« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Santa Baby, just slip a sable under the tree, For me. Been an awful good girl, Santa baby, So hurry down the chimney tonight.
"Qu'en penses-tu, Chewie ?"
"Gwaaaargh !"
J'esquissai une moue approbatrice.
"Tu as raison. Et si je le faisais en blanc ?"
"Mmmmwarrrr."
Aussitôt, le sapin devant nous prit une teinte d'albâtre alors que des guirlandes bleu glacier s'enroulaient tout autour. Des boules couleur de nacre s'accrochèrent toutes seules aux branches. Je pivotai vers le wookie, les mains sur les hanches, un grand sourire aux lèvres, mais le perdis vite en voyant son air peu convaincu. Il se gratta la tête, faisant voler quelques poils dans les airs, et expliqua son point de vue de façon très concise :
"Gwaaaaargh ! Mmmmuuuh mwaaarrrr !"
"Effectivement, cette couleur fera surtout plaisir à Sandy." reconnus-je. "Nous allons faire en sorte de faire plaisir à tout le monde. Tu es d'excellent conseil."
Je tapotai son bras poilu puis balayai le sapin d'un geste désinvolte. Aussitôt, il fut remplacé par un arbre de noël brillant de mille feux multicolores. Les guirlandes étaient rouges, bleues, dorées, vertes et violettes. Les boules arboraient les mêmes teintes. Chewbacca tapa ses grosses paluches velues l'une contre l'autre pour applaudir ce choix.
J'avais l'impression d'être la princesse Leia. J'aurais dû revêtir le bikini que j'avais encore dans ma garde-robe, mais cela aurait été étrange pour ce genre de fête. En plus, cette tenue aurait trop effrayé Jaspeur. Je devais faire attention à lui. Dès que j'essayais de le charmer -ce qui me venait naturellement, il était si mignon- il devenait aussi rouge que Colère et bégayait pendant des heures. La première fois que c'était arrivé, sa réaction avait été si violente que j'avais craint de l'avoir détraqué définitivement. Désormais, j'y allais doucement quand je lui faisais un compliment.
Vous devez vous demander pour quelle raison j'avais un wookie au beau milieu de mon salon ? La question est pertinente.
Quelques heures plus tôt, alors que je m'apprêtais à débuter les préparatifs pour la décoration de la maison, j'avais trouvé un énorme paquet cadeau juste à côté de la cheminée. Il était de forme carrée et aussi gros qu'une machine à laver. Le papier était fushia brillant et surmonté d'un gros noeud bleu. Détail surprenant : il bougeait et grognait.
Nullement inquiète, je m'en étais approchée (avec mon Marteau en main, on ne sait jamais) et avais sursauté en voyant une chose velue déchirer le carton et le papier pour en jaillir tel un pantin d'une boîte. L'espèce d'ours avait poussé une sorte de rugissement et, me voyant, il avait grogné de nouveau avant de... me faire la fête.
C'était forcément un cadeau d'Elliot. Il n'y avait que lui pour m'offrir un "animal" pareil. Sans doute pensait-il que j'avais besoin de compagnie, étant donné que j'avais décliné l'invitation à passer noël avec lui, Lily et les autres. Ca serait mon premier noël sans mon fils. J'avais le coeur gros mais je le cachais aussi bien que possible. Après tout, ça allait être sûrement très sympa avec les locataires du premier étage. D'ailleurs, Deborah m'avait proposée son aide pour décorer, et j'avais accepté. Elle devait être occupée dans une autre pièce.
Je m'assis sur le canapé alors que Chewbacca avait entrepris d'enrouler une guirlande dorée autour de lui. Il donnait l'impression d'avoir un étrange tutu autour de la taille. J'eus un léger rire avant de passer une main sur mon front. Je m'abimai quelques instants dans mes pensées. L'année dernière, à cette même date, mon fils m'avait emmenée dans un rêve avec mon petit ami afin de nous "offrir" un bébé appelé Apolline. Un an plus tard, il ne restait plus rien de ce rêve, hormis des coeurs brisés. Pascal m'avait quittée -je digérais très mal cette réalité- et je n'avais aucune envie de connaître cette fille qui se surnommait Apple afin de me provoquer.
J'aurais pu séduire un bellâtre de passage pour passer Noël avec lui mais je me sentais lasse de tous ces petits jeux. L'Amour était bien trop cruel avec moi.
"Aaaaaaah ! Madame Aryanaaaaaaa !"
Cette voix suraiguë appartenait à Jaspeur qui surgit dans la pièce en courant, les bras en l'air comme s'il était dans un dessin animé. Chewbacca le coursait, tenant la guirlande dans ses pattes comme pour le menacer. Le jeune homme sauta sur le canapé, juste à côté de moi et se pelotonna dedans, après m'avoir agrippée comme si j'étais un bouclier.
"Empêchez-le de me faire du maaaal !"
"Couché, Chewie." ordonnai-je en fronçant les sourcils.
Aussitôt, le wookie se stoppa et eut une moue déçue. Il enroula la guirlande autour de son cou comme une écharpe et retourna vers le sapin. Au bout de quelques secondes, j'entendis un bruit cristallin de verre brisé. Puis un autre. Je me redressai juste assez pour l'apercevoir, en train de décrocher les boules une à une, fasciné par le son qu'elles provoquaient en explosant au sol. Il était facile d'occuper une bête de deux mètres vingt, tout compte fait.
Je laissai échapper un petit soupir avant de baisser les yeux sur les bras de Jaspeur qui m'enlaçaient. J'étais toujours à moitié allongée sur lui, dos à lui.
"Il ne reviendra plus. Tu peux me lâcher." dis-je d'une voix douce.
"V-v-vous êtes sûre ?"
"Certaine. En plus, si tu continues, je vais être totalement décoiffée."
"Oh, je suis désolé !"
Il me libéra aussitôt, trop anxieux à l'idée que je sois en colère contre lui. Un léger sourire traversa mon visage et je m'assis tranquillement à côté de lui, réajustant mon chignon lâche tandis qu'il restait recroquevillé sur lui-même.
"Très élégant, le noeud papillon." dis-je d'un ton appréciateur.
Il était vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon de costume noir. Il aurait pu être incroyablement canon si de larges auréoles ne se devinaient pas sous ses bras. Je fronçai les sourcils sur ce détail. Le pauvre... il était tellement stressé qu'il usait un déodorant entier par jour. Tous les anti-transpirants de la terre n'auraient pas suffi. Le point positif était qu'il dispensait en permanence une bonne odeur de Nivea for Men.
Je lissai ma robe rouge dont le corsage en dentelle dénudait mon dos et me relevai.
Et cette soirée ne faisait que commencer...!
