« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Qu'est-ce que je fabriquais au fond d'un lit d'hôpital ? Je fronçai les sourcils et voulus me redresser, mais quelque chose entravait mon bras. Un picotement le traversa. Une aiguille. Un cathéter. Une perfusion. Une poche de liquide transparent relié à mon bras. Mes yeux analysèrent les alentours rapidement. Je jugeai très vite que cette chambre ne me convenait pas.
Je me redressai dans le lit et voulus arracher la perfusion mais un type que je n'avais pas remarqué se leva brusquement de la chaise sur laquelle il était assis pour se précipiter vers moi.
"Tout doux, ma jolie !" fit-il d'un ton bourru. "Faut pas enlever ton aiguille même si elle te gène, parce qu'elle sert à te donner des forces. C'est du glucose."
Je lui décochai un regard méfiant, bien que son odeur me mettait en confiance, puisqu'il sentait le poisson. D'ailleurs, vu sa dégaine et ses vêtements râpés, il devait s'agir d'un marin. Ca ne m'expliquait pas ce qu'on fichait ici.
"Vous êtes qui ?" grognai-je tout en me crispant sous les couvertures.
"Bob Coleridge. C'est moi qui t'ai repêchée."
Il gratta sa barbe rêche et m'adressa un sourire franc.
"J'ai tenu à rester jusqu'à ce que tu te réveilles."
Je me mordis les lèvres, de plus en plus confuse. Je me sentais faible. Bizarrement faible. Peu à peu, la mémoire me revint : j'avais voulu nager comme à mon habitude mais en revenant vers le rivage, j'avais senti mes nageoires disparaître. Nager avec mes jambes ne me posait pas de problème -même si je perdais en rapidité- cependant, le véritable souci avait été de ne plus être capable de respirer sous l'eau. Je m'étais débattue à plusieurs mètres de profondeur, paniquée, désorientée. Ma vision était devenue floue et j'avais perdu connaissance.
"Je vais prévenir les infirmières que tu as repris connaissance. Au moins, je sais que tu vas bien."
Il avait l'air sincèrement gentil. Mais je n'étais pas d'humeur. J'avais des nausées, la tête lourde. Ca ne m'arrivait jamais. Je ne tombais pas malade. Qu'est-ce qui me prenait ?
Le marin se dirigea vers la porte mais juste avant de l'ouvrir, il tourna la tête vers moi, visiblement soucieux.
"Faut pas se foutre en l'air. Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais rien ni personne ne mérite que tu décides d'en finir au beau milieu de l'océan."
Je le dévisageai, médusée. Il croyait que j'avais voulu me suicider ? D'un côté, ça tombait sous le sens. Il finit par s'en aller, me laissant en compagnie d'une docteur complètement atrophiée du cerveau. Elle, par contre, n'avait aucune sollicitude et s'impatientait de me placer dans l'aile psychiatrique. Cela se percevait par le ton cassant de ses propos et son indifférence totale. Un médecin des plus compétents, donc.
Moi, pendant qu'elle parlait, je réalisais seulement que je n'avais pas remercié Bob Coleridge de m'avoir sauvée la vie. Comment était-ce possible que la mer m'ait rejetée ? Pourquoi les flots avaient-ils cherché à me broyer et me noyer ? Je m'étais toujours sentie en sécurité entre ses bras mouvants. Je vivais tout ceci comme une trahison.
"Trouble de l'attention flagrant, manque de loquacité..." énuméra la docteur tout en prenant des notes sur son écritoire.
"Un vrai poisson dans un bocal." coupai-je avec un sourire carnassier.
La femme braqua son regard glacé sur moi. Je le lui rendis.
"Je vais très bien." dis-je sèchement.
"Ca, ce sera à moi d'en décider, ainsi qu'à mes confrères du département psychiatrique."
Très satisfaite de sa démonstration de pouvoir, elle se détourna pour quitter la pièce.
"Emmet Miller." laissai-je brusquement échapper.
La docteur me jaugea avec dédain.
"J'ai le droit de faire venir quelqu'un, non ?" fis-je, hautaine. "Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, c'est un hôpital et pas une prison. Alors appelez-le. J'ai son numéro."
La médecin me désigna le téléphone à côté de moi sur la table de chevet, et me précisa avec aigreur que cela me coûterait un supplément. Si elle savait de combien je disposais sur mon compte en banque, elle ne ferait pas autant de manières.
J'attendis qu'elle se soit barrée pour composer le numéro que je connaissais par coeur. Comme je m'y attendais, je tombai sur la messagerie. Je déglutis. Un silence débuta mon message. Plusieurs respirations. Et enfin je déclarai, la déroute se trahissant dans ma voix :
"Salut, c'est moi... Je sais qu'on s'est quitté en mauvais termes mais... j'ai besoin de toi. Y a quelque chose qui déconne chez moi... j'ai failli mourir. Je dis pas ça pour que tu rappliques au plus vite, c'est très sérieux. J'ai... failli me noyer."
L'admettre était encore plus difficile que de l'avoir subi. C'était comme si j'avouais que j'étais défectueuse dans les fondements de mon être. Un terrible frisson me parcourut et je crispai mes doigts autour du combiné. J'avais froid. Alors que d'ordinaire, je n'étais pas sujette aux changements de température.
"Fais ce que tu veux."
Je raccrochai et m'enfonçai dans les couvertures, fébrile, à la dérive. Terrifiée.
J'avais besoin de lui. Maintenant plus que jamais.
Lily Olyphant
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« Faudrait juste le faire passer comme ça... et... oui, c'est là... c'est bien... oui... encore un peu, on y est presque... pfiouuu... c'est bon ! » m'exclamais-je toute heureuse.
Le gentil Bob avait réussi dans notre tentative de faire passer monsieur Porg par la porte. C'était étrange, car les portes d'hôpital étaient d'ordinaires plus grandes, afin de faire passer des lits par là, mais là ça n'était pas le cas. Du coup, on avait eu du mal. Déjà qu'on nous avait regardé bizarrement quand on était entré dans l'ascenseur avec monsieur Porg. Mais bon, je n'avais pas renoncé à le faire rentrer dans la chambre de la belle Melody.
« Ma sirène !! » m'exclamais-je tandis qu'on posait monsieur Porg sur une chaise.
Je m'étais approché de la jeune femme et j'avais passé une main dans ses cheveux, avant de lui prendre la main. Pas celle où y'avait l'aiguille, car ça me stressait un peu ces choses là, mais l'autre main.
