« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il fut un temps où je ne souhaitais qu’une seule chose, aider les enfants à voir le monde avec le pouvoir de leur imagination, aider leur vie à s’améliorer et permettre aux parents de voir le monde sous un autre angle. Il fut un temps où j’étais proche d’un jeune garçon, un jeune garçon seul au monde, un jeune garçon dont le père ne souhaitait qu’une seule chose, qu’il se débrouille seul. Un jeune garçon qui n’avait plus de mère. Un jeune garçon qui méritait de récupérer le sourire. Je l’ai aidé. Oui. Puis je suis partie. C’est ce que je fais toujours, enfin ce que je faisais toujours. Aujourd’hui, ici, à Storybrooke, je suis Meredith, la conservatrice du musée de Storybrooke. Orpheline de mère, souffrant de l’absence d’un père. Ma vie à Storybrooke vibrait de la morosité que fut finalement une bonne partie de ma vie dans la forêt enchantée. Cependant, aujourd’hui, je me devais de vivre ma vie ici, à Storybrooke. Mes talons claquent sur le sol alors que je m’avance dans l’une des rues de Storybrooke. Je faisais tout le tour des maisons pour parler de la nouvelle exposition qui était prévue pour dans peu de temps.
C'est finalement dans un des immeubles que j'entre. Alors que je m’avance jusqu'à la porte d'un des appartements, je frappe. Je retire mon chapeau, fouille dans mon sac avant d’en sortir l’un des prospectus du musée avant de voir la porte s’ouvrir et de poser mon regard sur le jeune garçon de mes souvenirs, plus si jeune aujourd’hui et au regard bien plus sombre.
« Bonjour Balthazar. » dis-je simplement.
Mais me reconnaîtra-t’il sous cette allure ? Même si j’avais plus ou moins mes allures vestimentaires de ma période nurse magique, peut-être que ses souvenirs seraient confus ? Ou pas… Je lui souris avant de reprendre la parole.
« Vous avez quelques instants à m’accorder Monsieur Graves ? » demandais-je.
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Parce que toute nurse se vaut d'avoir une belle tenue:
Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
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Depuis quelques temps, il semblait que la moitié de Storybrooke ait décidé de sonner au domicile de Balthazar Graves, lui qui ne recevait jamais personne et qui ne cherchait nullement à se montrer sociable. Il endurait la proximité et la conversation des autres uniquement dans la limite que son travail lui imposait. Ensuite, il y avait les rares exceptions prénommées Eulalie, Angelika, Mary... On pouvait compter son cercle de connaissance sur les doigts d'une seule main. La présence de certaines l'incommodait, pourtant il se sentait curieusement encore plus vide qu'à l'accoutumée lorsqu'il n'avait plus de nouvelles pendant une longue période. C'était rarement lui qui allait vers les autres. Il attendait. Souvent, il désespérait. Mais c'était son principal moteur : le désespoir. Puis, dans un tout autre registre, il y avait Holmes et Lily Olyphant. Ces gens-là étaient davantage que de simples clients et pourtant, il ne parvenait pas à les classer. Ce n'était pas des amis -il n'en avait pas. C'était autre chose qu'il ne parvenait pas à identifier et cela l'agaçait prodigieusement.
Une autre personne allait augmenter le nombre de son cercle de connaissances, mais il ne pouvait encore se douter de qui il s'agissait. Le barbier n'était pas de ceux qui possèdent une intuition très développée en matière de relationnel. Bien souvent, les rencontres lui tombaient maladroitement dessus à la manière d'un piano jeté de dix étages. Le choc était violent à chaque fois.
Aussi, lorsqu'il ouvrit la porte de chez lui et découvrit un visage familier sur son seuil, il se figea instantanément. Perplexe, il écarquilla les yeux pour dévisager sans vergogne la jeune femme de grande allure qui lui faisait face. Il était frappé, voire saisi, par la silhouette élancée que son esprit n'avait pu oublier. Pourtant, il s'était acharné à occulter son enfance, à la rouler en boule dans un coin de sa mémoire, comme tout le reste de ses souvenirs. Il avait suffi de l'apparition de la dame devant lui pour que les verrous de son esprit volent en éclats, à la faveur d'une rafale de vent.
Hébétée, il cligna des yeux et entrouvrit la bouche. La femme ne s'était pas présentée, peut-être parce qu'elle savait qu'il n'ignorait pas qui elle était ? Comment aurait-il pu en douter ? Elle était restée aussi jeune que dans son souvenir. Bien qu'il soit désormais un peu plus grand qu'elle. Cette différence de perspective l'incita instinctivement à courber la tête et les épaules tout en l'observant. Après tout, la dernière fois qu'ils s'étaient vus, il n'avait que sept ans.
"C'est... vous." articula-t-il enfin.
Ce n'était ni une question, ni une affirmation. Ces deux petits mots sonnaient presque comme un reproche. Dans un état second, Balthazar ouvrit plus grand la porte, avant de réaliser la portée de son geste : elle allait forcément entrer. Etait-ce ce qu'il souhaitait ? Il n'avait jamais invité personne. Mais... cette femme était quelqu'un à ses yeux. Là résidait toute la différence.
"Je n'ai plus besoin de vous."
Il avait prononcé cette phrase à voix basse, la tête baissée sur ses chaussures.
Quelque chose s'agitait dans son ventre, comme s'il avait avalé des ballons. Mélange d'allégresse, d'amertume et d'incertitude.
Pourquoi était-elle là ? Pourquoi maintenant ? Il était partagé entre l'impatience de l'apprendre et la retenue, car il savait que toutes les choses merveilleuses qu'ils avaient imaginés ensemble n'avaient jamais existé, ou étaient mortes depuis longtemps. Dans tous les cas, elles étaient perdues.
