« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il était en train de bouffer le chapelier. C'était dégueulasse. Vous croyez qu'il a quel goût en plus, à part de la chaire brûler et de la rouille ? Mon ventre ce retournait dans mon estomac, de façon que je ne croyais presque pas possible. Mon regard était resté figé sur l'image horrifique, jusqu'à ce qu'une voix familière ne me tire de cette torpeur. Je tournais la tête vers December. Elle nous avait suivie ? En tout cas, j'étais bien contente de la retrouver. Mon cœur était soulager d'un poid en moins. Tu vas bien Ehn...Je passe mon tour. Ce connard à faillit me découper en rondelle. Heureusement que j'avais un super robot quand même. J'avais beau me plaindre et lui en foutre plein la tronche, j'étais quand même contente de sa performance. Il ne m'avait pas déçu le petit. Mais c'est pas pour autant que j'irais me coller ce tas de féraille. Y'a pas marqué gouvernante sur mon front.
▬ « Ouai, je gère, je crois que ça va le faire. » Mentis-je. Mais oui ca va le faire. Juste le temps de ramasser mon estomac par terre, quand même. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ... on prend une tasse de thé avec ce fou furieux ou on dégage... J'ai une tête à prendre une tasse de thé pendant que y'a du cannibalisme dans un coin sombre ? C'était simple, on le dégage du chemin et on ce barre de ce trou à rat. « Je propose qu'on dégage le cannibale du chemin. » affirmais-je. Sauf que le lièvre aussi, il avait envie de ce barrer. Avec nos têtes, bien entendue, sinon ce n'est pas drôle. Je n'eu même pas le temps de comprendre ce qui venait de ce passer, que le mur ce rapprochait un peu trop de ma tronche. Je lâchais un râle de douleur avant de comprendre que Decy c'était jeté devant moi. Je la fixais les yeux exorbités de surprise. AH ? AH ? Ah. Ah d'accord. Des gens m'aimaient encore. Ca faisaient plaisir au cœur ca. Mais tu vas me lâcher espèce de dégénéré ! Alice aide-moi !
▬ « Oui oui, pardon, j'arrive ! » Balbutais-je en me remettant debout pour aller choper un truc sur la table. Oh la belle théirière. C'est dans la gueuledu lièvre qu'elle allait aller la petite théière ! D'un coup sec, je vins la briser sur le crâne du lièvre qui lâcha December sous l'impact. « ET LA TES PUTAIN D'EFFET TU LES RESSENTS ? » lui crachais-je de colère. Je détestais le thé de Wonderland qui te faisais faire des choses déroutantes et qui modifiais ta réalité. Je lui en voulais encore profondément à Hackery de m'avoir goyé de ce thé avec Sirrus. J'espère pouvoir un jour lui foutre un vrai coup dans la tronche. Mais au vrai lièvre. Pas cette espèce d'abominable réplique. Aussitôt, le lièvre reporta son attention sur moi. Je jetais un coup d'oeil au mur qui bougeais. Si je pouvais réussir à l'enfermer...
▬ « Decy, tu bouge pas. Je vais nous sortir de là. » lui dis-je. « Enfin, je vais essayer ... » mumurais-je d'un ton dénoué de confiance pour moi même. Je me positionnais devant un mur qui bougeait. Il allait ce refermer sur une pièce, comme une boite. « Eh ! On ta jamais dit que t'avais une sale gueule ? » Lançais au lièvre. J'ai l'impression d'avoir insulter sa mère. Il ce lança directement sur moi, complétement en pétard. J'attendis quelque seconde qu'il soit assez proche, avant de sauter sur le coté. Le lièvre bondit dans l'espèce de petite pièce et le mur ce referma sur lui. Je restais cloué au sol quelque seconde à contempler ce magnifique spectacle des horreurs. Je sentis d'un coup de mains robotisé que MG cherchait à me bouger. Je me relevais en grognant, jetant un coup d'oeil à la blessure de Decy.
▬ « Ca va aller ? » demandais-je en grimaçant. Le poid de la culpabilité tombait lentement sur les épaules. Si elle ne ce serait pas jeté devant moi, ce serait surement moi qui aurait cette vilaine coupure. « Tu n'aurais pas du te jeter devant moi. Mais merci quand même … » Des remerciements pitoyables ? Je savais pas faire mieux. J'étais pas douée pour exprimer mes sentiments. Et j'étais d'ailleurs la pire fille au monde surement. Je tirais Decy par le bras et l'emmenait dans un couloir dans le but de dénicher la sortie. Bien que nous tournions pendant quelque minute, un hangar finit par s'ouvrir dans notre champs de vision. La tignasse blonde me disait vaguement quelque chose. « Cait ! » appelait-je. Ah oui, c'était bien elle. Quelqu'un pouvait me dire ou était Alex ? J'espère que cette idiot ne c'était pas fait bouffé par un Cheschire.
D'ailleurs ..c'était moi ou le Manoir partait radicalement en cacahuète ? J'étais pas certaine que ce truc tienne encore longtemps. Partir serait une très très très bonne idée. Voir la meilleure qu'il soit. Je regardais avec effarement le sol qui ce fissurait sous nos pieds. En redressant la tête, c'est la plafond qui allait nous écraser comme des insectes. Super. Tout bonnement super. Joyeux Halloween. Puisse le sort de votre minable petite vie être favorable. Mon regard ce perdait sur l'horizon qui ce découpait à la fenêtre. Le train était repartie et filait au loin. Oh les ...ils étaient partis sans nous ! Ils nous avaient laissés ! Oh et puis je m'en balance. J''espérais presque que le train explose avec l'odieuse grosse tête dedans. Une lueur furieuse dansait dans mes prunelles. Qui ce souviens du jour ou j'ai dis que Wine faisait partit de la famille ? Pas une personne sensé pour m'assomer ce jour là ?
▬ « Je propose qu'on ce tire. Mais genre, tout de suite. J'ai pas envie de me prendre des murs dans la gueule. » déclarais-je. Et Alex, il est ou bon sang ? « Personne n'a vue mon imbécile de meilleur pote ? Il lèche les murs ou quoi ? » m'inquiétais-je. Si cette andouille était encore en train de fouler le sol du Manoir, j'allais le réduire en miette avant celui ci. Bon. Comment on ce casse en attendant ? Mes yeux s'attardaient sur les griffons robotisés. J'étais à cent pour cent prête pour un remake de Narnia. Je cherchais des yeux un truc avec plein de jolie bouton important pour les mettres en marches. Finalement, mes yeux tombèrent sur un tableau de bord. On fait comment ? On ce la joue am stram gram ? Je fixais les trois grosses manettes en évidences. Elle semblaient me crier « abaisse moi ! »
▬ « Pique nique douille c'est toi l'andouille. Pas toi. Am stram gram..Oh et puis merde. » j'actionnais la manette du milieu, parce que j'avais franchement pas le temps de jouer à chat. Les griffons ce réveillèrent, et déployèrent leurs ailes. Je me demande ce qui ce serait passé si j'avais actionné la manette de droite. J'aurais peu être fais explosé la baraque. « Le taxi est avancé ! » annonçais-je, me dirigeant vers mon propre griffon. Ca me rappelait trop des jeux videos. Je chopais MG qui ce réduisait à l'etat de boite de conserve. Je la foutais dans ma poche en lui ordonnant de ne pas bouger, et débranchais mon Griffon. Puis, je m'installais sur son dos et grimaçais. Ouille. Le voyage allait être dur. Et douloureux. La féraille, c'est pas confortable. Sinon, personne n'as vue Alex hein ? Je commençais à m'inquiéter là.
▬ « Attendez, faut attendre Alex ! » les prévint-je. Hors de question que je me barre sans lui. J'imaginais pas ma vie sans l'hémisphère gauche de mon cerveau. J'espère que ce con allait débarquer. Bien que le Manoir partait de plus en plus en miette, et mon griffon décida de s'élancer dans le ciel, suivit de Cait et de Decy. Mais il fait quoi ce con ? Je lui ai pas dis de partir ! Je me retournais pour voir le Manoir s'effondré pour de bon. « NON ! » hurlais-je de terreur, tirant sur mon griffon pour qu'il fasse demi-tour. J'espère qu'Alex était pas sous ce tas de gravat ! Je sentais déjà mon cœur ce lancer dans une course effrené, alors que je faisais piquer mon griffon vers les débris. Il grinçait en volant. Faudrait peu être lui remettre de l'huile. On s'en fou ! Je sautais de son dos pour me jeter sur les planches, les rouages et les gravats. « ALEX !!! » l'appelais-je. Putain de merde. Je refuse de croire à quoi que ce soit. Il était pas mort. Pas Alex. Alex ne pouvait pas être mort, hein ? Il avait toujous une botte secrète !