« Comment tu vas ? J'ai appris que tu étais là, du coup je suis venu de suite. T'as toujours pas de portable ? Du coup, t'as pas pu me prévenir. »
« Je vais vous laisser en famille. » précisa Bob.
Je me dirigeais vers lui, après avoir lâché la main de la sirène, afin de le retenir.
« Mais non restez. Vous êtes trop gentil de vous être occupé d'elle. Mais vous savez, elle sait très bien nagé. Enfin, elle a du perdre connaissance ou autre. Quoi qu'il en soit, restez avec nous, je vous invite à manger. On va raccompagner la puce à la maison et on va se faire un grand repas pour fêter son retour ! »
Car oui, j'avais en tête qu'après tout ça, Melody revienne quelque temps chez nous. Enfin, chez Elliot et chez moi. Elle allait surement pas trop bien en ce moment, d'où le fait qu'elle mangeait peu et qu'elle perdait connaissance. Du coup, un peu de bon temps à la maison lui ferait le plus grand bien. On avait toujours sa chambre et la piscine. Et puis, Sir Simon lui tiendrait compagnie quand on ne serait pas là.
« Ma foi pourquoi pas. J'attends quand même dans le couloir pour que vous puissiez discuter ensemble. »
Je lui avais adressé un magnifique sourire, tandis qu'il quittait la chambre. Puis, j'étais venu me rasseoir sur le lit aux côtés de la jeune femme.
« Il est plutôt beau garçon. Et c'est un marin. Un excellent partit. »
Ben quoi ? A ce que je savais elle était redevenue célibataire. Ca lui permettrait de pouvoir se faire des conquêtes. Et parmi elle, Bob serait le choix judicieux. Je la voyais déjà vivre dans une grande maison sur l'eau avec lui !
« Bon, dit moi ce qui c'est passé ! Ca va mieux ? L'aiguille te redonne des forces, même si c'est pas un truc agréable du tout. Mais ce qu'on va te préparer pour ce soir, ça t'en donneras encore plus. Un cocktail de crevettes. Puis le meilleur poisson qui soit en repas. Et on se fera un excellent dessert ! »
Tandis que je parlais, quelqu'un frappa à la porte. J'avais prononcé un « entrez ». Une dame franchis la porte de la chambre d'hôpital et jeta un oeil discret à l'intérieur.
« Bonjour. Si c'est pour le vieux monsieur mourant, c'est la porte d'à côté. Moi aussi je me suis trompé en arrivant. »
Mais apparemment, ce n'était pas pour lui, car elle observait Melody comme si elle la connaissait. C'était qui ?
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C'était quoi cette énorme peluche qui ne ressemblait à rien ? J'avais tenté de comprendre ce qu'elle représentait comme bestiole, en vain. On aurait dit un hamster croisé avec un pingouin. Lily avait décidément des idées très étranges. Malgré tout, ça me touchait qu'elle soit venue. Enfin, cela me toucha pendant les premières minutes, car ensuite il fallut qu'elle devienne un peu trop envahissante, qu'elle fasse son éléphant.
Je haussai un sourcil en l'entendant dire que Bob était beau garçon. Elle l'avait bien regardé ? Il avait au moins soixante ans et il était aussi sexy qu'un bac à légumes.
"T'es sûre que ça va ?" demandai-je incertaine.
Son imbécile de mari ne la délaissait pas un peu trop pour qu'elle soit charmée par n'importe quel vieux loup de mer ? Si elle commençait à regarder ailleurs, il n'aurait que ce qu'il méritait. Lily était une perle rare, même j'avais envie de l'assommer, par moments. Elle était beaucoup trop gentille pour ce monde cruel et sans pitié.
Mon estomac gargouilla alors que j'entendais parler de poissons et crustacés, malgré que je ne ressentais toujours pas la faim. La faute au glucose qui coulait dans mes veines. Je jetai un coup d'oeil mauvais à la perfusion.
"C'est pas la peine d'en faire autant, Lily. Je veux pas que tu te plies en quatre pour moi. Si vraiment tu insistes, on peut se faire un Sushi Bar mais... rien ne compliqué. J'ai pas la force pour un truc compliqué."
Lily n'écoutait pas. Elle fut distraite par des coups contre la porte. Cette dernière s'ouvrit sur une femme. Lorsque je la reconnus, j'ouvris des yeux ronds comme des billes. La mère d'Emmet. Anna. Elle semblait soucieuse. A cause de moi ? Ou d'autre chose ? Où était Emmet ? Pourquoi était-elle ici ? Et surtout sans lui ? J'aurais voulu ralentir mes pensées, mais déjà elles se manifestaient sous forme de paroles impossibles à retenir :
"Madame Mi..."
Je m'interrompis, saisie par le doute. S'appelait-elle Miller ou Livingston ? Je ne savais plus. Je m'aperçus que je ne m'étais jamais posée la question avant aujourd'hui.
"Vous... qu'est-ce que vous faites là ?" m'enquis-je, traversée par l'angoisse. "Emmet va bien ? Je lui ai laissé un message mais il... ne m'a pas rappelée. Ca fait plusieurs heures. Et comme vous êtes là sans lui, je..."
Un torrent d'appréhensions me crispa. Je me redressai sur le lit alors que je sentais Lily me prendre la main, sentant sans doute mon anxiété. Elle observait la mère d'Emmet avec circonspection.
"Lily, je te présente Madame... Anna." fis-je, embarrassée. "Madame Anna, voici Lily, une... amie."
C'était bizarre de définir la jeune femme de cette façon. Cela me faisait une drôle de chaleur à l'intérieur du ventre.
Guettant les explications de la mère d'Emmet, je fronçai les sourcils en voyant une tierce personne entrer dans la chambre avec une discrétion presque dérangeante. L'homme tirait une mallette noire comprenant de multiples petits tiroirs coulissants. Il balaya la pièce d'un oeil indifférent, avant d'accrocher le regard de Lily, me prouvant qu'il la connaissait. Il avait quelque chose de sombre et de hanté dans les yeux. Comment l'éléphant pouvait-il connaître ce genre de bad boy ? Il faudrait vraiment qu'Elliot fasse plus attention à ses fréquentations.
Il se dirigea vers la desserte, jeta pêle-mêle les objets posés dessus et ouvrit sa mallette pour en sortir plusieurs peignes, ciseaux et brosses. Mes sourcils se froncèrent de plus belle.