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Meredith P. Newton
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| Conte : mary poppins | Dans le monde des contes, je suis : : mary poppins
« Fermez donc la bouche Balthazar, vous avez l’air d’un poisson hors de l’eau. »
Oui c’était sortie tout seul, que voulez-vous, mon passé me titille de temps à autre et je me souvenais de ce petit garçon solitaire, débrouillard mais manquant cruellement d’une figure maternelle. Je me souviens la première fois que je l’ai vu. Mes souvenirs me faisait penser que c’était hier bien que je savais consciemment que cela remontait plus ou moins à une décennie, enfin si on voit les choses à ma manière même si je suis sûre qu’au fond de moi le petit garçon qu’il était n’est pas loin. On ne peut jamais réellement taire qui l’on est au fond de nous, parole de Mary Poppins. Mes yeux se perdent à retrouver ce regard qu’il avait la dernière fois que je l’avais rencontré, la dernière fois que je suis partie, quand il n’avait plus besoin de moi.
« Ici, on m’appelle Meredith. » dis-je simplement.
Mon regard balaya rapidement l’intérieur de son appartement. Il semblait avoir plus besoin de moi qu’il n’osait se l’avouer bien que je n’étais plus véritablement Mary. Quoi que j’avais récupérer mes pouvoirs mais cet homme, cet enfant devenu adulte serait-il capable de retrouver son coeur enfant ? Je ne le quittais pas des yeux alors qu’il murmure qu’il n’a pas besoin de moi.
« Votre regard vers le sol et votre voix basse prouve le contraire. » dis-je le plus calmement du monde et avec cette même voix qu’il m’avait connu quand il n’était encore qu’un gamin.
Je ne voulais pas entrer mais il avait ouvert grand la porte. Je n’attends pas son approbation et entre. Après tout, c’est un peu ce qui me caractérise ça et puis bon, si il était un minimum gentleman, il ne me laisserait pas dehors n’est-ce-pas ? Oserait-il me pousser dehors ? Non je ne le pensais pas. Plus qu’il ne repense, je le connaissais, depuis longtemps. Pourtant je sentais du changement, oui ce n’était plus le petit garçon que j’avais connu mais cet enfant rêveur pouvait-il réellement avoir disparu ? Je pose mon regard sur lui avant de sortir de mon sac un prospectus pour le musée.
« Je suis là pour parler de la nouvelle exposition qu’on prépare au Musée… » commençais-je avant d’ajouter tout en observant un peu autour de moi « Et oui, ici je suis conservatrice au musée, étonnant quand on connaît certaines de mes capacités. » avouais-je finalement.
Quand il était enfant, il avait connu la magie, je l’avais emmené dans des univers remplis de magie et de nouvelles rencontres mais j’avais toujours nié quand il m’en reparlais parce que tout cela devait rester dans son imaginaire même si je savais pertinemment que tout cela fut véridique. Mais le voilà adulte aujourd’hui, je sais qui il est mais malgré son regard sombre et son apparence assez sombre, serais-je capable de lui rappeler ce qu’il a ressenti la dernière fois ?
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Balthazar Graves
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| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Si Balthazar avait nourri quelques doutes à son sujet, il ne le pouvait plus, désormais. Elle avait prononcé une phrase qui faisait directement écho à son enfance. En revanche, il n'acceptait pas qu'elle porte des jugements sur ses propres paroles. Il n'était plus un gamin influençable à qui elle devait faire la leçon. Il avait changé, radicalement changé. Qu'importe le véritable but de sa présence ici, elle n'obtiendrait rien de lui. Il était disposé à rester froid et distant, à présent que le moment de surprise était passé. D'ailleurs, il se maudissait de l'avoir laissée entrer. Bien que Meredith -il se serina mentalement ce prénom afin de chasser de son esprit son autre pseudonyme- restât à sa place. Au moment où elle sortit un prospectus de son sac, le barbier fixa ce dernier sans ciller. Il se souvenait avoir vu des choses étonnantes et démesurées en sortir, étant petit... mais non, c'était fatalement un effet de son imagination. La magie n'existait pas dans son monde. S'apercevant qu'il avait de nouveau pensivement entrouvert la bouche, il claqua la mâchoire et releva les yeux vers Mary... Meredith.
"Vous occuper des enfants a fini par vous lasser." articula-t-il avec condescendance.
Il en était logiquement venu à cette conclusion, puisque nul ne change d'emploi à Storybrooke sauf s'il estime être meilleur dans un autre domaine. La majorité des habitants avait gardé le même travail que dans leur monde initial -exception faite aux princesses et rois en tous genres, qui devaient se comporter comme de simples mortels (il ne les plaignait pas, bien au contraire). A quel moment la "grande" Mary Poppins, qui se vantait d'être à peu de choses près parfaite en tous points, avait-elle décidé de cesser de rendre le sourire aux enfants pour se consacrer à la restauration de bibelots sans intérêt ? Il existait un fossé entre ces deux professions. L'une nécessitait de grandes capacités sociales alors que l'autre exigeait solitude et recueillement. Ce n'était pas compatible. Balthazar poussa sa réflexion plus loin tandis qu'il fixait Meredith d'un oeil perçant. Peut-être avait-elle vécu un traumatisme qui avait rendu son travail de nurse trop pénible ?
"Qu'est-il arrivé ?" demanda-t-il, incisif.
Curieusement, il se sentait intrigué. Il aimait comprendre les choses et son tempérament obstiné ne lui ferait pas oublier facilement ce qu'il soupçonnait. Il se doutait que Meredith n'était pas parfaite -nul ne l'est. Et il était suffisamment grand à présent pour voir le masque tomber.
