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Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
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 Le poisson, ça pue. (Apollon) [Fe]

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Hermès
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Le poisson, ça pue. (Apollon) [Fe] _



________________________________________ 2018-09-01, 14:56

“C'est toi qui sent comme ça? ”






Feuilletant les pages du livre qu’il tenait dans mains, Hermès mit plusieurs secondes à réaliser où il était. C’était quelque chose de courant, depuis qu’il était dans ce monde, le Dieu avait beaucoup de mal à s’adapter à la paix qui régner ici. A cause de cela, il se laissait beaucoup vivre ces derniers temps. Le vendeur le regarda d’une mine un peu énervé. Haussant les sourcils, Hermès fit exactement la même tête que lui pour se moquer. Le vendeur fut tellement surpris, qu’il en ouvrit la bouche et finit par dire d’un air un peu colérique :

« C’est pas sur place. C’est à emporter. »


Finalement, quelque soit le monde, les Hommes étaient les même. Soupirant, il sortit quelques billets à l’effigie des Présidents de ce pays. Il n’avait pas tellement l’habitude, ou du moins l’avait un peu perdu. Payant cash, le Dieu se dirigea vers la caisse et posa le volume 4 de Justice League of America. Ce comic était vraiment passionnant. Chaque superhéros était comparé à un Dieu mythologique et il avait même pu voir quelques ressemblances avec ses frères !
Le vendeur sembla pianoter plusieurs secondes sur son moniteur. Le fixant de ses yeux clairs profonds, Hermès attendit, patiemment. Il avait envie de faire une blague. Une bonne blague. Avant, elles étaient généralement réservés à son frère, Apollon. Mais il aimait en faire profiter tout le monde. Et puis, l’Apollon de ce monde n’avait pas daigner vouloir se montrer depuis leurs dernières rencontres. Certainement mieux à faire, comme d’habitude. Perdu dans ses pensées, mais le coeur chaud, d’avoir à nouveau à penser à Apollon qui n’était pas mort ici, le vendeur lui coupa l’herbe sous le pied en prononçant d’une voix trainante.

« M’faudrait un nom, et un prénom, pour la base de donnée ! »


Un nom et un prénom… Ah ! Ca c’était nouveau pour lui. De l’autre côté, tout le monde l’appelait Hermès, car les dieux vivaient au grand jour. Mais ici, il lui fallait une identité secrète ! Un pseudonyme. Un truc de fou, qui lui permettrait de passer inaperçu. Il fallait choisir quelque chose de grand. Quelque chose de génial. Regardant les deux livres qu’il avait posé, « Retour vers le Futur » et « Justice League Of America : Gods », Hermès fixa le vendeur, un petit sourire malicieux en coin.

« Wallace McFly ! »


Le vendeur le fixa intensément.

« Vous me prenez pour un con ? »


Ouvrant la bouche, faisant semblant d’être surpris, il décida d’aller au bout de son mensonge.

« C’est bien mon nom et mon prénom. Ma mère est fan de Wallace et Gromite. Le plus dur, c’est pour mon frère, Gromite. Vous mettez en doute ma parole ! »


Le vendeur, voyant qu’il avait affaire à un vrai clown, soupira et rentra le nom dans la base de donnée. Payant rapidement, Hermès mit les deux livres sous son bras et le salua avec un air exagéré de courtoisie.

« Bonne journée. »


Passant la porte du comicbook, Hermès ouvrit un livre et se téléporta. Lorsqu’il réapparût, il feuilletait les pages avec frénésie sur le port de Storybrooke. Ce monde était véritablement trop cool. Et il n’avait aucune envie d’aller sur Olympe. En plus, même si son aura était visible, il avait pris son autre apparence, celle que peu de gens connaissaient. Pour les non-dieux, ça passait inaperçu. Pour ces congénères, c’était plus complexe. Ca marquait un renouveau. Ce n’était pas le même qu’ils avaient connus, et ils avaient besoin d’une vision différente. De toute façon, pour le moment, il s’en foutait complètement. Y’avait pleins de dieux ici, ils les avaient senti. Hadès, Athéna, Artémis, Apollon et même des trucs aux Auras bizarres. Donc qui se souciait du petit Hermès ? Personne, et c’était mieux ainsi.
Marchant sur le bord du port, tout en tenant son livre ouvert, il se dirigea vers le bord. Sa canne à pêche n’avait pas bougé, depuis que l’envie d’acheter des livres lui était monté à la tête. Reprenant sa place, Hermès posa ses livres et, les jambes dans le vide, réattacha un appât. Ici, les poissons étaient bien vivants ! On pouvait pêcher, et ça s’était trop cool.
Pendant plusieurs minutes, canne sous le bras, il regarda le bouchon qui ne semblait pas vouloir couler. Mettant une main sous son menton, il haussa un peu les sourcils. Pas tant de poisson que ça visiblement.
Soudain, une aura familière se fit sentir derrière lui. Oh non ! On venait l’embêter ! Pas maintenant ! Il était tellement heureux ici, sans problèmes Olympiques ! Tirant sur sa canne à pêche, il se rendit compte qu’un poisson avait mordu. Tirant comme un bœuf sur la canne, le poisson fit un arc de cercle et alla directement sur le visage divin et beau d’Apollon.
Posant sa canne, un peu en colère, Hermès fixa son « frère ».

« Tu ne pouvais pas t’empêcher de faire une entrée fracassante ! Tu vois pas que je suis très occupé. C’est toi qui sent comme ça ? »


Il l’avait oublié, que le poisson, ça puait.


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________________________________________ 2018-09-05, 12:04



Hey, brother,
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Apollon avait... prit son Temps. C'était le cas de le dire. Il avait d'abord hésité pendant plusieurs jours, guettant souvent sans jamais s'approcher. Puis les semaines étaient passées, avant de se transformer en mois. C'était une situation étrange et inédite. Héra aussi était rentrée, mais avec elle les choses étaient différentes, elle venait de chez eux. Quant à l'autre jeune homme, sa situation était aussi bien particulière... Pour ce cas précis, c'était une autre affaire. Il avait espéré peut-être ne pas avoir à faire le premier pas et voir un jour apparaître le dieu à la porte de la Cité. Même là, il ignorait comment il aurait pu réagir.

Son aura était en tout point identique au frère qu'il avait perdu. Sans que ce ne soit lui. C'était un autre. Il n'avait pas eu l'occasion de lui parler, pendant cette excursion forcée par Dolos, il ignorait ce qu'il avait vécu là-bas. Il ignorait si ils s'entendaient bien, lui et l'autre lui. Il grimaça alors que ses réflexions se mélangeaient, comme à chaque fois dès qu'il commençait à y penser. Peut-être que c'était une divinité qui ne désirait pas se mêler au reste de la famille, peut-être qu'il voulait rester un ermite, peut-être qu'il allait lui taper dessus si il osait se montrer et... Il n'était pas loin de la vérité avec cette supposition, en fait.

Dès que le poisson atterrit contre son visage, il se mit à gigoter dans tous les sens en poussant des exclamations à la fois de surprise et de dégoût.

« Tu sais que je supporte pas les bars ! » s'exclama-t-il avec une voix trop aigüe. « Enfin les bars oui, mais pas ceux-là. Mais tu le sais pas, en fait. »

Il avait lancé l'animal un peu plus loin d'un coup de pied, frissonnant en le voyant se mettre à bouger de manière frénétique. C'est qu'il lui faisait un tout petit peu pitié ce pauvre être vivant à se démener pour survivre. Prudent, il s'était rapproché pour le pousser jusqu'à l'eau en osant à peine le toucher de sa chaussure. Si Aphrodite ne supportait pas les fruits, lui avait un soucis avec ce qui avait des écailles. Surtout quand ça venait le frapper de plein fouet.

« Les entrées fracassantes, ça me connaît. » prononça-t-il finalement, plus détendu maintenant que le poisson était hors de sa vie.

Sa main passa théâtralement dans ses cheveux alors que son sourire se faisait éclatant. Il osa même un clin d'oeil en direction d'Hermès, tout en le détaillant sans gêne des pieds à la tête. Il était... différent. Il faut dire qu'Apollon avait toujours été habituée à son apparence plus jeune et, si il avait eu le temps de s'y faire en le surveillant de temps en temps, c'était toujours plus impressionnant de près.