"C'est qui ce con ?"
La paire de ciseaux qu'il avait en main tinta bruyamment contre la desserte lorsqu'il la claqua dessus. Il la reprit entre ses doigts et agita furieusement les lames.
"On se dépêche. Pas que ça à faire." grommela-t-il tout en m'adressant un regard assassin.
Hors de question que j'aille vers lui. Il voulait me transformer en sushi avec ses ciseaux ? En tous cas, c'était l'impression qu'il donnait. Instinctivement, je me cramponnai à Lily en sentant sa main glisser de la mienne. Je saisis son bras pour l'empêcher de le rejoindre.
"Appelez la sécurité." articulai-je en silence à Madame Anna.
Cette dernière, prise au dépourvu, voulut appuyer sur le bouton rouge situé près de mon lit mais le gars tordu émit un soupir agacé.
"Je suis son coiffeur." maugréa-t-il tout en désignant Lily de la pointe de ses ciseaux. "Elle m'a donnée rendez-vous ici."
"Et vous avez trouvé ça normal de vous pointer à l'hôpital." conclus-je, atterrée. "Comment on a pu vous laisser entrer avec autant d'armes potentielles ?"
"On est à Storybrooke." répliqua-t-il en haussant les épaules.
Il marquait un point.
"Elle m'a déjà donnée rendez-vous dans des endroits bien pires." ajouta-t-il avec une expression douloureuse, signe que l'éléphant savait le torturer comme il faut.
"Laissez-moi deviner... un magasin de jouets ?" fis-je, roulant des yeux. "Bon, où est Emmet ? Qu'est-ce qui se passe ?"
J'avais reporté mon attention sur madame Anna, qui était bien plus importante que le coiffeur au rabais. Lily n'avait qu'à se faire shampouiner pendant qu'on discutait de choses sérieuses.
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« Tu sais, c'est vraiment un coiffeur expérimenté. Il est très doué dans son domaine. » dis-je à la sirène pour lui certifier que d'un Balthazar était bel et bien un coiffeur, et que de deux, il était sans nul doute le plus doué de tous. « Si tu veux, il pourrait te faire une nouvelle coupe également. Il adore les nouvelles têtes ! » m'exclamais-je.
On en avait très souvent parlé. Enfin, je lui en avais parlé et il n'avait rien dit, ce qui voulait sans doute dire qu'il confirmait mes dires. C'était souvent comme ça avec lui. Il n'aimait pas trop parler, mais il prenait grand soin d'écouter tout ce que je lui disais et de répondre à sa manière. C'était quelqu'un d'adorable, même si par le passé il avait voulu me tuer. Mais il avait eu ses raisons et je les comprenais totalement. Surtout qu'ensuite il m'avait sauvé la vie. Une réelle amitié fidèle et sincère s'était créé entre nous deux.
« Peut-être qu'on pourrait remettre la coupe à tout à l'heure. Meli va pas trop bien et elle a besoin de soutiens. »
Je sentais au regard de Balthy qu'il n'était pas fan de l'idée. Sans doute qu'il avait la sensation de s'être déplacé pour rien. Heureusement que j'avais pris rendez vous et que du coup il n'avait rien d'autre à faire de la journée, car sinon il aurait pu m'en vouloir.
« Cela dit, restez avec nous ! On va ramener Mel à la maison et on pourra se faire coiffer là bas. J'ai un gateau dans le frigo en plus ! » m'exclamais-je. « Je l'ai acheté. » poursuivis-je afin de les rassurer.
Puis, j'avais pris Balthy par la main pour qu'on s'éloigne un peu, afin de laisser madame Anna discuter avec ma sirène. Il était question d'Emmet, le beau garçon avec qui elle sortait avant. Mince... c'était à voix haute que j'aurais du dire ça pour Balthazar qui était sans doute un peu paumé...
« Elles parlent d'Emmet, le beau garçon avec lequel elle sortait avant. » lui murmurais-je. « Je ne sais pas trop pourquoi ils ont rompu, mais elle est grave déprimée à cause de ça. Même si elle ne le montre pas. »
Voyant le regard de la sirène et d'Anna, je me demandais si je murmurais très doucement, ou si je le faisais un peu trop fort. Peut-être que je ferais mieux de me taire et de les écouter ? D'ailleurs Anna maman d'Emmet, avait reporté son attention sur Mel.
« Je suis partie de la maison... » dit-elle en affichant un faux sourire.
« Ca remonte à loin ? » demandais-je sans trop comprendre de quoi il était question.
Mais c'était pour ne pas être mise à l'écart de la discussion. Ca avait l'air important et je voulais avoir toutes les informations.
« Ca fait quelque semaines déjà. Je me suis installée à New York. J'ai toujours eu envie de découvrir la grande ville. » dit-elle avec un nouveau faux sourire.
Tentait-elle de se convaincre de ce qu'elle disait ? Elle ne semblait pas si heureuse que ça... Je me demandais pas quoi elle était passé et pourquoi elle avait quitté sa maison.
« Emmet m'a aidé à trouver une chambre. C'est que provisoire. D'ailleurs je dors à l'hôtel depuis près d'un mois. J'avais besoin de prendre du recul. »
Elle parlait comme si elle tentait de se justifier de son choix. J'aurais bien voulu lui tapoter l'épaule, mais je ne la connaissais pas assez pour ça. Du coup, je m'étais contenté de tapoter celle de mon coiffeur qui était en train de ranger ses affaires. Lui au moins je pouvais le tapoter quand je le souhaitais. Et puis ça devait le toucher aussi cette histoire, tout comme elle me touchait à moi.
« Il est partit. » ajouta t'elle. « Une amie à lui est venue le chercher et ils sont allé chez elle quelque temps. En France. »
Emmet avait une nouvelle copine ? Alors là c'était à Mel que j'avais envie de tapoter l'épaule. Pour la peine, j'avais tenté de prendre la main de Balthazar, mais en vain. Il devait être beaucoup trop affecté pour se laisser prendre la main. Je le comprenais. Tout le monde n'aimait pas se laisser toucher dans pareil circonstance. Chacun encaissait les sales coups à sa manière. Balthy était plutôt réservé dans le genre. J'appréciais cela.
