« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
On était censé changer les choses. Depuis quand les choses nous ont changés ?
Je n’avais jamais vraiment aimé Louis. Depuis le départ ce type avait un truc qui clochait : grand, froid, sec, distant, increvable particulièrement et malaisant. Je n’étais peut-être pas un spécialiste des relations humaines mais je savais quand quelque chose clochait sérieusement. Et ce type, croyez moi, il foirait sérieusement. Il avait beau être auprès de la famille Evil depuis des années et le plus fidèle bras droit de Carlisle, il fallait croire que la folie pouvait être transmissible dans l’air. Homme à tout faire, exécuteur, bourreau, tortionnaire… Il faisait tout et n’importe quoi, en particulier passer derrière pour nettoyer les lieux. Je n’avais jamais vraiment demandé à Carlisle ce qu’il lui demandait très exactement de faire et, à dire vrai, je n’avais pas envie de le savoir. Je me souvenais vaguement qu’il était là la première fois que j’avais été kidnappé, ainsi que tout un tas d’autres moments à Berlin un peu bizarres comme dans la voiture de ce type ou avec Shubner ; mais si je m’étais attendu à ce que la réalité me rattrape je m’y serais un peu mieux préparer.
Je l’avais senti. Je l’avais surpris – surtout – à rôder dans les couloirs du manoir ou à me jeter des regards acérés. On pouvait ne pas aimer les gens mais il fallait se rendre à l’évidence : ce type me haïssait. En même temps je l’avais fait pas mal courir avec mes capacités de fuite et de semage intempestif… Il m’avait longtemps servit de chauffeur et je ne lui avais pas souvent demandé quelque chose – de toute manière, il était bien trop réticent à toute approche pour que je tente quoi que ce soit. Quand j’observai Louis, j’avais la sensation d’un serpent. Un de ces mambas qu’il ne fallait pas déranger sous peine de vous faire mordre et de mourir dans les quelques secondes. Ses yeux vipérins m’inspiraient une espèce de crainte qui s’était mise à grandir ces derniers temps.
Quelque chose se préparait. Je le sentais… Je n’avais juste pas prévu comment ça se ferait.
On venait de conclure un truc qui n’était pas arrivé depuis longtemps : une affaire un peu obscure qui m’avait mise dans le pétrin mais que j’avais décidé de régler sans Carlisle. Un de mes amis s’était fait rouler dans la farine par des japonais et il avait eu la très bonne idée de s’en prendre à l’une de ces personnes. L’ennui, c’est que la mafia est loin d’être une tendre et qu’il avait fallut négocier sévèrement sa vie pour parvenir à l’épargner… J’avais manqué de le tuer moi-même d’un coup à l’arrière de la tête pour m’avoir entraîné là-dedans au détriment des consignes de sécurité du fils Evil. Quelle idée de faire des paris clandestins quand on s’amusait à tricher ! Il ne pouvait pas perdre son argent comme tout le monde et s’en aller avec la dignité qui lui restait ? Non. Bien sûr que non. J’ignorais s’ils savaient qui j’étais et quels liens j’entretenais avec la famille Evil mais je m’étais bien gardé de le leur faire savoir – on n’avait pas gardé les cochons ensemble après tout.
Bref, plusieurs jours plus tard et voilà que l’affaire se réglait quasiment d’elle-même lorsque mon « ami » leur remettait la mallette qu’ils avaient demandé. Je ne savais pas franchement ce qu’elle contenait mais je n’avais qu’une idée en tête : pouvoir enfin rentrer chez moi. Nous les avions observés remonter dans leur van noir et prendre la route, puis Charlie était repartis comme il l’avait toujours fait : avec une bouteille à la main. Et j’étais resté seul sous ce grand pont, à humer l’odeur du béton humide et du ciment encore frais… Jusqu’à ce que l’audi n’apparaisse pour s’arrêter à quelques mètres de moi. Déglutissant à l’idée que ce puisse être Carlisle, j’avais poussé un soupir soulagé en ne reconnaissant pas osn visage… Mais très vite remplacé par une grimace en avisant Louis. Mince, comment il avait fait pour me trouver celui-là ?
« Je vais vraiment finir par croire que vous m’avez implanté une puce GPS la dernière fois… » Fis-je remarquer alors qu’il s’extrayait du véhicule. « Vous êtes venu me chercher ou c’est juste pour me gronder parce que je suis sorti sans demander l’autorisation ? »
Louis ouvrit nonchalamment le coffre de la voiture sans m’accorder un regard. Quel frimeur.
« Vous saviez ce que contenait cette valise ? »
« Non. » R2pondis-je en haussant les épaules. « Je suppose que c’était suffisamment important pour qu’ils nous laissent tranquille donc… Vous pouvez m’expliquer pourquoi c’est vous qui l’avez maintenant ? »
Je n’étais pas bête, j’avais reconnu la malette. Elle portait une tache de chocolat juste à côté de la poignée, Charly l’avait faite un peu plus tôt en mangeant un sandwich comme un abruti. Louis haussa les épaules à son tour en venant la placer sur le siège passager.
« Cela concerne monsieur Evil. Comme vous devez vous en douter. » Son ton toujours aussi froid. Glacé. Presque rancunier. Accusateur. « Rien ne se passe sur ce territoire sans qu’il ne soit au courant. Ou que je ne le soit. Cette affaire est désormais réglée, vous avez été d’une aide précieuse. A présent veuillez monter dans la voiture. »
J’avais franchement aucune envie de m’asseoir à côté de lui pour le moment. Il y avait quelque chose qui clochait. D’habitude il n’avait pas un ton pareil, il semblait pressé. Un peu trop. Il portait des gants comme d’ordinaire mais je le voyais remonter parfois sa main au niveau de sa ceinture, comme un réflexe. Il était gaucher. Il se servait donc de son arme rangée à gauche. Voyant que je ne bougeai pas il fronça les sourcils puis éclata d’un rire un peu sarcastique, comme on gronderait un enfant qui fait un caprice.
« Monsieur Tiger, montez. Je dois vous ramener au Manoir. »
« Carlisle sait que je suis ici ? » Demandai-je.
« … Evidemment. C’est lui qui m’envoie. »
Ca, c’était pas vrai. Parce que s’il savait réellement où j’étais il m’aurait déjà appelé pour me hurler dessus, parce que j’avais désobéi et que j’avais pris des risques inconsidérés qu’il n’aurait pas manqué de me lister. Hors je n’avais pas senti mon téléphone vibrer et je n’avais aucun appel en absence. Alors pourquoi Louis affirmait-il le contraire ? Je sentis un frisson glacé me parcourir et mes poings se serrèrent machinalement. Mes jambes se mirent à fourmiller, prêtes à agir. Prêtes à s’enfuir. Je continuai de le fixer, tentant de réfléchir le plus rapidement à toutes les issues possibles… Je pouvais courir vite. Mais il avait une arme et nous étions à côté d’un terrain dégagé. Sans caméras. Sans la moindre surveillance.
« Monsieur Tiger. » Insista l’homme de main.
J’eu l’impression d’une chape de plomb me tombant sur les épaules alors même que tout l’air quittait mes poumons. Il y eu un instant de flottement. Mes yeux dans les siens.
Puis je détalai à toute allure dans l’espoir de le distancer.
Les piliers étaient épais, je pouvais profiter de ceux-là pour mettre plusieurs mètres et compter sur l’effet de surprise. D’imprévisibilité. Je bifurquai en entendant des pas derrière les miens, me ruant vers une pente que je gravis de plusieurs bonds, m’accrochant aux racines et autres détritus trainant là afin de me hisser plus rapidement. Je n’entendais même pas le bruit des canettes et du plastique sous mes semelles. Je n’entendai rien d’autre que ma propre respiration, mon regard se focalisant sur mon objectif : le sommet. Si je parvenais à grimper, à me mettre en terrain découvert, j’avais une chance. Rejoindre la route. Franchir les voitures. Utiliser la population et les voitures. Carlisle m’avait appris à me fondre dans la masse, encore fallait-il que je l’atteigne.
Plus que trois mètres. Deux. Un seul…
Le plateau fut comme une libération inespérée pour laquelle je ne pris même pas le temps de souffler. J’avais la sensation d’avoir des ailes à la place des jambes et m’élançai en direction des véhicules. J’avais un tantinet mal évalué la distance et serrait les mâchoires en avisant de la centaine de mètres qu’il me restait à parcourir. Si j’avais de la chance, Louis mettrait suffisamment de temps à monter pour me permettre de le semer. Si j’avais de la chance. J’en avais en général. J’en avais toujours. Je pouvais le faire. Je devais…
Le coup de feu résonna jusqu’à mes entrailles et fit trembler mon corps de tout son long. Perdant l’équilibre, je tombai en avant et roulai sur le sol, m’éraflant coudes comme genoux, menton comme mâchoire, mais ce n’était rien en comparaison de l’air qui refusait de revenir remplir mes poumons. Le visage contre le sol, je tâtai fébrilement des paumes devant moi pour essayer de me relever. J’avais mal. Je sentais le goût du fer jusque dans la moindre parcelle de ma peau. Mais par-dessus tout j’avais peur. Peur de ne rien entendre. Peur du sifflement qui avait remplacé mes tympans. Peur de ce qui arrivait si je ne parvenais pas à avancer. Peur…
J’eu beau ramper maladroitement, Louis fut bientôt à ma hauteur et me retourna à l’aide de son talon. Je gémis sous la vive lumière que le ciel réverbéra dans mes yeux… Ou bien était-ce dû à mon mollet où rougeoyait une plaie béante provoquée par son arme ? Je l’ignorai. Le souffle court. Perdu. Irrégulier. Je l’affrontai pourtant du regard, à sa merci tandis qu’il allumait une cigarette et en extirpait une bouffée avant de reporter son attention sur moi.
« Antropy… Aurais-tu oublié que de nous deux, je suis le chasseur. » Sacré chasseur dis-donc. J’allais répliquer mais il posa sa chaussure sur ma jambe et appuya, me faisant pousser un hurlement rauque. Il m’aurait tranché l’os à la machette que j’aurais ressentis la même chose. « Et tu n’es que la proie toute désignée de cette chasse. »
Il s’accroupit à ma hauteur. Si je levai le bras je pouvais l’atteindre. Je devais l’atteindre et tenter. Je devais essayer de… Il fit claquer sa langue contre son palais, m’observant comme si j’étais un vulgaire jouet sur lequel il allait déverser tout son plaisir pervers. Il tenait toujours son arme dans sa main gauche et le simple fait de la voir me tétanisa. Je détestais les armes à feu. Je les abhorrais depuis que l’une d’elle avait franchis mon abdomen d’une balle… J’aurais aimé ne pas finir comme ça. Pas à plat, étalé comme un rien. Carlisle allait me tuer si je survivais.
Le canon caressa ma joue. J’eu envie de pleurer d’horreur.
« Ne t’en fais pas, tes dernières heures ne se feront pas ici : je mets toujours un soin tout particulier à faire souffrir mes proies avant la mise à mort. »
Chouette perspective. Vraiment, superbe. J'ai une pensée pour Tasha... Où était ma fille en ce moment ?
« Si on jouait un peu ? »
Et avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, il m’asséna un coup en plein crâne qui me plongea immédiatement dans une obscurité latente.
Sloan Fyresciell
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• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui
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To the leader, the pariah, the victor, the messiah. This is war.
Dix minutes. Antropy avait dix minutes de retard. Rien de bien exceptionnel au demeurant, Antropy ayant une notion plutôt enfantine des horaires, à savoir qu’il ne s’agissait que de chiffres donnant vaguement une indication et non pas un rendez-vous en bonne et due forme. Aussi Carlisle ne s’en formalisa guère, bien qu’il fit claquer sa langue contre son palet, sans cesser de bercer Tasha, attendant simplement que son biberon chauffe à la bonne température. C’était fou combien ces gestes lui étaient devenus familiers. Au fond, il ne s’en autorisait toujours pas la primeur, toujours profondément en retrait vis à vis de son ascendant sur sa fille. Dans son esprit, et même si il commençait peu à peu à l’appeler ‘notre fille’ et non plus ‘ta fille’, il demeurait un imposteur et ne réclamerait jamais de cet enfant la moindre trace d’affection. C’était ainsi. Et peu importait combien Antropy lui affirmait toute la crétinerie de sa démarche, il ne pouvait en démordre.
Tasha était sa fille grâce à un bout de papier. Et tant qu’elle en aurait besoin, Carlisle pourvoirait à tous ses besoins, sans jamais se poser de question ou réclamer un du. Mais si elle décidait un jour qu’il n’était en rien un homme digne d’être père, il ne comptait pas la désavouer. Ni tenter de la convaincre du contraire. Même si, il devait se l’avouer, cela lui briserait le peu de coeur qu’Antropy avait réussi à raviver…
Sans même s’en rendre compte, il ramena sa fille contre lui, humant distraitement l’odeur de sa tignasse déjà bien épaisse. Il n’était pas près à subir cela une seconde fois. Pire que cela, si Carlisle se montrait tout à fait honnête avec lui même, il redoutait la chose avec la plus grande des angoisses. Lui, le fils d’une dynastie, homme de force et rang, homme sans coeur et vil, s’était amouraché et s’était détruit. Cet organe stupide l’avait consumé, dévoré, achevé, détruit. Son corps s’était peut-être remit, son esprit lui s’étonnait parfois de l’épais brouillard qui le menaçait, comme durant tout ces mois où seul l’effort lui apportait un peu de réconfort. Ses pommettes saillantes, encore un peu trop, ne pouvaient qu’en attester.
