« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Mes yeux bleus se perdirent à contempler l’homme que j’avais en face de moi. Il se mentait à lui-même, il avait encore des traits de cet enfant que j’ai connu il y a longtemps. Cet enfant qui m’avait prise pour un ange, venue du ciel pour lui venir en aide. Je n’ai jamais été un ange, je ne crois pas que j’en aurais eu la carrure. J’avais l’impression que notre première rencontre n’était pas si loin et pourtant…j’avais la rude impression que pour lui, ça semblait si lointain que tout commençait à s’effacer pour redonner au tableau de ses souvenirs, sa splendeur d’antan mais on ne peut pas effacer ce qui s’est fait. On ne peux pas revenir sur les choix du passé. Sinon, j’aurais refais des choix, je n’aurais pas agis comme je l’ai fait, je l’aurais mieux protégée… Je lève le regard pour croiser celui du gamin devenu grand avant de froncer les sourcils « Vous vous pensez drôle Balthazar ? L’humour n’est pas votre fort, j’en ai l’impression amis pour répondre à votre question, parce que même si elle était impolie et très sarcastique, je ne dépend plus de la direction du vent, si c’est ce que vous voulez sous-entendre. » énonçais-je.
Piquée par ses propos ? Oui je l’étais mais je demeurais bien malgré moi sa nurse. Oui, je ne l’étais plus aujourd’hui mais rien ne m’empêchera de le reprendre, après tout, dans mon regard, il reste toujours ce gamin avec son carnet rempli de fleurs auquel je rendais ses odeurs d’antan. Je m’approche de lui, tentant de le prendre de hauteur mais bon, il faut se l’avouer, aujourd’hui, il était nettement plus grand que moi et même avec mes talons, je ne le dépassais pas. Mais l’idée était là et ne comptais pas bouger « Balthazar ! » commençais-je « Je n’ai JAMAIS définis tes choix ! Jamais. Mon seul but… » ma voix se brise soudainement, comme si, le dire à haute voix fissurait encore un peu plus mon coeur déjà bien fendillé « Mon seul but, c’était de faire renaître ce lien qui existait entre ton père et toi, ce lien qui s’est fendillé quand ta mère est morte. Je n’ai jamais été là pour autre chose, je voulais te rendre le sourire, je voulais rendre le sourire à ton père et lui faire comprendre qu’il devait essayer de voir le monde à ta manière, je voulais juste offrir à un petit garçon, un peu de magie et de fantaisie parce qu’il en manquait cruellement et ne dit pas que ce n’est pas le cas, je le sais. Mais il y a une chose que tu ne sais pas… »
Un instant de silence. J’hésite à le dire. Lui dire pourrait soit le faire partir loin de moi ou bien l’effrayer ou que sais-je…Je gardais ça depuis si longtemps. Le jour où le vent à tourné, le jour où le ballon que j’ai lâché s’est envolé dans le ciel, le jour où j’ai su que je devais partir, je ne lui ai pas dit au revoir, c’était trop dur. J’ai simplement revêtue ma tenue, mis mon chapeau, pris mon sac et ouvert mon parapluie avant de me laisser guider par le vent. Mais après, plus rien n’a été pareil. Plus dures furent les adieux à chaque instants, plus durs furent les moments où de mon sac ressortait ce dessin, ce dessin qu’il avait fait et que j’avais gardé. Pourquoi ? Parce que j’y tenais énormément. Presque malgré moi mais c’était comme ça. Je n’ai pas le temps de lui dire qu’il met son manteau et ouvre la porte. Serait-il capable de couper court à la conversation en partant comme ça ? Me laissant là, seule ? Je respire longuement alors que je le regarde partir mais il se ravise. Comme si…Comme s’il oubliait quelque chose. Il revient vers moi et passe ses mains dans mon dos avant d’attraper mon parapluie. Je le maintiens mais il le saisit si fort qu’il m’oblige à le lâcher. Je ne le quitte pas des yeux. Il semble tenter de voir s’il a bien les capacités dont il se souvient. Je le sens.
