« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
La langue légèrement sortie à la commissure de mes lèvres, je concentrais tous mes efforts sur la grande perruque brune que j’avais dans les mains. On avait regardé pleins de tutos avec Wilson pour savoir comment fixer nos perruques et il était le premier à passer à la casserole. A grands cris de douleurs, j’étais parvenue à lui fixer le filet sur les cheveux et m’attelait maintenant aux faux cheveux en me retenant tant bien que mal d’expulser un gloussement moqueur. Une fois l’objet placé, j’avais pris du recul, ne pouvant plus m’empêcher de rire malgré son coup d’œil très sérieux :
- Roooh ça va, fais pas cette tête, si on peut plus rire à Halloween, on peut plus rire du tout ! Vient-là princesse, que je brosse tes longs et soyeux cheveux.
Je l’avais pris par la main et l’avait forcé à s’asseoir de force sur le banc de ma coiffeuse avant de prendre la brosse que j’avais acheté spécialement pour l’occasion.
- J’ai lu sur internet qu’il fallait utiliser une brosse spéciale pour les perruques pour éviter de les abîmer. Je vais y aller doucement pour éviter de devoir te refixer ça parce que c’est quand même drôlement galère ce machin.
J’avais pris les cheveux dans mes mains et j’avais entrepris de tout lui démêler le plus doucement possible. Une fois le travail fini, on aurait presque dit que c’était ses vrais cheveux tant la perruque était belle. J’avais forcé Wilson à se tourner en l’attrapant par les épaules et avait pris le parti de le poudrer une dernière fois avant d’ajouter le blush puis la touche finale :
- Bon, on rigole plus là… donne-moi tes lèvres !
Voyant la gêne dans ses yeux j’avais soupiré en levant les yeux au ciel. Il n’y avait pas à dire, l’automne et Halloween avaient le don de me rendre aussi infernale que surexcitée :
- Fais pas ta poule mouillée, je veux pas t’embrasser, je veux te mettre le rouge à lèvre… c’est un "nude" t’en fais pas, ça fera viril, mais c’est surtout pour éviter que tu ressembles à un mort-vivant et… que tu la fasse fuir.
Le dernier argument n’était pas nécessaire mais j’avais l’impression que vu son état de stress, c’était pile ce qu’il me fallait pour qu’il accepte. C’était pas tous les jours qu’on avait une poupée géante… fallait que j’en profite ! Et dire que j’avais jamais aimé ça en étant enfant… Je lui avais montré ce que j’attendais de lui en ouvrant légèrement la bouche et arrondissant les lèvres et je lui avais apposé le maquillage avant de l’aider à se relever (avec ses talonnettes trop mignonnes) pour le regarder de haut en bas d’un œil spécialiste.
- Franchement ? Tu déchires !! Si Louis XIV avait vraiment ta tête et ton allure, je la comprends mieux la Montespan…
J’avais eu un rire redoutable que j’avais fini par avaler. Je lui faisais pas du gringe, j’aurai clairement jamais pu avec lui… y’avait des hommes comme ça avait qui je pouvais pas, parce que j’étais trop proche d’eux ou parce que je comprenais pleinement la situation dans laquelle ils étaient. Wilson aimait Evelyn, j’en étais persuadée… est-ce que elle était capable de l’aimer ? J’en savais rien mais je l’espérait, autant pour lui que pour elle… c’étaient deux être seuls liés par une terrible tragédie alors parfois, il valait mieux être seuls à deux.
- Allez bourreau des cœurs, ce soir tu lui sors le grand jeu, je compte sur toi !
Je lui avais fait un clin d’œil tandis que j’entendais un bruit dans mon salon qui annonçait l’arrivé d’un autre homme avec qui je ne pourrai jamais rien oser parce que là… c’était carrément de l’inceste de tester…
- Elliot ? Aaaaaah non rentre paaaaaas je suis pas prête !
J’avais entendu ses pas se stopper net tandis que je poussais Wilson droit devant moi pour qu’il fasse bouclier et me cache aux yeux de mon partenaire de soirée. J’avais juste eu le temps de me maquille et pas encore de m’habiller, il était hors de question qu’il me voit avant la touche final.
- Tiens je t’amène un copain. Wilson c’est Elliot, Elliot c’est Wilson, faites connaissances et soyez gentils, salut !
Je l’avais poussé hors de ma chambre avant de refermer la porte en la claquant si fort que les murs en tremblèrent. Rapidement, je m’attelais à mettre ma robe cousue pour l’occasion par-dessus les collants que j’avais déjà mis. Une fois le filet apposé sur mes cheveux, et maintenu avec les pinces que j’avais appris à planter depuis la perruque du Louis XIV des temps modernes, je finis par appeler à l’aider :
- WIIIIILSOOOOON !!
Il était rentré en prenant bien soin de refermer la porte derrière-lui, je l’avais tellement tanné sur l’importance de ne pas montrer son costume avant qu’il soit fini qu’il s’évertuait à bien les suivre à la lettre. Quand je pense que c’était son premier vrai Halloween (en dehors du fait que sa vie avait été Halloween tous les jours bien sûr), ça me semblait encore plus dingue… je lui avais tendu ma perruque et on l’avait fixé ensemble. Ensuite je lui avais épargné le fait de me coiffer, bien que j’avais quand même fini par lui tendre la brosse pour les mèches de derrière que j’arrivais pas atteindre seule. Une fois le travail fini, je bondissais sur mes jambes et commençait à sautiller d’impatience avant de mettre mes talons et l’observer :
- Comment je suis ? Je suis jolie ?
Il eut un air surpris par ma question, c'est fou ce qu'il pouvait être coincé... Je me demandais vraiment ce qu'il avait vécu de l'autre côté mais c'était pas poli ni gentil de demander alors je m'abstenais. Pour détendre l'atmosphère, je secouais ma tête pour faire bouger mes cheveux roux avec un grand éclat de rire. Cela eut au moins le don de lui faire décrocher un sourire, il hocha la tête d'un air faussement sérieux avant de lever le pouce en l'air maladroitement. Ca me suffisait, il avait fait déjà beaucoup d'efforts. Parfois j'avais l'impression d'être Penny dans The Big Bang Theory et de parler avec un mélange de Sherldon Cooper et de Radj.
- T'es stylé.
