« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Depuis que les fêtes de Noël étaient passées, tout était redevenu plus calme. J'avais enfin l'occasion de me poser un peu. De souffler. D'avoir le temps de savourer mon gobelet de café sans que l'on ne vienne me voir toute les deux minutes pour m'annoncer de nouvelles catastrophes. Les gens devenaient des bêtes lorsqu'il était venu le temps d'acheter cadeaux et préparatifs pour le repas de Noël. Jamais encore je n'avais vu guerre plus terrible que celle entre cette octogénaire défendant à coup de parapluie une dinde surgelée de huit kilos et une mère de famille dont la chemise blanche était tâchée de compote pour bébé. On m'avait pourtant décrit la période des fêtes de fin d'année comme un moment d'amour et de partage. Je n'avais encore rien vu de tout cela. La bataille faisait toujours rage. Les injures fusaient. Les disputes éclataient. Où était donc la magie que l'on m'avait promise ? Où était l'homme en rouge censé apporter des cadeaux en descendant des cheminées ?
Il n'existait pas, évidement. J'avais eu la naïveté d'y croire. Mais désormais, je ne me laissais plus avoir par les mensonges et les inventions du monde moderne. J'en avais appris les codes. Je me les étais appropriés. J'avais fais de ce monde mon royaume. Je n'en étais certes pas la reine suprême, mais mon règne était reconnu en certains lieux.
« Arendelle » était devenu une boutique de vêtements. Ma boutique. Ma propre marque. Des habits destinés aux femmes et aux jeunes demoiselles. Et surtout un succès que je n'avais pas vu venir. Certes, je savais que je réussirai. J'avais su m'en donner les moyens. Mais jamais je n'aurai pu imaginer que ma boutique deviendrait incontournable et serait sans cesse remplie.
Peut être était-ce l'ambiance du lieu. L'inspiration nordique était omniprésente. Des aurores boréales étaient peintes au plafond, d'où tombait aussi une neige magique à la douceur cotonneuse. D'immenses sculptures de glace se dressaient, surplombant la clientèle qui ne cessait de lever la tête pour tenter d'observer chaque détail, en ouvrant de grands yeux fascinés comme si elle était face à une œuvre d'art. C'était cela, après tout. Des œuvres confectionnées par mes soins, qui semblaient sur le point de prendre de vie tant elles étaient réalistes. Elles se mariaient parfaitement avec les énormes lustres glacés qui paraissaient flotter au dessus des têtes. L'air était frais, parcouru de temps et autres par une brise polaire, mais cela n'avait jusqu'ici jamais empêché les clientes de venir en masse. Le charme norvégien faisait bien des ravages.
- Allez donc vérifier si nous n'avons pas d'autres manteaux « Let it go » dans la réserve.
Une brune longiligne fit une légère révérence, avant d'aller faire ce que je lui avais demandé. D'un œil critique, je l'observais tandis qu'elle traversait la boutique pour aller consulter les stocks. Son pas manquait de grâce. Ses cheveux détachés faisaient quelque peu négligés. Et elle semblait peu à l'aise sur ses escarpins bleus pâles. Cela posait problème. Je demandais à mes employées qu'elles soient irréprochables. À l'image de ce que nous vendions. Il n'y avait pas la place pour l'imperfection. Même quelques unes. Certes il était encore tôt, les corps étaient toujours engourdis par le sommeil et les esprits mal réveillés, mais elle allait devoir vite se ressaisir. Je n'hésiterai pas à changer une nouvelle fois mon personnel.
Avec délicatesse, j'entrepris de replier quelques pulls qui me paraissaient un peu trop roulés en boule. La laine duveteuse contre mes doigts était assez agréable pour que je sois confiante concernant les ventes de la journée. Personne ne leur résisterait. La douceur en était presque exquise. Et le véritable flocon gelé posé sur la poitrine ajoutait une touche de magie que les gens semblaient sans cesse chercher, ces derniers temps.
La porte de la boutique s'ouvrit enfin, annonçant la venue de la clientèle matinale. Reposant le pull que je venais de terminer de plier sur le reste de la pile, je fis naître mon sourire commercial sur mes lèvres pâles, prête à souhaiter la bienvenue dans mon royaume à l'acheteuse compulsive qui venait d'entrer.
- Deborah. Comment-allez vous ?
Mon sourire se fanât légèrement à la vue de la femme rousse qui se tenait à un mètre de moi à peine. Madame Gust. C'est ainsi que j'aurai dû l'appeler. Madame Gust. Pas Deborah. On allait nous penser intimes, sinon. Et cela, je ne pouvais le concevoir. Bien que ça soit la réalité.
- Vous venez pour vous ? Ou pour... votre fille ?
Sa fille, Riley. L'enfant était juste derrière elle, débordant de joie, un sourire jusqu'aux oreilles. Je me mordis la lèvre inférieure et posais les mains sur mes hanches, en tentant de rester digne et de ne pas laisser entrevoir mon trouble. La venue de la fillette ne m'enchantait guère. Elle agissait toujours comme un chiot surexcité. Mais pour le moment, ce n'était pas elle qui me troublait. Je n'avais, hélas, aucune volonté pour détourner le regard de Deborah. J'éprouvais la folle envie de me diriger vers elle pour l'embrasser. Mais j'en étais dans l'incapacité. Nous n'étions malheureusement pas dans l'intimité. Je devrai donc me contenter, pour le moment, de la dévorer du regard et de faire comme si cela n'était pas le cas. J'avais appris à cacher mes émotions, mais celle que j'éprouvais pour cette femme à la chevelure de feu était bien plus compliquée à gérer.
