« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant. »
(Jacques Prévert)
Je tournais et retournais la montre à gousset entre mes doigts. Le métal était tiède contre mes doigts. Depuis combien d'heures avais-je le regard dans le vide ? Combien de temps depuis le dernier train de mes pensées ? Je n'aurais su le dire.
Le Temps nous égare Le Temps nous étreint Le Temps nous est gare Le Temps nous est train
J'affectionnais énormément ce court poème de Jacques Prévert, mais j'y aurais volontiers ajouté un vers :
Le Temps est un oiseau moqueur Que nul sanglot ne peut troubler.
Certes, ce n'était guère élégant et dépourvu de rime, mais je n'avais pas l'âme d'une poète. J'en avais seulement la mélancolie. Je n'arrivais pas à en guérir. Il me semblait que je n'étais pas née pour connaître le bonheur. Dès que j'en effleurais une infime sensation, tout s'évaporait et me laissait désenchantée.
Il ne me restait qu'une montre à gousset. Rien de plus. Pourquoi cela ne me suffisait-il pas ?
"Pourquoi, Neil ?"
J'étais apparue devant elle, soudainement. Surprise par ma propre audace, mon regard rêveur s'accrocha au sien, interrogateur. Très vite, l'embarras me saisit et je rentrai la tête dans les épaules, en tentant de ranger la montre dans ma poche, mais bien entendu, mon amie remarqua le petit objet scintillant. De toutes façons, il était trop tard pour essayer une esquive. A contrecoeur, j'avouai :
"J'estime avoir besoin de ton aide."
Elle était occupée à regarder un film, ses pieds emmitouflés dans d'épaisses chaussettes jaune poussin. Je remarquai qu'elle pencha la tête de côté car je lui cachai la vue, aussi je pivotai vers l'écran. Il s'agissait d'un long-métrage à l'eau de rose étant donné l'air transi qu'affichaient les deux acteurs.
"Neil, je t'en prie !" m'écriai-je en me décalant malgré tout. "Je ne sais pas ce qui m'arrive ! Je n'arrive pas à me séparer de cette chose !"
Je levai la montre à gousset dans la lumière offerte par la télévision en la désignant de mon autre main d'un air anxieux.
"Elle ne devrait pas avoir autant d'importance à mes yeux. C'est juste une montre ! Certes, j'accorde de l'importance à certains objets, comme Monsieur Bisou que m'a offert Aryana, mais ce n'est pas pour autant que je me promène partout avec lui ! J'ai porté cette montre pendant des semaines sur moi..."
Pendant des mois. corrigea ma conscience, mais je l'ignorai.
"Et maintenant voilà que je la fixe sans raison et... je ne sais pas ce qui me prend ! C'est incompréhensible !"
Je laissai échapper un soupir et allai m'asseoir à côté de Neil. Je n'avais pas autant de distance avec elle qu'avec les autres, car elle était une amie chère qui connaissait beaucoup de mes secrets, même si j'en gardais énormément pour moi seule. J'espérais qu'elle parviendrait à m'aider.
"Je me sens appelée à cette époque..." lui confiai-je dans un souffle. "Mais je ne souhaite surtout pas m'y rendre. Je sais maîtriser cette capacité à présent, j'ai appris et... ça serait une terrible erreur, n'est-ce pas ?"
Mes dernières paroles étaient à peine audible. Pourquoi poser une question sur une évidence ? Quelque part, j'espérais qu'elle me dise le contraire, j'espérais qu'elle m'encourage à repartir...
Ah, comme j'exécrais cette part insensée de moi-même !
...
crackle bones
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J'étais totalement sortie de mon film et j'avais même sursautée en entendant Ellie prononçait mon nom. Je ne m'attendais pas à sa venue et surtout pas ce soir. Pour une fois que j'avais une soirée rien qu'à moi. Enfin non, à dire vrai j'avais beaucoup de soirées rien qu'à moi ces derniers temps. Peut-être pour ça que je regardais autant la télévision. C'était quoi ? Le second film que je me passais ce soir ? J'avais bien aimé voir Bridget Jones, mais regarder Pretty Woman, ça rendait la soirée encore plus spectaculaire, car il y avait un acteur encore plus sexy que Hugh Grant dedans.
« Hum... » m'étais-je contenté de répondre. Non pas parce que je ne savais pas quoi dire, mais parce que pour la première fois que je parlais avec Ellie, elle n'arrêtait pas de... parler.
Au bout de quelque paroles, elle avait remarquée que j'avais penchée la tête sur le côté pour mieux voir la télévision. Mais ça allait être mon moment préféré, celui du piano. Et puis Ellie adorait le piano n'est ce pas ? Elle pouvait bien s'asseoir à côté de moi et regarder avec. D'ailleurs j'avais cru qu'elle était sur le point de le faire quand elle s'était assise juste à côté. Mais en fait non... Elle avait continuée de parler.
