lui. Et il sera libéré de sa malédiction. Comment procède t-on? Quand a-t-elle commencer à souffrir et qui est elle? Avec ces deux informations on peut sauver tout le monde. L’Arbre Monde, la première âme. Chronos. Et même le jardinier bizarre qu'ils ont embauché à la mairie. »
Le dernier, c’était pour une pointe d’humour et de folklore. Il l’avait totalement inventé. « Le cercle est déjà brisé. C'est pour cela que Jamie a pu arriver ici. Vous vous éparpillez trop dans vos pensées. »
Hermès le fixa un instant. C’était vrai, il avait raison. Il s’éparpillait beaucoup, dépensait beaucoup d’énergie pour pas grand-chose, mais c’était dans sa Nature. Il était comme ça. C’était un fait. « Chronos et l'Arbre Monde sont deux âmes différentes. Il a créé les âmes. Il l'a créé elle. Ce qu'il souhaite, c'est la sauver, pour vous sauver tous. »
Puis, il se tourna encore vers Jamie : « Tu ne pouvais pas savoir. Il aurait du te le dire. Tout aurait pu être différent. »
Pivotant, toujours le visage impassible, Gabriel dit à Hermès en se tournant à nouveau vers lui : « Vous êtes au cœur d'un point fixe. Le Temps défile à l'infini. Chaque instant que vous avez vécu y est gravé. »
Tournant la tête, Hermès put constater que plusieurs épisodes marquants de sa vie semblait tracé. Il détourna immédiatement les yeux quand Pégase fut exécuté par l’une des créatures de Zeus contrôlé par Dolos. « Un point fixe. Donc un événement va avoir lieu. »
Il fixa Jamie, puis Gabriel. « Je ne sais pas ce qu'il a fait mais je doute que c'est réparable. Bien. Puisque tu ne veux pas me dire qui est la Première Âme alors nous trouverons pas nous même. »
Son coeur se serra quand il vit plusieurs épisodes marquants de la vie de Diane. C’était douloureux, comme lui. Etaient-ils condamnés à vivre malheureux ? « Je pense qu'il veut surtout la sauver elle. Il veut que nous l’aidions à y parvenir. Soit. J'accepte de l'aider. Qu est ce qu'on doit faire ? Ça serait plus facile s’il était plus explicite dans sa démarche. Je commence à le comprendre mais nous n'avons pas.encore toutes les cartes en main. »
Quand il avait dit cela, il s’était retourné vers Diane et Daemon. Sa sœur haussa un sourcil et déclara : « Et qu'est que tu comprends ? Je t'en prie développe. »
Il se tourna ver Diane pour la fixer droit dans les yeux : « Il était comme nous. Il s'est juste perdu en chemin. Sauf que son erreur a eu plus de conséquence. »
Arquant un sourcil à son tour, il s’expliqua : « J'ai vu Alexis ou Enora. Du futur. Elle m’a expliqué que Chronos s’était lié à l’Arbre Monde. Pour le sauver. Car il périssait tout comme la première âme qui souffrait du malheur infligé par les hommes. Chronos avait un autre nom. J'ai déjà une idée. Mais pour le moment je pense que ça n’avancera à rien. »
Et c’était peut être risqué de dévoiler ses théories à voix haute. Après tout, il avait confiance en Diane, mais pour lui, Daemon était un inconnu. Idem de Gabriel. « Ne tire pas de conclusions hâtives, il y a beaucoup de choses que tu ignores encore. »
Il s’était tourné de manière assez vive vers elle, sentant la moutarde lui monter un peu au nez. Elle se tourna vers Gabriel. « Nous nous éparpillons trop dans nos pensées c'est bien cela ? Dans ce cas là, comment y mettre un terme ? »
Mais elle n’eut pas le Temps d’attendre une réponse de lui, qu’Hermès lui avait déjà coupé la parole.
« Ne lui pose pas de question. Il sera pas plus explicite crois moi. Tu es au courant de chose que j'ignore ? »
Ca commençait à l’agacer. De multiples idées lui trottaient dans la tête, et ce n’était pas forcément les meilleures. Fronçant les sourcils, il écouta sa réponse avec attention. « Oui et non. » lui répondit Diane en haussant les épaules « Mais mieux vaut ne pas tirer de conclusions hâtives, l'expérience m'a apprises qu'entre ce que l'on croit et la réalité, les choses sont bien souvent différentes. »
La réalité. Ce qu’on croit. Soudain, trois idées vinrent en tête d’Hermès. Mais c’était risqué. Très risqué. Il avait besoin d’un avis avant cela. « Donc on me fait des cachotteries. Très bien. J’en ferai aussi. Bien et nous faisons quoi maintenant ? Une idée pour rejoindre la première âme? Je pense que c’est la solution. »
Il avait dit cela à la cantonade mais ce fut Diane qui répondit en roulant des yeux. « Je n'en sais pas plus sur Chronos que ce que tout le monde sait déjà. Si tu veux des réponses tu n'as qu'à te casser les dents à demander à un Titan ou bien Cassandre. »
Un sourire en coin apparut sur les lèvres d’Hermès. « Ok. Parfait. Ils sont à Olympe non? »
Faisant apparaître un vieux glaive romain dans sa main, issu des seuls maigres effets personnels qu’il disposait, il le dirigea vers sa poitrine.
« Quand on meurt on réapparaît à Olympe. C'est le moment d'essayer. » « J'ignore d'où tu viens cette théorie, mais à ta place j'éviterais de la tester, rien n'indique que tu vas te régénérer ou que tu vas apparaître sur Olympe. »
Ils réapparaissaient où ils voulaient. C’était la règle, et elle avait toujours été comme ça. De toute façon, Nora avait clairement dit que leurs corps n’étaient pas présents. C’était très risqué. Mais en même temps, ils étaient dos au mur et ils n’avançaient pas. Et puis, il avait une idée bien précise derrière la tête.
« Au pire je passe au prochain Palais. »
La lame tremblait, elle était dirigé vers son coeur. C’était stupide. Ou c’était une bonne idée. Quoi qu’il en soit, idiote ou pas, c’était quand même une idée. Plusieurs cas de figures étaient envisagé. La première, il irait rejoindre le dernier Palais. Sans possibilité de retour possible, mais au moins, il aurait des réponses à ses questions. C’était le pire des scénarios, car il savait qu’il n’en reviendrait pas. La deuxième, il se téléporterait à l’endroit de son choix, comme lorsque leurs corps mourraient. Ou alors, son corps sur Olympe se transformerait en cendre, et il pourrait revenir au même endroit, face à Hypérion et Cassandre pour lui poser toutes les questions qu’il avait en tête. C’était cohérent, car il n’avait pas d’arme divine en main. La troisième, c’était la théorie du rêve. Quand on mourrait dans un songe, on se réveillait. La main tremblante encore un peu, il se tourna vers Diane et dit simplement : « A plus tard. »
Et il s’enfonça le glaive dans la poitrine.
Sinmora
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Elle avait pour symphonie le battement de son coeur. Plus crissant de douleur, plus harmonieux d'Amour.
Je me retrouvais une nouvelle fois toute seule. Ca en devenait une habitude. Et pourtant, à peine Hermès était partit, qu'une nouvelle venue venait de faire son apparition. Je m'étais toujours demandé comment je réagirais face à une telle situation. Je l'avais peut-être imaginé tellement de fois, qu'elle me paraissait ordinaire aujourd'hui. A dire vrai, tellement de choses se sont passés depuis la dernière fois. Ce n'était pas une rencontre habituelle, de chair à chair. C'était une rencontre à travers des mots, à travers des vers.
J'ai vécu une histoire. Une histoire qui a traversé le Temps, traversé les époques. Une histoire qui a travers ces lignes vivra pour l'éternité.
Je me souvenais de chacune des lignes, de chacun des mots que contenait la lettre de ma mère. Je l'avais lu et relu un nombre incalculable de fois. Peut-être pour être sûr de n'en oublier aucun passage, ou alors afin d'y trouver des réponses que je ne possédais pas encore. J'avais espéré ce jour. Celui où elle se retrouverait une nouvelle fois face à moi. Elliot avait prétendu l'avoir vue. Peut-être qu'elle avait pris le temps, mais qu'elle avait fini par trouver le moyen de venir me voir moi. Elle était sur le point d'ouvrir la bouche, afin de parler, mais j'avais levé ma main pour lui faire comprendre de ne rien dire. Je devais me montrer forte. Le temps nous était sans doute compté. Je devais mettre de côté toutes les questions que j'avais. Je devais le faire pour mes amis. Je devais savoir ce qu'on ignorait, afin de nous permettre d'avancer et de quitter cet endroit. Aider Elliot, c'était tout ce qui comptait. Elle avait sans doute compris, car quand elle avait ouvert la bouche pour parler, ce n'était pas des banalités qui en étaient sortis.
« Elliot est arrivé chez nous. Un jeune Voyageur venu d'une autre époque. Il a réussi à impressionner mon frère, Hyperion. Il l'a pris sous son aile. Ouranos ne voyait pas cela d'un très bon oeil, mais il était tellement prodigieux. Il avait une connaissance que nous ne possédions pas. Quel que soit le pouvoir qu'on lui montrait, il finissait par réussir à le maîtriser. Il est devenu une légende à Titania. »
« Surt... » laissais-je échapper.
