« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ EENY, MEENY, MINY, MOE. CATCH A TIGER BY HIS TOE. IF HE HOLLERS, LET HIM GO. MY MOTHER TOLD ME TO PICK THE VERY BEST ON AND YOU… ARE…… IT. ❞
Bon… Ce n’était pas tout mais, toute cette histoire commençait à sentir un peu mauvais. Nous voilà suspendus au-dessus du vide, sur des portes en mouvement, en espérant retrouver la bonne parmi toutes celles qui se promenaient autour de nous. Il fallait avoir de sacrés bons yeux à ce rythme… Et le temps de le faire. Je n’étais pas d’un naturel stressé mais je détestais qu’on me force un peu trop la main, ce qu’étaient en train de faire ces trucs en combinaison jaune en nous poursuivant sans relâche pour nous arrêter. Ou nous faire je ne savais trop quoi, au fond, qui avait la moindre idée de ce qui nous attendait s’ils nous tombaient dessus ? J’aurais bien été de ceux à leur demander pour le coup, accroché à une porte non loin d’eux ; qu’est-ce qu’on perdait à obtenir une réponse ?
Malheureusement, un sursaut lors du changement de rampe me fit perdre l’équilibre – déjà précaire – et je crus un instant que j’allais retourner aux côtés du dinosaure… Mais non, à la place je pivotai sur une nouvelle poignée en me rattrapant un étage plus bas et, hop, voilà que le mal de crâne revenait à l’assaut sous le tourbillon.
Lorsque j’ouvris les yeux, je découvris une pièce sombre et assez étriquée, aux murs recouverts de caisses et de lanières. Des chargements visiblement assez lourds, maintenus par des filets, où s’alternaient caissons, bonbonnes et autres tuyaux qui pouvaient être assimilés à des… Armes ? Je me relevai prudemment sur le sol métallique, jetant un coup d’œil derrière moi pour constater que la lourde porte blindée qui s’y trouvait était encore entrouverte. La seule lumière provenait de l’immense ouverture à l’arrière de la salle, où le sol s’affaissait dans une rampe digne des avions de guerre du siècle dernier. On devait être dans un de ces engins, vu l’allure. Deux rangées de sièges bordaient les parois, tous munis de harnais et repliés pour le moment. Vides. Tant mieux d’un côté, quoique je n’aurais pas été contre en assommer un ou deux au passage pour obtenir quelques informations sur le lieu où je me trouvais.
M’avançant prudemment dans l’allée centrale, je m’engageai dans la descente et me baissai pour observer l’extérieur : je me trouvais vraisemblablement à l’arrière d’un…. Vaisseau ? C’est ce que m’indiquait la présence d’autres appareils à proximité, tandis que mes yeux suivaient l’immense paroi de ce qui devait être le hangar. Celui-ci semblait formés de blocs noirs les uns sur les autres, entrecoupés de néons blancs qui projetaient sur l’ensemble une ambiance cosmique. Froide. Rigide. Tout autant que les hommes en armure claire qui circulaient d’un pas militaire entre les vaisseaux, consciencieux, leurs armes à la main et le rythme dans la peau. Pour avoir voyagé dans l’espace ces derniers mois, je savais que tomber dans ce genre de plan n’était pas bon du tout pour la survie.
J’avais pourtant une impression familière, à bien regarder ces bonshommes et leur tenue intégrale… Ca me rappelait les films qu’Elliot regardait tout le temps, il avait même des tee-shirts et des figurines à l’effigie : Star Wars. Ah oui, maintenant que je remettais le nom, l’appellation de cette armée blanche me revenait aussi, des Stormtroopers ! Alors c’était à ça qu’ils ressemblaient en vrai ? On aurait dit des gars sans cou… J’avais vu bien des armures ou des allures à travers les cinq derniers millions d’années, mais là je devais reconnaître qu’ils avaient faits fort ; quoique ça avait indubitablement une certaine classe, je le reconnaissais. Tout ce petit monde était regroupé là, à vu de nez une bonne petite centaine rien que dans les environs… Bien. Parfait. Une armée à disposition ! Enfin, ce n’était pas la mienne, voilà le défaut.
Il y eu du bruit derrière moi et je me retournai vivement, tombant nez à nez avec un de ces monstres de l’A.D.E. dans l’encadrement de la porte ! Tiens, ils pouvaient passer eux-aussi ? Ils avaient les autorisations ?!
« Ne bougez plus ! » M’ordonna-t-il. Il ne devait pas savoir que je ne recevais d’ordres de personne…
Il engagea sa sorte d’aspirateur dans ma direction et je reculai, avisant la hauteur pour ensuite sauter simplement de la rampe ! Le sol était plus bas que ce que je pensais mais au moins… Un coup d’œil autour de moi et je me dépêchai de rejoindre un amas de caisses de ravitaillement, sans doute en attente d’être chargées, pour ne pas trop attirer l’attention. Déjà qu’un monstre jaune ça allait avoir du mal à passer inaperçu, alors si on me surprenait à côté je pouvais me gratter pour les convaincre que je n’avais rien à voir avec toute cette histoire. Le monstre en combinaison apparu peu après moi, descendant comme s’il ne craignait absolument rien et se mit à ma recherche. Est-ce que c’était une plaisanterie ?
Bien sûr que non, puisqu’il fut très vite interpellé par des Stormtroopers qui remarquèrent sa présence. Non, sans blague !
« Individu suspect au niveau de la porte 47. » Fit l’un d’entre eux, d’une voix robotisée. « Identifiez-vous. »
« A.D.E. Autorisation 49-3 alinéa 7 de la convention monstrueuse. Je suis à la poursuite d’un suspect. »
Qu’est-ce qu’il racontait celui-là ? C’était quoi le délire ? Je devais reconnaître que je ne m’y attendais pas pour le coup. Est-ce que le truc en combinaison fluo était vraiment en train de converser de décret avec des apparitions tirées… D’un film ? Je clignai plusieurs fois des paupières, ayant du mal à y croire et pourtant il sorti une petite carte qu’il leur agita sous le nez pour leur prouver ses dires. Les soldats se regardèrent et l’un d’eux pris la carte avec précaution, presque méfiance, au cas où elle serait couverte d’une bactérie multi résistante.
« Agent… Smith ? »
« Exactement. »
« Je ne connaissais pas l’A.D.E. Tu connais toi, FN-826 ? »
Son acolyte fit non de la tête. A ce rythme là, peut-être pouvais-je espérer m’esquiver tranquillement et retourner à l’intérieur du vaisseau ? Oui, il devait bien être capable de les occuper suffisamment longtemps pour me permettre de retourner d’où je venais. Je me téléportai à l’entrée de la rampe, engageant mon pied dessus avant de sentir le sol… Vibrer sous ma chaussure. Hmm, ou je faisais de l’effet à ce véhicule, où il était en train de s’activer. La rampe se souleva brusquement devant moi et je reculai de surprise, condamné à fatalement la regarder se refermer dans un bruit mat. Irrémédiable frustration. Je croisai les bras, l’air contrit. Ça, je l’avais pas prévu. Du tout.
« Il est là ! » S’exclama le monstre en me désignant.
Je me retournai légèrement avant de reporter mon attention sur le vaisseau. Ma solution de sortie était en train de prendre la poudre d’escampette et l’autre monstre allait pas tarder à me taper sur le système… N’en déplaise au passage aux différents Stormtroopers qui venaient de s’approcher en courant, armant leurs blasters avant de les pointer dans ma direction. Ok, je ne pouvais peut-être pas mourir mais la régénération était quelque chose de douloureux. Comme le retour à la vie après être tombé en cendres ! Rien de très agréable en perspective.
« Identifiez-vous ! » M’ordonna un des individus en armure.
« Connor Williams. » Rétorquai-je avec un air narquois.
Comme si ça allait l’avancer à quelque chose de le savoir.
« Deux intrus dans le hangar ! Il faut en informer le seigneur Vador. »
Tiens, encore une référence que je connaissais ! Vador machin, c’était le grand méchant de la série. Si lui il était là, il devait y avoir des Jedi ou ce genre d’individus ? Restait à trouver dans quel film on avait atterri précisément… Je les avais vu une fois ou deux : il y avait un gros truc poilu, deux types et une fille avec des macarons sur la tête. Plutôt bien foutue si je me rappelai du moment où elle portait un bikini d’esclave devant une limace. J’esquissai un sourire au souvenir mais fut tiré de mes pensées par le monstre en combinaison jaune qui s’interposa entre eux et moi.
« Je le ramène avec moi. Sécurité oblige. »
Ne vous battez pas pour moi...
« On ne peut pas vous laisser partir sans avoir vérifié vos autorisations. »
« Mecs, il n’avait pas de tête et quatre bras. Bien sûr qu’il n’a pas les autorisations… »
Après, tout était possible dans l’espace. Comme de tomber sur des autochtones à forme humaines qui élevaient des autruches en plein désert. Rien que d’y penser je levai les yeux au ciel d’exaspération.
« Navré, mais je vais devoir insister. »
« Et nous aussi. »
Ouh, le ton montait, j’aimais beaucoup ce genre d’ambiance ! Electrique à souhaits. Je levai pourtant les bras en l’air quand ils armèrent leurs blasters, visiblement décidés à avoir le dessus aussi bien sur le fond que dans la forme. J’étais littéralement partagé entre scepticisme et amusement, réfléchissant à toute allure à la suite probable des évènements. Mieux valait ne pas trainer ici trop longtemps. L’un des stormtroopers fini par m’apporter un nouvel objectif de voyage.
« Emmenez-les dans les cellules en attendant la validation du seigneur Vador. »
« On les mets dans laquelle ? » Demanda un autre garde.
« Une vide. »
« On n’en a plus… »
« Alors AY21-3 ? »
« On ne peut pas, c’est celle de la fille et elle doit rester seule. C’est une princesse ! »
« C’est pas parce que c’est une princesse qu’elle a une suite royale. »
« Même, on doit la laisser seule. »
« Alors mettez-les avec les Avkoriens en AW35-7. »
« Reçu. »
Je ne savais pas ce qui était le plus drôle, leur débilité ou le fait qu’ils venaient de me rappeler dans quel film nous étions. Jetant un coup d’œil au monstre de l’A.D.E. qui semblait partagé dans ses choix, je me penchai vers lui pour chuchoter :
« Dis moi, ton aspirateur, il est vraiment efficace ? »
Et sans attendre de réponse, je disparu du hangar. Il ne m’avait fallu que quelques secondes pour repérer où se trouvait la princesse en question dans ce grand, très grand, bâtiment ; et encore moins de temps pour apparaître à même la cellule où elle se trouvait ! Un truc étriqué qui m’obligea à courber un peu la tête, découvrant une femme allongée et entièrement vêtue de blanc. Celle-ci se redressa sur le coude à mon apparition, surprise, puis rapidement... Sceptique.
« Ils recrutent des civils maintenant dans les commandos ? » Demanda-t-elle, narquoise.
J’allais bien l’aimer. Ou pas.
« Pas vraiment, on va dire que c’est… Une mission solo. » Commentai-je. Solo. Han Solo. Vous saisissez ? Non laissez tomber. Je me tournai vers la porte close. « Je vous sors d’ici et on contrecarre une saga et six films dès la première heure, ça vous dit ? »
Elle pencha la tête sur le côté, sans comprendre. Dieu que ces macarons étaient moches. Puis elle s’assit au bord de ce qui devait être sa couchette, continuant de me fixer comme si j’étais une apparition. Ce que j’étais, en fait.
« Laissez tomber. Venez avec moi. »
« Pour aller où ?! » La princesse se leva. « Et vous êtes qui ? »
C'est pas vrai, est-ce qu'il existait une seule femme au monde qui ne posait pas trouve mille questions ?
« Quelqu’un qui n’a pas le temps pour les questions, aller hop, on se bouge le royal popotin avant de finir en chair à blaster ! »
Mais avant que je n’ai pu disparaître de là, la porte de la cellule s’ouvrit brusquement derrière nous… Révélant un Stormtrooper. Non, on en était déjà là du scénario ?
Alexis Rice
«Les Gaulois boivent…Et les Romains trinquent ! »
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| Conte : Astérix le gaulois | Dans le monde des contes, je suis : : Astérix
Alexis se trouvait donc sur le Titanic, il ne savait pas trop où. Il savait juste qu'il connaissait un peu le film, il l'avait vu avec Obias il y a peu et ils avaient même pleuré ensemble comme des madeleines devant. Bah quoi, c'est pas parce qu'on est des hommes qu'on a pas de sentiments... Tandis qu'il commençait à voir les gens continuer à paniquer et qu'il grelottait de froid, il aperçut la femme qui était avec lui et les autres dans l'usine. Elle s'approcha de lui et lui dit:
-Salut... toi. On rentre ? T'as trouvé une porte ? Fait quelque chose de constructif pendant que je sauvais le monde ?
Déjà que cette femme lui paraissait énervante avant mais là c'était le summum. Elle l'appelait "toi". Bon OK elle n'avait pas son nom mais quand même elle pouvait rester au "Salut". Et puis elle commençait à lui parler comme une cheffe. Non, ce n'était pas Bonnemine mais presque. Genre il voyait Bonnemine en elle? Bah oui, elle parlait comme Bonnemine parlait des fois au chef alors que c'était lui l'homme. Mais il ne s'énerva pas et répondit, poliment mais un peu sèchement:
-Salut vous. J'ai pas trouvé de porte encore et pour ma part j'ai aidé des gens qui étaient sur le pont inférieur avant de remonter ici et de comprendre où on était...
La jeune femme roula des yeux, l'air de dire qu'il se vantait ou un truc du genre. *Non, Madame, je ne me vante pas, je suis un héros, moi, un vrai. Et un vrai guerrier aussi, même si ça ne se voit pas toujours...* pensa-t-il tandis qu'elle disait:
Vous êtes long à la détente - ou alors vous avez besoin de lunettes. Ou d'une culture générale, tout compte fait. Breeef. Vous avez un plan monsieur le sauveteur de ces dames ? La porte doit être sous l'eau à l'heure actuelle.
Toujours poliment mais sèchement, il répondit:
-J'suis pas long à la détente et j'ai pas besoin de lunettes, juste, je ne connais pas le film, enfin, je ne l'ai jamais vu donc avant de voir le nom c'était difficile de savoir où j'étais. Quand à la porte, je pense que oui elle est sous l'eau. Je propose qu'on la cherche sur l'eau qui s'est infiltré sur le bâteau ou en plongeant. Vous avez une meilleure idée, chère madame?