Il avait dit cela de façon tellement pas naturel, avec un ton incertain dans la voix que j'avais pas pu m'empêcher d'éclater de rire. Il était vraiment trop mignon. J'avais presque envie de lui faire un bisou sur la joue mais je me ravisait en me rappelant que tout le monde n'était pas aussi tactile que moi et que lui encore moins que les autres... Il allait me faire une syncope si je faisais ça et on avait clairement pas le temps d'aller à l'hôpital. Je détournais alors les talons et j’ouvrais la porte d’un grand geste brusque avant de prendre une pause à la Kuzco en observant Elliot sur le canapé :
- BOOM BABY ! T’en pense quoi ? Oooouaaaaah comment t’es trop canon, ça te va super bien le rôle de la grande brindille squelettique !! Et t’es super bien maquillé, c’est Lily qui t’a fait ça ?
Je mettais approchée pour le relever du canapé et l’observer sous toutes les coutures. Son costume était vraiment super bien réalisé mais j’imaginais que venant d’un demi-dieu qui faisait apparaître des tas de trucs, ça devait pas être bien compliqué.
- Wiwi, on te dépose où t’y vas à pieds ? Soit pas en retard, les filles n’aiment pas ça…
Il secoua la tête de gauche à droite avant de prendre une posture et un ton faussement détendu :
- Je préfère marcher. C'est mieux pour ma forme. On se croisera peut-être là-bas ! - D'acc ! Pas de soucis et... bonne chance !
Je lui fit un clin d'oeil avant de le raccompagner devant ma porte et de lui dire au revoir d'un petit signe de la main. Il me restait plus qu'à refermer la porte à clé pour éviter les voleurs, prendre mon manteau et mon sac à main et tendre mon bras à Elliot :
- A nous deux ! Ce soir on va tellement mettre le feu que ton père va en mourir de jalousie.
Je lui lançais un sourire en coin et Elliot nous téléporta directement dans le bar.
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« I wanna do bad things with you Mais pas trop quand même O_o »
Je venais de débouler chez Alexis et la première chose qu'elle faisait, c'était de me laisser en tête à tête avec un drag queen. Je devais le prendre comment ? Est-ce que c'était son nouveau copain ? Pas sûr qu'il soit moins "givré" que le précédent, étant donné son accoutrement. Wilson... Comment ça, Wilson ? Je n'avais pas tout suivi de la dernière mission divine (même l'avant dernière ! Comme le Temps passe vite !) mais je remis rapidement tous les wagons en place dans la locomotive de mon cerveau. Oh, le nouveau Wilson. J'y étais. Il avait l'air moins sympa que le précédent, mais ça devait venir du rouge à lèvres et du teint super pâle qui lui donnait l'allure d'un vampire en perruque. Je baissai les yeux et pouffai de rire en remarquant qu'il portait des collants ainsi que des souliers dotés de rubans. QUEL HETERO DIGNE DE CE NOM ACCEPTERAIT DE SE DEGUISER EN... Il était en quoi, d'ailleurs ?
"Plutôt cool le concept de Louis XVI version vampirisé."
Faut pas croire, j'ai une culture. J'étais super attentif en cours d'Histoire, à l'école. Je m'étais peut-être trompé de numéro. Je n'étais plus certain. Il y avait eu trop de rois français, de toutes façons.
"Tu pars du principe qu'il est devenu vampire après sa décapitation ? Mais du coup, t'aurais dû tenir ta tête dans la main, parce que je pense pas que les vampires peuvent se régénérer entièrement. C'est un vaste débat sur les forums. Si on les saigne, ça se referme, mais tout un cou, c'est beaucoup. Du coup."
Je restai pensif et sceptique tout en l'observant. Je ne lui laissai pas le Temps de répondre en enchaînant :
"Et sinon, t'étais aussi un Cavalier dans l'autre monde ?"
Après tout, c'était une question comme une autre. Et ça m'intriguait. Est-ce que les Wilson Wallander de toutes les dimensions étaient voués à servir Chronos à un moment de leur vie, ou pas ?
Pourquoi t'as pas la même tête ?
Cette question, je n'eus pas le temps de la poser car Alexis réquisitionna de nouveau l'ancien robot. C'est pas que je me sentais à l'écart, mais un peu quand même. Je pensais qu'on allait passer une soirée entre potes. Tous les deux, quoi. Rongeant mon frein en silence, je m'assis sur le canapé. Heureusement, je n'attendis pas longtemps. A peine une minute plus tard, la porte s'ouvrait sur une Sally plus vraie que nature. J'écarquillai les yeux, ravi, et me levai d'un bond. J'accueillis ses compliments d'un air pas peu fier tout en tirant sur les pans de ma veste de costume rayée noire et blanche.
"Je me suis maquillé moi-même ! Lily était trop mal pour faire quoi que ce soit. Elle a le rhume. J'ai failli annuler mais François m'a promis de rester auprès d'elle alors du coup... je suis là !"
Je fis un moulinet des bras afin de donner davantage de classe à mon déguisement, si c'était possible. Je portai une veste en queue de pie agrémentée d'un noeud papillon en forme d'araignée géante, un pantalon également rayé. La petite touche d'originalité, c'était les Converse noires et blanches à mes pieds. J'avais mis des gants imitation squelette et fardé tout mon visage de blanc. Grâce à un tuto sur Youtube, j'avais trouvé comment donner l'impression d'avoir deux orbites vides à la place des yeux, émacier mon visage et couturer ma bouche en l'élargissant. Ca avait été plutôt fun.
J'attendis qu'on soit dans le bar pour révéler l'ultime secret à Alex.
"C'est pas un faux crâne... c'est le vrai."
Je haussai les sourcils -qu'on ne voyait pas puisque j'avais de larges ronds noirs autour des yeux- tout en adressant un large sourire à ma pote -rendu encore plus étrange en raison des traits noirs tracés sur mes joues.
"Mon crâne, je l'ai rasé. Touche comme c'est doux !"
Sans attendre, j'attrapai sa main et l'incitai à caresser le haut de ma tête.
"Je te raconte pas comme j'ai froid ! Ca crée des courants d'air jusque dans mes oreilles ! Mais je trouvais ça plus cool que de prendre un cache-cheveux. Ca fait plus réaliste, au moins. Je pensais pas que j'avais un crâne aussi beau, honnêtement."
Il me venait sûrement de ma mère, comme mon nez et ma superbe qualité de cheveux. Que je n'avais plus. Mais ça allait repousser. Quand j'avais tout rasé près d'une heure plus tôt, j'avais trouvé l'idée excellente. Subitement, je commençai à douter. Je décidai de continuer à sourire.