« Il a reçu ton message et il m'a demandé si je pouvais passer te voir. Storybrooke n'est pas si loin de New York. »
Elle avait pris la main de Melody en lui faisant un petit sourire. C'est dingue que Mel ne m'avait jamais parlé d'elle...
« J'ai pris ma valise et je vais surement prendre une chambre ici pour la nuit. Du coup je serais tout près si tu as besoin de quoi que ce soit. »
Elle pourrait venir à la maison elle aussi. Même si je ne la connaissais pas. Cela dit, j'avais la sensation que Mel n'avait pas trop envie... on aurait pu faire tellement de choses chez nous. Ou alors elle comptait lui demander de venir chez elle ? Elle n'allait tout de même pas la laisser dormir à l'hôtel ? Si ça se trouvait, je pourrais peut-être les rejoindre chez Mel aussi. Mais Elliot et Mel c'était pas le grand amour. Du coup elle ne serait sans doute pas d'accord qu'il vienne aussi. Et je ne pouvais pas venir chez Mel toute seule, car sinon je ne pourrais pas dormir avec Elliot. Que c'était compliqué !
« Est ce que tu vas bien ? » demanda t'elle à la jeune femme.
Je savais qu'elle ne parlait pas nécessairement de ce qui lui était arrivé. Moi aussi j'avais envie de lui demander cela. Mais je comptais le faire par la suite, quand on serait entre filles. C'était mieux de le faire dans un moment intime. D'ailleurs, peut-être que Balthazar devrait attendre dehors. J'hésitais à lui demander. Et à Bob ! Oh bon sang Bob, je l'avais oublié ! Dire qu'il s'attendait à trouver le grand amour avec ma sirène. Il allait être déçu...
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A quel moment avais-je accepté d'aller chez Lily ? Je ne me souvenais plus avoir dit oui. En tous cas, nous étions désormais tous assis dans le salon de l'éléphant, pendant qu'elle était occupée à couper et distribuer des parts de gâteau à tout le monde. Le trajet loin de l'hôpital avait été étonnamment "normal". C'est-à-dire que personne n'était venu nous téléporter.
Nous avions emprunté la voiture de Madame Anna, puisqu'elle l'avait si aimablement proposé. C'était sûrement mieux ainsi, car je n'étais pas certaine qu'elle soit prête à encaisser les bizarreries de Storybrooke. Je lui adressai un regard navré alors que Lily lui tendait une part de gâteau à la cacahuète. J'aurais préféré que nous soyons seules. Ou peut-être pas. C'était terrifiant de m'imaginer en tête à tête avec elle. Après tout, elle faisait partie d'une histoire ancienne, de l'époque où j'étais avec Emmet. Désormais, tout était fini. Lui était loin, il avait quitté le pays pour s'établir en France avec une nana. L'identité de cette dernière n'était pas difficile à trouver. Il était resté en contact avec cette Capucine depuis l'aventure médiatisée à Tokyo.
J'entendis un craquement suivi d'une douleur aiguë à ma main. Indécise, je baissai les yeux sur l'assiette cassée en deux entre mes doigts. Je laissai les morceaux tomber au sol alors qu'ils se tachaient d'un liquide écarlate, chaud et poisseux. Je grommelai un juron et attrapai des serviettes en papier sur la table basse afin de les appuyer contre la plaie. Du coin de l'oeil, je remarquai que le coiffeur -qui n'avait pas touché à son gâteau- me fixait avec une fascination morbide. Qu'est-ce qu'il fabriquait encore là, lui, déjà ?
"Oh, nom d'un haddock !" s'écria Bob Coleridge -lui aussi s'était incrusté- en se levant d'un bond.
J'appréciai ses expressions maritimes, mais moins sa manière familière d'enlever les serviettes imbibées de sang pour inspecter l'étendue des dégâts. Instinctivement, j'eus un geste pour le repousser, mais je m'aperçus que j'étais toujours trop faible. Je ne possédais plus ma force de demi-déesse. C'était presque révoltant d'être à la merci de n'importe qui. Bob eut une moue soucieuse et sa bouche sembla disparaître dans sa barbe broussailleuse.
"Avez-vous du désinfectant et des bandages, miss Lily ?" demanda-t-il à notre hôtesse en pivotant vers elle. "La plaie n'est pas profonde, mais mieux vaut bien la nettoyer quand même. J'ai déjà vu des blessures s'infecter et c'est pas beau à voir."
Je faillis riposter que j'avais déjà vécu bien pire tout en ayant survécu, mais je pris conscience que peut-être, désormais, ce serait différent. Je devenais... fragile. Et je n'aimais pas ça du tout. Comment un requin pouvait-il devenir une sardine ? Ca n'avait aucun sens.
Pendant que Bob s'éloignait en compagnie de Lily, sans doute pour aller chercher un kit de premier secours, je me contentai de garder la paume ouverte vers le plafond, posée contre mon genou. Le sang s'en écoulait inlassablement par petites gouttes. Etait-ce normal que je me sente déjà affaiblie ? Ou était-ce psychosomatique ?
"Venez chez moi." proposai-je abruptement à madame Anna, profitant de notre aparté -même si le coiffeur était toujours là, comme tapi dans l'ombre. "Vous n'allez pas dormir à l'hôtel. Et... ici c'est pas possible."
J'avais prononcé les derniers mots d'un ton catégorique. La blessure à ma main me picotait. La douleur devenait différente.
"Vous allez bien ?" demandai-je alors que je n'avais pas répondu à sa question, à l'hôpital. "Comment... pourquoi avez-vous décidé de... le quitter ?"
Ce sujet était délicat, mais je cherchais à comprendre. La mère d'Emmet était fermement attachée aux traditions familiales et était toujours restée près de son époux malgré son côté violent et despotique. Qu'est-ce qui avait changé ? Pourquoi avait-elle pris brusquement la décision de changer sa vie ?
"Il... il ne viendra pas, n'est-ce pas ?"
Cette question était encore pire que le reste. Je me mordis les lèvres violemment, évitant son regard. Le coiffeur réalisa enfin qu'il était de trop et s'éloigna d'un air morose pour se diriger vers la cuisine, avec sa part de gâteau en main.
"Emmet." précisai-je dans un souffle, les yeux fixés sur le sang qui s'écoulait de ma plaie.
