Nous faisons le mal mais nous le faisons bien

Chaque anniversaire était un véritable branle bas de combat dans le clan. Amelia, se faisait un devoir de célébrer chaque année en plus que nous prenions de manière mémorable. J’en étais même venu à la soupçonner d’avoir un carnet dans lequel elle avait précieusement répertorié les dates d’anniversaires de chacun. Quand il s’agissait du mien, j’avais tendance à servir de cobaye pour ses prototypes de gâteau d’anniversaire pendant les dix jours le précédant. Et tenter de lui faire remarquer que je finirais avec ces kilos en trop n’avait aucune crédibilité. Pour luter contre l’ennuie, et le train train quotidien je fréquentais de manière plutôt régulière la salle de sport. Je n’y allais pas tous les jours non plus, mais disons qu’une fois par semaine ça permettait de se vider la tête, et d’éviter de songer aux soucis familiaux ou bien aux affaires en cours au bureau. Même si en ce moment, je n’avais pas trop à me plaindre de ce côté là. La vague de divorces houleux que j’avais eu en fin d’année semblait s’être envolé au profit des compromis.

Heureusement, je ne m’occupais pas que des divorces, il y avait d’autres choses bien plus intéressantes dans la branche des droits de la famille qui était celle vers laquelle je m’étais orienté lorsque reprenant du poile de la bête -et ce sans mauvais jeux de mots- j’avais décidé de mettre à profit les connaissances en droit que m’avait octroyé la malédiction pour terminer de passer mon diplôme et enfin devenir avocate.

Aussi, lorsque je reçus un appel sur ma ligne personnel, de la part de ma sœur n’en fus-je pas réellement étonné. De plus, cela ne pourrait ne me faire que du bien en y réfléchissant bien. Nous avions, déjà fêté mon anniversaire le jour J avec Samuel et Krystal. Mais ni mes deux autres sœurs, ni même Anita n’avaient pour le moment eu vent d’une quelconque organisation de fête. Aussi, supposais-je qu’Amelia voulait réparer cette erreur, et que nous ne serions qu’entre lionnes ce soir. Puisqu’elle avait parlé de petit comité et juste des lions. Hors en dehors de notre tribut, je n’avais pas souvenir d’avoir une connaissance commune qui aurait été un ancien lion. De plus, cela me détendrait. J’avais refourgué un dossier épineux à mon collègue, faisant clairement savoir à la hiérarchie que je ne pouvais pas travailler dessus de manière convenable. En effet, ils demandaient un bilan psychologique complet des deux parents pour définir la garde des enfants. Et chez qui devaient-ils aller faire leur bilan ? Aloysius Black. Même au travail, Scar venait encore me pourrir la vie. Ce n’était pourtant pas faute, d’avoir tenté de les orienter vers un autre psy en ville -Dyson Walters avait peut être une tête de gamin mais au moins n’avait-il pas de tendance mégalomane et fratricide-

J’avais simplement évoqué des problèmes intra conte avec lui, on ne m’en avait pas demandé plus. Alors, après avoir quitté le boulot vers 18h, étais-je rapidement partis me préparer :

« Tu sors ? » m’interrogea mon fils alors que je passais en revu ma garde robe, dans l’espoir d’y trouver quelque de simple mais d’un peu habillé

- Soirée entre lions, pour fêter mon anniversaire. Ta tante a insisté et tu sais comment elle est…

Il était difficile de lui refuser quoi que ce soit. Elle pouvait se montrer particulièrement persuasive quand elle le souhaitait -à comprendre par là, qu’elle ne lâcherait pas l’affaire quitte à me harceler- et si l’idée d’arriver les mains vide -même à ma propre soirée d’anniversaire- ne m’enchantait guère si j’osais ramener quoi que ce soit de comestible j’allais en entendre parler pendant des semaines -si ce n’était des mois- néanmoins, j’avais tout de même prévu un petit quelque chose pour la remercier ainsi Wyatt aussi par la même occasion parce qu’il acceptait de laisser la maison pour la soirée -même si connaissant ma sœur, mon beau frère n’avait hélas pas d’autres choix que d’abdiquer-

Traversant les quelques mètres me séparant de la maison de ma cadette, je m’arrêtais finalement devant sa porte, actionnant par la même occasion le mécanisme de la sonnette annonçant ainsi mon arrivée

« April ! tu es là ! Bon anniversaire en retard ! » S’exclama ma sœur en m’enlaçant « Allez viens, rentre, il fait un froid de canard dehors. »

- Volontiers dis-je en plaisantant, je n’ai pas réellement pour ambition de me transformer en statue de glace.