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Ma vie avait bien changé depuis que je n'étais plus une émotion - une longue histoire, d'ailleurs. Une longue, belle et passionnante histoire qui se terminait heureusement bien. Riley restait ma fille - plus littéralement que jamais, d'ailleurs. C'était mieux ainsi. Peur était bien incapable de s'en occuper tout seul et faisait trop jeune dans le monde des humains. Quant à Tristesse... Tristesse était déprimante, fin de l'histoire. C'était trop mauvais pour l'équilibre de Riley, pré-adolescente brillante promise à un avenir radieux. Et joyeux, puisque Joie avait décidé de ne pas nous suivre dans le monde réel. Ca, c'était du Joie tout craché. Toujours faire différemment de ce que font les autres. Je ne voulais même pas imaginer ce qui se passait dans la tête en effervescence de Riley, me contentant du ravissement de la savoir heureuse. Même si j'allais devoir lui apprendre la subtilité des émotions qui font de vous une personne classe. Au moins, le sens de la mode était un solide acquis chez elle. Et c'était bien normal. Telle mère telle fille, pas vrai ? Pour tout le monde, elle était mon enfant - et celui de Leonardo DiCaprio, un gros mensonge étant toujours plus crédible qu'un petit mensonge - et c'était très bien ainsi. Mon enfant parfaite, parfaitement classe, qui ne rechignait pas à faire du shopping avec moi. Mais qui aurait rechigné, sincèrement ? Absolument personne. En l'occurrence, nous n'étions pas vraiment là pour du shopping et Riley le savait. Mais tant qu'à faire, autant apprécier les nouveautés d'Arendelle. Après tout, y a pas de mal à se faire du bien. Cette boutique comptait beaucoup à mes yeux, pour diverses raisons. Premièrement, c'était incontestablement le temple du bon goût et dieu seul savait à quel point Storybrooke en avait besoin. Deuxièmement, sa propriétaire, Elsa d'Arendelle, la fameuse et séduisante Reine des Neiges, en était l'exquise propriétaire. Troisièmement, cette beauté diaphane était la mienne. Même si elle n'assumait pas notre relation. En public du moins. En privé, les choses étaient... quelque peu différentes. Je me souvenais parfaitement de mon arrivée dans cette boutique, quelques temps plus tôt. Intriguée par le nom de l'enseigne et une vitrine bleutée aux accents de bon goût, je m'y étais aventurée sans savoir que ma vie changerait à ce point. Si les robes glacées et autres pulls neigeux m'avaient directement tapé dans l'œil, ce n'était rien en comparaison de l'effet électrisant qu'avait eu Elsa sur mon cœur de dégoûtée - qui pour le coup était tout sauf écoeuré. Nous avions échangé un regard aussi long qu'intense tandis que mes doigts absents caressaient les pans d'une jupe suspendue à un portant. Ce jour-là, j'avais été une cliente particulièrement généreuse, manquant d'acheter la totalité des articles. Puis je lui avais laissé ma carte, glissée discrètement de l'autre côté de la caisse enregistreuse au moment de payer et délicatement imprégnée de Chanel N°5. Au dos, j'y avais inscrit : Appelle-moi puisque tu as su dégeler mon cœur. Et elle avait appelé. Nous nous étions revues autour d'un café. Puis au manoir. Puis dans ma chambre. Et voilà que nous vivions une histoire aussi passionnelle que secrète. Seules les émotions et Riley étaient au courant, tout comme Elsa savait qu'elle n'était pas réellement ma fille - ce qui ne m'empêchait pas de l'aimer comme telle. Si Riley était ravie d'avoir la Reine des Neiges comme belle-maman (ou presque belle-maman, détails, détails), Elsa était moins à l'aise - ce qu'elle prouva une nouvelle fois à mon arrivée. - Je viens pour VOS splendeurs, naturellement, répondis-je d'un air entendu. Riley se faisait une joie de m'accompagner pour admirer les statues et les aurores boréales. Qui suis-je pour le lui refuser ? Un temps. Ma question était purement rhétorique. Je me dirigeai ensuite vers les somptueux pulls, glissant mes longs doigts de bas en haut du tissu, concentrée, fascinée. - C'est toujours aussi... intense de venir dans cette boutique. Je crois que je vais essayer ça, repris-je en avisant un pull d'une jolie teinte verte que je devinais ne pas être un hasard. Les vêtements qu'Elsa fabriquaient étaient majoritairement bleus et blancs comme la glace. Mais j'avais pu m'apercevoir que depuis que nous nous connaissions certains habits étaient verts, comme moi. Comme l'ancienne moi, du moins. - Je pense que c'est ma couleur... Mais je crois aussi que je vais avoir besoin de l'avis de l'experte en personne, nuançai-je en me dirigeant vers les cabines d'essayage. C'est vous qui créez ses merveilles... peut-être pourriez vous venir jeter un œil sur la façon dont ce pull me sied ? Et sans attendre de réponse - car je savais quelle serait la réponse - je disparus vers l'arrière du magasin.
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J'aurai dû décliner l'offre. Laisser l'une de mes vendeuses s'occuper d'elle. Après tout, je n'étais pas censée être au service de mes clients. Je n'avais que faire des avis qui me disaient trop froide ou trop hautaine. J'étais la créatrice de la marque, la gérante de la boutique. Je n'avais aucunement à faire des courbettes et à m'abaisser devant la clientèle. Mon rôle était de tout faire pour qu'ils dépensent leur argent et ne cessent d'acheter. Si ils avaient besoin d'être conseillés ou qu'on les assiste, qu'ils se tournent donc vers mes employées. Elles étaient là pour ça. Mais pas moi.
Sauf dans ce cas. Le refus me brûlait les lèvres, pourtant je ne pris pas la parole et me contentais de la suivre. Ma volonté s'était envolée au moment même où Deborah était entrée dans la boutique. Et le bons sens avait fait de même.
- Surveillez l'enfant. Et préparez vous à recevoir les clients. Personne ne doit quitter son poste tant que je ne suis pas revenue. Elise, tu es responsable du reste de l'équipe. Si l'une de tes collègues décide de n'en faire qu'à sa tête, toi et cette personne pourrez aller postuler dès ce soir dans un fast-food.
Je m'étais arrêtée juste avant de rejoindre les cabines d'essayage pour fixer froidement chacune des vendeuses présentes. Le timbre de ma voix n'exprimait aucune émotion. Les virer toutes deux ne me poserait guère de problème, après tout. Cela était déjà arrivé. Et cela recommencerait très certainement. Nulle ne devait désobéir à mes ordres. Et surtout, personne ne devait se trouver par mégarde dans la partie de la boutique réservée aux essayages, alors que je m'y trouvais déjà avec Deborah. J'étais prête à bien des choses pour garder secrète ma relation. Et me séparer de certaines de mes employées en faisait partie. Les langues des femmes se déliaient bien trop vite.
Leur tournant le dos, je m'engouffrais à mon tour dans l'arrière de la boutique. Face aux dizaines de cabines d'essayages, un miroir immense décorait l'ensemble du mur. Ainsi, il suffisait de quitter sa cabine pour s'admirer et prendre la pose. Elles le faisaient toutes. La femme moderne était narcissique, je l'avais bien vite compris. Elle ne cessait jamais de se prendre en photo, d'affiner sa silhouette ou de partager sa vie avec le reste du monde. Elle travaillait son image, cherchait à être parfaite. Mais pas car les bonnes manières l'exigeaient. Non, elle souhaitait juste qu'on l'aime. L'amour... Ce sentiment régnait dans le cœur de chacun et chacune. Je n'en avais jamais compris l'utilité ni le sens. Il restait toujours un mystère pour moi. Et parfois, j'avais peur qu'il m'atteigne à mon tour.
- Deborah. Sors donc de là.
Je me tenais bien droite, les mains jointes, attendant qu'elle veuille bien ouvrir la porte blanche peinte de motifs bleus et violets qui permettait de préserver la pudeur des clientes. Quand elles en avaient encore... Mais j'étais certaine qu'elle prenait son temps. Que la rousse faisait exprès de me faire languir, sachant pertinemment que j'avais bien du mal à me maîtriser. La patience n'avait jamais été l'un de mes points forts.
