« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Les weekends d'Anastasia étaient rarement aussi animés que celui qui venait de s'achever. Mais les un an de sa fille valaient bien une belle fête et des centaines de cadeaux. Ou du moins une bonne dizaine, tous enveloppés dans des couleurs chatoyantes qui avaient particulièrement plu à la petite fille. Et dire qu'elle ne se rappellerait même pas de cet anniversaire-là... Bien en avait donc pris à Anastasia d'investir dans un caméscope la semaine passée. Elle aurait espéré ne pas remettre les pieds au centre commercial de si tôt mais mieux valait s'occuper des achats de Noël avant le rush de la mi-décembre. Si déjà elle n'aimait pas le shopping, autant s'infliger le moins de mal possible, sachant que rien ne pourrait jamais être pire que le décembre passé. Anya chassa d'ailleurs rapidement cette pensée de son esprit et accéléra son pas, poussant la poussette d'Abigaëlle d'un pas déterminé, remerciant sa présence d'esprit d'avoir acheté une poussette avec des compartiments de rangement. Il fallait bien avouer que c'était pratique pour faire des achats. - Tu crois que papa va aimer ça ? demanda t-elle quelques instants plus tard à en se tournant vers sa fille pour qu'elle puisse admirer ce que sa mère avait entre les mains, à savoir, ce qu'elle pensait être le présent idéal pour Dimitri. Tu sais quoi ? On va dire que papa va aimer. Ca arrange maman de ne pas chercher plus loin. On a presque fini, mon bébé. Elle embrassa le front chaud d'Abigaëlle puis se dirigea vers la caisse où l'attente fut longue. Or, Anya manquait de patience. Par chance, elle avait sa fille avec elle pour se distraire. Mais elle ne put compter sur la bienveillance des autres clients qui, face à une poussette, auraient pu lui céder la place pour lui faire gagner du temps. Quoi qu'il en soit, Anastasia se trouva bien aise quand elle put enfin payer et s'en aller, toujours d'un pas déterminé, quittant au plus vite l'atmosphère étouffante de la boutique. Elle avait fait le tour. Le cadeau de Dimitri était la dernière chose sur sa liste. Elle allait enfin pouvoir quitter cette foule bruyante et désagréable quand, alors que son regard balayait l'espace au hasard, elle aperçut une femme d'âge moyen qu'elle connaissait presque bien mais qu'elle n'avait plus vue depuis l'été : Teresa Samovar. Zut. Elle qui voulait rentrer devait à présent revoir ses plans car il fallait bien admettre qu'elle était contente de la voir et de la voir aller bien, surtout. Anastasia bifurqua donc de façon à venir à la rencontre de Teresa en lui adressant un signe de la main pour capter son attention : - Bonjour ! Ca fait longtemps, non ? Vous aussi vous bravez la foule et le surchauffage pour faire vos courses de Noël ou vous venez par plaisir ?
Le centre commercial… Teresa avait découvert l’endroit avec son petit-fils et il fallait avouer qu’elle avait été fascinée par tout ce qu’elle pouvait trouver… Mais là ! La gouvernante avait décidé de s’occuper assez en avance de ses courses de Noël et avait donc décidé de faire un tour au centre commercial. Mais jamais elle n’aurait imaginé qu’il puisse y avoir tant de monde ! Les allées étaient noires de gens et tout le monde se bousculait.
Une véritable foire… Mais Teresa s’en accommodait, d’autant plus qu’elle avait déjà trouvé la plupart de ses cadeaux. Pour Adam, elle avait acheté de belles chemises. Pour Belle, un magnifique collier qui irait très bien à la jeune femme. Il lui manquait le cadeau pour son petit-fils… Lui, c’était plus compliqué. Leo avait déjà pas mal de choses et la gouvernante n’avait comme idée que l’équipement d’équitation. Mais elle avait passé un marché avec le petit et la quinquagénaire n’envisageait pas de revenir dessus. Aussi était-elle en panne d’inspiration.
