« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Sherlock Holmes s’enfonça un peu plus dans son fauteuil. Se laissant aller aux paroles de Kida, et serrant les dents. Au fur et à mesure qu’il parlait, ses doutes se confirmait. Il n’avait ressenti cela immédiatement que pour une seule femme. Autrefois appelée La Femme. Irène Adler. Qu’est ce qui pouvait bien trouver à l’Atlante ? Comme d’habitude, Sherlock Holmes avait la réponse. Il avait toujours la réponse. Fermant les yeux, comme victime d’une douleur interne lorsqu’elle lui dit qu’elle ne garderait pas le harpon. C’était le mystère. Il le savait maintenant. C’était un point de catalyse du mystère. Ses yeux bleus, avait quelque chose de particulièrement fascinant, et la clef de l’énigme semblait y être cachée, inaccessible. C’était tout de suite ce qui l’avait attiré chez Irène aux premiers abords. Mais celui là, était bien plus profond, bien plus ancien, et bien plus grand encore. Quand le détective réouvrit les yeux, il ne put qu’encore une fois, se faire envoûter et captivité par ce regard si bleu et si… énigmatique. De nombreuses questions lui traversèrent l’esprit, toutes sans réponse. Et c’est pour cela qu’il était en train de sombrer vers les émotions qu’il repoussait tant. Pourquoi ce regard était aussi bleu ? Que cachait-il ? De quoi était-il la clef ? Se redressant un peu dans son fauteuil, il l’écouta hausser le ton sans l’interrompre. Elle avait mal compris. Il le savait, mais c’était entièrement sa faute, il s’était mal exprimé. Haussant les sourcils de surprises, Sherlock ne l’interrompit pas. C’était peut être même une des rares fois où il ne le faisait pas. D’habitude, il aurait couper sa rhétorique d’une réplique cynique et cinglante. Mais là, il n’en avait pas du tout la force… Un sourire naquit ensuite sur ses lèvres, quand il se rendit compte qu’elle avait compris. Puis le silence, pesant et gênant. Le regard insondable de la jeune Atlante lui fit à nouveau perdre ses moyens. Que devait-il faire ? La laisser partir ? Et vaquer à ses occupations ? Non. Car lorsqu’elle partirait, il jouerait du violon à ne plus en finir, jusqu’à sombrer dans la tristesse profonde, et la mélancolie des vieux jours. Une nouvelle vie s’offrait à lui, et il comptait bien la saisir. Un regard amusé traversa alors les yeux de Sherlock. « Je suis désolé. C’est entièrement ma faute. Je me suis mal exprimé, et je ne sais pas pourquoi, depuis que je vous ai rencontré, je suis un livre ouvert. »
Ne bougeant pas d’un pouce, il l’écouta s’excuser, puis l’observa se diriger vers la sortie sans un mot. Allait-il faire comme avec Irène Adler ? Tout gâcher par égoïsme ? Tout plaquer parce que le mystère à résoudre de cette femme était trop grand pour lui ? Car c’était pour cela qu’il avait tout briser. Mais il fallait savoir une chose, Sherlock Holmes ne commettait jamais deux fois la même erreur. Alors qu’elle posa la poignée sur la porte, il laissa sa main venir paresseusement contre sa tempe, puis déclara d’une voix claire, distinct et audible, comme il l’avait lorsqu’il s’adressait à celui à qui il allait résoudre l’énigme. « L’assassin, c’est le Chat. »
Il ne la regardait pas. Il se contentait d’observer l’âtre de la cheminée, absorbé par les flammes dansantes. Ne sachant pas si elle était parti, il se contenta de poursuivre : « Le Tétanos, c’est ce qui a tué la victime.»
Toujours appuyé de la sorte, il se tourna vers Kida, qui cette fois-ci l’observait. Son regard jurait parfaitement avec la couleur des flammes de la cheminée…
« La mauvaise nouvelle, c’est que le chat blanc de l’Antiquaire va mourir. Je l’ai remarqué dès que je suis arrivé là bas, juste au moment où nous nous sommes rencontrés. C’est en dormant sur le fauteuil, avec les puces de l’ancien qu’il l’a attrapé. Le chat contaminé mord son maître, qui pour je ne sais quelle raison, certainement la négligence, n’était pas vacciné. Quand on regarde les accoudoirs, outre la tâche de sang, on peut aussi remarqué qu’il est serré à plusieurs endroits, comme si la victime était aussi sujet à une maladie chronique. Je penche pour la maladie de Parkinson. J’en suis même sûr. Les symptômes du Tétanos peuvent être semblable à cette dernière dans son dernier stade. Le malheureux pense donc qu’il vit ses dernières heures en paix, et que dans les jours qui viennent il sera prisonnier de son corps. Plutôt que de consulter, et d’effectuer une prise de sang qui aurait confirmé mon diagnostique, il met fin à ses jours. Quiproquo, comme nous avons eu ce soir. Mais beaucoup plus macabre. »
Soupirant, il se redressa un peu sur son fauteuil et déclara d’un air las. « En réalité, je vous ai menti. J’étais au courant depuis le début. Le vrai mystère, c’était vous. J’espère que vous me pardonnerez disons… Autour d’un verre ? »
Quoi ? Il avait tellement la classe ! Il avait fait du Sherlock Holmes parfait ! Et là, il venait de tout balancer comme un imbécile. Qu’est qu’il croyait ? Qu’elle accepterait alors qu’il venait de lui dire qu’il lui avait menti ? Les chances de succès devaient être autour de… 20 %.