Ce à quoi elle répondit:
-Alors vous n'avez aucun goût et c'est pire que la myopie.Allez nager avec Flipper si ça vous chante. On voit que vous ne connaissez rien à rien. Elle est à moins deux degrés, sombre idiot ! Vous savez ce que ça veut dire ? Ce sera pas un rhume que vous allez contracter mais une hypothermie mortelle. Faut rester au sec. Aussi longtemps que possible. Et après... On avisera après, sauf si vous allumez vos neurones entre temps.
Décidément, il l'aimait de moins en moins cette femme mais, de toute façon, elle ne l'aimait pas non plus apparemment. Au moins, ça le changeait car, à Storybrooke, il avait peu d'ennemis. Parfois les gens arrivaient à l'intimider ou à le faire se sentir mal. Mais il avait pas mal d'amis. Et, dans le village, il n'y avait que Falbala avec laquelle il avait du mal. Et, comme elle commençait à l'énerver, il répondit:
-Très bien, Môdame. Comme vous semblez me prendre pour un idiot, je vous suis et je ferais tout comme vous, puisque vous semblez si intelligente.
Cette fois, c'était direct, comme quand il se disputait avec Obélix/Obias. La femme haussa les épaules et l'ignora, filant vers la poupe du bateau. Alexis commença donc à la suivre. Les gens, paniqués, les gênaient dans leur évolution mais ça allait quand même car la femme sembla se rappeler qu'il fallait rejoindre des barrières, du moins, c'est ce qu'il crut l'entendre dire. Ils virent une des cheminées s’effondrer devant eux et le bateau commença à être à la verticale petit à petit. Il commençait à couler ou quoi...? Génial, les deux personnages de contes étaient bien dans la mouise... Si jamais il mourrait ou se noyait ou autre, que deviendrait Obias sans lui? Chercherait-il les membres du village? Ou chercherait-il à savoir où il était depuis tout ce temps?
Tout à coup, la jeune femme enjamba une balustrade sans expliquer au jeune Gaulois comment faire. Mais, malin et débrouillard, il fit comme elle. Le bateau se brisa en deux et la partie du bateau où ils étaient commença à se redresser. Les gens commençaient à tomber et on entendait des remous qui faisaient dire au jeune Gaulois: *Attention, on coule!*. Il ne put s'empêcher de dire, sans même savoir comment ça allait se finir!
-Papa, maman, je vous aime! Mes amis du village Gaulois, j'espérais vous retrouver, j'vous adore. Obias, je t'aime, dommage qu'on ne puisse pas se marier...
Il en avait même oublié la femme qui devait alors le trouver bien sentimental alors qu'ils étaient en train de couler purement et simplement et qu'il n'y avait devant eux aucune porte pour retourner à l'usine ou à Storybrooke!
(c) made by panic!attack
Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Garrett Hedlund
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
✮
- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Jamie connaissait la scène par coeur. Cela ne rendait en rien l’instant moins grisant. Pensez-vous : il se trouvait en compagnie de ses modèles, dans un endroit qui lui rappelait furieusement la maison et il avait la chance indescriptible d’être à proximité de son héros : Chewbacca. Oui, parce que Han et Luke avaient beau être des modèles, des figures fraternelles, des véritables chevaliers aussi différents et parfaits l’un que l’autre, il n’en demeurait pas moins que Chewie restait son personnage préféré, tout film confondu, de la saga, avec C3PO et Anakin. Alors arguer que son visage était auréolé d’un sourire bétât n’aurait largement pas été un euphémisme.
Pour la millième fois -au moins !- Jamie leva ses bras, faisant jouer les doigts de l’armure en plastique qui le recouvrait désormais. C’était peut-être moins douillet que la peau de bête, mais c’était définitivement beaucoup plus cool. Et beaucoup moins nunuche aussi, il fallait l’avouer. La peau et la combinaison avaient finit abandonnées au bout milieu du couloir, bien que Jamie soit revenu sur ses pas pour rechercher sa poivrière-grossière, la fourrant dans son col en lui intimant le silence.
Un grognement caractéristique retentit à sa droite, et Jamie releva les yeux vers l’espèce d’ours mutant qui l’observait, avec ce que Jamie détermina comme un regard interrogatif.
-C’est… C’est juste trop cool.
Un. Gamin. Ni plus, ni moins. Lui qui avait du mal à mâcher un sandwich complet sans avoir mal aux machoires depuis des mois ressentait déjà la douleur qui étirait ses joues, mais il ne pouvait s’en empêcher : il était dans Star Wars. Comment aurait-il même pu tenter de faire autrement ?
Chewbacca eue un hochement de tête vigoureux, incompréhensible cependant, avant de se tourner comme Jamie vers Han, qui parlementait à l’aide d’une sorte d’immense sébille avec une voix métallique. Enfin était en train de parlementé parce qu’à l’instant où ils se retournèrent, Han prit simplement un air blasé, pinçant les lèvres avant de purement et simplement tirer dans le tas à l’aide de son blaster. Aussi simple qu’efficace, quoi qu’assez peu probant lorsqu’il s’agissait de rassurer son interlocuteur quant à la non présence d’ennemi, mais bon, ça…
-Luke ! Se mit-il aussitôt à hurler à l’intention du blond qui courait dans le long couloir. On va avoir de la compagnie !
Jamie avait beau connaître la scène et le scénario, il ne pu s’empêcher de ressentir une pointe de tension à son tour, reserrant les doigts autour de son blaster. Les Stormtroopers n’allaient pas tarder à débouler par la porte, il le savait, et Han le savait tout autant que lui. N’empêche, c’était foutrement rapide ces machins, vu la vitesse à laquelle ils finirent par entendre les premiers coups de blaster perforant la porte menant à la station de commande où ils se trouvaient tous les trois.
-Poussez-vous ! Chico, reste pas là mets-toi derrière moi !
Les coups de blasters finirent par avoir raison de la porte, qui se perça d’une brèche grande comme un homme, par laquelle les Stormtroopers se mirent à affluer. Aussitôt, Jamie se concentra à nouveau, serrant les dents. Il n’avait pas le droit de les laisser tomber, et même si il se défendait au tir, il restait clairement plus instinctif avec son… Pouvoir. Autant que, pour une fois, cette foutue entitée serve à quelque chose.
Ses doigts se serrèrent, envoyant valser les deux Stormtroopers à porté de vue en arrière, comme si un tapis avait été retiré sèchement sous leur pied. Leurs armes émirent un son robotique, dégommant les deux soldats à leur proximité, tandis que l’un des tuyaux les plus proches leur retombait sur le crâne, soufflé par une soudain pression à l’intérieur des canalisations. Le tout fit un certain bruit, et Han se tourna, surprit, vers lui, réalisant qu’il tenait toujours son blaster le long de son corps.
-Bien joué petit! s’exclama-t-il, visiblement impressionné, avant de se pencher pour esquiver -de peu- un tir, mais faut pas rester là !
Jamie acquiesca, sa tête pulsant un instant du fait de son utilisation de ses capacités, lui faisant légèrement perdre l’équilibre alors qu’il le suivait dans le couloir où Luke avait disparu, l’obligeant à s’appuyer sur l’un des murs, un sourire aux lèvres cependant. Il savait très bien ce qui allait suivre. Il savait très bien qui il allait rencontrer. Pas que Jamie ai jamais eue de coup de coeur pour elle mais la princesse Leia restait l’une des princesses les plus épiques que Jamie ai jamais rencontrer dans sa -très limité- connaissance des princesses. Inspirant profondément, il releva la tête…
-Oh putain non !
Même ça, il parvenait à le lui gâcher. Même ça, même la rencontre avec une princesse galactique, même sa présence dans l’univers magique de son enfance, même un instant vraiment cool de répit dans son existence merdique, même ça, il parvenait à le lui gâcher sans le moindre scrupule. Foutu Dieu à la con.
-Oh… Comme on se retrouve !
Heureusement pour l’un comme pour l’autre, un coup de blaster les obligea à se plaquer contre deux murs opposés, imités très rapidement par Han, Luke, Leia et Chewie.
-Donc t'as vraiment pour mission de me faire chier! s’écria-t-il au dessus des bruits de blaster, à l’intention du Dieu désarmé -détail qui, mine de rien, lui fit plaisir.
-T’as fini un peu de faire ta crise existentielle ? Je t’ai pas suivi ici pour…
Un nouveau coup de blaster, très près de sa tête cette fois. Plaisant aussi.
-Y’a rien à faire, c’est bouché.
Son ton blasé fit sourire Jamie. Beaucoup moins la princesse cela dit...
-Il n’y avait qu’une sortie possible et vous l’avez détruite, fit-elle, cynique à en mourir.
-Peut-être que vous étiez mieux dans votre cellule ?!
Cette punchline ! Jamie ne pu s’empêcher de sourire stupidement, remontant son blaster à hauteur d’épaule pour tirer à son tour. Jamie avait toujours adoré la relation de Han et Leia, surtout à leur début. Cela avait quelque chose de terriblement réaliste. Et puis, ils étaient tout de même à l’origine de l’une des phrases les plus romantiques du monde à ses yeux -où, Dieux seuls le savaient, le romantisme était une notion…. Vaguement complexe, alors l’avoir en direct avait un côté vraiment agréable. Même si il avait l’impression d’être la dernière des fangirls avec le nom de sa star tatouée sur le poignet.
-Mais qu’est-ce que t’as encore fait ?!
La voix de Connor le sorti légèrement de sa bulle de joie temporaire, l’obligeant à tourner la tête vers le Dieu. A l’entendre, on aurait pu croire que même le kidnapping de Leia était de sa faute. Si tant était que ce fichu crétin y connaisse quoi que ce soit à Star Wars. Ce dont Jamie…. Doutait tout de même grandement.
-La ferme.
-3PO, est-ce que tu m’entends ? Fit soudain la voix de Luke, près de lui, alors qu’il tirait à nouveau une salve de réplique envers les Stormtroopers, dont visiblement l’effectif était infini.
Jamie savait parfaitement que le droïde diplomatique n’allait pas être d’une grande aide pour le coup. Mine de rien, à bien y réfléchir, il ne servait pas souvent à grand-chose, celui là...
-Il n’y a aucun autre passage !
L’information fit grogner Chewie, d’un son guttural et mécontent, qui fit sursauter Connor pour le plus grand plaisir de Jamie -définitivement son personnage préféré !
-On tiendra pas jusqu’à demain, qu’est-ce qu’on fait ?!
-C’est une fière opération ! Fit remarquer Leia, acide. En arrivant ici vous n’aviez même pas de plan pour ressortir?
-Le cerveau c’est Luke, chérie !
L’air profondément blasé que prit le visage de Leia manqua de peu de faire rire Jamie, la voyant saisir le blaster des mains de Luke pour tirer dans ce que Jamie savait être le conduit des égouts.
-Il faut bien que je vous sauve d’ici ! Justifia-t-elle devant le regard perplexe de son futur-frère. Tous dans le conduit à ordures, vite !
Elle s’y glissa sans l’ombre d’une hésitation, évitant un tir de blaster qui du frôler sa jambe. Rapidement, Jamie tira une rafale, se tournant à demi vers Luke.
-Vas-y !
Désarmé il ne servait pas à grand-chose alors autant qu’il fonce. Dès qu’il eue disparue, ce fût le tour de Chewie, dont l’odorat probablement plus précis que le leur le fit rapidement râler.
-File dedans, gros trouillard, je me fiche de savoir que ça pue !
Il fallut tout de même un bon coup de pied pour le forcer à se glisser dans le conduit à son tour, suivit par Connor, qui fit à peine mine de s’approcher.
-Pas question que je rentre dans ce truc qui pue.
C’était beaucoup trop tentant. Beaucoup beaucoup trop tentant. Trop pour que Jamie résiste en tout cas. Il lui fallut l’espace d’une demi seconde pour se décider, traversant le couloir pour venir se placer derrière le dieu.
-Pas le choix !
Et d’un geste brusque, il donna un coup de genou dans les rotules du Dieu, obligé de plier les jambes… Et de glisser à son tour dans le conduit nauséabond. Ce qui fit beaucoup rire Han, bien qu’il lui fasse signe de s’y jeter à son tour. Chose que Jamie fit, laissant d’abord glisser son blaster, avant de plonger, pieds en avant, bloquant d’avance ses facultés olfactives. Rien qu’en image cela avait l’air de puer alors en réalité… Il n’eut cependant pas vraiment le temps de s’en rendre compte car à peine eut-il eue fichu les pieds dans l’eau crasseuse du compacteur à ordure qu’il sentit une main lui agripper la nuque et le forcer à plonger la tête dans l’eau. Visiblement Connor n’avait pas tant que cela apprécier la blague.
-Conduit à ordures, non mais quelle idée ! Grommela la voix du Dieu à son oreille, les rares fois où il parvenait à la remonter à la surface.
Il cru entendre vaguement la voix de Luke lui intimer d’arrêter, et l’instant d’après, il sentit enfin la main se déserrer de sa nuque, lui permettant de se redresser, crachant à tout va l’eau qui était parvenu à s’immiscer entre ses lèvres. Même immunisé contre toutes les maladies du monde, l’idée d’avoir de l’eau de toilettes, littéralement, dans la gorge, n’avait rien de rassurant. Ou de ragoutant.
-ça…. Ça valait le coup…
Sa voix était à demi hilare, croisant le regard amusé lui aussi de Han. L’instant disparu bien assez vite cependant, car Chewbacca se mit brutalement à taper contre une paroi à forme de porte, poussant des cris qui ressemblaient sans l’ombre d’un doute à de la panique pure et dure. Ce qui ne mit clairement personne à l’aise.
-Chewie, écarte toi ! Fit-il, à l’instant où Jamie se baissait, sachant déjà à quoi s’en tenir.
-Ne faîtes pas ç…
Connor n’avait donc absolument pas vu le film. Si il l’avait vu, il avait un cerveau de pois chiche. Car si il l’avait vu, il aurait fait comme Jamie, se penchant en avant, ou s’accroupir. A la place, le Dieu des crétins se tint parfaitement droit au milieu des ordures, à l’instant où Han tira contre la porte, son tir se mettant à ricocher partout dans la pièce. Et finissant dans la divine épaule du Dieu.
-Putain de bordel de…
-Posez cette arme, vous allez tous nous tuez !