« Non. » me coupa t'elle. « Pas Surt. Elliot, tout simplement. Surt est la création d'Ouranos. C'est ce qu'il a fait de lui. Un Guerrier. Une arme. Il avait un potentiel bien plus grand. Ca a fini par se retourner contre lui et contre nous tous. »
« Il faut lui parler. Lui dire que ce n'est pas une fatalité. Qu'il ne doit pas rejoindre le Titan Roi Ouranos. Elliot est quelqu'un de bien. » affirmais-je.
« Il a accomplis de grandes choses, certes, mais il avait un dessein qu'il ne nous avait pas dit. Ce sont les Prophétesses qui ont alertés Ouranos. » poursuivi t'elle sans s'interrompre.
A croire que comme je le pensais... le Temps était compté. Ca m'avait paru ordinaire de la revoir. Mais mon coeur avait pris une allure que j'avais du mal à suivre. Est ce que je ne gâchais pas de précieux instants ? Combien nous en restait-il encore ? Je faisais ça pour lui. Je devais continuer ainsi.
« Ouranos a compris d'où venait Elliot. Il a voulu l'arrêter. C'est pour cette raison que j'ai voulu protéger les Ephémères. Je n'aurais peut-être pas dû intervenir... » acheva t'elle d'une petite voix.
Qui étaient les Ephémères ? Elle semblait regretter de les avoir protégé. Pourquoi ? Si elle ne l'avait pas fait, ça aurait conduit à la perte d'Elliot ?
« J'ai demandé à Hyperion de m'aider. J'ignorais ce qu'il savait déjà. Mon frère n'est pas des plus bavards. Il m'a confié qu'Elliot était entré dans le Bois des Oubliés, le domaine de Mnémosyne. Quand il en est ressortit, il était différent. Il a vue quelque chose qu'il n'aurait jamais du voir. »
J'allais lui demander quoi. Mais elle y avait répondu d'elle même.
« Il a vue le Temps. Son lui passé. Son lui futur. Il était au coeur du Temps. Au coeur de sa propre ligne temporelle. Il a vue tout le potentiel de cette force jadis oubliée. »
Le décors avait changé. Je venais à peine de m'en rendre compte, bien trop captivée par le récit de ma mère. On était désormais tous les deux dans ce grenier. Ce même grenier où j'avais été conduite à plusieurs reprises. Je savais désormais chez qui on était. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi je me retrouvais à chaque fois dans le grenier du 221b Baker Street.
« C'est toi qui fait ça ? » lui demandais-je.
Elle observa la pièce dans laquelle on se trouvait. Elle s'était contentée de secouer la tête de gauche à droite, tandis que son regard se posa sur le lit. Je fis de même. Il y avait une lettre ouverte. J'en reconnaissais le papier, tout comme l'écriture. Je la pris dans mes mains. Pourquoi la lettre de ma mère se trouvait ici ? Je voulais lui poser la question, lui en poser tellement, mais si tout ça n'était qu'un leurre dans le but de nous faire perdre du Temps ? Elle ne me regardait pas. Elle observait le sol, comme si elle attendait quelque chose. Comme si elle espérait que je lui demande de continuer. Je voulais connaître le lien entre cet endroit et moi. Mais j'avais bien plus important à songer à l'heure actuelle.
« Qui est Chronos ? » murmurais-je.
Je me doutais que c'était la question à poser. Ca semblait être la seule chose qui clochait dans mon histoire, dans celle de Diane et des autres. Nous avions des connaissances similaires sur mon monde, mais celle ci divergeait totalement. Qu'est ce que ça signifiait. Ma mère leva les yeux dans ma direction. Je pouvais voir à travers eux qu'elle semblait bien plus fatiguée.
« Il a créé des choses tellement merveilleuses. La première âme. Je l'ai vue de mes propres yeux. Hyperion en était jaloux. Mon frère avait tenté un grand nombre de fois de donner longévité à nos créations, mais sans jamais y arriver. A l'époque il créait beaucoup. Il s'est arrêté quand il a atteins ses limites. Ou plutôt quand il a cru les atteindre. Dame Nature lui a montré la voie, mais il ne l'a pas compris. Je ne l'ai pas compris tout de suite non plus. Et désormais je ne pourrais pas lui apporter la réponse à cette question. »
Elle m'observa attentivement.
« Il ne doit jamais s'arrêter de créer. » ajouta t'elle.
Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire par là. Sans doute qu'elle tentait de lui faire parvenir un message par mon intermédiaire. Soit. Si ça pourrait nous aider, je lui dirais. On quittait une nouvelle fois le chemin des réponses. La première fois quand le décors avait changé, par ma faute. La seconde fois, maintenant, parce que ma mère avait laissé son esprit vagabonder dans le passé. Elle avait fini par s'en rendre compte et elle avait retrouvé ses objectifs.
« La première âme ne doit pas mourir. Elle est liée à chacune des âmes existantes. Elle est liée à l'Arbre Monde. Elle est forte et fragile à la fois. Tu dois la préserver, la protéger. Il faut que chaque Racine soit présente et qu'au coeur de l'Arbre Monde, une âme prenne sa place. »
« Un sacrifice ? » demandais-je.
L'un d'entre nous allait devoir mourir pour que tous les autres vivent ? Est-ce qu'elle me demandait de...
Je tentais une nouvelle fois d'obtenir la réponse à ma question. En espérant que ça ne serait pas en vain cette fois ci encore.
« Le Paradis Perdu. C'est là que se trouve l'Arbre Monde. C'est là bas que vos chemins devront se croiser. »
« Les chemins de qui ? Je vais retrouver les autres là bas ? »
« Vous allez le retrouver lui. Le Titan Roi Chronos sera au bout du chemin. » dit-elle tandis que je sentis un frisson me parcourir.
Rien que l'évocation de son nom me rendait nerveuse. Ca ne m'était pas encore arrivé jusqu'à présent. J'avais du mal à me contrôler. Peut-être parce qu'elle avait parlé d'un Titan Roi et non simplement d'un Titan. Chronos n'était pas seulement un Titan que je ne connaissais pas, mais qui plus est, il était le succésseur d'Ouranos ? Je comprenais de moins en moins les choses. Tandis que j'y réfléchissais, je fus coupé dans mes pensées quand je vis que ma mère avait légèrement palis. A dire vrai, ce n'était pas uniquement son visage, mais tout son corps. Elle disparaissait petit à petit ?
« J'ai encore une chose à demander ! » dis-je pour la ramener à moi.
Elle était toujours là. Un peu plus pâle qu'auparavant. Elle attendait que je lui pose ma question. Je ne pouvais plus poser de questions dont je n'obtiendrais pas de réponses. Je devais me contenter de ce qui nous aiderait. Comme je l'avais fait depuis le début, sauf quand je m'étais montrée trop butée sur une question qui demeurait sans réponse.
« Pourquoi il a créé quelque chose d'aussi fragile ? »
Je sentis que ma question la pris de court. Elle s'attendait sans doute à quelque chose de plus poussé, mais c'était la première chose qui m'était passé par l'esprit.
« Parce que l'Amour est fragile. C'est quelque chose que l'on doit préserver. Que l'on doit protéger. Chronos crée par Amour. »
Je n'étais pas sûr de comprendre. Ca recommençait à être confus, et elle devenait de plus en plus pâle.
« J'ai encore une question ! » m'exclamais-je.
Je cherchais. Je ne devais pas perdre de temps à chercher.
« Pourquoi il veut détruire ce qu'il a créé ? »
Ce me semblait pertinent. Quelqu'un qui créerait des choses aussi merveilleuses, ne tenterait pas de les détruire ensuite. Elle me le présentait comme quelqu'un de merveilleux et non un monstre. Elle semblait en tout cas ému que je pose ce genre de questions. Je voulais en savoir plus et sur Chronos sans pour autant demander qui il était. Est ce que c'était une question à laquelle je ne pouvais pas obtenir de réponse, parce que ça lui était impossible de me les donner ? En tout cas je tentais au mieux de contourner le problème.
« Parce qu'il a aimé. Il a aimé sans trop savoir comment. Sans trop savoir d'où, depuis quand. Il a oublié ce que signifie le mot Aimer. Il se contente de croire en l'Amour. Deux mots le hantent jour après jour. Il n'en a pas compris le sens. Il a trahis son propre amour et quand il s'en rendra compte, il sera trop tard. Trop tard pour lui. Trop tard pour nous. Mais peut-être qu'il restera un espoir. Elliot. »
Je la voyais disparaître quasi intégralement. Il restait encore un petit peu d'elle. Juste assez pour que je puisse une nouvelle fois la stopper et lui dire...
« J'ai encore une dernière question ! »
Je sentais que c'était la toute dernière. A dire vrai c'était la toute première que j'avais eu envie de lui poser. Mais ce n'était pas vraiment une question... plus quelque chose que je ressentais au fond de moi. Quelque chose que j'avais envie de dire. Quelque chose qui me prenait aux tripes. Une affirmation. Rien de plus.
« J'ai besoin de toi. » laissais-je échapper.