▬ « Si t'es mort là dessous, je te fais revenir à la vie et je te bute moi même. » grognais-je, soulevant des planches désespérément. L'inquiétude rongeait mon esprit et je reculais, les mains tremblante et le cœur au bord de l'implosion. Même le griffon était d'accord pour qu'on reparte rejoindre les autres. J'avalais durement ma salive, noyant la boule qui ce formait dans ma gorge. D'un regard désespérée, le cœur lourd, je rejoignis mon griffon et montait sur son dos. Il décolla du sol pour s'envoler dans le ciel, et battre des ailes rapidement pour rattraper Caitriona et Decy. Je sais pas combien de temps ces machains n'avaient pas voler, mais ils avaient franchement pas le goût des voyages de luxe. J'ai cru que j'allais tomber de son dos lorsqu'il a décollé comme un gros bourrin du sol.
J'ignore combien de temps nous avons volés, mais ce fut assez pour me plonger dans un mutisme et continuer à me ronger les ongles d'inquiétude. Il en avait vue d'autre. Il allait s'en sortir hein ? Le premier qui me fait chier je le bute, clair net et précis. Au loin, sous les nuages, j'apercevais de grosses tasses de thés brisés. Comme des maisons. Le griffon commençait à planer difficilement. Je pense qu'une pause ne pourrait pas lui faire de mal. Je m'accrochais à son cou, et lui ordonnais de descendre, faisant signe au autres de me suivre.Ah. C'est quoi ce truc ? C'est un cimetière ? Un cimetière de théière ? On était pas sortie de l'auberge. Enfin pour ca, fallait déjà y rentrer.
Finalement, l'allusion de Bombyx-le-Pokémon au sujet du "train de leur vie" ne fut pas si abstraite que cela : quelques secondes après son départ, le tchou-tchou d'une locomotive put clairement être entendue par tout ce petit monde. Alice, elle, semblait particulièrement remontée envers ce Monsieur H. Mieux valait qu'il ne croise pas leur route tout de suite, sinon il risquerait de connaître une fin aussi triste et sanglante que celles visibles dans les Mortal Kombat... Rien que d'imaginer la scène le fit frissonner. Brr. Il ne voulait pas voir de colonne vertébrale sortit d'un corps, merci bien. Il n'était pas friand de gore à outrance. Les os étaient faits pour rester à l'intérieur d'un corps, non mais.
« Peut-être que tout ça n'est qu'une vaste plaisanterie ? J'espère pour lui que Monsieur H aura des explications convaincantes... »
Vraiment, il aurait besoin d'au moins ça. Sinon, il risquait de passer le pire quart d'heure de sa vie, puisqu'il n'était pas sûr de parvenir à retenir la blondinette qui, il devait l'avouer, devenait franchement flippante lorsqu'elle était en colère. Mais il n'eut pas vraiment le temps de s'attarder sur cette éventualité : tout le monde partait à la recherche de ce fameux train, et Alice l'entraînait d'autorité à ses côtés.
Sans trop de surprise, ils s'installèrent l'un à côté de l'autre dans le wagon. Au moins, ça leur permettait de discuter dans leur coin, et puis, Alex avait une confiance aveugle en son amie : il savait qu'il pouvait compter sur elle, peu importe la situation, ce qui était vraiment rassurant et réconfortant. Et puis, il restait plus ou moins méfiant envers les autres Wonderlandiens : certes, ils étaient tous originaires du même pays, mais ça n'en faisait pas les meilleurs amis du monde pour autant. Il ne savait pas vraiment comment se positionner par rapport à eux, et cela le mettait relativement mal à l'aise. Alors, il préférait laaaargement rester dans son coin ! D'ailleurs, le petit nouveau de leur duo - la vilaine boîte de conserve qui avait eu le culot de s'en prendre à sa pauvre petite nuque sans défense - semblait avoir un coup de cœur particulier envers... Wine ? Gloups. Le robot allait finir par la faire entrer dans une rage folle, et mieux valait que cela ne se produise pas dans un espace clôt... Sinon, il risquerait d'y avoir des morts. Et lui, il voulait pas mourir. Il était bien trop jeune pour ça, non mais.
« Psssssst ! Pssssssssssst ! Oui, il se pensait réellement discret à agir comme ça. Boîte de conseeeeeerve ! Revieeeeeens ! »
Malheureusement, l'interpellé semblait faire la sourde oreille - à condition qu'il possède des oreilles, il n'avait jamais vérifié la chose - et continuait de ronronner joyeusement aux pieds de la Reine Rouge, tout en se frottant contre elle copieusement. ... Bon. Personne n'avait pris la peine de lui signaler qu'il n'était pas un chat ? C'était pas gentil. Le pauvre, il allait finir par se retrouver avec des problèmes identitaires. Enfin... A condition qu'il survive à sa rencontre avec la tortionnaire de Wonderland. En tout cas, il apprit que si jamais ils venaient à rencontrer celle de cette version alternative, elle ne ferait pas long feu. Il pencha la tête sur le côté.
« Tu crois pas que ce serait mieux de la fuir ? Non parce que si elle est aussi horrible que la Duchesse ou je sais plus quoi qu'on a rencontré avant... Je veux pas faire des cauchemars moi ! »
... Ah. Il venait de tilter que, peut-être, on pouvait l'avoir entendu. Ohoh. Il n'osa même pas tourner la tête vers Wine. Autant faire comme si de rien n'était. Il était persuadé que si jamais un regard finirait par tuer, il serait le premier à en faire les frais. Pourquoi il était entouré d'une blonde et d'une brune au regard si dangereuuuux ? Quels choix des plus douteux avait-il fait dans sa vie pour se retrouver dans une pareille posture ?
L'arrêt du train fut pour le moins brutal, si bien qu'il manqua d'aller retrouver son ami de toujours... Le sol, qu'on ne devait même plus citer. Une fois encore, il dû son salut à sa blonde préférée, qui le chopa par le col pour l'entraîner vers un Manoir à l'architecture on ne peut plus bancale et biscornue. Bon, on devinait son propriétaire au premier coup d’œil au moins ! Ils furent rejoints par Caitriona, et la fine équipe qu'ils constituaient fit son entrée dans l'étrange bâtiment. Des couloirs, multiples et sinueux au possible s'offrirent à eux, et ... Attendez, pourquoi ils bougeaient sans cesse ? Les murs étaient montés sur des charnières qui les rendaient mobiles, et le tout était en mouvement perpétuel, réglé comme une horloge.
« Bon sang... »
La chose était déconcertante au possible. Déjà qu'il ne possédait pas un sens de l'orientation des plus remarquable, alors là... Il était sûr de se perdre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Bon, tant qu'il restait avec Alice et la Reine Blanche, tout devrait bien se passer, n'est-ce pas ?
Mais, comme les choses ne sont jamais aussi simples, un premier mur le sépara de son Alice chérie. Il resta un instant figé, à cligner des yeux comme un parfait idiot, avant de se mettre à tambouriner contre la paroi avec toute l'énergie qui lui restait.
« Aliiiiiiice ! ALIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIICE ! Tu vas bien ? Hé, fais attention ! Je te rejoins dès que c'est possible ! »
Bon. Bon. Touuuuut va bien. On se calme. Il n'était pas tout seul. Mais il avait perdu Alice. Et ça, c'était moche. C'était un super bon prétexte pour paniquer, non ? Vraiment, il ne se sentait pas si bien tout d'un coup... Zeeeeen. On va s'en sortir. Courage, petite licorne. Il fit volte-face pour... Constater que c'était au tour de la Reine Blanche d'être portée disparue. ... Noooooon. Ce n'était pas possible. C'était une blague, hein ? Elle s'était cachée pour lui faire peur dès qu'il passerait à son niveau, c'est ça ? Paniqué, il balaya le couloir du regard.
« ... Cait' ? Caiiiiiiiit' ? »
Sa voix lui revenait dans un échos lugubre. Ah bah si, finalement, il était seul maintenant. Pile ce qu'il redoutait. L'espace d'un instant, il envisagea de se recroqueviller dans un coin de la pièce, à attendre qu'on le retrouve mais... L'endroit était tellement malsain qu'il décida de rester en mouvement. Et puis, il voulait rejoindre Alice. Rester immobile ne l'aiderait pas.
Il fut très vite perdu et incapable de retrouver la porte d'entrée. Les murs continuaient à faire leur petite vie autours de lui, et il manqua même de se faire prendre en sandwich entre deux murs - à la place, se fut un pan de sa veste qui y perdit la vie. Ahah. Même les murs voulaient sa mort. Mais que demander de plus ? Sa notion du temps était tout aussi déficiente que son sens de l'orientation, si bien qu'il fut incapable d'estimer depuis quand il errait comme une âme en peine. Mais, alors qu'il tournait à l'angle d'un énième couloir, le mur se referma juste derrière lui, le laissant dans ce qui ressemblait à s'y méprendre à un cul de sac.
« NON ! Non, non, non, non ! Je veux pas ! Me laissez pas là ! Dégage, saleté de muuuuur ! Je veux pas de toi ! »
Il lui donna un grand coup de pied, n'obtenant aucun autre effet que celui de se faire mal. Mais il s'acharna dessus encore un peu, juste pour se défouler et dans le vain espoir qu'il finisse pas bouger à nouveau. Au bout d'un moment, il se retourna pour observer les environs d'un air suspicieux... Pour remarquer la porte qui trônait fièrement au centre du mur. Il se retient à grande peine de se frapper, et fonça droit devant lui.