La porte s'ouvrit tout à coup, tendis que je ne cessais de jouer avec une mèche de cheveux blonde qui avait réussie à s'extirper hors de mon chignon haut et travaillé. De nouveau, je me mordis la lèvre inférieure. Cette fois, ce fut assez fort pour que la morsure soit douloureuse. Mais il était bien difficile de ne pas se jeter sur la rouquine pour glisser les mains sous le pull vert qu'elle venait d'enfiler.
- Ce... pull te va à ravir. Le vert te donne des airs d'irlandaise.
J'aurais aimé lui sourire, mais j'en étais incapable. Je me contentais donc de simplement faire un geste de la main vers la caméra accrochée dans un angle de la pièce, en hauteur.
- J'ai dû faire installer cette caméra après avoir reçue des plaintes de clientes ayant vues un homme rôder aux alentours des cabines d'essayage et qui aurait, semble-t-il, tenté plusieurs fois d'entrer à l'intérieur alors que des femmes étaient entrain de se changer. Il prétexterait s'être simplement trompé, mais même si il était étourdi, je doute fort que cette excuse ne soit valable. J'ai préféré prendre des précautions. Je n'ai pas envie de perdre de la clientèle à cause d'un pervers incapable de contrôler ses pulsions. Pour l'instant cela n'a rien donné, les enregistrements ne montrent personne se comportant de manière étrange. Mais je ne perds pas espoir qu'il se remontre et que je puisse m'occuper de ce problème une fois pour toute.
Ne parlais-je pas trop ? Le flot de paroles s'écoulait sans que je ne puisse rien y faire. Mais cela me permettait de me concentrer sur autre chose. De plus, après toutes ces explications, elle ne pouvait que comprendre pourquoi je ne pouvais toujours pas l'embrasser ou me montrer trop... tactile avec elle. Nous étions enregistrées à ce moment même. N'importe qui ayant accès aux enregistrements pourrait nous voir. Et il était hors de question que cela arrive. Nul ne devait découvrir que le cœur de glace de la reine des neiges battait pour une femme. Qu'allaient donc dire les gens ?
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Les cabines étaient à l'image du reste de la boutique : élégantes et raffinées. Et spacieuses, soit dit en passant. Bien plus que celles des magasins bon marché. Dieu merci, je n'avais pas à y mettre les pieds et pouvais me contenter du meilleur. Que je pouvais plaindre les pauvres et leurs petits moyens. Ils n'avaient même pas la place de se tourner dans leur cabine d'essayage et devaient, en prime, porter des vêtements infâmes ! Tout en me faisant cette réflexion jubilatoire, j'enfilai le pull, sûre qu'Elsa me rejoindrait. Je n'avais même pas eu besoin de me retourner pour m'en assurer. De toute façon, cela aurait gâché tout mon effet. Elle viendrait, point final. Elle ne pouvait pas résister. Pas à moi, du moins. Elsa faisait peut-être la fière, avec son allure froide et hautaine - qui n'était pas sans charme, d'ailleurs - mais je savais comment elle fonctionnait. Je la connais par cœur. Profondément et sous toutes les coutures. J'aurais pu m'agacer qu'elle ne souhaite pas officialiser notre relation, arguant qu'en 2017 seule une minorité à l'esprit étriqué considérait le saphisme comme une abomination. Mais j'avais choisi une autre voie : celle du secret. Au moins n'avions nous pas besoin de pimenter notre vie de couple. Tandis que je me faisais cette réflexion, caressant la matière du pull, une voix on ne peut plus familière brisa le silence. - Deborah. Sors donc de là. Elsa. Evidemment. Je souris. Je jubilais. Etait-ce un ordre derrière toute cette impatience ? Décidée à la faire languir, je rajustai mon maquillage, puis la façon dont mon pull tombait sur mes hanches, préparant ma sortie aussi minutieusement que mon entrée : avec élégance, subtilité et raffinement. Puis je sortis, prête à recevoir mon compliment. Car compliment il y aurait forcément. Et il y eut, en effet. Une irlandaise, notai-je quelques instants plus tard. J'aimais l'idée. - Merci, susurrai-je avec un sourire en coin. Tu n'es pas mal non plus, ajoutai-je après l'avoir une nouvelle fois dévorée des pieds à la tête. Puis je suivis son doigt qui pointait vers la caméra, écoutant son explication. Le pape aurait pu donner cette explication que je ne l'aurais pas écouté. D'ordinaire, je me fichais bien de ce genre de détail. Mais je buvais chaque son qui émanait de la gorge d'Elsa. Sa voix était la plus agréable des musiques - et je m'y connaissais en musique puisque j'étais une bonne pianiste. Elsa aurait pu lire le bottin à haute voix que je l'aurais trouvée intéressante. - Les hommes, soupirai-je finalement, incroyablement blasée par le soi-disant sexe fort. Ils sont tous les mêmes. C'est pour ça que je préfère les femmes, ajoutai-je après un temps savamment calculé. Elles sont plus élégantes. Plus subtiles aussi, même s'il n'est pas difficile d'être plus subtil qu'un mâle dont les pensées sont contrôlées par son système hormonal. Elles sont aussi plus douces. Plus profondes. Plus fascinantes, également. N'est-ce pas ? m'enquis-je nonchalante. J'observai ses traits, la mèche rebelle de son chignon, ses yeux aciers. - Cette coiffure te va à ravir. Elle met ton visage particulièrement en valeur, notai-je. Quel dommage que ces vilaines caméras ne me permettent pas de l'étudier au plus près... Tu crois... est-ce que tu penses que nous pourrions trouver un endroit plus privé ? Pour discuter de la façon de mettre en valeur ton visage et peut-être étudier plus en profondeur l'épaisseur de ce pull, ajoutai-je avec un geste en direction de mon vêtement. Riley pouvait bien s'amuser toute seule une petite demie heure, non ? N'allez pas me dire que je ne suis pas responsable. Je le suis. Mais je suis aussi une émotion. Je suivais donc mes émotions. Pure logique. Riley savait que cette boutique était particulière et ne m'avais accompagnée que pour étudier les sculptures. Je ne faisais que lui laisser suffisamment de temps pour abreuver ses yeux de belles images scintillantes. Et puis Elsa avait des vendeuses a priori compétentes. - Evidemment, si tu préfères t'occuper de l'autre cliente rousse qui vient d'entrer, repris-je faussement dépitée, je comprendrais. Mais j'aime à croire que je suis la seule rousse dans ta vie. Et dans ton magasin. Ce qui n'est plus cas, ajoutai-je d'un mouvement de tête pour l'inciter à regarder derrière elle.
Anna D'Arendelle
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HERE WE GO AGAIN
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La salle du café était bondée, et moi j'étais plantée au milieu comme une nouille à regarder l'heure défiler sur mon portable. Je devais me rendre à l'évidence : Elsa avait ENCORE oubliée qu'on devait se voir aujourd'hui. J'adorais ma sœur, si, si sérieusement. Et le fait qu'elle ai réussit à s'adapter au monde moderne m'avait fait remercié tous les dieux d'Arendelle promettant d'être une pratiquante assidue en ce qui concernait la religion -bon ok j'avais tenue que deux semaines mais c'était déjà énorme- pour autant, le truc que je n'avais pas vu venir mais que j'aurais dût voir venir c'était qu'elle s'était transformée en bourreau du travail. Elsa tout craché quoi. Le soucis c'est que puisqu'elle était une acharnée en ce qui concernait son boulot, elle avait comme qui dirait une légère tendance à oublier sa vie sociale. Vie sociale qui incluait sa petite sœur c'est à dire : Moi.
