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 Une Pina Colada, et un Bloody Mary pour... Vous vous appelez comment? [Fe]

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Fallen.

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________________________________________ 2018-07-31, 11:28

“Ne refais, jamais, ça. ”






La douche froide. Les paroles autrefois si chaleureuses de Mary devinrent glacées aux oreilles de Michel-Ange. Se redressant d’un geste énergique au moment même où elle commença à cracher son venin, il resta là, les bras le long du corps, entièrement nu au sens propre comme au sens figuré. Ne sachant quoi répondre, la Tortue se contenta d’écouter chacune des paroles cassantes de la jeune femme. Il s’était tellement bercé d’illusions… Il s’était fait avoir… Serrant des poings, ses jointures devinrent alors visibles. Baissant la tête vers le sable un court instant, il releva les yeux vers elle pour lui adresser un regard meurtri et meurtrier. Une larme coula sur son visage et il sentit sa gorge se serrer. Devait-il lui rompre le cou, lui faire mal ? Simplement pour qu’elle ressente un quart du mal qu’il ressentait ? Ses poings tremblèrent sous l’effet de la colère et de la tristesse mélangé, mais il ne fit rien de tout cela. Il se contenta, simplement de la regarder partir. Le coeur lourd et la vision troublé par les larmes, il resta un moment, debout ainsi sur la plage. Les secondes, les minutes, peut être même des heures passèrent. Beaucoup de questions passèrent par la tête de la tortue. Etait-ce lui le problème ? Certainement. Après tout, il n’avait jamais connu l’amour. Il n’avait jamais connu de fille avec qui partager son coeur. Et étant donné son beau visage et son âge où ce genre de chose est d’une facilité déconcertante, il considéra cette triste vérité. Il était bel et bien le problème, et non la victime. Il aurait du savoir, sentir, détecter ce genre de chose… Mais il était bien trop honnête pour considérer que quelqu’un puisse le duper en matière de sentiments.
Toujours debout, ses poings se desserrèrent et la rage laissa place à un vide immense et une tristesse infinie… Il était une proie, facile, et tellement fragile malgré son corps si solide. Levant les yeux vers les étoiles, Michel-Ange se posa cette question, qui était pour le moment sans répondre : Pourquoi ?
Pourquoi était-il si fragile en réalité ? Pourquoi avait-il espoir que dans chaque personne, se cachait le meilleur alors que ce soir, il avait offert sa virginité à quelqu’un qui visiblement, n’avait rien de bon en elle… La tristesse fut tellement à son comble, que la partie génétique qui le rendait si exceptionnelle s’activa inconsciemment avant qu’il ne prenne la décision de faire une grosse bétise. Oui. Il avait songé à s’ôter la vie, et c’était à ce moment précis que ça s’était activé. Comme pour lui faire comprendre que ce n’était ni la solution, ni même, en réalité, une possibilité. Un éclair jaune orange était apparu dans ses yeux, et le mutagène avait pris le dessus et le contrôle de son corps. Courant à la vitesse d’un fauve en pleine chasse, une seule chose semblait l’obséder et vibrer dans son esprit.
Maison.

* Quelques minutes plus tard...*


Allongé sur le canapé, Michel-Ange s’éveilla. Combien de temps avait-il passé dans sa transe ? Ca il n’en savait rien du tout. Quoi qu’il en soit, il n’avait aucun souvenir clair depuis la plage. Tout ce dont il se souvenait, c’était d’avoir sauter de toit en toit, d’avoir briser une vitrine de vêtement, récupéré le nécessaire et fuit les sirènes d’alarme avec une agilité extrême qui ne lui était pas du tout habituelle. Observant ses vêtements, qui ne lui appartenait pas, Michel-Ange fronça les sourcils. Regardant autour de lui, il constata qu’il était dans leur appartement, si chaleureux et convivial. Se massant la nuque, les événements de la soirée avec Mary se bousculèrent dans son esprit. Se dressant dans le canapé, la tristesse l’envahit à nouveau. Encore une fois, on avait abusé massivement de sa gentillesse… Et on lui avait volé sa virginité.
Passant ses mains sur son visage, quelques larmes coulèrent encore, certainement dû à sa grande sensibilité. Les essuyant, Michel-Ange se leva et ouvrit la fenêtre du salon pour prendre l’air. Regardant le vide, il estima que si il sautait, maintenant, peut être que son mutagène ne s’activerait pas en urgence pour le sauver à nouveau ? Peine perdue. Passant la fenêtre, il escalada sans aucun mal le mur pour aller sur le toit. Malgré les lumières de Storybrooke, les étoiles étaient bien visibles dans le ciel. S’asseyant dans une des chaises longues du toit, il les regarda, sans vraiment les voir. Il fallait qu’il change. Sinon, il se ferait dévorer tout cru. Après plusieurs longues minutes de réflexions et de larmes refoulées, un bruit, quasiment imperceptible se fit entendre. Il savait de qui il s’agissait. Essuyant ses larmes à la va-vite, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Prenant son ton habituellement jovial, mais un peu cassé par les émotions vécues, il déclara simplement.