"Euh juste si jamais... le dis pas à Lily. Je lui ai fait croire que c'était un cache. Elle va déjà pas bien alors je voulais pas lui rajouter un truc." lui glissai-je alors qu'un tic nerveux agitait ma lèvre inférieure. "J'ai toujours rêvé de le faire !"
Je pivotai sur moi-même, m'imprégnant de la fête. J'étais déjà venu faire du repérage quelques minutes avant de passer prendre ma pote et j'avais croisé le coiffeur de Lily déguisé en Edward aux Mains d'Argent. Désormais, la salle était pratiquement bondée. Brusquement, une question me vint en tête.
"Dis, tu tournes pas autour du Wilson rebooté quand même ? Ca serait pas cool. Quoique, d'un côté il est pas vraiment le copain d'Evelyn... C'est juste qu'à mon avis, t'as pas besoin d'un truc compliqué. Je dirais même que t'as besoin de personne puisque tu m'as moi !"
Je lui adressai un large sourire avant de passer mon bras autour de ses épaules pour la ramener vers moi.
"Wouah vous êtes trop mignons ! Je peux vous prendre en photo ? Je suis fan de Sally et Jack !" lança une nana déguisée en ce qui semblait être... une Barbie. O_o "Pas de souci." fis-je en serrant davantage Alexis contre moi.
La fille sortit son téléphone, nous cadra, et demanda soudain :
"Vous pouvez vous embrasser ? Ca serait trop chouuu !"
Je clignai des yeux et baissai les yeux vers ma pote avant de grimacer instinctivement.
"Euh nan on peut pas."
La nana parut surprise, et tellement déçue qu'elle décida de ne plus prendre de photo. Alors qu'elle s'était éloignée, je secouai la tête et déclarai, indécis :
"Ils sont dingues, les gens !"
Puis, m'intéressant de plus près aux différents serveurs et à la déco générale, j'ajoutai, intrigué :
"Tu crois qu'ils ont prévu des péripéties ? Genre un labyrinthe de l'horreur en sous-sol ou une chasse au fantôme ? J'ai hésité à organiser un truc au Lasergame comme l'année dernière, mais ça avait l'air tellement stylé ici que j'ai pas voulu, tout compte fait."
J'espérais que la fête allait tenir ses promesses. En tous cas, l'ambiance fichait les jetons !
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Je lui avait fait le signe du motus et bouche cousu quand il m'avait demandé de rien dire à Lily sur la véracité de son crâne étincelant. C'était franchement pas à moi de lui dire de toute façon mais je comprenais pas vraiment sa crainte. J'avais osé les épaules avant de lui dire :
- De toute façon, tu peux faire repousser ça en un claquement de doigts, non ? Si t'es capable de nous téléporter et de faire apparaître un éléphant devant nous, t'es bien capable de faire pousser tes cheveux, non ? Sinon tes pouvoirs sont trop nuls...
J'avais eu un véritable ricanement à l'idée de l'imaginé coincé avec sa boule à zéro alors qu'il était capable de faire des choses fabuleuse et inimaginables, tout en prenant un verre de Cosmopolitain rouge sang qui me passait devant les yeux. J'avais manqué de m'étouffer en l'entendant parler de Wilson :
- Moi ? Tourner autour de Wilson ? Mais t'es malade ou quoi ? Il est adorable mais... franchement trop perdu et amoureux pour moi... et je pourrai jamais faire ça à Evelyn même si techniquement il se passe rien entre eux hormis pleurer la perte mutuelle de l'autre dans leur monde respectifs...
J'avais eu une moue triste en les observant au loin. Wilson se débrouillait comme un manche, j'en étais sûre. Et elle était pas très saine leur relation de "on est amis parce qu'on s'est perdus tous les deux", j'espérai que cette fête les aide à passer le cap. Entendant la suite, j'avais ouvert grand la bouche, le sourire au coin des lèvres tout en lui donnant un coup de coude dans les côtes :
- C'est qu'on serait jaloux monsieur Sandman ? Mais non patate, les trucs compliqués je crois que j'ai suffisamment donné t'en fais pas. Mais... sans vouloir te vexer, tu m'es pas suffisant, toi t'as Lily en plus de moi... ben moi aussi je veux ma Lily... mais... en mec quoi.
Au même moment, une jeune femme vint couper cette conversation ô combien malaisante et peu intéressante, et accueillie sa coupure avec plaisir. Je sentis alors Elliot rapprocher mon corps un peu plus du sien et je le laissais faire tout en passant mon bras un peu au-dessus de la taille pour faire la photo. Il fallait toujours qu'il se pavane, c'était fou ça ! Il ne pouvait pas nier sa paternité avec Hadès... Au moment où elle nous proposa de nous embrasser, j'éclatais d'un grand rire tout en secouant la tête de gauche à droite rapidement. Embrasser Elliot ? Et pourquoi pas Gabrielle non plus ?
- Ouais ben en même temps on peut pas leur en vouloir, vu nos déguisements.
Je lui montrais le sien puis le mien. C'était peut-être pas l'idée du siècle de se déguisé comme un des couples les plus mythiques du cinéma de Burton et après halluciner à chaque personne qui nous demandait un bisou. Je me demandais même si Lily avait été totalement au courant de ce duo de déguisement...
- Ooooh ouaiiiis ça serait tellement cool ! Un truc un peu flippant et un peu glauque mais surtout tooootalement sans danger et cooooomplètement faux pour nous faire faire une pause dans tous les trucs affreux qui nous arrivent, ça serait bien. Du vrai amusement quoi...
J'avais levé les bras au ciel avec un grand sourire avant... de réalisé que cela me rappeler quelqu'un d'autre et m'avait fait perdre de ma superbe...
- Tu crois qu'il est où en ce moment ? Grand Sourire je veux dire...
J'avais commencé à regarder les invités un à un avec un air un peu plus suspicieux... c'était exactement le genre d’événement qui pouvait le faire sortir de sa tanière... après tout, la dernière fois, on était à Pâques... Et il fallait bien avouer que certains d'entre eux avaient l'air totalement à côté de la plaque depuis le début de soirée.
- Mes excuses madame ?
Surprise par la façon dont il s'était adressé à moi, j'avais haussé les sourcils avant de me tourner vers lui.
- Euh... oui ?