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Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
| Avatar : Catherine Tate
- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Ce serait notre premier Noël sans Riley. Avec l'arrivée de décembre, tandis que je dégainais écharpes en soie et chapeau élégants et offrait un calendrier de l'avent à Peur et Tristesse, j'en avais peu à peu pris conscience et il m'avait fallu trouver une occupation pour me changer les idées. C'est alors qu'Aphrodite était entrée en jeu. Elle avait proposé que la colocation fête Noël ensemble et j'avais accepté, au nom des autres et du mien. Si je détestais farouchement les chants de Noël qui me donnait des envies de meurtres plus féroces que les musiques de pub ne m'en avait jamais donné, j'adorais la fête en elle-même. Les belles décorations brillant de mille feux. Les boules lustrées accrochées fièrement au sapin dans le salon. Les cadeaux choisis avec attention. La dinde dodue servie avec son chutney et ses pommes de terre. Et la présence réconfortante de ceux et celles qu'on aimait. Mais pas de Riley. A l'heure actuelle, Aphrodite s'occupait du sapin tandis que je décorais l'entrée. Mes cadeaux étaient prêts. Ma tenue également : une longue robe vert émeraude qui mettait ma rousseur en valeur, de même que mon teint diaphane et me rappelait celle que j'avais été pour Riley. Je n'étais pas dupe. Aryana nous avait invités parce qu'elle avait des soucis de famille. J'avais assez flair pour le sentir ou le remarquer, ne serait-ce que parce que son shérif n'avait pas été annoncé pour la soirée. Mais je n'avais fait aucun commentaire car nous avions un accord tacite : elle ne se mêlait pas de nos affaires et nous ne nous mêlions pas des siennes. J'étais désolée pour elle, néanmoins, surtout si c'était la faute de l'homme. Parce que les hommes ne sont pas fiables et ne sont bons qu'à faire pleurer les filles, c'est bien connu. Mais je m'étais contentée d'accepter de décorer la maison avec la déesse parce que je l'aimais bien. En plus de son bon goût et de son physique agréable, elle nous avait offert un étage de sa belle maison et les moyens de nous faire à cette vie humaine à laquelle nous n'étions pas destinés. Etions amies ? Je n'irais pas jusqu'à là. Nous étions voisines et c'était déjà bien. Nous étions de bonnes voisines et deux femmes de goût. Mais manifestement, ce bon goût n'était pas partagé par tout le monde dans la maison. Alors que je finissais d'accrocher une couronne dans l'entrée, un cri suraigu me vrilla les tympans. Je reconnus immédiatement le timbre apeuré de Jaspeur, le seul à crier de la sorte pour un oui et pour un non. Tranquillement mais les sourcils froncés, j'arrêtai d'embellir le hall pour suivre - contre l'avis de mes oreilles - ce cri perçant jusqu'au salon où je découvris bientôt Peur pelotonné auprès d'Aryanna. A leurs pieds, une bestiole poile qu'Aryana avait appelée Chewie. Bon. Ce Noël s'annonçait plus folklorique que prévu. Le machin poilu me rappelait vaguement une créature de Star Wars mais je ne connaissais pas assez pour m'avancer. D'ordinaire, je dormais quand Riley mettait le DVD. Ou je me faisais les ongles pendant deux heures. Rien n'était trop beau pour échapper aux coiffes immondes de Leia et Padma et tralala. Adossée au chambranle de la porte, j'observai la scène. Peur était un peu trop tactile avec Aryana. Je pouvais bien sûr comprendre son attirance. Aryana n'était pas la déesse de l'amour pour rien. Mais ça me gênait des les imaginer ensemble. Quant à la créature marron, elle gênait le confort de mes yeux et semblait prodigieusement stupide. Le sapin était très beau avant son intervention... - Je vois qu'on s'amuse bien ici, commentai-je pour signaler ma présence maintenant que Peur rougissait sous un nouveau compliment et que la créature continuait de s'acharner. Qui est notre nouvel ami à poil long ? Dois-je l'empêcher de saccager notre beau sapin ou on le laisse, lui, se déguiser en roi des forêts ? En tout cas, l'entrée est décorée. Tristesse et Colère ne devraient pas tarder. Est-ce qu'on attend d'autres surprises ? Je fis quelques pas dans le salon mais n'eut pas la réponse escomptée. - MAIS C EST QUOI CE BORDEL ??? C EST QUI LE MACHIN QUI DETRUIT NOTRE BEAU SAPIN ROI DES FORETS ??? 'Tention toi, tu sais pas à qui t'as affaire ! le menaça Colère en pointant son journal dans la direction de la bestiole. Colère dans toute sa subtilité, songeai-je, les yeux au ciel. - Un Noël sans sapin c'est pas Noël, je vous préviens, je vais m'énerver si ça continue ! Colère était à présent au milieu du salon. Je m'approchai lentement pour lui tapoter l'épaule. - On est en public je te rappelle... Et Noël va très bien se passer. Tu as vu la belle entrée que j'ai décorée ? Règle numéro 1 : toujours détourner la conversation pour éviter une grosse colère. Mais l'intéressé ne m'écoutait pas. Il avait tourné la tête vers le canapé où se trouvait Aryana et souriait bêtement. - Bonsoir Madame Aryana. Mes hommages.
Sandy Ness
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| Avatar : Zooey Deschanel
- Dis Dégoût, tu savais qu'on pouvait rencontrer pleins de gentils messieurs naturistes sur Internet ? -
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Tristesse, la plus triste des émotions qui vous donnera envie de vous rouler en boule dans un coin de la pièce en vous balançant d'avant en arrière
Ils s'amusaient bien en bas. Tous ensemble. Je les entendais depuis ma chambre. La porte était grande ouverte, c'était pour ça. Colère était entrain de rouspéter, ça voulait dire qu'il était de bonne humeur. Quand il ne disait rien, c'était le plus inquiétant.
Il était venu me voir, avant de descendre. Et il m'avait crié très fort dessus. Parce que selon lui, j'étais juste une grosse larve déprimante qui devait se sortir les doigts et faire un effort. Tout ça parce que c'était Noël. Moi, je ne voulais pas le fêter cette année. C'était comme une minute de silence en mémoire de Riley et Joie. Sauf que ça durerait quarante-huit heures, le temps que le réveillon et Noël passent. J'avais prévu de rester dans ma chambre, la porte fermée, les rideaux tirés, lumières éteintes. Avant que Colère ne vienne me chercher, ça faisait déjà dix heures que j'avais commencé. Mes cheveux noués en couettes étaient collés à mes joues humides et des mouchoirs s'accrochaient à mon pyjama bleu en pilou. L'album des Misérables tournait en boucle depuis ce matin, me faisant encore un peu plus sombrer dans le désespoir. Le film m'avait fait pleurer pendant cinq jours. À chaque fois que j'entendais les premières notes de « I Dreamed a Dream », c'était comme si on venait de balancer la pauvre Fantine aux dents arrachés et aux cheveux coupés devant moi et que je ne pouvais même pas la prendre dans mes bras et pleurer avec elle.
Quand Colère avait tout à coup ouvert la porte, j'étais allongée en travers du lit, la tête rejetée en arrière et les pieds se balançant dans le vide. Ou plutôt pendaient. Je ne ne bougeais pas, une main posée sur mon ventre qui se soufflait lentement, au rythme de mes sanglots silencieux alors que Gavroche était entrain de mourir après avoir chanté sa fameuse comptine. C'était la sixième fois qu'elle passait. Mais à chaque fois je revoyais la scène, gravée dans mon esprit. Et ça me donnait envie de me laisser tomber par terre et rouler sous le lit pour vivre à jamais comme une recluse, en laissant la faim et la soif me tuer lentement. Comment est-ce que je pouvais positiver alors que même les films et les comédies musicales n'hésitaient pas à tuer des enfants ? Ils mourraient déjà en vrai. Il fallait au moins les laisser vivre dans un monde de fiction...