Au début, je n'avais pas vraiment saisi de quoi il était question. Mais quand il avait été question de temps et d'époques, j'avais mis sur pause le film afin de porter toute mon attention sur la jeune femme. Elle allait enfin me parler d'Anatole, c'était précipité, mais ça tombait à pic. Cela dit, plus la conversation avancée, moins j'avais la sensation qu'il était question du jeune homme. A dire vrai, je n'avais jamais vue Anatole avec une montre à gousset. Ca ne devait pas être la sienne. Mais du coup c'était celle de...
J'avais plissées les yeux. Elle avait enchaînée avec Monsieur Bisou, sans faire la moindre référence à son bavoir dont je savais pertinemment que c'était Anatole qui lui avait offert. Puis, elle m'avait posée la question qui faisait mal : est ce qu'elle devait retourner à l'époque de Jules ? C'était quoi cette question ? Comment qu'elle pouvait se demander ce genre de choses ?
« Tu aimes Jules ? »
Ok, ça m'avait peut-être un peu échappée. J'étais surtout habituée au "je suis née pour aimer Lily". Même si ça me paraissait tout aussi bizarre. J'avais passé de très nombreux moments avec Ellie. Que ce soit à notre époque, ou dans un futur qu'elle ne connaissait pas encore. On avait passé ensemble, beaucoup plus de temps qu'elle pouvait l'imaginer. Et je l'avais vue petite, grande, mais aussi bien plus âgée. A mes yeux elle était une amie, une grande soeur, mais aussi quelqu'un avec qui j'avais beaucoup à apprendre. La voir ainsi, amourachée d'un homme qui n'était pas à la hauteur, je trouvais cela juste insensé.
« Attends... Tu es vraiment en train de me demander si il faut que tu retournes à son époque ? »
Après tout ce qui s'était passé, elle en était encore là ? Et elle comptait faire quoi une fois chez lui ? Lui demander de l'épouser ? Vivre à ses côtés ? Revenir nous voir dans une trentaine d'années ? Je m'étais tournée pour me mettre bien face à la jeune femme, qui n'osait pas trop me regarder dans les yeux. Est ce qu'elle l'aimait vraiment ou c'était juste un caprice de fan amourachée de son auteur préférée ? Allait-elle finir par sortir avec un tshirt "Jules Forever" ? Ou un tatouage sur la poitrine ? Ellie m'effrayait plus que jamais. Et pourtant j'en avais vue des choses effrayantes à ses côtés.
« Ok, je crois qu'il est temps pour toi de faire un break ! » conclu-je en me levant. C'était pas bien de rester assise à lire toute la journée. Je savais qu'un jour ça lui bousillerait le cerveau. Je n'avais pas lu beaucoup dans ma vie et ça avait eu un effet très positif sur moi.
« On va sortir. On va faire des rencontres. Il est quelle heure ? Qu'importe, au pire on ira dans un autre fuseau horaire. Mais il te faut voir des mecs. Des hommes. Des vrais. Je t'aurai bien amenée au Rabbit Hole, mais c'est avant tout des femmes et j'ai pas envie de tomber sur Judah. Quoi qu'il en soit, il faut... il faut... il faut commencer par toi ! »
J'étais catégorique quand j'avais levée les yeux dans sa direction et qu'elle avait radicalement changée de tenue. Ce qu'elle portait était largement plus sexy que ce qu'elle avait quand elle était arrivée dans mon salon.
« Pour moi aussi d'ailleurs. »
Aussi tôt dit, aussi fait, j'étais un tout petit peu mieux vêtue. Dans le sens : plus sexy. J'avais un magnifique décolleté, une nouvelle coupe de cheveux, et un mini short. C'était tout ce qu'il fallait pour attirer le regard des jeunes hommes. Et on allait en avoir besoin vue que deux minutes après, on était dans une sorte de boite de nuit américaine, en plein coeur de la Californie, où on avait passé quelques mois ensemble. Sur scène il n'y avait rien de plus que trois hommes déjà à moitié dévêtu. La première réaction que j'avais eu, était de faire apparaître une liasse de billets dans la main de Ellie.
« Maintenant tu te lâches. Et je ne veux rien entendre ! »
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J'avais manqué de m'étouffer avec ma salive en entendant la question de Neil. Jusqu'à présent, je ne m'étais pas interrogée à ce sujet. Cela me semblait bien trop insensé. Je n'aimais qu'une seule personne en ce monde et elle s'appelait Lily. Non, ce que je ressentais à l'égard de Jules était purement... amical. Sa conversation me manquait terriblement. Après tout, nous avions passé près de six mois ensemble, à nous voir fréquemment, nous retrouver lors de pique-niques ou de salons littéraires. J'affectionnais tout particulièrement ces moments volés où nous lisions à haute voix les grands auteurs tels que Hugo ou Shakespeare. J'aimais avec quel talent et passion il récitait des passages entiers des Misérables ou de Peines d'Amour Perdues. Je me souvenais à quel point son regard rêveur pétillait lorsque je lui coupais la parole pour citer à mon tour quelques vers des Contemplations ou la prose de Notre Dame de Paris. Nous nous amusions à jouer quelques actes de pièces de théâtre. Le temps filait entre nos doigts et tels des enfants insouciants, nous nous en moquions. J'avais trouvé en lui un véritable ami et une âme littéraire aussi riche et passionnée que la mienne.