« Je sens super bon en plus. Arrête de faire ton jaloux. C'est l'air marin qui fait que tu dégages trop... de sel. C'est l'atmosphère. Je te prêterai un déo si tu veux, tu sais qu'ils en ont crée un à mon nom ? En tout cas ça te fera pas de mal. »

Il ricana légèrement, avant de se fermer complètement. C'était naturel, ça venait tout seul, alors qu'ils ne se connaissaient même pas. C'était encore plus perturbant vu comme ça, tandis qu'il avait l'impression de retrouver un proche perdu depuis des années (ce qui était un peu le cas).

« Ça te va bien ce look. »

Il s'éclaircit la gorge, désignant d'un geste vague de la main la stature du dieu face à lui.

« Même si le côté pêche je veux pas dire ça te vieillit. Tu pouvais pas te trouver une occupation plus moderne ? Je sais pas, comme le skate-board ? J'adore le skate-board. »

Et ça faisait longtemps qu'il en avait pas fait, au passage. Pour se donner une contenance, il replaça la cravate à son coup. En ce moment, il aimait bien porter des costumes. C'était peut-être pour se préparer pour son mariage, ou juste parce qu'il avait encore plus de classe habillé comme ça. Un peu les deux.

« Je suis là officiellement. Pour une annonce... officielle. Je suis le Gardien d'Olympe, c'est mon rôle. »

Voilà qu'il recommençait à juger nécessaire de faire des précisions qui n'avaient pas d'importance. Tout ça pour se vanter. Incorrigible. Il avait placé ses mains sur ses hanches, se redressant pour en imposer de toute sa taille. Forcément dans un endroit plus classe ça aurait envoyé, mais au port il faisait surtout tâche dans le décor. Ou il l'améliorait par sa simple présence, il préférait voir les choses sous cet angle.

« Y'a plein de chambres de libre là-haut. Alors je me disais, tu vois, Hermès il est tout seul, faudrait peut-être lui proposer de venir squatter et puis... et puis je suis désolé. »

Il avait relâché ses bras, plus penaud alors que sa bouche se tordait en une moue embêtée. Il se mit soudainement à fuir son regard, allant s'asseoir au bord du port pour se placer près des bouquins bizarres qu'il avait remarqué au début.

« C'est quoi ces machins ? » demanda-t-il sans conviction en prenant l'un d'eux dans ses mains.

Il s'en fichait. Chercher une distraction, c'était sa spécialité.

« Du coup je disais... Je suis désolé de t'avoir laissé tout seul. Ça se fait pas. J'aurai dû venir avant. Pour me rattraper je veux bien te faire un câlin. »

Peut-être qu'il le proposait davantage parce qu'il en avait envie que parce qu'il supposait que l'autre dieu en avait besoin. Il avait quitté son monde dévasté et eux n'avaient rien trouvé de mieux à faire que... de le laisser gérer dans son coin. D'accord, au moins, il était tranquille, il faisait pas face aux Titans, aux obligations divines, aux gardes rebelles mais... ça se faisait pas. Il était quand même de la famille.
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________________________________________ 2018-09-05, 16:41

“Avoue. T'as eu la trouille hein. ”






Avec une vivacité extrême, Hermès s’était retourné. Son regard bleu électrique se porta sur Apollon, et il l’observa d’un seul coup d’oeil, aussi vif que le regard d’un rapace. Il avait bien meilleur mine que la dernière fois… Et encore bien meilleur mine que l’Apollon de son monde. Ne bougeant pas, et le fixant avec intensité dans les yeux, Hermès posa alors sa canne à pêche. Quand le Dieu des Arts s’assied à côté de lui, il ne le lâcha pas du regard. Plongeant ses yeux dans les siens (Le poisson, ça pue. (Apollon) [Fe] 3109594688), la mâchoire légèrement contracté, il fit semblant d’être en colère. Fronçant les sourcils sa main se crispa tellement qu’on y vit les jointures. Très réaliste, et bon acteur, il plongea sa main dans la veste de son costume, fixant toujours Apollon d’un œil dur.

« On fait des déos au nom du Grand Apollon. Celui qui résout tous les problèmes n’est-ce pas ?... 
»


Le visage toujours dur, sa main se serra dans la poche intérieure de sa veste. 

« Mais dit moi, mon frère. Où étais-tu quand... »


Soudain, et sortant un flacon de parfum de l’intérieur de sa veste, il le brandit devant lui d’un air triomphant.

« … Les gens de ton monde sortirent le meilleur parfum de toute la planète et des mondes connus ! Terre d’Hermès ! »


Soudain, tout se brisa. Ses yeux se détendirent, ainsi que tout ses traits. La comédie était terminé. Son rire aux éclats profond et cristallin était suffisant aux yeux de son frère pour qu’il comprenne qu’il ne lui en voulait pas du tout. Son Apollon avait la fâcheuse tendance à vouloir le mieux pour tous. Celui là était pareil. Et désormais, c’était son frère. Monde différent ou non. Il avait une seconde chance de revivre les moments qu’il avait partagé avec lui… Même s’il n’oublierait jamais son autre version, ainsi que sa mort.

« Le meilleur parfum de toute la Planète... »
répéta-t-il dans une parfaite imitation de Merry dans le Seigneur des Anneaux, assis sur son tonneau d’Herbe à pipe.

S’en aspergeant, il en fit profiter à son frère. Lui en mettant dans le coup d’une façon énergique, il s’exclama :

« Maintenant, non seulement tu es beau. Mais en plus, tu sens super bon. »


Quand il lui parla de son look,de la pêche, et du skakeboard, Hermès mit une petite tape sur l’épaule d’un air amusé, content que son frère soit à ses côtés.

« La pêche, ça nous permet de méditer. Y en a qui picolent, d’autres qui se battent à l’épée, moi je pêche. Au moins je fais de mal à personne. La canne ça sert à rien, du coup ça nous renvoie à notre propre utilité : l’Homme face à l’Absurde. »


Finalement, balançant ses jambes dans le vide, et observant le port donnant sur la mer, Hermès ferma les yeux et inspira l’air marin. Qu’il était bon de sentir la vie dans ce monde. Même si elle restait fragile, à cause de l’homme, elle était bien présente, contrairement à son monde. Cette seconde vie, ce second souffle, c’était merveilleux. L’écoutant alors parler d’Olympe, de ses excuses et de sa proposition, le Dieu Messager se tourna vers le Gardien. Le regard brillant, proche des larmes, mais contenu tout de même, un sourire triste apparut sur son visage et il répondit :

« Ta proposition est très intéressante. Alléchante même… Mais j’ai besoin de revoir le monde, de sentir la vie, et surtout… De respirer… Si j’ai besoin d’un endroit où dormir, je viendrai, c’est une promesse. »


Et Hermès était réputé pour ne jamais les trahir. Reportant à nouveau son regard sur l’horizon, ses bras se laissèrent aller en arrière, et il fixa une mouette qui semblait manger le poisson qu’il avait remis à l’eau. Fronçant les sourcils, il décida à détourner l’attention de son frère. Apollon détestait faire des erreurs. Et s’il voyait le poisson qu’il avait mal rejeter à l’eau, affaibli, se faire dévorer, il s’en sentirait responsable. Aussi, il se jeta dans ses bras sans prévenir, et lui fit un câlin assez long. Assez long pour qu’une mouette puisse manger un poisson entier.

« Tu n’as pas à t’excuser, tu es mon frère. Nous nous décevons, nous nous déchirons. Mais c’est parce que nous nous aimons. Et même la plus petite étincelle de regret répare n’importe quel erreur. C’est comme ça. Tu n’as pas à t’en vouloir, je suis autant responsable que toi. »


Finalement, il essuya rapidement une larme avec dextérité du coin de sa main en essayant de se cacher d’Apollon. Les hommes, ça pleure pas ! Heureux qu’Aphrodite ne soit pas là pour voir ça, il se saisit d’un caillou et le jeta dans l’eau pour qu’il fasse un ricoché. Ne dosant pas sa force, le caillou rebondit plusieurs fois hors de l’eau, et passa par dessus un immense navire aux voiles noirs. Haussant les sourcils, Hermès crut entendre quelqu’un jurer de toutes ses forces, et il aperçut une petite silhouette qui brandissait son poing d’un air rageur dans leur direction, avant de disparaître après ce qui semblait être une pluie d’insultes.