Je n'avais pas besoin de réponses à mes questions. Je n'avais pas besoin de savoir qui était Chronos. Si je faisais cela, ce n'était pas pour moi. J'avais juste besoin d'une chose. J'avais besoin d'elle. De ma mère auprès de moi. La vie était parfois bien trop difficile à supporter toute seule. On devrait tous avoir une mère à nos côtés. J'avais trop souvent la sensation d'être qu'un minuscule grain de poussière perdu dans une étendue de sable. Et même si je ressemblais à beaucoup de ces grains de poussière, je me sentais très seule.
Quand elle disparu, sans me répondre, je m'étais contenté de fermer les yeux. Je ne voulais pas voir ce décors que je ne comprenais pas. Ni cette lettre que je tenais toujours dans mes mains. Je ne voulais pas aller vers les autres, me faire transporter dans un nouvel endroit. Je voulais leur apporter les réponses que j'avais reçu, mais je ne pouvais pas là, dans l'immédiat. J'avais besoin d'un peu de temps. Et tandis que je tentais au mieux de ne pas sombrer, je sentis une chaleur m'envelopper. Une présence. Quelque chose de puissant qui m'entourait, comme si elle me prenait dans ses bras. Un passage de la lettre de ma mère me revint en tête.
Si je le pouvais, ça serait avec un sourire et tout l'Amour que je ressens pour toi, que je te prendrais dans mes bras et que je te dirais ces douces paroles que j'ai gardé précieusement pour toi. Je les ai gardés secrètes, afin que jamais on puisse les utiliser pour m'atteindre. Car je n'aurais jamais pu tous vous protéger, si j'avais crain d te perdre.
Ces mots je les ai prononcés en continue. Non pas avec ma bouche, mais avec mon coeur. Ils martèlent mon esprit, font partit de mes sens, ont dirigés chaque pas de mon existence depuis que j'ai croisé ta route. Ces mots sont simples et représentent tout ce que j'ai toujours voulu te dire, sans jamais pouvoir les prononcer.
Je gardais les yeux fermés, tandis que cette chaleur continuait de m'envelopper. Et je sentis une larme couler le long de mes joues quand j'entendis un murmure à mon oreille.
« Je t'aime, ma petite Sinmora. »
Je ne voulais pas ouvrir les yeux et que ce moment prenne fin. J'étais resté ainsi un petit moment, dans cette pièce, avec cette chaleur qui disparaissait petit à petit. Puis, au bout d'un moment, quand j'ouvris les yeux et que je sentis que mes larmes avaient séchés, je vis que le décors était une nouvelle fois différent. C'était un long couloir. Je le connaissais. Il menait de mon ancienne chambre à Olympe, jusqu'à la salle du trône. Ce qui ne s'y trouvait pas les précédentes fois où je l'avais fréquenté, c'était cette petite lueur bleue qui flottait dans les airs. Puis la seconde qui apparu un petit peu plus loin. Ils émettaient un petit bruit. Il y en eu d'autres. A croire qu'ils traçaient un chemin. Toujours tout droit. Je devais emprunter cette route. Je m'en doutais.
Quand nos frères et soeurs mourraient. Quand les personnes qu'on aimait disparaissaient. On voyait ces petites choses. Des flammes bleues. Elles flottaient dans les airs et disparaissaient petit à petit. On disait qu'elles rejoignaient Dame Nature dans leur dernière demeure. C'était beau et j'aurais pu continuer, si au milieu de ces feux follets, il n'y avait pas eu cet homme aux cheveux enflammés qui était apparu. Il fit bouger sa main de gauche à droite, comme pour éloigner les feux follets, avant de remarquer ma présence et de me regarder en plissant des yeux.
« 31 Décembre 2018 ? Ca n'a pas changé ? » demanda t'il intrigué.
Je plissais les yeux à mon tour.
« Février. 2019. » répondis-je tandis qu'il semblait embêté.
« Elle va me tuer... » se contenta t'il de répondre.
Ca voulait dire quoi ça ? Et qu'est ce que Hadès faisait là en plein milieu du chemin tracé par ma mère ? Si bien entendu il était d'elle...
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Il n'avait aucune envie de la lâcher. Et le simple fait qu'elle le serre fort contre elle était capable de le rassurer. Pas totalement cela dit, il avait encore bien trop de doutes pour se sentir complètement serein. Il avait fermé les yeux un instant, profitant juste de son contact, avant de sentir l'aura d'Hyperion toute proche.
« Qu'est-il arrivé de l'autre côté ? »
Apollon ne répondit pas immédiatement. Lentement, il se détacha de Cassandre, gardant malgré tout son bras autour de sa taille. Il ne voulait pas s'éloigner d'elle. Derrière le Titan, il observa un instant Thémis plus éloigné, sans laisser paraître la moindre surprise face à sa présence. Ce n'était pas courant dernièrement, de tel rassemblement. C'était définitivement une journée spéciale.
« Trop de choses. » prononça-t-il enfin en baissant les yeux vers Hyperion, un sourire triste étirant ses lèvres. « On a rencontré ton frère. »
Il jeta un coup d'oeil vers Cassandre. Il ignorait si elle comprendrait. Il ne pouvait pas se permettre de faire un résumé détaillé de chaque instant qu'il venait de traverser. Ce serait bien trop long de tout expliquer. Faire le tri dans ses pensées n'était pas aisé mais c'était un exercice qu'il avait l'habitude de pratiquer.
« J'étais avec lui et Elliot. J'ai voulu tout lui dire. » poursuivit-il, quelque peu incertain.
Il ne regrettait rien. Il craignait simplement leur jugement. Il avait prit les devants en prenant le risque de les décevoir ou de tout chambouler. Il en assumerait les conséquences si il devait y en avoir. Hyperion se contentait de regarder Cassandre qui avait détourner le regard. Elle ne lui avait pas dit ? Il avait toujours supposé qu'il était au courant qu'il savait. Il ne s'imaginait pas qu'elle puisse cacher une telle chose. Il s'était trompé, apparemment.
« Je voulais qu'il sache avant de devoir faire face à sa... mort. C'est comme ça qu'on nous a présenté les choses, en tout cas. La Mort du Voyageur. »
Sa main libre passa sur son visage tandis qu'il lâchait un soupir. Un point fixe contre lequel il n'avait rien pu faire. Il était frustré, en vérité, de ne pas avoir pu rester plus longtemps à leur côté. Il s'inquiétait sur ce qui pouvait être en train de se produire à présent.
« Je n'en ai pas eu le Temps. » précisa-t-il rapidement pour ne pas semer de doutes. « Apparemment on ne voulait plus de moi là-bas, puisque je suis revenu ici avant d'avoir pu lui apprendre quoi que ce soit. J'ai juste... J'ai juste pu lui annoncer que je n'étais pas le seul à savoir des choses qu'il ignorait. »
Il fallait mieux les prévenir à ce sujet. Elliot l'avait mal prit, ce qui était des plus compréhensibles. D'un autre côté, il préférait que sa méfiance et sa colère soit dirigé contre lui et non pas contre Cassandre. Il le pensait quand il disait qu'elle faisait tout pour lui. Il ne voulait pas avoir brisé quoi que ce soit entre ce père et sa fille.
« On nous a parlé de la Première Âme que l'on devait sauver et de l'Arbre Monde que Chronos souhaite détruire mais... je n'ai pas l'impression qu'on ait réussi à faire quoi que ce soit de concret pour changer les choses. »
Le dieu se sentait coupable. On comptait sur eux, d'une certaine façon, et il avait cette sensation d'avoir échouer. De ne rien avoir modifier. D'être le simple spectateur qu'il détestait être. Ce n'était pas agréable comme impression.
« Je suis désolé. » murmura-t-il en observant sa fiancée, son avis étant certainement celui qui comptait le plus pour lui à cet instant.
Elle s'était écartée de lui pour prendre sa main dans la sienne. Il la serrait peut-être trop fortement et il pouvait deviner, sans qu'elle n'ait besoin de prononcer le moindre mot, qu'elle était certainement tout aussi désolée que lui. Elle n'avait pas pu être là puisqu'il l'avait ramené. Ce n'était pas de sa faute.
« Ca n'a pas de sens. »
Il releva la tête, surpris d'entendre la voix de la Titanide s'élever. Hyperion semblait encore réfléchir, sans doute pour trouver une logique à tout ce qui s'était déroulé. Thémis elle, s'affirmait bien davantage.
« Si Chronos souhaitait réellement détruire l'Arbre Monde, ça ne serait pas dans les Songes qu'il irait. Il viendrait ici, à l'Asbru. »
« Il veut qu'il sache. Il veut lui dire qui il est réellement. Pourquoi maintenant ? »
« La mort du Voyageur. Elle arrive à l'Aube de la Douzième Heure, quand le guerrier entre dans le Bois des Oubliés. Tout ça est une perte de temps. C'est déjà arrivé. Réveille les. »
Le ton était autoritaire. Pourtant le Titan ne réagissait pas, les fixant tour à tour. C'était dans ses habitudes de ne pas tout de suite prendre de décisions et de laisser planer le mystère, Apollon n'en étant plus étonné. Ce qui le surprenait davantage, c'était que Thémis, après n'avoir rien dit ou fait pendant des mois, se décidait à présent à s'exprimer plus rudement. Il ne s'y était pas préparé, il s'était fait à l'idée que les Titans restaient en retrait.