Un fin sourire né au creux de mes lèvres, bien malgré moi. Je ne dis rien et le laisse faire mumuse avec mon parapluie. Pendant un bref instant, j’ai cru qu’il allait le briser, mais il ne le fait pas. Il se contente de me le rendre en exprimant juste le fait, qu’il est décevant, comme tout… Je le vois se détourner, pour quitter les lieux, j’ai envie de lui dire de rester mais à mon tour, je pose les yeux sur mon parapluie et me souvient de la dernière fois…
IL Y A ENCORE LONGTEMPS….DANS LA CHAMBRE DE BENJAMIN.
Je m’assieds à ses côtés, regardant son carnet, rempli de fleurs, elles sont toutes sèches.
« Je peux ? »
Il me fait un signe de la tête. Je lui souris et passe mes mains sur les fleurs fanées, elles n’ont pas bougées mais quelque chose se produit, je rends son carnet à Benjamin en lui faisant signe de sentir. Pendant quelques instants, l’odeur des fleurs revint, c’est comme si nous étions dans un monde rien qu’à nous, un monde où il pouvait se sentir apaisé. Je ne le jugerais pas, jamais. Alors qu’il lève ses yeux vers moi, je me décide à me présenter.
« Je m’appelle Mary Poppins. Je suis ta nouvelle nurse et je resterais à tes côtés jusqu’à ce que le vent tourne. »
C’était la pure vérité, il ne pouvait pas en être autrement. Je me lève et attrape mon sac en tapisserie avant de l’ouvrir et d’en sortir plusieurs choses, comme une deuxième paire de chaussures, mon mètre ruban, un autre chapeau, une lampe, un panier en osier, avant de trouver ce que je voulais. Je l’attrape et tends une poupée en porcelaine avec de jolis vêtements. Mon instinct ne me trompait jamais, mon sac non plus. Je lui souris avant de poser mon index sur mes lèvres.
« Ce sera notre petit secret à tous les deux. »
Il passe la porte.
« Balthazar, je t’en prie, ne t’en vas pas. »
Je respire longuement et m’approche de lui tout en fouillant dans mon sac tapisserie avant d’en sortir le dessin qu’il m’avait fait.
« Quand je suis partie la dernière fois, quand je ne t’ai pas dit au revoir, c’est parce que j’avais peur, j’avais peur de souffrir parce que je me suis attaché à toi quand tu étais enfant, te voir sourire me rendait heureuse. Je ne t’ai pas dit au revoir parce que je savais que tu m’en voudrais de partir, et je ne me suis pas trompée. Pendant un cours instant j’ai failli refuser de partir, je voulais rester avec toi parce que… » les mots ne veulent pas sortir, je respire longuement mais rien « Parce que tu es comme un fils pour elle. » énonce finalement mon parapluie en ajoutant « Et au fait jeune homme, je ne suis pas décevant. »
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Balthazar Graves
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Balthazar écarquilla les yeux, le souffle coupé. Il les braqua sur le parapluie dont le bec venait de remuer, libérant des sons et des mots qui lui parurent tout d'abord sans aucun sens. Impassible, il fixa l'objet de longues secondes, laissant le temps à son esprit d'assimiler les paroles qu'il venait d'entendre. Enfin, il grommela avec amertume :
"Foutaises."
Son regard remonta vers Meredith, perçant et implacable. Ainsi, il n'avait rien imaginé étant enfant. Tout avait été vrai. Il accueillait cette révélation avec un étonnement teinté d'indifférence. Vivre à Storybrooke l'avait appris à côtoyer beaucoup de créatures étranges, magiques ou divines, parfois inquiétantes, tantôt envoûtantes. En pensée, il s'attarda sur l'une d'entre elles. Il pouvait encore sentir la douceur de sa chevelure cuivrée quand il y enroulait ses doigts, son expression mutine lorsqu'elle le taquinait, sa bouche pulpeuse qu'il s'imaginait trop souvent embrasser... Il déglutit et secoua la tête brièvement, sa mâchoire se contractant. C'était trop pénible de songer à elle.
Meredith n'était pas une exception. Elle n'était qu'une sorcière de plus de passage dans son existence.