Sa voix avait clairement tout d’un ordre alors qu’elle s’approchait de Connor, sa main se posant d’office sur la blessure -superficielle.
-C’est pas l’envie qui m’en manque, ma petite dame, explosa Han, mais c’est VOUS qui nous avez collés là-dedans ! Il leur faudra pas longtemps pour nous repérer !
-ça pourrait être pire, grommela la princesse, toujours attelé à observer la blessure de Connor, avant de se figer, à l’instar de tout le monde.
-Oh merde.
Jamie avait légèrement zappé ce petit détail. Mais le grognement sourd et grave qui leur parvint du fond de la cuve, doublé par les gémissements de Chewie qui se mit à tambouriner avec véhémence contre la porte eurent tôt fait de le lui rappeler.
-Y’a quelque chose qui gigote, fit soudain Luke, se mettant à reculer. Y a quelque chose qui m’a frôlé !
-Il y a une bestiole dans l’eau ! Confirma Jamie, se déplaçant lui aussi. Sortez vos pieds de l’eau, montez su…
C’était tellement évident que Jamie ne le vit même pas venir. La tentacule immonde et fine, au touché semblable à de la laine mal filé, s’enroula autour de sa cheville, le tirant aussitôt sous la surface. Le souffle coupé, Jamie se mit à se débattre, cherchant à s’extirper du piège, mais la bestiole étrange et cyclope fit glisser ses tentacules contre son corps, son torse et sa gorge, remontant jusqu’à son visage, en serrant progressivement. L’attirant vers le fond de la cuve, avec une force que Jamie ne pouvait combattre. Il rua cependant, cherchant à tout prix à s’extraire de cette cage. Il était immortel, et ne mourrait pas. Mais l’idée de mourir au mieux noyé, au pire dévoré, n’avait clairement rien d’agréable, ni même de désirable. A nouveau, il se débattit, sentant le manque d’oxygène venant lentement embrumer son cerveau, mais pas d’incohérence. Au contraire. La brume qui distilla doucement le manque d’oxygène dans son cerveau n’avait rien de ce blanc taché de couleur qu’il avait pu connaître, plus jeune, quand il défiait Opy en concours d’apnée.
Cette fois c’était très différent.
Cette brume était sombre, noire, poisseuse. Une brume que Jamie reconnut aussitôt, se débattant doublement. C’était étrange que Famine réagisse. Cela n’arrivait pas souvent. En réalité, cela n’était plus arrivée depuis un sacré bail. Il fallait avouer que les morts récentes qu’il avait eue à subir avait toutes été brutales, soudaines. Rien d’aussi lent et d’aussi prévisible qu’une noyade. A croire… Que cela ennuyait profondément Famine de sentir son hôte mourir lentement. Suavement. Indéniablement…
La pois se mit à tourner dans son esprit, refluant soudainement vers ses mains. Les gants de l’armure disparurent soudain, dématérialisés par la volonté propre de Famine, alors que ses mains se posaient avec assurance sur la surface des tentacules, provoquant une réaction épidermique. Ce fut comme si soudain, chacune des cellules en contact avec sa peau s’était soudain mise… A mourir. Mais pas d’une mort vive, brûlante et cassante, non. D’une mort lente. Violente. Sèche. Aussi sèche qu’une branche privée d’eau. Aussi douloureuse qu’un muscle sans force que l’on contracte. Aussi lente que la faim, se mettant à dévorer chacun centimètre de la peau du corps du monstre. La famine se répandit dans le système immunitaire du monstre, allant jusqu’à dévorer la moindre sensation, le moindre nerf, le faisant lentement s’effondrer sur lui même. Dévoré de l’intérieur, par lui même.
La bestiole eue un hurlement, ou alors était-ce un son métallique, Jamie n’en était pas certain. Avoir les oreilles emplis d’eau et le cerveau au bord de l’asphyxie n’aidait pas vraiment à se repérer il fallait avouer, et soudain, il se sentit remonter à la surface, retrouvant le sol sous ses pieds et des mains sur ses épaules.
-Vous allez bien ?!
Pour la première fois, la voix de Leia laissait entendre autre chose que du dédain. En d’autres circonstances, Jamie en aurait été flatté, mais pour l’heure il était un peu trop occupé à cracher ses poumons et retrouvé un semblant de souffle.
-Faut.... Faut.... Bloquer les... Murs! Parvint-il à articuler, difficilement, se redressant du mieux qu’il pouvait.
-Les murs ? Répéta le blond, incrédule.
-Où est passé le monstre ?!
-Il est... Reparti... Les murs vont... Ecraser les ordures!
Son regard se posa sur Chewbacca, qui se remit à crier de plus belle, tapant contre la porte, sous le regard effaré de Han qui rechargea, inutilement, son blaster. Comme si cela allait les aider, franchement ! Remettant ses cheveux en arrière, Jamie regarda tout autour de lui, cherchant déjà de quoi reproduire la scène du film, quand ses yeux rencontrèrent ceux de Connor. Durs. Impénétrable. Graves, surtout. Jamie se figea, soutenant son regard. Le Dieu n’était pas dupe sur ce qui venait de se passer. Pas le moins du monde….
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Manifestement, je ne pouvais compter que sur moi-même. Comme toujours. Quand ce n'était pas Peur et sa tachycardie paralysante ou Tristesse et ses larmes déprimantes, c'était cette grande asperge empotée et pas fichue de nous pondre un plan correct. Bah voyons. On est jamais mieux servis que par soi-même, n'est-ce pas ? Une chance que j'ai vu le film 150 fois. Comme quoi, j'avais une fois de plus raison : Titanic, il faut le voir 150 fois et pas que pour la gueule d'ange de Leo - même si c'est un argument plus que valable. J'avais tourné les talons sans attendre mon reste et surtout sans l'attendre, lui. Direction : la poupe. Au moment opportun, je l'avais enjambée de sorte à ce que mon poids, contrairement à celui de cette pauvre Lucy dont j'avais ensuite pu admirer la chute fatale, ne pende pas au bout de mes bras. L'asperge avait copié ma brillante idée - qui était en fait celle de Jack mais chuut - et nous étions donc, Rose, Jack, l'homme flasque d'alcool et notre asperge nationale accrochés à la poupe, attendant de rencontrer notre destin. Ou notre créateur. Le prêtre de toute à l'heure avait dû le rejoindre en premier dans sa "foutue vallée" où apparemment il n'avait pas pu "marcher plus vite". Il allait falloir prendre sa respiration - quand Jack le dirait, tant qu'à faire, puisqu'il était à portée d'oreille et qu'il s'y connaissait mieux que moi. Puis battre des pieds pour retourner à l'air libre. Puis survivre. Chouette. Tout ce dont je raffole dans la vie. Le paquebot s'était stabilisé quelques instants, entièrement à la verticale avant que l'avant, attiré inexorablement par le fond de l'océan, ne l'entraine à sa suite et nous avec. Les yeux grands ouverts, je regardai l'eau glacée qui s'approchait de plus en plus rapidement de nous. Enfin, c'était l'inverse, mais peu importe, je raconte encore les choses comme j'en ai envie. - Je parie qu'une fois là-dedans les hivers du Wisconsin paraîtront une partie de plaisir, commentai-je sans regarder personne mais en m'adressant clairement à Jack. Moi au moins je n'avais pas fait mes prières à haute voix - contrairement à l'asperge pathétique qui en appelait à sa maman. Si c'était pas ridicule, à son âge. Je chassai cette pensée, histoire de me concentrer. - MAINTENANT ! cria Jack à l'attention de Rose alors que l'impact était on ne peut plus imminent. Je pris ma respiration. L'eau était... gelée. Glacée - probablement plus que mon cœur de pierre. Elle s'insinuait partout : sous mes vêtements, dans ma bouche et mes yeux, partout. Le naufrage avait créé de sacrés remous qui m'entraînaient vers le fond. J'avais beau battre des pieds, je ne remontais pas et l'air se faisait de plus en plus rare dans mes poumons. Jack, bien sûr, avait mieux à faire que d'aller à la pêche au brocoli. C'était bien normal. J'aurais fait pareil. Accessoirement, je n'aimais pas être sauvée. Je me concentrai. La panique m'aurait tuée, la triste aussi et la colère n'aurait pas été. Quant à la joie... ouais, laissons-la où elle était. Le dégoût, y a que ça de vrai. Ca conserve. Pour preuve, je parvins finalement - après d'intenables minutes aussi longues que les heures que Tristesse passait à pleurer dans mes jupes - à remonter à l'air libre. Là-haut, c'était le chaos. Des cris. Des coups. Des pleurs. Je regrettais d'avoir trop froid et trop besoin de nager pour ne pouvoir asséner de coup de hache dans la tête des plus bruyants. Il avait été facile de la positionner de sorte à ce qu'elle reste en mon emprise, toute à l'heure sur la poupe. Puis j'avais réussi à la garder en main sous l'eau. A présent, elle était une arme de dissuasion redoutable. Je cherchais Jack et Rose du regard et ne tardai pas à les apercevoir pour alors nager vers eux aussi gracieusement que possible. Je ne faisais pas attention à la présence ou à l'absence de mon horripilante asperge, me contentant de songer que, fait intéressant, Connor Williams était autrement plus supportable que le grand dadet. Comme quoi tout arrive. - Salut ! soufflai-je en arrivant à leur hauteur tandis que Mademoiselle prenait place sur la porte flottante incluse spécialement dans le scénario pour qu'elle ne meure pas. Nous étions p 147 du script. Précisément. - Pratique cette porte où je suis sûre qu'on peut tenir à deux en ayant seulement 20 % de son corps dans l'eau et autant plus de chances de survivre que si on reste dans la flotte avec seulement le haut du corps a l'air libre. Tout en parlant, je ne cessai de battre des pieds pour me maintenir active et en vie et avisai mon asperge un peu plus loin. Dommage... toujours en vie celui-là... Frigorifié, Jack n'en haussa pas moins un sourcil dubitatif : - .. Pardon ? - On a essayé, elle a failli basculer ! assura Rose. Excédée, je roulai des yeux. - James Cameron, je te tuerai !! Fais apparaître une deuxième porte dans ton script à la con !! Jack sembla se demander si le froid n'avait pas déjà commencé à me geler le cerveau et... oui, je pouvais le comprendre. Mais je n'avais pas à cœur de lui apprendre qu'il n'était qu'un personnage fictif - un vrai Jack Dawson ayant effectivement embarqué sur le Titanic mais les ressemblances s'arrêtaient ici car James Cameron, justement, ne l'avait su qu'ensuite - dont je connaissais chaque réaction ou plutôt chaque réplique comme si je les avais écrites moi-même. - Qui est James Cameron ? demanda tout de même Rose, traduisant l'incompréhension de Jack. - C'est une longue histoire qui se raconte en 3h14 mais je doute que nous ayons réellement le temps. Dites vous seulement qu'il m'a brisé le cœur alors que je ne pensais même pas en avoir un. Un ange passa. - Laissez tomber, c'est pas important. Jack, trouvez vous une autre porte. - Comme... celle-là ? demanda-t-il, de plus en plus perplexe et endormi par le froid en ramenant à la nage une porte bleu électrique avec des bulles jaunes dessus. C'était probablement une porte de placard encore dans son encadrement où ne tiendrait qu'une personne assise. Mais bien sûr. James Cameron prenait donc de la coke. Et en plus il m'écoutait à moitié. Su-per. - Ouais... c'est... non mais sérieusement c'est quoi ce travail, James ? C'est moche, ce truc ! Ca jure avec tout, même avec les nuages ! Mais ouais... c'est un bon début. Je sais pas où vous avez trouvé cette... porte hideuse mais ça devrait servir. Et... toi, l'asperge ! Youhou, regarde par ici. Ouais, ici. Jack vient de trouver la porte de sortie ! Assez littéralement, d'ailleurs. Je te propose un truc : les dames d'abord et toi ensuite. Et prends soin de ne pas l'abîmer, ils en ont besoin pour le nouveau scénario. Jack papillonna des yeux, son cerveau visiblement gelé. Ou subjugué par mon éloquence. C'était sans doute ça. Quant à l'asperge, je lui avais dit quoi faire, il était assez grand pour se prendre en main. Ou pour appeler sa maman. - … Je ne sais pas qui vous êtes mais… Vous êtes une magicienne, commenta simplement Jack. - Vous me flattez... Je suis juste Dégoût, c'est bien assez... - Vous n’avez rien de dégoutant, commenta-t-il encore, décidément très perturbé par ma personne. - Oh toi non plus chéri... Allez pour la route, ça te réchauffera ! assurai-je en l'embrassant aussi passionnément que possible vu mon état. Sans rancune Rose, c'est toi qu'il aime, ajoutai-je à l'intention de la jeune femme. Y a pas de mal à se faire du bien... J'ouvris la porte dont je ne pouvais voir le fond et me tournai une nouvelle fois vers Jack. Une ultime fois. - Quand nous aurons fait notre tour de magie vous me ferez le plaisir de vous asseoir là-dessus et d'attendre le canot. Il ne va pas tarder. Soyez prêt. Le monsieur avec le sifflet est déjà mort, je crois... Mais son sifflet marchera. Je dis ça... Je dis rien, songeai-je en me laissant tomber dans le vide. Ou dans l'eau, en fait. Une autre eau. Plus chaude. Où je... respirais... comme un poisson dans l'eau. Et pourtant ce n'était pas moi qui avait bu le cocktail de James Bond. A moins que ce soit le paradis des gens morts en mer ? Certainement pas. Il en fallait plus à Deborah pour mourir. Plus que le Titanic et le sadisme de James Cameron. Bien plus. Du coup je nageais droit devant moi puisqu'il n'y avait que ça à faire, en fin de compte. Mais rapidement, un petit poisson jaune et bleu commença à me tourner autour jusqu'à se figer à hauteur de mon visage : - Excusez-moi, on cherche un gamin nommé Rodéo, ça vous dit quelque chose ? Et c'est reparti pour un tour. Bah je suppose qu'on ne peut pas se taper le jeune premier à tous les coups. Dommage, ceci dit. Dory aurait plu à Riley. Ou à Tristesse. A moi... elle allait me taper sur le système. Comme Tristesse. - Nemo, corrigeai-je néanmoins. Pas Rodéo.