« Pourquoi est-ce qu'il viendrait à l'Asbru ? » questionna-t-il néanmoins, intriguée, en haussant un sourcil en gardant ses yeux rivés sur Thémis. « Le but était qu'on l'aide. Je crois. Gaia voulait que l'on agisse, d'après Archéron. On a vu beaucoup de choses là-bas, c'était complexe. Gabriel... enfin le petit Sandman a dit que le Cavalier Solitaire avait fait une erreur et que ce n'était pas prévu. Que les âmes mourraient. Qu'il fallait faire un choix. »
Il tentait de son mieux de se remémorer le moindre mot qui avait été prononcé, pour ne pas faire d'erreurs ou de mauvaise interprétation. C'était délicat de ne pas laisser passer la moindre information capitale. Tout était encore trop récent pour qu'il ait le recul nécessaire. Il secoua légèrement la tête, avant d'ajouter, pensif :
« C'est peut-être déjà arrivé pour vous tout ça, mais pas pour nous. Tout se passe dans le désordre. »
C'est bien ce qui rendait le tout si compliqué à gérer. Personne n'avait en mains les mêmes informations mais tout le monde estimait qu'il n'était pas nécessaire de les partager. Ils auraient dû tous se mettre autour d'une table dès le départ pour tout se dire, ça aurait certainement faciliter la tournure des événements.
« L'Arbre Monde n'est pas dans ce plan d'existence. » admit Cassandre en se moquant de la Titanide qui ne voulait pas s'éterniser en explications. « On ne peut pas s'y rendre comme ça. Il se trouve on ne sait où, mais l'Asbru permet de s'y rendre. Enfin techniquement. Car il permet de se rendre n'importe où, que ce soit à travers le Temps ou l'espace. Pour ça qu'on l'utilise peu. Ça serait trop facile sinon. »
Elle fixait Hyperion tout en parlant. Il devait être celui qui ne souhaitait pas que l'on abuse de son usage. Etonnamment, Apollon pouvait le comprendre. Il pouvait s'avérer dangereux de vouloir jouer avec le Temps.
« On aurait besoin d'Heimdall. Il faut ouvrir l'Asbru et se rendre à l'Arbre Monde. De là bas on pourra voir ce qu'il en est réellement. »
« C'est une très mauvaise décision. On ne se rend pas comme ça jusqu'à l'Arbre Monde. C'est un lieu pur. Et seule Gaia en a trouvé l'accès. »
« On a un jeune Oracle avec nous. » répliqua Cassandre en le lâchant pour le désigner de ses deux mains. « C'est pas comme si on y allait les yeux fermés. »
Il était plutôt flatté de sa considération, tout en ne sachant comment la gérer. Il avait lui-même du mal à comprendre ce que son rôle impliquait ou lui permettait. Et Thémis ne manqua pas de le faire remarquer :
« Un débutant. Ce n'est pas comme si nous avions un véritable Oracle à nos côtés. »
Si la jeune femme à ses côtés fusillait du regard la Titanide tout en plissant les yeux, lui afficha une expression de surprise à une telle remarque dans ses conditions.
« Outch. Vous êtes blessante. » laissa-t-il échapper malgré lui, avec une moue quelque peu sarcastique.
Elle ne le connaissait pas. Tout comme lui ne prétendait pas la connaître. Il ne l'avait que très peu croisé et le peu de fois où cela s'était produit, il l'avait trouvé relativement agréable. Cependant, il comprenait qu'elle ne devait pas l'estimer grandement et ne cherchait qu'à aller dans le sens qui lui paraissait avantageux. Il n'appréciait pas cette manière de faire. Qu'elle se permette de s'exprimer ainsi envers Cassandre l'agaçait en vérité.
« Faut dire que nous on a pas de vrais Titans pour nous aider. » rétorqua-t-il alors sans lâcher Thémis du regard, plus incisif qu'il ne l'avait désiré. « Juste des individus qui se croient tout permis et qui pensent que leur puissance leur donne tous les droits. Cela dit y'a du progrès, jusqu'à maintenant vous parliez en énigmes et vous osez enfin donner votre avis clairement à défaut de proposer des solutions. C'est un bon début. »
Il était sans doute trop dur à son égard. Il ne s'en voulait pas pour autant. Elle ne se gênait pas pour l'être aussi, alors qu'il y a peu lui et ses frères et sœurs ignoraient encore tout de leur passé et de ce qui se tramait dans leur dos. Il trouvait ça injuste qu'elle les traite ainsi. Cette journée était déjà bien assez éprouvante sans qu'il n'ait besoin de subir un Jugement supplémentaire. Il était trop tendu, l'absence d'Artémis ne l'aidant en rien, son inquiétude pour ce qui pouvait se passer du côté de ceux qu'il avait laissé derrière grandissant au fur et à mesure que les secondes défilaient.
« Sans offense, vous vous êtes mon Tonton préféré quand même. » ajouta le dieu avec un léger sourire en tournant sa tête vers Hyperion, comme pour alléger un peu cette conversation.
Oh il ne le trouvait pas parfait, loin de là, mais il avait un certain attachement à son égard malgré tout ses défauts et ses erreurs. Si le Titan ne réagit pas, Thémis quant à elle semblait blessée. Ils étaient deux comme ça. Il savait qu'elle aurait pu l'écraser sans difficulté de sa puissance mais elle conservait un certain contrôle. Ce n'était pas le moment pour les règlements de compte.
« Je croyais qu'Heimdall n'était plus des nôtres ? » interrogea-t-il alors Cassandre. « Enfin... je suppose que c'est plus compliqué que ça. »
La jeune femme secoua la tête. Elle avait l'air d'approuver, tout en étant gênée. Il n'arrivait pas à définir vraiment ce qui pouvait se passer dans sa tête à cet instant. Il aurait aimé pouvoir l'interroger plus longuement mais tant d'autres choses lui passaient par la tête à cet instant.
« L'éphémère et le papillon ne sont qu'un. » lança-t-il soudainement à l'adresse d'Hyperion qui conservait le silence, sondant la moindre réaction de sa part. « Ca vous dit quelque chose à vous, non ? C'est ce que vous avez dit. A Aphrodite. Je l'ai vu. »
Cette simple phrase lui prenait la tête. Elle avait un sens, une raison d'avoir été répétée par Emin, et il devait en trouver la résolution. Il ne pouvait pas y arriver tout seul.
« Je suis peut-être un débutant mais j'ai plein de ressources. » ajouta-t-il, défiant, tout en jetant un coup d'oeil à la Titanide. « Je crois que c'est une partie de la réponse à des questions qu'on ne se pose peut-être pas... et je commence vraiment à parler comme vous, faut que j'arrête ça. »
De nouveau, il passa une main sur son front. Il peinait à se suivre dans ses réflexions. Tout se mélangeait. Le Titan le regardait sans rien laisser transparaître, ce qui ne lui permettait pas de comprendre plus précisément ce que ça pouvait signifier. Au moins, il avait essayé.
« Il a toujours ses Gardiens. Il suffit de demander à l'un d'entre eux de venir ici. »
Elle ne s'arrêtait donc jamais de vouloir diriger les opérations ? Il eut presque un rictus. Elle voulait montrer qu'elle était capable d'agir vu qu'il lui reprochait de ne rien faire. Il n'était jamais trop tard pour s'améliorer après tout.
« Socrate dort. » prononça Cassandre, peu assurée. « Enfin je crois. »
Il n'était pas présent parmi les divins endormis autour d'eux, en tout cas. Il n'était jamais là quand on avait besoin de lui.
« Le bibliothécaire fera très bien l'affaire, vue que le chat n'est pas là. »
Elle n'aimait pas le félin en question ? Lui l'appréciait. Il avait du caractère. C'était ce qui manquait à beaucoup dans le coin.
« Jules ? »
Il tourna la tête vers elle tandis qu'elle semblait surprise par une telle annonce. Elle croisa les bras et fixa Hyperion un instant, tandis qu'Apollon commençait à ne plus rien comprendre à ce qui se déroulait.
« Ah ouais... Jules ne dort pas et on ne m'a rien dit ? Et pourquoi on ne m'a rien dit ? »
Si Thémis était gênée par une telle interrogation, lui la trouvait surtout inappropriée en de telles circonstances. Et surtout inutile. Quelque chose le dérangeait dans cette conversation. Un tout petit détail.
« Je suis un Gardien moi aussi... » marmonna-t-il tandis qu'il avait l'impression que tout le monde avait oublié cette information.
Il accumulait les rôles entre celui-ci et celui de Jeune Oracle, c'était un fait, après tout le second était peut-être plus important que le premier. Cela dit ça restait vexant d'être oublié de la liste de la sorte – en particulier par sa fiancée.
« Ché pas faux. » lâcha-t-elle entre ses dents, en secouant la tête comme si elle venait de réaliser son oubli.
Il ne pouvait pas faire un scandale maintenant à propos de ça. Même si il aurait eu raison de le faire. Il se racla la gorge tout en la regardant un instant avant de poser ses yeux sur le Titan, pour revenir vers la jeune femme.