« Curieux personnage. Parle moi un peu d’Olympe. De nos frères, de nos sœurs… J’ai senti leurs auras… Comment vont-ils ? Je ne m’en fais pas. Tu prends soin d’eux, mais j’aimerai savoir. Et qui sont les autres, que je peux sentir… Ils sont… étranges… J’ai cru sentir une aura plus puissante que nous. Pourtant, nous sommes ce qu’il y a de plus puissant au monde… J’en ai aussi senti des différentes… Semblable à celles d’Hadès et Aphrodite, mais en plus… Différentes. Et l’enfant. Il est ici. Il a l’air en pleine forme, je l’ai vu. C’est donc ça, le pouvoir de l’Amour. »


Pensif, il regarda l’horizon sans le voir. Il faisait référence à Hypérion, Ellie, Cassandre et Elliot. Le regard triste, Hermès tourna une dernière fois son visage vers Apollon avant que celui ci ne lui réponde pour ajouter, la voix un peu brisé par la peur.

« Il peut vaincre le Nuage… Je sais qu’il viendra à nous… C’est une fatalité… Mais il faut prendre soin de l’enfant Phoebus. »



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________________________________________ 2018-09-07, 21:51



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Ce vicieux. Il l'avait bien eu avec la Terre d'Hermès. En plus cet idiot avait même une marque de fringues. Certes Apollon Lingerie ça existait aussi, mais c'était moins connu. Et moins stylé, bien qu'il n'allait pas le dire à haute voix. Il retint sa grimace en se faisant asperger, relevant la tête fièrement. Au moins, il admettait qu'il était beau. Il aurait pu dire « le plus beau », ça l'aurait flatté davantage. Entre eux il n'y avait pas besoin de ça, ils savaient – ou du moins, lui savait – qu'ils étaient au-dessus d'Hadès quoi qu'il arrive en terme de sex appeal divin.

« Y'a pas que la pêche, y'a la peinture aussi qui peut te faire méditer. Quand tu peins au moins, tu balances de bar dans la tête de personne ! » répliqua-t-il presque immédiatement, abandonnant son air renfrogné malgré tout.

Chez les divinités, c'était chacun son domaine. Lui se détendait au contact d'un pinceau ou d'un instrument, Artémis appréciait la nature et les animaux, Hermès, ça devait être les cannes et les vols au-dessus de paysages magnifiques. Il ne jugeait en rien les activités des autres. Même ceux qui picolaient, il n'allait pas leur dire d'arrêter juste parce que ça n'avait pas de sens et que ça allait sans doute détruire leur foie sur le long terme.

Apollon fixait aussi discrètement que possible son... frère. C'était perturbant. Etrange. Plutôt cool. Hermès, le petit, le jeune, celui d'ici, lui manquait affreusement par moment. Sa légèreté, sa candeur, son envie de faire plaisir. Il aurait aimé rencontrer l'autre Eris, aussi, non pas en espérant remplacer ceux qu'ils avaient perdu d'une quelconque façon, mais juste... il se sentait lié à eux autant qu'à sa véritable fratrie, en fin de compte.

« Je comprends, je comprends. » répondit-il, la voix quelque peu cassée par la... déception ? Peut-être. « Mais préviens quand même avant de venir que je te prépare un lit avec des draps de soie et tout, histoire de garder un certain standing tu vois. »

Comme toujours, pour masquer sa gêne, il usait de l'humour. Une technique trop connue par ses proches pour passer inaperçue à présent. La plupart faisait semblant d'y croire (seules Diane et Cassandre se permettant de lui faire remarquer qu'elles ne tombaient pas dans le panneau).

Ce qu'il n'avait pas anticipé par contre, c'était le câlin. Il se retrouvait les bras écartés à subir la pression de son frère sans savoir comment répondre ou agir. D'accord, il l'avait proposé, mais là il se faisait prendre par surprise et c'était... tellement spontané. Il en était ému. Touché. Et il avait posé ses mains dans le dos d'Hermès sans savoir si il devait le soulever et le jeter à l'eau pour faire viril, ou si il devait se mettre à pleurer sur son épaule pour faire drama queen. Il pencha largement plus pour la seconde option au discours que lui servit la divinité. Il le prenait par les sentiments, ce bougre. Il sentit sa gorge se serrer mais hocha simplement la tête, les lèvres pincées, un grand sourire étirant ses lèvres pour compenser la lueur brillante dans son regard qui le trahissait sans doute.

La scène de l'homme au caillou le fit pouffer, tandis qu'il s'étirait en prenant garde de ne pas glisser de l'endroit où il s'était installé. Son costume valait cher et même si il n'avait pas de problème d'argent, ça restait un principe que de devoir le garder en état. Il s'attendait à la discussion qui suivit, c'était prévisible, et surtout naturel. Hermès avait beau... être Hermès, un autre Hermès, il ne venait pas d'ici. Il y avait tant de choses qu'il ne savait pas. Tant de choses qu'il ne pouvait pas comprendre.

« Ok. »

C'était clair, prévis, concis. Peut-être trop résumé, cela dit.

« Je vais tenter de faire bref, mais je te préviens, si t'as une migraine après, c'est normal. Viens pas te plaindre, c'est toi qui a demandé. »

Il se frotta les mains l'une à l'autre, se raclant la gorge et prenant son air sérieux sans trop l'être. Le meilleur conteur, il ne pouvait pas le nier, c'était bien Monsieur Verne. Sauf que là c'était à lui de se coller au résumé de leur famille des plus complexes, encore plus que celle qu'Hermès avait connu. Ça allait être délicat.

« L'enfant s'appelle Elliot. Il est en vie, il est en pleine forme, et on sait que... On doit faire attention à lui. » débuta le Gardien, un sourire à la fois attendri et attristé sur les lèvres. « Il est puissant, tu le sais déjà, mais c'est encore un gamin... Un peu comme moi finalement. Il a une sœur, Ellie. Il est marié. A Lily, une femme sublime et adorable. Et il a un enfant : Cassandre. Tu l'as croisé. Elle est superbe, magnifique, adorable, un peu volcanique et... elle vient du futur. Alors me pose pas trop de questions là-dessus parce qu'après ça va devenir long. C'est pour ça qu'elle est aussi... grande. Oh, c'est ma fiancée, aussi. Elliot est... mon beau-père si on voit les choses sous cet angle. Il m'aime pas trop. »

Il appuya ses dires d'une moue boudeuse qui lui était propre, sachant pertinemment que peu importait les efforts qu'il pourrait faire, le courant passerait toujours difficilement entre eux. C'était le cas de le dire. Il adorait Elliot, il l'admirait, il désirait le protéger. C'était juste compliqué. Il faisait avec.

« Ça c'est pour le résumé rapide de la famille du côté d'Aphro et d'Hadès. On pourra créer une série soap opéra rien qu'avec leur histoire si tu veux mon avis. »

Il lâcha un rire plus nerveux qu'autre chose, évitant d'évoquer Apple en plus de cela, ou même Phobos. Non pas qu'ils n'étaient pas importants, loin de là, c'était simplement que si il se mettait à tout balancer en même temps, Hermès allait faire un arrêt cardiaque. Il se régénérerait peut-être mais mourir ça restait une expérience désagréable.

Il sentait sa crainte, concernant ce Nuage qui les attendrait forcément. Il ne doutait pas des horreurs qu'il avait pu traversé et il n'allait pas lui dire que ça risquait de continuer, ce n'était pas le but. Distraitement, il passa son bras au-dessus des épaules de son frère, le secouant doucement comme pour lui montrer qu'au moins, il n'était pas seul.

« Quand tu dis qu'on est les plus puissants... C'est pas le cas ici. » finit-il par poursuivre, un air amusé prenant place sur ses traits.

Combien d'années avaient-ils passé à penser ainsi, eux aussi ? Tout ça lui semblait récent, sans doute parce que ça l'était.

« On est pas juste apparu comme ça, du jour au lendemain. On pensait tous que notre mère était Gaïa, la Nature, et que ça s'arrêtait là. Finalement c'est bien plus tordus que ça. Les auras puissantes sont celles des Titans, il y en a deux en ville, ou à Olympe. Hyperion et Thémis. Hyperion, c'est le Tonton qui fait des secrets tout le temps et qu'on comprend qu'une fois sur deux. Thémis... c'est la mère d'Hadès. »

On en revenait toujours à ce mec là ! A croire qu'il était le centre du monde et de tous les problèmes de l'Univers. Ce qui ne serait pas étonnant quand on connaissait le phénomène.