Comme la jeune femme s'acharnait à lui tendre le prospectus, il s'en saisit brusquement pour le chiffonner entre ses mains et le jeter à l'autre bout de la pièce, sans cesser de la fixer. De cette manière, elle comprendrait plus clairement qu'il se moquait de son exposition.
"Il y a forcément eu un drame." murmura-t-il d'un ton assuré, ses yeux brillants d'une lueur avide et accablée. "Il y en a toujours..."
Il y a longtemps, dans le monde des contes...
Benjamin observait sa maman qui semblait profondément endormie. Son père l'avait placée dans une grande boîte en bois, comme il le faisait avec les autres personnes au corps froid. Depuis qu'il savait marcher, le petit garçon accompagnait de temps en temps son père au travail, bien que ce dernier appréciait modérément la présence de son fils. Alors, il le suivait discrètement, se déplaçait entre les tombes, imaginant qu'il faisait une partie de cache-cache avec son père.
Ce jour-là, Benjamin n'avait pas envie de jouer. Il souhaitait seulement pouvoir contempler sa maman à jamais. Elle était si jolie... Elle avait revêtu sa plus belle robe pour le long voyage qui l'attendait. Son père avait rehaussé ses joues pâles d'un rose discret et peint ses lèvres qui auraient été violacées, autrement. Le petit garçon se souvenait qu'elle avait été bien différente quand elle avait demandé à le voir, peu avant de fermer à tout jamais les yeux. Elle avait une voix si faible qu'il n'avait pas compris ce qu'elle lui avait dit, et il s'en voulait encore de ne pas avoir suffisamment bien écouté. Lui avait-elle demandé d'être sage ? De bien faire son lit ? Il se souvenait seulement du mince filet de sang sur son menton et qu'elle n'avait plus suffisamment de forces pour tousser.
Cramponné au bord de la boîte en bois, en équilibre sur la pointe des pieds, le petit garçon espérait voir la bouche de sa maman remuer une dernière parole.
"Pousse-toi de là." grommela soudain le père. "Je dois fermer le cercueil."
Benjamin lui lança un regard horrifié. Déjà ? Mais... il n'avait pas eu le temps de lui dire au revoir !
"Ca fait une heure que tu restes planté là ! Tu crois que ça va la faire revenir ?" lança-t-il d'un ton abrupt. "Enlève tes doigts où je les écrase. Je dois la mettre en terre."
Benjamin ne voulait pas être séparé d'elle. Pourquoi ne pouvait-il pas la garder auprès de lui ? Pourquoi fallait-il l'enterrer, comme tous les autres corps froids ?
"Je... je veux qu'elle reste." dit-il tout en défiant courageusement son père du regard.
"C'est pas toi qui décide." répliqua-t-il. "Tu crois que ça me fait plaisir ?"
"JE VEUX QU'ELLE RESTE !" s'écria-t-il tout en s'accrochant davantage au cercueil.
Le père attrapa l'enfant et le força à lâcher prise, malgré ses cris et ses pleurs. Pour finir, il lui administra une gifle qui le fit taire. Ses sanglots devinrent silencieux alors qu'il se massait la joue et l'observait placer une planche en bois sur la boîte et la clouer méthodiquement. C'était lui qui le privait de sa mère. C'était lui qui l'obligeait à ne plus la voir.
"Je... je te déteste." balbutia-t-il dans une boule de chagrin.
Le père attendit que le fils lui ait tourné le dos pour lâcher le marteau et passer une main caleuse sur ses yeux humides.
Balthazar cligna des yeux plusieurs fois comme pour chasser ce souvenir de son esprit, mais il ne parvint qu'à faire couler un début de larme. Il l'essuya rapidement, de sorte à ce que Meredith ne remarque rien, et attrapa son paquet de cigarettes posé sur la table pour en allumer une qu'il porta d'un geste fébrile jusqu'à ses lèvres.
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Meredith P. Newton
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| Conte : mary poppins | Dans le monde des contes, je suis : : mary poppins
Je ne quitte pas Balthazar des yeux. Oui le petit garçon que j’avais connu, le petit garçon a qui j’avais rendu le sourire était bien loin aujourd’hui mais je savais que même lui avait conscience qu’il était encore bien là, caché dans la profondeur de son être, je savais qu’il ne faudrait pas grand chose pour lui faire comprendre ce que j’avais fait dans sa vie, dans son enfance. Il avait eu besoin de moi à un moment de sa vie, j’étais venue puis partie quand il n’avait plus eu besoin de moi. Mais au fond de moi, le petit Benjamin fut l’un des enfants à qui je m’étais le plus attachée. A chaque fois, c’était plus compliqué de pouvoir me séparer de ces enfants. J’étais une nurse magique, j’étais faite pour rendre le sourire aux enfants, leur permettre de voir la vie d’une autre façon mais au fond de mon âme, c’est à moi que ça faisait le plus de mal. Je me contentais et me vantais presque toujours de dire que j’étais à peu de choses près parfaite en tout point mais non, je ne l’étais pas. Pas vraiment. J’étais encore cette orpheline, souffrant de l’absence d’un père, pleurant la mort de sa mère bien-aimée. C’est pour elle que j’avais fait tout cela, c’est pour elle mais aussi pour moi. Je n’ai jamais voulu être quelqu’un d’autre. J’étais Mary Poppins, mes pouvoirs m’avaient été donnés pour une seule chose, donner le sourire aux enfants et partir quand ils n’auraient plus besoin de moi.