« Tu m’as apporté une bière j’espère ? »


Elle était là, et c’était suffisant. Sentant la chaleur de l’amitié venir avec Eulalie, les étoiles lui semblèrent alors légèrement plus belle ce soir.



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________________________________________ 2018-08-01, 20:53


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Qui t'a fait quoi ? Est-ce que je dois la tuer ? Je peux faire passer ça pour un accident.


« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Figue dormait, je n'avais pas mis longtemps à le comprendre en rentrant, tout comme j'avais immédiatement décelé l'aura de la tortue à proximité. Il était courant qu'il se rende sur le toit, tout comme j'aimais venir quand l'intérieur de l'appartement se faisait oppressant. Il en avait le droit, après tout, rien ne lui interdisait de se trouver là à cet instant précis.

Mais c'était différent, cette fois. Sa voix n'était pas la même et il ne s'était même pas redressé, restant à moitié allongé sans vraiment me regarder. Encore plus intriguant, il ne s'interrogeait pas sur ce qui m'avait retardé pour que je ne me présente que maintenant. A moins qu'il ne vienne tout juste de rentrer, lui aussi ?

« Je n'ai pas de bière. »

Je baissais les yeux vers la canette fermée que je tenais, hésitant un instant. Je l'avais prise pour moi, pas pour lui. Et ce n'était pas ce qu'il demandait, ça ne ferait sans doute pas l'affaire. Je n'avais plus très soif cela dit et il fallait bien que cet orangina soit utile à quelqu'un, n'est-ce pas ? Ma main libre attrapa l'une des chaises longue pour la coller à la sienne, un peu trop bruyamment, et je grimaçais avant de m'y installer.

« Tiens. Orange sanguine. Je trouve que c'est la meilleure. »

Je tournais la tête dans sa direction tout en lui tendant la boisson, esquissant un léger sourire. Quelque chose me dérangeait. Ce n'était pas lui, ce n'était pas l'endroit. Je me pinçais les lèvres, le dévisageant sans gêne. Malgré mes bonnes manières, vivre constamment avec lui m'avait apprit que je pouvais me permettre l'indiscrétion et la familiarité. Il n'était pas un membre de ma famille mais...

Je clignais des yeux, serrant toujours la boîte métallique tandis que ma tête se penchait légèrement. Je l'étudiais rapidement : des vêtements que je n'avais jamais vu, une posture que je ne lui connaissais pas, une émotion qui se dégageait de lui qui n'était pas habituelle non plus. Il avait pleuré. Ce n'était pas pour me taquiner ou s'amuser, il ne faisait pas semblant d'être triste, il n'exagérait rien. Si il avait commencé à crier et se lamenter à outrance, j'aurai sans doute trouvé ça normal. Il était dans la retenue. C'est ce détail qui me convainquait que quelque chose n'allait pas.

Dans un premier temps, ma main se posa sur son épaule pour la tapoter maladroitement. Je ne savais pas si j'y mettais assez de délicatesse, ou au contraire trop peu, ce qui rendaient chaque contact différent du précédent. Un peu brutal pour l'un, un peu trop léger pour l'autre. Je me sentais stupide.

« Est-ce que tu veux du chocolat ? » prononçais-je presque dans un murmure, comme si juste mon ton rendrait le tout plus doux. « Ou une pizza ? »

Je n'avais pas faim pour une fois, mais proposer de la nourriture me paraissait censé. C'était l'une des premières choses que je recherchais quand je n'allais pas bien, même si ça ne parvenait que rarement à me faire me sentir mieux.