« On est tous frère et sœur, de cœur, mais on a chacun des parents différents en réalité. Artémis et moi, on est vraiment jumeaux. Athéna a eu le droit à Dolos. » ne put-il s'empêcher de préciser dans une grimace. « Pour Hermès... pour toi, enfin le toi d'ici, il avait Héra comme sœur. Quand on l'a apprit, il était déjà... mort. Si je m'emballe trop et que t'arrive pas à tout enregistrer hésites pas à m'arrêter, ça fait beaucoup. Parce qu'il y a pas que ça, il y a Nora, puis l'Amazone, les créatures que tu ne connais peut-être pas... »

Même lui des fois il était paumé, alors que pourtant il suivait l'intrigue avec autant de concentration que possible.

« Pégase aussi est en ville. »

Ça, il se doutait qu'il était déjà au courant, mais ça valait le coup de le préciser.
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________________________________________ 2018-09-10, 15:08

“ On va faire une blague. J'adore les blagues.”






Ne tenant plus en place, et n’ayant plus la patience de regarder l’horizon, Hermès se leva. Tout se passa en une fraction de seconde, saisissant ses effets, à savoir les bandes dessinées et son matériel, il réapparut même pas une minute après, les mains vides et dans le poche, derrière Apollon.

« J’ai déposé les livres sur ton fauteuil brillant… Très lumineux, ça change. »
ricana-t-il.

Son apparition avait été express. Il avait même rencontré vu qu’un garde l’avait remarqué et avait failli l’alpaguer. Ne voulant pas entrer dans les discussions, il s’était contenté de sourire, à celui qu’il apprendrait bien plus tard qu’il s’appelait Basile. Durant la durée étroite de la téléportation, il en avait profité pour réfléchir à ce qu’ils venaient de dire.

« Ne t’en fais pas pour le standing… Je suis habitué à vivre avec très peu. Ca doit te changer de mon autre version, d’ailleurs… Mais que veux-tu, pas l’même monde, pas la même histoire... »


Souriant tristement, toujours les mains dans les poches, Hermès regarda son frère. L’éclair de larme qu’il avait vu passé dans les yeux lui avait réchauffé le coeur. Il lui avait redonné Espoir. C’était la clef, il le savait. C’était ce qu’ils leurs avaient manqué, dans son Monde. Et quand on perdait Espoir, on s’offrait à Folie. Se massant la tempe, il fronça les sourcils, en proie à une terrible réflexion. Puis finalement, il se mit à éclater de rire. D’un rire profond, cristallin et moqueur, vestige de ce qu’il avait été avant la venue du Nuage.

« Donc, si je comprends bien, tu es fiancé avec ta petite nièce… J’avais pas vu ça depuis l’an 1675 où un Baron anglais a épousé sa nièce… On arrête pas le progrès à Olympe ! »


Pour se moquer, et appuyer son effet embêtant, voir emmerdeur, il lui tapota l’épaule, comme si Apollon avait fait une bêtise.

« C’est pas grave. On a l’habitude des consanguins, dans la famille. Regarde Hadès, il s’en sort très bien. Je suis sûr que son père et sa mère sont aussi son oncle et sa tante. »


Ricanant encore, il retira sa main, et finit par dire d’un ton amusé :

« C’est une blague. T’as l’air heureux, c’est le principal pour moi. »


C’est vrai. Il avait l’air bien plus heureux que l’Apollon qu’il avait connu de l’autre côté. C’était peut être ça, qui lui avait manqué là bas. Car il était convaincu, qu’au vu de l’histoire de Cassandre, Voyageuse du Temps, et des échos qu’il en avait eu, c’était ça qui lui avait manqué là bas. Quelqu’un qui veillait sur lui. Apollon pouvait veiller sur tous le monde, protéger tout le monde, il n’en restait pas moins fragile pour autant. Et ici, quelqu’un le protégeait. Peut être d’ailleurs n’en avait-il pas conscience. Cette pensée lui arracha un léger sourire en coin, alors que son regard se porta sur le goudron du port, comme s’il semblait fixer autre chose…
Nora, l’Amazone. Plaçant ses deux informations dans un coin de l’esprit, il se décida à y réfléchir plus tard. Ce n’était pas sa priorité, même si cela méritait réflexion. Finalement, peut être qu’il devait se rendre à Olympe. Peut être qu’il avait le droit à des explications supplémentaires. Non, ce n’était pas le moment. Même si son coeur lui disait de rejoindre ses frères, de les aider et de participer, il se devait de rester en retrait. Analyser, digérer les informations, comprendre. Regardant toujours Apollon, cette fois-ci, l’information passa directement dans son esprit. Au final, ce n’était qu’une Vérité en plus. Quelque chose qu’il avait en lui. Enfoui. Il l’avait senti.  Héra lui avait dit quand elle était venue dans son monde, en réalité. Il était plus ou moins au courant. Mais savoir tout ça, lui redonna Espoir. Mais d’autres inquiétudes apparurent alors sur son visage. Si les Titans étaient à l’image des dieux, cela vous dire que l’équilibre entre le bon et le mauvais était aussi présent chez eux. Et ça, ça n’avait pas vraiment que du bon. Surtout qu’il maîtrisait moins les choses qu’avec ses congénères.

« Ainsi les Titans ne sont pas qu’une parole de ma sœur. Finalement, elle devient honnête avec le Temps. Bien, je rencontrerai cet, Hypérion. Nous aurons certainement une conversation, et si j’en crois tes paroles, je dois quand même me méfier des non-dits. Au final, nous sommes juste à leurs images... »


Ricanant à l’ironie de la situation, la remarque sur Pégase lui serra le coeur. Un bond dans sa poitrine avait jailli, mais il était resté les mains dans les poches, silencieux.

« Je… Je sais. Je l’ai senti. Elle est humaine. C’est très étrange, d’ailleurs. Je ne sais pas encore si il s’agit d’une forme de sagesse ou de folie de mon alter-égo. Le Temps me le dira. J’ai pris contacte avec elle, je vais la voir… »


Et ? Et…. ? Et c’est tout. Pas de projets. Hermès ne savait pas quoi réellement faire de cette créature. Si elle était néfaste, il devrait la détruire, et ça lui fendait le coeur. Mais il n’avait ressenti aucune once de méchanceté dans cette aura fragile et joueuse. En fait, elle lui ressemblait. A celui qu’il avait été. L’idée de la détruire ne lui avait traverser l’esprit que pour fuir un problème. Mais ça ne se passerait pas ainsi… C’était une évidence. C’était impossible. Finalement, il enleva les mains de ses poches, et se les frotta par réflexe.

« Bien, je veux une faveur. Et un truc balaise. Je veux manger dans le meilleur restaurant français du monde. Tu m’accompagnes ? Il paraît que si on arrive en costard, avec 30 minutes d’écart, que tu prends un menu et moi à la carte, et qu’on fait tombé une fourchette, on peut se faire passé pour ce qu’ils appellent le « Guide Michelin étoilé ». Ca à l’air génial comme jeu. On sera reçu comme des dieux ! Si le resto m’va, et si tu payes, alors j’accepte de t’aider dans ta tâche, qui commence à être un peu trop grosse pour tes petites épaules fragiles… Mais c’est un secret, et j’y tiens. Mon autre frère Apollon, est mort à cause de ça. Il ne voulait pas partager un fardeau bien trop gros pour lui, et quand la première créature divine a été en danger, il s’est sacrifié à sa place. Tout le monde voyait ça comme un acte héroïque, mais moi, je savais que c’était parce qu’il en avait marre... »


Entre l’amusement et la gravité, Hermès s’avança vers Apollon et lui posa une main sur l’épaule.

« A partir de maintenant, je suis là. Rien ne sera comme avant, rien ne sera comme après. Que tu le veuilles ou non, c’est ainsi. Un petit frère, ça protège aussi. C’est pas parce qu’on est plus jeune, qu’on est pas moins efficace ! Réfléchis là dessus ! Tu as… Trente minutes ! »


Et, lui ébouriffant les cheveux en riant aux éclats, il sortit un petit papier de sa poche, le déposa sur les genoux d’Apollon et disparut.