Qu'avais-je espéré ? Il avait commencé une nouvelle vie sur un autre continent, avec une autre fille. Il fallait que j'arrête de le rappeler, que je cesse de chanter à l'agonie de notre relation comme l'idiote petite sirène que j'étais. Quand l'histoire va à vau-l'eau, il faut surmonter les vagues de désespoir. Je laissai échapper un soupir. Je n'étais plus qu'une épave. J'avais l'impression qu'il suffirait d'un coup de vent pour que je succombe. Je grelottai. Une terrible question me saisit soudain : si j'avais été en parfaite santé, aurais-je voulu revoir Emmet ? N'étais-je pas incroyablement égoïste de penser à lui au moment où j'étais le plus faible ?
"On va peut-être rester ici, tout compte fait." grommelai-je, écoeurée par cette éventualité.
Au moins, au contact de Lily -et même de Bob, étrangement- j'avais l'impression d'être quelqu'un de bien.
Emmet Miller
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du Temps... ? »
« Qu'importe, vue qu'on l'est
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« Ca fait déjà plusieurs jours qu'elle dort à la maison. C'est pas que ça me dérange, bien au contraire, car on avait conservé sa chambre et la piscine. Mais c'est juste qu'elle ne va pas super bien et qu'elle aurait besoin de réconfort. » précisa la jeune femme en se risquant à me sourire tout en me tendant une part de gâteau enrobé de chocolat.
A en croire le message qu'elle voulait me faire passer par cette action, on avait tous besoin de réconfort. Je m'étais contenté de rajuster mes bretelles, avant d'enfiler mon veston. Lily ne semblait pas très rassurée. Elle s'était passé la main sur le nez, avant de se lever et de s'approcher de moi. Elle tentait de me bloquer le passage entre le lit et la porte de la chambre.
« Anna Maria est là. Elle est trop gentille comme maman. Ce qui est adorable avec elle, c'est que dès qu'elle a su pour Mel, de suite elle est arrivée. Mais je veux dire par là qu'elle n'a pas attendue, ni rien du tout. Elle a tout laissé en plan et boom, elle a débarquée ! C'est ce que fait toute bonne maman. Et aussi papa. Ou petit ami. Même ex d'ailleurs ! »
Elle y mettait véritablement du siens. Mais vue que j'essayais en vain de passer à côté d'elle, elle se cola d'avantage tout contre moi. Il n'y avait plus qu'une part de gâteau qui nous séparait. Elle l'avait levé tellement haut, que j'avais du le baisser d'un geste de la main pour ne pas voir le chocolat me rentrer dans le nez.
« Rappelle moi où est ta mère ? » demandais-je à la jeune éléphant.
« Ah non, ça c'est pas gentil ! » protesta t'elle en prenant un air outré, avant de poser le gâteau sur le lit.
Puis, elle entrepris de croiser les bras et de me fixer droit dans les yeux.
« Monsieur Miller. » dit-elle fermement. « Vous devez vous rendre à Storybrooke sans plus tarder et aller voir Melody. Ce n'est non négociable. J'ai fait tout le trajet exprès pour vous dire cela et je ne repartirais pas sans vous ! »
J'allais ouvrir la bouche, mais maintenant qu'elle avait les mains libres, elle en profit pour les décroiser et mettre son index tout contre ma bouche. J'aurais pu tout de même parler, mais je me ravisais.
« Melody est ma meilleure amie. C'est une jeune femme des plus charmantes. Et je ferais absolument tout ce qu'il faut pour son bonheur. Même si ça implique de vous y trainer de force. Et dans un autre monde, j'étais un éléphant. Alors ne sous estimez pas ma force, jeune homme. »
Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire. Ce qui eu pour effet de la perturber plus qu'elle l'était déjà. J'adorais cette petite demoiselle.
« Depuis quand tu me vouvoies ? »
« Je ne sais pas. Mais ça fait plus solennel. Et... »
Elle se stoppa en remarquant que quelques petits détails clochaient dans cette chambre d'hôtel. Déjà, elle m'avait accusé en arrivant d'avoir remplacé Melody bien trop rapidement. Mais cette chambre ne comprenait qu'un seul lit et il n'y avait qu'une seule place. Qui plus est, le cadre sur ma table de chevet ne contenait pas de photos. Dans cet hôtel, on mettait un cadre à disposition pour chaque occupant de la chambre. Je n'avais pas jugé utile d'y glisser une photo de Capucine. Ni de Melody d'ailleurs. Mais la photo d'une ex aurait fait bizarre.
« Pourquoi y'a cette valise ? » demanda t'elle en continuant de zieuter le restant de la chambre.
Car autre détail troublant... sur le lit était posé une valise. Elle contenait des vêtements et pour ainsi dire, la totalité de ce que j'avais amené dans cette chambre. Est ce que ça signifiait que je comptais quitter les lieux ? Sans doute...
« Ah... » laissa t'elle échapper. « Tu avais prévu de la retrouver ! C'est super ! Et moi qui tombe pile poil au bon moment, ça te permettra d'arriver plus vite à destination ! »
Elle semblait heureuse. Elle en avait profité pour récupérer le billet de train sur ma valise et pour fermer cette dernière. Elle semblait vraiment trop heureuse. Mais surement un peu moins quand elle constata que le billet n'indiquait pas Storybrooke.
« T'as vue ça ? Ils se sont trompés de destination. » dit-elle en me tendant le billet.
Je le pris, tout en lui adressant un petit regard. Ils ne s'étaient pas trompé. D'ailleurs, si je comptais me rendre à Storybrooke, j'aurais plus opté pour l'avion que le train, vue que j'étais actuellement en Suisse. Et ensuite, je n'avais pas prévu de prendre de billet pour cette destination là.
« Emmet Miller ! » s'exclama t'elle.
Voilà que ça lui reprenait.
« Tu vas venir avec moi à Storybrooke et sans opposer la moindre résistance. C'est non négociable ! Il y a une sirène en perdition et on se doit de la sauver ! »
Est ce qu'elle n'en faisait pas trop ? Vue mon regard, elle comprit qu'elle allait trop loin. Mais bon... qui pouvait bien lui en vouloir ? Finalement elle s'affala sur le lit et poussa un grand soupire.
« Alors c'est vraiment fini entre vous ? » murmura t'elle.