Rien que de penser à tout ceci, je m'aperçus que mon pouce caressait de nouveau la montre à gousset. Neil parlait de faire un break... J'éprouvais comme une sorte de mauvais présage. Je replaçai la montre autour de mon cou, bien cachée sous mes vêtements et me levai alors que mon amie faisait de même.
"Me faire voir des... hommes ?" répétai-je, abasourdie.
L'instant d'après, mon amie me transforma en princesse des temps modernes, c'est-à-dire avec des vêtements si étroits et courts qu'ils ne couvraient pas grand-chose. Une exclamation choquée s'échappa de ma gorge alors que je baissai les yeux sur la mini-jupe à paillettes et le débardeur échancré que je portais. J'étais perchée sur des talons si hauts que je craignais de perdre l'équilibre en faisant ne serait-ce qu'un seul pas.
Je décochai un regard indigné et furibond à mon amie qui avait également changé de tenue et qui s'empressa de nous emmener ailleurs, dans un endroit bondé, obscur, traversé de lumières éblouissantes et empli d'un bruit assourdissant. C'était sans nul doute une boîte de nuit. Pourquoi m'infligeait-elle cette torture ? Que lui avais-je donc fait pour mériter un tel châtiment ?
Je plaquai une main devant mes yeux en apercevant quelques hommes à moitié dévêtus sur des podiums. Dans mon autre main, je sentis bientôt des billets se froisser. Neil avait-elle perdu l'esprit ?
"Me lâcher ?" fis-je d'une voix blanche que j'entendis à peine en raison du bruit. "M'as-tu bien regardée ?"
Elle se contenta de me répondre en laissant ses yeux vagabonder d'un air nonchalant sur ma personne. Un frisson désagréable me parcourut.
"Dire que je suis venue te voir en imaginant que tu me donnerais une solution viable et censée ! Si j'avais besoin des conseils d'Aphrodite, je ne serais pas passée par toi !" m'écriai-je, rouge de gène et de fureur.
Un homme à moitié dévêtu se déhancha vers moi et j'écarquillai les yeux en détournant aussitôt le regard. L'instant d'après, les billets que j'avais en main étaient apparus dans sa bouche grande ouverte.
"Voilà, je me suis 'lâchée'." dis-je à Neil en croisant les bras et en me plantant devant elle. "Maintenant, on s'en va."
J'avais décidé d'accéder à sa requête le plus rapidement possible afin de partir encore plus vite, mais de toute évidence, mon amie jugeait que nous n'en avions pas encore finies. Elle venait d'inviter du regard deux hommes à s'approcher. Heureusement, ils étaient habillés de la tête aux pieds, mais leurs expressions faciales avoisinaient celles des bovins.
"Tu danses ?" me harponna le premier en haussant un sourcil agrémenté d'un sourire assuré.
"Danser ?" répliquai-je en haussant un sourcil d'une façon totalement différente, presque méprisante. "On n'écoute plus la musique, on l'avale !"
Il ricana sans saisir le sens de ma réflexion, ni même comprendre que je venais de citer mon ami Jules. Je me mordis les lèvres pour m'empêcher de déranger la disposition de son nez avec mon poing. Je ne supportais pas que l'on se moque des gens que j'appréciais.
"Ok, tu veux avaler un truc ?" fit-il en plaçant son bras autour de mes épaules. "T'as soif, chérie ?"
Il avait murmuré le reste de ses paroles dans le creux de mon oreille. C'en était trop. Je le repoussai brusquement, en modérant ma force pour ne pas le projeter contre le mur, et traversai la salle aussi vite que me le permettaient mes talons. Au bout de trois pas, je les enlevai et les jetai dans un coin, évitant de peu la tête d'un danseur. Je m'excusai platement et allai me réfugier dans un coin de la salle, sur un pouf à l'écart. Dans cet endroit, nul n'allait m'enquiquiner, non ? Du moins, je l'espérais.
Ma main avait retrouvé le contact tiède et rassurant de la montre à gousset. Neil vint me retrouver quelques minutes plus tard.
"Comment peux-tu laisser les hommes te traiter de cette façon ?" lui demandai-je d'un air foncièrement déçu. "Tu mérites tellement mieux. Tu as donc si peu d'estime pour toi-même ? C'est un horrible endroit. Personne n'écoute personne. Tout se noie dans la pollution auditive et les corps s'agitent dans le vide. Si c'est ça l'amour de nos jours, et bien... c'est triste."