Sans attendre véritablement de réponse, je le forçais à se redresser légèrement en faisant de mon mieux pour ne pas être trop brusque. Et tout en me penchant vers lui, mon bras passa derrière sa nuque dans une sorte d'étreinte étrange et plus que moyenne. J'avais déjà fais mieux, en matière de câlins. L'air inquiet, ma tête posée juste à côté de la sienne, j'essayais de percevoir son rythme cardiaque. Il ne partait pas en violents pics incontrôlables, c'était rassurant. J'avais crains un instant qu'une telle proximité lui fasse avoir un malaise.

Je dûs rester un long moment ainsi, étrangement figée, ayant commencé à tapoter son dos avant de m'arrêter en réalisant que c'était ma main tenant toujours la canette gelée qui l'avait frôlé. Ce n'était pas une bonne idée.

« Je m'écarte tout de suite ou j'attends ? »

Je chuchotais toujours sans savoir pourquoi. Nous ne dérangions personne ici et il n'y avait que le ciel étoilé au-dessus de nos têtes. Je ne savais pas comment m'y prendre. C'était assez gênant, honnêtement. J'avais l'habitude de prendre Figue dans mes bras, mais je n'avais jamais eu cette expérience avec Michel-Ange. Non pas que je trouvais qu'il ne le méritait pas, simplement parce que je ne me voyais pas le faire sans raison.

Aujourd'hui, l'acte était justifié. Mais je choisissais de ne pas l'éterniser, m'écartant juste assez pour m'installer en tailleur sur ma propre chaise.

« C'était ce qu'il te fallait pour aller mieux ? » prononçais-je alors, encore plus soucieuse.

Parce que là était bien le but de cette manœuvre. J'ouvrais la canette sans attendre sa réponse, le forçant à la tenir dans sa propre main avec un sourire encourageant.

« Maintenant tu peux me raconter ce qui t'arrive. Et boire. »

Je devais avouer que connaître la cause de son mal-être me permettrait bien mieux de cerner ce que je devais faire. Pour l'instant, j'étais juste perdue, pour ne pas changer de d'habitude.
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________________________________________ 2018-08-03, 10:40

“Ne refais, jamais, ça. ”






Michel-Ange fixa un instant Eulalie, puis tourna la tête à nouveau vers le vide et les étoiles. C’était fou comme une fille aussi « jeune » pouvait avoir autant d’empathie et voulait tant aider les autres. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’elle ne s’en rendait même pas compte, et ça c’était précieux et tout à son honneur. Prenant la canette tout en la fuyant du regard, il la décapsula d’une seule main avec ses doigts. Ce n’était pas parce qu’on était triste qu’on ne pouvait quand même pas rester super-méga-giga cool. Buvant quelques gorgées, il se mit à ricaner tout seule. En fait, cette canette, c’était Mary. Sucrée et fruitée au début, puis très amer. A cette pensée, un éclair orangé passa dans ses yeux et son poing se serra brusquement. Le liquide orange coula dans sa main et la canette ne fut plus qu’une boule d’aluminium dans sa main. La jetant de toute ses forces par dessus le toit, Michel-Ange voulut se lever et mettre un terme à la conversation. Mais un bras d’une douceur infinie et bien plus fort que lui l’enlaça et le força à faire un calin.
Ses sourcils contrariés et ses yeux embrumés de larmes disparurent une seconde pour laisser place à un sourire super niais. Ses narines se dilatèrent et Michel-Ange respira l’odeur corporel d’Eulalie. Hmmm ça sentait bon… Et cette poitrine généreuse était TELLEMENT CONFORTABLE. Voulant s’installer confortablement et passer la nuit entière ici, il commença à bouger. Finalement, il n’était pas du tout à l’aise. C’était exceptionnel pour lui d’avoir été aussi proche de deux paires seins en si peu de temps, mais ceux là n’était pas confortable. En fait, ce câlin fut de plus en plus bizarre. Se retirant, Michel-Ange regarda Eulalie avec un air interrogateur et surpris, comme si il l’a voyait pour la première fois. Souriant, ce qui était exceptionnel en de pareil circonstances, il estima que ce dernier était suffisamment long pour qu’elle comprenne qu’il lui avait offert toute sa gratitude.