Le rejet était la pire des attaques. La plus létale des armes. Durant toute sa vie, il n’avait fait que se protéger de la chose en se distanciant du monde entier. Si il était celui qui rejetait, alors aucun mal ne pourrait lui être fait. Il l’avait comprit bien trop tôt, quand Mère elle même avait prit le parti de renier jusqu’à l’existence même de son fils, le reléguant au rang de fantôme parmi les ombres, détruisant le peu d’innocence qu’un enfant aurait du pouvoir garder en son sein. Elle l’avait détruit par ce biais, et il s’était établit sur ses propres cendres. Construit sur ce modèle. Protéger contre tous.
Et c’était un simple rouquin qui avait réussi à le détruire une seconde fois. Soupirant, Carlisle finit par tendre la main, saisissant le biberon avant de le tester sur le creux de son poignet. Avec un hochement de tête, il installa tranquillement Tasha contre lui, s’asseyant dans le canapé afin d’être plus à son aise. Les repas étaient d’ordinaire réservés à Antropy, mais ce dernier étant en retard… Avec un froncement de sourcil, Carlisle observa la pendule du salon, avant de sortir son téléphone portable de sa poche, le coinçant entre sa joue et son épaule.
Salut, ici Antropy ! Je suis pas vraiment disponible pour le moment, mais on peut se rappeler plus tard si tu… Oh regarde Car…
Malgré lui, Carlisle leva les yeux au ciel. Doublement. Non seulement il avait garder cette annonce d’accueil mais en plus il était tombé immédiatement sur son répondeur. Ce qui, dans son cas, ne pouvait signifier qu’une chose. Il avait encore oublié de recharger son téléphone.
-Antropy, où es-tu?
Simple, direct, mais en général assez efficace. Carlisle savait exactement ce que l’on pouvait ou non laisser sur un répondeur, et le moins d’information il laissera, le plus en sécurité il demeurerait. Cela étant dit, il ne comptait pas simplement demeurer dans l’incertitude. Achevant de nourrir sa fille, il se dirigea vers son bureau, où un berceau était toujours disposé quand Carlisle demeurait à l’appartement pour la journée. Avec d’infinies précautions, il la déposa dans son lit, la berçant quelques secondes jusqu’à la voir s’endormir, avant de revenir à son ordinateur. Où est-il encore allé ? Chez Skyrunner, boire une bière insipide ? Ou peut-être à son ancien boulot, bien que Carlisle ne saisisse pas le moins du monde ce qui pouvait bien motiver un être humain doté d’un minimum d’intelligence à se rendre dans ce genre de bouge… Rapidement, il ouvrit une fenêtre, tapant quelques lignes de codes pour localiser le téléphone d’Antropy…. Sans succès.
Aussitôt, Carlisle se figea. Cela était impossible. Son traceur était implanté dans l’appareil même, un manque de batterie ne pouvait en rien générer une disparition des radars. Il n’y avait qu’un moyen de réussir pareil manœuvre, c’était de détruire l’appareil. Purement et simplement. Chose qui n’était pas inenvisageable vu la maladresse d’Antropy, mais Carlisle ressentit un vif picotement dans son esprit, comme un pressentiment. Ou une mise en garde.
Il décrocha son téléphone dans l’instant.
-Louis ? Où es-tu?
Le fond sonore aurait pu répondre pour lui, mais l’Irlandais fit l’effort de répondre.
Dans ma voiture, Patron. Il y a un problème?
-J’ai besoin que tu reviennes à l’appartement, maintenant.
-ça va être compliqué Patron, je suis à l’extérieur de la ville. Je peux être chez vous dans une demi-heure.
-Tu en as vingt.
Carlisle raccrocha sans même ajouter la moindre chose, composant déjà un nouveau numéro, de mémoire.
-Allô, Police de Portl...
-Levi, j’ai besoin que tu localises un portable pour moi.
-Carl...
La voix baissa d’un ton, dans un bruissement qui laissa deviner que la personne devait être en train de se déplacer.
-Quel numéro ? demanda finalement Levi, dans un bruissement de porte qui laissa place au silence.
-123045192876. Modèle Iphone 5. Dernière localisation quelque part dans le Maine.
-Et le numéro de téléphone ?
-Déjà rentré. Rien trouver.
Le silence au bout du fil sembla surprit mais il ne posa pas plus de question.
-J’ai rien.
Aussitôt Carlisle sentit une morsure glacé lui envahir le sang, son poing se serrant sur son bureau.
-Monsieur Carl...
-Mets des hommes sur le coup. Personne disparue. Nom : Antropy Tiger. Taille : un mètre soixante seize. Poids : approximativement 80 kilos, peut-être moins. Je t’envoie une photo récente.
-Disparue depuis ? fit Levi, sans même poser la moindre question.
-Moins d’une demi-heure.
-Merde, laissa échapper Levi. Vous savez que je peux rien f….
-Dis à ton équipe qu’il a disparue depuis soixante douze heures! s’énerva-t-il aussitôt, tapant même du poing sur la table.
-Ok, ok, je fais ça, se ravisa Levi, dans un bruit d’impression audible. J’ai la photo. Je monte une équipe. Je vous recontacte dans deux heures.
Carlisle ne perdit pas de temps en salutation inutile. Le temps pressait. Il le savait parfaitement. Dans son milieu, une poignée de minutes équivalait à autant de chance de mourir. Aussitôt, son visage se crispa, son poing se portant à sa bouche. C’était impossible. Pas maintenant. Pas alors que… D’un regard, il se tourna vers Tasha, qui dormait encore dans son couffin. Et son coeur se serra avec une violence inouïe, décrochant à nouveau son téléphone.
-Carlie ! Je te manque déj...
-Indy est avec toi? coupa-t-il immédiatement sa sœur, la prenant au dépourvu.
-Euh… Oui. Pourquoi ?
-Vous êtes seules?
-… Oui.
-Claymore est là?
-… Oui.
-Très bien. Bonne fin de journée.
Il raccrocha sans même chercher à feindre la moindre chaleur, se ruant sur son ordinateur pour chercher l’intégralité des communications passées depuis les téléphones de ses sœurs et de son beau-frère depuis les trois derniers mois. Puis ceux de leur fixe et ceux des téléphones que Carlisle n’était pas censés connaître. Il envoya aussitôt les listes de numéro à Andreï, son pirate islandais, pour obtenir la liste complète des détenteurs desdits numéros, exigés dans la demi-heure.
Chaque minutes comptait. Plus que la précédente...
Antropy Tiger
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Tryna talk, but we can't hear ourselves.
Read your lips, I'd rather kiss 'em right back...
YOU KNOW WHAT ?
It's kinda crazy 'cause I really don't mind
And you make it better like that
| Conte : Winnie l'ourson. | Dans le monde des contes, je suis : : Tigrou.
On était censé changer les choses. Depuis quand les choses nous ont changés ?
Louis observa le corps d’un air dédaigneux. Passant une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière, il jeta un coup d’œil à sa montre puis se pencha en avant : d’abord, ramener le type jusqu’à la voiture. Le soulever par le bras, puis le hisser sur son épaule. Descendre la butée pour glisser jusqu’au pont et se diriger d’un pas assuré à la voiture. Ouvrir le coffre, l’y laisser tomber, saisir le rouleau de scotch argenté et lui en entourer les poignets, les chevilles… Et la bouche. Ce rouquin parlait bien trop. Toujours trop. Des gestes mécaniques, automatiques. Il observa le sang perlant de sa jambe et n’en fit rien, le coffre était constamment bâché par sécurité. On ne savait jamais quand on avait besoin de se débarrasser d’un corps dans ce métier, autant être prudent. Il observa cet amas de couleurs informes, réalisant qu’il n’avait pas exactement prévu de l’abattre aujourd’hui mais l’occasion avait été trop belle. Le timing trop bon. La saveur trop excitante.
Il saisit un flacon opaque, semblable à de la javel, et sembla hésiter un instant. Non. Pas le temps. Il referma brutalement le coffre et retourna sur ses pas : Louis était un professionnel, repérer les traces était un talent inné, les effacer un talent acquis. Il retourna à l’endroit où Antropy avait rampé et aspergea un liquide transparent sur l’herbe desséchée. Plusieurs mètres. Plusieurs pas. Des éclaboussures par-ci, des gouttes par-là ; il inspecta un très large périmètre puis se redressa. Allumant une cigarette, il en huma une longue bouffée avant de s’accroupir et de rallumer son briquet : le liquide prit feu immédiatement. Il recula de quelques pas pour observer le brasier grossir, se répartir à toute allure, consumer le moindre bout d’herbe qu’il pouvait obtenir et après quelques instants… S’éteignit aussi vite qu’il était apparu.
L’homme de main vérifia une deuxième fois. Il attrapa des branchages et des détritus un peu plus loin et les jeta négligemment sur le sol, effaçant les traces de courses ou de corps qui pouvaient le trahir. Peu à peu il revint en arrière, balayant le moindre indice avec une minutie militaire. Il avait été à très bonne école, Louis ne laissait rien au hasard et si la famille Evil pouvait se vanter d’avoir les mains propres, il en était l’une des principales raisons. Mieux valait prendre le temps de bien faire que bâcler pour gagner quelques secondes. Revenir à la voiture. Ranger le matériel. Vérifier que l’autre n’avait pas claqué entre temps, mais il semblait toujours endormi. Ca aurait été si facile de le tuer maintenant. De l’achever. De l’éradiquer… Mais ça aurait été si facile. Elle lui avait dit d’en faire ce qu’il voulait et, ce qui lui tenait le plus à cœur, c’était de les faire souffrir tout autant qu’ils l’auraient mérités.
Il claqua le coffre. Contourna l’Audi. S’installa au volant et réajusta légèrement le rétroviseur intérieur. Sa cigarette terminée, il la jeta une fois de retour sur la route et tourna pour rejoindre le périphérique. Ce fut à cet instant que son téléphone sonna et il décrocha sans même un coup d’œil, ou presque : trop peu possédaient ce numéro, rares l’appelaient et un seul possédait cette voix :
« Louis ? Où es-tu ? » Sec, comme toujours.
« Dans ma voiture, patron. Il y a un problème ? »
« J’ai besoin que tu reviennes à l’appartement, maintenant. »
Ca n’avait pas traîné. Un regard aux panneaux. A l’heure. Au délai. C’était faisable, un petit changement de plan. Il en avait l’habitude.
« Ca va être compliqué Patron, je suis à l’extérieur de la ville. » Tenta-t-il tout de même dans une honnêteté radicale. Il se reprit néanmoins : « Je peux être chez vous dans une demi-heure. »
« Tu en as vingt. »
Il en mit dix-huit. Et lorsqu’il gara l’audi au bas de l’immeuble, le coffre était vide.
* * *
Putain que ça faisait mal… Je grimaçai en parvenant enfin à me retourner, expirant bruyamment l’air que j’emmagasinai difficilement dans mes poumons. Me redressant sur les coudes après un nouvel effort, j’essayai de piger où est-ce que j’avais bien pu atterrir… Ca ressemblait à une prison. Un truc un peu (beaucoup) délabré au sol couvert d’une couche de terre ou de poussière, sombre, crade. Les murs portaient des traces d’un nettoyage au sale et à plusieurs mètres au-dessus de ma tête je pouvais discerner une lucarne. Pas super pratique pour se repérer mais ça me permettait au moins d’avoir un peu de lumière. J’étais allongé parterre, m’appuyant sur une espèce de banc où se trouvait un matelas trop fin pour être efficace et trop sale pour espérer être le premier à le côtoyer. L’odeur de cet endroit était, contre toute attente, aussi légère que dérangeante. Il flottait comme un parfum de javel et de formol, un mélange antiseptique qui piquait aussi bien le nez que la langue. Où est-ce que j’avais encore atterri ?
La pièce était carrée, fermée, petite. Une grande porte métallique avec une lucarne – fermée – se trouvait dans mon dos et c’est ce qui m’intéressa en tout premier. Je me relevai non sans mal, serrant les dents pour ne pas gémir sous l’élan douloureux que ça provoqua dans toute ma jambe, et claudiquai jusqu’à la haute porte. Mes yeux arrivaient à peine à hauteur de la lucarne, d’une quinzaine de centimètres de large sur cinq de hauteur, et je tapotai du bout des doigts à la recherche d’une encoche. Quelque chose qui m’aurait permis de l’ouvrir. N’importe quoi. Peine perdue, la partie coulissante semblait se trouver de l’autre côté de la porte… Je baissai les yeux : pas de poignée. Juste l’encoche prévue pour une clef qui m’occupa les minutes suivantes. J’avais déjà vu des vidéos sur youtube pour défaire des serrures mais je constatai rapidement que je n’avais pas grand chose à portée pour le faire ici : mes poches étaient vides à part un chewing-gum et une note de course. Ca aurait été trop beau que je possède encore mon téléphone. Carlisle allait me tuer, c’était genre le troisième qu’on me dérobait / que je perdai depuis qu’on se connaissait…
J’inspirai, décidant de me concentrer sur ma jambe. Relevant le jeans poisseux qui la recouvrait en tremblant légèrement sous la douleur, je constatait que la plaie était un peu moins grande que ce à quoi je m’attendais : un voyait aisément que quelque chose avait traversé mon mollet mais, par chance, ça n’avait pas l’air d’avoir eu un os ou quoi. J’avais juste mal à en crever et rester debout même quelques minutes me fatiguait déjà. Super. Pour la fuite on repasserait… Je pris mon visage entre mes paumes, fermai les yeux… et les rouvrit brusquement. LOUIS ! C’était Louis qui m’avait tiré dessus ! C’était Louis qui avait du me trainer ici mais… Mais bon sang, Louis quoi ! Genre le type le plus mal famé du monde, avec un énorme panneau « connard » sur la tête, et même moi je m’étais fait avoir malgré ma méfiance ! Qu’est-ce que je foutais là ? Il voulait me filer à quelqu’un d’autre ? Non. Non, il avait dit un truc genre jouer avec ses proies… C’était moi la proie ? Embêtant, j’avais du tigre dans les veines, je ne comptait pas me laisser faire. Bon, j’avais juste besoin d’un peu plus d’espace pour garder mon assurance et ce n’était pas du tout ce que je possédai ici.