J'affichai une moue dépitée et observai mon amie, cherchant à comprendre la raison qui la poussait à agir de cette façon. N'avait-elle jamais rien connu de pur ni de vrai ?
...
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Pendant quelque instants, j'étais restée les bras le long du corps à observer la jeune femme qui me faisait la morale et me parlait de l'amour à notre époque. Mais qu'est ce qu'elle en savait elle ? J'avais croisées les bras en la fusillant du regard.
« En gros quand on veut s'amuser on passe pour une pute, c'est bien ça ? » dis-je en ne détachant pas mon regard d'elle.
Je sentais que de tel propos la gênée, mais ce n'était pas ma faute. Elle m'avait poussée à bout. Ce n'était pas parce que je m'habillais d'une manière plutôt sexy et que je sortais dehors voir du monde, que j'avais envie de me faire sauter par le premier venu. Car non, ce n'était pas de l'amour, ni du sexe, mais simplement de la détente. Et fallait le faire comprendre à la jeune femme qui m'accompagnait ce soir et qui était incapable de se détendre.
« Lâche un peu cette montre deux minutes. Le monde ne tourne pas autour de ce Jules Verne. »
Cette fois ci j'avais toute son attention et je sentais le rouge lui monter aux joues. Au moins les choses étaient claires. Celle qui entre nous ce soir rêvait d'être avec un homme, ce n'était pas moi, mais elle.
« Alors écoute bien. On est amies, on s'entend à merveille et je ne laisserai pas ma tenue ou des hommes, voir cette soirée s’interférer entre nous. Si tu veux continuer à te morfondre sur un amour perdu ou que tu veux retourner à son époque pour tout gâcher, libre à toi. Mais tu ne viendras pas pleurer ensuite. Car y'en a marre de la petite fille qui se plains tout le temps que la vie n'est pas toute rose. Il y a un moment où il faut grandir jeune femme. »
J'adorais la Cassandre autoritaire. Si seulement papa et maman me voyaient, ils seraient fier de moi. Ou pas... Ca dépendait comment qu'on interprétait la chose. Car c'était bien de faire la morale à quelqu'un, mais pour être crédible, j'aurai pu choisir un autre endroit, éviter de lui crier dessus vue qu'on arrivait à peine à s'entendre et j'aurai pu le faire dans une autre tenue.
« On va aller ailleurs. » dis-je clairement. « Mais la conversation n'est pas finie ! »
J'étais catégorique. Je lui avais pris la main et je nous avais conduit dans un endroit bien plus tranquille. Au moins là on n'avait pas besoin de se crier dessus pour s'entendre et on pourrait avoir une conversation entre fille sans être dérange par un homme qui a les hormones en chaleur.
« Voilà, ici c'est mieux. Bon, je disais donc que tu as besoin de changement. Que tu as besoin de prendre l'air, de te vider l'esprit et surtout d'arrêter de penser à Jules Verne. Tu sais que ça te fait du mal ? Et puis faudrait que tu te sortes un peu de tes romans. C'est bien de lire la vie de rêves que tu pourrais avoir, mais si tu regardes autour de toi, il y a des gens vivants, qui eux aussi pourraient te faire vivre une vie de rêve. Regarde Anatole. Il est gentil lui. Il est adorable. Et il ne demande qu'à te faire sortir d'ici pour prendre l'air. Alors pourquoi tu refuses ? »
« Cassandre ? » m'interpella la voix du jeune homme qui se tenait à quelque pas de nous, en plein milieu de son nouveau salon.
« Salut ! Ca va ? Hum... Ellie a besoin de se changer les esprits et ma méthode n'est pas la meilleure, du coup, tu pourrais peut-être... Enfin tu vois ? » dis-je avant de m'approcher de lui pour lui murmurer autre chose... : « Elle est en mode mélancolique à cause de Jules Verne. C'est sa période de petite fille amoureuse qui est totalement hors de la réalité. »
Je ne savais pas si elle m'avait entendue ou non, mais quoi qu'il en était, j'étais prête à tout pour la faire se bouger un peu. Quand à Anatole, il avait détaillé Ellie du regard, de bas en haut. Je sentais que cette tenue avait eu son petit effet et j'avais laissée échapper un petit sourire avant de me mordre les lèvres. Il m'avait regardé en secouant la tête.