« Ca n'aurait rien changé que tu saches qu'il était réveillé... Non ? Bien sûr que non ça n'aurait rien changé. »
Il était toujours dérangé par le fait que Jules n'ait pas été endormi comme tous les autres alors que cela avait été son cas. Il était spécial, c'était pour ça, ils étaient tous les deux spéciaux à leur manière de toute façon. Il se renfrogna légèrement mais secoua la tête. Il ne s'était pas préparé à revoir l'écrivain, la dernière image qu'il avait de lui étant celle d'un homme en pyjama en train de dormir dans son lit. Il faudrait qu'il évite de parler de ça d'ailleurs. C'était préférable.
« Apparemment on peut jamais se passer de lui longtemps de toute façon ! » estima-t-il d'un ton plus léger. « Et deux Gardiens valent mieux qu'un. »
Il se rassurait comme il le pouvait sur son propre rôle concernant cette situation. Il s'imaginait qu'il aurait pu gérer tout seul mais si il fallait vraiment avoir un coup de main, il n'était pas contre l'aide de Verne. Il avait survécu jusqu'ici malgré le fait qu'il était un humain, il devait bien l'admettre, c'était qu'il avait des ressources.
« On se rend à l'Arbre Monde. On trouvera le chemin tous les deux. » annonça Cassandre pour couper court à toute discussion.
« L'Ephémère et le Papillon ne font qu'un. » se décida alors à répéter Hyperion, avec un air... amusé.
Le dieu cligna des yeux en le détaillant. Est-ce que c'était l'âge qui le faisait réagir à retardement ? Ou sans doute était-il trop prit dans ses pensées. Ça lui arrivait aussi, il pouvait le comprendre.
« Ne prêter pas attention aux paroles d'un vieux fou. Concentrez vous sur votre tâche. Jules ouvrira l'Asbru. Ainsi, Apollon pourra se concentrer sur sa tâche. »
Tâche qui était... ? Il n'en avait pas la moindre idée. Au moins, chacun avait une place dans cette histoire. Le travail d'équipe était une chose qu'il estimait et qu'il appréciait. Ça lui convenait ainsi. Le Titan eut un léger sourire en continuant de le fixer.
« J'ai toute confiance en toi, Jeune Oracle. »
Il sentait d'ici l'agacement de Thémis qui ne partageait pas cet avis. Ça avait quelque chose de plaisant. De flatteur. Et il se sentait juste un tout petit peu, mais si légèrement sous pression. Au moins cela signifiait que rien n'était encore joué.
* * *
Apollon avait laissé Cassandre s'occuper des préparatifs nécessaires sur Olympe. Il ignorait en quoi cela consistait mais elle semblait s'y connaître. Lui avait été chargé de ramener le Gardien qui leur manquait. Il ne s'était pas montré hésitant malgré ses réticences, puisque le Temps leur était compté. Tout était paisible à la demeure où il s'était téléporté sans attendre, tout comme sur le reste de la Terre, à un point que c'en était presque angoissant.
Il resta un instant figé face au lit de Verne devant lequel il venait d'apparaître. Il était déjà venu visiter cette maison par le passé et une telle scène ne l'aurait habituellement pas dérangé. Mais c'était perturbant maintenant que ça lui rappelait ce moment où il s'était réveillé sans le moindre vêtements à côté de cet écrivain qui le serrait dans ses bras. Il grimaça à cette pensée et secoua la tête pour se sortir cette image de l'esprit.
« Hum... Jules ? C'est l'heure de la fin de la sieste. » finit-il par prononcer dans un murmure incertain.
Il ne voulait pas le faire sursauter mais réalisait en même temps que si il s'y prenait avec trop de délicatesse, ça ne risquait pas d'être efficace. Le dieu n'avait pas réfléchit à la façon dont il agirait pour réveiller l'homme allongé sous ses couvertures. Est-ce qu'il avait le sommeil lourd ? Il pouvait toujours lancer une petite musique pop pour le faire réagir mais ce serait brutal comme technique.
« Je t'ai apporté le petit-déjeuner. » tenta-t-il d'une voix un peu plus assurée en baissant ses yeux vers la tasse de café et le pain au chocolat qu'il avait rapporté. « Ce qui n'est... pas du tout bizarre. C'est juste gentil. Parce que je suis gentil. »
Il aurait dû demander à quelqu'un d'autre de se charger de ça. C'était trop gênant maintenant qu'il se trouvait là.
« Hmm ? »
Il sursauta presque à ce son émit par Jules qui relevait la tête sans pour autant être réveillé. C'est là qu'on voyait qu'il était vieux : il avait du mal à émerger. C'était presque mignon. Non. Pas du tout. C'était pas mignon. Il s'était rapproché du plateau que le dieu tenait toujours et se frotta les yeux avant de sourire, à priori satisfait par cette attention. Encore heureux tiens.
« Merci mon brave. »
Définitivement : c'était gênant. Et si Jules ne s'en rendit pas compte tout de suite, prêt à attraper la tasse qui lui était offerte, il s'arrêta net en réalisant à son tour l'absurdité de cette scène. Il écarquilla les yeux quand il le reconnut enfin.
« Toi... ici ? » prononça alors l'écrivain indécis.
Ca avait de quoi le choquer. Avoir l'Apollon près de son lit faisait toujours cet effet. Il était plutôt satisfait de cette réaction et il affichait un sourire idiot qui collait parfaitement à l'étrangeté globale de la situation.
« Pourquoi te montres-tu aussi gentil ? » demanda-t-il avec une suspicion que le dieu n'avait pas anticipé. « Après ce que Cassandre m'a fait, je trouve que c'est un peu suspect. »
Ce fut à son tour d'ouvrir des grands yeux, sans savoir comment il devait interpréter cette simple phrase. Jules s'était reculé comme s'il doutait des véritables intentions du dieu qui était pourtant toujours sympathique – parfois il le cherchait un peu c'est vrai, mais ça faisait partie de cette éternelle compétition qui les liait ça.
« Comment ça ? Qu'est-ce que Cassandre t'a fait ? » interrogea-t-il, tout aussi méfiant que son interlocuteur, en fronçant les sourcils.
Entre ça et le fait qu'elle aurait aimé savoir que Jules était réveillé, il commençait à se poser des questions. On lui cachait un truc. Il faudrait qu'il le découvre. Sauf que le timing n'était pas le bon et ça le frustrait encore davantage. Il secoua vivement la tête, faisant abstraction de son agacement.
« C'est pas important. » articula-t-il en remettant cette discussion à plus tard. « J'ai besoin de toi, en fait. On a besoin de toi. C'est ça de faire la grasse matinée aussi, t'as zappé tout ce qui s'est passé de super important aujourd'hui. »
Faire de l'humour était la meilleure façon de rendre le tout un peu moins catastrophique. C'était une méthode qui avait déjà fait ses preuves.
Jules tourna la tête, apparemment surpris de l'heure tardive qu'affichait son réveil puisqu'il en tapota le cadran comme si l'appareil était défectueux. Pourtant, pour une fois, la technologie ne mentait pas.
« Le café c'est pour te booster un petit peu. Y'a du boulot qui t'attend là-haut, Monsieur le Gardien. » poursuivit le dieu, imperturbable, en indiquant le plafond d'un geste bref de la tête. « Je te laisse le temps de te changer si tu veux évidemment. On est pas pressés. A peine. »
Il n'en était pas certain. Il ne savait pas combien de Temps ils avaient devant eux. Sans doute peu. Jamais assez, en tout cas. Apollon eut une moue en détaillant Jules sous ses couvertures, une interrogation sans doute inappropriée lui brûlant trop les lèvres pour qu'il la retienne :
« Ca va paraître bizarre comme question mais au point où on est... T'as pas de pyjama Nautilus sur toi hein ? C'est juste pour être sûr. »
Il était à présent persuadé que le rêve qu'il avait vécu – ou quoi que ce soit d'ailleurs – était aberrant et loin d'être un futur possible. Mais quand même, ça l'intriguait. L'écrivain le regardait en fronçant les sourcils, mais il l'avait prévenu que ce serait bizarre.
« Bien sûr que non. Un pyjama Nautilus... où vas-tu chercher des idées aussi fantasques ? »
Et bien apparemment c'était son esprit qui les fabriquait. Et d'un point de vue personnel, il trouvait que c'était super classe comme idée, surtout que la matière du pyjama en question avait eu l'air super douce. Il devrait y penser. Ou il devrait lui offrir plus tard tiens, pour son prochain anniversaire... Non, c'était une mauvaise idée. Mais du coup... Il portait quoi ? Rien du tout ? Il hésita à fermer les yeux lorsque Jules sortit de son lit mais heureusement, il était un minimum habillé. Le dieu retint presque un soupir de soulagement. Evidemment, le Gardien tenait difficilement sur ses jambes et chancela quelque peu avant de récupérer sa canne avec une grimace. C'était pas un fossile pour rien.
« C'est un jour avec, visiblement. »
Il lui faisait presque de la peine en se dirigeant vers son armoire tandis que le dieu le suivait du regard en silence. Il ne réagit que lorsque Jules lui lança un coup d'oeil crispé.