« Vilaine ! Pourquoi tu t'es pas manifestée plus tôt, hein ?? Ça t'amusait de me voir comme ça ? Manoir de malheur... »
Redoutant une soudaine envolée de porte - on ne sait jamais, ça ne serait pas plus surprenant que cela - il se précipita sur la porte pour l'ouvrir dans la foulée. Et... Il se retrouva à l'extérieur ?
« Mais... Comment ? Il est passé où le Manoir ? »
Il se retourna et, à la place du grand Manoir se trouvait une petite maison théière franchement ridicule. Alors là... Quelque chose lui échappait. Comment il avait pu se retrouver ici en empruntant une simple porte ?
« Ce serait tellement mieux si les autres étaient avec moi.... »
Plein d'espoir, il rouvrit la porte pour se retrouver dans un petit salon - qui semblait être la seule pièce que contenait le bâtiment - tout délabré. La table et les chaises étaient renversées, et le reste des meubles tombaient en morceaux. Mais, pire que tout, la pièce était désespéramment vide. Abattu, il regagna l'extérieur, avant de déambuler tristement entre ce qui ressemblait à s'y méprendre à des tombes. Allons bon... La joie était à son paroxysme.
« Diiiites, y'aurait pas un petit esprit dans les parages, hein ? Histoire de me tenir un peu compagnie. Je me sens seul là... »
Aucune réponse. Pour changer. Dans un soupir désespéré, il reprit son pèlerinage.
Au bout d'un moment, il entendit du bruit et pressa l'allure.
« Héééé ! »
Au loin, il lui semblait voir une forme qui lui était familière. Ressemblant à un cheval de haute taille, mais possédant une différence bien symbolique.
« Une licooooorne ! »
Il n'était plus tout seul et il avait trouvé une compatriote ! Cette perspective le mettait en joie... Joie qui fut de courte durée. En s'approchant, il remarqua que quelque chose clochait sérieusement. L'animal n'avait que la peau sur les os... Enfin, plus vraiment. Elle était certes extrêmement maigre, mais les os perçaient sa peau en divers endroits : un de ses genoux était clairement visible, et ses côtes apparentes. Il déglutit et ralentit. Qu'est-ce que... Le dernier détail qu'il aperçut le fit frissonner. Sur sa corne se trouvait empalé un crâne imposant... Celui d'un lion.
« Mais... Pourquoi tu as fait ça ? Il sentait les larmes lui monter aux yeux. Il refusait de croire ça, son ami le Lion ne pouvait être mort... Tout n'était qu'un vaste cauchemar, n'est-ce pas? Réponds ! Pourquoi tu as fait ça ?! »
L'animal se tourna pour lui faire face, ses yeux rougeoyant profondément enfoncés dans leur orbite. Elle ne semblait pas apprécier d'être houspiller de la sorte, et le signala en renâclant, avant de gratter le sol de son sabot. Cela suffit à le figer sur place. La vision était désagréable au possible. Il ne pouvait détacher les yeux du crâne qui oscillait de droite à gauche, lentement. Cela ne l'empêcha pas de réfléchir à toute allure pour tenter de trouver une pirouette qui lui permettrait de s'en sortir en un morceau.
« Heu... Gentille, la licorne.... Gentille. On.... On est amie, tu sais ? Moi aussi je suis une licorne. J'suis sûr qu'on doit avoir plein de trucs sympas à se raconter ! Des... Des trucs de licorne, tu sais ? Et, heu... »
La, il était à court. Et son adversaire hennit, avant de le charger, corne en avant.
Il retrouva l'usage de ses jambes en un instant, et les utilisa pour courir un peu partout, slalomant entre les tombes. Un coup d’œil par dessus son épaule lui apprit que son assaillant gagné du terrain à vitesse grand V. Il ne voulait pas finir empalé, lui ! Mais, fort heureusement, la solution se présenta d'elle même : un petit bâtiment mortuaire se trouvait juste devant lui, et il utilisa son élan pour l'escalader, se hâtant dans ses mouvements au point qu'il faillit tomber à plusieurs reprises. Se faisant, il répéta un nombre incalculable d'excuses auprès des pauvres morts qui devaient probablement se trouver à l'intérieur, leur expliquant qu'il n'avait pas eu d'autres choix, mais qu'en temps normal il était très très respectueux des tombes. Une fois perchée sur son toit, il poussa un grand soupir. Mon Dieu, il était encore vivant. Mais il ne savait pas comment il allait se débarrasser de la licorne diabolique qui continuait de renâcler à ses pieds, grattant furieusement la terre du sabot. Ce contretemps semblait l'énerver au plus haut point, et ses yeux semblaient encore plus rouge qu'auparavant. Et si jamais il lui venait l'idée de sauter ? Et si elle parvenait à le faire tomber ? Et si...
▬ ALEX !
Il aurait reconnu cette voix entre mille. Alice l'avait retrouvé. D'un bond, il se remit sur ses pieds pour scruter les environs, sans jamais rien voir. Et puis, il eut l'idée de lever les yeux en l'air. Bingo. Alice, Cait' et Decy avaient fière allure sur leur griffon ! Il se mit donc à leur faire de grands signes en sautillant sur place.
« Youhouuuuuuuuuu ! Je suis làààà ! Venez m'aider, la licorne est complètement tarée ! Et je parle pas de moi, hein, pour ceux qui ont des doutes ! »
Il se démena tant et si bien que sa cheville finit par refuser son petit cirque plus longtemps, et elle choisit de rencontrer le bord du toit.
« ... Hé ? »
Et il se retrouva à chuter du haut de son abri de fortune. Il heurta le sol avec violence, retombant sur sa cheville qui émit un craquement des plus sinistres, lui tirant une grimace de douleur. Oh non... Il releva les yeux pour voir ce qui fut un fier équidé le prendre pour cible et foncer. Il fermait déjà les yeux pour éviter ce triste spectacle, quand il se sentit attrapé par le bras.
«Que... »
Il rouvrit les yeux pour voir Alice penchée vers lui, qui tentait tant bien que mal de le ramener sur son griffon. Malheureusement, l'opération fut un poil trop longue, et la licorne réussit à l'embrocher au niveau de sa cheville déjà bien amochée, lui tirant cette fois-ci un cri de douleur. Surtout que l'animal se débattait vigoureusement pour se dégager de là, et charger à nouveau tant qu'elle en avait la possibilité. Chose qui ne se produisit pas. Il réussit à grimper tant bien que mal sur la monture mécanique, serrant les dents pour ne pas laisser échapper une autre plainte. Chaque à coup du griffon se suivait d'un élan douloureux, et il n'osait pas baisser les yeux pour voir dans quel état son mollet se trouvait. Mais il pouvait clairement sentir un liquide chaud qui dégoulinait abondement de la blessure... Il sentait qu'il allait être un poids mort pour l'équipe à l'avenir, et il le regrettait amèrement. Peut-être qu'il pourrait toujours servir de diversion pour les laisser s'échapper ? ... En tout cas, s'il parvenait à ne pas se plaindre et gémir de douleur, il ne réussissait pas à réprimer les larmes de douleur qui coulaient sur ses joues.
Au loin, la prochaine étape de leur périple déjanté se profilait déjà : un imposant château qui n'était pas sans rappeler celui que Wine avait eu en son temps...
“halloween rpg ~ CAITRIONA ET TOUS LES WONDERLANDIENS”
U
n cri fit sortir Caìt de son intense réflexion à propos de ces griffons mécaniques. C'était Alice, qui avait l'air vaguement ... Ecœurée ? Son regard dans le vide, pourtant si lourd de sens. Elle semblait avoir vu quelque chose qu'elle n'était pas sensé voir. Comme si elle avait assisté à la scène la plus glauque qu'il soit. En même temps, dans ce monde, tout semblait possible. Même les pires atrocités. A quand une Wine version Pays des Horreurs ? « Euh ... Alice, ? C'est peut-être pas le meilleur moyen de ... Ah si. Bien joué. » Qui aurait cru qu'en appyant sur tous les boutons, tout pouvait arriver ? Il n'empêche que les griffons qui étaient en veille se réveillèrent, une fois les avoir actionnés, allaient leur servir de monture volante. Un voyage en griffon, pour une traversée dans le chapeau seulement. Bien sûr, la fonction mort assuré était comprise dans le lot. Enfin, s'ils survivaient pour payer le voyage. Encore une fois, merci Tarrant. Il y aura beaucoup d'amour dans la claque de Caìtriona pour son cher frère. C'est ça l'amour fraternel.