Jusqu’ici je m'étais contenté de lui rouspéter dessus mais là, franchement ça passait pas. En plus j'avais fait un effort ! Je portais le pull qu'elle m'avait offert à Noël ainsi que les bottes fourrés inspiré de celles que je portais à Arendelle. Et puis j'avais même demandée ma journée à Amelia tout ça pour passer du temps avec ma grande sœur. Grande sœur, que je savais pertinemment où trouver. Agacée, je me levais d'un bond, enfilant les hanses de mon sac à dos par dessus ma veste, et enfonçant un bonnet sur mes cheveux roux, strié d'une seule et unique mèche blanche. Gros sujet de discorde entre ma sœur et moi qui depuis s'était heureusement réglé.
A l'extérieur je défis le cadenas de ma bicyclette et l'enfourchait en quatrième vitesse pédalant à toute vitesse à travers les ruelles de la ville. J'avais remarqué que c'était un super raccourcit et qu'au moins on risquait pas de se faire renverser par des chauffards. Arrivée devant la boutique d'Elsa, je pilais net et descendis de mon moyen de locomotion toujours aussi furax. C'est donc telle une tornade que je débarquais dans le magasin. Comme à chaque fois. Une vague de nostalgie me submergea. Tout ici, me rappelait Arendelle. Je m'étais même surprise une fois, à fredonner « ce renouveau ». Heureusement personne ne m'avait vue, l'honneur était sauf
Est-ce que je peux vous aider ? S'enquit une vendeuse en arrivant vers moi
- Oui, je cherche Elsa vous savez où je peux la trouver exactement ?
"Madame Elsa, est occupée avec une cliente vous pouvez toujours patienter et..."
- Non ça va merci je connais le chemin jusqu'aux cabines d'essayage
La pauvre vendeuse pâlit subitement. Bon sang mais qu'est qu'elle leur faisait ? Elle les tyrannisait ou quoi ? Ça va c'est cool c'est juste moi. Pas peine de se mettre à flipper comme ça. Il allait rien se passer de gravissime. Au pire, on allait se foutre sur la tronche avec ma sœur mais on évitai de laver notre linge sale en publique. Généralement, on préférait un endroit sans témoins pour se crêper le chignon entre frangines :
"C'est que...Madame Elsa a donné des ordres très stricts et-"
- Écoutez heuu Elise c'est ça ? Demandais-je en lisant sur son badge rassurez vous, je prends l'entière responsabilité de mes actes et je dirais que tout est ma faute. Comme ça, vous arrêtez de flipper et moi je vais sonner les cloches d'Elsa étant donné que c'est la raison de ma visite comme ça tout le monde est content et on n'en parle plus d'accord ?
Apparemment la nana était trop flippé pour me répondre, aussi pris-je ça pour un oui et tournait les talons direction le salon d'essayage. Ma sœur papotait tranquillement avec sa cliente qui finit par lui faire remarquer ma présence. Merci, je savais pas qui elle était mais elle avait déjà toute ma gratitude. Avant que mon aînée ne prenne la parole je lui rentrait directement dans le lard :
- Dit donc ton altesse. T'aurais pas oublié un truc ? Du genre toi, moi une journée qu'on s'était planifiée depuis des mois !
Les mains sur les hanches, mes yeux étaient devenus des mitraillettes pointés droit sur Elsa. Si je m'étais regardé dans la glace, sans doute me serais-je rendue compte que l'attitude que je prenais dans la gestuel et la manière de me tenir avait des ressemblances avec celle de notre père lorsqu'il me grondait parce que je faisais tourner en bourrique ma gouvernante. J'y pouvais rien moi, si je trouvais qu'être princesse c'était nulle comparé à un chevalier. Mais c'était pas le sujet, de une et de deux j'étais trop occupé à faire face à ma sœur de deux :
- Alors oui, je sais tu travail figure toi que moi aussi j'ai un job et que contrairement à toi j'ai pas la chance d'être mon propre patron -même si Amelia est cool je m'en plain pas du tout- mais tu m'avais promis cette journée. Mais comme t'es trop occupée, je suppose que je vais devoir changer mon programme
Franchement, je m'en tapais que la cliente se retrouve au milieu d'un conflit sororale. J'étais déçus, et en colère et triste à la fois. Est-ce que c'était mal de vouloir passer du temps avec sa grande sœur ? On avait réussis à redevenir proche, à retrouver la relation de quand nous étions petites. Je l'avais tellement attendue, tellement espérée que justement peut-être que je fondais un peu trop d'espoir là dessus
- J'men vais maintenant, je vais sûrement emprunté le passage pour se rendre dans le monde des contes et j'irais passé la journée à Arendelle. Ça fait un moment que je veux y retourner. J'irais sûrement acheter des fleurs en passant pour la tombe de Père et Mère. Et ça sert à rien d'être trop dur avec tes vendeuses. Elles m'ont dit que t'étais occupée c'est moi qui ai décidée de venir quand même.
Maigre consolation, mais j'espérais que le fait de glisser sur la rampe du grand escalier ou m'élancer en chaussette sur le sol de la salle des portraits royaux pour réussir à la traverser en glissant -et sans me casser la figure au passage- réussirait à me faire oublier tout ça.
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Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder. Cette célèbre citation n'était pas de moi, mais elle ne cessait de résonner dans mon esprit tel un écho incessant depuis que je connaissais Deborah. J'avais cédé à la tentation lorsque mes doigts avaient tapotés sur le clavier digital de mon portable les quelques numéros inscrits au dos de la carte laissée par cette cliente fascinante que jamais je n'aurai pensé connaître un jour aussi... intimement. De nouveau la tentation avait été trop grande lorsque que j'étais retournée la voir, le goût de ses lèvres encore sur les miennes, l'odeur de sa peau surpassant même les vapeurs des parfums hors de prix qui enveloppaient les dames se pressant dans ma boutique chaque jours. Et depuis, je n'avais pu résister. À rien. Impossible d'empêcher mes doigts de glisser dans ses cheveux. Impossible d'interdire mon corps de retrouver le sien. Impossible de faire taire les battements de mon cœur et les sentiments l'emportant sur la raison.
Une fois encore, j'allais céder à cette vile tentatrice. Si j'avais enfin le contrôle de mes pouvoirs, mes sentiments, eux, m'échappaient totalement. Ils me poussaient à accepter sa proposition. Me hurlaient dessus, même. Mes dents s'étaient plantées dans ma lèvre peinte d'un léger rouge tranchant avec ma peau trop pâle. Il ne fallait pas... Mais l'envie était là. Trop puissante. Bien trop féroce pour éteindre cette flamme qui réchauffait mon corps gelé d'une passion bien plus incontrôlable que mes dons de glace.
