“ Je sais pas qui tu es, mais tu fais la gueule. Et c'est pas bon pour la santé, de faire la gueule. Pas de savoir qui on est. Je sais pas si on me comprend... ”

Le Temps. C’était quelque chose de très particulier et complexe à la fois. Quand on était bien, il pouvait passé comme une balle de fusil. Quand on était mal, il ralentissait, vous faisait souffrir, encore et encore. C’était la réflexion qu’Hermès avait eu, en apparaissant devant le Rabbit Hole. Depuis qu’il était arrivé dans ce nouveau Monde, tout été aller très vite. Alors que dans le siens, la lenteur de la souffrance était encore perceptible. Réajustant son costume bien taillé, le dieu balaya la devanture d’un seul regard. Tape à l’oeil, bruyant, illuminé. C’était tout à fait le style de son frère, quelque que soit le monde. A l’intérieur, le bruit des brailleurs et le son de la musique se fit de plus en plus fort. Haussant un sourcil, Hermès resta un petit moment à essayer de percevoir les conversations. Se passant une main sur son menton fraîchement coupé, il se rendit compte qu’en fait, la barbe lui allait mieux. Il la laisserait repoussé. Le videur, qui devait être un Minotaure, l’observa d’un air suspicieux. A l’intérieur, il semblait y avoir beaucoup d’agitation. Mais lui, cette masse de muscle le fixait, imperturbable. Avait-il déjà compris que la personne ne face de lui n’était pas un client ordinaire ? Hmmm… Il ne semblait pas très malin. Wallace le vit fermer les points un instant, et au moment où ce dernier allait lui demander de dégager, ou de regarder ailleurs, le dieu lui fit un léger clin d’oeil amusé, puis… L’instant d’après, il disparut à nouveau. Dommage, il aurait donné beaucoup pour voir la tête hébété du Minotaure.
Réapparaissant dans le Rabbit Hole, la chaleur et le bruit l’envahit. Les odeurs, les flashs lumineux, les bruits… Tout ceci arracha un sourire à Hermès. Non seulement Hadès avait un sens de la fête prononcée, mais en plus, c’était Vivant. C’était bien loin de son monde à lui, où tout n’était que vide et destruction… A cette pensée, son sourire s’effaça un peu, il se dirigea vers le bar de façon très discrète.
Passant une main très furtive sur le comptoir, il remarqua qu’il était quand même impeccable. C’était ce genre de détail que Wallace appréciait. Observant la serveuse qui le regardait comme un pochtron parmi d’autre, il déclara d’un ton enjoué et de sa voix cristalline :

« Un… euh.. ? »

Un quoi ? Qu’est ce qu’on buvait ici ? Hermès tourna la tête, un peu perdu. Fixant la boisson de son voisin, qui semblait totalement ivre, il estima que ce n’était pas la meilleure des solutions. De toute façon, il ne pouvait pas être ivre. Regardant un autre, qui semblait dans une discussion animée, Hermès comprit que lui, ne buvait pas d’alcool.

« La même chose que ce type, là bas ! »

La serveuse le regarda en soupirant et déclara d’un ton traînant :

« Un Hadès grenadine... »

Fronçant les sourcils, Hermès ne comprit pas la blague que son frère avait voulu faire dans la boisson. Surement un Diabolo. Ahah en fait c’était super drôle. Regardant le liquide couleur grenade se poser devant lui, il commença à boire à la paille, assit sur son tabouret de bar. Ne cherchant pas la discussion, il se contenta d’observer tout le monde. De profiter. Soudain, son attention fut porter par un jeune homme, qui semblait danser comme un fou, et qui prenait beaucoup de place. Trop de place. Son regard se tourna vers lui et ils se fixèrent quelques instants. Finalement, le jeune homme fonça vers lui et déclara d’un ton hilare :

« Hé ! Tu sais qu’on dirait un pervers à regarder les gens comme ça en sirotant ton Diabolo ? C’est pas comme ça qu’on choppe des meufs ! Tu veux que je te donne des conseils ? »

Soudain, le jeune homme se rapprocha de lui, comme si il allait lui dire le plus grand des secrets. Wallace continua à siroter sa boisson, fronçant les sourcils puis souriant à cette scène. Ce garçon était plein d’énergie, et il semblait connaître le sujet mieux que personne.

« Je t’écoute ! »

Michel-Ange le prit à parti, et commença à murmurer :

« D’abord, on aborde violemment, genre on bouscule tu vois… Après, on se dispute. Genre vraiment ! Puis après, on revient on s’excuse et on lui fait comprendre qu’on est indispensable à sa vie. Tu verras, c’est super facile. »

Wallace l’observa avec attention. Peut être qu’il disait vrai. Que ça fonctionnait comme ça dans son monde. Chez lui, c’était différent, la drague c’était un Art… Ou alors, ce petit homme se trompait, mais il était tellement convaincu et convaincant qu’il s’en sortait comme ça.