Kida
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C'était sa voix qui l'avait fait se stopper immédiatement. L'idée qu'il puisse être un livre ouvert et s'en excuser n'avait fait qu'accélerer cette irrépressible envie de fuir mais le ton calme, posé et calculé que sa voix eut après la stoppa net, la main sur la poignet. Les yeux fermés, elle soupira. Ca ne pouvait pas recommencer. Pas maintenant. Pas comme ça. Elle s'était pourtant jurée de ne plus se faire avoir, de ne plus souffrir inutilement. Elle n'était pas faite pour cela, pas faîte pour les relations hommes femmes, elle était juste faite pour guider, pour garder la sagesse, ouvrir les consciences, guider... Elle se revoyait avec Milo à enquêter sur son passé, elle voyait son regard fébrile glissé sur les lignes des livres qu'il dévorait tandis qu'elle cherchait à ramener les pièces du puzzle. Elle se revoyait dans cette chambre chez Granny, allongé sur le lit, les cheveux blonds dans le vide, à attendre, attendre encore et encore... qu'il revienne, donne un signe de vie, une parole. Mais il n'y avait rien eu. Et elle avait souffert. Une seconde fois. Et voilà maintenant que le comportement de Sherlock Holmes était absolument tout ce qu'il y avait de plus louche, qu'il semblait se débattre avec la même vigueur sur ce qu'il pensait ressentir. Elle ne pouvait pas tout recommencer à zéro. L'amour serait sa faiblesse alors elle s'était toujours jurer de fuir, fuir à toutes jambes. Mais il n'était plus questin de palpitation maintenant, il s'était repris, il parlait d'enquête, il n'y avait plus de quoi avoir peur, n'est-ce pas? Elle était presque capable de voir Kayaht, les bras croisés et son regard si profond et calme. Elle le voyait presque murmurer "courage petite soeur... c'est ton épreuve... surmonte-là". Oui... chaque Atlante avait son épreuve, son épreuve finale. Elle en avait tellement vécu des épreuves, pourquoi une de plus ?
- Alors il n'y a pas de meurtre...
Elle s'était retournée lentement, perplexe. Elle ne regardait pas l'homme, elle regardait ailleurs, sur l'étagère, elle réfléchissait. Elle leva le bras en avant, secouant sa main comme si elle tentait de se remémorer ce qu'il venait de lui dire :
- Vous avez d'abord dit que le chat était l'assassin... que le tétanos avait eu raison de la victime... puis qu'elle a mit fin à ses jours... C'est donc un suicide. Si c'est un suicide, le tétanos ne l'a pas tué, le chat n'est pas l'assassin et ce n'est pas un meurtre. Entre nous... je ne pense pas que le chat puisse être considéré dans tous les cas... Il est à la limite le témoin, le messager de la mort mais c'est le tétanos qui tue... pas le chat... non ?
Elle avait glissé ses yeux bleus dans ceux gris du détective avec une rapidité impressionnante. Elle le fixait de manière profonde, concentrée sur ce qu'il lui disait. Il s'excusa ensuite de l'avoir emmené dans un terrible mensonge. Elle éait apparamment plus le sujet d'enquête que le chat ou le fauteuil. Elle se contenta d'avoir un petit rire avant de préciser :
- Je n'ai rien d'un mystère, croyez-moi.
Pourquoi donc pensaient-ils tous cela ? Elle été plutôt coopérante. Etrangère mais coopérante. Monsieur Verne passait ses journées à l'harceler sur l'Atlantide pendant qu'il lui expliquait sa propre vie dans le passé et elle avait toujours répondu à toutes ses questions... quant au vere...
- Ce n'est pas ce que nous venons de faire ?