Il venait fermement dans l'une de ses mains la jeune femme qui avait voulu prendre une photo et qui semblait presque sur le point de pleurer. L'homme était grand, fin, plutôt élégant et j'avais remarqué un accent français dans sa façon de me parler. Il souleva son haut de forme avant de préciser avec un sourire :
- Et mes hommages. - Oui... pareil...
Je lançais un regard interloqué à Elliot tandis que l'homme poussait la femme vers nous.
- Jeunes Gens... j'ai cru comprendre que vous aviez refusé une photographie à cette demoiselle ?
Et c'est pour ça qu'elle avait envie de pleurer ??
- Euuh non pas tout à fait... On était d'accord pour faire la photo, juste pas pour s'embrasser parce que... on est pas en couple vous voyez ? - Ne vous inquiétez pas ma chère, ça va arriver... - Je vous demande pardon ?
Dans ce cas, autant se suicider, la vie ne valait pas la peine d'être vécue... j'arrivais déjà pas à comprendre comment Lily parvenait à le supporter de loin alors l'idée que je me le coltine moi... J'avais eu un mouvement de recul et j'avais pu sentir qu'Elliot semblait dans le même état de panique.
- Oui... ce genre de bal est bien fait pour cela, non ? Enfin ce n'est pas le sujet... le sujet est que vous avez refusé une photographie et que cette jeune femme a été assez sotte pour battre en retraite et c'est une chose que je ne tolérerai pas ! Une photographie,c'est sacré, c'est une capture du Temps, un souvenir figé, une vie de travail. Vous savez combien de temps il m'a fallu pour en arrier à capturer le Temps ? Vous savez tous les sacrifices que j'ai du faire ?! - C'est un taré...
J'avais glissé cette phrase entre mes dents à l'attention d'Elliot. J'avais mis un certain temps à me décider s'il jouait le rôle de son cotsume ou s'il était fou mais à voir la façon dont il s'emportait, il n'y avait plus qu'une seule option possible.
- D'accord, d'accord, pardon Monsieur... Monsieur ? - Niépce voyons ! - Ah ouais voilà... bon... on va la faire votre photo, mais pas de bisou parce que... on est pas ensemble... enfin pas encore !
J'avais corrigé aussi vite que j'avais pu en voyant l'autre taré prêt à nous charger d'avantage. Nièpce, ça me disait un truc ça... c'était pas l'inventeur de la photographie ? Dun geste brusque, j'avais ramené Elliot contre moi et j'avais poussé la jeune fille devant nous :
- Allez pitié prends ta photo, qu'en en finisse.
Sous le regard autoritaire de Nicephore, on avait fini par prendre cette maudite photo, le sourire légèrement criqué avant que celui-ci disparaisse brusquement lorsque...
- Maman ?!
Je l'avais vu presque aussi distinctement que je voyais Elliot. Elle était là, planté au milieu de la foule, observant les environs avec un sourire. Sans attendre une seconde de plus, j'avais lâché Elliot et poussé Nicephore qui me barrait la route avant qu'une personne ne passe devant elle et que... elle disparaisse... Je m'étais stoppée brusquement, désarçonnée, tout en clignant les yeux, la main dans le vide. Secouant la tête, je tentais de reprendre mes esprits. Je savais ce que j'avais vu et pourtant... c'était impossible. Sentant que mon meilleur ami m'avait rejoins, je lui avais dit d'une voix blanche :
- Elle était là...
Voyant son incompréhension, je plantais mes yeux dans les siens :
- Sophia !
Ma tête devait recevoir trop de sang face au choc de cette découverte, je commençais à entendre un bruit strident dans mes oreilles, comme si j'étais sujette à des accouffènes. Passant mon index dans l'oreille, je vis alors l'un des plus grands mystères de ma vie assis un peu plus loin, m'observant. Tout comme Sophia, il disparu après un clignement de yeux et je posais de nouveau mon regard, paniquée, sur Elliot :
- C'est quoi ce délire ?! Faut qu'on sorte d'ici ...
J'aurai peut-être réagi avec plus de calme si je n'étais pas Alexis Child, que je n'avais jamais habité à Storybrooke, que je n'avais pas connu des Titans, des dieux, un clown tueurs, une gamine flippante dans une maison tordue, les cavaliers de l’apocalypse, les déesses magiques et j'en passe et des meilleurs... J'aurai peut-être été cartésienne, riant sur le faire que j'avais sans doute trop forcé sur le Cosmo... sauf que mon verre n'était même pas vide et que j'étais précisément cette Alexis Child qui avait vécu tous ces trucs de tarés et que ça se soldait toujours difficilement bien. Sans me rendre compte de tout le mélodrame qui allait sortir de ma prochaine réplique, je posais mes deux mains sur les épaules d'Elliot et avec le regard le plus sérieux et légèrement flippé, je fini par lui dire :
- Je vois des gens qui sont morts...
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« Ghosts are those memories that are too strong to be forgotten for good echoing across the years and refusing to be obliterated by Time. »
"Je vois des gens qui sont morts..."
Cette phrase était l'une des seules à pouvoir me glacer le sang direct. Je sursautai et repoussai Alex qui commençait sérieusement à me faire flipper. Avec son intonation et sa mise en scène, elle était particulièrement convaincante. Sans parler de ses yeux de cinglée. "Arrête ! Tu sais bien que j'ai pas dormi pendant six mois après avoir vu Sixième Sens !" me plaignis-je.
C'était Halloween, mais il y avait des limites. Alexis n'était plus ma meilleure pote si elle faisait semblant de voir des revenants. Elle savait pourtant que rien ne me faisait plus peur que les fantômes ! Franchement, ce n'était pas cool de sa part. En plus, elle m'avait laissé avec le type déguisé en Niépce (d'ailleurs, c'était quoi ce nom à coucher dehors ?) qui m'avait harcelé pour que je pécho Alex.
"Regardez comme elle est bouleversée !" avait-il dit. "Le langage de l'amour parle à travers elle ! Vous devriez la rejoindre et lui ouvrir votre coeur !"
Je m'étais empressé de m'éloigner de lui, trop heureux qu'il m'y encourage, en plus. A présent que j'étais face à Alexis, je pouvais remarquer ses yeux écarquillés, son expression déroutée et angoissée. Ca n'allait clairement pas. Elle prétendait avoir vu sa mère, et sans doute quelqu'un d'autre ensuite car elle parut encore plus paniquée.