« Il faudrait que j’essaie. Je suis un peu nouveau ici… Mais merci du tuyau ! C’est comment ton nom ? »

Michel-Ange attrapa son rhum coca et le regarda amusé :

« Michel-Ange, comme le peintre, et Turtles, comme une tortue ! Bon j’te laisse, rousse à sept heure, et un avion d’chasse ! A plus tard euh… euh… ? »

Hermès lui tapota sur l’épaule en souriant.

« Wallace, Wallace McFly. Va mon grand, deviens qui tu es ! »

Puis, le poussant dans la foule, pour lui donner du courage, il vit Michmich se jetait sur la rouquine et commençait à l’engueuler comme si c’était de sa faute à elle. Curieuse technique de drague. Son regard balaya la salle, et il fut porter sur une jeune femme, blonde, plutôt jolie. Elle regardait la piste de danse comme un aigle surveille une proie. Ses yeux se portèrent sur Michel-Ange, et Hermès fut convaincu que s’il n’intervenait pas, Michmich passerait un sale quart d’heure. Se frayant un chemin dans la foule, il hésita à l’aborder comme Michel-Ange lui avait indiqué. Mais se ravisant, il se planta plutôt devant elle. Faisant l’imbécile, comme s’il était perdu, il déclara :

« Vous sauriez où sont les toilettes ? J’me suis perdu ! Vous regardez quoi comme ça ? Vous aussi vous êtes un pervers ? Il paraît que quand on regarde la foule comme ça, on est un pervers. C’est un nouveau pote qui m’a dit ça. »

Et ca c’était la Vérité !

Pousse toi d'mon chemin, tu vois pas que je bosse?

« Tu sais quoi? ça fait 32 ans qu'à Storybrook je fais le même travail quand on y réfléchit bien."

Je savais pertinemment qu'il n'allait pas me répondre. Il n'était pas très bavard comme collègue. Efficace, mais plutôt muet. Je me contentais de parler dans le vide.

« Au début c'était calme, j'étais simplement Brunhild tu vois? Avec des faux souvenirs, mais un vrai jumeau. Et puis Emma Swan est arrivée et là elle à libérée tout le monde et pouf, on s'est souvenu de tous. C'était encore calme...jusqu'à ce que vous débarquiez."

La plupart des gens pensent que je ne suis qu'une fille violente et impulsive, mais je sais réfléchir de temps en temps. Cela arrive, surtout en ce moment. C'est trop calme en réalité. Le manque d'action dont je suis victime nuit à mon impulsivité. C'est comme ci la monotonie me rend plus pensive. Tout en continuant à observer les gens de ma place à l'entrée du bar, joliment décorer par notre nouveau maire divin, je continue à parler.

« Je ne dis pas que TOUT est arrivée parce que les dieux ont envahie la ville, je dis juste qu’il y a beaucoup plus de problèmes depuis qu’une apocalypse a failli la détruire en 2014. Tu te rends compte? Tu fais tes courses bien gentilement et PAF, là tu vois un mec - enfin je crois - sur son cheval se bastonner avec des dieux. Bon, je connais pas toute votre famille, il y en a peut être des moins dangereux. "

Le but n'était pas non plus de déclarer la guerre aux divins. Ni divin ni soumis se faisait plus discret ces derniers temps d'ailleurs.

« Je ne dis pas que les sorciers sont plus inoffensifs. Après tous. Regina à bien volé 28 années de nos vies et elle nous a tous entrainé ici. En fait, les deux ce valent. Moi rancunière? Absolument ! J'aurais pu vivre une vie tranquille à Berk jusqu'à ma mort si elle n'y avais pas mis son grain de sel.
- Brunhildr.
- Ouai quoi?
- Ta pause est terminée depuis deux minutes.
- J'ai compris j'y retourne.»

J'avais laissée le minotaure à l'entrée. J'étais habituée au bruit incessant du Rabbit hole. Depuis des années, c'était là ou je passais 70% de mon temps. Depuis que j'y travaillais, j'en ai vu passer du monde, propriétaire comme clients. Je ne me souvenais pas qui était là avant Hadès en revanche. Tous semblait être flou avant sa venue. Peux être parce que depuis qu'il travaillait là, il se passait tellement de choses qu'on pouvait dire qu'il était là depuis des millénaires.

Ma mission, comme je n’avais eu d’autres choix que de l’accepter, était de surveiller le bar. Cette zone était plutôt agitée. Entre ceux qui y draguaient lourdement - Homme comme femme, mais plus les hommes sans vouloir être sexiste, et ceux qui dansaient tel qu’on ne pouvait remarquer qu’eux, il y avait de quoi regarder. Mon regard s'était attardé sur lui jusqu’à ce qu’il s’arrête et qu’il aille retrouver un gars que je n’avais encore jamais vu dans le coin. Aux all New Rabbit Hole, on entendait pourtant parler du monde. Les gens parlaient beaucoup plus facilement lorsqu’ils avaient un peu trop bu.

L’autre repartis sur la piste de danse. Ce gars que je voyais assez souvent par ici. Assez déjanté pour que je me souvienne de son visage. Il s’en prenait à une fille maintenant, sans qu’elle n’ait rien demandé au monde pour se faire emmerder par un con pareil.
J’allais intervenir quand on se planta devant moi. C’était quoi son problème au nouveau? En plus il n’était pas vraiment jeune. Je n'en sais rien, il avait peut-être 40-50 ans.