A
isni, le petit groupe, à dos de griffons, commençaient à s'envoler vers le train, qui était repratis. Sans eux. De toute façon, être sur un griffon, c'était bien plsu classe que ce vieux train dégueulasse. Une fois l'expédition "Retrouvez Alex" fini, le groupe se dirigèrent vers le cimetière des théières. Le vol fut plutôt long, mais à force de prouver toute sa gratitude et son amour à son nouvel ami griffon, Caìtriona eut droit à un vol des plus agréable, avec quelque fois des loopings et des accélérations. C'était ça, la magie de l’amitié. Caìt était tellement amicale que même les robots s'entendaient bien avec elle. Si elle n'était pas descendante de Wonderland, ça serait carrément louche et glauque. Mais bon, faire avaler ça aux autres, Wonderland y aidait pas mal. Et puis, c'était son royaume, il pouvait avoir bon dos pour elle, tout de même. Ils arrivèrent, un peu plus tard que le train, et commençait à s'avancer vers le groupe des Wonderlandiens, de nouveaux reformés.
M
ais avant de rejoindre les autres, Caìtriona voulait savoir ce qu'il s'était passé, dans le manoir du chapelier. De ce qu'elle avait saisi, December avait retrouvé Alice dans une pièce, tandis que Alex, blessé, s'était retrouvé en face d'une licorne des plus ... Agressive. Caìtriona déchira alors un bout de sa robe pour commencer à penser les plaies de ce pauvre Alex, tout en écoutant le récit de ses autres compagnons. Elle prit enfin la parole, pour un de ces fameux discours. Après tout, c'était la pro des causes perdues, alors pourquoi ne pas mettre un peu de gaieté dans leur malheur ? « En tout cas, sachez que malgré ce que nous avons vu la dedans, nous restons soudés les uns aux autres. Evitons de nous disperser encore une fois, voulez vous ? Alex, tu resteras avec moi un peu en arrière du groupe, je t'aiderai à marcher. » Et le groupe se reforma bel et bien, prêts à assaillir le château de la Reine Rouge locale.
Soirée d'Hat-llowen- feat. les Wonderlandiens invités
Tandis que les autres allaient dans le manoir, le dodo était retourné dans le train avec la reine rouge. Le Haut-Parleur annonça quelque chose puis ils se remirent en route. Evidemment, le dodo ne dit à la Reine et regarda plutôt le paysage, un paysage de tristesse et de désolation, selon lui.
Finalement, la voix annonça: "Prochain arrêt: Queensland". Queensland? Comme le mot Reine et le mot Paysage, Lieu? Si c'était pour voir une version plus horrible de Wine, non merci. Hélas, en regardant par la vitre, il vit un manoir qui ressemblait à celui de la Reine et aussi les autres Wonderlandiens, signe qu'ils allaient tous être réunis.
Le dodo sortit du train et la Reine aussi. Ils se retrouvèrent dans un cimetière de théière avec les autres. Le dodo n'écoutait pas vraiment mais il comprit que le trajet pour arriver jusqu'ici avait été pénible et laborieux. Finalement, ils se mirent en route vers le Manoir sans savoir ce qu'ils y trouveraient. Le dodo laissa Cait' parler au groupe, comme elle le faisait bien, puis ils se mirent en route vers le Manoir. Tout le monde semblait être là. Enfin il ne manquait que Wine mais il semblerait qu'elle ait disparue du groupe... Le dodo resta cependant silencieux et resta en groupe avec les autres...
Je déteste cet endroit, je pense que j’ai eu un coup de folie quand j’ai défendu Alice, comme dirait le chapelier j’ai eu de la plussoyance, chose que je n’ai jamais eue. Je ne regrette pas, même si j’ai été blessée par ce psychopathe. Je me relève difficilement en voyant la blessure, je ne peux que grimacer en voyant ma main en sang après avoir touché celle-ci... . Je récupère un tissu qui traînait sur la table pour me faire une sorte de compresse. -N'inquiète pas Alice, j’espère juste que ça ne va pas s’infecter vu les griffes de fer que ce taré avait, annonçai-je en ironisant, on retrouve donc la reine blanche, et Alex qui était blessé lui aussi. on quitte par chance ce manoir de fou sur dos de griffons. Je dois avouer que je ne suis pas rassurée d’être sur des volatils. J'espère qu’on retrouvera les autres et qu’ils sont sains et sauvent. Oui même la reine rouge, parfois je m’étonne moi-même de m'inquiéter pour une femme comme elle. Enfin bon c'est du passé. Les volatils de fer se posèrent enfin, je descend avec un peu de mal en grimaçant quand je remarque que les autres étaient présents. je sursaute quand on entendit un lourd grincement venant des griffons. -Ok... voilà que ces machins rouillent... heureusement qu'il n'ont pas fait ça en plein vol, on serait devenu des crêpes. Je rejoins mes frères en tenant mon flanc gauche comme si de rien n'était. -Vous allez bien les aventuriers elle est où Wine ??? la cherchant du regard avant de remarquer le château devant nous. Ok... On est devant la demeur de la maudite reine rouge version deux.. ce n'est pas bon, ce lieu me fait froid dans le dos, de plus on ne peut pas faire marche arrière vu que tout disparaît dans ce maudit pays.. Bon... il est temps de franchir ce pont sordide.. C'est qui leur architecte pour que ça soit si désastreux. Je ne sais pas comment le pont a tenu mais nous sommes de l'autre côté dans l'enceinte même du château. Il n'y avait personne.. -C'est calme... beaucoup trop calme.. je n'aime pas trop beaucoup ça.. Je préfère quand c'est un peu plus beaucoup moins calme... murmurai-je.. Quoi je regarde trop de film, mais cette réplique est parfaite pour la situation comme un bruit se ft entendre. Ouuh ça ne sent pas bon ça, quand une armée de cartes fit leur apparition.. On s'enfuit de ces créatures trop nombreuse jusqu'à un jardin très mal entretenu pour le dire en passant, il faudrait que je touche un mot à leur jardinier! Dans ma course, je tombe nez à nez avec le lapinde ce monde.... -Mon dieu j'étais beaucoup plus mignonne que ça... Je lance un regard inquiet à ceux qui m'accompagnaient dont Alice, Alex et le dominic avant de retourner mon regard vers ce lapin qui prononce une phrase qui n'est pas du tout rassurante. "Votre temps est bientôt écoulé. Vous êtes en retard." Sa tête commence à pencher bizarrement sur le côté. "Tic. Tac. Tic. Ta-" BOUM.... sa tête explose juste devant nous, je me retrouve couverte de sang et de cervelle sur moi... je n'ai qu'un envie c'est vomir.
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Wine RedHeart*
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LET THE SKY FALL
WHEN IT CRUMBLES
WE WILL STAND TALL
FACE IT ALL TOGETHER
| Conte : Alice au pays des merveilles. | Dans le monde des contes, je suis : : la Reine Rouge de Coeur.
L’appréhension affolait les battements de mon coeur à mesure que le train approchait de sa destination. Si ce pays des horreurs nous offrait la pire version de nous-mêmes, notre scénario le plus catastrophique, je voulais savoir ce qu’il en advenait de ma personne. Une curiosité malsaine me poussait à chercher mon double horrifique afin de voir jusqu’où mes sombres penchants pouvaient me mener. Il m’arrivait de me demander à quel point j’étais mauvaise. A quel point la vie avait noirci mon âme. Car je ne me faisais aucune illusion : je n’étais pas une bonne personne. Je ne me voilais pas la face, j’étais parfaitement consciente que j’étais rangée du côté des “méchants”. Si au début je ne l’avais pas spécialement voulu, c’était devenu ma seule façon d’exister aux yeux du monde. Ma tyrannie, ma royale cruauté me définissaient. Mais jusqu’à quelles profondeurs abyssales me traîneraient-elles ? Une fois le train en gare, je me pressai de fausser compagnie aux trois idiots. Fébrile sur ma canne, je me dirigeai vers l’entrée de Queensland. L’endroit avait quelque chose d’atrocement familier et si étranger à la fois. Comme si je revenais dans mon ancienne demeure des années après l’avoir vendue. Quelqu’un d’autre s’était approprié mon bien. La gorge serrée, je franchis le pont délabré et passai les portes de la muraille. Un silence de mort régnait. Une odeur âcre, un mélange de sang et de parfum rance imprégnait les pierres des édifices. Seul le claquement régulier de ma canne sur le sol venait briser le mutisme des lieux. Sans trop réaliser où mes pas me menaient, je progressai jusqu’à arriver dans les couloirs du palais. Les parois étaient faites de chair, telles les entrailles d’un monstre géant. L’aspect visqueux des murs m’arracha une grimace de dégoût.