« Je ne crois pas que la faire se rendre en boite de nuit et dans cette tenue, soit une très bonne idée. D'ailleurs je trouve que toi aussi tu ne devrais pas sortir dans ce genre de tenue. C'est peut-être agréable à regarder pour certains hommes, mais ça ne vous met pas en valeur jeune fille. »
Et voilà ce qui arrivait quand on essayait de rendre service à quelqu'un. Sans attendre, je m'étais faite apparaître une toute autre tenue, bien plus élégante et un peu d'époque. Puis, je l'avais regardée avec un air réprobateur. J'étais persuadée que je n'aurais pas besoin de parler pour qu'il comprenne que je lui demandais si ça ça allait, monsieur le grand vilain pas gentil qui n'était pas de mon côté.
« Tu vois quand tu veux. Et maintenant si il faut vraiment changer les idées à quelqu'un, je propose quelque chose de plus léger et agréable. »
J'avais croisée les mains, attendant de voir ce qu'il était sur le point de proposer. Mais j'avais la conviction que ça n'allait pas me plaire. En tout cas, il avait regardé Ellie et cette fois ci il ne la détaillait plus, se concentrant sur ses yeux. Bon sang qu'il était gentleman. Et en plus beau gosse. Je m'en mordais les lèvres tellement que je le trouvais canon dans sa tenue détente et avec son petit air de père protecteur. Pourquoi j'avais des idées chelou en tête ? Peut-être que Ellie avait raison. J'étais le genre de filles qui trainait dans les bars le soir pour se taper un mec. Mais c'était pas ma faute si par moment j'avais des envies comme toutes les jeunes femmes de mon âge. Et puis c'était pas comme si Apollon s'était montré très intéressé et disponible récemment.
« Est ce que tu serais d'accord pour une partie de bowling ? Il y a une soirée spéciale en ville. Ca pourrait être intéressant. »
« Oui ! » m'étais-je exclamée même si ce n'était pas à moi qu'il avait demandé. Mais au moins là il était de mon côté. « C'est parfait ! Là tu auras de quoi te changer les idées. Et puis je suis hyper méga douée au bowling, je pourrai t'apprendre des petits trucs. Mais pas de triche. On n'utilise pas nos pouvoirs jeunes gens. » ajoutai-je, tandis que j'imaginais déjà à quoi la soirée allait ressembler. Du coup je n'écoutais plus Anatole qui s'était penché vers Ellie pour lui dire sans doute un truc très intime rien qu'entre eux. Qu'ils étaient mignon. Ca m'avait fait passer mon envie de sexe.
« Il y a un magasin de piano juste derrière le bowling qui est généralement ouvert très tard. On n'a qu'à faire semblant de s'amuser et quand elle sera à fond dans le jeu, on s'éclipsera par la porte de derrière pour un petit concerto. »
Je n'avais pas vue le petit clin d'oeil qu'il lui avait fait et j'étais déjà sortie pour nous rendre en direction du bowling ! Ca allait être génial.
Ellie Sandman
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J'adorais Neil, vraiment, mais parfois, elle se comportait d'une façon qui m'insupportait. Je n'avais pas apprécié qu'elle change ma tenue pour quelque chose de plus court et provocant, et j'avais encore moins aimé cette sortie dans une boîte de nuit. Bien entendu, il avait fallu qu'Anatole intervienne et propose un bowling. J'avais ouvert des yeux ronds car ce genre de hobby ne m'attirait pas du tout. Heureusement, il précisa ensuite qu'il existait un magasin de musique non loin dans lequel nous pourrions passer le temps pendant que notre amie s'amuserait à faire des strikes. Peut-être était-ce un peu méchant de la délaisser, mais il est vrai que je ressentais quelque amertume à son égard. Le reste de la nuit se déroula donc sous de meilleurs hospices. J'interprétai plusieurs morceaux de Chopin -avec plus ou moins de dextérité et Anatole nous joua un air de Beethoven. Au début, Neil se montra enjouée puis les heures passant, elle s'aperçut que nous n'avions pas l'intention de nous rendre au bowling. Alors que j'achevai la Valse du Printemps de Chopin, je remarquai qu'elle s'en était allée.
"Ca fait longtemps qu'elle est partie ?" demandai-je à Anatole, interloquée.
Trop absorbée par la musique, je ne m'étais pas aperçue que son aura n'était plus autour de nous. Il se contenta de secouer la tête en souriant légèrement, avec l'expression habituellement rêveuse qu'il avait lorsqu'il me regardait. Mes joues s'empourprèrent et je pivotai de nouveau vers le piano, préférant me plonger dans un autre morceau plutôt que d'entrer dans une conversation gênante. La nuit avait suivi son cours sur le lent tempo de la musique et le petit matin s'était levé, nous surprenant presque.
Le 31 octobre, début d'après-midi.
Je passai nerveusement une main dans mes boucles blondes. Je craignais que la perruque ne bascule de côté sous les assauts du vent. Tout d'abord, j'avais hésité à teindre mes cheveux, mais au dernier moment, j'avais changé d'avis. J'avais tant et tant hésité que la coiffeuse s'était montrée désagréable au final. J'étais sortie du salon fort désappointée. Je n'y pouvais rien si je n'osais jamais. Même une simple couleur de cheveux devenait une véritable remise en question.