Je l’avais toujours fait, depuis le commencement mais aujourd’hui, j’en souffrais. Non en fait, je crois que c’est quand j’ai du partir en laissant Benjamin que j’ai commencé à ressentir ce chagrin. Cette peine qui a continué de faire valdinguer mon petit coeur manquant cruellement d’une famille. Mais je crois que c’était ma destinée qui en avait choisie ainsi. Puis il y a eu les Banks. Jane et Michael. Ils m’aimaient et moi aussi, beaucoup mais c’était mon travail, je devais partir. Je me souviens de leur tristesse de me voir ranger mes affaires, mais Mr Banks était là, il avait le cerf-volant. J’avais rendu le sourire à cette famille et c’était ce qui importait, c’était ça mon devoir. Mon regard se pose sur Balthazar alors qu’il sous-entend que je devais en avoir assez des enfants pour devenir conservatrice « Là n’est pas la raison. » avouais-je avant de reprendre en relevant mon regard bleu sur lui « M’occuper des enfants me faisait vivre, j’étais heureuse de donner le sourire aux enfants qui en avaient besoin, de permettre aux familles de se retrouver. » Mais je ne voulais en dire plus, je ne pouvais pas en dire plus parce que je me mentais à moi-même, je souffrais de cet instant, ce moment où le Sort de Regina nous a emporté, ce moment où je me suis sentie incapable de protéger les enfants, ainsi que Jane et Michael. Je me suis sentie fautive, tellement fautive et triste car de mes souvenirs, pendant vingt huit longues années, ils n’ent ont plus fait partis. Ils étaient tous une image perdue dans les méandres de la profondeur de mon esprit, encore endormi.
Il s’empara du prospectus que j’avais sorti de mon sac avant de le rouler en boule et de le jeter au fond de la pièce. Mais je n’en avais pas pris conscience. Ses paroles m’avaient fait me perdre dans mes souvenirs, dans ses images si lumineuses jadis, qui me paraissaient soudainement si douloureuses. J’avais toujours été Mary Poppins, la nurse, à peu de choses près, parfaite en tout point mais cette fois-là, j’ai été incapable de les protéger, incapable de faire mon devoir. Je ne me sentais pas assez forte, je n’ai pas été assez forte, je ne l’ai jamais véritablement été. Je me mentais à moi-même en me disant que tous ces enfants n’étaient pour moi rien d’autre que de petits êtres dont je devais m’occuper pour leur rendre le sourire mais quelque chose en moi me faisait comprendre que je me trompais. Ils étaient bien plus que cela. Posant mon sac, je retire mon chapeau et respire longuement mais ne dis pas un mot. Comment pourrais-je ? Je ne voulais plus faire face à cette image, de ce passé. Pourquoi j’avais cessé de garder des enfants ? Parce que ça me faisait mal. Trop mal. Mon regard bleuté se perds à regarder un point dans l’ombre d’une pièce éteinte. Un frisson me parcourt alors que je me replonge dans mes souvenirs.
Plusieurs années plus tôt, au 17 allée des Cerisiers.
Descendant à grande vitesse les marches de l’escalier, j’entre dans le salon et y retrouve Jane et Michael. Les enfants Banks que j’ai connu jadis montrèrent à nouveau leur visage. Ce nuage de magie au loin n’était pas une bonne chose. Je voyais la crainte, je voyais la frayeur dans leur yeux.
« Annabel, John, Georgie. Descendez je vous prie. »
Ils descendent tous les trois et nous retrouvent dans le salon alors que le nuage semble emporté tout ce que nous connaissons, tous les moments, tous les souvenirs, Jack avait été emmené dans le nuage, je l’avais vu. Jane et Michael se place derrière moi alors que j’entends la voix du fils Banks atteindre mes oreilles.
« Mary Poppins, avez-vous un moyen de nous protéger ? Je ne veux pas oublier mes enfants. - Je… - Vous n’avez aucuns moyens de nous protéger ? - La magie utilisée par ce sortilège est trop forte, je ne pourrais pas empêcher que nous soyons amenés dans cet autre monde. »
Ils paniquent. Je veux les sauver. Mais bien que puissante, je me savais incapable de les aider, les visages de la famille Banks avaient perdus leur sourire. Georgie s’était approché de moi.
« Vous nous avez menti ! Vous n’êtes pas une gentille. - Incapable de… - Nous protéger. »
Je vois le visage des trois jeunes Banks avant que le nuage ne nous emportent.
Leurs paroles raisonnent dans ma mémoire comme un coup de hache en plein coeur. Mon coeur s’était brisé ce soir-là quand je n’ai pas pu les sauver. Oui, j’étais coupable. J’aurais dû les protéger, les protéger de tout cela mais je n’avais pas pu. J’étais silencieuse, mais revenue dans cette réalité bien sombre qu’était ma vie à Storybrooke « Je…Il y a une famille que je n’ai pas su protéger. Après tout, je n’ai jamais véritablement été à peu de choses près…parfaite en tout point. Je ne m’appelle même plus Mary Poppins. » dis-je en laissant échapper un petit rire nerveux « J’essaie de rattraper mon erreur en tentant d’être au maximum celle que j’étais par le passé. » dis-je en relevant le regard vers Balthazar « mais tout le monde change, il faut croire… » même si je savais qu’au fond, personne ne pourrait réellement changer Mary Poppins. Je me caractérisait toujours comme à peu de choses près parfaite en tout point mais...était-ce réllement celle que j'étais ?
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La nicotine qui entrait dans les poumons de Balthazar et se distillait dans ses veines l'aidait à mettre de la distance entre lui et ses pénibles souvenirs.