Dégoût : 90 %
Dyson R. Parr
« Cours Dydy, cours ! »
| Crédits :Eilyam | Avatar : Tom Holland
| Métier : Aventurier, super-héros, en contrat de libraire chez Alexis et vendeur de chocolat chez Aster... et surfeur parfois
| Conte :Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis :Dashiell Robert "Dash" Parr
La coalition se forme pour trouver à Aster son véritable amour
| Autres Personnalités :Icare J. Skellington - Léon Adonis - Ahsoka Tano
Et voilà que la situation avait échappé à tout contrôle. Tout le groupe s'affola, et voilà que chacun s'étaient... séparés. Séparé dans ce genre de salle, signifiait dispersés à travers différentes portes et donc envoyés dans différents univers. Ce qui n'avait rien de rassurant.
Mais contraint de faire quelque chose alors que les agents de l'ADE, Dyson lacha prise en prenant autant d'élan qu'il put pour rattraper une porte à une niveau inférieur à sa gauche. Il se rattrapa, levant la tête pour voir que l'ADE ne s’arrêtait pas pour autant et le poursuivait toujours. Il posa la main sur la poignée de la porte qui avait l'air un peu usée, pour l'ouvrir et retrouver la sensation agréable d'un sol immobile sur lequel il tenait debout sans avoir à se raccrocher à quoique ce soit.
Et pourtant, l'atmosphère était toujours pesant. L'endroit dans lequel ne lui était pas du tout familier et pourtant, ça lui rappelait quelque chose. Il observa l'étrange scène qu'il avait devant lui. D'une porte à laquelle il faisait à présent dos, se trouvait un garage. Poussiéreux, tout était par terre, désordonné, laissé là comme après une tempête, un lieu laissé à l'abandon, comme figé dans son dernier instant de vie. Un seul élément n'était pas inclus dans ce décor qui semblait immobile à la temporalité. Au milieu de tout ce bazar se trouvait une moto. Dyson sut à ce moment là qu'il connaissait cette moto, étrangement. Pas uniquement parce que tout le monde connaissait les Harley. Les outils éparpillés autour semblaient aussi avoir été utilisés il y a peu.
Tout ce bazar, on se croirait dans Walking Dead.
Et c'est ensuite que l'image du garage le frappa de nouveau.
Ooooooh. Oh. Okay. C'est à la fois génial et terrifiant. Et génial. Et terrifiant.
Un sourire idiot se dessinait sur son visage, alors qu'il regardait la moto en question. De toutes les personnes qu'il pouvait rencontrer, il pouvait pas mieux tomber. Sauf si il avait vu un sabre, il ne sur vraiment dire qui surpassait l'autre dans la passion qu'il leur accordait.
Il s'approcha des outils, et pris un tournevis. Ca saurait être utile, au cas où cette maudite porte ne le ramène pas à l'usine. Car s'il aurait adoré rester, l'univers restait ce qu'il était, et il était bien loin de Storybrooke à présent pour espérer la revoir. Et il espérait que tout le reste du groupe ait le reflexe de revenir aussi. Mais voilà alors qu'il allait ouvrir la porte qui menait encore sur Monsters Inc, celle-ci s'ouvrit de l'autre côté, la fermant définitivement à l'univers des monstres.
Et il n'eut pas le temps de s'en plaindre, puisque lui se trouvait là. Avec certainement l'intention d'exploser sa tête puisqu'il est un total étranger, mais c'était plus que cool. Plus que génial. Et inespéré de rencontrer un jour Daryl et sa sempiternelle arbalète. Il retint une réaction de fan ridicule. Voilà ce que ça faisait, d'avoir passer les premiers jours de janvier avachi dans le canapé à regarder Walking Dead non-stop, sous les (très très bonnes) recommandations de Walter.
Putain t’es qui toi ? Avait-il sursauté en le voyant, le toisant immédiatement de son arbalète. Réaction évidente qui n'étonnait pas le toon.
Ouah, il est même plus sexy en vrai.
Première information : ses cheveux. C'était déjà une information utile. La première saison de la série est terminée depuis bien longtemps, ses cheveux bien plus longs étaient plus actuels dans la série.
Maintenant, il fallait juste trouver une bonne réponse pour pas manger une flèche. Il finit par formuler une excuse un peu maladroite dont il était à peine satisfait.
Je... Ne tirez pas, je vous veux pas de mal. Je passais parce que... je connaissais les gens qui vivaient ici avant, avant tout ça, et je cherche une porte spéciale, c'est bizarre je sais mais c'est rattaché à beaucoup de souvenir. Enfin... je suis pas là pour vous voler quoique ce soit. -Je vous adore trop je pourrai vous embrasser sans problème se retint-il d'ajouter-.
Daryl fronça les sourcils, toujours sans baisser l'arme pointée vers Dyson. Tu.. connaissais les gens ? Il redressa son arme. Tu sors d’où toi ? Considère qu’ils sont morts ça sera plus simple.
Ouais, c'est difficile de penser le contraire. J'étais dans le Maine, j'ai du fuir quand on a été trouvé par ces monstres et j'suis venu jusqu'ici. J'étais pas seul, si vous vous demandez comment j'suis en vie. Et je n'ai aucune idée d'où ils sont, mais probablement très très loin.
Tiens, ce qu'il venait de dire était totalement vrai.
Ils sont jamais très loin. Il ferma davantage son air méfiant. Tu es pas tout seul ? Ah oui, merde. Bien sur qu'il se méfie des gens, quel idiot. …. T’es avec qui ? Combien ?
Vous affolez pas, j'ai aucune raison d'être sincère avec vous si je vous voulez du mal. Je pourrai jamais vous vouloir du mal à vous, dit-il en gardant une expression admirée. J'suis certainement tout seul maintenant et je suis quasiment certain que vous ne les verrez jamais.
D’où tu me connais ? Je vous connais pas ! Mais rien qu'à vous regarder on sait que c'est avec vous que tout le monde aimerait être pour suvivre dans ce monde de fou, se rattrapa-t-il. …. Ca, pour être un monde de fous…
D'accord avec lui, il finit par baisser définitivement son arme. Victoire !
Reste pas ici. Il se dirigea vers sa moto. Il avait trouvé du carburant. Les rôdeurs sont partout, t’es venu à pieds ?
J'suis pas venu à pied, mais c'est mort pour repartir comment j'suis venu, répondit-il en jetant un bref coup d'oeil à la porte qui menait à l'intérieur de la maison.
Vous allez pas me dire où vous êtes installés n'est-ce pas ? Vous allez attendre de voir si j'suis digne de vous suivre, me tester... n'est-ce pas ? Dyson se rappelait des trois questions dans la série, qu'ils posaient depuis la prison, pour les nouveaux, mais même, pas tout le monde avait le privilège d'être interrogé.
Daryl n'eut pas le temps de répondre, puisque voilà qu'un cri se fit entendre, depuis l'extérieur, probablement pas très loin. Un cri d'un enfant. D'une petite fille. Oh non, de tout le groupe, il fallait que...
"Je connais cette voix... Oh non, c'est Kayla ! C'est une enfant, une petite fille de mon groupe, elle... elle a du s'en sortir jusque là, j'avais pas vu où elle était partie, faut vraiment pas qu'elle... enfin vous comprenez quoi !
Il passa la porte pour trouver la sortie de cette maison. Il ne devait rien arriver à Kayla, et ça n'était vraiment pas le monde dans lequel on pouvait se permettre d'avoir des ennuis.
Une gamine ? T’as laissé une gamine toute seule ?! Eh où tu vas ?! Daryl l'avait retenu par le bras.
Je l'ai perdu de vu, le groupe était attaqué, on a été séparé et je sais pas où ils sont tous. Je vais l'aider, je peux pas laisser ces monstres la tuer.
Il hésita quelques secondes, et finit par pousser un soupir.
…. Pas par là. Viens, on va passer par derrière. Les rôdeurs ont déjà du l’entendre, c’est pas dit qu’elle soit encore en vie… Daryl sortit donc par l'arrière, laissant Dyson la, comme avec l'ordre de le suivre. Après tout, c'était Daryl, l'homme à suivre jusqu'au bout du monde. Oswald se voyait mal aller à la rescousse de Kayla seul s'il y avait des walkers. Alors il lui faisait confiance.
Ils longèrent une haie, genoux pliés pour rester cachés, avant d'apercevoir une voiture entourée de quelques zombies. Si elle est dedans, elle est cuite.
Sauf si on réussi à les attirer ailleurs. Je suis sur qu'on peut trouver le moyen pour.
Le tireur regarda la voiture. … Tu as une idée peut-être ? J’ai pas envie de gâcher mes munitions pour ça… Cette gamine, tu la connais réellement ?
Oui je la connais et il est hors de question qu'elle meurt ! On a qu'à foutre le feu à quelque chose plus loin !
Et attirer tous les rôdeurs du coin ? Tss… Et t’es resté en vie malgré tout ? Il leva les yeux au ciel. Bien. Puisque c’est comme ça… Il se releva, et engagea son arbalète vers les rôdeurs. Je te couvres pendant que tu cours la chercher. Je vous attendrais pas si vous vous enfermez dedans, je te préviens… Dépêches-toi !
Dyson fut lancé sans même le temps de réfléchir, devant alors se mettre à courir avant quelconque évaluation de l'endroit. Wow, ok, on est pas dans un de ces épisodes assez calme, donc.
Il serra l'outil qu'il avait en main et s'approcha du groupe de morts-vivants alors que Daryl en eut déjà un avec un premier carreau. Mais voilà qu'un rôdeur fut attiré par le manteau de Dyson, encore mouillé et boueux, pour commencer à... la macher ?
Mais il coute une blinde ce manteau ! (Que j'ai volé dans l'usine) Il tendit son bras et réussit à enfoncer le tournevis dans le cerveau du monde. Il avait été bon élève en regardant la série ! Mais étonnament, si rencontrer Daryl était vraiment parfait, attaquer un zombie, il aurait pu s'en passer.
Il s'approcha de la voiture, la portière était à la portée de Dyson, mais les zombies en avait après lui, ne faisant pas attention à Daryl qui s'était rapproché. L'hésitation fut mauvaise, un zombie qui en avait après ses jambes fit basculer Dyson sur le dos, par terre, contraint à retenir les machoires du monstre le plus loin possible. C'est alors que la portière de la voiture s'ouvrit et qu'une Kayla brave et courageuse en sortit, éclatant la tête du truc avec un batte de baseball. Si la figure de batte de baseball ne plaisait pas du tout à Dyson pour l'actualité de la série, voir Kayla comme ça était génial.
Kayla merci ! Je suis soulagé que tu sois là, en vie !
Il se releva pour lui accorder un grand sourire, sa main sur l'épaule de sa nouvelle petite héroine. Daryl mit un coup de machette à un autre rôdeur, qui était sur le point de nous sauter dessus.
Si ça vous dérange pas, on s’casse !
D'un hochement de tête, Dyson acquiesça, alors que le tireur se dirigea vers le garage pour en sortir sa moto. Il se pencha vers Kayla pour la rassurer.
Je le connais... d'une certaine manière, et je t'assure qu'on pouvait pas mieux tomber
Daryl !
Un pick-up venait d'arriver, pour s'arrêter à leur niveau, et Dyson mit moins d'une seconde pour reconnaitre Michonne au volant. Ca ne pouvait être plus beau, les deux personnages les plus géniaux de la série, que Dyson rencontraient en même temps. Walter et les autres toons allait vraiment en être jaloux. Daryl nous regarda, puis Michonne.
… Montez dedans. J’lui expliquerai !
Et alors ils s'executèrent. Dyson aida Kayla à monter, avant de monter à son tour. Portes fermées, la conductrice ne mit pas beaucoup de temps pour démarrer. Accrochez-vous. Merci !! Merci beaucoup, je sais que c'est pas facile d'accepter comme ça des étrangers, merci, vraiment ! Impassible, elle lui répondit toutefois. On ne vous a pas accepté. On verra ce qu’on décide quand on sera avec les autres.
Oui, naturellement. Mais merci quand même. Sachez que on est tous seuls maintenant, on a pas d'armes, et on ne veut de mal à personne.
Dyson, bien qu'il supposait déjà la réponse, aurait voulu lui demander s'ils étaient déjà installés à Alexandria. Mais la question paraîtrait trop suspect, et il perdrait le minimum de confiance qu'elle a en nous.
Elle ne répondit rien. Un long silence s'installa, durant lequel Daryl sur sa moto finit par se faire voir dans le rétroviseur. Elle jeta un regard sur Dyson, puis sur Kayla.
C'est votre fille ? Non mais je la connais bien. On est amis, dit-il en souriant à Kayla. Mais j'ai un fils quelque part dans ce monde de fou. Après réflexion, il y avait des chances que dans ce monde, son fils aurait certainement perdu la vie depuis un moment. Il trembla à cette idée.
… Désolée. Les enfants, c’est ceux qui partent en premier malheureusement.
C'est lorsqu'elle dit cela qu'il se souvint de l'histoire tragique du personnage, qui l'attrista beaucoup, lachant alors un simple Ouais... un ton presque aussi triste sur le visage. C'est pour eux qu'on se bat, n'est-ce pas ?
Et puis aujourd'hui, la petite Judith était déjà née, n'est-ce pas ?
Elle ne répondit rien, reportant son attention sur la route. Allaient-il trouver une porte qui les ramène à l'usine. Parce que à ce rythme, Dyson ne voudra plus rentrer.
❝ Approchez, n’ayez pas peur… Et venez découvrir notre Palais des Glaces ! ❞
Après avoir vu un film ou une série de zombies, on a sûrement déjà tous dû s’imaginer dans une telle situation, dans une voiture abandonnée avec une arme toute pourrie, toute seule… On s’est probablement tous déjà imaginé dans ce genre de situations. Eh bah pas tous. Kayla elle, elle n’a jamais pensé se réveiller un jour et se retrouver piégée dans une voiture au milieu de nulle part, dans un endroit qu’elle ne connaît pas, attaquée par un tas de monstres terrifiants qui voudraient la bouffer à tout prix. « Laissez-moi tranquille, j’vous ai rien fait ! » elle criait entre deux cris de détresse, donnant deux faibles coups de pied dans l’une des portières du véhicule, assise sur la banquette alors que quelques rôdeurs semblaient lui sourire à travers la vitre, ou pas. Elle était énervée, triste, terrifiée, folle de rage. Elle avait pas signé pour se faire bouffer, surtout quelques jours avant la Saint-Valentin, sûrement pas.