Lily Olyphant
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« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »
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Je m'étais absentée deux jours. Ni plus ni moins. Je le savais, car j'étais partie à dix huit heures quand la nuit commençait à tomber, il y a deux jours de cela, et me voilà revenue, maintenant, à dix huit heures, deux jours plus tard. Ce qui faisait à quelque minutes près, tout pile deux jours. Je ne pouvais pas lui avoir manqué beaucoup. Quand à Elliot, je l'avais prévenu de mon absence et il m'avait répondu que ça l'arrangeait, vue qu'il devait tester un nouveau jeu vidéo qui allait bientôt sortir. D'un, j'avais très mal pris ce qu'il avait dit, et de deux, je n'avais pas bien compris comment il pouvait jouer à quelque chose qui n'existait pas encore. Mais c'était Elliot, alors je ne cherchais pas à comprendre.
« Amis du jour, bonjour ! » m'exclamais-je en ôtant ma combinaison de ski et en la posant sur le canapé.
En dessous je portais mes habits ordinaires. A savoir, un pyjama. Car c'était doux et moelleux. Ce qui signifiait que c'était parfait pour aller en dessous d'une combinaison de ski. J'avais même un peu bronzé au visage. Pourtant ce n'était pas des vacances ordinaires. A dire vrai, ce n'était même pas des vacances.
« Bonjour maman d'Emmet. » dis-je en faisant les bises à madame Anna Maria, avant de me diriger vers ma sirène qui était affalé sur le fauteuil. « Bonjour meilleure amie sirène. »
Je m'étais penché pour lui faire un smack sur la joue gauche, ce qui eu pour effet de me faire rire. Puis, je m'étais reculé et j'avais ôté mon bonnet. Il faisait bien trop chaud ici.
« J'ai de grandes nouvelles ! » m'exclamais-je en prenant un petit biscuit qui était posé sur la table.
J'allais parler et leur dire de quoi il était question, mais... mon dieu c'était quoi ? Des cookie ? Des cookie au chocolat et à la banane ? J'ouvris grand les yeux, avant de regarder vers la maman d'Emmet.
« C'est vous qui les avez fait ?! » dis-je avec un immense sourire.
Ils étaient trop bon. J'avais rapidement fini le biscuit avant d'en prendre un second et de m'asseoir sur le canapé. J'aurai bien bu un verre de lait avec ça, mais... OH OUI ! C'est vrai ! J'avais des choses à dire ! Du coup, je m'étais relevé pour être face aux deux jeunes femmes. Enfin l'une moins jeune que l'autre, mais elle était très jolie pour son âge, alors autant dire jeune femme.
« J'étais en Suisse ! C'est magnifique la Suisse. Y'a de la neige même en été. Enfin à ce qu'on m'a dit, car là on est en automne. Mais y'en a toute l'année. Y'a des montagnes, des lacs, des suisses. Et même des petits suisses. » dis-je avec un grand sourire, pensant que ma blague ferait fureur.
Je m'étais dirigé vers mon sac à dos pour en sortir diverses choses. J'avais posé sur la table un petit paquet destiné à mon Elliot et un autre pour Cassandre. Puis, j'avais pris une horloge suisse pour la tendre à Anna Maria.
« C'est un souvenir ! Emmet était pressé, mais j'ai quand même pris cinq minutes sur le chemin du retour pour rentrer dans une boutique. »
Je n'avais pas écouté ce que Melody avait dit, me dépêchant de sortir son cadeau et de lui tendre. C'était une pipe en bois. Elle était taillée de manière magistrale. Mais ce n'était pas une vraie. Car quand on soufflait dedans, un petit bonhomme vêtu en tenue suisse en sortait et faisait un coucou de la main. J'en avais profité pour faire une démonstration à la sirène.
« Ca m'a fait penser à toi ! » lui dis-je, sans qu'elle comprenne vraiment pourquoi. « Il sort de la pipe comme quand tu sors de l'eau. On ne s'y attend pas ! »
Là elle ne pouvait que comprendre l'allusion. Pendant qu'ils regardaient leurs cadeaux, j'en avais profité pour reprendre un biscuit. C'est fou ce que c'était bon.
« Alors ça a été ces deux jours ? » demandais-je avant de me souvenir que j'avais des choses à dire. « Ah oui on a vue Jetsam, il te passe le bonjour ! Ou alors c'était Flotsam. J'ai un doute. C'est lequel des deux qui ne parle pas beaucoup ? Il est timide, c'est ça ? Mais je le trouve adorable ! »
Je m'étais cette fois ci assise sur le canapé, en restant à proximité de l'assiette contenant les merveilleux biscuits fait par Anna Maria. C'est fou ce que le temps passait vite. Je pensais prendre mon temps pour donner les cadeaux, mais ils étaient déj tous distribués.
« Ah pour tes nageoires, c'est normal il parait. Enfin c'est ce qu'ils ont dit. Il parait qu'il y a eu un truc avec la mer, et le capitaine du bateau et là y'a plus de malédiction ou je ne sais quoi. Enfin, Emmet sait mieux que moi. Il était bien plus attentif. » dis-je avec un air coupable. « Du coup voilà, tout ira beaucoup mieux. D'ailleurs Hyperion est déjà venu ? Je lui avais dit de passer te voir avant de partir. Mais je ne sais pas si il est déjà passé. Tu ne trouves pas que ça fait bizarre de l’appeler Hyperion ? J'ai l'impression de ne pas parler d'Anatole, alors qu'Anatole et Hyperion c'est la même personne. C'est trop bizarre. »
J'avais croisé les bras, l'air pensif, avant de les décroiser pour reprendre un biscuit. Puis, j'avais regardé les filles à tour de rôle, avant de me souvenir que tout cela avait duré dix bonnes minutes depuis mon arrivée, et que... ben il devait attendre !
« Ah oui, Emmet est dehors, il vide le 4x4 ! »
Melody Blackstorm
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J'avais l'impression d'avoir avalé un bloc de béton. Dès l'instant où Lily annonça qu'Emmet était dehors, à quelques mètres, je me sentis perdre pieds alors que j'étais assise sur le canapé. J'écarquillai les yeux, sentant mon rythme cardiaque s'accélérer et l'anxiété augmenter. Je passai instinctivement une main dans mes cheveux emmêlés, puis baissai le regard. Je portais un jogging ainsi qu'un vieux tee-shirt trop large par-dessus lequel j'avais mis un gilet appartenant à Anna Maria. Depuis que j'étais... diminuée, j'étais sujette aux changements de température. Et pourtant, ma peau restait plus froide que la moyenne.
