On va dire que...Regina & AmeliaJ’ouvre les yeux et me mords la lèvre avant de me foutre la tête sous l’oreiller. Oh que je souffrais, j’avais une cloche dans la tête qui arrêtait pas de sonner et en prime, la lumière du soleil qui me faisait un douleur monstrueuse.

« Raaah mais non. »

Je me lève et me dirige dans la salle de bain avec des nausées à n’en plus finir. Prenant ma douche, je tente de calmer la douleur avant de m’habiller d’une robe bleue longue jusqu’aux genoux et enfile une paire d’escarpins noirs avant de descendre au rez-de-chaussée pour prendre un doliprane.

Tout le monde dormait encore, après tout, il était tôt et je ne cessais de me demander ce qu’il s’était passé la veille au mariage d’Amelia. Le mieux, c’était peut être que j’aille la voir non ? Laissant jouer le côté effervescent du doliprane, je bois mon verre cul sec, tirant une drôle de tête vu le goût déplorable que ça a et enfile ma veste avant de prendre mon sac et de quitter le Manoir en direction du centre-ville.

Je me gare, et me regarde dans le retroviseur avant d’enfiler mes ray-bans, histoire de cacher les ravages de ma gueule de bois. Je pousse la porte de la boutique et me dirige vers le comptoir avant de m’asseoir et de poser mon regard sur Amelia.

« Bonjour Amelia… »
© 2981 12289 0

Amelia et Wyatt auraient pu partir en lune de miel directement après la cérémonie. La pratique était courante et plutôt excitante, à vrai dire. Mais les pas si jeunes mariés avaient préféré un autre scénario et faire attendre leur escapade en amoureux. Naturellement, Amelia était retournée travailler, presque comme si de rien n'était. D'ailleurs, rien de fondamental n'avait changé dans sa vie : elle était toujours aussi amoureuse, toujours aussi heureuse et toujours aussi excitée pour un tout et un rien. Il était encore tôt mais la pâtissière courait déjà partout comme si elle n'avait pas fait la fête toute la soirée de la veille, la faute, sans doute, aux trois tasses de café qu'elle avait déjà avalées.
Et pourtant...
La soirée avait été mémorable à bien des égards. Amelia et Wyatt avaient peu dormi et il l'avait trouvée folle de retourner travailler d'aussi bonne heure. Alors elle avait promis de fermer à midi, juste le temps de s'occuper des commandes des uns et des autres. Ensuite, ils auraient leur après-midi rien qu'à eux, ce qui était sans doute un scénario plus normal un lendemain de mariage.
Amelia venait de déposer une fournée d'éclairs sur le présentoir dédié quand la cloche de la boutique tinta, signalant un client. Ou plutôt, une cliente, constata Amelia en faisant volte-face.
Regina lui faisait face, des lunettes noires vissées sur le nez. Elle avançait lentement, l'air hagard, et ne tarda pas à s'asseoir avant de la saluer d'une voix pâteuse. Amelia sourit, amusée. Elle n'avait jamais été ivre, seulement pompette, mais pouvait volontiers imaginer dans quel était Madame la maire se trouvait.
- J'en connais une qui a bien fait la fête hier soir, commenta la pâtissière. Bouge pas, je vais te chercher du café, ça te fera du bien.
Sans attendre une éventuelle réponse, Amelia tourna les talons. Sa mission si elle l'acceptait : soigner cette vilaine gueule de bois, une mission certes loin de nécessiter l'intervention d'un super héros mais une mission quand même. Et cela tombait bien car Amelia n'avait rien d'un X-men, sauf peut-être s'ils se reconvertissaient un jour dans la pâtisserie, ce dont elle doutait.
La jeune femme fila dans l'arrière boutique et versa une grande tasse de liquide noir, bien contente d'en avoir fait passer une seconde cafetière. Puis elle revint vers le comptoir où elle déposa la tasse fumante.
- Madame est servie, déclara-t-elle. Tu veux qu'on en parle ?

