Elle allait le tuer. C’était aussi simple que cela. Athéna n’allait accorder aucune clémence à cet imbécile de Kuja Tribal… Elle lui avait déjà laissé la vie sauve lorsqu’ils s’étaient rencontrés, mais manifestement, il n’avait pas eu l’intelligence d’esprit de saisir qu’elle lui faisait une grande faveur… Sinon il n’aurait jamais organisé ce débat. Un débat qui annonçait sa présence en plus !

Sur le coup, la déesse avait eu envie de ne pas y aller, tout simplement. Cela l’aurait fait passer pour un menteur et franchement, c’était la réaction la plus intelligente. Mais Athéna en avait assez de ces idiots du monde des contes. Puisqu’ils voulaient un débat, elle allait y aller… Et leur rappellerait qu’avant qu’eux ne débarquent tout allait très bien sur cette Terre. Pour les détracteurs qui mettaient en cause les divinités pour chaque événement de cette ville, la brune était prête à leur répondre.

Ceci dit, si l’idée d’un débat n’était pas si mal que cela, Kuja n’avait pas le droit d’utiliser son nom pour faire venir du monde. Cela, la déesse n’était pas prête de l’accepter. Elle le lui ferait donc payer, d’une façon ou d’une autre. Et même si cela ne se passait pas ce soir, la guerrière était assez patiente pour attendre le bon moment et la bonne façon de faire. Ce ne serait donc que partie remise, quoi qu’il arrive. En attendant, elle devait se préparer pour ce fichu débat.

Athéna se téléporta devant le magasin de Kuja. Elle aurait pu y arriver directement en se téléportant à l’intérieur, mais la déesse avait préféré la prudence : il y aurait sans doute un monde fou, parce que les divinités étaient l’occasion rêvée pour certains de balancer leur venin sans conséquence. Vêtue d’un jean et d’un chemisier, la déesse fut abasourdie par le bruit. Par Gaïa ! Si c’était ainsi qu’ils débattaient, elle n’était pas certaine de rester patiente très longtemps.

- SILENCE ! Cria-t-elle par-dessus les autres voix tout en faisant du bruit avec une cloche en argent qu’elle venait de faire apparaître. Si c’est ainsi que vous débattez, autant que vous rentriez chez vous. Dit-elle une fois le silence revenu. Écoutez-vous les uns les autres au lieu de hurler, sans quoi je mettrais fin à ce débat d’une façon qui ne vous plaira pas… Les menaça-t-elle en leur lançant son regard noir.

Profitant de la stupéfaction des habitants de Storybrooke qui s’étaient déplacés, Athéna observa la salle sans trouver de signes de Kuja. Se doutant qu’il avait dû s’enfermer quelque part en attendant qu’elle arrive, la déesse se dirigea vers l’étage, espérant y trouver un bureau et l’organisateur de tout ceci… La guerrière ne mit pas longtemps à le trouver, tranquillement installé avec une tasse de thé.

- Ne devriez-vous pas être en bas à attendre votre invitée de marque plutôt que d’être planqué dans votre bureau ? Fit-elle remarquer en pénétrant dans la pièce. Vous n’avez aucun contrôle sur vos invités en bas… Je ne compte pas rester longtemps… D’ailleurs, puisque je vous tiens, il serait peut-être bon que vous m’expliquiez sur quel sujet j’aurais quelque chose à défendre… Exigea-t-elle en croisant les bras. Je n’aime pas votre façon de faire Tribal…

Peut-être qu’elle aurait dû le tuer tout de suite en réalité. Le flegme que manifestait Kuja l’indisposait au plus haut point… Cet imbécile semblait penser qu’ils étaient amis, ou à défaut des connaissances qui pouvaient passer du temps ensemble. Ce qui n’était pas le cas, bien évidemment. Ceci dit, la déesse était bien trop curieuse pour repartir aussi rapidement qu’elle était venue…

- Vraiment ? S’étonna-t-elle faussement en haussant un sourcil. Alors mettez-y bon ordre. Ordonna-t-elle sans aucune once de remord. Ah, mais ce sont vos clients… Si vous êtes obligé de vous retenir, ce n’est clairement pas mon cas. Sourit-elle avec un sourire mauvais aux lèvres.

Elle n’hésiterait pas à faire peur à quelques-uns de ces idiots… Et pour ça, rien de mieux que ses couteaux. Athéna en avait toujours quelques-uns sur elle, toujours bien dissimulés… Ceci dit, ceux-ci resteraient à leur place. Elle rappellerait aux abrutis en bas qu’elle avait quelques pouvoirs bien utiles et qu’ils feraient bien de ne pas l’oublier…

- Je n’ai pas à m’expliquer de quoi que ce soit vous savez… Répondit-elle enfin à la dernière partie de ce que lui avait expliqué sur le programme. Quant au reste, si les gens ne sont pas capables de voir en quoi et jusqu’à quel point nous sommes dangereux, qu’y puis-je ? S’ils sont débiles à ce point, un débat ne leur ouvrira pas les yeux pour autant… Soupira-t-elle.