Lily avait annoncé tranquillement qu'elle avait vu Jetsam ou Flotsam et qu'elle savait ce qui m'arrivait. Elle avait trouvé où se renseigner. L'idée que mes anciens amis n'aient pas jugé utile de venir me l'apprendre eux-mêmes me plongea dans un désarroi abyssal. Etaient-ils toujours fidèles à mon père ? M'en voulaient-ils de lui avoir tourné le dos ? Tant de questions auxquelles je n'aurais probablement jamais de réponses... J'avais appris à vivre avec. Pourtant, je n'étais pas rassurée à l'idée de savoir que mon problème de nageoires était "normal". Depuis que je ne parvenais plus à respirer sous l'eau ou à finir en queue de poisson, rien ne me semblait normal du tout. Depuis toujours, je vivais en marge des autres, dans ma bulle de sécurité aquamarine... Désormais, la mer me refusait ses bras ; je vivais cela comme un rejet. C'était incroyablement douloureux. Comme si j'avais été amputé d'une partie de moi-même.
Le 4x4 n'avait pas changé, rien de plus normal puisque c'était une voiture. Emmet me tournait le dos, occupé à sortir les bagages du coffre. Un garde olympien se tenait à quelques mètres et semblait échauffer ses muscles tout en grimaçant. En me remarquant, chose livide et discrète sur le pas de la porte, il lança :
"Je crois que je me suis déplacé une vertèbre ! Peut-être même deux ou trois ! C'est que c'est physique de téléporter une voiture ! En plus, c'est pas un petit modèle !"
Il continua de remuer des hanches sans cesser de gémir.
"Je sais même pas si ça figure dans notre code du travail, de téléporter des véhicules. Si ça continue, je vais me mettre en arrêt."
Il me fixa et je lui rendis son regard, indécise. Attendait-il mon approbation ? Il pouvait attendre longtemps. Je m'en contrefichais. J'étais bien plus accaparée par le raton-laveur qui avait couru jusqu'à moi. Je me penchai pour le prendre dans mes bras et le serrer avec chaleur. Il émit un petit bruit qui ressemblait à un ronronnement. Me redressant, je le gardai contre moi et rassemblant mon courage, je m'approchai d'Emmet.
"Salut..."
Piètre entrée en matière.
"Je pense que Lily t'a dit que ta mère est ici. Elle est vraiment super. Mais... ça fait bizarre."
... de l'avoir eue auprès de moi alors que tu n'étais pas là.
Peut-être que ma phrase aurait eu plus de sens si je l'avais achevée. A présent, il était trop tard. Je me mordis les lèvres. Emmet ne me regardait toujours pas. Je voyais son profil, son visage fermé, son expression concentrée.
"Capucine va bien ?"
Si j'avais eu les mains libres, j'en aurais plaqué une contre mon visage. J'avais remarqué qu'elle n'était pas dans le 4x4 et qu'elle ne semblait pas faire partie du package téléporté par le garde. Il n'empêche que je voulais savoir. Ou pas. En réalité, il y avait tant de choses que je souhaitais savoir.
"Et toi... comment tu vas ?"
Tout en gardant Rocky, je le lâchai d'une main pour la poser sur le bras d'Emmet. Ce simple contact fit fourmiller un océan d'émotions contradictoires contre ma peau. Je me sentais gauche et idiote. Mais que pouvais-je dire ou faire ? Plus rien ne serait jamais comme avant entre nous.
"Anna Maria m'a appris à faire des biscuits."
Cette information n'avait aucune raison d'être, mais c'était mieux que de laisser un silence pesant s'installer.
"Ils sont dégueus. Ca confirme que je ne suis pas douée pour cuisiner."
Je risquai un sourire qui se transforma en grimace. Tout compte fait, j'aurais peut-être mieux faire de me taire.
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Beaucoup ? Passionnément ? A la Folieuh ... ? o_O »
Melody avait prononcé un simple salut. J'avais évité de la regarder dans les yeux, finissant de sortir les affaires du 4x4. La plupart des sacs étaient déjà par terre. D'autres, je les avais amenés devant la porte du garage de la maison. Il ne me restait plus qu'une valise à sortir. La plupart de mes affaires étaient plus de l'équipement qu'autre chose. Je ne voyageais pas avec autant de linge, fallait pas croire ça.
Quand je m'étais tourné, elle évoquait ma mère et j'eu un petit pincement au coeur. Elle était partie de la maison pour aller vivre à New York. Elle s'était enfin décidé à quitter mon père qui lui menait la vie dure. Même si cette situation ne semblait que provisoire. Mais je ferais mon possible pour que sa vie soit désormais meilleure, et qu'elle n'ait plus jamais à se soucier de cet enfoiré !
Rocky, mon fidèle raton laveur était dans les bras de la jeune femme. Il s'était précipité vers elle dès notre arrivée. Pour lui aussi ces dernières semaines avaient été remplies de péripéties. La jeune femme lui était familière, ça devait sans doute bien plus le rassurer.
Puis, ce fut le moment où elle évoqua Capucine. Je ne savais pas comment réagir et quoi lui dire concernant cela. Elle avait rompu. Ou j'étais partis. Ce n'était plus très clair dans mon esprit. Qui décidait réellement quand une relation s'arrêtait ? Celui qui partait, oui celui qui conduisait son compagnon vers la sortie ? En tout cas, ça n'avait pas été pour une histoire de fille. Car Capucine ne représentait rien. Elle était une amie, c'était tout. Le voyage en France s'était sans doute bien passé. Quand je l'avais retrouvé, elle semblait plus perturbée par mon départ précipité, que par le fait que je ne souhaitais rien engager avec elle. Elle savait ce que je ressentais pour la sirène, et elle ne tentait pas de prendre sa place.
L'une des mains de Melody se posa tout contre mon bras et un frisson me parcouru. Elle évoqua ma mère et ses fameux biscuits. Je fus surpris d'apprendre que la jeune femme s'était risqué à la cuisine. Rien que de l'imaginer se prêter à ce jeu là, ça m'amusait. Et en même temps... j'avais tendu une main pour prendre Rocky par le dos, et j'avais fait glisser mon autre main sous lui, afin de le maintenir. Puis, je l'avais posé sur le sol. Il s'était éloigné de quelque pas, tout en nous observant. A peine je l'avais laissé, que je m'étais redressé, et que j'avais posé une sur la nuque de la jeune femme, avant de l'approcher de moi et de l'embrasser le plus tendrement possible.