Puis on l’appela. Cherchant du regard qui avait pu la reconnaître dans cette foule, Teresa fut ravie de voir une poussette et une chevelure rousse venir vers elle. Rapidement, la gouvernante reconnut Anastasia, qu’elle avait rencontrée l’été dernier lors de ce voyage impromptu dans le monde de Notre Dame de Paris…
- Anastasia ! Cela fait plaisir de vous revoir ! S’exclama la vieille femme. Bonjour toi. Dit-elle à l’attention de l’enfant en lui souriant. Les courses de Noël, comme vous j’imagine. Répondit Teresa. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde cela dit… Vous avez le temps de prendre un thé avec moi j’espère ?
Après tout, cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues. Et la gouvernante appréciait la jeune Russe.
Anastasia Romanov
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Teresa avait l'air sincèrement ravie de revoir Anastasia. Ou alors elle mentait extrêmement bien, avec son ton chaleureux et son sourire avenant. Mais Anya avait décidé depuis un an de ne plus se montrer autant suspicieuse envers les autres. L'été passé, elle avait eu l'impression d'avoir commencé à tisser une belle relation avec cette femme et aimait à croire qu'elle avait raison. Et que Teresa était contente de la revoir. En tout cas, elle n'avait pas l'air dérangée d'être arrêtée dans ses courses. Et pourtant, face à la foule dense qui s'agglutinait dans tout le centre commercial, elle aurait eu de bonnes raisons d'être pincée qu'on lui fasse perdre du temps. Il apparaissait en effet que les courses de Noël étaient une véritable course : c'était à celui qui les ferait les plus rapidement, de manière pertinente et à celui qui éviterait la foule et les queues le plus souvent possible. Malheureusement, cette année, tout le monde avait eu la même idée : s'y prendre un mois avant le jour J. Mais Teresa était décidément une crème. Si Anastasia était passablement énervée de tout ce monde et pressée d'en finir, Teresa semblait faire contre mauvaise fortune bon cœur et s'accommodait incroyablement bien de tout cela. En tout cas, elle souriait plus qu'Anastasia et Abigaëlle sembla apprécier d'avoir été remarquée par la dame. - Je vous présente Abigaëlle, sourit fièrement Anya. C'est ma fille, ajouta-t-elle inutilement. Elle n'avait, après tout, pas l'air d'une baby-sitter, si ? - Vous imaginez bien, reprit-elle en détournant le regard de la poussette pour le reporter sur Teresa. J'ai tout le temps que vous voulez, je viens de finir les achats que j'avais prévus aujourd'hui et je ne rêve que de fuir le monde. Je suppose que comme ils sont tous dans les boutiques ils ne seront pas dans le salon de thé, ajouta la jeune femme d'un air entendu. Du moins, c'était ce qu'elle espérait. Anya était fatiguée de la foule. Tandis que les deux femmes et la poussette changeaient de direction, elle reprit le fil de la conversation : - Alors ? Des nouveautés depuis notre rencontre ? De nouveaux voyages impromptus, peut-être ? Je vous promets, je ne lis plus dans les lieux publics, j'ai retenu la leçon.
La gouvernante eut un sourire amusé quand Anastasia se sentit obligée de préciser que l’adorable petite fille dans la poussette était sa fille. Ça, c’était une femme qui espérait que les gens n’auraient pas l’idiotie de croire qu’elle faisait du baby-sitting ou quelque chose dans le même genre.
- Ça, on l’aurait deviné, elle vous ressemble beaucoup. Dit-elle pour rassurer la jeune mère. Oh, vous avez déjà fini ? Demanda-t-elle. Je vous envie tellement… Remarquez, j’ai presque fini également, mais je bute sur les cadeaux pour mon petit-fils… Avoua-t-elle en soupirant avant d’émettre un petit rire. Espérons que vous avez raison et que nous pourrons en profiter pour discuter tranquillement.
Teresa ne s’était pas attendue à rencontre des connaissances ici. Pourtant, elle aurait dû… Il était assez logique que les gens aillent faire les courses de Noël dans cet endroit qui contenait tant de magasins ! Les deux femmes se mirent en marche tout en continuant de discuter, ce qui fit du bien à la gouvernante.