« Tu comptes me regarder m'habiller ? »
La question le décontenança quelques secondes avant qu'il ne grimace à son tour en posant le plateau et en sortant de la pièce. Ce n'était pas dans ses projets de faire dans le voyeurisme. Il ne s'appelait pas Cassandre Sandman.
Il n'eut pas à attendre longtemps avant que Verne ne sorte de sa chambre pour le rejoindre dans l'escalier où il patientait sagement. Sa tasse en main, le pain au chocolat dans la bouche, et la canne le soutenant, il annonça indistinctement :
« Che chuis prêt. »
Apollon eut un léger sourire qui disparut au profit d'une moue embêtée. Il ne pouvait pas le faire débarquer comme ça devant le fait accompli sans rien lui dire. Il n'avait pas conscience de ce qui se passait puisqu'il avait dormi trop tardivement.
« Avant d'y aller un petit briefing s'impose, sinon tu risques d'être choqué. » prononça-t-il avec calme, sans chercher à l'effrayer. « Tout le monde dort. Et quand je dis tout le monde, je parle du Monde. Sauf quelques exceptions, comme nous quoi. Ce serait compliqué de tout t'expliquer en détails rapidement, mais on arrive à un moment décisif concernant Chronos. »
Il avait conscience que c'était abrupt de dire les choses de cette façon, sauf qu'il n'avait pas vraiment d'autres options. Jules l'observait sans rien dire, amusé, certainement parce qu'il s'imaginait que c'était une blague de la part du dieu pour le perturber. Si seulement.
« Et Elliot, aussi. » poursuivit-il en passant une main dans sa nuque. « Disons qu'il doit mourir. Pas littéralement ! Comme je l'ai dis, c'est compliqué. »
Il soupira, l'écrivain se décomposant alors qu'il devait prendre conscience de la gravité de la situation. Il était lent à la détente mais il savait faire preuve de sérieux rapidement, retirant le pain au chocolat de sa bouche.
« On doit aller à un endroit précis avec Cassandre pour tenter... de comprendre, au moins. C'est pour ça que ta présence est requise. Tu te souviens d'Heimdall et de son bâton qui ouvre des passages ? Bah je crois qu'en fait le but c'est que tu le remplaces. T'es déjà bien équipé avec ta canne. »
Il avait ponctué cette remarque d'un petit sourire, qu'il voulait rassurant. Il comprendrait que ce soit dur à digérer ou même à assimiler. Il ne lui demandait pas juste de faire des pancakes après tout.
« Je suis désolé d'être aussi expéditif... J'aime pas trop ça. » admit-il avec sincérité, se reprochant à lui-même de devoir passer les étapes. « Tu m'en veux pas trop de t'avoir réveillé pour t'embarquer dans une histoire titanesque encore une fois incompréhensible ? »
Le rire léger qu'il laissa échapper était nerveux. Il ne cherchait pas à cacher qu'il était inquiet quand à ce qui les attendait encore. Ça ne servait à rien de vouloir conserver toute sa fierté et son assurance dans un tel moment. Jules vida la moitié de sa tasse, sans doute pour garder une contenance ou pour se préparer à la suite.
« Très bien. » dit-il simplement, l'absence de réponse à sa question laissant le dieu coupable. « J'espère que tu as un mode d'emploi pour ouvrir des passages, car je veux bien m'y essayer, mais j'ignore comment m'y prendre. »
Il était tendu. C'était normal. Apollon l'aurait été aussi à sa place. Il l'était, en fait.
« Nous allons rejoindre Elliot ? Le sauver avant qu'il ne soit trop tard ? »
« On ne va pas le rejoindre. Mais on va essayer de faire ce qu'il faut de notre côté. » répondit-il, aussi engageant que possible, en hochant légèrement la tête.
Il s'était rapproché de Jules pour poser une main sur son épaule d'un geste encourageant. Ils étaient tous dans la même galère. Il ne pouvait pas le sauver à proprement parlé, juste limiter... les dégâts.
« Tu vas gérer t'inquiètes pas ! Y'a pas besoin de mode d'emploi quand on a le talent. »
Il lui faisait bien trop de compliments mais c'était nécessaire pour le mettre dans de bonnes conditions. Sans attendre plus longtemps, sachant que ce n'était pas suffisant pour rassurer Jules, il les fit disparaître de la maison pour les faire arriver à l'Asbru. Il remarqua tout de suite Cassandre qui attendait – impatiemment – leur arrivée, et que Jules salua d'un simple geste de la tête.
« Ah ben on prend tout son temps ! » ne manqua-t-elle pas de prononcer en regardant Jules fixement.
Elle s'attarda un peu trop à le détailler, ensuite. Ils lui cachaient un truc. C'était clair à présent. Y'avait minotaure sous roches. Il devait se faire violence pour ne pas les interroger davantage, une mission bien plus importante les attendant. Il restait néanmoins intrigué lorsque le regard de Cassandre croisa le sien avant qu'elle ne le détourne.
« Allez on y va. » lâcha-t-elle sans rien faire de plus, et le dieu secoua mollement la tête.
« Attends lui met pas la pression il sait pas comment faire le pauvre, il a même pas de bâton il a juste sa canne... »
Cassandre soupira et se rapprocha de Verne pour lui prendre les mains, enchaînant avec une grande inspiration avant de lancer trop sèchement :
« Il faut se concentrer ! »
Et ben... Finalement il était bien content de ne pas être à sa place. Il ne savait pas ce que lui devrait faire mais c'était jamais très marrant d'être la cible de l'agacement de la jeune Sandman. Croisant les bras, le dieu les observa en se sentant néanmoins quelque peu exclu de ce tête à tête. Il voyait bien que Jules faisait de son mieux, fermant les yeux et son expression laissant transparaître son état de concentration. Mais absolument rien ne se produisait et après un instant, il chercha à lâcher les mains de la demie-déesse.
« Ca ne rime à rien ! Je ne sais même pas sur quoi je dois me concentrer ! Dois-je imaginer l'Asbru s'activer ? Si tel est le cas, c'est ce que j'ai fais, et à l'évidence, ça ne fonctionne pas ! »
Ca s'avérait plus complexe que prévu. Peut-être que le mode d'emploi aurait pu avoir son utilité finalement. Il était pas quelque part dans le coin ? Si Cassandre semblait contrariée, elle n'avait pas l'air de mieux savoir la marche à suivre. C'était pas gagné.
« Un Gardien devrait savoir ce qu'il doit faire ! »
Est-ce qu'il devait intervenir pour soutenir l'un ou l'autre ? Non. Ça ne servait à rien. C'était une dispute de couple qui ne concernait qu'eux... cette pensée lui arracha une grimace. Ils étaient trop bizarres ensemble.
Un soupir le sortit de ses réflexions tandis que derrière eux, un nouveau participant venait de faire son apparition.
« Laissez faire... Bande d'incapables ! »
Un sourire étira les lèvres du dieu tandis que Socrate s'avançait pour se placer au cœur de l'Asbru, son arrogance étant tout ce qui manquait à cette petite réunion.
« Tu serais arrivé deux minutes plus tard je pense qu'ils se jetaient l'un sur l'autre, y'avait trop de tension là... »
Si il cherchait à le dire de manière amusé, il avait du mal lui-même à cerner si il était sérieux. Autant le prendre avec dérision. C'était mieux comme ça. Jules roula des yeux avant de rejoindre le félin et Cassandre fit de même alors qu'il les rejoignait. La jeune femme ferma immédiatement les yeux. Il décida de l'imiter. Si ils ne parvenaient pas à aller à l'Arbre Monde, ils rataient une chance de pouvoir faire quelque chose. Alors après tout à quoi bon regarder son échec en face ?
Le Temps passait lentement. Ou ce n'était qu'une impression. En tout cas, ça commençait à faire long sans le moindre picotement, pas un frisson, pas une sensation différente. Il trépignait sur place. Il pouvait percevoir l'agitation de sa fiancée également. Presque en même temps, ils se décidèrent à ouvrir les yeux.
Rien n'avait changé. Ou plutôt... tout avait changé. Plus de Jules. Plus de Socrate. Plus d'Olympe. Juste l'Asbru en plein cœur de la verdure.
« Y'avait vraiment besoin d'un Gardien juste pour ça ? »
Il se posait la même question. Il n'avait pas senti le voyage se produire. C'était curieux.