« C’était suffisant, et c’était ce qui me fallait… Merci... »


Incapable de tenir sa langue, ils auraient du parler de ce qui s’étaient passés immédiatement. Enfin, si ils avaient été des amis normaux. En l’occurrence, ils ne partageaient que très peu de secrets. Et ce qui lui trottait dans la tête devait sortir.

« Toi aussi t’as eu l’impression de faire un câlin à un espèce de frère avec de gros seins ? Enfin j’veux dire c’est bizarre, normalement j’aurai du te les peloter parce que tu sais que c’est plus fort que moi ce genre de truc. Mais là j’en avais pas envie. Puis le câlin, il était vraiment cool sans vouloir te vexer hein, mais j’ai l’impression qu’on est pas compatible sexuellement toi et moi tu vois. C’est pas que t’es moche ou que t’es pas à mon goût hein… Mais je crois qu’on est pas fait pour être amoureux, alors s’il te plait, n’insiste pas ! »


Tendant les bras vers elle dans un geste théâtral, il resta ainsi immobile dans une posture Shakespearienne. Puis ses lèvres se contractèrent en un sourire, et il finit par éclater de rire.

« J’plaisante. J’aime juste être avec toi, et c’est tout ce qui compte qu’on soit là l’un pour l’autre… Le câlin et les petites attentions étaient vraiment parfait. Ne change rien, surtout avec moi ! »


Et pour appuyer ses propos, il lui colla un bon coup de poing sur l’épaule qui aurait cassé Figue en deux, mais qui ne fit pas bouger Eulalie d’un pouce. L’ascenseur émotionnel redescendit aussi vite qu’il était monté et Michel-Ange reporta son attention vers les étoiles qu’il avait du mal à toute discerné à cause de la pollution lumineuse.

« J’viens de sortir de la relation amoureuse la plus courte de toute ma vie… Je suis allé au bar, comme tous les vendredis, parce que c’est la soirée célib-à-terre. Là, je tombe sur cette fille sublime Elizabeth… Vraiment belle, charmante, gentille… On parle, on déconne toute la soirée, je commence à, je crois, un peu tomber amoureux. Oui parce que tu sais que je tombe vite amoureux. On arrive dans l’eau, à la plage et on… enfin tu vois… Ma première fois quoi. Satisfait d’moi quand même parce qu’apparemment une première fois c’est toujours ridicule, je lui demande si on va se revoir et là… Elle devient froide, glaciale, me brise en deux, me dit qu’elle s’est servi de moi juste pour passer du bon temps tu vois l’genre ? J’suis tellement naïf… Et je viens de me faire voler ma virginité comme on vole un carton vide à la fin du marché. Super facilement ! Voilà l’histoire ! Maintenant que je t’ai dit tout ça, faut que tu me promettes un truc : n’essaie pas de la retrouver pour me venger… J’crois que ça en vaut pas trop la peine... »



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________________________________________ 2018-08-05, 00:39


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Qui t'a fait quoi ? Est-ce que je dois la tuer ? Je peux faire passer ça pour un accident.

Je devais avouer être surprise de ne pas avoir dû repousser une tentative d'attouchement qui n'aurait eu rien d'étonnant venant de Michel-Ange. Après tout il lui suffisait parfois de me voir peu habillée pour commencer à se faire des idées, alors être aussi proches aurait logiquement pu lui en donner de nouvelles. J'étais rassurée aussi. Puisque même si l'étreinte avait été gênante sans que je ne me l'explique, elle m'avait malgré tout permise de me défaire d'une autre sorte de malaise. Je ne savais jamais comment me comporter à côté de lui, sachant qu'il avait des difficultés à s'adresser à la gente féminine. C'était sans doute en raison de la danse qu'il m'avait offerte à cette soirée de strip-poker. Maintenant tout semblait plus clair. Il me considérait comme... un frère. Je penchais légèrement la tête, étonnée qu'il me demande de ne pas insister. Ce n'était pas mon genre.