- Oh non, pas d’autre voyage, merci ! S’exclama-t-elle en riant. Une fois aura été largement suffisante… Avoua-t-elle. Même si, je dois admettre que ça a été absolument fantastique et que j’ai apprécié de faire votre connaissance à cette occasion… Dit-elle avec un sourire. À dire vrai, ma vie est assez calme depuis cette aventure. La routine s’est installée… Mais je suppose que pour vous, ça ne doit pas être trop le cas. Avec une enfant, vous devez avoir pas mal de choses à faire. Reprit-elle avec plus d’entrain.
Teresa ne s’ennuyait pas, pas vraiment… Mais à dire vrai, tout tournait tout seul au Château. Leo n’avait pas autant besoin d’elle qu’avant… Bref, il lui restait pas mal de temps libre que la gouvernante ne parvenait pas à utiliser de la bonne façon.
Anastasia Romanov
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Anya n'était pas peu fière qu'on lui dise qu'Abigaëlle lui ressemblait et ce, même si elle ne se croyait pas particulièrement attirante. Elle était néanmoins contente de voir que la rousseur des Romanov et les yeux de Nicolas II n'allaient pas, eux aussi, mourir comme le reste de sa famille. Car la jeune femme n'oubliait jamais d'où elle venait - elle avait cherché son passé trop longtemps pour ne pas l'inclure dans son avenir. Elle ne voulait certes pas régner, à l'image de son père d'après ce que Marie avait pu lui raconter, mais elle voulait se rappeler, elle voulait que, d'une certaine façon, les Romanov soient à jamais. Que Teresa l'ait remarqué était une bonne chose. Qu'elle n'ait pas fini ses achats de Noël en était une moins bonne. Anya grimaça, compatissante, en l'écoutant. Malheureusement, elle ne pensait pas être de bon conseil pour le petit-fils de son amie et souhaitait écourter son séjour au centre commercial au plus vite, il fallait bien l'admettre. Et Teresa ne semblait pas mécontente non plus de le quitter. Une fois loin des boutiques il était bien plus agréable de discuter. On s'entendait enfin penser, réalisa Anastasia en souriant au commentaire de Teresa. - Oui, c'était quand même fantastique, acquiesça la rouquine. Pas dans son intégralité mais sur certains points, bien sûr. Maître Gringoire s'habitue peu à peu à sa nouvelle vie dans notre monde, d'ailleurs, ajouta Anya sans y penser, peut-être parce qu'elle était ravie d'avoir rencontré son personnage préféré et de l'avoir ramené, même si Dimitri ne semblait pas l'apprécier. De vous à moi je me suis sentie comme une petite fille qui rencontrait ses personnages de dessin animé préférés, chuchota-t-elle d'un air espiègle. Sauf que c'était un roman et que la happy end n'était pas gagnée d'avance, nuança la jeune femme plus sérieusement. Et je suis aussi contente de vous avoir rencontré. Je ne sais pas si nous nous serions connues dans des circonstances normales... quoique rien ne soit jamais réellement normal ans cette ville, sourit Anastasia. Les deux femmes continuaient de marcher en bavassant tranquillement. La routine que décrivait Teresa avait du bon. Anya aimait les journées routinières. En tout cas elle avait aimé retourner à sa petite vie sans prétention, égayée par les prouesses d'Abigaëlle. - Abigaëlle est différente chaque jour qui passe. Elle apprend de nouveaux mots, marche avec plus de détermination... Je ne vais pas commencer à vous bassiner avec ses prouesses... Et vous ? Comment occupez-vous vos journées ? Avec votre petit-fils, peut-être ? hasarda la rouquine en ouvrant la porte d'un salon de thé pour y laisser passer Teresa avant de s'engouffrer avec sa poussette à sa suite.
Tout naturellement, maintenant qu’elles s’étaient trouvées dans la foule, les deux femmes s’étaient décidées pour aller prendre un thé et bavarder un peu. Elles parlèrent Noël et cadeaux, Teresa expliquant qu’il lui en manquait encore un, pour son petit-fils. Et très rapidement, elles en vinrent à parler de leur aventure dans le monde de Victor Hugo.