Mais le destin en avait décidé autrement. Ou plutôt ma sœur était arrivée au bon moment.
Anna...
J'étais à la fois soulagée et terriblement mal à l'aise de me retrouver face à elle. Ses reproches étaient hélas justifiés. Notre sortie m'était totalement sortie de l'esprit. Je l'avais pourtant noté dans mon agenda électronique mais je l'avais pas consulté depuis quelques jours. Les affaires avaient été prenantes. Assez même pour que je sois dans l'obligation de prendre mes distances avec Deborah. Le travail devait être ma priorité. Lors de mon arrivée à Storybrooke, je n'avais rien dans mes poches et plus de fortune. J'avais été dans l'incapacité de payer un loyer ou un repas chaud tout les jours. Désormais, il était hors de question que je sois de nouveau un tel fardeau. Je voulais avoir assez d'argent de côté pour être certaine de toujours vivre dans la richesse. Et surtout, avoir de quoi subvenir aux besoins de ma petite sœur et même de mon amante. Bien que je les sache toutes deux capable de se gérer financièrement. Mon entourage ne comptait que des femmes fortes et indépendantes. Je n'appréciais pas les demoiselles pleurant pour un oui ou pour un non et cherchant sans cesse l'affection de tous car incapables de vivre sans être dépendantes de l'approbation des autres.
- Anna ! Voyons ! Cesse donc de t'emporter devant ma cliente !
Mains sur les hanches, menton levé, j'adressais un regard sévère à ma sœur. Je comprenais sa frustration, mais ce n'était pas une raison pour se montrer si malpolie ! Se rendait-elle compte au moins de l'image qu'elle renvoyait à la clientèle ? Et surtout à ma compagne secrète ?
- J'ai effectivement oublié, et j'en suis désolée. Mais nous pouvons toujours nous rendre toutes les deux à Arendelle. Je ne suis pas si occupée que cela.
Mon regard glissa discrètement vers Deborah. J'espérai qu'elle n'allait pas mal le prendre. Aux yeux d'Anna, elle n'était qu'une acheteuse de plus à fouler le sol de ma boutique. Elle ne pouvait pas comprendre son importance à mes yeux. Et l'émotion devait bien savoir à quel point ma sœur m'était précieuse. Notre relation s'était améliorée. Il était hors de question qu'elle soit gâchée par mes relations intimes et personnelles. La famille avant l'amour. Voilà quels étaient mes principes.
- Je pense que vous pourrez vous débrouiller seule, n'est-ce pas Mme Gust ?
Je tournais cette fois vers elle, mes yeux bleus suppliant les siens. J'avais peur qu'elle ne fasse un commentaire. Qu'elle craque et révèle tout à Anna. Ou qu'elle s'agace et refuse ensuite d'entendre de nouveau parler de moi. Je ne voulais pas perdre ma sœur. Mais je ne voulais pas perdre non plus ma relation avec Deborah. Elles avaient toutes deux bien trop d'importance dans ma vie pour que je les abandonne.
- Arendelle ? Le royaume de la Reine des Neiges ? Je peux venir ? J'aimerai trop rencontrer des trolls! Et voir la salle des tableaux! Et puis voir des aurores boréales!
Riley venait d'apparaître, les yeux pétillants. Elle ne quittait pas du regard ma sœur, avec une expression béate d'admiration. Quand elle avait appris que j'étais la reine des Neiges, elle m'avait longuement harcelée pour que je lui signe la jaquette de son dvd et que je lui chante « Libérée, Délivrée ». J'avais fini par céder, sa voix aiguë déchirant mes tympans alors qu'elle ne cessait de parler et de me supplier. Si Deborah n'avait pas été sa « mère », je n'aurai aucunement hésité à la geler pendant deux ou trois jours.
- Et Maman aussi pourrait nous accompagner ! Comme ça on irait tous ensemble, en famille !
Mon cœur rata un battement. En... famille ? Que voulait-elle dire par là ? Était-ce un sous entendu ? Se rendait-elle compte de sa bêtise ? Peut-être même le faisait-elle exprès. Mais Anna se semblait pas s'être rendue compte du double sens de ces paroles. Alors que Deborah, elle, abordait un petit sourire qui voulait tout dire.
- Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée. Il était prévu que je passe la journée seule avec ma sœur. Et je ne pense pas que ta mère éprouve un quelconque intérêt pour les terres nordiques d'Arendelle.
À ces mots, j'adressais un regard appuyé à l'émotion rousse. Je la savais joueuse. Comme si elle appréciait de me voir mal à l'aise. Mais elle n'allait pas agir de la sorte devant ma sœur. Cela ne serait pas approprié. N'est-ce pas ?
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Elsa m'avait parlé d'Anna, évidemment. C'était sa sœur, celle dont elle avait gelé le cœur. Des choses comme ça, c'est typiquement ce que les gens se racontent sur l'oreiller. Je n'avais jamais contre une histoire croustillante. Mais je n'avais jusqu'alors jamais rencontré la fameuse Anna d'Arendelle. Je savais qu'elle existait mais je ne la connaissais que de réputation. Du moins, je ne la connaissais que de la réputation que m'en avait faite Elsa et... disons que je n'étais pas certaine que nous allions accrocher. Elle n'avait pas l'air de prendre soin d'elle autant qu'elle aurait dû le faire. Elle avait l'air trop téméraire et franche pour être élégante et subtile. Mais elle était rousse et c'était un bon point. Maintenant que je l'avais en face de moi, je pouvais même dire qu'elle était jolie. Moins bien habillée qu'elle n'aurait dû l'être pour se mettre réellement en valeur - elle ne se fournissait manifestement pas chez Elsa - mais indéniablement jolie. Et brute de décoffrage. A tendance colérique, sans doute. Je l'avais détaillée de la tête aux pieds et retour, la bouche pincée, sans mot dire. Pourquoi aurais-je spontanément parler ? Ce n'était pas ma sœur, après tout. Et ce n'était pas à moi qu'elle s'adressait, de plus. Or moi, contrairement à elle, je savais me montrer polie : je n'interrompais point les gens. Encore un point que nous n'avions pas en commun... Au moins Elsa l'avait-elle rabrouée comme il se doit. Je n'avais pu m'empêcher de sourire, satisfaite. La suite, en revanche, me plut légèrement moins. Même s'il était clair que j'allais acheter ce pull, j'étais aussi venue pour admirer - et essayer ? - la propriétaire des lieux. Elle le savait. Je le savais. Nous le savions. Mais personne d'autre et sans doute pas Anna. Sinon, j'aurais pu espérer qu'elle ait la subtilité de s'en aller sans histoire. Que ne ferait-on pas par amour ? On dit qu'il rend fou et c'est probablement le cas. Je hochai la tête face à sa suggestion, connaissant suffisamment Elsa et ses priorités pour comprendre que notre petite entrevue venait de prendre fin grâce à son enquiquineuse - et encore, je suis polie - de sœur. - Evidemment que je peux me débrouiller seule, susurrai-je. Et si vraiment j'avais besoin de vous pour une