Je t’attendais. Je sentis mon estomac tomber au fond de mon ventre. Si ma canne ne m’avait pas soutenue, j'aurais certainement flanché. Devant moi trônait, majestueuse et inquiétante, la Reine de Cœur du pays des horreurs. Mes yeux se fixèrent sur les mains crochues et disproportionnées posées sur les accoudoirs. Des mains à la hauteur de ma soif de pouvoir. L’allégorie de mon insatiable désir de gouverner, de tenir la vie de mes sujets entre mes mains. Tu vois ce qui t’attend ? Je relevai mes prunelles vers la face de mon double. Ses traits étaient las. Abattus. À force de te renfermer sur ta couronne, de t’éloigner de ceux sur qui tu règnes… tu finiras par n’être plus que cela : un palais vide. Mes sourcils se froncèrent. Je ne comprenais pas où cette pâle copie de moi-même voulait en venir. À moins que… La vérité me frappa avec une violence inattendue. Si je continuais à réduire mon existence au seul fait d’être reine, ce statut allait m’engloutir. Je perdrais mon identité propre pour ne devenir que cette royauté. La château dans lequel je me trouvais n’était rien d’autre que la Reine elle-même. La personne derrière ce titre n’était plus. Elle avait disparu pour ne laisser que le symbole de son pouvoir qu’elle chérissait tant. Que je chérissais tant. Crois-tu qu’une couronne vaille la peine de tout perdre ? De se perdre soi-même ? Regarde-moi. Je n’existe plus. Plus personne n’est là pour remplir les rangs de ma cour, plus personne n’est là pour m’acclamer ou me maudire. Je ne suis plus là. Je ne suis plus que ces murs, ce sol, ces tours. Vides et creux. Ne laisse pas tes ambitions consumer qui tu es. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi. Au fur et à mesure que ses paroles se frayaient un chemin sinueux dans mon esprit, je m’étais approchée d’elle, tremblante, le visage tordu par la colère et l’angoisse. La Reine des horreurs m’observa d’un œil morne. Voilà comment tu vas finir, seule et dénaturée. Ma mâchoire se crispa. J’attrapai ma canne à deux mains et, les jointures blanchies tellement je serrais mes doigts autour du bois, j’assenai une rafale de coups sur le crâne de mon double. Le pommeau vint s’écraser sans relâche contre les tempes de mon double. Je frappais de plus en plus fort. Tais-toi… tais-toi… TAIS-TOI ! La tête de la fausse souveraine ne ressemblait plus qu’à une bouillie informe et sanguinolente. Du liquide carmin mouchetait mon propre visage. Ma canne était trempée de sang. Les yeux écarquillés d’une rage paniquée, je tombai à genoux, épuisée par cette terrible révélation. J’étais donc capable d’aller jusque là. M’abandonner complètement, abandonner mon être au profit de mon avoir. N’étais-je donc résumée que par mon intarissable soif de pouvoir ? Était-il déjà trop tard ? M’étais-je trop avancée, trop sacrifiée ? Pouvais-je encore me retrouver ?
Est-ce que quelqu'un en avait quelque chose à faire de mon avis ? Je pense que non. J'étais rebutée à l'idée d'entrer là dedans. Je ne voulais pas croiser le double siamois maléfique de Wine. Heureusement, Alex allait bien malgrès sont problèmes à la jambe. Ce qui n'était pas pour me ravir. J'aimais pas trop la composition de ce monde. Je sentais qu'on allait franchement s'en prendre plein la gueule. Et ca relevait du miracle que ca ne soit pas encore arrivé. Pourquoi est-ce qu'on me demandait où était Wine ? Qu'es ce que j'en avais à faire ? Elle devait surement être en train de parcourir les couloirs du château en jubilant. Ou en prévoyant un plan pour le réperquisitionner.
▬ « La première fois vous a pas suffit, vous êtes déjà en manque d'hystérique mal proportionnée ? » raillais-je avec mauvaise foi. Bah apparemment on me demandait pas mon avis hein. Ils étaient tous décidés à repartir là où tout avait commencé. Le règne tyrannique de Wine leur manquait tellement qu'il s'engouffrait dans la gueule du lion comme des gentilles antilopes. Je lâchais un soupire, de toute façon, comme ce monde partait en cacahuète il était préférable d'avancer. Je vous avais dit que j'avais pas envie de croiser la reine de cœur ? Je serais curieuse de voir qu'elles étaient les ficelles qu'elles tiraient dans ce monde. Et comment elle le gouvernait. Si sa main était aussi méticuleuse que celle de Wine. Une chose est sur : Si celle là elle me gonfle, mon cœur ne me fera pas obstacle pour la buter. C'était pas la mienne. La mienne accélérait mes rythmes cardiaques par ses effluves émanant de sa détestable personnalité.
▬ « Bon beh je vois qu'on me demande pas mon avis, je vais faire comme le bétail et vous suivre bêtement. » déclarais-je pour moi même en traversant le pont, restant quand même aux cotés d'Alex. Je tenais à dire que ce château laid me pétait les rétines. Non mais c'est vrai. Y'a pas un niveau pour relever l'autre dans cet univers. La troupe c'était arrêté face à un physique dégueulasse qu'arborait les gardes cartes. Génial. Absolument génial. On peu pas faire plus monstrueux sérieux. En plus ils ont franchement pas l'air commode. Je sentis un truc bouger, et je rattrapais la boite de conserve de justesse. « Nan mais tu déconne là ! Ramène ta sale tronche pas ici. » grognais-je sur le robot. Les gardes cartes avaient déjà pas l'air de vouloir jouer à la belote avec nous, donc ça servait à rien d'aggraver le truc.
Et pour une fois, je remerciais la lapine de vouloir prendre la fuite. Même si elle le faisait souvent sous mon nez et que par le passé, ca me foutait en rogne de la chercher partout avec sa montre à gousset. Je sais pas trop où elle nous conduisait, mais je faisais de mon mieux pour tirer Alex, parce que personne pense à sa trogne le pauvre. Je m'étais arrêter pour gueuler sur Decy que c'était pas le moment de planer, mais mon regard suivit le sien et je fixais le lapin. Il avait une sale tronche lui aussi. Votre temps est bientôt écoulé. Vous êtes en retard. Tic. Tac. Tic. Ta-
▬ « Y'a ton cousin qui disjoncte ! » ironisais-je, avant de recevoir une grosse flaque de ...Putain je vais le buter. Rien à foutre qu'il soit déjà mort. Mon sang ne fit qu'un tour, et je sentais mon organisme vibrer de colère. « PUTAIN DE MERDE FAIS CHIER ! J'AI UNE TRONCHE A BOYAUX SERIEUX ? » criais-je en dégageant un bout de ...Bah mais c'est qu'elle partie du cerveau ca ? C'est une blague hein ? Je tentais de dégager le sang de mon visage. C'est dégueulasse. Si je savais pas me tenir je serais déjà partie faire de la pâte à pizza avec le corps de ce connard de lapin. Hum bon déjeuné quand tu nous tiens. Je reniflais de rage dans mon coin, alors qu'MG avait prit sa forme de robot et me projeta un jet d'eau dans la tronche. Le regard meurtrier que je lui adressais était son seul avertissement. « Dégage ou je te bute. » lui recommandais-je. Je suis gentille, je le préviens. Le robot couina et ce faufila vers Alex. Il me fixait avec des yeux effrayés.
Au même moment ou la menace avait electrisée l'atmosphère, un tremblement de terre fit vibrer le sol. Très belle coincidence avec la colère qui bouillonnait dans ma poitrine. Je dis pas que c'est fait exprès hein, mais voilà. Le sol ce mit à ce fissurer. Tiens donc, c'était pas comme dans le Manoir du Chapelier ? Okay d'accord, si on ce grouillait pas genre maintenant, on allait encore tous crever. Personnellement je ne me fis pas prié et je fus la première à embarquer Alex sous le bras et à courir vers un ..ouai je sais pas trop ce que c'est, un donjon surement, mais c'est déjà mieux que de croupir dans les tréfonds de la terre. Quelqu'un peut m'expliquer c'est quoi son délire à cette reine de cœur là ? Je rêve ou les couloirs sont fait de boyaux dégueulasse ? D'accord. On reste calme. On panique pas hein. Me dite pas que j'étais en train de marcher dans un vrai cœur. Quoi que, mon coté Geek aimait cette perspective. Oui je sais je suis abominable.
▬ « C'est quoi ces truc? » m'écriais-je, en écarquillant les yeux. Ca ressemblait à des théières. Si elle m'approche je leur montre mon plus beau pénalty,allez hop direct dans la cage thoracique du château. Je lâchais Alex qui devenait un peu trop lourd pour ma pauvre épaule. C'est pas que j'avais mal mais un peu quand même hein. Et puis j'en avais marre de le tirer comme un sac à patate. Les théières ne faisaient que passer. Bah ca me va hein. Si des théières me snobe, je m'en remettrais.
Nous continuons nos chemins, alors que je venais de capter un truc très important. Y'avais pas de bruit. Genre pas de bruit comme pas de jumeaux dans les parages. Ils sont où encore les télétubbies ? Ils sont partit faire coucou au soleil ? Et la reine blanche elle est passé où ? « Bordel, ils ont jamais regardés les films d'horreur ? Faut pas ce séparer ! » déclarais-je. Je suis sur que la reine blanche était partit ce drogué d'une fiole pour pas finir dans le désespoir. Bah quoi ? Je l'aime bien Cait hein, mais elle a quand même des gros problèmes de dépendances au fioles. « Bon bah, on finira bien par les récupérés hein. » Au pire ont peu faire un super échange. Genre ils gardent Wine, on récupère le reste et on ce tire. Puis de toute façon, qui serait assez doués pour garder des Wonderlandiens regroupés ? C'était comme lâché des mômes à Maxi toys.