"Okay, respire." dis-je, espérant être apaisant.
Ce fut à mon tour de poser les mains sur ses épaules. Je plongeai mon regard dans le sien.
"Tu as été victime d'hallucinations. Il y avait peut-être un truc louche dans ton verre. Faut pas flipper. C'est rien, ça va passer. Tu veux prendre l'air ?"
Sans attendre de réponse, je lui pris la main et l'incitai à me suivre, jouant des coudes pour me diriger vers la sortie. "Et pour info, je peux faire repousser mes cheveux, mais uniquement en me tuant." dis-je afin de détendre l'atmosphère. "Une fois régénéré, j'aurais ma coupe par défaut. Mais bon j'ai pas trop envie de me supprimer, c'est plutôt douloureux à chaque fois."
Je grimaçai et passai machinalement ma main libre sur mon crâne fardé de blanc. Mon gant imitation squelette était désormais plein de peinture. Je tiquai et me stoppai net en croyant entendre la voix de François.
"... et le Beaujolais décante beaucoup plus lentement que le Saint Emilion. C'est pour ça que..."
Aucun doute : c'était forcément lui. Evidemment, on ne le voyait pas puisqu'il n'avait plus de corps, mais apparemment ça ne l'empêchait pas de discuter avec une nana déguisée en bouteille de champagne (chelou comme costume, d'ailleurs. Forcément, ça lui avait tapé dans l'oeil).
"François ?"
"Oh, fiston !" fit-il d'un ton ravi. "Alors, tu t'amuses bien ? Salut Alexis ! Je te fais signe de la main mais tu peux pas la voir."
"Je croyais que tu surveillais Lily ?" fis-je, à la fois indécis et suspicieux.
La question était : que fabriquait-il ici ?
"Mais je le fais." rétorqua-t-il de sa voix traînante. "J'ai un babyboom."
"Hein ?"
"Un machin que quand le bébé pleure même de loin, tu l'entends. Un babyboom. Si Lily a besoin, elle m'appelle avec. On s'est arrangé, tous les deux. Sois tranquille, tu sais que tu peux compter sur moi."
Il ajouta ensuite à l'adresse de la nana, d'un ton roucoulant :
Cette dernière gloussa et je levai les yeux au ciel. J'étais contrarié que mon "père" ne soit pas auprès de ma femme, mais je savais qu'il n'avait qu'une parole et que si elle avait un problème, il abandonnerait aussitôt sa nana mise en bouteille pour courir à son secours. D'ailleurs, je lui précisai, interrompant sa tentative de drague :
"Si jamais y a un stress, tu me préviens. Ok ?"
"Mais oui fiston, tu le sais."
Sa voix était rassurante. Je ne sais pas comment il faisait pour être aussi décontracté et convaincant à la fois. Il était le seul à apaiser mes terreurs nocturnes quand j'étais petit. Un talent caché.
Je fis signe à Alexis de me suivre vers la sortie. A cet instant, quelque chose de très petit se faufila entre mes jambes. Perplexe, je me retournai et aperçus un hamster trottiner de façon compulsive entre les pieds des convives. Il était gris et blanc, minuscule. Ce n'était pas n'importe quel hamster. Il ressemblait à s'y méprendre à celui que j'avais eu étant enfant, et qui avait fini dans l'aspirateur pour une raison qui m'échappait encore. "Faites gaffe ! Ne lui marchez pas dessus !" m'écriai-je aux gens alentour qui me regardèrent d'un oeil indifférent.
Bientôt, je me mis à quatre pattes pour tenter de l'apercevoir, en vain. Dépité, je me relevai et mon regard accrocha alors un homme assis au comptoir, à seulement quelques mètres. Il observait le fond de son verre de whisky comme s'il y lisait tous les secrets du monde, son chapeau de cowboy masquant son visage. Pourtant, je savais de qui il s'agissait. Ses vêtements plein de poussière, ses doigts tanés par le soleil...
Je déglutis avec peine, traversé par un mélange de crainte, de chagrin et d'émotion. La dernière fois que je l'avais vu, il avait le crâne explosé et répandu sur le sol. Il avait tué son père avant de se suicider.
"Monsieur Eagle..." balbutiai-je, dérouté.
Malgré la distance, à cet instant précis, l'homme releva la tête. Les traits durs de son visage demeurèrent inchangés alors qu'il posait ses yeux bleu glacier sur moi. Un terrible frisson me parcourut. L'enfant à l'intérieur de moi était terrifié. L'adulte accablé. C'était étrange d'éprouver de la compassion pour son bourreau. En silence, il leva son verre dans ma direction et m'adressa un bref signe de la tête.
J'aurais aimé dire quelque chose. Lui dire que j'étais désolé de ne pas avoir eu le temps de l'empêcher d'accomplir son geste, de ne pas avoir pu le ramener, d'avoir laissé filer la dernière minute... Mais dans son regard d'une implacabilité glaçante, je lus qu'il me remerciait.
Les haut-parleurs grésillèrent, me faisant grimacer. Je battis des cils et l'instant d'après, Eagle n'était plus là.
Hagard, je pivotai vers Alexis. "Faut qu'on prenne l'air." décidai-je, les lèvres tremblantes.
Je me sentais mal, trop mal d'avoir perçu de la reconnaissance dans le regard de cet homme. Ce n'était pas vrai. La mort n'était pas une délivrance. Buffy le disait, la mort n'est un cadeau pour personne. Je ne pouvais croire que je l'avais aidé en laissant sa cervelle maculer le tapis. Je m'en voulais terriblement, jour après jour. Et le revoir, même si ce n'était pas réel, n'était pas un soulagement, bien au contraire. C'était comme rouvrir une plaie purulente.
Alexis E. Child
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
Je lui tapotais maladroitement le bras tandis que je l'entraînais vers la sortie, loin d'être rassurée. Je ne savais pas ce qu'il avait vu, en revanche, je savais que moi je ne l'avais pas vu et je commençais à me demander si ce n'était pas le cas de mes apparitions à moi aussi... après tout, il avait parlé d'hallucinations. Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de rencontrer Monsieur Eagle mais je savais ce qu'il leur avait fait subir et Elliot avait toujours eu une réaction particulière face au souvenir de ce type. Qui qu'il était, mon rôle a présent était de soutenir mon meilleur ami.
- Excusez-moi, stop on bouge plus ! C'est quoi ?