quelconque requête je connais le chemin de la boutique et serai en mesure de revenir... le plus vite possible, ajoutai-je. Une promesse, oui. J'aimais lui parler par sous-entendus. Nos codes et nos allusions illuminaient toujours ma journée. Elsa était subtile en plus d'être incroyablement belle et flamboyante. Pas étonnant qu'elle ait su faire fondre mon cœur dégoûté. J'étais prête à remettre notre petit moment à plus tard quand Riley eut le toupet de ramener sa fraise, elle aussi. Aussitôt, mes yeux s'agrandirent comme des billes. D'ordinaire, Riley ne faisait pas cela. J'avais presque honte. Presque honte. De ma Riley. Vous y croyez, vous ? Je restai néanmoins impassible, le cœur battant cependant. Et alors que les choses n'auraient pas pu être pires, alors que je m'apprêtais à anéantir les espoirs de ma petite fille préférée au monde - qui avait cependant le bon goût d'aimer La Reine des Neiges - les choses empirèrent. A croire que Tristesse avait briefé Riley sur la honte et la meilleure façon de mettre les pieds dans le plat sans subtilité aucune. Si c'était de sa faute, elle allait m'entendre et serait privée de Kleenex pendant un mois. Cette situation n'était pas du tout appropriée. Il allait falloir que j'ai une grande conversation avec Riley. Mais pas ici. Pas en public. Sans me départir de mon sourire, je m'accroupis face à hauteur de Riley : - Mon petit brocoli, je t'ai déjà expliqué que ce n'est pas du tout classieux de s'inviter dans les escapades des autres. Je sais que, du fait que je sois une habituée d'Elsa tu as fini par la considérer comme de la famille mais... ce n'est simplement pas approprié, tu comprends ? Elsa avait prévu de partir avec sa sœur. Mais je te promets qu'on ira à Arendelle. Un jour. Un autre jour. On pourrait aller à la patinoire, qu'en dis tu ? Tu pourrais me montrer ta nouvelle attaque puis je pourrais t'apprendre à patiner comme les dames, ainsi nous serons fin prêtes le moment où ce sera à nous de partir là-bas. Car je gage qu'il y a des lacs gelés à Arendelle, n'est-ce pas Elsa ? C'était à mon tour de lancer un regard appuyé en sa direction; Si je n'étais pas fan de l'idée d'un coming out surprise, ce qui expliquait ma réaction, j'espérais cependant une contrepartie. Qui vaudrait le tour. Je voulais bien ménager sa pudeur mais il fallait qu'elle ménage mon standing. Et Riley.
Anna D'Arendelle
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HERE WE GO AGAIN
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J'étais ce que l'on appelle couramment une impulsive. Prendre 25 mille gants, et enrober le tout de sucre et de miel, ce n'était clairement pas dans mon caractère. Je disais les choses, telles qu'elles étaient, et si ça ne plaisait pas très franchement je n'en avais rien à faire. Nous avions toujours été très opposées ma soeur et moi. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle, j'avais tenue rancune à nos parents d'avoir vu en moi une reine de remplacement. Je ne voulais pas être reine. Moi j'étais celle qui rendait dingue les gouvernantes et qui annonçait le menton levé, et l'épée en bois brandit que je ne voulais pas être princesse mais chevalier. Notre père, avait finit par s'en rendre compte. Et avait demandé au maitre d'arme du château de me donner des cours d'escrimes. Étrangement, alors que j'écoutais à peine les leçons de mes autres professeurs. Je m'étais montré une élève particulièrement assidue. Je faisais attention aux conseils que le maitre d'arme me donnait, et faisait de mon mieux pour m'améliorer un peu plus à chaque leçon. Donc oui, je ne ressemblait pas à Elsa et franchement TANT MIEUX. J'étais une aventurière dans l'âme, je rêvais de partir à la découverte de nouvelles villes. Je rêvais de me battre en duel avec des pirates. Bref, j'étais une rêveuse. Pour autant...Par moment, il m'arrivait également d'avoir des similitudes bien malgré moi avec ma soeur. Et il n'était pas question, qu'elle me rabroue ainsi comme une gamine capricieuse :
- Je ne suis pas une enfant le ton était devenue glacial et tu n'es pas ma mère. Mais si tu es tellement occupée la prochaine fois, je t'appellerais à l'avance pour prendre rendez-vous histoire de mettre les choses au points.
Et la voilà, qui se remettait à vouloir jouer à l'adulte responsable, en jetant un regard qui se voulait discret à sa "cliente". J'étais pas mal de choses, mais naïve sur ce genre de choses pas le moins du monde. Elle me prenait vraiment pour une quiche c'est pas possible. Inspirant un bon coup, je ne me décrispais pas pour autant. Chaque muscle était tendue. J'étais en colère, et l'intervention de ma soeur n'avait hélas rien arrangé. Aussi, la fusillais-je à nouveau du regard avant de reprendre sur un ton quoi qu'un peu plus calme, mais qui exprimait clairement le fond de ma pensée, ce que j'avais à lui dire :
- Oui, je ne suis pas aussi "classe" que toi, je suis "désolée" c'est comme ça. Ce n'est pas dans mon caractère, pas dans ma nature. J'ai le titre de princesse, et pourtant disons les choses clairement, ça me gonfle d'en être une. Je ne suis pas faite pour être jolie, polie. Faire des courbettes et serrer la main à des hauts dignitaires. Je pourrais l'être mais je n'en ai pas envie. Parce que oui, je suis impulsive, brute de décoffrage et tout ce que tu veux. Mais c'est ma personnalité, et j'ai pas envie de la changer. Si les gens ne m'aiment pas très franchement je m'en moque. On ne peu pas plaire à tout le monde c'est comme ça c'est la vie. Je suis faite pour partir à l'aventure, pour me battre à l’épée. Je n'ai pas envie de porter des vêtements de luxe, et des talons de cinq centimètres de haut. J'aime les vêtements, pratiques et confortables.
Je marquais une pause, tentant de me décrisper légèrement, je faisais un effort pour me contenir mais là, j'admettais que la coupe était pleine. Ce n'était pas la première fois, qu'elle me faisait ce coup là. Et ouais au bout d'un moment, fallait s'attendre à ce que je finisse par m'énerver. Le soucis avec Elsa, c'est que par moment, elle me voyait comme une enfant. Hors, je n'étais pas une enfant. J'allais avoir vingt six ans en Avril. J'avais un job, un appart super chouette. Une vie bien remplie, et surtout, j'avais vécus vingt huit ans sous une malédiction. Ça changeait les gens. Et il m'était assez souvent arrivé, de devoir joué à la "grande soeur" avec Elsa histoire de lui faire comprendre certaines choses :
- Je ne suis pas une enfant Elsa. Je suis comme je suis, mais il faut que tu comprenne que ce n'est pas un comportement de gamine immature, et que donc ça ne sert à rien d'essayer de jouer à l'adulte avec moi. Je le suis tout autant que toi.