Comme pour être plus à l’aise, plus libre dans ses mouvements, la gamine se débarrassa de son déguisement de monstres, ce qui lui brisa quand même le cœur mais elle voulait pas crever là. Elle se redressa un peu dans le véhicule, comme pour essayer de trouver une issue bien qu’elle ne trouva pas grand-chose quand elle vit les rôdeurs se retourner, et la quitter des yeux comme s’ils étaient attirés par autre chose. Quoi, une autre gamine passait par là et ils espéraient la bouffer ? Elle se pencha un peu, collant son visage contre la vitre pleine de poussières du véhicule pour voir Dyson qui avait l’air d’être dans un sale pétrin, dans une mauvaise posture. Il était en effet allongé à terre sur le point de se faire bouffer à son tour. Kayla lâcha un énorme soupir, pas parce qu’elle était fatiguée par la situation et qu’elle ne voulait pas sauver son ami. Pas du tout ! Il lui fallait juste une belle dose de courage pour qu’elle sorte de là pour déchiqueter le crâne de ceux qui oseraient s’attaquer à Dyson. Mais la petite trouillarde qu’elle était oserait-elle vraiment faire ça ? Croyez-le ou non, elle l’a fait.
Elle a violemment poussé la portière arrière du véhicule pour en sortir, n’oubliant pas la batte de baseball sur la banquette arrière puis elle s’est rapidement approchée de la bête, pas du tout sereine puis elle a effectué un petit saut et a finalement éclaté la tête du zombie en un tas de morceaux dégueulasses. Ça aurait pu faire tripper un tas de garçons de son âge, vraiment. Elle aurait pu se sentir fière de ce qu’elle venait de faire, mais la seule chose qu’elle voulait faire à ce moment-là, c’était bien vomir. Elle lâcha la batte ensanglantée à terre.
Bon, le plus important c’était pas la façon dont elle se sentait mais bien la vie de Dyson qui était maintenant saine et sauve, hein ? Kayla ne le savait pas, mais elle aurait probablement fait un bon Negan. Elle avait la batte, il lui aurait juste manqué le manteau en cuir, le foulard autour du cou, le barbelé sur la batte et… une belle dose de courage et de conneries dans le crâne. C’est peut-être sa fille, qui sait ? « Ça va, je suis heureuse de voir qu’ils t’ont pas mangé ! », plutôt contente de voir qu’il n’avait rien, elle s’élança dans ses bras pour brièvement lui embrasser la joue avant de retourner au sol et de se rendre compte qu’ils n’étaient pas seuls. Non, y avait ce gars à quelques mètres d’eux avec une arbalète à la main.
Ce que Dyson dit à la petite fille la rassura un minimum, bien qu’elle était toujours terrorisée par tout ce qu’il venait de lui arriver en un petit laps de temps. Elle ne se sentait absolument pas en sécurité. Daryl, c’était son prénom ? En tout cas, c’est de cette façon que la dame au pick-up venait d’appeler l’homme. Et comme s’ils étaient censés leur faire confiance, la plus jeune monta à l’arrière du pick-up, aidée par Dyson qui la souleva un peu pour qu’elle puisse monter… merci !
Ceinture attachée, la gamine resta à l’arrière avec le seul adulte qu’elle connaissait, « Dyson… Qu’est-ce qui se passe ? J’ai peur… », sa tête posée contre son bras. Elle avait besoin de réconfort, de savoir qu’ils allaient s’en sortir et qu’elle allait pouvoir rentrer chez elle. Elle avait beau vouloir rester à Monstropolis une heure plus tôt, là, ses plans avaient changé et la seule chose qu’elle voulait faire, c’était retrouver ses parents chéris. À sa question, Michonne lui jeta un regard, se demandant probablement ce que Kayla savait ou non. Elle venait d’arriver donc elle ne connaissait rien à la situation, mais il aurait été compliqué à croire pour la femme qu’elle soit justement arrivée d’un portail venant d’une usine de monstres.
Naturellement et comme elle avait l’habitude de le faire, Kayla laissa les adultes discuter entre eux sans pour autant se boucher les oreilles. La demoiselle n’avait pas l’air méchante, ni gentille en réalité. Elle avait l’air froide, et pas du tout confiante. Comment faire confiance à des inconnus dans un tel monde, en fait… ?
Puis un long silence s’installa. La petite aurait bien proposé d’allumer la radio mais elle était pas débile, elle savait bien que ça ne fonctionnait sûrement pas… Kayla adressa un joli sourire à son compagnon, comme si elle voulait le rassurer mais c’est compliqué à faire quand on est soi-même mort de trouille… Sur la route, ils croisèrent quelques rodeurs avec des physiques semblables à ceux qui les avaient attaqués quelques minutes plus tôt. Mais ils n’auraient pas à faire à eux, merci à la voiture qui allait trois fois plus rapidement qu’eux !
Quelques minutes plus tard… on sentit le véhicule s’arrêter. Le première réflexe de Kayla fut de détacher sa ceinture et de lever un peu la tête pour voir ce qu’il se tramait à travers la fenêtre. Ils étaient dans l’enceinte d’un camp de survie. Alexandria. La voiture était garée dans un croisement de routes. La conductrice descend du véhicule, Kayla fit de même avec Dyson. Plusieurs personnes s’approchèrent. Ils avaient tous l’air armés. Même si elle ne le savait pas, la petite était entourée de Glenn, Carole, Maggie, des personnages de série télévisée très connue.
Daryl quitta sa moto qu’il gara juste derrière la voiture. Carole : Qui c’est ? Curieux. Vous ne deviez pas ramener de nouvelles personnes… Glenn : C’est une petite fille… Carole : Et alors ? On ne peut plus faire confiance, même aux enfants. Bon, d’accord, la petite savait qu’elle n’était pas la bienvenue. Elle alla directement se cacher derrière Dyson qui la protégerait sûrement en cas de pépin.
Michonne : Daryl les a trouvé. elle va le désigner tandis qu’il défait l’arrière du pick-up. Daryl : Ils étaient pris avec des rôdeurs… Ils ont pas l’air trop mal en point. Je me suis dis que ça intéresserait de savoir d’où ils viennent. Mal en point ? Pas du tout. Ils étaient vachement mieux fringués que les survivants de l’apocalypse l’étaient, mieux coiffés et à peine blessés. Carole : … Il faut qu’on demande à Rick.
Rick, c’est qui ça ? Le chef du groupe, sûrement. « Ça va aller, vous êtes à l’abri des rodeurs, maintenant. » Glenn s’était approché de la petite et tentait de la rassurer comme il le pouvait, passant une main dans ses cheveux. C’était débile, mais ça marchait. Ça la fit au moins sourire. « Rick te fera rien, t’en fais pas. Mais on doit demander lorsque quelqu’un arrive dans la ville, c’est assez règlementé ici. » Kayla acquiesça d’un hochement de tête, bien qu’elle n’eut pas vraiment compris ce qu’il voulait dire. « Demander… ? Quoi ? On vient d’arriver, on a rien fait de mal. J’le jure. » Juré, craché. « Demander si vous pouvez rester. Sinon… On devra vous remettre à l’extérieur de la clôture. » Hein ? Hors de question. La petite secoua rapidement la tête, puis se tourna comme pour faire réagir Dyson. « Ah non hein… ! On peut pas retourner dehors. Ils ont voulu me manger, les trucs dehors. Y en a plein, on peut pas y retourner ! » Bon, elle était assez retournée, énervée. « Crie pas trop fort, tu es en vie, c’est ce qui compte. Ici, tu ne crains rien. Je suis sûr que ça va aller, tu verras ! » dixit celui qui avait une arme… L’enfant fit une mine boudeuse puis continua de suivre le petit groupe, pas du tout sereine. Elle était entourée de personnes armées, donc bon, pour se mettre à l’aise c’était compliqué.
Ils s’approchèrent d’une grande maison blanche, appartenant probablement au chef des lieux. Puis avant même qu’ils ne puissent ouvrir la porte, quelqu’un le fit à leur place. On vit un homme et une femme sortir. Rick et Deana. Surpris de ce qu’ils voyaient…
Alexis Rice
«Les Gaulois boivent…Et les Romains trinquent ! »
| Avatar : Jean-Baptiste Maunier
| Conte : Astérix le gaulois | Dans le monde des contes, je suis : : Astérix
Comme le bateau coulait, le jeune Gaulois avait décidé de supplier sa famille et ses amis, ainsi qu'Obias, avant de mourir. Mais, comme la femme énervante, Jack, Rose et d'autres gens, il se retrouva à l'eau. Il se mit à nager désespérément et à chercher une porte par laquelle il passerait ou à laquelle il resterait accrochée, le tout en étant bien éloignée de la femme et en se fichant de savoir si elle était là. Vraiment, il détestait peu de monde mais cette femme lui tapait sur le système. Il ne comprendrait jamais les femmes de toute façon. Finalement, il entendit au loin la femme (zut, elle ne l'avait pas oublié celle-là) dire:
- Et... toi, l'asperge ! Youhou, regarde par ici. Ouais, ici. Jack vient de trouver la porte de sortie ! Assez littéralement, d'ailleurs. Je te propose un truc : les dames d'abord et toi ensuite. Et prends soin de ne pas l'abîmer, ils en ont besoin pour le nouveau scénario.
Alexis se mit à y aller et se ficha de ce qu'elle disait. La meilleure façon de l'ignorer selon lui. Il regarda la femme discuter avec Jack et lui dire son nom: elle s'appelait Dégoût. C'était le nom parfait pour elle, ça, tiens! Elle l'embrassa aussi avant de rassurer Rose puis de passer à travers la porte. Elle n'oublia pas de demander à Jack de s'asseoir sur la porte d'attendre le canot. Alexis se résigna alors à la suivre (une femme sans un guerrier à ses côtés, même un guerrier qu'elle n'appréciait pas, quelque soit le monde, c'était impossible). Il tenta de passer la porte mais cette dernière perdit de ses couleurs et, lorsqu'il passa à travers, il se retrouva au même point, Jack et Rose le regardant. Jack lui dit:
« … Ne devriez vous pas monter dessus ? »
Il se rappela alors qu'il y avait une autre porte dans cette scène du film: celle de Jack et Rose. Il s'en approcha et vit qu'elle avait changée de couleur. Il devait l'emprunter, c'était obligé! Alexis, bien grelottant dans l'eau à -2°, s'approcha prudemment des deux jeunes gens et demanda:
-Excusez-moi, Messieur Jack et Madame Rose. Mais je dois passer au travers de votre porte. Promis, dès que je l'aurais fait, je vous laisserais reprendre place....
Jack lança, évidemment, un regard avec colère et surprise à Alexis avant que son amoureuse n'avance sa main vers lui et ne lui dise:
« … Monte sur l’autre porte. Ca ne… prendra que… quelques secondes. »
Elle était très encourageante. Mais Jack n'avait pas envie, ça se voyait. Il regarda même le botaniste avec encore plus de noirceur dans son regard. Il dit:
« Non, toi monte. Viens. »
Il approcha la porte que la femme avait empruntée et Rose s'y glissa avec beaucoup de difficultés tandis que lui-même laissait sa place à Alexis. Ce dernier les remercia sans rien dire de plus et passa, après quelques difficultés, à travers la porte.
Et il tomba sur de l'herbe. Il était trempé et frigorifié, à cause de l'eau du film précédent. Cette aventure était une des pires qu'il avait vécu mais il ne refuserait pourtant jamais une aventure, quelque soit le monde. Il remarqua aussitôt que l'herbe avait des couleurs très vives. Il resta à terre quelques minutes pour reprendre ses esprits avant de se relever. Il s'aperçut alors que tout était en dessin animé autour de lui et qu'il portait une tenue nouvelle, bien qu'il soit lui-même toujours bien réel. Désormais, il avait une veste bariolée, un chapeau, un pantalon blanc et une chemise blanche.
Il se mit à explorer les environs, trouvant ça étrange que tout soit en dessin animé autour de lui. Vraiment. Il s'exclama même:
-Mais mais pourquoi je suis dans un dessin animé????
Devant lui il y avait un chemin et au loin il entendait une musique d'ambiance, joyeuse mais tranquille, comme dans un carrousel. Sans se poser plus de questions sur où il était, il se mit à prendre le chemin. En marchant, il se mit à croiser des animaux. D'abord une biche puis un faon. Puis des oiseaux qui volaient tous par là aussi. Un lapin arriva ensuite puis bondir sur le chemin avant de faire quelques mètres puis de s'arrêter devant d'autres lapins qui bondissaient de partout et arrivaient tous à côté du jeune Gaulois pour leur dire:
« Ne trainez pas, elle est là ! »
De plus en plus d'animaux se dépêchèrent autour de lui: des lapins, des biches, des faons, des cerfs, des écureuils, des renards, des blaireaux, des belettes, etc. Tous semblaient aller dans la même direction que lui. Un oiseau se mit à voleter dès que le jeune Gaulois et ses compagnons animaux se mirent à passer le pont. Il s'exclama:
« Mary est là ! Mary qui fait se lever le soleil ! »
Mary? Ca ne lui disait rien... Mais ça devait encore être un film. Il le reconnaîtrait peut-être plus tard. Il suivit donc l'oiseau et les autres animaux à travers la forêt. Une forêt normale et même pas effrayante. Il continuait aussi d'entendre la musique. Enfin, après quelques mètres, il vit une table avec deux chaises sous un peuplier. Et une femme assisses sur l'une d'elle lisant le menu. Il s'approcha et demanda:
-Bonjour. Seriez-vous Mary? (c) made by panic!attack
Connor Williams
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Gerard Butler
YOU WERE MY FAVORITE HELLO
AND MY HARDEST GOODBYE.
| Conte : Intrigue Divine. | Dans le monde des contes, je suis : : Arès, dieu de la Guerre et de la Destruction.