« Je le sais depuis longtemps, que nous ne sommes pas compatibles. Je t'ai déjà dis que tu ne m'attirais pas. »

C'était une constatation que je devais refaire remarquer puisque sa mémoire sélective avait préféré l'oublier. Je ne disais pas qu'il était laid, objectivement, je ne pense pas qu'on pouvait le considérer ainsi. Mais il n'y avait pas... d'alchimie. Je pense que c'était la chose qui manquait pour que j'éprouve du désir. Et ça me convenait très bien ainsi.

J'affichais un sourire tandis que son rire à lui résonnait, éprouvant encore quelques difficultés à être réceptive à l'humour mais néanmoins satisfaite de le voir plus joyeux. Son coup ne me fit pas frémir une seconde mais me permettait d'affirmer que j'avais pu remonter son moral, d'une certaine façon. Du moins c'est ce que je pensais. Jusqu'à ce qu'il se remette à parler.

« Tu es sûr que tu étais amoureux ? » fut la première chose que je lui demandais, ayant croisé mes jambes en tailleur sur la chaise longue.

Je ne le lâchais pas des yeux, observant la moindre contraction de son visage d'un air perplexe. Comment pouvait-il faire une telle affirmation ? Cette Elizabeth et lui semblaient avoir passer une bonne soirée. Un bon début de soirée, du moins. Je n'avais pas apprécié la suite du récit. Mes mains s'étaient crispées et le fait qu'il parle de vengeance me tendait quelque peu. Il supposait que l'idée m'avait effleuré l'esprit, ce qui n'était pas totalement faux, mais cela voulait également dire qu'il avait assez souffert pour s'imaginer que ce soit un projet.

« Elizabeth. »

Le nom était prononcé froidement, avec une pointe de dégoût et une certaine animosité. Je ne savais pas à quoi elle ressemblait. Je ne connaissais pas son aura. J'ignorais ce qu'elle faisait, ce qu'elle était, ce qu'elle lui avait dit exactement. J'étais juste persuadée que je n'appréciais pas cette personne dont j'ignorais tout, si ce n'était sa méchanceté envers mon meilleur ami.

« Si jamais sa route croise la mienne par hasard, je serai dans l'obligation de sévir pour lui faire comprendre qu'elle n'a pas le droit de te faire du mal. »

J'aurai pu faire le tour de la ville jusqu'à la croiser, lui mettre une gifle assez violente pour la défigurer et m'en aller sans dire un mot. J'aurai aussi pu le forcer à me faire une description détaillée, placarder des portraits robots à tous les coins de rue et faire de sa vie un enfer en incitant la population à la harceler. Ce serait stupide, incohérent et immature. Un comportement qui n'aurait pas choqué venant de moi.

Si je ne lui demandais pas plus de détails sur son apparence, c'était bien pour ne pas risquer de faire une démonstration de violence impulsive si je venais à confondre dans la rue une pauvre inconnue avec cette diablesse. Ce serait indigne de ma position. Pas de créature titanesque, mais parce que je faisais partie de la police. Est-ce que ça me donnait le droit de l'enfermer alors ? Je gardais cette option en mémoire. Les dossiers de la ville devaient pouvoir me permettre de l'identifier aussi, certainement... Je me pinçais les lèvres, consciente que je risquais d'aller trop loin si je commençais à y réfléchir.

Il ne le voulait pas que je la retrouve après tout, n'est-ce pas ? Je n'allais pas aller contre sa volonté. Même si c'était injuste, qu'elle se soit conduite ainsi avec Michel-Ange. Je ne supportais pas les injustices.

« Est-ce que la fusion était parfaite ? »

J'ouvrais de grands yeux en réalisant la stupidité de mon interrogation, secouant immédiatement la tête.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais quelqu'un m'a dit que la première fois, c'est important puisque ça doit... être parfait. »

Je grimaçais, me rendant compte sans mal de ma maladresse. Etais-je vraiment la mieux placée pour avoir ce genre de conversation alors que je n'y connaissais rien ? Je lâchais un soupir, décidant de m'allonger à mon tour pour observer le ciel.