Si, je n'avais pas déjà commencé à me douter de certaines choses -notamment concernant le fait que ma soeur semblait accorder un peu trop de crédit à sa "cliente"- la jeune fille qui débarqua subitement, aurait fait toute la lumière sur cette histoire. Disons qu'elle se contenta simplement de confirmer mes soupçons. Je les laissais s'en charger. La vie sentimentale de ma soeur, c'était pas mes oignons. Moins j'en savais mieux je me portais. J'étais pas une adepte des grands repas de familles, avec les conjoints de l'autre. Et disons, que depuis mon histoire avec Hans, je n'avais pas très envie de me mettre à chercher quelqu'un. J'aimais bien mon célibat. Ca évitait pas mal de soucis de mon point de vu. Si Elsa, s'était trouvée quelqu'un tant mieux pour elle :
- Je ne suis pas une date dans ton agenda électronique Elsa. Je suis ta soeur, c'est ce que j'essayais de te faire comprendre. Et si tu crois que ça m'amuse de débarquer ici, et m'énerver devant les gens eh ben tu te trompe. Sauf que malheureusement, c'est la seule chose qui te fait un minimum réagir.
Les appels téléphoniques, avec un léger ton pincé pour lui rappeler un rendez vous oublié, ne marchaient pas. C'était la technique utilisé jusqu'ici. Et à force, j'avais finit par me rendre compte, que le seule et unique moyen de la faire bouger, était encore de débarquer ici et de taper un simili scandale. Est-ce que ça me plaisait ? Pas du tout. Si j'avais pu m'en passer, je l'aurais volontiers fait. Mais à force de son obsession du boulot, plus le fait qu'elle veuille manifestement garder sa relation secrète étant donné la manière dont elle se comportait -sérieusement on était au vingt et unième siècle ! S'il y avait encore des débiles pour trouver ça "contre nature" qu'ils aillent militer avec les cathos et les pro life pour un retour en arrière qui n'arriverait jamais et qu'ils nous casse pas les pieds-
- J'ai dit que j'irais à Arendelle, et j'irais mais toute seule. Si tu as envie qu'on se voit un de ces jours tu sais et où je travaille, tu as mon adresse plus les numéros de portable et fixe. Les choses vont mieux Elsa, mais je ne te courrais plus derrière comme je l'ai fait la dernière fois. Il y a eu vingt huit ans de malédiction entre les deux. Ça a fatalement changé pas mal de choses. Et là, c'est pas un reproche que je te fais. C'est une simple constatation.
Je réajustais, la hanse de mon sac à dos, tandis-que ma main était bien moins crispée dessus. J'avais dit ce que j'avais à dire. Je ne cherchais pas à tout prix à plaire à sa copine. Je partais du principe que les gens devaient, mettre un peu d'eau dans leur vin et faire des compromis. S'ils n'en faisaient pas, je n'avais pas l'intention de me plier en quatre pour leur plaire. C'était justement un compromis que j'étais en train de faire. Je sacrifiais la journée que nous avions prévus au profit de temps passé avec sa "cliente"
- J'vais demander à Olaf et Kristoff de m'accompagner. Je pense que ça leur fera plaisir de retourner à Arendelle. On passera la journée entre amis.
J'avais mit les choses au points, j'avais plus rien à faire. Aussi tournais-je les talons, levant ma main en guise de salut, et repartais en direction de la sortie, sifflotant "ce renouveau". La balle était dans le camp d'Elsa concernant l'avenir.
Elsa White
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Que les femmes étaient compliquées... Un mot de travers, un regard mal interprété... Il en fallait bien peu pour que les esprits s'échauffent et que les remords fusent. Comme il se passait maintenant. Anna montait sur ses grands chevaux, tandis que Deborah me lançait des sous-entendus appuyés. L'une et l'autre réclamaient mon attention que je ne pouvais partager. Pourquoi donc avais-je oublié ma journée avec ma sœur ? Elle se donnait en spectacle à ainsi me lancer des accusations que je trouvais infondées. Je lui avais simplement demandé de se calmer, il n'y avait aucune raison pour ainsi s'énerver ! Et où avait-elle vu que je la traitais comme une enfant ? Elle était ma petite sœur, que diable ! Il était normal que je la considère ainsi. Cela était mon rôle d'aînée. Encaisser les coups, les disputes, l'agacement... J'acceptais tout cela, désormais. Et sans broncher, sans m'énerver. Capable même de garder le contrôle sur la glace cherchant à se manifester pour illustrer le malaise et le mécontentement qui grossissaient en moi tandis que ma sœur me crachait des mots durs au visage. J'avais appris que c'était normal. Les disputes. Les remords. Le pardon. Ce n'était rien de grave, rien de dangereux. Anna et moi nous retrouvions à peine. Il fallait apprendre à s'apprivoiser, à se connaître. Mais pas devant des clientes ! Que lui avaient donc appris ses précepteurs ? Sûrement pas la courtoisie.
- Anna, reste ici ! Anna ! Tu dois présenter tes excuses à Deborah !
Cela ne lui était donc pas logique ? Non, apparemment. Elle était têtue comme une mule. Bien plus que moi. Peut être même encore plus que la rousse qui elle ne m'avait pas laissé. Pas encore. Mais cela ne tarderait sûrement pas. Sa... fille trépignait d'impatience, comme sous l'emprise d'une trop forte dose de sucre ou de caféine. N'était-elle pas censée à l'école ? Ou être avec des amis ? Si elle n'était pas présente, je n'aurai aucunement à hésiter à calmer le feu de colère qui réchauffait mon cœur gelé en dévorant les lèvres et le corps de Deborah. Mais non. Riley était toujours là. Tandis qu'Anna disparaissait. Pourquoi les femmes étaient si compliquées ?
- Excuse ma sœur. Elle est tellement... insolente parfois ! Je ne comprends pas pourquoi elle se comporte ainsi. Ce n'était qu'un oubli ! Et j'étais prête à la rejoindre, à laisser la boutique aux mains de mes employées bien trop incompétentes mais non. Elle préfère faire un discours et me faire culpabiliser ! Je ne méritais pas de tels reproches ! N'est-ce pas ?
Je me tournais vers l'émotion, cherchant son soutien du regard. Mes mains s'étaient croisés sous ma poitrine, tendis que j'affichais un air agacé. J'étais blessée. Même si je refusais de le montrer.
- J'aurai dû l'empêcher sortir, afin qu'on s'explique. Un mur de glace bloquant les portes, cela aurait été radicale. Elle te doit des excuses. Elle m'en doit à moi aussi. Et nous devons nous expliquer. Ce... Ce n'était pas juste, ce qu'elle a dit !
M'adossant contre l'une des cabines d'essayage, je penchais la tête en arrière et fermais les yeux. Le bout de mes doigts me picotait. Comme si la glace attendait le bon moment pour jaillir de ma peau et exprimer mon mal-être.