L'émotion anciennement rouge tomate m'avait attrapé par les chevilles pour me faire tomber au sol, où j'étais restée allongée, les bras en croix. Il m'avait jeté des vêtements à la figure en me criant dessus et en menaçant de me frapper si je ne descendais pas. En disant ça, il m'avait donné des coups de pieds dans les jambes et en me frappant les côtes avec son journal. Il disait que c'était pour mon bien. Que je n'avais pas le droit d'être comme ça le soir du réveillon. Que je devais penser à Riley. Mais est-ce qu'il se rendait compte ? Qu'elle n'existait plus ? Qu'elle ne serait plus jamais à nous ? Que Papa et Maman ne prépareraient plus le sapin avec nous ? Ne nous achèteraient plus de Kinder ? Madame Aryana le ferait, peut être. Mais ça ne serait pas pareil. Plus jamais. À moins que Riley revienne à la vie. Mais ça n'arriverait jamais. Et si jamais ça arrivait, elle serait probablement un zombie. Et elle essayerait de nous manger. Alors on mourrait ou on deviendrai des zombies à notre tour. Mais au moins on serait tous ensemble. Sauf si quelqu'un lui fracasserait la tête. Là elle mourrait de nouveau, et cette fois pour de bon. Même si je devenais zombie, jamais je ne pourrai supporter de la perdre une nouvelle fois. Il valait mieux que ça n'arrive qu'une seule et unique fois. La peine était déjà trop dur.
Après m'être changée, je fini par quitter ma chambre. Mais je n'avais pas envie. Pas du tout. J'avais encore les yeux rougis et le visage gonflé à force d'avoir pleuré. Le bout de mon nez pelait à cause des mouchoirs à l'eucalyptus que j'avais usé en grand nombre pour me moucher. J'avais attrapé un rhume qui me faisait produire une quantité encore plus importante de morve, depuis quelques jours. En arrivant dans le salon, j'avais une boîte en carton neuve de mouchoirs à la main, pour ne pas être prise au dépourvue quand mon nez se mettrait à couler comme un robinet qui fuit. À rester prêt du sapin alors que j'étais malade, je ne risquais pas de contaminer le Père Noël ? Parce qu'il allait s'en approcher. Au moins pour déposer des cadeaux ou juste boire son verre de lait et manger un biscuit. Comme Riley n'était plus là, ce n'était pas certain qu'il vienne ce soir pour déposer quoi que ce soit. Mais si par ma faute le Père Noël tombait malade, alors il contaminerait le monde entier. Et alors le monde entier tomberait à son tour malade. Je serai la patiente zéro, et des scientifiques en combinaison m'enfermeraient dans une pièce aux murs blancs pour m'ouvrir le cerveau et faire des tests sur moi. Mais ils se rendraient compte que mon cerveau n'est pas le même que le leur alors ils penseront que je suis un alien et j'irai dans la zone 51, où je devrai imiter pour eux la réplique de E.T quand il veut téléphoner à sa maison. Jamais je ne pourrai leur faire une imitation convaincante. J'allais pleuré, c'était obligé. Cette scène... Elle exprime tellement de tristesse, de mal-être, d'abandon...
- C'est joli. C'est très joli même. Riley aurait trouvé ça magnifique. Elle... elle aurait été tellement heureuse d'ouvrir ses cadeaux avec nous tous et de rencontrer Madame Aryana.
Je battis des paupières en reniflant. J'avais déjà envie de pleurer. Je ne devais pas penser à Riley. Ça me faisait toujours pleurer. Mais comment je pouvais m'en empêcher alors qu'elle ne quittait jamais mes pensées ? Qu'un sapin me faisait penser à elle ? Qu'une guirlande me rappelait son sourire le soir du réveillon ?
Levant la tête, les yeux embués, je vis une énorme créature poilue me grogner quelque chose, une boule de neige accrochée à son pelage. Je passais les bras autour de sa taille et me pressais contre lui, ses longs poils bruns me chatouillant la joue et le nez. Il me rendit mon étreinte, et je reniflais en fermant les yeux. Il sentait le chien. Et le sucre glace. Mais j'avais l'impression de câliner une peluche géante. Il allait rester ici avec nous ? Je voulais bien l'emmener dans ma chambre. J'avais bien besoin de câlins à n'importe quelle heure de la journée. Si il était capable de pleurer lui aussi, ça serait un plus. C'est toujours mieux de pleurer à deux.
- Dégoût, Colère a encore menacé de me frapper. Mais c'est lui qui m'a dit de porter cette robe. Alors je dois lui pardonner ?
Je m'étais écartée de l'étrange animal poilu, en attrapant dans ma main une de ses pattes toute aussi poilue que le reste. Colère poussa une exclamation en réponse à mon accusation, mais je me contentais de serrer un peu plus la patte immense comparée à ma toute petite main. Il n'avait pas le droit de me taper. Les autres m'avaient dit d'arrêter de me laisser faire. Je n'aimais pas quand Colère était énervé après moi. Même si je le méritais. Alors je le laissais me taper pour me punir de l'avoir agacé. Il n'aimait pas quand je pleurais pour n'importe quoi. Il disait que c'était pour mon bien. Parce qu'il était gentil, au fond. Il m'avait choisi la robe que je portais ce soir, en me menaçant au passage si jamais j'osais enfiler par dessus un pull. Il me connaissait bien. Je trouvais que la robe rouge à la jupe évasée qui s'arrêtait juste en dessous de mes genoux avait des manches beaucoup trop courtes. Je ne voulais pas avoir froid. Au moins le col montait haut au niveau du coup. Mais ce n'était pas de la laine. Ça me paraissait beaucoup trop léger.
- Et est-ce que Peur est entrain de faire une vraie crise cardiaque ? Il a une tête qui fait vraiment peur mais les pompiers n'ont pas voulu me donner mon diplôme de premiers secours, on devra les appeler si c'est ça.
Je remontais mes lunettes sur mon nez, en prenant un air désolé. Je le trouvais très pâle. Encore plus que d'habitude. Il avait toujours l'air sur le point de faire un AVC, mais ça n'arrivait jamais. Alors je n'arrivai plus vraiment à savoir quand c'était vrai. C'était pour ça que je préférai demander. Lui aussi il ne voulait pas être ici et aurait préféré se laisser mourir sous son lit ?
Jaspeur LaTrouille
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| Avatar : Daniel Sharman
Un Noël fort en émotions !
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Peur
"Ce machin est un cadeau offert par mon fils, alors on le respecte, Coco." déclara madame Aryana d'une voix claire et mélodieuse.
Cette phrase eut l'effet escompté sur Colère dont le visage reprit une couleur normale. La déesse était la seule à avoir le capacité de calmer mon collège aussi facilement. Il suffisait qu'elle parle ou qu'elle batte des cils. J'aurais tant aimé avoir son espèce de super-pouvoir, parce que parfois, Colère me faisait peur. Je l'appréciais beaucoup mais j'aurais souhaité qu'il me frappe un peu moins.