On va dire que...Regina & Amelia« Ça se voit tant que ça ? » dis-je avec un léger sourire qui cachait une folle envie de retourner sous ma couette. « Je serais pas contre un café effectivement. » énonçais-je à la jeune femme alors que je retirais mes ray-bans tout en massant les tempes pour tenter de calmer les cloches incessantes dans ma tête. Pour une fois que j’aurais pu me servir de la magie pour me soigner, il fallait croire que ça ne marchait pas sur ce genre de « blessure ».

Amelia revint finalement vers moi et je leva le regard avant de le poser sur la tasse de café, puis je relève finalement mon regard pour le poser sur la jeune femme, reprenant finalement la parole. « Pour une fois que la magie aurait pu m’être utile, ça ne fonctionne pas sur ce genre de « blessure », je vais devoir survivre aux tintements incessants et assourdissants dans ma tête, c’est atroce, je te jure… » dis-je en buvant une gorgée de café qui je dois l’avouer me faisait le plus grand bien. Un léger silence s’installa avant que je ne reprenne la parole. « Rassure-moi, j’ai pas fait de choses que je risque de regretter hier soir ? »
2981 12289 0

Malgré ses lunette de soleil, la gueule de bois de Regina se devinait facilement, en effet. Et pourtant, Amelia n'en avait jamais fait l'expérience directement. Cependant, Amelia était bien trop douce pour répondre directement à cette question et s'était contentée d'un sourire encourageant et d'une grande tasse de café.
La pâtissière n'était pas là pour juger, qu'il s'agisse de l'état lamentable de madame le maire ou bien de ses frasques de la veille. Elle était d'avis que les fêtes étaient faites pour que les gens s'amusent et se doutait bien que cela impliquait des excès. Mais si elle avait vu ceux de Calliope venir - presque tous, elle n'était pas certaine d'être remise de ce baiser lesbien -, elle s'étonnait certes un peu de celles de Regina.
Mais peut-être était-ce simplement le signe d'une méconnaissance de sa personnalité profonde. Car les deux femmes ne se connaissaient pour ainsi dire que dans un cadre professionnel, ce qui permettait rarement d'apercevoir la vraie personnalité des gens, normes sociales oblige. Et si les deux femmes avaient pris l'habitude de se confier l'une à l'autre et de se conseiller, parfois, elles n'étaient pour autant pas si intimes.
Un sourire contrit accueillit les paroles de l'ancienne méchante reine. Amelia n'y connaissait toujours rien en magie mais elle avait des yeux pour voir et savait s'en servir. En l'occurrence, il était évident que Regina passait un mauvais moment.
- C'est vrai que tu n'as pas l'air dans ton assiette, acquiesça-t-elle pour immédiatement reprendre avec ce positivisme éternel qui la caractérisait : Mais le café va arranger un peu tout ça et j'ai du doliprane si besoin.
Au fond, Amelia était soulagée de ne pas avoir à soigner la cuite d'un de ses enfants. Quant à Callio, elle savait qu'elle saurait gérer les retombées de son amusement. Pour autant, la question qui suivit n'en était pas plus facile à traiter et Amelia n'était pas certaine de savoir par quel bout la prendre.
Elle se mordit la lèvre, songeuse :
- Eh bien... Déjà tu as fait un discours inspiré et original, je dois dire, quoique celui de Calliope l'était probablement plus... Et puis tu as chanté. Je ne te savais pas aussi bonne chanteuse, d'ailleurs, et pourtant tu avais... Disons que tu n'en étais pas à ton premier verre, sourit Amelia, un peu désolée d'être aussi franche. Par contre, entre nous, le choix de la chanson était surprenant. Ca parlait d'amour qui n'avait aucune chance... Tu vois le souci ?

On va dire que...Regina & Amelia« Une chance que Robin ne m’ait pas vu comme ça et je n’imagine même pas la tête d’Henry s’il m’avait vu rentré complètement bourrée. » énonçais-je à la jeune femme avant de boire une gorgée de café.

J’imaginais la tête d’Henry s’il m’avait vu rentré complètement saoule, même plus apte à savoir où se trouvait la serrure. D’ailleurs, je me demande comment j’avais réussi à trouver ma chambre pour finir dans mon lit, en pyjama en plus. Mes yeux s’ouvrirent d’un coup, si ça se trouve, Robin m’avait vu… Oh la misère… Je bu une nouvelle gorgée de café avant de poser mon regard sur la pâtissière.