Respirer. Une chose à la fois. Louis. Plus de téléphone. Une pièce. Je me redressai.
« Y’a quelqu’un ?! » Criai-je alors, entendant ma voix se répercuter sur les murs carrelés avant de retomber dans un silence de plomb. « Heho ! Je suis coincé ici… Est-ce que quelqu’un m’entend ?! »
J’essayai plusieurs fois de suite, sans plus de succès. Personne. Silence. Omniprésence lourde sans complément au bout. Bon, il fallait se rendre à l’évidence : j’étais seul. C’était à la fois angoissant et rassurant. Ça voulait dire que mon geôlier non plus n’était pas encore de retour. Essayant de réfréner les battements de mon cœur, je pris à partie d’étudier minutieusement la pièce où j’étais. Qui sait, peut-être trouverai-je de quoi m’aider ou me donner une idée ? Car à l’heure actuelle, je n’avais juste aucune foutue hypothèse pour me sortir d’ici…
Et ce n’était pas mon environnement tel quel qui allait m’aider. Je trouvai pourtant des griffures sous la banquette et même des mots gravés qui me filèrent froid dans le dos. Me rasseyant, je grimaçai encore. Plus le temps passait et plus j’avais mal, sentant une chaleur littéralement irradier de ma jambe et mon pied engourdi. Je déchirai au possible un bout du drap entourant le matelas et je me confectionnai un garrot de fortune. Mes doigts tremblaient encore quand j’eu fini, j’essuyai du dos de la main la sueur qui perlait de mon front. Il commençait à faire chaud dans cet endroit ou c’était moi ? J’attendis. Je repris quelques forces. Puis mu d’un élan d’adrénaline incontrôlé, je me mis en tête de tenter de bondir jusqu’à la haute fenêtre. Peut-être aurais-je une meilleure idée de l’endroit et peut-être même pourrais-je tenter de m’y faufiler ? Prions pour qu’elle s’ouvre, je ne savais pas encore briser les vitres…
J’en étais à mon seizième essai lorsque je parvins à agripper le rebord et, ma jambe valide appuyée contre une aspérité dans le mur, je me hissai sur mes coudes pour tenter d’y voir quelque chose. Le verre était épaissi et opacifié à cause du temps pourtant je pu discerner la silhouette d’une… usine ? Un bâtiment aux toits en dent de scie se trouvait un peu à droite. J’eu du mal à repérer un panneau ou quoi à cause du jour déclinant et mes yeux ne me furent d’aucun secours. Pas une voiture. Pas un véhicule à l’horizon. Juste quelques tas de ferrailles dans la cour qui semblait à l’abandon… mais ordonnée. Une colline barrait la vue de l’horizon et j’en suivi la courbe pour tenter de comprendre vers quoi elle menait.
Le bruit dans la serrure me fit sursauter. Et avant que je ne puisse descendre, la silhouette de Louis apparu à la porte. A sa tronche, passée la première surprise, je devinai qu’il était furieux.
Sloan Fyresciell
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| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
To the soldier, the civilian, the martyr, the victim. This is war.
L’effervescence qui régnait dans la pièce était épaisse, palpable, électrique comme le battement vif et régulier de l’index de Carlisle sur son téléphone, allumé sans cesse depuis la quizaine de journées précédentes. Par tranche de demi-heure, il vibrait, délivrant les dernières informations dénichées quelque part sur le globe, parmi les centaines de contacts illégaux que Carlisle avait mit à profit. Une véritable chasse à l’homme, mais dont la proie était en fait le trophée. De toutes part, autour de lui, des hommes criaient, notaient, effaçaient, écartaient, analysaient, cherchaient, cherchaient sans relâche mais tous arrivait à la même conclusion. Une conclusion que Carlisle refusait désormais d’entendre. Il n’avait que faire de leur absence de résultat. Si ils venaient lui annoncer telle chose, ils pouvaient retourner à leur recherche. Il se fichait de les savoir bredouille. Tout ce qui importait, c’était les informations recueillis. Les assemblages. Les avancés.
-Redis moi ça ? demanda Levi, à quelques mètres de Carlisle.
Le teint cireux et les joues tirées, Levi semblait n’avoir dormi que quelques heures et sur le point de faire une overdose de caféine, mais il n’avait rien perdu de la détermination qui le caractérisait tant. Carlisle Evil lui avait confier une mission, et vu l’air creusé et terne qu’il affichait à cet instant même, il ne pouvait se permettre qu’une seule débouchée : la réussite. Il fallait retrouver ce rouquin coûte que coûte. Même mort si il le fallait. Mais il fallait le retrouver.
-Le téléphone a émit son dernier signal vers 10h23, mais le traçage n’a été mit hors service que vers 10h35, répéta l’officier, lui tendant les deux feuilles surlignées de couleurs vives.
-Ce qui signifie ?
-Que le téléphone aurait bien pu être éteint, puis explosé.
-Simons, soupira-t-il, se frottant les yeux, ça on le savait déjà...
-Je sais, mais je me suis quand même demandé, si c’était un enlèvement planifié, comme on le pense, pourquoi un tel laps de temps ? Je veux dire, vous le choper et vous défoncé le téléphone du même coup. Un tel délai, c’est bizarre...
Comme pour lui même, Levi hocha la tête, passant son index sur ses lèvres, semblant réfléchir. C’était une piste intéressante, et rien n’était à laissé au hasard. Vu la maigreur des indices, il valait mieux tout envisager…
-Continue.
-Je reste persuadé que ce n’était pas prémédité. Tout sent le coup de tête, mais fais par un pro. Une telle minutie… Pourquoi cacher à ce point ses traces ? On a éplucher la vie de ce gamin, y a qu’une personne de son entourage assez balaise pour le faire, mais c’est elle qui a demander à ce qu’on le retrouve...
De nouveau, Levi hocha la tête, comme pour lui même avant de se relever. Il était grand temps qu’il parle au grand patron, mais avant il devait vérifier quelque chose. Une chose qu’il avait déjà missionné auprès de deux de ces hommes mais qui encore aujourd’hui le tiraillait comme un aimant irritant une boule de métal sous sa peau. Une intuition de flic.
-Ok, amène ça à Bright, et bosse avec lui. Il est sur une piste, vous serez pas deux de trop.
D’un geste, il congédia l’officier, avant de prendre une grande inspiration pour rejoindre le haut de l’escalier, là où Evil se postait chaque jour, englobant du regard le travail des officiers mercenaires qu’il avait emmener avec lui. Le vieil hangars postier avait été entièrement cloisonné par des portants de bois et plexiglass, ressemblant à s’y méprendre à un QG de police, mais monté à la va-vite. Suffisant pour le boulot qu’ils menaient, cela dit.
-Des nouvelles?
-Faut qu’on parle à vos proches.
Cela faisait quelques temps maintenant que Levi ne prenait plus de gants pour lui parler.
-J’ai déjà mener les interrogatoires.
-Sans vouloir vous manquez de respect, je crois pas que vous soyez le mieux placer pour les mener à bien.
Le regard glaçant de Carlisle se tourna vers lui, le fusillant à moitié sur place mais Levi ne tressailla pas même d’un millimètre.
-Personne n’est capable d’interroger sa mère objectivement.
D’un claquement de langue, Carlisle lui fit comprendre combien son argument était vain, mais Levi n’en démordit pas.
-Monsieur Evil...
-J’ai fais analyser tous les appels de mes sœurs, sur leurs lignes officielles comme officieuses, celle de mon beau-frère ainsi que tout leur email et autre communication via internet ou les voies postales, ainsi que celles d’absolument tout les cartels avec qui j’ai pu avoir le moindre échange, cela n’a absolument rien donné, lui résuma-t-il, d’une voix froide. Quand à ma Mère, elle réside dans un hôpital psychiatrique, sous haute surveillance, et ne reçoit pas la moindre visite.
-Ouais, j’avoue que vous avez explorer pas mal de possibilité déjà mais ça ne change rien, vous devez me laisser faire mon boulot. Je dois interroger vos deux sœurs et votre Mère. Les rapports de votre garde du corps me serve à rien, je ne peux pas évaluer des suspects sur papier.
Aussitôt, Carlisle eue une moue, rare. Un éclat de surprise dans les prunelles, aussitôt dissimuler par une obscurité grandissante, violente. Ardent.
-Quels rapports?
-Ceux de Louis. Quand j’ai constaté qu’il était allé voir votre Mère plusieurs fois, je lui ai demandé mais il m’a dit que vous lui aviez demandé des profils psychologiques, mais ils ne m’aident en r...
La voix de Levi se perdit dans le vide, constatant l’air distant de Carlisle, qui venait de plaquer son téléphone à son oreille.
-Trace moi tous les déplacements de la voiture de Louis, ceux de son portable et sa liste d’appel.
Sa voix, plus blême que son visage, confirma les soupçons de Levi, qui ne perdit aucune seconde. Sifflant son équipe, qui releva presque unanimement la tête, il dévala les marches en aboyant des ordres.
-Nouveau suspect : Louis O’Holloran. Garde du corps de Carlisle Evil, vu la dernière fois à midi ici même. Je veux le résumé de sa vie dans les trois derniers mois, maintenant!
Aussitôt, les claviers se mirent à vrombir, les appels à pleuvoir, les photocopieuses à mugir dans un brusque bordel. Mais Levi en eue la certitude dès l’instant où il croisa le regard de Carlisle Evil. Ils avaient enfin trouver leur homme. Et vu la pâleur de Carlisle… Cela était bien plus douloureux qu’imprévu...
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| Conte : Winnie l'ourson. | Dans le monde des contes, je suis : : Tigrou.
On était censé rien faire comme les autres ... Est-ce que tout le monde mentait ?
Il y avait des carreaux sous le sable. Je le savais parce que j’avais gratté, fouillé pour vérifier qu’il n’y avait pas de sortie par là… Mais il ne se trouvait que de la faïence brisée par endroit, aux joints noircis par les traitements qu’elle subissait et me confinant irrémédiablement à l’intérieur de cette pièce. Une fenêtre. Elle me paraissait tellement haute maintenant alors que j’avais réussi à l’atteindre au début. Au départ. Ça me paraissait loin, tellement loin… Depuis combien de temps étais-je ici ? J’avais arrêté de compter les matins et les soirs. J’avais arrêté d’espérer apercevoir de la lumière et de repérer les heures. Le temps, une denrée précieuse qui me paraissait aujourd’hui aussi futile qu’inhérente. Le temps, c’était tout ce qui me restait et tout ce qu’on me prenait à la fois. Je ne savais pas pour combien de temps il allait encore me garder. Combien de temps ça allait perdurer. Continuer. Subir. Souffrir. Supporter. Refouler. Tout et rien à la fois. Absolument plus rien. Le temps… J’escomptais que le mien se termine rapidement. J’en venais à supplier de fermer ces paupières une bonne fois pour toute, mais à chaque fois elles se rouvraient inlassablement et m’obligeaient à continuer. Encore. Et encore. Jusqu’à quand ?
L’odeur était insupportable. Un mélange boisé de rose, une touche de musc, une forte odeur mentholée mais toujours cette base. Cette même base familière. Insidieuse. Déconcertante… Elle s’était installée lentement et maintenant elle refusait de partir. Je savais ce qu’elle signifiait. Je comprenais ce qu’elle apportait. Et je serrai les mâchoires de toutes mes forces pour m’empêcher de gémir ; de toute manière, je n’avais même plus la force de le faire. Carlisle m’avait souvent reproché mon entêtement et ma persévérance, j’aurais aimé lui donner tort. J’aurais aimé qu’il se trompe. Supporter n’était en rien un avantage, endurer ne faisait que prolonger cette situation et j’aurais sans doute damné tous les saints s’il m’avait permis d’être emporté par la douleur au lieu de la laisser s’engouffrer en moi sans jamais m’éteindre complètement. J’aurais tellement voulu de choses… Ça me paraissait futile. Inutile. A quoi bon espérer quand tout ce qu’il vous reste, c’est cette latence inconsciente et l’envie prodigieuse de rester immobile. Ne plus penser. Le plus se rappeler. Ne rien se souvenir.
J’avais été noyé. Frappé. Maltraité. Malmené. Coupé. Battu. Pincé. Explosé. Découpé. Tourné. Griffé. Repoussé. Etouffé. Ligoté. Traîné. Asphyxié. Tout un tas de petites rimes qui ont l’air si innocentes et qui faisaient que chaque parcelle de mon corps m’envoyait un signal d’alarme à la moindre esquisse. Au moindre geste. A la plus petite tentative de m’extraire à cette situation. Plus j’avais tenté et plus il m’avait fait payé. Plus j’avais résisté et plus il avait insisté. Au final c’est lui qui gagnait à chaque fois, j’étais juste un peu trop bête pour l’accepter dès le départ. J’avais la gorge sèche, j’avais du mal à déglutir et pourtant j’étais incapable d’avaler ce pauvre verre d’eau déposé à côté de moi. Boire. De temps en temps. Partiellement. Tout ce dont je fus capable, c’est de renverser le gobelet sur le sol quand mes doigts tentèrent de l’attraper. Mes yeux observèrent le sable noir absorber le précieux liquide sans autre forme de procès et je ne tentais même pas de le regretter. De culpabiliser. Je n’avais même plus la force de me détester, il le faisait très bien pour moi.