Storybrooke avait un climat capricieux ces derniers temps. Après la vague de froid que nous avions subit faisant descendre les températures dans le négatif au point de s’emmitoufler dans des doudounes et de remonter son écharpe afin de couvrir le moindre millimètre de peau, voilà qu’a présent après que les températures soient légèrement remontés elle baissaient à nouveau. Amelia s’empressa de prendre ma veste pour l’accrocher tandis-que je remarquais étonné l’absence de celles des personnes que j’avais pensé se trouver ici me faisant plisser les yeux légèrement soupçonneuse

« Allez, viens, je vais te présenter. »

Alerte coup fourré, me criait mon cerveau. Bon sang, qu’est qu’Amelia avait encore fichu ? Je sentais venir les embrouilles à des kilomètres et ma méfiance redoubla tandis-que nous étions en route vers le salon. J’aurais d’ailleurs dût me méfier bien plus tôt me fustigeais-je intérieurement en voyant l’inconnu au bataillon -et inconnu au masculin s’il vous plait- dans ce dernier :

« Ethan, je vous présente ma grande sœur, April. April, voici Ethan, un de mes clients réguliers qui aime particulièrement les cupcakes à la vanille. Toi aussi t'aimes ça, non ? »

Le soucis lorsque votre pâtissière est aussi votre petite sœur, c’est qu’elle connaît tous vos goûts par coeur. Alors mentir en disant que non en fait je préférais ceux à la framboise ou au beurre de cacahuète ne servirait à rien. En revanche, je lui décochais un regard lui faisant très clairement que je n’étais pas dupe et qu’elle allait très certainement m’entendre. Pour l’instant, je me contentais simplement d’éprouver une vague de compassion pour ce Ethan. Le pauvre n’avait aucune idée du traquenard dans lequel il s’était fourré

- Oui effectivement, tout comme mes collègues, qui sont ravis lorsque je passe chez toi le matin avant d’aller au bureau

Il ne fallait surtout pas rentrer dans son jeu. Le mieux était d’avoir l’air complètement détaché. Hors de question que je lui donne gain de cause

« Eh bah c'est parfait tout ça! » s’enthousiasma Amelia sans prêter attention au regard que je lui avais lancé « Tiens, prends un peu de champagne » continua-t-elle en me tendant une flûte, tandis-que je remarquais rapidement que non seulement Ethan en avait également une mais qu’il ne semblait pas y en avoir de troisième «  Si ça suffit pas Ethan nous a ramené une caisse entière de bon vin. »

Pendant un très court instant, j’éprouvais une vague de sympathie pour Scar. Les frères et sœurs on s’en passerais volontiers par moment. Chassant cette pensée parasite de mon esprit -et puis quoi encore ? Cet abruti ne méritait aucune sympathie ni compassion de ma part-

- Je ne vois pas ta flûte Amy dis-je d’un ton faussement innocent. C’est toi notre hôte, c’est donc normal que tu vienne trinquer avec nous. Vous en pensez quoi Ethan ?

Si elle voulait jouer à ce petit jeu là, pas de soucis nous allions être deux. J’avais clairement identifié ses manigances. Et j’étais résolument décidé à ne pas la laisser faire. Je sentais déjà, que cela allait être une très, très longue soirée. Et les ancêtres ne semblaient définitivement pas m’avoir à la bonne ces derniers temps.

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Nous faisons le mal mais nous le faisons bien

Je n’avais pas pu m’empêcher de faire les gros yeux à Amelia lorsqu’elle parla des choses à découvrir devant moi. A ce rythme là, elle allait instauré un malaise et c’est tout ce qu’elle allait gagner. Mais évidemment, comme à son habitude elle préféra ignorer mon avertissement. Était-ce normal de se sentir à ce point exaspérée ? Et encore je faisais beaucoup d’effort afin de ne rien laisser paraître. J’en connaissais un qui allait avoir envie de fuir, si je me laissais un peu trop aller. Et de toute façon, Amy était déjà repartis dans sa cuisine nous abandonnant -comme elle avait de toute façon calculé de le faire- en tête à tête Ethan et moi même. Essayant comme je pouvais de ne pas trop agrandir le malaise je hochais négativement la tête accompagnant cela d’un sourire lorsqu’il me posa la question quant à mon travail :

- J’aurais bien aimé. Mais c’est Amelia qui a été doté du don culinaire dans la famille plaisantais-je on va dire que je m’occupe de choses plus juridiques. Je suis avocate, je travail dans la branche des droits de la famille.