Nous débouchons dans une salle qui me laissait pantoise. Mon visage grimaçait de dégout face au cadavre réduit à l'état de soupe sur le trône. Enfin surtout la tête. C'est à ce demander qui était la responsable ...je vous laisse pas la surprise, c'est évident. C'était dégueulasse cette tronche écrasé et déformé ! Je sentais mon estomac ce retourner. Attendez. On avait tuer la reine de cœur à ma place. Ca, c'est pas juste. Je vais me défouler sur qui maintenant ? Je baissais les yeux, remarquant Wine à genoux, au pied du trône. L'état dans lequel elle était prisonnière me surprenait d'un point qui finit par faire boitiller mon cœur. J'avais cette dévorante envie d'aller la voir. Juste d'aller la voir, et de contempler son visage pour me perdre dans l'immensité de ses yeux. Je n'aimais pas cette vision qui s'offrait à moi, et je détestais l'irrésistible sentiment qui prenait possession de mon cœur, combattant l'ignorance qui persistait sur mon visage.
Elle a buté sa pote. Bah c'est bien pour elle. Si ca la boulverse tant, j'en ai strictement rien à foutre. Je cachais mal mon désir qui rongeait la petite chose vulnérable et palpitante au creux de ma poitrine. Mais ta gueule, t'excite pas pour rien, t'aura que dalle. Je me forçais à détourner les yeux, mordant profondément ma lèvre pour ne pas faire une connerie. Genre comme celle ou je l'avais embrassé comme une belle abrutie. Qui avait osé toucher ma reine ? Je suis certaine que le cadavre décorait pas le trône pour rien. Nan. Soit pas faible Alice. Soit pas conne. Laisse la croupir dans son coin avec ses remords. Ca lui apprendra. Pour tout ce qu'elle t'a fait. Heureusement, cette vision qui semblait m'achever de folie me fut arracher lorsqu'un truc moche défonça la porte.
▬ « On panique pas. On panique pas. » m'exclamais-je. Oh putain. Ce truc fait trois fois ma taille. Et sa faux est très très très grande. C'était pas un bourreau ça ? Bah mon coco, si tu veux protéger ta reine je crois qu'il est un peu trop tard. C'est bête hein ? Il s'avançait dans notre direction, avec la sévère attention de nous buter. Ca ce voyait dans son regard, j'avais le même. « Bon d'accord, là on peut paniquer. » Dit-je avec dépit. Donc ce gros truc c'était réveillé parce que la reine était morte. Morte tuer par Wine. D'accord. Je venais de comprendre. Une colère sourde me fit battre le sang aux tempes. Mais qu'est-ce qu'elle est conne putain ! Elle ne pense qu'a elle, à sa grosse putain de tête de ...on ce calme Alice. Elle n'avait pas décroché de sa torpeur. Je m'écartais pour laisser le chemin libre au bourreau. Il veut ce venger ? Wine est actuellement sur un plateau d'argent. Il n'avait qu'a ce servir.
▬ « Je créverais pas pour ses conneries ! » m'indignais-je. J'avais pas à prendre pour elle et pour ses actes. Il tourna la tête vers Wine, puis vers nous, puis vers Wine. Pendant un laps de temps, je sentais mon cœur s'arrêter. C'est quoi cette peur qu'il s'en prenne à elle là ? D'où ca me vient ca ?Nan. J'allais pas faire la connerie de défendre Wine quand même. Nan j'étais pas aussi conne que ca. Putain fais chier, je me contredit toute seule. Au final, il sembla jeter son dévolue sur moi. Parce que c'était encore et toujours sur ma trogne que ca retombait. Très bien. Wine peut aller ce faire foutre. J'en ai marre de prendre pour elle. Je n'avais aucun moyen de me défendre, et je maudissais tellement Wine à cette instant que j'aurais voulu transformer cette haine en arme pour me défendre. Je reculais, ne sachant pas trop quoi faire alors que la faux vint siffler dans l'air. Heureusement qu'il me restait des sens de combats que j'avais pratiqué. J'esquivais son coup, mais il vint toucher quelqu'un d'autre.
Alex.
Non.
La colère gronda d'une force terrible dans mon esprit, si bien que je me vis me diriger vers Wine et la pousser d'une violence pour l’inonder de ma colère.
▬ « C'EST DE TA FAUTE ! » lui crachais au visage. Je la détestais. Je la détestais. Je la détestais. Je la détestais. Mon cœur battait de manière trop vite pour que je puisse réfléchir à mon acte. L'ignorance avait finit par s'évaporer. Mon organisme vibrait tellement de rage, que pendant un cour instant, le vrai danger de cette pièce aurait pu être moi même. Je l'attendais. Qu'elle vienne. J'étais prête à me confronter à son égoïsme, à son égo surdimensionner. C'était sa faute. Et je ne laisserais rien me faire obstacle. Plus aucun crétin pour consolider un mur, un barrage entre moi et elle. Elle allait le payer. De n'importe qu'elle manière. Mais elle allait le faire. Je ne laisserais pas ses beaux yeux altérer mon esprit, comme elle en avait l'horrible manière de le faire pour m'apprivoiser. On ne touche pas Alex.
A peine en selle que Caitriona dirigea sa monture tout en douceur, pour la faire venir à leur hauteur. Sans hésiter ne serait-ce qu'un instant, la Reine Blanche sacrifia un morceau de sa robe pour lui panser sa plaie, essuyant le trop plein de sang sans paraître écœurée par sa tâche, comme si elle avait fait cela toute sa vie. Puis, elle lui fit un bandage compressif des plus convaincants, ce qui lui permettrait d'éviter de se vider de son sang un poil trop vite à son goût. Il se hâta d'essuyer les larmes qui maculaient encore ses joues, avant de lui adresser un pauvre sourire vacillant. Il souhaitait tout de même lui montrer sa gratitude ! Alors, il desserra les dents pour prendre la parole.
« Quel dommage d'avoir gâché cette jolie robe... Il réprima une grimace suite à une manœuvre pour le moins hasardeuse en provenance de sa monture, avant de reprendre. Merci beaucoup. Je saurai vous rendre la pareille. »
Enfin, les griffons d'acier se posèrent aux abords du château de la Reine Rouge Bis. Alex regagna la terre ferme comme il le put, évitant de prendre appui sur sa jambe blessée, c'est pour cette raison qu'il garda sa main posée sur l'encolure de l'animal mécanique avec qui il avait fait le voyage, pour mieux le sentir se raidir et se figé définitivement, à présent recouvert de rouilles et bien abîmé. Ce fait le rendait triste : dans d'autres circonstances, il aurait adoré ce voyage et aurait tenté par tous les moyens de prendre contact avec eux, mais l'occasion venait de disparaître à jamais. Décidément, les lieux n'avaient rien pour plaire...
« Maudit pays... » murmura-t-il pour lui même.
Si leur petit groupe tout nouvellement reconstitué resta au point mort pendant une dizaine de minutes, à se questionner sur l'absence de Wine ou sur la démarche à suivre, ils finirent par avancer au sein de l'imposant bâtiment qui leur faisait face. Pour une raison qui lui échappait, la licorne avait un mauvais pressentiment, comme s'il s'agissait de la chose la plus stupide à faire dans l'immédiat. Mais un coup d’œil en arrière lui apprit qu'il n'existait pas d'autre choix possible : déjà les environs se ravageaient, s'écroulant sur eux-mêmes sans faire de bruit et réduisant le tout en cendre épaisse. Il se débrouilla pour avancer un moment, sautillant maladroitement sur la jambe valide qui lui restait jusqu'à ce qu'Alice ne le prenne en pitié et ne lui propose de s'appuyer sur son épaule. Il la remercia avec soulagement, et sa progression gagna en rapidité. Il faisait de son mieux pour ne pas trop la gêner ni la fatiguer.
Les choses ne restèrent pas calmes bien longtemps : à peine eurent-ils fait leur premier pas dans l'enceinte du château que des gardes cartes firent leur apparition d'un air menaçant, pointant leur lance en leur direction.
« Oh non... »
Bon, c'était la fin : il se voyait déjà finir au bout d'une pique, mort qui n'était pas sans rappeler celle qu'avait dû connaitre le Lion en ses lieux. Il était tout simplement incapable de s'enfuir suffisamment rapidement pour son salut. Est-ce qu'une petite prière était de mise, ou pouvait-il s'en passer ? Non parce qu'il ne croyait pas réellement en l'absolution des pêchés, tout ça, tout ça. Sa vie en elle-même se résumait à un pêché ambulant, que pouvait-il y faire ? Fort heureusement, sa fin ne fut pas pour tout de suite puisqu'Alice eut la bonté de l'entraîner à sa suite, lui sauvait la mise pour l'instant. Décidément, une fois qu'ils seraient tous rentrés il devrait trouver quelque chose de vraiment exceptionnel pour la remercier de tout ce qu'elle faisait !