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________________________________________ 2018-09-18, 12:57



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Trente minutes, ça pouvait paraître tellement, tellement, tellement... long. Il en avait profité pour se rendre à Olympe, ranger les affaires qu'Hermès avait posé sans ménagement sur son magnifique trône, et changer pour un costume encore plus classe – et plus cher. Il avait tourné en rond, usant de ce temps pour réserver, on sait jamais, et expliquer à Basile que non, l'individu qui s'était présenté plus tôt n'était pas un intrus comme il s'en doutait, mais un dieu qu'il n'avait pas encore le plaisir de connaître. Il lui promit de prévoir une partie de poker plus tard pour qu'ils puissent faire connaissance. Même si le garde n'était pas un grand fan des soirées jeux de sociétés du Gardien, on se demandait pourquoi, il devait être pudique.

« J'aimerai une table près des fenêtres. J'aime bien les fenêtres. »

Il était arrivé cinq minutes en avance, parce que la patience ce n'était définitivement pas son fort. Et comme à chaque fois qu'il arrivait quelque part, Apollon se faisait remarquer. Son sourire éclatant, sa stature, son charisme naturel, son charme et son naturel... Il fallait vraiment qu'il arrête de se flatter autant mentalement.

« Vous êtes... Vous êtes Alexander ? »

Il s'était retourné, haussant un sourcil, en direction d'une table où un couple mangeait apparemment un dîner en amoureux. Il faisait nuit à Paris, ce qui donnait à cette ville une ambiance encore plus romantique que celle qu'elle avait de jour. Il adorait la capitale française. Il adorait jouer les français. Ne le dites jamais à Jules. Il était jaloux parce qu'il trouvait ça classe, mais il ne voulait pas le lui avouer en face.

Pour toute réponse, il offrit un clin d'oeil. On le confondait souvent avec cet acteur suédois et à chaque fois, il le prenait comme un compliment, parce qu'il avait l'air aimé ce mec. Il avait de la chance d'être le sosie d'un dieu. Il faudrait qu'ils se rencontrent un jour. Pour ça, il devait d'abord mettre au point une fausse identité en béton.

« Vous pouvez m'amener une bouteille de vin ? La plus chère. »

Il aimait bien rester vague et surtout il aimait montrer qu'il parlait la langue de ce pays à la perfection. L'avantage d'être divin, c'est qu'il n'y a pas de barrière en communication et que son accent était inexistant. Enfin, il en gardait un petit, volontairement, parce que c'était sexy. Il était bien installé, confortablement sur son fauteuil, admirant la décoration mais... non. Quelque chose n'allait pas. Où était installé Hermès déjà ? Et puis, c'était trop guindé. Il esquissa une moue contrariée, commençant à poser son regard à tous les coins du restaurant. Combien d'étoiles ? 3 ou 4 ? Manger gratuitement et être bien traité, c'était une chose qu'il pouvait faire tous les jours, lui. Hermès ne devait plus avoir l'habitude vu que c'était l'Apocalypse par chez lui. Mais ça restait un petit peu... banal. Et ennuyant. Il avait dit de faire tomber la fourchette, c'est ça ? Très bien ! Commençons maintenant !

Hop. L'objet tomba au sol dans un tintement aigu et son visage dépeignit un étonnement exagéré, sa bouche formant un « o » parfait et sa main s'y portant. Feindre la maladresse c'était un talent. Sauf que ça ne lui semblait pas assez. Un serveur accourait déjà d'un pas rapide vers sa table, s'excusant alors qu'il n'avait rien fait. Et hop. Le couteau aussi, il venait de le faire glisser au sol. Le serveur continuait de dire « pardonnez-nous, Monsieur » mais de quoi ? C'était quand même fou cette capacité à demander le pardon sans raisons. Du coup, Apollon eut envie de voir plus loin, et ce fut l'assiette qui tomba au sol et se brisa. C'était peut-être un peu abusé. Il commençait à voir trop grand. Après sa table, il fit tomber les rideaux à la fenêtre proche de lui en les attrapant d'un geste sec. D'accord, là il fallait qu'il se calme.

« Excusez-moi, je suis un peu agité, c'est l'atmosphère, ça me rend nerveux. »

Le serveur le dévisageait en bégayant, accroupi à terre, alors que le dieu se redressait, mains dans les poches.

« J'ai bien envie de manger de la truffe. Vous avez ça ? Ou des crevettes plutôt. J'ai envie de crevettes. »

Apollon n'attendit pas la moindre réponse. Il avait senti l'aura de son frère, il était prêt à le rejoindre. La solitude ça ne lui allait pas. Il se serait bien incrusté à la table de n'importe quel autre client mais ils avaient tous l'air coincés. L'air de rien, il s'installa juste à côté d'Hermès en tirant une chaise. Oui, niveau standing, on pouvait repasser sur le comportement du Gardien.

« Et bien, et bien, c'est que je trouve ce jeu très très très ennuyant. On aurait pu se contenter des lasagnes de Tony, elles valent tous les plats de ce coin... en fait non, c'est pas du top niveau, mais il est marrant au moins Tony. »

Son bras passa au-dessus de l'épaule de son frère et son regard se posa sur l'assiette qu'il avait face à lui.

« A ton avis pourquoi ils l'ont appelé Epicure ce resto ? Pourquoi pas... je sais pas, l'Olympus ? Ca claque aussi. »

Il avait piqué le verre d'Hermès, le vidant d'un trait. C'était de l'eau pétillante ? Il était pas fan. Il fit claquer sa langue contre son palet, à la recherche d'une distraction, quand il vit des messieurs habillés comme des serveurs mais avec des talkie-walkie à la ceinture se rapprocher dans leur direction.

« Tu crois que c'est des fans qui veulent un autographe ou la sécurité qui veut me mettre dehors ? »

C'était bien possible que ce soit les deux en même temps sinon. Il leur offrait un grand sourire, replaçant correctement sa cravate et passant sa main libre dans ses cheveux. Niveau discrétion de l'Apollon, il avait encore des progrès à faire.

« Moi qui voulait louer une suite royale dans le coin pour inviter Cassandre en week-end, je vais être fiché maintenant. »

Oh. On lui pardonnerait ses écarts de conduite si il faisait un gros chèque, il en était persuadé.
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________________________________________ 2018-09-22, 12:31

“ On va faire une blague. J'adore les blagues.”






Hermès sortit du Uber d’un pas calme et assuré. Le chauffeur qui lui tenait la porte n’était pas très souriant, mais en même temps, c’était normal. Quand on était payé misère pour faire un taff pourrave, on était toujours un peu à cran. Même s’il avait payé la course, il déposa un billet de 100 euros dans sa main, et déclara dans parfait français.

« Pour la course, jeune homme ! Ne changez pas ! »


L’homme fut tellement surpris qu’il manqua de lui lâcher la porte au nez. Plaçant ses mains devant lui, il évita le drame et se dirigea vers le restaurant, une étrange poche en craft dans les mains. La plaçant dans son dos, il se dirigea vers la personne qui était sensé les placer à la table qu’il avait réservé. Embrasant la salle d’un coup d’oeil, il remarqua que son frère était déjà là. Bon, d’abord, il semblait s’être trompé de table, ensuite, il n’avait pas du tout suivi le protocole et il en avait fait qu’à sa tête. Pour couronner le tout, il parlait avec des gens qui semblait l’observer avec un œil admiratif. Haussant les sourcils, il se demanda un instant si les Français de ce Monde connaissait l’existence des Dieux. Hmmm, sûrement pas. Car contrairement à son compagnon solaire, lui n’attirait pas autant l’attention. Quand il vit Apollon, d’ailleurs, ce n’est pas de la déception, ni de la colère qui toucha son coeur. Non, un petit rire moqueur était sorti tout seul, pour devenir un véritable éclat de rire. Son frère était encore tombé dans une de ses farces. Même celui-là, qui semblait pourtant plus marqué par les événements que son défunt frère de l’autre Monde, était tombé dans le panneau… Un restaurant étoilé… Et il avait plongé tête la première. L’homme qui le guidait dans le restaurant haussa un sourcil, et ses lèvres se pincèrent légèrement en fixant sa poche en craft. Wallace pour sa part, se contenta de lui adresser son sourire le plus charmeur. Le placeur retroussa ses narines, et tira la chaise de sa table sans un mot, mais disparut dans les coulisses du restaurant. Aïe ! Il avait senti ce qu’il y avait dans sa poche !
Phoebus le rejoignit, et on voyait dans ses yeux, qu’il n’avait toujours pas compris qu’il était victime d’une farce. Ricanant, il l’écouta se plaindre du décor et de l’ambiance qui ne lui correspondait pas du tout. Hermès mit la main devant sa bouche et étouffa un éclat de rire.

