La vie reprenait son cours… Robin était assez surpris par la tournure des événements, mais il appréciait grandement. Ils avaient tous assez soufferts comme ça durant la dernière année écoulée et franchement, si Regina et lui pouvaient repartir du bon pied rapidement, c’était tant mieux. L’ancien voleur n’allait pas râler parce que les choses se présentaient mieux que prévu, loin de là ! Au contraire même !

Ceci dit, tout n’était pas réglé pour autant. Alors qu’il avait son fils dans ses bras, Robin ne pouvait s’empêcher de penser que si c’était arrivé une fois, cela pourrait arriver de nouveau à l’avenir. Or cela ne le tentait pas plus que ça. Les enlèvements, ça n’avait jamais été son truc et encore moins quand c’était lui qui en était la victime. La voix de Regina le ramena à la réalité et il lui sourit rapidement.

- Tes chaussons aux pommes sont pas mal aussi… Je dirais même qu’ils sont mortels. La taquina-t-il avec un sourire.

Regina avait eu des mauvaises passes, comme lui. Elle avait même fait montre d’une grande cruauté. Et même s’il ne voulait pas le lui rappeler, l’ancien voleur ne pouvait s’empêcher de la taquiner là-dessus. Un moyen pour se rappeler et pour rappeler à tout le monde que le côté Evil Queen, c’était derrière eux.

- Pourquoi pas ! Ça sera agréable de faire ça ensemble et avec des papiers et de l’argent… Approuva-t-il quand elle lui parla de faire l’Italie ensemble.

Lui n’avait rien contre. Il comptait juste éviter la région de Naples, parce qu’il n’y avait pas que de bons souvenirs…

Son fils toujours dans ses bras, Robin suivit Regina dans la cuisine. La situation était tellement normale qu’il en aurait presque pleuré de soulagement. Il était enfin de retour. Regina n’imaginait sans doute pas combien il était soulagé de pouvoir reprendre sa place dans sa vie, dans celle de leur fils et surtout dans le cœur de sa femme. Cette année de séparation avait été bien plus dure que tout ce que sa femme pourrait imaginer, mais l’ancien voleur ne comptait pas tout raconter. À quoi bon ? Il préférait nettement se concentrer sur le présent et sur son bonheur actuel.

- Tu sais, même quand tu te faisais encore passé pour une méchante, j’ai toujours été persuadé qu’il y avait bien plus de gentillesse en toi que tout ce que les gens, toi la première, voulaient bien croire. Je ne me suis pas trompé. Alors je sais parfaitement que si tu fais des chaussons aux pommes, je pourrais croquer dedans sans aucun problème. Lui dit-il en souriant avant de l’embrasser rapidement.

Puis Regina prit leur fils pour remettre celui-ci dans son parc, la figurine qu’il lui avait fabriqué toujours dans sa main. Robin n’aurait pas cru que le petit adorerait autant cette figurine, mais puisqu’elle lui plaisait, l’archer comptait bien lui en faire d’autres à l’avenir. Ça ne rattraperait jamais le temps perdu, mais Daniel ne pourrait jamais douter de l’affection de son père…

- Et comment tu pourrais m’en vouloir ? Je suis irrésistible ! Plaisanta-t-il avant de passer ses bras autour de Regina, se collant à son dos. J’espérais bien que toi parmi tous tu parviendrais à comprendre au fond de ton cœur que je n’avais jamais eu le projet de partir. J’ai fait des conneries par le passé Regina, mais je t’avais promis de ne plus partir et je tiens toujours mes promesses, tu le sais. Reprit-il sérieusement avant d’enchaîner sur un ton plus léger. On pourrait se faire un long voyage, histoire de rattraper notre lune de miel, tu en penses quoi ? Paris, le sud de la France, Venise, Rome… On pourrait prendre le temps d’aller visiter toutes ces villes non ?

Histoire de se retrouver un peu. Robin n’en parla pas, mais c’était un peu le but. Passer du temps avec sa femme, sans se demander quand on lui ferait encore un coup pendable. Mais encore fallait-il que Regina soit tentée. Et qu’elle puisse s’absenter aussi longtemps.