Je demanda à la jeune femme si je n’avais pas fait des choses trop étranges la veille au soir, pour tout dire, j’avais un immense trou noir, je ne savais pas ce que j’avais fait pendant la soirée, si ça se trouve, j’avais fait un nombre incalculable de conneries et je m’en souvenais même plus. Mais quelle galère… Elle me parla d’un discours original, et d’une chanson alors que je n’en étais pas à mon premier verre.

« Oh la la… » soufflais-je en me prenant la tête dans les mains.

Une chanson qui disait que l’amour n’avait aucune chance… Oh non… Ce n’était pas moi ça. Ma tête toujours dans les mains, je finis par la relever avant de regarder Amelia et repris la parole.

« Love doesn’t stand a chance ? J’ai vraiment chanté celle-là ? Je l’avais écrite à la période où Robin m’avait abandonnée et je… oh mais pourquoi j’ai chanté ça… » dis-je en laissant tomber ma tête dans mes mains, consciente que j’étais sans doute allait plus loin que je ne l’imaginais. Relevant la tête, je reprends la parole. « J’ai des cloches dans la tête…Je peux te prendre du doliprane ? »
© 2981 12289 0

Amelia acquiesça, n'osant pas préciser qu'elle avait, fut un temps, pensé à lui proposer d'être rejointe par sa moitié pour la célébration après la cérémonie. Avec un peu de recul, ce n'était pas plus mal qu'elle ait oublié de le lui préciser, même si Robin aurait peut-être pu s'amuser de la situation. Amelia ne le connaissait pas assez pour évaluer les possibles réactions que l'état de sa nouvelle femme aurait pu lui inspirer. Il ne savait rien et Henry non plus et c'était sans doute mieux ainsi. Regina avait fait suffisamment d'erreurs graves dans sa vie pour ne pas avoir besoin de donner un autre mauvais exemples à ses enfants.
L'alcool en trop grandes quantités était dangereux pour la santé mais également pour la réputation sociale. Regina l'avait peut-être appris à ses dépends. Une chose était certaine, elle semblait désemparée, i ce n'est désespérée, par les premières révélations de la pâtissière qui s'en serait presque amusée si son amie n'avait pas eu l'air aussi mal en point.
Amelia était persuadée que Regina avait plus d'auto-dérision qu'on voulait bien le croire et que, d'ici quelques temps, elle serait apte à rire de cette aventure alcoolisée. Mais pour cela, il faudrait que la migraine s'en aille d'abord puis qu'elle s'aperçoive qu'au fond, ce n'était pas si grave. Regina ne s'était pas donnée en spectacle devant toute la ville, seulement une petite partie, et personne, à la connaissance d'Amelia n'avait fait de films de ses exploits rhétoriques et vocaux.
Peut-être devrait-elle le lui signaler, d'ailleurs...
Pour l'heure, elle se contentait de l'observer avec un sourire doux et compatissant. Amelia n'aimait pas voir les gens souffrir, que ce soit à cause d'une rage de dents, d'une gueule de bois méritée ou d'un coup d'épée dans l'abdomen.
- Oui, celle-là. Je ne la connaissais pas du tout et c'est vrai que tu aurais marqué davantage de points avec du Céline Dion mais si on omet le fait qu'elle n'était pas vraiment appropriée à la célébration, tu as très bien chanté, considéré ton... état. C'est génial tu sais d'écrire des chansons ! Moi je n'écris que des recettes de cuisine et des cartes postales. Elle était bien écrite, je t'assure !
La pâtissière se voulait encourageante et positive, certaine qu'aucune loi ne stipulait qu'on ne pouvait pas chanter autre chose que les bienfaits de l'amour lors de mariages.
- Ne t'en fais pas, d'ici quelques temps tu auras les idées plus claires et tu pourras prendre du recul et t'apercevoir que ce n'est pas si grave que ça, ajouta-t-elle en s'en allant vers l'arrière-boutique à la recherche de doliprane.
Du mille grammes, cela ne faisait aucun doute. C'était dommage qu'aucune potion magique - car Regina en faisait sans doute puisqu'elle était une sorcière et que, dans Charmed, les sorcières faisaient des potions - ne puisse aider Madame le mairie. Heureusement, la médecine moderne n'était pas en reste.
Une boite de doliprane et un verre d'eau furent ainsi bientôt déposée sur le comptoir, juste à côté de la tasse de café déjà bien entamée de Regina. Puis Amelia reprit sa place en face de Regina, l'observant toujours attentivement.
- En tout cas je n'ai vu personne te filmer, si ça peut te rassurer, déclara-t-elle abruptement.
La révélation sortait un peu de nulle part mais Amelia sentait qu'elle se devait de la faire. Alors elle l'avait faite, avec la subtilité qui la caractérisait.
- Je ne pense pas que les gens vont te juger. On était entre amis et c'était la fête. Je suis même certaine que les gens ont plus fait attention aux mariés qu'à toi !