"Il s'appelle Chewbacca." précisa notre propriétaire en désignant l'espèce de gros ours brun à la mâchoire bien trop prononcée à mon goût. "Chewbacca, dis bonjour au petit monsieur."
Après que Tristesse ait câliné le monstre -j'aurais voulu l'en empêcher mais j'étais bien trop terrifié, toujours recroquevillé sur le canapé), ce dernier leva sa patte libre vers Colère comme s'il voulait lui serrer la main. Mon collègue grommela quelque chose comme "Pas question de serrer la pince à une grosse bête stupide !" mais le regard insistant de madame Aryana l'obligea à obtempérer. Chewbacca manqua de le soulever du sol lorsqu'il secoua violemment la main de Colère. Lui qui se vantait de faire de la musculation... Dès l'instant où l'ours le lâcha, il attrapa sa main qui avait pris une curieuse teinte violette.
"Oh, tu as la même couleur que moi !" m'écriai-je, plus étonné qu'inquiet. "Enfin... que moi avant."
Colère fit craquer les jointures de ses doigts, avant de grimacer. Il voulait jouer le gros dur mais il aurait dû attendre un peu, sinon il risquait de se casser des phalanges.
"Me chauffe pas, toi. Déjà que la pleurnicharde m'a donné du mal ce soir !"
Ce fut à cet instant que Tristesse fit remarquer que j'avais une tête effrayante, ce qui m'angoissa davantage. Qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ? Avais-je attrapé froid ? Ou était-ce plus grave ? Je ne ressentais encore aucun symptôme mais cela allait se manifester très vite si on ne faisait rien !
Je me redressai quelque peu sur le canapé, attrapant le dossier entre mes doigts fébriles, et jetai un petit coup d'oeil en direction du téléphone fixe. Est-ce que le docteur Lewis travaillait aujourd'hui ? Tout médecin traitant se doit d'être disponible en cas d'urgence. Je me cramponnai davantage au dossier du canapé, comme pour m'efforcer de résister à la tentation. Non, je n'allais pas gâcher la soirée de tout le monde. Je pouvais surpasser ma peur et oublier que j'étais peut-être porteur d'une maladie. Même si le regard de Tristesse en disait long. D'un autre côté, elle envisageait toujours le pire. Comme moi. Sauf que nous avions un degré de réaction différent.
"Colère... Tu ne devrais pas frapper Tristesse. Ni même la menacer parce que... c'est pas bien." dis-je dans un filet de voix.
J'avais essayé de penser à autre chose en évoquant un léger souci. Le regard de braise de Colère se braqua sur moi et je me cachai aussitôt derrière le canapé, ne laissant que mes yeux dépasser.
"T'es en train de sous-entendre que je fais pas bien mon boulot ?"
"Ton t-travail n'est pas de... de... frapper les gens." dis-je d'un ton tremblant mais vaillant malgré tout.
Je savais que j'allais trop loin en le critiquant et je sus que j'allais passer un très mauvais quart d'heure quand je le vis serrer des poings. Il se précipita vers moi en poussant un cri de guerre et je hurlai à mon tour, figé de terreur alors qu'il me fonçait dessus. Il allait m'aplatir comme une crêpe !
Il fut arrêté en plein élan par madame Aryana qui posa délicatement un index contre son torse. Aussitôt, il devint mou comme de la guimauve, à croire qu'elle venait de trouver le bouton off.
"Je n'aime pas les combats de garçons, sauf quand ils sont torse nus ou en armures." déclara-t-elle sans hausser le ton. "De toutes façons, c'est hors de question de se battre sous mon toit."
Colère esquissa une moue déçue avant de pencher la tête comme un petit garçon mécontent. Pour se venger, il donna un petit coup de pied dans le sapin dès qu'elle eut le dos tourné, mais elle poussa un léger soupir qui laissa prétendre qu'elle savait ce qu'il avait fait.
Imperturbable, la déesse se pencha vers moi et croisa les bras sur le dossier du canapé. Anxieux par cette brusque proximité, je me reculai en manquant de tomber en arrière.
"Jamais tu n'as été aussi courageux. Te mesurer à Colère, c'est... presque suicidaire venant de ta part. Dois-je m'inquiéter ?" demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
Je secouai la tête très vite en me mordant les lèvres. Tout allait très bien. Nous allions fêter noël sans Riley, sans papa et maman, sans Joie... mais cela allait être très bien quand même.
"Je pense savoir comment te détendre." révéla-t-elle dans un souffle.
Un léger sourire passa sur son visage avant de se ternir. Je frissonnai, paniqué. Puis, elle roula des yeux, comme agacée par ce qu'elle s'apprêtait à faire.
"Je reviens."
Aussitôt, elle disparut. Je sursautai et me redressai sur le canapé, me penchant par-dessus le dossier pour vérifier qu'elle ne se trouvait pas par terre. Non, elle était vraiment partie.
"Où est-elle allée ?" balbutiai-je, angoissé. "Elle... elle est la glue qui nous maintient tous unis ce soir et... elle n'est plus là !"
"En tous cas, plus personne ne peut te sauver, maintenant !" grommela Colère en serrant les poings de plus belle.
Il se rua de nouveau sur moi et nous hurlâmes de concert une nouvelle fois, tandis que je plaçais les mains devant mon visage, redoutant la terrible collision qui arrivait au ralenti...
Sinmora
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| Avatar : ➹ Daisy Ridley
« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
« Nora ? » murmura une voix derrière moi, qui me fit sursauter.
J'étais perdue dans mes pensées, bien éloignée de la terre ferme. Quelques minutes avant, j'avais quitté la maison, laissant à mes colocataires le soin de préparer comme il se devait, leur départ pour le chalet à la montagne. On m'y avait invitée, mais j'avais prétexté que je devais me rendre ailleurs, sans préciser où. A dire vrai, je n'avais pas prévu de passer la soirée de Noël en compagnie de qui que ce soit.
De là où je viens, Noël n'existait pas. On ne fêtait pas ce jour qui semblait être si important pour les habitants de ce monde. Il nous arrivait de nous offrir des cadeaux, mais ce n'était pas lors d'une journée particulière. Je ne savais pas quoi offrir aux autres, car je ne les connaissais pas suffisament et je n'avais pas envie de recevoir de cadeaux aujourd'hui. Cela allait bientôt faire un an que j'étais ici, et ma vie ne se passait pas exactement comme je l'avais imaginé.
Cette année, j'avais perdu mon monde à jamais, mes amis, ma famille. J'avais malencontrueusement embrassé le mauvais garçon et pour couronner le tout, je m'étais retrouvée piégée dans le corps de la fille qu'il aimait, le temps d'une aventure. Depuis, j'avais amménagé ici, dans cette belle et grande maison qui était occupée par un singe carnivore et psychopathe, ainsi qu'un fantôme qui retirait sa tête quand l'envie lui prenait. Ce n'était pas l'année dont on pouvait rêver. Mais il me restait ces gens, qui se disaient être mes amis et que je considérais comme tel, même si ce n'était pas évident de devoir une nouvelle fois s'attacher à quelqu'un.