Il me fallu un long moment avant de me rendre compte que le cliquetis n’avait pas été annonciateur de nouvelles tortures à venir. Un petit bruit mat. Un tournant métallique. Un loquet qui saute et rien d’autre que le léger grincement d’une serrure qui se désarme. Rien de plus. Rien de moins. Après un temps infini, je me redressai sur les coudes en ignorant les taches violacées qui s’y dessinaient malgré les couleurs vives de mes tatouages. Mes paupières papillonnèrent, incertaines. Floues. Déséquilibrées, comme moi lorsque je me lève et m’aide du mur pour le faire. Je porte une espèce de tenue bleue en tissu fin, j’en avais déjà vu quelque part mais impossible de me souvenir où. Penser est difficile. Avancer est difficile. Réfléchir semble impossible. Je ne comprends donc pas d’où me vient la force nécessaire pour saisir le bord de la porte et le tirer. Lentement. Sûrement. Glisser pour l’ouvrir alors qu’elle m’avait résisté tant de fois jusque-là… Fermée. Verrouillée. Inéluctablement close et aujourd’hui ouverte. Libre. Battante. Est ce que j’étais en train de rêver ?
Au départ, je n’osai pas bouger. Presque aurais-je refermé la porte et serait retourné m’asseoir si je m’étais écouté. Il faut croire qu’un instinct était encore vaillant sous cet amas de chair car au lieu de reculer, mes pieds s’engagèrent dans l’entrebâillement et je glissai mon corps lentement à l’extérieur. Prêt à tout. Prêt à rien. Le couloir. Je connaissais ce couloir, je l’avais déjà vu. Il n’était pas éclairé cette fois, un grésillement résonnait en fond sonore et j’observai le reflet lactescent d’une lumière grise dans les flaques qui jonchaient le sol. Eau. Humidité. Ma main trembla sur le mur et je fus pris d’un haut-le-cœur face à cet espace. Cet endroit. Cette promesse vide de monde et vide de sens. Si je m’engageai, qu’est-ce que je risquais ? Ma vie ? Pour ce qu’il en restait… J’avançai. Un pied nu après l’autre. Retrouver les sensations. Retrouver les réflexes. Retrouver l’idée de longer le mur et m’arrêter juste devant une porte ouverte. Une pièce vert d’eau, comme ses carreaux et le pommeau de douche jeté négligemment sur le sol, au milieu d’une rouille et de trainées noirâtres. Je sais que ce n’est pas de la peinture. Je savais ce que c’était. Je savais… Je me souvenais. De l’éclat du couteau. De sa voix à mon oreille. De son torse collé au mien pendant qu’il passait la lame sur ma chair. De son odeur, horrible odeur fleurie et boisée à la fois. Il l’avait fait. Plusieurs fois. Trancher dans le vif. Suivre les lignes des muscles. Faire couleur le sang, tantôt sous l’eau bouillante, tantôt sous une température glaciale. Plus l’eau coulait, moins les plaies se refermaient. Il ne cessait de le répéter. Il ne cessait de dire que Carlisle adorerait le spectacle. Il ne cessait jamais malgré mes suppliques… Un carreau est brisé, à environ cinquante centimètres du pommeau. Mon front s’en souvient encore.
Je détournai les yeux de cette pièce, déglutissant difficilement en essayant de ne pas m’évanouir face aux fantômes des souvenirs. Je devais avancer. Je devais continuer. Les pas partaient généralement dans cette direction quand il partait. Les pas avançaient. Les pas s’effilochaient… Il y eu des bruits sourds, comme quelqu’un qui frappait contre des tuyaux, et je sursautai d’un seul bloc ! Mon cœur s’emballa, me faisant tourner la tête et je glissai lourdement sur un tournant avant de me plaquer au mur. Qu’est-ce que c’était que ça ? Qui était là ?! Je n’avais jamais entendu personne d’autre ici, alors pourquoi spécialement maintenant ? J’attendis. Longtemps. Un long moment. Que les bruits cessent. Que la répétition s’arrête. Et ce ne fut qu’une fois certain d’être seul que je me redressai. J’aurais pu repartir en arrière. Retourner dans ma cellule et espérer que tout s’arrête. J’aurais pu croire que c’était un piège aussi, pourquoi pas ? Aucunes lumières. Une panne de courant, peut-être ? Il avait beaucoup plu, j’avais entendu le bruit résonner sur les taules du toit, c’était possible. Ou c’était prémédité. Je n’en savais rien et je ne voulais pas y penser. Pas y réfléchir. Je devais trouver la sortie. Trouver par où m’échapper. Et courir, courir… Comprendre ce qu’il y avait au-delà de la colline. La colline…
Mes paumes longent les tuyaux métalliques épais, comme une grosse machinerie au cœur d’un complexe dont j’ignore les proportions. Je suis fatigué ou, plutôt, je suis épuisé. Mes genoux me lancent. Mes pieds me font mal. Mon dos souffre de rester à la verticale et même ma tête s’est mise à jouer du tambour… Pourtant il faut continuer. Avancer. Persévérer. A quoi bon ? A quoi ça sert ? Ça se trouve je suis à des kilomètres de tout. Ça se trouve il va me rattraper. Ca se trouve c’est la dernière étape de son jeu : la chasse. J’en frissonnai d’horreur, fermant les yeux pour inspirer. Les coups reçus dans mes poumons me font tousser. Je me courbai en deux, pantelant, chancelant. Je reniflai. Non. Il fallait me reprendre. Me redresser. Comme ça. Je n’étais pas de ceux qu’on exterminait. Je n’étais pas de ceux qu’on épuisait. Et même si en cet instant j’avais envie de tout abandonner, je franchis un autre couloir. Rien d’autre ne comptait. Rien d’autre ne me revenait. J’étais plongé dans un brouillard de coton perpétuel et je ne savais par quel miracle est-ce que je parvenais à rester debout.
De nouveaux mètres. Un autre tournant. Un panneau vert qui clignotait : SORTIE. Sortie… Par-là ? Enfin ? S’eut l’air si inconcevable que je m’y ruai, boitant et claudiquant avant de m’appuyer de toutes mes forces sur la barre centrale. Un cliquetis. La porte qui s’ouvrit dans un grincement sonore et moi qui m’étalai de tout mon long dans le gravier, jurant et pestant sous la violence du choc ! Bordel ! Secouant la tête, crachai les quelques cailloux qui avaient atterris dans ma bouche, je maudis intérieurement la terre entière pour cette petite baffe de karma sans tenir compte de ma voix aussi rocailleuse qu’incertaine. Je plissai le regard sous la lumière du ciel gris, peu habitué à tant de clarté après l’obscurité de ma cellule. Le vent. L’humidité sèche. L’odeur du béton et de l’herbe portée par les bourrasques qui faisaient voler les boucles rousses de ma chevelure. L’extérieur. Ca avait l’air si simple. Si… Evident. A portée de main. Il suffisait de se redresser et d’avancer. Oui. D’avancer.
Je me hissai sur mes genoux et me relevai. Une nouvelle fois. Une dernière fois, je l’espérai. Il fallait que je retrouve les grilles et que je rejoigne la route. Peut-être qu’une voiture acceptera de me prêter un téléphone ? Les gens avaient tous des portables sur eux de nos jours… Je fis un pas. Puis je sentis l’étau d’un bras saisir mon torse et me plaquer en arrière.
« Où crois-tu aller, petit tigre ? » Susurra la voix à mon oreille.
La nausée me pris en reconnaissant l’odeur singulière. J’ouvris la bouche mais ce ne fut finalement qu’un hurlement qui en sorti alors qu’une décharge survoltée s’emparait de mon torse. De mon corps. Et avant que je n’ai réussi à me débattre, je filai dans l’inconscience comme l’être faible que j’étais devenu.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Il avait bien failli s’échapper ! Saleté de gosse… Louis s’était débrouillé pour le maintenir en vie jusque-là malgré l’horrible tentation de le tuer à plusieurs reprises, mais il était temps de résoudre ce problème une bonne fois pour toute. Il n’avait plus le temps. Plus la patience. Plus l’organisation alors que dans des gestes précis, il rangeant le teaser dans la poche de son manteau et souleva le corps du rouquin sur son épaule. Le poids perdu le rendait plus facile à transporter. Il referma la porte derrière lui et longea le bâtiment aux briques rouges, allant retrouver l’audi garée dans la cour désaffectée. Son sang n’avait fait qu’un tour lorsqu’il s’était rendu compte de la coupure de courant et de la cellule vide mais, heureusement, il n’avait pas eu à aller très loin pour le retrouver. Un lapin aurait fait une évasion plus efficace !
Le coffre s’ouvrit lorsqu’il appuya sur la clef et il fit tomber lourdement le corps d’Antropy sur la surface bâchée. Le saut tinta quand sa jambe le percuta mais il n’en eut cure. Son portable vibra, il ne daigna même pas y accorder attention : il savait qui l’appelait. Il savait qui était en chemin. Il savait qu’il n’avait plus beaucoup de temps alors il se dépêcha. Refermer le coffre d’un coup sec. Contourner le véhicule pour s’installer au volant. Des semaines qu’il torturait ce gosse. Des semaines qu’il maltraitait cet homme et observait sa déchéance avec satisfaction.
Des semaines qu’il prenait un plaisir malsain à cette situation, aussi bien dans le perfectionnement de son art que dans les résultats obtenus. Il n’avait juste pas eu le temps de s’emparer de la dernière limite, de violer ce corps pour le marquer à jamais de son contact, mais il escomptait que le reste donnerait des résultats similaires. Louis était un expert. Un diable infernal à qui on n’apprenait plus rien. On ne l’avait pas engagé par erreur et son commanditaire serait sans doute ravie de la suite. Plus qu’une chose à faire. Un coup final. Une absolution définitive. Un couperet fatal.
Il alluma le contact en même temps que sa cigarette et démarra en trombe. Il n’avait plus de temps à perdre.
Sloan Fyresciell
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• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
• Ssssssh discrétion Al' discrétion !
• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui
| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
Les roues crisèrent sur l’asphalte dans un son strident. Derrière lui, la lumière diffuse de quelques voitures de police le suivait, mais ce n’était pas du à ses évidents excès de vitesse. Plutôt à leur lenteur. Levi avait mobilisé ses troupes dès qu’il avait constater la disparition de Carlisle Evil, entendant l’instant suivant les pneux crisser dans l’avant cour. Quelques minutes d’avance tout au plus, des mètres en moins pour eux. Presque des kilomètres. Carlisle roulait bien mieux et bien plus vite qu’eux tous réunis. Et il avait aussi bien plus de motivation qu’eux. D’un geste rapide, il tourna le volant, traversant presque les deux voies et n’en éprouvant aucune sensation. Il savait qu’Andreï avait probablement aussi envoyé les coordonnées gps de la voiture de Louis à Levi. Si ce n’était pas le cas, il ne fallait pas que le petit policier compte sur lui pour lui envoyer l’information. Ses mains ne lâcheraient le volant que pour une seule et unique chose…
Sur son gps, la voiture de Louis s’enfonçait dans une zone forestière et abandonnée. Il n’avait probablement pas eue le temps de retirer la petite boite noire sous son capot, ayant probablement vite comprit qu’il était découvert. Comment, pour quoi, par qui, Carlisle s’en moquait allégrement. Tout ce qui importait pour le moment, c’était de gagner chaque mètre, chaque seconde sur lui. Il ne se faisait pas d’illusions. Pour que Louis se rende dans un tel type de lieu, il n’y avait qu’une seule raison…
Braquant, il enfonça une barrière de ferraille, l’arrachant du sol avant de la trainer sur quelques mètres. Le terrain était vallonné, sombre. La pluie qui tombait depuis quelques minutes maintenant brouillait les contours et les formes, que Carlisle ne faisait qu’apercevoir en les dépassant. Seul comptait ce point sur cette carte. Ce putain de point…
Quand il avait eue la confirmation que Louis avait rendu visite à sa mère plusieurs fois au court des précédents mois, Carlisle avait comprit. Il y avait probablement de nombreuses raisons qui l’avait mené à faire une telle chose, mais un seul résultat se profilait devant lui. Pourquoi n’avait-il pas comprit plus vite ? Qui aurait pu passer entre les mailles avec une telle facilité ? Il avait accès à chacune des avancées de l’enquête ! Il lui avait fournit des relevés, des comptes rendus, il l’avait envoyé le chercher pour l’amour de Dieu ! Il lui avait fait confiance, confiance toute sa vie ! Son garde du corps, son mentor, presque son ami !… S’était-il trompé à ce point ? S’était-il donc aveuglé de la sorte, n’avait-il donc pas voulu voir ? Quel imbécile… Si cela s’avérait, Antropy pouvait même être…
D’un coup rageux de volant, Carlisle coupa court à sa réflexion. Non. Le point rouge. Le point sur sa route et l’accélération, encore. C’était tout ce qui devait emplir son esprit, tout ce qui devait le préoccuper. Tout. Uniquement cela, et… Le point ne bougeait plus. Quelques secondes seulement, mais Carlisle accéléra d’autant plus. Il n’était plus loin. Pas même un kilomètre. Mais c’était pourtant tellement… Il accéléra. Encore. Tourna. Faucha. Pilla. En haut du talus, la voiture de Louis fumait encore. Et le coffre était ouvert...