On va dire que...Regina & Amelia« C’est gentil » énonçais-je avec un sourire qui se voulait sincère auprès d’Amelia.

Pour tout dire, je n’avais aucun souvenir de ce passage mais il était clair que je devais être sacrément bourrée pour avoir chanté un telle chanson, surtout au mariage de la jeune femme.

« Oui tu as sans doute raison. »

Me massant les tempes, je pousse un profond soupir. Quel horrible mal de crane. Pourquoi la magie n’était pas apte à régler ça ? Vous pouvez me le dire ? Je restais là, ne quittant pas Amelia des yeux alors que la jeune femme m’apportait du doliprane. Buvant une gorgée de café, je m’empara ensuite de la boite de doliprane avant d’en sortir un et de l’avaler à l’aide d’un peu d’eau. Je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’Amelia m’énonça le fait que personne ne m’avait filmé.

« Espérons. Tu imagines la tête de Robin s’il me voyait en train de chanter cette chanson saoule et en plus qui parle d’amour impossible ? »

Levant le regard vers la jeune femme, je pris une grande respiration.

« Oui, tu as mille fois raison. D’ailleurs encore une fois, tu étais très belle dans ta robe de mariée. » énonçais-je avec un sourire « Dis…tu n’aurais pas un chausson aux pommes par hasard ? »
© 2981 12289 0

- Je suis d'avis qu'il y a des choses que nos maris ne doivent jamais voir, approuva Amelia, complice. Par exemple, je m'arrange pour que Wyatt ne me voit pas chanter du Céline Dion - et aussi pour qu'il n'entende pas, d'ailleurs... Bref, parce que c'est assez particulier. Il parait que j'y mets toute mon âme, en tout cas, et que c'est un peu flippant.
La pâtissière haussa les épaules. Puis elle s'aperçut que sa situation et celle de Regina n'étaient pas comparables : l'une chantait sciemment, en pleine possession de ses moyens quand l'autre avait laissé l'alcool agir à sa place. Pas sûr, donc, que cette remarque aide l'ancienne reine. Tout juste pouvait-elle espérer amuser Regina.
Contre toute attente, cette dernière se trouvait plutôt loquace, pour une femme en plein décuvage. Ce n'était certainement pas Amelia qui allait s'en plaindre, qui plus est si c'était pour récolter un aussi beau compliment.
Ses lèvres s'étirèrent en un large sourire et ses yeux pétillèrent de bonheur.
- Merci beaucoup ! Je l'ai achetée avec ma Velma. Au départ je voulais reprendre l'ancienne, celle d'il y a vingt ans, mais on m'a fait comprendre que ce n'était pas une bonne idée. Même si j'épousais le même homme. C'était peut-être une façon gentille de me dire que l'ancienne n'était plus à la mode... Mais en tout cas je suis très contente de ce mariage ! Et tu étais très élégante toi aussi ! s'écria Amelia.
Puis l'ancienne lionne se calma et se dirigea vers un présentoir pour attraper un chausson aux pommes. Depuis qu'elle connaissait Regina, elle avait non seulement revu sa recette mais en prime elle en avait tous les jours en boutique.
- Madame est servie ! déclara-t-elle à nouveau. Tu as raison de manger, ça ne peut que te faire du bien. Enfin, je pense. Je ne suis pas médecin après tout mais... consommée à bon escient la nourriture ne peut faire de mal, j'en suis persuadée. Par contre... C'est bête mais comme tu as la migraine je me rends compte que je parle peut-être trop ? osa la jeune femme.
Amelia avait conscience d'être une bavarde invétérée et savait que cela pouvait... déranger. En principe, on utilisait des termes plus méchants mais Amy préférait ne pas y penser.
- Par contre je ne peux pas baisser les stores parce qu'il faut que je gagne ma vie.