« Elle ne t'a pas forcé au moins ? » questionnais-je, quelque peu anxieuse et irritée à cette idée. « Non, elle ne peut pas t'avoir forcé, tu ne te serais pas laissé faire. »

Il était comme moi, plus puissant que la plupart des habitants de cette ville. Et naïf, comme il le disait si bien. Une femme pouvait l'avoir manipulé facilement. Pourtant il parlait de vol, ce qui me faisait fatalement m'interroger. Ce n'était pas le fait qu'il s'agisse de sa première fois qui m'énervait au sujet de cette femme, je ne comprenais toujours pas pourquoi ce serait si important. Mais qu'elle l'ait blessé me suffisait largement pour me sentir énervée.

« Tu regrettes ? »

Je tournais la tête dans sa direction avec une moue perplexe.

« Si tu en avais envie, tu n'as pas à regretter. Elle ne se rend pas compte de ce qu'elle perd, elle doit être vraiment idiote. »

J'étais certaine de cette affirmation. Michel-Ange était attentionné, fidèle et amusant. Elle devait avoir de sacrés problèmes pour ne pas l'avoir remarqué et pour avoir ainsi joué avec lui. Certes, ses sentiments rapides étaient visibles et parfois exprimés de manière maladroite, mais il avait une bonté d'âme que personne ne pouvait ignorer non plus.

« Et toi, tu mérites bien mieux qu'une personne aux mauvaises intentions. »

C'était étrange de me dire que c'est presque les mêmes mots qu'il m'avait répété la fois où je m'étais confiée à lui. Comme quoi, les rôles pouvaient bien être inversés de temps en temps.
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________________________________________ 2018-08-08, 11:52

“Ne refais, jamais, ça. ”






Un petit pincement au coeur positif se fit sentir. Fixant un court instant Eulalie dans les yeux, il la remercia intérieurement d’être comme elle était pour lui. C’’est vrai, peu de personne était là autant pour lui. Hormis ses frères, mais c’était complètement différents, ils ne comprenaient rien à la vie eux. Ni Eulalie en fait, mais c’était quand même différent. Se levant doucement du transat, Michel-Ange se dirigea vers la porte de l’escalier menant à l’appartement.

« J’ai froid, on rentre ? »
dit-il simplement.

Ca coupait un peu court à la discussion, mais il avait réellement froid. Les émotions, et son mutagène qui s’était activé sans qu’il ne maîtrise rien l’avait épuisé. Et quand il était épuisé, il avait froid. Descendant les escaliers menant à leur étage, la Tortue sentit la présence d’Eulalie, un peu proche d’ailleurs. Il savait ce qu’elle était en train de faire. Elle allait veiller sur lui certainement toute la nuit, et même pendant plusieurs jours. Arrivant devant la porte de l’appartement, il se rendit compte que les clefs étaient dans son short volé par le dauphin. Soupirant, Michel-Ange se tourna vers elle pour dire :

« T’as les clefs ? J’ai perdu les miennes, elles doivent être en train de jouer avec ma virginité... »


S’appuyant sur la poignée, il se rendit compte que la porte était en réalité ouverte. Avec l’inertie et la surprise, Michel-Ange se retrouva à plat ventre sur le sol. Se relevant d’un bond comme dans les films d’Arts Martiaux, il tendit les mains en direction d’Eulalie et déclara d’un ton calme :

« Ca va, j’ai rien ! »


Reculant, tout en la gardant en visuel des fois que l’envie de lui faire un autre câlin l’avait pris subitement, il s’installa dans le canapé, remarquant que les affaires de Figue avait disparu.  Ne voulant pas parler de cet événement, où elle avait eu envie de découvrir subitement le monde, il se renfrogna et alluma la télé. Regardant « Les Constructeurs de l’Extrême » une de ses émissions préférées, il estima qu’il se devait quand même de lui répondre, un c’était pas très poli, et deux, elle ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas répondu. Avachi dans le canapé, bras tendu avec la télécommande, il inspira et déclara d’un ton las :

« C’était pas vraiment fusionnel. J’pense que c’était bien parce que je fais ça bien naturellement… J’ai un truc en moi qui fait que je suis pas tout à fait moi même sur le coup, c’est dur à expliquer. C’était… Sauvage. »


Rougissant, un peu honteux de ce genre de discussion, il poursuivit cependant en essayant de garder son sang-froid. Surtout NE PAS PLEURER !