Réclamer des chaussons aux pommes à Regina n’avait jamais été très compliqué. Elle était assez ravie d’utiliser son fruit préféré, qui lui avait sans doute rappelé durant longtemps un acte dont elle avait été plus que fière, même si les choses avaient mal tournés pour elle par la suite. Quoi qu’il en soit, Robin n’avait pas prévu d’en réclamer, mais puisque sa femme avait commencé à en parler, il aurait été bien sot pour ne pas en profiter ! Et ça, il ne l’était pas en général !

- Je sais pour les rouges. Répondit-il en souriant. Le vert ne te sied pas au teint de toute façon… Ajouta-t-il doucement.

Il n’avait pas entendu parler de Zelena depuis qu’il était revenu et n’avait pas vu celle-ci débarquer pour le faire rôtir à la broche ou le transformer en l’un de ses macaques volants… S’était-il passé quelque chose entre les deux sœurs ? D’autant plus qu’il avait compris que les pommes vertes allaient lui faire penser à sa sœur… Robin ne comprenait pas, mais puisqu’il venait seulement de revenir, il n’allait pas insister. Pas tout de suite en tout cas…

Robin observa un instant sa femme qui portait leur fils dans ses bras alors que celui-ci s’amusait avec la statuette qu’il lui avait fabriqué. Peut-être que s’il ne faisait pas l’affaire en matière de videur, il pourrait toujours se reconvertir dans la menuiserie. C’était un travail qui ne lui avait jamais fait peur et il avait appris quelques trucs assez utiles lors de son séjour forcé en Italie…

- Et notre fils est le parfait reflet de notre perfection. Renchérit-il en affichant un air convaincu.

Alors qu’il savait parfaitement qu’ils n’étaient pas parfaits. Mais cela ne le gênait pas de le laisser croire ou de laisser croire aux autres qu’il le pensait. Robin n’était pas idiot et savait qu’il avait fait beaucoup d’erreurs. Mais Regina était son salut. Ils se complétaient. Tout comme lui, elle avait eu sa part d’erreurs. Cela ne les avait pas empêché d’avancer ni l’un, ni l’autre. Au contraire, ils en étaient sortis plus forts… Alors il avait bien le droit de se vanter !

- J’aimerais bien visiter l’Irlande un jour aussi, si ça te tente. Ajouta-t-il tout en passant les bras autour de la taille de Regina pour la maintenir contre lui. 17 ans, déjà… J’ai dû mal à croire qu’il soit déjà aussi grand et que seulement 7 ans soient passés depuis la fin de la Malédiction… On en a fait du chemin hein ? Souffla-t-il doucement. En tout cas, je sais que j’accepterais de recommencer tout ça, rien que pour avoir ensuite le plaisir de t’avoir dans mes bras… Ajouta-t-il, charmeur mais sincère.

Il l’avait attendu tellement longtemps… Robin n’était pas prêt de la lâcher.

La connaissait-il vraiment mieux que personne ? Robin n’en savait rien, mais le penser le flattait un peu. En tout cas, Regina, elle, savait bien interpréter ses silences puisqu’elle le mit au parfum pour Zelena qui semblait être aux abonnés absents, ce qui était assez curieux… D’autant qu’il pensait que les deux sœurs s’étaient assez bien rapprochées pour que cela n’arrive pas. Mais bon, il avait été absent un an, peut-être qu’il avait loupé des choses… Sans doute même…

- Pourquoi, tu ne m’aurais pas protégé face à elle ? Demanda-t-il avec un sourire.

Même si Zelena pouvait être complètement cinglée, ce n’était pas elle qui l’inquiétait le plus. Robin se méfiait des colères de Regina, il n’y avait qu’à voir comment elle avait réagi avec sa première histoire d’amour pour savoir qu’elle pouvait rebasculer si les circonstances l’y obligeaient. Et lui ne voulait pas être l’une de ces circonstances… Il l’avait trouvé, il comptait bien la garder à présent. Son âme sœur était chère à son cœur et s’il s’était absenté un an, ça n’avait vraiment pas été par plaisir. Ni par choix d’ailleurs.