D’un bond, Carlisle défit sa ceinture, attrapant son arme qui reposait sur le fauteuil passager. Il n’eut cependant pas même le temps de s’en extirper, une balle rebondit dans sa portière, puis une seconde. Malgré lui, Carlisle sentit un mauvais rictus lui traverser le visage, dégainant aussitôt pour l’enfoncer d’un coup de talon. Les balles avaient été tirées à l’oblique, un peu plus haut sur la colline. Il tira vers les arbres, avisant rapidement une silhouette proche de la carcasse de métal. Des balles encore, des coups de feu entre deux corps de métal, sans un mot, avant que Carlisle ne s’élance en avant. Louis avait l’avantage en hauteur, il fallait réduire l’écart. Une balle siffla près de son épaule, mais il ne s’attarda pas sur cette douleur sourde. Dans des gestes militaires, il se laissa glisser près d’un bouleau, se laissant tomber à genoux avant de tirer vers lui. Un cri de douleur le fit sourire, et il dégaina son arme de l’autre côté du tronc, tirant deux nouvelles balles. Les pneus éclatèrent, et il s’élança à nouveau, traversant les quelques mètres qui les séparaient désormais.
Le coup l’atteignit en plein poignet, le désarmant aussitôt. Son poing l’atteignit en plein estomac, le courbant en deux avant de recevoir un autre coup en plein visage. Louis savait exactement où frapper pour désorienter ses adversaires, mais Carlisle ne comptait pas se battre à la loyal. Sa main appuya fermement sur sa cuisse, s’imbibant de sang rouge, et l’irlandais eue un cri guttural. Tournant sur lui même, Carlisle tira le bras de Louis vers lui, arquant le bras si fort qu’il du lâcher son arme, qui Carlisle dégagea d’un coup de pied. Son coude frappa sa nuque, le poussant en avant alors que sa cheville rencontrait son mollet, s’effondrant sur ses genoux avant de se retourner, déjà prêt à répliquer. Le mocassin noir l’atteignit en pleine mâchoire, envoyant valser sa tête en arrière. De nouveau, Carlisle enfonça ses doigts dans la plaie, faisant hurler l’Irlandais avant de recevoir un coup de genoux dans les côtes, le faisant rouler sur le côté. Louis eue à peine le temps de se remettre sur le genoux que Carlisle braquait déjà sa propre arme contre sa tempe.
Entre eux, il y eue un silence, lourd de sens, avant que le visage tanné de l’irlandais ne se fende d’un sourire. Cruel. Fier. Impatient. Il ouvrit la bouche, prêt à lui asséner quelques mots, mais Carlisle fit froidement claquer la crosse de l’arme contre sa tempe, le faisant s’effondrer sans la moindre dignité. Derrière lui, il entendit enfin des crissements de pneus, percevant le mouvement de quelques silhouettes.
-Vous me le foutez dans mon coffre! ordonna-t-il, sans même chercher à savoir si on l’avait entendu.
Il venait de le voir. En contre bas. A côté d’une fausse, creusée à la va vite. Un corps effondré, sale et recroquevillé. Mais cette tignasse emêlée… Lâchant son arme, il se précipita vers lui, se laissant tomber à genoux prêt de lui, avant de le retourner, saisissant ses épaules. Le haut le coeur le prit aussitôt.
Son œil droit était bouffi et boursouflé, sa peau était crasseuse. Ce qu’il avait prit pour des branchages dans ses mèches était en fait du sang séché et ce qui lui servait de vêtements en était imbibé. Ses tatouages étaient presque recouvert, par la saleté et le sang. Sans s’en rendre compte, Carlisle se mit à trembler, posant sa main sur son visage, un peu trop violemment sans doute.
-Antropy !
Brusquement, il appuya sa main sur son torse, se penchant sur son visage pour tâcher d’entendre la moindre respiration, de percevoir le moindre battement. La moindre preuve qu’il…
-Fais ça vite...
Le murmure était sifflant, sourd. Presque mort -des côtes fêlés, cassées peut-être. Son corps se redressa de lui même, se penchant au-dessus de lui pour stabiliser son visage, face à lui.
-Antropy, tu m’entends? Antropy?!
-Que ce soit… Rapide... siffla-t-il à nouveau, sans ouvrir les yeux.
-Antropy, regarde moi. Je suis là, je t’ai retrouvé, c’est moi.
Il eue une espèce de sifflement, à nouveau, à mi-chemin avec le grognement, mais avant qu’on n’ai pu les rejoindre, Antropy finit par ouvrir les yeux, difficilement. Atrocement lentement. Il eue un sourire, venant prendre son visage entre ses mains… Quand brusquement, Antropy se mit à hurler. Un hurlement atroce, long, transparent de peur. Carlisle se figea, se retournant, persuadé que Louis l’avait peut-être suivit… Mais hormis Levi qui descendait péniblement, aucune silhouette ne s’était approché d’eux. Rien, personne. A part lui. Pourtant le hurlement d’Antropy fut plus violent encore, ses mains se portant devant lui, comme pour parer à un coup prochain, un coup évident. Allant même jusqu’à écarter les siennes, le repoussant avec violence.
-Antropy! tenta-t-il, s’approchant encore, avant de reculer, le voyant faire de même. Antropy, calme toi, c’est moi!
-Lâche moi ! sanglota-t-il, le corps secoué de spasmes. Ne me fais plus… Mal...
Le visage de Carlisle se décomposa, tendant les mains vers lui avant de se raviser, perplexe face à sa réaction. Incrédule, le regardant tenter de ramper en arrière, prenant appui sur un seul bras tandis que l’autre agrippait l’herbe. Le fixant d’un regard ahuri et bouffi, terrifié… Avant de brusquement retomber en arrière, inanimé. Le sang de Carlisle se figea, se précipitant vers son cou où il apposa deux doigts… Avant de se figer.
-Non, non, non!
D’un geste, il l’allongea sur le dos, plaçant ses mains entre ses côtes avant d’appuyer fortement. Il espéra une réaction. Il n’en eue aucune.
-Antropy!
Il savait quoi faire, il savait comment faire. Il l’avait déjà fait, trois fois. Pourtant à cet instant, ses mains tremblaient tant qu’il eue l’impression qu’aucune vie jamais n’avait dépendu de lui.
-Antropy, ne me fais pas ça!
Pas maintenant. Pas alors qu’il l’avait retrouvé. Pas alors qu’il l’avait sauvé. Pas alors que leur fille les attendait à la maison. Pas alors qu’il était là.
-Antropy, je t’interdis de me faire ça! s’écria-t-il avant de venir apposer ses lèvres sur les siennes, dans une tentative de sauvetage qui ne lui rappelait que trop de funestes souvenirs.
Il n’avait pas le droit de faire ça, pas le droit de partir, pas le droit de...Pas le droit de….
-..vil ? Carlisle !
-Appelle une ambulance!
-Carlisle, stop, arrêtez !
-Hors de question! siffla-t-il, se penchant à nouveau pour lui insuffler de l’air.
-Carlisle, c’est term...
Un son guttural, d’outre tombe. Un sursaut à même le sol. Un regard de triomphe, dévoré par la peur.
-Levi, ambulance, maintenant!
Le jeune policier porta aussitôt la main à sa radio, passant son appel tandis que Carlisle venant passer son genoux sous sa nuque, passant sa main sur sa joue. La respiration était difficile. Ténue. Rauque. Mais il respirait. Il respirait...
Antropy Tiger
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| Conte : Winnie l'ourson. | Dans le monde des contes, je suis : : Tigrou.
On était censé rien faire comme les autres ... Est-ce que tout le monde mentait ?
Ça avait été comme d’être entouré d’un linceul et plongée dans de la cire encore chaude. Etouffant. Collant. Grisant. Déroutant. L’envie pleine et entière de lutter de toutes ses forces avant d’abandonner pour de bon. D’abdiquer. Je n’étais plus en position ni en force de me battre contre quoi que ce soit. J’avais fuis. J’avais tenté. J’avais essayé. Et on m’avait rattrapé, encore et toujours rattrapé. Alors à quoi bon ? A quoi bon continuer ? Espérer ? Concevoir ? J’avais le corps en miette et le cœur dans les méandres abyssaux. Je n’avais plus la tête à rien. Plus l’envie de rien. Juste de rester figé dans cette cire et en faire un sarcophage éternel. Pour une fois, la danseuse enveloppée de noir me sembla plus douce que les cauchemars qui hantaient mes jours… Je lui accordai cette main tendue et elle me saisit avec toute la légèreté dont elle était pourvue. Une valse. Un duo. Un dialogue d’un pas après l’autre dans une éternité baignée d’obscurité lumineuse. Des points de couleurs, des constellations autour de nous pour nous plonger dans une voie lactée aussi colorée qu’avait pu l’être ma vie ou ces tatouages sur mon corps. Chaleur. Lueur. Vivacité. Lenteur. Je n’avais plus la sensation de respirer. Je n’avais plus l’obligation de le faire. Je ne sentais plus mon cœur battre en moi, comme un flottement dans le temps. Une fraction de seconde. Un éclat de néant et d’infini à la fois. J’avais l’éternité devant moi et je l’acceptais comme un cadeau.
Mourir. Tellement plus simple. Mais tellement plus compliqué.
* * *
Il avait repris une respiration fébrile sur le sol, un peu plus sûre au moment où les ambulanciers étaient arrivés, mais de nouveau faible et difficile sur la route. Malgré le masque vissé sur son visage, explosant de l’oxygène à son crâne et à ses poumons dans l’espoir de l’aider son cœur était trop faible pour supporter tant d’efforts. Tant de demandes. Tant de ressentis et de sentiments contradictoires qui bafouaient son être et sa raison. Louis avait su quoi faire, le nourrir très peu, sans calories ou presque. L’affamer. L’agresser. Le dissoudre au point de le rendre instable pour que, si ce n’était pas lui qui le tuait, il ne puisse pas continuer bien longtemps à survivre seul. Son bras tendu était blafard malgré les tatouages, transpercé d’une voie qui lui administrait une perfusion. Son autre main était enserrée dans celle d’un homme qu’il ne voyait pas. Peinait à voir. A apercevoir. Ses cils, collés d’eau comme de sueur, opacifiaient sa vue et une vision trouble, flloutée, était tout ce qui parvenait jusqu’à sa rétine. Les sons étaient loin. Tellement loin. Formes. Symboles. Où l’emmenait-il, cette fois encore ? Où l’achèverait-il ?
La salle de déchoquage était un endroit qu’il avait déjà connu, par le passé. Quand il s’était pris une balle dans le ventre et qu’on s’était dépêché de le faire revenir à la vie, une expérience aussi étrange qu’enrichissante et… Oubliée. Enfouie. Tue au fond de son inconscient. Sauf que cette fois, il n’y avait pas autant de sang. Il y avait plus de monde. Plus de blouses. Et un homme en costume qui reculait lentement du centre pour les laisser agir. Qui était ce type ? Antropy n’aurait… Aurait… Voulu… Son visage lui était familier. Agréable. Doux en quelques sortes. Pourtant une sensation putride lui déchirait le cœur et le poussa à hurler, de toutes ses forces, lorsqu’ils tentèrent de l’immobiliser. Il ne comprenait pas d’où lui venait cette force, cette terreur qui s’emparait de ses sens et accordait à ses fibres musculaires le pouvoir de lutter. De repousser. D’agir comme une bête sauvage, griffant en mordant sans parvenir à faire le moindre son compréhensif. Il avait mal. Il avait peur. Il souffrait et tout ce que ces masques parvenaient à faire, c’était lui murmurer des choses qui ne l’aidaient absolument pas.
Les chocs contre son torse le firent prendre une inspiration rauque, douloureuse, fastidieuse. Son corps se cambra sous la violence, suspendu à l’électricité, avant de retomber lourdement contre le brancard. Du sang. Pourquoi est-ce qu’il y avait du sang ? Pourquoi est-ce qu’on s’acharnait ? Pourquoi le réveillait-on alors qu’il voulait juste dormir ? Ne plus rien ressentir. Ne plus jamais souffrir. Pitié, plus jamais.
Et, comme si des forces cosmiques avaient tendue l’oreille à ce moment-là, la douleur s’arrêta.
* * *
J’ouvris les yeux sur une pièce claire, baignée d’une lumière tranquille. La fenêtre était entrouverte et je pouvais observer le vent faire légèrement volter les rideaux courts qui l’encadraient. C’était les mêmes depuis le début. La même ambiance depuis le départ, sauf qu’il faisait jour cette fois. Parfois, la nuit prenait le pas mais j’ignorais quelle heure il pouvait bien être ou pire, quel jour il s’avérait être aussi. Je n’en savais rien. Je m’en foutais en vrai. Ça n’avait pas d’importance du tout. Ca n’en avait jamais eu. Comme ces fleurs, posées sur la table à côté du lit où j’étais installée. Encore neuve. On les changeait tous les jours. On m’en apportait des nouvelles tous les jours. Elles étaient jolies, éphémères comme j’aurais aimé l’être. Elles sentaient bons. Si bons…
Pourtant des fois elles me retournaient le cœur et j’étais pris d’une frénésie angoissante qui me poussait à détruire le peu d’objets qui passait à portée de main. Il n’y avait désormais plus grand chose dans la chambre et c’était le côté le plus rassurant. La fenêtre. L’accès à l’extérieur. Lorsque j’avais pu me lever, je m’en étais approché. Un peu plus tard j’avais grimpé dessus pour essayer de sauter à pieds joints mais un bras m’avait enserré la taille et ramené en arrière. Je ne me souvenais pas de la suite. Il me manquait des morceaux de mémoire comme il manquait des morceaux à mon être. J’étais incomplet. Dépareillé. Inégale. Et je ne savais pas à quoi tout ceci était dû… Ou plutôt, je redoutais de me souvenir.