« Tu t’es fait avoir ! AHAHAH !!! »


Quoi ? C’était pas une blague ? Hermès savait qu’Apollon n’aimait pas ce genre d’endroit. Il le sentait clairement mal à l’aise, et le voir abandonné toute tenue pour ne respecter aucune règle de bonne conduite l’avait fait mourir de rire.

« C’était une blague. Je voulais voir si tu viendrais. Finalement, quelque que soit l’Apollon, et quelque soit le monde, il est toujours crédule ! Mais malgré la farce, tu marques un point. Olympus c’est mieux qu’Epicure ! »


Sortant un appareil photo Polaroïd, il activa le flash, et l’instant d’après, une photo de la tête, bouche entreouverte d’Apollon sortit de l’appareil. Hermès commença à l’agiter pour la faire sécher.

« Elle va rejoindre ma collection ! »


Ricanant comme un gamin qui a sauté dans une flaque et qui a arrosé son frère, il rangea la photo dans la poche intérieur de sa veste. Soudain, deux gorilles arrivèrent, et jurèrent parfaitement avec la grâce des serveurs. Sans rien ajouter, Hermès ouvrit le sac en craft et une odeur de frite et de cheeseburger envahit les tables environnantes.

« Je crois qu’ils viennent à cause de moi. Je t’avais acheté un Cheeseburger pour me faire pardonner… On dirait qu’ils n’apprécient pas trop ! »


Un des gorilles passa son bras devant Wallace, qui le regarda avec un grand sourire niais et stupide par dessus sa poche en craft.

« Messieurs, je vais devoir vous demander de quitter les lieux... »


Sinon quoi ? Deux videurs contre deux Dieux ? Ce mec était fou ou quoi ? Il aurait du amené sa tenue de boxeur réplica Rocky Balboa. C’était mieux pour la bagarre. Un peu déçu que la blague soit déjà finie, il se leva et inclina la tête en souriant.

« Bien évidemment. Bonne soirée messieurs. Si vous voulez, vous pouvez garder mon frère pour la vaisselle ! »

Et, sans rien ajouter, le sac en craft toujours dans les mains, il amorça une sortie pacifiste. Il aurait pu les détruire. Leur casser tous les membres et même les manger. Tout était possible non ? Mais il avait choisi la sortie calme. Tout simplement parce que même les plus belles blagues avaient une fin, et qu’en plus, ces deux pauvres garçons ne faisaient que leur travail. L’un d’entre eux avait même sourit en voyant la poche de Wallace. Les videurs se permirent même de leur ouvrir la porte, Wallace inclina la tête, et se tourna vers Apollon qui l’avait rejoint à la sortie.

« Désolé, j’adore te faire des blagues. Tout le monde en a profité. Tiens, pour faire pardonner. »

Sortant le cheeseburger, il le tendit à Apollon. C’était un restaurant particulier, où on pouvait marqué n’importe quel dessin sur le pain grâce au grill. Sur le pain, on pouvait lire « Bazinga ».
Les lèvres bougeant comme celles d’un lapin pour se retenir de rire, il sauta pour lui ébouriffer les cheveux.

« Bon ! On va où ? Olympe ? Storybrooke ? Moulin Rouge ? Dubaï ? Shangaï ? Au Pays de Galles ? Il paraît que si tu manges dans un cercle de culture, là bas, tu peux avoir de l’urticaire. Tu veux pas essayer ? Ou alors on peut faire une blague à ton Tony. Ca peut être drôle. »




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________________________________________ 2018-09-27, 18:46



Hey, brother,
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Une... blague. Finalement, est-ce qu'il devait en être étonné ? Hermès était certainement à la recherche de divertissements et dans ce monde où il avait encore tout à découvrir, que ce soit les lieux ou les personnes, il pouvait bien se faire plaisir à se moquer du Gardien d'Olympe. C'était trop facile aussi. Apollon fonçait la plupart du temps tête baissée et ce n'était pas pour rien que Dolos s'était fait plaisir à le tourmenter. C'était son côté un peu naïf en certaines circonstances. Il ne se méfiait pas de ce frère qu'il connaissait à peine. Puis, c'était un petit peu marrant ! Même si la photo, il faudrait qu'il pense à la récupérer, juste parce que ça pouvait ternir son image. Quoi que... Il n'en avait rien à faire. Il était canon peu importe son expression.

« T'aurai dû me prendre des Curly. C'est ce que je préfère. » précisa le dieu en hochant la tête, alors que Wallace présentait le contenu du sac qu'il avait ramené.

Bizarrement, l'idée du repas de fast-food à emporter ne sembla pas réjouir les sortes de vigiles qui les avait rejoint, ce qui lui fit lever les yeux au ciel. Personne ne reconnaissait la gentillesse d'Hermès et qu'au moins, ça permettait de détendre cette atmosphère de coincés. Mais ils étaient dans un monde où ils se devaient de rester discret et, fort heureusement, Apollon n'eut pas à retenir son frère qui aurait très bien pu avoir l'idée de se révolter contre cette mise à la porte des plus injustes. Il fallait savoir le reconnaître, quand on était trop biens pour un endroit. C'était ce qui se passait à cet instant. Leur niveau était trop élevé pour ce restaurant. Il prit donc le chemin de la sortie après avoir salué de ses (grandes) mains tout ceux qui se trouvaient autour de lui. Il osa même une révérence théâtrale, manquant de se prendre une chaise en ne regardant pas où il allait à reculons.

Il ne se fit pas prier pour s'emparer du cheeseburger que lui tendait Wawa, parce que maintenant, il avait faim. On lui avait promit un repas étoilé et ça lui avait ouvert l'appétit. Il n'avait même pas prêté une très grande attention à ce qui y était inscrit. C'était pas mauvais. Ça lui convenait. Il fronça les sourcils, prenant un air d'intense réflexion tout en prenant le temps de mâcher. C'était beaucoup de pression que de devoir choisir la suite des événements. Les voyages, il en avait fait pas mal ces derniers temps et à chaque fois, il se passait des trucs bizarres. Il fallait peut-être faire soft pour une fois. Sans que ce le soit trop.

« On va aller... Je sais exactement où on va aller ! »

Il avait prit une voix d'enfant tout excité avant de passer son bras au-dessus des épaules du dieu, les faisant apparaître dans un endroit obscur à l'abri des regards. Il y avait du bruit, des gens qui parlaient fort, des cris même, parfois. Apollon se mit à rire de manière étouffée, terminant son burger et frottant ses mains l'une contre l'autre.

« On va bien s'amuser ! »

Ils se trouvaient à dire vrai dans un placard et c'était un peu serré là-dedans. Sa tête touchait presque le plafond. En faisant preuve de la plus grande des délicatesses, Apollon défonça la porte d'un coup d'épaule. Assez pour leur permettre de retrouver l'air libre, ou du moins l'air d'une chambre décoré dans un style western plutôt sympathique. Sur un fauteuil à bascules dans un coin, un chapeau était abandonné et il ne se gêna pas pour le récupérer et le poser sur la tête de Wallace.

« Ça te va super bien le style cow-boy, je suis fan. »

Leurs vêtements n'étaient pas du tout accordés à l'ambiance et, dans un soucis de cohérence, il fit disparaître son costume pour avoir un air à... Eagle. Cette pensée lui serra la gorge et son regard afficha une lueur triste, juste quelques secondes, avant qu'il ne secoue la tête. Il fit en sorte que son frère arbore le même look, mais avec une étoile de shérif en plus. C'était bien plus classe comme ça.

« Tu connais les jeux de rôle grandeur nature ? Nan, peut-être pas, tu devais pas en faire beaucoup. Tu sais, en tant que dieux dans ce monde, on se doit d'être discrets. C'est pour ça qu'Arté elle se fait appeler Diane et qu'elle me frappe dès que j'ose balancer son identité à quelqu'un. A Storybrooke ça passe, on peut se montrer, les gens ont conscience qu'on existe. En dehors... »

Il émit un petit bruit en claquant sa langue contre son palais, avant de faire un geste vague de la main.