Un voile opaque s'épaississait , mettant de la distance entre lui et Meredith. C'était mieux ainsi. Il évitait la proximité autant que possible. Il ne souhaitait pas s'égarer trop longtemps dans de futiles illusions. Il émanait de cette femme la même douceur, ténacité et grandeur d'âme qu'autrefois. A croire que certaines choses restent les mêmes, malgré les épreuves du temps. La vie l'avait peut-être épargnée, malgré le traumatisme qu'elle avait visiblement enduré. Comme bien souvent face aux gens qui avaient été chanceux dans leur malheur, Balthazar éprouva de l'amertume et un intense sentiment d'injustice. Il tira sur sa cigarette avec morosité, son regard glacé toujours braqué vers Meredith. Son expression à la fois douce, audacieuse et hautaine lui rappelait beaucoup trop son ancienne nurse. A travers les yeux de la jeune femme, il avait l'impression d'être redevenu un petit garçon. Il exécrait cette situation, tout en se sentant étrangement... réconforté. Il secoua brusquement la tête, les paupières closes. Il préférait interrompre le contact visuel. Après tout, il n'était plus un enfant. Elle ne pourrait plus apaiser ses chagrins avec une berceuse.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, il remarqua que Meredith avait enlevé son chapeau et posé son sac sur la table, alors que son regard se perdait dans le vague, observant un recoin sombre de l'appartement en désordre. Au bout de quelques instants de silence, elle finit par admettre son échec : elle avait manqué à sa tâche. Elle n'avait pas réussi à protéger une famille. Aux yeux du barbier, c'était dérisoire, ridicule de s'auto-flageller pour si peu, car en comparaison, combien de parents et d'enfants avait-elle aidés ?
"Je... je suis persuadé que vous avez fait votre possible." grommela-t-il avec une sincérité qui le désarma lui-même.
Il aspira une autre bouffée de tabac et tapota sa cigarette au bord du cendrier alors qu'il s'apercevait qu'elle s'était consumée de moitié pendant qu'il réfléchissait. Relevant la tête vers Meredith, il resta pensif en la voyant entourée de fumée grisâtre. Elle paraissait assise dessus. Cela lui rappelait vaguement leurs jeux, quand elle l'avait emmené sur les toits de la ville en usant de son parapluie pour transformer la fumée des cheminées en gigantesque escalier...
Non-sens... songea-t-il et un soupir résigné accompagna cette pensée.
S'abîmant dans le silence, il avança sa main libre pour toucher le faux petit oiseau accroché à son chapeau.
"Moi non plus, je n'ai pas réussi à protéger ma famille." déclara-t-il d'un ton rauque, à peine audible.
Il se mordit aussitôt les lèvres. Le but n'était pas de passer pour la victime, car il ne méritait pas d'être plaint. Pas après tout ce qu'il avait fait. A vrai dire, il ignorait ce qui l'avait poussé à parler aussi ouvertement. La présence de Mary Poppins transformait les ténèbres en lumière. Elle incitait à la confidence. Ce n'était pas envisageable. Il n'était pas digne de sa gentillesse. Elle méritait d'aider des personnes méritantes. Pas quelqu'un comme lui.
Il s'écarta brusquement de la table contre laquelle il s'était appuyé et fuma à plusieurs reprises, avant d'écraser la cigarette dans le cendrier. Après quoi, il se rendit jusqu'à son canapé sur lequel était jeté son manteau. Il fouilla quelques secondes dans les poches et en sortit un chéquier. Sans une explication, il revint jusqu'au coin cuisine et s'installa à une chaise. Il attrapa un stylo qui traînait sur la table et le serra fortement dans sa main.
"Vous ne pourrez jamais changer ce qui a été fait." fit-il d'un ton cassant, tout en fixant des miettes sur la table. "Ne soyez pas idiote. Ma nurse ne l'était pas."
Lentement, il leva un regard cinglant vers elle.
"Combien mon père vous devait ?" demanda-t-il d'une voix toujours aussi abrupte.
Il avait bien l'intention de la dédommager, car il croyait se souvenir qu'au moment où Mary Poppins était entrée dans sa vie de petit garçon, son père n'avait pas les moyens de la payer. Elle avait gracieusement accepté de les aider, alors qu'ils ne faisaient pas partie de la classe sociale qui pouvait avoir le luxe d'avoir une nurse. Balthazar appréciait les comptes nets et précis, par conséquent il estimait indispensable de payer les gages de la jeune femme. Ce serait une façon comme une autre de clôturer toute relation entre eux.
"Alors, combien ?" s'impatienta-t-il, la pointe du stylo déjà posée sur le chèque.
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Meredith P. Newton
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| Conte : mary poppins | Dans le monde des contes, je suis : : mary poppins
Ce son raisonne encore dans mon esprit. Le verre qui se brise, le nuage qui nous entoure tous. Plus de cris. Plus de larmes. Plus de culpabilité. Pendant vingt huit longues années. Puis un jour, ils sont revenus. Oui, j’ai beau crier haut et fort et me venter d’être « à peu de choses près parfaite en tout point », il faut tenir compte du peu de choses près, si on regarde bien, ça veut dire que je ne le suis pas dans mon entièreté. J’ai des failles, comme tout le monde et encore plus depuis Storybrooke « Mes pouvoirs étaient insuffisants pour les protéger, face au Sort Noir, je n’ai pu que regarder sans avoir le temps d’agir. » Et c’était le cas, face à la puissance de la vengeance, même la plus puissante des magiciennes bénéfiques comme je le fut ne pouvait faire quoi que ce soit, je me suis sentie impuissante et ne pas les protéger, ne pas être capable d’être celle que j’étais m’a brisée, a fendillée cette petite flamme qui brûlait en moi, cette flamme qui brillait à chaque fois que j’aidais un enfant. Cette flamme s’est fendillée, et s’est éteinte comme une bougie quand un voile s’est posé sur mes souvenirs, comme s’il était bon de tout recommencer à zéro.