J’avais la gorge sèche et la mâchoire douloureuse. Mon corps avait peu à peu accepté de nouveau de me répondre mais c’était sur une durée limitée et au prix de lourds efforts et d’une fatigue certaine. Je soupçonnai la nourriture qu’on m’apportait d’être truffée de médicaments aussi me mis-je rapidement à cesser de la prendre. Je n’en voulais pas. Je n’avais même pas faim… En fait, j’avais peur. Qu’on m’empoisonne. Qu’on cherche à me tuer. Qu’il chercher à me tuer de nouveau. Lui. Son odeur. Je la reconnaissais le jour ou la nuit. Je me réveillais en sursaut en la constatant et j’allais plonger ma tête sous le lavabo pour essayer de la faire disparaître. Partir. Hérisser le moindre poil de mon corps et vomir toute la bile qu’il me restait dans le ventre. Je passais des heures prostré dans la salle de bain, mes bras entourant mes genoux repliés à l’abri de la douche. Sans eau. Pas d’eau. Plus d’eau. Ou parfois, mais sans plus. J’abhorrais bouger. Je détestais avancer. Et je sursautais au moindre bruit qui résonnait dans cette pièce devenue le décor de mon existence.
La tranquillité était un concept si lointain… Pourtant, on avait tenté de m’apaiser par divers moyens. Le dernier en date : un balladeur mp4 et des écouteurs. J’avais d’abord refusé de le prendre, persuadé que cela n’était qu’un piège de plus. Une tentative nouvelle de mon ravisseur. De… Je ne me souvenais pas de son nom. Pas encore. Et rien que d’y penser, mon crâne se mit à tourner, m’obligeant à m’asseoir sur les draps défaits. J’avais mis un écouteur. Puis un second. Et je m’étais plongé dans la musique contenue avec une surprise nimbée d’appréhension. Je connaissais ces morceaux. Tous ces morceaux. Je pouvais les réciter par cœur. Je pouvais les… Mes doigts bougèrent malgré moi sur ma cuisse. Tapotèrent. Pianotèrent. Je les fixais sans comprendre. Sans savoir, comme si les connexions dans mon esprit refusaient de se faire aussi rapidement qu’avant. Aussi spontanément. Aussi efficacement. J’avais toujours une part sur le qui-vive, prête à réagir, à bondir, à m’éloigner et me protéger…
Comme maintenant, lorsque je fus certain d’une présence derrière moi.
Il était là. Lui. Le Seul. Celui qui…
Je déglutis, mes paumes collées au mur et mon corps réfugié dans l’angle opposé de la pièce. Je sentais le goût du fer dans ma bouche et le sang battre à mes tempes à toute allure. Mes jambes tremblèrent dans une nervosité évidente – ou bien était-ce lié à la douleur que m’envoyait mon mollet encore aujourd’hui ? Et j’eu la sensation qu’on m’arrachait le cœur à peine son regard croisa le mien. Détestable. Adorable. Envie. Peur. Crainte. Passion. Un maelstrom qui m’avait déjà fait vaciller quelques fois mais je m’efforçai de garder conscience. De l’observer en retour. De lever le menton d’un air farouche bien que je sois tout bonnement incapable de l’approcher. Ou de le laisser m’approcher… Rien que lorsqu’il tendit la main dans ma direction, je tressaillis. Frémis. Retenant mon souffle comme si tout était possible dans ces précieuses secondes qui s’égrenaient… Sans que rien n’arrive.
Carlisle. Il s’appellait Carlisle. C’était l’amour de ma vie, j’en étais certain. Mais si je pouvais l’observer j’étais pris de terrible nausées rien qu’à l’idée qu’il s’approche. Dès qu’il apparaissait. Dès que je le sentais. Dès que j’avais la sensation qu’il était, là je ne parvenais pas à interdire à mon corps de bouger. De fuir. De l’éviter. Envers et contre tout.
« Carlisle… » Coassai-je, pour la première fois depuis que j’étais ici.
Son prénom. Son seul prénom qui m’apportait une espèce de paix… Temporaire. Bafouée. Je me mordis la lèvre inférieure devant l’éclat douloureux qui passa au fond de son regard. Je n’aurais peut-être pas du dire ça. Je n’aurais peut-être pas du me souvenir. Je n’aurais peut-être pas du survivre si c’était pour être réduit à cet état latent… Ne t’approche pas. Ne me touche pas. Ne me fais pas de mal. Tant de messages à faire passer et ma gorge incapable de les dire. Parce qu’à chaque fois que je les pensais, j’avais l’impression qu’on m’arrachait le cœur de ma cage thoracique et qu’on me l’écrasait de la pire manière qu’il soit.
Sloan Fyresciell
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| Avatar : King Tom Hiddleston
• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
• Ssssssh discrétion Al' discrétion !
• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui
| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
La chambre avait été débarrassé de tout ses objets. Rien n’était resté hormis le lit et les appareils médicaux. Pas un vase, pas un tableau, rien. Pas même la bibliothèque. Il aurait pu le ramener à son appartement, mais cela aurait été trop évident pour les hommes qui l’avait prit pour cible. Après l’empoisonnement dont Antropy avait été la victime, Carlisle avait tout vendu. Tout, absolument tout. Ses meubles étaient revenus au Manoir, excepté le mobilier de Tasha, qu’il avait installé au bout du couloir. Il avait racheté cet appartement isolé dans le plus grand des anonymats et personne hormis lui même et Tasha n’avait pu y pénétré. On l’avait accusé de séquestration à l’hôpital, mais Carlisle avait arraché ses commandes de médicaments des mains des docteurs, leur rappelant leur erreur monumentale qui avait faillit coûter la vie à Antropy avant de disparaître. Un moment d’inattention, avait-on plaider aux avocats que Carlisle avait engagé. Visiblement, cela n’avait pas suffit à la Cour, qui avait statué dans la plus grande discrétion en faveur de Carlisle. Cela ne l’avait nullement touché, se contentant de transférer l’argent gagné vers le compte de la mère d’Antropy. Le gain d’un jeu télévisé, en apparence. Intraçable. Un acte de bonté. Cela n’avait rien à voir cependant. C’était juste un élan de culpabilité en plus.
Les caméras avaient été installées par lui même, durant les jours de coma qui avait suivit sa sortie de l’hôpital et son ‘affectation’ ici. Carlisle les avait rendus aussi discrètes que possible pour ne pas l’effrayer plus que de raison. Il avait eue plus de clairvoyance qu’il ne l’aurait cru. A ce moment là, il ignorait encore ce que Louis avait bien pu lui faire subir. Il avait déjà vu les marques, les cicatrices à peine fermées, les nécroses qu’il avait retirées, les plaies et les croûtes. Il avait palpé les bleus, les enfoncements, les craquelures. Il avait constaté le physique. Et malgré toute l’horreur que cela lui inspirait, ce n’était pas ce qui lui faisait le plus peur. Carlisle le savait mieux que personne, Louis était un manipulateur hors pair de l’esprit humain. C’était même pour cela qu’il l’avait engagé, à dix-huit ans. Son cv était remarquable, vantant les galons et marques d’honneur qu’il avait prit, durant la guerre de l’IRA, pour délier les langues et retourner les hommes contre leur propre camps. Margaret Tatcher elle même le craignait et le respectait. Cela avait été le ‘plus’ qu’il avait recherché pour le protéger. Jamais il n’aurait pu croire que cela le détruirait.
Les jours avaient passés, froid et similaires. Carlisle passait le plus clair de son temps entre la surveillance de ses constantes, les déménagements successifs de ses affaires, les passations intégrales de pouvoir à ses sœurs et Tasha. Il s’était retiré de tous les marchés, une fois de plus. Tout abandonné aux mains d’Indiana. La seule chose qui comptait dans son existence désormais, c’était ce corps mort dans la pièce à côté, le son régulier des machines qui le maintenait là, et sa fille, endormie dans ses bras, la plupart du temps. Il n’acceptait plus de voir qui que ce soit, ne prenait plus le moindre appel. Ses connexions internets même, il les avait brouillé, dans l’unique but de devenir invisible. Il y avait quelques mois, il était devenu un fantôme. Cette fois-ci, c’était plus que cela. Carlisle était mort.
Et tant qu’Antropy ne reviendrait pas, il le demeurerait.
Les phases de réveil avaient commencés à se manifester de plus en plus régulièrement, ne durant au départ qu’une poignée de minutes avant de devenir de véritables phases volontaires. Antropy avait commencer à geindre, à ‘exprimer’ une volonté de bouger, de se mouvoir, malgré la faiblesse de ses muscles que Carlisle avait pourtant renforcés à force de nutriments et quelques molécules issues de ses recherches. Dès qu’il avait ouvert les yeux, Carlisle s’était précipité à son chevet, mue d’un espoir sot et vain et les hurlements d’Antropy eurent tôt fait de le ramener à la réalité. Il s’était refusé de croire ce que Mère lui avait dit, lorsqu’il était allé la voir à l’institut. Le sourire sardonique qui avait éclairé son visage en le voyant avait réveiller en Carlisle un désir qu’il n’avait jamais pu ni éteindre ni assouvir et qui cette fois, se fraya un passage jusqu’à ses muscles, administrant une gifle magistrale à son vis à vis. Mère eue une expression étrange, partagée entre le choc et la satisfaction et Carlisle s’était contenté de demander des explications. L’entretient ne lui apparaissait plus nettement lorsqu’il y repensait désormais, mais il avait désormais les grandes réponses aux principales questions.
Louis était venu la voir de lui même. Mère s’était contenter de lui proposer un plan, simple. Le détruire en s’attaquant à la seule chose qui, visiblement, avait su l’affaiblir assez pour aimer. Les préparatifs avaient duré des mois. Doucement, peu à peu, vicieusement. Et pendant tout ce temps, Carlisle n’avait rien vu. Ni les aller-retour de Louis à l’institut. Ni les oeillades haineuses. Rien. Pas la moindre chose.
C’était lui qui avait mit fin à l’entretient, las de l’entendre jubiler, mais à l’instant de partir, Mère lui avait agripper la main, dans un sursaut de jovialité.
-N’espère plus jamais pouvoir approchez ta petite distraction, trésor...
Il n’avait pas saisi immédiatement la violence de cet avertissement, mais quand Antropy se mit à hurler en le voyant, Carlisle du remettre lui même les informations entre elles. Et si il ne les eue jamais toutes, il en comprit les contours. Louis l’avait brisé. Il était entré dans son esprit et l’avait détruit. Ravagé. Brutalisé au point d’être parvenu à lui faire comprendre que la seule personne responsable de toutes ses douleurs, de tout ses malheurs, n’était autre que lui. Pas Louis. Pas Mère. Juste lui.
L’entendre hurler de terreur à sa simple présence détruisit le peu d’espoir que Carlisle avait encore et Carlisle se retrancha dans la seconde pièce, se substituant totalement au regard d’Antropy. Pour lui, il n’était plus qu’un être, une manifestation, il n’était plus même certain qu’il sache qui il était, ni même si il avait conscience qu’il était un être de sang et de chair. Carlisle devint alors une simple apparition, choisissant la nuit ou le sommeil pour venir changer les perfusions, les draps, lui apporter à manger ou des vêtements. Cela se résumait désormais à cela. Ne plus être qu’une ombre veillant sur un malade.
Mais les choses empirèrent. Antropy n’était pas brisé, il était détruit. La seule part de lui subsistant étant celle qui ne pouvait rester enfermée, il ne tarda pas à frapper les murs, attaquant les seuls meubles à sa portée, avant de tenter tout bonnement de sauter par la fenêtre. Là, Carlisle n’avait pu rester de marbre et il avait du intervenir.Là où auparavant, il s’était contenter de couper le son en pleurant, il s’était jeter dans le couloir, ouvrant la porte à la volée pour l’empêcher de faire une telle chose. Peut-être au fond cela aurait-il pu être un geste de bonté. Mais il n’arrivait pas à s’y résoudre. Pas comme ça, pas maintenant… Il devait y croire encore un peu. Même si son simple contact suffit à faire perdre connaissance à Antropy, tant la peur fut grande. Avec autant de douceur que possible, il l’avait ramener à son lit, posant un regard fatigué sur son visage, qu’il tenta de caresser mais la réaction fut instantanée. Antropy le frappa de toutes ses forces, reculant dans le lit et Carlisle recula vers la porte, l’ouvrant pour disparaître dans le couloir où il se laissa tomber, épuisé. Brisé. A bout de tout.
Les jours passèrent, rien ne changea. Antropy reprit un peu de couleur, mais le reste fut constant. La peur. La terreur. Encore et toujours. Installée. Pérenne. Alors Carlisle tenta quelque chose. La musique était toute la vie d’Antropy. Peut-être pouvait-elle le sauver à nouveau. Il n’espérait pas de miracle mais juste l’espoir, le court espoir de voir son visage se détendre peut-être, son regard s’allumer. Quelque chose. N’importe quoi… En le voyant chausser les écouteurs, Carlisle avait cru entr’apercevoir une avancée, un léger changement. Quelque chose, n’importe quoi. Un tapotement sur sa cuisse…
Pourquoi avait-il traversé le couloir, il n’en savait rien. Une erreur. Un espoir. Mais l’entendre hurler son prénom détruisit tout en un instant.
Il savait très bien qui il était. Et cela ne changeait rien.
Ses yeux se fermèrent d’eux même, accusant la douleur avant de revenir sur ses pas, refermant la porte dans son dos avant de se laisser glisser contre elle. Il l’avait perdu. Il l’avait complètement perdu.