« Je peux m'asseoir à côté de toi ? » me demanda Anatole, en indiquant la place vacante sur le banc où je me trouvais.
Je lui avais fait un petit signe de la tête pour lui faire comprendre que je n'y voyais pas d'objection. Je m'étais assise ici, devant la maison. Ce banc s'y trouvait depuis qu'on y avait emménagé. Il m'arrivait souvent de passer devant, sans jamais m'y arrêter. Pour une fois, je m'y étais assise, réfléchissant à ce que j'avais vécu cette année.
« Il m'arrive souvent de quitter la maison et de venir m'asseoir sur ce banc. Tu sais pourquoi ? »
J'avais hésité un petit instant, me demandant si j'avais envie de savoir. Mais je me demandais où il volait en venir. Du coup, j'avais secoué la tête de gauche à droite. Il avait levé la main pour m'indiquer une boulangerie à quelque pas de là.
« Il est situé à l'endroit parfait. On est à quelque pas de la boulangerie, ce qui fait qu'on a de bonnes odeurs de pain chaud au réveil. Il est également sur la ligne directe pour rejoindre le centre ville avec son cinéma, son laser game et toutes ses autres merveilleuses boutiques. Et il y a un petit chemin qui mène jusqu'au bord de plage et longe la forêt si on le suit bien. »
J'avais observé les différents endroits qu'il me montrait. J'avais déjà remarqué certains de ces détails, à l'exception du chemin dans la forêt. C'était bon à savoir.
« Mais en réalité, si je viens souvent ici, c'est pour regarder la maison. C'est d'ici qu'on la voit le mieux. »
Il avait observé la dite maison, et j'en avais fait de même.
« Elle est belle et grande. » conclus-je.
« Elle est surtout conviviale et chaleureuse. »
Il avait tourné sa tête dans ma direction et nos regards s'étaient croisés. J'avais senti un frisson me parcourir, alors qu'il me regardait intensément. Ca me gênait un peu, mais je n'arrivais pas à détacher mon regard de lui. Il avait quelque chose qui m'intriguait. Ses yeux semblaient avoir vécu tellement de choses, alors qu'il était si jeune.
« On se construit un avenir, Nora. Une nouvelle famille, de nouveaux amis. Ce ne veut pas dire qu'on oublie ceux qu'on a perdu, ou d'où on vient. Mais c'est important de ne pas rester seul. » avait-il dit tandis que j'avais détourné mon regard une fraction de seconde. « Si tu changes d'avis, tu sais que tu peux à tout moment nous le faire savoir. Il te suffira de penser très fort à quelqu'un de présent. Ellie sera là, ainsi qu'Elliot et Diane. »
Il s'était levé, tandis que j'avais baissé les yeux. J'avais envie de le suivre, d'aller avec eux, mais quelque chose m'en empêchait. C'était un peu trop dur de faire la fête cette année...
« Je... » bafouilla t'il, avant de sortir un petit quelque chose de la poche de son pantalon. « C'est juste un petit présent. Quelque chose pour... marquer le coup. »
Je sentais qu'il était autant gêné de me l'offrir que moi de le recevoir. Il m'avait donné ce dit objet, qui semblait assez petit, emballé dans quelque chose fait main.
« Ne l'ouvre pas maintenant. Attends minuit. » avait-il ajouté avec un petit sourire.
Je m'étais contentée de me mordre les lèvres en hochant la tête. J'aurai voulu lui dire merci, mais il était déjà parti en direction de la maison. Une fois qu'ils étaient tous partis pour le chalet, j'avais mis des vêtements plus chauds et j'étais allée marcher dans la rue, à contempler les lumières de la ville, à voir à travers les fenêtres les gens fêter dignement cette soirée de Noël.
« Toujours aussi... non en fait, il n'y a vraiment rien à dire. »
J'avais la tête tournée vers une maison, quand quelqu'un était apparu sur mon chemin. Quand je l'avais observé, une seule pensée m'était venue : où était mon bâton ? Bon sang ! Elle m'observait avec un air las. Qu'est ce qu'elle faisait là ? Je n'avais pas envie de me disputer ce soir. J'étais simplement passé à côté d'elle, marchant plus vite pour qu'elle ne puisse pas me rattraper. Tandis que je m'éloignais, j'avais à peine pu me rattraper sur un rebord, manquant de me tordre le cheville.
« Qué... » laissai-je échapper tandis que j'observais les talons que je portais. « Hein ? »
Je portai des talons et une robe hyper courte. Qu'est ce qui m'arrivait ?
« Voilà ! Ainsi, c'est beaucoup mieux. » commenta Aryana d'un ton appréciateur.
J'avais croisé les bras pour me les frictionner. Il faisait hyper froid maintenant.
« Mais qu'est ce que je vous ai fait ? » lui dis-je en grelottant.
« A moi ? Rien du tout... En revanche, tu vas faire plaisir à quelqu'un dans moins de deux minutes. »
Mais qu'est ce qu'elle racontait ? Elle s'était avancée pour m'attraper le bras et le décors avait changé. Autour de moi il y avait un canapé avec deux hommes qui se battaient. Ou plutôt un qui se faisait écraser par l'autre. En le reconnaissant, j'allais lui porter secours, mais ils remarquèrent ma présence.
« Wouah baby ! » claironna le petit chauve tout rouge.
J'étais en train de paniquer grave...
« Les garçons ? Qu'est ce que j'ai dit ? Jeux de mains, jeux de vilains. »
« Qu'est ce que je fais là ? » demandai-je à la déesse sans prêter attention à ce qu'elle venait de dire.
« Ca ne m'enchante pas plus que toi, mais... il se trouve que Jaspeur était en train de paniquer. Et je me suis dit qu'il paniquerait moins si tu étais là pour Noël. »
C'était la seconde fois ce soir que je me retrouvais gênée. Peur tomba dans les vapes sur le canapé. Finalement, c'était la troisième fois. Colère lui mit une baffe pour le réveiller, mais sans succès.
« Tant pis. » dit-il en haussant les épaules et en s'en allant.
J'avais tourné la tête en direction de la cheminée, me demandant ce que je faisais là. Puis, en croisant mon regard dans le miroir juste à côté, je m'étais dit que... wouah. Hein ? Non... Je détestais cet endroit. Je détestais cette déesse.