Puis Kuja se leva et l’invita à le suivre alors qu’il allait se présenter et la présenter elle aussi aux gens qui attendaient. Certains abrutis la regardaient d’un air mauvais et Athéna se fit un plaisir de leur retourner un regard noir avec un petit sourire en coin. Qu’ils s’amusent donc… Elle avait de multiples moyens de leur faire payer leur insolence…

- S’il le faut… Soupira-t-elle à mi-voix avant de rejoindre le groupe qui s’était formé pour supporter les divinités. Bien… Laissons donc le camp adverse commencer… Proposa-t-elle avec un sourire narquois.

Athéna s’adossa à un mur et se mit à jouer avec un poignard qu’elle venait de faire apparaître, rappelant ainsi à chacun qu’elle était loin d’être démunie, tant physiquement que moralement. Et certains adverses feraient bien de s’en souvenir…

- Par quel sujet commençons-nous ? Demanda-t-elle au maître de cérémonie.

Après tout, c’était son idée, qu’il ouvre donc les hostilités.

Athéna ricana quand l’un des adversaires s’indigna qu’elle puisse garder ses armes alors que Kuja venait de désarmer les autres. Le mortel qui lui piquerait ses armes, même un mortel avec des pouvoirs, n’était pas encore né. La déesse ne s’en servait que pour inspirer la crainte ou pour frapper. En général, mieux valait pour les gens en face d’elle qu’elle ne fasse qu’inspirer la crainte… La guerrière laissa leur hôte lancer les débats après avoir remis les impudents à leur place.

Et bien évidemment, la dangerosité des dieux leur faisait peur à tous. La réponse ne surprit pas vraiment la déesse qui ne put malgré tout s’empêcher de lever les yeux au ciel en les entendant parler des événements qui étaient arrivés depuis leur arrivée, soit disant… Tandis que l’un de ses coéquipiers leur répliquait qu’ils étaient tous dangereux, même eux les mortels avec leur pouvoir et que cela ne pouvait être tenu contre les dieux, Athéna s’avança légèrement. Juste d’un pas, mais cela fut suffisant pour que l’attention se concentre sur elle.

- Remettons les choses dans leur contexte voulez-vous… Les dieux foulent cette Terre depuis 5 millions d’années. Nous avons vu des empires se bâtirent, nous y avons souvent aidé, nous avons vu les changements de cette planète et de l’humanité. Nous nous sommes fondus parmi eux durant des millénaires sans qu’aucun incident ne survienne. Mais tout a changé avec l’arrivée de Storybrooke et de ses habitants. C’est votre présence qui a tout changé. Les événements que vous nous mettez systématiquement sur le dos n’arrivaient pas avant votre présence dans ce monde. Alors ne venez pas remettre tout ceci sur notre dos. Et je vous ferais remarquer que les seuls qui se battent réellement, qui perdent des membres de leur famille dans cette guerre, ce sont les dieux. C’est ma famille qui se retrouve systématiquement en première ligne, c’est ma famille qui ses membres disparaître. Certes, il y a des mortels touchés, je ne peux le nier. Mais concrètement, combien de mortels sont morts depuis votre arrivée ici, et combien de dieux ? Nous étions douze. Nous ne sommes plus que 5. Alors ne me faites pas rire, pas alors que vos morts sont imaginaires…

Athéna reprit sa place parmi son groupe, saluant d’un signe de tête le premier qui avait eu le courage de s’exprimer. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus assisté à pareil débat, qui était pourtant plus que courant à Athènes durant l’Antiquité. Sa ville d’antan lui manquait…

S’il y avait bien une chose qu’Athéna détestait, c’était qu’on la juge ou que l’on juge les autres de façon générale. Surtout en étant aussi aveugle sur les faits que l’étaient les habitants de Storybrooke. Aidé du jeune homme de son équipe, la déesse ne mit pas longtemps avant de leur faire fermer leurs clapets. Elle était à l’initiation même de l’argumentation et de la rhétorique, Athènes sa cité en avait été le phare durant des siècles alors cela n’allait pas être les péquenots du monde des contes qui allaient la battre sur son propre terrain.