Cela ne suffit malheureusement pas, puisqu’il se rendit bien vite compte de la supercherie. A savoir que seulement deux couverts étaient mit. Je retenais Amelia et son idée de jouer les entremetteuses à tout prix. Cela ne valait pas de faire fuir un inconnu. Soupirant, légèrement j’adressais un sourire désolé à Ethan :

- Je crois que nous, nous sommes tous les deux faits avoir comme des bleus.

J’ignorais si cela allait l’aider à se détendre un peu. Je pouvais parfaitement concevoir qu’il ne se sente pas à l’aise. Je l’étais un peu plus, parce que je n’étais pas dupe. J’avais parfaitement compris le petit manège de ma cadette dès le moment où j’avais posé un pied dans le salon. Je n’avais pas l’intention d’aller la voir pour lui crier dessus parce que de une nous étions des adultes. J’estimais donc, que nous pouvions régler nos problèmes posément, sans qu’il n’y ai de cries. Et de deux, pour l’honneur de la tribut je me devais de faire bonne figure. Et de remettre les éléments en place :

- Amelia m’a appelé au bureau ce matin, pour me dire qu’elle organisait un repas en petit comité. Juste des lions. Comme je n’en connaissais pas en dehors de notre très grande famille j’ai naïvement pensé que ce petit comité serait composé de nos deux autres sœurs et d’une amie commune. Je crois que j’aurais dût me méfier un peu plus dis-je

Depuis quand Amy était-elle devenu à ce point manipulatrice ? J’étais complètement sidéré. Elle avait parfaitement calculé son coup -et ce même si elle mettait les pieds dans le plat maintenant que nous étions « réunis »- je ne la pensais pas capable d’une telle chose. Peut-être devrais-je en glisser un mot à Wyatt afin qu’il se méfie de sa femme. Dire que j’étais surprise, était un bien faible mot. Amy avait toujours été la romantique, un peu (trop) fleur bleu sur les bords. La gentille, celle qui dès que l’on se moquait, je ne pouvais m’empêcher de sortir les griffes -au sens littéral comme au sens métaphorique- qu’elle calcule aussi bien son coup, faisant en sorte que non pas une mais deux personne ne se doutent absolument de rien -sinon je pense qu’aucun de nous n’aurait mit les pieds à cette soirée-

- Pour le coup, même si la situation me déplaît probablement autant qu’à vous, je suis obligé de lui tirer mon chapeau. Ma sœur est un véritable génie du mal quand elle s’y met. J’ignorais totalement qu’elle était capable d’une telle chose, j’en suis la première surprise.

Très certainement aurais-je éprouvé une pointe de fierté, si je n’étais pas l’une des deux personnes visés. Et songeant que peut-être, Ethan s’il commençait à comprendre n’avait pas toutes les clés en main, me décidais-je à avouer ce qui se tramait dans la tête d’Amelia :

- Je suis veuve dis-je cela fait un petit moment déjà. C’est ainsi et l’on n’y peu pas grand-chose. Malheureusement, Amelia a décidé qu’il était grand temps que la situation change. Elle a commencé par m’inscrire sur un site de rencontre, et comme ça n’a pas porté ses fruits, elle s’est dit que c’était l’occasion et a organisé tout ça dis-je en englobant la salle d’un mouvement de main.

Autant être honnête, de toute façon tôt ou tard il aurait probablement finit par le découvrir. Et plutôt que de « brouiller » définitivement ma cadette avec un de ses clients. Je préférais jouer carte sur table et présenter des excuses en espérant que la pilule soit plus facile à avaler. Elle n’avait pas pensé à mal, et même dans ce genre de situation, mon instinct de reine reprenait le dessus. Diku, était ma petite sœur, un membre du clan et c’était mon devoir de la protéger. Même si j’avais toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Nous réglerions nos comptes toutes les deux en privé.

- Si vous souhaitez vous enfuir je crois que c’est le bon moment, ajoutais-je avec humour. J’espère simplement qu’à l’avenir si vous croisez l’un des membres de notre tribut, vous ne serez pas poursuivit par le souvenir de cette soirée. Promis, nous ne sommes pas tous comme cela.

J’étais toujours dans l’humour, même s’il y avait une véritable volonté de ne pas «entacher » nos relations avec les autres habitants de Storybrooke. Il m’avait l’air d’être quelqu’un de suffisamment intelligent et ayant suffisamment de recul pour savoir faire la part des choses, mais je préférais avant tout prévenir de guérir. C’était mon devoir de souveraine ici aussi. Même si le contexte, n’était pas tout a fait le même que sur la terre des lions. Je restais celle qui dirigeait le clan, et je n’agissait pas différemment d’à l’époque où je gouvernais aux côtés de Mufasa. Je m’adaptais simplement au contexte et à la vie de Storybrooke.