« En fait, on était même trois. Mais on a été efficaces apparemment. »
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“I love you to the moon and back”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Artémis la déesse de la chasse et de la lune herself (même si je viens du monde réel)
C’était plus fort que moi. Le plat de ma main, vint automatiquement heurter mon front comme un réflexe. Ce geste, valait mieux que mille paroles. Comment pouvait-on être à ce point stupide ? Je l’avais prévenu pourtant, de ne pas tester sa théorie. Mais non, il avait fallut qu’Hermès décide de jouer au plus bête des deux, et la mette en pratique. Au moins, ne savait-il pas visé, puisqu’il s’était poignardé du mauvais côté. Essayant de mettre mes émotions personnelles de côté, je me précipitais vers lui, afin de retirer le glaive avec précaution. L’idée, était de faire le moins de dégâts possible. Néanmoins, cela laissa Hermès fébrile, et en train de se vider de son sang. Serrant, les dents alors qu’il tombait, je m’accroupis à ses côtés afin d’arrêter l’hémorragie. Néanmoins, il n’était pas tiré d’affaire pour autant, la mâchoire toujours contractée je m’appliquais à faire cesser le saignement. Mais arrêter l’hémorragie, ne le rendait pas moins mourant. Pour ma part, je n’arrivais pas à éprouver autre chose qu’une profonde exaspération. Le jeune homme qui nous avait rejoint, me regarda quelques instants avant de poser une question :
« Vous êtes tous...Comme lui ? »
Il aurait pu dire stupide, cela ne m’aurait pas froissé. Appelons un chat un chat. Néanmoins non, nous n’avions pas tous de la semoule en guise de cerveau. C’est vrai que la plupart de mes frères n’étaient pas forcément très futé, et apparemment même venant d’un autre monde, les dieux au masculin n’étaient pas plus intelligent. Pour autant, ni Apollon ou même Hadès n’auraient eu une idée pareille.
- Il a atteint un stade que même, le moins futé et le plus impulsif d’entre nous n’aurait pas atteint.
Cela voulait tout dire, et je supposais que mon ton toujours aussi agacé parlait de lui même.
« Il se meurt » répondit le jeune homme toujours sans la moindre émotion, avant de se tourner vers nous « Le temps vous est compté, vous ne pouvez pas rester ici avec lui. »
Donc, si j’ai bien compris il était en train de nous demander d’abandonner Hermès, de le laisser mourir seule ? Mais il n’en était pas question ! Oui, nous n’étions pas vraiment proche lui et moi, oui depuis le début de cette expédition, il me tapait royalement sur les nerfs. Mais, si je ne faisais rien pour essayer de réparer sa bêtise monumentale, je ne me voyais pas expliquer à Héra ou même Athéna que je l’avais simplement abandonné.
- N’y a-t-il pas un moyen d’arrêter cela ? C’est un imbécile, je ne le cache pas. Mais laisser les gens mourir sans rien tenter ce n’est pas dans mon caractère.
Même Hermès, malgré sa stupidité
« Il a tracé sa propre voie. Ni vous n’y moi, n’y pouvez quoi que ce soit. »
Ce n’était pas vraiment la réponse que j’aurais aimé entendre. Mais au moins, il avait le mérite d’être franc, et de ne pas faire de détour, lorsqu’on lui demandait quelque chose. C’était déjà cela de prit.
- Il n’y a donc vraiment rien à faire ? Tentais-je un moyen pour qu’il se régénère ou que sais-je
J’avais fait ce que j’avais pu pour ma part, mais je n’avais pas de formation en médecine, et hormis arrêter le saignement, je ne pouvais rien faire de plus pour Hermès. Je ne pouvais qu’espérer, qu’il y ai un moyen, ou du moins que le nouvel arrivant le connaisse :
« On est dans un point fixe dans le temps. Toute action, est ancré dans toutes les époques. D’où l’urgence pour la première âme. »
- Si nous sauvons la première âme. Reste-t-il encore un espoir pour lui ?
Je me devais d’insister, même si je concevais qu’a la longue, cela pouvait paraître agaçant. Simplement, je n’avais pas l’habitude des personnes se mettant volontairement en danger afin de vérifier une théorie imbécile. Il n’avait manifestement pas comprit, que je ne l’incitais pas à aller poser la question à la triade temporelle, mais que c’était plus un moyen de lui dire d’arrêter de m’énerver. Apollon aurait compris le message, lui.
« Si nous partons d’ici, il restera dans cette tornade temporelle. Vous ne pourrez plus revenir à cet endroit. »
Je me mordit nerveusement la lèvre inférieur, encore une chose qui était hors de question, et encore une fois, même si tout au fond de moi je m’en doutais. Il n’y avait pas de solution miracle pour Hermès. Si jamais, il s’en sortait malgré tout, j’espérais que cela lui servirait de leçon
- Donc c’est fichu, si je comprends bien. Peu importe le sens dans laquelle on la prend, la situation reste bloquée.
« Gabriel » -Elliot, l’avait nommé ainsi lorsque nous l’avions rencontre, alors à défaut de savoir son véritable nom, c’était encore ce qu’il y avait de plus facile- resta muet, il n’avait pas la solution à notre problème non plus. Alors, comme il était hors de question de laisser Hermès tout seul, je fit la seule chose en accord avec ma personnalité :
- On l’emmène avec nous.
Ce n’était pas une question. Et je savais qu’il serait un poids, néanmoins le laisser mourir tout seul et partir n’était même pas une option envisageable
« Nous avons tous un rôle dans cette aventure. L’échiquier doit rester complet. »
Je n’était pas vraiment adepte de la métaphore, mais j’étais tout de même reconnaissante à Daemon, de soutenir ma proposition. Encore, plus lorsqu’il m’aida à redresser Hermès afin que je le soutienne. De nous deux, j’étais celle possédant une force surhumaine, c’était donc à moi de porter ce fardeau, je me fatiguerais moins vite que lui. Gabriel s’approcha afin de passer la main sur sa blessure, il donna l’impression de ressentir quelque chose, avant de se reculer :
« Sa partie divine le quitte » me dit-il
Je n’eus pas vraiment le temps de m’inquiéter plus, puisque nous étions téléporté à l’endroit que nous venions de quitter, mais en encore plus dévasté si c’était possible. L’on aurait dit qu’un combat avait eu lieu à l’intérieur du temple :
« C’est ici que ça a eu lieu. »
Là où l’erreur avait été commise, je supposais. Jamie avait fait quelque chose, et au final la première âme se mourrait. Néanmoins, il manquait encore quelque pièces du puzzle. Étant donné que Gabriel semblait étrangement disposé à nous répondre, je décidais donc de demander de plus amples informations :
- Que s’est-il passé exactement ? Demandais-je
« Un combat répondit Gabriel « Le cavalier est tombé dans un piège. Il n'aurait pas dût attaquer la première âme. Son enveloppe est bien plus fragile que celle du cavalier.» Il s'approcha d'un endroit précis dans le temple et regarda le sol « C’est ici qu'elle est tombé. »
« Très bien, ça nous fait une belle jambe d'être là où elle est tombée, au passé, quand nous essayons de l'empêcher. Comment devons nous faire pour nous trouver avant sa chute pour essayer de l'empêcher ? »
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The darkest day, the blackest hour. Chin up, shoulders back. Let's see what we're made of, You and I. ▬ DOCTOR WHO
Très bien, ça nous fait une belle jambe d'être là où elle est tombée, au passé, quand nous essayons de l'empêcher. Comment devons nous faire pour nous trouver avant sa chute pour essayer de l'empêcher ?
Daemon suivait, totalement rangé du côté des dieux qui l'accompagnaient. Ou plutôt que lui accompagnait. Il était impliqué dans cette histoire, d'abord déterminé à déjouer la mort pour lui même et pour l'avenir de Sebastian. Un objectif qui n'était pas mort dans son esprit, mais ce n'était pas l'idée qu'il suivait pour le moment. La survie de l'Arbre Monde, il avait compris les enjeux. Il avait compris que sa présence n'était pas seulement pour informer Archeron, Hermès ayant décrypté ce qu'ils représentaient tous pour l'Arbre Monde. La magie, pour sa part. Alors Daemon s'était parfaitement rangé dans le sens de Diane, et de celui de Wallace qui les avait rejoint ensuite : avant de devoir déjouer la mort, il devait déjà assurer que la Vie ne périsse pas, et il aurait tout le Temps de prendre une décision à la fin, n'étant toujours pas fixé sur ses envies d'immortalité pour tous.
De plus, il n'appréciait pas le schéma qui semblait vouloir se dessiner. La nécessité de tuer le Voyageur. Dans une autre vie ou une autre mission, il l'aurait encouragé sans hésiter. Si sa mort bénéficiait au bien général, il n'avait aucune objection à la provoquer. Mais il n'était pas dupe. Tout était plus compliqué ici. Alors, si Daemon avait en effet son rôle à jouer parmi ces gens, il l'accomplirait, dans le même sens que ses nouveaux alliés. Aider à réparer l'erreur du Cavalier comme le veut Chronos. Sans tuer ce Voyageur dont la mort semblait si importante.
Simplement, Daemon était juste agacé. Parce que cela faisait trop longtemps qu'ils attendaient tous une réponse. Ne pas être éloquent, le démon pouvait le comprendre. Etre stupide au point de faire ramer les choses, non. Même avant cette mission, il savait à quel point le Temps était important, et le gâcher méritait de brûler sous les caresses mortelles de ses flammes bleues.
Wallace se mourrait, perdant son immortalité. Plus que jamais le Temps pressait. Hermès était ici, il avait aussi son rôle. Et en tant que Dieu. Attendre sa mort serait une erreur, au delà de la morale. N'y avait-il pas un dieu de la stratégie dans ce monde pour influencer l'univers dans ce qui était pratique pour tout le monde ? Daemon s'en voyait presque frustré de ne pas être un Dieu pour ne pas avoir plus d'influence dans cet univers bien trop lent.