"J'ai eu une mère. Vous ne lui êtes jamais arrivée à la cheville, malgré tous vos efforts." reprit-il, acerbe.
Il jeta un coup d'oeil mauvais à l'oiseau sculpté sur le pommeau du parapluie.
"Elle n'avait pas besoin de tours de magie pour être exceptionnelle."
Que voulait-elle, la remplacer ? Autrement, pour quelle raison aurait-elle orienté la discussion sur ce chemin tortueux ? Et pourquoi le parapluie aurait-il insisté ? La situation était tellement absurde que le barbier leva les mains en l'air d'un air à la fois agacé et exaspéré, avant de tourner le dos à la jeune femme.
Il alluma une seconde cigarette ; il en avait cruellement besoin. La présence de son ancienne nurse aux allures de sorcière le rendait nerveux. Il aspira plusieurs bouffées et bloqua sa respiration, afin de laisser la nicotine pénétrer l'entièreté de ses poumons. Au bout de quelques secondes, il soupira et passa la main dans ses cheveux. La tête basse, il observa ses chaussures abîmées à travers la fumée grise.
"Il est trop tôt pour se promener sur les toits ?" demanda-t-il enfin, à demi mot, avec un soupçon de timidité.
En tous cas, il était sûrement trop tard pour essayer de retomber en enfance, mais il avait tant perdu ces dernières semaines -il n'avait pas envisagé l'ampleur, lui qui croyait avoir déjà tout perdu- qu'il était prêt à tenter n'importe quoi pour ressentir une éclaircie, même infime, sur le tombeau ouvert de son coeur mort. C'était sûrement le paroxysme de la folie, de tenter l'impossible pour anesthésier le cerveau.
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Meredith P. Newton
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Comment laisser vagabonder un esprit endormi par les lassitudes de la vie adulte ? C’était ainsi que les choses fonctionnaient alors ? J’y étais préparée, je le savais mieux que quiconque. Jane et Michael aussi avaient oubliés quand je suis revenue. Mais Balthazar. Je savais que j’avais réussi à le toucher, je l’avais vu dans ses yeux, ce regard que j’ai vu brillant quand il a eu la poupée entre les mains, j’étais une personne de confiance, le petit garçon qu’il était savait que j’étais une amie. Il venait de me tourner le dos, il allait fuir, il allait partir comme pour essayer de balayer d’un revers de la main ce que je représentais, un passé auquel il semblait apparemment rattaché avec difficultés. C’est ainsi que les choses se produisent le plus souvent, on oublie, on oublie pour ne pas souffrir. Si seulement, c’était si simple, parfois on cherche la solution là où n’est pas le problème, on perds pied et on ne se tourne pas vers le bon chemin, une aide vient toujours à celui qui la mérite. Mes doigts se resserrent légèrement autour du manche de mon parapluie alors que ce dernier vient de dire à Balthazar les mots qui ne voulaient pas quitter mes lèvres, oui. Oui, je le considérais comme mon fils, je ne pouvais m’en empêcher, c’était plus qu’une évidence. Son doux rire illuminait mes journées, c’est peut être bête mais c’est comme ça que les choses se sont produites. Je suis arrivée pour l’aider et je crois qu’il l’a fait lui-même, à mon égard, sans le savoir. Etait-il cette petite lueur d’espoir qui m’a permis de ne pas chuter ? Cette petite lueur qui m’a permis de relever la tête et d’être digne de celle que j’étais à l’époque. Je ne sais pas, peut-être que je ne m’en souviendrais jamais réellement mais ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, il a besoin de moi, je le sens. Je l’ai touché. Là, en son coeur, je sais que quelque part, il croit à ses souvenirs, il croit à ses instants de bonheur, de folie, de magie et de fantaisie.