Comme le déguisement dont j'avais eu l'idée l'exigeait, je devais être blonde. J'avais donc opté pour une coiffure agrémentée d'anglaises, avec certaines mèches rassemblées par des pinces dorées. C'était du plus bel effet. J'avais fait apparaître une robe de style victorien, bleu pâle ornementée de discrets myosotis. La jupe s'arrêtait au niveau de mes chevilles, laissant apparaître le bas de mes bottines à lacets. Je n'avais pas jugé utile d'ajouter un corset, le tout étant suffisamment encombrant ainsi. Pour parfaire mon costume, je tenais dans mes mains un coffret en bois verni, contenant des bijoux d'allure médiévale. J'avais également accroché un ballon en forme de petit fantôme blanc sur une dentelle au niveau de mon épaule, de sorte à ce qu'il flotte à une dizaine de centimètres de ma tête.
En me voyant dans le miroir, je crus découvrir une toute autre personne. Où étais-je donc passée ? Il est inouï de s'apercevoir qu'une simple couleur de cheveux puisse changer quelqu'un à ce point.
Lily m'avait demandée d'aller quémander des friandises le soir même en sa compagnie, et je n'avais rien trouvé pour refuser. C'était l'occasion de passer du temps avec elle, en tout bien toute honneur. De plus, la fête de Halloween était l'une des seules que j'appréciais, avec la noirceur et la gravité qu'elle m'inspirait. D'ailleurs, j'étais heureuse que cette année aucune maison hantée ne se soit manifestée. J'avais encore le souvenir de la petite Eleanor et des sinistres conséquences de notre rencontre...
J'avais entendu parler de l'étrange orage qui avait eu lieu le midi au-dessus de la grande place, et qui avait emporté Neil et Diane. Ma meilleure amie m'avait assurée qu'elles contrôlaient la situation et je lui faisais confiance. Après tout, elle aurait appelé du renfort si l'heure était vraiment grave. De son côté, Athéna s'occupait de l'épidémie qui accablait les demi-dieux. Il semblait que pour une fois, le monde continue de tourner sans moi. Je n'étais ni détachée ni désintéressée, j'aurais aimé aider mais nul ne réclamait ma présence. Alors j'allais sonner aux portes et demander des bonbons. Pour une fois, j'allais entrevoir le mirage d'une existence normale.
Lily n'avait pipé mot sur son costume et j'étais impatiente de le découvrir. Elle serait ravissante à coup sûr. Nous avions convenues de nous retrouver aux alentours de dix-huit heures, puisqu'elle ne souhaitait pas manquer le bal donné par Apollon ; la tournée des friandises s'arrêterait donc fatalement vers vingt heures.
En l'attendant, j'avais jugé agréable de porter mon costume tout l'après-midi. Pour une fois qu'il était "normal" d'arborer une tenue du XIXème siècle, je n'allais pas m'en priver.
J'apparus devant la porte d'Anatole et frappai par deux fois, tenant le coffret en équilibre d'une main. Je fis un léger signe de la tête à la jeune femme brune qui était assise sur le canapé. Il me semblait qu'elle s'appelait Nora.
"Je... je m'excuse, j'aurais dû frapper. Enfin je veux dire... à la porte d'entrée." bafouillai-je en devenant rouge comme une pivoine.
Que m'avait-il pris d'apparaître au beau milieu du salon d'une maison qui ne m'appartenait pas ? Je prenais un peu trop mes aises, ces derniers temps. La porte d'Anatole s'ouvrit brusquement et je sursautai, pivotant vers le jeune homme en manquant de lui donner un coup dans le ventre avec le coffret.
"Tu n'es pas déguisé ?" m'étonnai-je. "Pourtant, c'est de rigueur, aujourd'hui."
Le ton de ma voix était à la fois nerveux et réprobateur.
"Je pensais que nous aurions pu nous promener, mais comme tu n'as pas de costume, je crains que ça soit inutile, tout compte fait." fis-je, contrariée.
Je claquai les talons de mes bottines l'un contre l'autre et pivotai pour m'en aller, mais je fis volte face pour déclarer, de plus en plus mécontente :
"De toutes façons, je suppose que tu ne sais pas en qui je suis déguisée."
Anatole faisait vraiment de son mieux pour m'agacer prodigieusement. Comment s'y prenait-il pour toujours m'exaspérer, même sans prononcer un mot ?
...
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Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
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« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
« Absolument pas, mais entre ! » lui dis-je précipitamment, avant de l'agripper par la main et la faire entrer dans ma chambre.