S'ils étaient toujours en danger, ce n'était pas étonnant. Les êtres les plus puissants de l'Univers étaient aussi rapide qu'un cadavre.
Il n'a jamais été question de l'arrêter, répondit Gabriel à sa question.
Énervé, les yeux de Daemon flambèrent soudainement, s'éclairant de bleu, par colère. Il laissa alors la force de Diane gérer le corps de Wallace, pour s'avancer rapidement vers lui. Si vous ne voulez pas l'arrêter, soit. Mais allons-y droit au but. Le Voyageur ne mourra pas, alors trouvez un moyen de préserver cette âme. Il avait coupé sa phrase avant de rajouter une menace qu'il était à deux doigts de formuler par agacement. Il savait qu'il ne serait surement pas en mesure de le tuer, mais s'il pouvait faire mal... ce serait bien un moyen efficace de passer ses nerfs. Mais une telle menace aurait été inutile, il savait bien que Gabriel n'y répondrait pas. De plus, il fallait admettre que même si toutes les infos ne venaient pas d'un coup, comme l'aurait voulu la logique, il était tout de même le plus éloquent personnage rencontré jusqu'ici.
Il resta calme cependant. Pour sauver la première âme, vous aurez besoin d'une partie de chaque racine. Vous en avez déjà perdu une, précisa-t-il en regardant Hermès. Daemon en serra le poing. Etre dieu ne voulait pas dire être intelligent pour autant. Il n'y a que la magie et le divin que vous avez. Il vous manque le temps et la racine de la vie. Ce à quoi il n'oublia pas de rajouter, pour terminer : C'est à eux de venir à vous.
Et ? Il y avait encore quelques améliorations à faire dans le processus. Ils devaient simplement considérer qu'ils étaient censés faire venir les dernières racines (ou leurs représentants), et se débrouiller pour savoir comment. Ce Gabriel était-il vraiment un allié ? Il était soit un ennemi déguisé, puisqu'ils s'amusaient à ne jamais leur dire les choses jusqu'au bout, soit... simplement très con.
Elliot devrait représenter le Temps, n'est-ce pas ? Quand à la vie... de notre groupe initial, il ne reste que Nora que l'on ne m'a pas présenté comme déesse, alors si elle ne représente pas le divin, peut-elle représenter la vie ?
Il hocha la tête. Seul le Voyagaeur contrôle le temps. Il est au coeur de chaque époque, indiqua-t-il, son hochement de tête concernant également Nora.
Jusqu'ici, nous avons pensé qu'il suffisait de trouver un élément de connexion afin de retrouver les personnes dont nous étions séparés, intervint Diane justement quand Daemon avait songé à se tourner vers elle. Peut-être il y a-t-il un autre moyen, l'ennui c'est qu'ils peuvent être n'importe où.
Daemon eut une idée. Et si nous étions les éléments de connexion ? A nous d’eux, nous représentons deux racines, le divin et la magie. Ce qui nous fait un point commun avec Nora et Elliot qui en représentent deux autres.
Effectivement, acquiesça la déesse. Je n'y avais pas pensé sous cet angle là, mais votre théorie a du sens.
Daemon se tourna alors vers Gabriel. Est-ce possible ? Pouvons nous "convoquer" Elliot et Nora en se basant sur une simple... connexion de racine ?
Sinmora a un lien fort avec l'Arbre Monde. Elle pourra vous permettre de vous lier. Quand à mon père, il sera le lien avec le temps. Très bien. Ce qui ne donnait pas l'élément principal : comment les appeler.
Finalement, Daemon leva la main en l'air. Avec sa magie, il traça au sol la forme d'un pentacle tout autour d'eux, avec son feu. Si je représente la magie dans cette structure de l'Arbre Monde, autant qu'elle serve à quelque chose. C'est comme ça, qu'on invoque mes frères démons. Et dans ce cas, comme ça que nous allons essayer de convoquer nos... partenaires de racines.
Gabriel ne contesta pas. En revanche, il tourna la tête vers Diane. Les circonstances étaient particulières : il manquait la partie divine pour que le processus fonctionne. Daemon se tourna vers elle aussi, et tendit ses deux mains, incitant la déesse à les lui tenir. Nous devons le faire ensemble, votre participation est nécessaire. Il suffit de se tenir les mains, de fermer les yeux, et de les appeler en se concentrant.
Diane fut alors la plus délicate possible pour poser doucement Hermès au sol, allongé, avant de se diriger vers le démon. Allons-y dans ce cas là.
La déesse de le démon se tinrent donc les mains au centre du pentacle. Tous deux fermèrent les yeux, pour penser à ceux qu'ils souhaitaient appeler. Au bout de quelques instants, les flammes du pentacle vacillèrent. La magie faisait effet.
Gasmask
Sinmora
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Elle avait pour symphonie le battement de son coeur. Plus crissant de douleur, plus harmonieux d'Amour.
Hadès était apparu au milieu du chemin. Le dieu des Enfers tenait un discours que je ne comprenais pas. Selon lui, on était en décembre 2018 et non février 2019. Et après avoir fait apparaître une dizaine de calendriers différents, il en revenait toujours au même point : il se trompait. C'était douloureux à accepter pour quelqu'un comme lui. Quant à moi, je ne voyais pas trop ce que je faisais ici. Il était conscient qu'on était en pleine crise et que tout le monde - pratiquement - dormait sur Terre ?
« Je me disais bien que les gens dormaient. Je trouvais ça bizarre qu'il n'y ait personne dans les rues. »
« Ca date de notre départ. Ils se sont tous endormis d'un seul coup. »
« Et quelqu'un a songé à les réveiller ? Si ça se trouve ce n'est qu'une panne de réveil. »
Je plissais les yeux. Comment il pouvait être pris au sérieux en temps ordinaires ? Comment a t'il pu devenir le Maire de la ville ?
« Si le Maire dort, je reprend mes fonctions ! » s'exclama t'il tandis que j'allais ouvrir la bouche pour parler, mais il me coupa. « Prem's ! Je l'ai dit en premier ! »
Décidant d'ignorer le dieu, j'avais tenté de poursuivre mon chemin afin de rejoindre la salle du trône. C'était là que se trouvaient Hyperion et les autres avant mon départ. Une fois à destination, il y avait toujours les divins d'endormis. Mais il y avait aussi Elliot. Il se tenait à proximité d'Apple.
« Elliot ! » m'écriais-je en m'approchant de lui.
Mais il ne leva même pas la tête.
« Tu crois qu'il dort éveillé ? »
Hadès avait fait un signe de la main devant le visage d'Hyperion qui se tenait debout et qui semblait parler. Ils ne nous entendaient pas ? Ils ne nous voyaient pas ? Pourquoi ?
« Je pense qu'ils ne nous entendent pas. » C'était exactement ce que je pensais. « Si ça se trouve, ils ne nous voient pas. » Il lisait dans mes pensées ? « Et ne va pas imaginer que j'ai la réponse à ta question. »
Dommage, car ça aurait été utile un dieu qui se rendait utile...
« Ne paniquons pas et faisons le point. Un... on sait qu'il ne nous voient pas. Deux... on sait qu'ils ne nous entendent pas. Trois... on sait que je n'ai pas de réponses à pourquoi c'est ainsi. »
C'était tout ? En gros, se répéter c'était tout ce qu'il savait faire ? J'avais fait le tour d'Elliot et je lui avais fait un signe de la main pour attirer son attention. Mais rien à faire, il ne me voyait pas. Par contre, moi, je me voyais. Et ce que je voyais me perturbait légèrement. C'était simplement une impression ou quelque chose au niveau de mes mains était en train de se passer ? C'était comme si de la poussière rouge tournoyait autour. Qu'est ce que c'était encore que ça ?
« Tu te régénères ! »
« Quoi ? »
« Doctor Who ! Logiquement tu vas écarter tes bras, lever la tête vers le haut. Puis, pousser un cri de douleur très fort et tu reviendras en femme hyper sexy ! Ca va radicalement te changer ! »
C'était quoi ce délire ?
« J'ai aucune idée de ce que ça veut dire tout ça ! Mais pourquoi ça se propage ?! »
Non, je ne paniquais pas. C'était juste que tout mon corps devenait lumineux et que j'avais la sensation d'être emporté quelque part.
« Fais quelque chose !! » m'exclamais-je à l'intention d'Hadès.
« On se tutoie maintenant ? » dit-il en plissant les yeux avant de lever un sourcil. « J'aime bien. Ca ajoute quelque chose. »
Je secouais la tête tout en me sentant une nouvelle fois partir.
« Implore moi et je t'aiderais. » dit-il solennellement.
Il était sérieux ? Il s'approcha de moi. A croire qu'il n'avait pas peur d'être à proximité de quelque chose d'aussi instable que ce que j'étais devenu.
« Aidez moi ! Arrêtez cette chose ! »
Il m'observa attentivement, avant de me sourire.
« Je n'ai aucune idée de comment t'aider. Mais si y'a bien un truc que je peux te dire, c'est que dans pareil situation, il faut... »
Hadès disparu sans que je connaisse la fin. Je me rendis vite compte que ce n'était pas lui qui avait disparu, mais moi !