Elle montra d'un signe de tête les deux tasses de thé vide. Pourquoi diable voulait-il boire un autre verre ? Etait-ce de nouveau de la draguerie ? Sherlock Holmes pouvait-il vraiment dire ce genre de phrases ? Cela semblait impossible de l'imaginer comme cela... Elle observa son visage, scruta le moindre de ses traits, y compris ceux qui s'étaient crispés de manière étrange lorsqu'il avait fini par posé sa question. Elle fit un pas incertain dans sa direction avant de déglutir.
- Vous savez... je ne pense pas vraiment être douée ou... faites pour ce genre de chose... je... à chaque fois que les gens restent trop longtemps à mes côtés... ça tourne mal...
Elle s'était massé le bras en regardant vers la cuisine d'un air gêné. Devait-elle vraiment faire la liste ? Elle avait invité tous ces gens dans sa Cité pour tuer Egéon et faire souffrir Poséidon et c'était Aaron qui avait failli mourir, cela vaiat entraîné la destruction de sa cité, puis Milo s'était pris un coup de trident... Ah oui sans oublier le fait qu'elle avait malencontreusement libérer le titan Chronos de sa prison lorsqu'elle avait posé le pied à la Surface de cette terre...
- Je... je ne suis pas une affaire à résoudre... je suis plutôt un problème à régler et je crains que vous ne puissiez pas assez croire au divin, à la magie et à la Nature pour cela...
Essayait-elle de le repousser ou de le protéger ? Elle n'en avait aucune espèce d'idée... elle disait ce qu'elle pensait, tout simplement..elle posa de nouveau les yeux sur l'homme avant de déglutir. Ce serait sans doute le moment le plus difficile de sa carrière... était-il prêt à plonger dans un monde auquel il peinait à croire ? Personne ne sortait indemne en plongeant dans une mer sombre et déchaînée.
Sherlock Holmes
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Restant un long moment sans parler, assit un peu plus profondément dans son fauteuil. L’éclair d’espoir qui lui avait transpercé le coeur et le corps s’était dissipé aussi rapidement qu’il était venu. Rejoignant les mains devant lui, ne laissant dépasser que ses yeux, ils fixèrent Kida avec une intensité sans limites. Ainsi donc, c’était plutôt mal parti. Etant de nature défaitiste, enfin lorsqu’il s’agissait d’amour. Il quitta des yeux Kida pour orienter son regard vers le feu de la cheminée, perdu dans ses pensées. Jambes croisés, il écoutait Kida avec attention, chaque parole l’éloignant un peu plus des rêves rapides qui s’étaient formés dans son esprit. Las, il retourna à nouveau son regard vers Kida et prononça d’une voix sans timbre. « Le chat n’y est pour rien. De toute manière, même si il était volontairement responsable, sachez qu’il n’existe pas de prison pour chat, à Storybrooke. »
Puis, toujours avec le même ton neutre, il reporta encore son regard vers les flammes, toujours étant comme le contraste parfait avec le bleu profond des yeux de Kida. Résigné à ne voir désormais que les flammes de cette cheminée pour le restant de sa vie. « Mystère, problème, affaire. C’est la même chose. Nous partons d’une chose qui nous semble irréalisable à surmonter, pour finalement trouver les ressources en nous même, et y arriver. La victoire de l’Esprit, sur la réalité. Prouvant que chacun est maître de son destin si il s’en donne un temps soit peu les moyens. »
Son regard se porta ensuite vers le Thé, les tasses étaient vides, et ne fumaient plus. Comme si la vie les avaient quittés. Toujours les mains placés devant son visage, il fronça les sourcils avant de répondre toujours dans la même tonalité : « C’était un verre. Mais pas un rendez-vous. Ce n’est pas grave. Autant être honnête, ça n’aurait jamais marché. Vous pensez être responsable de choses, alors que ce n’est pas le cas. Vous pensez pouvoir dicter votre vie, désormais en vous protégeant, telle une carapace. Mais vous n’aspirerez jamais au bonheur, car il n’est réel que lorsqu’il est partagé. Vous consacrerez votre existence à errer, sans les vivre. Ce n’est pas très courageux, mais j’ai également fait ce choix là. On est seul, mais rien ne se désagrège autour de vous. »
Ses yeux se risquèrent à croiser ceux de Kida. C’était la première fois qu’il parlait de ce genre de chose à quelqu’un. Même à Watson, il ne parlait jamais de ce qu’il avait sur le coeur. Même à Angelika. Mais cette personne semblait si… Différente et proche à la fois. C’était ça qui l’avait attiré au premier regard. Car au plus profond de ses yeux bleus, on pouvait y lire la mélancolie d’un temps jadis, et révolu. Exactement la même lueur faible qui flottait dans les yeux de Sherlock. « Vous pouvez aussi y réfléchir. Les réponses données dans l’immédiat, ne sont jamais les meilleurs. Mais je pense que votre choix est arrêté, et vous avez certainement raison. Je n’attire également que le malheur. Autant ne pas débuter une histoire condamnée avant même qu’elle n’ait… Commencé. »
Se levant avec prudence, il s’avança vers elle, puis s’arrêta à une distance d’un bras. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et son regard habituel reprit le dessus. Tendant la main vers la porte, il déclara d’un ton un peu plus enjoué, mais qui gardait encore quelques traces de la conversation qu’ils venaient d’avoir : « Je vous raccompagne, c’est la moindre des choses. Merci pour le fauteuil, vous m’avez été bien utile. »
Sérieusement ? Ca allait se finir comme ça ?