Une fois à l'intérieur, je l'avais détaillée un peu plus de bas en haut, pour voir en quoi elle était déguisée. Une chose était sûre, même si je ne savais pas du tout de quoi il était question, le ballon fantôme c'était une idée véritablement originale. Je n'avais jamais vue personne se promener de la sorte. Je lui avais pris son coffret des mains et je l'avais posé sur le lit, afin de lui libérer les mains.
« Surtout ne fais pas de bruit et n'ouvre pas la porte ! »
Ce n'était pas une demande, mais un ordre. Car je ne voulais surtout pas prendre le risque d'ouvrir une seconde fois la porte de la chambre et donner la possibilité à Sir Simon de l'emporter. Non, cette fois ci je gagnerai. Je m'étais mis à observer les moindres recoins de la pièce, avant de faire reculer Ellie de quelque pas.
« Ne marche pas sur le tapis, s'il te plaît. »
Je n'avais rien contre le fait qu'on marche sur mon tapis, mais pas quand on était en plein jeu. Imaginez qu'il soit caché en dessous ? Elle pourrait lui faire très très mal. C'était un jeu risqué que de faire un cache cache avec un fantôme. Ce dernier s'était aplatis comme une feuille et glissé quelque part. Ca faisait déjà une bonne dizaine de minutes que je tentais de le trouver, mais impossible de lui mettre la main dessus. On avait réduit le champs de recherche à ma chambre, histoire que ce soit moins difficile. Mais j'avais un tout petit peu trop de choses entassés à l'intérieur.
« Si tu le vois, garde le pour toi. Il ne faut pas me guider et encore moins utiliser tes pouvoirs pour m'aider dans ma quête. D'ailleurs, il y a une chose très importante que je dois faire avant toute chose. Tu es prête ? »
J'avais dit cela en m'avançant vers elle, la regardant d'un air des plus sérieux et en posant mes deux mains sur ses bras. Elle m'observait, j'en faisais de même et nos regards voulaient tout dire. Elle devait être prête, même si elle ne comprenait pas du tout de quoi il était question.
« Bien. Sir Simon ? Est ce que Ellie peut rejoindre la partie ? » demandai-je d'une voix claire et distinguée.
« Bien sûr, pardi ! » s'écria t'il de derrière l'armoire où il avait dû se glisser.
J'avais adressé un petit sourire à la jeune femme, avant de la relacher et de me tourner vers l'armoire en question.
« Je vous ai trouvé Sir Simon. Vous pouvez sortir. »
J'affichai une mine véritablement radieuse. Il était tombé dans un piège que je lui avais tendu, grâce à la participation d'Ellie. C'était bien trop facile de ruser avec un fantôme.
« J'ai rusé. C'est vous qui avez parlé. » rétorquai-je en croisant les bras et en conservant mon sourire.
« Bien, bien ! Mais la prochaine fois je ne me laisserai pas avoir. » m'assura t'il. « Pouvez vous attraper ma tête ? Je n'arrive pas à faire passer le corps. »
Quelque chose dépassait de l'armoire. Une tête toute aplatie, ainsi que des morceaux de chair qui pendaient... Il était véritablement écœurant. Je n'arriverai jamais à m'y faire. Quoi qu'il en soit, j'avais pris la tête par ce qui devait être les cheveux. Puis, Sir Simon se glissa à l'extérieur de derrière l'armoire. On aurait dit qu'il se faxait. Quoi qu'il en soit, une fois dehors, il se gonfla pour redevenir lui même, avant de me prendre sa tête aplatie et de l'étirer pour qu'elle reprenne consistance. Puis, il s'était équipé de la tête aux pieds si on pouvait dire ça comme ça.
« Voilà. J'ai retrouvé consistance. Je meurs de faim maintenant ! »
J'avais secoué la tête d'un air amusé.
« Vous ne pouvez pas manger et vous le savez très bien. » dis-je d'un air blassé comme si ça faisait la centième fois que je lui répétais. « Sir Simon ? Permettez moi de vous présenter Ellie Sandman. »
Il l'observa, avant de me regarder d'un air désapprobateur. Il ne voulait pas se comporter en parfait gentleman maintenant. Il venait de perdre une partie de cache cache et qui plus est, devant une inconnue. C'était sacrément humiliant pour lui. Mais il s'approcha tout de même de Ellie, en tendant la main pour lui prendre la sienne. Chose qu'il n'arriva pas à faire. Je fis un geste de la tête à Ellie pour lui indiquer de faire semblant de lui tendre la main. Puis, il y déposa un baiser sans doute glacé.
« Je suis très honoré de faire votre connaissance, Dame Ellie. Le gentleman ici présent et tricheur, m'a très souvent parlé de vous. Et je dois dire qu'il avait raison. Vous êtes aussi belle qu'un couché de Soleil. »
Et je n'allais pas le contredire.