« Ici, c'est l'endroit parfait pour s'entraîner à faire semblant. Genre là, t'es le shérif, moi je suis ton bras droit super canon et super doué, surtout. Mais pas d'utilisation de pouvoirs. C'est qu'un jeu. T'aimes bien les jeux, ça j'ai compris. Y'a plein d'humains qui adorent faire ça et je crois que le but c'est d'arrêter les bandits, enfin le tout c'est surtout de se mêler à la population et d'avoir l'air d'humains lambdas pour nous. Et de gagner, parce que la victoire c'est sympa. »

Il avait commencé à s'agiter dans la petite pièce. Ils devaient se trouver dans une réplique de saloon assez réussie. Il ouvrit la porte et, se penchant sur la rambarde qui donnait sur le rez-de-chaussée, il put voir un petit groupe d'une dizaine de personnes – autant d'autres faux cow-boys que des

« On est quelque part au beau milieu du Texas alors tu peux te faire plaisir en prenant un petit accent si tu veux. » ajouta le dieu, retirant le couvre-chef qu'il avait lui-même décidé de porter pour passer une main dans ses cheveux. « Après si tu préfères une autre ambiance, on peut aller genre dans un groupe de chevaliers à l'époque du Moyen-Age, ou avec ceux qui préfèrent se la jouer fantastique avec des quêtes remplis de trolls et tout... Mais je sais pas, j'aime bien ce chapeau. »

Il afficha une moue, chassant les souvenirs de son aventure en Australie avant de relever son visage radieux en direction de Wallace. C'était l'endroit parfait pour faire des blagues. Même si Tony n'était pas là. Le cuisinier avait déjà subit en prêtant sa cuisine à Apollon, fallait pas trop lui faire la misère au pauvre gars.
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________________________________________ 2018-09-30, 15:47

“C'est toi qui sent comme ça? ”






« Hé! »

Lâchant la main de son frère, il l’observa dans le placard.

« C’est moi qui téléporte les gens ! Tricheur ! »


Sortant rapidement, il se vêtit du costume qu’Apollon venait de lui fournir. Restant dans la petite chambre d’où il venait de sortir du placard, il se regarda dans un miroir, plutôt fier de lui.

« J’ai l’air d’un méchant. Je vais être un méchant. »
ricana-t-il.

Sortant de la petite chambre où certainement autrefois les dames emmenaient les vieux cow-boys assouvirent leurs besognes, il se dirigea vers la rambarde et se pencha pour regarder les gens du bas.

« Plutôt réaliste… Jolies nanas… Elles veulent toutes être Callamity Jane. Dingue, on arrête pas les progrès en matière d’égalité. »


Tournant son visage rayonnant vers son frère, il poursuivit.

« Trop pas. On reste ici, ça à l’air vraiment génial. Là d’où je viens, j’ai vécu un peu au Western. J’étais vétérinaire. Je soignais surtout des bandits, c’était plutôt fun, je faisais ça les jours où j’m’ennuyais. OK ! Pas d’pouvoirs, de toute manière, j’ai bien compris quand je suis allé au Vatican la semaine dernière que si je montrai mes ailes en publique, ça passerait pas trop ! On m’a appelé SAN MICHALANGELO ! Qui s’appelle Michelangelo de nos jours ? J’étais très vexé. Je ressemble pas du tout à l’Archange St Michel en plus. Enfin si, j’ai sa classe, mais ça… Tu le savais déjà ! »

Lui adressant un petit clin d’oeil, il descendit les escaliers, les pouces à la ceinture et marchant les jambes un peu écartés, comme si un long voyage en cheval venait de lui broyer les bijoux de famille. Faisant semblant de chiquer du tabac, il avança vers la dame de l’accueil, qui roula des yeux en le voyant…

« OhKé… J’vois qu’y’en a déjà qui sont dans l’rôle… Bien, remplissant ce formulaire… M’faut un nom, un prénom, une adresse mail pour d’la pub… Vous voulez être côté brigand ou côté shérif ? »


Sur ces paroles, elle posa deux colts et deux ceinturons sur le comptoir, Wallace l’inspecta avec attention.

« Hé, j’veux tuer personne ! »


Il détestait les armes à feu. Surtout ceux là. C’était lui, James Colt qui avait fait des Etats-Unis un pays où l’on mourrait sous les balles. La jeune femme soupira, tendant le formulaire en mâchonnant son chewing-gum.

« ‘Sont en paintball… Juste d’la peinture… Si vous tirez, vous verrez… Ok, donc, pseudonyme pour vous l’beau gosse derrière vous ? »


Hermès se retourna vers Apollon qui semblait regardait le décor avec un intérêt particulier. Il savait que son frère pensait déjà à une amélioration artistique. Profitant de son « absence », il répondit.

« Il est gay. On est gay même. Ôtez vos yeux impurs. Friponne. »

Levant un doigt d’un air accusateur, elle ouvrit la bouche, visiblement au Texas l’Homosexualité, c’était pas encore aux goûts du jour dans ce monde là aussi.

« C’donner du lard aux cochons… Quel gâchis.. Pseudonymes ? »


« Wallace Bucket, pour moi et… Polo Unicorn. Oui, il est le passif, je suis l’actif... »


Semblant réellement offusquée, elle poursuivit quand même d’une voix tremblante :

« Team Shérif ou Team Brigand ? »


Mettant son doigt à ses lèvres comme s’il semblait réfléchir, il se rappela ce que lui avait dit son frère avant de commencer le jeu.

« Team Shérif. Je veux être le Shérif. Je suis le plus fort d’entre tous. Croyez moi... »


Roulant des yeux, et réellement fatigué par les propos de Wallace la jeune femme soupira.

« S’t’un tirage au sort... »


Sans réfléchir, il passa sa main dans l’intérieur de sa veste, pour en sortir un billet de 200 dollars. Le posant sur le comptoir, il lui fit un petit clin d’oeil.

« Voilà, un p’tit coup d’main de Benjamin Franklin pour mon mari et moi ! »


La jeune sembla oublié tous ses principes sur les homos au moment même où le billet fut posé sur la table. Ah… Ces Américains… Rayonnante, un nouveau sourire jusqu’aux oreilles, elle lui fit un clin d’oeil et se contenta de déclarer :

« Bienvenue à Western World, messieurs Wallace Bucket et Polo Unicron. »


Quelques instants plus tard, tous les joueurs furent rassemblés dehors pour l’explication des règles. Comme à son habitude, Apopo papillonnait, discutait des inconnus, faisait des clins d’oeil, des signes de la main aux inconnus… Soupirant, Wallace mit les mains sur ses bretelles, et écouta les règles.

« ...Alors l’principe est simple ! On vous laisse la journée pour jouer, rencontrer les acteurs, vous balader. Vous êtes libres, toute la matinée… Vers midi, vous pourrez aller aux différents restaurants du parc. La partie commence entre 13h et 14h… Ca vous laisse la matinée pour vous trouvez un endroit où traîner, afin que vous soyez pas tous les uns sur les autres au départ… Génial nan ? Profitez en pour voir les métiers d’l’époque… Entre 13h et 14h, les Brigands recevront les instructions sur leurs balises, et les Shérifs et adjoints sur la leur également… L’but du jeu pour les Brigands, repartir avec l’argent ( et j’précise pour les plus malins que ce sont des billets factices…) sans mourir ! But du jeu pour le groupe du Shérif… Arrêter ou tuer les brigands. C’est facile, d’toute façon, les règles vous seront rappeler au départ du jeu… Bien, maintenant on va nommer un chef brigand et un chef Shérif et un Adjoint général… T’nez vous prêt… »


Prenant un chapeau, il tira des papiers au hasard.

« Chef Brigand, Johnny Cadillac ! »


Un espèce de bouseux Texan, qui devait avoir fait le jeu 10 fois leva les bras sous les hourras de ses potes alcoolisés. De vrais brigands… Pas d’doute…

« Shérif de la Ville : Wallace Bucket et Adjoint Principal : Polo Unicorn ! »


L’équipe du Shérif les applaudirent, et le meneur de jeu attendit que le silence soit fait.