Je suis un sociopathe de haut-niveau, renseignez vous..
Kida
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Elle était restée silencieuse, voyant un nouveau monde s'effondrer devant elle. Sa question avait été pleine d'espoir et la rationnalité désarçonnante de Kida l'avait fait redescendre sur terre en moins d'une seconde. Elle avait vu la lueur s'éteindre dans ses yeux, une pointe de tristesse avait atteint son coeur mais elle était déterminée à rester dans le statut quo, se contenant de serrer les mâchoires. Que ce devait-être étrange pour lui, d'être celui qui se faisait barrer le passage par une personne raisonnable, sans sentiment, lui qui devait tant avoir l'habitude d'être cette personne. Elle l'avait écouté tenter de la convaincre que sa décision n'était peut-être pas la bonne. Que sa vie méritait plus. Plus de joie, plus de chaleur humaine plus d'amour. Mais c'était impossible. Elle avait déjà essayé, elle avait échoué. Ce n'était pas ce que la Nature lui réservait. Sinon, pourquoi l'avait-elle fait vivre seule toute ces années ? Lui avait-elle volé Milo à la première occasion ? Sherlock Holmes n'était à bien des égards une erreur de plus sur le chemin qui lui était destiné. Un simple moment d'égarement. Et cette constatation la blessa profondément. Elle se contenta de déglutir et de baisser les yeux, amorçant un nouveau départ.
La phrase suivante portant la fit relever les yeux vers l'homme. Y réfléchir. Oui... elle pouvait toujours y réfléchir. Mais il avouait qu'elle avait raison, que tout était voué à l'échec. Il avouait lui-même attirer que le malheur alors comment imaginer qu'ils ne plongerait pas à eux tout Storybrooke dans le chaos ? Lorsqu'il parla d'histoire, elle sentit son coeur accélerer. Il avait parlé d'histoire... il se projettait. Même s'il avouait que celle-ci n'avait pourtant pas débuté... Cela était tellement loin de tout ce qu'elle avait pu lire sur Sherlock Holmes. Le détective ne voyait pourtant qu'un seul duo, celui avec Watson. Il ne pensait pas à la romance u très peu, refusant de l'avouer et de se l'avouer. Mais ici, tout était différent, il semblait si prompt à en parler, à essayer... qu'avait-il bien pu se passer dans sa vie pour en arriver là ?
Il s'était levé d'un bond et Kida été sortie de ses rêverie en suivant sa montée des yeux. Elle se leva à son tour tandis qu'il la ramenait vers la porte. Il lui ouvrit alors comme un gentleman et la blonde observa le couloir sombre et froid qui s'offrait à elle. Son regard se posa de nouveau dans celui de Sherlock. Elle pouvait presque percevoir au fond de ses prunelles qu'il refuait que cela puisse se finir ainsi, qu'il espérait qu'elle refuse l'évidence et referme sans doute la porte. Sa lèvre inférieur trembla face à cette constatation qui lui provoqua une nouvelle douleur dans la poitrine. Elle n'avait pas le droit de faire ça... Sa main s'était levée presque malgré elle, tremblante et hésitante. Elle voulait la poser sur sa joue, avec une douceur infinie. Un geste intime que les atlantes appréciaient tout particulièrement quand il s'agissait de rassurer quelqu'un. Mais sa main se stoppa soudain à quelques centimètres seulement de sa peau. Elle n'avait pas le pouvoir de le rassurer. Ni le droit d'ailleurs. Elle ferma les yeux une fraction de secondes et fit retomber son bras lourdement le long de son corps. Le coeur au bord des lèvres, elle parvint seulement à murmurer :
- Je suis désolée...
Avant de s'engouffrer dans le couloir, descendre les escaliers à toute vitesse et s'enfoncer dans la rue. Le froid mordant lui dévorait le visage mais la brûlure que le regret lui infligeait était pire encore...
