Il y avait au moins une chose qui rassurait Robin dans toute cette histoire : Regina ne doutait pas de l’amour dont il était capable. L’ancien voleur s’en était inquiété durant un temps, sachant parfaitement que parfois, il ne montrait pas nécessairement assez ses sentiments. Mais sa femme le connaissait et ne doutait pas de lui, pas sur ce point-là en tout cas et c’était profondément rassurant pour le brun.

Ceci dit, Robin n’eut pas vraiment le temps de s’appesantir dessus que les événements s’enchainèrent : un ivrogne, un Robin calmant radicalement l’ivrogne et une proposition d’emploi, tout ça en moins de dix minutes. Pour une fois, la chance était de son côté. Restait à espérer qu’il aurait autant de chance pour récupérer Regina. Parce que clairement, il ne s’imaginait plus vivre sans elle à présent. Malgré les sentiments qu’il avait pu avoir pour Marianne, il savait que ceux qu’il éprouvait pour Regina n’était rien en comparaison.

Suite à tout ceci, le couple partit pour le Manoir. Et si Regina marchait à ses côtés, Robin ne pouvait s’empêcher d’angoisser : il n’avait pas vu son fils depuis des mois, celui-ci allait-il le reconnaître ? L’accueillir d’un sourire ou avec des pleurs ? Toutes ces questions lui pesaient sur l’esprit et l’ancien voleur n’en menait clairement pas large quand ils arrivèrent au Manoir, qui n’avait pas changé.

En même temps, pourquoi cela aurait changé ? Dire que Robin avait eu un peu de mal à s’adapter à cette maison qui était devenue la sienne et que lorsque les choses avaient commencé à aller mieux, il y avait eu cette fichue aventure… Chassant ses pensées d’un claquement sec, l’ancien voleur rentra à la suite de Regina dans le Manoir et sourit à la baby-sitter, avant de suivre sa femme vers le parc de Daniel. Il hésita un instant avant de s’avancer et sourit au bébé.

- Hey bonhomme, tu me reconnais ? Demanda-t-il doucement.

C’était sans doute idiot de parler ainsi à un enfant d’un an, mais Robin en avait eu besoin. Daniel l’observa un instant et le père eut la grosse peur de ne pas être reconnu. Jusqu’à ce que les lèvres de l’enfant ne s’étirent d’un sourire, l’ancien voleur retint son souffle.

- Oui mon grand, c’est Papa ! Sourit-il en prenant son fils dans ses bras, s’imprégnant de son odeur de bébé. Comme tu m’as manqué ! Dit-il à l’enfant avant de se tourner vers Regina. Apparemment oui… Mais ça peut toujours changer et il pourrait bien avoir les tiens, ça lui irait bien. Répondit-il en souriant.

En tout cas, les choses pouvaient sans doute s’améliorer. Avec son fils dans les bras, Robin reprenait confiance en lui, en son couple, en la vie, tout simplement…

Robin n'allait pas être prêt d'oublier ce sentiment, cette inquiétude qui l'avait saisi lorsqu'il s'était approché du parc où jouait son fils. L'enfant allait-il le reconnaître ? Ou non ? Comment allait-il réagir ? Et que faire si Daniel ne le reconnaissait pas ? Robin avait vu toutes ces questions filer dans sa tête à la vitesse de l'éclair tant tout ceci l'avait inquiété. Mais heureusement pour lui, Daniel l'avait reconnu assez vite. C'était assez inattendu vu que cela faisait un moment qu'il était parti, mais l'ancien voleur n'allait pas s'en plaindre, loin de là !

Puis Regina donna à leur fils le cadeau qu'il avait pris le temps de tailler. Robin fut ravi de voir que cela avait bien plus à son fils et il décida de lui en faire plus souvent. Ça n'allait pas être simple de rester à l'écart cependant... Il l'avait promis à Regina et comptait bien tenir parole, mais tout de même, rester loin de sa femme et de son fils allait lui coûter énormément. Cette aventure forcée lui avait au moins montré qu'il était loin de ne pas pouvoir assumer son rôle de père et de mari. Il lui restait bien des choses à faire, mais il comptait s'améliorer. Auprès de Regina, de Daniel, mais aussi d'Heshvan. Son fils aîné le détestait cordialement et il était temps que l'ancien voleur en apprenne les raisons.

Mais tout passa à la trappe quand Regina s'approcha de lui avec un sourire sur les lèvres pour l'embrasser. Sans attendre, l'ancien voleur enlaça son épouse et savoura ce baiser qu'elle lui accordait. Tout lui avait manqué. La sensation de ses lèvres contre les siennes, la chaleur de son corps contre le sien, la douceur de sa peau... Robin était complètement mordu de cette femme et même s'il avait merdé, il était déterminé à ne plus lui faire de peine.

- Non que je me plaigne mais... Tu me fais plus la tête ? Demanda-t-il, surpris, quand leurs lèvres se détachèrent.

Avait-elle déjà commencé à lui pardonner au fond de son cœur ? L'ancien voleur n'allait pas s'en plaindre, mais c'était assez soudain. Surtout qu'elle lui avait dit, moins de vingt minutes plus tôt, qu'il allait lui falloir du temps... Donc là, il était un peu perdu.