Mon regard bleu se relève vers Balthazar alors qu’encore une fois, il tente de s’enfermer derrière ce masque qu’il semble s’être forgé avec le temps pour paraître ce qu’il n’est pas. Je ne dis rien et mon parapluie ne semble plus vouloir dire quoi que ce soit, peut-être parce qu’il a vu mon regard. Je voulais qu’il cesse de parler, il ne semblait pas arranger les choses. Il ne devait pas le faire, je devais le faire moi-même. Être digne de celle que j’étais avant, qu’il se souvienne de ce que nous avions vécu ensembles, de ces instants mémoriels qui bien qu’il se dissuade de le croire sont là, quelque part, cachés au fond de sa mémoire, assombrie par la tristesse, par la perte, par l’envie de ne plus croire à la possibilité que toute cette chaleur ennivrante d’un bonheur nouveau soit possible. Mes lèvres se resserrent alors que je veux répondre mais que pourrais-je dire ? Il a raison, je n’arriverais jamais à la cheville de sa mère et ça n’a jamais été mon attention. Parfois les sentiments parlent pour nous mais ma place ? Ma seule place auprès de lui fut d’avoir été sa nurse il y a plusieurs décennies, enfin c’est ainsi que je le ressens. Le temps semble me filer entre les doigts, à une vitesse folle. Pourtant, j’ai l’impression que c’était hier que je lui chantais des berceuses, que je l’aidais à vivre le deuil de sa mère. Mon regard se baisse sur mes mains alors que je murmure, d’un son presque silencieux, le sifflement d’un moineau que je sais Balthazar capable d’entendre.
« Mais là n’a jamais été mon intention Balthazar. »
Je n’en avais de toute manière aucun droit. C’était ma malédiction. Mes sentiments ? Je ne les écoutaient pas, la dernière fois, mon coeur s’était brisé très lentement quand j’avais dû partir et le laisser. J’avais attendue qu’il parte et je m’en étais allée, emmenée par le vent, je lui avais laissé une fleur. Une fleur qu’il connaissait bien. Une fleur de cerisier. Nous en avions dessinée ensembles. Nous avions tellement partagés tous les deux. Je me souviens encore de chaque chansons que j’avais eu le bonheur de lui chanter, je me souviens des comptines que je lui racontais, des balades dans les peintures et de nos voyages sur les toits. Je me souviens de son grand sourire devant toute cette fantaisie. Mon regard se releva pour lui faire face alors que je déposais mon parapluie sur la petite table à côté de moi. Mes yeux se perdirent à contempler Balthazar, je le revoyais enfant. Sa bouille ronde, ses yeux sombres, ses joues roses, son petit nez. Ce petit bout d’homme m’avait fait craqué. Il avait tellement besoin d’amour, de bienveillance et de compréhension. J’avais été tout ça, je lui avais donnée tout ça mais il avait raison, sa mère elle…ne possédait pas de magie mais elle était exceptionnelle. Mon regard se brisa avant que je ne reprenne la parole, d’une voix calme, se voulant presque rassurante bien malgré moi.
« Ta mère était une femme exceptionnelle Balthazar, elle vit toujours en toi, dans ta mémoire, dans tes souvenirs et si tu penses à elle, elle te guidera et… »
Je commençais à me rendre compte que je redevenais sa nurse, en sa présence, c’était comme un besoin, de vouloir le rassurer alors qu’il était en âge de le faire tout seul, il n’était pas un petit garçon et je devais en prendre conscience, je respire longuement avant de me reprendre.
« Je n’ai jamais dit que j’étais une exception Balthazar, je n’ai jamais dit que j’étais mieux que ta maman ou quoi que ce soit. Je ne serais jamais ta mère, elle était unique, elle était extraordinaire. Moi, mes pouvoirs m’ont servis à te rendre le sourire, t’aider à avancer alors qu’elle n’était plus à tes côtés. Mais mes sentiments ne trompent pas Balthazar, partir loin de toi m’a fait mal, beaucoup de mal parce que tu étais le premier petit garçon qui avait réussi à me toucher au plus profond de moi-même. » avouais-je.
Il se retourne, il sort une nouvelle cigarette. Je ne dis rien. Je reste là alors que mon parapluie me fait un clin d’oeil, il semble savoir que quelque chose va se produire. M’attendais-je à une requête comme celle-là venant de Balthazar ? Pourtant, il semblait tellement fermé à l’idée que tout cela puisse être possible, ait pu être possible par le passé. Je ne peux cependant pas contenir le petit sourire naissant au creux de mes lèvres.