❝ EENY, MEENY, MINY, MOE. CATCH A TIGER BY HIS TOE. IF HE HOLLERS, LET HIM GO. MY MOTHER TOLD ME TO PICK THE VERY BEST ON AND YOU… ARE…… IT. ❞
Je n’aimais pas du tout la sensation qui était apparue à l’instant où Jamie avait disparu sous l’eau. Ca avait été semblable à un picotement au départ, des fourmis au bout des doigts, qui se propageaient tranquillement le long de mes bras sans possibilité de les arrêter. Un trop plein de ces petits insectes puis, soudain, un vide. Un grignotage interne qui semblait tirer mon diaphragme vers le bas, happé par un estomac qui semblait ne plus être à sa place. Je n’avais pas bougé. Je n’avais même pas esquissé le geste d’aller le chercher, tant la présence abjecte me confirmait qu’il était encore en vie… Du moins, la chose qui sommeillait dans le corps du gamin était bien vivante, elle. La plaie sur mon épaule se refermait d’elle-même tandis que tous paniquaient face à la disparition inquiétante. S’ils savaient que ce n’était pas tant la noyade qui était dangereuse, ou bien la chose qui l’avait attrapé. S’ils savaient qu’un danger encore plus grand existait juste sous leur nez sans qu’ils n’en aient conscience… Ce que les humains pouvaient être aveugles quand ils le voulaient.
Je déglutis en le voyant réapparaître, le fixant en attendant qu’il montre le moindre signe hostile. Le moindre indice qui prouverait que… Mais non. Visiblement, Chronos se moquait pas mal de son cavalier pour l’heure ; la sensation s’amenuisa d’ailleurs et disparue bientôt de mon esprit comme elle était venue. Je pus alors entendre le cliquetis caractéristique d’une mécanique en train de s’enclencher et…
« Il est... Reparti... Les murs vont... Ecraser les ordures ! »
Mais qu’il était pessimiste celui-là ! Je levais les yeux au ciel devant tant de frayeur inutile, même si son alerte eut raison des autres. Lorsque les pans qui nous entouraient se mirent effectivement à bouger, ce fut la grosse panique à bord : les trois humains s’alarmaient et bougeaient dans tous les sens pour essayer de trouver quelque chose afin de bloquer l’avancée inéluctable des parois ! Alors ça faisait ça de se retrouver dans un compacteur à ordures ? Franchement peu pittoresque. Et le gamin blond qui tentait de communiquer avec les robots pour qu’ils arrêtent le mécanisme… Depuis quand les droïdes étaient-ils efficaces ? Alors oui, peut-être ceux-là, mais pas pour l’instant : si je me rappelais du film, ils étaient occupés avec des Stormtroopers au moment même où nous parlions.
Je croisai à nouveau le regard alerte de Jamie, haussant un sourcil face à ses réactions pour essayer d’aider nos compatriotes. S’il pouvait s’occuper de faire taire le truc à poils qui grognait, ça m’arrangerait encore mieux : il commençait à me faire mal au crâne.
« Bon, c’est pas tout ça mais… » Déclarai-je, en me levant.
La blessure sur l’épaule était entièrement guérie, j’en profitai pour remuer le bras et m’assurer que tout était correctement remis en place. Puis je plaquai ma paume contre le mur à ma droite.
« On n’a pas toute la journée. »
Même si le môme en mother-complex semblait l’oublier régulièrement, je restais un dieu. J’avais donc toujours mes pouvoirs dans ce monde et celui d’empêcher un objet de m’écraser en faisait partie : après quelques secondes de concentration, je sentis les parois ralentir leur course pour finalement s’immobiliser sans autre forme de procès. Je retirai la main et l’essuyai avec un pan de ma veste, agacé face à l’épaisseur de crasse qui venait de se glisser sur mes doigts… Une poubelle, sérieusement !
Ignorant les regards intrigués des différents protagonistes, j’enjambai les tas de détritus avec une grimace et mit les pieds dans l’eau croupie en me dirigeant vers la porte. La serpillère géante continua de grogner quand je me plantai devant la porte, lui jetant un regard condescendant avant d’attraper la poignée en forme de roue. Un geste m’indiqua qu’elle était verrouillée et j’étouffai un juron agacé, accentuant la pression de mes mains en sentant ma force affluer dans mes bras. La machinerie résista mais je parvins à faire bouger quelques millimètres, serrant les mâchoires en tirant alors de toutes mes forces. Je sentis les muscles se tendre, se crisper et une douleur sourde m’envahie jusqu’à ce que la roue ne se mette enfin à tourner !
Sous mon propre élan, je perdis l’équilibre et me retrouvait contre le gros chien puant. Grognant, essoufflé, je le repoussai quand il tenta de m’aider et désignai la porte enfin ouverte.
« Par ici la sortie ! »
En m’engageant à travers... Pour me retrouver brusquement suspendu en l’air dans une usine que nous connaissions bien désormais ! Merde ! Je tendis les bras pour me rattraper au portant, battant des jambes pour repousser la porte et la refermer malgré moi afin de m’y plaquer ! Bordel, mais ils pourraient prévenir quand ils font un truc pareil ! Les bras tendus, je vis le canard en peluche commencer à pointer le bout de son nez hors de ma veste.
« Non. » Lui ordonnais-je.
Il n’allait pas se la jouer fille de l’air en plus, c’était une peluche pas un être vivant ! Du grabuge à ma droite m’indiqua que nous n’étions toujours pas débarrassés des monstres de l’A.D.E … Sérieux, ils abandonnaient jamais ceux-là ? Ah bah non, puisqu’ils venaient visiblement d’attraper la boule verte fluo qui parlait un peu trop. Je levai encore les yeux au ciel face à tant d’incompétence, me demandant si je devais réellement aller l’aider ou pas. Ils pouvaient bien s’en sortir tout seul non ? Une main gantée s’abattit devant moi avant que je n’ai le temps d’y réfléchir davantage, m’obligeant à bondir sur le côté et à me téléporter vers une autre porte.
« Pas touche, on n’est pas encore si intimes ! » M’exclamai-je.
Je toisai le monstre qui avait tenté de m’attraper, réalisant après quelques secondes qu’il tenait dans sa main… le fameux canard.
« Je serais toi, je lâcherai ce truc avant que sa future propriétaire ne te tombe dessus. »
C’était un conseil d’ami. Il ne connaissait pas Emily, ça se voyait. Bon il n’avait aucune raison de la connaître mais quand même ! Par principe, on évitait de fouiller les poches intérieures des gens si on ne voulait pas en subir les conséquences, concept de base en politesse sociale. Le monstre observa la peluche sans trop comprendre puis soudain, il la lâcha purement et simplement !
« Espèce de… ! »
Bordel, mais c’était un jouet on s’en foutait ! Elle n’aurait même pas connaissance de son existence si je ne le lui ramenais pas… Alors pourquoi est-ce qu’en le voyant tomber dans une chute inexplicablement longue, je décidai d’abandonner les hauteurs de l’usine pour réapparaître à même le sol ? Allez savoir. Peut-être que tout ça me gonflait, au final… En soit, il avait respecté ma demande, mais quand même. Je tendis la main pour réceptionner le canard et le serrai dans ma paume. Qu’est-ce que je pouvais être con ma parole…
J’avais l’air d’être seul tout en bas, j’en profitai donc pour observer la myriade de portes rangées ou dérangées qui s’offrait à ma vision : de toutes les couleurs et de toutes les tailles, bariolées ou simple, en bois ou en plastique, métal, voir d’autres choses indéterminées… La plupart devaient être des chambres de gosses vu l’allure générale – ou alors des gens avaient vraiment mauvais goût. Bon pour faire des mômes c’est qu’il en avait déjà de base, mais quand même. Nous étions arrivés par une porte avec des miroirs, ça devrait pourtant se voir quelque part ce genre de truc ! En espérant qu’elle ne croule pas sous les autres. Mais avec toutes les lumières de l’usine allumées, on devrait parvenir à la distinguer, non ?
Je plissai le regard lorsqu’un éclat m’aveugla, l’espace d’un très court instant. Portant la main devant mon visage, en visière, je n’eu pas le temps de voir d’où ça venait que déjà il disparaissait. Merde, qu’est-ce que c’était que ça ?! Je tournai la tête pour espérer retrouver le truc mais rien n’apparu. Je me décalai de quelques pas, au cas où cela fonctionnerait mais… Non. Merde. Je l’avais vu pourtant, c’est bien qu’elle était là ! Ca pouvait bien être cette foutue sortie qu’on cherchait depuis des plombes !
Je fis un pas en avant, prêt à me téléporter vers les hauteurs lorsque du mouvement attira mon attention. A quelques mètres de là, une silhouette était en train de longer le mur et de passer de portes en portes en toute discrétion… pas assez à mon goût.
« Hep, toi là ! » Interpellai-je, pensant que ça allait la pousser à se retourner.
Mais au lieu de ça, elle se figea avant de bondir en avant pour s’approcher d’une porte d’un bleu sombre. Sans aucune hésitation, elle baissa la poignée et se glissa à l’intérieur !
« Non mais, reviens ici ! »
Je n’aimais pas qu’on ignore mes ordres. Personne. Aussi me mis-je à courir dans sa direction pour espérer la rattraper. C’était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée… Pourtant je le fis quand même, d’ouvrir cette foutue porte en espérant sans doute la trouver derrière ? Mais bien sûr ! Happé par leur étrange mécanisme, je fermai les yeux en attendant que le tourbillon cesse de me faire tourner les neurones.
Bleu. Tout était… Bleu. Immensément bleu. Et étrangement… Flottant ? Qu’est-ce que c’était que ce délire ?! C’est quand un poisson me passa devant le visage que je déduisis me trouver sous l’eau. SOUS L’EAU ?! Vraiment ? Bon, elle était où la gamine là parce que j’allais avoir deux mots à lui dire sur son système de portes et compagnie ! Et puis, l’autre là, où elle était partie ?! Partant à sa recherche, je me mis à nager pour avancer en constatant que des petites bulles s’échappaient parfois de mon nez quand je respirai. Respirer, oui, tout un concept sous l’eau.
Un petit poisson bleu se pointa alors devant moi.
« Excusez-moi, on cherche un gamin nommé Bingo, ça vous dit quelque chose ? »
Qu’est-ce que c’était que ce truc, encore ?!
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Rodéo, Bingo... Bientôt ce serait Zéro, Paulo et Pluto. Tout plutôt que de retenir quatre malheureuses lettres dans le bon ordre. Pourquoi se fatiguer quand les autres pouvaient faire tout le travail de mémoire à votre place ? Peut-être après tout que Dory avait tout compris à la vie. Une chose est sûre : elle avait compris comment tirer méchamment sur ma patience. Car j'en avais, croyez le ou non. Il en faut un minimum quand vos colocataires sont des émotions asociales qui ne connaissent pas la demie mesure. Compromis. Palabres. Discussions. Argumentations. Tout ceci faisait partie de mon quotidien. Notamment les jeudis soirs, quand il s'agissait de choisir un film à regarder sur le home cinéma d'Aryana. Mais de regarder, ici il n'était pas question. Ici, il était question de vivre le film - littéralement et avec les conséquences qui s'en suivraient. La noyade, par exemple. Riley aurait adoré. Dory. Nemo. Marin. Elle les connaissait tous. Le film était sortie l'année de sa naissance. Elle avait grandi avec. Et moi aussi, d'une certaine façon. Mais supporter Dory, tranquillement assis sur son canapé c'était une chose. La supporter en vraie, c'en était une autre, totalement différente. D'ailleurs, Marin, qui nous observait d'un peu plus loin, semblait aussi de cet avis. En cet instant, il était probablement aussi exaspéré que moi. - Dory, cesse d’importuner ces gens veux-tu ?! Ils ne savent pas où est NEMO ! NEMO, il s’appelle… NEMO ! Oui, Monsieur était à bout de nerfs. Par chance, Colère n'était pas dans le coin pour exacerber ses sentiments sinon nous aurions eu du poisson pané au dîner. - Ah mais peut-être qu’ils savent où est Bingo ? s'écria Dory, apparemment indifférente à l'exaspération de Marin. Et mes parents ? Vous avez croisé mes parents ? Ils sont bleus, un peu comme moi, avec du jaune ! Tout en parlant, elle n'avait de cesse de me tourner autour de la tête, agitée, pressée, angoissée, peut-être même. Un coup à vous donner le mal de mer, si vous voulez mon avis. Mais je n'avais pas le mal de mer. Je nageais près d'un canyon sous-marin, entourée de bleu, de bleu encore de bleu et de deux poissons. Mortelle l'ambiance. Le courant ouest australien, qui ne se trouvait sans doute pas très loin, devait être plus intéressant que ce coin de l'océan. D'ailleurs, ça ne devait pas être très difficile d'être plus intéressant que lui. Je notais néanmoins l'absence de l'asperge empotée, ce qui était un mieux, mais la présence, un peu plus loin de "seigneur Arès", ce qui était... supportable, j'imagine. - Non je ne les ai pas croisés, répondis-je patiemment mais ferment, mais je sais que je vais t'envoyer valser très loin si tu n'arrêtes pas de me tourner autour. Mieux valait la prévenir. J'aurais eu quelques scrupules à m'en prendre à des personnages que Riley affectionnait mais j'aurais été capable de le faire. - Oh je tourne ? Moi je tourne ? Désolée euh… s'excusa le poisson bleu. Vous êtes ? - Dégoût, répondis-je simplement. De toute façon, elle aurait tôt fait d'oublier mon prénom alors à quoi bon s'attarder sur les présentations ? Au loin, Connor m'observait, interloqué. Manifestement, il n'avait pas reconnu les lieux. - C'est Le Monde de Nemo, expliquai-je d'un ton neutre. Ne me dites pas que vous n'aimez pas Pixar ? ne pus-je cependant m'empêcher de demander. Le regard que le divin guerrier me lança était assez fabuleux dans son genre. J'aurais tout aussi bien pu lui dire que le ciel était bleu, il m'aurait regardée de la même façon. - Faudrait-il encore connaître Pixar…, commenta-t-il, décidément incapable d'avoir de la culture générale, à défaut d'avoir du goût. Je ne regarde pas les dessins animés. Et ça ne m'étonnait pas. D'ailleurs, il y avait sans doute des tas de choses qu'il ne regardait pas : sa face dans un miroir, pour commencer, Titanic et les bons films en général. Quant à Marin et Dory, ils échangèrent un regard interloqué. - Pixar ? releva Dory. - Et c’est reparti... soupira le poisson clown qui, pour le coup, n'avait pas envie de rire du tout. - Qui c’est Pixar ? continua le poisson bleu sans se soucier de Marin. On le connaît ? Vous le connaissez ? Vous avez son adresse ? Peut-être qu’il sait où se trouvent Gringo et ma famille ! D’ailleurs, vous avez une famille vous ? Et pourquoi vous avez des nageoires aussi étranges ? Vous n’êtes pas une baleine… Oh, je parle très bien baleine, vous voulez entendre ?! Voilà qu'elle se dispersait en questions inutiles. Elle se serait bien entendu avec Tristesse, même si elle l'aurait oubliée cinq minutes plus tard. Une chose était sûre : elle n'oubliait pas de faire perdre du temps à tout le monde. Voilà qu'elle commençait à parler baleine à mon grand désespoir, mais aussi au désespoir d'à peu près tout le monde ici, cailloux inclus. Elle se met à parler baleine, au grand désespoir de Nemo. - … Voilà pourquoi je ne connais pas, commenta Connor après un temps. Oui, je pouvais concevoir que ceux qui n'ont pas eu d'enfants puissent trouver cela exaspérant. D'ailleurs, si ce n'était pour les merveilleux moments que nous avions passé avec Riley, papa, maman et le lecteur DVD, j'aurais sans doute penser la même chose. - Oui ça m'aurait étonnée que vous connaissiez. Je parie que vous préférez regarder 300 et ce genre de films particulièrement pauvres