Je m'étais placé devant un serveur qui passait avec des verres en cristal rond sur son plateau. Je l'avais pointé de l'index et le jeune homme m'avait répondu, un peu embarrassé:
- Ce sont deux whiskies pur malt mais ils sont pour les deux hommes là-bas. - Euuuh non, ils sont pour nous mis n'hésitez pas à leur en apporter deux autres.
Sans lui laisser le temps de réagir j'avais pris le premier dans ma main libre puis le second comme je pouvais de ma main qui encerclait le bras d'Elliot. Une fois de plus, je le tirais vers la sortie tout en lui tendant l'un des deux breuvage avec un faible sourire :
- Tiens. Bois, ça va te faire du bien, le whisky ça remet le coeur à sa place généralement. T'aurai sans doute préféré Lily déguisée dans une bouteille de whisky mais je fais avec les moyens du bord...
Je lui avais lancé un clin d'oeil pour tenter de le dérider, tout en faisant référence à la conquête étrange de François. Visible ou pas, ce type avait toujours une façon plutôt à l'Ouest de se comporter. Tandis que je le regardais boire son verre avec un sourire attentionné, je plissais les yeux face au brouhaha qui semblait monter crescendo. Un peu perturbée, je tournais la tête vers l'intérieur de la salle, nous qui étions presque dehors pour tenter de comprendre d'où venait les cris mais au même moment, les haut-parleurs se coupèrent brusquement.
- Ca sent pas bon... - EVACUATION DES LIEUX !!!! ON A PERDU LE CONTROLE !! CECI N'EST PAS UN ENTRAINEMENT !! BARREZ-VOUS !!!
J'échangeai avec Elliot un regard intrigué et angoissé tandis que la voix qui hurlait dans les haut-parleurs reprit de plus belle :
- ALLEZ VOUS PLANQUER, ILS SONT TOUS DEVENUS DINGUES !! GERARD POSE CETTE HACHE TOUT DE SUITE !! J'AI DIS POS... NON METS PAS LE FEU !! LE PATRON IL VA PAS ETRE CONTENT ENCORE !!
Une odeur de brûler venait d'effleurer mes narines, ce qui ne faisait qu'augmenter mon état de stress mais je n'eu pas vraiment le temps de le faire remarquer à Elliot que quelqu'un me percuta de plein fouet en tentant de sortir de la pièce. La foule suivit, de manière aussi massive que compacte, m'emportant avec elle tandis que je tentais de nager à contre-courant pour retrouver Elliot.
- Aaaah vous voilà ma chère ! Je commençais à me demander si vous n'étiez pas parti vous acoquiner dans un coin plus sombre avec votre jeune ami... - C'est pas le moment Nicéphore... - Bien au contraire, c'est tout à fait le moment, que ce passe-t-il ? J'ignore si nous devons sortir ou attendre sagement des renforts. - A votre avis ?! Ca sent le brûlé et ça cri de partout, on s'arrache mon gars. - Mais pour aller où ? - Elliot !!
Au même moment, mon regard avait enfin retrouvé la boule de billard blanche que je cherchais avec tant d'ardeur dans la foule. Je ne le remercierai jamais assez d'avoir rasé ses cheveux et d'être aussi grand. Lui aussi semblait me chercher et mon appel lui avait fait tourné la tête dans ma direction. J'avais tendu le bras vers lui, le bout de mes doigts touchant les siens, tandis que la masse populaire commençait à devenir violente et me faire vraiment très peur. Les mouvements de foule ne m'avaient jamais vraiment botter voire plutôt toujours énervé et angoissé. Il semblait qu'un peu partout, certaines personnes avaient décidés de trouver des victimes parmi les invités. Mon regard avait croisé l'éclat d'une hache qui me semblait plutôt réelle et le nunchaku que je voyais un peu plus loin ne me rassurait pas non plus. A bout de force, je rassemblais le reste de mon énergie pour avancer à contre-courant et que ma main attrape enfin la sienne, tandis que je lâchais dans un petit jappement épuisé et terrifié :
- Me lâche pas, s'il te plaît. - Comme c'est romantique...
S'il continuait le photographe, c'était avec lui que j'allais devenir violente...
Elliot Sandman
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| Conte : Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Le fils de Hadès et Aphrodite
« Ghosts are those memories that are too strong to be forgotten for good echoing across the years and refusing to be obliterated by Time. »
Le whisky ne me faisait aucun effet, alors pourquoi le goût me brûlait la gorge à chaque fois ? Je toussotai en grimaçant. Avant Storybrooke, la déferlante de pouvoirs et les multiples apocalypses contrecarrées, je ne supportais pas l'alcool. Mais ça, c'était avant. A présent, j'étais quelqu'un d'autre. Une personne qui n'aurait pas dû être aussi perturbée de revoir un simple homme pratiquement déguisé en cowboy. J'aurais dû être plus fort que ce qui m'entraînait vers le bas, vers des abysses de culpabilité et de remords. J'étais trop sensible. Tout ce qui m'arrivait me donnait une claque à chaque fois. Je n'étais pas préparé à affronter la vie. Mais qui l'est vraiment, en fin de compte ? Il n'existe aucun manuel, aucune ligne directrice. On se heurte tous à nos petits problèmes et on essaye de surmonter les plus gros, sans jamais être certain de les avoir laissés derrière soi.
"Purée, je deviens trop pessimiste." réalisai-je, sortant brusquement la tête de mes pensées.
Si ça continuait, j'aurais pu prendre des cours chez Bourriquet. C'était lui le dépressif en titre de la ville, non ? D'ailleurs, je n'avais jamais entendu parler de lui. Avait-il été emporté durant la Malédiction ? Il faudrait que je me renseigne. Etant petit, j'étais très fan de Winnie l'Ourson et de toute sa bande, même si Dumbo avait toujours eu ma préférence.
L'annonce dans les haut-parleurs termina de me rendre l'usage de mes jambes. Un simple regard à Alexis suffit à nous mettre d'accord sur le fait de se barrer illico. Je voulus attraper sa main mais à cet instant, la foule devint complètement incontrôlable. Les gens se bousculaient en criant. C'était à qui s’enfuirait le premier. Je détestais cette ambiance de film catastrophe. On se serait cru dans la dernière demi-heure de Titanic là-dedans, avec l'inclinaison du sol et l'eau en moins. D'ailleurs, ça sentait plutôt carrément le brûlé.