Il lui fallut de longues minutes avant de trouver la force de se relever. Depuis quelques jours, il lui arrivait de confier sa fille à ses sœurs, parfois à l’une des sœurs d’Antropy. Sa famille avait été très inquiète de ne plus recevoir de nouvelles du rouquin, mais Carlisle les avait vite rassurer, prétextant un album en devenir. Toute sauf une. Alice. La plus proche. La plus forte. Carlisle lui avait dit que son frère avait eue un accident et que cela devait demeurer secret, pour épargner leur mère. Il l’avait emmener le voir, endormi, pour la rassurer et depuis elle assurait la garde de Tasha quand Carlisle devait s’absenter…
Car si Carlisle s’était retirer de tout, ily avait une dernière chose pour laquelle il consentait à sortir. Une seule, une unique chose. Les premières semaines, il s’était contenter de le maintenir en vie, sans veiller à assurer sa dignité ou même ses besoins vitaux. Quelques perfusions, changées à la va-vite, des bols d’eau inatteignables, une fuite savamment orchestré au plafond. D la lumière parfois, parfois pas. Quelques visites. Les choses s’étaient intensifiées depuis le réveil d’Antropy et désormais, Louis n’avait d’humain plus que la forme. Son visage était couturé, lacéré. L’une de ses joues était déchirée jusqu’aux muscles, retirant à sa bouche l’humidité nécessaire. Son nez n’était plus qu’un trou béant, et l’un de ses yeux n’était plus qu’une croûte de sang. Ses vêtements tailladés sentaient l’urine, le vomi et les excréments, Carlisle avait même fini par les entassés dans un coin de l’entrepôt. Ses cuisses purulaient sous le sang, et son torse étaient barré de bleus, d’entailles et de marques de chaussures.Ses poignets saignaient, usés par les plastiques qui les entravaient et lui cisaillait la peau. Mais si il était une chose que Carlisle pouvait lui laissé, c’était que jamais Louis n’avait demandé grâce. Il avait tout encaissé, sans jamais supplié pour qu’il le tue. Trop de fierté sans doute. Dommage. Cela lui aurait peut-être permit de mourir moins douloureusement.
D’un geste, Carlisle ralluma la lumière, qu’il avait éteinte en partant quelques jours plus tôt. L’odeur était insoutenable et ne laissait planer aucun doute. C’était presque décevant, en un sens et Carlisle observa la dépouille de Louis sans la moindre expression. Hémorragie interne, vu la couleur bleuâtre des boursouflures sur son abdomen. Ou peut-être insuffisance respiratoire. Il avait entendu craquer les côtes, la dernière fois, peut-être était-il parvenu à lui perforer un poumon…
Il avait espérer en retirer un soulagement quelconque, un sentiment de vengeance ou de victoire. Aucune émotion ne le traversa. Il se contenta d’éteindre la lumière et de partir, sans un regard en arrière. Quand il aurait le temps, il bétonnerait ce bunker ou foutrait son corps dans de l’acide. Pour l’instant. Pas maintenant.
Le concierge du Philharmonique fut surprit de le voir, mais il ne fit pas le moindre commentaire, ne connaissant que trop Monsieur Evil et il verrouilla le bâtiment de longues heures. Depuis sa rupture avec Antropy, Carlisle n’avait plus touché à un Orgue. Désormais, c’était tout ce qui lui restait… Il lui fallut de nombreux arias et de multiples concertos avant de parvenir à rentrer.
Quand il revint à l’appartement, Antropy s’était endormi à même le sol. Carlisle en eue mal au coeur. Il songea un instant à jeter le repas qu’il venait de lui acheté, un fast-food immonde qu’Antropy affectionnait, avant, mais il le déposa sans un mot prêt de lui, ne s’attendant pas à le voir rouvrir les yeux. La réaction fut aussi vive qu’habituelle, il rampa en arrière, se protégeant le visage en geignant. Au même instant, au bout du couloir, Tasha se mit à pleurer, comme si elle avait entendu la voix de son père absent, et Carlisle se redressa, prêt à partir.
-… Je suis désolé Antropy. Pour tout.
C’était la première fois qu’il lui parlait. Il s’attendit à l’entendre hurler à nouveau, mais étrangement, Antropy resta silencieux. Suspendu. A l’affut. A l’écoute ?
Antropy Tiger
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Cette voix. Cette voix… Ce n’était pas sa voix. Ce n’était pas la voix. Ce n’était pas… Je restai en suspens, les sens en alerte et le sang sur le qui-vive, mes gestes immobiles et mes yeux fixant obstinément la source de toutes mes angoisses. Lui. L’homme. Celui qui hantait mes maigres souvenirs. Celui qui faisaient cauchemarder mes jours et souffrir mes nuits. Celui que je ne parvenais pas à approcher, ne résistant pas à ces appels de terreur qui me poussaient à le fuir. A lui résister. A ne jamais céder même à la plus petite ouverture. J’avais mal de partout dès que je ressentais sa présence… Et pourtant cette voix, j’aurais juré qu’elle n’était absolument pas semblable à celle qui tournait dans mon crâne. Plus distingué. Plus prononcé. Moins grave et aux lettres moins roulées… Je me souvenais de ce que j’entendais. Je crois. Mais ça, ça ne me faisait pas aussi peur que ce que je craignais.
Je restais en suspens, mes yeux osant se détourner pour se poser sur la porte d’où il était venu. Un geignement. Il y avait quelqu’un d’autre dans cet endroit. Lorsqu’un pleure retentit à nouveau, mon cœur bondit et je me sentis suffoquer par tous les pores de ma peau… Je connaissais. Je connaissais ce son. Je… Ne savais pas exactement ce qu’il représentait mais je… Je le… Il bougea et je me redressai vivement, près à ne faire plus qu’un avec le mur s’il tentait de nouveau de m’attraper ou, pire, de me retenir. De me refaire mal. De… Je fermais les yeux sous le coup des souvenirs, vivaces, incertains, douloureux et je dus prendre une grande inspiration pour tenter de calmer ce cœur qui s’affolait encore. Ne pas m’évanouir. Ne pas me laisser sombrer encore. J’étais vivant. Je devais rester vivant. Je devais… Je rouvris les paupières et le fixait à nouveau. Suspendu à ce qu’il pouvait bien dire. Parler. Dit le. Dit quelque chose. N’importe quoi mais fais-moi réentendre…
« … ta voix. » Bredouillai-je d’un ton effacé.
Je n’eu que quelques mots de plus, mais ils furent si précieux que je m’en étonnais moi-même de les apprécier. Ils apportaient une chaleur dans mon être et tentaient de chasser la torpeur sans y parvenir. Il avait déposé un sachet de fast-food sur mon lit et, une fois que je fus certain qu’il avait fermé derrière lui, je m’en approchai prudemment. Attiré par l’odeur. Attiré par la faim qui se fit si tenaillante que je m’en étonnais moi-même. Et après quelques instants d’hésitation, je consentis à manger dans un ronronnement qui me fit sursauter. J’avais faim. J’avais… Faim de cette liberté dont on m’avait privé, dont on me privait. Et en même temps j’avais terriblement peur de ce qu’il pouvait y avoir derrière la porte.
Je mis plusieurs jours à me rendre compte qu’elle n’était pas verrouillée. J’en mis deux autres avant d’oser poser la main sur la poignée. J’avais commencé à faire plus attention aux bruits alentours, à remarquer les subtils changements, à faire mine d’écouter de la musique alors que j’étais plutôt aux aguets de cet endroit et de ses secrets. Les murs familiers cessèrent peu à peu de me torturer. La fenêtre cessa de m’appeler. Mes bras diminuèrent leurs gestes brusques de défense et je pu commencer à essayer de retrouver quelques souvenirs. Se concentrer était compliqué. Se souvenir était encore pire… Tout ce que j’avais, c’était de la douleur. De la peur. Mes côtes me lancèrent avec tant de violence une nuit de cauchemars que je ne parvins même plus à respirer convenablement. Je suffoquai littéralement, agrippant ce tee-shirt comme s’il m’étouffait, m’enserrait le torse comme un étau et retenait le peu d’air que je parvenais à happer. J’avais envie d’hurler mais le son resta dans ma gorge, jusqu’à sentir deux bras vers moi. Autour de moi. Je hurlai cette fois pour de bon, de surprise, de peur, mais je m’agrippai pourtant de toutes mes forces à cette peau. Comme une bouée. Comme le barreau d’une échelle. Ma peau fut parcourue de frissons odieux, glacés, pourtant je peinais tellement dans une demi-conscience que j’étais prêt à accepter toutes les solutions. Toutes les propositions. Toute aide… J’eu un pic douloureux au niveau de ma cuisse, geignant, tournant la tête pour essayer de comprendre, avant qu’une chaleur délicieuse n’enveloppe soudain mon être. Prenant une grande inspiration libératrice, je ne remarquai qu’à cet instant le torse contre lequel j’étais maintenu. Je voulus dire quelque chose mais mes paupières se fermèrent d’elles-mêmes et le noir complet s’abattit sur ma conscience.
Je ne cherchai pas à recommencer. Quelque chose faisait blocage au fond de mon crâne et ça me soufflait qu’il était inutile de lutter pour en percer les secrets : la vérité serait pire que le reste. Je déglutis à cette constatation et tournai la tête en direction de la porte. Elle pleurait. J’étais persuadé que c’était une petite fille qui geignait, sans savoir pourquoi. Elle pleurait depuis plusieurs minutes déjà et elle ne s’arrêtait pas. J’eu une grimace, d’inquiétude pas de dégoût, avant de me tourner sur le côté pour essayer de l’ignorer. Il allait la faire s’arrêter. Il allait la bercer sans doute pour la rassurer. Il allait… J’écartai l’écouteur de mon oreille, espérant un répit qui fut de courte durée ; elle recommença. Quand je me redressai sur les coudes, ses cris redoublèrent et je fus pris d’une panique qui me tordit les tripes. Pas pour fuir, non, c’était quelque chose d’autre. Autre chose. Une chose qui m’appelait. Qui me saisissait à bras le corps et me poussa à rejeter les couvertures pour me lever. J’abandonnai toute raison. Toute idée. Tout lecteur musical pour me ruer sur la poignée. Presque priai-je pour qu’elle tourne et, sans surprise, elle se laissa faire. La porte s’ouvrit dans un grincement et je tombai sur un couloir… Qui n’avait rien à voir avec ce que j’avais imaginé. Moi qui craignait de découvrir du béton et des câbles, des tuyaux d’acier et des murs délabrés, je fis face à un plancher en bois clair et des murs blanc cassé, presque bleus. Un appartement. J’étais dans… Un endroit où vivre ? Une… Espèce de maison ?
J’avais le cœur qui battait la chamade tandis que j’essayai d’analyser le moindre détail. La moindre idée. Une porte juste à côté de celle que je venais d’ouvrir. Puis une suivante. Et une autre au bout du couloir, ouverte celle-ci. C’était de là que provenaient les pleurs. De là que s’échappaient les hurlements. Je déglutis. Eu envie de faire demi-tour et de retourner dans la chambre. Les pleurs de bébé me faisaient mal au crâne. J’eu envie de gémir à mon tour, frôlant le plancher du pied : chaud. Je fis un pas et aucune catastrophe ne me tomba sur le coin du nez. Un autre, toujours rien. Où était-Il ? Comment pouvait-Il la laisser seule et… Je cessai de réfléchir quand elle eu un hoquet et je me précipitai en avant, traversant le couloir comme si ma vie en dépendait pour me retrouver dans une pièce sommairement décorée. Je m’en fichais en soit, je ne voyais que le lit en bois posé près d’un des murs. Je ne voyais que les petits bras qui s’agitaient. Je ne voyais que cette bouche en train de pleurer et mes gestes furent automatiques : je vins la saisir. Une paume sous la nuque, l’autre sous son bassin, et je la soulevai.
La petite fille ouvrit les yeux, de surprise sans doute. D’étonnement. D’interrogations. Peut-être qu’on ne se connaissait pas mais, au fond, je sentais que c’était tout le contraire. Je n’aurais pas su l’expliquer. Pas pu. Je la connaissais. Je l’avais déjà vu et pourtant je dévorai son visage du regard comme si c’était la première fois que je la découvrais. Elle était si belle. Si mignonne. Si… Elle grimaça avant de se remettre à geindre et, par réflexe, je la portai contre moi. Sa petite tête contre mon cou. Son petit corps contre mon torse. Ses petits poings serrèrent le tissu de mon tee-shirt et après quelques secondes qui me parurent incroyablement longues, elle sembla s’apaiser. Je ne vis pas la jeune femme aux longs cheveux roux qui revint dans la pièce, un biberon à la main, et s’immobilisa sans un mot. Je ne vis pas son visage surpris, ni reculer de quelques pas pour se mettre hors de ma vue. J’étais tellement concentré sur le bébé que je tenais dans les bras, sur la satisfaction douce qu’elle m’apportait, que plus rien ne me sembla exister.
Ce bébé… C’était ma fille. Je le savais maintenant.
C’est en tout cas l’évidence que je me fis, ne consentant à relâcher la tension de mes muscles que lorsque je fus complètement sûr qu’elle était apaisée et endormie. Somnolente au moins. Soudain, des bruits de pas précipités me forcèrent à me retourner et je reculai prudemment, le bébé toujours dans les bras. Pendant un instant j’avais complètement oublié où je me trouvais. Je retins mon souffle, dégluti et me figeait en le voyant apparaître… Très différent de d’habitude, à cette heure-ci. En journée, les fois où je l’avais vu, Carlisle portait des chemises et des pantalons à la coupe impeccable. Mais là il avait revêtu un sweat d’un groupe que j’aimais bien et un pantalon de jogging. Il était mal rasé, à bout de souffle, et un de ses écouteurs pendait lamentablement de son écharpe qu’il n’avait même pas pris le temps de retirer. Différent. Très différent.