« Aujourd’hui ou jamais, telle est ma devise. Il n’est jamais trop tôt Mr Graves. » lui dis-je avec un sourire avant de le regarder « Vous ne craignez pas la suie au moins ? » lui dis-je avec un sourire.
De la folie ? Oui sans aucun doute. Mais nous en avions besoin, autant lui que moi, j’en avais besoin pour me souvenir de ce que cela procurait d’être Mary Poppins, de pouvoir reconnaître certaines habitudes, de pouvoir aussi oublier que parfois les choses ne sont jamais ce qu’elles paraissent. Si seulement… Je m’approche de la cheminée avant de regarder Balthazar tout en posant ma main sur la paroi froide avant de lui faire un signe de la tête « Vous vous souvenez comment monter ? » vu son regard, je me permis de lui rappeler « laissez vous porter par le vent. » dis-je avec un sourire. Me glissant dans la cheminée, je fais signe à Balthazar de me suivre avant de me laisser soulever par le vent, disparaissant dans la conduit de la cheminée. Une fois en haut, j’ouvre mon parapluie avant de me laisser redescendre lentement. Une fois, mes deux pieds sur le toit, je souris en voyant qu’il m’avait suivi. Mais lui, tout comme moi étions pleins de suie « Tenez. » dis-je en lui tendant un mouchoir sortie de ma poche « Une chance que vous n’ayez pas perdu entièrement foi en moi. » lui dis-je simplement.
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Balthazar Graves
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Meredith pouvait dire ce qu'elle voulait, rien ne pourrait changer le passé. Il était gravé dans le marbre des pierres tombales d'un cimetière oublié dans un autre monde. C'était ainsi. Le ressasser ne servait à rien. Malgré tout, Balthazar éprouva une vive douleur au thorax alors qu'elle évoquait sa mère. Avec le temps, son visage s'était étiolé. Il ne gardait d'elle qu'une impression de chaleur et de douceur. Etrangement, sa dernière vision d'elle, allongé dans une boîte en bois, était plus vivace que tous ses autres souvenirs la concernant. S'il se concentrait, il parvenait à se remémorer le froissement de ses jupes, et se figurait qu'elle avait un parfum boisé agrémenté de fleurs sauvages, car c'était ce que contenait le carnet qu'elle lui avait laissé.
A l'invitation que le barbier lui avait faite, Meredith s'enflamma aussitôt, le provocant presque en lui demandant s'il se souvenait comment monter. Par le conduit de la cheminée ? Il cligna des yeux, perplexe. Non, il ne se rappelait pas. Il se souvenait seulement qu'il avait crapahuté sur les toits en sa compagnie, étant petit. Mais cela aussi, c'était très flou. Rien que plus que des impressions.
Il eut à peine le temps d'y réfléchir qu'il vit son ancienne nurse être comme aspirée par la cheminée. Il se précipita vers cette dernière et se contorsionna afin de regarder en haut, mais il n'y voyait rien. Tout était noir, hormis un mince orifice à l'autre extrémité.
"Mar... Mary Pop...?"
Il voulut crier son nom mais à cet instant, de la suie s'engouffra dans ses narines et le fit éternuer. Il eut alors une sensation étrange au niveau du nombril et des côtes. Son corps lui parut extrêmement léger durant une fraction de seconde avant que ses pieds ne retrouvent le sol. Ahuri, il écarquilla les yeux, réalisant qu'il se trouvait sur le toit. Il avait rejoint Meredith sans trop savoir comment, et cette dernière, couverte de suie, lui tendait gentiment un mouchoir. Il baissa les yeux et réalisa qu'il était lui aussi noir de la tête aux pieds. Il n'avait pas enregistré ce qu'elle venait de lui dire.
Dans un état second, il se saisit du mouchoir et le passa sur son visage avant de le lui rendre. Puis, titubant, il avança de quelques pas avant de s'arrêter très au bord du toit plat. Le vide le happait en contrebas. Tentant. Très tentant.