« Trouvez le tout seul, j'suis par l’hôtesse d’accueil.» râlais-je en regardant par-dessus son épaule, cherchant l’autre dragueur du dimanche. Il continuait à parler, ne m’écoutant pas.

« Bon écoute le nouveau, tu me fais pas chier et je te laisse tranquille okay? Il paraît aussi que lorsqu’on regarde la foule comme ça, on est videur. Je suis videuse. J’éjecte les mecs un peu trop lourd pour le bien public.... Tu permets?»

Visiblement, il ne semblait pas vouloir bouger.

« Je t’ai vu avec ce type tout à l’heure. Vous vous y mettez à deux? C’est quoi le plan? Il fait chier la fille et tu la consoles? Désolé mon gars, mais toutes les filles n’ont pas besoin d’un prince charmant pour être consolé. Elle a plus besoin d’une batte de baseball que d’un mec. Tu prends ton pote et tu te casses si tu veux pas que j’y mette les poings. J’ai très peu de patience.»

“ Je sais pas qui tu es, mais tu fais la gueule. Et c'est pas bon pour la santé, de faire la gueule. Pas de savoir qui on est. Je sais pas si on me comprend... ”

Wallace regarda la jeune femme de haut en bas. Elle était très jolie, et son air guerrière lui donnait un petit quelque chose en plus. Souriant et passant sa main dans le coin de sa lèvre, comme s’il n’avait pas réellement compris la question, il lui adressa un regard désolé. Dans son dos, il pouvait sentir l’aura de Michel-Ange quitter le Rabbit Hole. Il avait l’air idiot, mais il ne l’était pas. Il savait qu’à tout moment, il pouvait être viré par la jeune femme, et il avait saisi sa chance. Reculant d’un pas, pour la laisser passer alors qu’il n’y avait plus rien à faire, il déclara :

« Non, je suis très gentil avec la gente féminine en règle générale ! Par contre, je n’aime pas trop quand on me juge du premier regard. C’était pas très gentil. Je suis juste venu boire un verre et voir si je ne trouvais pas le propriétaire. Visiblement, il n’est pas là, certainement encore avec sa rouquine. Tant pis, je repasserai plus tard ! »

Faisant presque demi-tour, elle continua, et cette fois-ci elle le menaça. Lui promettant de le sortir si jamais il ne quittait pas les lieux. Hermès n’aimait pas trop les menaces. Même s’il était un dieu, il avait appris à se méfier de n’importe qui, même des simples humains. Levant les mains, comme dans un poste de police, il fit un air innocent…

« Très bien, très bien… Je m’en vais ! »

Puis, sans prévenir, il baissa les mains et sa main droite enveloppa son poignet gauche. L’instant suivant, il les téléporta en plein milieu des vallées suédoises. Le froid envahit son corps, mais ça il s’en moquait.

« Ca donne toujours envie de vomir, la téléportation quand on n’a pas l’habitude. Vous avez vu, je vous écouté et je suis parti ! Par accident je vous ai emmené avec moi… »

Disparaissant et réapparaissant l’instant suivant, il enveloppa Bru d’un immense manteau de fourrure qu’il était allé piquer dans un musée d’histoire naturel.

« Tenez. Je ne suis pas un animal non plus. Vous allez avoir froid ! »

Souriant, il recula de quelques pas et regarda autour de lui. Un peu satisfait de l’endroit, qu’il trouva d’ailleurs très joli.

« C’est votre chevelure, ça m’a fait pensé à ces gens qui vivent ici ! Ils ont le sens de l’accueil et de la fête ! Vous devriez voir ça ! Vous voulez venir avec moi dans un bar pas loin ? C’est pas un rencard, c’est qu’en fait, je m’ennuie un peu. De toute façon vous n’avez pas vraiment le choix. Enfin si, je suis pas méchant. Si vous ne voulez pas venir, je comprendrais. Je vous ramènerai. Vous inquiétez pas pour votre employeur, c’est un ami, et il vous donne un jour de congés. »

C’était plus qu’un ami, puisqu’il s’agissait de son frère. Enfin, pas techniquement de ce qu’il en avait appris. Les mains sur les hanches, il regarda les alentours, toujours aussi émerveillé.

« Après, peut être que je me trompe. Vous êtes peut être juste blonde, et pas suédoise. Quoi que y’a un truc avec l’accent non ? Allez ! Dites moi si je me trompe ! »

Et, tout content de lui, il mit les mains dans son dos, attendant une réponse de la jeune femme. Il l’a trouvé déjà super sympa. Il aurait pu lui faire une mauvaise blague en la téléportant ailleurs, du style Groenland. Mais quelque chose lui disait qu’ici, elle s’y plairait. Au loin, on pouvait voir les lumières d’un village. Les grands arbres coupaient la lumière des étoiles et de la lune, il s’agissait de la seule source de lumière visible. Réajustant son col pour paraître un peu plus séduisant quand même, il fixa la jeune femme.

« Par contre, ne me tapez pas. Je déteste me battre ! »