- Maître Gringoire est ici ?! S’étonna-t-elle. Mazette… Je n’ose même pas imaginer ce que ça doit être de devoir tout lui apprendre de ce monde… Dit-elle en soupirant. Vous avez besoin d’un coup de main d’ailleurs sur ce point ? Demanda-t-elle, se proposant implicitement pour l’aider au besoin. Oh, je vous comprends. Ce n’est certes pas mon histoire favorite, mais je l’apprécie beaucoup. Et j’ai bien aimé pouvoir accorder une autre fin à Esméralda et Gudule… Expliqua-t-elle en souriant. Ça, c’est on ne peut plus vrai ! Ria-t-elle.
Storybrooke ne serait jamais une ville normale, c’était certain. Mais en même temps, c’était cette particularité qui faisait son charme. Sinon, bon nombre de ses habitants seraient partis depuis longtemps. Après tout, maintenant que la Malédiction était complètement brisée, chacun aurait pu partir de son côté. Mais ils étaient tous restés, parce que c’était une ville particulière, pour des gens particuliers.
- Oh, ne vous en faites pas ! J’adore entendre les histoires… Dit-elle en souriant à Anastasia. Je suis la gouvernante du Château… On pourrait croire que cela me donne beaucoup d’occupation, mais en réalité, nous avons trouvé un fonctionnement parfait et tout marche à peu près tout seul… Alors quand je peux, je passe du temps avec mon petit-fils effectivement. Mais puisqu’il a l’école, j’ai tout de même beaucoup de temps libre. Alors je flâne, je lis… Je me laisse porter par le vent comme diraient les jeunes. Ajouta-t-elle en riant.
Les deux femmes arrivèrent au salon de thé et Teresa tint la porte à Anastasia, le temps que celle-ci puisse rentrer avec sa poussette. Comme espéré, l’endroit était assez désert, ce qui leur permit de s’installer où elles le souhaitaient.
- Mais et vous, en dehors d’Abigaëlle, que faites-vous pour vous occuper ? Demanda-t-elle après avoir retiré son manteau et l’avoir posé sur le dos de la chaise.
Anastasia Romanov
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Anastasia aussi n'aurait imaginé devoir apprendre tout un monde, ses codes, ses traditions et ses références à un personnage du Moyen-Âge mais c'était pourtant le cas et la rouquine l'acceptait bien mieux que son compagnon. Ce n'était pas toujours aisé mais le poète y mettait tout son cœur et faisait de beaux progrès, dont Anya se gardait bien de parler à Dimitri. Elle avait bien remarqué que ce dernier ne l'appréciait pas. Quant à Gringoire, il semblait terrifié à l'idée de passer ne serait-ce que quelques instants en la seule compagnie de Dimitri. Ah les hommes... Décidément tous des bébés... La jeune femme sourit à la proposition implicite de Teresa. - Merci, répondit-elle simplement. Je suis sûre que vous seriez meilleure professeur pour lui apprendre les bonnes manières chics de la société. Je veux dire... je les ai apprises, bien sûr,... mais j'ai détesté ça. Tenez, par exemple, je coupe encore avec la main gauche et non la droite, c'était beaucoup plus pratique ainsi, affirma la jeune femme. Gringoire serait sans doute ravi de revoir Teresa. Et les autres, d'ailleurs. Il n'avait pas choisi de quitter son monde de fiction sur un coup de tête, du moins, Anastasia l'espérait-elle. Ils n'en parlaient pas réellement mais elle supposait que plus rien ne l'attendait dans le monde de Hugo et qu'il avait souhaité connaître d'autres aventures. Pouvait-elle lui en vouloir, elle qui avait traversé la moitié d'un continent avec l'espoir fou de trouver une famille ? Pas vraiment. Anya le comprenait sans doute mieux que beaucoup. Quant aux autres protagonistes, une vie meilleure semblait les attendre loin de Notre-Dame. - J'aime les fins heureuses, ajouta-t-elle plus bas d'un air pensif. Vous n'aurez qu'à venir à la maison un jour, reprit-elle plus haut. J'inviterai Gringoire, il sera sans doute ravi de revoir une vieille amie. Je veux dire... enfin... pas vieille