Ses paupières papillonnèrent et il expira longuement. Il peinait à respirer. Brusquement, il s'aperçut qu'il avait égaré sa cigarette en chemin. Il espérait qu'elle était restée dans la cheminée, sinon son appartement risquait de prendre feu. Il haussa les épaules ; ce ne serait pas la première fois.
"De la magie." grommela-t-il, une boule obstruant sa gorge.
Il peinait à supporter la légèreté que lui avait procuré ce bref moment. Ce n'était pas en adéquation avec son état habituel.
"Notre secret." articula-t-il lentement.
Comme un serment entre eux. Implicite. Immuable. Il se retourna vers Meredith qui l'observait, tenant toujours fièrement son parapluie ouvert au-dessus de sa tête. Plus que jamais, elle ressemblait à la nurse qu'il avait connue.
"Vous n'avez pas perdu la main, Mary... Mary Poppins." dit-il alors que l'ombre d'un sourire à la fois triste et reconnaissant passait furtivement sur ses lèvres.
Il avait un peu bégayé en l'appelant par son véritable nom, sans doute un reste de suie coincé dans sa gorge. Il se l'éclaircit et tourna la tête vers la ville qui s'étendait devant eux. C'était magnifique de se tenir au bord du monde sans basculer, pour une fois. Il resta silencieux l'espace de quelques instants, puis il demanda du bout des lèvres :
"Et maintenant ?"
Il aurait voulu que l'instant ne s'achève jamais, car il redoutait la suite. Rien ne restait jamais beau et agréable. Jamais rien.
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Meredith P. Newton
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Des mots. Des mots portés par le vent. Les mots ont un impact qui pour beaucoup nous est inconnu. En fait, je ne voulais pas parler des mots mais parler de la foi, des croyances que l’on a. C’est quelque chose qu’on a au plus profond de soi, tel un message gravé dans la roche. Qu’on lutte contre ce fait est presque bon à rien, la foi ne disparaît jamais, elle est comme le vent, elle souffle mais reste là. Elle te caresse le visage sans te faire mal. La foi, c’est croire en la possibilité qu’une chose qui nous paraît illogique puisse exister, la foi, c’est un enfant qui sait au plus profond de lui même que la nurse qui un jour est venu et qui a dû repartir était là pour le sauver. Pour sauver son père. Pour le guérir. Oui c’est ainsi que les choses sont écrites, c’est ainsi que je suis. Je suis un être de croyance, je vis dans le coeur des gens tant qu’ils croient en moi, les enfants perdent cette foi devenu adulte mais certains n’oublient jamais. Lui. Lui, il n’a pas oublié, je le sais. Sa profondeur d’âme n’a pas oublié. On n’oublie jamais vraiment un secret comme le notre, on oublie jamais une aventure comme celle que nous avions vécus, portés par ses envies et ses ambitions.
Oui, cet enfant avait eu la force de me toucher au plus profond de moi, de faire battre à nouveau ce coeur endolori par l’absence de ma fille. Il avait réussi à faire à nouveau naître un sourire bienveillant sur mon visage. C’est une grande avancée que de se dire que c’est ainsi que les choses ont fonctionné, il était tout. Je n’avais pas le droit, je savais qu’un jour, je devrais partir, qu’il fallait que je le laisse grandir mais dans son regard, j’y lisais tellement. Il avait besoin de rêver, il avait besoin de magie mais il avait besoin d’une personne qui puisse le guider et je ne l’avais pas fait. J’étais partie, comme ça. Sans lui dire. Sans dire au revoir, mon coeur s’était à nouveau brisé ce soir là et je crois qu’il ne s’est jamais remis de cette douleur. Je crois qu’en moi s’est véritablement brisé quelque chose quand je suis partie. Je lève le regard vers lui. Il était monté, je sais qu’il l’avait fait inconsciemment, je le sentais. C’est son instinct qui l’avait amené ici, à me suivre sur le toit. Ce n’est pas son coeur qu’il avait suivi, juste le souffle de vent.