Nièpce en profita pour s'incruster de nouveau dans notre meute de deux loups. Pourquoi je pensais à Very Bad Trip en cet instant ? Mon cerveau fonctionnait vraiment de manière étrange. Ce n'était pas la première fois que je m'en rendais compte. Les gens m'éloignèrent d'Alexis. Quelqu'un me heurta si violemment que j'en tombai par terre. Mon crâne rencontra le sol dans un bruit sec. Aïe. En plus, je n'avais plus mes cheveux pour amortir. Je restai quelques instants à moitié sonné, mais repris mes esprits en constatant que plusieurs personnes manquèrent de me marcher dessus. Je me redressai d'un bond, grimaçant tout en me massant le crâne et cherchai Alexis des yeux. J'entendis mon nom par-dessus les cris de la foule. Je la fendis en un éclair, me retrouvant juste assez près d'elle pour effleurer ses doigts de ma main, nos bras tendus me rappelant une scène durant le combat final de Harry Potter et les Reliques de la Mort. Ignorant les propos de Nièpce, je déclarai, très sérieux :
"On aurait dû se déguiser en Tonks et Lupin."
Mais nous n'allions pas finir comme eux, car l'instant d'après, nous nous trouvions à l'autre bout de la ville, totalement hors de danger, rien que tous les deux. Le silence de la rue, après la cohue du bar, me donna l'impression d'être sourd durant quelques secondes. Je lâchai la main d'Alex pour lui adresser un sourire soulagé, mais sa réaction fut loin d'être celle que j'escomptais. On aurait dit une véritable furie. Ne venais-je pas de lui sauver la vie ? Un peu de reconnaissance n'aurait pas été de trop ! Elle m'expliqua qu'elle voulait que je la ramène là-bas, sous prétexte que Wilson et sa mère s'y trouvaient encore.
"ELLIOT JE RIGOLE PAS LA ! SI TU LE FAIS PAS, JE TE PARLE PLUS JAMAIS !"
Wouaho. Elle avait l'air décidé, en plus. Je clignai des yeux, interdit. Jules avait peut-être raison quand il parlait de l'inconstance des femmes...
J'inspirai profondément et plantai mon regard dans le sien.
"Ta maman n'était pas vraiment dans ce bar. C'est... c'est impossible et tu le sais !" dis-je, à la fois autoritaire et navré. "J'ai vu aussi des gens qui sont morts... Quelque chose a manipulé nos cerveaux. On ne peut pas retourner là-bas."
Ce n'était même pas la peine de discuter. Et pourtant, elle discuta. Je roulai des yeux et acceptai de nous téléporter à bonne distance du Phantom, afin de voir de loin si tout le monde allait bien.
"Si jamais tu fais la moindre chose stupide, comme courir éperdument vers le bar, je t'attache au réverbère juste là." fis-je en désignant le-dit objet tout près de nous. "Tu regardes mais tu n'agis pas."
Je croisai les bras et la fixai, prêt à intervenir en cas de complication. Qui sait ce que les esprits errants pouvaient nous faire miroiter ? Bien malgré moi, je me sentis frémir en percevant très nettement une odeur de cuir, de vieux tabac, de sang et d'alcool à ma gauche. Je n'avais pas besoin de tourner la tête pour savoir que monsieur Eagle était de retour. J'avais trop peur de tourner la tête.
"On voudrait tout contrôler." déclara-t-il de sa voix rude. "Et au final, on se réveille un matin en ne serrant que de la pierre. Parce que c'est tout ce qu'il reste."
Il gratta une allumette. Elle s'enflamma dans la pénombre de la nuit avant de s'éteindre. L'odeur de tabac se fit plus présente, et la fumée envahit bientôt mes narines. Je me retins de tousser, fixant toujours le bar, les secours qui s'affairaient en aidant les blessés et les désespérés, la police qui tentait de contenir les agressifs. Une vision du monde entier à petite échelle. L'humanité dans sa plus abjecte représentation.
"Nos rêves de gosses ont tous une odeur de sang." reprit Eagle avec aigreur. "Je peux faire beaucoup mieux." assurai-je, révolté par sa vision des choses. "Je peux apporter une vie rêvée à tous. Je pense que je le pourrais. Un jour."
J'avais toujours eu beaucoup d'optimisme, et ça n'allait pas changer à cause d'un type qui avait préféré se montrer lâche et charger mes épaules de remords. Il était temps que je les enterre avec lui. Je savais que j'étais capable du pire comme du meilleur, et j'étais bien décidé à changer le futur pour ne pas devenir un être abominable. Non, à la place, j'allais rendre le sourire aux gens. A tout le monde. Créer quelque chose de beau et de grand, qui plairait à tous. Dans cette optique, j'étais persuadé que tout irait pour le mieux.
Eagle laissa échapper un petit peu d'air en même temps qu'un rictus.
"Tu n'as rien écouté." conclut-il en secouant la tête. "C'est ce qui causera ta perte, gamin."
Je serrai les poings et me tournai pour de bon vers lui, mais il avait disparu. Je sentais le regard d'Alexis peser sur moi. Je pivotai vers elle, les épaules basses, la rancune dans la gorge. Elle avait dû m'entendre parler "seul".
"Je t'avais dit que c'était une erreur de revenir..." maugréai-je.
Alexis E. Child
« Allez dans la Lumière. C'est au détour d'une Ombre que nous attends le Mal. »
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Tu es comme tu es... mais malgré les erreurs, tu me rends parfois la vie de maman célibataire plus douce...
- Ta maman n'était pas vraiment dans ce bar. C'est... c'est impossible et tu le sais ! - Que... QUOI ?! Mais je te parle pas de Sophia, je te parle de REGINA ! Elliot fais pas le con, emmène-moi, EMMENE-MOI !!
Il avait fini par nous téléporter et j'en avais la tête qui tournait. Pas à cause de ce petit voyage divin mais parce que le stress lié à l'énervement et la peur avait eu raison de mon énergie. Avec un soulagement bruyant, j'avais constaté que ma mère était toujours avec Robin et qu'ils étaient en vie. Quant à Wilson, il était avec Evelyn qui avait eu besoin de s'asseoir sur un muret, ce que je ne pouvais que comprendre tant j'avais envie de l'imiter.
- T'inquiète, c'est bon, j'ai vu ce que j'avais à voir, ils sont sain et sauf... Pfiouuuuu je suis cassée...