Je reste là, la tête relevée, les épaules droites, telle la nurse que je fut jadis. Je sais. Je sais bien que tout cela appartient au passé, qu’il parasite le présent mais parfois, le passé nous contraint à faire des choix qui ne nous aide pas à nous accomplir, à atteindre les objectifs que nous nous sommes donnés. Quand je suis arrivée ici, devant sa porte, quand j’ai frappé, je voulais juste parler du musée, donner mon prospectus et partir mais quand la porte s’est refermée, je crois que cette partie là est partie dans les méandres assombries de mon esprit. Benjamin fut l’un des premiers enfants à qui je me suis attachée, il était si gentil, et le voir sourire me réconfortait parce qu’après la mort de sa mère, lui permettre d’être libre d’être lui-même en ma compagnie et lui permettre de sourire et d’être heureux me rendait heureuse également parce que je savais que c’était pour cela que j’étais faite. Je suis née pour être Mary Poppins mais aujourd’hui ? Suis-je encore capable d’être ne serait-ce qu’un dixième de celle que j’étais autrefois ?
Je me perds dans mes souvenirs alors qu’il ne me quitte pas des yeux. Je suis là, au milieu de son salon, au centre d’un nuage gris qui semble créer comme un bouclier autour de moi. Je vois son regard, je sais ce qu’il perçoit, je sais qu’il se souvient de certaines choses mais il faut croire que les adultes oublient vite ce que c’est qu’être un enfant. Un enfant avec des rêves pleins la tête, un enfant qui voulait juste être lui-même. Il se confia à moi, m’avoue que lui non plus n’a pas pu protéger sa famille. Je lève le regard vers lui, arquant les sourcils. Je veux en apprendre plus mais ai-je le droit ? Après tout, ce n’est plus le petit garçon d’autrefois. Je ne suis plus sa nurse. Mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, je le vois se lever et se diriger vers son manteau pour en sortir un chéquier. Qu’est-ce-que… Je compris ce qu’il faisait mais je n’étais pas là pour ça et il le savait très bien. Je respire longuement, prenant un grand bol d’air en avançant dans la cuisine à mon tour. Je me concentre uniquement sur les battements de mon coeur qui se font plus réguliers.
« Je ne le sais que trop bien. » avouais-je. Je ne pourrais jamais changer tout ce que j’ai fait, je ne pourrais jamais revenir en arrière et modifier les choix que j’ai fait, les choix qu’il a fait, les choix que tous les enfants dont je me suis occupée ont fait. Tout ce qui s’est fait, s’est fait parce que ça devait en être ainsi. Je regarde Balthazar alors qu’il me demande combien son père me devait pour mes services rendus. Je ne réponds pas sur l’instant. Je me souviens. Quand je suis arrivée chez eux, je ne fus pas accueillie sans problèmes par le père du petit garçon qu’il était, mais j’ai proposé mes services. Ils avaient besoin de moi, je le savais. Benjamin avait besoin de moi, plus que jamais. Il devait retrouver le sourire et combler l’absence de sa mère. Je me perds à me souvenir des berceuses que je lui chantais, je me perds à espérer qu’il va se souvenir, que le fait d’être devenu adulte ne lui a pas fait oublier tout ce que nous avons fait ensembles. J’ai toujours tenté de faire passer toutes nos aventures pour des fariboles, c’était mon devoir même s’il savait pertinemment que j’avais conscience que tout cela s’était réellement produit. Mais aujourd’hui ? Pourrait-il se souvenir de tout cela ? De nos balades sur les toits ? De mes berceuses ? De mon sac en tapisserie ? J’avale difficilement avant de ramener mon regard vers lui alors qu’il me demande une seconde fois combien il me doit, tandis qu’il tapote sur son chéquier avec son stylo « Je ne veux pas d’argent Benjamin. » énonçais-je en fronçant les sourcils. Je paraissais soudainement plus dure mais toujours avec cette touche de magie et de maternité qui me faisait être celle que j’étais. Qu’avait-il pu se passer pour qu’il devienne si sombre ?
« Parfois vos souvenirs vivent encore en vous… » chantonnais-je doucement mais assez fort pour qu’il m’entende avec cette même douceur, bienveillance, cette même voix que la première fois.
black pumpkin
Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
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| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Il ne voulait pas de chansons, pas de cajoleries, pas de compassion. Si elle était venue dans l'intention de lui apporter du réconfort, elle allait être déçue : il ne la laisserait pas anesthésier sa souffrance. C'était la seule chose qui le maintenait encore en vie, aussi sinistre son existence soit-elle. Le petit garçon ne referait pas surface par un tour de magie. Benjamin était mort. Définitivement mort. Il l'avait enterré depuis longtemps dans la fosse aux souvenirs. Il avait frémi lorsqu'elle l'avait appelé ainsi. Il aurait dû s'y préparer. Sa carapace n'était pas suffisamment ajustée. Il demeurait des défauts, des failles par lesquelles les émotions s'engouffraient.
Il braqua un regard glacé sur Meredith, y plaçant tout le ressentiment qu'il éprouvait à son égard, tout ce qu'elle cherchait à réveiller malgré lui. Il fallait que ça cesse. Il ne voulait surtout pas reconnaître qu'il avait senti quelque chose se fissurer en lui à l'évocation de la berceuse, comme une épaisse couche de glace se craquelle, confrontée à une source de chaleur.
"Deux ans après votre départ, mon père est mort." lança-t-il avec toute l'amertume possible. "Et vous n'êtes pas revenue. Vous aviez sûrement mieux à faire."