Deborah Gust
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
| Conte : Inside Out | Dans le monde des contes, je suis : : Disgust
Autant dire que cette soirée allait être longue. Pour ne pas dire très longue. Et si mon visage diaphane ne laissait rien paraître, je n'en pensais pas moins. Au contraire. A croire que la soirée avait pour but charitable d'offrir un Noël décent à toutes les pauvres âmes en perdition, qu'elles soient poilues, peureuses, déprimées ou colériques. Heureusement que je donnais de ma personne pour relever le niveau. - Utilise l'esprit de Noël pour lui pardonner, Tristesse. Et souris un peu ! Cette robe a besoin d'un sourire. Elle est trop belle pour des larmes. Rappelle toi de nos défis : ne pas pleurer pendant 10 minutes. Comme ce soir c'est Noël, on va faire plaisir au Père Noël et doubler la mise, suggérai-je, mielleuse avant de poursuivre : 25 minutes sans chouiner devrait suffire à lui faire plaisir, je pense. Je m'étais alors éloignée d'elle et de Colère pour me placer près de la fenêtre et laisser les mâles régler leurs problèmes : Peur avait trouvé le courage de répondre à Tristesse en la défendant et Colère n'avait pas apprécié. Typique. On ne pouvait jamais rien lui dire sans qu'il ne se fâche, de toute façon. Il manquait cruellement de classe mais refuser que j'arrange cela. Je ne comprenais décidément pas ce que Clarabelle ou peu importe le nom de sa copine lui trouvait. Même si je l'adorais, à ma manière. Puis Aryana avait souri, déclaré avoir de quoi détendre Peur et filé, sans autre forme de procès, nous laissant seuls un moment. Et comme de bien entendu, elle avait choisi le moment où le salon se transformait en cours de récréation, Colère, tous poings levés, se dirigeant droit vers Peur, recroquevillé. Il n'avait évidemment pas l'idée de se défendre lui-même. Pourquoi me faciliter la tâche quand on pouvait me mettre des bâtons dans les roues, après tout ? Il fallait vraiment toujours tout faire soi-même dans la vie. Je m'avançais, laissant claquer mes talons sur le parquet impeccablement ciré, m'occuper des deux crétins avant que le pire n'arrive. Je saisis Colère par le col de sa chemise afin de dégager Peur et le laisser respirer. Alors j'adressai un regard noir à mon collègue : - Merci de ne pas gâcher mon Noël, les enfants. Ni la belle décoration du salon d'Aryana. On aime bien Madame Aryana, hein ? Alors on va se montrer civiliser et attendre gentiment qu'elle revienne sans faire de bêtises, sans crier, sans taper et sans pleurer. D'accord ? On est des émotions civilisées, pas des sauvageons plein de poils.conclus-je, sans appel. Pour toute réponse, Colère ronchonna et tapa du poing sur la table basse, histoire d'évacuer sa frustration. Quant à Peur, il lui faudrait au moins 5 minutes pour s'en remettre. Quelques instants plus tard, cependant, ils avaient oublié leur dispute pour faire face à une nouvelle invitée aussi court vêtue que mal à l'aise. - Ehhhh, mais je te reconnais toi. Tu es la fille au bâton, celle dont j'aimais pas les chaussures, commentai-je. Je vois que ce soir tu as fait un effort, repris-je après l'avoir détaillée de haut en bas. Est-ce que nous attendons quelqu'un d'autre ou bien puis-je sortir les verrines du frigo ? demandai-je à l'attention d'Aphrodite. J'ai mis le paquet quand j'ai commandé chez le traiteur : je n'ai pris que le meilleur. Caviar, saumon, foie gras, homard... Sans attendre sa réponse, parce que j'avais envie que nous commencions et que nous n'invitions pas la moitié de la ville, je me dirigeai vers la cuisine pour revenir avec une première bonne bouteille et du jus de fruits pour les enfants, doutant que Tristesse et Peur aient envie d'alcool. Peur aurait peur d'attraper une cirrhose du foie et Tristesse... bah c'était Tristesse. J'avais préféré anticipé, me demandant s'ils allaient me surprendre. Peut-être que Papa Noël me ferait le cadeau d'en faire des adultes ? J'avais quatre heures pour espérer que mon souhait soit réalisé. Pour l'heure, je filai chercher les verrines et les canapés de l'apéro et les déposai sur la table basse. Moi, j'étais venue pour faire classement la fête, pas du baby-sitting.
Sinmora
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« Tu es incorrigible ! »
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« Avant de passer à table, il faudrait peut-être songer à réveiller Jaspeur. » indiqua Aryana, tandis que Deborah revenait avec des verrines et des canapés.
Je ne me sentais vraiment pas à ma place ici. J'avais aucune idée de comment partir discrètement, sans que la déesse me fasse revenir immédiatement. Pourquoi elle s'acharnait tellement sur moi ?
« Du bouche à bouche me semble tout indiqué. » ajouta-elle en me regardant tout en battant des cils, comme pour me faire comprendre que si je m'y collais pas, elle s'en chargerait elle même.
« Quoi ? » murmurai-je tout en secouant la tête.
Je n'allais pas coller ma bouche contre qui que ce soit aujourd'hui. Pascal m'avait appris ce qu'il fallait faire quand quelqu'un tombait dans les pommes, car il partait du principe que chaque policier devait en être capable. Mais d'un, je n'étais plus au service de la loi et de deux, j'avais déjà fait l'erreur de coller une fois ma bouche là où il ne fallait pas.
« Ne fais pas cette tête. C'est pas comme si ça te dérangeait de poser tes lèvres sur celles de quelqu'un d'autre. »
J'eu un regard de total mépris envers cette personne. Mais, contrairement à ce qu'elle devait imaginer, je m'étais approchée de Jaspeur. Il était allongé à moitié sur le canapé. Ses grands jambes reposaient par terre. Je n'allais pas l'embrasser ou tenter de le réveiller de cette manière. Une fois à proximité de lui, je m'étais assise juste à côté, essayant de me trouver une place. Puis, j'avais passé une main sur son visage. Il avait la peau aussi douce qu'un bébé.
« Jaspeur ? » dis-je en lui caressant délicatement la joue.
Un réveil doux était le meilleur des réveils. Et puis quelque chose me disait que la bonne odeur émanant de ce que Deborah avait amené, n'allait pas tarder à arriver jusqu'à ses narines et le réveiller.
« Oui... ? » dit-il tout en gardant les yeux fermés.
J'avais plissé les yeux avant de reculer ma main.
« Pas mal. » commenta Aryana tout en nous observant les bras croisés.
Je m'étais relevé rapidement.
« Tu ne t'étais pas évanoui ? » l'accusai-je tandis qu'il ouvrait les yeux d'un coup rapide.
« Si ! Bien sûr que si ! » se défendit-il d'un ton anxieux. « C'est juste qu'il existe différentes façon de s'évanouir. »
Je m'étais mordu les lèvres, avant de lui tourner le dos et de regarder vers la porte d'entrée. Qu'est ce que je ne donnerai pas, pour pouvoir m'enfuir d'ici. Jaspeur s'était relevé. J'avais tourné la tête dans sa direction, pour lui adresser un regard noir. Il avait remis correctement son noeud papillon avant de tirer sur la veste de son costume d'un geste fébrile.
« Tu... tu es très... jolie. » dit-il d'une toute petite voix.
J'avais détourné le regard. Ca ne devrait rien me faire ce genre de choses. Rien du tout.
Jaspeur LaTrouille
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Un Noël fort en émotions !
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Peur
J'avais dit quelque chose qui ne fallait pas ? Pourtant, j'avais pensé que Nora aurait aimé que je lui fasse un compliment. C'était le genre de choses que Colère disait à Clarabelle au téléphone -ainsi que d'autres paroles beaucoup moins élégantes que je préférais oublier.