Les yeux fermés, je savourais chaque secondes de ce moment intense. Elle m'avait tellement manqué. Je ne l'avais pas quitté. Je ne l'aurais jamais quitté. Elle devait le savoir. Elle devait en être consciente. Entre nous, c'était bien plus que ce qu'on pourrait penser. Je ne pouvais que difficilement vivre sans elle.
La seule chose qui me fit rompre l'échange, ce fut le bruit de pas d'une jeune femme blonde qui revenait du garage. Elle m'avait aidé à faire les vas et viens, et voilà qu'elle revenait. Sans doute qu'elle nous avait laissé un peu de temps tous les deux.
Avant de me détacher de Melody, je voulais lui murmurer quelque chose.
« Je ne pourrais, ni ne voudrait jamais te remplacer. »
J'avais regardé la sirène droit dans les yeux, sans détacher une seule fois mon regard d'elle. Je voulais qu'elle se rende compte, qu'elle prenne consciente, que tout ceci, je le pensais réellement. Ce n'était pas qu'une simple parole. C'était la réalité. Notre réalité. Puis, j'avais adressé un regard à Tess.
« Elle m'a retrouvée en Suisse. J'avais besoin d'elle pour là où je comptais me rendre. Il faut que je te parle. Qu'on te parle tous les deux, Melody. Mais avant ça, il faut juste que je termine de ranger les affaires. Tu peux rentrer cette valise ? » lui dis-je.
Elle n'était pas lourde. Bien que ça ne lui aurait sans doute pas posé trop de difficultés.
« Je prend un dernier truc dans le 4x4 et je te suis. » ajoutais-je avec un petit sourire confiant tout en adressant un regard à Rocky et en lui faisant signe de la suivre.
Il ne se fit pas prier. Je me tournais afin de récupérer un dernier sac de sport dans la voiture. La main de Tess se posa sur la mienne. Son regard en disait long sur ce qu'elle pensait. Mais je pouvais me montrer aussi catégorique qu'elle.
« Elle ne devra pas savoir... jamais. » dis-je à la jeune femme qui m'observa avec un air sceptique.
Elle n'était pas tranquille. Elle savait qu'elle ne devait pas mentir. Pas sur ça. Mais c'était plus fort qu'elle. Elle le ferait. Pourquoi ? Parce que si la Vérité venait à être dévoilé, elle savait qu'elle me perdrait. Et elle avait bien trop besoin de moi pour prendre un tel risque. Peut-être qu'un jour je pourrais avouer à Melody la vérité. Mais pas pour le moment. Pas pour le moment...
Melody Blackstorm
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Rocky était parti de mes bras et... Emmet m'avait embrassée. Sans prévenir. C'était à la fois tellement inattendu et extraordinaire. Comme si nous ne nous étions jamais quittés, comme si toutes ces semaines l'un sans l'autre n'avaient pas existé. Comment faisait-il pour être aussi merveilleux ?
"Je ne pourrais, ni ne voudrait jamais te remplacer."
Cette phrase allait et venait dans ma tête comme un ressac à la fois doux et tumultueux. Elle sonnait telle une promesse. C'était agréable, trop agréable après tous ces moments de doute et de faiblesses. Je m'en sentais d'autant plus terrassée. Il m'avait fixée, et j'avais fait de même sans ciller une seule fois, de crainte de briser cet instant sublime. Quand enfin il rompit le contact visuel, je suivis son regard et observai la mère d'Aaron. Je mis un certain temps à me souvenir de son prénom. Tess. Normal, c'était plutôt étrange de s'appeler comme ça. Elle aussi l'avait trouvé en Suisse. Ca commençait à faire beaucoup, si on comptait Flotsam ou Jetsam dans le lot. Pourquoi y avait-il eu une telle réunion dans un endroit pareil ? La Suisse était-elle si exotique que ça ? Je n'en avais pas l'impression.
Un flot de questions bouillonnait en moi, pourtant je saisis la valise qu'Emmet me désigna et docile, je la portai à l'intérieur. Il me rejoignit quelques instants plus tard. Il était seul. Tess était peut-être occupée à faire autre chose dehors. D'ailleurs, il semblait que tout le monde ait déserté le rez-de-chaussée, car Lily et Anna Maria avaient également disparu. Sans doute qu'elles estimaient important que nous ayons un moment pour nous retrouver. Elles n'imaginaient pas à quel point...
Soulever la valise m'avait paru être aussi difficile que de porter un rocher. Alors qu'à l'époque, les charges lourdes ne me posaient aucun problème. Afin de ne pas montrer ma faiblesse, j'allai m'installer sur le canapé et ramenai mes jambes contre moi.
"Pourquoi avais-tu besoin de Tess ? Où voulais-tu te rendre ? Qu'est-ce que tu as fabriqué pendant tout ce temps ?"
Les questions ne venaient pas dans le bon ordre, mais je n'en pouvais plus d'attendre. Il fallait que je sache, que je comprenne.
"Lily m'a dit que Flotsam ou Jetsam lui a raconté ce qui m'arrivait. Comment peuvent-ils le savoir ? Ca veut dire que ça touche d'autres personnes que moi ?"
Je passai nerveusement une main dans mes cheveux, les ramenant sur mon épaule. Je redoutais ce qu'il allait me raconter. Quelque chose clochait. Pourquoi se retrouvait-il au coeur d'une intrigue qui risquait de le dépasser ?
"Viens à côté de moi... s'il te plaît."
Je tapotai l'espace à côté de moi sur le canapé, avant d'attraper un plaid et de me couvrir avec. Je grelottai de nouveau. Ca recommençait. Je détestais avoir l'air aussi faible.
"Les ennuis sont loin d'être finis avec moi." marmonnai-je dans une grimace ironique. "Mais bon, tu as l'air mieux renseigné donc tu sais sûrement dans quelle genre de vase tu mets les pieds."
J'esquissai un sourire sans joie, puis attrapai son avant-bras pour l'inciter à se rapprocher. J'avais besoin de la chaleur de son corps. Plus que jamais. Ce n'était pas une demande égoïste. Il s'agissait presque d'une question de survie.
"Je suppose que tu sais tout, pas besoin de te résumer par le menu que le sushi n'a plus rien d'un poisson."
J'avais grommelé ces paroles. J'étais en colère contre moi-même, contre mon corps qui était devenu si incroyablement banal et terre-à-terre. Plus de branchies, plus de nageoires. J'étais coupée de mon monde. C'était insupportable.