Quant à la vieille qui s’approcha d’eux, Athéna la regarda d’un air calme, attendant le discours pathétique qu’elle ne manquerait pas de faire. Si elle avait eu le temps de parier, la déesse aurait gagné : se servir de la compassion des gens était très facile et tentant dans cette situation… La guerrière laissa les membres de son équipe répondre avant de se redresser et de poser une main sur l’épaule du jeune homme pour lui faire comprendre que cela ne servait à rien d’argumenter.

- Il n’y a eu aucun décès d’habitant de Storybrooke dans les conflits dont les divins se sont chargés. Décréta-t-elle d’une voix sûre d’elle et assurée. Le seul mort que vous pourriez avoir à pleurer, peut-être, c’est Rumplestilskin qui est mort, du moins sa partie Ténébreuse, grâce à moi. Mais c’est le seul et personne ne l’a pleuré. Alors si vous cessiez de raconter des mensonges pour vous justifier ? Ordonna-t-elle d’une voix froide. De plus, vous ne pouvez pas comparer avec moi… J’ai 5 millions d’années, alors des morts d’êtres chers, je crois que j’en ai subi plus que vous. Et pourtant, nous nous battons pour que vous surviviez. Alors si je comprends la crainte que vous pouvez avoir, je n’admets pas que vous rendiez les Dieux coupables de tout et que vous faites tout pour les chasser…

S’ils voulaient se battre contre elle, qu’ils aient au moins des arguments valables et non inventés…

Manifestement, son intervention avait un peu calmé les gens. Et mis fin à cette première partie du débat. Athéna le savait, elle avait toujours été douée pour cette activité, mais c’était presque trop facile… De plus, la guerrière préférait laisser les membres de son camp s’exprimer, puisqu’ils étaient des habitants de la ville et du monde des contes, leurs arguments auraient plus de poids que les siens. Elle, elle se contentait de remettre les choses aux claires quand ils abusaient un peu trop.

Kuja mit donc fin à cette première partie et calma avec élégance les protestations de chacun des camps. Quand les sphères du jeune homme parcoururent les deux camps, Athéna remarqua, tout comme le propriétaire des lieux, que des armes avaient été apportées. Fronçant les sourcils, la déesse les fit toutes disparaître. Même les siennes, histoire qu’il n’y ait pas de jaloux.

- Un débat ne peut se dérouler correctement avec des gens armés. Ici, seuls les mots doivent être utilisés. Rappela-t-elle avec autorité avant de reprendre sa place contre le mur et de laisser Kuja mener la séance.

L’autre point soulevé était l’économie et le poids des dieux dedans. Bien évidemment, ces imbéciles ne virent que les destructions qu’il y avait eu avec l’apparition des Cavaliers. Qui n’étaient pas des dieux à la base, ni même reliés aux dieux… L’un des membres de son groupe fit donc rapidement valoir que de toute façon, on ne pouvait pas continuer à reprocher quelque chose d’aussi vieux aux dieux.

- Je ne prétends rien concernant les morts des gens du monde des contes, j’affirme. Vous devriez vous rendre à la mairie et consultez le registre des décès au lieu de parler à tort et à travers… Soupira-t-elle. Ensuite, vous avez raison. Le combat avec les Cavaliers a détruit en partie la ville et les commerces. Ceci dit, je ne crois pas que vous en ayez pâti bien longtemps. Les commerces ont été rebâtis avec l’aide des habitants et les dieux ont aidé également. Ce conflit, nous ne l’avions pas déclenché. D’ailleurs, concrètement, nous n’avons même pas déclenché cette guerre contre Chronos. Nous ne faisons que réagir… Et je vous ferais remarquer que les Cavaliers étaient tous des gens du monde des contes. Dit-elle avec fermeté. Quant à notre capacité à faire apparaître des objets, je ne vois pas le problème. Ma sœur a acheté sa maison, elle n’utilise pas ses pouvoirs pour les tâches du quotidien et participe à l’économie de la ville. Hadès a racheté le Rabbit Hole, participant ainsi à l’économie de la ville. J’ai moi aussi acheté un appartement durant un temps, je l’ai revendu. J’ai aussi participé à l’économie de cette ville. Mes neveux et nièces ont des maisons ici, achètent ce dont ils ont besoin dans vos commerces… Où est donc le problème ? Notre argent n’est pas assez bien pour vous ? On peut arranger cela si vous le souhaitez, en utilisant nos capacités justement…

Athéna vivait sur l’Olympe depuis sa rupture avec David, aussi ne participait-elle plus vraiment à tout ceci. Mais Diane, Apollon, Elliot, Melody, Aphrodite et Hadès si. C’était si facile de les critiquer pour ce qu’ils pouvaient faire plutôt que de voir ce qu’ils faisaient réellement…