au sens strict du terme. Anastasia sourit, confuse. Teresa paraissait tellement plus classe qu'elle pesait sans doute inutilement le moindre de ses mots. Résultat : elle empirait très certainement la situation. A moins que ce ne soit l'effervescence des fêtes qui l'ait chamboulée. Anastasia croyait plutôt en la première option et la mention du poste de Teresa - gouvernante au château, rien que ça ! - ne faisait que confirmer ce standing qui se voyait jusqu'à dans ses vêtements et manières. Un standing que la grande duchesse était loin d'égaler, surtout quand elle parlait. Anya lui souriait tout en l'écoutant, ses joues rougies par le froid. Elle fut bien contente d'arriver dans un endroit chaud où Abigaëlle ne tomberait pas malade et où les doigts de sa mère pourraient décongeler. Les deux femmes étaient enfin assises, bien au chaud, sur des chaises confortables. - Moi je traduis, répondit la jeune femme. Et quand je ne traduis pas, je lis aussi. Je n'ai pas une vie si passionnante que ça, pour une femme de mon âge. Je ne sors pas - quasiment pas. J'instruis Gringoire et Abigaëlle, c'est déjà suffisant comme occupation, ajouta-t-elle, espiègle. Elle fut bien aise de pouvoir passer commande d'un thé à la vanille au lieu de s’appesantir sur le manque d'intérêt de sa vie. Abigaëlle aurait droit à un chocolat chaud. Et quand le reste de la commande eut été lancé, Anya, curieuse, reprit : - Et donc... vous vivez dans un château ? Dans le Maine c'est un type d'habitation plutôt inhabituel. Finalement je ne vais pas pouvoir vous inviter dans notre modeste demeure, il va d'abord falloir que je fasse venir le Palais d'Hiver pour rivaliser.
En apprenant que Gringoire était dans ce monde, qu’il avait été transporté lui aussi à Storybrooke à la fin de leur aventure dans le monde de Victor Hugo, Teresa avait aussitôt proposé son aide. Elle savait combien cela pouvait être compliqué de s’adapter à ce nouveau monde et… Eh bien, Anastasia n’avait pas à s’en occuper toute seule. Un petit sourire lui échappa quand la jeune femme lui parla des bonnes manières. C’était important, certes, mais quand même !
- Vous savez, je crois que personne ne vous en voudra réellement de ne pas couper la viande avec la bonne main. Dit-elle avec bonne humeur. Je crois que j’ai pris l’habitude aussi d’aller au plus pratique à ce niveau-là… Songea-t-elle. Mais je ne pensais pas nécessairement à cela. Je pourrais faire visiter la ville à Maître Gringoire… Ou simplement passer du temps avec vous deux, afin que nous soyons deux à lui parler de ce monde nouveau pour lui…
Ce qui serait sans aucun doute bien utile. Il y avait tellement de choses à intégrer dans ce monde… Entre les règles, les façons de faire, de parler et la technologie ! Non vraiment, aux yeux de la gouvernante, elles ne seraient pas trop de deux pour ce lourd travail…
- Ce sera avec plaisir. Certifia Teresa en souriant. Oh je vous en prie, ne vous faites donc pas tant de mouron… Je ne l’ai pas mal pris, j’avais saisi où vous vouliez en venir. Dit-elle gentiment.
Venant d’un autre, peut-être que la quinquagénaire aurait mal pris la remarque. Mais d’Anastasia ? Non… La gouvernante était persuadée qu’elle avait juste utilisé une expression courante qui n’avait rien à voir avec son âge ! Les deux femmes discutèrent ensuite de leurs occupations. C’est ainsi que Teresa apprit que la rousse était traductrice.
- Vous traduisez quelles langues ? Demanda-t-elle, curieuse. Cela doit vous prendre tout de même pas mal de temps… Ajouta-t-elle, songeuse. Ma foi, vous avez bien raison. Répondit-elle en riant. L’éducation de votre fille doit être plus simple que celle de Gringoire j’imagine…
Puis elles passèrent commande et Teresa commanda le même thé que la Grande Duchesse, ajoutant à la commande des petits gâteaux qu’elles pourraient déguster en continuant de bavarder.