"Les filles, elles aiment quand on leur dit des trucs gnan-gnan. Ca les fait vibrer." m'avait assuré mon collègue une fois où il était de bonne humeur -ce qui arrivait rarement. "Tu emballes toutes celles que tu veux avec des mots doux. Crois-en l'expert."
Il avait passé une main sur son crâne dégarni d'un geste assuré, alors que je m'étais contenté de laisser échapper un hoquet.
"Emballer ? Comment ça... emballer ?"
Il m'avait décoché un regard surpris avant de ricaner.
"Regarde des films, mon gars. Tu comprendras ce qui se passe quand deux personnes s'attirent comme des aimants. Tu te souviens que parfois Papa et Maman mettaient un passage de film en avance rapide ? A ton avis, il se passait quoi à ce moment-là ?"
"Eeeeeuh..." avais-je répondu en ayant très chaud aux oreilles.
"Dans Titanic, ils jouent pas aux cartes dans la voiture." avait-il répliqué en me donnant une grosse tape dans le dos. "Demande confirmation à Dégoût, elle connaît ce film par coeur."
Depuis, je n'avais pas osé aborder cette discussion avec ma collègue. Cela m'angoissait bien trop. Elle risquait de se poser des questions à mon sujet, des questions que je n'avais pas envie de me poser moi-même. Qu'allait-elle penser, voyons ? Cependant, maintenant que Nora se retrouvait à fêter noël avec nous, sur l'invitation de madame Aryana, je ne savais plus trop où me mettre. La déesse avait forcément perçu quelque chose dans ma tête concernant la demoiselle. Ca me faisait très peur. Comme si j'avais contracté une maladie très grave. Et dire que je craignais d'attraper un rhume, quelques minutes auparavant. En comparaison, j'aurais préféré (c'est dire !). Je jetai un coup d'oeil angoissé à Colère qui émit un rire gras tout en croisant les bras, nous observant d'un air curieux. Aussitôt, je piquai du nez sur mes souliers vernis, courbant la tête au maximum.
Je remarquai brusquement les verrines et les petits fours sur la table basse, ainsi que la bouteille de jus de fruits. D'une main fébrile, je m'en saisis et m'en versai un verre. J'avais la gorge très sèche.
Je bus le verre d'une traite et sentis ma gorge s'enflammer. Trop tard, j'avais avalé ! Je me mis à tousser si fort que je crus m'arracher un poumon au passage. Cela dura au moins trente secondes avant que je puisse retrouver une respiration normale. Les yeux emplis de larmes douloureuses, j'attrapai la bouteille et lus le mot "champagne".
"Oh... méfiez-vous... c'est de l'alcool !" balbutiai-je dans un filet de voix.
Ca avait un goût épouvantable.
"Comme c'est mignon ! Jaspeur devient un homme !" s'émerveilla Aryana en joignant les mains sous son menton.
Je me sentis encore plus mal que si je n'avais pas bu de champagne sans le vouloir. Je chancelai quelque peu, craignant que les effets de l'alcool ne fassent déjà effet et me tournai vers Nora pour lui prendre la main. Réalisant la portée de mon geste, je l'enlevai aussitôt pour la passer dans mes cheveux.
"Tu es fâchée contre moi ? Il faut me le dire ! Sinon je vais y penser toute la soirée et ça va m'angoisser. Je... je suis désolé que tu sois ici. Pas que ta présence m'incommode, bien au contraire ! Tu es incroyable, et... tu brilles beaucoup. Ou alors, c'est ma vue qui a un problème."
Je clignai plusieurs fois des yeux, aveuglé par quelque chose sans comprendre de quoi il s'agissait.
"Je suis en train de faire un coma éthylique ! Appelez les urgences ! Ce genre de choses nécessite une prise en charge rapide !" m'écriai-je en attrapant le bras de Tristesse pour la secouer.
Elle me comprendrait, elle ferait forcément quelque chose ! Dans ma vision embrouillée, je distinguai Colère qui plaquait une main sur son visage en disant :
"Jamais vu un numéro de drague aussi pourri."
"Laisse-lui encore un peu de temps. Il peut y arriver." rétorqua madame Aryana tout en nous observant d'un air impliqué.
Je manquai d'air. J'attrapai le col de ma chemise pour l'agiter un peu, mais ça ne changeait rien. J'avais l'impression d'être épié, c'était beaucoup trop effrayant ! En plus, je vis le duo échanger un billet, comme s'ils faisaient des paris. C'était honteux, non ?
Deborah Gust
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Le champagne ne serait définitivement pas de trop - sauf si Jaspeur buvait toute la bouteille sous le coup de l'émotion. Car des émotions, il y en avait à la pelle qui traversaient sa petite tête apeurée. Et nous n'étions qu'à l'apéro ! Je craignais que cette soirée ne soit très longue et plus dramatique que Titanic. Je l'avais regardé se tromper de bouteille et boire cul sec ce qui était pour lui l'équivalent d'un tonneau d'alcool avec un sourire en coin. Puis, sans mot dire, j'avais ouvert la bonne bouteille - celle de jus de fruits, pour ceux qui se seraient perdus en route - avant de verser une généreuse quantité dans un nouveau et de le lui tendre : - Tiens, c'est ça la boisson des enfants ce soir. Et regarde, ajoutai-je, c'est du bio, comme ça tu n'attraperas pas le cancer à cause des produits chimiques. Elle est pas géniale Deborah ? Non, ne réponds pas, je sais que je suis géniale. Et patiente. Et mieux habillée que lui. Et meilleure en société, aussi. Mais ce soir il pouvait se contenter que je sois géniale et profiter de son premier émoi auprès de Nora. Pauvre fille... Non seulement elle ne savait pas choisir ses chaussures avec soin mais voilà qu'elle était courtisée par le roi des froussards. Il lui faudrait une sacrée dose de courage et prendre des actions auprès d'un laboratoire spécialisé dans la fabrication d'anxiolytiques. - Et si on trinquait avant que Jaspeur ne se soit enfoncé si profondément qu'on aura plus qu'à acheter une pierre tombale parce qu'il sera définitivement mort socialement ? lançai-je à la cantonade, désireuse de ne pas assister à ce désastre. Colère avait raison : on avait jamais vu un numéro de drague aussi pourri. Je lui adressai un sourire compatissant et ajouter : - Hors de question que je lui explique comment on fait les bébés. Je veux bien éduquer Tristesse aux choses de la vie mais pas les deux. Colère fronça les sourcils, mécontent comme d'ordinaire. Au moins était-il des choses constantes dans ce monde. C'était un peu rassurant. Attrapant la bouteille de champagne entamée, j'en servis une coupe à Aryana puis une autre à Colère. J'attrapai encore une flûte et remplis un troisième verre pour Nora. Je n'avais aucune idée de ce qu'elle aimait boire, je sentais simplement que l'alcool était approprié : - Tu vas en avoir besoin s'il est comme ça toute la soirée. Me tournant vers Tristesse, j'ajoutai : - On ne commence pas à pleurer, je ne t'ai pas oubliée. L'instant d'après, elle tenait dans les mains un grand verre de jus de fruits bio qui ne donne pas le cancer et qui coûte une fortune. Dieu merci, Aryana nous avait donné de quoi mener une existence aisée, ce qui m'avait permis de faire appel au meilleur traiteur de la ville. Les verrines et autres canapés n'étaient que l'amuse-bouche. Délicatement, je saisis l'un des échantillons avec deux doigts et me posai délicatement dans un fauteuil, bien à l'abri des ébats maladroits de Peur. De ma position, j'avais une vue parfaite de tout le monde, y compris de la bête à poils longs qui s'était faite discrète depuis quelques temps. - Vous devriez goûter les mises en bouche et profiter de mon agréable compagnie, déclarai-je à l'intention des célibataires présents. Il y en a peut-être parmi nous qui ont mieux à faire de la leur, toutefois. Nonchalante, j'adressai un sourire angélique à Peur, prenant soin de ne regarder que son visage afin de ne pas apercevoir les auréoles de sueur sous ses bras. C'était presque émouvant de le voir découvrir la vie et devenir enfin un homme. Presque. Je laissai les larmes à Tristesse, elle gérait autrement mieux ce domaine que moi et recevrait bientôt de jolis mouchoirs imprimés "Je ne dois pas pleurer, pleurer c'est le mal" de la part de Papa Noël. Qu'il était perspicace, de vieux bonhomme !