C'était cruel et vil, mais c'était là la seule façon qu'il avait trouvé de la faire battre en retraite. Lui apprendre un autre de ses échecs, une autre occasion manquée de rendre le sourire à un enfant trop malchanceux.
"Partez." articula-t-il avec une fureur sourde.
Vous m'avez seulement appris que le bonheur est éphémère. Il n'y a que quelques joies dans une vie très vite effacées par d'inoubliables chagrins. J'aurais dû tirer des leçons de votre enseignement. Ca m'aurait évité beaucoup de souffrances. Au lieu de ça, j'ai foncé tête baissée, j'ai cru au bonheur et... j'ai tout perdu.
Il se figurait que c'était plus commode de lui reprocher les piètres fondations sur lesquelles il avait bâties son enfance, même si, en son for intérieur, il savait qu'elle n'était pas responsable. Il cherchait seulement à la faire fuir et culpabiliser. Cela pouvait fonctionner. Elle n'était que lumière... elle ne supporterait pas le poids de son échec.
"Je ne le répèterai pas."
Son ton était sans réplique. Il ferma le chéquier dans un claquement sec et croisa les mains sur la table sans cesser de fixer la jeune femme, alors que la fumée se dissipait peu à peu.
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Meredith P. Newton
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it's complicated to explain
| Conte : mary poppins | Dans le monde des contes, je suis : : mary poppins
Mon regard se relève, le sien est si sombre. Comment le petit garçon que j’avais quitté avait pu devenir l’homme qui se trouvait en face de moi ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Mon coeur bat à m’en rompre la poitrine. J’ai été prévenue plusieurs fois jadis, les adultes oublient toujours la magie d’avoir un coeur d’enfant mais pourquoi…pourquoi lui ? Je respire longuement alors qu’il m’arrête d’une voix froide. Je ne dis rien. Pensais-je réellement qu’à son âge, je pouvais encore bercer son petit coeur endolori par des berceuses et quelques tours de magie ? Le silence s’était installé entre nous deux jusqu’à ce qu’il reprenne la parole pour m’annoncer que deux ans après mon départ, son père avait perdu la vie « j’en suis désolée… » furent les seuls mots qui sortirent de ma bouche. Que pouvais-je oser dire de plus ? Je respire longuement avant de reprendre la parole pour calmer l’amertume que j’avais sentie dans sa voix « Non. » déclarais-je simplement.
Non, je n’avais pas mieux à faire, non je n’aurais pas dû partir, non j’aurais dû rester, j’aurais dû agir, j’aurais dû être là mais je n’avais pas le droit. Je n’avais pas le droit d’agir à ton encontre Benjamin, je devais te laisser faire ton chemin, j’étais là juste pour te redonner le sourire et pour le rendre à ton père également mais je devais partir, c’était mo devoir, mon travail, ma malédiction parce que quand je suis partie, une petite part de celle que j’étais est restée auprès de toi mais tue ne le sais pas. Je relève les yeux vers lui, tentant une approche positive et surtout rassurante « Je devais partir, je te l’avais dit, quand tournerait le vent, je m’en irais, c’était ainsi que je fonctionnais et ainsi que je devais être. C’était mon devoir, je n’avais pas le droit d’influer sur tes choix et sur ta vie Ben…Balthazar » me rattrapais-je avant de reprendre « je ne quitterais pas cette pièce, il en est hors de question, pas dans la situation actuelle, pas tant que tu n’auras pas compris que je ne suis pas ton ennemie, pas tant que tu n’auras pas compris que j’ai toujours veillée sur toi. » dis-je alors que je posais mes deux mains sur la table.
Je ne pouvais pas lui dire, je ne pouvais pas lui avouer, je n’en avais pas le courage. Etonnant pour moi qui me disait parfaite sur tous les points, au fond, j’étais avant tout humaine. Parfois la lumière fait face à l’ombre. Il voulait me rendre coupable de la mort de son père, du fait que je ne sois pas revenue auprès de lui mais ça n’allait pas fonctionner, je n’allais pas me laisser faire. Passant les mains derrière mon dos, je fis venir grâce à la télékinésie mon parapluie, mais Balthazar ne semblait pas s’en être aperçu. L’esprit adulte est si fermé à l’insouciance et l’imagination, c’est…ainsi que ça fonctionne. Il y a un moment où on oublie mais nous n’étions pas ordinaires, ni lui, ni moi et je savais que quelque part demeurait toujours bien caché ce petit garçon, assis dans sa chambre, levant le regard vers moi quand je suis entrée… Il fallait que je puisse l’aider à se souvenir, pas pour apaiser sa souffrance car apparemment ce n’est pas ce qu’il voulait mais juste pour que pendant un instant, il se souvienne ce que ça fait d’avoir un coeur d’enfant.
Il y a longtemps…dans la chambre d’un petit garçon. J’avais frappé à sa porte, son père m’avait fait comprendre qu’il n’avait pas les moyens de payer, il ne pouvait pas engager une nurse, ils ne pouvaient se le permettre dans leur situation. J’étais là pour lui mais aussi pour son père qui avait perdu le sourire, le jour où l’esprit de son épouse avait rejoins les étoiles.
« Nous en parlerons plus tard, ne vous inquiétez-pas pour ça. Puis-je voir votre fils ? »
Je voyais son père réticent mais l’instant d’après, je me trouvais là, devant ce réduit qui lui servait de chambre, avec une lucarne qui faisait de la lumière. Je n’avais pas dit un mot mais je lui avais souris. Et quelque chose s’était produit dans son regard.
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Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
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Do you ever lie awake at night Just between the dark and the morning light?