« Ouais, Michmich mérite mieux, Michmich est mieux que ça, Michmich trouvera… On dit toujours ça, et résultat, je suis toujours célibataire. Non, je lui en veux pas, je vois pas pourquoi je lui en voudrais. Toi non plus tu n’as pas à lui en vouloir. C’est ma faute, si j’étais un peu moins naïf et un peu moins stupide, je pense que ça ne serait pas arrivé. Je suis trop gentil. Faudrait que je change ça. »


Serrant la télécommande un peu fort, elle se brisa en deux sous ses doigts. Paniqué, il se redressa sur le canapé.

« On est condamné à regardé cette chaîne de Découvert et Nature jusqu’à la fin de nos jours ! Qu’est ce que j’ai faiiiit ! »


En proie à la panique, il essaya de la réparer. En vain, elle était cassé en deux. La jetant de toute ses forces par la fenêtre ouverte, Michel-Ange se tourna vers Eulalie, les joues un peu rosis par la colère.

« A partir de maintenant, le gentil Michmich c’est fini. Je vais devenir le plus gros connard que la terre est porté avec les filles. Après tout c’est ce qu’elles veulent non ? Elles sont pas attirées par les braves garçons ! Ca, elles se les réservent pour finir leurs jours… Regarde, Balthazar, on peut pas dire que c’est un mec gentil. C’est un sale type, un gros con doublé d’un égoïste. ET NE ME REGARDE PAS COMME CA AVEC TES YEUX DE BICHE BLESSEE ! TU SAIS TRES BIEN CE QUE JE PENSE DE CE PETIT BRUN GALEUX ! »


Croisant les bras, il se retourna dans le canapé, dos à Eulalie. Oui. Il boudait. Attrapant ses genoux, il se mit en mode… Carapace. Comme à chaque fois que ça n’allait plus dans sa vie. La tête dans les genoux, on entendit simplement :

« J’retire ce que j’ai dit. J’l’aime pas s’tout. Puis de toute manière, mon avis compte pas. La boutique est fermé, en cas d’absence, veuillez vous adressez à mon secrétariat ! »



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Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


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"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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| Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy

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________________________________________ 2018-08-17, 21:30


friends make the world beautiful
Qui t'a fait quoi ? Est-ce que je dois la tuer ? Je peux faire passer ça pour un accident.


Je l'avais suivi sans dire un mot de plus. J'estimais que son état était tel qu'il valait mieux que je ne le brusque pas en m'opposant à ses décisions. Au contraire même, je comptais bien lui apporter toute l'attention et le soutien dont il avait certainement besoin. Je ne savais pas encore comment, ni combien de temps, je me contentais de rester proche au cas où il ferait un malaise. Les émotions fortes pouvaient provoquer des malaises, n'est-ce pas ? Je l'avais entendu dans un reportage sur les urgences hospitalières. C'était fascinant, comme émission.

Je n'eus pas le temps de lui répondre pour les clés, ni de m'inquiéter pour lui lorsqu'il chuta. J'avais à peine ouvert la bouche et esquissé un pas dans sa direction qu'il affirmait que tout allait bien. La suite de ses paroles pourtant ne m'encourageait pas à penser que c'était bien le cas. Ma tête se penchait au fur et à mesure que les mots s'enchaînaient et je demeurais incertaine quant aux remarques que je devais faire. Sauvage ? Ce n'était pas un bonne chose ? Qu'est-ce qui pouvait être considéré comme tel ? Je ne préférais pas me l'imaginer.

La façon dont il se culpabilisait me fit afficher une moue ennuyée. Je ne supportais pas qu'il se décrive ainsi. La gentillesse n'était pas un défaut, c'était même le contraire, et son énervement contre la télécommande me prouvait une fois de plus que son état émotionnel ne lui permettait pas de réfléchir correctement. Je connaissais ça. A sa place, j'aurai écrasé la télécommande contre le sol cela dit, je ne l'aurai pas lancé par la fenêtre.

Je restais figée et impassible à toutes les remarques qu'il lança à la suite comme des attaques. Il ne s'agissait que d'un point de vue qu'il m'avait déjà présenté, même si je trouvais ça relativement désagréable lorsqu'il me le disait de cette manière. Je me pinçais les lèvres, ne le quittant pas des yeux tandis qu'il prenait sa posture de mécontentement et de défense. Il osait me tourner le dos après avoir dit toutes ces choses ?