Sandy Ness
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- Dis Dégoût, tu savais qu'on pouvait rencontrer pleins de gentils messieurs naturistes sur Internet ? -
| Conte : Vice Versa | Dans le monde des contes, je suis : : Tristesse, la plus triste des émotions qui vous donnera envie de vous rouler en boule dans un coin de la pièce en vous balançant d'avant en arrière
Pourquoi est-ce que Dégoût laissait Peur draguer la jeune femme réservée ? Est-ce qu'elle se rendait au moins compte qu'il était incapable de séduire qui que ce soit ? Peur n'était pas séduisant. Il ne ressemblait en rien à un beau jeune homme censé donné chaud à une jeune femme. Il n'avait absolument aucune chance. Elle allait le rembarrer, ce qui le ferait se demander pourquoi il n'était pas assez bien et le stress ferait accélérer de manière extrême les battements de son petit cœur meurtri. Il pensera qu'il est entrain de mourir, alors qu'il se sera tout simplement prit un vent. Il souffrira. Mais il s'en remettra. Peut être. En tout cas, moi, je serai là pour lui distribuer mouchoirs et crème pour peau irritée. À force de se moucher, il commencera à peler. J'avais dans ma chambre une excellente crème parfumée à la pêche que je serai ravie de lui prêter. Qu'une autre émotion me rejoigne dans mes séances de pleurs hebdomadaires serait tellement bienvenue. Je ne serai plus seule à exorciser mes émotions, à laisser les larmes couler pour nettoyer mon esprit de l'horreur, du désespoir et de la perte d'être chers...
Peur... n'écoute pas Colère et ne fais de numéro de drague. Ton petit cœur sous tension va trop souffrir. Ça fera mal, très mal. Alors tu auras envie de mourir. Et peut être même que tu feras. Te tuer... On se retrouvera sans toi. Sans Riley... sans Joie...
Je reniflais et plongeais le nez dans mon verre de jus d'orange dont la surface fut troublée par une larme qui glissa le long de ma joue. Dégoût m'avait dit de ne pas pleurer. Elle me le disait toujours. Mais à chaque fois, c'était encore plus difficile. C'était comme si je lui demandai de ne plus être dégoûtée. C'était impossible.
- Comment tu t'appelles déjà ? Est-ce que tu trouves que Peur est beau ? Ou tu préfères les hommes plus virils et qui ne sentent pas la transpiration ? Si tu as prévu de le laisser dans la friendzone, il vaudrait mieux que tu le lui dises maintenant. Sinon vous risquez de souffrir tout les deux, et toi tu passeras pour une vilaine fille. Tu sais... une garce.
J'avais murmuré ce mot bien moche, en baissant la tête pour que personne n'entende distinctement ce que j'avais dis. C'était vulgaire. Tout à faire le genre de langage que Robyn utilisait. Elle connaissait un nombre incroyable d'insultes qui me faisaient rougir les oreilles. Elle me surnommait avec des grossièretés, mais j'étais certaine que c'était affectueux venant de sa part. J'avais vécu dans sa tête, on était quand même proches, maintenant. Elle me fuyait et me jetait dessus des gâteaux, mais je savais qu'elle ne pouvait pas se passer de moi. La Tristesse était son émotion principale maintenant, avec la Colère. Elle ne pouvait pas fuir les mini-Robyn vivant dans son quartier général. Pour ça, il aurait fallu qu'elle éteigne son cerveau. Mais du coup, ça aurait revenu à mourir. Et elle n'avait pas encore l'air tout à fait prête pour ça. Il fallait qu'elle mange un oréo géant avant de mourir. C'était rangé dans le tiroir « souhaits et rêves » de son Q.G.
- Es-tu sûre que ce petit four est très hygiénique ? Tout cela me plonge dans la perplexité.
Penchée au dessus d'une assiette rouge et or où étaient posés des apéritifs, je louchais sur une mini gougère au fromage de chèvre. C'était un traiteur qui les avait préparé. Ça voulait dire que quelqu'un que l'on connaissait pas avait posé ses mains dessus. Et si cette personne n'avait aucune hygiène ? Et si il ne se lavait pas les mains après les toilettes ? Et si il avait manipulé de la viande crue juste avant de préparer les gougères ? Du sang animal était peut être sur ces gougères sentant beaucoup trop bon. Déjà que le fromage était préparé à base de lait censé être pour les bébés chèvres... Noël était vraiment une fête de consommateurs et de gens imbus d'eux même incapable de penser au bien être de chevreaux innocents. Et les enfants exploités pour confectionner des pulls à motif de rennes ? Est-ce que quelqu'un y avait pensé ?
Il faut qu'on arrête tout. Qu'on arrête Noël, d'acheter dans des centres commerciaux non certifiés bios et amis de la nature... On ne sait pas d'où vient tout ça. De quels matériaux sont conçus les papiers cadeaux, si les bébés chèvres mangent à leurs faims ou si ils sont anorexiques à cause de nous... Est-ce que l'on sait au moins si ce sapin ne souffre pas ? C'est une plante. Et les plantes sont des êtres vivants. Alors peut être qu'en ce moment, il est entrain d'agoniser, pendant que nous, égoïstement, nous célébrons une fête commerciale sponsorisée par un homme qui exploite des elfes toute l'année sans leurs donner de vacances. C'est... Ce n'est... C'est si injuuuuuuuusteeeeeuuuhhh !
Je me laissais tomber dans les bras de la créature poilue pour plonger mon visage dans sa fourrure, le corps secoué de sanglots. La Tristesse était vraiment partout, ça en était encore la preuve. Comment j'avais pu être aussi aveugle ? Est-ce que c'était à cause de ma myopie ? Il fallait peut être que je change de lunettes pour mieux y voir ? L'homme poilu me tapota dans le dos, assez fort pour que je me mette à hoqueter. Dégoût n'allait pas être contente, mais elle ne pouvait qu'être d'accord avec moi, cette fois.