- Ai-je été trop froide ? Est-ce que j'ai dis quelque chose de blessant ?
Mes paupières se soulevèrent et mes yeux attristés se posèrent sur Deborah. J'avais besoin de son avis. De savoir ce qu'elle en pensait. Et surtout j'avais besoin d'elle. Cela était sa première rencontre avec ma sœur. Je lui en avais parlé de bien nombreuses fois. Maintenant, elle pourrait me dire si j'exagérais. Si ma relation avec ma sœur était un échec par ma faute.
- Riley, va donc choisir un vêtement qui te plairait. Ce sera un cadeau de ma part.
Je me forçais à offrir un sourire à l'enfant, en attendant qu'elle s'en aille et qu'elle nous laisse seules, sa mère et moi, quelques minutes. Juste assez pour avoir le temps de chercher un peu de réconfort auprès de la femme dont la bouche n'avait pas quitté mes pensées depuis qu'elle était entrée dans la boutique.
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N'était-elle pas mignonne ? Elsa était tellement guindée, embourbée dans son étiquette vieille d'au moins cinquante ans et défenseuse de mon honneur bafoué. Ou quelque chose comme ça. L'amour me rendait potentiellement trop lyrique, à bien y réfléchir. J'appréciais néanmoins ses efforts - si vains puissent-ils être. Je l'observai, un sourire en coin. Si seulement elle pouvait comprendre que je n'avais que faire de sa petite sœur aux mauvaises manières et au parlé trop peu maîtrisé... Et voilà que l'aînée, la dame glacée de mes pensées, devenait grandiloquente et se répandait en excuses au nom de sa sœur. Je chassai ses excuses d'un geste nonchalant mais parfaitement calculé de la main. Ce n'était vraiment pas la peine de se mettre dans pareils états pour si peu. C'est à peine si j'avais calculé Anna et je l'aurais très certainement déjà oubliée si Elsa ne l'avait pas remise au centre de notre attention. La reine des neiges avait encore tellement de choses à apprendre... Heureusement pour elle, cela la rendait particulièrement attachante. J'étais indéniablement son Pygmalion - en plus classe et plus femme - et j'allais, à la fin, faire d'elle la femme donc je sentais le potentiel par-dessous la glace et les incertitudes. Accessoirement, elle avait de beaux et grands yeux inquiets. Et de belles formes, plus généralement parlant. Elle était comme un petit chat en quête perpétuelle de soutien et d'un appui. Une chance pour elle que ma route avait croisé la sienne. Aujourd'hui, elle me demandait conseils mais demain... Demain elle saurait s'affirmer définitivement face à Anna. Et au reste du monde. - Evidemment que tu ne mérites pas ces reproches, susurrai-je, mielleuse. Mais peut-être pourrions nous cesser de nous préoccuper des absents pour nous concentrer sur des choses autrement plus passionnantes que ta sœur et sa diarrhée verbale, suggérai-je plus fermement. Ce n'et effectivement pas juste et un mur de glace aurait sans doute était du meilleur effet mais tu auras toujours le temps de l'emmurer plus tard dans sa propre maison ou peu importe quel endroit qui te semblerait approprié. Je n'ai pas besoin de ses excuses. En revanche, tu sais pertinemment de quoi j'ai besoin, pourquoi je suis venue ici. Mon regard lourd de sens s'était planté dans le sien. Si avec ça elle ne comprenait pas, ma foi, je ne pouvais plus rien pour elle. C'est qu'il fallait parfois plus de patience avec son altesse qu'avec un enfant. Une chance que j'aimais les challenges et que j'avais une patience d'or. Elsa était à des années de lâcher le morceau. Je fronçai les sourcils, agacée, balayant mon agacement d'un mouvement de tête. Ne fallait-il pas que j'apprenne à être un peu plus tolérante vis-à-vis des imperfections des uns et des autres ? Elle s'était adossée à l'une des cabines et nous entamions, une fois de plus, une énième séance de psychothérapie. Peut-être prenait-elle mon rôle d'émotion trop au sérieux, parfois. Même si, paradoxalement, j'étais flattée d'être au centre de son monde, flattée de voir que mon avis comptait autant. Lentement, je m'approchais, plaçant une main sur la cabine, à quelques centimètres de sa tête. Une nouvelle fois, nos regards se croisèrent, à la différence près que, cette fois, nous souffles étaient bien plus rapprochés. Je pouvais sentir son haleine fraiche et observer chaque grain de peau de son visage diaphane. - Tu as été parfaite, assurai-je, catégorique. Tu as fait d'énormes progrès depuis notre première rencontre. Et... entre nous soit dit, ajoutai-je en baissant d'un ton, c'est ta sœur qui devrait se poser des questions sur la façon dont elle s'adresse aux gens, pas toi. Je ne suis pas certaine qu'elle et moi pourrons être bonnes amies. Une chance que ce ne soit pas elle la dame de mes pensées... Si cette fois elle n'imprimait pas qu'il était grand temps de clore le chapitre Anna, je ne pouvais décidément plus rien pour elle. Même avec la meilleure des volontés. - Riley, va donc choisir un vêtement qui te plairait. Ce sera un cadeau de ma part, reprit Elsa, déjà plus assurée, sinon rassurée. Riley ne se fit pas prier. Elle préférait certes les vêtements de sport mais elle ne disait pas non à la beauté des créations d'Elsa car que je l'avais bien élevée. J'avais fait d'elle une jeune fille de goût qui ne riait pas trop fort et assortissait toujours parfaitement ses vêtements. Je lui avais même appris que montrer ses sentiments de temps en temps c'était bien. Mais qu'il ne fallait pas imiter davantage Tristesse si elle voulait garder ses amis. Enfin seule, songeai-je, satisfaite. L'instant d'après, j'attrapai son visage délicat entre mes doigts et plaquai un baiser fiévreux sur ses jolies lèvres roses. Puis nous disparûmes dans la cabine d'essayage afin d'essayer autre chose que des vêtements, pour une fois. Si c'était une attitude responsable ? Absolument pas. Les mamans bien sous tous rapports ne s'envoient pas en l'air dans les lieux publics quand leur Riley est à moins de 50m. Mais ce qu'elle ignorait ne pouvait pas lui causer de tort. Et puis un jour, elle comprendrait. En attendant, elle pouvait se vanter de connaître la reine des neiges en personnage grâce à son émotion préférée. Et ça, ce n'était pas rien. Nous commencions seulement à apprécier le nouveau rôle de cette cabine diablement intimiste quand une sensation étrange m'étreignit. Mes sensations devinrent plus vagues, Elsa plus floue, plus distante. Puis je me réveillai, dans le noir, sous mes draps en satin, seule, perplexe. Mon subconscient m'étonnait de jour en jour. Les rêves érotiques, soit, mais Riley ? Dans un rêve érotique ? Tu es malsaine, vilaine petite tête rousse, me réprimai-je silencieusement. Puis je me retournai à nouveau pour me rendormir.