d'un point de vue scénaristique. Dory... repris-je avec toute la patience dont j'étais capable, ce n'est pas réellement le moment de parler baleine. Ni de se demander qui est Pixar. On reste focus sur Nemo et on va chercher le courant ouest australien, là, on avancera. Une fois de plus, tandis que Connor levait les yeux au ciel, je prenais les commandes sinon nous n'avancerions jamais. - Pardon ? Le quoi ?! s'écria Marin qui, décidément, suivait moins que je ne l'aurais espéré. Reprenant son souffle, Dory reprit : - Le courant ? Le courant ! Je crois que j’ai entendu parler d’un courant… Il était quelque part par…. Là ?! hésita-t-elle, soudain moins enthousiaste, une nageoire contre sa petite bouche pendant que l'autre désignait le canyon rempli d’algues sombres. Marin se tut un moment - assez long, d'ailleurs, bien trop long pour installer juste le suspense dramatique dont nous avions besoin - puis reprit finalement et catégoriquement : - Je passe pas par là. - Ouais, je suis de votre avis, ça donne pas spécialement envie, approuvai-je, les bras croisés sur ma poitrine. C'est bête parce qu'on va quand même y aller J'avais repris la parole et décroiser les bras sans qu'il s'y attende pour l'entraîner vers les hautes herbes - ou algues ou peu importe - qui constituaient le chemin le plus sûr. Parole de spectatrice attentive. Plus haut, nous aurions eu affaire à des méduses et, si j'en étais une la plupart du temps, je n'avais guère envie de me frotter à mes congénères gluantes et roses, merci bien. - Mais ! Excusez-moi mais je refuse de passer par là, c’est franchement peu rassurant ! protesta le poisson clown le plus rabat-joie de toute la Création. … Mais il va jamais se taire ? s'énerva Connor, à bout de patience. C'était une attitude particulièrement peu constructive mais je concevais que cette exclamation ait pu le démanger depuis un moment. Aussi ne fis-je aucun commentaire, laissant Marin sur le mode "drama queen" : - Pourquoi est-ce qu’à chaque fois qu’on est au bord d’un récif, y’en a un qui doit prendre le large ? On peut pas se contenter de jouir de la vue et de passer par les chemins balisés ?! Prudence est mère de sûreté - sauf que le petit frère de sûreté s'appelle ennui profond. - Tu veux qu’on fasse un détour alors que je me souviens de la route à prendre ?! s'écria Dory en s’élançant vers le fond du ravin. Allez marin, c’est par là !! - Dory, reviens ici !!! C’est une mauvaise idée, une très très très MAUVAISE idée !! cria-t-il en se décidant néanmoins à la suivre, sans doute inquiet pour elle. Je leur emboîtai alors aussi le pas, suivie par Connor et son soupir retentissant. - On est obligés de les suivre ? Vous qui avez l’air de bien connaître, pourquoi ne pas direct nous indiquer la sortie ? s'enquit-il rapidement. - Parce que vous en connaissez beaucoup vous des portes qui flottent dans l'océan ? rétorquai-je du tac au tac. Je ne sais pas comment on est arrivés ici mais à part du bleu, du bleu et encore du bleu, pardonnez moi, seigneur Arès, mais je ne vois pas vraiment par où nous pourrions sortir. Je parie que le courant australien vous remettra quelques neurones en place et peut-être même le sens du goût.7 N'avais-je pas le droit d'espérer ? Il aurait pu être bel homme. Là, c'était du gâchis pur et dur, plus affolant que Leo dans The Revenant. - Je n’ai pas besoin de sens du goût pour trouver une porte ! s'écria Connor. Et j’ai suivi une personne qui est entrée ici…, fit-il remarquer, suscitant, pour la première fois de sa vie, ma curiosité. Vos yeux qui ne voient que du bleu l’auraient-ils ratée aussi ? Oui, c'était trop beau pour être vrai. A peine m'avait-il un tant soit peu intéressée qu'il recommençait à me taper sur le système. - Hilarant, commentai-je, au comble du sarcasme. Non je ne l'ai pas vue, j'étais trop occupée à rendre service à des petits poissons pour m'intéresser aux personnes que vous pourchassez. Elle ressemblait à quoi votre personne ? - Je croyais qu’elle ne vous intéressait pas ? reprit le divin guerrier, ce qui était tout sauf une réponse à ma question pertinente. Sans. Déconner. OK, nous ne nous appréciions pas réellement. Voire pas du tout. Mais quand même. Nous étions pour ainsi dire dans le même bateau et cette nouvelle personne aussi. Autant... se serrer les coudes ? Et après on osait dire que c'était moi la méchante ? Pendant que je rouspétais mentalement contre Arès, me demandant pourquoi diable agissait-il comme si nous étions un vieux couple aigri, j'écoutai d'une oreille distraite la conversation au loin entre Dory et Marin. - Ehooo ? Eho ??? y’a quelqu’uuuuuun ? On ne voit rien là dedans ! AH, quelque chose m’a touchée ?!!!!! - C’est moi, Dory ! Bon sang, c’est moi ! répondit Marin alors qu'un sourire naissait sur mes lèvres. Je savais où tout ceci allait nous mener. Un plutôt bon dialogue. - Qui êtes vous ? Est-ce que vous êtes… Ma conscience ? - Hein ? demanda Marin, pris au dépourvu par cette question pour le moins inattendue. Euh… Oui. Oui c’est ça ! Ta conscience te dit que c’est une mauvaise idée de passer par là mais maintenant qu’on y est.. Regarde devant toi ! - C'est vrai, elle ne m'intéresse pas, repris-je finalement d'un ton égal. Bon alors, cette personne ? Je dois vous supplier pour que vous daignez me répondre ? Parce que je ne le ferais pas, ajoutai-je en croisant les bras. Mais je pense que c'est peut-être important de retrouver cette personne. D'où ma question. Et puis hâtez vous un peu, il faudrait pas qu'en plus on les perde de vue ! Ils seraient capables de s'entre-tuer ces deux là ! fis-je remarquer d'un mouvement de tête vers les voix de Marin et Dory. A mon tour de nous donner des allures de vieux couple... Je secouai la tête. Même pas en rêve. Pas même dans une réalité parallèle. Plutôt épouser Tristesse. - Ca nous ferait des vacances, commenta Connor en accélérant sa nage, ce qui me convainquis de faire de même. C’était une jeune fille…, reprit-il en répondant finalement à la question posée deux minutes plus tôt, si bien que je l'aurais presque applaudi. Je l’ai juste aperçue avant qu’elle ne passe par la même porte que moi. Vous avez du lui faire peur, ajouta-t-il tandis que je me refreinais pour ne pas lui faire remarquer que la peur, ce n'était pas mon rôle. … Ou alors elle a filé. Ce qui est étonnant dans un… océan, conclut-il finalement. Oui, c'était sans doute étonnant. Plus, probablement que la luminosité qui baissait progressivement tandis que nous avancions. Heureusement, notre humanité nous permettait de voir au-delà des algues et de surtout ne pas les voir s'agripper à mes cheveux. Connor était plus grand que moi de par sa condition de mâle, je tâchais de nager légèrement plus haut que lui afin que nous nous confrontions comme des égaux. Même si nous ne l'étions pas. Il était mal habillé, belliqueux et rustre quand j'étais futée, élégante et classe. - On tourne en rond, non ? demanda Dory, un peu plus loin devant nous. - Comment veux-tu tourner en rond alors qu’on nage tout droit ?! s'écria Marin, non sans me rappeler Colère dans ses bons jours. - Nage droit devant toi nage droit devant toi… commença t-elle à chantonner gaiement. Je roulai des yeux. Si je revenais avec la chanson dans la tête ça allait mal se passer. - Et à part ça, ce courant, il est où ? demanda Connor, coupant court à mes réflexions musicales. - La petite dame vient de le dire : droit devant toi, rétorquais-je simplement. Il faut juste traverser et on y sera, étayai-je néanmoins pour qu'il ne me croit pas spécialement familière avec lui. Je ne faisais que citer les paroles d'une mauvaise chanson. Rien de plus. - Si c’est aussi simple, pourquoi ils ne l’ont pas fait tous seuls ? demanda encore Connor alors que Dory continuait de chanter à travers les algues, slalomant tranquillement. Marin la suivait de près, s'assurant qu'elle ne s'éloignait pas de la route. Adorable, dans un sens. Il me rappelait un peu mes innombrables efforts pour empêcher Peur et Tristesse de se faire du mal dans leur nouvelle vie. - … Ne répondez pas, question rhétorique, reprit Connor alors que je n'avais de toute façon pas l'intention de répondre. Ils sont trop stupides pour ça. C'était peut-être vrai mais c'était mesquin. Même de sa part. Je ne relevais pas, me concentrant sur les remous que l'on devinait au fond du canyon. Le courant n'était plus très loin. - Vous voyez les remous là-bas ? Ca veut dire qu'on approche. Un peu de patience. Dites vous que nous avons évité les méduses et que bientôt il y aura plus d'action, comme dans vos films préférés, rétorquai-je simplement en continuant mon chemin. - Qu’est-ce que vous savez de mes films préférés ? s'agaça Connor, parce qu'il était évident que ses goûts étaient au centre de la situation, naturellement. Est-ce que moi je vous demande si vous préférez Titanic ou La mélodie du Bonheur ?! Le sarcasme lui allait décidément moins bien qu'à moi. - Oh, regardez, une algue ! s'exclama Dory, quelques brasses devant nous, émerveillée comme si elle découvrait le Père Noël. En fin de compte, c'est avec Joie qu'elle aurait été très bonne copine. Joie ne se serait même pas formalisée d'être oubliée et redécouverte sans cesse. - Oui. Pour la cinquantième fois, oui, répliqua Marin, à bout de patience. - Ca se mange tu crois ? Oh, et ça qu’est-ce que c’est ?! - Une algue, répondit le poisson clown d'un ton aussi neutre que possible alors qu'il rêvait sans doute de l'empaler. - Oh, ça se mange peut-être ! Oh, des inconnus ! Peut-être qu’ils savent où est ton fils ?! s'écria Dory en se "rappelant" à sa façon de notre existence, à Connor et moi. Sortant des algues, elle se dirigea vers Connor et moi : - Bonjour, on cherche…., commença-t-elle avant d'être impoliment interrompue par Connor, évidemment. Moi, je l'aurais laissée finir parce que je suis polie. - Si elle le redit, je la brûle, siffla-t-il entre ses dents. - Elle va pas le redire, commentai-je sûre de moi avant de m'adresser au poisson bleu. Salut Dory. Ca te dit de nager devant toi ? Ca tombe bien, c'est l'idée... On est pas loin de Nemo Bingo Rodéo Gringo ! Et sans attendre de réponse, je la poussai énergiquement en avant, quitte à supporter une nouvelle fois sa chanson. D'ailleurs, nous ne tardâmes pas à apercevoir ledit courant. - Oooooh, mais qu’est-ce que c’est ??! s'écria Dory. - Ca ressemble à un… Courant ? lui répondit Marin en enfonçant une porte ouverte. Ce qui me rappelle que... nous cherchions une porte, à l'origine. Ca allait devoir attendre, je suppose. - C'est pas trop tôt, se félicita Connor, ronchon comme toujours. On les pousse dedans et on s’en va ? - Merci mais non merci, on va peut-être se débrouiller autrement, n’est-ce pas Dory ? coupa Marin, soudain peu rassuré. Lui, il se serait bien entendu avec Peur et aurait été le souffre-douleur de Colère. - Sûrement pas !! s'écria cette dernière en attrapant une mèche de mes cheveux alors que son autre nageoire poussait Marin en avant. - Dory, premièrement, faites attention à mes cheveux parce que si vous tirez trop fort ça va vraiment mal se passer entre nous, ordonnai-je calmement mais fermement tout en suivant la direction qu'elle prenait. Deuxièmement, il ne me semble pas que Connor et moi ayons explicitement dit que nous allions vous suivre dans le courant. Troisièmement, bravo pour votre capacité à ne pas vous laisser dicter votre conduite par un mâle. C'est bien d'avoir des opinions et de les assumer. Mais, confer à mon deuxièmement, je ne suis vraiment pas certain que nous voulions vous suivre en Australie... Connor, un avis ? Avez-vous toujours rêvé d'un rodéo à dos de tortue ? demandai-je au cas où puisqu'après tout nous étions ensemble dans cette aventure. - …. Un rodéo ? tiqua-t-il alors qu'un éclair intéressé passait brièvement dans son regard. Juste pour vous voir faire une chose pareille, je valide. Y’a de quoi rire ! Et de son côté, pour ne pas changer, Marin faisait de la tachycardie : - Mais c’est pas vrai mais c’est pas vrai mais c’est pas vraiiii ! Et bien si, c'était vrai. Et Dory, le seul poisson courageux du coin, l'avait compris : - Allons y alors !! Des tortues ? j’ai toujours rêvé de voir des tortues ! s'écria-t-elle en plongeant dans le courant avec Marin. Quant à Connor, galant comme il était, il me poussa d'une pichenette dans le dos vers le courant : - A vous l’honneur….commenta-t-il, se congratulant sans doute d'être aussi fin d'esprit et délicat. Je me trouvais alors propulsée dans le courant que nous avions tant cherché. A ma grande suprise, il était suffisamment large pour nous les humains. Tandis que la force du ouest australien m'entraînait, une tortue s'approcha de moi : - Souhaitez-vous montez ? Je peux vous aider à suivre un trajet plus confortablement… Vous avez l’air un peu coincée ! fit-elle remarquer en désignant sa carapace. Je passai outre l'aspect coincé. On verrait qui rirait le dernier le jour où elle devrait porter des talons. - Ma foi, avec plaisir, rétorquai-je en prenant place sur son dos. Et puisque nous allons être amenées à naviguer ensemble, deux choses : je m'appelle Deborah. Et vous voyez le grand musclé là-bas ? Est-ce qu'on pourrait pas s'arranger pour qu'il voyage sur le dos de la tortue la plus insupportable de votre clan ? Bavarde, mal élevée, ce que vous voulez. Ca lui fera plaisir, de toute façon, assurai-je. La tortue esquissa un sourire entendu et hocha la tête. Je ne doutais pas que la solidarité féminine ferait des merveilles. - Blanche, se présenta-t-elle. Et… Nous devrions pouvoir trouver ça. Installez vous. J’espère que ma compagnie ne vous sera pas désagréable pour le chemin. Où allez-vous ? Elle ne pouvait pas être plus désagréable que celle de Connor ou celle d'Alexis, si ? J'étais à peine installée que j'entendis cette brave Dory, quelques étages plus bas. Elle m'appelait à grands renforts de Youhou en agitant sa petite nageoire. Je répondis par un petit signe et un sourire gêné. Je n'avais pas prévu de devenir sa copine. Si quelqu'un aurait dû l'être, ce n'était sans doute pas moi. Mais au moins la petite dame s'amusait. - On va à Sidney, répondis-je sans trop détailler. On accompagne Monsieur Pas Marrant et Madame Amnésie qui s'amuse là-bas un peu plus loin. Et je babysitte le grand ronchon musclé, ajoutai-je d'un air entendu. La tortue hocha de nouveau la tête. Ca devait être propre à son espèce. - Sydney, c’est sur notre route, on vous déposera au passage ! J'y comptais bien, à vrai dire. Mais je ne dis rien, la laissant observer Dory en silence avant de reporter son attention sur moi : - Je suppose que l’autre demoiselle est avec vous ? demanda-t-elle finalement. - Quelle autre... Je m'interrompis soudain, ayant fait le lien. L'autre personne. Celle après laquelle Connor courait. Evidemment. Une femme. Bien sûr que c'était une femme. Les hommes sont tous les mêmes, de toute façon... - Oui, elle est de la partie, répondis-je finalement. - Oh ! Elle est là-bas, si vous la cherchez. s'exclama la tortue avant de désigner une jeune fille brune de dos, assise à califourchon sur une tortue, plusieurs mètres devant. A vrai dire non, je ne la cherchais pas. Mais j'étais curieuse de voir après qui Connor courait. Et je ne me serais pas attendue à ce genre de personne.