- Je ne suis pas certaine que la Russie apprécierait de perdre un monument d’une telle importance… Sourit-elle. Et puis, je ne fais qu’habiter et travailler dans un château, il n’est pas à moi. Croyez-moi, je serais ravie de voir une habitation de ce monde.
Teresa n’en avait pas vu beaucoup jusqu’à présent et cela attisait sa curiosité.
Anastasia Romanov
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Les gens pouvaient de toute façon bien en vouloir à la princesse russe de ne pas suivre le protocole à la lettre : si vraiment un coup de couteau donné de la "mauvaise" main était un souci, Anastasia pouvait très bien planter ledit couteau entre les deux yeux des éventuels intéressés trop à cheval sur l'étiquette. Aussi rendit-elle son sourire à Teresa qui, en dépit de ses manières de dame élégante, demeurait accessible. Elle se serait néanmoins bien entendu avec Marie Romanov, songea Anastasia sans pour autant faire part de cette pensée. Teresa faisait partie des connaissances les plus adultes et matures de la jeune femme, à des années lumières de l'excentricité de Doug, par exemple. - Je serais ravie que vous passiez du temps avec nous deux, approuva Anastasia, chassant toutes pensées à l'égard de Teresa pour reporter son attention sur Gringoire, leur ami commun. Je suis un piètre guide touristique, sans doute parce que je sortais rarement, avant. Anastasia lui sourit, soulagée que sa maladresse d'expression n'ait pas froissé Teresa. Il lui en fallait plus et c'était temps. Anya avait horreur des personnes susceptibles qui prenaient tout de travers quoi qu'on fasse. - Nous pourrions sans doute nous répartir les tâches, poursuivit-elle au fur et à mesure que sa pensée prenait forme dans son esprit. Il y a sans doute des choses que vous faites mieux que moi - le thé ? peut-être ? ajouta-t-elle, espiègle avant de poursuivre : et moi que vous. Et sur ces entre-faits, il sembla que l'affaire était entendue. La conversation se poursuivit donc sur des sujets plus communs et triviaux que l'apprentissage que faisait Pierre Gringoire du XXIe siècle. La commande des thés et du chocolat entrecoupa leur conversation l'espace d'un moment avant qu'Anastasia ne reprenne : - Russe, anglais et français, expliqua Anastasia, toujours ravie de voir que son gagne-pain intéressait les autres. Je suis une piètre germanophone et ce n'est pas faute d'avoir essayé, plaisanta la jeune femme. J'imagine que ça prend autant de temps que n'importe quel autre métier, à la différence près que je l'exerce depuis chez moi. Je ne vois pas souvent mes clients en personne. A Storybrooke... disons que le besoin de traduction ne se fait pas ressentir. J'aménage mon temps de travail en fonction de leurs désirs et de ma vie privée. Ce n'est vraiment pas si mal, conclut la rouquine en caressant la joue rose et rebondie d'Abigaëlle. C'était une très bonne idée de commander des gâteaux, commenta-telle pensivement, certaine que sa fille ne serait pas contre un goûter - tout comme la mère, d'ailleurs. Lesdits gâteaux ne tardèrent pas à arriver, de même que les thés. Anastasia s'empressa de poser ses mains sur sa tasse afin de les réchauffer un instant. Puis elle donna un biscuit à Abigaëlle et ses grands yeux gourmands qui ne demandaient pas mieux. Enfin, elle reprit la conversation là où elle en était : - C'est quand même pas mal déjà. Je n'ai pas vécu suffisamment longtemps dans "mon" château pour m'en rappeler précisément. Mais entendu : venez donc à la maison. Si vous aimez les chiens et les espaces confinés ce sera très agréable, sourit la jeune femme. Ou si vous mangez de compagnie, vous pouvez embaucher Gringoire. Je suis sûre qu'il ferait un majordome merveilleusement catastrophique. Anya pouffa à cette idée.