C'est ainsi que Decy, Alice, Dominic et lui se retrouvèrent dans un jardin des plus sinistres et désorganisés : il restait bien dans le thème du coin, en somme. Ils eurent à peine le temps de souffler que le lapin blanc local sortait des buissons pour leur baragouiner des phrases étranges avant de se mettre à imiter une horloge. Mais que lui prenait-il il avait abusé du thé ou c'est comment ? Personne n'avait prit la peine de lui dire que les feuilles de thé, ben ça se fume pas ? (Sauf quand on s'appelle Alex.) Son petit jeu ne dura pas bien longtemps puisqu'il finit par... Exploser, tout simplement. Enfin, surtout sa tête pour le coup. Il fut éclabousser par un peu de matières grise et beaucoup de sang, si bien qu'il resta immobile un instant, le temps de réaliser ce qu'il se passait.
« ... Si avec tout ça je chope pas une quelconque saloperie, je pense que je pourrai m'estimer heureux. »
Le nez froncé, il s'appliqua à s'essuyer sans grand succès : il ne faisait qu'étaler et mélanger le tout. Quelque peu dégoûté, il s'arrêta dans sa manoeuvre et haussa les épaules : il fallait se rendre à l'évidence, son beau costume était fichu pour de bon. Il réprima un rire en voyant la façon qu'avait d'aider le petit robot, qui subit bien vite le courroux de sa propriétaire avant de venir se réfugier derrière lui. Il lui tapota gentiment la tête, d'un air compréhensif.
« Ça partait peut-être d'une bonne intention mais... A ta place, j'essayerai de me tenir à carreaux, si tu ne veux pas finir dans la décharge du coin. »
Le robot releva les yeux vers lui, avant d'émettre un bipement plaintif, avant de pencher la tête sur le côté. Au moins, il semblait avoir compris, peut-être qu'il parviendrait à sauver sa carcasse mécanique ainsi ! Il commençait à bien l'aimer, ce serait dommage qu'il lui arrive un truc... Le robot pouvait facilement être la mascotte de leur petit groupe !
Au même moment, des secousses ébranlèrent le sol, manquant de l'envoyer embrasser le sol pour la énième fois de la journée : il n'avait tout simplement plus la foi de compter. Des fissures ne tardèrent pas à morceler le sol et, une fois encore, Alice l'entraîna à sa suite pour qu'ils se retrouvent dans une sorte de donjon qui semblait être fait... De véritables organes. Beurk. Qu'est-ce que c'était que ce pays de malade à la fin ? Vivement qu'ils soient tous rentrés ! Il allait chérir ses retrouvailles avec son lit. Alice le relâcha pour faire quelques pas, et des théières squelettes leur passèrent sous le nez, comme s'ils n'existaient pas et faisaient parti des meubles. Ce qui n'était pas plus mal, au moins ils n'avaient pas à se battre.
Ils poursuivirent leur chemin pour arriver dans ce qui devait être la salle du trône... Sans Reine. Elle était kaputt, son corps sans tête reposant tristement sur sa royale chaise. Une grimace lui échappa : pourquoi les têtes morflaient toutes dans ce fichue pays ? On voyait bien la patte de Wine dans tout ça, hein. Wine qui avait l'air totalement abattu, à genoux au pieds des marches menant au trône. Et, malgré tout ce qu'elle avait pu faire par le passé, cette scène lui faisait mal au cœur. Pour un peu, et s'il n'était pas si fatigué, il se serait dirigé vers elle pour la prendre dans ses bras. Après tout, un câlin, c'était toujours bon à prendre ! Enfin, il n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste que des coups répétés heurtèrent la porte, avant de la faire s'effondrer, révélant une carte bien plus massive que les précédentes... Et bien plus dangereuse, aussi, au vu de l'énorme faux qu'elle trimbalait avec elle.
« Oh mon Dieu mais c'est quoi cette horreur... » murmura-t-il, abasourdi.
Non mais vraiment, comment une mocheté pareille pouvait exister, hein ? Et pourquoi fallait-il qu'ils les attirent sans cesse ? On ne pouvait pas avoir un peu de paix et d'intimité, à la fin ?
Le monstre nouvellement arrivé s'avança d'un pas pesant qui réussissait à faire trembler le sol, et sembla hésiter un moment entre se diriger vers Wine ou continuer dans la direction qu'il avait initialement choisi et, au final, il sembla préférer Alice et Alex. Ce dernier finit par se dire qu'il commençait vraiment à attirer les emmerdes, et que c'était un poil lassant quand même. Il essayait tant bien que mal de reculer, entraînant son Alice avec lui, quand la chose piqua un sprint infernal. Il poussa la blonde au loin, bien qu'elle ne semblait pas réellement avoir besoin d'aide pour prendre la fuite, se négligeant totalement par la même occasion.
Ce ne fut donc pas d'une grande difficulté de prédire la suite des évènements : la faux lui tailla une profonde entaille qui partait de son flanc gauche pour s'arrêter du côté de son épaule droite, et elle se mit à saigner derechef. Déstabilisé par le choc, il resta ahuri, sans dire un mot, avant d'avoir le semblant d'idée de ramener ses bras contre son torse pour limiter la perte d'hémoglobine. Cela ne l'empêcha pas de finir par se retrouver à genoux, la tête lui tournant trop pour qu'il puisse rester stable. Bon Dieu, ce que ça faisait mal... Il se mit à tousser, avant de crachoter un peu de sang. Ce qui était totalement bon signe, n'est-ce pas ?
La carte géante sembla observer son oeuvre un instant, avant de lever à nouveau sa faux, probablement dans l'optique de terminer le boulot. Il ne sut pas vraiment qui cria son prénom pour l'avertir du danger à venir, mais il ne se sentait plus la force de bouger... Il dut son salut à l'un de ses camarades qui prit l'initiative de distraire le bourreau en l'attirant un peu plus loin. Lui, tout ce qu'il trouva à faire, ce fut de gémir sa douleur, incapable de faire plus... Sa vue commençait à se troubler, à présent, et il se rendit compte que s'il restait ainsi, il ne ferait plus long feu... Il observa les alentours, essayant de repérer quelque chose qui pourrait les aider pour se débarrasser de leur nouvel ennemi, et son regard se posa sur le trône, duquel émergeait plusieurs tentacules. Peut-être que...
Dans un dernier effort, il parvint à se remettre sur ses jambes pour s'approcher lentement d'Alice, boitillant péniblement tout en resserrant ses bras autours de son corps, dans une pitoyable de diminuer l'afflux sanguin. Cela sembla lui prendre des heures mais, une fois en face de la blonde, il parvint à esquisser l'ombre d'un sourire.
« Hé... Regarde. Sa voix se limitait à présent à un murmure quasi inaudible, ce qui changeait de son enthousiasme habituel. D'un semblant de signe de tête, il désigna le trône. Regarde les... Il semblait avoir du mal à trouver ses mots. Les... Tentacules. On pourrait s'en servir pour... Le faire tomber ? Et... L'attacher, aussi... Non ?»
Il pencha légèrement la tête sur le côté, attendant une réponse. Mais il n'eut jamais l'occasion de l'entendre, puisque la brute épaisse semblait avoir de nouveau jeter son dévolu sur l'ancienne licorne. Il utilisa le manche de son arme pour l'envoyer valser contre un des murs de la pièce. Le choc le fit gémir davantage, avant de le faire sombrer dans l'inconscience. Et le monstre, lui, continuait de s'avancer vers sa proie désormais inerte...
Soirée d'Hat-llowen- feat. les Wonderlandiens invités
Le dodo suivait les autres, il n'était pas dans son élément sans de l'eau donc il espérait rentrer chez lui au plus vite et reprendre ses courses saugrenues. Mais il ne chantait pas, les lieux étaient trop tragiques pour ça.
Une fois dans le jardin de la Reine, ils se retrouvèrent face à des gardes cartes et ils filèrent donc au loin, suivant Decy. Par la suite, ils se retrouvèrent à suivre un lapin blanc qui semblait dire des phrases incompréhensibles, pire que celles de son modèle Wonderlandien. D'ailleurs, très vite, sa tête explosa et ils se retrouvèrent couverts de sang et autres viscères. Le robot d'Alice eut l'idée de la nettoyer avant d'aller se réfugier vers Alex. Le dodo aurait bien aimé être nettoyé lui, il aurait vu de l'eau comme ça.
Par la suite, ils se retrouvèrent dans des couloirs en forme de viscères (pas très ragoûtant, tout ça) puis ils virent de drôles de théière. Au final, ils arrivèrent dans la salle du trône où ils virent une Reine Rouge morte et Wine effondrée devant. Enfin c'était plutôt un corps sans tête.