- On s’organisera ça alors… Acquiesça-t-il. À 300 ans, on est pas si vieille que ça. Plaisanta-t-il avant de redevenir sérieux. Tu es ma moitié Regina… On a mis beaucoup de temps à se trouver, mais il est hors de question que je te lâche à présent. Sans toi, je ne suis rien. Et je le sais parce que je l’ai expérimenté durant cette année et que je ne veux plus jamais revivre une chose pareille…

Le baiser qui s’en suivit fut particulièrement torride. Si Daniel n’avait pas été là, Robin aurait été bien en difficulté… Mais son fils leur fit se rappeler sa présence et cela valait sans doute mieux. En tout cas, ça le fit légèrement rire, à croire qu’il y avait un fond de vérité dans cette histoire qui racontait que les très jeunes enfants pleuraient ou se faisaient remarquer pour séparer leurs parents durant un moment intime pour éviter d’avoir un petit frère ou une petite sœur trop rapidement…

- Tu es certaine de toi ? Demanda-t-il, surpris. Ne te méprends pas, je suis ravi que ça se passe aussi bien et que tu me pardonnes vite, mais je ne veux pas que tu le regrettes. Parce que si je remets les pieds ici ce soir, tu ne pourras plus me mettre à la porte pour reprendre tes esprits. La prévint-il. D’autant que je compte bien reprendre là où Daniel nous a interrompus… Ajouta-t-il d’une voix basse.

Elle ne pourrait pas dire qu’elle n’avait pas été prévenue. Robin était plus que clair et s’il était prêt à attendre avant de revenir à la maison, si elle l’acceptait ici ce soir, c’était fini, elle ne pourrait plus revenir sur sa décision.

Lorsqu’il avait plaisanté face à la possibilité qu’elle le laisse seul face à Zelena, Robin n’avait pas prévu qu’elle en vienne à lui répondre qu’il pourrait sans problème faire face à la sorcière verte. C’était peut-être vrai, mais il n’avait jamais tenté et Robin ne comptait pas le faire, il n’était pas suicidaire. Ceci dit, l’ancien voleur se doutait que les deux sœurs s’entendaient mieux et il ne voulait pas voir débarquer Zelena. Elle pourrait essayer de le transformer en singer cette sorcière…

- Je sais pas si tu as confiance en moi ou si c’est seulement ton amour qui parle. Sourit-il.

Par la suite, ils parlèrent de partir en lune de miel, ce qu’ils n’avaient jamais fait, Robin ayant disparu peu de temps après le mariage et venant à peine de revenir. L’idée avait du mérite et l’homme était plus que partant pour cette aventure. Il taquina sa compagne sur son âge et ne commenta pas la réplique de celle-ci, se contentant de la regarder avec un sourire en coin.

L’instant suivant fut plus solennel, rempli d’amour et de promesses qu’il comptait bien tenir. Robin avait failli une fois par sa faute, et une autre de façon totalement involontaire. Cela ne l’empêchait pas d’être profondément sérieux quand il certifiait à Regina que jamais il ne l’abandonnerait de nouveau. Cette promesse serait aussi un moyen pour sa femme de savoir que s’il ne revenait pas, c’était qu’il aurait eu un problème.

- Si jamais un jour je ne suis pas là alors que je t’ai promis d’y être, c’est qu’il y aura un problème. La prévint-il malgré tout.

Et Regina lui proposa alors de revenir à la maison. Si Robin la taquina un peu, il n’en était pas moins mortellement sérieux quand il lui annonçait qu’elle avait intérêt à être vraiment prête à le revoir dans sa vie. Parce qu’une fois qu’il aurait accepté, l’ancien voleur comptait bien reprendre les choses où ils les avaient laissées et surtout, il comptait bien reprendre sa place dans la maisonnée. Et dans le cœur de Regina. Aussi si celle-ci n’était pas totalement sûre d’elle, le brun préférait attendre encore un peu.

- Alors dès ce soir je reviens ici. Accepta-t-il en regardant gravement sa femme, avant de sourire légèrement. Tu as refait la décoration ? Sourit-il.

Il était assez curieux de voir ce qu’elle avait pu en faire…