Deb : 90 % Niveau de patience : sérieusement endommagé
La boutique éclairée par quelques rayons de soleil s'immiscent au coin de la rue, comme une dernière friandise à laquelle résister. Et Dory résiste, mais aussitôt que son regard s'égare vers le ciel, l'idée s'éteint. Elle disparaît dans un vacarme inexistant. Alors, apposant les pans de sa veste contre ses hanches, elle hasarde un coup d'oeil vers la vitrine d'un clair translucide. Quelques robes affichées sur des mannequins de plastique lui donnent la terrible envie d'entrer, et la jeune femme ose enfin faire les maigres pas qui la mèneront bien plus loin qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Le parquet est d'un bois tout aussi lumineux que le magasin en lui-même. Certaines pancartes d'une couleur pastel délavée sont affichées contre des étagères ouvertes, des réductions couvrent chaque mur pour attiser l'oeil du client hagard. Enfin, sa jupe en cuir se frotte contre quelques jeans pendus avec lassitude. Les vêtements vieux, et usés semblent raconter une vie passée, certes indéchiffrable, mais toujours est-il qu'elle imprègne le tissu d'une forte nostalgie. L'inscription VINTAGE prend tout son sens, sous un sourire gêné de Dory qui saisit quelques vêtements au hasard. Une robe noire, des hauts, et deux pantalons qu'elle glisse sous son bras, contre sa poitrine, d'un air fermement décidé. Et, pour combler le silence d'agonie, elle se laisse à chanter la musique bien trop populaire de Pretty Woman en enfilant la première robe avec satisfaction. C'est alors qu'on l'appelle. Rêve-t-elle peut-être? Dory? Est-ce bien son nom? Oui. Elle ferme les derniers boutons, et sans prendre le temps de se chausser, elle ouvre le rideau en avançant fébrilement.
Ce n'est plus un parquet mais un tumulte de portes qui vrombissent. Ce n'est plus une boutique, mais le chaos. Et étrangement, rien ne la dérange. Elle semble soucieuse quelques instants, avant d'éclater de rire, comme frappée par sa propre bêtise. Bien sûr que tout est normal, rien n'a changé pour son regard aux images précaires. Il s'agit d'une immense pièce, bien plus grande que la friperie, une vaste salle dont elle ne voit pourtant pas la différence. Lorsqu'elle relève son nez fin, quelque chose la turlupine un tantinet. Comme si le décor ne lui était pas familier mais Dory s'est faite à la terrible idée de ne jamais rien rendre familier. Au dessus de son visage, s'étendent des portes. Des myriades de portes. A l'infini, ou presque. Elle ne peut contenir un léger cri de stupeur. Elle en rit, quelques secondes plus tard, en abordant une expression candide comme un enfant auquel on parlerait de Père Noël. Elle lâche un « Oooh. » vaguement surpris lorsqu'au loin, elle aperçoit quelques silhouettes de monstres en combinaison jaunes visiblement à la poursuite de quelque chose, ou plus tôt quelqu'un. Alors Dory se fait discrète, et arpente à son niveau la rangée de portes alignées. Toutes si différentes, toutes une histoire. Cela lui rappelle bien un film, mais elle reste incapable d'en trouver le titre, ou même les acteurs. Y avait-il même des acteurs? Elle balaie cette idée aussi quand un regard se pose sur elle. Un homme d'un nombre d'années qu'il vaut certainement mieux taire lui jette un coup d'oeil, incapable de s'affirmer que Dory se tient, anxieuse à l'observer. Aussitôt, il l'interpelle et son visage se fige. Dory, réfléchis. Toutes les questions se bousculent dans sa tête. Doit-elle lui accorder sa confiance? Est-ce un piège? Elle inspire et désespérément sans réfléchir à une solution plus sûre, elle s'empare de la poignée de la porte qui lui fait face. La porte est d'un bleue marine étonnement apaisant, couverte de bulles jaunes, et dessinée au haut de la poignée, un poisson clown. C'est marrant, elle n'avait jamais trouvé que les poissons clown étaient d'un humour décapant. Non, au contraire, ils étaient grincheux. Surtout un, mais la mémoire lui fait faux bond, et Dory s'élance sans s'accorder plus de temps à ses souvenirs de vie passée. A peine besoin de fermer la porte derrière elle, qu'elle se retrouve plongée dans l'immensité. L'immensité bleue.
L'océan lui ouvre ses portes. Quelques poissons nagent dans une harmonie parfaite et tout semble enfin être à sa place. Elle ne peut préserver sa joie des autres, et aussitôt salue chaque plancton sur son passage avec vivacité. Elle se sent chez elle, avec l'impression de reconnaître les lieux. Le souvenir lointain du poisson qu'elle fut se renvoie comme dans une partie de tennis d'une paroi à l'autre de la tête, sans pouvoir se loger dans une place qui rendrait le tout concret. Alors, elle efface tout comme une vague s'étale sur le table et se préoccupe à ce qu'il y a devant elle. Et... Oh. Une toute petite, une adorable, une mignonne, petite méduse. Dory entraperçoit une femme de dos, la chevelure rousse flottant dans l'eau salée. Et si cela aurait dû la préoccuper, elle se concentre sur l'adorable petit être qui se trouve à quelques centimètres, au beau milieu de ces deux yeux. Un adorable bébé méduse plus attendrissant que n'importe quoi d'autre. Mais lorsqu'elle approche son doigt pour toucher l'enfant de méduses, elle reçoit une faible décharge avant que le bébé ne s'enfuie vers le haut. Elle s'élance à sa poursuite dans une brasse maîtrisée, s'efforçant de lui crier après. Peut-être que le bébé comprendrait l'humain, ou au pire, comprendrait-il le baleine.
« Hé, non, attend, reviens! Petit, petit, petit! T'es vraiment pas gentil! »
Elle passe au dessus du grand canyon d'une facilité qui la surprend, à la recherche du bébé flottant. Et là, c'est carrément un banc de méduses qui l'attend, la grosse blague. Il y a bien quelque chose à faire pour passer sans encombre, non? Si. Mais elle ne s'en souvient plus, et tout de suite s'en maudit. La bouche entrouverte, pendante, elle reste ainsi à la recherche d'une solution, voyant au loin le bébé arrogant. Elle approche des fils lumineux des bêtes aux chapeaux redondants, il fallait continuer de nager droit devant elle sans se poser de question. C'était simple, mais ça avait toujours le mérite de fonctionner. La jeune brune prend donc les devants, mais une fois que ses doigts s'approchent, un éclair la traverse. L'éclair de la raison. Sur les chapeaux, il fallait sauter sur les chapeaux. Elle s'extasie, seule, en criant sa réussite sans que personne ne l'entende. Tant pis. Elle bondit alors de chapeaux en chapeaux, avec la sensation jouissive de s'être souvenu d'un fait important. L'inverse l'aurait mené à une mort très probable, réduisant son corps électrifié à un bout de chair dans les bas-fonds de l'océan. Oubliée à jamais, dans la logique des choses. Passant finalement les méduses rebondissantes, en quelques mouvements gauches d'une nage improvisée, elle se retrouve embarquée dans un milieu de tortures. L'une d'elle, d'un sourire béat, vient d'une nageoire rapprocher la Dory surexcitée:
« Bonjour, je m'appelle Crush! Et toi, t'es qui? Dory! Je m'appelle Dory? Et vous? , un ange passe. Remarquant l'air perplexe de Crush, elle reprend en haussant les épaules: Laissez tomber! - Et tu vas où comme ça ? Tu veux monter ? Viens, c’est sympa, je t’emmène. - Où je vais? Ben-euh... Je sais bien que je dois aller quelque part, mais où... Le masque, mais oui! P.SHERMAN 42 WALLABY SYDNEY! Je dois me rendre au courant... MAIS NOUS SOMMES DANS LE COURANT! Je me débrouillerais, vous en faites pas! Au fait... Vous vous appelez comment du coup? »
D'un geste de la tête, il l'invite à grimper sur sa carapace, ce qu'elle fait en souriant. Autour d'eux, quelques tortues s'amusent, des enfants jouent, des adultes discutent. Tous dans la bonne humeur. Le souvenir est vif, Nemo, Marin, les tortues, les méduses. En un bref instant, tout son conte la frappe d'un coup à la poitrine. Sa vie était ici. Mais aussitôt, elle oublie le tout en s'extasiant devant un banc d'algues. Et, lorsqu'elle se retourne de gauche à droite, et vers l'arrière pour admirer la beauté des environs. Un regard la foudroie. L'homme de tout alors. Elle plisse les yeux, c'est bien lui. Et à côté, la rouquine dont elle n'avait pu deviner que le dos. Elle ne peut masquer sa surprise, et cache sa bouche grande ouverte par ses paumes de main d'un air offusqué. Gardant ses mains contre sa bouche pour en camoufler les mouvements et en baisser le volume, elle s'approche du visage de Crush, d'un air méfiant.
« Hé! Pssst! Cartouche! Je crois qu'on est suivis. »
Elle jette un regard sceptique aux deux individus, en les désignant du menton. Il s'esclaffe, l'air de délirer. C'est pourtant très sérieux, au goût de Dory qui s'agrippe à la carapace de son Uber. Alors, s'emparant des nageoires de l'animal, elle dévie à gauche. Puis à droite. Puis un looping. Jette des regards avec défi à l'homme qui remarque enfin qu'elle l'a remarqué. Au risque d'être pas net, il a pas l'air très intelligent non plus, son suiveur. Voilà qu'il l'interpella. Les muscles de la demoiselle se contractent davantage. Le type est louche, c'est maintenant clair.
« Eyh toi ! »
Il accélère sa bête. Il veut la guerre? Au nom du dieu de celle-ci qu'elle la remportera. Crush sourit, et se vante d'être la tortue la plus rapide du courant lorsque Dory lui tapote la carapace et lui dit de foncer. Ainsi s'entame une course-poursuite épique. Virage à gauche, à droite, puis encore à gauche, plus vite. Il se rapproche, il s'approche. Plus vite, ses pensées s'enchaînent. Elle peut le semer, elle y croit lorsque Crush freine subitement. Et le suiveur est déjà oublié.
« Arrivée ma petite dame ! Il va falloir descendre de ma carapace pour y aller, par contre. », conclut-il en tendant une nageoire dans une direction.
Elle le remercie, en l'étreignant brièvement avant de reprendre sa course pour s'élancer hors du courant. Dory nage jusqu'à la surface, et elle voit avec stupéfaction l'Opéra de Sydney.
« Whaouh, c'est beau... - Oh. C’est beau…. Ca me rappelle quelque chose ! » s'exclame un petit poisson chirurgien bleu et jaune qui apparaît soudainement hors de l'eau.
Elle est empêtrée dans un détritus de bouteille. Un filet plastique qui la dérange visiblement. Le plus doucement possible, en lui accordant un large sourire, Dory retire le détritus qui flotte autour du poisson encombré. Sans s'adresser un mot. Dans ce silence pourtant chaleureux, un poisson clown surgit à son tour, hors de l'eau pour s'exclamer tout paniqué:
« Dory ! Ne pars pas comme ça sans nous prévenir de… Oh ! , il s'interrompt en apercevant l'Opéra. Lui aussi subjugué par la poésie du lieu. C'est ici? - Je crois… Je ne sais pas. Tu sais toi ? - Oui, Sydney! C'est ici! ... On cherche quoi, déjà? - Son fils, Timéo! - Bordel mais vous êtes sourde ou quoi ?! »
Le poisson bleu lâche un cri, en s'accrochant à Marin tandis que le suiveur pas commode arrive, agacé dans le dos d'une Dory gênée. La belle aventure, tiens. Comment était-elle arrivée ici déjà?