L’ancien voleur n’aurait jamais cru que sa femme viendrait ainsi à lui. Robin s’était attendu à batailler durant des semaines, voire des mois pour la reconquérir. Mais apparemment, leur amour était toujours aussi grand malgré son absence d’un an… Et au fond, le brun en était soulagé. Il avait eu peur de la perdre pour toujours et ce n’était pas le cas. Une tension dans ses épaules s’envola alors qu’il prenait Regina dans ses bras pour profiter de sa présence et lui rendre son baiser.

- Je ne m’attendais pas à ce que ton cœur te pousse aussi fort… Tu sais, même si ça n’est pas vraiment de ma volonté, je culpabilise beaucoup de cette absence…

Et un autre baiser vint ponctuer ses paroles, plein de larmes. Robin s’alarma en comprenant que Regina était en pleurs. Sa femme ne pleurait pas beaucoup, du moins pas de cette façon. Elle était entrain de craquer et quand elle se mit à le supplier de ne plus l’abandonner, ce fut bien lui qui fut sur le point de craquer !

- Eh… Dit-il doucement en la consolant. Je ne t’abandonnerais plus jamais volontairement Regina, je te le jure. Lui promit-il sans problème.

Il ne pouvait rien faire de plus. Robin était assez conscient que dans cette ville, on pouvait disparaître et vivre une aventure dans le monde des contes bien trop facilement. C’était même assez fréquent. Cela ne lui était pas encore arrivé et il croisait les doigts pour que cela ne se fasse jamais. Parce qu’il avait bien conscience de la peur que cela pourrait donner à Regina ou à leur fils. Et l’ancien voleur n’avait plus envie d’angoisser qui que ce soit…

S’il avait pu se douter… Robin avait imaginé plusieurs scenarii possibles, notamment que Regina ne veuille plus du tout lui parler voire n’utilise sa magie sur lui. Il l’aurait bien cherché et n’aurait pas trop protesté il fallait l’avouer. Mais clairement, l’ancien voleur ne s’était pas imaginé que les choses prendraient cette tournure. Même s’il aimait Regina de tout son cœur et savait qu’elle le lui rendait bien, la peine qu’il lui avait causé, deux fois d’affiliée, l’ancien voleur l’avait imaginé plus importante que ça. Et Regina réagissait très mal quand elle se sentait trahie. Il ne minimisait rien, il savait qu’elle avait énormément souffert mais n’avait pas pu imaginer qu’elle pourrait passer outre sa colère pour voir la vérité dans ses arguments et pour accepter de le pardonner.

- Je suis tellement désolé Regina… Lui dit-il en la serrant fortement contre lui.

Il ne pouvait rien faire de plus pour le moment que de la garder contre lui pendant qu’elle pleurait. Lui-même ne se sentait pas très bien mais la présence de Regina entre ses bras lui permettait de tout surmonter. Son absence lui avait fait beaucoup de mal et s’il l’avait pu, l’ancien voleur serait revenu plus tôt. Mais il en avait été empêché par le manque de moyen et la frontière de la langue. Retrouver Storybrooke avait été compliqué également, la magie de la ville la protégeant toujours. Quand sa femme lui demanda de rester, Robin accepta sans souci. Mais il n’oubliait pas non plus la demande qu’elle lui avait fait plus tôt, bien avant qu’ils ne viennent voir Daniel.

- Par contre je te rappelle que tu m’as demandé de prendre mon poste dès ce soir… Alors dis-moi exactement ce que je dois faire. Lui rappela-t-il gentiment.

Hors de question de manquer à sa parole, Regina allait donc devoir décider de ce qu’elle voulait. Qu’il aille bosser ou qu’il reste ici.

Les choses se passaient véritablement bien mieux que ce qu’il avait espéré. Robin était là, au manoir, entouré de sa femme et de son fils. Et sa femme semblait même avoir laissé partir sa colère contre lui assez rapidement, ce qui était pour lui une bonne nouvelle. Une Regina en colère, ça n’était jamais facile à gérer ! En quelques heures, ils étaient tous les deux passés de la colère, à la tristesse, au chagrin, au rire et enfin à ça. À cette sensation de stabilité. À cette situation qu’il ressentait comme parfaitement normale. Juste.

- Si la patronne est d’accord avec ça, alors je peux bien faire plaisir à ma femme. Répondit-il avec un sourire en coin.

Robin avait résisté un moment, mais son fils était là, tout prêt et il ne l’avait toujours pas pris dans ses bras. Non pas parce qu’il ne l’aimait pas. Mais il n’avait pas voulu l’effrayer. Et à présent, l’ancien voleur savait pertinemment qu’il ne ferait aucunement peur à son fils, aussi le prit-il dans ses bras avant de suivre Regina dans la cuisine.

- Des lasagnes… Les tiennes m’ont manqué ! Soupira-t-il. L’Italie, c’est bien, mais ça n’a clairement aucun intérêt si tu n’es pas avec moi.

Et c’était vrai. Il n’avait pas vraiment profité de l’endroit, même si à présent il savait parler assez bien l’italien pour se faire comprendre.