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Nous faisons le mal mais nous le faisons bien

Étant donné qu’Ethan ne semblait pas vouloir s’enfuir, et souhaitait finalement faire honneur à la cuisine de ma sœur, je pense que je pouvais faire de même sans trop de tracas. Après tout, elle s’était donné du mal pour cuisiner, ce serait dommage de ne pas en profiter. Et puis de toute façon, si je ne le faisais pas là, elle me forcerait à embarquer les restes. Je la connaissais à force. Avec un sourire je m’installais, la laissant disposer les entrées :

- Si vous souhaitez réellement rencontrer le restant du clan, je n’y vois personnellement aucun inconvénient dis-je bon pour aujourd’hui je crains que ce ne soit un peu râpé mais à charge de revanche comme on dit.

Les grandes réunions de familles ça nous connaissait après tout. Et ce ne serait ni la première ni même la dernière fois qu’on en organisait une. Et puis, cela permettrait de mieux se connaître. Il est vrai qu’en dehors de la terre des lions, je n’avais pas rencontré d’autres personnes. Oh bien sur, il y avait d’autres clan de lions sur notre territoire, mais tous dépendaient de l’autorité de Mufasa, il en avait été ainsi du temps de son père, et de son grand-père également. Et si jamais un jour nous retournions chez nous, il en serait de même avec Simba.

- La blessure est cicatrisé répondis-je quant à mon veuvage. Elle a mit du temps à le faire, mais à présent le plus douloureux est derrière moi assurais-je

La malédiction ne m’avait pas épargnée de ce côté là, rendu dépressive par la mort d’un mari qui n’avait jamais réellement existé ici, j’avais également dût faire avec l’idée que la personne que j’avais pensé être un ami, n’était autre que le responsable de tout ça. Savoir qu’Aloysius Black était en réalité Scar, m’avait fait l’effet d’une douche froide. Nous, nous étions battus. Et à ce moment là, ce n’était plus le côté humain qui parlait. Nous étions redevenus des lions. Nous avions peut-être une apparence humaine, mais nous nous battions comme si nous étions sous nos formes animales. Tout ça, c’était du passé et j’avais réussit à faire avec, et de laisser Mufasa « s’en aller ». Je ne pouvais pas laisser son fantôme me « hanter » toute ma vie. Je sais bien qu’il n’aurait pas voulu ça. Mais sa perte avait été si brutale, que le deuil ne s’était évidemment pas fait de suite. Sans compter que je n’avais pas réellement eu le loisir de pleurer mon compagnon. Scar ne prenait aucunement compte du cycle de la vie, et la terre des lions s’était transformé en une terre de désolation. Les troupeaux avaient peu à peu fuis vers les autres terres, si bien qu’il ne restait plus rien ni eau ni nourriture.

- Mais assez parlé de moi dis-je avec un sourire. Je n’ai jamais rencontré un « confrère » si je puis m’exprimer ainsi hors de la terre des lions. J’admets être curieuse, d’où venez-vous ?

C’était l’occasion d’en savoir un peu plus. J’admettais qu’en dépit de toute cette mascarade, rencontrer un autre lion avait piqué ma curiosité. Je savais bien que le monde des contes était vaste, et que nous ne venions pas tous du même « monde ». Ce qui justement, rendait la chose encore plus intéressante. Les diversités culturelle d’un monde à l’autre m’avaient toujours intéressé quelque part. Storybrooke permettait de côtoyer des gens que nous n’aurions d’ordinaire jamais pu rencontrer. Et c’était enrichissant d’en savoir plus. C’était un moyen comme un autre de profiter de cette « seconde vie ». Je savais que les opinions divergeaient même au sein de notre très grande famille. Certains gardaient rancune à Regina pour les avoir amenés ici, d’autres estimaient qu’il s’agissait d’une seconde chance...Je n’avais pour ma part pas d’avis particulier. Mais, j’appréciais le fait de pouvoir élargir mon cercle de connaissance, et d’être amie avec des gens que je n’aurais jamais côtoyé en étant sur la terre des lions.

- Dit moi toi dis-je cette fois-ci à l’adresse de ma sœur, Wyatt est au courant qu’il est marié à un cerveau criminel ?

C’était une boutade, j’acceptais de jouer le jeu pour ce soir, mais après nous allions avoir une petite discussion entre sœurs elle et moi. J’adorais Amelia, mais par moment elle en faisait beaucoup trop

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