Il y a longtemps, dans le monde des contes...
En entendant la porte s'ouvrir, Benjamin avait levé les yeux du carnet qu'il tenait entre ses mains. Il était assis sur le sol, parmi les objets rudimentaires qui formaient ses rares jouets : de vieux soldats de plomb, des billes et une chose composée de paille et de tissu qu'il avait fabriquée lui-même et à laquelle il avait donné un nom. Aucun de ces objets n'avait d'intérêt à ses yeux depuis le départ de sa maman. Nuit et jour, il se contentait de tourner les pages du carnet. Il dormait avec et ne le quittait jamais.
Cependant, l'apparition dans sa chambre d'une jeune dame lui fit oublier son centre d'intérêt l'espace de quelques instants.
"Bonjour... vous êtes un ange ?" demanda-t-il, à la fois intrigué et fasciné. "Vous avez l'air de venir d'ailleurs."
C'était une simple constatation, surtout qu'elle souriait, alors que tout le monde faisait la tête à Londres. Il y avait des exceptions, mais elles étaient rares. Le petit garçon haussa les épaules et attendit qu'elle approche. Elle avait le pas léger, comme si elle touchait à peine le sol. C'était agréable à l'oreille.
"Vous sentez bon." fit-il remarquer. "Ma maman aussi sentait bon. Elle avait la meilleure odeur du monde."
Il avait de nouveau les yeux baissés sur le carnet. Avec une précaution infinie, très rare pour un enfant, il tournait les pages lentement. Sur chacune d'entre elles était collée une fleur différente, qui avait séché avec le temps. Fleurs des villes ou fleurs des champs.
"Elle aimait beaucoup les fleurs." précisa-t-il d'un ton important. "Elle disait que tout pouvait être dit rien qu'en les regardant."
A chaque promenade, ils en cueillaient et remplissaient le carnet. Hélas, il demeurait beaucoup de pages blanches. Benjamin fit une moue et leva les yeux vers la jeune dame. Il ignorait qui elle était mais il se sentait bien auprès d'elle. Contrairement aux autres adultes, il avait l'impression qu'elle savait écouter et qu'elle ne faisait pas semblant.
Actuellement, dans l'appartement du barbier...
Bien que Balthazar écoutât Meredith avec une patience exemplaire, il s'emmurait dans les sombres recoins de ses pensées. Il avait déjà établi une opinion sur elle et rien ne pourrait lefaire changer d'avis. Elle avait été quelqu'un d'important pour lui, mais dorénavant, il n'avait plus besoin d'elle. Il avait grandi, souffert, vécu ses propres expériences. Il n'était pas question d'ennemis ou d'amis. Cela n'avait aucune notion particulière à ses yeux. Tout n'était que de passage dans son existence. A quoi bon s'accrocher ? A quoi bon insister ?
Meredith se démenait à lui prouver sa bonne foi quand il n'attendait rien de particulier. C'était comme vouloir jouer une symphonie sur un instrument désaccordé. Il n'en résultait rien de mélodieux.
"Vous n'êtes plus une girouette, c'est ça que vous essayez de dire ?" marmonna-t-il finalement avec l'ombre d'un sarcasme.
Désormais, elle ne dépendait plus des changements de direction du vent. C'était absurde. Et grotesque de baser ses principes sur la météo. Avec le réchauffement climatique du monde réel, si elle avait continué d'être nurse, aurait-elle dû quitter prématurément les enfants dont elle s'occupait sous prétexte que le vent soufflait à l'Est un jour et le lendemain à l'Ouest ?
"Vous avez influé sur ma vie en y entrant." rétorqua-t-il amèrement. "Ne dites pas ensuite que vous êtes partie pour me laisser faire mes choix. Vous les avez définis dès l'instant où vous avez proposé vos services à mon père."
Le barbier se montrait rarement aussi éloquent. Il se sentait animé d'un feu plein de fureur sourde. Il souhaitait replacer la vérité, ne pas la taire, pour une fois. Les propos de Meredith le mettaient hors de lui pour une raison qui lui échappait. Elle le déstabilisait.
Brusquement, il se leva et l'ignorant totalement, il se rendit jusqu'au canapé pour enfiler son manteau. Il se dirigea ensuite vers la porte d'entrée qu'il ouvrit brutalement. Si Meredith ne souhaitait pas partir, ce serait lui qui s'en irait.
Tout à coup, il s'immobilisa, et fis volte-face pour marcher à grands pas vers la jeune femme. Une fois devant elle, il passa la main dans son dos pour la refermer autour du parapluie et la forcer à le lâcher. Ensuite, il observa l'objet en le posant à l'horizontale dans ses paumes, le soupesant, les yeux plissés, un tic nerveux agitant le coin de sa bouche. Il était identique à celui qu'elle avait autrefois, tout comme le sac en tapisserie. A moins que sa mémoire ne lui joue des tours ? Une part de lui, la plus malléable, la plus enfantine, souhaitait-elle que ce soit le cas ?
Ses doigts enserrèrent le parapluie avec force, hésitant à le tordre, ou à essayer du moins. Il n'en fit rien. Il ne voulait pas s'abandonner à la pulsion de détruire. Il n'y avait aucune réelle motivation. A la place, il l'ouvrit, le détaillant d'un oeil accru à l'envers et à l'endroit, le faisant tourner entre ses mains. Il passa ses doigts contre l'extrémité se terminant par une tête d'oiseau. Il se souvenait l'avoir entendu parler, étant petit. Il secoua la tête, désabusé. Ne trouvant rien de particulier, il le rendit à Meredith à contrecoeur.
"Décevant. Comme tout." commenta-t-il dans un soupir.