Ellie Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Felicity Jones & Raffey Cassidy
« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
J'avais sursauté en voyant cet étrange personnage tout écrabouillé sortir de derrière l'armoire. Son corps sembla se gonfler dès qu'il ne fut plus compressé, et sa légère transparence me laissa penser qu'il s'agissait d'un fantôme. J'en fus toute étourdie. Jamais encore je n'avais vu de véritable apparition. A dire vrai, j'ignorais qu'elles existaient vraiment. Cependant, à Storybrooke, tout était possible. Ma surprise se dissipa donc bien vite tandis que je détaillais, non sans une certaine politesse, le dénommé Sir Simon. Il voulut me faire un baise-main. Je la lui tendis avec amabilité et jouai le jeu même si je ne sentis pas sa main saisir la mienne. Il n'avait absolument aucune consistance. C'était très curieux. J'aimais ce qui était surprenant et non conventionnel. Je souris au compliment qu'il m'adressa avant de lancer un regard exaspéré à Anatole. Pourquoi avait-il fallu qu'il parle de moi à un fantôme ? Qu'avait-il donc été lui raconter à mon sujet ?
"Je suis navrée d'avoir interrompu votre partie de cache-cache. Anatole aurait dû me prévenir et je serais partie."
"Oh, quelle drôle d'idée ! Je n'ai plus vu de demoiselle élégante depuis des lustres !" s'écria Sir Simon en coulant sur moi un regard qui me déplut quelque peu.
"Vous hantez ces lieux depuis toujours, n'est-ce pas ?"
"On ne peut plus exact, très chère."
"Donc, vous avez forcément vu les autres personnes qui habitent ici. Alexis, Nora et Robyn sont très charmantes, vous savez."
Il plissa des yeux, visiblement sceptique.
"Je déplore les femmes avec des habitudes de garçon. Si je n'avais pas été vérifié moi-même qu'il s'agisse de femmes, j'aurais eu de sérieux doutes. Heureusement, aucun mur ni aucune porte, même fermée à clé, ne peut m'empêcher d'entrer. La salle de bains et les chambres sont les lieux rêvés pour voir en toute liberté."
Il haussa les sourcils et je me retins de le gifler. De toutes façons, ma main aurait traversé sa joue sans y laisser de marque. Quel toupet d'épier les gens dans leur intimité !
"Guère homme du monde, à ce que je constate." fis-je d'un ton irrité. "Vous ne devriez pas vous vanter de ce genre de passe-temps. Cela pourrait vous retomber dessus un de ces jours."
"Je suis mort, madame ! Que pourrait-il m'arriver de pire ?" répliqua-t-il d'un ton cinglant.
Je lui offris mon plus beau regard dédaigneux avant de pivoter et de prendre congés. Au passage, j'attrapai le bras d'Anatole et lui dis à voix basse :
"Si tu veux mon avis, tu devrais songer à un exorcisme. Ce n'est pas possible de laisser un tel... vicieux se promener librement dans une maison occupée par des jeunes femmes. Elles ont besoin d'une certaine intimité."
"Ah non, pas le curé !" s'écria Sir Simon en fonçant si vite vers moi qu'un courant d'air surnaturel fit voler le ballon-fantôme accroché à mon épaule. "Je hais les curés ! A chaque fois qu'ils viennent me rendre visite, je me sens aussi faible et maladif qu'un nouveau né privé du téton nourrissant de sa mère !"
Je tentai de rester digne malgré les mots plus qu'inconvenants qu'il employait, et répondis d'un ton sévère :
"Si vous ne voulez pas qu'il vienne, veuillez adopter un comportement respectueux à l'avenir. Vous me le promettez ?"
"Promis, juré ! Je n'espionnerai plus créatures de rêve dans leur intimité !" dit-il en hochant plusieurs fois la tête, si bien qu'elle commença à osciller dangereusement sur son cou.
Il sembla hésiter et ajouta quelques secondes plus tard :
"Même pas une fois par semaine ? Juste dame Robyn. Elle a les formes les plus voluptueuses qui soit et..."
"Non." dis-je, catégorique en croisant les bras. "Aucune d'entre elles. Vos pensées lubriques ne seront plus alimentées par... le plaisir des yeux."
Je clignai des miens, agacée de devoir employer ce genre de langage, mais il semblait qu'il ne comprenait que cela. Sir Simon baissa la tête, dépité, et soupira avant de disparaître. Passant une main sur mon front, je me tournai ensuite vers Anatole.
"Bien, j'ai fait la leçon à un fantôme. Je pourrai ajouter ça à mon curriculum vitae. Je vais aller me promener, à présent. J'ai quelques heures avant d'emmener Lily à la chasse aux bonbons. Souhaites-tu m'accompagner ?"
Il accepta et quelques instants plus tard, nous marchions côte à côte le long d'un chemin boisé, dans le froid de l'automne. C'était insensé comme tout devenait compliqué à Storybrooke, même quand on était persuadé de passer une journée ordinaire.
FIN
crackle bones
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J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant ❖ NEIL