On va dire que...Regina & Amelia« Tu sais que j’aimerais bien voir ça ! » lui énonçais-je avec un sourire « mais il est clair que par moment, il est mieux que nos maris ne sachent pas tout. » énonçais-je avec un sourire.

Je commençais doucement à reprendre contenance. J’avais encore mal à la tête mais je commençais doucement à ne plus trop me sentir mal, c’était déjà pas mal. Le doliprane d’Amelia devait faire pas mal d’effets déjà. Je ne tardai pas à complimenter Amelia sur sa robe qui était vraiment magnifique, on aurait dit une véritable princesse.

« Merci c’est gentil. » lui répondis-je quand elle me complimenta sur la tenue que je portais à son mariage. Il est vrai que lorsque je l’avais vu dans la boutique, j’avais littéralement craqué sur ma robe. Je ne tardai pas à demander à Amelia si elle avait un chausson aux pommes comme je le savais si bien. Très rapidement, je pu avoir le chausson aux pommes et en pris rapidement une bouchée.

« Que c’est bon ! » énonçais-je avec un sourire.

Je prenais mon temps pour apprécier le chausson aux pommes alors que la jeune femme me demandait si elle ne parlait pas un peu trop.

« Non ça va… Ta voix ne résonne pas trop dans ma tête, c’est pas mal. » énonçais-je à la jeune femme avant de reprendre « Par moment, je regrette que la magie ne puisse pas soigner les maux de tête, je te jugerais que ce serait vachement utile. » énonçais-je avec un sourire avant de prendre une nouvelle part de gâteau.
© 2981 12289 0

Amelia s'était contentée d'un sourire sans épiloguer (une fois n'est pas coutume) puis elle était passée à autre chose. Céline Dion, c'était une affaire personnelle et à moins de l'emmener au karaoké ou de prendre la voiture avec elle, il était peu probable d'écouter les reprises un peu moins justes de la pâtissière.
Elle avait été bien contente de parler chiffons (enfin, robes de princesses) puis de chaussons aux pommes. Amelia le disait rarement mais elle n'était pas peu fière de réussir aussi bien la recette des chaussons aux pommes sans poison de Regina Mills car elle savait son ancienne collègue douée en pâtissière - et en cuisine plus généralement. Amelia s'était souvent vantée (si tant est qu'elle en soit capable) de pouvoir réussir n'importe quelle recette pourvu qu'elle soit complète et était heureuse de constater que ce n'était pas de la publicité mensongère.
Et il était vrai que le chausson donnait envie. Amelia songea l'espace d'un instant à en prendre un pour elle aussi mais il était un peu tôt pour son goûter et elle n'avait pas spécialement faim. Alors la jeune femme chassa cette idée dans un grand sourire pour Regina.
Elle était heureuse de ne pas vriller la tête plus que nécessaire mais comprenait, hélas, sa frustration.
- Mais ce serait trop facile, non ? osa-t-elle. Il faut bien que la magie ait des limites sinon ce serait l'apocalypse ou quelque chose comme ça. Enfin, je pense. Mais je dis ça en étant une simple mortelle, ça grise peut-être un peu, la magie. J'en sais rien, en fait et je me trompe peut-être. On est pas obligé de parler de ça, on peut opter pour un sujet moins casse-tête... Je veux dire... sans mauvais jeu de mots, se rattrapa la pâtissière en souriant, un peu navrée. Par exemple tu peux me dire comment vont tes enfants ! Ou la mairie... Non, en fait, la mairie, ça a quand même l'air compliqué, je sais pas si je pourrais faire de la politique... Même sans gueule de bois ou migraine, c'est vraiment pas fait pour moi. Bah alors.... Oui les enfants c'est très bien, on maitrise toutes les deux. De toute façon je ne crois pas t'avoir vu faire d'autres choses étranges hier.