Pour plus ou moins couper court à cette histoire de bonne manière, Teresa assura à Anastasia que tenir un couteau dans la bonne main n’était pas à proprement parler signe de bonnes manières… D’ailleurs, elle précisa qu’il lui arrivait à elle aussi de tenir son couteau de la mauvaise main et puis… De toute façon, dans ce nouveau monde, cela n’avait plus grande importance. Les bonnes manières se manifestaient autrement à présent…
- Je n’y connais pas grand-chose non plus. Avoua-t-elle dans un sourire. Je n’ai repris forme humaine que depuis quelque temps… Et avec mon impossibilité à me déplacer la nuit, je n’ai pas vu grand-chose de la ville en réalité. Ajouta-t-elle en ayant un petit rire. Ceci dit, cela pourrait être très amusant de découvrir les choses en même temps que Gringoire.
La gouvernante n’allait pas le cacher, elle avait autant que Gringoire à gagner dans cette histoire. Et puis… Vu qu’elle n’avait plus autant de travail qu’avant, il fallait avouer que Teresa s’ennuyait plus ou moins régulièrement. Sortir ou aider Anastasia avec le nouveau venu n’était pas pour lui déplaire. Cela lui permettrait de passer du temps avec deux personnes qu’elle appréciait, tout en rendant service.
- Sans doute que je suis devenue une experte en la manière, c’est certain ! Répondit-elle en riant. Mais pour le reste… Je ne vous ai pas vu à l’œuvre avec lui, alors je serais bien incapable de vous dire ce que je pourrais faire mieux que vous ou non. Pourquoi ne pas tester ? Proposa-t-elle. Autant faire un essai en étant toutes les deux présentes lors de l’une des leçons que vous lui donnez, ainsi, nous pourrons voir les points forts et les points faibles de chacune et s’organiser en conséquence…
Cela lui paraissait plus logique. Et c’était un gain de temps considérable que de voir sur le terrain ce qu’elles valaient. Sinon, les deux femmes risquaient de tourner plus ou moins en rond à essayer de deviner dans quel domaine elles pouvaient être meilleures que l’autre… Par la suite, Teresa demanda à la rousse ce qu’elle faisait de ses journées, en dehors des leçons à Gringoire et Abigaëlle qui devaient être assez prenantes malgré tout… C’est ainsi qu’elle apprit que sa jeune amie était traductrice dans pas moins de trois langues !
- C’est donc pour cela que vous parliez si bien français durant notre petite escapade à Paris… Dit-elle, songeuse. Oh, je vous assure, je vois les germanophones comme des génies… Je n’arrive pas à intégrer la logique de cette langue… Je préfère l’italien, même si je ne connais que peu de mots de cette superbe langue. Avoua-t-elle avec un petit sourire. Oh vous savez… J’avais bien plus de travail par le passé. Mais depuis que nous sommes ici, les choses sont bien moins compliquées à réaliser grâce à la technologie… C’est moins dur que ce que nous pouvions faire avant. Raconta-t-elle avant d’hocher la tête. Je vois ce que vous voulez dire. J’avais trouvé beaucoup d’avantage à travailler et habiter sur le même lieu, cela m’a permis de bien prendre soin de mon petit-fils…
Teresa se tût suite à cela, en partie parce que le serveur était arrivé avec leurs petits gâteaux et leurs thés et en partie parce que sa dernière phrase lui avait fait pensé à sa fille. On n’avait beau dire, le temps n’effaçait pas toutes les blessures. Il rendait juste la peine un peu plus supportable. La gouvernante se secoua, pas franchement radieuse à l’idée de gâcher ce petit moment bien agréable.
- Vous n’avez jamais songé à retourner en Russie pour voir à quoi cela ressemble à présent ? Demanda-t-elle. Maintenant que la frontière n’existe plus et que les Dieux nous laissent plus ou moins partie à l’aventure… Fit-elle avant de se taire. Oh, ne vous en faites pas, après avoir connu la tour où Gudule était enfermée, je crois que plus rien ne me semblera aussi étroit à l’avenir ! Plaisanta-t-elle. Je vous remercie de la proposition, mais je tiens à ce que Maître Gringoire reste en vie, ce qui ne sera pas le cas s’il venait travailler au Château… Dit-elle avec un petit sourire.
Elle imaginait assez bien la réaction d’Adam et savait que le Maître des lieux ne supporterait pas le poète.