« Ton avis compte et tu le sais très bien. » marmonnais-je, vexée qu'il considère que je l'estimais si peu. « On va devoir voir avec ton frère pour qu'il nous fabrique une nouvelle télécommande. Ou je pourrai demander à Billy. »

Je faisais cette constatation tout en allant m'installer sur le canapé, juste à côté de lui. Même s'il s'acharnait à ne pas me faire face, à m'ignorer et à prétendre ne plus vouloir discuter, il se trompait s'il pensait que je le laisserai seul ainsi. Il ne faisait que me donner davantage envie de rester en agissait ainsi.

« Tu n'as pas de secrétariat. » fis-je alors remarquer, réalisant que sa demande n'avait pas le moindre sens.

Ce n'était sans doute pas important. Je ramenais à mon tour mes jambes vers moi, m'obstinant à garder ma tête tournée dans sa direction. Je n'aimais pas le voir ainsi. Il avait l'air encore plus fragile que ce n'était le cas généralement.

« Il n'est pas toujours... un gros con doublé d'un égoïste. » estimais-je nécessaire de préciser, sans complètement cerner ce que ça signifiait. « Et même si c'était le cas, ce n'est pas pour ça que tu dois le devenir toi. »

Je secouais la tête, l'image d'un Michel-Ange aussi insupportable, détestable et intriguant que Balthazar me dérangeant d'une certaine manière. Ils étaient totalement opposés et c'était très bien ainsi. Je ne comprenais pas moi même ce qui m'attirait tant chez un psychopathe, j'étais persuadée d'être étrange et que ce n'était pas une généralité. Et je ne voulais pas que mon colocataire devienne un meurtrier incapable de s'ouvrir au monde.

« Tu veux un chocolat chaud ? Avec de la chantilly ? Et des petits gâteaux ? »

J'avais d'abord pensé à une glace, mais si il avait froid, ce n'était pas le plus adapté. Sans attendre sa réponse, je m'étais redressée pour me rendre à la cuisine dans le plus grand des silences. La confection ne me prit pas très longtemps et, même si il ne m'accordait toujours pas son attention, je ne comptais pas m'enfermer dans ma chambre et bouder comme il le faisait.

« Je l'ai préparé avec toute mon affection alors tu as plutôt intérêt à le boire. »

Mon ton était faussement exaspéré tandis que je ponctuais ma réplique d'un léger sourire gêné. Il avait été là quand j'en avais eu besoin et j'ignorais si je m'y prenais de la bonne manière. J'avais beau faire preuve d'empathie, de gentillesse et lui accorder ma compagnie... J'avais l'impression que ce n'était pas assez.

« Je vais mettre Man VS Wild. » prononçais-je distinctement, attrapant le plaid sur le fauteuil avec une nonchalance exagérée. « Tu peux commenter avec moi si tu en as envie. »

L'observant du coin de l'oeil, je le poussais doucement sur le canapé pour l'obliger à remarquer ma présence et dépliais la couverture sur moi. J'avais ramené le paquet de BN, évidemment, le posant sur mes genoux tout en l'ouvrant bruyamment. Le son de la télévision donnait une toute autre atmosphère à la pièce.

« Tu n'es pas stupide et tu ne dois pas changer. Si tu fais ça, si tu essayes d'être quelqu'un d'autre, je te jure que je déménage. »

Le menace n'était pas réellement sérieuse. Il ne me viendrait jamais à l'idée de partir et de la laisser, je l'adorais trop pour ça. Même si... si il devenait ce « sale type » qui soit-disant lui permettrait d'avoir toutes les filles à ses pieds, je ne me gênerais pas.

« Je ne comprends toujours pas le principe... Comment est-ce qu'il peut être tout seul en étant filmé sous autant d'angles en même temps ? »

Ma tête se pencha sur le côté tout en étudiant l'image les sourcils froncés, plus que perplexe. Le concept de cette émission me paraissait faussé. Mais c'était distrayant, et c'était ce dont Michel-Ange avait besoin. Une soirée pour se changer les idées, en compagnie de sa meilleure amie tout aussi naïve que lui.
black pumpkin

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