Le dodo n'en pouvait plus de voir tout ça et allait se mettre à pleurer quand, soudainement, un bourreau armé d'un faux entra. Super, encore un truc qui voudrait les tuer. D'ailleurs, Alice et Alex l'exprimèrent bien: c'était quoi cette horreur? Ne pouvant plus pleurer, le dodo suivit le mouvement et dit:
-Non mais c'est quoi cette horreur...?
avant que "l'horreur" ne s'en prenne à Alex. Elle s'en prit même à lui à plusieurs reprises. Le dodo ne savait pas comment l'aider. Tandis qu'Alex montrait à Alice quelque chose, le bourreau continua à s'en prendre à lui et le fit sombrer dans l'inconscience. Il continua un peu bien évidemment. Comme quelqu'un avait déjà essayé avant, Dominic tenta d'attirer l'attention du bourreau ainsi:
-Eh, toi, viens par là!
Ca marcha plus que bien puisqu'il vint direct vers lui. L'ancien dodo se mit à rire mais il arrêta vite quand le bourreau toucha sa jambe et lui fit une blessure bien profonde. Le dodo se mit même à gémir et commença à aller se poser un coin. Il ne jouerait plus les héros, va. Il espérait surtout que le bourreau décide d'aller voir ailleurs désormais...
«Our Wonderland, damaged, is safe in our memory... for now.»
Ca aurait pu être fascinant, excitant, et incroyablement jovial, un voyage au plein milieu de l'inconnu, dans un monde périlleux qui les entraînait dans une aventures aux dangers infinis. De plus, les jumeaux avaient toujours été fanatique des ambiances horrifiques, stressantes, épique, ils auraient pu être dans leur élément. Mais non. Les jumeaux avaient aussi des valeurs, et ce pays tordus des merveilles lui ruinait toutes.
Dans leur Pays des Merveilles, les Tweedles avaient été engagés comme gardes rapprochés de la Reine Blanche, et ont donc fait partis de son armée contre sa sœur, la Reine Rouge. Bien entendu, les Tweedles étaient dévoués à Reine Caitriona, et à leur mission, mais durant toute leur vie, ils approchaient rarement Wine. Wine était cool, classe, il fallait le reconnaître, mais était vachement flippante (tout comme Alice).
Ici, c'était vachement flippant. C'est tout. Rien de cool, rien de classe. Cette Reine Rouge de ce cauchemar était vraiment... vraiment très beurk ! Quelle affreuse décoration ! Son château ressemblait à l'intérieur d'un corps vivant et sanglant, tout était répugnant. Wine avait au moins le sens de l'élégance. Si ce monde était un reflet empiré de ce que nous étions, le concept avait été tourné à l'extrême !
Séparés du groupe, Derek et Duncan courraient, auprès de Caitriona qu'ils protégeaient comme si leur vie en dépendait, en redoutant cette reine. D'un coup, Wine semblait bien plus sympathique que pendant toutes ces années où les rouquins l'avaient craint. C'était vraiment répugnant, il marchant dans des boyaux qui servaient de couloirs, chaque pas faisait un bruit spongieux, au contact du muscle sanglant... si les jumeaux avaient été plus sensibles, ils auraient pu vomir (mais c'était sans compter sur leur système immunitaire aussi redoutable que leur courage). En courant, l'un d'entre eux s'était mis à la tête du trio, et le deuxième s'était mis tout derrière, afin de protéger la Reine des deux côtés.
La guerre terminée, c'est peut être mieux, mais elle était bien plus sympa dans notre Wonderland contre votre soeur que dans celui-ci.
Oui c'était la vieille époque, tout ça. Finalement, elle n'a jamais pu finir, cette guerre. Mais ce monde, je ne le comprends pas : c'est comme si nous avions été envoyés dans un monde miroir au notre, c'est vraiment étrange.
Ouaip, au moins Mademoiselle Wine ne nous envoyait pas des zombies dans des intestins !
Quelle impolitesse.
Avez-vous déjà vu une horreur comme ça ?
C'est vrai que ce pays est vraiment horrible, j'avoue que je ne suis pas rassurée, pour le coup.
Les jumeaux s'en étaient immédiatement voulu, d'inquiéter Cait. Mais faut pas avoir peur ! On est là, vos braves chevaliers protecteurs !
Les jumeaux avaient déjà combattu des trafiquants d'organes au Texas et en Floride, mais ils se doutaient bien que ce combat allait être bien plus redoutable. Cette reine n'était pas une trafiquante d'organes, elle était... un monstre organique. En parlant d'organe, voilà que le boyaux dans lequel ils courraient finissait enfin par aboutir sur une pièce, les cuisines du palais, dans lesquelles se passait une scène particulière. Une scène... horrible !
Les jumeaux s'étaient arrêtés brusquement, se mettant devant Cait, mais avec les yeux grands ouverts, surpris, voire choqués de ce qu'ils voyaient. Il n'y avait aucun doute possible, à voir leur accoutrement, Derek & Duncan avaient trouvés les Tweedles de ce monde.
Ils étaient vraiment horrible, et ne se ressemblaient en rien ! Quels pitoyables Tweedles... Ce n'était pas surprenant de les voir dans ce palais. Derek & Duncan travaillaient pour la Reine Blanche, leurs doubles maléfiques devaient donc en être l'opposé, et travailler pour l'ennemie. Tweedle Monstre et Tweedle Moche se retournèrent lorsque le trio était entré, dévoilant leur horrible activité : ils déduisirent rapidement que Cait aussi voyait à présent son double, il semblait bien que c'était la Reine Blanche d'ici que les Beurkdles étaient en train de faire cuire dans une marmite !
En alerte, les jumeaux firent un tour sur eux-même, pour chercher de quoi riposter. Restez-là, murmura Duncan à l'attention de Cait. Les jumeaux coururent vers une marmite d'eau bouillante qu'ils portèrent à deux, avant de s'avancer d'un pas menaçant vers les Beurkdles.
Beurkdles VS Tweedles.
Messieurs ! Vous êtes très nuls à votre travail ! Les Tweedles PROTEGENT la Reine Blanche. Et la mettre dans son ventre c'est très très nul pour faire ça ! Relachez-là, où les vrais protecteurs de toutes les Reines Blanche multi-dimensionnelles...... vont devoir agir et vous neutraliser !
Les Beurkdles ne semblaient pas coopérer, continuant à torturer cette pauvre Reine Blanche. Ils n'avaient pas d'autres choix, c'était à eux de leur faire mal ! Alors ils prirent leur élan avant toute riposte, et jetèrent l'eau bouillante de leur marmite sur les Beurkdles. Bien sur, ils s'étaient simplement attendus à des cris de douleurs, pour le donner assez de temps pour libérer la Reine, mais l'effet fut tout à fait différent. C'était... horrible !
Les Beurkdles fondaient. Littéralement.
Wowo vous êtes sensibles ! On est censé avoir des brûlures quand on touche de l'eau bouillante, pas fondre, exagérez pas ! S'écrièrent-ils, horrifiés.
Mais dans leur panique, ils ne virent pas la Reine Blanche (celle d'ici) paniquer également, activant un levier non loin d'elle. Toute la cuisine tremblait, et les jumeaux durent se rattraper à quelque chose pour ne pas tomber, regardant si Cait tenait toujours debout. Des muscles sanglant qui servaient de murs, un liquide répugnant, vert, commençait à se répandre dans la pièce.
Oh non ! Vite, c'est l'heure de la digestion ! Vos Majestés, il faut partir d'ici !
Les jumeaux s'élancèrent vers la pauvre Reine à moitié bouillie pour la sortir d'ici avant que le suc digestif ne les dissout tous les quatre Mais alors qu'ils voulut l'attraper par les bras pour la sortir de la marmite, celle-ci se débattit, complètement paniquée. Elle agita ses mains, au point de se déchirer le visage ! Terrorisé, les jumeaux lui attrapèrent les bras pour l'empêcher de continuer.
Votre Majesté, nous sommes les gentils ! Vos serviteurs éternels ! On vient vous aider, vous libérer du joug de cette reine et de ces Tweedles démoniaque !
Mais elle ne voulut pas se calmer, et finit par se libérer de Derek et Duncan pour se jeter elle même dans le suc digestif que les jumeaux furent forcer d'éviter en reculant.
NOOOOON !
Les jumeaux étaient figés... ils sont censés protéger la Reine, et voilà qu'elle était morte, parce qu'ils n'ont pas réussi leur mission ici. Pour la toute première fois, des larmes coulaient de leurs yeux, pleurant la perte d'une Reine Blanche, leur inefficacité en tant que gardes.
Mais l'acide qui se rapprochait ne leur laissait pas le temps de s’effondrer en pleurs. Ils durent se dépêcher afin de fuir avec Cait. Ils se précipitèrent le long des boyaux, sans vraiment réfléchir au chemin qu'ils prenaient. Le but était simplement de ne pas se faire ronger par l'acide. Les jumeaux avaient les yeux rouges, sincèrement dévasté par le suicide de la Reine locale.
Mais lorsqu'ils retrouvèrent le reste du groupe dans la salle du trône, ils furent bien plus soulagés. Même voir Wine leur faisait du bien.
Hey ! On est...
Puis ils virent l'horrible chose qui les menaçait.
Oula... t'es encore moins beau que chez nous toi !