« Shérif, Adjoint, à vos quartiers ! Vous pourrez vous balader un peu après, mais d’abord aller prendre connaissance du poste ! Que la partie commence ! Et regardez bien vos balises ! »


Claquant ses bretelles, il tira en l’air pour donner le coup d’envoi. Plusieurs personnes partirent en trottinant et gloussant. Wallace, se contenta de sortir dehors, sous la chaleur étouffante. Plaçant son insigne flambant neuve sur sa chemise, il réajusta son chapeau comme s’il y était.

« En avant, Adjoint Unicorn ! »


Et, marchant d’un pas lent, il commença à saluer les acteurs qui jouaient les artisans et les commerçants comme s’il avait fait ça toute sa vie. Les acteurs, lui répondirent rapidement tout en travaillant sous le soleil de plomb.

« J’aime quand un plan se passe sans accroc. »



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Phoebus Light
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

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Le poisson, ça pue. (Apollon) [Fe] _



________________________________________ 2018-10-13, 18:20



Hey, brother,
there’s an endless road to re-discover.


Il n'avait pas pu s'empêcher d'adopter un air radieux. Après tout, il était rare que ses idées soient appréciés par son entourage, sans doute parce qu'elles étaient la plupart du temps assez irréfléchies ou beaucoup trop fantaisistes. Il se faisait à l'idée que Wallace n'était pas un membre de la famille qu'il avait l'habitude de côtoyer. Ils ne s'étaient vus que deux fois et passaient du temps ensemble pour la première fois. Tout aurait pu se passer de manière catastrophique, même si Apollon restait fidèle à lui-même en étant d'un naturel impressionnant. Autant donc dire que l'impression qu'il avait de ce dieu était plus que positive à ce moment précis. Non seulement, il était marrant, mais en plus il se prêtait au jeu plus que volontairement.

Le Gardien ne fit aucune remarque quant à cette histoire de Vatican. Des erreurs, tout le monde en commettait, et après cette histoire et sa petite leçon concernant les capacités divines, il estimait qu'Hermès serait assez intelligent pour ne pas la reproduire. Il manquerait plus qu'en plus de leurs problèmes de famille, ils soient obligés de se confronter au monde afin d'expliquer leurs pouvoirs... Non merci. Ils avaient réussi à éviter ce scénario trop longtemps et il tenait, même si il se vantait de toutes ses qualités, à garder l'anonymat. Que les habitants de Storybrooke soient au courant était déjà suffisant.

Il avait montré un intérêt particulier pour le décor, ainsi qu'un enthousiasme sans borne face aux autres participants, mais avait commencé à se poser des questions quand on l'avait appelé Polo. Unicorn, même ? C'était lui ça ? Il ne se souvenait pas avoir donné un tel nom. Il préférait ce qui avait plus de classe. Comme... Apollon. Là rien ne lui venait d'autre pour être honnête. Phoebus aussi ça envoyait du lourd. Même si niveau discrétion c'était pas le top. Cela dit, Polo...

« Tu sais, je connais un mec qui s'appelle Michel. Enfin, Michel-Ange. Ça lui va bien. Il est adorable ce gars. »

Oui, le dieu faisait cette remarque avec bien du retard, mais il jugeait nécessaire de faire l'évocation de ce livreur de pizzas qu'il connaissait grâce à Sherlock. C'était pas lui qui vivait avec l'amazone maintenant ? Si elle arrivait à avoir des connaissances aussi cools, c'était forcément grâce à lui et son éducation parfaite.

« Du coup on est les chefs un peu c'est ça ? Je t'avoue je préfère la période vikings, c'est plus barbare, y'a moins de règles, au moins je suis sûr de pas faire n'importe quoi... »

Là déjà, il était que l'Adjoint. Alors que d'habitude c'était lui le Gardien. Il ne savait pas si son ego devait mal prendre le fait que le hasard ait décidé de le faire perdre en splendeur. Même si en réalité, il s'en fichait, puisque ce n'était qu'un jeu et qu'un rang et que... il valait mieux que ça.

Il replaça le chapeau sur le haut de sa tête, saluant avec son immense sourire toutes les personnes qu'ils pouvaient croiser sur leur chemin. Avant que la partie commence, on leur avait dit de faire quelque chose. Il n'avait pas vraiment écouté. A priori, ils se dirigeaient vers les bureaux du Shérif, du moins c'est ce qu'il supposait.

« On pourra aller jouer aux cartes au saloon ? J'adore les saloons ! Surtout les portes, je trouve que ça a du style les doubles battants, ça fait vintage. »

Apollon aurait facilement pu être le dieu de la Décoration, sans doute parce que ça restait en lien avec les Arts, d'une certaine façon. Artémis n'aurait pas été d'accord là-dessus, elle lui laissait généralement le champ libre mais elle n'approuvait pas tous ces choix. Il avait tendance à mettre trop de statues partout. Ou des vases qui ressemblent à rien pour un œil peu aguerri. Lui trouvait que si une émission Slife devait être faite sur la rénovation d'intérieur, il était le seul à pouvoir en être l'animateur.

« On devrait déjà former une équipe et tout, ou alors s'entraîner à tirer sur des tonneaux ! J'aime pas trop gâcher de la peinture comme ça mais bon... »

Il n'était pas un habitué des armes à feux. Ça ne lui servait à rien. Et pour lui, la peinture ça servait à faire des trucs jolis, pas à être envoyé à pleine vitesse sur d'autres individus. Sauf si c'était pour faire dans le contemporain. Ces dernières décennies, il avait remarqué que les artistes adoptaient de plus en plus de méthodes étranges pour se faire connaître...

« Faut qu'on teste un resto aussi, histoire de manger et d'être en f... »

Il s'interrompit tandis qu'un gros bruit sourd lui fit tourner la tête subitement, dans un réflexe. Ce n'était pas un coup de feu, ni même le bruit d'épées s'entrechoquant – ça aurait été chelou dans un tel décor, mais plus comme du bois tapant contre... Ah bah.

« DE L'ACTION ! » lâcha-t-il, frappant dans ses mains en tirant Wallace par le bras.

Justement, le saloon était pas loin de la prison de la petite ville reconstituée. Et il était même pas midi que déjà il y avait de la baston. Un molosse de deux mètres – en tout cas, de sa taille mais trois fois plus large – venait de casser une cagette en bois sur ses genoux et menaçait un freluquant d'un mètre vingt – ou plutôt de la taille de Wawa et mince comme un pinceau.

« Ouh la, camarade, il va falloir te calmer parce que... »

Le dieu pencha la tête sur le côté, indécis, tandis qu'il avait porté ses mains à sa taille et s'était redressé pour se donner un air assuré. Après tout, en tant qu'Adjoint, il avait le droit de se la péter aussi. Ça faisait partie du jeu qu'ils se battent déjà ces deux-là ?

« J'ai... j'ai ri-rien fait... Je v... Je vous le jure... Je vous le jure Monsieur ! »

Le petit était à terre, son chapeau maladroitement accroché à sa nuque et ses lèvres tremblaient. Le pauvre était sur le point de pleurer !

« Tu m'as volé mon rhum ! »

Ah. Quand il était question d'alcool tout pouvait vite tourner mal.

« Mais ça a... ça a même pas... même pas commencé ! Et déjà... déjà je me fais... frapper ! Je veux être... remboursé ! »

Celui qui ressemblait à un gamin se redressa sur ses jambes tremblantes et, sans aucune discrétion, vient se placer derrière Apollon comme pour se servir de lui comme bouclier.

« Je suis pas... Je suis pas venu ici pour souffrir ! »

Le dieu observa le molosse de haut en bas, qui devenait tout rouge à cause de sa rage contenue. Il avait vraiment choisit le camp des gentils lui ? En tout cas, il était pas ici pour compter les pâquerettes. C'était le genre de gars qui avait besoin que les choses bougent pour s'amuser, à l'évidence. Et il ne digérait pas le fait qu'on lui ait prit sa chope de rhum puisqu'il grognait un petit peu maintenant.

« On va pouvoir inaugurer la prison ! »

Cette révélation prononcée à haute voix le rendait heureux, étrangement. Combien de temps ils devraient l'enfermer pour le calmer ? Cinq minutes ? Toute la journée ? Y'avait des règles à ce sujet ? Par contre, le monsieur tout rouge lui, il était toujours pas content.

« Monsieur le Shérif, je pense que nous avons un problème. »

Il se sentait tellement autoritaire. Et qu'est-ce qu'ils avaient la classe tout les deux. Personne ne pouvait pas le nier.
black pumpkin
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