Comme la sensation de fuite que j’attendais et qui ne vint qu’en demi-teinte. Il y eu un silence. Pourquoi est-ce que je n’étais pas figé de torpeur ? Pourquoi est-ce que je n’avais pas autant envie de m’enfuir ? Pourquoi est-ce que mes sens s’inquiétaient sans pour autant me pousser à résister ? A me battre ? A déguerpir aussi sec ? … Je le toisai comme il me jaugeait, sa bouche entrouverte dans une respiration sifflante. Avait-il couru pour revenir ? Avait-il paniqué à l’idée que je puisse faire du mal à ce bébé ? Rien qu’à cette pensée je me renfrognai et serrait davantage la petite fille. Je pris une moue désolée.
« Elle pleurait. » Justifiai-je, faiblement. « Tasha… Pleurait. »
Son nom venait de me frapper comme une évidence. Comme une réalité. Tasha. Ma Tasha. Ma fille. Notre… Je déglutis, douloureux. Frappé. Percuté comme si j’étais en train de me prendre un bus en pleine face. C’était à peu près le cas. Lui. Carlisle. Moi. Antropy. Elle. Tasha. Des pièces entremêlées qui ne trouvaient pas encore de sens mais qui laissaient entrevoir des liens. Des possibilités. Des hypothèses qui m’effrayaient autant que m’intriguaient. Mais j’étais encore trop fatigué pour les retourner dans tous les sens.
« Est-ce que… » Commençai-je, m’interrompant en le voyant retenir son souffle. Pourquoi est-ce que son visage inquiet me faisait aussi mal ? « Je suis désolé. »
M’excuser. Pour quoi ? Pour le rendre aussi triste. Pour rendre cet homme aussi triste. Pour rendre cette situation aussi triste. Pour… Pourquoi est-ce que, pour la première fois, j'avais besoin qu'il me parle ? QU'il m'explique ? Qu'il me laisse entendre sa voix. J'avais besoin de comprendre.
« Carlisle… Qu'est-ce qu'il... se passe ? »
Je voulais savoir. Je devais savoir. Je devais comprendre pourquoi j’avais oublié ma fille, pourquoi cet homme pour qui j’éprouvais des sentiments aussi forts que violents était la source de mes pires angoisses… Et pourquoi, maintenant, je n’avais pas aussi peur que lorsque nous étions dans la chambre ?
Je fus frappé d’un éclat inconscient. Mes yeux baissés se relevèrent.
« Qui est… Louis ? »
Un nom. Un mot.
Qui a lui seul parvenait à me remettre dans cet état de torpeur au point que je me laissai tomber dans le rocking-chair qui se trouvait là, tenant toujours Tasha dans mes bras. Innocente. Délicieuse. Face à celui qui possédait les réponses et qui détenait les clefs de mon âme.
Sloan Fyresciell
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : King Tom Hiddleston
• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
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• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui
| Conte : Le Hobbit | Dans le monde des contes, je suis : : Smaug le magnifique
Il était sortit plus tôt ce midi, contactant Alice pour lui demander de venir une heure en avance sur l’horaire convenu, appelé en urgence au Manoir, où des avocats l’attendaient de pieds ferme. La gifle qu’il avait asséner à Mère avait été filmé, puis elle prenait le malin et sans doute jouissif plaisir de lui intenter un procès pour coups et blessures, ainsi qu’un recours en appel quand à la mesure de sénilité qu’il avait fait peser contre elle et qui lui avait donné la garde exclusive d’Evanora, jusqu’à sa majorité. Mesure qui, jusqu’à présent, l’avait maintenue dans un asile, loin d’eux, et d’où Carlisle s’était assuré qu’elle ne sortirait plus jamais. Si seulement il avait su que ce n’était pas de l’empêcher de sortir qu’il aurait du se prémunir, mais de sortir. Fièrement implanté dans l’esprit de la seule personne qu’il n’avait jamais crains, ni même jamais pensé à remettre la loyauté en paroles…
Il s’était assit comme d’une évidence dans le fauteuil de cuir de son immense bureau, dont il n’avait pas poussé les portes depuis plus de six mois désormais, et si l’entreprise de nettoyage qui officiait au Manoir était d’une perfection irréprochable, aucun des trois avocats ne fut dupes. L’endroit tout entier ressemblait à un caveau, et pour la première fois, Carlisle s’y sentait presque à sa place. Ils l’attaquèrent de front, lui faisait glissé une clef usb que Carlisle ne toucha même pas, sachant parfaitement que la plainte de Mère était justifiable, n’ayant pas prit la peine d’effacer les images de cette bravade libératrice. Il n’avait même pas l’intention de démentir. Il se contenta d’attendre patiemment que leur laïus fut achever pour leur fournir les coordonnés de ses avocats et leur conseiller de passer dorénavant par eux et de ne plus l’importuner, ayant plus urgent à traiter. Les avocats présentèrent leur plus abjectes sourires, légèrement crispés en réalisant à quels ‘confrères’ ils allaient de voir se frotter, déposant une chemise épaisse sur son bureau avant de quitter les lieux, raccompagnés par le rare personnel que Carlisle avait laissé en place.
Pendant un instant, il avait passé sa main sur son visage, résolu à ne jamais ouvrir cette chemise emplie de plaintes fondées et de demande de libération. Il se foutait bien de ce que Mère pouvait vouloir ou comploter. Elle avait déjà gagné, et ses sœurs étaient désormais adultes, en sécurité en Toscane, alors à quoi bon se battre ? Elle pouvait bien sortir, récupérer le Manoir même si elle le désirait !.. La seule chose que Carlisle ne permettrait pas, c’était qu’elle connaisse Tasha. Elle ignorait l’existence de sa descendance et Carlisle ne tolérerait pas qu’elle fasse partie de la vie de Tasha. C’était peut-être la seule raison qui pouvait encore le pousser à se battre. Un petit peu plus…
Il appellerait Clive. Levi. N’importe quel flic pour déterrer les sombres années sordides de sa mère et les nombreuses signalements d’assistants sociaux à leur nom. Peu importait désormais qu’on le désigne comme faible, il devait désormais se battre pour une seule chose. Tasha était peut-être bien tout ce qui lui restait au monde…
Dans un soupir las, il se releva, remontant dans sa chambre. Trop grande. Trop vide. Empli de désespoir pourpre et d’air vicié. Il trouva rapidement ce qu’il cherchait, se changeant avant de confier ses vêtements à l’un des derniers membres du personnel, lui demandant de les faire nettoyer. Il repasserait plus tard. L’homme, un visage à peine familier, le salua, un regard un peu peiné sur le visage, que Carlisle ne remarqua pas. Comme le jeune Maître avait changé en un an…
Courir lui avait toujours fait du bien. Sentir ses muscles bouger sous sa chair, sentir sa peau tirailler et sa résistance faiblir, sentir les acides lactiques envahir ses membres et les pousser malgré tout plus loin, voir chaque jour son temps diminuer et ses distances augmentés, cela avait quelque chose de profondément gratifiant. De véritablement apaisant. Et après un mois passé à ne faire que surveiller Antropy nuit et jours depuis la pièce à côté… Il en avait cruellement besoin.
Il faisait son deuil. Il le reprenait de là où il l’avait laissé en suspend, à leur retour de Suisse. Il l’avait perdu, retrouvé, espérer et perdu à nouveau. Il était peut-être temps d’accepter que jamais plus, Antropy ne serait le même. Il ne pouvait pas imaginer les sévices que Louis lui avait fait subir, et il n’avait que la preuve, irréfutable et quotidienne, de la destruction que l’irlandais avait semé en lui. Jamais plus il ne pourrait s’approcher de lui, ni le toucher. Sa simple présence le tenait en horreur, le plongeait dans une terreur innommable et rien ne pourrait changer cela. Ni le temps, ni la moindre intervention médicamenteuse. Il ne pouvait pas le guérir. Il ne pouvait pas le ramener. Et il ne pouvait pas le maintenir enfermé entre ces quatre murs… Il y avait eue des progrès, c’était une évidence, mais il ne pouvait pas nier qu’il ne le concernait aucunement. Les crises d’angoisse avaient reculés, un peu. La dissociation qu’il faisait de sa voix et de celle de Louis était une avancée, mais rien ne garantissait qu’il y en aurait d’autre. Tout ce qui le concernait demeurait aléatoire et irrémédiablement imprévisible…
De colère, mais aussi de peine, il augmenta sa foulée, s’essoufflant sans même s’en rendre compte. Il ne pouvait plus le traiter comme un rat de laboratoire. C’était trop dur. C’était devenu trop dur. L’observer à travers ces écrans, ces constantes, ces chiffres, ces moments de lucidité, c’était devenu trop violent. Il ne pouvait plus le maintenir en cage. Le maintenir ainsi… Suspendu. Coupé de la réalité. Coupé de tout. Il n’avait pas ce droit, pas ce…
Son portable contre son bras se mit à vibrer, et Carlisle s’arrêta net. Le numéro ne renvoyait à aucun nom, mais il ne connaissait que trop bien son appartenance…
-Alice? lança-t-il, essoufflé. Qu’est-ce qui se p...
-Il est avec Tasha !
La voix au bout du fil était tendue, déchirée entre le soulagement, l’excitation et une forme diffuse de crainte.
-… Pardon?
-Il est sorti de sa chambre, il est avec Tasha ! Il la berce, c’est tellement… Naturel ! Il faut que vous rentriez, vite !
Il aurait pu se fendre d’un commentaire, n’importe quoi, mais un bloc de glace venait de tomber dans sa poitrine, dégringolant lentement dans son ventre. Une angoisse tenace, doublée d’une profonde incertitude lui enserra les entrailles et il se mit à courir à plus vive allure encore. L’appartement était à quelques pâtés de maison à peine. Il fallait qu’il fasse vite…
Quand il entra, ce fût Alice qu’il trouva en premier, dissimulée à demi dans le contre jour, près du chambranle de la porte, qu’il dépassa bien vite. Le voir la tenir de la sorte lui provoqua un véritable choc. C’était si étrange de le voir ainsi, presque… Normalement. Pourtant, quand il la serra plus fort contre lui, Carlisle ne pu s’empêcher d’avancer la main, paume tendue vers lui. Comme pour le dissuader de lui faire du mal. C’était peut-être sa fille avant toute chose, mais son bien être lui revenait dorénavant. Il y eue un silence, court, à peine haché de sa respiration, avant qu’Antropy ne justifie son geste. Et aussitôt, le visage de Carlisle perdit toutes expressions. Tasha. Il l’avait appelé Tasha. Il avait reconnu sa fille, il était… Il était là, en quelque sorte. Et cela confirmait aussi ses pires craintes. Antropy n’était pas détruit. Seule son image de lui l’était. Et ce, irrémédiablement. Et c’était bien plus dur qu’il ne l’aurait cru….
En le voyant vaciller, il eue de nouveau ce même geste, se ravisant en le voyant s’asseoir, Tasha toujours dans ses bras. Douleur ou non, il devait veiller sur leur fille, coûte que coûte. Même si aucun de ses gestes n’étaient agressifs, il se devait de se montrer vigilant…
-Antropy.
Son ton était calme, posé. Profond. Presque neutre alors que tout en lui hurlait, de douleur comme de joie. Avec des gestes très lents, il s’approcha un peu, s’asseyant sur le rebord du lit, le plus loin possible de lui. Ne pas l’effrayer. Ne pas lui donner de raison de se perdre encore…
-Je crois qu’elle est heureuse de te revoir, fit-il doucement, regardant leur fille avec une profonde douceur. Tu te souviens d’elle?
Il eue une sorte de hochement de tête, le fixant avec de grands yeux à la fois vide et vif.
-Très bien. Et elle ? Tu te souviens d’elle? demanda-t-il, désignant Alice de la main.
A nouveau, il eue le réflexe de serrer Tasha un peu plus fort, avisant la ‘nouvelle venue’, mais il se décrispa doucement, devant réfléchir longtemps avant de se rappeler de son prénom. Et de qui elle était. Carlisle eue un sourire, triste, mais il pouvait le voir à son regard, Antropy ne lâcherait pas l’affaire si simplement. Il était têtu. Même contre son bien.
-Louis ne te fera plus de mal, murmura-t-il après un instant. Plus jamais.
Il eue une expression perplexe, un peu perdu, penchant la tête sur le côté avant de se bercer d’avant en arrière, lentement. Jaugeant presque de la pertinence de sa réponse, de ce que cela lui apportait.
-Antropy, est-ce que tu te sens bien ? As-tu mal quelque part? As-tu faim, soif ? Est-ce que je peux t’apporter quoi que ce soit ? Ou Alice? précisa-t-il, le voyant poser des yeux soupçonneux sur lui. Je ne te ferais aucun mal Antropy. Je ne t’en ai jamais fais.
A nouveau, il se mit à se bercer, un peu plus vite, et Carlisle leva les mains, en signe de quiétude.
-Tout va bien. Je vais m’en aller, si tu le préfères. Je vais te laisser avec Alice et Tasha, maintenant.
Lentement il se leva, prêt à s’éloigner mais avant qu’il ne puisse se tourner vers Alice, pour l’inviter à prendre sa place, Antropy se pencha, tendant la main pour frôler la sienne, comme pour le retenir. Lui dire de ne pas partir. Le coeur de Carlisle eue un sursaut, aussi brusque que celui d’Antropy, qui recula aussitôt dans son fauteuil, enfouissant ses mains contre leur fille, comme choqué de son propre geste. Surpris. Tout autant que lui.
-Je serais dans la cuisine Alice, si vous avez besoin de quoi que ce soit, murmura-t-il d’une voix blanche, avant de lui tourner le dos pour s’extirper de la pièce, se précipitant dans la cuisine avant de chercher une tasse quelconque.
Il avait besoin d’un café. Vite. Avant que son âme entière ne se mette à hurler son désespoir. Et son abandon...