La vie est drôle parfois. On ne se doute pas de l’impact que pourront avoir les gens sur nous. On ne se doute pas de l’impact qu’ils pourront avoir sur toute une vie. Ses mots. Ils raisonnaient sans cesse dans ma mémoire, comme un disque qui tourne en boucle, une même chanson, des mêmes paroles, des voix familières qui se répercutent dans chaque parcelles de ma mémoire, de mes pensées, de mon esprit. Il a réveillé en moi ce qui était endormi depuis tout ce temps. Il a fait renaître en moi la foi, l’espoir et la possibilité un jour de pouvoir la retrouver. Je lui tends un mouchoir, il le saisit, s’essuie le visage et me le rends. Je le laisse glisser dans ma poche avant de le regarder s’approcher du vide. Comme avant. Comme autrefois. Quand les seules choses qui devaient l’importer, c’était de voir le monde avec le coeur et l’esprit d’un enfant. Un enfant qui était rempli de rêves et qui croyait en moi, qui me prenait pour un ange. C’était assez drôle à se souvenir à vrai dire. Je n’ai jamais été un ange mais pour lui, pour ce petit garçon, c’est ce que j’étais. Et c’était peut être bien comme ça. Je m’approche de lui mais ne dis pas un mot. Je le laisse se laisser porter par ses souvenirs, je le laisse se rappeler, ce que ça fait.
Je ferme les yeux quelques instants, je laisse le vent frôler chaque parcelle de ma peau, je laisse le souffle léger de ce vent frais soulever quelques mèches de ma chevelure plus lumineuse aujourd’hui, bien qu’assombrie par la suie qui se trouvait dans la cheminée. Je fis signe à mon parapluie de se taire, je ne voulais pas qu’il l’ennuie, je ne voulais pas qu’il brise cet instant où il se souvenait. Je souris à Balthazar.
« Et ça le restera. » sont les mots qui sortent de ma bouche.
Légers comme la fraicheur de la fin de journée, impactants comme les souvenirs qui s’entrechoquent dans son esprit. Je le sais. Je le sens. Ses yeux le disent. Ils s’entrechoquent aussi dans ma mémoire, c’est un fait. C’est un effet assez étrange. Tous ces instants qui sont en fait gravés dans chaque instants clés de ma vie, chaque chose qui font de moi celle que je suis, enfin celle que j’étais. Je m’approche du vide, ne quittant pas Balthazar des yeux. Je finis finalement par refermer mon parapluie quand Balthazar sous-entend que je n’ai pas perdu la main. Je souris.
« En doutiez-vous ? » demandais-je d’une voix douce et si familière à son oreille qui je l’étais certaine était enfantine au fond de lui.
Je passe mon parapluie sous mon bras avant de lever le regard vers Balthazar, croisant le sien. Maintenant ? Oui qu’allions-nous faire maintenant ? Il n’était plus un enfant. Serait-il capable de vivre notre périple sur les toits comme avant. Comme quand il était enfant. Je n’en savais rien mais cet instant ne devait pas se terminer ainsi, on devait continuer, au moins jusqu’à ce qu’il comprenne que je serais toujours là, même s’il en a douté par le passé, je ne l’ai jamais abandonné. Je me décale un peu avant de lui montrer les toits de Storybrooke. Silence. Un silence si bon et si apaisant. Les klaxons des quelques voitures ne nous atteignaient même pas. Je lui souris en lui montrant les lieux.
« Maintenant, c’est à vous de me le dire. Après tout, nous sommes là parce que tu l’as souhaité Balthazar. » lui dis-je avec un sourire bienveillant avant de reprendre « et oui, s’il le faut, je changerais à nouveau la fumée de la cheminée en escaliers. »
C’est ce que j’avais fait la dernière fois, avant que la vie ne nous rattrape et que ses souvenirs soient enfouis au fond de lui. Comme un seul reflet de son passé qu’il ne voulait pas revivre, un simple passage. Je sentais que je l’avais chamboulé mais lui aussi, cet enfant que j’avais connu par le passé était à présent un homme mais son regard lui, je m’en souvenais. Son regard profond n’avait pas changé.