Je m'étais faite tomber mollement sur le banc le plus proche tandis que j'observais Elliot qui semblait en discussion avecl'homme invisible. Nous n'étions apparamment pas tiré d'affaire. En silence, je l'avais observé se débattre avec ses démons, ignorant ce que je pouvais faire pour l'aider. Sa promesse d'un monde meilleur, il l'avait dit avec une telle hargne, une telle volonté, qu'elle avait rejailli tout au fond de moi avec une puissance que je ne me connaissais pas. Quelqu'un d'autre s'évertuait à parler comme ça, quelqu'un que je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer mais dont j'avais entendu parlé.
- Enora ?
J'avais sursauté en entendant mon prénom être annoncée par cette voix si douce qui s'était éteinte il y avait bien longtemps. En tournant la tête, je l'avais vue, assise à côté de moi, le sourire navré au lèvres.
- Tu sais de quoi il est question, ma chérie... tu le sais... - C'est impossible...
Ma voix avait été beaucoup plus rauque je ne l'avais voulu et je me rendais compte à présent que ma gorge était si sèche qu'elle m'en donnait presque la nausée. Les paroles d'Athéna me revenaient en mémoire. Elle m'avait parlé d'un futur où les déesses magiques existaient toujours... mais à travers moi. Un futur où les autres étaient mortes ou au moins deux d'entre elles. J'avais été épargnée alors que j'avais refusée l'aide d'Olympe... qui d'autre aurait voulu m'épargner ?
- Ca a toujours été ton rôle, Enora. Ca a toujours été le choix qui t'ai été désigné... Le Choix du Mal. - Je peux pas choisir... - Bien sûr que si, comme nous tous ce sera douloureux, le Choix est la consécration de nos vies, il est toujours cornélien et il n'y a pas de bonne réponse. - C'était quoi le tien ?
Pour toute réponse, elle dirigea sa main vers ma joue sans pour autant la toucher. Ses yeux s'étaient emprunt d'une tristesse qui me faisait presque vaciller. C'était donc ça son Choix... m'abandonner ou me garder...
- Mais elle, elle avait du courage Enora.
J'avais rouvert les yeux, Sophia avait disparu. J'avais alors tourné la tête vers la rue pour observer mon géniteur qui m'observait avec un air goguenard, les mains dans ses poches.
- Un courage dont tu n'as pas hérité. - Qu'est-ce que t'en sais ?
Je lui avais craché ces mots au visage, tentant de lui faire mal comme il m'en faisait même si je savais que c'était impossible. J'avais jamais eu de père... ni biologiquement, ni dans ma vie d'adoptée... c'était sans doute ce qui laissait ce trou béant dans ma poitrine, ce qui m'empêchait de construire ma vie amoureuse.
- Je le sais parce que je t'ai vu. Je le sais parce que je connais le courage. Tu es toujours à te cacher derrière plus grand ou plus fort que toi, comme ce garçon qui causera sans aucun doute ta perte.
Il avait donné un signe de tête vers Elliot mais je n'avais pas détourné le regard.
- Tu n'es jamais celle qui finit en première ligne, jamais celle qui brille et qui devient la flamme que les autres suivent, tu es juste cette pauvre Enfant perdue que tu as toujours été. - Je t'avais dit que c'était une erreur de revenir...
J'avais sursauté une nouvelle fois, comme si la voix d'Elliot m'avait ramené sur Terre, comme si sa voix avait eu l'effet d'un saut d'eau glaciale en plein visage. Je constatais alors qu'il avait la mine renfrogné et que mes larmes avaient coulées. Il semblait aussi déstabilisé par son échange que je l'avais été du mien.
- C'était pas une erreur...
J'avais écrasé les larmes d'un geste rapide en faisant attention de ne pas détruire mon maquillage.
- Y'a aucune erreur à voilà revenir en arrière, rembobiner, recommencer. C'était pas une erreur de revenir pour voir si ma famille était en vie... même si on en a payé le prix. Mais... y'a toujours un prix à payer, pas vrai ?
Je lui avais sourit faiblement. Un instant de silence s'était installé entre nous et j'avais tapoté le banc à côté de mois pour l'inviter à s'asseoir. Une fois placé, j'avais posé ma tête sur son épaule et avait observé les étoiles. Il commençait à faire froid et de la buée sortait de mes lèvres. Au bout d'un moment, je décidais de rompre le silence :
- Tu penses vraiment que tu peux nous apporter une vie rêvée à tous ? Que tu seras capable de faire un truc aussi grandiose ? - Un bonbon ou un... AAAAAAAAH...
J'avais baissé les yeux pour voir un fantôme ou du moins un mec sous un drap blanc s'enfuir à toute vitesse coursé par ce qui semblait être une petite cloche au bruit. Mais tandis que la chose blanche revenait en trottinant vers nous, je m'étais alors rendue compte que c'était Pétunia, déguisée en Zero qui nous rejoignait après nous avoir protégé du vilain pas beau. Avec un sourire, je lui tendais mes bras pour qu'elle saute sur mes genoux, sans retirer ma tête de l'épaule d'Elliot. Petunia était la créature d'Elliot, un des cadeaux les plus merveilleux qu'il m'avait fait et sans doute à mes yeux la preuve qu'il pouvait effectivement nous offrir un monde rêvé puisqu'il avait déjà réalisé l'un des miens.
- Tu sais... je serais toujours de ton côté... toujours, tu m'entends ? Tant que tu me promets de rester du mien, je resterai auprès de toi... Je t'aime... tu le sais ça ?
J'avais balayé comme je le pouvais tout ce que je pensais avoir compris, tous ces doutes sur nos avenirs incertains et possiblement sombre, Surt et tout ce qui l’entourait dont Elliot avait tellement de mal à parler tout ça pour en finir à cette déclaration d'amour, droit au but, qui me venait du fond du coeur mais où on sentait que ce n'était pas un "je t'aime" romantique, juste une façon de lui signifiait à quel point il comptait pour moi. J'avais éclaté brusquement de rire en voyant le fantôme un peu plus loin :
- On a un fantôme qui se fait coffrer, regarde. Notre police est super efficace ! Tu crois que c'est le cerveau de tout ce qu'on vient de vivre ? Si tant est qu'il y ai un cerveau là-dessous.
J'avais grimacé à l'idée de trouver un truc peu ragoûtant sous le drap, savourant le fait que pour la première fois de la soirée depuis mon arrivé, les fantômes de mon passé avaient disparu.